10. Simone Ravisini (Ile de la Réunion, France)


18/12/03

10. 1. L'onde bienfaisante du Verseau

Tout d'abord un sentiment d'errance, d'incertitude, des paysages défilent, des villes, des pays, une maison anonyme. Je suis avec des personnes sur une terrasse mais je ne les vois pas, je sens seulement des présences, ils sont sans visage, presque inexistants. En bas, une route à grande circulation, sur cette route un 4X4 au toit noir, assez grand puisque dessus il y a des gens. Il roule assez vite. Soudain, j'aperçois une petite fille (5 ou 6 ans), toute blonde avec de beaux cheveux longs. On la fait monter sur une petite moto et elle descend du 4X4 en roulant pour atterrir sur la route devant le 4X4, elle met plein gaz et file à toute allure sur la route sur un kilomètre, fait un arc de cercle avec sa moto pour s¹arrêter impeccablement et attendre le 4X4 et les gens qui arrivent. J¹entends qu¹ils lui disent : «C'est bien», mais sans la flatter ni lui dire qu'elle venait d'accomplir un exploit. J'en étais estomaquée. Ensuite, je continue comme si je volais pour me trouver dans d'autres endroits du monde, me déplaçant très vite, en fait instantanément.
D'autres images, je ressens une profonde incompréhension de ce monde, une indifférence, un manque de vie, de joie surtout. Je me retrouve dans mon appartement, j'ignore où, avec des gens, on parle puis soudain quelqu'un s'écrit : «Regardez en bas !» Il y a des camions, des hommes, beaucoup d'hommes. Ils ont des bérets de camouflages couleur kaki que je connais bien. Je leur dis : «Ce sont des militaires. Ils surveillent, ils patrouillent. Silence, peur, détresse. Je ne me sens pas bien dans cet endroit, je m'en vais. Il y a beaucoup de monde partout mais je ressens un sentiment de solitude, pas seulement moi, général, sentiment d'impuissance aussi, d'extrême découragement, d'incertitudes. J'entends des bribes de conversations, de questions : «Où va le monde ? à quoi bon !» une lassitude "Ils n'ont rien compris !" puis je me retrouve seule et je ressens un profond sentiment d'abandon.
Je pense à maman et tout de suite un sentiment chaud m'envahit, de bonheur, de regret aussi. On est à la maison, chez nous, il fait bon, il y a un feu dans la cheminée, le repas est prêt, comme toujours. Un regard aimant, maman est là, sereine, une paix merveilleuse s'installe. Je suis envahie d'un sentiment énorme d'amour, d'amour absolu, d'amour infini. Je baigne dedans, tout est paix. C'est indicible. Et le message vient : «Ayez confiance en vous, acceptez ce pôle féminin de la nature universelle, ce principe féminin d'amour absolu, cette onde bienfaisante qui va inonder la terre dans cette Ere du Verseau. Le masculin, l'homme va arrêter de tourner en rond et trouver le féminin en lui, l'équilibre dans l'amour de soi».



19/12/3

10.2. Le credo de la joie

Une grande émotion faite de joie. Je baigne dans cette onde bienfaisante. Des rires, du bonheur, de la gaieté. Des impulsions de chant irrésistible. Envie de chanter à tue-tête, comme avant, sans se poser de questions. Etre. Et les mots reviennent, en force, ils ne sont pas oubliés. D'abord l'insoumission, la rebelle. Dieu me damne, si pour grimper les honneurs il me faille renier l'âme et le coeur du paysan que fut mon père. Je chante aux oiseaux, à la forêt, avec mon coeur, de tout mon coeur, les paroles des autres, peu importe, de la joie, cet amour là ne meurt pas. Et voici bien ma terre, la vallée de mes amours baigner dans cette joie pure, cette gaieté. C'est immense, je suis portée par le chant. Plein de bonheur autour de moi. Faites que ça dure encore ! Le credo de la joie. Ne pas penser, seulement être. Des paroles de l'Abbé Pierre résonnent : «vivre, c'est apprendre à aimer». Cette chanson sur ces lèvres d'enfants, le sourire des fleurs, douce joies et gaieté tout au fond de son coeur.
Qu'il est bon d'oublier son retour à la terre, qu'il est bon d'oublier soucis et misères, de boire chaque jour un vin nouveau. La joie, le rire, l'amour, cette force merveilleuse, si puissante qui rend les hommes bons.
Retrouver son âme d'enfant, voilà ce qu'il faut faire .Le reste n'a pas d'importance.


20/12/3

10. 3. L'ange blanc

Nous sommes plusieurs personnes dans un bel endroit et nous discutons. Tout est paisible. Nous apprenons, nous sommes là pour écouter un enseignement, mais il n'y a pas de prof. Cela nous vient comme cela, par la pensée. Tout est imprégné dans l'air. C'est comme si nous étions dans un endroit spécial, où tout ce que nous devons savoir où voulons apprendre est dit aussitôt. La réponse est claire, instantanée. Nous l'absorbons comme ça, sans effort. Tout est d'une clarté et d'une facilité déconcertante. Et cette immense paix. Il y a de gros caissons, des tubes, comme des scanners blancs, pour une personne allongée. Chacun se glisse dans le sien. Peur, une fraction de seconde, elle s'envole aussitôt. Belle expérience. Je ne sais combien de temps nous restons là dedans. Cela nous paraît très court. Mais nous n'avons absolument aucune conscience du temps réel, en fait du temps temporel. Une jeune femme me raconte son ressenti, j'ai eu le même. Je me sens «neuve», régénérée totalement, corps et esprit, relaxée d'une façon merveilleuse. Elle me dit avoir surtout senti une chaleur intense au niveau des reins, moi aussi et je m'entends lui expliquer par ce que je connais bien : «Ce sont les points des surrénaliennes, ces petites coiffes au-dessus des reins si importantes, siège du désir entre autre et du nettoyage si nécessaire à notre équilibre vital.»
Je discute longtemps et ne suis pas étonnée de ce que je raconte, cela coule de source. Je me retrouve avec ma soeur. Moment de détente pour tout le monde. Je monte sur un vélo et descends à toute vitesse une route qui longe un canal et le remonte à même allure, des éclats de rire, le bonheur. Nous nous retrouvons à l'extérieur, je le ressens comme ça, c'est-à -dire dans le vrai monde, le monde de la terre, de la matière dense. Tout était plus facile là-bas ! Nous nous retrouvons là, parmi la foule, les gens qu'on dit «normaux» et nous essayons de leur expliquer comment faire pour être heureux et en bonne santé, mais on n'y arrive pas ! On dirait qu'ils ne comprennent rien. Ils «éteignent» toutes nos paroles. On positive, ils répondent par le négatif. alors on se regarde, et on se décourage ! Y'en a marre !
C'est alors qu¹un ange blanc se pose à côté de nous, je le vois comme ça, il est très grand, immense, il remplit l'espace. Il émane de lui un calme impressionnant. Un sourire illumine ses traits. Nous ressentons une douceur ineffable. Il se nomme : «Je suis un ange guérisseur et il y a un liquide jaune qu'il faut faire boire à de jeunes enfants et aux bébés, c'est du miel nous dit-il. Donnez leur du miel, faites manger du miel aux adultes aussi et continuez, continuez ce que vous faites, souriez vraiment, pas de ce sourire qui quémande : «donnez-moi et je verrais si je peux vous donner aussi», non pas du sourire social, mais celui qui fait deux petits points aux commissures des lèvres et qui décrispe les poings. Offrez-vous, offrez tout, n'ayez pas peur, passez à travers vous et donnez. Faites ce que vous pouvez. Dieu fera le reste et je me suis réveillée avec l'envie d'y rester, dans cet endroit, dans cet amour, dans cette paix où tout était bon et beau par cette seule présence. la maison et le portrait de ma mère.

 

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