LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ETATS/NATIONS ET DES BANKSTERS

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A propos de :

LA GRÈCE

 

Source : Wikipedia

 

Politique


La Grèce est une république parlementaire depuis la constitution de 1975. Cette dernière garantit de façon détaillée les libertés civiles. Cependant le poids de l'Église orthodoxe y est resté très important : il n'y pas de séparation entre l'Église et l'État en Grèce (ainsi l'article 3 de la constitution règle les rapports entre les deux autorités).

Le pouvoir exécutif est assuré par le président de la république, élu par le parlement à la majorité des 2/3, et un premier ministre issu de la majorité parlementaire.

Aujourd'hui, le président a un rôle purement représentatif et il n'a aucun pouvoir politique.

L’organe du pouvoir législatif est un parlement à chambre unique, la Vouli ton Ellinon (Chambre des Grecs).

L'Áreios Págos (Aréopage) est le nom porté par la Cour de cassation.

Une Cour suprême spéciale est composée du président et de quatre membres de la Cour de cassation, du président et de quatre membres du Conseil d'État, ainsi que du président de la Cour des comptes, assistés dans certains cas de deux professeurs de droit.

La politique étrangère de la Grèce est conduite par le gouvernement et le président n'a constitutionnellement aucun pouvoir.

Le 18 février 1952, la Grèce entre dans l’OTAN, en même temps que la Turquie, mais retire ses forces de la structure militaire intégrée le 14 août 1974 en protestation contre l'invasion turque au nord de Chypre. Puis elle réintégre l'OTAN en 1980. En 1981, la Grèce intègre la Communauté économique européenne.

 

Partis politiques

Les deux principaux partis politiques grecs sont les conservateurs du Nea Dimokratia et la gauche radicale de «SYRIZA».

Le socialistes du PASOK et les conservateurs du Nea Dimokratia ont dominé la vie politique jusqu'en 2012. Ces deux partis ont adopté respectivement le vert et le bleu comme couleur emblématique. Ce choix propre à la Grèce rappelle les couleurs des deux groupes de partisans qui s'affrontaient à l'hippodrome de Constantinople à l'époque de l'empereur Justinien.

À l'extrême-gauche se trouvent des groupes marxistes révolutionnaires comme celui du «17-Novembre» et le KKE (Parti communiste grec, d'obédience marxiste et ayant joué un rôle important dans la Résistance grecque à l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale).

La droite souverainiste était représentée, jusqu'en 2004, par le mouvement Printemps Politique avant que le parti Alerte populaire orthodoxe ne prenne la relève.

Depuis la grave crise financière et le chômage massif qui s'en est suivi, une minorité de Grecs ne perçoit plus les immigrés comme des prolétaires utiles mais comme des parasites, et l'extrême-droite est sortie de la marginalité : le parti Aube Dorée (Chryssi Avyi, qui revendique un héritage néonazi), a recueilli 7 % des voix lors des législatives de mai 2012.

L'élection présidentielle anticipée de 2014, à haut risque politique, est entachée d'une tentative de corruption.


Économie


À la suite des révélations sur le caractère abyssal de la dette publique et du déficit des comptes publics grecs, le pays traverse une violente crise économique. La notation financière du pays est constamment revue à la baisse, et fin 2013, il rejoint le groupe des pays émergents.

Les deux-tiers du territoire grec peuvent être exploités par l'agriculture (40 % des terres sont en prairies ou pâturages et un peu plus de 20 % en terres arables).

De nos jours, le port du Pirée est le plus grand port de la Grèce, mais la plupart des installations appartient désormais à des consortiums chinois. Globalement en 2010 les terminaux à conteneurs du port du Pirée ont traité un trafic de 863.808 EVP (équivalant vingt pieds). D’ailleurs, le port du Pirée est devenu la plus grande concentration urbaine du pays après Athènes, Thessalonique et Patras.

Aujourd'hui la Grèce est la première puissance maritime du monde (devant le Japon), puisque sa flotte marchande dispose de 3 695 navires pour 244 850 578 tonnes de poids en lourd au 1er janvier 2013 (15,17 % du tonnage total mondial).

Commerce extérieur avec la France

Exportations de la France vers la Grèce : 3,1 milliards d’euros (2005).
Importations françaises de la Grèce : 520 millions d’euros (2005).

 

 

 

La drachme athénienne, une longue tradition … de la monnaie antique à l’euro

 

Source : Musée de la Banque nationale de Belgique

 

En faisant figurer la chouette et la branche d’olivier sur la face nationale de leurs pièces d’un euro, les Grecs mettent en lumière leur riche passé. Cette référence ne renvoie pas seulement à l’importance historique de la cité d’Athènes mais nous rappelle également que les premières pièces de monnaie européennes ont été frappées en Grèce.

Tétradrachme, avers et revers, ca. 450 avant J-C

 

Examinons donc d’un peu plus près le contexte historique dans lequel la (tétra)drachme athénienne a vu le jour. C’est aux VIIe et VIe siècles avant J.-C. et sur la côte ouest de l‘Asie Mineure que l’on situe les débuts de la frappe de monnaies dans le monde occidental. Peu après, l’usage de pièces de monnaie comme moyen de paiement se répandit sur le vaste territoire grec. Les premières monnaies étaient produites dans le centre de la Grèce (Egine, Athènes, Corinthe), au nord de la Grèce (les villes côtières macédoniennes Acanthus, Mende et Potidae) ainsi que sur l’île de Siphnos.

Les plus anciennes pièces de monnaie athéniennes sont les didrachmes qui furent fabriqués vers 560-550 avant J.-C. Ces pièces en argent connurent une grande variété de représentations que l’on pensait auparavant pouvoir relier aux armoiries de familles nobles athéniennes. Cependant, l’origine de ces pièces est sujette à controverse: il n’est pas avéré que ces pièces aient été émises par différentes familles nobles, ni qu’elles soient l’oeuvre de la cité athénienne. La circulation de ces pièces se limita toujours à la région.

Aux environs de 500 avant J.-C. une toute nouvelle pièce de monnaie apparut à Athènes : la tétradrachme avec, côté pile, la tête de la déesse Athéna et, côté face, la représentation d’une chouette. Au fil des siècles, ce type de monnaie devint un moyen de paiement “international” dans tous les pays méditerranéens et marqua le début d’une longue tradition, contrairement aux pièces de monnaie antérieures qui ne connurent jamais de tels propagation et caractère “international”.

La série de pièces athéniennes comprenait pas moins de quinze puis seize valeurs différentes, de la décadrachme (d’une valeur de dix drachmes) au petit hémitetartemorion (d’une valeur d’un huitième d’obole, un drachme valant six oboles). La tétradrachme était la valeur nominale la plus importante.

Puisque la (tétra)drachme, contrairement aux premières pièces de monnaie athéniennes ou aux pièces des autres cités grecques, était utilisée dans tout le bassin méditerranéen, elle est une preuve tangible de la puissance commerciale et du prestige politique de la cité d’Athènes. Elle témoigne des capacités esthétiques des Grecs mais aussi de la manière dont l’économie monétaire s’est introduite dans leur vie quotidienne.

Poursuivons en nous penchant plus particulièrement sur la signification et la symbolique de la représentation de la chouette et de la branche d’olivier ainsi que sur les raisons qui la lient à la déesse Athéna.

La chouette étant un animal nocturne et, par conséquent, capable de voir des choses que les autres ne voient pas, elle était utilisée comme symbole de la sagesse [de la clairvoyance].

C’est pourquoi Athéna, la déesse grecque de la sagesse, était accompagnée d’une chouette. La représentation d’une chouette sur des pièces de monnaie ne se limite pas à la Grèce antique et à la zone euro. On la retrouve également sur d’autres pièces, européennes ou non: pas seulement en Grèce (p. ex.: 10 lepta de 1912, 2 drachmes de 1973), mais aussi en Finlande (p. ex.: 100 marks de 1990), en Pologne (p. ex.: 500 zlotys de 1986), en Biélorussie (p. ex.: 1 rouble de 2005), en Mongolie (p. ex.: 1000 et 500 tugriks de 2005), dans les îles Cook (p. ex.: 50 dollars de 1993) ou en Nouvelle-Zélande (5 dollars de 1999).

Pièce Grecque de 1 euro

 

Dans le coin supérieur gauche figure une branche d’olivier. Dans l’Antiquité, la branche d’olivier était elle aussi liée à la déesse Athéna. Celle-ci aurait planté une branche d’olivier sur l’Acropole lors d’un pari avec le dieu de la mer Poséidon dont l’enjeu était le pouvoir sur l’Attique. Si la branche d’olivier a rapidement acquis une signification sacrée, c’est parce que les idoles étaient sculptées dans du bois d’olivier.

La forêt sacrée à Olympe était également composée d’oliviers dont on remettait des branches aux gagnants lors des jeux. De même, à différentes occasions, les vainqueurs et les triomphateurs n’étaient pas seulement coiffés de couronnes de laurier mais aussi de couronnes tissées de branches d’olivier.

À la droite de la chouette, on peut lire les trois premières lettres du mot “Athènes”. Sur la pièce d’un euro, celles-ci ont été remplacées par l’indication de la valeur nominale. La référence à Athènes a donc fait place à une référence à l’Europe. Néanmoins, la chouette et la branche d’olivier demeurent des constantes et constituent le lien entre les deux pièces de monnaie d’importance historique: la tétradrachme du Ve siècle avant J.-C. et l’euro d’aujourd’hui.

La (tétra)drachme athénienne, chargée d’Histoire, est donc désormais actualisée dans un nouvel “habit européen”, une sorte d’hommage en somme. Elle fut la première pièce de monnaie internationale à être utilisée sur le continent européen et illustre donc aussi le souhait de “frontières ouvertes” et d’unité. Ceci est également précisément l’essence de la réalisation de l’Union (monétaire) européenne et de l’idée européenne. La pièce d’un euro grecque tend, par conséquent, à nous rappeler que nous tenons en main un morceau palpable de l’Histoire (monétaire) européenne.

Sarah De Vos
Guide du musée

Sources

Danneel M., “Het museum van de Nationale Bank van België”, in Openbaar Kunstbezit Vlaanderen, nr. 2, Drukkerij Die Keure, Brugge, 2000, p. 11.
Van der Vin Dr. J. P. A., Het geld van Grieken en Romeinen. Inleiding in de antieke numismatiek, Peeters, Leuven, 1984.
Torfs, J., ‘Uilen, ook overdag op munten te vinden’, in De Muntmeester, tijdschrift van de Diestse studiekring voor numismatiek, driemaandelijks tijdschrift, jaargang 3 nr. 2, Diest, juni 2008, pp. 26-29.

 

Tétradrachme d'Athènes (note RR)

Avers
Tête d'Athéna casquée à droite. Le casque à cimier est ceint d'une couronne de feuilles d'olivier sur les frappes postérieures aux guerres médiques.

Revers
Chouette debout à droite, tête de face; derrière, une branche d'olivier et un croissant. La chouette chevêche (Athene noctua) est l'animal attribut d'Athéna, déesse tutélaire d'Athènes.

Dans le champ gauche, l'ethnique de la cité.

Inscription : ΑΘΕ - Traduction : Athé(nes).

En numismatique, l'avers (ou le droit) est le côté de la monnaie portant l'effigie. En langage courant, il s’agit du côté « face ». L'opposé de l'avers est le revers.

L'avers présente le plus souvent un symbole de l'autorité qui frappe la monnaie : profil, blason, symbole fort, etc. L'avers des pièces modernes est parfois personnalisé pour un même revers. C'est le cas des pièces commémoratives, ou pour les pièces d'euro, dont les faces sont propres à chaque pays émetteur.

 

 

 

Le leader de Syriza saluent ses partisans à la sortie de son bureau de vote à Athènes,
le 25 janvier 2015 - Louisa Gouliamaki/AFP

 

Elections en Grèce : Syriza semble avoir remporté une victoire historique

 

Syriza, le parti de gauche radicale anti-austérité, a emporté une très large victoire aux élections législatives grecques dimanche, devançant de plus de huit points le parti de droite au pouvoir, selon un sondage sortie des urnes.

L'écart va ainsi de 8,5 à 16,5 points, bien au-delà des derniers sondages, pour ce scrutin crucial pour le pays et pour l'Europe. Syriza obtiendrait ainsi entre 146 et 158 sièges au Parlement, 151 marquant la majorité absolue.

"Cela semble être une victoire historique" et c'est "un message qui n'affecte pas seulement les Grecs mais qui résonne dans toute l'Europe et apporte un soulagement", a déclaré à la télévision Mega Panos Skourletis, le porte-parole de Syriza.

La victoire a été saluée par une explosion de joie au kiosque de Syriza, en plein centre d'Athènes.

Le parti d'Alexis Tsipras obtiendrait entre 35,5% et 39,5%, tandis que le parti Nouvelle Démocratie du Premier ministre Antonis Samaras est crédité de 23 à 27%.

Si les sondages se confirment, Alexis Tsipras, 40 ans, deviendra le plus jeune Premier ministre du pays depuis 150 ans.

Le coeur du programme de Syriza est de mettre "un terme à l'austérité" et de renégocier la dette immense du pays, qui atteint 175% du PIB.

AFP


Élections législatives grecques du 25 janvier 2015

Des élections législatives anticipées ont lieu en Grèce le 25 janvier 2015 après l'échec, lors du 3e tour de l'élection présidentielle anticipée de 2014, à élire un nouveau président de la République. Le Premier ministre Antónis Samarás annonce la dissolution du Parlement le 29 décembre 2014 et la convocation d'élections législatives anticipées le 25 janvier 2015.

SYRIZA, le mouvement de la gauche radicale, remporte une victoire historique. Manquant de peu d'obtenir une majorité absolue des sièges, il annonce la formation d'un gouvernement de coalition «anti-austérité» avec le parti des Grecs indépendants (droite souverainiste). Aléxis Tsípras prête serment comme Premier ministre le 26 janvier.

Source : Wikipedia


 

 

 

Victoire de SYRIZA en Grèce : un tournant pro-Russe ?

 

Breizh-info.com - 29/01/2015 – 8H00 Athènes (Breizh-info.com) - La victoire de la coalition des gauches SYRIZA en Grèce ne se limitera peut-être pas au séisme extérieur de l’opposition à l’austérité européenne et intérieur de la séparation entre l’Eglise et l’Etat. SYRIZA veut aussi rétablir les relations privilégiées historiques entre la Grèce et la Russie, quitte à dynamiter l’unité européenne sur les sanctions contre l’économie russe.

Interrogé par l’édition en ligne du journal Rossijskaya Gazeta peu avant les élections grecques qui ont vu l’avènement de son parti, Kostas Sirixos, directeur du département des affaires étrangères au sein de SYRIZA précisait ainsi les orientations principales de la politique étrangère de la Grèce en cas de victoire. « Notre premier objectif est de rétablir la souveraineté de la Grèce (…) en matière de politique étrangère, notre pays écrasé par une dette de 340 milliards obéit beaucoup à la volonté de ses bailleurs de fond. Notre second objectif est de travailler avec nos alliés politiques européens pour contrecarrer l’influence géopolitique et économique que l’Allemagne essaie d’imposer aux pays d’Europe du Sud-est et aux Balkans ».

Le plus intéressant réside dans les orientations à moyen et long terme : «nous devons mettre en route de nouvelles orientations de la politique étrangère grecque hors de l’UE. Notamment, le gouvernement SYRIZA a l’intention de coopérer partout où nous avons des intérêts communs avec les pays BRICS et surtout la Russie». Mettant en avant la communauté de liens historiques, religieux, économiques, il a exprimé son soutien au projet russe alternatif au South Stream, c’est à dire le gazoduc vers la Turquie et la création d’un hub gazier aux limites avec la Grèce : «notre pays dispose de réserves potentielles d’hydrocarbures. Nous pensons que la Russie et ses majors pourraient être nos partenaires stratégiques dans ce domaine».

Le parti SYRIZA s’était opposé à plusieurs reprises aux sanctions qui ont été décidées par les pays de l’UE et les autres pays du camp de l’Occident (USA, Canada, Norvège, Suisse, Australie, Japon) contre l’économie et les finances russes : «nous savions que la Russie allait prendre des contre-sanctions, qui frappent durement notre économie. Nos agriculteurs ont perdu près de 430 millions d’euros suite à la rupture des contrats de livraison. Je pense que la Grèce gouvernée par Syriza peut proposer la voie du dialogue avec la Russie». SYRIZA a déjà annoncé qu’elle ne remettrait pas en cause l’appartenance de la Grèce à l’UE, si l’Union abandonne l’austérité à tous crins, et que le pays ne sortira pas de l’OTAN, même si le parti estime que « l’OTAN a perdu sa raison d’être. L’Alliance est restée seule en Europe, et c’est dangereux car elle se transforme en gendarme mondial ».

Cependant, les spécialistes de l’UE russes restent sceptiques quant à la possibilité réelle pour la Grèce de dynamiter les sanctions. Citée par l’édition russe de la BBC – qui véhicule une ligne pro-occidentale et opposée à la montée en puissance de la souveraineté russe – le politologue russe Pavel Sviatenkov, du Fonds de Mise en Perspective Historique, estime que « si l’on compare l’Union avec une société par actions, la Grèce est un petit porteur. Sa puissance économique est faible et elle a peu de moyens de pression sur les dirigeants de l’UE. Mais la Grèce peut être un soutien de la Russie à l’intérieur de l’Union ».

Il a estimé par ailleurs que « la coopération de la Grèce avec la Russie sera sans doute tournée vers la recherche de moyens financiers et la possibilité de s’appuyer sur la Russie dans ses négociations avec Bruxelles. Du fait des sanctions, il est peu probable que la Russie donne de l’argent, ou du moins en grand nombre. En revanche, les deux pays mèneront ensemble des projets communs, comme celui du gazoduc sous la Mer Noire entre la Russie et la Turquie. S’il bifurque vers la Grèce, ce sera très bien pour Athènes ».

SYRIZA est consciente de la faiblesse à priori de la position grecque. Kostas Sirixos, directeur du département des Affaires étrangères au sein de SYRIZA, explique que son parti espère coaliser l’ensemble des forces européennes opposées à l’austérité : « regardez l’Espagne où Podemos monte. Dans quelques mois la nouvelle gauche européenne pourrait détenir un nouveau gouvernement. Regardez l’Irlande, où le Sinn Fein cartonne. Comme on dit en Grèce, les coutures sont en train de craquer (…) L’Europe ne peut pas continuer sur le chemin de l’austérité en s’enfonçant dans la récession. Et si l’Allemagne nous coupe les vivres à cause de notre position, elle disposera ainsi une bombe à retardement sous toute l’UE ».

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

 

 

 

ALLOCUTION DU PREMIER MINISTRE A. TSIPRAS AU PEUPLE GREC.

LE CHOIX AU PEUPLE SOUVERAIN .#RÉFÉRENDUM

 

Publié le juin 27, 2015

par VangelisGoulas

Nous avons livré un combat dans des conditions d’asphyxie financière inouïes pour aboutir à un accord viable qui mènerait à terme le mandat que nous avons reçu du peuple. Or on nous a demandé d’appliquer les politiques mémorandaires comme l’avaient fait nos prédecesseurs. Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de l’économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l’humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l’obsession du FMI pour une politique d’extrême austérité. L’objectif aujourd’hui est de mettre fin à la crise grecque de la dette publique. Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J’ai proposé au conseil des ministres l’organisation d’un référendum, et cette proposition a été adoptée à l’unanimité.


La question qui sera posée au référendum dimanche prochain sera de savoir si nous acceptons ou rejetons la proposition des institutions européennes. Je demanderai une prolongation du programme de quelques jours afin que le peuple grec prenne sa décision.

Je vous invite à prendre cette décision souverainement et avec la fierté que nous enseigne l’histoire de la Grèce. La Grèce, qui a vu naître la démocratie, doit envoyer un message de démocratie retentissant. Je m’engage à en respecter le résultat quel qu’il soit. La Grèce est et restera une partie indissoluble de l’Europe. Mais une Europe sans démocratie est une Europe qui a perdu sa boussole. L’Europe est la maison commune de nos peuples, une maison qui n’a ni propriétaires ni locataires. La Grèce est une partie indissoluble de l’Europe, et je vous invite toutes et tous à prendre, dans un même élan national, les décisions qui concernent notre peuple.

Traduction : Vassiliki Papadak

 

 

Crise en Grèce : contre l' «ultimatum», le «référendum»

27 juin 2015

http://francais.rt.com


Le premier ministre grec Alexis Tsipras a créé la surprise chez les membres de l'eurozone, à quelques heures de l'Eurogroupe.

Alors qu'un nouvel Eurogroupe «de la dernière chance» doit avoir lieu, samedi 27 juin, le premier ministre grec a annoncé son intention de demander l'avis de son peuple. La question posée : «savoir si nous acceptons ou rejetons la proposition [des créanciers]» a indiqué Alexis Tsipras, dans une allocution télévisée de cinq minutes, diffusées sur toutes les chaînes de télévision grecques.

Le premier ministre a également qualifié d'«ultimatum» la proposition émise par la troïka : l'Union Européenne (UE), la Banque Centrale Européenne (BCE) et le Fond Monétaire International (FMI). Ce nouvel accord prévoyait le versement de 12 milliards d'euros en quatre fois d'ici fin novembre. Autre exigence des créanciers : la mise en place de réforme d'austérité pour assurer la stabilité économique gecque. Pour le chef du gouvernement grec, cette proposition «sape la relance de la société et de l'économie grecque». Sa suggestion de passer par le mode du référendum a été adoptée «à l'unanimité» par le conseil des ministres. Le peuple doit s'exprimer sur le sujet lors d'un vote, le 5 juillet 2015.

Un mise en place dans l'urgence

Décidé en conseil des ministres, dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 juin, ce référendum doit avant tout être jugé opportun par le parlement grec. Un débat doit s'ouvrir à 12h, samedi 27, et doit amener les députés a un vote à 19h. Il est vraisemblable que le parti au pouvoir, qui dispose de 162 sièges sur les 300 de l'hémicycle, appellera le peuple à voter «non» et ainsi à rejeter la proposition des créanciers.

Les députés de Syriza devront néanmoins faire face à une forte résistance de la part des représentants des partis d'opposition, dont les leaders ont déjà exprimé leur réprobation. L'ancien premier ministre, Antonis Samaras (droite), qui avait accepté sans concession les exigences des créanciers lorsqu'il était au pouvoir, a accusé son successeur de mener le pays «à l'impasse». Potami, le parti de centre-gauche, estime pour sa part que Syriza se fait «le lobby du drachme». Les socialistes de Pasok enfin, ont été jusqu'à demander la démission du gouvernement en place et ont appelé à des élections anticipées.

Malgré ces divergences d'opinion, le rejet de la proposition de la troïka est fort probable, de la part d'un peuple écrasé sous des réformes austères depuis 2009. La situation en Grèce, notamment vis-à-vis de l'UE, a amené la population à un niveau important d'euroscepticisme. Le chômage concerne aujourd'hui 25,8% de la population active (contre 7,3% en 2008). Les jeunes en sont les principaux représentants avec un taux dépassant les 50% de chômeurs. Le pays fait également état d'un taux de pauvreté qui dépasse les 23%, la pauvreté infantile se situant à 26,5% en 2012. Des conditions de vie qui ont connu une forte dégradation depuis les premiers plans d'austérité, mais aussi antérieurement, depuis l'entrée de la Grèce dans la zone euro. A l'image des pays du sud, la péninsule a subi de plein fouet l'application de la Politique Agricole Commune, décrié par les professionnels du secteur partout en Europe.


L'Eurogroupe de la dernière chance

Le premier ministre grec avait déjà prévenu qu'un référendum était envisageable en cas de désaccord entre la Grèce et ses créanciers. L'homme a malgré tout créé la surprise avec une annonce qui vient bousculer l'ordre du jour d'un nouveau sommet de l'Eurogroupe, dont beaucoup estiment qu'il pourra être le dernier pour la Grèce en tant que membre de la zone euro.

Suite à cette annonce, la présence même de la Grèce à ce sommet, qui réunit les ministres de la finance de la zone euro, était sujette à interrogations. Le voile à été levé, samedi matin, avec l'annonce de la participation du pays, représenté par son ministre des finances, Yanis Varoufakis. La question du référendum risque d'être le point névralgique des débats, et l'étude d'un «plan B» paraît envisageable, d'après un officiel de la zone euro. Une discussion souhaitée «par un certain nombre de pays,» selon la même source.

Avec ce nouveau rebondissement, l'avenir de la Grèce et sa présence au sein de la zone euro semblent plus qu'incertains. Malgré cette décision pour le moins radicale, qui rappelle les précédents référendums menés par Georgios Papandréou (premier ministre grec entre 2009 et 2011), Alexis Tsipras affirme ne pas vouloir couper toute possibilité de discussion avec les créanciers de la Grèce. Des consultations ont d'ailleurs été lancées entre son gouvernement et Mario Draghi, le président de la BCE, en marge de l'Eurogroupe.

 

Le référendum grec va-t-il sonner le glas de l’Europe ultralibérale ?

 

par Verdi


Agoravox - 29-6-15 - Dimanche, les Grecs décideront de l’avenir de leur pays, au sein de l’Union Européenne. Si le NON, aux propositions de sortie de crise des Européens, prôné par Tsipras, l’emporte, c’est l’avenir même de l’UE tout entière qui sera remis en question. Dans ce contexte, La Russie apparaît déjà comme l’alternative et partenaire potentiel de la Grèce !

JPEG On y est ! Après cinq mois de palabres avec les défenseurs du capitalisme débridé, Alexis Tsipras a pris la mesure de la détermination de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI, soutenus par Merkel, Hollande et Juncker, d’éradiquer tout risque de déstabilisation du système, qui engraisse les multinationales et les institutions financières privées. Pour sortir de l'impasse, le Premier ministre grec a proposé au parlement, qui l’a accepté, un référendum.

Dimanche, la Grèce, berceau de la démocratie, va donner à son peuple la possibilité de choisir entre la poursuite de son asservissement à une Europe ultralibérale, qui défend prioritairement les banques et les intérêts privés, et son émancipation vers un retour à sa pleine souveraineté.

De fait, face à l’intransigeance de ses interlocuteurs, Tsipras et son ministre des finances, élus sur la base du refus du diktat de la Troïka et de la poursuite de l’austérité, synonyme d’aggravation de la régression sociale pour les couches populaires, ont mis fin, à juste raison, à des négociations pipées d’avance.

La dette grecque est illégale

Négociations dont les accords attendus visaient en réalité un seul but : préserver à tout prix les intérêts des créanciers privés. A quel titre ? Au titre de cette fameuse et soi-disant « dette » grecque, dont les médias inféodés nous rebattent les oreilles, sans même savoir, pour beaucoup, de quoi ils parlent.

A y regarder de près, comme l’a fait la Commission pour la vérité sur la dette grecque, cette dette n’a, de fait, pas de réalité légale.

Au-delà des montants avancés, ici ou là, comme devant être remboursés au FMI (1,5 milliard d’euros) avant le 30 juin, et du prêt de 7 milliards que devait consentir l’Eurogroupe, pour permettre au gouvernement d’honorer ses échéances, la volonté de la Commission de Monsieur Juncker, du FMI de Madame Lagarde et de la BCE « allemande » dominée par Monsieur Schaüble, l'intraitable ministre des finances de la chancelière Merkel, est bel et bien de contraindre le peuple grec aux règles édictées par les différents traités européens, dont la finalité n’est autre que de préserver les intérêts capitalistes. Quid de la solidarité des Etats ? La Grèce est lâchée sans pitié, par ceux-là mêmes qui ont contribué à l’affaiblir !

La Grèce, porte-drapeau du renversement du système ?

Il reste à Alexis Tsipras, s’il ne veut pas passer sous les fourches caudines, ce qui est manifestement le cas après l’annonce du référendum de dimanche, voté par le parlement hellénique, à convaincre ses concitoyens, que l’Histoire a donné rendez-vous à leur pays. La Grèce, contrairement à Chypre qui a été « cassée » pour les mêmes raisons, en 2013, se trouve désormais en première ligne pour défendre une autre conception de l’Europe. Comme l’Argentine en son temps, et l’Islande récemment, aura-t-elle le courage de renverser l’ordre capitaliste établi qui contraint les peuples à vivre de plus en plus chichement ?

La France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, en gros l’Europe du sud, sont tout autant visés par la rapacité des financiers privés depuis que les banques nationales, ainsi que la BCE, ont été privées de la possibilité de prêter aux Etats. Tous ces pays sont ou seront dans un avenir proche, peu ou prou, dans une situation comparable à la Grèce.

La Russie au secours de la Grèce

Dimanche, des millions d’Européens ont espoir de voir la Grèce se réapproprier sa pleine souveraineté. Si le prix à payer est la sortie de la zone euro, elle ne sera pas seule à en subir les contrecoups financiers et économiques. L’Europe entière subira la secousse salutaire. Les Etats-Unis eux-mêmes en paieront les conséquences. Une crise financière mondiale est prévisible. Et probablement nécessaire pour assainir ce monde de rapaces !

L’exemple grec ne pourra pas ne pas faire des émules. C’est évidemment ce que redoutent les « suffisants » de cette Europe des riches – les Merkel, Hollande, Juncker- qui a tourné le dos aux peuples. Ce faisant, cette Europe là a certainement le sentiment d’avoir imposé sa loi ! En réalité, une bien pitoyable victoire à la Pyrrhus, aux conséquences difficilement mesurables.

Une chose est sûre, l’horizon n’est pas fermé pour la Grèce et ses dirigeants. Le vent de l’avenir semble tourner irrésistiblement vers l’Est. La Russie, tant décriée, parce que gênant les desseins géopolitiques des Etats-Unis, est, d’ores et déjà, disposée à une écoute magnanime du peuple grec.

Verdi

Dimanche 28 juin 2015

 

 

 

OXI

 

 

Source : AP

 

Référendum grec : le non remporte avec 61,31% (officiel)

 

Sputnik, 6/7/2015

61,31% des Grecs ont répondu "non" lors du référendum sur les propositions des créanciers qui s'est déroulé dimanche dans le pays.
Le non aux propositions des créanciers de la Grèce sur de nouvelles mesures de rigueur l'a emporté avec 61,31% contre 38,69%, selon les résultats définitifs publiés lundi par le ministère grec de l'Intérieur.

La participation s'établit à 62,5%, selon les chiffres publiés après dépouillement de la totalité des bulletins de vote. Le gouvernement avait appelé à voter non lors de ce référendum, qui portait sur l'approbation ou non du projet de l'accord proposé le 25 juin par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fond monétaire international qui portait sur des mesures de réformes et de rigueur budgétaire.

 

 

 

La Grèce est mise sous tutelle des Etats-Unis

 

Par Valérie Smakhtina

Sputnik - 14/7/15 - Désillusion ? Malaise ? Une semaine après le NON au référendum qui a soulevé une vague d'enthousiasme en Grèce, l'accord trouvé dimanche tard dans la nuit a du mal à être digéré.
« Cette proposition comporte fondamentalement un nouveau programme d'austérité, de contre-réforme et de privatisation, elle n'aurait pas dû être votée au Parlement », expliquent 15 députés grecs dans une lettre ouverte au Comité central du pays.

En réalité, la pilule ne passe pas du côté de nombreux parlementaires européens. Georges Gastaud, professeur de philosophie, militant communiste, interrogé par radio Sputnik, s'oppose au soi-disant compromis : « C'est une terrible défaite pour le peuple grec et la mise sous tutelle de la Grèce. L'Union européenne veut humilier la Grèce et ne lui faire aucune concession sérieuse. Le problème de tous les pays de l'Europe, sauf l'Allemagne, est qu'ils ont perdu leur indépendance. Je ne compte pas sur François Hollande, qui cède toujours à Angela Merkel au dernier moment, je compte sur les peuples qui doivent comprendre que, malheureusement, on ne peut pas traiter avec l'Union européenne.»

François Asselineau président et fondateur de l'Union Populaire Républicaine, ne mâche pas ses mots: « La grande leçon à tirer de cette affaire — il n'y a pas d'autre Europe possible. Soit on accepte les traités européens libéraux, c'est-à-dire, une politique libérale de démantèlement des services publics, de démantèlement des acquis sociaux, d'appauvrissement général du plus grand nombre, de précarisation générale des populations pour le profit d'une toute petite oligarchie, soit on sort de l'Europe, de l'euro, on reprend sa monnaie et sa souveraineté nationale. Il n'y a pas de possibilités entre les deux. » Georges Gastaud partage le même avis: « Il faut que la Grèce se souvienne qu'il n'y a pas que l'Occident mais aussi l'Orient avec ses traditions orthodoxes. Elle peut avoir d'autres secours que tout simplement se tourner éternellement vers les pays qui la pressent comme un citron.»

Le choix est, certes, difficile. D'une part, on a la zone euro et la monnaie unique censée rapprocher les peuples européens. Or, la crise grecque a montré qu'il n'en est rien. D'autre part, on a, par exemple, les pays des BRICS qui tendent la main à Athènes. Lors des sommets de BRICS et de l'OSC les 8-10 juillet à Oufa, les pays membres ont souligné qu'en cas d'adhésion, la Grèce pourrait compter sur l'aide de la Banque de développement qui sera prochainement créée. La Russie a, pour sa part, annoncé qu'elle envisageait de livrer directement des combustibles à la Grèce afin de l'aider à faire repartir son économie. Or, Alexis Tsipras, en visite à Saint-Pétersbourg où se déroulait, les 18-20 juin, le Forum économique international, n'a pas demandé d'aide à la Russie.


Qui vivra verra, mais on peut dire dès aujourd'hui que l'économie européenne gérée par les institutions financières internationales, comme la BCE ou le FMI, se présente comme un moyen de pression politique. On le voit aussi bien à travers le mécanisme de sanctions, imposée à l'Iran et à la Russie, qu'à travers la crise grecque. Car la BCE distribue la « monnaie des Européens » sur des critères qui ne tiennent pas compte du bien-être des populations.
François Asselineau pousse l'idée de politisation de la monnaie unique plus loin. Il pointe du doigt la vraie personne qui, à son avis, a réglé l'affaire grecque — le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, qui est en contact permanent avec M. Tsipras, avec la Banque centrale européenne, avec Jean-Claude Juncker, avec Angela Merkel. « La monnaie européenne a été inventée par les Etats-Unis, ce que confirment les documents secrets défense déclassifiés par l'administration américaine, en l'été 1965. Ce sont les Etats-Unis qui, au moins depuis 50 ans, essayent d'avoir une monnaie européenne. C'est très important pour eux parce que si la Grèce était sortie de l'euro, c'est l'ensemble de l'échafaudage d'asservissement qu'ils ont mis en place depuis la fin de la Seconde guerre mondiale qui risquerait de s'effondrer. C'est un sujet de nature géopolitique américaine et non pas un sujet de nature financière. »


On en déduit que la Grèce d'Alexis Tsipras est un pion sacrifié sur l'autel du « grand échiquier » américain, ce que prouvent les fissures au sein du Syriza. Mais qu'est-ce qu'on voit au sein de l'Union européenne en général ? D'une part — l'effet de domino avec l'Europexit (l'Italie, l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni). D'autre part — François Hollande a promis plus d'intégration dans la zone euro. Les experts craignent que cette promesse de l'Elysée n'aille dans le sens des erreurs passées.
Enivrés par leur victoire sur un peuple à genoux, les dirigeants de la zone euro risquent d'aggraver le bilan, aussi négatif pour les vainqueurs que pour les vaincus. Tandis qu'il n'y a qu'un seul acteur, le gagnant « suprême » de l'affaire, qui tirera son épingle du jeu…

 

 

 

Capitulation

 

par Jacques Sapir

 

Les-crises.fr - 14-7-15- Au petit matin de ce lundi 13 juillet, le Premier-ministre grec, M. Alexis Tsipras, a fini par capituler. Il a capitulé sous les pressions insensées de l’Allemagne, mais aussi de la France, de la Commission européenne et de l’Eurogroupe. Il n’en reste pas moins qu’il a capitulé. Car, il n’y a pas d’autres mots pour désigner l’accord qui lui a été imposé par l’Eurogroupe, puis par les différents dirigeants européens, le revolver – ou plus précisément la menace d’une expulsion de la Grèce hors de la zone Euro – sur la tempe. Cette capitulation aura des conséquences dramatiques, en Grèce en premier lieu où l’austérité va continuer à se déployer, mais aussi au sein de l’Union européenne. Les conditions dans lesquelles cette capitulation a été arrachée font voler en éclat le mythe d’une Europe unie et pacifiée, d’une Europe de la solidarité et des compromis. On a vu l’Allemagne obtenir de la Grèce ce que les anciens appelaient une paix carthaginoise. On sait que telle était la position dès le départ de M. Dijsselbloem, le Président de l’Eurogroupe[1]. On a vu, avec tristesse mais aussi avec colère, la France finir par se plier à la plupart des exigences allemandes, quoi qu’en dise notre Président.

Ce 13 juillet est et restera dans l’histoire un jour de deuil, à la fois pour la démocratie et pour l’Europe.

Un accord détestable

Cet accord est un accord détestable, et pour plusieurs raisons. Il l’est dans le domaine économique. Il saigne à nouveau l’économie grecque sans lui offrir la nécessaire et réelle bouffée d’oxygène dont elle avait besoin. L’accroissement de la pression fiscale sans contreparties, aura des conséquences désastreuses pour l’économie grecque. C’est la poursuite de l’austérité dans la plus pure logique d’un Pierre Laval en France, mais surtout d’un Brüning en Allemagne, ou d’un McDonald en Grande-Bretagne, ces figures tragiques des années trente qui ont aggravé par leurs politiques les conséquences de la crise de 1929. La hausse de la pression fiscale exigée, les nouvelles coupes dans les dépenses, ne s’accompagnent nullement du plan d’investissement massif qui aurait pu en compenser, au moins en partie, les effets. Notons ainsi que le gouvernement grec est contraint de s’engager à : « mener d’ambitieuses réformes des retraites et définir des politiques visant à compenser pleinement l’incidence budgétaire de l’arrêt de la cour constitutionnelle relatif à la réforme des pensions de 2012 et mettre en œuvre la clause de déficit zéro ou des mesures alternatives mutuellement acceptables d’ici octobre 2015 ». En d’autres termes on demande au gouvernement grec de compenser l’arrêt de la cour constitutionnelle qui avait cassé la réforme des retraites de 2012. Bref, la logique de l’austérité est ici proclamée plus importante que la constitution d’un état souverain[2].

Cet accord est aussi détestable dans le domaine financier aussi. Il engage donc le Mécanisme Européen de Stabilité, ou MES. Mais, cet engagement sera appelé à grandir régulièrement. L’économie grecque va, en effet, continuer à s’enfoncer dans la dépression. Les ressources fiscales vont au total stagner, voire diminuer et cela même si la pression fiscale augmente comme il est prévu dans l’accord. La dette va donc, en proportion de la richesse produite, devenir de plus en plus lourde. Sur cette dette, le reprofilage – mot barbare qui désigne un allongement des délais de paiement du principal et un report des intérêts – ne résout rien. On sait, le Fonds Monétaire International l’a dit, qu’il faut restructurer, c’est à dire annuler, une partie de la dette grecque. Mais, l’Allemagne s’y refuse toujours avec obstination. Il faudra d’ici peu trouver à nouveau de l’argent pour la Grèce. L’une des raisons pour lesquelles ce plan est détestable est qu’il ne règle rien, ni économiquement, ni financièrement.

Un accord de type néo-colonial

Enfin, ce plan est détestable pour une troisième raison. Politiquement, il aboutit à mettre la Grèce en tutelle, à l’assimiler dans les faits à une colonie privée de tout pouvoir réel. Le parlement grec non seulement est sommé de voter au plus vite certaines réformes, avec deux dates butoirs, du 15 et du 22 juillet [3], mais il devra soumettre désormais les différentes mesures à prendre au contrôle et au bon vouloir des institutions européennes. En particulier, un paragraphe de l’accord est très significatif. Il dit ceci : « Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement » [4].

C’est le rétablissement de ce que les grecs appellent le «régime de la Troïka», régime qu’ils avaient répudié lors des élections du 25 janvier dernier. Et c’est là sans doute le résultat le plus inouï de cet accord. Il équivaut à annuler une élection libre et démocratique, à affirmer que les règles édictées à Bruxelles ont plus de poids que le jeu démocratique. Il faudra s’en souvenir car, de ce point de vue, cet accord ne concerne pas les seuls grecs ; il menace aussi tous les peuples de la Zone Euro. Il nous menace donc nous aussi, les français. Et c’est pourquoi le fait que notre Président, M. François Hollande, se soit prêté à ce crime, car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cet accord dans le domaine politique, doit nous emplir d’effroi. En acceptant de poser sa signature au bas de cet accord, en acceptant de la faire voter d’ici la fin de la semaine au Parlement français, François Hollande est dès lors connivent à cet étranglement de la démocratie en Grèce, mais aussi dans l’ensemble de la Zone Euro.

Allant toujours plus loin, cet accord organise la spoliation de la population grecque dans le paragraphe léonin qui concerne les privatisations et qui date directement de ce que l’on appelait au XIXème siècle la «politique de la canonnière». Ce paragraphe stipule en effet que le gouvernement grec doit : « élaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d’autres moyens. La monétisation des actifs constituera une source permettant le remboursement programmé du nouveau prêt du MES et générera sur la durée du nouveau prêt un montant total fixé à 50 milliards d’euros, dont 25 milliards d’euros serviront au remboursement de la recapitalisation des banques et d’autres actifs, et 50 % de chaque euro restant (c’est-à-dire 50 % de 25 milliards d’euros) serviront à diminuer le ratio d’endettement, les autres 50% étant utilisés pour des investissements »[5]. Cela revient à dire que la Grèce ne pourra utiliser que 50% de 25 milliards, soit 12,5 milliards issus des privatisations pour des investissements. Or, ces sommes ne seront pas disponibles – si tant est qu’elles le soient un jour – avant deux à trois ans.

Quand on entend François Hollande affirmer dans la mâtinée de ce 13 juillet que la souveraineté de la Grèce a été préservée, on se dit que notre Président a un goût douteux pour la plaisanterie. C’est ajouter l’insulte à la blessure. Car la souveraineté de la Grèce a bel et bien été piétinée par l’Eurogroupe et par l’Allemagne, avec l’aide et avec l’assentiment de la France. C’est pour cela que ce 13 juillet sera désormais un jour de deuil pour tous ceux qui défendent la démocratie, la souveraineté et la liberté des peuples.

La question de l’Euro

François Hollande affirme que son action a sauvé l’Euro. Il est clair que si l’Allemagne avait imposé l’expulsion de la Grèce hors de la Zone Euro, cela aurait déclenché à relativement court terme le processus de dissolution de cette zone. Mais, le maintient de la Grèce dans la zone Euro ne sauve nullement l’Euro. D’une part parce que les problèmes économiques et financiers de la Grèce ne sont pas résolus. D’autre part, parce que d’autres pays sont aujourd’hui en grandes difficultés, et en particulier l’un de nos voisins, l’Italie.

L’Euro est, on en a eu la preuve aujourd’hui, indissolublement lié à la politique d’austérité. La politique économique menée dans la Zone Euro consolidée par le rôle des divers traités, et en particulier du dernier le TSCG ratifié en septembre 2012, ne peuvent que mener à l’austérité. Si on ne l’avait pas encore compris c’est aujourd’hui parfaitement clair : l’Euro c’est l’austérité. Bien sur, il peut y avoir des politiques d’austérité sans l’Euro. Mais l’Euro implique en réalité la politique d’austérité et toute politique menée dans le cadre de l’Euro conduit à l’austérité. Il faut comprendre le sens profond de cette affirmation. Aujourd’hui, tant que l’on restera dans la zone Euro, il sera impossible de mener une autre politique économique que l’austérité. Pour ne pas avoir compris cela Alexis Tsipras s’est mis de lui-même la tête sur le billot.

Cette constatation est appelée à devenir le véritable point de clivage de la politique française dans les mois et les années à venir. Ainsi, ce qu’a sauvé François Hollande, en réalité, c’est bel et bien l’austérité. On sait qu’il fit ce choix en 2012. Il n’en a pas changé. Il devra donc être jugé dessus aux prochaines élections.

 

Notes

[1] VAROUFAKIS: POURQUOI L’Allemagne REFUSE D’ALLÉGER LA DETTE DE LA GRÈCE, http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/120715/varoufakis-pourquoi-lallemagne-refuse-dalleger-la-dette-de-la-grece
[2] Déclaration du sommet de la zone euro , Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 3.
[3] Le texte de l’accord précise que ce dernier ne sera valable que dans les conditions suivantes : « Ce n’est qu’après – et immédiatement après – que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l’objet d’une mise en oeuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l’Eurogroupe, qu’une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d’accord ». Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 2.
[4] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 5.
[5] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 4.
Source : Jacques Sapir, pour son blog RussEurope, le 13 juillet 2015.

 

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Crise grecque : un armistice qui ne résout rien

 

par Jean-Michel Naulot

 

Les dirigeants européens proposent aux Grecs un armistice sur des bases extrêmement dures : mise sous tutelle, accentuation de l’austérité, nouvel accroissement de la dette. L’inverse de ce que souhaitaient les Grecs.

L’euro était censé offrir aux Européens un nouvel horizon de croissance et de solidarité. Il offre la perspective inverse. Plus les années passent, plus les divisions s’accentuent. Le projet d’accord qui est proposé aux Grecs est marqué du sceau de la conception allemande de la gouvernance en zone euro. Cette crise est une nouvelle étape dans l’histoire d’une zone monétaire qui ne peut fonctionner efficacement entre des Etats aussi différents les uns des autres. C’est une évidence économique.

Dès la mise en place de la zone monétaire, les dérives que nous observons aujourd’hui à travers la crise grecque étaient en germe. Huit jours avant le vote sur le Traité de Maastricht, j’avais écrit dans une tribune au Monde :«Ce n’est pas en engageant les pays de la Communauté dans des ajustements forcés qui ne tiennent aucun compte de leurs problèmes spécifiques, de leurs caractéristiques structurelles ou de leur degré de maturité économique que l’on retrouvera demain le chemin de la croissance». N’importe quel étudiant en première année d’économie aurait pu faire la même observation.

Le pari perdu de la solidarité

Les dysfonctionnements de la zone euro – qui se traduisent par une faible croissance générale et un biais profondément inégalitaire – n’ont pas d’autre origine que cette volonté de plaquer un modèle unique sur des économies différentes. Faut-il rappeler que le PIB de la zone euro est, en 2015, au même niveau qu’en 2007 alors que celui des Etats-Unis a progressé en moyenne de 2% par an depuis cinq ans? Faut-il rappeler que depuis la naissance de l’euro la production industrielle de la France a régressé de 12%, celle de l’Italie de 20%, celle de la Grèce de 20% (et l’investissement de 47%) alors que celle de l’Allemagne a bondi de 34% ?

La création de l’euro reposait sur le pari politique que les peuples abandonneraient vite leur souveraineté et que la solidarité financière et politique serait quasiment illimitée. Pari perdu. Chaque année qui passe démontre que les peuples de la zone euro veulent rester souverains et défendent avant tout leurs intérêts. Toutes les élections, tous les sondages d’opinion, toutes les réunions européennes, le confirment. En Grèce, le vote de janvier dernier en faveur d’un parti qui n’existait pas il y a encore quelques années et le référendum expriment l’indignation d’un peuple que l’on cherche à mettre sous tutelle.

La Grèce face à une guerre économique

L’alternance grecque n’a pas plu en haut lieu car elle était incompatible avec la politique d’austérité. Depuis le début de l’année, la Grèce a ainsi dû faire face à une vraie guerre économique. Dès le 29 décembre dernier, la pénurie a été organisée. Le FMI et l’Eurogroupe ont suspendu immédiatement les aides prévues dans le cadre du deuxième plan d’aide dans la perspective des élections et la BCE a refusé de verser les intérêts qui étaient dus sur les obligations grecques qu’elle détenait. Elle a surtout refusé lors de l’annonce du référendum l’augmentation des financements d’urgence qui permettait de compenser l’hémorragie de capitaux. La fermeture des banques grecques pendant quinze jours est une décision qui a paralysé toute la vie économique et créé un sentiment de peur et de chaos.

Les dirigeants politiques ont multiplié les déclarations guerrières. Jean-Claude Juncker avait prévenu dès le lendemain des élections : «Dire que tout va changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c’est prendre ses désirs pour des réalités. […]. Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les Traités européens». Et, avant même les élections grecques, Angela Merkel avait laissé fuiter la menace d’une sortie de la Grèce de la zone euro. Angela Merkel se savait en position de force. Elle savait que le risque systémique n’était plus le même qu’en 2010 puisque les banques avaient pu céder leurs créances sur la Grèce au cours de la période 2010-2012. Elle savait la Grèce en position d’extrême faiblesse puisque la dette grecque était en droit étranger et non en droit national (à la différence d’un pays comme la France dont la dette est à 97% en droit national). L’Allemagne était prête à faire un exemple. Pendant ces six mois de guerre intensive, la France n’a à peu près rien dit. Ce n’est que lorsqu’une menace a pesé sur l’intégrité de la zone euro, au lendemain du référendum, qu’elle a plaidé vigoureusement en faveur d’un accord fondé sur la prolongation des mesures d’austérité. Plutôt l’austérité que la fin d’un dogme (Grexit).

Dans leur projet d’accord, les dirigeants européens proposent aux Grecs un armistice sur des bases extrêmement dures : mise sous tutelle, accentuation de l’austérité, nouvel accroissement de la dette. L’inverse de ce que souhaitaient les Grecs. Tous les économistes, même ceux du FMI, semblaient d’accord pour dire que la politique conduite depuis cinq ans en Grèce avait échoué. Il est proposé d’accentuer cette politique…

Le problème monétaire demeure

A l’occasion de cette crise, les citoyens et les contribuables des pays de la zone euro ont découvert que cette politique qui a échoué a en plus un coût astronomique. Pour la France, 42 milliards d’euros de manière directe, 70 milliards avec les aides indirectes (Target2, BCE). On envisage désormais un troisième plan d’aide de 80 milliards à travers le MES, soit une quinzaine de milliards pour la France ! Et aucune réduction de la dette antérieure n’est proposée, principale revendication de la Grèce depuis six mois ! L’allongement de la durée de la dette et la diminution éventuelle des intérêts payés, déjà très faibles, ne résolvent rien.

Au moins ces aides auraient-elles pu être apportées à la Grèce dans le cadre d’une sortie amicale de l’euro, seul moyen de redresser la compétitivité de la Grèce. Même Valéry Giscard d’Estaing avait soutenu l’idée d’une sortie amicale de l’euro. La Grèce qui est asphyxiée par une monnaie trop forte va rester confrontée au problème essentiel, le problème monétaire.

Quant à la démocratie, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne sort pas grandie de cette crise. Le peuple grec vient de refuser à une très large majorité les mesures d’austérité et voilà que la seule réponse qui lui est apportée, c’est une accentuation de cette politique, avec une mise sous tutelle en bonne et due forme : vote des lois exigées par les dirigeants européens dans les trois jours, cantonnement d’une partie du patrimoine national en vue de privatisations, inspections régulières à Athènes sur la mise en place des mesures.

Après six mois d’une vraie guerre en plein cœur de la zone euro, un armistice extrêmement douloureux est proposé aux Grecs. Que le Parlement grec l’accepte ou non, que les Parlements nationaux le ratifient ou non, cet accord aura des répercussions incalculables sur l’avenir de la zone euro. Ceux qui ont toujours nié la possibilité d’une implosion future de la zone monétaire doivent maintenant être habités par le doute. La boîte de Pandore est ouverte.

Jean -Michel Naulot est l’auteur de «Crise financière, pourquoi les gouvernements ne font rien» (Seuil, octobre 2013).

Source : Jean-Michel Naulot, pour Libération, le 13 juillet 2015.

 

 

Grèce : Version intégrale de l’accord de spoliation de la Grèce, annotée par Yanis Varoufakis

 

Posté par Benji

Les Moutons enragés, 18/7/15

sous Argent et politique, Géopolitique, Manipulation

 

 

 

Yannis Varoufakis a posté hier sur son blog des remarques critiques sur la Déclaration du Sommet Européen du 12 juillet 2015. Pour lui, cette Déclaration devrait entrer dans l’histoire sous l’appellation « Les Termes de la Capitulation Grecque ».

Dans le texte qui suit, les remarques de Yanis Varoufakis sont mises en italiques gras et entre crochets. Dans son court texte d’introduction, Y.V. nous invite à « lire » et à « pleurer» . Ce texte souligne s’il en était besoin la gravité tragique de la Capitulation grecque, entérinée hier soir par le vote du Parlement Grec.

DÉCLARATION DU SOMMET EUROPÉEN, 12 JUILLET 2015

Le Sommet Européen souligne le besoin crucial de rétablir la confiance avec les Autorités Grecques [le gouvernement grec doit instaurer une nouvelle austérité encore plus drastique frappant les Grecs les plus vulnérables, qui ont déjà énormément souffert], condition préalable à un éventuel futur accord sur un nouveau programme du MES [pour le prolongement d’un prêt non viable].

À cet égard, il est essentiel que la maîtrise du processus revienne aux autorités grecques[le gouvernement Syriza doit reconnaître dans une déclaration qu’il a enfreint la « logique » de la troïka], et que les engagements politiques pris dans ce contexte soient suivis d’une mise en oeuvre effective.

On attend d’un membre de la zone euro demandant l’assistance financière du MES qu’il adresse, dans la mesure du possible, une requête similaire au FMI. Il s’agit d’une condition préalable pour que l’Eurogroupe accepte un nouveau programme du MES. La Grèce devra donc demander au FMI la poursuite de son soutien (contrôle et financement) à partir de mars 2016 [Berlin continue à croire que la Commission n’est pas digne de confiance pour « faire la police » de ses propres programmes de « sauvetage »].

Vu la nécessité de rétablir la confiance avec la Grèce, le Sommet de la zone Euro se félicite que les autorités grecques aient pris l’engagement de légiférer sans délai sur un premier ensemble de mesures [la Grèce doit se soumettre elle-même à une « torture par l’eau » (waterboarding) fiscale, avant même toute proposition de financement]. Ces mesures, prises en accord total et préalable avec les institutions, porteront sur:

Pour le 15 juillet

la rationalisation du régime de la TVA [la rendant plus régressive par l’augmentation des taux de TVA qui vont encourager la mutltiplication des fraudes] et l’élargissement de l’assiette fiscale pour augmenter les recettes [qui va asséner un coup majeur à la seule industrie grecque en croissance – le tourisme].

des mesures immédiates pour améliorer la viabilité à long-terme du système des retraites dans le cadre d’un programme global de réforme des retraites [c’est à dire réduire les plus petites des petites retraites, en prétendant ignorer que la déplétion du capital des fonds de pension est due au PSI forgé par la troïka en 2012, et aux effets délétères du chômage et du travail payé non déclaré].

la garantie de la pleine indépendance juridique de ESTAT [la troïka exige le contrôle total de la façon dont l’équilibre du budget de la Grèce est calculé, dans l’idée de contrôler pleinement la magnitude de l’austérité qu’elle impose au gouvernement].

la pleine mise en oeuvre des dispositions pertinentes du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance au sein de l’Union Economique et Monétaire, en particulier en rendant le Conseil budgétaire opérationnel avant la finalisation du protocole d’accord et en introduisant des coupures de dépenses quasi-automatiques en cas de dérapages par rapport à des objectifs ambitieux d’excédents primaires, après avoir sollicité l’avis du Conseil budgétaire et sous réserve de l’accord préalable des Institutions [le Gouvernement Grec, qui sait que les objectifs fiscaux imposés ne seront jamais atteints sous le régime d’austérité imposé, doit automatiquement augmenter l’austérité qui est en fait due aux plus récents échecs de la troïka].
Pour le 22 juillet

L’adoption du Code de Procédure Civile, qui est une révision majeure des procédures et modalités propres au système de justice civile et peut significativement accélérer le procédures judiciaires et réduire les coûts dans ce domaine [en clair, des saisies, des expulsions et la liquidation de milliers de maisons et de lieux d’activités dont les propriétaires ne sont pas en mesure de rembourser les emprunts et hypothèques].

La transposition de la directive relative au redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances, avec le soutien de la Commission Européenne.

Ce n’est qu’après – et immédiatement après – que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l’objet d’une mise en oeuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l’Eurogroupe, qu’une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d’accord[le gouvernement Syriza doit être de plus en plus humilié au point qu’il est obligé, avant de demander un nouveau prêt de sauvetage toxique, s’imposer une austérité drastique, alors qu’on sait dans le monde entier que Syriza y est opposé].

Cette décision devrait être prise après l’achèvement des procédures nationales et si les conditions préalables de l’Article 13 du Traité ESM ont été respectées sur la base de l’évaluation mentionnée dans l’Article 13.1.

Afin de pouvoir servir de base à la conclusion positive du protocole d’accord, les mesures de réforme proposées par la Grèce doivent être sérieusement renforcées compte tenu de la dégradation économique et budgétaire du pays au cours de l’année précédente [le gouvernement Syriza doit accepter de mentir en disant que c’est lui, et non la tactique d’asphyxie des créanciers, qui a causé la détérioration économique aiguë des six derniers mois – on demande à la victime d’endosser la faute du bandit].

Le gouvernement grec doit formellement s’engager à renforcer ses propositions [en fait, les rendre plus régressives et plus inhumaines] dans un certain nombre de domaines identifiés par les Institutions, en les accompagnant d’un calendrier suffisamment précis pour ce qui concerne la législation et la mise en oeuvre, y compris des critères de référence structurels, des échéances et des critères de référence quantitatifs, montrant clairement l’orientation des politiques à moyen terme. Le gouvernement doit notamment, en accord avec les Institutions:

Réaliser une réforme ambitieuse des retraites [en fait, des coupes] et engager des mesures pour compenser l’impact fiscal de la Décision de la Cour Constitutionnelle relative à la réforme des retraites 2012 [annuler la décision de la Cour en faveur des retraités] et mettre en œuvre la clause de déficit zéro [réduire de 85 % les retraites complémentaires que le gouvernement Syriza s’est battu bec et ongles pour préserver pendant les cinq derniers mois] ou prendre des mesures alternatives mutuelles acceptables [trouver des victimes ‘équivalentes’] d’ici octobre 2015;

Adopter des réformes plus ambitieuses du marché des produits assorties d’un calendrier clair pour la mise en œuvre des recommandations de l »OCDE I pour l’évaluation de la concurrence [les recommandations auxquelles l’OCDE a maintenant renoncé après avoir reconçu ces réformes en collaboration avec le gouvernement Syriza], y compris pour l’ouverture des magasins le dimanche, les périodes des soldes, la propriété des pharmacies, des laiteries et des boulangeries, à l’exception des produits pharmaceutiques en vente libre, qui seront mis en œuvre dans une prochaine étape, ainsi que l’ouverture de professions fermées essentielles au niveau macro-économique (par exemple les transports par ferry). Selon les recommandations de l’OCDE II, l’industrie manufacturière doit être incluse dans les actions préalables.

Sur les marchés de l’énergie, continuer la privatisation de l’opérateur du réseau de distribution d’électricité (ADMIE), à moins que l’on puisse trouver des mesures de remplacement permettant la mise en concurrence, comme convenu par les Institutions [l’ADMIE sera liquidé sur l’ordre des Institutions au profit d’intérêts étrangers spécifiques].

Sur le marché du travail, examiner rigoureusement et moderniser les conventions collectives du travail [s’assurer que l’on ne permet aucune négociation collective], l’action syndicale [l’interdire] et, conformément à la directive appropriée et aux bonnes pratiques de l’Union européenne, des procédures de licenciement collectif [laissées au gré des employeurs], en suivant le calendrier et et l’approche convenus avec les Institutions [la Troïka décide].

Sur la base de ces réexamens, la politique du marché du travail devrait être alignée sur les meilleures pratiques internationales et européennes, sans retour aux politiques antérieures qui sont incompatibles avec des objectifs de croissance durable et inclusive [il ne devrait y avoir aucun mécanisme qui permette aux salariés de demander aux employeurs de meilleures conditions de travail].

Adopter les mesures nécessaires pour renforcer le secteur financier, y compris des mesures radicales concernant les prêts non performants [un tsunami de saisies est en vue] et des mesures pour renforcer la gouvernance du Fonds Hellénique de stabilité financière (HFSF) et des banques [les personnes grecques qui gèrent le HFSF et les banques auront précisément un contrôle zéro sur le HFSF et les banques], en particulier en éliminant toute possibilité d’interférence politique dans processus de nomination [sauf l’interférence politique de la Troïka].

Par ailleurs, les autorités grecques prendront les mesures suivantes:

Elaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d’autres moyens [un Treuhand, semblable à celui de l’Allemagne de l’est, est prévu pour liquider toute la propriété publique grecque, mais sans que soient envisagés les grands investissements que l’Allemagne de ouest a faits en Allemagne de l’est pour compenser le désastre Treuhand].

La monétisation des actifs constituera une source de remboursement du nouveau prêt de MES et produira sur la durée un total fixé à 50 milliards d’€, dont 25 milliards seront utilisés pour le remboursement de recapitalisation de banques et d’autres actifs, et 50 % de chaque euro restant (c’est-à-dire 50 % des 25 milliards d’€) seront utilisés pour diminuer le ratio d’endettement, et les 50 % restants seront utilisés pour des investissements [la propriété publique sera liquidée et des sommes pitoyables iront vers l’entretien d’une dette insoutenable – il ne restera plus rien pour des investissements publics ou privés].

Ce fonds serait établi en Grèce et géré par les autorités grecques sous la surveillance des Institutions européennes concernées [il sera nominalement en Grèce, mais en fait, comme le HFSF ou la Banque de Grèce, il sera contrôlé entièrement par les créanciers]. En accord avec les Institutions et sur la base des bonnes pratiques internationales, un cadre législatif devrait être adopté pour garantir des procédures transparentes et une valorisation adéquate des ventes d’actifs, conformément aux principes et normes de l’OCDE sur la gestion des Entreprises publiques [la Troïka fera ce qu’elle veut).

Conformément aux ambitions gouvernementales grecques, moderniser et renforcer l’administration publique grecque, et mettre en place, sous les auspices de la Commission européenne, un programme pour renforcer et dépolitiser les capacités de l’administration grecque [transformer la Grèce en une zone de non-démocratie modelée sur Bruxelles, une forme de gouvernement censément technocratique, politiquement toxique et macro-économiquement inepte].

Une première proposition devrait être présentée d’ici le 20 juillet après des discussions avec les Institutions. Le gouvernement grec s’engage à réduire encore plus les coûts de l’administration publique [réduire les plus bas salaires et augmenter un peu les salaires de certains des apparatchiks favorables à la Troïka]conformément à un calendrier établi convenu avec les Institutions.

Normaliser entièrement les méthodes de travail avec les Institutions, y compris pour le travail devant être fait à Athènes, afin d’améliorer la mise en œuvre et le suivi du programme [la Troïka rend les coups et exige que le gouvernement grec l’invite à venir à Athènes en Conquérant – la Paix carthaginoise dans toute sa splendeur]. Le gouvernement doit consulter les Institutions et obtenir leur accord sur tout projet de loi dans les domaines concernés, avant de les soumettre à la consultation publique ou au Parlement

[le Parlement grec doit, de nouveau, après cinq mois de brève indépendance, devenir une annexe de la Troïka – faisant mécaniquement passer des lois traduites].

Le Sommet de la zone euro souligne de nouveau que la mise en œuvre est l’élément-clé et que dans ce contexte il se félicite que les autorités grecques aient l’intention pour le 20 juillet de demander le soutien des Institutions et des États membres en vue d’une assistance technique, et demande à la Commission européenne de coordonner cette assistance de l’Europe.

À l’exception de la loi concernant la crise humanitaire, le gouvernement grec réexaminera en vue de les modifier les législations qu’il avait adoptées et qui sont contraires à l’accord du 20 février, puisqu’elles constituent un retour en arrière par rapport aux engagements pris au titre du programme précédent, ou bien il définira des mesures compensatoires clairement équivalentes pour les droits acquis qui ont été ainsi créés [en plus de promettre qu’il n’aura plus d’autonomie législative, le gouvernement grec annulera rétroactivement tous les projets de loi qu’il a passés pendant les cinq derniers mois].

Les engagements listés ci-dessus correspondent au minimum exigé pour commencer les négociations avec les autorités grecques. Cependant, le Sommet de la zone Euro a précisé que le fait de commencer des négociations n’exclut pas la possibilité d’un accord final sur un nouveau programme de MES, qui devra être fondé sur une décision concernant l’ensemble du paquet (incluant les besoins de financement, le caractère soutenable de la dette et un financement relai éventuel)[auto-flagellez-vous, imposez une nouvelle austérité à une économie écrasée par l’austérité et ensuite nous verrons si l’Eurogroupe vous accordera de nouveaux prêts toxiques insoutenables].

Le Sommet Euro prend acte de ce que les besoins de financement du programme pourraient se situer entre 82 milliards et 86 milliards d’ €, selon l’estimation des Institutions [l’Eurogroupe a fait état d’une somme énorme, bien supérieure à celle qui est nécessaire, pour signifier que la restructuration de la dette est hors sujet et que le jeu s’appelle la servitude de la dette à l’infini]. Il invite les Institutions à explorer des possibilités de réduire l’enveloppe de financement, par une voie budgétaire alternative ou des privatisations accrues [eh oui, peut-être que les porcs voleront].

Rétablir l’accès au marché, qui est un objectif de tout programme d’aide financière, diminue la nécessité de puiser dans l’enveloppe totale de financement [c’est quelque chose que les créanciers éviteront au maximum, par exemple en s’assurant que la Grèce entrera seulement dans le programme de facilitation quantitative de la BCE en 2018, une fois que la facilitation quantitative sera …close).

Le Sommet de la zone Euro prend note des besoins de financement urgents de la Grèce, qui rendent d’autant plus nécessaire de progresser rapidement pour décider d’un nouveau protocole d’accord: d’après les estimations, ces besoins s’élèveraient à 7 milliards € d’ici le 20 juillet et à 5 milliards supplémentaires d’ici la mi-août [Une fois de plus on en rajoute et on fait semblant de croire que ça peut marcher].

Le Sommet de la zone Euro est conscient qu’il importe de veiller à ce que l’Etat grec souverain puisse régler ses arriérés vis-à-vis du FMI et de la Banque de Grèce et honorer ses titres de créances dans les semaines qui viennent afin de créer les conditions permettant une proche conclusion des négociations. Le risque de ne pas pouvoir conclure rapidement les négociations demeure entier pour la Grèce [Encore une fois, on exige que la victime endosse la responsabilité qui incombe au bandit). Le Sommet de la zone Euro invite l’Eurogroupe à discuter de ces questions en urgence.

Étant donné l’acuité des problèmes rencontrés par le secteur financier grec, l’enveloppe totale d’un nouveau programme éventuel du MES devrait inclure la dotation de 10 à 25 milliards d’Euros pour que le secteur bancaire puisse faire face aux éventuels besoins de recapitalisations des banques et aux éventuels coûts de résolution, dont 10 milliards seraient rendus immédiatement disponibles dans un compte séparé au MES [la Troïka admet que la recapitalisation 2013-2014 des banques, qui aurait nécessité tout au plus 10 milliards, était insuffisante – mais, bien sûr, elle impute l’erreur … au gouvernement Syriza].

Le Sommet Euro est conscient qu’une décision doit être prise rapidement sur un nouveau programme pour que les banques puissent rouvrir, ce qui permettrait d’éviter une augmentation de l’enveloppe de financement totale [la Troïka a fermé les banques grecques pour forcer le gouvernement Syriza à capituler et elle maintenant elle pleurniche pour leur réouverture]. La BCE/le MSU procèdera à une évaluation exhaustive après l’été. La réserve globale permettra de combler les éventuelles insuffisances de fonds propres suivant l’évaluation complète, après que le cadre juridique aura été appliqué.

De sérieux doutes planent quand au caractère soutenable de la dette grecque [Vraiment ? Ça alors!] Ceci est dû au relâchement des politiques conduites pendant les douze derniers mois, qui ont entraîné la détérioration récente de l’environnement macro-économique et financier) [ce ne sont pas les prêts « de sauvetage » de 2010 et 2012, en synergie avec l’austérité asséchant le PIB, qui ont propulsé la dette à des hauteurs immenses et qui l’ont rendue insoutenable – meuh non, ce sont la perspective future puis la réalité d’un gouvernement qui s’est permis de critiquer le caractère insoutenable des prêts « de sauvetage »].

Le Sommet de la zone Euro rappelle que les États membres de la zone Euro ont, tout au long de ces dernières années, adopté, pour soutenir la viabilité de la dette grecque, un ensemble remarquable de mesures, qui ont allégé le service de la dette grecque et et en ont réduit significativement les coûts [les premier et deuxième programmes « de sauvetage » ont échoué, la dette montant en flèche comme il se devait puisque le but réel des programmes « de sauvetage » était de transférer le poids des pertes bancaires sur les contribuables de l’Europe].

En conséquence, dans le cadre d’un éventuel futur programme MES, et conformément à l’esprit de la déclaration de l’Eurogroupe de novembre 2012 [une promesse de restructuration de la dette faite au gouvernement grec précédent n’a jamais été tenue par les créanciers], l’Eurogroupe se tient prêt à considérer, si nécessaire, la possibilité de mesures supplémentaires (l’allongement des périodes de grâce et des délais de remboursement) avec l’objectif que les besoins bruts de financement restent à un niveau soutenable.

Ces mesures seront subordonnées à la mise en œuvre complète des mesures à convenir dans un nouveau programme éventuel et seront envisagées après le premier examen qui aura abouti à un résultat concluant. [Encore une fois, la Troïka laissera le gouvernement grec ployer sous le poids de la dette insoutenable, entraînant l’échec du programme, l’augmentation de la pauvreté et l’effondrement des revenus, alors nous pourrons avoir une petite coupe de la dette, comme la Troïka le fit en 2012].

Le Sommet de la zone Euro souligne que l’on ne peut pas opérer de décote nominale sur la dette [Le gouvernement Syriza a suggéré, depuis janvier, une restructuration modérée de la dette, sans coupes, maximisant la valeur présente nette attendue des remboursements de la Grèce aux créanciers – proposition qui a été rejetée par la Troïka dont le but était en fait d’humilier Syriza]. Les autorités grecques réaffirment leur engagement clair à honorer pleinement et dans le temps imparti leurs obligations financières envers tous leurs créanciers [Ce qui ne peut se produire sans une restructuration substantielle de la dette].

Pour autant que toutes les conditions nécessaires figurant dans le présent document soient remplies, l’Eurogroupe et le Conseil des gouverneurs du MES peuvent, conformément à l’Article 13.2 du Traité instituant le MES, mandater les Institutions pour négocier un nouveau programme du MES si les conditions préalables énoncées de l’Article 13 du traité instituant le MES sont réunies sur la base de l’évaluation visée à l’Article 13.1.

Pour soutenir la croissance et la création d’emplois en Grèce (dans les 3 à 5 prochaines années) [ ayant déjà détruit croissance et emplois lors des cinq dernières années …] la Commission travaillera étroitement avec les autorités grecques pour mobiliser jusqu’à 35 milliards d’Euros (dans le cadre de divers programmes européens) pour financer les activités d’investissement et l’activité économique, y compris au niveau des PME [elle utilisera le même volume de fonds structurels, plus de l’argent imaginaire, tout aussi disponible qu’ en 2010-2014].

À titre de mesure exceptionnelle et vu la situation exceptionnelle de la Grèce, la Commission proposera d’augmenter le niveau de préfinancement d’un milliard d’euros pour donner une impulsion immédiate aux investissements, dont se chargeront les co-législateurs de l’Union européenne [ Sur les 35 milliards, considérez que ce milliard sera le seul pour de vrai]. Le Plan D’investissement pour l’Europe fournira aussi des possibilités de financement pour la Grèce [le même plan dont la plupart des ministres des Finances de La zone Euro parlent comme d’un programme fantôme].

Yanis Varoufakis

Source: Afriquenewsinfo.net via Le blog à Lupus

 

 

A propos d'Alexis Tsipras

Mais pourquoi donc Alexis Tsipras a-t-il cédé à la pression ?

 

http://allainjules.com

 

Commentaire de Leboninformateur, 14/7/15


Alexis Tsipras est un juif séfarade, fils de Pavlos Tsipras millionnaire grecque décédé en 2012. Les grands-parents d’Alexis Tsipras ont immigré en Grèce(depuis la Turquie) dans les années 20. Le nom du village d’origine de la famille « Cipra » devenue « Tspiras » est Babaeski qui situé dans la province Turque de K?rklareli.
Selon le site nowtheendbegins.com, l’entreprise familiale du père du leader de Syriza (Pavlos Tsipras) s’appelait « SKPANAEA » et était spécialisé dans les travaux publiques en Grèce, notamment la restauration et la construction des églises orthodoxes et ce depuis l’époque de la Junte des Colonels.
En ce qui concerne le mouvement Trotskyste de Syriza, son lien avec le milliardaire George Soros qui le finance est on ne peut plus clair comme le revele le site Gazetawarsza .
L’ascension fulgurante de Tsipras semble avoir été facilité par l’oligarchie financière internationale afin d’empêcher l’arrive au pouvoir en Grèce du mouvement « ultra nationaliste » Golden Dawn (opposés à l’UE et à l’OTAN) dont les principaux dirigeants sont en prison depuis bientôt deux ans.
Alexis Tsipras apparaît donc comme une forme « d’opposition contrôlée » au « système » comme le sont Besancenot ou Mélenchon en France. Pas étonnant que Tsipras ait toujours milité pour le maintien de Grèce dans la zone Euro.
L’ex-ministre des finances grec, Yanis Varoufaki qui a démissionné la semaine dernière car mis en minorité au sein du gouvernement Grec aurait d’ailleurs annoncé qu’il allait crée son propre parti

Mais pourquoi la Grèce accepte encore une tutelle aussi brutale ?

 

par Laurent Herblay


Agoravox, 16 juillet 2015

Commentaire de Sirocco, 17/7/15

« A Tsipras n’est que le dernier de ces prétendus hommes de gauche qui se sont vendus aux banquiers. »
« Vendus » est le mot qui explique le mieux la situation. Ni vous ni moi ne connaissons le montant dont a été crédité le compte ouvert dans un paradis financier quelconque par la Commission européenne pour Tsipras afin qu’il trahisse les attentes du peuple grec et serve les intérêts des banquiers.

 

DE L’HÉROÏSME A LA TRAÎTRISE

Alexis Tsipras écarte les ministres «rebelles»

 

http://allainjules.com, 18/7/15



Le Premier ministre Alexis Tsipras a annoncé vendredi soir un remaniement de son gouvernement. Toute honte bue, et toujours sous la pression des banksters, l’ex héros grec écarte ses compagnons de route. D’un parcours de communiste en ultra-libéral convaincu mais pas trop (selon lui-même), le grand écart de ce jeune premier doit servir de leçon aux Africains. Il y a plusieurs enseignements à retenir…


Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a écarté vendredi les ministres hostiles à ce qu’ils nomment accord mais plutôt diktat passé lundi avec les créanciers d’Athènes.
Il a procédé à un remaniement de son gouvernement dans lequel demeure le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, nouveau venu.
Alexis Tsipras a été confronté à la fronde de certains députés du Parti de la gauche radicale, Syriza, lors du vote au Parlement du programme d’aide à la Grèce, approuvé en partie grâce aux voix de… l’opposition. Quelle ironie !
Le ministre du Travail, Panos Skourletis, remplace Panagiotis Lafazanis au poste de ministre de l’Energie. Le ministre de la Réforme administrative, Georges Katrougalos, prend le portefeuille du Travail.
Nadia Valavani, qui a démissionné en début de semaine, est remplacée par Tryfon Alexiadis au poste de secrétaire d’Etat aux Finances.
Le ministre délégué au travail, Dimitris Stratoulis, et le ministre délégué à la Défense, Costas Isychos, ont également fait les frais de cette reprise en main.
Olga Gerovassili, une parlementaire de Syriza, devient porte-parole du gouvernement et Christoforos Vernardakis, prend le poste de secrétaire d’Etat à la Défense.
Il s’agit du premier remaniement depuis l’arrivée au pouvoir de M. Tsipras il y a six mois.
Passation de pouvoir
L’annonce portait sur dix changements au sein du gouvernement. Outre ces départs, de nouvelles nominations sont intervenues pour combler notamment des vacances de portefeuille.
Sur les 149 députés du groupe parlementaire du Syriza, 32 députés, dont les cinq ministres remplacés et la présidente du Parlement, avaient voté «non», six s’étaient abstenus et une députée était absente.
La passation de pouvoir a été repoussée en raison des incendies qui ravagent le Péloponnèse et l’Attique, a précisé le cabinet du Premier ministre dans son communiqué.
(Allain Jules & ats)

 

 

Grèce : Mettre les populations dans un sentiment d’impuissance

 

Par Jean-Claude Paye

 

Mondialisation.ca, 22 juillet 2015 - Dans ses célèbres conférences, l’historien Henry Guillemin, nous rappelait une phrase, datant de 1897, de Maurice Barrès, maître à penser de la droite nationaliste française, : « la première condition de la paix sociale est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance. » Ce paradigme éclaire le résultat des négociations menées par Alexis Tsipras. Les citoyens furent appelés par leur premier ministre, à se prononcer, à travers un référendum, contre les propositions de l’UE qui furent rejetées par 61% des votants. A la suite, Tsipras accepte un accord encore plus défavorable pour les populations grecques. De plus, tout en se soumettant au dictat de l’UE, il déclare : « je ne crois pas à cet accord. C’est un mauvais accord pour la Grèce et pour l’Europe, mais j’ai dû le signer pour éviter une catastrophe »

Double pensée

Tsipras développe ici une procédure de double pensée qui consiste à annuler un énoncé en même temps qu’il est prononcé, tout en maintenant ce qui a été préalablement donné à entendre. Ainsi, le citoyen doit avoir la capacité d’accepter des éléments qui s’opposent, sans relever la contradiction existante. Il possède alors deux visions incompatibles. Énoncer en même temps une chose et son contraire, produit une désintégration de la conscience. Il n’est plus possible de percevoir et d’analyser la réalité. Dans l’incapacité de mettre l’émotion à distance, on ne peut plus qu’éprouver le réel, lui être soumis et non le penser et de l’organiser. .

Le déni de l’opposition entre les deux propositions empêche toute représentation. Cette procédure est nommée clivage par la psychanalyse. Elle interdit tout jugement et entraîne une indifférenciation des éléments de la réalité. La dé-construction de la faculté de symboliser empêche la formation d’une mémoire et s’oppose ainsi à la constitution d’un nous. Nous transformant en monades, le discours a alors un effet de pétrification face à la toute puissance des institutions européennes et enferme dans la psychose : aucune autre politique n’est possible.

George Orwell a déjà décrit dans 1984, le dispositif de « double pensée » qui consiste à « retenir simultanément deux opinions qui s’annulent, alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. » Il avait déjà identifié ces « principes de l’asservissement » qui destituent l’individu de toute capacité de résistance, qui ont pour fonction d’effacer chez le sujet « tout souvenir de l’existence d’un désir possible de résistance »

Primauté de l’image

La capitulation ne remet pas en cause l’image du premier ministre : « on ne peut pas me reprocher de ne m’être pas battu. Je me suis battu jusqu’où personne ne s’est battu.. » Cependant, l’on sort d’une politique d’affrontement pour occuper une place de victime. L’iconographie produite par l’idéologie victimaire. possède deux faces, à la fois l’image du héros, celui qui s’est battu plus que tout autre, et celle de la victime. Ainsi, la mère d’Alexis, Aristi Tsipras, 73 ans, raconte à l’hebdomadaire people Parapolitika : ”dernièrement Alexis ne mange plus, ne dort plus, mais il n’a pas le choix, il a une dette envers le peuple qui lui a fait confiance“. Son épouse ajoute : “Je ne le vois plus que rarement. Il va de l’aéroport au Parlement. Il n’a pas le temps de voir ses propres enfants, comment pourrait-il me voir moi?” . Tout se réduit à la souffrance de la « belle âme », celle d’un ‘homme politique fidèle, mais blessé.

L’enjeu de l’affrontement se déplace de l’opposition entre des forces sociales au conflit intérieur du premier ministre. Les populations sont ainsi dépossédées de la matérialité de leur résistance au profit de la sauvegarde de l’image de leur premier ministre. Or, ce dernier s’est totalement plié aux exigences des créanciers et accepté toutes les surenchères de ces derniers.

L’austérité comme seule politique possible

La « politique d’austérité » imposée au pays a déjà, en cinq ans, fait baisser de 25% à 30%, selon les différentes estimations, le PNB du pays et d’avantage le niveau de vie de la grande majorité de la population, les hauts revenus ayant été peu touchés par les mesures prises. Le plan imposé ne peut qu’accentuer cette tendance : austérité accrue et augmentation relative de la dette. La Grèce ne pourra pas faire face à ses engagements, ce qui impliquera une nouvelle intervention extérieure. La sortie de la Grèce de la zone euro pourrait être simplement reportée. De plus, la Grèce perd l’essentiel de ce qui lui restait de souveraineté nationale, car elle doit se conformer à des mécanismes de coupes automatiques de ses dépenses et soumettre ses réformes au bon vouloir des institutions européennes. Où se situe la « catastrophe », dans un nouvel affaiblissement rapide et programmé du pays ou dans une sortie de l’Euro permettant un défaut sur la dette et ainsi une possibilité de relance de l’activité économique ?

Propager un sentiment d’impuissance dans l’ensemble de l’UE

L’attaque contre le désir de résistance des populations prend tout son sens, non seulement en Grèce, mais aussi au niveau de l’UE. Tsipras a voulu croire que ce qu’il considérait comme tabou : un « Grexit » induisant un démantèlement de la zone euro, l’était également pour ses interlocuteurs. Or, pour les dirigeants de l’UE et principalement pour l’Allemagne, la construction européenne est destinée à disparaître dans le futur grand marché transatlantique. L’attitude de l’Allemagne qui, aussi bien au niveau de la lutte contre la fraude fiscale que celui de l’attaque contre l’euro, a fourni un appui à l’offensive étasunienne. Cette volonté de mettre la zone euro en difficulté est confirmée par le refus réitéré de diminuer la dette grecque. Cette attitude est cohérente avec l’engagement privilégié de cet Etat européen dans la mise en place d’une union économique avec les Etats-Unis. La dissolution de l’UE dans cette zone politique et économique ne peut se faire qu’au prix d’un important recul du niveau de vie et des libertés en Europe. Les populations de l’UE devront consentir au démantèlement de leurs acquis. L’expérience grecque conduisant à un sentiment d’impuissance face à ces politiques dévastatrices révèle alors son enjeu.

Jean-Claude Paye

Jean-Claude Paye sociologue, auteur de l’Emprise de l’image, Yves Michel 2012.

 

 

 

 

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