LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

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LE LIBAN

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Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah libanais a ciblé les positions d’Israël à 509 reprises

Saturday, 16 December 2023

PressTV

 

Au 70ème jour de la guerre à Gaza, le groupe médiatique Harbi Press a fait état de 509 opérations contre les positions de l'armée israélienne depuis le début de la guerre.

Selon le site de la chaîne Al-Manar, le communiqué de Harbi Press indique que 59 quartiers généraux (QG) et bases militaires de l’armée israélienne ont été ciblés pendant cette période.

Voici le détail des opérations :

- 209 opérations avec des missiles guidés

- 131 opérations avec des obus d'artillerie

- 41 opérations militaires de ciblage avec des armes de tireurs d'élite

- 43 opérations par des roquettes

- 35 opérations avec des missiles Burkan

- 20 opérations de tirs de défense aérienne

- 14 opérations de tir

- 9 opérations offensives de drones

Ce samedi après-midi, les médias israéliens ont annoncé qu’un drone avait touché la colonie de Margaliot au nord de la Palestine occupée. Quelques instants après la publication de ce rapport, la Résistance islamique libanaise a officiellement revendiqué cette attaque et annoncé avoir visé un groupe de soldats israéliens à proximité de la caserne de Ramim avec un drone kamikaze.

Le Hezbollah a souligné que cette opération avait été menée ce samedi 16 décembre à 11 heures locales, ajoutant que l’attaque avait fait des victimes.

Interviewé vendredi Mohammed Afif, consultant médiatique du Hezbollah libanais a déclaré : « Ce qui se passe dans le sud est une véritable guerre, mais nous n'avons pas utilisé toute notre puissance, personne n'utilise toute sa puissance d'un coup dans la guerre ; nous n'avons utilisé que 5% de nos capacités. »

Il a ajouté : « Nous sommes exposés à des attaques et nous avons des déplacés dans le sud, l'armée israélienne a également subi des pertes et 120 000 personnes ont été déplacées du nord [de la Palestine], l'armée israélienne est en état de guerre, tout comme nous. »

 

 

 

Israeli Warplanes Launch Airstrikes in Southern Lebanon

antiwar.com

Lebanon's president said the bombing was Israel's biggest use of force against the country since 2006 

by Dave DeCamp Posted on August 5, 2021

Israel escalated its response to rocket fire coming out of Lebanon early Thursday morning by launching airstrikes in the country, which Lebanese President Michel Aoun said targeted villages. 

“Israel’s use of its air force to target Lebanese villages is the first of its kind since 2006,” Aoun said, referring to the 2006 war that killed over 1,000 people, mostly Lebanese civilians. He said Israel’s action “indicates the presence of aggressive, escalatory intentions in the midst of ongoing threats against Lebanon and its sovereignty.”

The Israeli military was responding to three rockets it said were fired out of southern Lebanon by “Palestinian terror groups,” although no one has taken responsibility. The rockets sparked fires in Israel, but no casualties were reported. 

Israel initially responded by firing 92 artillery shells into Lebanon, which was followed by the airstrikes. So far, Lebanon has not reported casualties as a result of the bombardment.

According to The Times of Israel, the airstrikes were the first in Lebanon Israel has openly admitted to since 2014. Israeli warplanes frequently enter Lebanese airspace to bomb Syria. In July, Israel launched airstrikes against Syria from Lebanese airspace, and in the process, the warplanes also struck several villages in northern Lebanon.

Wednesday marked the one-year anniversary of the Beirut port explosion that killed over 200 people, which exacerbated the country’s economic crisis. Lebanon has been under an interim government since former Prime Minister Hassan Diab stepped down after the blast. Western powers are threatening to tighten sanctions on Lebanon if a new government is formed.

Author : Dave DeCamp

Dave DeCamp is the news editor of Antiwar.com, follow him on Twitter @decampdave. 

 

 


Nouvelle manifestation monstre du Hezbollah à Beyrouth

BEYROUTH (AP) - 10/12/6 - Nouvelle démonstration de force du Hezbollah dans les rues de Beyrouth. A l'appel du Parti de Dieu, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche après-midi dans le centre de la capitale libanaise pour réclamer le départ du Premier ministre anti-syrien Fouad Siniora au cours d'une manifestation géante, déjà qualifiée d'"historique et décisive".

La police ne fournissait pas d'estimation chiffrée dans un premier temps, mais la foule était immense, remplissant les grandes places du centre de la ville ainsi que de nombreux quartiers. La manifestation promettait d'être l'une des plus considérables de l'histoire du pays.

La marée humaine des manifestants a afflué vers le centre-ville, agitant des milliers de drapeaux libanais frappés du Cèdre et ceux du Hezbollah, alors que des militants lançaient par haut-parleurs des slogans repris en coeur par la foule et que, dans une ambiance de carnaval, des orchestres jouaient des percussions tandis que les responsables de la sécurité du Hezbollah, casquette blanche sur la tête, surveillaient la foule.

Cette manifestation, déjà qualifiée d'"historique et décisive" par le Hezbollah, pourrait être un tournant dans la crise politique qui paralyse le Liban, dix jours après le début des rassemblements organisés par l'opposition contre le gouvernement anti-syrien et pro-occidental de Siniora.

Des militaires en tenue de combat et des policiers armés interdisaient l'accès aux principaux axes de la capitale tout en protégeant le bâtiment du Grand Sérail où le chef du gouvernement et la plupart de ses ministres sont retranchés depuis le 1er décembre.

"Nous sommes venus leur prouver à quel point nous sommes réellement nombreux", lançait Rim al-Zein, étudiante en philosophie qui portait le foulard. "Je crois que ce gouvernement menteur ne pourra pas durer beaucoup plus longtemps après aujourd'hui".

Le dirigeant chrétien maronite Michel Aoun, allié du Hezbollah, a fixé un ultimatum de "quelques jours" à Siniora pour soit accepter un gouvernement national soit devoir faire face à des conséquences non précisées. "Nous espérons qu'aujourd'hui ils auront compris que leur époque est finie", a-t-il lancé.

De son côté, Cheikh Naim Kassem, numéro deux du Hezbollah, a juré que l'opposition était prête à rester des semaines dans la rue pour atteindre son but. "Bush veut-il que le peuple du Liban s'exprime? L'Occident et les Arabes veulent-ils entendre la voix du peuple du Liban? Répondez-leur: 'mort à l'Amérique!' Répondez-leur: 'mort à Israël!'", a-t-il lancé, slogans repris en coeur par les manifestants.

Depuis ses bureaux du centre-ville, le Premier ministre s'est adressé par visioconférence à des militants anti-syriens. Dénonçant les manifestations, il a demandé: "est-ce la meilleure manière de faire des demandes, quelles qu'elles soient?". Se disant ouvert au dialogue avec l'opposition, il a reconnu que la crise politique menaçait le pays, sa sécurité, son économie et son système politique. "Nous ne voulons pas que le Liban soit le champ de bataille des guerres des autres. Le Liban est une nation, pas un champ de bataille", a-t-il lancé, référence à la Syrie et à l'Iran, qui soutiennent le Hezbollah.

Le ton est monté entre les deux camps jeudi et vendredi, le Premier ministre accusant le Hezbollah de vouloir fomenter un coup d'Etat. "Sayyed Nasrallah (...) menace d'un coup d'Etat et ses déclarations portent en germe la discorde et la menace", a-t-il dit.

Le chef du Parti de Dieu avait attaqué le premier jeudi, affirmant que le gouvernement Siniora avait fait le jeu d'Israël pendant la guerre de l'été. AP

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Poussée raciste anti-arménienne des phalangistes libanais


par Thierry Meyssan*


10/8/7 - Le parti phalangiste libanais d’Amine Gemayel a lancé une campagne anti-arménienne à laquelle les différentes composantes de la coalition gouvernementale se sont joins. La presse européenne, qui refuse de considérer les Phalanges pour ce qu’elles sont —c’est-à-dire un parti fasciste— et ne voit en elles que des alliés de « l’Occident », se tait. C’est d’autant plus lâche que les Libanais d’origine arménienne sont aujourd’hui les plus ardents défenseurs des principes républicains dans la communauté chrétienne.

L’enjeu des élections partielles qui viennent de se dérouler le 5 août 2007 au Liban dépassait largement la simple désignation de deux députés : elles mettent en cause le fonctionnement des institutions dans cette période trouble, elles déterminent les rapports de force pour l’élection présidentielle à venir dans deux mois, et elles ont donné lieu à une vive poussée raciste anti-arméniens parmi les phalangistes.

Le gouvernement Siniora, qui se maintient au pouvoir en violation de la Constitution, avait illégalement convoqué deux élections législatives partielles pour remplacer les députés Walid Eido et Pierre Gemayel, tous deux assassinés. Logiquement, l’opposition aurait dû boycotter les deux scrutins, mais elle ne boycotta que celui de Beyrouth et décida d’utiliser celui de Metn pour évaluer les rapports de force au sein de la communauté chrétienne dans une circonscription presque uniquement chrétienne. Elle présenta donc un candidat inconnu du grand public, le docteur Camille Khouri, un médecin de campagne, étant entendu qu’il considérait lui-même la convocation électorale illégale et n’entendait pas siéger à l’Assemblée nationale s’il était élu. De son côté, la coalition gouvernementale présenta son meilleur candidat : l’ancien président de la République et président suprême à vie des Phalanges, Amine Gémayel, pour succéder à son fils.

Au-delà des liens claniques qui ont lourdement pesé sur le scrutin, les électeurs devaient choisir entre deux options politiques : d’un côté les Phalanges, favorables à un Liban exclusivement dominé par les chrétiens et allié à Israël contre les musulmans ; de l’autre le Courant patriotique du général Michel Aoun, favorable à un Liban laïque dans lequel tous puissent vivre également en paix sans tenir compte des appartenances communautaires.

C’est en définitive l’outsider Camille Khouri qui l’a emporté d’une courte tête. Cette gifle assénée au président d’honneur des Phalanges dans la circonscription historique de son clan met fin à son espoir d’être une nouvelle fois président du Liban. D’autant qu’Amine Gemayel avait personnalisé au maximum sa campagne accusant ceux qui ne voteraient pas pour lui de faire le jeu des assassins de son fils.

L’analyse sociologique et les celle des résultats électoraux font apparaître des choix différents parmi les chrétiens selon leurs Églises. Les maronites (c’est-à-dire des catholiques de rite oriental), qui représentent la moitié des chrétiens du Liban, auraient voté à 56 % pour le projet des Phalanges et à 44 % pour celui de l’opposition. Les fidèles de diverses autres Églises orientales, représentant un quart des chrétiens du Liban, auraient voté seulement à 42 % pour les Phalanges et à 58 % pour l’opposition. Les Libanais d’origine arménienne de l’Église apostolique orthodoxe, représentant le dernier quart des chrétiens du Liban auraient voté seulement à 20 % pour les Phalanges et à 80 % pour l’opposition.

En d’autres termes, les maronites seraient majoritairement favorables à un Liban où les chrétiens domineraient les musulmans, tandis que les chrétiens des autres Églises orientales seraient inversement favorables à un Liban laïque et républicain. Parmi ceux-ci, les plus attachés à la paix civile sont les citoyens d’origine arménienne, dont les familles sont arrivées au Liban en 1915 pour fuir le génocide.

Encore faut-il nuancer cette présentation des choses en soulignant que le vote arménien n’est pas un vote communautaire puisque cette communauté est divisée en trois partis défendant des idées politiques distinctes. Le Ramgavar (centre droit) apelait à voter Gemayel, tandis que le Henchak (centre gauche) et le puissant Tachnag (gauche libérale) appelaient à voter Khouri.

De son côté, la Phalange (en arabe Kataëb) fut créée en 1936 par Pierre Gémayel (le grand-père) dans l’esprit anti-républicain de la Phalange espagnole de José Antonio Primo de Rivera. Ces deux formations sont les deux derniers partis fascistes historiques toujours en activité, sans interruption depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, car s’ils étaient idéologiquement liés à l’Axe, ils ne participèrent pas à ses combats.

Même s’ils évitent d’en faire la publicité, les phalangistes restent partisans d’un pouvoir autoritaire qui assure la domination d’une élite maronite sur le reste de la population et entretiennent un culte de la violence. Ainsi, encore en janvier 2005, Pierre Gémayel (le petit-fils assassiné) fit l’éloge de la supériorité de la «race maronite» lors d’une réunion des Phalanges [1].

En 1948, lors de l’exode des Palestiniens fuyant les massacres en Israël, les Phalanges développèrent un racisme anti-Palestiniens qui culmina, en 1975, avec le massacre de Sabra et Chatila. Animées par la même logique, les Phalanges ont réagi au scrutin de dimanche par une diatribe anti-Tachnag (le parti arménien d’opposition), qui s’est vite transformée en poussée raciste anti-Arméniens dans laquelle elles ont entraîné leurs alliés.

Le soir même du scrutin, le président suprême à vie des Phalanges Amine Gemayel, accompagné du criminel de guerre Samir Geagea, tenta de rejeter le résultat du scrutin en déclarant qu’il avait été truqué par le parti Tachnag et que ses membres auraient des comptes à leur rendre. Il ne pouvait guère en dire plus, vu que le président exécutif des Phalanges, Karim Pakradouni, est lui-même d’origine arménienne.

Mais le pas fut vite franchi. Le lundi soir, au journal télévisé de la chaîne gouvernementale LBC, le chef du Parti socialiste progressiste et membre de l’Internationale socialiste, Walid Joumblatt [2], déclara que : « Les Arméniens doivent savoir que les Libanais ont droit à l’autodétermination ». Une manière brutale d’exclure les Libanais d’origine arménienne de la communauté nationale, bien que leurs familles soient arrivées au Liban avant que celui-ci ne soit indépendant. Dans la foulée, Nassib Lahoud, candidat à la présidence de la République soutenu par les États-Unis et l’Arabie saoudite, déclara que « Les Arméniens n’auraient pas dû intervenir dans un conflit entre chrétiens », insinuant que les Libanais orthodoxes d’origine arménienne ne seraient ni Libanais, ni chrétiens. Tandis que Gabriel Murr, ancien vice-Premier ministre et patron de la chaîne de télévision MTV, déclara brutalement : « Ces Arméniens fraîchement naturalisés ont foutu la merde dans l’équilibre interne de notre pays ».

Les jours qui ont suivi ont été marqués par de nombreuses intervention des républicains en défense de leurs concitoyens d’origine arménienne, notamment celles du général Michel Aoun, de l’ancien député Mikhaël Daher, de l’ancien ministre Michel Murr (frère du précédent), et du prince Talal, président du Parti démocratique druze. Pour calmer le jeu, Amine Gemayel a rendu une visite au catholicos Aram Ier, primat de l’Église apostolique arménienne au Liban. Au Metn, des mesures ont été prises par les milices des partis républicains pour assurer la sécurité des Libanais d’origine arménienne.


Thierry Meyssan
Journaliste et écrivain, président du Réseau Voltaire.

 

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