LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ETATS/NATIONS

*

A propos de :

 

LA CORÉE DU NORD

 

 

 

Histoire de la Corée du Nord


Au lendemain de la capitulation du Japon le 15 août 1945, Kim Il-sung, qui avait dirigé l'Armée révolutionnaire populaire coréenne (ARPC) dans la résistance communiste coréenne à l'occupation japonaise, s'impose comme le principal dirigeant du pays en tant que secrétaire général du Parti du travail de Corée, issu de la fusion du Parti communiste et du Parti néo-démocratique de Corée. C'est aussi le seul pays à avoir un navire américain en ''otage''.


De la partition à la guerre de Corée


Suite à la Guerre sino-japonaise (1894-1895), le Japon considère la Corée comme partie de son territoire.

À la fin de la seconde guerre mondiale et de la capitulation japonaise les soviétiques sont au Nord après la campagne de Mongolie et Mandchourie, contre l'Empire du Japon, et les américains au Sud, partitionnant de fait la Corée en deux.

Le comité populaire provisoire de Corée du Nord exerce les fonctions de gouvernement provisoire. La loi sur la réforme agraire du 5 mars 1946 abolit la propriété foncière féodale. La loi du 10 août 1946 nationalise les grandes industries, les banques, les transports et les télécommunications. Le premier code du travail est établi par la loi du 24 juin 1946 et la loi du 30 juillet 1946 proclame l'égalité des sexes. Une campagne d'alphabétisation est conduite dès fin 1945, près du quart de la population nord-coréenne étant alors illettrée.

Formalisation de la division

La partition de fait de la Corée est entérinée fin 1948. Au Sud, les États-Unis mettent en place une administration militaire directe, avant l'organisation d'élections le 10 mai 1948 qui conduisent à la proclamation de la République de Corée le 15 août 1948.

Après la tenue à Pyongyang d'une conférence réunissant des organisations du Nord et du Sud en avril 1948, des élections législatives (organisées clandestinement au Sud) sont tenues le 25 août 1948. Le 9 septembre 1948, l'Assemblée populaire suprême proclame la République populaire démocratique de Corée à Pyongyang.

La politique communiste fut loin de faire l'unanimité. Par exemple, dès 1947, de très nombreux habitants de la province de Hwanghae, vaste zone agricole situé juste au nord du 38e parallèle sur la cote ouest de la péninsule, avaient protesté contre le système de conscription mis en place par Kim Il-sung. Leurs attaches familiales et culturelles avec le Sud étaient si fortes que certains fuirent dans les collines, quelques-uns prirent les armes et d’autres traversèrent la frontière (Voir UNPIK).

Les origines de la guerre de Corée, du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953, donnent lieu à des interprétations divergentes au Nord et au Sud. Pour Séoul, la guerre a été déclenchée par une agression nord-coréenne selon un plan établi préalablement en liaison avec Moscou, ce qui a été avéré par l'ouverture des archives soviétiques. Pour Pyongyang, le franchissement par ses troupes du 38e parallèle est la riposte à une attaque surprise de l'armée sud-coréenne sous commandement de conseillers américains. De fait, la multiplication des incidents de frontières témoignait d'une aggravation des tensions militaires à la veille du conflit.

 

Guerre de Corée


Après une rapide avancée des troupes nord-coréennes commandées par Kim Il Sung qui occupent bientôt presque toute la péninsule, à l'exception d'une tête de pont à Pusan, les forces américaines et d'autres pays occidentaux (dont des soldats français, dirigés par le général Monclar) débarquent sous le drapeau des Nations unies le 7 juillet 1950 : le boycott par l'URSS du Conseil de sécurité de l'ONU (afin de protester contre le refus de reconnaître la République populaire de Chine comme membre permanent du Conseil de sécurité) a permis aux États-Unis de condamner la Corée du Nord comme agresseur et de faire voter une intervention des Nations unies. La contre-offensive américaine pénètre largement au Nord et atteint la frontière chinoise le 26 octobre 1950. Un demi-million de soldats chinois viennent alors appuyer les soldats nord-coréens qui reprennent brièvement Séoul en janvier 1951, avant que le front ne se stabilise de part et d'autre du trente-huitième parallèle. L'armistice signé à Panmunjeom le 27 juillet 1953 est toujours en vigueur, en l'absence de traité de paix. Le maintien de plus de 30 000 soldats américains en Corée du Sud depuis 1953 est dénoncé de façon constante par Pyongyang comme le principal obstacle à la réunification, depuis le retrait des troupes chinoises au Nord en 1958.

Entre 1953 et 1993

Après le très lourd coût humain et matériel de la guerre célébrée en Corée du Nord comme une victoire sur les États-Unis, le pays reconstruit son économie et s'industrialise rapidement par le mouvement Chollima, cheval ailé mythique qui parcourait 1 000 li par jour, suivant les idées du Juche élaborées par le président Kim Il Sung. La Corée du Nord est alors l'un des pays dont l'économie progresse le plus rapidement au monde, suivant des taux de croissance annuels officiels supérieurs à 10 %.

De 1962 à 1968, le régime nord-coréen crut que le sud se soulèverait de lui-même. Pour hâter l'apparition du "moment décisif," il avait envoyé dans le sud des agents subversifs et des équipes de guérilla qui furent vite neutralisés1 avec quelques fois de lourdes pertes dans les deux camps. Plusieurs attentats sont commis contre des membres du gouvernement de la Corée du Sud jusqu'aux années 1980, dont deux contre le président Park Chung-hee.

Les années record d'infiltration ont été 1967 et 1968 avec 743 agents armés recensés sur les 3 693 infiltrés connus entre 1954 et 1992 (2).

Le 21 janvier 1968, un commando des forces spéciales de Corée du Nord de 31 hommes attaque la Maison Bleue, la résidence présidentielle à Séoul ; 28 seront tués et un sera fait prisonnier ; 68 Sud-Coréens civils et militaires seront tués et 66 blessés ; 3 soldats américains seront tués et 3 autres blessés (3).

Le 23 janvier 1968, la Corée du Nord arraisonne le navire-espion américain USS Pueblo qui avait pénétré selon lui dans ses eaux territoriales. L'équipage, dont un membre est tué, n'est libéré qu'après 11 mois et des excuses officielles du gouvernement américain.

En octobre 1968, ce sont 130 commandos nord-coréens venus par la mer qui tenteront un raid sur la côte est de la Corée du Sud : 110 seront tués et 3 autres capturés.


Le 15 avril 1969, un EC-121 Constellation de reconnaissance électronique américain est abattu au-dessus de la mer du Japon, à plus de 160 km des côtes coréennes, par des MiG-21 de l'armée de l'air nord-coréenne. Ses 31 membres d'équipage sont tués (4).

La société nord-coréenne est sans doute l’une des plus hiérarchisées du monde. L’une des plus policières aussi : ses membres font l’objet d’une surveillance constante et sont l'objet de dossiers individuels constamment mis à jour.

En 1970, Kim Il-sung présenta, au Ve Congrès du Parti des travailleurs, un système de classification structurant la société en trois classes — le noyau, les « tièdes » et les hostiles — et cinquante et une catégories. Depuis le système a évolué au rythme des opérations régulières de reclassification, mais le statut de chacun continue d’être déterminé par la loyauté politique et les antécédents familiaux. Cette hiérarchie complexe régit tous les aspects de la vie sociale : elle est bien entendu déterminante pour les possibilités d’accéder à des postes d’encadrement au sein du Parti et de l’armée mais elle influe également sur l’accès aux biens matériels. L’appartenance de classe ouvre ou ferme un accès discriminatoire à l’éducation, aux promotions et aux postes de responsabilités mais aussi aux privilèges qui y sont attachés : voitures, magasins spéciaux, appartements chauffés, soins de santé, etc (5).

Les premières discussions entre les gouvernements des deux Corées en vue d'un traité de paix et d'une réunification se tiennent en 1972. Dans ce cadre, la Corée du Nord a proposé en 1980 la constitution d'une république fédérale démocratique de Koryo sur la base d'une autonomie régionale (6).

La Corée du Sud a accusé la Corée du Nord d'avoir organisé en 1983 un attentat à la bombe à Rangoon (actuelle Yangon) en Birmanie, qui tua 17 Sud-Coréens en visite officielle, dont quatre membres de cabinets ministériels, ainsi qu'un autre attentat qui a causé la mort des cent quinze passagers du vol 858 de Korean Airlines. Les éléments de preuve manquent à l'appui et le gouvernement nord-coréen a toujours nié toute implication dans l'attentat de Rangoon. Un agent nord-coréen aurait en revanche reconnu avoir placé une bombe dans l'attentat du vol de Korean Airlines.

En septembre 1984, la Corée du Nord a versé une aide de 12 millions de dollars aux victimes d'inondations en Corée du Sud.

Le 21 septembre 1991, les deux Corées intègrent officiellement l’ONU et trois mois plus tard, elles signent un « accord de réconciliation, de non-agression, d’échanges et de coopération ». Selon Jeong Se-hyun, ministre sud-coréen de l’Unification entre 2002 et 2004, les dirigeants nord-coréens veulent alors profiter de ce réchauffement diplomatique pour normaliser leurs rapports avec les États-Unis. Ainsi en janvier 1992, Kim Il-sung envoya son propre secrétaire au siège de l’ONU à New York pour une rencontre secrète avec un délégué américain. L'ambassadeur nord-coréen était alors porteur d’un seul message : “Nous renonçons à réclamer le retrait des troupes américaines du Sud ; en contrepartie, vous garantissez que vous ne remettrez pas en cause l’existence de notre pays.”. George H. W. Bush, alors président des États-Unis, répondra à l’offre nord-coréenne par le silence. C’est à ce moment que Kim Il-sung lança sa politique de nucléaire militaire, convaincu que Washington souhaitait rayer son pays de la carte. Ce sont donc les menaces américaines qui ont vraisemblablement incité la Corée du Nord à se doter de l'arme nucléaire, et qui encore aujourd'hui bloque le processus d'unification des deux Corées (7).

Le lancement, en 1991, en pleine période d’opulence statistique, de la campagne « ne mangeons que deux repas par jour », permettait de douter, dès le début des années 1990, de la réussite affichée dans les discours officiels.

Famine et aide humanitaire internationale

Entre 1994 et 1998, une importante famine a touché la Corée du Nord. Les estimations du nombre des victimes sont très variables, de 220 000 (selon les données officielles) à plus de trois millions de morts selon certaines ONG. L'urgence est telle que pour la première fois de son histoire, le pays sort de son isolationnisme et demande une aide humanitaire des pays étrangers en juin 1995.

Les raisons de cette crise sanitaire sont multiples selon les sources. Les autorités nord-coréennes soulignent l'impact négatif des inondations de 1995 et 1996, puis de la sécheresse de 1997 qui en est la cause. Pour les observateurs internationaux, comme Amnesty International ou encore Médecins sans frontières (MSF), le système économique en serait également responsable8, ainsi que la rupture des liens économiques et stratégiques après la disparition de l'Union soviétique et la normalisation des relations entre la Chine et la Corée du Sud (9).

En 1995 et 1998, Pyongyang a bénéficié de volumes sans cesse croissants d’aide alimentaire (plus d’un milliard de dollars en quatre ans) et l'appel lancé en 1999 par les Nations unies, pour un montant de 376 millions de dollars, représente le second programme d’assistance internationale après l’ex-Yougoslavie, essentiellement pour raisons politiques et éviter l'écroulement potentiellement catastrophique du régime (10).

L'aide étrangère d'origine publique et privée est continue depuis cette époque. Les États-Unis, débloquant par exemple, en octobre 1998, 300 000 tonnes d’aide alimentaire mais la Corée du Sud étant de loin le premier fournisseur11, la Corée du Nord n’accepte plus d’aide humanitaire d'urgence depuis fin 2006 et attend un soutien sous forme d'aide au développement.

Depuis 1993 : crise nucléaire et présidence de Kim Jong Il
En mai 1993, la Corée du Nord lança un missile Rodong qui acheva sa course en mer du Japon (appelée mer de l'Est par les Coréens).

En 2003, la Corée du Nord s'est retirée du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), dans un contexte de crise diplomatique sur les armes nucléaires en Corée du Nord12. Faute de résolution de la question nucléaire dans la péninsule coréenne, la Corée du Nord n'a pas réintégré le TNP.

Après la mort du président Kim Il Sung le 8 juillet 1994, dans ce contexte de crise nucléaire (voir l'article détaillé sur les armes nucléaires en Corée du Nord), la Corée du Nord a observé un deuil national de trois ans, jusqu'en 1997, correspondant à la durée de deuil du père dans la société coréenne traditionnelle. Kim Jong-il a succédé à son père Kim Il-sung comme principal dirigeant de la Corée du Nord. Il exerçait les fonctions de président du Comité de la défense nationale de la RPD de Corée.

Le 31 août 1998 la Corée du Nord a procédé à une tentative de lancement d'un satellite artificiel, le Kwangmyŏngsŏng-1 depuis un missile balistique Taepodong qui a survolé Honshu, la principale île du Japon qui n'a pas été prévenu de ce tir. Aucune trace du satellite n'ayant pu être trouvée malgré l'annonce officielle du succès de ce vol, les spécialistes estiment que l'étage supérieur serait tombé en panne avant la mise sur orbite.

Le 15 juin 2000, à l'initiative du président de la Corée du Sud Kim Dae-jung (qui lui vaudra le Prix Nobel de la paix en 2000), est signée à Pyongyang la déclaration commune Nord-Sud entre les deux dirigeants coréens en vue d'une réunification de la Corée indépendante et pacifique (13).

Le 23 avril 2004, une catastrophe ferroviaire fait au moins 161 morts et une zone de 800 mètres de rayon a été rasée par l'explosion dans la ville de Ryongchon (14).

En octobre 2005, le gouvernement revient sur quelques-unes de ses réformes économiques, ce qui laisse craindre une dégradation de la situation alimentaire (15).

La Corée du Nord tire sept missiles balistiques le 4 juillet 2006, cela entraîne une situation de tension internationale qui se prolonge avec le premier essai nucléaire souterrain nord-coréen le 9 octobre 2006 et entraîne une condamnation de la communauté internationale (y compris la République populaire de Chine, principal soutien de la Corée du Nord).

Présidence de Kim Jong-un
Le 17 décembre 2011, Kim Jong-il meurt soudainement alors qu'il voyage en train. Son fils cadet, Kim Jong-un, âgé de vingt-sept ans, lui succède.

Le 12 décembre 2012, Pyongyang a annoncé avoir lancé une fusée à longue portée depuis son centre spatial de Sohae (dans le nord de la province de Pyongan) et placé en orbite un satellite qui est la deuxième version du Kwangmyongson-3. Ce lancement fait suite à l'échec d'avril 2012 qui avait vu la fusée Unha-3 se désintégrer peu après le décollage et tomber dans la mer16,17.

1. "La 4e dimension de la stratégie militaire de P'yongyang" [archive], Georges Tan Eng Bok, Statisc.Org
2. Vantage Point, Séoul, novembre 1995, p. 17.
3. (en) CRS report for Congress : North Korean Provocative Actions, 1950 - 2007 [archive]
4. (en) Pearson, David E.. "Chapter 5 Three WWMCCS Failures". The World Wide Military Command and Control System. AU Press [archive]
5. (en) Asia Watch, Human Rights in the Democratic People’s Republic of Korea, 1988.
6. voir le texte de cette proposition à l'adresse suivante[1] [archive]
7. « La réunification de la Corée aura-t-elle lieu ? » [archive], sur Le Monde diplomatique, 1er janvier 2016 (consulté le 11 janvier 2016)
8.Corée du Nord : Un régime de famine [archive], de Médecins sans frontières (MSF)
9. (en) Starved of Rights: Human Rights and the Food Crisis in the Democratic People's Republic of Korea (North Korea) [archive], rapport d'Amnesty International
10. Corée du Nord : Un régime de famine, François Jean, Article publié dans la revue Esprit, février 1999 [archive]
11. Série d'articles divers sur l'aide humanitaire [archive]
12. (en) Past news [archive]
13. Déclaration commune Nord-Sud [archive]
14.Accident ferroviaire en Corée du Nord, Charte internationale « Espace et catastrophes majeures » [archive]
15. Corée du Nord: La nouvelle orientation politique pourrait provoquer une famine, Human Right Watch, 4 mai 2006 [archive].
16. (en) Pyongyang hails rocket launch as a success [archive], PRESSTV, 12 décembre 2012.
17. (en) North Korea to carry out second rocket launch by mid-December [archive], PRESSTV, 1er décembre 2012.


 


Dieudonné annonce avoir reçu l'autorisation d'organiser un spectacle en Corée du Nord


RT - 5/8/7 - Dans une vidéo mise en ligne le 4 août, l'humoriste controversé Dieudonné M'Bala M'Bala a annoncé avoir reçu une réponse favorable des autorités nord-coréennes, qu'il sollicitait pour organiser à Pyongyang un «festival pour la paix».

Dieudonné M'Bala M'Bala a annoncé le 4 août sur son site internet qu'il venait de recevoir les autorisations officielles des autorités nord-coréennes pour organiser un «festival pour la paix» à Pyongyang. Celui-ci, assure-t-il sur son site internet, devrait se tenir le 9 septembre prochain et rassemblerait «des artistes venant du monde entier» dans le stade du Premier-Mai dans la capitale nord-coréenne, le plus grand au monde (150 000 places).

«Quel endroit plus merveilleux que l'épicentre de toutes les tensions guerrières pour faire jaillir l'émotion artistique d'un espoir de paix», écrit l'humoriste sur son site internet, précisant que ce projet de festival lui tenait à cœur depuis plusieurs mois. Se désolant de n'avoir reçu aucune aide publique pour le mettre en place en France, il se serait alors tourné vers Pyongyang, qui aurait accédé à sa requête. Dieudonné précise avoir également sollicité la Corée du Sud.

Si la véracité de l'annonce de l'humoriste reste impossible à établir pour l'instant, il a en revanche annoncé qu'il communiquerait d'ici peu des informations supplémentaires à ce sujet. Dieudonné ne sera pas le premier artiste occidental à organiser un spectacle en Corée du Nord : quelques musiciens, à l'instar du groupe de métal slovène Laibach, s'y étant déjà produits. Ces événements demeurent néanmoins exceptionnels dans un pays qui compte parmi les plus fermés au monde.

Récemment, c'est le polémiste Alain Soral, justement proche de Dieudonné, qui avait effectué un voyage à Pyongyang, affirmant à son retour vouloir demander l'asile à l'Etat nord-coréen, dans lequel il disait risquer «beaucoup moins de persécutions».

 


 

 

© Sputnik. Grigory Sysoev


Poutine : il ne faut pas mettre la Corée du Nord au pied du mur

Spunik - 6/9/17 - Vladimir Poutine estime qu’il est impossible de trouver une solution au problème nord-coréen en imposant de nouvelles sanctions et a souligné l’importance d’éviter toute action susceptible d'attiser les tensions.
Vladimir Poutine a appelé à ne pas se laisser emporter par les émotions sur le dossier nord-coréen, et à ne pas mettre Pyongyang au pied du mur.

«Il est clair qu'il est impossible de résoudre les problèmes de la péninsule coréenne par le biais des sanctions et des pressions. Il ne faut pas se laisser emporter par les émotions et mettre Pyongyang au pied du mur», selon M.Poutine.

«Maintenant, plus que jamais, tout le monde devrait faire preuve du sang-froid et éviter toute action susceptible d'attiser les tensions», a-t-il poursuivi.
Lors de pourparlers avec son homologue sud-coréen Moon Jae-in à Vladivostok (Extrême-Orient russe), le Président a également déclaré que Moscou ne reconnaissait pas à la Corée du Nord le statut de puissance nucléaire.

«J’ai confirmé à M.Moon Jae-in notre position de principe: nous ne reconnaissons pas à la Corée du Nord le statut de puissance nucléaire. Le programme balistique et nucléaire de Pyongyang viole de manière flagrante les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu, porte atteinte au régime de non-prolifération et constitue une menace à la sécurité en Asie du nord-est», a dit Vladimir Poutine.

Selon Vladimir Poutine, sans adopter des «outils politiques et diplomatiques» il sera extrêmement difficile, voire « impossible », de mettre un terme au conflit sur la péninsule coréenne.
Vladimir Poutine assiste au Forum économique de l'Est qui se tient les 6-7 septembre à Vladivostok, ville de Extrême-Orient russe.

 


 


© Sputnik. Ilya Pitalev

 

Pyongyang se prononce sur une éventuelle réunification des deux Corées


Sputnik - 7-1-18 - Kim Jong-un a insisté sur la nécessité de créer les conditions d’une amélioration des relations bilatérales avec la Corée du Sud en vue des Jeux Olympiques à venir.
«Le Nord et le Sud ne doivent pas être ligotés par les événements du passé. Il est indispensable d'améliorer les relations bilatérales et de faire une percée en matière de réunification», a annoncé le leader nord-coréen, cité par l'agence centrale de presse nord-coréenne.

À l'en croire, il s'agit non seulement d'une normalisation des relations entre Pyongyang et Séoul, mais aussi d'une réconciliation et d'une réunification de la nation. Pour y parvenir, Kim Jong-un a souligné qu'il était important pour les deux parties de s'efforcer de communiquer et de coopérer.
En outre, la Corée du Sud et la Corée du Nord ne devraient pas selon lui s'adresser à de tiers États afin de régler la crise actuelle, la question constituant une affaire intérieure de la nation coréenne.

Séoul et Pyongyang se sont mis d'accord vendredi pour tenir des discussions, les premières depuis décembre 2015, mardi à Panmunjom, le village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53).

Le ministre sud-coréen de l'Unification, Cho Myung-Gyon, devrait présider la délégation qui comprendra notamment un vice-ministre chargé des Sports.

Washington et Séoul ont convenu également de reporter après les jeux Olympiques leurs manoeuvres militaires annuelles qui suscitent à chaque fois des crispations dans la péninsule.

De son côté, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a déclaré lundi dans son message du Nouvel An que son pays souhaitait le succès de ces JO et envisageait d'y envoyer une délégation.
Les deux Corées sont toujours techniquement en état de guerre depuis 1953, la fin de la guerre dans la péninsule n'ayant été marquée que par un armistice et non par un traité de paix. Ces quelque soixante années de tension ont été émaillées de nombreux incidents et affrontements.

Le Conseil de sécurité de l'Onu avait adopté fin décembre un nouveau train de sanctions à l'encontre de Pyongyang par un vote unanime sur une résolution américaine, en interdisant la livraison de près de 75% des produits raffinés pétroliers à la Corée du Nord et en ordonnant le rapatriement de tous les ressortissants nord-coréens travaillant à l'étranger d'ici la fin de 2019.


 

 

La Maison de la Paix, où se déroulera la rencontre entre les deux pays © Ed Jones Source: Reuters

 

Détente ? La Corée du Nord et la Corée du Sud acceptent de se rencontrer pour discuter

Sputnik - 5-1-18 - C'est une grande première depuis 2015 : les deux Corées ont accepté de se rencontrer et de discuter le 9 janvier prochain. Cette annonce intervient après le report d'exercices militaires conjoints entre Washington et Séoul.

On s'embrasse et on oublie tout. Après avoir frôlé la guerre, du moins dans les mots et les gesticulations militaires, Séoul et Pyongyang se sont accordés ce 5 janvier sur la tenue, le 9 janvier prochain, de leur première discussion depuis deux ans. Il s'agit d'un véritable signal de détente entre les deux pays, à seulement quelques jours du début des jeux Olympiques qui auront lieu en Corée du Sud. On notera que cette annonce intervient par ailleurs après l'annonce par Washington et Séoul du report de leurs exercices militaires conjoints, exercices qui aggravent chaque année le climat diplomatique sur la péninsule.

Cette rencontre entre le Nord et le Sud sera la première depuis décembre 2015. Elle devrait avoir lieu à Panmunjom, petite ville frontalière où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée en 1953.

La «Maison de la paix»
Le ministère sud-coréen de l'Unification, qui est en charge des relations avec le Nord, a annoncé avoir reçu un fax de Ri Son-Gwon, le chef du Comité nord-coréen pour la réunification pacifique de la Corée (CRPC), annonçant : «Nous viendrons à la Maison de la paix de Panmunjom le 9 janvier».

La Maison de la paix est un imposant bâtiment sud-coréen, situé à l'intérieur de la «zone commune de sécurité» (JSA), au Sud de la célèbre ligne démarcation matérialisée par un mur en béton où des soldats des deux camps se font face. Au sujet des discussions du 9 janvier prochain : les jeux Olympiques de Pyeongchang (du 9 au 25 février) en Corée du Sud et «la question de l'amélioration des relations intercoréennes», selon le porte-parole du ministère de l'Unification Baek Tae-Hyun. Selon le porte-parole du ministère de l'Unification, le nom des participants aux discussions du 9 janvier prochain et la composition des deux délégations sera décidé dans des échanges de fax.

Cette reprise de dialogue intervient après deux années de dégradation des relations diplomatiques entre Pyongyang et Séoul, au cours desquelles la Corée du Nord a mené trois nouveaux essais nucléaires et multiplié les essais de missiles. Elle affirme aujourd'hui avoir atteint son objectif militaire : être devenue une puissance nucléaire capable de résister à ce qu'elle estime être la menace américaine.

Le succès de la politique de la main tendue ?

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un l'a réaffirmé le 1er janvier dernier, lors de son adresse à la nation pour la nouvelle année : la Corée du Nord se tient prête à répondre à tout acte considéré comme provocateur. Il avait ainsi averti qu'il avait en permanence à sa portée le «bouton» atomique, profitant néanmoins de ce discours pour, fait rarissime, tendre la main en direction du Sud, et évoquer une participation d'athlètes nord-coréens aux JO. De son côté, Séoul avait répondu en proposant la tenue le 9 janvier de discussions de haut niveau à Panmunjom, signe que la volonté de dialogue a porté ses fruits.

Les deux Corées ont dès lors remis en service mercredi leur liaison téléphonique qui était coupée depuis 2016, continuant à jouer l'ouverture malgré les railleries du président américain Donald Trump qui s'était vanté d'avoir une arme nucléaire «plus grosse» que celle de Kim Jong-Un.

Autre signe d'apaisement : Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-In ont convenu le 4 janvier au soir que leurs manœuvres militaires conjointes «n'aur[aient] pas lieu durant la période olympique». L'objectif affiché était de démontrer que «les forces des Etats-Unis et de la Corée du Sud peuvent concentrer leurs efforts sur la sécurité des Jeux», a confirmé la Maison Blanche dans un communiqué.

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a toutefois précisé que les manœuvres auraient lieu après les jeux Paralympiques qui s'achèvent le 18 mars. Donald Trump avait dans un tweet estimé que la reprise du dialogue intercoréen était «une bonne chose».

La Russie et la Chine saluent la reprise du dialogue

Cité par l'agence Reuters, le ministre chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a apporté son soutien à l'ébauche de rapprochement entre les deux Corées. La Chine, allié indéfectible de Pyongyang, a notamment fait part de son espoir de voir la situation de la péninsule coréenne s'améliorer.

Du côté de la Russie, qui s'est efforcée de désamorcer l'escalade entre le Tokyo, Séoul et Washington d'une part et, d'autre part, Pyongyang, le ministère russe des Affaires étrangères s'est félicité de l'initiative. «Moscou salue la disposition de la Corée du Nord et de la Corée du Sud à reprendre le dialogue», a déclaré le ministère, cité par RIA Novosti.



 

© REUTERS/ Yonhap via REUTERS ATTENTION EDITORS

 

Un dialogue historique : la sœur cadette de Kim Jong-un reçue par le Président sud-coréen


Sputnik - 10/2/18 - La sœur cadette du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a été reçue samedi par le Président sud-coréen, Moon Jae-in. Cette visite de la sœur du leader nord-coréen est particulièrement surprenante, sachant qu’elle est l'unique membre de la dynastie des Kim à avoir fait un déplacement au Sud depuis la fin de la guerre de Corée.

Le Président sud-coréen Moon Jae-in a rencontré samedi à Séoul la sœur du dirigeant de la Corée du Nord, Kim Yo-jong, à la Maison Bleue, la présidence sud-coréenne. Il s'agit d'un dialogue historique, car c'est le premier membre de la dynastie des Kim à se rendre au Sud depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53).

Outre la sœur de Kim, Pyongyang était également représenté par Kim Yong-nam, à la tête du présidium de l'Assemblée populaire suprême, qui fait office de chef d'État protocolaire de la Corée du Nord, a précisé la Maison bleue.
Tout sourire, le Président sud-coréen a échangé des poignées de main avec chaque membre de la délégation nord-coréenne, indique l'AFP.

La veille, les deux Corées ont fait défiler leurs délégations sous la bannière de la réunification lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux à Pyeongchang, à 80 km de la ligne de démarcation séparant les deux Corées, tandis que Moon Jae-in et Kim Yo-jong échangeaient une poignée de mains remarquée.

Cette «détente» spectaculaire opérée à la faveur des Jeux survient après deux années de tensions extrêmes sur la péninsule.

 



 

© AFP 2018 Mark Ralson

«Symbole d’espoir et de réunification»:le Nord et le Sud défilent ensemble aux JO

Sputnik - 9/2/18 - «Moment historique», «symbole d’espoir et de réunification», «jeux de la Paix»… Le défilé commun des sportifs de Corée du Nord et de Corée du Sud à Pyeongchang lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux a provoqué une vague d’émotions parmi les 35.000 spectateurs, ainsi que parmi les internautes. Submergés par cette unité coréenne.




Kieran Smith‏
@kieranalaska

Powerful image, North and South Korea united under one flag, sending a message to the world, seeking to avoid nuclear war #PyongChang2018

 

Le président de Corée du sud Moon Jae-in accueille Kim Yo Jong, la soeur du leader nord-coréen au palais présidentiel de Séoul, le 10 février 2018 afp.com

 

La leçon Nord-coréenne ou comment Pyongyang dame le pion à ses adversaire sans même se mouvoir…


REUTERS/Pierre Albouy

 

Indubitablement, on à beau critiquer la Corée du Nord et ses dirigeants, les faits sont là et ils ne souffrent d’aucune incohérence : Pyongyang ne cesse de damer le pion haut la main à ses adversaires avec un mélange de style bien asiatique. Sans trop de bruit et une remarquable économie de mouvements et de moyens

En gros, il semble que les dirigeants de ce petit pays asiatique reclus et isolé soient infiniment plus intelligents et plus subtils que leurs adversaires occidentaux.

C’est le style asiatique. Les voisins japonais arrivent à comprendre cet état d’esprit même s’ils s’opposent avec une virulence obsessionnelle (mais est-ce réel ou du Kabuki visant in fine la suppression du carcan US) au régime de Pyongyang.

Ce dernier continue de marquer des points sur tous les plans. Pour qu’un responsable nippon d’un parti conservateur en arrive à admirer un régime Marxiste, c’est que ce dernier dispose de sérieux atouts de séduction et d’influence. Inutile d’évoquer l’engouement subit des jeunes sud-coréens pour certaines figures du Nord et la prise de conscience que si la péninsule coréenne demeure divisée, c’est la faute aux politiques de Washington.

Les États-Unis et leurs alliés européens ont commis une grosse bévue en sous-estimant l’esprit et l’âme d’une nation asiatique qu’ils ne connaissent guère. Aujourd’hui, ce petit pays peuplé de « nains fameliques et malades » est une puissance nucléaire à part entière et sa politique est secrètement enviée par des dizaines de pays dont les dirigeants ne sont même plus libres de s’exprimer.

Poutine a rappelé que Kim Jong-Un a damé le pion à ses ennemis proches et lointains. Il semble désormais que ce pays vient de donner une leçon d’humilité à des gouvernements dont la politique est plus que jamais basée sur l’orgueil, la cupidité et l’hypocrisie.

 


 

Toutes les craintes des USA en Corée se résument à une chose : la paix



Auteur : Tony Cartalucci | Editeur : Walt | Mercredi, 28 Févr. 2018

 

ZEJournal -28-2-18 - Les médias occidentaux dépeignent la Corée du Nord comme un État voyou dangereux, qui planifie un holocauste nucléaire aux USA et tient en otage la paix et la stabilité mondiales par son agression irrationnelle. C’est cette menace que la Corée du Nord fait supposément peser sur le monde qui sert de justification aux États-Unis pour maintenir leur présence militaire sur la péninsule coréenne, qui perdure depuis des décennies.

Dans la stratégie de défense nationale que le département de la Défense des USA vient de publier en 2018, on peut lire ceci :

La Corée du Nord cherche à garantir la survie du régime et à augmenter son poids dans la balance en se dotant d’armes nucléaires, biologiques, chimiques, conventionnelles et non conventionnelles, et en augmentant ses capacités de missiles balistiques, pour mieux exercer une influence coercitive sur la Corée du Sud, le Japon et les États-Unis.

Pourtant, le voisin immédiat de la Corée du Nord qu’est la Corée du Sud s’est senti assez à l’aise pour inviter des diplomates de haut niveau de ce « régime voyou » aux Jeux olympiques d’hiver 2018 de PyeongChang. Mieux encore, ses propres athlètes ont participé aux compétitions aux côtés de leurs confrères nord-coréens au sein d’une équipe unifiée.

La cérémonie d’ouverture comprenait une parade, des chants et un chœur en commun. La sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a salué publiquement le président sud-coréen Moon Jae-in. D’autres hauts dirigeants et diplomates nord-coréens étaient présents et ont échangé avec leurs homologues sud-coréens.

Dans son article intitulé « La sœur de Kim Jong Un serre la main du président de la Corée du Sud à la cérémonie d’ouverture des Olympiques », le réseau ABC News a rapporté ceci :

À son arrivée en Corée du Sud avec une délégation de haut niveau, la sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a publiquement serré la main du président du pays voisin pendant la cérémonie d’ouverture des Olympiques d’hiver 2018 de ce soir.

CNN a rapporté que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un irait jusqu’à inviter le président sud-coréen Moon Jae-in à se rendre à Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord.

L’absurdité des déclarations politiques et médiatiques occidentales concernant le danger que la Corée du Nord représente pour le monde est manifeste, d’autant plus que la Corée du Sud, le pays même avec lequel il est censé être toujours techniquement en guerre, invite ses dirigeants à une manifestation sportive à laquelle leurs athlètes respectifs participent ensemble, sous le regard des dirigeants des deux pays assis côte à côte.

Cependant, l’article de CNN intitulé « Kim Jong Un invite le président sud-coréen Moon à Pyongyang » a révélé ceci :

Moon a répondu à l’invitation en indiquant que les deux pays « devraient le faire en créant les bonnes conditions », en ajoutant que des pourparlers entre la Corée du Nord et les États-Unis étaient aussi nécessaires et en demandant à la Corée du Nord d’être plus active à ce chapitre, selon Kim Eui-kyeom.

En substance, le président de la Corée du Sud a besoin de la permission des USA pour mener ses propres pourparlers bilatéraux avec son voisin immédiat du Nord. C’est ici que se révèle à la fois la source des tensions sur la péninsule coréenne qu’est l’ingérence étasunienne, et ce sur quoi reposent toutes les craintes des USA, à savoir la paix entre le Nord et le Sud, surtout si elle est négociée selon leurs conditions.

Pour les États-Unis, la Corée du Nord est un prétexte commode pour rester profondément enraciné sur la péninsule coréenne, car cela fait partie de la stratégie de Washington (ne pas négocier avec un État voyou) pour encercler la Chine et contenir davantage sa montée en Asie. Les USA maintiennent aussi une présence militaire significative au Japon à des fins similaires et tentent de rétablir une présence militaire importante aux Philippines pour la même raison.

Prétexte pour une occupation militaire permanente des USA

Les États-Unis font pression sur la Corée du Sud pour qu’elle demeure fortement militarisée et maintienne une ligne dure envers la Corée du Nord, en s’engageant chaque année dans des exercices militaires avec les USA afin de provoquer les dirigeants nord-coréens.

Dans son article intitulé Les US Navy Seals chargés de « décapiter » la Corée du Nord pourraient prendre part aux exercices militaires, The Telegraph a rapporté ceci :

Une unité des forces spéciales US chargées des opérations de « décapitation » pourraient être à bord d’un sous-marin nucléaire à quai dans le port sud-coréen de Busan, d’après ce que le fil de presse du pays a rapporté lundi, citant une source au ministère de la Défense.

Le USS Michigan, un sous-marin de 18 000 tonnes métriques, est arrivé à Busan vendredi, en prévision d’exercices militaires conjoints entre les USA et la Corée du Sud dirigés à partir du porte-avions USS Ronald Reagan.

Ce reportage faisait partie d’une guerre psychologique menée de concert par les médias occidentaux et sud-coréens afin de provoquer les hauts dirigeants de la Corée du Nord. Les exercices Foal Eagle des forces spéciales US regroupaient apparemment des milliers de militaires étasuniens qui ont procédé à des simulations de frappes aériennes sur des cibles nord-coréennes.

Les USA ont rédigé des documents d’orientation entiers élaborant des plans d’invasion, de renversement et d’asservissement de la Corée du Nord, dans le cadre desquels la Corée du Sud joue habituellement un rôle de soutien. Dans un document écrit en 2009 ayant pour titre se préparer à un changement soudain en Corée du Nord, le Council on Foreign Relations, un centre d’études et de recherche influent, appelle à une occupation étasunienne de la Corée du Nord si ses dirigeants venaient à tomber pour une raison ou une autre :

L’ampleur de la force nécessaire pour assurer la sécurité et la stabilité en Corée du Nord dépendrait du degré d’acquiescement à l’intervention étrangère. Si l’on se fie à l’expérience acquise ailleurs par le passé, la règle de base quant au nombre de soldats requis pour mener à bien les opérations de stabilité dans un environnement permissif se situe entre cinq et dix par millier de personnes. Comme la Corée du Nord compte environ 23 millions d’habitants, de 115 000 à 230 000 militaires seraient nécessaires pour assurer le succès de l’opération. En outre, des dizaines de milliers de policiers seraient aussi requis pour soutenir ces forces dans les tâches plus fondamentales. Ces exigences exerceraient une pression considérable sur la Corée du Sud, compte tenu notamment du plan actuel de réduction de son armée d’environ 30 % au cours de la prochaine décennie.

Là encore, nous apprenons dans ce rapport de 2009 que la Corée du Sud se préparait à réduire ses effectifs militaires de 30 %, ce qui met de nouveau en relief la menace que brandissent les USA à la face du monde à propos de la Corée du Nord, pendant que son voisin immédiat au sud se prépare à réduire ses effectifs militaires de plus du quart parce qu’il voit les choses autrement.

La Corée du Sud fait figure de subalterne au chapitre de sa propre défense depuis la fin effective de la Guerre de Corée. Les USA gardent le contrôle des opérations militaires, ont des dizaines de milliers de soldats basés sur la péninsule coréenne et exigent de la Corée du Sud qu’elle verse un pourcentage des fonds nécessaires pour qu’ils y restent. Les USA déclarent ouvertement et à répétition que « l’alliance USA-RDC » assure la « défense de la Corée du Sud ».

Dans un article intitulé La Corée du Sud paie bien plus qu’une « bagatelle » pour loger les militaires US, selon le Korea Herald, The Straits Times a rapporté ceci :

La Corée du Sud paie environ la moitié des coûts pour assurer le maintien de 28 000 militaires étasuniens, qui ont atteint 944,1 milliards de wons (1,1 milliard de $US) en 2016. Le montant du paiement augmente constamment, ayant passé de 488,2 milliards de wons en 2001 à 680,4 milliards de wons en 2005, puis à 790,4 milliards en 2010.

L’article ajoutait ce qui suit :

En calculant les « surplus et déficits en matière de défense », il convient de noter que la Corée du Sud est un important acquéreur d’armes étasuniennes, car elle a dépensé 36,4 mille millions de wons en armes et en équipement militaire au cours des dix dernières années.

L’article se termine en citant la montée de la Chine – et non la menace nord-coréenne – comme raison véritable de la présence des forces US en Corée du Sud et au Japon.

Il est évident que pour rester en Corée et continuer de vendre une immense quantité d’armes étasuniennes, les USA doivent concocter une menace suffisante pour justifier ces deux états de fait. Le confinement de l’essor économique jusqu’ici pacifique de la Chine n’est pas une justification suffisante, même si c’est là le véritable objectif de la présence étasunienne sur la péninsule coréenne.

En fin de compte, il s’avère que ce sont les USA eux-mêmes, par leurs mensonges concertés et leurs provocations et menaces répétées, qui perpétuent délibérément les tensions sur la péninsule coréenne. C’est le vice-président Mike Pence qui s’est détourné lorsque les dirigeants de la Corée du Nord et de la Corée du Sud ont échangé des salutations aux Jeux olympiques d’hiver de cette année. Ce seront aussi les États-Unis qui contrecarreront intentionnellement toute tentative de la Corée du Nord et de la Corée du Sud de tirer profit des rencontres historiques qui ont eu lieu pendant la manifestation sportive.

Ce n’est pas un holocauste nucléaire sur leur territoire provoqué par les missiles balistiques intercontinentaux nord-coréens que les États-Unis craignent. Ce qu’ils craignent par-dessus tout, c’est que la paix sur la péninsule coréenne soit négociée selon les conditions énoncées par la Corée du Nord et la Corée du Sud et qu’on les mette à la porte d’une autre partie de l’Asie.

Traduit par Daniel pour Mondialisation

- Source : New Eastern Outlook


 

«Une ère de paix» : rencontre historique entre les dirigeants des deux Corées

 

© Host Broadcaster Source: Reuters

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un serre la main du président sud-coréen Moon Jae In, le 27 avril à Panmunjeom

 

RTFrance - 24-4-18 - Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in ont multiplié les symboles à l'ouverture de leur rencontre historique, affichant l'un et l'autre leur volonté de ramener la paix sur la péninsule.

C'est à Panmunjeom, le «village de la trêve», que les dirigeants de deux Corées ont ouvert le 27 avril un sommet à la portée historique.

Dans une démarche hautement symbolique, Kim Jong-un a franchi la ligne de démarcation entre les deux Etats (une première pour un dirigeant nord-coréen depuis le début de la guerre de Corée) après avoir serré la main du président sud-coréen Moon Jae-in. 

Les deux chefs d'Etats ont ensuite marché main dans la main dans le territoire nord-coréen, ce qui n'était pas prévu dans le protocole. Le porte-parole de la présidence sud-coréenne a expliqué que le Moon Jae-in avait demandé à Kim Jong-un quand il pourrait visiter le Nord, ce à quoi le dirigeant nord-coréen lui a répondu «Pourquoi pas maintenant?»

Les deux hommes se sont ensuite rendus à la Maison de la Paix, où fut signée l'armistice en 1953. Kim Jong-un y a signé le livre d'or, inscrivant ces mots : «Une nouvelle histoire débute maintenant. Une ère de paix au point de départ de l'histoire.»

Dénucléarisation et paix sur la péninsule

La réunion qui s'est tenue entre les deux délégations dans la foulée a eu pour objet la dénucléarisation et la paix sur la péninsule a fait savoir le porte-parole de la présidence sud-coréenne, Yoon Young-chan.

«Les deux dirigeants ont eu un dialogue sincère et franc au sujet de la dénucléarisation et de l'établissement d'une paix permanente sur la péninsule coréenne et du développement des relations inter-coréennes», a-t-il expliqué.

A l'entame de ce sommet, le président sud-coréen Moon Jae-in a déclaré au dirigeant nord-coréen qu'il espérait qu'ils pourraient conclure un «accord audacieux, afin d'offrir à l'ensemble du peuple coréen et aux gens qui veulent la paix un grand cadeau».

Kim Jong-un a de son côté fait part à maintes reprises de grands espoirs qu'il plaçait dans cette rencontre, qu'il voit comme une chance de soigner «les cicatrices entre le sud et le nord». Dans une référence évidente à une réunification future, le dirigeant nord-coréen a fait part de son optimisme, estimant que «la ligne de frontière [n'était] pas si haute» et qu'elle serait finalement effacée «si beaucoup de gens passent dessus».

Ce sommet est seulement le troisième du genre, après deux réunions inter-coréennes à Pyongyang en 2000 et 2007, et résulte de l'effervescence diplomatique qui s'est emparée ces derniers mois de la péninsule. Cette réunion doit précéder un autre face-à-face historique très attendu, entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump.

 


 

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