SANTÉ

CORONAVIRUS

RÊVES PARTAGÉS EN LIEN AVEC LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS

 

 

 


Éditorial

 

Dans ce contexte dramatique de pandémie du coronavirus, j'ai pensé qu'il pourrait être utile que nous, rêveurs, puissions apporter notre contribution pour y voir plus clair afin de sortir au plus tôt de cette impasse où la SICK (société industrielle de consommation capitaliste) nous a fourré. Une société malade, comme son nom l'indique, de par un système fondé sur de mauvaises valeurs.

En 1990 (il y a 30 ans !), suite au Rêve pour la Terre, notre association lançait un cri d'alarme en appelant à la mise en place de nouvelles valeurs, d'un nouveau paradigme (Voir : http://www.oniros.fr/reves90.html).

Mais les nombreux Rêves planétaires effectués depuis, orientés vers l'altermondialisme, n'ont rien donné. Voir : Alcheringa 2000

Aujourd'hui, c'est un nouveau signal d'alarme qui nous est lancé par le coronavirus, symptôme d'une société bloquée cumulant  les conséquences additionnelles de ses mauvaises orientations : réchauffement climatique, unilatéralisme, surpopulation, surconsommation, etc.

Comme pour les Rêves planétaires, je vous propose d'essayer d'induire nos rêves sur cette pandémie et de les partager.

Pour ma part, peu de souvenance de rêves ces derniers temps même si mes pensées ont été forcément orientées en partie sur la pandémie.

Bizarrement, c'est un nouveau rêve de champignons qui a de nouveau marqué ma vie onirique, après ceux du mois de juillet 2019. Voir plus loin. Vos projections personnelles sont les bienvenues.

Le webmestre

Roger Ripert

Chitry, le 31/3/2020

 

 


 

L'Etoile mystérieuse

 

Roger Ripert

Rêve du samedi 28 mars 2020

 

"Champignons : le retour"



Réveil Matinal - 5 H 15

S1- Dans le haut d’un pré avec mon épouse. Il y a de gros champignons partout (chapeau de 20 cm environ) ! Nous descendons le pré et j’essaie de voir les espèces comestibles. Tout en bas, j’aperçois une femme en train de ramasser beaucoup de champignons au chapeau grisâtre (genre clitocybe nébuleux) qui font partie de deux grands cercles de champignons. Nous nous approchons pour voir l’espèce en question avant que la femme ait tout ramassé…
S2 - A l’intérieur avec deux ou trois personnes. Je donne à quelqu’un une grosse poignée de têtes de chanvre indien pour les mettre à l’abri dans un sac. Elles sont toutes fraîches et sentent bon l’odeur du cannabis… Plus tard, il est question des visites au Mont Sabot.

Associations
Un rêve répétitif qui refait surface avec l’épidémie du coronavirus.
Au sujet des champignons, mon fils m’a justement signalé une série de podcasts diffusée sur France culture.
Voir : https://www.franceculture.fr/emissions/series/les-champignons-sortent-du-bois

Pour ce qui est du cannabis, l'accès au cannabis thérapeutique pourrait être une solution pour soigner le stress et l'anxiété résultants de la pandémie du coronavirus. Voir la rubrique enthéogènes du site Oniros.


 

Commentaires et projections personnelles

Yves Audo

Email du 1/4/2020

Il m'est venu cette nuit, entre deux périodes de sommeil, un petit complément d'interprétation au rêve récurrent de Roger sur les champignons, qui reprend ce qui a déjà été dit, dans les grandes lignes.

Les champignons sont des organismes qui vivent sans utiliser directement la lumière. Ils ont trois façons de se procurer l'énergie nécessaire à leur croissance. Certains vivent de la décomposition des matières biologiques et contribuent à leur recyclage, voire à leur destruction (comme la mérule et les autres parasites du bois vivant ou mort, par exemple). D'autres collaborent avec les autres êtres vivants et favorisent leur nutrition, leur croissance et leur vie, en conservant ou non leur autonomie d'ailleurs (la truffe, certains membres des microbiotes animaux, jusqu'à ceux dont l'évolution aurait fait des neurones). Une autre contribution mycologique à la vie des autres porte sur l'aptitude de certains à contrôler ou inhiber le développement de microorganismes (comme le fameux penicillium). 

Dans tous ces cas, il me semble que le champignon est au coeur des changements radicaux en permettant le recyclage des formes en place pour en faire des sources de nutriments favorables à des formes d'organisation inédites, nouvelles et en leur apportant les moyens de prospérer, de se faire de la place et de se protéger.

Dans le contexte de la vie personnelle du rêveur, qui s'enchasse dans celui de la planète, j'aurais tendance à voir dans les rêves insistants de Roger, entre autres interprétations, un farouche encouragement à utiliser la remarquable accumulation de connaissances et d'expériences que le fondateur d'Oniros, sous ses diverses déclinaisons, a sédimenté au fil de ses activités. La période s'y prête évidemment particulièrement. Mais les rêves semblent insister aussi sur la nécessité de recycler et transformer de manière neuve et plus nutritive ce qui est pour l'instant très stratifié dans des couches d'informations comme une bibliothèque, en établissant des collaboration voire des symbioses avec d'autres organisations en développement pour une société humaine capable de s'adapter à la biosphère qui vient et y trouver une place discrète et collaborative. 

Question : comment s'y prend-on ? Réponse : ?

Je suggérerais bien des directions si j'avais fait ces rêves mais ce n'est pas le cas.

Mais on peut en reparler si jamais le confinement et l'état totalitaire dont il est la marque le permet un jour prochain. En attendant, on peut aussi prendre contact avec d'autres formes de collaboration en devenir et voir comment se nourrir mutuellement.

Pour ce que ça vaut.

 


Roger Ripert

Rêve du 20 mars 2020 (jour du printemps)


"Concilier l'individuel et le collectif"

 

Rêve nocturne- 2 H. - La scène se passe à l'intérieur. Je fais un exposé devant un petit groupe de personne, plutôt jeunes.

«Il faut concilier l'individuel et le collectif», dis-je.

J'ajoute par la suite : «Je veux vous faire profiter de mon expérience».

Je parle aussi des erreurs commises...

Associations

Déclaration un peu surprenante mais juste.

 



Roger Ripert

Rêve du vendedi 17 avril 2020


«Encore des champignons !»

 

Réveil matinal sur les 5 H. - Je me trouve à l’entrée de notre cour sur le côté droit de notre maison. La cour est en pelouse avec pleins de petits champignons blancs, des rosés j’imagine, poussant par endroits.
Très étonné, je dis à mon épouse, à mes côtés : «Je vais prendre une photo avant de les ramasser». Fin du rêve.

Contexte de veille

J’ai attrapé des aphtes qui me gênent encore un peu.


Rêves de Rémi R.



Je trouve également que c'est une bonne idée d'avoir mis en place ces pages relatives au coronavirus sur le site.

De mon côté, je rêve beaucoup en ce moment, même si je n'en ai pas toujours des souvenirs consistants. J'ai l'impression, et je le constate aussi, que la crise sanitaire que nous vivons est très souvent en arrière-plan de mes rêves, et parfois même un élément du rêve. Le fait de travailler dans un hôpital, même si je ne suis pas un soignant, y contribue très certainement.

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Distances de sécurité dans un grand magasin

Nuit du 28 au 29 mars 2020



Je suis dans un grand magasin de sport. Je vois trois ou quatre clientes qui discutent. Je trouve qu'elles sont  trop près les unes des autres, qu'elles ne respectent pas la distance d'un mètre recommandée en ce moment. Je ne dis rien, je fais simplement le constat. L'instant d'après, un homme s'approche très près de moi, me colle presque dans mon dos. Je me retourne et l'envoie balader assez vertement.

 

Distances de sécurité dans l'ascenseur

Début mars



Deux ou trois nuits plus loin (un rêve que je n'ai pas noté mais dont je me souviens), je suis dans l'ascenseur, après être sorti de chez moi. J'habite au 9ème étage, dans le rêve comme dans la réalité. L'ascenseur s'arrête au 5ème. Un voisin, qui existe dans la réalité, très fruste, et à l'apparence un peu douteuse du point de vue de l'hygiène, monte dans l'ascenseur. Il y a aussi une poussette avec un petit enfant. Nous descendons. J'ai parfaitement en tête que la situation n'est pas appropriée, car l'ascenseur, qui n'est pas très grand, ne permet absolument pas de respecter "les distances de sécurité".

Commentaires

Cette situation, la poussette et l'enfant en moins, s'est présentée dans la réalité depuis. L'ascenseur s'est arrêté au 5ème, et le voisin en question a voulu monter. Je l'ai arrêté, lui disant que nous ne pouvions pas être à deux dans l'ascenseur. Il ne l'a pas très bien pris, mais il n'est pas monté.

Le rêve que j'ai eu puis la situation qui s'est présentée dans la réalité me font penser à une des hypothèses concernant la fonction des rêves (je ne confonds pas la fonction avec l'utilisation que l'on peut faire des rêves) qui avance que le rêve servirait à nous préparer à la veille (nous, c'est-à-dire tous les êtres vivants qui rêvent, pas seulement les humains).
Partant, je me demande si j'aurais eu, ou pas, la même réaction dans la réalité si je n'avais pas eu précédemment ce rêve. Je ne le saurais évidemment jamais. Mais, si le rêve a eu un effet,  je me demande alors si c'est le rêve ou bien le souvenir de rêve qui m'a fait agir comme je l'ai fait dans la réalité (et qui me convient très bien). Mais si jamais le souvenir n'était pas indispensable pour que le rêve ait un effet sur la veille, cela pourrait vouloir dire qu'il nous arrive d'agir ou réagir dans la réalité de telle ou telle façon sans que nous sachions que c'est peut-être dans un rêve eu précédemment que nous avons "appris" à agir ou réagir ainsi ou "anticipé" une situation possible. Je trouverais ça assez vertigineux, car nous sommes très loin de nous souvenir de tous nos rêves...

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Se serrer la main

Nuit du 4 au 5 avril

Un collègue de travail, qui n'existe pas dans la réalité, me tend la main. Spontanément, par automatisme, je lui serre la main, réalisant immédiatement que nous devons plus le faire. Je réalise également avec une certaine émotion, et mon collègue aussi, que ça fait bien longtemps que je n'ai pas serré la main de quelqu'un, et que cela ne se reproduira peut-être pas avant longtemps. Je sors de ma poche mon flacon de gel hydroalcoolique, et, de façon un peu solennelle, nous nous serrons de nouveau la main, puis nous utilisons le gel pour nous désinfecter les mains.

Commentaires des membres du groupe

• Sylvie (5/4/2020).

Le rêve n est pas forcément prédictif mais plutôt précognitif... il nous permet d'être plus vigilant vis-à-vis des situations à venir.

• Roger R. (6/4/2020)

Toujours tournés vers l'avenir, même s'ils puisent leurs sources dans le passé, les rêves présentent une fonction adaptative (voir http://www.oniros.fr/FAQ3.html).

En 1967, un chercheur des laboratoires de l'Armée de l'air américaine, Edmond Dewan, présenta une hypothèse originale sur la fonction du sommeil REM. Ce dernier serait relié à la programmation et à la reprogrammation du cerveau. Cet hypothèse est fondée sur une certaine analogie entre le cerveau et l'ordinateur. L'adpatation permanente du cerveau à des tâches nouvelles signifie l'activation de certains programmes et la remise en mémoire de certaines autres, en fonction dela situation du moment. Si l'on accepte l'idée que le système nerveux central contient de tels programmes qui sont inscrits dans son plan de câblage, alors il est nécessaire d'imaginer une fonction particulère qui assurerait cette adpatation, analogue à la programmation ou à la reprogrammation de l'ordinateur. Si une telle reprogrammation doit avoir lieu, c'est en dehors des périodes d'activité du système ou, comme on dit dans le langage des informaticiens, off line.

Les rêves ont ainsi, parfois, une valeur précognitive (prédictive).

La précognition  est la connaissance d'informations concernant des événements et des situations futures acquise autrement que par déduction logique, et selon des modalités inexpliquées scientifiquement. La précognition fait partie des perceptions extra-sensorielles.

La prédiction qualifie tout ce qui permet de prédirec'est-à-dire d'annoncerce qui doit arriverde prophétised'anticiper un événementd'imaginer ce qu'il va se passer dans le futur.

 

Rêves de Rémi (suite)

Nuit du 19 au 20 avril (premier cycle de sommeil)


Un chien un peu inquiétant



Je suis dans une boutique vitrée. J'y suis seul, c'est le soir, la boutique est fermée, et il semble que je vais bientôt m'y coucher. L'ambiance est paisible, très paisible, et même un peu endormie sans doute. La nuit tombe au dehors.
D'un coup, je réalise que deux chiens sont là. L'un des deux semble être un berger allemand de bonne taille. Je suis d'abord un peu surpris, puis un peu inquiet, car le chien pourrait être agressif, même si pour le moment il ne l'est pas du tout. Je le caresse, davantage dans l'intention de l'amadouer, au cas où, que par l'intérêt que je pourrais lui porter. Ses crocs sont particulièrement impressionnants.


Commentaires
J'ai d'abord pensé, peut-être à cause de la présence des deux chiens, que ce rêve était un écho du film que j'avais regardé la veille au soir, Corps et âmes, dans lequel les deux personnages principaux comprennent un jour qu'ils font les mêmes rêves la nuit. En y repensant ce soir, je me dis que cette boutique vitrée, dans laquelle je vais sans doute me coucher, est vraisemblablement une analogie de mon appartement de confiné du week-end, paisible et un peu endormi. Quant au chien, je ne sais pas ce qu'il représente, mais en tout cas, il est une menace potentielle, ou, pour le dire un peu différemment, il aurait le potentiel pour être une menace.

Nuit du 19 au 20 avril, deuxième cycle de sommeil

 

Un esquif de fortune


J'ai oublié le début du rêve. Je suis, avec deux autres hommes, sur un esquif de fortune, une sorte de radeau improvisé, sur une mer un peu agitée. Je semble être à la manœuvre, comme je peux. Nous redoutons et même attendons une tempête qui devrait arriver sous peu. Malgré la situation un peu précaire, je ne suis pas inquiet. Une épreuve nous attend, manifestement, mais je ne la redoute pas, ça va juste être un moment à passer.
De grosses gouttes de pluie commencent à tomber. J'en profite pour déposer ma gourde (seul lien avec la réalité de veille) à l'avant de notre embarcation afin que la pluie la remplisse. Un des deux hommes propose que nous nous glissions, pour le temps de la pluie, sous une bâche épaisse et imperméable, ce que nous faisons. Je m'y sens à l'abri.


Commentaires de Rémi

Je suis bien en peine de dire quelque chose de ce rêve, sinon qu'il est très éloigné de mon quotidien, et que, à part la gourde, il ne se rattache à rien. Si je me retrouvais un jour dans une telle situation, il va sans dire que je serais bien plus inquiet que dans le rêve.

Au cours des heures suivantes de la nuit, j'ai rêvé de la situation actuelle, comme chaque nuit ou presque. Cette nuit-ci, il était question de masques, c'était assez obsessionnel, de masques que l'on pouvait laver et/ou repasser...

Note : Tout au long des années passées, j'ai souvent constaté que mes rêves de début de nuit, tout particulièrement ceux du premier cycle de sommeil, étaient étonnants et intéressants, qu'ils étaient en tout cas de ces rêves que l'on a envie de noter, sinon de décrypter. Malheureusement, bien que je me réveille quasiment chaque nuit à la fin du premier cycle, je n'en ai pas toujours de souvenirs consistants, parfois pas de souvenir du tout.

Commentaire de Roger

En général, selon la littérature sur le sommeil et le rêve, les rêves de fin de nuit sont les plus intéressants car les plus longs et les plus élaborés. Ce que j'ai pu constater de mon côté. A noter que mon cycle de sommeil-rêve est de 2 heures et non de 90 minutes, comme il est souvent rapporté dans la littérature.

Pourquoi la gourde du rêve est-elle le seul lien avec la réalité ?

Commentaire de Rémi (22/4/20)

Merci pour cette question relative à la gourde, car elle me parle, et je la garde donc en tête. J'ai acheté cette gourde il y a quelques mois afin de ne plus acheter de bouteilles d'eau. Elle m'accompagne quasiment toute la journée, et aussi la nuit, pas seulement en rêve, car je la pose à portée de main. Sa contenance n'étant pas très grande, il est nécessaire de la remplir assez fréquemment dans la journée.
C'est assez amusant, rétrospectivement, de constater que j'ai saisi en rêve l'occasion qui se présentait de la remplir grâce à la pluie. Pour la petite histoire, j'avais une autre gourde, sa sœur jumelle, si je puis dire, que j'ai oubliée alors que je m'étais rendu dans un autre hôpital que celui où je travaille habituellement. Je pensais pouvoir aller la récupérer, puisqu'un autre déplacement était prévu, puis il y a eu le confinement...

Rêve de la nuit du 21 au 22 avril 2020 (fin de nuit)

Mémoire défaillante


Outre des rêves, un peu confus, liés directement à la situation actuelle, j’ai rêvé que je sortais de l'endroit où j'ai habité jusqu'à mes vingt ans pour aller acheter des cigarettes. Je débouche dans la rue. J’ai d'abord l’intention d’aller dans un bureau de tabac sans doute un peu éloigné, car je me mets en chemin comme si je devais marcher un bon moment. Mais je vois un bureau de tabac à l’angle de la rue lorsque je sors, alors je me dis que je vais plutôt aller dans celui-ci, et non dans un autre plus loin. Je vois les paquets de cigarettes. Je me demande quelles sont celles que je m’achète d’habitude. Je ne m’en souviens pas. Je cherche à m'en souvenir, mais ça ne me revient vraiment pas. Puisque je ne m'en rappelle pas malgré mes efforts, je décide de me rendre à un autre bureau de tabac, plus loin, espérant que le fait de marcher me permettra de me souvenir de la marque que j’achète habituellement.
Dans un demi-sommeil, je réalise que je ne me souviens pas des endroits où j’aurais acheté des cigarettes récemment. Je cherche dans ma mémoire, et je ne me revois pas en acheter. Je visualise quelques bureaux de tabac dans mon quartier, mais je ne me revois pas y entrer récemment. Je commence à me dire que j’ai des trous de mémoire, un peu comme dans ces histoires où un personnage ne se souvient plus de choses dont il devrait pourtant se souvenir.
Puis, proche du réveil, je me souviens petit à petit que je ne fume plus depuis plusieurs années. J’ai d’abord un peu de mal à en être convaincu, tant j'avais la nette impression que j'avais recommencé à fumer. Je dois reconnaître que, une fois complètement réveillé, je suis sincèrement soulagé que ça n'ait été qu'un rêve...

Commentaires
Je ne pensais d'abord pas rapporter ce rêve, car il ne me paraissait pas être particulièrement en lien avec la situation actuelle. Puis, ce matin, sur France inter , j'entends qu'une étude effectuée à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière indiquait que les fumeurs semblaient être nettement moins atteints par le coronavirus que les non-fumeurs. La coïncidence m'a amusé et m'a fait sourire, alors je me suis dit que, finalement, j'allais rapporter ce rêve...


Coronavirus : les fumeurs moins touchés par le Covid-19 ?

BFMTV - 16-4-20

Par Salomé Vincendon

Plusieurs études notent le faible taux de fumeurs parmi les malades du coronavirus, laissant penser que la nicotine pourrait par exemple avoir un effet contre le Covid-19. Mais trop peu de données sont encore disponibles sur le sujet et les chercheurs appellent à la prudence concernant cette théorie.
Fumer pourrait-il protéger du coronavirus? Les médecins et scientifiques avancent chaque jour dans la connaissance du nouveau coronavirus, découvrant peu à peu ses effets sur différentes parties de la population. Le faible taux de malades parmi les fumeurs, relevé par des études américaines et chinoises, intrigue la communauté scientifique.
"On a quelque-chose de très particulier avec le tabac. On a constaté que l'immense majorité des cas graves ne sont pas des fumeurs, comme si (...) le tabac protégeait contre ce virus, via la nicotine", a déclaré la semaine dernière le directeur du comité scientifique contre le Covid-19 Jean-François Delfraissy.
Cette information semble contre-intuitive, alors que la cigarette est depuis de nombreuses années pointée du doigt pour ses effets nocifs sur la santé. Le Comité national contre le tabagisme fin mars avait d'ailleurs alerté les fumeurs: "Fumer altère les défenses immunitaires et les capacités pulmonaires, et d’autre part, les fumeurs portent régulièrement leurs doigts potentiellement porteurs de virus à la bouche, porte d’entrée fréquente du virus".

Un faible taux de fumeurs parmi les malades
Des données chinoises et américaines ont toutefois relevé un faible taux de fumeurs parmi les malades du Covid-19, comparé au taux de fumeurs habituel dans ces pays.
Ainsi, dans une étude américaine concernant plus de 7000 personnes atteintes du Covid-19, seulement 1,3% sont des fumeurs, soit dix fois moins que le taux de fumeurs de cigarettes en 2018 aux Etats-Unis, précise Bertrand Dautzenberg, ancien pneumologue et président de Paris Sans Tabac, contacté par BFMTV.com. Selon des études chinoises, seulement 12,6% des malades étaient fumeurs, un taux cinq fois moins élevé qu'attendu

Mais ces chiffres restent pour le moment au stade d'observations intrigantes, "on attend la publication de données exactes", tempère Bertrand Dautzenberg, "est-ce que c'est la fumée, est-ce que c'est la nicotine? On ne sait pas pour le moment, plusieurs études sont en cours pour tenter d'expliquer le phénomène".
"Il faut rester très prudent parce que pour l'instant (...) Il n'y a que quelques études chinoises et quelques études américaines", déclare également sur FranceInfo Marion Adler médecin tabacologue à l'hôpital Antoine Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine).

"Le tabac ne sera pas une solution contre le Covid-19"
Quels que soient les résultats de ces études, l'ancien pneumologue précise tout de suite que "le tabac ne sera pas une solution contre le Covid-19, ce serait traiter sa pneumonie à la kalachnikov. La cigarette il faut toujours arrêter, fumer ne sera jamais positif".
De plus si les fumeurs semblent moins touchés pour le moment, ceux qui sont atteints développeraient des formes plus graves de la maladie. "Le tabac serait un facteur plus à risque vis à vis des formes sévères de Covid-19" expliquait début avril sur BFMTV Frédéric Le Guillou, président de l'association Santé Respiratoire France. "Ce tabagisme serait responsable d'une augmentation de sévérité de plus de 50% par rapport à des non-fumeurs".
Selon une étude parue fin mars dans la revue médicale américaine New England Journal of Medecine, la plupart des patients atteints de formes sévères du Covid-19 présentaient les facteurs de gravité suivants: diabète, hypertension, maladie cardiovasculaire, et tabagisme.

La nicotine pourrait avoir un rôle
Une théorie s'intéresse pour le moment à l'effet protecteur que pourrait avoir la nicotine. Dans notre organisme, le récepteur ACE2 sert de porte d'entrée au coronavirus, et "on sait que la nicotine joue un rôle sur la régulation de ce système", explique Bertrand Dautzenberg. "Il y a quelque chose, mais on ne sait pas quoi", car ce fonctionnement reste plein d'inconnues.
L'ancien pneumologue prévient dans le même temps qu'il s'agit là d'une simple théorie, et qu'il ne faut surtout pas se jeter sur des substances nicotiniques car rien n'est encore prouvé dans cette théorie. "Il n'y a aucun début d'argument pour commencer à prendre de la nicotine" toxique chez les non-fumeurs, assène-t-il.
Des études sont également en cours concernant les vapoteurs, qui eux aussi inhalent de la nicotine.




 

Rêves de Sylvie L.

 

 

Rêve du 23 août 2019

«Les extraterrestres»

 

Je suis à la campagne à la fenêtre d'une maison avec un homme et je vois de gigantesques instruments de musique, guitare violon (science-fiction ou rencontre du 3e type ?) qui volent à l'horizontale tels des ovnis défilant lentement avec des extraterrestres semblables en tous points à des humains... Ils nous regardent par les fenêtres de ces engins volants.

Je fais coucou avec la main un peu inquiète par la taille de ces ovnis gigantesques, puis ces extra-terrestres se mélangent à nous les humains. Ils sont silencieux, identiques à nous.

Mon prénom est appelé car je suis morte et j’ai conscience que morte ou vivante je ne sens aucune différence entre les deux états... Il y a du monde avec une ambiance d’attente.
Je me demande qui est mort qui est vivant, je suis plus curieuse qu'inquiète.

Commentaire

Au réveil, je me demande ce qui va nous tomber sur la tête. Cela ressemble à une menace gigantesque qui apporte la mort.
J'en parle à des amis. À la famille.


 

 

 

Guêpe tueuse

 

Guêpe tueuse et gros paquet de billets de banque

Rêve du 2 mars 2020

Je suis dans un parc avec des haies — très taillées rondes (comme de très gros tuyaux posés par terre) — qui sont de chaque côté de l'allée où je me trouve. Il y a un homme avec moi et nous longeons lentement cette allée avec ces haies très jaunes. En m’approchant je distingue des milliers de guêpes colorées : ce sont des guêpes «tueuses», je le sais...
Je marche doucement pour m'éloigner et éviter de les déranger. Elles vrombissent. Enormes, elles ont la taille d'un demi doigt. Je les sais dangereuses, mais nous traversons sans encombre et sans presser le pas.

Ensuite, je ramasse un gros paquet de billets de banque et le mets dans un sac de plastique noir. Je ne sais pas si je l’ai reçu ou bien volé, ou trouvé. Il m’est difficile de définir l'impression exacte que je ressens. Je l’ai ramassé mais je ne suis pas sereine.

Mes réflexions au réveil

À chaque fois qu'il y a eu un risque pour moi d'attraper un gros rhume ou une bronchite, j'ai toujours rêvé (avant de l'attraper) d'abeilles, de guêpes ou d'autres insectes volants. Avec ce type de rêve j'ai appris à faire attention et me montrer vigilante. Et il est vrai que j’ai très peu de rhumes et plus du tout de bronchite car je me protège avec des huiles essentielles, préventivement.

Dans le contexte du début mars, les insectes sont définis comme tueurs et énormes mais si je passe lentement ils restent contenus sur les haies et je m'en éloigne avec l'homme (flou inconnu) et je passe entre...
Reste cet argent trouvé et ramassé. Qu'est-il pour moi ? Est-ce une forme d'héritage, de rétribution ?


 

Rêve du 14 mars 2020

Voiture gardée (confinée) 3 mois en fourrière

 

Je vole de mieux en mieux au-dessus de Paris. Un homme grand, fin, habillé en bleu clair me rejoint et vole à côté de moi. Il me parle et me dit que nous sommes des «nougats» !!! Je trouve le nom particulier. Il me quitte peu après, toujours en volant. Je ressens un plaisir fluide et de l’énergie en volant. Je suis à peu près à la hauteur d'un étage.

Je vole toujours en cherchant l'entrée du parking entre la Bastille et le Jardin des Plantes. J'ai du mal à retrouver l’entrée (ma voiture y est garée). Brusquemen,t la terre s'ouvre et l'entrée apparaît. Je vole dedans en traversant une très grosse vague de macadam mou, noir brun. Je suis surprise mais sans peur; cela a été vite et j'ai traversé cette vague.

Je continue à chercher la voiture et ne la trouvant pas j'ai soudain la certitude qu’elle est à la fourrière. Des faux douaniers habillés en orange me disent de leur donner les clés de ma voiture, ils vont me la ramener. Je me méfie immédiatement et les laisse avec leur projet de vol... je le sais, avec un peu de doute

Je croise juste après des policiers qui me confirment mon doute : ils me disent cependant qu’ils vont me garder la voiture 3 mois...

Réflexions au réveil
Le confinement va durer 3 mois... J'en suis sûre et l’annonce à ma famille et mes amis.

 

Rêve du 11 avril 2020

Plein de soldats habillés en noir

 

Je passe à pied dans une rue de ville ou des cars noirs, remplis de soldats habillés de noir (type Raid), circulent . Des soldats descendent j’ai la nette conscience d'une grande menace pour la liberté en général.

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Commentaires généraux

Je donne quelques rêves pour le site Oniros.
Avant l'épidémie... et pendant...
Je n'ai pas fait souvent ce genre de rêves. Le premier m’avait mise en alerte..., les suivants parlent d'eux mêmes.

Pour moi, mes rêves sont d’une limpidité totale.
Le dernier annonce des déploiements d'autorité brutale et générale

Restons attentifs. Et réactifs ...


Rêve de Arnaud V. du 17 avril 2020

 

 

Fabrice Luchini

 

Titre du rêve : «La mission Lucchini»

 


Séquence 1 - Baseball
La scène se passe de nos jours, dans un milieu urbain vers 17h, je joue au baseball avec des jeunes de mon âge, dans la rue (à l’américaine).  Je me souviens que je lance la balle avec succès dans la cible que je vois en léger contrebas (je ressens de la fierté et du soulagement).

Séquence 2 – Lucchini
Sans discontinuité et dans le même décor, je prends un temps de pause et Fabrice Lucchini (l’acteur que je reconnais immédiatement), dont je distingue clairement le visage, vient vers moi, je lui propose de boire un café mais je me rends compte que je n’ai pas ma cafetière (de l’inquiétude commence à monter). Je lui demande de patienter et que je revienne.

Séquence 3 – le Pont
Je cour jusqu’à chez moi (pour chercher une cafetière) comme investi d’une mission, pour cela je remonte la rue et travers un pont (pont court, large et propre qui me rappelle le pont de l’ile saint Louis à Paris). A mon arrivée en bas de chez moi je me rends compte que j’ai mis trop de temps et que je dois revenir avant qu’il ne parte d’impatience (je ressens un peu d’agacement et d’impatience).

Séquence 4 – Le Taxi
Je décide de monter à l’arrière d’un taxi (le chauffeur est un homme blanc aux cheveux courts et noir, il semble avoir une petite cinquantaine d’années, légèrement plus mince que moi, la voix grave et mal rasé) pour aller plus vite en lui indiquant le chemin, mais je me rends compte sur le trajet que nous nous perdons dans une sorte de paysage campagnard (champs de blé, route rétrécie, sinueuse et légèrement déformée). Je dis au chauffeur que ce n’est pas le bon chemin et il me rétorque qu’il le savait et qu’il connaissant le chemin (je ressens un peu de colère et le stress de ne pas arriver à temps et de passé pour quelqu’un qui ne tient pas ses engagements).
Globalement le rêve parait en couleur mais teinté majoritairement de gris dû au paysage urbain (le bitume, immeuble type haussmannien sans pouvoir dire de quelle ville il s’agit), le taxi semble jaune comme à New-York. Lorsque je me réveil (naturellement) c’est le matin vers 8h et je ne me rendors pas.
 
Le Contexte de veille

• Nous sommes en plein confinement en France (mon épouse et moi), en plein milieu de l’épidémie de Covid19. Nous sommes partis nous confiner chez ma mère en Charente Maritime à 500 km de chez nous.
• Ma société est en arrêt d’activité dû à l’épidémie
• Je ne suis pas surpris de voir Fabrice Lucchini car je l’ai rencontré à plusieurs reprises dans l’une de mes boutiques dont il est client. Fabrice Lucchini est un acteur pour moi synonyme d’éloquence et appel mon côté littéraire. C’est un homme dont le côté féminin est prééminent. Un homme d’esprit très émotionnelle, hypocondriaque et anxieux.
• Je ne suis pas surpris non plus de faire du baseball ni de voir un taxi de type américain car j’ai un fort attachement pour les USA, j’ai pratiqué un sport américain pendant plus de 17 ans. Le baseball me rappel à un moment de ma vie où je développais une forme d’excellence, de certitude et de détermination.
• En cette période je suis dans une phase d’incertitude, de doute et de perte de contrôle : je n’ai pas de visibilité sur mon agenda à cause du confinement dont la sortie est encore incertaine ainsi que leur conditions, l’appréhension de reprendre mon activité de PDG (très chronophage) dont je souhaiterai m’extraire pour développer un peu plus mon activité de coach, étant confiné à 500 km de mon fils je ne peux pour le moment pas le voir depuis bientôt un mois, en cette période naissent en moi beaucoup de projets stimulants et ma femme m’annonce il y a 10 jours qu’elle a pris la décision de me quitter car elle n’arrive pas à envisager un avenir avec moi.
 


 

 

Collecte de rêves au Québec en lien avec la pandémie Covid-19

site www.idreamofcovid.com

COVID-19 : pandémie de rêves

Des coquerelles [blattes]. Des tas de coquerelles. Ou bien un tsunami. Ou encore un enfant qui crie. Vous aussi, vous rêvez fort, précis, ces jours-ci ? Coloré, mouvementé ? Bonne nouvelle, vous n’êtes pas seuls. Meilleure nouvelle : ça se gère, et ça va sans doute passer.

Par SILVIA GALIPEAU

LA PRESSE (https://www.lapresse.ca)

Publié le 18 avril 2020

Nuits saccadées, entrecoupées de rêves de confinement, de ruptures de stock, ou de déconfinement (littéralement ou métaphoriquement), les Québécois — et la planète entière — dorment mal ces jours-ci. Quatre Québécois sur dix disent avoir le sommeil affecté depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, révèle un sondage de l’Association pour la santé publique du Québec. Sur les réseaux sociaux, les récits de (mauvais) rêves sont partout. Un « j’ai mal dormi » entraîne immanquablement son lot de « moi aussi ».
À preuve : l’autrice [l'auteure] et humoriste américaine Gina Barreca, qui signe une chronique dans Psychology Today, a posé la question sur Facebook : vos rêves ont changé dernièrement ?
Pas moins de 300 « amis » ont acquiescé, racontant leurs souvenirs nocturnes d’infestations de poux, de funérailles désertes, ou d’infestations tout court. De son côté, la dame dit faire le même rêve régulièrement : seule dans une ville (désertée et décimée par une tornade ?), elle cherche des toilettes. En vain : toutes sont souillées. Contaminées.

« Je travaille avec les États-Unis, l’Australie, l’Inde, la Chine, le Japon, et c’est la même histoire partout : les gens rêvent de tempêtes », confirme Robert Bosnak, psychanalyste et ex-président de l’Association internationale pour l’étude des rêves, dans le magazine In Style. Tempêtes, au sens propre comme figuré, vous l’aurez compris.

Des causes physiques

Le saviez-vous ? Bien sûr, ces rêves ont une source psychologique évidente. « Votre esprit qui rêve se nourrit de votre esprit éveillé », résume Deirdre Barrett, psychologue à l’École de médecine de Harvard, référence mondiale en matière de recherche sur les rêves. Or, tout changement dans vos vies (changement de routine, perte d’emploi, stress financier, ça vous dit quelque chose ?), associé à des réactions émotives plus ou moins intenses, risque d’entraîner son lot de (mauvais) rêves.

Mais ce n’est pas que cela qui est ici en jeu, nuance la chercheuse, à qui l’on doit The Committee of Sleep. Si vos rêves sont si vifs et vos souvenirs si présents ces jours-ci, c’est avant tout pour des raisons physiques, toutes simples, qui n’ont finalement pas tant à voir avec la pandémie. Enfin si, mais indirectement.

La corrélation la plus forte pour expliquer le souvenir des rêves, c’est le nombre d’heures de sommeil.

En gros, c’est d’abord et avant tout parce que vous dormez plus qu’à l’habitude que vos rêves vous reviennent plus facilement en mémoire. Et en prime, vous vous levez sans réveille-matin. Cela tombe sous le sens : « la plupart des gens dans nos sociétés sont en déficit de sommeil », poursuit la chercheuse. Or, depuis un mois maintenant, très exactement, confinement oblige, avec ou sans télétravail, nombreux sont ceux qui ont décalé, voire éliminé, leur réveille-matin. Inutile de se lever aux aurores quand on n’a pas à amener les enfants à l’école, encore moins à se rendre au boulot. « Ce n’est pas le cas de tout le monde, mais pour une majorité de gens, les exigences ne sont plus les mêmes », signale-t-elle.

Ce qu’il faut savoir, poursuit-elle, c’est que l’on rêve pendant ce qu’on appelle le sommeil paradoxal (ou REM, pour Rapid Eye Mouvement), un sommeil qui se répète toutes les 90 minutes et qui gagne en durée, en densité et en intensité avec le temps. Dit autrement : plus vous dormez longtemps, plus votre sommeil paradoxal est long, dense et intense. « C’est un peu comme si non seulement on rattrapait notre sommeil, mais aussi nos rêves. »

Mauvais rêves à l’étude

Depuis la mi-mars, Deirdre Barrett compile et analyse les rêves liés de près ou de loin à la pandémie. Au cours de notre entretien, la semaine dernière, elle avait reçu, par l’intermédiaire d’un sondage en ligne, plus de 1000 récits de rêves de quelque 360 participants (certains rapportant plusieurs rêves). Ce genre d’analyse, soit dit en passant, est fréquent. Des études semblables ont été réalisées pendant la Seconde Guerre mondiale, après le 11-Septembre, etc. Si, à terme, la chercheuse espère faire une analyse statistique des données, déjà, certaines « impressions » se dégagent.

Participez à l’enquête de Deirdre Barrett et l’Université Harvard (questions en anglais, mais les réponses peuvent être remises en français)

Du lot, en excluant les témoignages du personnel de la santé (35 au total), les récits proviennent « dans la vaste majorité des cas » d’individus qui n’ont pas de lien direct avec l’épidémie, à part par les points de presse et autres nouvelles quotidiennes. « On note beaucoup plus d’anxiété que dans un échantillon témoin, mais on ne peut pas parler de cauchemars à proprement parler. » Plutôt de « mauvais rêves », nuance-t-elle. Des histoires qui commencent bien et qui virent mal, des récits de « bibittes » (coquerelles, vers, sauterelles géantes), désastres naturels et autres « monstres invisibles », « des métaphores évidentes de la situation », résume la chercheuse.

Du côté des travailleurs de la santé (et elle espère que l’échantillon va grossir avec le temps), c’est autre chose : « ici, ce sont bel et bien des cauchemars », des récits de tentatives avortées de sauver des patients, « un sentiment d’échec — cette personne va mourir à cause de moi —, une horrible responsabilité ».

Erin Gravley, instigatrice du site www.idreamofcovid.com

À noter : sur l’internet, plusieurs se sont mis, comme Deirdre Barrett, à recueillir les récits de ces rêves en temps de pandémie. C’est le cas d’Erin Gravley, jeune diplômée en lettres américaine, qui s’est inspirée des travaux de la journaliste allemande Charlotte Beradt, à qui l’on doit une collection unique et révélatrice des récits des rêves sous l’Allemagne nazie (Rêver sous le IIIe Reich). Après avoir elle-même rêvé en « distanciation sociale », la jeune écrivaine en herbe a voulu savoir si, globalement, la pandémie allait aussi modifier nos nuits. Deux cents rêves reçus et lus plus tard, elle croit que oui. « Clairement, il y a des tendances », dit-elle, citant divers récits de gens confinés dans des ascenseurs, inondés, ou affamés. « Je ne suis pas une chercheuse, précise-t-elle. C’est plus l’art, que la science, qui m’intéresse ici. »

Racontez vos rêves ou lisez ceux des autres, recueillis par Erin Gravley (en anglais seulement)

Gérer ses rêves

Certes, nos rêves reflètent nos « émotions vécues à l’état de veille », confirme Antonio Zadra, professeur de psychologie et directeur du Laboratoire de recherche sur les rêves de l’Université de Montréal. Mais de là à dire qu’il y a une « tendance », il y a un pas, nuance le chercheur. Tout simplement parce que ces fameuses « émotions » et autres « préoccupations » sont très variables d’un individu à l’autre. On est loin de l’instinct de survie sous l’Allemagne nazie, isolés les uns des autres, sans accès internet. Certes confinés, « ici, il y a une grande liberté dans le comment cet isolement est vécu », rappelle-t-il.

Nos rêves reflètent nos préoccupations personnelles les plus intenses et les plus chargées émotionnellement.

Antonio Zadra, directeur du Laboratoire de recherche sur les rêves de l’Université de Montréal

Ce peut être le virus pour l’un, la gestion des finances publiques pour l’autre, ou l’état de santé d’un proche dans un CHSLD pour un troisième. « C’est extrêmement variable », insiste-t-il. D’où l’intérêt, individuellement, de porter attention à nos rêves. Ne serait-ce que pour mieux cerner quelles sont nos préoccupations les plus profondes et surtout les plus chargées. « C’est une opportunité pour explorer une partie de nous-même. » Bref, une occasion pour mieux se connaître et mieux se gérer. Ou encore, comme le résume le psychanalyste et spécialiste du langage des rêves Tristan-Frédéric Moir, au quotidien français 20 minutes : « Le sommeil est un temps de gestion de nos émotions. On est aujourd’hui confrontés à une crise qui nous bouleverse. Le rêve va permettre de banaliser cette actualité dramatique, inédite, et de mieux gérer nos angoisses. »

Bonne nouvelle (parce que oui, il y en a une) : ces mauvais rêves, que les experts ont baptisé des « rêves d’infortune » ou « de contrariété », ont aussi une grande utilité. « On se pratique à faire face à l’adversité ! souligne Roger Godbout, directeur de la Clinique du sommeil de l’hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies. On apprivoise les contrariétés en vue d’apprendre à y faire face. »

Et à ce sujet, les experts sont unanimes : oui, ça se peut. Et ça se fait. La nuit, si vous ne voulez pas croiser un zombie, oublier votre masque ou surtout revoir ces coquerelles, dites-le. Répétez-le. Et choisissez (et visualisez) surtout un autre rêve. La stratégie, dite « d’incubation », s’apparente à de la méditation, et est utilisée depuis des millénaires. Chose certaine : vous ne perdez rien à essayer.

Conseils d’expert

Roger Godbout, directeur de la Clinique du sommeil de l’hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, propose huit astuces pour favoriser une meilleure nuit. Et elles commencent dès le réveil. Pour petits et grands.

1. Retrouvez vos habitudes pré-COVID : habillez-vous le matin, ce ne sont pas des vacances. « On ne passe pas la journée en pyjama. »

2. Sortez en matinée, question de voir la lumière du jour. L’idée : « ancrer la journée ».

3. Mangez à heures (plus ou moins) stables. « Cela ancre l’horaire et donne un sentiment du temps. »

4. Donnez la priorité aux activités stimulantes en début de journée.

5. Optez pour des activités plus calmes en fin de journée.

6. 45 minutes avant de vous coucher, choisissez une routine et respectez-la : exit les appareils, on baisse la lumière, on joue à un jeu calme, on se coule un bain tiède, on parle moins fort. « Quand on se calme les esprits, on est moins stressés, le sommeil risque d’être meilleur. »

7. Au besoin, parlez-vous : « ce soir, je vais rêver à… »

8. Et souvenez-vous : le temps joue pour vous. « On considère qu’on rêve moins à quelque chose de désagréable à mesure qu’on s’y habitue… »

 


 

De quoi rêve-t-on en ces temps de pandémie ?

Medisite.fr

afp medecine, mis à jour le 09/05/2020

De quoi rêve-t-on en ces temps de pandémie ? Scientifiques, psychanalystes, historiens, sociologues et anthropologues ont lancé des collectes de rêves, pour faire avancer la recherche sur la vie onirique mais aussi mieux comprendre la période actuelle.

De quoi rêve-t-on en ces temps de pandémie ? Scientifiques, psychanalystes, historiens, sociologues et anthropologues ont lancé des collectes de rêves, pour faire avancer la recherche sur la vie onirique mais aussi mieux comprendre la période actuelle.

Début avril, Perrine Ruby et son équipe ont élaboré "en une semaine" une enquête pour "savoir de quoi les gens rêvent" pendant que le Covid-19 sévit et que les Français doivent rester confinés.

"On sait qu'on rêve de ce qu'on vit, de notre quotidien, de ce qui nous préoccupe, et de nos souvenirs émotionnels. Donc il y avait toutes les raisons de penser que la pandémie allait s'incorporer dans les rêves", souligne cette chercheuse au Centre de recherche en neurosciences de Lyon.

Le projet se poursuit* mais les résultats préliminaires montrent déjà que le sommeil et les rêves sont bien "chamboulés", ajoute-t-elle.

Un grand nombre des quelque 2.700 participants ont indiqué "dormir plus" mais aussi avoir "plus de mal à s'endormir", avoir "plus de réveils" au cours de la nuit. Beaucoup disent se rappeler davantage de leurs rêves. 

"Cela peut s'expliquer par deux choses au moins : le fait de se réveiller plus la nuit et le fait d'avoir une intensité émotionnelle plus importante", précise-t-elle.

Dans les récits oniriques, elle constate "deux tendances": "maladie, hôpital, mort, étouffement, isolement... tous ces thèmes sont très représentés" mais "en contrepoids, il y a aussi beaucoup de thèmes très positifs: interactions avec autrui, fêtes, coopération" et un "érotisme accentué".

"Il y a vraisemblablement un côté cathartique - les émotions très pénibles qu'on vit dans la journée s'expriment à travers le rêve - et il y a aussi le côté compensation: tout ce qu'on ne peut pas vivre la journée, on le vit dans les rêves", explique-t-elle.

D'autres projets cherchent aussi à éclairer cette période de crise sanitaire à la lumière des rêves, en citant notamment comme référence le travail de la journaliste Charlotte Beradt qui avait recueilli, dans son ouvrage "Rêver sous le IIIe Reich" (1966), les rêves d'Allemands entre 1933 et 1939.

- Adieux, trains, papiers -

La psychanalyste Elizabeth Serin et l'historien Hervé Mazurel ont ainsi collecté plus de 300 rêves dans le cadre de leur "laboratoire de psychanalyse nomade".

Par mail**, ils demandent aux rêveurs de faire des ébauches d'interprétations mais aussi d'envoyer "un certain nombre d'informations" pour "disposer de données plus sociologiques et ethnographiques", souligne M. Mazurel.

"Comme tout individu, celui qui rêve doit être appréhendé à la croisée de ses multiples appartenances sociales, qui le font être aussi ce qu’il est", détaille l'historien des affects et des imaginaires, maître de conférences à l'université de Bourgogne. 

"Cet événement socio-historique majeur qu’est la pandémie ébranle manifestement notre vie psychique et, l’avenir le dira, peut-être le fera-t-elle durablement", dit-il.

Ce travail se poursuit mais Mme Serin constate déjà que, depuis la mi-mars, "les rêves évoluent". "Au début, il y avait notamment une tonalité qui tournait autour de la question des morts", "des histoires d'adieu". Ensuite "il y a eu énormément la présence de trains" et "la question des papiers" qu'il faut "montrer", puis "sont arrivés des rêves avec des habitats qui se transforment", esquisse-t-elle.

Bernard Lahire a recueilli 380 rêves, poursuivant le travail entamé dans son livre "L'interprétation sociologique des rêves".

Conscient qu'il n'aura pas "d'échantillon représentatif" de la société française, le sociologue explique cependant vouloir "voir ce qui revient le plus comme thématiques" et la façon dont "la situation à la fois de pandémie et de confinement a des échos dans les productions oniriques." 

"Je souhaite essayer de comprendre en quoi nos rêves sont poreux par rapport au monde social dans lequel nous vivons, et comment cela fonctionne", résume-t-il.

"Les rêves ont incorporé les normes, le vécu du confinement et la peur de la maladie", confirme Arianna Cecconi, qui travaille en partenariat avec l'artiste Tuia Cherici. 

Cette anthropologue, qui a notamment travaillé sur les rêves des habitants des quartiers Nord de Marseille, veut aussi s'intéresser "sur une longue durée" à la façon dont l'expérience du Covid-19 "peut continuer à nous habiter". "Combien de temps va-t-on continuer à rêver de ça ?" s'interroge-t-elle.

https://form.crnl.fr/index.php/163837?newtest=Y⟨=fr

** [email protected]

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Une autre version du texte publié par Medisite


Covid-19 : la vie rêvée des confinés

Par Sciences et Avenir avec AFP le 11.05.2020


Depuis la mi-mars 2020, l’analyse des rêves suggère que le confinement mène les individus à se souvenir davantage de leurs songes, souvent en rapport avec les thèmes de la maladie, de la mort, de l’isolement, ou avec ceux de l’amitié, des interactions sociales, de la fête. 

Le confinement influence nos vies psychiques. Anxiété, tristesse, colère, ennui : telles sont les émotions dominantes que les mesures de distanciation sociale semblent nourrir : de premières données de la littérature scientifique internationale suggèrent une augmentation de la prévalence (du nombre de cas) des troubles anxieux, des syndromes de stress post-traumatiques et des épisodes dépressifs. Mais cette politique de prévention peut-elle troubler durablement nos vies oniriques ? C'est la question que se posent divers scientifiques, psychanalystes, historiens, sociologues et anthropologues qui, pour répondre, ont lancé des collectes de rêves. 

Les individus confinés se souviennent bien de leurs rêves

Une première collecte d'informations concernant les songes des individus confinés a été lancée au Centre de recherche en neurosciences de Lyon : début avril, une enquête a été élaborée en seulement une semaine, révèle à l'AFP Perrine Ruby, neuroscientifique qui a pris part à ces recherches. "On sait qu'on rêve de ce qu'on vit, de notre quotidien, de ce qui nous préoccupe, et de nos souvenirs émotionnels. Donc il y avait toutes les raisons de penser que la pandémie allait s'incorporer dans les rêves", souligne-t-elle. 

Et si cette investigation se poursuit, des résultats préliminaires montreraient déjà des perturbations du sommeil liées au confinement. En particulier, 2.700 participants auraient indiqué "dormir plus" mais avoir "plus de mal à s'endormir" et connaître "plus de réveils" au cours de la nuit. Cette augmentation de la fréquence des réveils, accompagnée de l'intensité émotionnelle importante générée par le contexte épidémique, aurait eu un premier effet sur les rêves des volontaires : au réveil, ces songes généreraient plus de souvenirs qu'auparavant. Beaucoup d'interrogés auraient en effet affirmé se rappeler davantage de leurs rêves. 

Deux types de songes

D'après les premiers résultats de cette recherche, le confinement produirait par ailleurs deux grands types de songes : certains apparaîtraient centrés sur des thèmes tels que la maladie, la mort, l'étouffement, l'isolement, etc. alors que d'autres évoqueraient plutôt la fête, la coopération, les interactions avec autrui et révéleraient un "érotisme accentué", décrit Perrine Ruby. 

"Il y a vraisemblablement un côté cathartique - les émotions très pénibles qu'on vit dans la journée s'expriment à travers le rêve - et il y a aussi le côté compensation : tout ce qu'on ne peut pas vivre la journée, on le vit dans les rêves", explique-t-elle.

La mort remplacée par des trains et des papiers

De leur côté, dans le cadre de leur " laboratoire de psychanalyse nomade ", la psychanalyste Elizabeth Serin et l'historien Hervé Mazurel auraient recueilli par mail à l'adresse [email protected] des données (récits de songes, ébauches d'interprétation, informations sociologiques et ethnographiques) concernant plus de 300 rêves. "Cet événement socio-historique majeur qu'est la pandémie ébranle manifestement notre vie psychique et, l'avenir le dira, peut-être le fera-t-elle durablement", souligne Hervé Mazurel.

Les résultats préliminaires de cette investigation qui se poursuit montreraient eux-aussi une évolution des rêves depuis la mi-mars. Au début du confinement, les songes se seraient fixés sur le thème de la mort ainsi que sur celui de l'adieu, confirme Elizabeth Serin. Cependant, d'après la psychanalyste, la présence de trains, l'angoisse des "papiers" qu'il faut "montrer" puis la transformation des habitats auraient ensuite émergé.

L’acceptation de nouvelles normes

Le sociologue Bernard Lahire, dans la continuité du travail réalisé dans son livre L'interprétation sociologique des rêves, aurait recueilli 380 rêves d'individus confinés cependant encore peu représentatifs de la population française. "Je souhaite essayer de comprendre en quoi nos rêves sont poreux par rapport au monde social dans lequel nous vivons, et comment cela fonctionne", résume-t-il. 

"[C'est que] les rêves ont incorporé les normes, le vécu du confinement et la peur de la maladie", explique à l'AFP Arianna Cecconi, anthropologue à l'Ecoles des hautes études en sciences sociales (EHESS) qui travaille en partenariat avec l'artiste Tuia Cherici. D'après cette chercheuse, qui a notamment travaillé sur les rêves des habitants des quartiers Nord de Marseille et qui s'intéresse à la façon dont l'expérience de la pandémie de Covid-19 pourrait habiter les individus non pas seulement à court terme mais pendant une longue durée, l'épidémie et le confinement pourraient avoir été intégrés comme de nouvelles normes, à tel point qu'ils pourraient influencer les songes de la population pendant longtemps. "Combien de temps va-t-on continuer à rêver [de la pandémie] ?" s'interroge-t-elle.

 

 

L’étrange sommeil en temps de COVID-19

 Par MÉLISSA GUILLEMETTE

Québec Science

21-05-2020

 

Rêves bizarres, cauchemars, insomnie : avez-vous fermé l’œil de façon paisible depuis que la pandémie bouleverse nos vies ? 

«J’ai rêvé que je devais monter une longue échelle, comme s’il y avait une urgence, et je n’y arrivais pas : j’avais une robe blanche trop longue qui volait au vent.»

Voilà un des nombreux rêves racontés par les lecteurs de Québec Science, dans un appel à témoignage que nous avons lancé sur notre page Facebook, et qui montre que la pandémie nous en fait voir de toutes les couleurs, même la nuit (voir plus d’exemples à la fin de cet article).

Tore Nielsen, professeur au département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal, lui, s’est tourné vers Twitter, Reddit et autres forums de discussion pour récolter des bribes d’étrangetés nocturnes liées à la COVID-19. Il s’apprête d’ailleurs à publier les premiers résultats de cette collecte. Se tourner vers le web était une nécessité. Son laboratoire spécialisé en rêves et cauchemars sera probablement fermé pour un bout : il loge à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, un centre de traitement des patients atteints de la COVID-19.

La situation est sans précédent, selon lui, et a de quoi motiver les spécialistes (qui ne sont pas si rares, soit dit en passant : ils étaient environ 300 à vouloir participer à la plus importante conférence annuelle sur les rêves prévue en juin, et annulée, bien sûr). «Dans les temps qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, on ramassait continuellement des rêves sur le web, on voyait un changement global, mais il n’y avait pas le même degré d’énergie, d’intérêt, de buzz qu’en ce moment.»

Il remarque trois types de rêveurs distincts en ce moment : le commun des mortels généralement confiné, le travailleur de la santé exposé au quotidien au virus et, enfin, le patient COVID aux soins intensifs, susceptible d’expérimenter un délirium. On imagine facilement que l’intensité des rêves puisse être différente entre ces catégories. Mais de façon générale, «on vit tous plus de stress en ce moment, donc ça augmente le risque de faire des cauchemars», indique le chercheur.

Les songes semblent avoir pour fonction de nous aider à digérer ce qui nous est arrivé dans la journée, à mettre de l’ordre dans nos émotions, à consolider la mémoire, à exprimer nos envies (mais la science des rêves a encore beaucoup à faire pour éclaircir tout ça). Selon certains, dont Tore Nielsen, les rêves peuvent également nous aider à désapprendre les peurs. L’humain est excellent pour intégrer une nouvelle peur qui peut lui sauver la vie. Mais il lui est tout aussi essentiel de la désapprendre quand elle n’est plus nécessaire.

«Ce désapprentissage implique de stimuler l’émotion [la peur] dans un contexte sécuritaire, explique-t-il. Par exemple, imaginons un enfant qui voit un chien menaçant et développe une peur. Il va peut-être rêver ensuite à un chien dans un party avec une piscine, et des enfants joueront avec le chien, qui sera gentil. Ça mène à un désapprentissage de la peur. [Dans mes recherches en ligne en lien avec la COVID-19], j’ai trouvé des rêves comme ça : la personne est menacée, décide de confronter la menace et se sent correcte à la fin du rêve. Le cauchemar, selon moi, c’est quand cet équilibre entre la peur et le sentiment de sécurité est rompu dans le rêve: ça déborde, il y a trop de peur. Il peut quand même aider à supprimer ou gérer les mauvaises émotions, mais à un certain point, ça ne marche plus.»

Des zombies ou une cure miracle

Si certains rêvent directement à la COVID-19, d’autres ont droit à une métaphore, remarque la chercheuse Deirdre Barrett, autrice du livre The Committee of Sleep et artiste, comme en témoignent les images illustrant ce reportage. Ces dernières semaines, elle a créé un sondage pour récolter les aventures nocturnes en continu. Elle souligne par ailleurs qu’il ne faut pas vous gêner pour lui confier vos rêves en français, même si les questions sont en anglais. Tore Nielsen est sur le point de mettre en ligne un tel sondage également, dans l’espoir d’obtenir des récits québécois.

Illustration inspirée d’un cauchemar de pandémie et réalisée par Deirdre Barrett,

www.deirdrebarrett.com/art

«Je lis déjà tous les rêves pour déceler les tendances, dit la professeure au département de psychiatrie à la Harvard Medical School. Mais je ferai des analyses statistiques formelles pour les comparer aux rêves en temps normal, selon les émotions et le contenu.» Les insectes sont la métaphore la plus commune à date, observe-t-elle avant de nous partager le rêve d’un participant. Alors qu’il est envoyé pour travailler dans une région rurale, une bibitte s’apparentant à une sauterelle mange son chandail, puis sa peau. C’est ensuite un énorme vers blanc qui s’attaque à lui, jusqu’à ce que le sang fuse. Le rêveur apprend alors que tout le monde est immunisé contre ces bestioles sauf lui et qu’il doit partir.

La métaphore peut aussi s’éclater, comme dans cet autre rêve recueilli par Deirdre Barrett où la populaire animatrice Oprah Winfrey incarne la menace; elle veut tuer des gens réunis dans un gymnase à l’aide d’une tronçonneuse… Les zombies sont très présents aussi, selon Tore Nielsen. «Les gens se trouvent des boucs émissaires!»

D’autres rêves concernent plutôt la transgression, par soi-même ou par d’autres, de la distanciation sociale. Sans oublier les rêves positifs! «Des personnes découvrent un traitement» contre le virus SARS-CoV-2, relate la professeure Barrett.

Dans tous les cas, ces rêves sont normaux, alors qu’une menace est apparue dans nos vies sans crier gare, assure la professeure. «Plus de gens que jamais partagent leurs rêves et cela tend à procurer un sentiment de proximité et de communauté avec les autres personnes qui rêvent à la pandémie.» Ces espaces de discussion sont précieux.

La chercheuse observe néanmoins que certaines personnes sont troublées par des rêves anxieux répétitifs qui les rendent encore plus anxieuses ou perturbent leur sommeil. Tore Nielsen ajoute: «Si on fait plus d’un cauchemar par semaine et qu’ils génèrent de la détresse et altèrent notre fonctionnement, c’est peut-être le temps de chercher des solutions. » Des intervenants spécialisés peuvent aider (appelés dream workers dans le milieu), tout comme les forums et certains psychologues et psychiatres. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) a d’ailleurs un nom pour cet état: le trouble cauchemar.

Dormir peu ou mal

Il ne faudrait pas oublier les insomniaques (faible qualité du sommeil), ainsi que les personnes qui manquent de sommeil (faible quantité). Le mot insomnia est plus populaire que jamais dans le moteur de recherche Google à l’échelle mondiale. Plusieurs équipes dans le monde se penchent sur leur cas. Parmi elles, une grande collaboration internationale propose une enquête en ligne traduite en plusieurs langues, dont le français (et le suédois, car on veut savoir si l’on dort mieux dans un pays où le confinement est moins strict). «Pouvez-vous indiquer que l’enquête prend seulement quelques minutes à compléter?» nous disent sur Skype Clara Colomb et Olivier Mairesse, des chercheurs du Centre hospitalier universitaire Brugmann, en Belgique. Déjà, plus de 7000 personnes ont répondu à leur appel.

Le questionnaire comporte des questions sur le sommeil avant la crise, puis pendant la crise. D’autres éléments sont pris en compte, comme le groupe sanguin, le fait d’avoir des enfants, la profession et l’âge. « On veut voir qu’est-ce qui protège contre les problèmes et qu’est-ce qui augmente les plaintes. Ça peut être une indication pour le traitement de ces personnes. Car je suis certain que ça va nous tomber dessus dans les mois qui viennent… On voit déjà chez nos patients traités en télémédecine que la situation actuelle a un impact », dit le professeur Mairesse, affilié à la Vrije Universiteit Brussel.

L’insomnie en général est liée à l’anxiété et on peut dire qu’on est servi en ce moment! Le potentiel de « pensées éveillantes » est également là. « En temps de crise, on voit souvent une réduction du sommeil parce que ce sont des phénomènes qui suscitent l’éveil plutôt que le sommeil. »

La souffrance des personnes dont le sommeil est perturbé peut être immense. « C’est comme quand vous avez passé une mauvaise nuit, mais pour eux, cet état est chronique. Les relations interpersonnelles sont affectées et ces personnes ont la sensation que leur qualité de vie est réduite. »

Passons en mode solution. Olivier Mairesse a déjà étudié le sommeil du confiné dans le passé : celui de 13 scientifiques, techniciens, et professionnel de la santé passant un peu plus d’un an en Antarctique, des travaux parus dans la revue savante Sleep en 2018. En hiver, ces individus sont plus isolés encore que les astronautes dans la Station spatiale internationale, car aucune capsule ne peut les renvoyer vers la civilisation en cas de problème quand il fait entre 60 et 80 degrés sous zéro… L’isolation sociale est également difficile pour eux, surtout pendant le troisième trimestre.

« Ceux chez qui les répercussions sur le sommeil étaient les moins prononcées étaient ceux qui avaient conservé un rythme strict : c’est-à-dire la partie de l’équipage qui devait se lever tôt pour entretenir la base ou pour faire à manger [alors que certains vivaient carrément la nuit, lorsqu’il fait noir pendant des mois, puis jour pendant des mois ensuite aux pôles, rendant les concepts nuit/jour plus flous]. Tout ça donne des indications par rapport au traitement des personnes qui souffrent d’insomnie ; l’aspect comportemental est important : se lever à la même heure, pour avoir un rythme qui demeure stable et avoir une qualité de sommeil meilleure. »

Clara Colomb souligne que des effets positifs pourraient aussi ressortir chez les individus qui sont habituellement en manque de sommeil (ceux pour qui le réveil-matin est une torture et qui usent de la fonction « Snooze » pour survivre). « Par exemple, les gens en télétravail n’ont plus à passer du temps dans les transports, et peuvent peut-être dormir plus tard », dit la neuropsychologue. À condition de ne pas avoir de poussineau qui veut des céréales…

Le duo belge nous permet de vous partager les recommandations fournies à la fin du questionnaire pour favoriser une bonne hygiène de sommeil :

  • Allez au lit uniquement lorsque vous êtes somnolent, c’est-à-dire quand vous avez du mal à rester éveillé.
  •  Utilisez un réveil (alarme) pour quitter le lit à la même heure chaque matin.
  • Ne restez pas éveillé au lit trop longtemps! Si vous avez du mal à vous (r)endormir, osez quitter votre le lit et faites autre chose (activité passive) dans une autre pièce.
  • Essayez de faire régulièrement de l’exercice physique (marche, course, sport chez soi), sauf trop près de l’heure de mise au lit. Si vous avez des symptômes respiratoires, par ailleurs, évitez les efforts physiques.
  • Évitez également l’alcool, la caféine et la nicotine près de l’heure du coucher.

Au Québec, la campagne canadienne de santé publique Dormez là-dessus! partage également du contenu pratique en lien avec le sommeil en temps de pandémie sur son site Web et ses réseaux sociaux.

Enfin, réconfortez-vous en vous disant que de ces nuits troublées ressortira assurément une avancée des connaissances scientifiques sur le sommeil.

 

 

Perrine Ruby

 

Ce que révèlent les rêves pendant le confinement

Par Philippe RIVET - 25 avr. 2020
https://www.republicain-lorrain.fr

Une chercheuse du Centre de recherches en neurosciences de Lyon a lancé une enquête sur l’impact éventuel du confinement sur le sommeil et les rêves sur toute la France et plus particulièrement dans le Grand Est. "Premiers résultats" *.

Perrine Ruby est une des très rares spécialistes françaises qui travaille sur les questions du sommeil et du rêve, sur la compréhension des bases cérébrales du rêve mais aussi son organisation psychologique (pourquoi telle représentation plutôt qu’une autre, ses fonctions).

Elle est chercheuse au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. Depuis janvier 2011, ce centre rassemble l’expertise multidisciplinaire de 14 équipes (380 membres issus de laboratoires de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Lyon 1) qui permet de nouvelles synergies dans l’étude du cerveau et des pathologies associées.

Vingt minutes pour vingt questions

Dès le début du confinement, Perrine Ruby s’est mise au travail pour formaliser les questionnements des chercheurs sur les conséquences pressenties d’un confinement prolongé. « J’ai conçu une enquête visant à évaluer l’impact éventuel de la pandémie et du confinement sur nos habitudes de vie, de sommeil et de rêve », explique la chercheuse lyonnaise. L’objectif est d’avoir une idée de ce qu’il se passe en France en général et en particulier dans la région la plus touchée comme l’Est. Il serait également précieux d’avoir des réponses de personnes de plus de 60 ans et des personnes ayant été diagnostiquées positives au Covid-19. »

Perrine Ruby a lancé un questionnaire, avec une vingtaine d’items. Entre 15 et 20 minutes sont nécessaires pour répondre attentivement aux questions qui balaient un spectre assez large, des conditions de logement, au temps de sommeil, en passant par des questions liées au comportement. La pratique sportive, la consommation de psychotropes, de cannabis, d’alcool, de tabac, la vie sexuelle, le télétravail, le temps passé devant les écrans (ordinateur, télévision), les rêves négatifs ou positifs, tout ce qui touche à votre vie de confinés est passé à la moulinette par Perrine Ruby, afin de dresser un tableau aussi précis possible de l’impact de la pandémie et du confinement sur notre vie quotidienne.

On dort plus que d’habitude

L’enquête, lancée dès le 6 avril sur la région lyonnaise, a connu un succès immédiat avec « 1 100 réponses au bout de la semaine », se réjouit Perrine Ruby. Un premier dépouillement a permis de faire émerger plusieurs tendances : « 50 % des personnes dorment plus que d’habitude, mais moins bien et peinent à trouver le sommeil. Et ils sont plus nombreux à faire la sieste. »
Perrine Ruby relève « deux profils pour les rêves. 15 % affirment faire des rêves plus négatifs, 8 % plus positifs. L’effet de la pandémie et du confinement ne serait pas très important. Mais ces résultats demandent à être affinés, avec la prise en compte de réponses qui émaneront d’habitants de zones particulièrement touchées comme le Grand Est ».
Cette invitation à participer à l’enquête scientifique du Centre de recherches lyonnais « court jusqu’à la fin du confinement », précise Perrine Ruby. « Le 11 mai, pour l’instant. »

https://www.republicain-lorrain.fr/sante/2020/04/25/ce-que-revelent-les-reves-pendant-le-confinement

 

Note RR : * Des "premiers résultats" plutôt décevants, à mon avis...


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