LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ETATS/NATIONS

*

A propos de :

 

 

LA RÉPUBLIQUE DE CRIMÉE

Voir aussi : Ukraine, Russie (Fédération de)



Création 18 mars 2014


Capitale Simferopol

Premier ministre et chef de la République : Sergueï Aksionov
Population 1 963 008 hab. (2012)
Densité 75 hab./km2
Superficie 26 081 km2
Langue(s) officielle(s) Russe, ukrainien, tatar de Crimée
Fuseau horaire UTC+4:00



La République de Crimée est un sujet de la Fédération de Russie depuis le 18 mars 2014. Ses pourtours correspondent quasiment à la péninsule de Crimée à l'exception de Sébastopol qui dispose d'un statut de ville fédérale.

Le 11 mars 2014, dans le contexte de la crise ukrainienne, les territoires de la République autonome de Crimée et de la ville spéciale de Sébastopol font sécession de l'Ukraine pour former une République indépendante : un référendum est organisé dans la foulée pour décider du rattachement à la Russie, et la République de Crimée devient un sujet russe une semaine après s'être séparée de l'Ukraine.

L'Ukraine continue à revendiquer la péninsule de Crimée comme une partie de son territoire, souveraineté reconnue par les membres de l'OTAN et la plupart des pays limitrophes.

Carte de la Crimée (Source Wikipedia)

Géographie


La République de Crimée est située en Europe de l'Est, au bord de la mer Noire, dans le Sud de la Russie. Elle occupe la quasi-totalité de la Crimée, le reste de la péninsule étant constitué de la ville fédérale de Sébastopol. Elle est frontalière de l'Ukraine située au nord, au-delà de l'isthme de Perekop. La République de Crimée ne possède pas de continuité territoriale directe avec le reste de la Russie. Un pont au-dessus du détroit de Kertch est en projet.

Mesurant 26 081 km2, sa superficie est légèrement inférieure à celle du territoire ayant fait sécession de l'Ukraine puisque la municipalité de Sébastopol est séparée de l'ancien pays et possède le statut de ville fédérale ; elle occupe le même territoire que celui de la République autonome de Crimée.

 

Histoire


En marge de la révolution ukrainienne de 2014 se développe la crise de Crimée. Elle atteint son paroxysme le 11 mars lorsque la Rada proclame l'indépendance de la République autonome de Crimée, très vite rejointe par la municipalité de Sébastopol, par sécession de l'Ukraine. Ces deux entités administratives forment ainsi la République de Crimée qui couvre la totalité de la péninsule et dont la volonté exprimée par son gouvernement et par une très grande majorité de la population, essentiellement russophone, est le rattachement à la Russie. Cette déclaration d'indépendance est prononcée par la Rada de la République autonome de Crimée par 78 voix sur 81 puis adoptée par le conseil municipal de Sébastopol qui rejoint ainsi formellement la nouvelle République. Ses dirigeants s'appuient notamment sur le précédent du Kosovo pour justifier leur décision au regard du droit international public.

Le 11 mars 2014, le ministère russe des Affaires étrangères déclare reconnaitre la déclaration d'indépendance de la République de Crimée. Le nouvel État majoritairement non reconnu organise dans la foulée un référendum le 16 mars au cours duquel 96,77 % des votants s'expriment en faveur de l'option pro-russe6. Les électeurs devaient choisir entre un rattachement à la Russie selon des modalités encore à définir, notamment concernant le statut administratif de la Crimée au sein de la fédération, et un retour au sein de l'Ukraine dans une situation de status quo ante bellum, avec la restauration de la constitution et du statut de l'ancienne République de Crimée avec une autonomie accrue.

Le lendemain, prenant acte des résultats du référendum, les députés de la Rada renouvellent la déclaration d'indépendance, font une demande officielle à la Russie pour son rattachement à la fédération et prennent les premières mesures en conséquence comme la nationalisation des biens ukrainiens se trouvant en Crimée, le changement de monnaie officielle avec le rouble à la place de la hryvnia, le changement d'heure avec l'adoption du fuseau horaire de Moscou le 30 mars et l'intégration des militaires ukrainiens qui prêtent allégeance au nouvel État ou leur retour en Ukraine pour les autres. Le jour-même, le gouvernement russe publie un décret reconnaissait la République de Crimée comme un « État souverain ».

Le lendemain, la Russie et la Crimée signent un traité confirmant le rattachement officiel de la république à la Fédération de Russie ; Sébastopol est détachée de la nouvelle république et forme une ville fédérale. Le lendemain, la cour constitutionnelle russe reconnait à l'unanimité la conformité de ce traité à la constitution russe. Les deux chambres de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, la Douma et le Conseil de la Fédération, ratifient le traité, respectivement les 20 et 21 mars, entérinant l'entrée de la République de Crimée dans la Fédération de Russie selon le droit russe.

Entretemps, la Rada est devenue le Conseil d'État selon le droit russe.


Le 11 avril 2014, une nouvelle constitution confirmant l'appartenance à la Russie est adoptée. Le 14 avril 2014, Sergueï Aksionov est nommé chef de la République de Crimée par intérim par Vladimir Poutine.

Le 14 septembre 2014, des élections législatives sont organisées. Elles sont remportées par Russie unie, dont fait désormais partie Aksionov. Celui-ci est alors confirmé dans ses fonctions par le Conseil d'État le 9 octobre 2014.

Statut

La République de Crimée est, en vertu de l'accord signé le 18 mars 2014, un sujet de la Fédération de Russie, au statut de république. Ce statut est notamment reconnu par la Russie, la Biélorussie, l'Afghanistan, la Syrie et le Venezuela. De nombreux pays ne reconnaissent pas le rattachement à la Russie et considèrent que seule la République autonome de Crimée — représentée en Ukraine par un gouvernement en exil — est légitime.

À la suite du véto opposé le 15 mars 2014 par la Russie contre une proposition de résolution rédigée par les États-Unis au Conseil de sécurité des Nations unies, l'Assemblée générale des Nations unies adopte le 27 mars 2014 une résolution non-contraignante relative à l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues et déclare le référendum du 16 mars 2014 non valide.

Depuis son adhésion à la Russie et jusqu'au 1er janvier 2015, la Crimée entame une période de transition au cours de laquelle devront être réglées les questions liées à l'intégration de la République de Crimée et de Sébastopol dans les systèmes économiques, financiers et juridiques russes. Selon le quotidien Vedomosti, la Crimée pourrait en outre se voir accorder un statut de zone économique spéciale pour stimuler son développement social et économique. Du point de vue de la nationalité, tous les habitants de la République de Crimée auront la possibilité d'obtenir la citoyenneté russe, sauf s'ils la refusent et déclarent vouloir en conserver une autre.

Le 12 avril 2014, la nouvelle constitution de la République de Crimée entre en vigueur à la suite d'un vote du Parlement criméen. Celle-ci prévoit notamment que la République de Crimée constitue désormais une partie intégrante de la Fédération de Russie et donne le statut de langues officielles au russe, à l'ukrainien et au tatar de Crimée.

 

Le futur pont du détroit de Kertch

 

La Chine aide la Russie à débloquer la Crimée

 

par roman_garev

Agoravox - 21/10/15 - Tandis que la Russie est en train de construire le pont du détroit de Kertch pour assurer la communication terrestre (routière et ferroviaire) entre la Crimée et la Russie continentale, la Chine débloque les systèmes financier et énergétique de la péninsule, et tout ceci sans mot dire !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_du_d%C3%A9troit_de_Kertch

La présentation vidéo du futur pont du détroit de Kertch :

http://www.youtube.com/watch?v=s3q3LvvpnGQ

Cartes de paiement

Bien que l’économie de la République de Crimée soit parfaitement intégrée dans celle de la Russie, les habitants de la péninsule et surtout les touristes qui y arrivent ont des problèmes : dès fin décembre 2014 leurs cartes Visa et MasterCard ne sont pas valables sur ce territoire, grâce aux sanctions des États-Unis contre la Crimée.

http://www.bbc.com/russian/international/2014/12/141226_visa_mastercard_crimea

Le système national des cartes de paiement (NSPK) qui vient d’être adopté en Russie, ne peut pas résoudre ce problème, car n’importe quelle banque russe connectée à Visa ou à MasterCard, une fois qu’elle effectuerait une seule opération de paiement en Crimée, même moyennant NSPK, en serait instantanément déconnectée.

http://d-russia.ru/nspk-krymu-poka-ne-pomozhet.html

Mais voici une nouvelle toute chaude, de ce 20 octobre 2015 : le système chinois de cartes bancaires China UnionPay (CUP), accepté en Russie depuis septembre 2013 (et en France depuis 2006), se met à fonctionner sur la péninsule !

http://www.politnavigator.net/kitajj-prorval-zapadnuyu-blokadu-kryma.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/China_UnionPay

http://ru.wikipedia.org/wiki/China_UnionPay

Vers le début 2015 ce système CUP qui a émis dans le monde entier 4 milliards de cartes bancaires, est parvenu au premier rang mondial en volume brut de transactions, ayant dépassé le Visa. Donc désormais pour les Criméens il prend la place de Visa et de MasterCard bannis de la péninsule.

Alimentation en énergie

Le projet d’indépendance énergétique de la Crimée comprend, entre autre, le mouillage sous le détroit de Kertch. Mais la Russie ne produit pas de câble sous-marin à 220 kV qui est nécessaire pour ce pont énergétique, et elle ne peut acheter non plus ce câble en Europe ou en États-Unis à cause des sanctions imposées.

En mars 2015 la Russie a trouvé le fournisseur du câble en Chine : ce fut Jiangsu Hengtong HV Power System (HTGD). Le contrat de 5 milliards roubles a été conclu.

http://www.kommersant.ru/doc/2718391

Le 11 octobre le navire-dérouleur chinois JIAN JI 3001 est entré à un des ports de Kertch. La société propriétaire du navire est Shanghai Foundation Engineering Group Co., Ltd, spécialiste en construction des ponts, des tunnels et des voies ferrées. De fait c’est une subdivision de la Shanghai Urban Construction Corporation (SCG) qui a érigé presque tous les bâtiments de la ville Shanghai, l’une des plus grandes mégapoles du monde.

Le navire a pris soin d’atteindre le port de Kertch en cachette, pour ne pas produire d’esclandre, ayant légèrement changé (par mégarde, bien sûr) son numéro de bord, de sorte qu’il a été pris pour un bateau de pêche. De plus, son système d’identification automatique (SIA) s’est avéré débranché (suite à un endommagement, sans doute). Quoi qu’il en soit, en dehors du personnel à bord il a amené 60 spécialistes en déroulage et mouillage, tout aussi chinois, qui ont déjà reçu (par pure coïncidence) l’autorisation de la part du Service fédéral russe de migration de travailler en Russie. Le câble, lui, est arrivé par le chemin de fer.

Moyennant ce câble sous-marin, vers décembre 2015 la Crimée recevrait de la part de la Russie continentale de 300 à 400 MW, vers l’été 2016 - environ 850 MW, ce qui égalerait l’énergie provenant actuellement de l’Ukraine (qui n’en finit pas de menacer d’effectuer le blocus énergétique de la Crimée).

http://antifashist.com/item/kitajcy-rvut-energeticheskuyu-blokadu-kryma-ukraina-protestuet.html

 

RETOUR A PEUPLES-UNIS