Le Château de Vésigneux

commune de Saint-Martin-du-Puy (58)

Notice du Patrimoine de France

 

Catégorie : Château
Eléments protégés MH : donjon ; élévation
Epoque de construction : Moyen Age ; 16e siècle ; 18e siècle
Historique : Le château est implanté dans un site intact du Morvan, au milieu d'étangs et de vallons boisés. On y accède par une longue allée d'arbres qui mène à la façade remodelée au 17e siècle.
Le château construit au 14e siècle fut dévasté par les Grandes Compagnies, les Anglais et la Guerre de Cent Ans.
De l'époque médiévale date le puissant donjon carré. Le château est reconstruit à la fin du 16e siècle par les Bourbon; il est pourvu d'un décor de tapisseries des Gobelins et d'Aubusson au 17e siècle, puis de boiseries au 18e siècle.
La chapelle, de plan carré, logée au rez-de-chaussée du donjon, est couverte de peintures murales du 17e siècle.
En 1793, le château a été vandalisé et une aile a été détruite au nord-est.
Propriété d'une personne privée [famille Bourbon-Chalus]
Date protection MH : 1971/03/10 : inscrit MH
Les façades et toitures (cad. B 612) : inscription par arrêté du 10 mars 1971
type d'étude : recensement immeubles MH
N° notice : PA00113005
© Monuments historiques, 1992
crédits photo : Archives Photographiques (Médiathèque du Patrimoine) © CMN

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Le château, vu de l'extérieur

ChateauVesigneux
L'allée menant au château (côté sortie Lormes)
Le pigeonnier
La façade - A gauche, le donjon du XIV e
Vue du chemin longeant la propriété, côté ouest
ChateauVesigneux
Les douves, côté est
Vue sur le toit surmonté d'un lanternon

Clichés pris le 20 août 2010 par Roger Ripert, en visite avec son épouse Susanna

(cliquer pour agrandir les photos)

L'occasion d'un aimable et enrichissant entretien avec le propriétaire : le comte Philippe Bourbon-Busset de Châlus

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Château de Vésigneux près de Saint Martin du Puy

Par Dominique Boucomont

Source reproduite : Randonnée du 11 octobre 2009



Il y a bien longtemps, selon les croyances, le bon Saint Martin aurait franchi 50 kilomètres d’un seul bond de son âne en traversant ce petit village ! Le fuyait-il ? Il ne lui en fut pas tenu rigueur puisqu’il en devint le saint patron.

Onze habitants au kilomètre carré, nous sommes bien là dans un village très tranquille du Morvan : prairies verdoyantes, forêts secrètes et ruisseaux aux eaux sombres. St Martin a le privilège de posséder, édifié sur son territoire, à moins d’une lieue au Nord, le château de VEZIGNEUX (avec un «S» ou un «Z», au choix).

Posséder n’est pas le mot propre, puisque ce château appartient à la famille Bourbon-Chalus et qu’il n’est pas possible de le visiter. Cependant il est inscrit au catalogue des Monuments Historiques : faisant partie de notre patrimoine, il est donc un peu à nous tous.

Une immense allée bordée d’arbres offre une belle perspective menant au château à partir de la route allant de Lormes à Avallon.

Au moyen-âge, existait à cet endroit un château féodal qui a été détruit en grande partie au moment de la guerre de Cent ans. Pour une fois, ce n’était pas les protestants mais les anglais.
Le logis lui-même a été reconstruit au XVIème siècle.
De la place forte originelle ne subsiste que le grand et puissant donjon carré. Au XVIIème siècle un nouveau toit vient le coiffer; ce toit dit à impériale» est surmonté d’un lanternon.
Une chapelle se trouve au rez-de-chaussée du donjon. Ses murs furent décorés de peintures au XVIIème siècle.
Les douves ont été plus ou moins comblées et le pont levis a laissé place à un pont en pierre.

Cette demeure a appartenu au Grand Condé, né en 1621, qui eut entre autres titres ceux de duc d’Enghien, duc de Bourbon, comte de Sancerre, etc.
Ce brillant général s’illustra contre les espagnols à la bataille de Rocroy en 1643 et fut un meneur de la Fronde, partagé entre sa fidélité au jeune Louis XIV et son aversion pour Mazarin.
Il se raconte que Sébastien Le Prestre, futur maréchal de Vauban, aurait été présenté dans sa jeunesse au Grand Condé dans les murs du château de Vésigneux.
Dans la tourmente de la révolution française, en 1793, le château fut pillé et l’aile nord-est détruite.
Vestige de l’ancienne enceinte, le pigeonnier est remarquable.

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Le Blason

D'azur à trois fleurs de lys d'or (qui est de France moderne)
au bâton péri en bande de gueules en abîme (qui est Bourbon moderne)

 

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Les armoiries à l'entrée du Château (après la guerre 14-18)

Photo RR 20-8-2010

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La Maison de Bourbon Busset

Source : http://fr.academic.ru/

 

La Maison de «Bourbon Busset» forme la branche aînée mais non dynaste de la maison capétienne de Bourbon, qui remonte à saint Louis par Robert, comte de Clermont, dont le frère aîné fut Philippe III le Hardi.


Origines

De Robert de Clermont, descend à la 5e génération Charles Ier, duc de Bourbon, qui épousa Agnès de Bourgogne, fille de Jean Sans Peur, duc de Bourgogne.

Leur quatrième fils, Louis de Bourbon (1438-1482), prince-évêque de Liège par la protection de son oncle le Téméraire - et dont Walter Scott a fait l'un des personnages historiques de son "Quentin Durward" en le surnommant "le Bon Evêque" -, eut de Catherine d'Egmont, duchesse de Gueldre, trois fils naturels (jusqu'à preuve du contraire), dont l'aîné, Pierre de Bourbon, seigneur de L'Isle (1464-1530), dit «le grand bâtard de Liège», chambellan du roi Louis XII, épousa Marguerite de Tourzel d'Alègre, baronne de Busset (terre d'Auvergne dont elle était l'héritière), fondant ainsi la maison de Bourbon de Busset, dite « Bourbon Busset », dont les Bourbons Châlus sont issus.

Une tradition avance qu'un mariage secret aurait eu lieu avant que Louis ne reçût les ordres, évoquant une manoeuvre de Louis XI et une réhabilitation par François Ier. Cependant :

- il n’existe aucune trace contemporaine du mariage de l’évêque de Liège
- il n’y a aucune trace de la dispense de parenté qu’aurait exigé une telle union
- il n’existe pas de trace de l’interdiction (ou annulation) du mariage qu’aurait formulée Louis XI les trois fils se sont eux-mêmes qualifiés de «bâtards» dans différents actes dont certains sont encore aujourd’hui conservés
- il n’existe aucune trace de l’arrêt de François Ier qui aurait reconnu les Bourbon-Busset comme Bourbons légitimes les descendants Busset n’ont pas été sollicités lors de la crise dynastique et religieuse de 1589-1594.

Ceux qui avancent que ce mariage aurait bien été célébré devant l'Eglise, s'appuient sur la haute origine de Catherine d'Egmont et l'existence de trois enfants. Ils indiquent que seule l'absence de consentement du Roi l'avait finalement rendu caduc, à moins que ce ne soit la volonté du Duc de Bourgogne d'imposer ce neveu qu'il chérisssait au Siège princier de Liège, qui impliquait son ordination au moins à terme. La légitimation ultérieure des Bourbon Busset et leur accès au titre de "Cousin du Roi" accrédite cette thèse, ainsi que leur exclusion expresse - pourquoi aurait-elle été nécessaire s'ils avaient effectivement été bâtards - en contrepartie, de l'immense succession des Ducs de Bourbonnais et d'Auvergne à la mort du Connétable, Charles III de Bourbon. On avance également qu'Henri de Navarre se serait assuré de la loyauté de son cousin César de Bourbon, Comte de Busset, en lui rendant une visite secrète avant son accession au trône. Quoi qu'il en soit les Bourbon Busset n'ont jamais revendiqué quoi que ce soit de plus que ce qu'ils avaient, et sont constamment restés de fidèles serviteurs des rois leurs cousins.

Armes

Pour le père Anselme, les Bourbon Busset portaient sous le chef de Jérusalem, au moins à l'origine, les armes anciennes de Bourbon : «semé de France, à la cotice de gueule en bande (qui est Bourbon ancien), au chef d’argent, chargé d’une croix potencée d’or, accompagnée de quatre croisettes de même, qui est Jérusalem.» (Anselme /Potier de Courcy, T9, p. 42).

Pierre de Bourbon Busset devait briser de toute façon les armes Bourbon, son père n'étant que le quatrième fils du duc de Bourbon. S'il n'existe pas dans l'absolu en droit français du blason de brisure propre aux bâtards, une tradition constante fait néanmoins du bâton et du bâton péri la brisure typique de la bâtardise. On notera qu'il est justement utilisé ici. Le chef de Jérusalem est une brisure, elle ne marque pas la bâtardise. Quant à la cotice en bande, elle symbolise non la bâtardise, mais les cadets de famille, ce qu'était la maison de Bourbon par rapport aux Capétiens directs et aux Valois.

Généralement le blason attribué aux Bourbon Busset est :"De Bourbon au chef de Jérusalem", c’est-à-dire d'azur à trois fleurs de lys d'or (qui est de France moderne) au bâton péri en bande de gueules en abîme (qui est Bourbon moderne), au chef d'argent à la croix potencée et contrepotencée d'or (qui est Jérusalem, brisure des Busset).

A la mort du dernier duc de Condé en 1830, les Busset relèvent les armes Bourbon moderne, portées jusque-là par les Condé. Les Busset sont désormais les seuls Bourbons survivants qui ne descendent pas d'Henri IV, le chef de Jérusalem ne s'impose plus, puisqu'il n'est plus nécessaire pour eux de briser les armes de Bourbon. Accédant au trône, Henri IV avait abandonné les armes Bourbon pour prendre celles de France, tout en gardant ses armes de Navarre.

Exemple de ces armes : le faire-part de mariage en 1927 de Xavier de Bourbon (de Parme) (1889-1977) avec Madeleine de Bourbon (Busset) (1898-1984) : deux écus en ovale de France avec pour l'un la bordure de gueules chargée de coquilles des Parme et pour Madeleine de Bourbon Busset le bâton péri simple des Bourbon.

Devise

"Espérance" La très belle devise des Bourbon Busset est celle de Louis II, duc de Bourbon, cousin et beau-frère de Charles V, un des meilleurs capitaines et hommes politiques de son temps, célèbre pour son esprit chevaleresque.

Titres

- baron de Busset (/1529)
- baron de Puysagut (/1529)
- comte de Busset (1578/1579)
- baron de Châlus (/1631)
- baron de Vésigneux (1648/)

Rameau de Razout (éteint)

Cette branche est issue d'un fils illégitime de Charles de Bourbon (1590-1632), titré baron de Vézigneux et fils cadet de César de Bourbon, «comte de Busset». Né de Marguerite Magdelénat («la Belle Marguerite»), fille de l'intendant des «comtes de Busset» à Vézigneux (commune de Saint-Martin-du-Puy), et de Toussine Leclerc, issue d'une famille parlementaire de Paris dont une branche s'établit dans la région d'Auxerre, et nièce de Gabriel Magdelénat, poète latinisant et secrétaire du cardinal Mazarin. Leur fils, baptisé Louis de Bourbon en 1628, à Chitry-les-mines, reçut ensuite le nom Louis de Razout, une petite terre nivernaise (commune de Brassy) appartenant aux Bourbon Busset. Ce rameau bâtard est resté en Nivernais où ses membres ont occupé des fonctions civiles ou militaires modestes. La bâtardise ne fait guère de doute, confirmée par le déclin social. Un certain mystère plane néanmoins sur l'union de Charles de Bourbon avec cette "Belle Marguerite", qui n'était pas une petite campagnarde, mais bien la descendante du coté Leclerc tout au moins, d'une famille très établie, et semble avoir marqué son temps par sa beauté et son intelligence. Le baptême de leur fils, célébré par un prêtre connu des environs, a d'ailleurs laissé une trace tout à fait officielle. Il est cependant probable que cette alliance entre un Bourbon et une fille de la bourgeoisie rurale alliée à la petite noblesse parlementaire, ajoutée à l'origine illégitime des Bourbon Busset eux-mêmes, recélait trop d'enjeux pour être prise en considération. Il n'en demeure pas moins que Charles de Bourbon, Baron de Vézigneux, mourut peu après son mariage - reconnu cette fois - avec Marguerite de La Baume de Suze, dont il n'eut donc pas d'enfant.

L'un des membres de la famille de Razout est néanmoins devenu général et baron d'Empire. Georges-Emile de Razout (né en 1918, décédé le 1er septembre 2001 à Montereau-Fault-Yonne) fut le dernier des Razout. Il était l'aîné de tous les Capétiens depuis 1952, ayant succédé dans cette position généalogique à son père Émile de Razout (1866-1952), lui-même successeur de son frère Marcel de Razout (1863-1944), etc. Les Razout étaient les aînés depuis 1886, date de l'extinction de la branche illégitime issue du duc de Bourgogne Jean sans Peur, de la maison capétienne de Valois. Ces Bourgogne étaient les aînés depuis 1785, date de l'extinction de la branche illégitime des Saint-Rémy, issue du roi de France Henri II.

- seigneur de Razout
- seigneur des Roches
- seigneur de Prégas
- baron puis comte d'Empire

Rameau de Busset

- branche ainée des capétiens
- qualification de Cousin du Roi par lettres patentes du 8 août 1761 avec le titre de comte
- honneurs de la Cour 1753, 1767, 1772.
- pair héréditaire en 1823,
- baron-pair héréditaire sur institution de majorat par lettres patentes du 23 avril 1824
- Baron puis comte de Busset


Rameau de Châlus

- comte de Châlus (1722, titre pris dans l'acte de vente de la seigneurie de Creuzier-le-Neuf et Mariol). Au début ce titre est celui du fils aîné du comte de Busset
- un rameau cadet garde ce titre et prend le nom de Bourbon Châlus (/1849)


Rameau des Busset comtes de Lignières

- vicomte de Busset par courtoisie
- comte de Lignières
Familles en suisse depuis 1406 (Emil de Busset), Ormonts-Dessus, Vers-l'Eglise, les Diablerets, Vaud

Propriétés

Busset est un château du Bourbonnais,
Châlus est une ancienne forteresse du Haut-Limousin. Ces deux propriétés sont sorties de la famille, ainsi que Lignières, passé par mariage aux Bourbon-Parme.
Aujourd'hui les propriétés familiales sont :

- le château du Saussay à Ballancourt-sur-Essonne (Essonne), hérité des Colbert-Chabanais.
- le château de Vezigneux (Saint-Martin, Nièvre) pour la branche de Bourbon-Châlus.

Chefs de famille

En 2006, l'ainé de la maison de Bourbon Busset est Charles de Bourbon, comte de Busset, ingénieur civil des Mines de Paris (né en 1945), maire de Ballancourt-sur-Essonne. Il est le fils de l'écrivain et académicien Jacques de Bourbon Busset.

Pour le rameau de Châlus,

Joseph, Comte de Châlus, né en 1911

- Son fils : Philippe de Bourbon de Chalus (sans circonflexe à l'Etat-Civil), «comte de Châlus» (né en 1942).
- Son petit-fils, Louis, né en 1981.

Illustrations de la maison

- Louis Nicolas de Razout, baron puis comte d'Empire, général d'Empire puis lieutenant général des armées du Roi
- François de Bourbon Busset, lieutenant général des armées du Roi
- Louis de Bourbon Busset, fils du précédent, lieutenant général des armées du Roi
- Jacques de Bourbon Busset, diplomate, écrivain et académicien, chantre de l'amour conjugal.


Principales alliances

D'Albret 1535, La Rochefoucauld 1564, Chabannes 1598 et 1857, Motier de La Fayette 1613 et 1621, de Saulx-Tavannes 1672, Clermont-Tonnerre 1743, Sarret de Gaujac 1789, Gontaut-Biron 1818, Polignac 1875, Colbert 1911, d'Albon 1919, Bourbon-Parme 1927, Mortemart 1944...

Succession au trône de France

Les Razout ni les Busset n'y ont jamais prétendu, ni à la mort d'Henri III, dernier des Valois, ni à celle d'Henri IV ; en effet, comme les autres branches illégitimes de la maison Capétienne (les Bragance, pour ne parler que des survivantes), les différentes branches des Bourbon Busset ne sont pas successibles au trône de France selon les Lois fondamentales du royaume de France. Pour certains juristes, ces mêmes Lois, qui excluent les bâtards, ne reconnaissent pas non plus comme successibles les fils légitimés par mariage subséquent, écartant donc au passage au moins deux autres capétiens : un Bourbon-Deux-Siciles (Jaime de Borbon y Landaluce, né en 1993, alors que ses parents se marieront en 2001) et Gabriel de Nassau (né six mois avant le mariage de ses parents, en 2006, premier petit-fils du Grand-Duc Henri de Luxembourg), par ailleurs privés de droits, selon les orléanistes, en raison notamment des renonciations intervenues lors des traités d'Utrecht.

Sources

- Base roglo
- Nobiliaire de France (Dugast Rouillé, Nantes, 1975)
- Forum alt talk royalty
- Dictionnaire biographique, généalogique et historique de l'Yonne (7 tomes) par Paul-Camille Dugenne - Voir la Société généalogique de l'Yonne

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Généalogie des Capétiens

Branche des Bourbon

Charles I de Bourbon - duc de Bourbon et d'Auvergne, comte de Clermont, de Forez et de l'Isle-Jourdain, prince de Dombes, seigneur de Beaujolais, du pays de Combrailles et de Château-Chinon, gouverneur de Languedoc, capitaine général de Bourbonnais, d'Auvergne, de Forez et du Lyonnais, de Champagne, de Brie et de L'île de France, pair et chambrier de France
• Né en 1401
• Décédé le 4 décembre 1456 - château de Moulins
• Inhumé - prieuré de Souvigny
• EP : 1425 Agnès de Bourgogne (1407 – 1476)
inhumée au prieuré de Souvigny
Fille de Jean I de Bourgogne et de Marguerite de Bavière
1. Jean II qui suit,
2. Philippe 11/02/1430 - 30/01/1453 comte de Beaujeu,
3. Charles II qui suit,
4. Louis 1437 – 1482 prince évêque de Liége (Branche des comtes de Bourbon-Busset),
5.
6. Pierre II qui suit,
7. Jacques 1444 - 22/05/1468 chevalier de Saint-Michel
inhumé dans l'église Saint-Donat de Bruges
8. Marie 1427 – 07/07/1448 inhumée dans la collégiale Saint-Georges puis transférée dans l'église des Cordeliers
EP : 1437 Jean II d’Anjou et de Lorraine,
9. Isabelle 1436 - décédée à Anvers 26/09/1465 inhumée abbaye de Saint-Michel d'Anvers
EP : 1454 Charles I de Bourgogne,
10. Catherine 1440 – décédée à Tournai 21/05/1469 EP : Adolphe-Egmond duc de Gueldre,
11. Jeanne 1442 - 1493 inhumée dans l'église des Cordeliers à Lons-le-Saunier
EP : 1467 Jean II de Chalon prince d'Orange,
12. Marguerite 05/02/1438 - décédée au château de Pont-d'Ain 24/04/1483
13.
inhumée dans l'abbaye de Brou EP : 1472 Philippe I de Savoie,
14. Louis mort en 1487 bâtard de Bourbon comte de Roussillon (Branche des comtes de Roussillon),
15. Renaud mort le 06/06/1483 bâtard de Bourbon évêque duc de Laon,
archevêque de Narbonne,
- Charles 1461 - 22/02/1505 bâtard de Bourbon évêque de Clermont,
- Suzanne bâtarde de Bourbon EP : 1494 Louis de Coustave,
- Anne bâtard de Bourbon dame de Mirebeau.
16. Pierre bâtard de Bourbon Seigneur de Bois d’Yvin, protonotaire du Saint-Siège, capitaine-châtelain de Billy,
- Antoinette bâtarde de Bourbon EP : Pierre Dienne,
- Catherine bâtarde de Bourbon EP : Pierre Olifant.
17. Jeanne bâtarde de Bourbon EP : Jean du Fau,
18. Sidoine bâtarde de Bourbon Dame de Tison EP : René du Bus,
19. Catherine bâtarde de Bourbon abbesse de Sainte-Claire d'Aigueperse.


Branche de Bourbon-Busset


César de Bourbon comte de Busset, de Châlus
et de Piégut, seigneur de Saint-Priest, Creuzier, Saint-Martin-du-Puy, Vésignieux, Berges, Chalaux, Empury, Dun-les-Places...
• Né le 31 janvier 1565 - Buxeuil
• Décédé en 1631
• Inhumé dans l'église de Busset
• EP : 1584 Marguerite de Pontac (morte en 1584),
EP : 1588 Louise de Montmorillon (1570 - 1648).
1. Claude II qui suit,
2. Charles né au château de Busset 25/08/1590 - décédé au château de Vésignieux 01/06/1632 Baron de Vésigneux EP : 1631 Marguerite de La Baume Suze,
- Louis bâtard de Bourbon (branche de Razout),
- Jeanne morte le 24/04/1683 bâtarde EP : 1648 Jean Louis Navret.
3. Jules-César né au château de Vésignieux 09/05/1593 - décédé à Paris 1604,
4. Jean-Louis qui suit.
5. Anne née à Busset 28/01/1595 - 13/03/1641 EP : 1611 Antoine de Pracomtal,
6. Marguerite née au château de Vésignieux 06/08/1595 - 19/02/1648 EP : 1613 Jean Motier de La Fayette,
7. Madeleine née au château de Vésignieux 25/06/1601 - 22/02/1651 EP : 1624 Louis de Villers-la-Faye,
8. Antoinette 1585 bâtarde de Bourbon EP : 1607 Quintien de Pons, 1615 Claude de La Ramas.

 

Branche des comtes de Châlus

 

Charles de Bourbon comte de Châlus

Né le 13 septembre 1849 - Moulins
Décédé le 11 septembre 1905
EP : 1875 Marie de Polignac (1855 - 1901).


1. Gaspard qui suit,
2. Marie-Céline 24/08/1877 - 1943 EP : 1898 Charles de Pierre de Bernis Calvières,
3. Charles-Louis 29/12/1878 - 22/12/1962 officier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1914 - 1918
EP : 1920 Elisabeth de Verneaux,
4. Emma 11/03/1880 - 19/02/1917 EP : 1904 Antoine de Murard de Saint-Romain,
5. Gabrielle 03/08/1882 - 17/04/1945 EP : 1907 Paul de Pins de Caucalières,
6.Eugénie 03/08/1882 - 09/01/1927,
7. François 09/08/1889 - 03/09/1968 EP : 1920 Alice de Berthier-Bizy,
- Anne-Marie 14/06/1929 EP : 1953 Louis de Bardon de Segonzac,
- Jeanne 07/04/1931 EP : 1957 Henri-Pons de Murard de Saint-Germain.


Gaspard de Bourbon comte de Châlus

Né le 09 avril 1876 - Paris
Décédé le 23 juin 1936 Châlus
EP : 1906 Marguerite Espivent de la Villeboisnet (1885 - 1918),

1. Valentine 10/12/1907 - 11/08/1994 EP : 1933 Raoul de Pichon-Longueville,
2. Louis qui suit.

Louis de Bourbon comte de Châlus

Né le 19 ocotbre 1911 -
Décédé le 20 aout 2001 -
Inhumé au cimetière de Compiègne.
EP : 1938 Louise Baudon de Mony (1912 - 1994).
1. Isabelle 02/04/1940 - 18/03/1960,
2. Philippe qui suit,
3. Inès 03/09/1944 EP : 1978 Hervé Le Gentil de Rosmorduc.

Philippe de Bourbon comte de Châlus

Né le 10 février 1942
EP : 1980 Isabeau de Lacger (1945).
1. Louis 29/12/1981,
2. Charles-Henri 20/05/1984.

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A propos du château de Vésigneux au XVIème siècle

par le comte de Chastellux (Henri-Paul-César de Chastellux) *

 

«Une partie de cette terre échut en partage à Guillemette de Cussigny, femme de Lucas Barbier, riche bourgeois de Vignes, qui se rendit acquéreur du reste par moitié avec son frère Pierre, avocat au parlement.

Dès lors, ils quittèrent leur nom plébéien pour porter celui de leur nouvelle seigneurie. On voit que bien longtemps avant 1789 "chacun avait le droit et la facilité d'aspirer à une position supérieure" [sic].

Lucas de Vésigneux laissa deux fils : Sébastien et Aubert, qui firent l'aveu de leurs terres le 26 mai 1519. Sébastien n'ayant point eu d'enfants de Claude de La Porte, légua son héritage à sa nièce Jacqueline de Vésigneux, qui en fit foi et hommage le 16 septembre 1541; veuve de Saladin de Montmorillon, elle se remaria, vers 1532, à Philibert d'Igny, seigneur de Rizaucourt; de cette union vint Christophe, qui mourut en I549 (1).

Ce jeune homme [Christophe d'Igny ?] avait acquis de Philippe de Chastellux la vicomté d'Avallon et la laissa à son frère, Saladin de Montmorillon [François]; celui-ci la revendit en 1561 à sa soeur consanguine, Charlotte de Montmorillon, dame de Bazoches.

En 1568, Saladin [François] était capitaine et gouverneur d'Avallon avec Sébastien de Rabutin; l'année suivante, la ville dépensa cinquante sols pour offrir un coq d'Inde à M. de Vésigneux. (2)

Saladin de Montmorillon [François], devenu seigneur de Vésigneux par la mort de sa mère [Jacqueline de Vésigneux] (3), épousa Anne de l'Hospital et mourut en 1597; il n'eut qu'une fille, Louise, qui épousa, le 21 juin 1588, César de Bourbon, comte de Busset et de Chalus, commandeur des ordres du roi, gouverneur de Sarlat et de Murat; c'est ainsi que Vésigneux devint la résidence d'une branche de l'illustre maison de Bourbon, privée de tout droit à la couronne ducale et plus tard au trône par la haine de Louis XI.

César de Bourbon-Busset était, le 20 juin 1589, capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances du duc d'Orléans, et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.

Par son testament du 2 novembre 1630, il fit le partage de ses biens entre ses enfants, et mourut à Busset le 21 novembre 1630. De son mariage avec Louise de Montmorillon, il eut sept enfants, dont le quatrième recueillit l'héritage de ses parents.

Louise de Montmorillon était dame d'honneur de la reine en 1634 [la reine d'Autriche], et mourut vers la Toussaint, en 1649 [le 2 novembre 1649], dans un âge fort avancé. Elle avait fourni, le 13 mai 1599, son dénombrement de la terre de Vesigneux à M. de Chastellux.»

in «Vésigneux» par le Comte de Chastellux [Henri-Paul-César de Chastellux], Nevers, 1888, pp. 14-15. Cahier in-8° (23 x 15 cm), agrafé, de 22 pages. Fonds Roger Ripert (achat du 27/11/10). Voir les fichiers au format pdf : pp.1-9 et pp. 10-22

* Bisaïeul (arrière grand-père) du comte Philippe de Chastellux, propriétaire actuel du château du même nom

Notes RR :

1. Si l'on s'en tient aux actes, le Comte de Chastellux parle à tort d'un premier mariage de Jacqueline de Vésigneux avec Jean-Baptiste de Montmorillon et d'un remariage avec Philibert d'Igny. C'est plutôt l'inverse, comme l'indique Georges de Soultrait. En tant que fils de Jacqueline de Vésigneux et fils adoptif de Jean-Baptiste de Montmorillon, ce Christophe d'Igny pourrait figurer sur le tableau (l'aîné, probablement ).

2. Voir : «1568 - Copie de la commission de Saladin de Montmorillon [François], chevalier seigneur de Vesigneulx, nommé gouverneur d'Avallon; il lèvera dix arquebusiers à cheval, qui seront payés par ceux de la nouvelle religion. - Marché pour la confection d'un escalier en bois, en la maison de Lazare Courtois, où doit loger M. de Vésigneulx.»

Archives, série AA 10 - Deux pièces, papier [aux archives départementales d'Auxerre ?].

En 1569, Saladin de Montmorillon cède sa place de gouverneur à Etienne Fitzjehan.

AA 11 - Une pièce, papier.

Voir aussi la page 16 , «1568 - Gouverneurs : Sébastien de Rabutin, M. de Vésigneux.»

Archives série BB2 - Registre grand in-folio, à reliure usée, de 334 feuillets, papier (livre rouge).

Source : Inventaire analytique des archives d'Avallon antérieures à 1790, rédigé par M. L. Prot, Emile Odobé, impr. de la mairie, Avalllon, 1882, p. 2 (ouvrage appartenant à la Société d'études d'Avallon). Voir la page du titre et la page 2 (photos du 1/8/2011 par R. Ripert).

Dans le même ouvrage, aux pages consacrées aux baptêmes, il est encore question, en 1569, de Saladin de Montmorillon (dénommé aussi Saladin d'Angluse) et de sa femme, Anne de "l'Opital" [l'Hospital] :

«1569 - 26 janvier, Baptême de Anne, fille de Guillaume Coeurderoy; parrain, M. Albert Fillon; marraine, honorable dame Anne de l'Opital, femme de Honorable homme Saladin d'Angluse [d'Anglure], seigneur de Vésigneux; plus loin, de nouveau marraine, on dit : femme de Saladin de Montmorillon - 29 janvier, Baptême d'Anne, fille de Jacques Trosseau; parrain, Saladin de Montmorillon, seigneur de Vésigneux.»

Archives, série GG 2 - Cahier oblong, couvert en parchemin, de 83 feuillets. Voir les phtotos des pages. 268 et 269 du 1/8/2011.

Il est aussi question de Saladin de Montmorillon [François] dans un renvoi figurant dans les "Notes historiques sur les Clugny" par le comte Henri de Jouvencel (article publié dans le Bulletin de la Société d'études d'Avallon, 106 ème année, 63 ème volume ?) :

«Le 20 octobre 1582, Olivier de Chastellux se rend à Auxerre suivi d'une foule de gentilshommes parmi lesquels on remarquait Saladin de Montmorillon, Michel de Clugny, Jacques d'Esguilly, Louis de la Ferrière, ses parents pour prendre possession du canonicat de sa famille comme chanoine d'Auxerre (Baudiau III, page 170). Ce Michel de Clugny semble appartenir à la branche de Montachon et Thénisset.»

Voir l'extrait des notes, Clugny pp. 27-38 (fichier pdf).

3. Voir la transcription par Robert de Chevanne de l'acte de dénombrement fourni par Saladin de Montmorillon, les 14 et 18 avril 1567, sans doute après le décès de sa mère [Jacqueline de Vésigneux], avant 1565, apparemment. Société d'études d'Avallon. Archives de Chastellux et de Vésigneux (cahier de 231 pages tapées à la machine). Photos RR du 26/7/11, pp. 79 à 95.

*

La reconstruction du château au XVIème siècle

Extrait de la notice de Paul de Loye *

 

«La reconstruction du château [de Vésigneux] fut l'œuvre "en 1565" [?] de Saladin de Montmorillon seigneur de Vésigneux par sa femme Jacqueline de Vésigneux, que son oncle Sébastien de Vésigneux (fils de Lucas Barbier de Vignes), avait faite en 1541 héritière de tous ses biens, lui étant sans enfant, dans l'espoir d'en pourvoir le fils qu'elle avait d'un premier mariage, Christophe d'Igny, dont il était de surcroît le tuteur, l'enfant ayant perdu son père [Philibert d'Igny, seigneur de Rizaucourt].

Comme ce fils décéda sans postérité en 1549 avant sa mère, celle-ci qui s'était remariée avec Saladin de Montmorillon [en 1526], veuf lui aussi (de Charlotte de Chastellux) lui apporta Vésigneux. Saladin lui survécut.

Il épousa "en troisième noces" [1] Anne de l'Hôpital en 1553, d'où Louise qui épousa le 21 juin 1588 César de Bourbon Busset, comte de Busset et de Chalus, capitaine des ordonnances du duc d'Orléans. En apportant en dot le château de Vésigneux qui resta depuis ce temps-là entre les mains des Bourbons. Déjà baronne de Saint-Martin-du-Puy par sa naissance, elle, Louise devenant comtesse de Bourbon Busset.

De même qu'existe un caveau des Bourbon Busset à l'église de Saint-Martin-du-Puy, chapelle des barons de Saint-Martin, où sont ensevelis les membres de cette famille, morts à Vésigneux, comme Louise de Montmorillon elle-même en 1649 ou Antoine François de Bourbon, en 1742. (pp. 146-7).» 

* «Saint-Martin-du-Puy - Château de Vésigneux», notice de Paul de Loye, publiée in Châteaux et manoirs du Nivernais, Tome 2, pp. 145-150.
Ouvrage collectif, publié par La Camosine avec le concours du Conseil Général de la Nièvre. Notices de Jean Drouillet, Etienne de Certaines, Sylviane Jurquet, Pascale de Gaulmin, Nicolle Yoth-Demet, Fabrice Cario, Albert Gouja, Nicolas Grunwald, Damien Péron, Jean-Pierre Harris, Catherine Chevochot, Elisabeth Franc, Colette Journiac, Georges Marchand, Marie-José Garniche, Sylviane et Georges Narcy, Pierre Volut, Marie-Martine Lacoste, Yvette Macquart-Moulin, Paul de Loye, Jean-Louis Balleret, Jean-Paul Gautheron, Marie-Claire Bes de Berc, Etienne Bergdolt, Marguerite David-Roy. Préface de Marcel Charmant, Président du Conseil Général. Nevers, 2004.

1. C'est plutôt son fils, apparemment, François Saladin de Montmorillon, qui épousa épousa Anne de l'Hôpital Sainte-Mesme, le 3 février 1553. Voir la page Famille Saladin de Montmorillon.

*

A propos du château de Vésigneux au XVIIème siècle

Extrait de Le Morvand (Tome 1), par le curé Baudiau, pp. 197-199 *

Source : Gallica

Le Morvand peut se glorifier d'avoir fourni, dans ces temps de gloire et d'héroïsme, aux armées de la patrie, plusieurs capitaines très-distingués. Nous citerons, au premier rang, Charles de Montsaulnin, chevalier, comte de Montal, et Sébastien Le Prestre de Vauban, guerriers renommés par leur courage et leur profonde théorie de l'art militaire.
Le premier naquit, en 1619, aux Aubues, manoir seigneurial situé au pied de la montagne de Lormes. Il prit, de bonne heure, du service et montra tant de bravoure, qu'il mérita le titre glorieux de héros du Morvand, que lui donnèrent à l'envi ses contemporains et ses frères d'armes. Il se fit remarquer particulièrement dans la défense des places fortes, et Louis XIV, dont le témoignage est de la plus grande valeur, disait, avec une sorte d'orgueil, que ses ennemis le respecteraient toujours dans ses places (1). Il mourut à Dunkerque, le 21 septembre 1696, avec le titre de lieutenant général des armées du roi, et n'eut pas le temps de recevoir le bâton de maréchal que le monarque lui destinait.
C'est en sa faveur que la seigneurie de Montal, située dans la commune de Dun-les-Places, fut érigée en comté. Le prince lui avait aussi fait don de quatre pièces de canon prises sur l'ennemi, et que l'on voyait alors dans son château de Thostes (2).

Le second, celui que le Morvand compte encore avec plus d'orgueil au nombre de ses enfants, et que son génie, sa science et son courage ont porté au faîte de la gloire et au plus haut grade militaire, naquit, le 14 mai 1633, à Saint-Léger-de-Fourcheret, près de Quarré-les-Tombes, où l'on conserve précieusement son acte de baptême, qu'il nous a été donné de lire et de transcrire.

Vers ce temps-là, l'antique manoir de Vésigneux, situé au nord de Saint-Martin-du-Puy, était le rendez-vous ordinaire de toute la haute noblesse des environs. Le comte Jean-Louis de Bourbon-Busset, dont la fortune égalait la naissance, y faisait alors sa résidence habituelle. Il aimait à s'y entourer d'une petite cour, et, chaque année, dans la belle saison, il y donnait des fêtes brillantes, auxquelles les princes du sang eux-mêmes ne dédaignèrent pas de prendre part. Le grand Gondé y venait souvent se délasser des fatigues de la guerre, et y respirer l'air pur et frais des montagnes (3).

En 1649, ce prince qui, l'année suivante, devait voir se fermer sur lui les portes de Vincennes, passa à Vésigneux quelques jours de repos. Sa présence fut le signal d'un concours considérable de seigneurs du voisinage, et le château prit l'air le plus animé, un air de fête. On remarquait, parmi la foule des visiteurs, un jeune homme à la chevelure blonde, à la figure ouverte, mais dont les manières timides attestaient l'inexpérience autant que la jeunesse; c'était Vauban, qu'on était venu présenter au héros en qualité de conscrit. Condé, avec cette perspicacité et ce jugement solide qui caractérisent les grands hommes, s'écria devant toute l'assemblée : «Je me trompe beaucoup, ou le petit bonhomme ira loin un jour; » et il l'admit dans son régiment (4). Dès-lors, un vaste champ s'ouvrant devant lui, notre jeune Morvandeau put donner carrière à son immense et brillant génie, et cultiver, avec fruit, ces incomparables talents militaires, qui lui ont valu une réputation européenne.

Son activité était sans égale; «aussi, dit Fontenelle (5), c'est le seul homme de guerre pour qui la paix ait été aussi laborieuse que la guerre même.» «C'était, ajoute Courtépée, un Romain qu'il semblait que le dix-septième siècle eût dérobé aux plus heureux temps de la république.» Il a réparé trois cents places anciennes, et en a fait trente-trois neuves. Il a conduit cinquante-trois sièges, dont trente-deux sous les yeux du roi, et s'est trouvé à cent quarante actions de vigueur. Plein de fidélité envers son souverain, mais aussi plein d'indépendance, il aima toujours mieux servir que plaire.

Louis XIV, pour récompenser ses immenses services, érigea sa seigneurie de Bazoches en comté, sous le nom de Vauban, et lui fit don de quatre pièces de canon, prises à Philisbourg, qu'il plaça dans son château. Enfin, en 1703, le monarque le créa maréchal de France; mais il ne jouit pas long-temps de sa nouvelle dignité; car il mourut quatre ans après. Le roi et tous ses contemporains le regrettèrent sincèrement. Son coeur, qui avait été déposé dans le caveau de l'église de Bazoches, fut solennellement transporté, en 1805, par ordre de l'Empereur, sous le dôme des Invalides, à Paris (6).

Notes :

(1) Anquetil, Hist. de France; Courtépée, tome VI.
(2) Ibid; pièces manuscrites
(3) Archives de Vésigneux; manuscrit.
(4) Archives de Bazoches ; manuscrit de 1820 ; tradition locale.
(5) Oeuvres diverses.
(6) Feller, art. Le Prestre; manuscrit.

* Le Morvand ou Essai géographique, topographique et historique sur cette contrée par Baudiau, Jacques-François (1809-1880), curé de Dun-les-Places.
Éditeur : Impr. de Fay père et fils (Nevers)
Date d'édition : 1867 (Deuxième édition; première édition en 1865).
Tome premier, 619 p.
Format : 3 vol. in-8°


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