Photo Roger R. du 22/12/2015
La Chartreuse du Val Saint Georges
Source : Wikipedia
La Chartreuse Sainte-Marie du Val Saint-Georges, ou Chartreuse Notre-Dame du Val-Saint-Georges était un prieuré de moines Chartreux, construit au deuxième quart du XIIIe siècle, détruit par un incendie au xvie siècle, reconstruit au xviie siècle puis détruit en 1792 à la Révolution sur la commune de Pouques-Lormes, dans la Nièvre, dans le Morvan, en Bourgogne.
Au fond de la vallée, à un kilomètre au sud de Pouques-Lormes, se trouvent les "ruines" de l'ancienne Chartreuse de Sainte-Marie du Val Saint-André dont seuls subsistent l'ancien logis du prieur, des vestiges de l'église conventuelle et le corps d'entrée de cet établissement religieux qui prit rang de Prieuré. Elle était située dans un lieu portant le nom de forêt d'Espesse, Spissa, que les moines défrichèrent. C'est aujourd'hui une propriété privée ne se visitant pas.
Elle fut fondée en 1235 par Hugues III de Lormes, baron du lieu et seigneur de Château-Chinon, avec son épouse Elvis de Montbard, dame d'Espoisse, pour le remède de leurs âmes et celles de leurs parents, vivants et morts. La charte de fondation, entre autres points, autorisait les chartreux à acquérir dans toute l'étendue de la terre de Lormes, des biens mainmortables, et à les tenir ensuite en franchise ; ce qui fut confirmé par une sentence du bailliage de Saint-Pierre-le-Moûtier, en 1601 (Note 1).
La même année 1235, le comte et la comtesse de Nevers, desquels les biens concédés relevaient en fief-lige, ratifièrent la fondation de la chartreuse (Note 2).
Guy de Vergy, évêque d'Autun, issu d'une très ancienne et des plus illustres maisons de Bourgogne, et proche parent de Hugues de Lormes, approuva aussi la fondation de cette maison dont l’achèvement était proche, et confirma les moines dans la possession des terres, bois, prés, dîmes, rentes en blé, en vin et deniers, usages, pacages et autres droits, franchises et libertés, qui leur avaient été concédés (Note 3). Le document fut scellé du sceau du chapitre et de celui de l'évêque.
Au XVIe siècle un vaste incendie va réduire la totalité de la Chartreuse en cendres. Plusieurs historiens pensent que l'incendie fut allumé par les calvinistes. Est-il dans la suite logique du combat qui se déroula entre Magny et Le Pontot, à une distance proche (1) ?
En 1776, le Prieur Dom Hilaire Willemin, eut un différend avec le comte, François-Louis-Antoine de Bourbon-Busset, concernant les directes et censives de la baronnie de Saint-Martin qu'il prétendait appartenir à son monastère en vertu de l'acte de fondation. Un traité amiable fut signé entre les deux parties, le saint homme abandonnant au comte celles de Pouques, Vassy, Montigny, Magny, Bailly, Vellerot, avec une somme de deux cents livres et un demi-cent de carpes (2)
L'histoire de cette abbaye est peu connue car les archives de l'établissement furent brûlées sur la place publique de Corbigny en 1792. Lorsqu'ils furent dispersés les moines étaient au nombre de quinze. Ils avaient pourtant, quelques mois auparavant, pensant obtenir les bonnes grâces et la protection de la Garde nationale de Lormes, offert à celle-ci un magnifique drapeau tricolore.
Architecture
Disposition des lieux avant l'incendie du XVIe siècle
Au Nord se situait le portail d'entrée, précédé d'une longue allée d'arbres, qui conduisait au village de Pouques. Sur le côté s'élevait une très belle église gothique, surmontée d'une haute flèche octogonale ; elle était destinée aux nombreux serviteurs attachés à l’établissement religieux et aux nombreux visiteurs étrangers.
En avançant on pénétrait dans une grande cour au milieu de laquelle jaillissait une source abondante. À gauche, s'élevait un vaste logis, armé de deux tours, avec un beau jardin devant la façade de l'Est ; c'était le logement du Prieur. À droite se développait un bâtiment parallèle consacré aux gens de métier comme les forgerons, menuisiers, tonneliers, couvreurs et autres serviteurs de la maison.
Au fond de la cour, au milieu d'un groupe de six nouveaux corps de bâtiments, composés de la salle du chapitre, du réfectoire, du logement du procureur, de celui du coadjuteur..., se dressait l'église de la communauté dans le même style que la précédente. C'était un édifice vaste et bien bâti où se trouvaient les tombeaux des fondateurs et de quelques bienfaiteurs. Le portail et la fenêtre du sanctuaire étaient remarquables. Au-dessus du chœur s'élevait le clocher de forme carré, et derrière s'étendait le cimetière, décoré d'une croix de pierre.
Après avoir traversé ce groupe d'édifices on pénétrait dans une seconde cour entourée de beaux cloîtres et de treize cellules de religieux ayant chacune son jardin, clos de mur... Une longue ceinture de muraille enveloppait le tout. Il ne restait en 1865, que l'habitation du prieur et quelques ruines de l'église conventuelle.
Mobilier
L'autel de l'église conventuelle se trouvait dans l'Église Saint-Alban de Lormes, en la chapelle Nord, ouverte en 1620.
Lutrin, aujourd'hui dans l'église de Corbigny
Piéta, aujourd'hui dans la chapelle du Château de Villemolin
Références
1. Abbé Jacques-François Baudiau : "Le Morvand". 3e Ed. Guénégaud, Pari,s 1965. t. II. pp. 301-307.
2. Inventaire de Saint-Martin, p. 626
3. Roger Potier : Le couvent de Gosnay sous la Révolution
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Le portail d'entrée de la propriété actuelle
Photo Roger R. du 22/12/2015
La Chartreuse du Val Saint Georges
Source : Bernard Lecomte
Pouques-Lormes
8 km au nord-ouest de Lormes
canton de Corbigny
163 habitants
47°19'N, 3°46'E
Il ne reste quasiment plus rien de la Chartreuse du Val Saint Georges qui avait été fondée par Hugues III de Lormes en 1235. Dotée de revenus immenses, elle était devenue une des principales maisons de l'ordre [des Chartreux] en France. Détruite au XVIème siècle et reconstruite au XVIIème, il n'en subsiste que le corps d'entrée, l'ancien logis du prieur et des vestiges de l'église conventuelle.
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