LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

A LA BASE DES ÉTATS/NATIONS

*

A propos de :

 

 

LE YÉMEN

 

 

 

 

Source : Wikipedia

 

Le Yémen, en forme longue la République du Yémen (arabe al-Yaman, et Al-Jumhuriyah al-Yamaniyah, est un pays arabe situé à la pointe sud-ouest de la péninsule d'Arabie. D'une superficie équivalente à l'Espagne, le pays possède une frontière terrestre avec l’Arabie saoudite au nord et avec Oman au nord-est, et une frontière maritime avec Djibouti et l'Érythrée a l'Ouest et la Somalie au sud. Il présente une importante façade maritime sur le golfe d’Aden, une moindre sur la mer Rouge, et contrôle avec Djibouti le détroit de Bab-el-Mandeb qui mène vers le canal de Suez. Sa capitale, Sanaa, se situe à l'ouest du pays, et son principal port est Aden.

Dans l'antiquité, le Yémen est un territoire du Royaume de Saba. L’actuelle nation yéménite est née en 1990 de la réunion de la République démocratique et populaire du Yémen (Yémen du Sud) et de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord). L'histoire du pays est marquée par une forte instabilité politique, qui perdure encore de nos jours.

Le Yémen se classe 154e sur 187 pays à l'indice de développement humain de l'ONU en 2014.

 

Histoire


Dans l'antiquité, le Yémen est un territoire du Royaume de Saba.

La partie nord du Yémen fut soumise à l'Empire ottoman jusqu'en 1918.
La monarchie (imamat), qui portait le nom de Royaume mutawakkilite du Yémen, est abolie en 1962 et la partie nord du pays prend le nom de République arabe du Yémen (Yémen du Nord), où une guerre civile perdure jusqu'en 1970.

La partie sud du Yémen correspond à l'ancienne colonie britannique, formée progressivement à partir de 1839 autour du port d'Aden. Après le départ des troupes britanniques, la Fédération d'Arabie du Sud et le Protectorat d'Arabie du Sud se regroupent en 1967 pour former un nouvel État indépendant, la République démocratique populaire du Yémen (Yémen du Sud), d'orientation pro-soviétique.

Le 22 mai 1990, le Yémen du Nord et le Yémen du Sud se réunissent pour former la République du Yémen actuelle.

La même année, le Yémen soutient l'Irak durant la première Guerre du Golfe (sans pour autant valider son annexion du Koweït) ce qui lui vaut des représailles de la part des États-Unis : la monnaie est attaquée et fortement dévaluée, l'Arabie saoudite suit l'allié américain et expulse du royaume le million de travailleurs yéménites privant des millions de familles de ressources.

En 1994, le sud du Yémen tente en vain de faire de nouveau sécession. Le conflit fait 7 000 à 10 000 morts.

Au début des années 2000, le gouvernement doit faire face à des mouvements rebelles islamistes, en particulier celle des Houthis. En 2004, les affrontements près de la frontière avec l'Arabie saoudite ont fait environ 400 morts. Depuis 2004, le Yémen est aussi confronté à une rébellion armée de la minorité chiite zaïdite dans le gouvernorat de Sa'dah (nord-ouest), qui ne reconnait pas le régime du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1990. Au début du mois d'avril 2005, les forces du gouvernement ont attaqué la position des rebelles dans les montagnes du nord-ouest du pays; trois semaines de combats dans la province de Sa'dah ont provoqué la mort d'environ 200 personnes. En 2009, la guerre civile continue toujours et l'ONU compte 150 000 déplacés. Depuis le 4 novembre 2009, l'Arabie saoudite intervient militairement contre la rébellion. Malgré un ancrage officiel dans le camp occidental et une coopération pour le contrôle de ses côtes, le pays reste un foyer d'instabilité.

Au début 2011 survient la «révolte yéménite de 2011» désignant un mouvement de contestation de grande ampleur se déroulant au début de l'année 2011 à Sana'a et dans plusieurs autres villes du Yémen. S'inspirant des précédents tunisien et égyptien, les manifestants réclament la démocratie, la fin de la corruption et de la mainmise du congrès général du peuple (CGP, au pouvoir), de meilleures conditions de vie et le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 22 ans. Les protestations ont par la suite dégénéré en révolte à la suite de l'insurrection de combattants tribaux.

Le nouveau président élu en 2012, Abd Rabbo Mansour Hadi, ne parvient pas à mettre en place les recommandations du dialogue national établi après la révolution populaire de 2011 et la chute d'Ali Abdallah Saleh. Débordé en septembre 2014 par le mouvement chiite houthiste, venu de l'extrême nord du pays, et par certains éléments de l'armée, il est contraint à la démission en janvier 2015, lorsque les houthistes s'emparent du palais présidentiel. Il se réfugie en février à Aden, port stratégique du sud du pays, qui plonge dans les violences inter-confessionnelles et les attaques terroristes. Fin mars, alors que les rebelles houthis s'emparent peu à peu d'Aden, le président Hadi fuit le pays et se réfugie en Arabie saoudite.

À partir de mars 2015, une coalition de plusieurs pays arabes sunnites dirigée par l'Arabie saoudite lancent de nombreuses frappes aériennes contre les positions rebelles houthis.

 

Géographie


Pays du Proche-Orient, au sud de l'Arabie saoudite et entouré par le golfe d'Aden, la mer Rouge, Oman, le Yémen couvre une surface de 527 970 km².

Plusieurs îles font partie du territoire yéménite : l'île de Kamaran en mer Rouge, l'îlot de Périm qui commande l'accès à la mer Rouge par le détroit de Bab-el-Mandeb, et l'île de Socotra (la plus grande des îles) dans l'océan Indien.

Le Yémen possède 1 906 km de côtes. Jabal an Nabi Shu'ayb, haut de 3 760 m est le point culminant.

Le climat est presque partout désertique. Très chaud et humide le long de la côte ouest, tempéré dans les montagnes occidentales aussi affectées par les moussons. Le désert situé dans l'est du pays, l'Hadramaout, est très chaud et sec.

Le pays souffre de désertification et de manque d'eau. Le Yémen est souvent touché par les tempêtes de sable.

 

 

Yemen : une paix rendue possible grâce à la diplomatie chinoise

Joe Biden étant introuvable, la diplomatie chinoise a ouvert la voie à des concessions saoudiennes
et à des pourparlers de cessez-le-feu

 

https://www.investigaction.net/fr/

La guerre au Yémen semble toucher à sa fin. Les médias américains ont rapporté jeudi qu’un cessez-le-feu s’étendant jusqu’en 2023 avait été conclu, mais ces rapports contenaient également des démentis de la part des Houthis.

Vendredi, Al Mayadeen, un média libanais généralement pro-Houthi, a fait état de l’optimisme des Houthis, qui estiment que l’accord est réel et que la guerre touche à sa fin.

Plus tard dans la journée de vendredi, l’agence Reuters a corroboré les informations d’Al Mayadeen, confirmant que des émissaires saoudiens se rendraient à Sanaa pour discuter des conditions d’un « cessez-le-feu permanent ».

Ce qui est surprenant ici, c’est le rôle apparent de la Chine – et l’absence totale des États-Unis et du président Joe Biden – dans la conclusion de l’accord.

« M. Biden avait promis de mettre fin à la guerre au Yémen. Deux ans après le début de sa présidence, la Chine a peut-être tenu sa promesse », a déclaré Trita Parsi, vice-présidente exécutive du Quincy Institute for Responsible Statecraft.

« Des décennies de politique étrangère américaine militarisée au Moyen-Orient ont permis à la Chine de jouer le rôle de pacificateur alors que Washington est coincé et incapable d’offrir autre chose que des contrats d’armement et des garanties de sécurité de moins en moins convaincantes. »

Les États-Unis ont toujours soutenu l’Arabie saoudite à bout de bras et se sont vivement opposés aux Houthis, qui sont soutenus par l’Iran. Aujourd’hui, la Chine a arraché aux Saoudiens les concessions qui ont rendu possibles les pourparlers sur le cessez-le-feu.

Les Saoudiens semblent capituler devant les demandes des Houthis, qui comprennent l’ouverture du principal port pour permettre l’entrée de fournitures essentielles dans le pays, l’autorisation de vols vers Sanaa et l’accès du gouvernement à sa monnaie pour payer ses employés et stabiliser l’économie. C’est raisonnable.

« Les concessions saoudiennes, y compris la levée potentielle du blocus et la sortie de la guerre, montrent que leur priorité est de protéger le territoire saoudien contre les attaques et de se concentrer sur le développement économique à l’intérieur du pays », a déclaré Erik Sperling, directeur exécutif de Just Foreign Policy, qui œuvre pour la fin de la guerre au Yémen depuis des années.

« Cela s’écarte de l’approche privilégiée par de nombreuses élites de Washington en matière de politique étrangère, qui continuaient à espérer que la guerre et le blocus saoudiens pourraient contraindre les Houthis à faire des concessions et à céder plus de pouvoir au ‘gouvernement’ yéménite soutenu par les États-Unis. »

L’accord sur le Yémen est étayé par un autre accord de rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite, conclu sous l’égide de la Chine. Jeudi, les ministres des affaires étrangères iranien et saoudien se sont rencontrés à Pékin pour finaliser un accord qui rétablit les vols directs entre Riyad et Téhéran, rouvre les ambassades et développe la coopération commerciale.

« L’ampleur de cet accord aurait été improbable sans la normalisation entre l’Iran et l’Arabie saoudite négociée par la Chine », a déclaré Mme Parsi. « Il n’est pas certain que la Chine ait joué un rôle crucial dans la dimension yéménite. Pékin en aura toutefois une part de mérite en raison de son rôle dans le rapprochement entre Riyad et Téhéran. »

La politique américaine à l’égard du conflit au Yémen a été tellement hostile à la paix qu’elle a réussi à faire l’impossible : faire paraître l’Arabie saoudite raisonnable en comparaison. Le Wall Street Journal a rapporté jeudi que les États-Unis sont profondément frustrés par le comportement rationnel des différentes parties :

Lors d’une visite inopinée en Arabie saoudite en début de semaine, le directeur de la CIA William Burns a exprimé sa frustration à l’égard des Saoudiens, selon des personnes au fait du dossier. Il a déclaré au prince héritier saoudien Mohammed bin Salman que les États-Unis s’étaient sentis pris au dépourvu par le rapprochement de Riyad avec l’Iran et la Syrie – des pays qui restent lourdement sanctionnés par l’Occident – sous les auspices des rivaux mondiaux de Washington.

Tout cela s’inscrit dans le cadre d’un programme plus vaste de diplomatie chinoise – par opposition aux coups de sabre américains – au Moyen-Orient.

Le ministre iranien des affaires étrangères a déclaré publiquement qu’il avait également eu un entretien approfondi de deux heures avec son homologue française pendant qu’elle se trouvait également en Chine. Ces réunions précèdent un sommet régional qui sera organisé par la Chine et auquel participeront l’Arabie saoudite et l’Iran.

Les Saoudiens ne soutenant plus leurs affiliés dans la guerre du Yémen, ces factions de peu d’envergure n’auront plus beaucoup de moyens de se battre, même s’il est probable qu’il y aura encore des affrontements avant qu’une paix définitive ne soit conclue.

Certains observateurs ont suggéré que les États-Unis pourraient éventuellement contribuer aux efforts visant à mettre un terme à la guerre.

« Le moment est venu pour les États-Unis de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir ces négociations afin de mettre enfin un terme à la guerre et de soutenir un financement humanitaire solide pour répondre aux souffrances du peuple yéménite », a déclaré Hassan El-Tayyab, directeur législatif pour la politique du Moyen-Orient au Friends Committee on National Legislation (Comité des amis pour la législation nationale).

« Si Washington rejette le partage du pouvoir régional et fait obstacle à un monde dans lequel d’autres nations ont tout intérêt à la paix, il risque de mettre en péril les intérêts économiques et sécuritaires de l’Amérique ainsi que sa réputation internationale. Il est temps de donner la priorité à la diplomatie et d’en récolter les fruits, et non de rejeter ceux qui la préconisent. »

La façon dont la guerre se termine souligne également à quel point le « gouvernement » du Yémen, soutenu par les États-Unis, est illégitime depuis plusieurs années. En réalité, il s’agit d’un groupe d’exilés vivant dans des hôtels à Riyad, entièrement soutenu par l’Arabie saoudite et sous sa coupe.

Pendant un certain temps, l’Arabie saoudite l’a désigné dans des documents officiels comme « le gouvernement légitime du Yémen », bien qu’il ne gouverne pas et n’ait aucune légitimité en dehors de son hôtel.

Le « gouvernement » en exil est désormais dirigé par le « Conseil présidentiel », et voyez comment la nouvelle a été transmise au « gouvernement légitime du Yémen ». Selon Al Mayadeen : « Les sources ont déclaré que Riyad avait informé le Conseil présidentiel de sa décision de mettre fin à la guerre et de clore définitivement le dossier yéménite ».

Telle est la fin ignoble du gouvernement du Yémen reconnu par les États-Unis.

« Bien que les Houthis soient un mouvement profondément imparfait, il est à la fois immoral et inefficace d’essayer de les contrer en poussant des dizaines de millions de Yéménites au bord de la famine », a déclaré M. Sperling.

« Les Saoudiens ont tout intérêt à réduire leurs pertes, à mettre fin à leur complicité dans ce cauchemar en matière de droits de l’homme et à recentrer leur attention sur leur propre développement économique. »

Les Chinois pourraient toutefois découvrir qu’il est plus difficile qu’il n’y paraît de gérer une constellation de satellites et qu’il est plus difficile de négocier la paix que de la maintenir.

Cette semaine, des groupes alliés à l’Iran au Liban ont lancé des frappes aériennes sur Israël en réponse à une attaque de la police israélienne sur la mosquée sacrée Al Aqsa à Jérusalem. Israël, qui s’est de plus en plus rapproché de l’Arabie saoudite, a répondu aux roquettes en attaquant à la fois Gaza et le Liban.

Le président Xi Jinping ne manquera pas de différends à régler lors de son prochain sommet.

 

Ryan Grim est le chef du bureau de The Intercept à Washington et l’animateur du podcast Deconstructed. Il est l’auteur de la lettre d’information Bad News et était auparavant chef du bureau de Washington du HuffPost, où il a dirigé une équipe qui a été deux fois finaliste du prix Pulitzer et l’a remporté une fois. Il a été journaliste pour Politico et le Washington City Paper et coanimateur de l’émission Counter Points. Il est l’auteur des livres « We’ve Got People » (2019) et « This Is Your Country on Drugs » (2009). Ryan Grim a grandi dans une région rurale du Maryland. Son troisième livre, à paraître fin 2023, s’intitulera « For What Purpose : AOC, The Squad, and the Final Act of a Political Revolution ». Son compte Twitter.

 

Source originale: The Intercept

Traduit de l’anglais par Chronique de Palestine

Photo: Felton Davis – Flickr 2.0

 

 

 

Yémen : leur débâcle militaire et diplomatique pousse les Saoudiens à proposer un cessez-le-feu

© Sputnik
23.03.2021

En difficulté sur le plan militaire et diplomatique au Yémen, l’Arabie saoudite a proposé un cessez-le-feu aux Houtis. Un aveu criant de faiblesse de la part du royaume, analyse au micro de Sputnik Fayçal Jalloul, chercheur à l’Académie de Géopolitique de Paris.

L’Arabie saoudite cherche désespérément une porte de sortie. Jusqu’ici, le conflit yéménite lui aura coûté bien plus qu’il ne lui aura rapporté.

Ainsi, la proposition de «cessez-le-feu global dans tout le pays sous la supervision des Nations unies» n’est-elle, selon Fayçal Jalloul, rien d’autre qu’une échappatoire pour le royaume.

?En atteste la défaite qu’a essuyée mi-mars la coalition menée par l’Arabie saoudite sur le mont Hilan. Une position clef dans le conflit:

«Le sommet stratégique de Hilan donne directement sur les camps militaires de Mareb», explique Fayçal Jalloul. «Les Houtis peuvent voir sans jumelles les mouvements des troupes pro-saoudiennes et peuvent les attaquer directement. La prise de ce sommet annonce la chute prochaine de Mareb. Si Mareb tombe, le conflit prend une tournure radicalement différente.»

Pour rappel, la ville de Mareb est la capitale du gouvernorat éponyme, l’un des deux principaux bassins pétrolifères du Yémen. «En la prenant, les Houtis remportent un atout majeur, tant sur le plan militaire qu’économique», souligne le spécialiste du monde arabe à l’Académie de géopolitique de Paris.

Arabie saoudite: défaites matérielles et psychologiques

Des défaites matérielles et militaires qui ont pour le moral de Riyad un effet désastreux.

«Les frappes rebelles par drones sur les installations pétrolières d’Aramco en Arabie saoudite ont mis la pression sur les dirigeants du royaume. Les Houtis ont maîtrisé ces armes-là. Ils ont tiré avec précision sur les cibles qu’ils voulaient atteindre. Cela a causé des dégâts matériels importants, mais surtout psychologiques. Riyad ne peut pas supporter cette pression psychologique pour longtemps», estime notre interlocuteur.

Selon lui, Riyad, qui a le genou à terre militairement, devait donc se donner du temps et de l’air pour revoir sa stratégie yéménite. Cette proposition de cessez-le-feu inattendue s’inscrit directement dans cette logique. «Il n’y a pas eu de discussions préalables, pas de fuite dans la presse, rien», souligne le spécialiste du monde arabe.

Les Houtis ne sont pourtant pas dupes et, conscients d’avoir le vent en poupe, ont balayé d’un revers de main cette proposition. «L’Arabie saoudite doit annoncer la fin de l’agression et lever complètement le blocus [sur le Yémen, ndlr], car mettre en avant des idées discutées depuis plus d’un an n’a rien de nouveau», a rétorqué à la proposition de cessez-le-feusaoudienne un porte-parole des rebelles houtis, Mohammed Abdelsalam, selon la chaîne des houthistes (Houtis et leurs soutiens) Al-Massirah.

Les Houtis ont les cartes en main

«Pour les Houtis, il faut que les Saoudiens se couchent davantage», estime Fayçal Jalloul. «Là, les Saoudiens proposent aux Houtis de négocier sur des bases d’avant-guerre. Une position irrecevable pour ces derniers.» Hors de question pour les Houtis de perdre des acquis payés au prix du sang.

«Si les Houtis ont lancé la rébellion au départ, c’est parce qu’ils ne voulaient pas appliquer le projet du gouvernement saoudien au Yémen, qui divise le pays en six gouvernorats et qui isole les Zaïdistes [autre nom des Houtistes, ndlr] au nord du pays, sans leur donner un accès à la mer. Les Houtis ne sont pas des enfants de chœur et ne prévoient pas de revenir en arrière», souligne notre interlocuteur.

De plus, à l’étranger, les circonstances s’avèrent de plus en plus favorables à la rébellion, diplomatiquement en position de force. En particulier depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden, critique véhément de la guerre saoudienne au Yémen.

MBS isolé diplomatiquement

Sur fond d’assassinat de Khashoggi et de «guerre sale au Yémen», le nouveau Président américain a laissé entendre qu’il recalibrerait sa relation avec le dirigeant effectif du royaume saoudien, Mohamed ben Salmane (MBS), pour traiter directement avec son père, le roi Salmane.

«Biden a enlevé les Houtis de la liste noire du terrorisme et il veut châtier le prince héritier MBS. Lorsque le Président américain a placardisé MBS, cela a transmis à Riyad le message qu’il fallait qu’il arrête la guerre au Yémen, et plutôt rapidement», explique le chercheur à l’Académie de Géopolitique de Paris.

L’attitude américaine se serait dès lors ajoutée aux échecs militaires sur le terrain. Ne se sentant «plus autant en sécurité après les annonces et décisions de Joe Biden», MBS aurait donc été incité à changer brusquement de stratégie au Yémen, estime Fayçal Jalloul. Reste à savoir jusqu’à quel point MBS supportera une défaite pour rentrer dans les bonnes grâces nouveau Président américain.

 

 

 

 

 

Yémen : Des raids aériens lors d'une veillée funèbre font plus de 140 morts
Ces frappes sont attribuées à la coalition arabe dirigée par Ryad...



20minutes.fr -9/10/16 - Une foule en deuil frappée par le carnage. Plus de 140 personnes ont été tuées et des centaines blessées samedi, selon l’ONU, dans la capitale du Yémen, Sanaa, dans des raids aériens que les rebelles Houthis ont attribué à la coalition arabe dirigée par Ryad.

Crime conte l’humanité

« Un avion a tiré un missile contre la salle, et quelques minutes après, un deuxième appareil a bombardé le site », a indiqué un témoin, qui s’est identifié par son prénom, Moujahid. « C’est un crime contre l’humanité (…) Le régime saoudien est responsable de l’effusion de sang des Yéménites », a lancé un autre témoin. Le maire de Sanaa, Abdel Qader Hilal, figure parmi les morts, a indiqué la chaîne Al-Masirah.

Les rebelles chiites Houthis, qui se sont emparés de Sanaa il y a deux ans puis d’autres régions, sont combattus par la coalition arabe, alliée du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. La coalition, dirigée par l’Arabie saoudite, a rapidement nié toute implication dans ces frappes, estimant dans un communiqué qu’il faudrait envisager « d’autres causes » à l’attaque, qualifiée de « massacre » par les rebelles.

« La coopération sécuritaire avec l’Arabie saoudite n’est pas un chèque en blanc »

Après ces frappes sanglantes, les Etats-Unis ont annoncé un examen immédiat» de leur soutien à la coalition [sic]. « La coopération sécuritaire avec l’Arabie saoudite n’est pas un chèque en blanc », a déclaré Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, selon lequel, au vu des raids de samedi « et d’autres incidents, nous avons débuté un examen immédiat de notre soutien, déjà fortement réduit, à la coalition emmenée par l’Arabie saoudite » au Yémen.

Samedi, des équipes de secours retiraient des corps calcinés et tentaient de retirer d’autres coincés sous les décombres, a rapporté un photographe de l’Agence France Presse sur place. Le photographe a dit avoir compté une vingtaine de cadavres. Certains blessés, amputés de leurs membres inférieurs par l’effondrement du bâtiment, étaient secourus par des volontaires. Des ambulances évacuaient les victimes et les hôpitaux ont lancé un appel pressant pour des dons de sang, selon des habitants.


Le gouvernement yéménite, qui avait alors dû fuir le pays, tente actuellement de regagner le terrain perdu avec l’appui de la coalition arabe. L’attaque «ne restera pas impunie», a prévenu le Conseil politique suprême, mis en place récemment par les Houthis et leurs alliés, les partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Il a appelé ses partisans à « user de tous les moyens pour répondre à ce crime ».
Le conseil a en outre appelé les Yéménites à participer dimanche matin à une manifestation devant le bureau de l’ONU à Sanaa pour protester contre «les crimes de guerre» de la coalition, accusée par des organisations de défense des droits de l’Homme de commettre des « bavures » en touchant des secteurs civils dans ses raids. Le conflit au Yémen a fait plus de 6.700 morts, selon l’ONU.

 

Photos Show Fragments of U.S. Bombs at Site of Yemen Funeral Massacre

 

Alex Emmons

 

Theintercept.com - 10/10/16 - gFRAGMENTS OF WHAT APPEAR to be U.S.-made bombs have been found at the scene of one of the most horrific civilian massacres of Saudi Arabia’s 18-month air campaign in Yemen.

Aircraft from the Saudi-led coalition on Saturday bombed a community hall in Sana’a, Yemen’s capital city, where thousands of people had gathered for a funeral for Sheikh Ali al-Rawishan, the father of the rebel-appointed interior minister. The aircraft struck the hall four times, killing more than 140 people and wounding 525. One local health official described the aftermath as “a lake of blood.

Multiple bomb fragments at the scene appear to confirm the use of American-produced MK-82 guided bombs. One fragment, posted in a picture on the Facebook page of a prominent Yemeni lawyer, says “FOR USE ON MK-82 FIN, GUIDED BOMB.”

 

 

ITV News correspondent Neil Connery visited the site shortly after the attack, and found a similar bomb fragment. Connery said he was told by a Yemeni official that it appeared to be a MK-82 bomb.

The MK-82 is a 500-pound explosive weapon manufactured in the United States. The code “96214” indicates that the bomb was produced by Raytheon, the third-largest defense contractor in the United States.

Saudi Arabia’s bombing campaign in Yemen began in March 2015 after Houthi rebels deposed the U.S.- and Saudi-backed dictator, Abd Rabbuh Mansur Hadi. Since the war began, Saudi Arabia has intentionally targeted numerous homes, factories, markets, schools, and hospitals.

The U.S. has supplied Saudi Arabia with more than $20 billion worth of weapons during its Yemen campaign, including thousands of MK-82 bombs. In November, the State Department approved the sale of 8,020 new MK-82 bombs as part of a $1.29 billion transfer of more air-to-ground weapons.

Throughout his presidency, President Obama has sold more than $115 billion worth of weapons to the Saudis – more than any other President. But after Saturday’s massacre, the Obama White House issued its first public threat to cut its support.

“U.S. security cooperation with Saudi Arabia is not a blank check,” Ned Price, spokesman for the White House National Security Council, said in a statement. Price added that the administration is “prepared to adjust our support so as to better align with U.S. principles, values and interests.”

On Monday, Reuters reported that Obama administration lawyers have not reached a conclusion on whether the U.S. is a “co-belligerent” in the conflict according to international law, a distinction that might raise legal risks and obligations. But since the U.S. has flown refueling missions for Saudi aircraft and supplied Saudi Arabia with weapons and targeting intelligence, it is complicit in Saudi Arabia’s atrocities by any normal definition.

As Bruce Riedel, a 30-year CIA officer and senior fellow at the Brookings Institute, said in April, “If the United States and the United Kingdom, tonight, told King Salman [of Saudi Arabia] ‘this war has to end,’ it would end tomorrow. The Royal Saudi Air Force cannot operate without American and British support.”

 

 

 

Plus de 140 personnes ont été tuées et des centaines blessées samedi, selon l’ONU,
dans la capitale du Yémen, Sanaa - MOHAMMED HUWAIS/AFP

 

Yémen : Une manifestation anti-saoudienne a eu lieu après le carnage de Sanaa


MONDE Baptisé «Volcan de la colère», le rassemblement a été organisé à l’initiative des rebelles chiites Houthis qui contrôlent la capitale yéménite, au lendemain de raids aériens de la coalition contre une cérémonie funéraire…


20minutes.fr - 9/10/16 - Des milliers de Yéménites ont manifesté ce dimanche à Sanaa pour dénoncer l’Arabie saoudite à la suite du « massacre » perpétré la veille dans la capitale qui a été la cible de l’aviation de la coalition arabe menée par Ryad.
«Mort aux Al-Saoud», la famille régnante en Arabie, «Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour le Yémen», a répété la foule rassemblée sur une place publique jouxtant les bureaux de l’ONU à Sanaa.


Déterminés à affronter les agresseurs


Baptisé «Volcan de la colère», le rassemblement a été organisé à l’initiative des rebelles chiites Houthis qui contrôlent la capitale yéménite, au lendemain de raids aériens de la coalition contre une cérémonie funéraire ayant fait, selon l’ONU, plus de 140 morts et 525 blessés.
«Après ce massacre, nous sommes plus déterminés à affronter les agresseurs», a martelé un haut responsable des rebelles, Mohamed Ali al-Houthi, en haranguant la foule. «Ouvrez les fronts (de guerre) avec l’ennemi saoudien ! », «Ouvrez les centres de formation (militaire) ! », a-t-il lancé.


Les Etats-Unis mis en cause

D’autres orateurs se sont relayés pour dénoncer non seulement l’Arabie saoudite, mais aussi les Etats-Unis, alliés de Ryad, alors que la foule scandait : « Allahou Akbar (Dieu est le plus Grand). L’Amérique est le grand satan ».
Ils reprenaient un slogan souvent répété dans les manifestations antiaméricaines en Iran, un pays chiite accusé de soutenir les rebelles Houthis depuis le début, en 2014, de leur coup de force contre le pouvoir yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition arabo-sunnite emmenée par Ryad.
«Dieu est grand ! Mort à l’Amérique ! Mort à Israël ! Que la malédiction s’abatte sur les juifs ! L’islam vaincra !», scandaient aussi des protestataires, dont certains arboraient des armes.
La coalition arabe, qui est intervenue au Yémen en mars 2015, a été accusée par des organisations de défense des droits de l’Homme de commettre régulièrement des « bavures » en touchant des secteurs civils dans ses raids.

 

 

Yémen : pour la troisième fois en sept jours, un destroyer américain pris pour cible en mer Rouge

RT -16/10/16 - Plusieurs missiles ont été tirés en direction d’un navire de guerre américain en mer Rouge près la côte yéménite, sans qu'aucun d'entre eux ne soit touché et sans faire de victime. L'armée américaine en accuse les rebelles chiites Houthis

Les attaques contre les navires militaires américains se poursuivent. Le 16 octobre, un destroyer USS Mason a été pris pour cible par des missiles. Le Pentagone a annoncé que l’équipage du navire avait utilisé des contremesures non spécifiées et échappé à des missiles.

«Nous sommes au courant de ces informations et nous évaluons la situation. Tous nos navires et leurs équipages sont sains et saufs», a fait savoir la Défense américaine.

Il s’agit de la troisième frappe contre les navires militaires américains avec des missiles depuis le 11 octobre. Aucun dommage n’a été causé ni aux bâtiments, ni aux personnels.

Washington assure que les missiles ont été tirés depuis les positions chiites tandis que les Houthis le nient.

Le 13 octobre, les Etats-Unis ont effectué leur première frappe contre les rebelles Houthis soutenus par l'Iran, sous prétexte qu’ils avaient voulu protéger leurs navires. Ils ont notamment précisé qu’ils ne cherchaient pas à s'impliquer davantage dans la guerre civile au Yémen, qui opposait les rebelles chiites aux forces de la coalition sunnite menée par l'Arabie saoudite. Dans cette attaque, autorisée par Barack Obama, trois stations radar dans la région contrôlée par les rebelles Houtis ont été détruites.

L’attaque américaine du 13 octobre était la première au Yémen. Jusqu’à présent, Washington, important allié de l’Arabie saoudite, ne s’est pas engagé directement dans la guerre au Yémen, limitant son implication au partage de renseignement, au ravitaillement des avions de combat saoudiens et à la livraison d'armes à Riyad.

Des groupes de défense des droits de l’Homme ont critiqué les Etats-Unis à de nombreuses reprises pour la livraison d'armes à l’Arabie saoudite, qui continue à bombarder des cibles civiles au Yémen. Ainsi, une étude réalisée par le journal The Guardian a révélé en septembre dernier qu’un tiers des frappes saoudiennes au Yémen avaient visé des cibles civiles. En outre, l’ONU a accusé la coalition d’usage de bombes à sous-munitions, interdites dans la plupart de pays.

Depuis mars 2015, la guerre au Yémen a fait au moins 6 885 morts, 35 022 blessés et déplacé quelque trois millions de personnes, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

 

 

Saudi Warplanes Attack North Yemen Market, Killing 29 Civilians
Children Among Those Slain in Crowded Market

 

Jason Ditz


Antiwar - 1/11/17 - Saudi warplanes attacked the north Yemen Sahar District, in the Shi’ite-dominated Saada Province, bombing a crowded marketplace and a nearby hotel, and killing at least 29 civilians. 28 others were said to have been wounded.

The attacks took place Wednesday morning, leveling the hotel and leaving a large crater in the middle of the market. With the bodies removed and the wounded rushed to the hospital, workers are now busily trying to clear the site of debris from destroyed stalls.

This is the latest in a long, long string of attacks on civilian targets in Yemen by Saudi warplanes, despite their claims that they don’t attack civilian infrastructure. Over the course of two and a half years, a massive civilian death toll has mounted from such strikes.

Saudi officials have yet to comment on this latest strike, as to why they bombed a market or the hotel. In general, they just issue blanket denials for instances where they kill a large number of people, or claim that everyone is a “Shi’ite terrorist.”

 

 

 

 

Les États-Unis augmentent leur aide au massacre saoudien au Yémen


Auteur : Bill Van Auken

 

ZEJournal - 24-11-17 - Washington lance une série de nouvelles politiques visant à renforcer la puissance militaire de la dictature monarchique d’Arabie saoudite qui mène un siège du Yémen voisin qui pourrait faire des millions de morts.

Le Wall Street Journal, citant de hauts responsables de l’administration, a rapporté samedi que « le gouvernement Trump cherche des moyens de renforcer rapidement les défenses antimissiles de l’Arabie saoudite et de perturber le flux des armes avancées iraniennes à travers le Moyen-Orient en même temps que des préoccupations se développent dans la région sur cette nouvelle crise déstabilisante ».

 

 

La prétendue «nouvelle crise déstabilisatrice» au Moyen-Orient est l’une des propres décisions de Washington et de Riyad, découlant de la tentative du gouvernement Trump de forger une alliance anti-iranienne unissant l’impérialisme américain, l’Arabie saoudite et les autres pétromonarchies sunnites réactionnaires dans le golfe Persique et Israël.

Encouragé par le soutien inconditionnel des États-Unis, le "prince" héritier Mohammed ben Salmane Al Saoud a procédé à une vaste épuration des rivaux potentiels du régime saoudien, intensifiant la guerre meurtrière au Yémen et procédant à l’enlèvement et à la démission forcée du Premier ministre libanais Saad Hariri avec l’objectif de déstabiliser le Liban et de commencer une guerre civile sectaire contre le mouvement chiite, le Hezbollah.

Selon l’article du Journal, l’Administration Trump considère la controverse entourant Hariri comme une «complication frustrante» qui détourne la volonté de Washington de « galvaniser le soutien à une nouvelle action contre l’Iran ».

La plus criminelle des actions saoudiennes soutenues par les États-Unis a été l’imposition d’un blocus du Yémen visant à affamer sa population et les rebelles Houthis qui ont saisi une grande partie de la partie occidentale du pays, y compris la capitale Sanaa.

Riyad a justifié son blocus en disant qu’il tente d’empêcher les armes d’atteindre les Houthis après le tir d’un missile depuis le Yémen le 4 novembre qui a été abattu près de l’aéroport international de Riyad. En réalité, l’Arabie saoudite – avec l’aide de l’US Navy – est en train de renvoyer à leurs expéditeurs des cargaisons de nourriture, de médicaments et d’autres denrées vitales dans des conditions de famine et de la pire épidémie de choléra de l’histoire moderne.

L’Iran a démenti les accusations saoudiennes que le missile était de fabrication iranienne, une position qui a été soutenue par un groupe d’experts nommés par le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a publié une déclaration six jours après le lancement du missile disant qu’il n’y avait aucune preuve du transfert iranien de missiles à courte portée au Yémen et l’accusation que Riyad exploite l’incident « comme justification pour entraver la livraison de marchandises qui sont essentiellement de nature civile ».

Washington, qui a fait écho à la propagande saoudienne accusant l’Iran d’avoir attaqué, n’a publié aucune déclaration condamnant le blocus du Yémen, un crime de guerre dans lequel les États-Unis sont eux-mêmes complices. Les grandes puissances européennes sont également restées en grande partie silencieuses alors qu’une campagne quasi génocidaire est en cours d’exécution contre le peuple du Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe. Les fabricants d’armes européens, comme leurs homologues américains, ont conclu des contrats lucratifs avec la monarchie saoudienne.

Selon l’article du Journal, la réponse la plus importante de l’Administration Trump à la crise au Moyen-Orient est de pousser plus d’armes sur le régime saoudien. Le mois dernier, Trump a approuvé un accord d’armement qui permet à Riyad d’acheter pour 15 milliards de dollars de missiles, de lanceurs, de radars et d’autres technologies militaires. « Les responsables américains ont déclaré que l’accord pourrait être accéléré à la suite du lancement du missile à Riyad ».

Le Journal a ajouté que « l’armée américaine pourrait également intensifier ses efforts pour saisir les cargaisons d’armes traversant le golfe Persique et la région », ce qui signifie que la marine américaine intensifierait ses opérations qui contribuent au blocage des approvisionnements de secours et à la famine engloutissant le Yémen.

Pendant ce temps, le Pentagone a reconnu que les forces aériennes américaines ont plus que doublé leurs vols de ravitaillement qui maintiennent les avions de combat saoudiens et alliés en vol, bombardant continuellement les hôpitaux yéménites, les écoles, les blocs résidentiels et les infrastructures de base représentant la majeure partie des 12 000 décès dans cette guerre qui dure depuis deux ans et demi. Washington a également augmenté ses fournitures de kérosène pour les avions des Saoudiens de 140 pour cent au cours de l’année fiscale qui s’est terminée en septembre, selon un rapport publié sur le site web d’Al-Monitor.

Les bombes et les missiles qui tuent au Yémen sont également largement fournis par Washington, avec des bombes d’une valeur de 3 milliards de dollars fournies à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis depuis 2015 et un achat de munitions à guidage de précision pour 500 millions de dollars approuvée par le Sénat américain en juin.

La dernière atrocité rendue possible par cette aide aux armes a eu lieu dimanche avec une frappe aérienne saoudienne dans la province de Jawf, dans le nord du pays, qui a détruit une maison laissant huit enfants et trois femmes, tous de la même famille, morts sous les décombres.

Cependant, le blocus saoudien de deux semaines menace de dépasser de loin le nombre de morts causé par la campagne de bombardement. Avant même que l’Arabie saoudite ne ferme les aéroports, les ports maritimes et les frontières du Yémen, refoulant les conteneurs pleins de vivres et de secours et les pétroliers qui avaient déjà été fouillés à la recherche d’armes, 7 millions de Yéménites étaient au bord de la famine, tandis que 17 millions les autres ne savaient pas d’où viendrait leur prochain repas.

L’ONU et divers organismes de secours ont averti que, avec le Yémen dépendant des importations pour 90 pour cent de sa nourriture, le blocus pourrait rapidement mener à la mort de millions de personnes.

Trois villes yéménites – Hodeïda, Saada et Taïz – ont été privées d’eau potable vendredi à cause du blocus saoudien empêchant la livraison du carburant nécessaire au fonctionnement des systèmes de pompage et d’assainissement, a rapporté le Comité international de la Croix-Rouge. Le manque d’eau potable exposera au moins un million de personnes supplémentaires au risque de choléra, en plus des 928 000 personnes qui ont déjà contracté la maladie. La capitale, Sanaa, et d’autres villes « se retrouveront dans la même situation » dans quelques semaines si le blocus n’est pas levé, a indiqué la Croix-Rouge. Le manque de carburant va également fermer les générateurs alimentant les hôpitaux, condamnant de nombreux patients à la mort.

Médecins sans frontières (MSF) a rapporté dimanche que le régime saoudien l’empêchait d’effectuer des vols à destination et en provenance du Yémen, en dépit des affirmations de Riyad selon lesquelles il autorisait le transport de fournitures et de personnel humanitaires. L’agence d’aide a également indiqué qu’elle avait été avertie par les autorités saoudiennes de ne pas opérer dans les zones contrôlées par les rebelles Houthis.

Le groupe d’aide humanitaire Oxfam a publié une déclaration véhémente avertissant qu’«une catastrophe de proportions étonnantes se déroule sous nos yeux alors que le territoire contrôlé par les Houthis du Yémen est bouclé et étouffé […] En l’absence d’un redressement rapide, nous sommes susceptibles de voir au Yémen un niveau extraordinaire de dévastation, comme la plupart d’entre nous n’en ont jamais vécu».

La déclaration a continué en notant que « le gouvernement américain a mené ses alliés dans des manifestations de solidarité avec l’Arabie Saoudite contre l’Iran, ignorant une crise humanitaire épouvantable. Le soutien sans réserve de la communauté internationale à la position de l’Arabie Saoudite a presque abouti à l’adoption d’une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations Unies condamnant les activités malveillantes des Houthis et de l’Iran sans mentionner la grave crise humanitaire du Yémen et les mesures prises par l’Arabie saoudite pour le pousser au bord de la catastrophe ».

L’extermination systématique des hommes, des femmes et des enfants yéménites par le bombardement, la famine et la maladie expose le vrai visage de l’impérialisme américain. Il démontre que derrière la rhétorique vide sur la « guerre contre la terreur », les « droits de l’homme » et la « démocratie », il est prêt à tuer des millions pour compenser le déclin du capitalisme américain par une volonté d’affirmer son hégémonie mondiale par des moyens militaires.

- Source : WSWS

 

 

La France complice d’un crime de masse au Yémen

 

par Bruno Guigue



Agoravox - 26/11/17 - En 2011, la France a détruit la Libye au nom des droits de l’homme. En 2017, elle participe à la destruction du Yémen au nom du chiffre d’affaires. La “patrie des droits de l’homme” n’est plus qu’un tas de fumier.

Dans l’indifférence générale, le pays le plus pauvre du monde arabe subit l’horreur d’une agression étrangère meurtrière. Bombardée nuit et jour, la population est affamée par le blocus. Le Yémen compte 27 millions d’habitants. Selon l’ONU, 10 millions d’entre eux nécessitent une aide humanitaire d’urgence, 7 millions sont menacés par la famine et un million sont la proie d’une épidémie de choléra. La pénurie de carburant paralyse les transports, le fonctionnement des réseaux d’eau potable, d’électricité, d’assainissement.

L’aviation saoudienne n’épargne ni les écoles, ni les hôpitaux, ni les lieux de culte. Répandant la terreur, elle cherche à faire plier le peuple yéménite. Ce n’est pas une guerre contre des combattants, mais une entreprise de démoralisation de la population, de destruction totale, d’arasement des infrastructures. L’action combinée des frappes aériennes et du blocus (aérien et maritime) vise à mettre à genoux une population tout entière. Riyad prétend défendre le gouvernement légitime. Mais alors, pourquoi imposer le blocus à l’ensemble du pays ?

Depuis mars 2015, la coalition dirigée par les wahhabites massacre des civils en prétendant combattre une rébellion coupable de s’être alliée avec l’ex-président Ali Abdallah Saleh contre son successeur pro-saoudien Abd Rabbo Mansour Hadi. Cette intervention a fait plus de 10 000 victimes, mais elle n’a pas fait bouger les lignes de force. L’offensive terrestre a échoué, la résistance yéménite est farouche, et un missile a frôlé la capitale saoudienne le 9 novembre. Des centaines de milliers d’enfants souffrent de malnutrition dans un pays dévasté par les bombes et affamé par le blocus, mais cette guerre est sans issue.

La propagande saoudienne la justifie, pourtant, en invoquant la légalité internationale. Le mouvement “Ansarullah” a investi la capitale du pays en septembre 2014 et poussé le président Mansour Hadi à la démission en janvier 2015. Ce succès inattendu a pris de court les Saoudiens et leurs parrains occidentaux. Décidés à intervenir, ils ont obtenu du conseil de sécurité de l’ONU le vote de la résolution 2216 du 14 avril 2015 condamnant la prise du pouvoir par les Houthis et réaffirmant la légitimité du président Hadi.

Cette décision onusienne a offert une couverture juridique autorisant Riyad à frapper le Yémen sans ménagement pour vaincre la rébellion. Perversion du droit international, c’est un chèque-en-blanc qui permet au pays arabe le plus riche d’écraser sous les bombes le pays arabe le plus pauvre. Tout se passe comme si l’agresseur bénéficiait d’une sorte de permis de tuer à grande échelle, avec la bénédiction de puissances occidentales qui lui fournissent des armes en quantité illimitée tandis que la rébellion houthie se voit frappée par l’embargo.

Les armes utilisées pour massacrer le peuple yéménite, la coalition ne les a pas trouvées au pied d’un sapin de Noël. Ce sont des armes occidentales. Les bombes larguées sur les enfants yéménites sont d’une précision remarquable. Félicitations ! Le système de guidage électronique est français. Grâce à leur rayon d’action, les F-35 saoudiens peuvent frapper où ils veulent. Encore bravo, les avions-ravitailleurs sont français. Le blocus maritime qui affame la population yéménite est d’une redoutable efficacité. Cocorico, la marine française y participe. L’histoire retiendra que Hollande et Macron ont fait crever les enfants yéménites.

Que vaut la vie de ces pauvres gosses, en regard de notre merveilleuse industrie de la mort ? La monarchie saoudienne est le premier client de la France. Elle lui a acheté 9 milliards d’armes entre 2010 et 2016, soit 15 à 20 % des exportations françaises. Sans états d’âme, la République arme le bras de l’assassin. Depuis deux ans, Riyad commet un crime de masse dont Paris est complice. En 2011, la France a détruit la Libye au nom des droits de l’homme. En 2017, elle participe à la destruction du Yémen au nom du chiffre d’affaires. La “patrie des droits de l’homme” n’est plus qu’un tas de fumier.

Curieusement, le chœur des pleureuses est aux abonnés absents. Il est vrai qu’on n’est pas en Syrie. Ni “Casques blancs” experts en maquillage, ni parlementaires écolos en vadrouille, ni droits-de-l’hommistes pour signer des pétitions. Le Yémen n’intéresse personne à Saint-Germain-des-Prés. Il est sorti des écrans-radar de la bobosphère. Mais pourquoi tant d’indifférence de la part de bonnes âmes si promptes à s’affliger du malheur planétaire ? La propagande occidentale nous fournit immédiatement la réponse : c’est la complicité des Houthis avec Téhéran. Appartenant à la communauté chiite “zaydite”, le mouvement “Ansarullah” servirait les ambitions de l’Iran.

Le voilà donc, son crime impardonnable, à ce Yémen rebelle. Il est du côté des forces du mal, il pactise avec les mollahs. Les Houthis et leurs alliés admirent le Hezbollah libanais, ils soutiennent la Syrie souveraine, ils croient encore au nationalisme arabe. C’est inadmissible. Pire encore, ces incorrigibles Yéménites, eux, n’ont jamais marchandé leur solidarité avec le peuple palestinien. Pour les impérialistes et leurs larbins, la rébellion victorieuse à Sanaa est une scandaleuse anomalie, une verrue à supprimer du paysage. C’est le Vénézuéla de la péninsule arabique. Ne cherchons pas plus loin les raisons du calvaire qu’on inflige à ce peuple courageux.

 

 

Yémen : plus d'un million de cas de choléra


ZEJournal - 22/12/17 - Les cas de choléra soupçonnés au Yémen se chiffrent désormais à un million, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), tandis que la coalition menée par l'Arabie saoudite continue à frapper les rebelles Houthis dans ce pays en guerre.

«Les cas de choléra suspectés ont atteint la barre du million, ce qui amplifie les souffrances du pays pris dans une guerre brutale», a fait savoir le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un tweet du 21 décembre.

Ce chiffre avait déjà été avancé par des ONG travaillant au Yémen qui ont regretté le 19 décembre, dans des entretiens avec l'AFP à Paris, le fait que le conflit reste largement oublié.

Entre le 27 avril et le 8 novembre 2017, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré 913 741 cas suspects de choléra et 2 196 décès liés à cette maladie.

L'Arabie saoudite dirige depuis mars 2015 une coalition militaire qui intervient, notamment par les airs, contre les rebelles Houthis. Ceux-ci occupent de larges pans du pays – dont la capitale Sanaa – depuis qu'ils en ont chassé les forces pro-gouvernementales.

La coalition impose un blocus au pays et n'autorise que les cargaisons humanitaires et commerciales après inspection, suscitant des critiques d'ONG et d'organisations internationales.

L'OMS a averti le 10 novembre à Genève que la lutte contre le choléra au Yémen risquait de subir «un revers sérieux» si le blocus du pays se poursuivait. «Nous avons fait des progrès [dans le traitement de l'épidémie] mais nous allons subir un sérieux revers si nous n'avons pas un accès total à toutes les zones touchées», avait alors expliqué une porte-parole de l'OMS, Fadela Chaïb.

Le coordinateur des urgences de Médecins sans frontières (MSF) pour le Yémen, Marc Poncin, a déclaré à l'AFP que les taux de mortalité due au choléra étaient en baisse ces derniers mois mais que l'épidémie était loin d'être vaincue, notamment à l'approche de la saison des pluies.

- Source : RT (Russie)

 

5,000 Yemen Children Killed or Wounded in War Since 2015

UNICEF : Nearly Every Yemeni Child Dependent on Aid

 

Par Jason Ditz

Antiwar.com - 16/1/18 - A new report on he nearly three year long US-backed Saudi invasion of Yemen has left more than 5,000 Yemeni children killed or wounded, with large numbers of the casualties the result of Saudi airstrikes.

Incredibly, the 5,000 child casualties, meaning an average of five children a day over the 1,000-day conflict, is just the tip of the iceberg, as a Saudi naval blockade has kept food and medicine out of large portions of the country.

UNICEF’s figures also estimated some 400,000 children are currently suffering from severe malnutrition from lack of food, 2,000,000 children have no access to school because of displacement and destroyed schools.

Perhaps the scariest figure, however, was that 11 million Yemeni children, which is roughly all of them, are entirely dependent on humanitarian aid for their survival. Given how difficult it is to get that aid in, especially in northern Yemen, all the other figures are just going to keep growing.

 

 

© ABDO HYDER / AFP Source: AFP
Un travailleur yéménite évacue des sacs de nourriture alors que le feu envahit l'entrepôt du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) dans la ville côtière de Hodeidah le 31 mars 2018.

 

Guerre au Yémen : la France appelée par les ONG à cesser son double jeu

RTFrance - 13-6-18 - Riyad et ses alliés ont attaqué le 13 juin le port d'Hodeida, au Yémen, par lequel arrive la nourriture destinée à la population. Des ONG enjoignent Paris à annuler une conférence co-organisé avec l'Arabie saoudite et à faire pression sur celle-ci.

Ce 13 juin, des forces pro-gouvernementales yéménites, appuyées par les Emiratis et les Saoudiens, ont lancé leur offensive sur le port stratégique de Hodeida, par lequel entre l'essentiel des importations du pays et de l'aide internationale.

Le même jour, une quinzaine d'organisations humanitaires, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), ont écrit une lettre au président français pour l'exhorter à faire pression sur les Saoudiens et les Emiratis, membres de la coalition arabe impliquée dans la guerre au Yémen, au sujet de la situation dramatique de la population de ce pays. Pour ces organisations, il est «inconcevable de maintenir» la conférence humanitaire sur le Yémen prévue le 27 juin à Paris et co-organisée avec l'Arabie saoudite, alors même que le royaume wahhabite et ses alliés mènent une attaque sur le port d'Hodeida. 

La France et ses contradictions

Qualifiant d'un côté la situation au Yémen de «drame humain» et signant de l'autre main des contrats d'armement juteux avec l'Arabie saoudite, la France joue, pour nombre de commentateurs, un double jeu dans cette guerre aux conséquences humaines tragiques. Dans un rapport de mars 2018, Amnesty International avait mis en cause les livraisons d'armes françaises à l'Arabie saoudite, à l’origine, selon elle, de graves violations des droits de l'Homme dans le cadre de ce conflit. Selon un rapport parlementaire de 2017 sur les exportations d'armement de la France, le royaume wahhabite était entre 2007 et 2016 le second client des fabricants d’armes français. 

L'attaque nouvelle de la coalition menée par l'Arabie saoudite sur Hodeida vient aggraver la crise humanitaire extrême dans laquelle le pays en guerre est plongé. Ce port, indispensable à la sécurité alimentaire du Yémen, a été sous blocus de la coalition pendant plusieurs mois pour, officiellement, empêcher les rebelles houthis d'importer des armes. Sous la pression internationale, l'Arabie saoudite avait levé le blocus, mais renforcé les inspections de navires, ce qui ralentissait le fonctionnement du port. A tel point que des aliments pourrissaient avant même d’atteindre la terre ferme.

Le 25 mai, l'ONU exhortait la coalition dirigée par l'Arabie saoudite à accélérer les importations de nourriture et de carburant, avertissant que 10 millions de Yéménites supplémentaires pourraient être menacés de famine avant la fin de l'année. Des exigences auxquelles ne se sont pas pliés les Saoudiens et leurs alliés.

La pire crise humanitaire au monde

Depuis 2015, un conflit fait rage entre d'une part le gouvernement yéménite, soutenu par la coalition de Riyad, armée et soutenue, notamment, par les Etats-Unis et la Royaume-Uni, et d'autre part des combattants rebelles houthis, proches de l'Iran. La coalition est intervenue militairement au Yémen en 2015 pour restaurer le gouvernement qui avait été chassé de la capitale Sanaa par les rebelles. Les bombardements saoudiens ont fait près de 10 000 morts et plus de 55 000 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé. Plus de 2 200 autres personnes sont mortes du choléra. Ces derniers mois, les Houthis ont intensifié les tirs de missiles contre l'Arabie saoudite qui accuse Téhéran, son grand rival régional, de leur fournir ce type d'équipement. L'Iran reconnaît soutenir politiquement les Houthis mais nie tout appui militaire.

Sans craindre les contradictions, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a rappelé le 11 juin que l'aide internationale au Yémen devait continuer à passer par le port de Hodeida, mais il n'a pas mis en garde les Emiratis et les Saoudiens contre une éventuelle offensive sur la ville, alors que l'offensive était imminente. Martin Griffiths, le médiateur de l'ONU pour le Yémen, menait pour sa part début juin d'«intenses négociations» avec les Houthis, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis afin d'«éviter une confrontation militaire à Hodeida».

Selon les Nations unies, la situation qui a cours actuellement au Yémen est la pire crise humanitaire au monde. Quelque 8,4 millions de personnes sont à court de nourriture et risquent de mourir de faim. Entre la guerre et les épidémies, le Yémen est l'un des pays les plus pauvres du monde et l'ONU affirme que plus de 22 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire sur une population d'environ 25 millions d'habitants.

Lire aussi : Yémen : les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite facilitent-elles les crimes de guerre ? [oui]

French Special Forces on the Ground in Yemen

Troops reportedly accompanying UAE forces

 

Jason Ditz 

 

Antiwar.com - 16-6-18 - French newspaper Le Figaro is quoting unnamed French military sources as saying that French special forces have been deployed to Yemen. The troops are said to be present with Emirati troops on the ground. They did not specify where in Yemen.

France’s Defense Ministry is not commenting specifically on the special forces report, but did deny that any French troops are present in Hodeidah port. They also insisted that the French military is not part of the Saudi-led coalition attacking Yemen.

The French government has not formally commented on ever having sent troops to Yemen in the first place. Earlier this week, French officials suggested they were open to demining operations in Hodeidah, but only after the Saudi-led forces finishing conquering it.

It is interesting, however, that the French have been making so many statements denying involvement in the Saudi-led coalition, when it turns out they do have ground troops active in Yemen, embedded with the Emiratis, themselves top coalition members.

This mirrors similar denials from the Pentagon that the US is participating in the Yemen War, when US troops are operating along the border and the US is helping the Saudis select targets to bomb.

This is likely because the Yemen War is wildly unpopular internationally,  and nations are desperate to avoid complicity in human rights violations. At the same time, these nations seem unable to resist the allure of joining the Saudi-led war, and selling the Saudis billions in arms.

 

 

Yémen – Les États-Unis donnent leur feu vert au génocide !

Par Moon of Alabama – Le 11 juin 2018

Le génocide au Yémen va commencer demain. Huit millions de Yéménites sont déjà au bord de la famine. Dix-huit millions de Yéménites sur vingt-six vivent dans le centre montagneux (en vert) qui est sous le contrôle des Houthis et de leurs alliés. Ils sont encerclés par les forces saoudiennes, les forces des Émirats arabes unis et leurs mercenaires. Il y a peu d’agriculture. La seule ligne d’approvisionnement en provenance de l’extérieur sera bientôt coupée. Les gens vont mourir de faim.

Même avant la guerre, le Yémen importait 90% de son alimentation de base. Trois années de bombardements saoudiens/EAU ont détruit les infrastructures et la production locales. La guerre a déjà provoqué une famine massive et une grande épidémie de choléra. La côte yéménite est bloquée par les forces navales saoudiennes et américaines. Les seuls ravitaillements qui arrivent sont les livraisons de l’ONU et les livraisons commerciales par le port de Hodeidah sur la Mer Rouge (Al Hudaydah sur la carte).

Les Émirats arabes unis lancent des mercenaires locaux et des gangs islamistescontre les Houthis et leurs alliés. Au cours des derniers mois, ces forces venues du sud ont remonté le long de la côte jusqu’à Hodeidah. Les combats sont féroces 

« De violents combats au Yémen entre les forces pro-gouvernementales et les rebelles chiites ont tué plus de 600 personnes des deux côtés au cours des derniers jours », ont déclaré lundi des responsables de la sécurité.

Demain, lorsque les médias seront occupés avec les photos du sommet Kim-Trump, les forces des Émirats arabes unis lanceront leur attaque contre la ville.

L’ONU, qui supervise la distribution de l’aide qui arrive à Hodeidah, a tenté de jouer les intermédiaires entre les parties :

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, s’est rendu dans la capitale des Émirats arabes unis au cours du week-end pour tenter d’empêcher une attaque. M. Griffiths avait conclu un accord avec les rebelles Houthis qui contrôlent Hodeidah pour permettre à l’ONU de gérer le port conjointement. Mais selon des sources bien informées, il y a peu de chance que les Émirats arabes unis acceptent l’offre ou retardent l’assaut prévu.

Les sources bien informées ne se sont pas trompées. L’ONU est en train d’évacuer son personnel :

« Lundi, l’ONU évacuait son personnel de la ville portuaire yéménite assiégée d’Al Hudaydah, après que des pays membres de l’ONU ont appris qu’une attaque des forces dirigées par les Émirats arabes unis était imminente, selon deux diplomates. » (…)

« Le Comité international de la Croix-Rouge a retiré son personnel de la ville pendant le week-end. » (…)

« Les diplomates de la région disent qu’ils croient que seule une pression accrue de Washington pourrait empêcher l’assaut. »

Les États-Unis, par l’intermédiaire de leur secrétaire d’État Pompeo, viennent de donner le feu vert aux Émirats arabes unis pour lancer leur attaque :

« Les États-Unis suivent de près l’évolution de la situation à Hudaydah, au Yémen. J’ai parlé avec les dirigeants émiratis et exprimé clairement notre désir de répondre à leurs préoccupations en matière de sécurité tout en préservant la libre circulation de l’aide humanitaire et des importations commerciales qui sauvent des vies. Nous attendons de toutes les parties qu’elles honorent leur engagement à travailler avec le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Yémen sur cette question, à soutenir un processus politique pour résoudre ce conflit, à assurer l’accès humanitaire au peuple yéménite et à tracer un avenir politique stable pour le Yémen. »

Ni les Émirats ni les Saoudiens n’ont intérêt à laisser entrer l’aide humanitaire. Ils sont absolument sans merci. Plus tôt aujourd’hui, ils ont bombardé un centre de traitement du choléra géré par Médecins sans frontières :

MSF Yémen @msf_yemen – 10:29 UTC – 11 juin 2018

« L’attaque de ce matin contre un centre de traitement du choléra @MSF à Abs par la coalition saoudienne et émiratie dénote un manque total de respect pour les installations médicales et les patients. Qu’elle soit intentionnelle ou que ce soit une bévue, c’est totalement inacceptable. »

La semaine dernière, les Saoudiens ont intentionnellement bombardé les installations du Conseil norvégien pour les réfugiés à Sanaa :

« Le CNR a fourni à toutes les parties du conflit, y compris à la Coalition dirigée par l’Arabie saoudite, les détails et les coordonnées de nos opérations afin d’assurer la sécurité de notre personnel. »

Hodeidah, avec ses 600 000 habitants et ses centaines de milliers de réfugiés, sera difficile à prendre. Aucun ravitaillement ne transitera par le port tant que le combat se poursuivra. Si les forces des Émirats arabes unis prennent le port, elles ne laisseront pas l’aide entrer dans les zones contrôlées par les Houthis. Il y aura une énorme famine, des centaines de milliers sinon des millions de personnes mourront.

Il serait facile pour l’administration de Trump d’arrêter l’attaque des Émirats arabes unis. Les forces spéciales américaines sont sur le terrain au Yémen, travaillant en étroite collaboration avec les forces des Émirats arabes unis. Les avions américains ravitaillent les bombardiers saoudiens et ceux des Émirats arabes unis. Les renseignements américains sont utilisés pour le ciblage. Les États-Unis fournissent les bombes. Sans le ravitaillement en vol des États-Unis, les chasseurs des Émirats arabes unis ne pourraient pas soutenir leurs forces au sol. Ils ne pourraient pas lancer d’attaque.

Dès le début, l’administration Trump est extrêmement proche des dirigeants israéliens, émiratis et saoudiens. Leur objectif commun est de contrer l’Iran. Mais l’Iran est peu impliqué au Yémen :

« Il est très exagéré de prétendre que l’Iran a beaucoup d’influence sur les Houthis. Bien que les Houthis reçoivent un certain soutien de la part de l’Iran, il s’agit surtout d’un soutien politique, avec une aide financière et militaire minimale. Cependant, depuis que les Houthis ont pris le contrôle de Sanaa, le groupe est de plus en plus souvent présenté comme étant ‘soutenu par l’Iran’ ou ‘chiite’, ce qui suggère souvent une relation sectaire avec la République islamique. Pourtant, avant les bouleversements de 2011, le terme ‘chiite’ n’était pas utilisé par les Yéménites pour désigner des groupes ou des individus yéménites. Les Houthis ne suivent pas la tradition du chiisme duodécimain prédominante en Iran, mais adhèrent au Zaydisme, qui dans la pratique est plus proche de l’islam sunnite, et n’a manifesté aucune solidarité avec d’autres communautés chiites. »

Les Saoudiens considèrent le Zaydisme comme un obstacle à leur influence au Yémen. Ils veulent contrôler le gouvernement yéménite. Les Émirats veulent contrôler le port d’Aden et les installations de stockage et de chargement du pétrole et du gaz du Yémen. L’administration Obama avait soutenu l’attaque saoudienne contre le Yémen pour que les Saoudiens acceptent l’accord nucléaire avec l’Iran. L’administration Trump soutient la guerre saoudo/UAE par ignorance. Elle croit au mythe iranien. Elle veut aussi vendre plus d’armes.

Des millions d’enfants et de civils paieront cette décision étasunienne de leur vie.

Traduction : Dominique Muselet


 

 

Yémen : interrogations autour d'un potentiel soutien militaire français à la coalition arabe

RTFrance - 17-6-18 - Le Figaro, citant des sources militaires, assure que la France est présente au Yémen dans le cadre de la guerre entre le gouvernement yéménite soutenu par la coalition arabe et les rebelles houthis. 

Citées par LeFigaro dans son édition du 16 juin, des sources militaires affirment que des forces spéciales françaises sont présentes aux côtés des forces émiraties au Yémen. Un responsable émirati a par ailleurs affirmé que Paris s'était engagé à assister la coalition arabe dans l'opération de déminage du port d'Hodeida, alors que Riyad et ses alliés y ont lancé une offensive le 13 juin. 

L'hypothèse d'une implication de la France dans cette guerre avait déjà été évoquée lorsque des ONG avaient récemment appelé Emmanuel Macron à cesser son double jeu. Or, cette possible (et discrète) présence française au Yémen pose plusieurs questions, dans le contexte d'un conflit qui oppose le gouvernement yéménite, soutenu par la coalition de Riyad, aux combattants rebelles houthis, soutenus politiquement par l'Iran, qui nie tout appui militaire.

Les révélations du Figaro viennent en effet s'ajouter aux accusations déjà portées par des organisations telles qu'Amnesty International contre la France : l'ONG fustigeune supposée complicité de Paris dans la guerre au Yémen, au vu des livraisons d'armes françaises à l'Arabie saoudite.

Sur son compte Twitter, Djordje Kuzmanovic déplore «un choix aux conséquences graves pour la paix [...] dans un contexte de crise grave avec l'Iran». Le responsable du bureau international de la France insoumise n'a pas manqué de critiquer une position «stupide et déshonorant[e]».

L'Insoumis a par ailleurs dénoncé le fait qu'Emmanuel Macron ait potentiellement «engagé militairement [la France] sans en référer aux représentants du Peuple et de la Nation en violation de la Constitution».

Les témoignages rapportés par Le Figaro viennent contredire les déclarations faites la veille par le ministère français des Armées. «Il n’y a pas d’action militaire française aujourd’hui dans la région de Hodeida, et la France ne fait pas partie de la coalition qui est engagée sur ce théâtre», avait déclaré le ministère dans un communiqué.

 


La véritable nature et la mystérieuse raison de la guerre du Yémen

RéseauInternational -17-6-18 - La bataille fait rage sur tous les fronts au Yémen. L’OTAN qui se cachait derrière les Saoudiens et les Émiratis comme fer de lance pour mettre la main sur ce pays stratégique à tous les points de vue, a été obligé de s’impliquer directement dans cette mauvaise aventure. La bataille décisive pour la prise de Hodeida, ce port-verrou sur la mer rouge, seul poumon économique d’une économie et d’une population yéménites exsangues, est l’enjeu actuel.

Une énorme coalition, avec pas moins de trois puissances mondiales membres du Conseil de sécurité de l’ONU avec leur armada navale, leurs moyens de renseignement, leur armement qui coule à flot au profit des agresseurs, sont montées à l’assaut d’un peuple de combattants. Un peuple qui n’a pour lui qu’un courage légendaire et une foi absolue dans la cause qu’il défend à savoir la liberté et l’indépendance, face à une cohorte de mercenaires (soudanais, érythréens, etc..) instrumentés par l’argent des pays du Golfe.

Avec cette guerre qui dure depuis 4 ans et un peuple de combattants qui n’a que des sandales en plastique à ses pieds (et non des brodequins) et une besace avec des dattes et de la farine pour toute logistique, nous assistons là un cas rare de guerre inégale. Tous les médias sous influence de l’OTAN ou de l’argent du Golfe beuglent que Hodeida et son aéroport vont être pris d’un moment à l’autre. Mais ce moment dure depuis 3 jours et les forces d’invasion se trouvent enlisées dans les sables du littoral yéménite long de 300 km.

Les forces yéménites utilisent une tactique redoutable à savoir le harcèlement par petits groupes (5 à 6) de combattants volatils et excellents tireurs. Les combattants yéménites ont rappliqué de tous les coins du pays pour défendre la patrie en danger. En face les mercenaires exigent d’être payés avant d’aller au combat et très souvent quand ils ont l’argent en poche ils s’arrangent pour ne pas s’exposer aux tirs des guerriers yéménites, avec l’espoir de rester en vie pour profiter de cet argent.

Ainsi donc nous avons un curieux rapport de forces dans cette guerre. D’une part on a toute la puissance militaire de l’Otan confortée par les pétrodollars, face à un fabuleux potentiel de force morale, de courage et de volonté de sacrifice pour l’honneur et la survie.

Maintenant, quelles sont les vraies raisons derrière ces agressions immorales et atroces contre un peuple qui n’a jamais agressé personne ? Est-ce pour contenir l’Iran ? Non, C’est idiot ! Est-ce pour contrôler la Mer Rouge et ses accès ? Non plus ! La navigation de la Mer Rouge et le passage de Bab El Mandeb sont garantis par les lois internationales. Même en cas de guerre mondiale, il est difficile de bloquer ces voies.

Il y a une raison plus mystérieuse, plus secrète qui fait que le contrôle sur le Yémen est un objectif majeur. Ce secret, rares sont les experts qui le connaissent, mais je vais vous le dire. On sait que le Yémen flotte sur une mer de pétrole. C’est déjà une raison suffisante pour en faire une proie appétissante. Mais ce qu’on ne sait pas c’est que les plaques géologiques contenant le pétrole yéménite vont en pente jusqu’à un réceptacle géologique naturel.

Ce réceptacle ou réservoir se trouve dans le sous-sol saoudien, ce qui explique que les Saoudiens peuvent puiser autant qu’ils veulent en millions de barils, sans que leurs réserves baissent de façon significative. C’est cette particularité géologique et cette capacité de collecter par le bas le pétrole des autres, qui fait que le Yémen ne doit jamais profiter lui-même de son pétrole au dépend des réserves de l’Arabie Saoudite qui sont le bien privé des talmudistes et des Etats-Unis.

 Le Dessous des Cartes

 

 

Le double standard occidental entre un Khashoggi et 25 millions de Yéménites

 

Dr Wafik Ibrahim  | Editeur : Walt 

 

ZEJournal - 23/10/18 - Les Américains et les Européens souffrent toujours de cécité politique qui les empêche de voir les crimes commis par l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis qui ont à ce jour tué 20 000 Yéménites, des enfants, des femmes et des civils pour la plupart… Cependant, cette cécité ne les a pas empêchés de découvrir la manière secrète et compliquée avec laquelle les services de renseignement saoudiens, sur ordre du prince héritier Mohammed bin Salman, ont assassiné le journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul en Turquie.

Il est permis de mentionner l’extermination de 1000 personnes assistant à des funérailles yéménites, de centaines d’étudiants dans les bus scolaires, de civils dans leurs villages et de femmes qui cherchaient de l’eau pour étancher la soif de leurs familles. Ils font partie des milliers de victimes des frappes aériennes saoudiennes et émiraties qui n’ont pas cessé depuis le début de l’agression contre le Yémen, il y a plus de trois ans, détruisant les traces des civilisations humaines qui ont révélé la profondeur historique évoluée de l’heureux Yémen.

Le monde entier, y compris l’ensemble des membres du Conseil de sécurité, ne voit pas ce que le massacre saoudien et émirati continu inflige : la faim généralisée touchant plus de 15 millions de Yéménites et la propagation de maladies comme le cancer, le choléra, la peste et la typhoïde frappant des millions de Yéménites, que Riyad et Abu Dhabi, avec un sang-froid criminel, empêchent de bénéficier de soins et de médicaments.

Si les Yéménites sont un peuple formidable qui refuse de hurler malgré l’intensité de la douleur et de l’oppression, ce n’est pas une raison pour que le monde occidental soit « aveugle » à ses drames.

Comment toute l’Europe peut-elle dénoncer l’assassinat de Khashoggi et ne pas le faire dans l’affaire du Yémen ? Ce qui démontre la cécité politique dans le cas yéménite, couverte  par l’argent saoudien, et d’une vision politique étrange dans le cas khashoggien, avec un effet américain indéniable. La guerre saoudite-émiratie contre le Yémen, qui bénéficie d’une couverture politique et militaire étasunienne, a imposé aux Nations-Unies, aux organisations de défense des droits de l’homme, aux principales organisations religieuses et à la Croix-Rouge, un silence pesant à la limite de l’aveuglément, allant jusqu’à accuser les Ansarallah et l’armée yéménite d’être responsables des massacres. Grand Dieu ! Comment peut-on se tuer ou tuer sa famille ? C’est ça le double standard occidental. La révélation de l’assassinat de Khashoggi par le prince héritier et ses services de renseignement peut-elle être l’occasion pour une prise de conscience occidentale en décryptant l’invasion du Yémen par le Golfe ? Et cette révélation conduira-t-elle à une divergence européenne et américaine ? Ou bien Washington sera-t-il contraint d’apporter des ajustements structurels à ses agents saoudiens chargés de diriger le Golfe ? De sorte que Washington soit obligé de remplacer Mohammed bin Salman  par un autre Al Saoud pour se distancier des défaites politiques subies en Syrie, en Irak, au Yémen et au Liban dont il a été la cause, en plus du déclin global du rôle saoudien dans l’ensemble du monde islamique et arabe ?

Ceci pourrait inciter les Européens à retirer leur soutien à la guerre criminelle contre le Yémen, exerçant des pressions pour que les États-Unis freinent les projets hégémoniques par la force militaire meurtrière. Cela intensifiera leur pression sur les Saoud pour qu’ils acceptent de partir et laisser les groupes politiques et régionaux yéménites négocier une solution politique sous l’égide des Nations-Unies.

Il en résultera un blocage immédiat de la domination saoudite-émiratie sur le sud du Yémen, là où se trouvent des sites maritimes stratégiques et un potentiel gazier et pétrolier. Les projets de Riyad pour l’annexion de certaines provinces yéménites et la création de voies de transport à partir de zones saoudiennes proches vers la rive yéménite de la mer Rouge seront annulés. Seront également détruites les ambitions des EAU par l’exploitation du Yémen sur les plans touristique, géostratégique et économique et par la mise de  Bab-el-Mandeb, la mer d’Aden et les îles Socotra sur l’océan Indien, au service de la géopolitique des Etats-Unis qui, par ce projet de régulation du trafic maritime entre le Golfe, l’Iran, l’Irak et le monde, servant leurs intérêts géopolitiques et économiques, seront les gendarmes de la navigation en contrôlant ces points qui représentent plus de 20% du commerce mondial.

Quoi qu’il en soit, l’assassinat de Khashoggi a de graves répercussions sur la politique saoudite, du golfe et de la région, provoquant un changement profond et forcé dans la guerre saoudite-émiratie au Yémen.

Cela ne se produira pas par le bon vouloir des régimes d’Abu Dhabi et de Riyad, mais sera la résultante de trois facteurs :

  • l’image criminelle hideuse de l’Arabie saoudite qui a toujours existé, mais qui s’est généralisée après l’assassinat de Khashoggi, et qui est désormais indéfendable.
  • La résistance du courageux peuple du Yémen qui, malgré ses modestes moyens, a réalisé un équilibre certain avec les armées envahissantes, ce qui a confiné les batailles sur la côte ouest, où les Saoudiens et les Émiratis subissent constamment des défaites militaires, et dans la partie supérieure de Saada à Jizan et Najran qui voient des incursions des Ansarallah et de l’armée yéménite dans des villages du côté saoudien.
  • Les soulèvements de plus en plus fréquents de la population du sud du Yémen et le rejet de ce qu’elle appelle l’occupation saoudite-émiratie.

La conjonction de ces trois éléments, en parallèle avec les changements internationaux successifs, mènera forcément à un proche arrêt de l’invasion saoudienne du Yémen.

Si Mohammed bin Salman parvient à persuader les Américains de la poursuite de son rôle en Arabie Saoudite, en prélevant 3.000 milliards de dollars provenant du fonds souverain de la Saudi Aramco et en les plaçant dans les marchés de la société américaine, cela profitera aux Américains qui croient que ces liquidités feront monter les actions de la bourse américaine de 8% dès ce lundi et créeront de nouveaux emplois pour près de 3 millions d’Américains… c’est ce qui semble être le prix de la couverture américaine du crime saoudien de Khashoggi.

L’Arabie Saoudite peut-elle supporter des transactions aussi importantes avec l’Europe, la Turquie, la Russie et la Chine ? Après la révélation de son assassinat de Khashoggi ?

Cela confirme que la guerre au Yémen s’oriente vers des négociations politiques entre ses partis internes et au détriment du déclin du rôle saoudite-émirati.

Ce bouleversement ne mettra pas longtemps à arriver car les Yéménites attendent, le doigt sur la détente, et se battent inlassablement sur les fronts pour vaincre cette barbarie saoudite-américano-israélienne, sentant la victoire à portée de main.

Voir (attention, certaines images peuvent choquées): Les enfants du Yémen - Poème VOSTF

Traduit par Rania Tahar


- Source : Al Binaa (Liban)


 

© KHALED ABDULLAH Source : Reuters

Un garçon sous-alimenté dans un centre de traitement de la malnutrition à l'hôpital al-Sabeen de Sanaa, au Yémen, le 6 octobre 2018 (image d'illustration).

 

Yémen : jusqu'à 14 millions de personnes pourraient souffrir de la famine, selon l'ONU

 

RTFrance - 24/10/18 - Le chiffre est effarant. 14 millions de personnes seraient menacées de famine au Yémen, pays en proie aux bombardements de la coalition menée par l'Arabie saoudite dans le cadre d'une guerre qui dure depuis trois ans.

Le Yémen fait face à «un danger clair et présent d'une famine géante et imminente», a averti le 23 octobre le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, qui estime à 14 millions le nombre de personnes qui pourraient en être victimes, soit la moitié de la population du pays.

Devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, Mark Lowcock a tiré la sonnette d'alarme : «75% de la population, soit 22 millions de personnes, ont besoin d'une aide et de protection, dont 8,4 millions sont en situation d'insécurité alimentaire grave et dépendent d'un apport en nourriture urgent. Dans le pire cas, ce chiffre de 8,4 millions pourrait augmenter de 5,6 millions, mettant le nombre total de personnes au Yémen en conditions de pré-famine à 14 millions».

Le responsable a notamment réclamé «un cessez-le-feu humanitaire» autour des installations participant à la distribution d'aide alimentaire ou des infrastructures, notamment les ports, permettant de l'acheminer, lors d'une réunion du Conseil de sécurité convoquée à l'initiative du Royaume-Uni en raison de la dégradation constatée dans le pays. «Les parties du conflit continuent de violer le droit humanitaire international», a-t-il dénoncé, en évoquant par exemple l'occupation d’entrepôts contenant de la nourriture ou des attaques contre des hôpitaux.

Il a expliqué que, pour éviter la famine, outre un «cessez-le-feu humanitaire», il était nécessaire de protéger l'approvisionnement en nourriture dans le pays, d'aider financièrement l'économie via la Banque centrale, d'accentuer l'aide humanitaire et que les belligérants s'engagent dans une résolution politique du conflit.

«La crise alimentaire au Yémen est directement liée au conflit», ajoute Mark Lowcock dans son document, précisant qu'une «vaste opération humanitaire est en cours» avec plus de 200 partenaires qui apportent «aide et protection» via un plan humanitaire international. «Pour faire face à la crise, la poursuite de dons généreux est capitale tout comme le maintien et même le développement des importations via tous les ports», souligne aussi Mark Lowcock.

Depuis 2015, le Yémen est le théâtre d'une guerre opposant les rebelles Houthis, qui contrôlent le port de Hodeida ainsi que la capitale yéménite Sanaa, à une coalition arabe sous commandement saoudien qui défend le gouvernement réfugié à Aden, dans le sud du pays et qui bombarde régulièrement le pays, causant des milliers victimes civiles dont beaucoup d'enfants. Au mois d'août, au moins 66 enfants ont été tués dans des frappes de la coalition saoudienne.

En plus de trois ans, le conflit a fait près de 10 000 morts, selon l'ONU, et constitue la pire crise humanitaire au monde


 

 

Devenue le symbole des souffrances du Yémen, cette fillette de 7 ans meurt de faim

© Sputnik . Stringer

Sputnik - 2/11/18- La photo de cette jeune Yéménite de sept ans, complètement émaciée par la famine, a fait le tour du monde, prouvant la gravité de la crise humanitaire qui ravage le pays. The New York Times, qui a publié le cliché la semaine dernière, a annoncé jeudi que malgré les efforts des médecins l'enfant était morte.

Publiée le 26 octobre par le quotidien américain The New York Times, la photo d'Amal Hussain, une Yéménite de sept ans émaciée par la famine, a choqué les lecteurs et a été largement partagée par les médias comme une image illustrant la situation effroyable dans laquelle se trouve ce pays ravagé par la guerre civile depuis 2014.

Ce jeudi, le quotidien a appris que les médecins de l'hôpital de la ville d'Aslam, où Amal a été transportée la semaine dernière, n'avaient rien pu faire et que l'enfant était morte dans un camp de réfugiés se trouvant à proximité.

«Mon cœur est brisé. Amal était toujours souriante. Maintenant, je suis inquiète pour mes autres enfants», a déclaré sa mère, Mariam Ali, qui, selon le quotidien, a pleuré pendant l'entretien.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, cité par l'AFP, a appelé vendredi à la fin des «violences» au Yémen pour éviter que le pays ne tombe dans un «précipice».

Jusqu'à 14 millions de personnes —la moitié de la population yéménite- pourraient être menacées de famine dans les prochains mois, contre huit millions actuellement, a averti M. Guterres.

Le 21 septembre, l'Onu a annoncé perdre le combat contre la famine qui menace le pays. «Nous perdons notre combat contre la famine. Nous pourrions approcher un point de non-retour au-delà duquel il sera impossible d'éviter de nombreuses pertes de vies humaines dues à une famine généralisée dans le pays», avait alors déclaré Mark Lowcock, secrétaire général adjoint pour les affaires humanitaires des Nations unies.

Une coalition militaire arabe sous commandement saoudien intervient depuis mars 2015 au Yémen pour soutenir le gouvernement du Président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les Houthis.

Les rebelles contrôlent la capitale Sanaa depuis 2014 et restent maîtres de vastes régions du pays.

Les victimes du conflit au Yémen ne sont plus comptabilisées depuis 2016 par l'Onu, le bilan étant resté à 10.000 morts à cette date.

 

 

© YOAN VALAT Source : AFP
Le président français Emmanuel Macron en compagnie du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane

 

Des armes françaises utilisées au Yémen :

une note secrète contredit la version du gouvernement

 

Sputnik - 15 avr. 2019

La coalition menée par l'Arabie saoudite a utilisé des armes vendues par Paris dans le cadre de ses opérations militaires au Yémen. Malgré le discours officiel de Paris, ces armes pourraient donc être à l'origine de nombreuses pertes civiles. 

«Chars Leclerc, obus flèche, Mirage 2000-9, radar Cobra, blindés Aravis, hélicoptères Cougar et Dauphin, canons Caesar…» : selon le rapport d'une enquête menée conjointement par l'ONG Disclose et la cellule d'investigation de Radio France, la coalition armée menée par l'Arabie saoudite aurait fait usage d'armement français pour faire feu au Yémen, «y compris sur des zones civiles».

Ces révélations contredisent ainsi la version avancée par la France pour justifier certains de ses contrats d'armement controversés. Paris a en effet toujours expliqué que les armes vendues à ses partenaires étaient utilisées dans des positions défensives, principalement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Publiées ce 15 avril sur le site de Disclose, les révélations se basent notamment sur la fuite d'un document portant la classification «Confidentiel Défense», rédigé le 25 septembre 2018 par des officiers de la Direction du renseignement militaire, selon l'ONG. Y figure notamment «la liste détaillée des armes françaises impliquées dans la guerre au Yémen».

Sur cette base, l'enquête révèle par exemple une carte de la région qui montre où ont été utilisées les armes vendues par la France à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. «Population concernée par de possibles frappes d’artillerie : 436 370 personnes» précise le rapport confidentiel qu'a obtenu l'ONG, au sujet des bombardements menés par la coalition.

De tels documents ont été «présentés lors d'une réunion à l'Elysée, le 3 octobre 2018, en présence d'Emmanuel Macron», précise l'ONG Disclose dans un tweet présentant son enquête.

Entre autres révélations, l'enquête soutient par ailleurs que «les chars Leclerc participent aux offensives», contredisant ainsi le ministre français des Armées Florence Parly, qui avait affirmé le 20 janvier 2019 ne pas avoir connaissance «du fait que des armes [françaises] soient utilisées «directement dans ce conflit». De son côté, le rapport de l'enquête précise par exemple : «En novembre 2018, les chars français sont au cœur de la bataille d’Al Hodeïda.»

En outre, alors que les attaques les plus meurtrières du conflit ont été menées par voie aérienne, le rapport de l'enquête explique «que des avions de chasse saoudiens sont équipés d’un bijou technologique conçu et entretenu par des ingénieurs français : le pod Damoclès», un dispositif d'imagerie fixé sous les avions de chasse, permettant au pilote de guider tout type de missiles.

La France n’est pas parmi les premiers fournisseurs d’armes des pays engagés au Yémen

Sollicité au sujet des révélations fournies par l'enquête, le cabinet du Premier ministre a souhaité y apporter «des éléments de réponses», mettant notamment en avant «des partenariats stratégiques autour d’intérêts de sécurité communs» entre la France, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Au delà des explications géopolitiques justifiant ces partenariats, la lettre du gouvernement insiste sur les propos déjà tenus par la ministre des Armées, affirmant que «les armes françaises dont disposent les membres de la coalition sont placées pour l’essentiel en position défensive, à l’extérieur du territoire yéménite ou sur des emprises de la coalition, mais pas sur la ligne de front». Et le cabinet ministériel de nuancer : «La France n’est pas parmi les premiers fournisseurs d’armes des pays engagés au Yémen.» [sic]

Lire aussi : Le député Sébastien Nadot déploie un drapeau «La France tue au Yémen» à l'Assemblée nationale

 

 

Arabie saoudite : Mohammed ben Salman voit ses rêves partir en fumée

par Pierre
 
Agoravox - dimanche 15 septembre 2019

L'Arabie saoudite vient de subir des attaques majeures contre son industrie pétrolière. Deux sites ont été touchés par des attaques de drones et sont en feu.

Les rebelles houthis soutenus par l'Iran ont revendiqué la responsabilité des frappes. Les drones, au nombre de dix, ont attaqué les installations de la société Aramco vers 4 h, heure locale. Les grands sites d'Abqaiq et de Khurais ont été touchés et cela entraîne une chute de production de 5,7 millions de barils par jour, soit la moitié de la production journalière du royaume.

Le site d'Abqaiq qui peut traiter 7 millions de barils par jour avait déjà été touché par une attaque terroriste d'Al-Qaïda le 24 février 2006 sans entraîner de dégâts aux installations industrielles. Cet attentat avait fait remonter le cours du pétrole de deux dollars.

L’objet principal de l'usine d’Abqaiq est d’éliminer le sulfure d'hydrogène du pétrole brut et de réduire la pression de vapeur, ce qui permet de transporter le brut en toute sécurité dans des navires-citernes. Abqaiq est la plus grande installation au monde pour cette stabilisation.

L'Arabie saoudite dit qu'elle dispose de réservoirs de pétrole dans le pays ainsi qu'à Rotterdam (Pays-Bas), à Okinawa (Japon) et à Sidi Kerir (Égypte) et que les livraisons ne seront pas perturbées.

« Nos prochaines opérations vont s'étendre et devenir encore plus pénibles si le régime saoudien continue son agression et son blocus », a averti le porte-parole Houthis, Yahya Sari.

De son côté, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a accusé l'Iran d'être responsable de ces attaques. "Au milieu d'appels à la désescalade, l'Iran a lancé une attaque sans précédent contre les approvisionnements mondiaux en énergie", a tweeté M. Pompeo. Les États-Unis vont travailler avec leurs partenaires pour demander des comptes à Téhéran, a ajouté le diplomate.

La frappe de drones met en évidence la vulnérabilité du réseau de champs de pétrole, de pipelines et de ports du royaume qui fournissent 10% du pétrole mondial, écrit de son côté Bloomberg.

Une panne prolongée à la raffinerie d'Abqaiq, où le pétrole brut de plusieurs des plus grands champs pétrolifères du pays est traité avant d'être envoyé aux terminaux d'exportation, peut entraîner un choc sur les marchés mondiaux de l'énergie, note le journal.

Au-delà de cet événement extrêmement grave, nous sommes en droit de nous poser quelques questions.

Le budget de la défense de l'Arabie saoudite est de plus de 60 milliards de dollars et se situe (en dollars) au même niveau que la France et la Russie. Comment est-il explicable que ce pays n'est pas capable de correctement défendre des installations stratégiques et d'abattre une dizaine de drones. On peut aussi se demander ce que donnerait une guerre avec l'Iran sachant que les dix drones sont sans doute de fabrication iranienne.

La guerre que l'Arabie saoudite mène au Yémen n'est quasi pas couverte par les médias et je fais ici mon propre mea culpa pour ne jamais en avoir parlé. J'ai toujours cru que la guerre en Syrie était la mère de toutes les guerre au Moyen-Orient mais force est de reconnaître que la guerre au Yémen est aussi importante et qu'elle peut déclencher une guerre générale dans la région.

Au Yémén, l'Arabie saoudite utilise des troupes au sol étrangères. Selon Slate i, c'est la région du Darfour au Soudan qui est particulièrement mise à contribution. Il y aurait 14000 soldats soudanais qui combattent au Yémen et 20 à 40 % d'entre eux seraient mineurs. L'armée saoudienne ne serait que peu mise à contribution pour éviter les pertes [et les protestations de la population]. Si cela était exact, ce serait particulièrement abject et serait certainement suffisant pour mener les dirigeants saoudiens devant les tribunaux internationaux.

Les avions saoudiens, sans doute pilotés par des mercenaires, détruisent systématiquement toutes les infrastructures civiles (et archéologiques) du Yémen depuis quatre ans. Cette guerre laisse la population civile dans la famine et le dénuement le plus total.

Dans ces conditions, comment définir la livraison par la France de 147 canons­ Caesar à l'Arabie saoudite ii. Ai-je rêvé ou est-ce bien la France qui donne des leçons de morale et de respect des droits-de-l'homme au reste du monde. Heureusement la CPI ne juge que des dirigeants du tiers monde (pour le moment).

La situation actuelle est extrêmement explosive. J'ai parlé dans un article récent du contrat de sécurité entre les États-Unis et l'Arabie saoudite. Ce contrat est souvent appelé « le pacte du Quincy ». Suivant ses termes, les États-Unis garantissent la sécurité de l'Arabie saoudite et de son dirigeant.

Or, même s'il s'agit d'une riposte justifiée, l'Arabie saoudite vient de subir une attaque majeure. Quelle va être la réponse de Donald Trump ?

Nous savons, depuis les premiers résultats des pourparlers de paix que les Houthis exigent un dédommagement pour les destructions commises par les saoudiens et leurs alliés avant de cesser le combat. C'est une humiliation que l'Arabie saoudite n'acceptera pas. Nous sommes donc dans une impasse.

Pour terminer cet article, il faut mentionner la lourde responsabilité de Mohammed ben Salman et de son mentor, le prince héritier des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, dans l'actuelle tragédie yéménite. Mohammed ben Salman voulait augmenter son prestige dans son pays en lançant une opération punitive de quelques semaines contre les dirigeants d'un coup d’État au Yémen. Quatre ans plus tard, cela se retourne contre lui et même son mentor a pris ses distances.

Venant après le fiasco de son intervention en Syrie, je crois que certains commencent à réfléchir à un remplaçant possible, les candidats dans la famille royale ne manquent pas.

 

i http://www.slate.fr/story/171717/arabie-saoudite-enfants-darfour-combats-yemen

ii https://www.mediapart.fr/journal/international/150419/armes-francaises-au-yemen-itineraire-d-une-livraison-secrete?onglet=full

 

 

La France réagit aux attaques contre les installations pétrolières saoudiennes [exprime sa solidarité avec l'Arabie saoudite !]

 

© AFP 2019 Clemens Bilan

Sans évoquer l’Iran, Paris a exprimé sa solidarité avec l’Arabie saoudite [sic] qui a subi samedi 14 septembre des attaques de drones contre le plus grand site mondial de transformation de brut.

La France a condamné les attaques de drones menées samedi 14 septembre par les rebelles yéménites Houthis contre des installations pétrolières saoudiennes, qui ont provoqué l'interruption de la moitié de la production de l'Arabie saoudite.

Dans un communiqué, le Quai d'Orsay déplore que de telles attaques ne puissent «qu'aggraver les tensions et les risques de conflit dans la région».

Estimant qu'elles doivent «impérativement cesser», le ministère des Affaires étrangères assure l'Arabie saoudite de la «pleine solidarité» de la France [sic].

Le communiqué n'évoque pas l'Iran, auquel les États-Unis ont imputé les attaques de samedi.

Attaques de drones

Des drones des Houthis yéménites ont visé samedi 14 septembre deux installations stratégiques de la compagnie pétrolière Aramco dans les provinces saoudiennes d'Abkaïk et Khouraïs, à un millier de kilomètres de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée depuis cinq ans par les Houthis.

Selon le ministre de l'Énergie, le prince Abdoulaziz ben Salmane, cité samedi par l'agence officielle SPA, 5,7 millions de barils par jour sont concernés par l'interruption partielle, soit près de la moitié de la production saoudienne, ou 5% du commerce quotidien mondial du pétrole.

Les États-Unis ont imputé les attaques à l'Iran, ce que la République islamique a nié, dénonçant des accusations «insensées».

 

 

 

Trump : US ‘Locked and Loaded’ After Attack on Saudis

Says US is waiting for Saudis to determine who is to blame

 

Jason Ditz 

Antiwar.com - 15/9/2019

 

President Trump announced on Sunday that the US is “locked and loaded” and ready to respond to the weekend attack on Saudi oil refineries, but is waiting on the Saudis to determine who is to blame. 

On Saturday, drones attacked and caused fires at a pair of Saudi oil refineries. The fires are believed to be going to cause a decline in oil production, though the Saudis expressed hope at starting to restore service by Monday. 

Secretary of State Mike Pompeo was eager to blame Iran for the attack, and even though Iran has already denied any involvement, Sen. Lindsey Graham is urging Trump to just start attacking Iranian oil refineries immediately. 

Trump’s suggestion that he’s going to let the Saudis decide who is to blame almost certainly is going to end with Iran being blamed too, even though evidence points to Yemen’s Houthis. The Saudis clearly aren’t going to pass up a chance to egg on the US to go after Iran.

It likely being a strike by the Houthis, however, who are taking credit for it, raises potential problems for the Saudis. The Saudi War in Yemen is going extremely poorly, and the ability of the Houthis of all people to launch drone attacks into key Saudi sites without air defense stopping them suggests this war could quickly get very costly. 

These questions about the Saudi lack of air defense are particularly pointed because Saudi Arabia is the third largest military spender on the planet, behind only the US and China. With so much US-made military gear, the Saudis must surely be troubled by their inability to defend vital sites from what are likely trivially low-cost drones. 

With expectations that the attacks might have something to do with the price of oil, Trump likely feels obliged to do something other than Tweet “PLENTY OF OIL!”  His comments, however, risk committing him to moving against whoever the Saudis choose to blame, which is always going to be Iran

 

 

 

 

Saudi Airstrike Kills 16 Civilians in Yemen, Including Seven Children

Jason Ditz

Antiwar.com - 24-9-19

Houthis threaten retaliation if Saudi attacks continue. 

Adding to the large number of civilian deaths over the last several days, Saudi Arabia carried out two airstrikes Tuesday against the Dale Province, killing at least 16 civilians and wounding 9 others. The slain included 7 children.

The attacks destroyed a house in the province, near where fighting between pro-Saudi forces and Yemen’s Houthi movement were taking place. Dale has been contested for months, despite being in what tended to be pro-government territory. 

This was the latest of several days of attacks, after the Houthis offered a mutual ceasefire on Friday. The Saudis expressed surprise at the ceasefire offer, but have not answered, beyond escalating the attacks. 

The Houthis are warning that they will respond with more “painful” attacks if the Saudis continue their attacks. The Houthis claimed credit for drone attacks on Saudi oil infrastructure earlier this month. 

 

 

 

 

Yemen : 70 soldats pro-gouvernement ont été tués dans une attaque des Houthis

GUERRE  Une guerre civile ravage ce pays de la péninsule arabique depuis près de cinq ans

 

20 Minutes avec AFP

Publié le 19/01/20

Au moins 70 soldats pro-gouvernement ont été tués, samedi, dans un tir de missile des rebelles Houthis contre la mosquée de leur camp, ont indiqué dimanche des médecins et des responsables militaires. Le drame s'est produit dans la province de Marib à l’est de Sanaa, au Yemen

Les morts et les blessés ont été transportés dans l’hôpital de la ville de Marib, chef-lieu de la province de même nom. Le bilan a été confirmé par des responsables militaires pro-gouvernementaux qui ont affirmé que l’attaque avait été lancée par les Houthis. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a également accusé les Houthis d’être responsables de l’attaque qu’il a qualifiée de « lâche et de terroriste », selon l’agence officielle Saba.

La mosquée visée par un drone

Le gouvernement du président Hadi, reconnu par la communauté internationale et soutenu par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, est en guerre contre les rebelles depuis 2014 année à laquelle ils ont pris la capitale Sanaa et une bonne partie du nord du Yémen. L’attaque a visé un camp militaire de la province de Marib situé à 170 km à l’est de la capitale, selon une source militaire.

La mosquée a été visée par un missile puis par un drone, a précisé cette source. « Cette action honteuse de la milice des Houthis confirme que cette dernière n’a aucune intention pacifique, qu’elle ne veut que la mort et la destruction et qu’elle est l’instrument de l’Iran dans la région », a souligné le président Hadi.

Les Houthis n’ont pas revendiqué cette attaque. Selon diverses organisations humanitaires, le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, depuis l’intervention en 2015 de Ryad à la tête de la coalition. Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU, qui qualifié régulièrement le conflit au Yémen de pire crise humanitaire actuelle dans le monde.

--------

Yemen’s Houthis Kill 111 Soldiers in Missile Strike

Attack targeted training camp, officials say toll likely to rise

Jason Ditz 

Antiwar.com - Posted on January 19, 2020

 

At least 111 Yemeni soldiers were killed, and dozens of others wounded on Saturday in Yemen’s central Maarib Province when the northern Houthi movement fired a missile against a military training site. 

Some estimates put as many as 100 wounded, and officials say that they expect the death toll, which has already almost tripled since initial statements, will continue to rise into the night after the devastating strike.

Fighting between the Hadi government and Houthis has been down substantially in the recent weeks, but Saudi airstrikes against Houthi targets likely fueled interest among the Houthis in a strike of their own.

Hadi officials said the attack targeted a mosque, and that soldiers were gathering around for prayers. The Houthis have not addressed the matter, though they are known to have substantial missile capabilities, which they’ve used throughout the protracted war. 

 

 

’Afrique du Sud, membre des BRICS, poursuit le sionisme en justice

 

rouge

par Pepe Escobar

RI-12-1-24

 

Le procès pour génocide intenté par Pretoria contre Israël est crucial, non seulement pour mettre fin au carnage de Tel-Aviv à Gaza, mais aussi pour planter le premier drapeau du multipolarisme dans les salles d’audience du monde entier : c’est le premier procès d’une longue série qui cherchera à mettre fin à l’impunité occidentale et à restaurer le droit international tel qu’il est envisagé dans la Charte des Nations unies.

Ce n’est rien de moins que le concept intégral du droit international qui sera jugé cette semaine à La Haye. Le monde entier regarde.

Il a fallu qu’un pays africain, pas un pays arabe ou musulman, mais surtout un membre des BRICS, tente de briser les chaînes de fer déployées par le sionisme par le biais de la peur, de la puissance financière et de menaces incessantes, réduisant en esclavage non seulement la Palestine, mais aussi des pans entiers de la planète.   

Par un tour de justice poétique historique, l’Afrique du Sud, un pays qui connaît une ou deux choses sur l’apartheid, a dû prendre la hauteur morale et être le premier à déposer une plainte contre l’Israël de l’apartheid à la Cour internationale de justice (CIJ). 

L’action en justice de 84 pages, exhaustivement argumentée, entièrement documentée et déposée le 29 décembre 2023, détaille toutes les horreurs perpétrées dans la bande de Gaza occupée et suivies par tous ceux qui possèdent un smartphone sur la planète.

L’Afrique du Sud demande à la CIJ – un mécanisme des Nations unies – quelque chose de très simple : Déclarer que l’État d’Israël a manqué à toutes ses responsabilités en vertu du droit international depuis le 7 octobre.

Et cela inclut notamment une violation de la Convention sur le génocide de 1948, selon laquelle le génocide consiste en «des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux».

L’Afrique du Sud est soutenue par la Jordanie, la Bolivie, la Turquie, la Malaisie et, de manière significative, par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui regroupe les terres d’islam et constitue 57 États membres, dont 48 abritent une majorité musulmane. C’est comme si ces pays représentaient l’écrasante majorité du Sud mondial.

Ce qui se passera à La Haye pourrait aller bien au-delà d’une éventuelle condamnation d’Israël pour génocide. Pretoria et Tel-Aviv sont tous deux membres de la CIJ, dont les décisions sont donc contraignantes. En théorie, la CIJ a plus de poids que le Conseil de sécurité des Nations unies, où les États-Unis opposent leur veto à tout fait concret susceptible de ternir l’image qu’Israël s’est soigneusement forgée.

Le seul problème est que la CIJ n’a pas de pouvoir d’exécution.

Concrètement, l’Afrique du Sud souhaite que la CIJ impose à Israël l’ordre de mettre fin à l’invasion – et au génocide – sur-le-champ. Cela devrait être la première priorité.  

Une intention spécifique de destruction

La lecture de l’intégralité de la requête sud-africaine est un exercice terrifiant. Il s’agit littéralement de l’histoire en train de s’écrire, sous nos yeux dans ce jeune XXIe siècle accroc à la technologie, et non d’un récit de science-fiction sur un génocide se déroulant dans un univers lointain.   

La demande de Pretoria a le mérite de brosser un tableau d’ensemble, «dans le contexte plus large de la conduite d’Israël à l’égard des Palestiniens pendant les 75 ans d’apartheid, les 56 ans d’occupation belligérante du territoire palestinien et les 16 ans de blocus de Gaza». 

La cause, l’effet et l’intention sont clairement définis, transcendant les horreurs perpétrées depuis l’opération «Déluge d’Al-Aqsa» de la résistance palestinienne, le 7 octobre 2023.

Il y a ensuite les «actes et omissions d’Israël qui peuvent être assimilés à d’autres violations du droit international». L’Afrique du Sud les qualifie de «génocidaires, car ils sont commis avec l’intention spécifique requise (dolus specialis) d’éliminer les Palestiniens de Gaza en tant que partie du groupe national, racial et ethnique palestinien au sens large».

Les faits, présentés à la page 9 de la demande, sont brutaux, allant du massacre aveugle de civils à l’expulsion massive : «On estime que plus de 1,9 million de Palestiniens sur les 2,3 millions d’habitants de Gaza – soit environ 85% de la population – ont été contraints de quitter leur foyer. Ceux qui ne peuvent pas partir ou qui refusent d’être déplacés ont été tués ou risquent fort d’être tués chez eux».

Et il n’y aura pas de retour en arrière : «Comme l’a noté le rapporteur spécial sur les droits de l’homme des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, les logements et les infrastructures civiles de Gaza ont été rasés, ce qui empêche toute perspective réaliste de retour chez eux pour les habitants de Gaza déplacés, répétant ainsi une longue histoire de déplacements forcés massifs de Palestiniens par Israël».

L’hégémon complice

Le point 142 de la demande pourrait résumer l’ensemble du drame : «Toute la population est menacée de famine : 93% de la population de Gaza est confrontée à des niveaux de famine critiques, et plus d’une personne sur quatre se trouve dans une situation catastrophique» – avec la mort imminente.

Dans ce contexte, le 25 décembre, jour de Noël, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réitéré sa rhétorique génocidaire en promettant : «Nous ne nous arrêterons pas, nous continuons à nous battre et nous approfondissons le combat dans les jours à venir, ce sera une longue bataille et elle n’est pas près d’être terminée».

Ainsi, «de toute urgence» et «en attendant que la Cour se prononce sur cette affaire sur le fond», l’Afrique du Sud demande des mesures conservatoires, dont la première sera que «l’État d’Israël suspende immédiatement ses opérations militaires à l’intérieur de Gaza et contre Gaza».

Cela équivaut à un cessez-le-feu permanent. Chaque grain de sable, du Néguev à l’Arabie, sait que les psychopathes néoconservateurs en charge de la politique étrangère américaine, notamment leur animal de compagnie, téléguidé et sénile, qui occupe la Maison-Blanche, sont non seulement complices du génocide israélien, mais s’opposent à toute possibilité de cessez-le-feu.

Cette complicité est d’ailleurs punie par la loi, conformément à la Convention sur le génocide.  

Il est donc évident que Washington et Tel-Aviv ne reculeront devant rien pour empêcher un procès équitable devant la CIJ, en utilisant tous les moyens de pression et de menace disponibles. Cela va de pair avec le pouvoir extrêmement limité exercé par toute cour internationale pour imposer la règle du droit international au combo exceptionnaliste Washington-Tel Aviv.

Alors qu’un Sud mondial alarmé se mobilise contre l’assaut militaire sans précédent d’Israël sur Gaza, où plus d’un pour cent de la population a été tué en moins de trois mois, le ministère des Affaires étrangères israélien a enrégimenté ses ambassades afin de tordre le bras aux diplomates et aux politiciens des pays hôtes pour qu’ils publient rapidement une «déclaration immédiate et sans équivoque selon les lignes suivantes : Affirmer publiquement et clairement que votre pays rejette les allégations scandaleuses, absurdes et sans fondement faites à l’encontre d’Israël».

Il sera assez éclairant de voir quels pays se conformeront à cet ordre.

Que les efforts actuels de Pretoria aboutissent ou non, cette affaire ne sera probablement que la première du genre déposée devant les tribunaux du monde entier dans les mois, voire les années à venir. Les BRICS – dont l’Afrique du Sud est un État membre essentiel – font partie de la nouvelle vague d’organisations internationales qui contestent l’hégémonie occidentale et son «ordre fondé sur des règles». Ces règles ne signifient rien ; personne ne les a jamais vues.

Le multipolarisme est apparu en partie pour compenser le fait que, depuis des décennies, on s’éloigne de la Charte des Nations unies et que l’on se précipite vers l’anarchie incarnée par ces «règles» illusoires. Le système des États-nations qui sous-tend l’ordre mondial ne peut fonctionner sans le droit international qui le garantit. Sans le droit, nous sommes confrontés à la guerre, à la guerre et encore à la guerre ; l’univers idéal de l’hégémon est en fait celui de la guerre sans fin.

Le procès pour génocide intenté par l’Afrique du Sud contre Israël est manifestement nécessaire pour renverser ces violations flagrantes du système international, et il sera très certainement le premier d’une longue série de procès de ce type contre Israël et ses alliés pour ramener le monde à la stabilité, à la sécurité et au bon sens.

Pepe Escobar

source : The Cradle

traduction Réseau International

 

 

 

Génocide des Palestiniens face au casse-tête yéménite

par Amar Djerrad

Les Yéménites ont bouleversé l’échiquier occidentalo-sioniste en introduisant des propositions sensées et judicieuses de façon telle qu’ils ont obligé les Anglo-Saxons à répondre par l’incohérence et l’absurdité, mettant ainsi à nu leur cynisme. Que peuvent-ils opposer comme contre-argument à ceux qui prônent la justice et l’arrêt d’un génocide ? Beaucoup d’analystes y voient les prémisses d’une déchéance occidentale !

Le Yémen : un petit pays, une grande humanité

On s’étonne qu’un petit pays défie la puissance US en devenant un véritable casse-tête. Ce n’est pas nouveau au regard de leurs échecs passés contre des pays dits «faibles». C’est devenu presque une règle : plus on est fort technologiquement, militairement – mais atteint du syndrome d’Hubris – plus on perd le sens de la mesure, plus on est vulnérable face à un adversaire, qui n’a pas ces atouts, mais répond par des tactiques décisives jusqu’à vous épuiser ! Quelques actions vigoureuses du faible peuvent mettre le puissant dans une humeur d’échec affligeante. «Quand la force occupe le chemin, le faible entre dans la brousse avec son bon droit» (proverbe africain). Pour Pierre Perret «on a souvent besoin d’un plus petit que soi… pour lui casser la gueule».

Même «l’alliance» composée de supposés 10 membres (dont le Bahreïn) pilotée par les États-Unis ne sera pas d’un grand secours, car elle vise à impliquer des pays dans un engrenage belliqueux, qui profite exclusivement à cette entité sioniste et aux USA. Cette «coalition» est clairement une tromperie et non une coopération se limitant aux «patrouilles et renseignements» pour «sauvegarder le commerce maritime international» ; manœuvre parfaitement saisie par les sept autres pays occidentaux. Le monde sait parfaitement que la plupart des navires passent librement, sauf ceux venant en aide aux sionistes ! Il sait aussi que les actions yéménites sont raisonnables puisqu’ils défendent le droit des opprimés !

Seuls les USA et le Royaume-Uni, en leur qualité de «représentants de la  communauté internationale» ont pris l’initiative d’attaquer le Yémen pour satisfaire le régime israélien, en plus du soutien militaire au milieu du génocide à Gaza, sans avoir été provoqués, pour le contraindre d’arrêter ses actions en mer rouge contre les intérêts israéliens.

Les Houthis ont prévenu, maintes fois, qu’ils vont riposter à toute attaque sur leur territoire en visant tous les navires de guerre ennemis par l’utilisation des missiles balistiques. Mais à qui parle-t-on ?

Ces attaques décidées unilatéralement pour venir en aide à une entité colonialiste, raciste et génocidaire, sont une offense, un pied de nez, un doigt d’honneur à la morale, au droit et au reste des peuples !

Le Yémen fait partie de l’axe vers lequel convergence le commerce international venant de Chine, de l’Inde, de Russie, de l’Iran et autres. Même les câbles Internet mondiaux qui traversent le détroit de Bab el-Mandeb sont à leur portée.

Réactions Houthis

Les conséquences sont annoncées, par le vice-ministre des Affaires étrangères, Hussein al-Ezzi, ainsi : «Washington et Londres doivent se préparer à payer un lourd tribut. Notre pays a subi des frappes aériennes, navales et sous-marines sournoises et massives. Il ne fait aucun doute que ces attaques leur coûteront cher», tout en insistant qu’il s’agit d’une «coalition américano-britannique» strictement.

La riposte commence déjà si l’on se fie aux déclarations des responsables yéménites qui ne cessent pourtant de rappeler et de prouver que leurs actions ne visent que les navires à destination de leurs ports afin de leur infliger des pertes suffisamment sérieuses pour les dissuader à poursuivre le génocide et le blocus en nourriture et médicaments à Gaza.

Le numéro un d’Ansarullah a expliqué que la position yéménite consistant à empêcher le passage des navires se dirigeant vers la Palestine occupée est «une position efficace et a infligé de grandes pertes à l’économie de l’ennemi», rassurant toutefois les autres navires en disant : «Il n’y a aucun problème pour ces navires, car ceux qui sont visés sont les navires exclusivement associés à Israël».

Mohammed Abdel-Salam, porte-parole des Houthis, a réagi ainsi : «La coalition formée par les États-Unis vise à protéger Israël et à militariser la mer sans aucune justification … Nos opérations visent à soutenir le peuple palestinien face à l’agression israélienne … et ne constituent pas une démonstration de force … Comme l’Amérique s’est autorisée à soutenir Israël … nous avons également le droit de soutenir la Palestine. Quiconque cherche à étendre le conflit doit assumer les conséquences de ses actes».

Mohammed al-Bakhiti, membre du Bureau politique du mouvement yéménite a déclaré que les États-Unis et la Grande-Bretagne «ont commis une erreur en faisant la guerre au Yémen et n’ont pas profité de leurs expériences antérieures … ils se rendront bientôt compte qu’une agression directe … est la plus grande folie de leur histoire».

Réactions arabes et autres

Les réactions arabes et dans le monde sont unanimes pour condamner rigoureusement les bombardements illégaux anglo-américains qui ne répondent à aucune légitimité : sans être agressés, sans mandat de l’ONU, contre un Yémen qui défend un droit reconnu par les lois internationales, en conformité avec la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide !

L’Arabie saoudite, pays pivot, n’est pas intéressée par cette «coalition» qui peut l’entraîner dans un conflit dont les intérêts ne sont pas les siens ! Elle connaît bien les effets d’une guerre avec le Yémen pour l’avoir expérimentée. C’était cette ingérence qui était à l’origine de l’enfer yéménite et syrien ! Les choses ont bien changé depuis en Arabie saoudite de façon d’ailleurs radicale et les manigances actuelles des américano-sionistes, pour en faire à nouveau un proxy, sont un échec. En plus, ce royaume est en passe de devenir avec l’Iran (tous deux réconciliés par la Chine) une force qui compte dans le bloc BRICS+. Il reste ce chantage anglo-saxon, comme épée Damoclès, que les monarchies du Golfe doivent surmonter pour ne pas voir leurs avoirs en dollars confisqués ; meilleur moyen d’accélérer la dédollarisation.

Les autres États arabes n’ont pas rejoint cette coalition, car cela serait perçu par leur peuple comme un soutien au génocide qui peut être source de déstabilisation ! Ils condamnent ce couple agresseur et Israël tout en observant leur entrée dans les engrenages en laissant les divers groupes de résistants insaisissables les harceler. Pourquoi chercher à affronter inutilement un ennemi quand on le voit déjà s’enliser lui-même dans un conflit qu’il ne maîtrise pas. Si la situation perdure, il est fort possible que les pays arabo-musulmans prennent les mesures dissuasives qui donnent matière à réfléchir. Il suffit d’une annonce d’embargo sur l’énergie pour voir les esprits moribonds s’apaiser.

Le colonel Corvez, un ancien conseiller du général commandant la Force des Nations unies au Liban (FINUL), ancien conseiller en relations internationales, actuellement conseiller en stratégie internationale – voit dans ce qui se déroule en Palestine carrément«le début de la fin d’Israël».

Les Russes perçoivent la déchéance des Atlantistes. Ils connaissent le jeu trouble des USA, du Royaume-Uni et d’Israël. Ils ne semblent pas pressés de voir la guerre en Ukraine s’arrêter en observant une autre plus délicate au MO. Leurs deux guerres se font à crédit avec une dette brute, américaine, de plus de 34 000 milliards de dollars et 2000 milliards qui s’ajoutent chaque année. L’estocade a été donnée par le représentant de la Russie auprès de l’ONU, V. Nebenzia, qui a confirmé, le 1er novembre, qu’Israël n’a «aucun droit à l’autodéfense en tant qu’État d’occupation … aujourd’hui, en voyant la destruction horrifiante à Gaza, qui dépasse de loin tout ce qu’ils critiquent dans d’autres contextes régionaux – les frappes contre des installations civiles, la mort de milliers d’enfants et la souffrance épouvantable des civils au milieu d’un blocus total – ils gardent le silence…»

Conteneurs plus importants que les massacres

Alors qu’une douzaine de compagnies maritimes ont suspendu leurs opérations en mer Rouge, que les Américains et les Anglais considèrent la protection des conteneurs plus importante que les massacres des Palestiniens, avec cette agression, tous les bateaux des deux agresseurs sont déclarés officiellement cibles des Houthis. Une agression annoncée, avec culot, comme n’étant pas une volonté d’étendre le conflit, alors qu’ils sont partie prenante aux côtés d’Israël, sachant l’impossibilité d’une victoire d’Israël quels que soient les moyens et la durée ! Ils ne voient jamais leur chance de regagner la confiance des États autrement que militairement. Au Moyen Orient, ils leurs faudra se battre «jusqu’au dernier Israélien» (9 millions) ou bien «jusqu’au dernier arabe du Moyen-Orient» (plus de 300 millions).

1% de la population de Gaza a été tuée par Israël ! N’est-ce pas un génocide si l’on applique ce pourcentage par exemple aux USA (plus de 3 millions) ; au Royaume-Uni (plus de 600 000) ; à la France (plus de 600 000) ? Qu’auraient-ils conclu si 100 000 civils israéliens avaient été tués en 3 mois ?

La capacité des Houthis à échapper aux coûteuses défenses aériennes a surpris les USA. Ils s’inquiètent déjà des coûts élevés que leur causent les Houthis.

Un missile à 2 millions de dollars contre un drone à 2/3 000 dollars ? Même s’ils interceptent tous les missiles et drones, ils seront perdants ! Exemple : 100 projectiles, coûtant 2/300 mille dollars, à détruire par 100 missiles coûtant 200 millions de dollars ? Sans compter la gestion des navires de guerre, avec les risques d’en perdre ! «Cela devient rapidement un problème, car le plus grand bénéfice, même si nous abattons leurs missiles et drones, est en leur faveur», a déclaré Mick Mulroy, ancien responsable et officier de la CIA.

On dit que qu’Israël veut étendre les hostilités en entrainant les États-Unis. La hantise des USA est de voir une extension qui s’ajoute à celui de l’Ukraine. Cette crainte s’observe par les déclarations réfutant une extension tout en engageant des provocations «limitées» pour faire croire qu’ils sont capables de le faire. À notre sens, il s’agit d’un bluff visant à susciter la crainte pour mieux prévenir son extension qu’ils redoutent. Une extension qui sonnera la fin d’Israël. Les menaces officieuses et théâtrales de l’utilisation de la «bombe», si nécessaire, vont dans le même sens. Il s’agit plus d’une frayeur de ce que les sionistes ne veulent pas voir leur arriver que d’une volonté.

Terminons par cette curieuse demande des USA : Washington aurait sollicité Pékin pour peser sur l’Iran afin de faire cesser les attaques Houthis ! Quel culot ! Quelle insolence ! Lambert Strether répond avec cette ironie «avant de leur faire la guerre, ou après ?».

Et si Pékin demande aux USA d’ôter la «carte blanche» à Israël pour commettre ses crimes, de ne pas l’aider militairement et de peser sur les sionistes pour faire cesser le génocide des Gazaouis ?


 

 

 

RETOUR A PEUPLES-UNIS