Victoire historique : l’État condamné pour inaction climatique
03/02/2021
C’est avec beaucoup d’émotion que nous écrivons ces mots aujourd’hui : deux ans après la mobilisation incroyable qui a porté l’Affaire du Siècle, NOUS AVONS GAGNÉ ! La justice vient de reconnaître que l’inaction climatique de l’État est illégale, que c’est une faute, qui engage sa responsabilité. C’est une victoire historique pour le climat ! Et cette victoire, c’est grâce à vous, grâce aux 2,3 millions de personnes qui soutiennent l’Affaire du Siècle. Avec ce jugement extraordinaire, dès aujourd’hui, des victimes directes des changements climatiques en France vont pouvoir demander réparation à la France. L’État va donc faire face à une pression inédite pour enfin agir contre les dérèglements climatiques. Et maintenant ?La procédure juridique n’est pas terminée. Le tribunal doit maintenant décider s’il ordonne à l’Etat de prendre des mesures supplémentaires pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et respecter ses engagements pour le climat. Une nouvelle audience aura lieu au printemps. D’ici là, nous allons déposer de nouveaux arguments pour démontrer que les actions prévues sont insuffisantes et que la justice doit contraindre l’Etat à lutter efficacement et concrètement contre le dérèglement climatique ! L’Etat peut également faire appel de ces décisions. Comment est-ce que vous pouvez agir ?Partagez la vidéo de cette victoire historique avec vos proches, sur Facebook, sur Twitter, sur Instagram, envoyez-leur cet email… Ensemble, aujourd’hui, nous avons remporté une victoire cruciale face à l’urgence climatique. Mais ce n’est pas fini, la mobilisation doit continuer pour obliger l’Etat à agir. |
Les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne. Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées. Obnubilés par les enjeux du court terme, les Etats et les acteurs économiques restent sourds aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations. Alors que les investissements nécessaires pour remédier à la catastrophe devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles. La France a pris un retard conséquent. D’aveu public, elle n’atteint pas ses objectifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les inégalités face au changement climatique s’aggravent. L’État a l’obligation d’agir. Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de transport. Il doit investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire. Il doit instaurer l’accès de tous à une alimentation suffisante, saine et de qualité, garantir un revenu décent pour les agriculteurs et lutter contre la déforestation. Il doit aussi mettre en place les dispositifs indispensables à l'adaptation de nos territoires et à la protection de nos côtes. Toutes ces mesures auront un impact positif sur nos vies. Pourtant, ce qui est sur la table aujourd’hui est largement insuffisant. La justice est un véritable levier. Elle peut enfin contraindre à l’action. Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques. Et ça marche ! Aux Pays-Bas, la justice a ordonné au gouvernement néerlandais de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la déforestation et pour la protection du climat. Au Pakistan, un fils d’agriculteurs a demandé aux juges de contraindre son État à adopter une législation climatique capable de protéger l’exploitation de ses parents, et leur droit à l’alimentation. Nous aussi, nous pouvons gagner. Nous pouvons changer les choses, si nous sommes ensemble ! Alors agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat. Ensemble, portons et remportons ce qui est déjà, partout dans le monde, et aujourd’hui en France, l’Affaire du Siècle. |
Greta Thunberg à New York :
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"Comment osez-vous ?!"Le discours poignant de Greta Thunberg à l’ONU
Paris Match | Publié le 23/09/2019 La Rédaction avec AFP
Greta Thunberg à l'ONU, le 23 septembre 2019. REUTERS/Carlo Allegri
Au siège de l'ONU, la jeune militante suédoise a interpellé les dirigeants de la planète pour leur inaction contre le changement climatique. Dans un discours furieux à l'ONU, la jeune Suédoise Greta Thunberg a réprimandé les dirigeants de la planète pour leur inaction contre le changement climatique, au début d'un sommet à New York. "Je ne devrais pas être là, je devrais être à l'école, de l'autre côté de l'océan", a lancé Greta Thunberg, la voix tremblante mais forte, lisant un texte depuis sa chaise. "Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses". "Je fais pourtant partie de ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s'effondrent, nous sommes au début d'une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c'est d'argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous !" Ce court discours est l'un des plus percutants que l'adolescente de 16 ans ait prononcés depuis son arrivée aux Etats-Unis fin août. "Vous nous avez laissés tomber"Elle a, comme auparavant, répété les faits scientifiques confirmant le réchauffement accéléré de la planète, puis s'en est pris aux chefs d'Etats et de gouvernements présents au même sommet, auquel le secrétaire général de l'ONU l'avait invitée. "Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison", a dit Greta Thunberg. "Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça". "Le monde se réveille, et le changement arrive, que cela vous plaise ou non. Merci", a-t-elle conclu, très applaudie dans la grande salle de l'Assemblée générale.
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Seize jeunes militants, dont Greta Thunberg (au premier plan) ont déposé, le 23 septembre 2019, un recours juridique auprès de l'ONU dénonçant l'inaction des Etats face au changement climatique. (KENA BETANCUR / AFP)
Franceinfo 24/9/19 On vous explique la plainte pour inaction climatique déposée par Greta Thunberg et 15 autres jeunes contre cinq Etats, dont la FranceLa militante suédoise Greta Thunberg et 15 autres jeunes de 12 pays ont annoncé lundi lancer un recours en justice contre la France, l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la Turquie. Un discours qui fait polémique, des applaudissements qui sonnent creux, et une action en justice. Greta Thunberg et 15 autres jeunes, âgés de 8 à 17 ans et venus de 12 pays, ont annoncé, lundi 23 septembre, en marge du sommet sur le climat à l'ONU, intenter une action en justice contre cinq Etats. Les activistes visent les pays pollueurs suivants : la France, l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la Turquie. Quel est le protocole utilisé ? Comment des enfants peuvent-ils porter une action en justice ? Pourquoi ces pays plutôt que d'autres ? Franceinfo fait le point sur cette plainte inédite. Sur quelle base juridique repose cette plainte ?Les 16 activistes dénoncent l'inaction des dirigeants comme "atteinte à la Convention de l'ONU sur les droits de l'enfant". Par cette Convention internationale, signée il y a trente ans à l'ONU, les Etats s'engagent à protéger la santé et les droits des enfants. D'après les jeunes qui ont déposé ce recours, avec l'aide du cabinet international d'avocats Hausfeld et le soutien de l'Unicef, les pays n'ont pas tenu leurs engagements. La Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, souvent appelée Convention internationale des droits de l'enfant (Cide), est un traité de droit international adopté à l'unanimité – excepté les Etats-Unis – par l'Assemblée générale de l'ONU le 20 novembre 1989. Elle vise à reconnaître et assurer les droits humains applicables à tous les enfants, en prenant en compte leurs spécificités. Ce traité comprend tous les types de droits : civils, politiques, économiques, sociaux et éducatifs. A l'inverse des textes précédents, la Convention est juridiquement contraignante pour les Etats qui l'ont ratifiée. En France, elle a même une valeur juridique supérieure aux lois. L'Etat, les collectivités territoriales, les institutions et toutes les personnes physiques sont dans l'obligation de respecter les droits des enfants énoncés. La Cide comprend quatre grands principes transversaux : la non-discrimination, le droit à la vie, à la survie et au développement, le droit de l'enfant de donner son opinion et la prise en considération de cet avis, et l'"intérêt supérieur de l'enfant", qui doit primer à chaque fois qu'une décision le concernant est prise. Est-ce la première fois que ce protocole est utilisé ?Outre sa portée juridique, la Cide pose le cadre d'une société où l'enfant est à la fois sujet de droits (à l'éducation, à la protection) et individu qui "exerce progressivement ses libertés". C'est pourquoi, au fil du temps, trois protocoles facultatifs – que les Etats signataires sont libres de ratifier ou non –, ont complété la Convention. Le premier oblige à la protection des enfants impliqués dans les conflits armés, le deuxième interdit la vente, la traite, la prostitution et la pédopornographie impliquant des enfants, le troisième ouvre la voie à la possibilité, pour les enfants, d'exercer un recours auprès d'une instance internationale en cas de violation de leurs droits qui ne serait pas résolue par les recours internes à chaque Etat. Ce dernier protocole, ratifié en 2011 et en vigueur depuis 2014, doit en théorie renforcer l'effectivité de la Convention, offrant aux enfants un mécanisme de recours international en cas de violation de leurs droits non résolue en interne. Si un enfant estime qu'un de ses droits fondamentaux n'a pas été respecté, il peut donc déposer plainte devant un comité spécial, composé de 18 experts des droits de l'enfant indépendants. Or, concernant le changement climatique, "chacun [des enfants] a vu ses droits violés et reniés. Nos avenirs sont en train d'être détruits", a justifié Alexandria Villasenor, militante écologiste américaine qui compte parmi les 16 signataires de la plainte. Pourquoi ces cinq pays sont-ils visés ?Tous les Etats ne peuvent pas être soumis à ce protocole juridique. Il faut d'abord que les pays soient signataires de la Cide : ce premier critère exclut automatiquement les Etats-Unis. Ensuite, pour pouvoir déposer une plainte contre un pays, il faut qu'il ait ratifié le protocole optionnel de 2011. Or, sur l'ensemble des pays reconnus par l'ONU, seuls 45 l'ont fait. Dans ces 45, on ne retrouve ni l'Inde, ni la Chine, ni la Russie, qui comptent, avec l'UE, parmi les plus gros pollueurs du monde. Le choix s'est donc porté sur les pays influents au sein du G20. Ont donc été épinglés la France, l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la Turquie. "Ces pays sont parmi les plus polluants et accélèrent le réchauffement climatique. Aucun de ces cinq Etats ne fait ce qu'il faudrait pour contenir le réchauffement entre 1,5 et 2 degrés Celsius. Il est toutefois évident que l'ensemble des pays doit travailler ensemble sur ce problème", indique le site dédié à la plainte. Par ailleurs, plusieurs conditions doivent être remplies pour que la plainte soit recevable. L'enfant – ou ses représentants – doit avoir porté une première plainte devant une juridiction nationale, ce qui a été fait dans les cinq pays concernés. Si elle n'aboutit pas, il peut alors se tourner vers le comité spécial, dans un délai d'un an après la procédure nationale. La plainte ne peut être anonyme, ni infondée, ni constituer un abus de droit et doit être formulée par écrit. Sur quoi peut aboutir cette action en justice ?Une fois ces conditions réunies, une procédure d'enquête est lancée par le comité. Celui-ci envoie sur place des observateurs, chargés de vérifier les irrégularités dénoncées dans la plainte. Il s'agit d'une procédure confidentielle. Sauf que pour mettre en place cette procédure, l'Etat visé par la plainte doit donner son consentement à l'ouverture de l'enquête.Et une fois cette enquête terminée, le comité livre ses recommandations à l'Etat visé par la plainte. Elles ne sont pas contraignantes, mais les pays signataires de la Convention se sont engagés à les prendre en compte. Michael Hausfeld, du cabinet d'avocats éponyme, a indiqué auprès de l'AFP qu'il espérait que ces recommandations soient faites dans les douze prochains mois. Emmanuel Macron a réagi depuis New York à cette nouvelle action contre la France, un an après "l'affaire du siècle". Quatre associations avaient décidé d'attaquer l'Etat français en justice pour qu'il respecte ses engagements climatiques. "Toutes les mobilisations de notre jeunesse ou des moins jeunes sont utiles. Mais il faut qu'elles se concentrent maintenant sur ceux qui sont le plus loin, ceux qui essaient de bloquer. Je n'ai pas le sentiment que le gouvernement français ou le gouvernement allemand, aujourd'hui, sont en train de bloquer", a indiqué le chef de l'Etat au micro d'Europe 1. Il en a appelé à "une jeunesse qui nous aide à faire pression sur ceux qui bloquent, en se mobilisant, et qui aussi participe à des actions très concrètes". Il a ensuite argué que les "positions très radicales, c'est de nature à antagoniser nos sociétés", sans toutefois nommer Greta Thunberg. |
Grève du climat : Un demi-million de manifestants à Montréal avec Greta Thunberg selon les organisateursCANADA Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a rencontré la jeune militante avant de participer à la marche
20 Minutes avec AFP Publié le 27/09/19
Plus de 500.000 personnes ont participé à la « grève pour le climat » de Montréal aux côtés de Greta Thunberg le 27 septembre 2019, selon les organisateurs. — Graham Hughes/AP/SIPA
C’est « la plus grosse manifestation de l’histoire du Québec ». Selon les organisateurs, près de 500.000 personnes ont défilé vendredi à Montréal aux côtés de la militante Greta Thunberg dans le cadre d’une nouvelle «grève mondiale pour le climat». « Nous sommes en train de changer le monde », a lancé la jeune Suédoise à l’issue de la marche, acclamée par la foule. « Vous pouvez être fiers de vous ! » « On est la plus grosse manifestation de la semaine dans le monde », a également argué François Geoffroy, du collectif La Planète s’invite au Parlement. La police a, pour sa part, salué une mobilisation « historique », sans communiquer de chiffres officiels. Les écoles, les lycées et la plupart des universités de Montréal avaient annoncé l’annulation des cours pour la journée tandis que la mairie invitait ses employés à prendre une journée de congé pour participer à la manifestation.
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A Davos, Greta Thunberg dénonce les ¶«acteurs de malheur»
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