LES EXOPLANÈTES

Au moins 100 milliards d'exoplanètes potentielles rien que dans notre galaxie !

3544 exoplanètes confirmées à ce jour (potentiellement habitables ou non)

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Une exoplanète est une planète située en dehors [exo] du système solaire

 

L'existence de planètes situées en dehors du Système solaire est évoquée dès le XVIe siècle, mais ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que les exoplanètes deviennent l'objet de recherches scientifiques. Beaucoup d'astronomes supposent qu'elles peuvent exister, mais aucun moyen technique d'observation ne permet de prouver leur existence. La distance, mais aussi le manque de luminosité de ces objets célestes si petits par rapport aux étoiles autour desquelles ils orbitent, rendaient leur détection impossible.
Ce n'est que dans les années 1990 que les premières exoplanètes sont détectées, de manière indirecte, puis, depuis 2008, de manière directe. La plupart des exoplanètes découvertes à ce jour orbitent autour d'étoiles situées à moins de 400 années-lumière du Système solaire. Au 23 janvier 2016, 1 935 exoplanètes ont été confirmées dans 1 109 systèmes planétaires, dont 1 212 dans 482 systèmes planétaires multiples. Plusieurs milliers d'exoplanètes supplémentaires découvertes au moyen de télescopes terrestres ou d'observatoires spatiaux, dont Kepler, sont en attente de confirmation. En extrapolant à partir des découvertes déjà effectuées, il existerait au moins 100 milliards de planètes rien que dans notre galaxie.

Kepler (télescope spatial)

Kepler est un télescope spatial développé par l'agence spatiale américaine, la NASA, pour détecter des exoplanètes et lancé en 2009. Le satellite, qui pèse un peu plus d'une tonne, utilise la méthode des transits en observant les étoiles à l'aide de son télescope de 0,98 mètre de diamètre. Celui-ci est équipé d'un détecteur de 95 millions de pixels qui lui permet de mesurer la luminosité d'une étoile avec une précision photométrique de 20 ppm pour une étoile de magnitude apparente de 12. Kepler a pour objectif de détecter des planètes de type terrestre en observant en permanence la luminosité de 145 000 étoiles situées dans une région fixe de la Voie lactée de 115 degrés carrés. En juillet 2013, Kepler avait détecté 134 planètes confirmées par d'autres observations gravitant autour de 76 étoiles ainsi que plusieurs milliers non confirmées. Kepler est la dixième mission du programme Discovery de la NASA consacrée aux missions scientifiques de faible coût.

Les méthodes de détection utilisées sont principalement la méthode des vitesses radiales qui déduit la présence d'une planète à travers l'incidence de son attraction gravitationnelle sur la vitesse radiale de son étoile et la méthode du transit qui identifie une planète lorsque celle-ci passe devant son étoile en mesurant l'affaiblissement de l'intensité lumineuse de l'astre. Un biais découlant de ces méthodes a abouti à la détection d'une majorité de planètes aux caractéristiques très différentes de celles présentes dans le Système solaire, en particulier de planètes gazeuses très proches de leur étoile hôte. Ces nouveaux types de planète ont néanmoins entrainé une remise en cause radicale des modèles de formation des systèmes planétaires qui avaient été élaborés en se basant sur le seul Système solaire. Depuis que les méthodes de détection se sont améliorées, les études visent également à mettre en évidence des planètes aux caractéristiques proches de celles de la Terre orbitant dans la zone habitable de leur étoile.

Historique

La question « Sommes-nous seuls dans l'Univers ? » est ancienne (ainsi, Fontenelle y a consacré ses Entretiens sur la pluralité des mondes). Elle entraîne la question de savoir s'il existe ou non d'autres planètes sur lesquelles pourraient se développer d'autres formes de vie. Au XVIe siècle, Giordano Bruno, partisan de la théorie de Nicolas Copernic selon laquelle la Terre et les autres planètes seraient en orbite autour du Soleil, a mis en avant une théorie selon laquelle les étoiles sont telles le Soleil et ainsi accompagnées de planètes. Au XVIIIe siècle, Isaac Newton fait de même dans le General Scholium (en), la conclusion de ses Principia : « Et si les étoiles fixes sont les centres de systèmes semblables, ils seront alors tous construits selon le même concept et sujets à la domination de l'Un. » (« And if the fixed stars are the centers of similar systems, they will all be constructed according to a similar design and subject to the dominion of One. »).

Christiaan Huygens est le premier astronome à envisager l'utilisation des instruments d'observation afin de détecter de telles planètes. À la fin du xxe siècle, grâce aux progrès technologiques des télescopes, tels que les détecteurs à couplage de charge (CCD), le traitement d'image, ainsi que le télescope spatial Hubble, qui permettent des mesures plus précises du mouvement des étoiles, beaucoup d'astronomes espéraient détecter des planètes extrasolaires. Dans les années 1980 et au début des années 1990, quelques annonces sont faites mais démenties après vérification. Il faut attendre l'année 1995 pour que la découverte de la première exoplanète soit confirmée.

 

 

Habitabilité d'une planète

 

Déterminer l'habitabilité d'une planète correspond en partie à extrapoler les conditions terrestres, car c'est la seule planète sur laquelle l'existence de la vie est connue.
L'habitabilité d'une planète est la mesure de la capacité d'un corps astronomique à développer et accueillir la vie. Cette notion peut donc être notamment utilisée à la fois pour les planètes et leurs satellites naturels.

D'après les connaissances acquises par l'étude de la biologie terrestre, les éléments nécessaires au maintien de la vie sont une source d'énergie couplée à de la matière mobilisable, sachant que différents modèles sont proposés à l'appui de l'origine de la vie. Cependant, la notion d'habitabilité comme «possibilité d'accueillir la vie» est intrinsèquement limitée par la comparaison aux conditions biologiques terrestres, ce qui implique que plusieurs autres critères d'ordre géophysique, géochimique et astrophysique soient respectés. Dans la mesure où l'existence d'une vie extraterrestre est inconnue, l'habitabilité d'une planète est en grande partie une extrapolation des conditions terrestres et des caractéristiques générales qui apparaissent favorables au développement de la vie au sein du Système solaire. L'eau liquide est notamment considérée comme un élément indispensable à un écosystème viable. La recherche dans ce domaine relève donc à la fois de la planétologie et de l'astrobiologie.

L'idée que des planètes autres que la Terre puissent accueillir la vie est ancienne. Au cours de l'histoire, le débat a été autant philosophique que scientifique. La fin du XXe siècle a été le théâtre de deux découvertes majeures.

• Tout d'abord, l'observation et l'exploration par des sondes de planètes et satellites du Système solaire ont fourni des informations essentielles qui ont permis de définir des critères d'habitabilité et des comparaisons géophysiques entre la Terre et les autres corps célestes.

• D'autre part, la découverte de planètes extrasolaires, qui a débuté en 1995 et s'est accélérée depuis, a été le second tournant important. Elle a confirmé que le Soleil n'est pas la seule étoile à abriter des planètes et a élargi le champ des recherches sur l'habitabilité au-delà du Système solaire.

 


DIX EXOPLANÈTES POTENTIELLEMENT HABITABLES

 

These are artistic representations of the top planets around other stars (exoplanets) with any potential to support liquid surface water. All of them are larger than Earth and we are not certain about their composition and habitability yet. We only know that they seem to have the right size and orbit to support surface liquid water. They are ranked here from closest to farthest from Earth. This selection of objects of interest is subject to change as new interpretations or astronomical observations are made. Earth, Mars, Jupiter, and Neptune are shown for scale on the right.

 

 

 

PROXIMA B

Proxima b, une planète habitable découverte près de notre système solaire

Alain BOMMENEL, Jean-Michel CORNU

AFP 24/8/16 et Direct Matin 2/12/16 - Une planète en orbite autour de l'étoile la plus proche du système solaire, Proxima du Centaure, et potentiellement habitable, a été découverte par des scientifiques.

Baptisée Proxima b, cette planète vraisemblablement rocheuse, dotée d'une masse proche de celle de la Terre, est située dans une zone dite «habitable» ou «tempérée», permettant en théorie la présence d'eau liquide à la surface, une condition nécessaire à la vie, selon les chercheurs.

Proxima b, première exoplanète à recevoir la visite d'une sonde ?

En raison de sa proximité, «Proxima b pourrait être la première exoplanète à recevoir la visite d'une sonde si l'homme parvient un jour à développer les technologies nécessaires», selon l'un des auteurs de l'étude, Julien Morin, du Laboratoire Univers et Particules CNRS/Université de Montpellier.

Depuis 1995, des milliers d'exoplanètes (des planètes situées en dehors de notre système solaire) ont été découvertes, quelques dizaines paraissant potentiellement habitables. Mais elles se trouvent très loin.

La petite dernière, en revanche, est quasiment sous notre nez, à l'échelle de l'Univers. Elle tourne autour de Proxima du Centaure, une naine rouge bien connue des astronomes et des amateurs de science-fiction, qui se trouve à seulement 4,2 années-lumière du Soleil. Une année-lumière correspond à 9.461 milliards de kilomètres. Proxima du Centaure est trop faiblement lumineuse pour être visible à l'oeil nu.

Une équipe internationale d'astronomes, coordonnée par Guillem Anglada-Escudé de l'Université Queen Mary de Londres, a découvert Proxima b grâce à une campagne de recherches menée sur deux ans, qui s'est intensifiée au premier semestre.

Elle a mobilisé notamment le spectrographe HARPS installé sur un télescope de l'ESO (Observatoire européen austral) au Chili. Les chercheurs se sont également appuyés sur une série de mesures réalisées entre 2000 et 2014 sur des télescopes de l'ESO.

Les astronomes ont mis en évidence Proxima b en parvenant à détecter la très faible oscillation de l'étoile résultant de l'attraction gravitationnelle générée par la petite planète en orbite. A intervalles réguliers, Proxima du Centaure se rapproche de nous puis elle s'éloigne, à une vitesse proche de 5 km/heure, comme le pas d'un humain.

Un fort rayonnement

Les chercheurs ont pris le soin de vérifier que ce phénomène ne pouvait pas être lié à l'activité magnétique de l'étoile. «Le signal est périodique, il se répète», a indiqué M. Anglada-Escudé lors d'un point de presse. «Statistiquement, il n'y a pas de doute», a-t-il dit. «Nous avons trouvé une planète autour de Proxima du Centaure».

Proxima b met 11,2 jours pour faire le tour de l'astre. Elle n'est distante que d'environ 7 millions de kilomètres de son étoile (soit 5% de la distance Terre-Soleil) mais celle-ci est 700 fois moins lumineuse que le Soleil.

Cela permet à Proxima b «de se trouver dans la zone habitable qui entoure son étoile, la température régnant à la surface permettant d'envisager la présence d'eau liquide» en surface, souligne l'ESO.

Une masse supérieure à celle de la Terre

Les scientifiques estiment que la masse de la planète Proxima b est au moins 1,3 fois celle de la Terre. «Il s'agit très probablement d'une planète rocheuse et non d'une planète gazeuse», note Pedro Amado, de l'Institut d'astrophysique d'Andalousie.

Pour autant, Proxima b est sans doute assez différente de la Terre. «Elle se trouve clairement dans un environnement assez exotique comparé à celui de notre planète», pointe Julien Morin.

«La nouvelle planète orbitant très près de son étoile, nous pensons que les forces de marées tendent à synchroniser la rotation de la planète sur elle-même avec sa révolution autour de son étoile», indique-t-il. «Elle montre sans doute toujours la même face à son étoile comme la Lune nous montre toujours la même face».

Une forme de vie abritée sur Proxima b ?

La question de savoir si la planète possède encore une atmosphère est cruciale pour déterminer ses chances d'abriter une forme de vie. Avec une atmosphère, «il est plausible que les températures soient de l'ordre de - 30 degrés Celsius sur le côté dans l'ombre et de + 30 degrés sur le côté exposé à la lumière», déclare M. Anglada-Escudé.

Mais il y a une sacrée ombre au tableau : en raison de sa proximité avec son étoile qui est assez active, Proxima b subit beaucoup plus de rayons X et de rayons ultraviolets extrêmes que la Terre n'en reçoit du Soleil (environ 100 fois plus, selon les chercheurs). Et sur Terre, l'atmosphère et la présence d'un champ magnétique nous protègent des rayonnements et des particules solaires.

 

 

Il y aurait de l’eau sur l’exoplanète la plus proche qui ressemble à la Terre !

 

Sputnik - 26/10/16 - Situées hors de notre système solaire, des exoplanètes tournent en orbites autour d’étoiles bien plus froides et plus rouges que le Soleil. L’humanité aspire à percer le mystère de ces mondes lointains et fascinants. Les exoplanètes sont-elles vraiment «habitables» ? Les planétologues travaillant en Suisse affirment que Proxima B, exoplanète la plus proche de nous, doit ressembler à la Terre d'après ses caractéristiques et sa taille, tout en possédant d'importantes réserves d'eau, ce qui augmente les chances d'une vie sur celle-ci, lit-on dans la revue Astronomy & Astrophysics.

Proxima b, l’exoplanète la plus proche de la Terre entièrement recouverte d’eau « Nos simulations numériques reproduisent avec une très grande précision les caractéristiques des planètes ressemblant à Proxima B et d'autres planètes découvertes ces dernières années. Nos calculs montrent que ces planètes qui tournent à faible distance autour d'étoiles de type "naine rouge" ne sont généralement pas grandes, leur rayon allant de 0,5 à 1,5 fois celui de la Terre. Elles seraient d'à peu près la même taille que la Terre.

A l'avenir, les observations montreront si nous avons raison ou non », raconte Yann Alibert, un astrophysicien théoricien français, professeur assistant à l'Institut de physique de l'Université de Berne, en Suisse. M. Alibert et son collègue suisse William Benz en sont venus à cette conclusion, en étudiant les caractéristiques potentielles de deux petites planètes découvertes récemment. Il s'agit en l'occurrence de Trappist-1 et de Proxima B.

Habitable, Proxima B ? Un scientifique a des doutes… Ces deux planètes tournant autour d'étoiles «naines rouges» et possédant hypothétiquement la masse et les caractéristiques terrestres ont poussé les astrophysiciens à l'idée que les planètes de ce genre constituent la majorité de la «population» de la Voie lactée et qu'elles pourraient devenir les premières où l'humanité pourrait trouver une vie extraterrestre à l'avenir. Quoi qu'il en soit, ces deux dernières années, le télescope spatial américain Kepler n'a pas découvert de planètes de plus importantes dimensions autour de naines rouges.

Sur la base de leur simulation récente, Yann Alibert et William Benz émettent l'hypothèse que Trappist-1 et Proxima B, qui ne sont éloignées de nous que de 40 années-lumière, seraient des planètes jumelles de la Terre. Les planétologues estiment que ces petites planètes, tournant autour de naines rouges, pourraient être habitables et seraient les candidates les plus probables au rôle d'autre Terre. Aussi, insistent-ils sur la poursuite de l'observation sur ces corps célestes. Les exoplanètes sont des planètes hors du système solaire. Une exoplanète, ou planète extrasolaire, est une planète en orbite autour d'une autre étoile que le Soleil.

En savoir plus :

https://fr.sputniknews.com/sci_tech/201610261028388662-exoplanetes-terre-astrophysiciens-vie-eau/

 

 

 

PROXIMA B : L’EXOPLANÈTE HABITABLE LA PLUS PROCHE DE LA TERRE

 

http://www.cite-espace.com

Publié le 26 août 2016

 

Proxima b tourne autour de la naine rouge Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de la Terre à 4,25 années-lumière. Cette exoplanète n’est ni trop loin ni trop près de son soleil, donc l’eau liquide peut exister à sa surface.

Le 24 août, un groupe international d’astronomes nommé Pale Red Dot a annoncé avoir détecté la présence d’une exoplanète autour de la naine rouge Proxima Centauri. Cette étoile est la plus proche de la Terre et elle est située à 4,25 années-lumière. Son exoplanète a été cataloguée Proxima b et elle orbite dans ce qu’on appelle la zone habitable


PROXIMA B EN ZONE HABITABLE



Les exoplanètes sont des mondes qui tournent autour d’autres soleils que le nôtre. On en dénombre aujourd’hui près de 3500 dont une vingtaine sont situés en zone habitable, c’est-à-dire la distance de leur étoile où l’eau liquide peut exister à leur surface (plus près il fait trop chaud, et plus loin il fait trop froid). Il s’agit bien évidemment d’une évaluation théorique car d’autres facteurs entrent en jeu (présence ou non d’une atmosphère, activité de l’étoile, etc.).
Tout indique que Proxima b est située en zone habitable de son étoile bien qu’elle en soit très proche à seulement 7 millions de kilomètres de distance, soit une vingtaine de fois plus près que la Terre ne l’est du Soleil ! Conséquence, les années sont très courtes sur Proxima b puisqu’elles ne durent que 11,2 jours terrestres. Sa masse est estimée comparable à celle de la Terre, environ 1,3 fois (fourchette basse).

La découverte de ce qui est l’exoplanète la plus proche de la Terre est l’œuvre d’un groupe international d’astronomes appelé Pale Red Dot (un hommage au livre Pale Blue Dot de l’astronome américain Carl Sagan). Au sein de ce groupe, une équipe dirigée par Guillem Anglada-Escudé de la Queen Mary University of London a effectué plusieurs observations, notamment avec le télescope de 3,6 m de l’European Southern Observatory (ESO) à La Silla au Chili. C’est ainsi que Proxima b a été trouvée grâce à la méthode de la vitesse radiale : on ne voit pas la planète, mais le fait qu’elle perturbe son étoile en tournant autour d’elle.


Le ciel austral avec en avant-plan l’observatoire ESO de La Silla qui a permis la découverte de Proxima b.
La carte incrustée montre les constellations, la position d’Alpha Centauri et celle de Proxima, l’étoile de Proxima b.
Crédit : Y. Beletsky (LCO)/ESO/ESA/NASA/M. Zamani


Même si elle en est très proche, Proxima b évolue dans la zone habitable de son étoile car il s’agit d’une naine rouge 7 fois plus petite que notre Soleil. On comprend en effet aisément que si l’étoile est plus petite et dégage moins d’énergie, il faut en être plus près pour recevoir de quoi maintenir à la surface des températures compatibles avec la présence d’eau liquide. Toutefois, cela ne suffit pas : il faut qu’une atmosphère existe et que la pression soit suffisante. Le cas de l’habitabilité de cette exoplanète se complique d’un autre facteur : proche de son étoile, elle est probablement l’objet d’un verrouillage gravitationnel, ce qui signifie qu’elle présente toujours la même face vers son astre du jour (à l’image de la Lune qui offre la même face à la Terre). On imagine alors Proxima b à moitié surchauffée et à moitié très froide avec éventuellement une zone intermédiaire où, là, l’eau liquide serait possible. Reste une autre difficulté : une étoile de type naine rouge, bien que petite, connaît une forte activité. À 7 millions de km, Proxima b reçoit beaucoup plus de rayonnements dangereux (notamment ultraviolets et X) que la Terre.


Image d’artiste de Proxima b. De tels mondes sont encore trop loin pour en obtenir de telles vues.
Afin de communiquer autour de la découverte d’une exoplanète (qui résulte de l’analyse de mesures complexes),
les institutions demandent à des graphistes une illustration.
Crédit : ESO/M. Kornmesser


EXPLORER PROXIMA B AVEC UNE SONDE ?


On le constate, l’habitabilité de Proxima b est une éventualité et non une certitude. C’est tout de même l’exoplanète en zone habitable de son étoile la plus proche de la Terre, et de loin. Étant donné qu’elle ne passe pas devant son étoile vue depuis la Terre, il est pour le moment impossible de déterminer si elle possède une atmosphère. De futurs observatoires en projet ou construction (comme l’E-ELT européen de 39 m de diamètre au Chili ou le futur télescope spatial JWST de la NASA) pourront peut-être permettre d’en savoir plus.
Mais à «seulement» 4,25 années-lumière de nous, Proxima b ne constituerait-elle pas une destination de choix pour une sonde ? Hélas, avec les moyens actuels, le voyage de l’explorateur robotique se chiffrerait en dizaines de milliers d’années…
Décidé à vaincre cet écueil, le milliardaire russe Youri Milner, via sa fondation Breakthrough Initiatives, va consacrer 100 millions de dollars au projet Starshot qui bénéficie de cautions scientifiques prestigieuses dont celle du physicien britannique Stephen Hawking. L’idée consiste à envoyer vers le système triple d’Alpha Centauri une micro-sonde attachée à une voile solaire accélérée grâce au tir de puissants émetteurs lasers au sol. Atteignant une vitesse équivalente à 20 % de celle de la lumière, l’engin arriverait à destination au bout d’une vingtaine d’années et signerait alors la première exploration d’un autre système stellaire. Les images et données recueillies par cette sonde seraient transmises vers la Terre (signal radio ou émission laser) et mettraient 4,25 années à nous parvenir. Ci-dessous, la vidéo officielle de présentation.

Starshot avait logiquement choisi le système stellaire le plus proche, à savoir Alpha Centauri (dont Proxima fait partie), mais avant que l’annonce officielle de Proxima b ne soit faite. Nul doute que cette actualité peut servir à démontrer la pertinence de cette initiative. Pour autant, ce n’est pas tout de suite que la micro-sonde de Starshot s’envolera vers Proxima b. Les 100 millions de dollars sont en effet largement insuffisants pour concevoir et construire la sonde (qui demande des efforts considérables de miniaturisation) ou l’armada de lasers à haute puissance qui couvrira une surface de 1 kilomètre carré et qui aura besoin d’autant d’électricité qu’un pic de consommation d’un pays comme la France. La fondation de Youri Milner précise d’ailleurs qu’il ne s’agit pas de réaliser la mission, mais bien de favoriser la mise au point des technologies nécessaires. Un rêve peut-être encore lointain, mais que certains pensent à portée de main.

 

 

De l'eau plus ancienne que le Soleil !

 

ICI.Radio-Canada.ca


PUBLIÉ LE JEUDI 25 SEPTEMBRE 2014


Impression artistique de la présence d'eau dans l'Univers. Photo : Bill Saxton, NSF/AUI/NRAO


Jusqu'à la moitié de l'eau présente sur la Terre est probablement plus ancienne que le système solaire, indique une étude américano-britannique.

Cette réalité augmente la probabilité que la vie puisse exister sur des exoplanètes de notre galaxie, la Voie lactée, estiment les chercheurs des universités d'Exeter au Royaume-Uni et du Michigan, aux États-Unis qui ont réalisé les travaux.

Ces nouvelles données devraient alimenter le débat sur le fait de savoir si les molécules de glace d'eau dans les comètes et nos océans se sont formées dans le disque de gaz et de poussière autour de notre jeune Soleil il y a 4,6 milliards d'années, ou si elles proviennent d'un nuage interstellaire plus ancien.

Utilisant un modèle informatique sophistiqué permettant de simuler les signatures chimiques entre les molécules d'eau formées dans le système solaire et celles qui lui ont préexisté, ces chercheurs ont trouvé que de 30 % à 50 % de l'eau que nous consommons aujourd'hui est plus ancienne que le Soleil d'environ un million d'années.

Étant donné que l'eau est un élément clé pour le développement de la vie sur la Terre, les résultats de cette étude laissent à penser que la vie existe ailleurs dans notre galaxie, soulignent ces chercheurs.

Il s'agit d'un pas important dans notre quête pour savoir si la vie existe sur d'autres planètes.

Pr Tim Harries, Université d'Exeter


Le Pr Harries explique que certains pensaient jusqu'à aujourd'hui que la formation de l'eau sur la Terre résultait de conditions uniques qui existaient au début du système solaire et seraient rarement réunies ailleurs.

Selon lui, le fait de déterminer la partie ancienne de la provenance de l'eau sur la Terre montre que le processus de formation de notre système solaire n'a pas été unique et que, de ce fait, des exoplanètes peuvent se former dans des environnements où l'eau est déjà abondante.

Cela accroît, toujours selon le chercheur, la possibilité que certaines planètes en dehors de notre système solaire (exoplanètes, NDLR) aient des conditions propices et des ressources en eau permettant l'existence de la vie et son évolution.

Ces résultats impliquent qu'une partie de l'eau du système solaire provient de l'environnement dans lequel le soleil est né et qui lui préexistait. Si la formation de notre système solaire est typique de celle d'une étoile, cela veut dire que l'eau est un ingrédient courant dans la création de tous les systèmes planétaires.

Ilsedore Cleeves, Université du Michigan


L'astronome Ted Bergin, également de l'Université du Michigan, soutient que la formation de l'eau à partir des atomes d'hydrogène et d'oxygène est un élément omniprésent des toutes premières étapes de la naissance d'une étoile.

Il explique que cette eau (sous forme de glace) que nous observons dans nos recherches astronomiques se forme seulement à dix degrés au-dessus du zéro absolu avant la naissance de l'étoile, et est présente à la création de tous les systèmes stellaires.

Mercredi, des astronomes ont annoncé avoir détecté pour la première fois la présence de vapeur d'eau dans l'atmosphère d'une exoplanète lointaine de la taille de Neptune, soit quatre fois celle de la Terre.

Le détail de cette étude est publié dans la revue américaine Science.

 

 

 

La découverte par la NASA de nouvelles exoplanètes en orbite de l'étoile naine Trappist-1

(dans la constellation du Verseau)

 


Par Robin Seemangal *

RT- 25/2/17 - Ayant découvert sept nouvelles planètes, les astronomes ont pour but d’utiliser leurs plus puissants télescopes pour voir si elles abritent une atmosphère propice à la vie, indique Robin Seemangal, spécialiste du sujet au New York Observer.

Robin Seemangal est un journaliste spécialisé dans la recherche spatiale qui écrit pour Observer, Popular Science et Wired Magazine.

Des scientifiques de la NASA et de l’Observatoire européen austral ont fait une percée majeure dans la recherche de planètes de type terrestre. Ils ont détecté sept planètes de taille équivalentes à la Terre qui pourraient potentiellement posséder des conditions favorables à la vie. Ces exoplanètes sont en orbite d'une étoile naine ultra-froide, Trappist-1, qui se situe à peu près à 40 années-lumière (soit plusieurs milliards de milliards de kilomètres) de la Terre, dans la constellation du Verseau – relativement proche de nous.

En annonçant cette découverte, un responsable de la NASA a déclaré que cela laissait entendre que trouver une seconde Terre n'était plus impossible, mais simplement «une question de temps».

«En 2018, lorsque la NASA lancera son télescope spatial James Webb, nous serons en mesure de pointer ce télescope sur ces mondes potentiellement habitables»

Robin Seemangal est d’accord pour dire que «ce n'est que le début».

«Il existe des milliards de galaxies. Chaque galaxie contient des milliards d’étoiles. Nous sommes actuellement en train de découvrir ces mondes habitables, cela a seulement commencé depuis une trentaine d'années. Depuis un certain temps, on en trouve plus fréquemment. En 2018, lorsque la NASA lancera son télescope spatial James Webb, nous serons en mesure de pointer ce télescope sur ces mondes potentiellement habitables et savoir s'il y a la vapeur d’eau dans leur atmosphère ou des sous-produits de la vie, et surtout de l’eau. Ce qui est important dans cette découverte, c'est que maintenant nous avons l'objectif de pointer sur elles nos plus puissants télescopes pour détecter dans l'avenir ces substances chimiques et l’atmosphère capable d'abriter une vie biologique», a-t-il dit à RT.

Même si ces planètes sont à 40 années-lumière de nous, il est «définitivement possible» de détecter la vie à une distance aussi lointaine, selon Robin Seemangal.

Peut-être dans l'avenir nous pourrons envoyer des robots au lieu d'êtres humains
«Il nous faut seulement des télescopes plus puissants. Ces téléscopes seront bientôt disponibles. Dans quelques années, nous allons certainement avoir des télescopes infrarouges plus sensibles. L'infrarouge, c'est ce qui a été utilisé pour détecter le soleil et les planètes qui l'entourent», a-t-il ajouté.

Cependant, se rendre sur ces planètes, c’est une autre histoire, a expliqué le journaliste de l’espace.

«Voyager à la vitesse de la lumière vous prendra tout de même 40 ans. C'est à des milliards de kilomètres de nous. Je ne peux pas dire combien de temps cela prendra à l'humanité pour accomplir une telle prouesse, mais peut-être dans l'avenir nous pourrons envoyer des robots au lieu d'êtres humains», a-t-il conclu.

 

* Robin Seemangal est un journaliste spécialisé dans la recherche spatiale qui écrit pour Observer, Popular Science et Wired Magazine.

 

 

Sept planètes de la taille de la Terre autour d'une petite étoile : Trappist 1


RT avec AFP - 22/2/17 - RT France a retransmis en direct la conférence de presse exceptionnelle de l’agence spatiale américaine qui a présenté, depuis Washington, de nouvelles «découvertes» réalisées hors du système solaire et en lien avec des exo-planètes.

Des astronomes ont découvert autour d'une étoile naine, située hors du système solaire, un fascinant système de sept planètes de la taille de la Terre, dont trois pourraient abriter des océans d'eau liquide et donc potentiellement de la vie, révèle une étude publiée le 22 février dans Nature.

«A présent, nous avons la bonne cible» pour rechercher la présence de vie éventuelle sur des exoplanètes, a déclaré Amaury Triaud, coauteur de l'étude. Les sept planètes, qui ont des températures proches de celles de la Terre, tournent autour d'une toute petite étoile ultra-froide TRAPPIST-1, située dans notre galaxie, à «seulement» à 40 années-lumière de nous.

«Vingt ans après les premières exoplanètes, il s'agit sans nul doute d'une des plus grandes découvertes dans le domaine des planètes extrasolaires», estime Didier Queloz, de l'Université de Genève, coauteur de l'étude. «La recherche du vivant sur une autre planète est aujourd'hui à portée de main», ajoute-t-il.

L'équipe internationale, dirigée par l'astronome belge Michaël Gillon de l'Université de Liège, avait déjà découvert fin 2015 trois de ces planètes à partir du petit télescope TRAPPIST de l'ESO (Observatoire européen austral) basé au Chili.

Mais grâce notamment au télescope spatial Spitzer de la NASA, les scientifiques ont pu progresser à grands pas dans leurs observations et ont recensé finalement sept planètes de la taille de la Terre.

«C'est la première fois que l'on détecte autant de planètes de taille terrestre dont trois potentiellement "habitables", pour lesquelles une étude poussée est possible avec la technologie actuelle, y compris la détermination de la composition atmosphérique et la recherche de traces chimiques de vie», déclare à l'AFP Michaël Gillon, principal auteur de l'étude.

Ce système planétaire a été détecté grâce à la méthode des transits. Elle permet de répérer la présence d'une planète lorsque celle-ci passe devant le disque de son étoile, car cela provoque une légère baisse de la luminosité appelée transit.

«Le Graal» pour les astronomes

«Ce qui est surprenant c'est que les sept planètes ont une grande régularité en taille», déclare à l'AFP Franck Selsis, chercheur CNRS à l'Université de Bordeaux, et coauteur de l'étude. Leur rayon est plus ou moins 15% celui de la Terre.

Elles ont des insolations et donc des températures moyennes proches de celles de la Terre.

Six de ces planètes tournent autour de la naine rouge en 1,5 à 12 jours. Elles sont beaucoup plus proches de leur étoile que la Terre du Soleil. Du fait des forces de marée, elles présentent toujours la même face à leur étoile.

Trois des planètes (TRAPPIST-1 e, f et g) se trouvent dans la zone "habitable" du système, c'est-à-dire susceptible d'abriter de l'eau liquide sur la majeure partie de la surface. «C'est le Graal pour les astronomes», souligne l'ESO.

«L'eau liquide est un pré-requis à l'existence de la vie» même si cela n'est pas une condition suffisante car il faut aussi «la présence des bonnes molécules», rappelle Franck Selsis.

«Coup de chance», les planètes sont «en résonance» entre elles, ce qui permet de mesurer leur masse, indique à l'AFP Didier Queloz.

Les premières indications de la masse pour six d'entre elles suggèrent la nature tellurique de ces planètes, c'est-à-dire qu'elles sont solides et composées en partie de roches.

En outre, «grâce au contraste de taille favorable entre les planètes et leur petite étoile, nous allons pouvoir mesurer leur atmosphère», se réjouit Didier Queloz. «C'est absolument unique».

L'étude de cette suite de planètes va s'intensifier avec le télescope spatial James Webb qui sera lancé par la NASA en 2018.

«Il va nous permettre de caractériser les propriétés des atmosphères de ces planètes et peut-être même de trouver des biomarqueurs c'est-à-dire des molécules comme l'eau, l'ozone, le gaz carbonique, le méthane, qui pourraient indiquer qu'il y a de la vie sur ces planètes», précise Michaël Gillon.

Le spectacle sur ces planètes doit être «assez beau», selon Amaury Triaud. «Il doit y avoir environ 200 fois moins de lumière qu'à midi sur la Terre». Cela doit ressembler un peu à «la fin d'un coucher de Soleil», selon lui.

 

 

 

Un message aux extraterrestres


Sputnik - 17/11/17 - Allô les aliens, les Terriens vous demandent au téléphone ! Des ufologues ne perdent pas l’espoir de contacter des extraterrestres et viennent d’envoyer un message radio dans un des systèmes les plus proches de la Terre, où pourrait se trouver une planète possiblement habitée.

Les astronomes du Centre de Messagerie à l'intelligence extraterrestre (Messaging to Extra-Terrestrial Intelligence) ont envoyé un message radio vers la planète GJ 273b découverte en mars de cette année et se trouvant à une distance de 12 années-lumière, dans la constellation Petit Chien.


Les spécialistes soulignent que la planète pourrait potentiellement contenir de l'eau sous forme liquide et, peut-être, de la vie. Comme elle est située relativement à proximité, les Terriens pourraient espérer recevoir une réponse en moins de 25 ans, lit-on dans le New Scientist.
«Je pense qu'un résultat positif est peu probable, mais ce serait bien», a commenté le président de Messaging to Extra-Terrestrial Intelligence Douglas Vakoch.

Dans ce message adressé aux aliens, des chercheurs ont décidé de leur parler d'arithmétique, de géométrie et de trigonométrie. Ils ont également abordé la notion de l'écoulement du temps et ont demandé si elle est la même sur d'autres planètes.

C'EST DEMAIN

Gregory Rozieres Journaliste sciences et technologies,

responsable de la rubrique C'est Demain


Des scientifiques ont envoyé un message dans l'espace (et rêvent d'une réponse dans moins de 25 ans)
Le signal, destiné à une hypothétique civilisation extraterrestre, est basé sur une "grammaire cosmique" qui se veut universelle.

http://www.huffingtonpost.fr - 16/11/17 -

ESPACE - "E.T. téléphone maison." Ou plutôt "E.T. es-tu là?" C'est en substance la question qu'ont posée un groupe de scientifiques et d'artistes, en envoyant un message, un signal radio, dans l'espace. La cible ? GJ 273b, une exoplanète située à 12,4 années-lumière de la Terre. La porte à côté, à l'échelle de la galaxie. Une initiative polémique, qui ne manquera pas de faire réagir, même si les chances d'obtenir une réponse sont, au mieux, infinitésimales.

La scène s'est déroulée en Norvège, du 16 au 18 octobre. L'antenne radio EISCAT a émis pendant plus de 30 minutes sur trois jours un code binaire, composé de 0 et de 1, bien particulier à destination d'hypothétiques extraterrestres.

C'est ce qu'a annoncé ce jeudi 16 novembre le Meti, une organisation scientifique. Son appellation est une référence au vénérable Seti, un institut international qui scrute le ciel à la recherche d'un signal artificiel depuis les années 60 (mais n'a toujours rien trouvé). C'est tout le paradoxe de Fermi, qui passionne les scientifiques, à découvrir dans la vidéo ci-dessous.

Le Meti, lui, veut passer à la vitesse supérieure. Si l'écoute ne fonctionne pas, pourquoi ne pas essayer de parler ? C'est le but de ce message, qui n'est bien sûr pas le premier à être envoyé dans l'espace. Le plus célèbre, et l'un des plus puissants, est celui du télescope Arecibo, propulsé vers l'amas d'Hercule, à 22.000 années-lumière de distance, en 1974.

Un message simple

Il y a pourtant plusieurs choses nouvelles dans cet envoi, fruit de la collaboration entre le festival de musique espagnol Sonar, à l'occasion des 25 ans de l'événement, et le Meti. Si ce message participe, comme les précédents, à une démarche artistique (18 chansons ont été transmises en octobre), il y a une volonté plus scientifique derrière, explique au HuffPost l'astrobiologiste Douglas Vakoch, fondateur du Meti.

Le message envoyé à GJ 273b est un "tutorial mathématique et scientifique", précise cet ancien membre du Seti. Jusqu'alors, les quelques signaux artificiels envoyés dans l'espace étaient basés sur notre alphabet, sur nos musiques, sur nos sens. Ici, le message envoyé utilisé "Lincos", une sorte de "langue cosmique" imaginée par le mathématicien Hans Freudenthal en 1960.

L'idée: le signal radio est conçu comme un dictionnaire abstrait, présentant d'abord notre façon de concevoir les opérations mathématiques les plus simples, avant de se complexifier, petit à petit.

De plus, le message a été répété sur trois jours, pour être certain que d'hypothétiques observateurs lointains ne croient pas à une coïncidence, à un simple "bug", comme ceux qui déçoivent régulièrement les astronomes terriens.

Une réponse rapide, mais très (très) hypothétique

Enfin, l'exoplanète visée, GJ 273b, est l'une des plus proches de la Terre à être considérée comme possiblement habitable. C'est à dire située à la bonne distance par rapport à son étoile pour l'apparition, à la surface, d'eau liquide (essentielle au développement de la vie que nous connaissons).

GJ 273b, qui orbite autour de l'étoile de Luyten est située à 12,4 années-lumières. Cela représente quelque 117.000 milliards de kilomètres. Cela peut sembler gigantesque, mais à l'échelle de notre galaxie, qui fait quelque 1,5 million d'années-lumière, c'est la porte à côté.

"Nous avons choisi l'étoile de Luyten car c'est la plus proche qui peut être ciblée par le transmetteur Eiscat", explique Douglas Vakoch. En effet, Proxima b, l'exoplanète découverte l'année dernière et située à moins de 5 années-lumière, n'est pas visible depuis la Norvège, où se trouve l'antenne utilisée par le Meti.

Il faudra donc 12,4 années au signal (qui voyage à la vitesse de la lumière) pour atteindre GJ 273b. Potentiellement, cela veut dire que si d'hypothétiques extraterrestres écoutaient le message et décidaient d'y répondre, nous pourrions recevoir leur communication d'ici moins de 25 ans.

Sauf que, même Douglas Vakoch le concède, les chances sont infinitésimales. "Pour cela, il faudrait que la galaxie toute entière soit remplie de vie intelligente. Si ce n'est pas le cas, il faudra sonder des centaines, voire des milliers d'étoiles, avant d'avoir une chance réaliste de recevoir une réponse."

Bouteille à la mer

Mais alors pourquoi envoyer une telle bouteille à la mer ? "Une seule a peu de chance d'atteindre son public. Mais si vous envoyez des milliers ou des millions de bouteilles, l'une d'elle pourrait bien s'échouer sur une côte cosmique habitée par une civilisation avancée", veut croire Douglas Vakoch.

Tous les scientifiques ne sont pas de cet avis, loin de là. "Je trouve que c'est un peu du gadget. La chance d'une réponse est extrêmement faible", estime Jean Schneider, astronome au CNRS. D'abord, car c'est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais aussi car "même si on utilise un langage mathématiques, cela reste anthropomorphe. On ne sait pas quelle pourrait être la psychologie, la science" d'éventuels extraterrestres, précise-t-il.

Le chercheur privilégie plutôt d'écouter au maximum l'espace, à la recherche de "fuites technologiques, de messages non-intentionnels". Autre piste prometteuse pour Jean Schneider, qui a mis au point l'un des catalogues les plus complets d'exoplanètes: le projet Starshot de Stephen Hawking, qui ambitionne d'envoyer de minuscules vaisseaux vers des exoplanètes proches. Une "démarche d'explorateurs".

Le risque d'une réponse

Jean Schneider ne veut pour autant ni décourager, ni interdire ce genre d'initiative. Ce qui n'est pas le cas d'autres scientifiques. Depuis que le Meti a annoncé qu'il comptait tout faire pour contacter d'hypothétiques extraterrestres, en 2015, des voix se sont élevées contre cette idée.

Un débat qui peut se résumer ainsi: si nous envoyons des messages dans l'espace, nous signalons notre présence à de potentielles civilisations avancées, sans rien savoir d'elles. Et si des aliens à la technologie avancée envahissaient notre monde en remontant à l'origine du message? C'est un peu ce que redoute Stephen Hawking.

L'astrobiologiste Dirk Schulze-Makuch affirme lui que les conséquences de ce genre de message sont si grandes que l'envoi d'un tel signal devrait faire l'objet d'un débat citoyen et ne pas être simplement décidé par "un petit groupe de scientifiques".

Si Douglas Vakoch aimerait que l'ONU "mette en place une grande discussion internationale sur la question", il estime pourtant qu'en attendant, les scientifiques "ont la responsabilité d'encourager cette discussion". Le Meti avait ainsi évoqué la question lors de différentes conférences cette année.

Ce qui n'empêche pas l'organisation de continuer à lancer ses bouteilles à la mer. En avril, une nouvelle salve de signaux sera envoyée vers GJ 273b. D'autres planètes proches, comme Ross-128b, découverte récemment, seront également visées.

Et pour Douglas Vakoch, même si ces messages restent sans réponse, le fait d'arriver à réussir un tel projet, qui se pense sur des décennies, voire des siècles, sera déjà une victoire pour une "humanité qui n'est pas très forte pour agir sur du temps long".

 

 

© Fournis par Clubic : Cheops_in_the_clean_room.jpg

 

Le télescope CHEOPS arrivé en orbite va nous en apprendre plus sur les exoplanètes


MSN

Expert espace
18 décembre 2019

 

 

 


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