Défense de la forêt amazonienne

 

Le chef Raoni, un des principaux opposants
à la déforestation de la forêt amazonienne.

 

 

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Les voix de la forêt (2012)


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Par TheRicounet42

Un petit message pour nous rappeler que l'Amazonie est en danger !
Nous aussi ...
Protégeons ce paradis et son peuple !
Amitiés à vous tous !

 

La déforestation : causes et conséquences

 

Notre-planete info

Par Christophe MAGDELAINE, responsable du site

 

Dossier mis à jour le 10/12/2013

 

Les forêts, sont des formations végétales indispensables à la vie sur Terre qui couvrent 31 % de la superficie terrestre mondiale. Ce sont des sources de nourriture, de refuge, de combustibles, de vêtements et médicaments pour de nombreuses populations. Ainsi, selon la FAO, 60 millions de peuples indigènes dépendent presque entièrement des forêts ; 300 millions de personnes vivent dans ou aux alentours des forêts et plus de 1,6 milliard de personnes dépendent à divers degrés des forêts pour vivre !

De plus, les forêts abritent de nombreux "points chauds" de biodiversité et jouent un rôle prépondérant dans la fixation du CO2 que nous émettons massivement et qui perturbe dangereusement notre climat : 40% du carbone terrestre est stocké dans la végétation et les sols des forêts.

Au final, les forêts apportent des services cruciaux pour la vie sur Terre. Or, la déforestation, qui existe depuis des dizaines de milliers d'années, est devenue massive.

La déforestation s'accélère

Il y a 4 siècles, 2/3 des terres étaient recouvertes de forêt, aujourd'hui, seulement un tiers.
D'après les conclusions d'une enquête mondiale par télédétection, la superficie totale des forêts du monde totalisait 3,69 milliards d'hectares en 2005, soit 30 pour cent de la superficie mondiale (FAO, 12/2011). Malheureusement, selon le World Resources Institute, 80% de la couverture forestière mondiale originelle à été abattue ou dégradée, essentiellement au cours des 30 dernières années.

De 1990 à 2000, plus de 14,2 millions d'hectares de forêts ont disparu avec des conséquences quasi irréversibles à notre échelle. Cette tendance s'est alourdie puisque de 2000 à 2012, 23 millions d'hectares de forêts ont été détruits.

Bien sûr, ces pertes sont en partie compensés par le reboisement. Malheureusement le déclin s'accélère et la reforestation ne peut compenser, dans un temps court, les pertes d'espèces qui vivaient dans les forêts défrichées. De plus, le reboisement volontaire masque trop souvent la plantation d'espèces qui ne sont pas adaptées à leur milieu ou qui ne favorisent pas une biodiversité riche (à cause d'une monoculture).

La deforestation touche toutes les forêts tropicales, en particulier en Amazonie, en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est (Indonésie).
Le déboisement détruit également les sols, rendant les terres improductives, particulièrement en zones tropicales et les exposant au lessivage source d'inondations. De plus, les forêts jouent un rôle essentiel dans le cycle de l'eau, qu'elles stockent et régulent.

Les causes de la déforestation

L'expansion agricole est la principale cause de déboisement dans le monde : les plantations de palmiers à huile, le développement des cultures pour l'élevage industriel, l'exploitation minière de métaux et de minéraux précieux constituent des causes majeures de déboisement.

Beaucoup de petits agriculteurs pauvres et itinérants, participent aussi à la déforestation : ils défrichent et brûlent la forêt pour ensemencer de petites parcelles de terres.

Ainsi, au Brésil, les forêts primaires sont détruites pour cultiver le soja qui alimente notre bétail et la canne à sucre pour produire du bioéthanol, tandis qu'en Indonésie, elles sont rasées pour l'huile de palme qui inonde déjà les produits de nos supermarchés et pourrait bientôt alimenter nos voitures.

Enfin, l'extraction du pétrole et du gaz y joue aussi un rôle puisque de vastes étendues de forêt sont régulièrement endommagées par les forages et la pose de pipelines, sans parler des fuites régulières de pétrole ou l'exploitation des sables bitumineux...

L'exploitation illégale du bois joue également un rôle important dans la déforestation. Et l'Europe a une forte responsabilité dans cette dégradation puisque près d'un quart de ses importations de bois sont présumées d'origine illégale. La France quant à elle importerait 39 % de bois tropicaux d'origine illégale selon le WWF.
La France est un acteur majeur dans la déforestation tropicale humide primaire notamment en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest (F. Hallé)

Les recherches du PNUE et d'Interpol soulignent qu'entre 50 et 90 pour cent de l'exploitation forestière dans les pays tropicaux clés du bassin de l'Amazone, d'Afrique centrale et d'Asie du Sud-est, est le fait du crime organisé.


Les conséquences de la déforestation

La perte de biodiversité

Les forêts hébergent plus de 80 pour cent de la biodiversité terrestre et représentent l'un des derniers refuges pour de très nombreuses espèces animales et végétales. C'est pourquoi, la déforestation est une catastrophe aussi bien pour l'Homme que pour les autres espèces puisque on estime que 27 000 espèces animales et végétales disparaissent chaque année à cause d'elle. Cette perte de biodiversité, qui peut être irréversible, coupe l'humanité de services et ressources inestimables. En effet, les systèmes alimentaires sont fortement dépendants de la biodiversité et une proportion considérable de médicaments est directement ou indirectement d'origine biologique.

Ainsi, les forêts tropicales fournissent une panoplie de plantes médicinales servant aux soins de santé. 80% des habitants des pays en développement dépendent des médicaments traditionnels: 50% d'entre eux proviennent de la forêt. Et plus d'un quart des médicaments modernes sont tirés des plantes forestières tropicales !

L'aggravation des maladies

Contrairement aux idées reçues, les forêts réduisent les maladies infectieuses. Les forêts tropicales non perturbées peuvent exercer un effet modérateur sur les maladies provoquées par les insectes et les animaux.

40 % de la population mondiale vit dans des régions infestées par le paludisme. Or, dans les zones fortement déboisées, le risque de contracter cette maladie est 300 fois plus élevé que dans les zones de forêt intacte !

72% des maladies infectieuses émergentes transmises par les animaux à l'homme sont propagés par des animaux sauvages par rapport aux animaux domestiques. Les zones déboisées augmentent le contact entre la faune sauvage et l'homme et influencent la transmission d'agents pathogènes.

L'aggravation des catastophes naturelles

Les forêts sont indispensables à la qualité des sols. En effet, le couvert forestier protège de la dégradation des terres et la désertification en stabilisant les sols, en réduisant l'érosion hydrique et éolienne et en maintenant le cycle des nutriments dans les sols.

Un sol dénudé n'apporte plus la protection nécessaire contre les pluies violentes qui vont donc favoriser les glissements de terrain et les inondations dans les vallées.

Les forêts de mangroves jouent un rôle de barrière contre les tsunamis, les cyclones et les ouragans.

La diminution de la ressource en eau

2/3 des grandes villes des pays en développement dépendent des forêts pour leur approvisionnement en eau potable. Les forêts, en filtrant et en retenant l'eau, protègent les bassins versants qui fournissent de l'eau douce aux rivières.
La déforestation entraîne l'érosion du sol et l'envasement des cours d'eau, ce qui réduit l'accès à l'eau potable ; à la fois en qualité et en quantité.

Le réchauffement climatique

La disparition massive de la forêt tropicale humide au profit des prairies et des cultures diminue d'autant l'évapotranspiration (évaporation + transpiration des végétaux) et donc l'humidité de l'air. C'est ce qu'a montré une étude de la l'université de Leeds (Grande-Bretagne) menée par Dominick Spracklen.

La déforestation contribue à 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, c'est le troisième poste émetteur après l'approvisionnement énergétique et l'industrie. 70 % des émissions proviennent du Brésil et 80 % de l'Indonésie.

Puits et source de carbone

En 2005, les forêts couvraient 30% de la surface terrestre et renfermaient plus de la moitié du carbone accumulé par les écosystèmes terrestres, soit plus de mille milliards de tonnes de carbone. Toutes les forêts sont des réservoirs de carbone : elles retiennent le carbone à la fois dans la biomasse vivante et morte, dans les matières organiques en décomposition et dans les sols.

Ce sont les processus de photosynthèse, de respiration, de transpiration, de décomposition et de combustion qui entretiennent la circulation naturelle du carbone entre la forêt et l'atmosphère. Ce mode de fonctionnement dynamique des écosystèmes forestiers leur permet de recycler le carbone. Ils jouent donc un rôle important dans le cycle mondial du carbone : lorsque le stock de carbone augmente, le flux net de l'atmosphère vers l'écosystème forestier est positif et on parle alors de puits de carbone ; dans l'autre sens, on parle de source de carbone.

Le stock de carbone des forêts diminue

Des quantités considérables de carbone ont été libérées en raison de la déforestation opérée depuis des siècles aux latitudes moyennes et élevées, et dans la dernière partie du XXe siècle dans les régions tropicales. Il est donc vital de continuer à stocker le carbone et d'empêcher sa libération dans l'atmosphère si l'on veut lutter efficacement contre le réchauffement climatique.

Le bilan global de la forêt mondiale présente une capacité nette de stockage de 0,7 milliard de tonnes de carbone (MtC) par an, soit +2,3 MtC fixé par la biosphère continentale et -1,6 MtC émis par déforestation. Il n'est cependant pas sûr que ce niveau d'absorption se maintienne dans le futur.

Actuellement, il semble que l'augmentation de la concentration en dioxyde de carbone et de dépôt azoté dans l'atmosphère conduise à augmenter la productivité des forêts en termes d'absorption.
Cependant, les experts du GIEC s'accordent sur un diagnostic inquiétant des impacts à venir du réchauffement climatique : à partir de + 2°C, les écosystèmes terrestres risquent de relâcher plus de gaz à effet de serre dans l'atmosphère qu'ils n'en stockeront.

Le REDD : Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts

Le REDD a pour objet de rendre la conservation et la protection des forêts plus rentable que la poursuite de leur dégradation. Ce mécanisme d'incitation financière est en cours d'élaboration sous l'égide de l'ONU, il devrait être mis en place seulement en 2020. Un REDD+ pourrait intervenir plus rapidement suite à l'accord de Copenhague.

Toutefois, ce mécanisme est critiqué par certaines ONG comme Les Amis de la Terre : "Arrêter la déforestation est indispensable pour stabiliser le climat mais le mécanisme REDD ne répond pas à cet objectif. Plutôt que de renforcer les droits des communautés forestières, d'interdire la conversion des forêts en monocultures ou l'exploitation industrielle du bois, ce mécanisme constitue une formidable échappatoire pour les entreprises qui peuvent continuer à polluer en achetant des forêts ou en plantant des arbres" explique Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre. Le film suivant explique les enjeux et les risques de REDD.


 

Au Pérou, des ethnies indiennes d'Amazonie réclament des droits sur leurs terres

Des dirigeants d'ethnies indiennes amazoniennes du Pérou, du Brésil, d'Equateur et de Colombie se sont réunis samedi à Lima pour réclamer des droits sur leurs territoires ancestraux en marge de la Conférence de l'ONU sur le climat qui se tient dans la capitale péruvienne

 

Des dirigeants d'ethnies indiennes amazoniennes du Pérou rassemblés pour réclamer des droits sur leurs territoires ancestraux
dessinent avec leurs corps un arbre géant sur la plage de Lima, le 6 décembre 2014 - Martin Bernetti

 

AFP- 7/12/14 - Vêtus de leurs tenues traditionnelles, près de 500 représentants des communautés indiennes de la forêt amazonienne se sont rassemblés sur une plage de Lima appelée Agua Dulce et ont tracé avec leurs corps un dessin géant représentant un arbre et le visage d'un indigène avec le slogan : "Peuples + droits. Forêts vivantes". "Nous voulons des forêts sans pétrole et sans mines, sans déboisement illégal. Nous exigeons nos droits territoriaux. Nous, les peuples indigènes, sans les forêts, nous ne pouvons pas exister", a déclaré Henderson Rengifo, dirigeant de l'ethnie achuar et de l'Association interethnique de développement de la forêt péruvienne (Aidesep), laquelle avait convoqué le rassemblement.

Selon l'Aidesep, au moins 1160 communautés indigènes réclament des titres de propriété sur les territoires amazoniens sur lesquels elles sont installées.

Les communautés indigènes ont réclamé auprès des délégués des 195 pays participant à la 20e Conférence annuelle de l'ONU sur le climat (COP20), qui se tient du 1er au 12 décembre à Lima, l'attribution de titres de propriété sur quelque 20 millions d'hectares de forêt.

 

 

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