Un nouveau trouble du sommeil, encore mal connu...
INSERM Chassons ces mauvais rêves29 avril 2013
Informations complémentaires Une trop grande activité nocturne Le somnambulisme est un syndrome est bien connu. Il survient le plus souvent chez les enfants et les jeunes adultes. Ces personnes se réveillent partiellement en phase de sommeil profond, en début de nuit, et deviennent actifs pendant leurs rêves. Les troubles du comportement en sommeil paradoxal sont bien plus rares. Ils ne touchent que 0,5 % de la population, en général des personnes âgées, mais affectent 60 à 100 % des personnes souffrant de la maladie de Parkinson et d’une démence à corps de Lewy. Ces malades extériorisent leurs rêves et adoptent des comportements parfois violents. "Le verrou cérébral qui permet de dissocier corps et esprit pendant les rêves ne fonctionne plus complètement", explique le Pr Isabelle Arnulf,*, du Service des pathologies du sommeil à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). Pour tenter de mieux comprendre ces comportements nocturnes, son équipe a interrogé une soixantaine de patients et récolté les récits de 162 rêves associés à ces comportements. Des menaces différentes Ces travaux montrent que les somnambules rêvent plutôt de catastrophes, souvent naturelles : des murs qui rétrécissent, des trous béants, un plafond qui s’effondre, leur bébé qui tombe du lit, le plus souvent dans la chambre où ils dorment. Des comportements cohérents "Cela correspond à ce que nous observons", poursuit Isabelle Arnulf. "Les somnambules cherchent à fuir un danger : ils courent en dehors de leur lit et peuvent alors se retrouver dans des situations dangereuses. Le fait qu’ils aient les yeux ouverts explique qu’ils transposent l’histoire de leur rêve dans leur chambre, créant une espèce de chimère. Pas de refoulement particulier "Ces patients n’ont aucune agressivité en journée et la concordance du vécu des rêves, ou plutôt des cauchemars, entre ces différentes personnes, montre que cela est "normal". Une théorie consiste même à dire que si l’évolution a conservé ce trait nocturne, c’est qu’il est utile à la survie : le fait d’être confronté à des situations virtuelles de menace aide peut être chacun à se préparer à faire face à des obstacles le jour. Ce message devrait rassurer les patients qui se croient souvent l’objet de sensations violentes refoulées", conclut la chercheuse [sic]. Note Source
|
Le trouble du comportement en sommeil pradoxalPar le Pr Michel Billiard
Des comportements anormaux et souvent dangereux surviennent au cours du sommeil comme de parler, de rire, de crier, de jurer, de se débattre, de donner des claques, des coups de poing, des coups de pied, d'empoigner son conjoint, de s'asseoir dans le lit, de sauterdu lit, mais rarement de marcher, de quitter la chambre. Les yeux demeurent clos pendant l'épisode. Le sujet est en train de dormir. Ces comportements correspondent à l'exécution de rêves désagréables, violents, dans lesquels le sujet est menacé, poursuivi, attaqué, par des personnes inconnues ou des animatx. Le sujet est rarement le premier agresseur. Il est souvent dans son rêve en train de défendre sa femme ou sa compagne, alors qu'il est en réalité en train de la frapper. Et ce comportement peut aboutir à des blessures - ecchymose, lacération, entorse, fracture, hématome sous-dural, bris de dent(s). Certaines des mesures prises par les malades - utilisation d'un sac de couchage au lieu de draps et de couvertures, matelas posé à même le sol dans une chambre vidée de ses meubles - témoignent du caractère récurrent et potentiellement dangereux de ces épisodes Deux formes de ce trouble ont été décrites : • une forme aiguë à l'occasion d'un sevrage brutal d'alcool, d'un hypnotique, ou en rapport avec la prise de certains médicaments, antidépresseurs tricycliques et inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, fluoxétine (Prozac@) par exemple, voire lors d'une poussée de sclérose en plaques; • une forme chronique : - consécutive à la prise des mêmes médicaments, - associée à des maladies neurologiques, dégénératives, vasculaires, tumorales, - associée à la narcolepsie avec cataplexie, - isolée, idiopathique. L'homme est beaucoup plus souvent atteint que la femme (87 % contre 13 %). La prévalence du trouble n'est pas négligeable : 0,38 % en population générale et 0,50 % de la population âgée, et l'âge moyen du début est légèrement supérieur à 50 ans.
À retenir La présence d'un trouble du comportement en sommeil paradoxal précède de 5 à 20 ans, dans environ 50% des cas, la survenue d'une maladie de parkinson, d'une atrophie multisystématisée ou d'une démence à corps de Lewy. [?] Le mécanisme du trouble du comportement en sommeil paradoxal est complexe et associe probablement une raréfaction des neurones responsables de l'atonie du sommeil paradoxal et une augmentation d'activité des neurones cholinergiques responsables des activités phasiques pendant le sommeil paradoxal. De façon remarquable, "les études en tomographie par émission de positrons" [sic] suggèrent une réduction du nombre des neurones dopaminergiques de la substantia nigra, confirmant le lien entre troubles du comportement en sommeil paradoxal et maladie de Parkinson. Le traitement repose principalement sur : - le clonazepam (Rivotril) * à la dose de 0,25 à 2,0 mg le soir au coucher, possiblement augmenté jusqu,à 4 mg. ce traitement est, en règle générale, efficace; - la mélatonine, à la dose de 3 à 15 mg le soir au coucher est également active et la combinaison mélatonine/clonazepam apparaît efficace et "sans risque" [sic]. Source : Michel Billiard, Le guide du sommeil, Editions Odile Jacob, 2007, pp. 248-251. - Note RR * A propos du clonazepam (source Wikipedia) Le clonazépam (Klonopin, Rivotril) est une molécule médicamenteuse aux propriétés sédatives, hypnotiques, anxiolytiques et anticonvulsivantes de la classe des benzodiazépines, dont le risque de dépendance est très élevé. En France, depuis le 2 janvier 2012, le Rivotril (clonazépam) doit être prescrit sur une ordonnance sécurisée pour une durée maximale de douze semaines, l'ordonnance initiale annuelle devant être faite par un spécialiste en neurologie ou en pédiatrie, avec comme seule indication l'épilepsie (ou hors AMM), les renouvellements suivants de l'année pouvant l'être par tout médecin. Alternative aux drogues chimiques, le Millepertuis (chasse-démons) semble être un traitment très efficace. Voir les hypnogènes
|
Personnes âgées : les troubles du comportement en "sommeil paradoxal" (état de rêve)augmentent le risque de trouble cognitif
Première étude avec une cohorte significative On appelle Trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP) un phénomène nocturne au cours duquel le dormeur semble vivre son rêve, avec une reprise anormale de son tonus musculaire au lieu d’une atonie complète, habituellement caractéristique du sommeil paradoxal. Ce trouble est associé à des maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson ou la démence à corps de Lewy. Ce phénomène a été noté dans des études qui ont porté sur des petits groupes de patients. Afin de pouvoir généraliser ces résultats, des chercheurs américains ont ainsi recruté et suivi 651 sujets, dont 69,9% d’hommes, âgés de 70 à 89 ans, sans trouble cognitif initial. Le diagnostic d’un TCSP a été réalisé grâce au Mayo Sleep Questionnaire, en interrogeant la personne qui partageait la même chambre que le patient sélectionné. Parmi eux, 44 sujets avec un diagnostic probable de TCSP ont été suivis en moyenne 7,5 années, tandis que les 607 autres personnes, indemnes de TSCP à l’inclusion, ont été suivies pendant 3,8 années. Au cours de l’étude, parmi les patients présentant ce trouble du sommeil, 14 ont développé un déficit cognitif léger (MCI) et 1 seul a présenté une maladie de Parkinson. Aucune démence n’a été dépistée au sein de ce groupe. Les octogénaires en bonne santé dorment mieux que les plus jeunes Les insomnies se produisent chez les 40-59 ans, plus particulièrement chez les femmes. Leur fréquence diminue ensuite, passé les 60 ans. "Ces résultats paradoxaux nous poussent à revoir nos connaissances sur le sommeil chez les personnes qui vieillissent, hommes comme femmes", ajoute Dr Michael Grandner, chercheur au Centre du sommeil et de neurobiologie circadienne de l'Université de Pennsylvanie (nord-est)-t-il. Ce médecin avance plusieurs explications au fait que le sommeil s'améliore avec l'âge : Successful aging http://www.agevillage.com/actualite-7824-1-personnes-agees-les-troubles-du-comportement-en-sommeil-paradoxal-augmentent-le-risque-de-trouble-cognitif.html |