LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ETATS/NATIONS

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A propos de :

 

LE CANADA

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Sous la coupe de son "big brother" (l'Empire US-OTAN),

au lieu de lutter contre l'effet de serre (ce qui devrait être sa priorité),

l'Etat canadien préfère s'investir dans une croisade contre les islamistes en Afghanistan !

Roger Ripert

Posté le 20/10/6

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Gaz à effet de serre : le Canada en contradiction avec le protocole de Kyoto

 

OTTAWA (AFP) - 19/10/6 - Le gouvernement conservateur canadien a présenté jeudi un projet de loi visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de moitié, mais seulement d'ici 2050 et sans cibles chiffrées avant une quinzaine d'années, ignorant ainsi le protocole de Kyoto.
Les écologistes, qui avaient dénoncé par avance le projet gouvernemental, ont critiqué l'absence d'objectifs à court et moyen terme du projet, sur lequel l'opposition a tiré à boulets rouges, jugeant que la lutte contre le changement climatique était remise aux calendres grecques.

"Ils ont tué Kyoto et pendant que les conservateurs consultent, notre planète est en train de mourir", a lancé le chef de l'opposition libérale Bill Graham, en accusant le gouvernement de copier les Etats-Unis, pendant qu'une députée parlait de "disgrâce nationale".

Le projet de loi sur "la qualité de l'air", déposé jeudi matin devant le Parlement, fixe un objectif de "réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45% à 65% pour 2050 par rapport aux niveaux de 2003".

Mais à moyen terme, jusqu'aux années 2020-2025, il prévoit une "approche fondée sur l'intensité des émissions", ce qui signifie qu'il n'y aura pas de réduction absolue des émissions avant cette date.

Il annonce également des mesures contraignantes de réduction des émissions pour l'industrie, mais celles-ci n'entreront pas en vigueur avant 2010, le gouvernement ayant prévu d'ici là une période de consultations avec l'industrie automobile et les autres secteurs polluants.

Le projet prévoit aussi d'harmoniser les normes de pollution pour les véhicules et les carburants avec celles en vigueur aux Etats-Unis.

La ministre de l'Environnement Rona Ambrose a souligné que le gouvernement conservateur "était le premier gouvernement fédéral à imposer une réglementation obligatoire pour tous les secteurs de l'industrie dans l'ensemble du pays".

Il est toutefois loin d'être certain que ce plan puisse être adopté, l'opposition qui est majoritaire à la chambre l'ayant vivement critiqué.

Lors de la période des questions à la chambre, celle-ci s'en est donné à coeur joie. Le gouvernement "a accouché d'une coquille vide (...) et a rejeté carrément les objectifs du protocole de Kyoto", a déclaré Gilles Duceppe, chef du Bloc Québécois (indépendantiste). C'est de la "poudre aux yeux", a renchéri la députée libérale Lucienne Robillard.

John Godfrey, responsable de l'environnement au parti libéral, principale formation d'opposition, a fait valoir que face à la menace du réchauffement de la planète, la "réponse était d'en faire davantage et plus vite, c'est-à-dire l'antithèse" de ce que propose le gouvernement.

Le protocole de Kyoto, ratifié sous le précédent gouvernement libéral, fixe pour le Canada un objectif de réduction de 6% d'ici 2012 des rejets de gaz à effet de serre, par rapport à leur niveau de 1990.

Mais les émissions de GES ont augmenté de près de 30% depuis cette date en raison notamment de l'exploitation très polluante des sables bitumineux en Alberta et le gouvernement conservateur a répété à plusieurs reprises qu'il ne pourrait atteindre cet objectif.

Interrogée sur le fait que le projet ne faisait pas mention du protocole de Kyoto, la ministre de l'Environnement Rona Ambrose a affirmé que le Canada n'avait pas abandonné le protocole.

Elle a ajouté que le projet canadien allait même au-delà du protocole en s'attaquant non seulement aux GES, mais aussi à la pollution de l'air pour préserver la santé des Canadiens. "C'est la première fois que nous avons un programme global pour nous attaquer à la fois aux gaz à effet de serre et à la pollution", a-t-elle dit.

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Les Inuit accusent la pollution américaine de mettre leur mode de vie en péril

AP - 1/3/7 - Une délégation des Inuit de l'Arctique devait se présenter jeudi à Washington devant la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) pour protester contre l'attitude des Etats-Unis, plus gros émetteurs de gaz à effet de serre du monde et responsables, selon elle, de la destruction progressive de leurs modes et lieux de vie.

"C'est notre mode de vie qui est en jeu", a dénoncé Sheila Watt-Cloutier. Récemment nommée pour le prix Nobel de la paix avec l'ancien vice-président américain Al Gore après leurs travaux sur le changement climatique, cette Inuk de 53 ans a été mandatée par 155.000 Inuit pour expliquer devant cette commission, qui dépend de l'Organisation des Etats d'Amérique (OEA), comment les Etats-Unis, par leurs rejets massifs de CO2, violent les droits de son peuple.

Depuis plus de dix ans, les Inuit constatent que les vents de l'Arctique changent et que la calotte glaciaire arctique va en s'amenuisant, des modifications qui menacent leurs traditions de chasse vieilles de plusieurs milliers d'années.

Simon Nattaq, chasseur à Iqaluit (Nunavut), a perdu ses pieds après un accident dû à l'amincissement de la glace: son motoneige a plongé et l'homme a dû attendre les secours pendant deux jours. Il ne peut aujourd'hui marcher et chasser que grâce à des prothèses.

Le gouvernement américain n'est pas tenu de suivre les recommandations de la CIDH, mais Sheila Watt-Cloutier a expliqué qu'elle cherchait avant tout une victoire morale et politique, de façon à faire du changement climatique un enjeu de poids lors des prochaines élections.

Sheila Watt-Cloutier espère surtout que cette démarche mettra un visage sur les statistiques. "Toutes ces négociations mondiales ne contiennent rien d'humain", constate celle qui fut présidente de la Conférence circumpolaire inuit, organisme pour la promotion des droits et intérêts des Inuit à l'international. "Nous allons montrer qu'il y a urgence en racontant des histoires de chasseurs inuit qui ont traversé la glace parce qu'elle fond, et nous dirons que tout cela est lié aux industries."

La fonte de la calotte glaciaire contraint déjà les ours polaires, les morses et les phoques à migrer vers le Nord à la recherche de glace solide. Les chasseurs inuit assistent à scènes déchirantes où des petits morses et phoques meurent car leur mère, trop lourde, n'a pas pu les rejoindre sur le bout de glace où ils s'étaient échoués.

L'Arctique est la région du globe la plus touchée par la hausse mondiale des températures. Dans son dernier rapport rendu public le 2 février à Paris, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) a averti que l'Arctique n'aurait plus de glace en été d'ici la fin du siècle, à moins de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés comme les Etats-Unis, qui produisent un quart de la totalité de ces émissions.

Fruit des études croisées de plusieurs milliers de scientifiques, le pronostic livré par le GIEC aboutit à une perspective de +1,8 à +4° degrés Celsius d'ici la fin du siècle par rapport à la période 1980-1999, une "meilleure estimation" parmi six scénarios envisagés.

Concernée au premier chef par cette évolution, la population inuit est répartie sur plusieurs Etats: le Canada, le Groenland, la Russie et l'Alaska, où les autochtones sont appelés Esquimaux.

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Canada : le recul des conservateurs se confirme à l'approche des élections

MONTREAL - AP - 7/10/8 - Le recul du Parti conservateur se confirme à moins d'une semaine des élections canadiennes du 14 octobre, selon un nouveau sondage La Presse Canadienne-Harris Décima publié mardi.

Les conservateurs du Premier ministre Stephen Harper perdent à nouveau un point de pourcentage, avec 31% des intentions de vote, alors que le Parti libéral du Canada semble profiter de cette baisse de confiance et gagne un point à 26%.

Les autres formations restent stables, avec 21% pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) et 13% pour le Parti vert.

Les changements dans les intentions de vote s'inscrivent toutefois dans la marge d'erreur du sondage national, qui est de 2,8 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Au Québec, le Bloc québécois demeure en tête, avec 33% des intentions de vote, suivi des libéraux (28%), des conservateurs (19%), du NPD (12%) et des Verts (8%). La marge d'erreur des résultats au Québec est de 5,6 points de pourcentage.

En Ontario, le Parti libéral consolide sa première place acquise il y a trois jours, avec 34% des intentions de vote, devant les conservateurs (26%), le NPD (24%) et les Verts (15%). La marge d'erreur est de 4,9 points de pourcentage.

La crise financière qui secoue les Etats-Unis semble avoir influencé les intentions de vote de 40% des personnes interrogées, qui ont avoué que les difficultés du marché boursier avaient plutôt ou beaucoup influencé leur réponse. Parmi ces électeurs, l'avance des conservateurs sur les libéraux est passée de 14 à 6 points.

Le sondage a été mené auprès de 1.251 personnes de vendredi à lundi soir.

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Les conservateurs remportent les élections législatives au Canada

Par Anne Pélouas

Le Monde - 15/10/8 - Le Parti conservateur du Canada (PCC) a remporté, mardi le 14 octobre, les élections législatives mais le premier ministre canadien sortant, Stephen Harper, devra se contenter, pour la seconde fois, d'un gouvernement minoritaire, comme en 2006, lorsqu'il est arrivé au pouvoir.

M. Harper, qui avait décidé en septembre d'appeler les Canadiens aux urnes dans l'espoir d'obtenir une nette majorité parlementaire, améliore toutefois sensiblement sa marge de manœuvre. "Les électeurs nous ont donné un mandat plus fort", a-t-il estimé au vu des résultats.

Les conservateurs obtiennent 143 sièges de députés sur 308 (à 12 sièges de la majorité absolue), soit 19 de plus qu'en 2006. Ils confortent comme prévu leurs positions dans l'Ouest canadien et réalisent des gains inattendus en Ontario (province la plus peuplée et la plus industrielle du pays, gravement touchée par la dégradation de l'emploi). Ils conservent une bonne représentation au Québec, où les observateurs s'attendaient à un recul.

Le Parti libéral, dirigé par Stéphane Dion, est en sérieuse perte de vitesse. Il obtient 78 sièges (dont un à Montréal pour Justin Trudeau, le fils de l'ancien premier qui fait ainsi son entrée en politique) contre 103 en 2006. Les libéraux disparaissent quasiment de la carte électorale de l'Ouest du Canada.

M. Dion, accusé d'avoir fait des erreurs stratégiques en début de campagne, n'aura pas la tâche facile au sein de son propre parti et pourrait devoir abandonner son poste dans les prochains mois, si la grogne prend de l'ampleur.

Le Bloc québécois (présent seulement au Québec) maintient ses positions avec 48 sièges de députés, soit les deux tiers des circonscriptions fédérales au Québec. Le Nouveau Parti démocratique (NPD, centre gauche), dirigé par Jack Layton, demeure le troisième parti d'opposition, avec 37 députés, contre 29 en 2006, tandis que le Parti vert obtient un succès d'estime avec 8 % des suffrages exprimés mais aucun député [sic].

Chef du Bloc québécois, Jean Duceppe a estimé que sa formation indépendantiste avait atteint son objectif : empêcher M. Harper de former un gouvernement majoritaire. Il a invité M. Harper à pratiquer l'ouverture et à gouverner dans les compromis. M. Layton a de son côté estimé qu'il allait falloir "travailler ensemble dans l'intérêt public".

"NOUS APAISERONS LA TEMPÊTE"

M. Harper avait décidé, le 7 septembre, d'organiser des élections anticipées, jugeant que le Parlement était atteint de paralysie. Le chef conservateur craignait par ailleurs une dégradation de la situation économique nationale en 2009. La crise financière mondiale a occupé le devant de la scène électorale, plaçant les Conservateurs sur la défensive en fin de campagne. M. Harper a été accusé par l'opposition de ne pas prendre la mesure de la tourmente et de minimiser les effets de la crise au Canada.

"Les temps sont difficiles dans cette période d'incertitude économique mondiale. Les Canadiens sont inquiets et nous comprenons leur inquiétude. Mais je veux les assurer que nous apaiserons la tempête et que notre économie en sortira renforcée", a-t-il déclaré après l'annonce des résultats.

M. Dion, qui reste chef de l'opposition officielle, a aussi indiqué que sa priorité irait à l'économie. Il a offert à M. Harper de "travailler main dans la main pour protéger les Canadiens de la tempête qui s'abat sur le monde".

Le chef conservateur avait présenté un programme électoral peu ambitieux, chiffrant ses promesses à trois milliards de dollars canadiens, contre dix fois plus pour ses opposants, selon ses propres calculs. Il a confirmé mardi soir vouloir poursuivre sa politique : équilibre budgétaire, contrôle des dépenses publiques et de l'inflation, réglementation du secteur bancaire et d'allégements fiscaux pour les particuliers et les entreprises.

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Stéphane Dion, chef du Parti libéral canadien, va démissionner


Par David Ljunggren (version française Eric Faye)


Reuters - Le dirigeant des Libéraux (opposition canadienne), Stéphane Dion, a annoncé lundi qu'il démissionnerait lorsque son parti se serait doté d'un nouveau dirigeant, dans la foulée de son humiliante défaite électorale aux législatives du 14 octobre.

Les Libéraux n'ont remporté mardi dernier que 76 sièges, sur un total de 308 au parlement, soit une baisse de 19 par rapport aux législatives de janvier 2006. Leur score, 26,2% des voix, a été le plus faible pour ce parti depuis 1867.

"Je resterai à la tête (du Parti libéral) jusqu'à ce qu'un nouveau dirigeant soit choisi, lors d'une convention de la direction que j'ai demandé au parti de commencer à organiser. Je ne serai pas candidat à la direction de mon parti à cette convention", a dit Dion au cours d'une conférence de presse.

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Canada : l'opposition déterminée à faire chuter Stephen Harper

Par Philippe SAUVAGNARGUES


AFP - 1/12/8 - L'opposition canadienne demeurait résolue dimanche à former une coalition pour remplacer le gouvernement minoritaire de Stephen Harper, réélu le mois dernier, bien que celui-ci ait battu en retraite sur des projets controversés dans l'espoir d'éviter sa chute.

"C'est trop peu et trop tard (...) nous n'allons pas leur donner une seconde chance", a déclaré dimanche Thomas Mulcair, numéro deux du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), après l'annonce pendant le week-end de plusieurs concessions du gouvernement conservateur.

"Nous allons donner aux Canadiens le gouvernement qu'il méritent", a ajouté M. Mulcair, affirmant que les discussions des partis d'opposition sur la formation d'un gouvernement de coalition se "déroulaient fort bien".

Les trois partis d'opposition disposent ensemble d'une majorité à la chambre des Communes après les élections du 14 octobre qui ont reconduit M. Harper à la tête d'un gouvernement minoritaire.

La crise et la volonté de faire chuter le gouvernement ont été provoqués par un plan d'austérité, auquel l'opposition reproche principalement de ne pas prévoir de mesures de relance pour aider l'économie canadienne à faire face à la crise mondiale.

Ce plan contenait aussi des mesures qui ont suscité l'indignation de l'opposition: en particulier un projet de suppression des subventions publiques aux partis politiques et une suspension du droit de grève des fonctionnaires pendant trois ans.

Le gouvernement conservateur a reculé sur ces deux mesures, annonçant ce week-end qu'il renonçait à les mettre en oeuvre.

Le ministre des Finances Jim Flaherty a en outre indiqué dimanche qu'il avancerait au 27 janvier la présentation de son budget, qui aurait dû être dévoilé en février ou mars, et il a laissé entendre que celui-ci comprendrait des mesures de relance économiques.

Les propos de M. Flaherty "ne changent rien", a cependant déclaré à l'AFP Mark Dunn, un porte-parole du parti libéral, la principale formation d'opposition. "Je n ai rien entendu dans ce qu'a dit M. Flaherty qui nous éloigne du précipice", avait lancé un peu plus tôt Michael Ignatieff, un important responsable libéral.

L'opposition avait prévu de déposer une motion de censure contre le gouvernement dès lundi, mais le Premier ministre Harper s'est donné un sursis d'une semaine en repoussant le vote au 8 décembre.

Si le gouvernement est battu, les partis d'opposition pourraient essayer de le remplacer à condition qu'ils parviennent à s'entendre pour former une coalition viable, composée du parti libéral et du NPD. Cela éviterait notamment de rappeler les Canadiens aux urnes quelques semaines après le scrutin du 14 octobre.

Ensemble les libéraux et le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) ont 114 sièges sur les 308 de la chambre. Mais ils pourraient être soutenus par les 49 députés du Bloc québécois, même si cette formation indépendantiste n'entend par participer directement à un gouvernement fédéral.

Les conservateurs ont contre-attaqué dimanche en publiant les enregistrements d'une conférence téléphonique montrant, selon eux, que le NPD et les séparatistes du Bloc discutaient d'une possible coalition dès avant la présentation du plan d'austérité gouvernemental.

Pour M. Mulcair, l'utilisation de cet enregistrement obtenu par des moyens détournés montre que les conservateurs sont "désespérés".

Paradoxalement, M. Harper, considéré comme un bon tacticien, se retrouve dans une position extrêmement difficile quelques semaines seulement après une victoire électorale. "Il semble que son radar politique, cette fois, l'ait conduit vers un mur", écrivait dimanche le chroniqueur du quotidien La Presse.

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Le chef du Bloc québécois (indépendantiste), Gilles Duceppe,
le 14 octobre 2008 à Ottawa

Copyright © 2008 AFP

 

Canada : le Premier ministre Stephen Harper obtient un sursis dans la crise politique


Philippe SAUVAGNARGUES


AFP - 4/12/8 - Le Premier ministre conservateur Stephen Harper a obtenu jeudi, avec la suspension du parlement, un sursis de quelques semaines dans la grave crise qui secoue le Canada, comptant sur le temps et la fragilité de la coalition des partis d'opposition pour éviter d'être renversé. Lire la suite l'article

M. Harper, qui se bat pour sa survie politique sept semaines seulement après avoir été reconduit au pouvoir à la tête d'un gouvernement minoritaire, a convaincu la gouverneure générale Michaëlle Jean, chef d'Etat en titre du Canada, de suspendre le parlement.

Cette mesure - sans précédent aussi rapidement après une élection - signifie que l'opposition ne pourra renverser le gouvernement de M. Harper jusqu'à la présentation de son budget le 27 janvier.

Il échappe ainsi à une motion de censure lundi prochain, qu'il était quasiment certain de perdre, face à une opposition qui l'accuse de mal gérer l'économie dans un contexte de crise mondiale.

"Les Canadiens veulent que le gouvernement du Canada continue de travailler sur l'ordre du jour pour lequel ils ont voté: notre plan pour renforcer l'économie", a déclaré M. Harper en invitant l'opposition à collaborer à la préparation du budget, a déclaré M. Harper en annonçant l'accord de la gouverneure générale à sa requête.

Les trois partis d'opposition, qui ont conclu un accord pour renverser M. Harper et le remplacer par un gouvernement de coalition, ont aussitôt annoncé que la suspension du parlement ne faisait que repousser une issue désormais inévitable.

"Il a mis un cadenas sur la porte de la Chambre des Communes (..) C'est une attaque contre la démocratie", a déclaré Jack Layton, chef du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), tandis que le chef du Bloc québécois (indépendantiste), Gilles Duceppe, parlait de "fuite en avant".

Stéphane Dion, chef du parti libéral, la principale formation d'opposition, a déclaré comme ses collègues que "rien n'a changé" et que l'opposition demeurait déterminée à renverser M. Harper au retour du parlement, sauf si celui-ci apporte des "changements monumentaux" à sa politique économique.

Le gouvernement de coalition que l'opposition veut mettre en place serait composé du parti libéral (centre) et du NPD, soutenus par le Bloc québécois, qui a pour objectif a long terme l'indépendance du Québec.

La crise, qui secoue et divise le pays, a été précipitée par une tentative du gouvernement conservateur de supprimer des subventions publiques aux partis politiques, une mesure qui aurait surtout handicapé l'opposition et qui l'a rendue furieuse.

Le Premier ministre, soulignaient plusieurs commentateurs, a fait le pari que le temps et surtout des divisions potentielles au sein de la coalition pourraient lui permettre de conserver le pouvoir au retour du parlement.

Les conservateurs ont déjà commencé à mener une campagne intensive auprès des Canadiens. Leur thème principal est de brandir la menace du "séparatisme" québécois, au risque de s'aliéner une partie des électeurs de la province francophone dans l'avenir.

"L'opposition propose une nouvelle coalition qui inclut le parti, au parlement, dont le but avoué est de briser le pays", avait déclaré M. Harper dans un discours à la nation mercredi soir. L'opposition n'a pas "le droit démocratique d'imposer une coalition avec les souverainistes (indépendantistes)" sans repasser devant les électeurs, avait-il ajouté.

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Le gouvernement conservateur canadien du sieur Harper

en bonne voie de se maintenir encore au pouvoir, à court terme !

Philippe SAUVAGNARGUES

AFP - 28/1/9 - Le Premier ministre canadien Stephen Harper paraissait assuré mercredi de garder le pouvoir à court terme, après avoir reçu un appui conditionnel du parti libéral qui met fin à une coalition de l'opposition cherchant à remplacer son gouvernement minoritaire.

Le parti libéral, principale formation d'opposition, a indiqué qu'il voterait en faveur du budget conservateur, mais à condition que le texte contienne un mécanisme pour assurer que le gouvernement "respecte ses promesses".

"Nous mettons le gouvernement sous surveillance", a déclaré le chef libéral Michael Ignatieff en annonçant le dépôt d'un amendement imposant au gouvernement conservateur de "rendre des comptes", en mars, juin et décembre sur l'application de son budget.

Le projet de budget présenté mardi comprend un plan de relance de 40 milliards de dollars (32,6 milliards USD), destiné à sortir l'économie canadienne de la récession.

"Les Canadiens ne veulent pas de nouvelles élections et ils en ont assez des jeux politiques", a déclaré M. Ignatieff en soulignant que les mesures de relance économique se sont déjà fait trop attendre.

Il a souligné que le gouvernement tomberait s'il refusait l'amendement, affirmant que M. Harper ne "gouvernerait pas longtemps" si ses rapports d'étape ne sont pas satisfaisants.

Le gouvernement n'a pas immédiatement indiqué s'il accepterait l'amendement, mais son accord paraissait plus que probable. "Je voudrais voir les mesures (du budget) mises en oeuvre aussi vite que possible", a déclaré M. Harper.

Et l'annonce que le président américain Barack Obama se rendrait au Canada le 19 février est venue confirmer que le Premier ministre s'attendait à être encore en poste lors de cette visite.

Le sort du gouvernement conservateur, réélu en octobre à la tête d'un gouvernement minoritaire, dépendait de la décision de M. Ignatieff, car les deux autres partis d'opposition, le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) et le Bloc québécois (indépendantiste) avaient déjà annoncé leur opposition au budget.

Un rejet du parti libéral aurait entraîné la chute du gouvernement et la tenue de nouvelles élections ou la mise en place d'une coalition de l'opposition.

La prise de position de M. Ignatieff signe de fait l'acte de décès du projet de coalition de l'opposition.
"La coalition est morte. C'est terminé", a reconnu le chef du bloc québécois Gilles Duceppe.

En décembre dernier, le parti libéral, sous son précédent chef Stéphane Dion, avait conclu avec les deux autres partis d'opposition un accord pour remplacer Stephen Harper par une coalition libérale-NPD, qui aurait été soutenue par le Bloc québécois. L'opposition reprochait notamment à M. Harper son inertie face au ralentissement économique.

M. Harper n'avait évité la chute de son gouvernement qu'en ayant recours à une mesure exceptionnelle, la suspension des travaux du parlement jusqu'à la présentation du budget cette semaine.

Le chef du NPD Jack Layton n'a pas caché son amertume. "Nous avons appris que nous ne pouvions faire confiance à M. Ignatieff pour s'opposer à M. Harper", a-t-il dit en accusant M. Ignatieff d'avoir créé une "nouvelle coalition", mais avec M. Harper. M. Duceppe a pour sa part qualifié d'"écran de fumée" l'amendement libéral.

Les commentateurs s'attendaient à ce que les libéraux soutiennent le budget car ne se jugeant pas encore en position de battre les conservateurs dans les urnes.

Un vote sur l'amendement libéral devrait se tenir la semaine prochaine.

Pour financer la relance, le budget conservateur prévoit 63,5 milliards dollars (51,8 mds USD) de déficit sur les deux prochains exercices budgétaires, alors que le Canada accumulait les excédents depuis 11 ans.

 

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