LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ÉTATS/NATIONS

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A propos de :

LE BRÉSIL

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Source : WIKIPEDIA

Système politique

Le Brésil est une république fédérative présidentielle, composée de vingt-six États et d'un district fédéral. Sa Constitution a été adoptée le 5 octobre 1988.

Le président est élu pour un mandat de quatre ans, et peut être réélu une fois. Le président actuel est Jair Bolsonaro, né le 21 mars 1955, officiellement investi le 1er janvier 2019. Il a succédé à Michel Temer.

Le vote est obligatoire pour les citoyens alphabétisés âgés de 18 à 70 ans ; il est facultatif pour les analphabètes et ceux âgés de 16 à 18 ans ainsi que pour les plus de 70 ans.

Le pouvoir législatif est exercé par la Chambre des députés, composée de 513 sièges, et le Sénat qui compte 81 membres.

Les Églises exercent une forte influence dans la politique brésilienne. Elles interviennent dans les débats des campagnes électorales. Plusieurs partis politiques ont un nom qui évoque une religion : Parti social-chrétienParti social-démocrate chrétien ou encore Parti travailliste chrétien. Au Parlement brésilien, le groupe évangélique (pt) (bancada evangélica) est composé de 92 députés (sur 513) et deux sénateurs (sur 81.


 

 

Victoire de Lula au Brésil :
Tirer les leçons de la première expérience pour avancer

Après 580 jours de prison pour l’écarter de la présidentielle 2018, puis innocenté, Lula da Silva redevient président avec près de 2 millions de voix d’avance contre l’extrême droite fasciste Bolsonaro et l’impérialisme Yankee (50.8% contre 49.2%). Soit 2 millions de voix de différence entre les deux candidats.

 

Les contradictions de la gauche anti-libérale

En octobre 2002, lors de sa première élection, nous écrivions que Lula allait devoir choisir entre la bourgeoisie et les travailleurs en interrogeant le fait que « le projet de Lula est un ‘’partenariat entre syndicats ouvriers, mouvements paysans et patrons’’, pacte social entre le capital et le travail qu’il a expérimenté dans la gestion municipale en utilisant ‘’la transparence et la démocratie participative’’ ». Cette recherche du compromis historique entre capital et travail sans différenciation claire entre bourgeoisie souverainiste et compradore (servile à l’impérialisme) va se révéler être un facteur d’affaiblissement du pouvoir de la gauche (Parti des Travailleurs).  Le plus grand pays et le plus peuplé d’Amérique du Sud – 8.515.759 km² et 212.777.038 habitants (2021) – est, en effet, tiraillé entre une bourgeoisie à l’ambition de conquérir son marché national à son profit et une autre prisonnière de la tradition coloniale de dépendance vis-à-vis de l’impérialisme étranger US.

Et du coup, sous Lula 1er et Dilma Roussef, les luttes sociales revendicatives et les politiques contre la pauvreté vont être considérées par certains des patrons souverainistes comme un frein à leur profit les poussant ainsi à miser sur la corruption de certains secteurs dirigeants du PT.

Les paysans sans terre (MST) et la base des syndicats ouvriers vont de plus en plus s’éloigner puis combattre les politiques de compromissions avec un patronat toujours plus gourmand. Lula lui-même reconnaît cela après l’échec de l’élection de 1989 : « la vérité la plus dure est que ceux qui nous ont vaincus étaient les secteurs les moins favorisés de la société ».

C’est ainsi que Lula, puis Dilma Roussef et le PT vont perdre peu à peu les deux bases sociales du compromis social souverainiste qui les avaient portés au pouvoir.  Restant toutefois populaire, il aura fallu la cabale contre Dilma Roussef et l’emprisonnement de Lula pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2018 pour que le candidat de l’extrême droite fasciste, Bolsonaro, soit élu.

La démagogie souverainiste du pouvoir fasciste

Mais Bolsonaro est lui-même confronté à cette opposition entre les deux fractions du patronat brésilien.

A y regarder de plus près, sa politique économique libérale a consisté à défaire les politiques sociales contre la pauvreté de Lula/Dilma au profit d’une « classe moyenne » plutôt « white » et des patrons en cherchant à leur permettre l’exploitation de la forêt tropicale amazonienne qui est la plus grande du monde et qui couvre une superficie de 6.000.000 km2, dont 60% au Brésil.

En fait, le fascisme de Bolsonaro s’est exprimé sur le plan idéologique et politique par son fanatisme religieux chrétien évangéliste, ses attaques contre les droits des femmes, son racisme négrophobe de descendant d’esclavagiste, sa militarisation de la lutte contre les pauvres sous prétexte de lutter contre l’insécurité et par son soutien au fascisme colonialiste sioniste israélien. Mais en même temps le fascisme a mené une politique libérale au service des intérêts souverainistes de la bourgeoisie brésilienne. C’est ce qui explique le relatif non-alignement sur les USA dans le conflit russo-ukrainien et l’ouverture aux investissements chinois que l’on a pu observer.

Les contradictions à résoudre

L’écart électoral très réduit montre qu’en majorité la bourgeoisie nationale brésilienne en a marre du rôle de second couteau que le colonialisme et la dépendance que lui a fait jouer l’impérialisme hégémonique US. Même contradictoire, son ambition de devenir souverain sur son marché national puis concurrent à l’extérieur des bourgeoisies mondialement dominantes est de plus en plus avérée.  Lula et le PT ont voulu concilier les intérêts de classe patronaux souverainistes avec la réduction de la pauvreté grâce au programme Bolsa Familia, de crédit déductible des salaires et l’augmentation du salaire minimum.

Sa stratégie était de réduire la pauvreté sans affrontement avec le capital. Mais il a été rattrapé par un élément quasi naturel du capitalisme : la corruption qui a pénétré dans le PT et les hautes sphères bureaucratisées du mouvement syndical dont il est lui-même issu.

Bolsonaro a réconcilié les fractions souverainiste et compradore de la bourgeoisie brésilienne contre les pauvres, les classes laborieuses tout en amplifiant la discrimination raciale suprémaciste dans une société brésilienne marquée par les stigmates de l’esclavage et l’apartheid colonial comme aux USA. L’inégalité raciale sévissait sous son magistère au sein même des « classes moyennes », lesquelles connaissent par ailleurs un processus général de paupérisation les différenciant en « haute et basse classes moyennes ».

Peut-on traiter comme contradiction non antagonique les intérêts de classes antagoniques, mais qui, conjoncturellement et temporairement, peuvent avoir un intérêt commun à la souveraineté nationale ? Oui, assurément, mais à condition de pousser la contradiction antagoniste avec l’impérialisme jusqu’à un point de rupture et d’approfondir la politique anti-libérale en dotant l’État de leviers stratégiques au plan économique (tenté faiblement par Dilma Roussef) qui lui permet à la fois de satisfaire les revendications populaires et de soutenir le secteur privé national patronal souverainiste.

Il est clair que le faible écart de 2 millions de voix, qui rend toutefois incontestable la victoire de Lula, pose comme exigence le développement d’une stratégie de rectification substantielle de la ligne anti-libérale et anti-impérialiste molle qui fut suivie précédemment.

Après le retour au pouvoir du MAS en Bolivie, les victoires au Chili, au Pérou, surtout en Colombie, donnant raison à l’intermédiation de Cuba socialiste malgré les assassinats, le retour au pouvoir de Lula participe de la rupture de l’isolement relatif de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua et donne un nouveau souffle à la résistance anti-libérale et anti-impérialiste en Amérique du Sud.

Un facteur, qui peut aider ces expériences patriotiques en plus du développement de la lutte des classes dans ces pays, est l’évolution accélérée en cours du multilatéralisme adossé à la souveraineté nationale contre l’hégémonisme prédateur et mortifère des USA/OTAN/UE/Israël.

L’Afrique connaît aussi des enjeux identiques, ce qui permet d’envisager une forme de retour au rapprochement anti-hégémonique avec l’Amérique du Sud et l’Asie.

 

 

 

 

 

Comme les sondages le laissaient prévoir, le second tour

Brésil 2022 : Lula de retour sur le bout des lèvres

 

par Sylvain Rakotoarison (son site) 


AGORAVOX lundi 31 octobre 2022

 

Comme les sondages le laissaient prévoir, le second tour de l'élection présidentielle qui s'est déroulée ce dimanche 30 octobre 2022 au Brésil a été très serré pour les plus de 156 millions d'électeurs que compte le grand peuple d'Amérique latine.

Le vote est obligatoire selon l'âge (les plus âgés sont exonérés de l'obligation), ce qui permet une forte participation (qui n'est donc qu'artificielle). En revanche, la passion entre les deux camps n'était pas artificielle et c'est pour cela qu'il y a eu peu de bulletins blancs ou nuls. Par ailleurs, le vote se faisait de manière électronique (j'ai déjà écrit ce que je pensais d'une telle méthode). Le vote électronique a de nombreux défauts sur la transparence, la garantie, pour chaque citoyen, sans compétence informatique, que le vote est sincère et secret, mais il a au moins un avantage, la rapidité du dépouillement.

Durant plusieurs heures, c'était le site du Tribunal supérieur électoral (TSE) qui a communiqué l'état des totaux en fonction de la part prise en compte des bulletins. À un moment donné, il y avait moins de 700 000 voix d'écart, ce qui, sur plus de 120 millions de voix, était un écart très faible de quelques dixièmes de pourcent. Mais comme les zones où Jair Bolsonaro était le plus populaire ont été dépouillées les premières, la courte avance qu'avait acquise son concurrent Luiz Inacio Lula da Silva ne pouvait que s'accroître au fil des résultats.


C'est ce qui s'est passé et peu avant 20 heures, heure locale (minuit, heure de Paris), même si les bureaux de vote n'avaient pas encore été tous comptabilisés (seulement 98,9% des bulletins), l'élection de Lula était mathématiquement acquise en raison de la différence de voix. La fin du dépouillement a eu lieu au-delà de 22 heures 30, avec plus de 2 millions de voix d'écart, ce qui reste une courte avance (de moins de 2% des suffrages).



À 22 heures 29, sur plus de 99,99% des bulletins dépouillés, Lula est arrivé en tête avec 60 344 845 voix, soit 50,90% des voix, face à Jair Bolsonaro 58 205 521 voix, soit 49,10% des voix. Sur les 124 250 767 bulletins dépouillés, 3,16% ont été comptabilisés parmi les blancs et les nuls
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Ouvrier à 14 ans, figure du syndicalisme brésilien, président du Parti des travailleurs du 10 février 1980 au 15 novembre 1994, député de Sao Paolo de février 1987 à février 1991, Lula a été élu Président de la République fédérative du Brésil le 27 octobre 2002, réélu le 29 octobre 2006, en exercice du 1er janvier 2003 au 1er janvier 2011. Et il fait donc son grand retour au pouvoir en se faisant réélire ce 30 octobre 2022, son mandat de quatre ans commencera le 1er janvier 2023. Il y a trois jours, Lula venait de fêter son 77e anniversaire, ce qui est très âgé (mais plus jeune que Joe Biden de trois ans).

La grande question, très immédiatement, est le comportement de son rival et Président sortant Jair Bolsonaro : va-t-il reconnaître sa défaite ou donnera-t-il dans le trumpisme électoral ? Si l'élection a été serrée, l'écart en voix est quand même important, plus de 2 millions d'électeurs, et pour contester sa défaite électorale, il lui faudra démontrer que plus d'un million d'électeurs auraient pu changer leur vote, ce n'est pas une mince affaire juridique.

D'un point de vue politique, il n'est pas sûr que ce soit l'intérêt de Jair Bolsonaro de contester la victoire de Lula : en effet, son parti est arrivé en tête le 2 octobre 2022, ce qui signifie que l'influence politique de Bolsonaro restera importante au sein du Parlement brésilien. S'il souhaite reprendre sa revanche en 2026, face à un Président sortant qui sera probablement un vieillard, il aura intérêt à ne pas hypothéquer ses chances en ne reconnaissant pas la légalité électorale.

La tâche de Lula va être immense, la première sera de réunifier le pays profondément divisé en tentant la réconciliation. Mais celle-ci semble déjà mission impossible !...


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (30 octobre 2022)
http://www.rakotoarison.eu



 

 

 

Présidentielle au Brésil : on vous explique pourquoi le retour de Lula représente un espoir pour l'Amazonie

 

Franceinfo 1/11/22


Luis Inacio Lula da Silva, lors d'un meeting sur le développement durable à Manaus (Brésil),
le 31 août 2022.  (MICHAEL DANTAS / AFP)

 

Franceinfo 1/11/22

Après quatre ans au pouvoir de Jair Bolsonaro, l'élection de Lula est vue comme "un bon signal" pour la planète. La figure de la gauche brésilienne entend par exemple mettre fin à "la politique de dévastation" de son prédécesseur.

"Le Brésil et la planète ont besoin d'une Amazonie en vie." Dès sa réélection à la tête du Brésil, dimanche 30 octobre, Luiz Inacio Lula da Silva a placé la question environnementale au centre des débats. Selon lui, le Brésil est "prêt à jouer à nouveau les premiers rôles dans la lutte contre le changement climatique". Une affirmation qui semble convaincre de nombreux chefs d'Etat ou ministres étrangers. Sa victoire en est une pour le "climat",a ainsi déclaré la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, lundi 31 octobreUrsula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s'est dite désireuse de travailler avec lui sur les "défis urgents" du climat et du libre-échange.

>> REPORTAGE. Au Brésil, avec celles et ceux qui luttent contre la déforestation en reboisant

Le retour de Lula à la présidence du Brésil peut-il alors sauver l'Amazonie ? Il y a urgence. Dès le début du mandat de Jair Bolsonaro, en 2018, la déforestation a bondi pour atteindre aujourd'hui son plus haut niveau depuis 2008, selon la revue Nature (en anglais). En trois ans, de 2018 à 2021, plus de 34 000 km2 de forêt ont disparu, "une surface plus grande que la Belgique", souligne le site spécialisé Carbon Brief. Une étude de Nature en 2021 concluait même que la forêt était devenue une source de CO2, au lieu d'assurer son rôle de "puits de carbone" en l'absorbant. "La déforestation et la dégradation de la forêt réduisent les capacités de l'Amazonie à agir comme puits de carbone", écrivaient les auteurs. Parmi les causes de cette dégradation, les forêts brûlées pour faire place à l'élevage et à l'agriculture.

Il a promis de réduire la déforestation

Le changement climatique est également un facteur-clé : les températures pendant la saison sèche ont gagné près de 3°C par rapport à l'ère pré-industrielle, soit près de trois fois plus que la moyenne mondiale. La combinaison de tous ces facteurs "remet en cause la capacité des forêts tropicales à séquestrer à l'avenir de larges volumes de CO2 dérivé des énergies fossiles", note Scott Denning, de l'université du Colorado, cité dans la revue Nature.

"Il est impératif de défendre l'Amazonie de la politique de dévastation mise en place par le gouvernement actuel", promet le programme de Lula. Si la législation environnementale est respectée à la lettre pendant le mandat à venir, la déforestation pourrait être réduite d'environ 90% à la fin de la décennie, ont calculé les experts de Carbon Brief. La plateforme a évalué les conséquences de l'application du "Code de la forêt",un texte de 1965 qui impose aux propriétaires terriens de maintenir une certaine proportion de forêt sur leur parcelle et de restaurer les terres qui ont subi de la déforestation illégale, explique Carbon Brief.

Même si le respect total de ce texte semble difficile à atteindre, les experts sont optimistes en analysant le précédent bilan de Lula, de 2003 à 2011. "Le fait marquant des deux mandats de Lula est qu'en huit ans, il a réussi à réduire la déforestation de 80%"remarquait Plinio Sist, écologue et directeur de l'unité de recherche sur les forêts au Cirad, sur franceinfo. Un bilan dont se félicite également l'ancien président dans son programme. Et qu'il promet de reproduire.

Il pourrait relancer le Fonds amazonien

Le retour de Lula au pouvoir est donc "un très bon signal" pour la planète, opine l'économiste Catherine Aubertin, spécialiste des politiques environnementales, auprès de franceinfo"Bolsonaro a coupé les vivres à tous les organes d'Etat de l'environnement,déplore-t-elle. Que ce soit la police de l'environnement qui ne pouvait plus mettre d'amende ou l'Institut de conservation de la biodiversité qui n'avait plus son mot à dire." Catherine Aubertin espère donc que le nouveau gouvernement remettra en place des structures de concertation entre ministères, les Etats fédérés et la société civile et se félicite de l'annonce de la création d'un ministère des peuples autochtones.

Le Fonds amazonien, qui finance des projets pour préserver la forêt primaire, avait aussi été bloqué. "Ce blocage du président Bolsonaro a privé les défenseurs de l'Amazonie d'un milliard de dollars", rappelle l'économiste. Le retour au pouvoir de Lula semble néanmoins ouvrir la voie à un renouvellement de ce fonds. La Norvège, qui avait suspendu son aide pendant le mandat de l'ancien président, a annoncé être disposée à la verser à nouveau. Le pays scandinave est l'un des principaux contributeurs à ce fonds jugé essentiel par les experts, avec environ 1,2 milliard de dollars versés depuis sa création en 2008. 

Catherine Aubertin relativise toutefois les espoirs pour la protection de l'Amazonie, rappelant que l'écologie n'est pas la priorité du président Lula, focalisé sur "le combat contre la faim". Selon elle, au Brésil le symbole environnemental que représente l'Amazonie n'est pas aussi fort qu'à l'international. "C'est une région éloignée, c'est 10% du PIB. Moins de 10% de la population", précise-t-elle.


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Michèle Bolsonaro est allée voter vêtue d’un T-shirt orné du drapeau israélien

Tribune Juive du 4/11/22

Wikipedia

La première dame du Brésil, Michelle Bolsonaro, s’est présentée au scrutin du second tour des élections présidentielles en portant un T-shirt représentant un drapeau israélien. 

Michelle Bolsonaro est de confession évangélique alors que son mari est catholique.

Durant la campagne présidentielle de 2022, elle est particulièrement mise en avant par Jair Bolsonaro, pour ses capacités oratoires et sa popularité chez les évangéliques

 


 

«Film d’horreur» : au Brésil, des cimetières creusent des fosses communes pour les morts du Covid


RTFrance - 24 avr. 2020

 

Une excavatrice lors d'un enterrement collectif de personnes décédées en raison de la maladie des coronavirus, au cimetière Parque Taruma à Manaus, Brésil, le 23 avril 2020.

 

Hôpitaux saturés, cadavres entassés dans des camions frigorifiques, fosses communes dans les cimetières : la capitale de l'Etat d'Amazonas, au nord du Brésil, est plongée dans le chaos à cause de l'épidémie de coronavirus.

Au Brésil, l’épidémie de coronavirus prend de l'ampleur et dans certains secteurs, surtout les plus éloignés des villes, la situation sanitaire est devenue chaotique. A Manaus, dans la région amazonienne, elle est en train de devenir catastrophique. Là-bas, les autorités sont submergées par le nombre de morts : les hôpitaux sont dépassés, les cadavres entassés dans des camions arrivent par dizaines dans des cimetières débordés où l'on creuse désormais des fosses communes comme en attestent ces images qui ont choqué les Brésiliens.

«Nous sommes à la limite de la barbarie», s’est effondré en larmes le maire de Manaus Arthur Virgilio Neto qui évoque des scènes de «film d’horreur». «On ne peut plus parler d'état d'urgence, c'est un état de calamité absolue», insiste-t-il auprès de l'AFP. Dans l’urgence, il a décidé que les enterrements se tiendraient désormais avec un maximum de cinq personnes. La capitale amazonienne concentre la plupart des cas de contamination de la région et le personnel soignant manque cruellement de matériel de protection. La ville ne compte qu’une cinquantaine de lits de soins intensifs, un chiffre dérisoire pour une population de 1,7 million d'habitants. Les hôpitaux manquent aussi cruellement d'équipements de protection, de médicaments et d'appareils de radiographie. «Beaucoup de gens meurent chez eux, certains n'ont pas pu bénéficier d'une assistance médicale», déplore le maire. 

Au niveau du personnel du cimetière aussi, c'est l'hécatombe. «Plusieurs fossoyeurs sont tombés malades et certains sont même morts du coronavirus», révèle l'édile, qui a réclamé des fonds supplémentaires au gouvernement fédéral. Les besoins sont tels qu'il envisage même de lancer un appel pour obtenir de l'aide d'autres pays.

En temps normal, entre 20 et 30 personnes meurent chaque jour à Manaus, une ville étendue dont plusieurs centaines de milliers d'habitants vivent dans des habitations précaires sur pilotis au bord de l'Amazone. Mais le nombre de décès a explosé à cause de la pandémie, à raison de plus de 100 par jour, selon la mairie. Le taux de mortalité est le plus haut des 27 capitales d'Etats du Brésil. La région amazonienne, au nord du Brésil, est extrêmement vaste (près de trois fois la taille de la France métropolitaine) et rurale. Les transports se faisant souvent par les fleuves, cela complique l'organisation des soins. Quand un patient venant d'une autre localité parvient, après plusieurs heures de bateau, à rejoindre Manaus en vie, «il se trouve souvent dans un état déplorable, sans aucune garantie de pouvoir être soigné. C'est une situation dramatique», alarme le maire.

Manaus a entamé la construction d’un hôpital de campagne et lancé un appel de détresse aux médecins de tout le Brésil. Un autre hôpital destiné aux populations indigènes doit être construit prochainement avec des fonds fédéraux.

Selon les chiffres officiels, le Brésil a dépassé le 23 avril les 3 300 morts et les 50 000 cas de contamination. Mais beaucoup ne croient pas à la réalité de ces chiffres. Débordées, les autorités ne testent ni les malades ni les morts, et certains décès dus au Covid-19 seraient enregistrés avec 20 jours de retard. Selon des estimations divulguées par la presse brésilienne, le nombre de morts pourrait avoir déjà dépassé le nombre de 15 000 alors que le pic n’est prévu que pour mai ou juin.

 


 

«Irresponsable» : un manifeste tacle Jair Bolsonaro pour sa gestion de la crise du coronavirus

30 mars 2020 - RTFrance

En savoir plus sur RT France : 
https://francais.rt.com/international/73377-manifeste-contre-jair-bolsonaro-juge-irresponsable-crise-coronavirus

 

Le président brésilien, Jair Bolsonaro, est la cible de nombreuses critiques pour sa gestion de la crise du Covid-19. Dans un manifeste, des personnalités politiques de gauche lui demandent de démissionner.

«Ça suffit ! Bolsonaro est plus qu'un problème politique, il est devenu un problème de santé publique [...] Il devrait démissionner» : tels sont les mots que l'on peut lire dans un texte rédigé lundi 30 mars contre le chef d'Etat brésilien. Parmi les signataires figurent Fernando Haddad et Ciro Gomes, arrivés respectivement deuxième et troisième de la présidentielle d'octobre 2018.

En raison de son traitement de la crise du Covid-19, Jair Bolsonaro s'est mis à dos une grande partie des personnalités politiques du pays, à commencer par le parti de gauche. A l'instar de l'ancien président du pays, Luiz Inacio Lula da Silva, qui a accusé le gouvernement de «jouer avec la vie de millions de personnes».

Mais le président brésilien actuel ne l'entend pas de cette oreille. Dans sa dynamique de minimisation de la pandémie, il ne cesse de critiquer les mesures de confinement. Selon lui, les emplois détruits par de telles mesures pourraient entraîner le «chaos» en raison de leur impact économique. 

Le 29 mars, il est même allé à la rencontre de Brésiliens, au mépris des consignes de distanciation sociale. Le chef d'Etat avait déclaré qu'il fallait affronter le virus «comme un homme, pas comme un gamin», avant de lancer : «C'est la vie, on va tous mourir un jour.» [sic]

D'après le dernier bilan du ministère de la Santé, le Brésil, pays de 210 millions d'habitants, comptait 4 256 cas de coronavirus, dont 136 décès.

 


 

Halte au génocide du peuple indigène d'Amazonie

Paulo Paulino était membre de la tribu Guajajara et des Gardiens de la forêt.REUTERS/Ueslei Marcelino

 

Au Brésil, un défenseur de la forêt assassiné en territoire indigène

Par   Publié le 04-11-2019

 

Au Brésil, le meurtre d’un militant indigène provoque de très nombreuses réactions. Ce défenseur de la forêt amazonienne a été assassiné dans une embuscade.

Paulo Paulino faisait partie des Gardiens de la forêt. Ce groupe, formé par les Guajajara, une tribu qui compte environ 14 000 personnes dans l'État du Maranhao (nord-est), se donne pour mission de défendre les territoires indigènes menacés par l'exploitation illégale du bois et l'expansion agricole. Ils transmettent notamment les données GPS de zones où sont retrouvés des troncs découpés et viennent en aide aux pompiers lors d'incendies de forêt.

Vendredi 1er novembre, alors qu'il chassait avec un ami dans la réserve indigène d'Arariboia, Paulo Paulino a été assassiné par plusieurs hommes armés. Son compagnon, touché par balle dans le dos, a quant à lui pu s'enfuir, a indiqué l'ONG Survival International.

La police fédérale a annoncé l’ouverture d’une enquête. Le ministre de la JusticeSergio Moro a annoncé sur Twitter que la police n’économiserait ses efforts pour retrouver les responsables de ce crime.

Mais pour l'ONG Greenpeace, les deux hommes « sont les dernières victimes d'un État qui se refuse à respecter ce que stipule la Constitution ».

Selon l'enquêtrice de Survival International, Sarah Shenker, qui s'est rendue en avril sur place, « le gouvernement brésilien doit accepter que protéger ces terres relève de sa responsabilité. Le fait qu'il ne le fasse pas, son absence là-bas, est la raison qui pousse les Gardiens à assumer cette défense, un travail très dur et dangereux ».

Le peuple Guajajara est la victime répétée d’agressions, et d’assassinats ciblés, indique notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona. L’un de leurs chefs a été retrouvé mort l’année dernière, sans que l’enquête ne permette de retrouver les coupables.

?À lire Brésil: un chef indigène, défenseur de l’environnement, assassiné en Amazonie

Avec l’arrivée au pouvoir il y a un an de Jair Bolsonaro, le président d’extrême droite favorable au développement économique de l'Amazonie, la pression sur les terres indigènes n’a cessé d’augmenter.

L’année dernière, 20 leaders indigènes ont été assassinés.


 

 

 

 

 

© Rodolfo Buhrer - Source : Reuters

L'ex-président brésilien Lula à sa sortie de prison, le 8 novembre.

 

RTFrance - 8-11-19 - Après un arrêt rendu dans la soirée du 7 novembre par la Cour suprême, un juge brésilien a autorisé la libération de l'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré depuis plus d'un an et demi pour corruption.

Un juge brésilien a autorisé, le 8 novembre, la sortie de prison de l'ex-président Lula, après un arrêt rendu la veille par la Cour suprême, selon l'ordre de libération consulté par l'AFP. Luiz Inacio Lula da Silva, 74 ans, figure historique de la gauche brésilienne, a ainsi été libéré dans la soirée plus d'un an et demi après son incarcération à Curitiba pour corruption. 

Dans son ordre de libération, le juge a expliqué qu'il n'y avait plus «aucun fondement pour l'exécution de la peine» en raison de la décision de la Cour suprême de mettre fin à une jurisprudence permettant l'emprisonnement dès une première condamnation en appel, même si tous les recours ne sont pas épuisés.

Incarcéré depuis avril 2018, Lula a commencé à purger une peine de huit ans et dix mois pour corruption, mais dispose encore d'autres recours auprès d'instances supérieures. 

Lula a été accusé d'avoir bénéficié d'un triplex dans une station balnéaire proche de Sao Paulo en échange de l'octroi de contrats à une compagnie du BTP [sic]. Depuis sa cellule de la Police fédérale à Curitiba, il n'a cessé de clamer son innocence, se disant victime d'un complot pour l'empêcher de revenir au pouvoir.

Lire aussi : «J'ai décidé de résister» : l'ex-président brésilien Lula se confie à RT


 

 

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