Sauvons le forêt française

 

Mobilisation pour sauver la forêt publique française

 

 

24 septembre 2014

 

Le coup de grâce porté à la forêt publique française ?

Voir le dossier LAAF (format pdf)

 

La loi d’avenir sur l’agriculture et la forêt (LAAF) vient juste d’être adoptée et le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne répond pas à nos attentes.

Certes, la loi affiche une volonté de gestion durable qui théoriquement concilie production de bois, protection de la biodiversité des milieux forestiers et fonctions pédagogique et sociale mais elle ne précise pas suffisamment le cadre et les moyens techniques et financiers susceptibles d’y contribuer.

Plus grave, elle ne met pas en place les garde-fous qui écarteraient les démarches ou projets contraires à sa volonté affichée. Pire, dans les régions, l’Etat se fait même le défenseur de projets écologiquement insoutenables pour la forêt française et l’environnement (lutte contre les changements climatiques et stockage du carbone, en particulier, pollutions..).

Un exemple frappant, parmi tant d’autres…

E.ON à Gardanne : Le groupe allemand de distribution d’énergie E.On veut convertir à la biomasse la centrale thermique Provence 4. Le monstre industriel dévorerait près d’un million de tonnes de bois par an, en provenance pour moitié des forêts du sud de la France, le reste étant importé notamment des forêts anciennes des Etats-Unis et du Canada. Une aberration écologique grassement subventionnée par l’État français à hauteur de 70 millions d’€ par an pendant vingt ans, soit 1 ,4 milliards d’€ !

Et pendant ce temps, une attaque sans précédent contre l’ONF et les communes forestières !

La forêt publique couvre en France métropolitaine 4,2 millions d’hectares soit 25 % de notre surface boisée totale. Elle produit 40 % du volume de bois national et génère plus de 400 000 emplois au sein de la filière bois – forêt. Les forêts communales en font partie et y contribuent.

Qu’à cela ne tienne, le projet de loi de finances prévoit d’amputer de 50 millions d’€ la subvention versée à l’Office national des forêts pour compenser les frais de gestion des forêts des collectivités et de reporter cette charge sur les communes forestières.

En clair, pour elles, les frais dits « de garderie » assis sur les produits de la forêt passeraient de 12 % à 18 % en plaine et de 10 à 15 % en zone de montagne. Dans le même temps, la taxe à l’hectare introduite en 2012 passerait de 2 € à 14 €. Au grand dam des collectivités forestières qui menacent de réduire le volume des travaux sylvicoles, des équipements pour le public, des mesures écologiques voire de ne plus faire appel à l’ONF en privatisant la gestion de leurs forêts.

Vers la fin des forêts publiques ?

Le Code forestier est encore actuellement le meilleur garant d’une gestion publique durable des forêts face à la pression toujours plus forte des grands groupes industriels et financiers internationaux et les communes sont des entités proches du terrain et attachées à leur forêt.

L’Office national des forêts est l’émanation légale de cette protection institutionnelle. Toutefois, depuis une dizaine d’années, cet instrument légal est attaqué de toutes parts (baisse d’effectifs, pression des grands groupes industriels sur les agents assermentés, …).

Depuis quelques années, au sein même de l’ONF, nombreux sont les forestiers qui s’opposent à cette évolution. De ce désaccord découle la création du collectif SOS-Forêt, auquel les représentants de ces forestiers ont largement contribué. Or l’ONF, dernier garant de l’intérêt général en forêt, subit une attaque sans précédent, pour une économie annuelle de 50 M€ sur 120 M€ versés jusqu’alors, à comparer par exemple aux 70 M€ annuels que l’Etat s’apprête à verser au projet dévastateur de centrale E.ON.

Vrai-faux rebondissement ce vendredi : un accord en trompe l’œil !

Sur proposition de Jean-Yves Caullet, président du conseil d’administration de l’Office, l’ONF renonce comme prévu à 20 M€ cette année puis à 50 M€ sur trois ans, à condition que les communes ne paient pas plus.

Une négociation menée entre l’ONF, les ministères de tutelle et la Fédération Nationale des communes forestières, sans concertation - bien sûr - avec les syndicats forestiers et les associations de protection de l’environnement. On discutera après et on fera une énième réforme de structure…

Au final, qui va payer ? Je retranche d’un côté, à la tronçonneuse !, je rajoute de l’autre et c’est la forêt qui trinquera ! Un peu moins de forestiers, des missions de service public amputées, encore un peu plus de coupes de bois pour gratter des sous…

Jusqu’à quand ? L’année prochaine,le gouvernement tentera d’aller un peu plus loin, de ménager la chèvre et le chou, avant de tuer la chèvre ! Sans réaction citoyenne, la lame de fond nous entrainera inévitablement vers la privatisation de la gestion des forêts publiques et l’intensification des prélèvements de bois !

Le collectif SOS-Forêt France invite donc les élus et l’ensemble de la population à agir très rapidement auprès du Premier ministre et des parlementaires pour que cette mesure financière à courte vue soit retirée du projet de budget 2015 et ne pèse ni sur le budget de l’ONF, ni sur celui des communes.

Il s’inscrit également dans l’action des personnels de l’ONF qui aura lieu le :

jeudi 25 septembre à 9 h 00 au siège de l’ONF

2, Av de St Mandé, Paris 12e, à l’occasion du Conseil d’administration de l’établissement.

Il appelle tous ceux qui le peuvent à se joindre à cette manifestation.

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Il reste treize jours pour sauver la forêt française !

SOS FORÊT FRANCE

Reporterre

25 mars 2014

 

A partir du 8 avril 2014, les sénateurs examineront le projet de loi d’avenir sur l’agriculture et la forêt (LAAF). Nos forêts ne seront bientôt plus qu’un joli souvenir si nous ne changeons pas le projet de loi actuellement discuté au Parlement.

Nous, SOS Forêt France, collectif rassemblant des dizaines d’associations, de syndicats forestiers et de personnalités qualifiées, nous lançons aujourd’hui l’alerte pour protéger nos forêts et sauvegarder les emplois de la filière bois.

En 2009, Nicolas Sarkozy lança l’idée que la France devait couper 40 % de bois en plus. François Hollande a bien entendu le message et imagine comme son prédécesseur que l’exploitation intensive de notre forêt est l’une des solutions à tous nos problèmes !

Face au déficit commercial du secteur bois et l’appétit grandissant de pays comme la Chine, nos dirigeants ne pensent qu’à court terme : gagner plus en coupant plus et plus vite. La forêt n’est pourtant pas une usine dont on peut accélérer les chaînes de fabrication.

La forêt de demain : ce qui nous attend

Les orientations actuelles du projet de loi favorisent la concentration économique de la filière autour de méga-scieries ou de méga projets bois biomasse qui projettent des volumes de coupe gigantesque incompatible avec la ressource et qui entrent en concurrence avec les entreprises existantes. Si la forêt française est la troisième d’Europe, elle est aussi l’une des moins denses.

Les petites et moyennes entreprises ne feront pas le poids face à ces traders qui auront les moyens d’aller chercher du bois plus loin et à prix cassés. Les techniciens forestiers assermentés ne pourront plus garantir la gestion soutenable des ressources, car leurs effectifs diminuent drastiquement.

De plus, pour atteindre plus de volume et répondre aux besoins standardisés du marché, le gouvernement sous la pression des lobbys industriels, soutient la culture exclusive d’espèces résineuses, plus rentables à court terme. On plante des champs de résineux, y compris en plaine, qu’on cultive à l’aide de pesticides et qu’on moissonne tous les trente ou cinquante ans.

Pourtant, tous les experts s’accordent à dire que ce modèle n’est pas viable. Au bout de la troisième coupe, la terre n’est plus assez riche. Avec ce type de raisonnement, la loi d’avenir aura pour conséquence irrévocable la ruine de la forêt et de ses emplois. Enfin, de telles forêts sont plus vulnérables face aux changements climatiques.

Sauvegardons la richesse économique et écologique de nos forêts

Au quotidien, la forêt joue un rôle fondamental pour la protection de l’eau, de l’air et des paysages, pour notre santé et nos loisirs etc... Elle est un réservoir de biodiversité. il existe des modèles de gestion durable de la forêt qui permettent de protéger notre environnement et ses emplois.

Évitons pour la forêt les mêmes excès qui ont été commis lors de l’industrialisation de l’agriculture et dont nous payons le prix aujourd’hui. Pour augmenter les bénéfices à court terme, cette politique de concentration économique aux mains de lobbies d’investissement ajoutera à la dette financière une dette écologique pour les générations futures.

Le collectif, SOS Forêt France, a transmis aux sénateurs et plus largement à nos élus des propositions fortes pour sauvegarder nos forêts, ses emplois et la biodiversité. Vous trouverez sur note site l’ensemble de nos propositions. Le temps presse, nous avons besoin de vous pour sauver nos forêts. N’hésitez pas à contacter vos élus grâce à notre tumblr.

Merci pour votre soutien. Signez, faites signer et partagez !

C’est ensemble que nous sauverons nos forêts.

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