LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

NON CELLE DES ETATS/NATIONS

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LA CATALOGNE



Drapeau catalan brandi lors d'une manifestation du Jour de la Catalogne, le 11 septembre 2012 à Barcelone

 

Espagne : une marée humaine catalane crie "Independencia" face à la crise


Voila.fr - 12/9/12 - La police catalane a chiffré le nombre de manifestants, souvent jeunes mais également venus en famille, à 1,5 million, tandis que la presse soulignait une participation sans précédent depuis le défilé historique de 1977 pour l'autonomie de la région.

Fait exceptionnel, les organisateurs ont réussi, malgré des dissensions, à rassembler quasiment toutes les autres organisations indépendantistes ou souverainistes sur un parcours unique.

Dans une ambiance festive, deux heures avant le début du défilé, les rues du centre avaient déjà été envahies par une marée humaine aux couleurs rouge et jaune du drapeau catalan et du drapeau indépendantiste, le même mais frappé d'une étoile blanche sur un triangle bleu.

La foule était si nombreuse que plusieurs manifestants ont emprunté d'autres chemins que le parcours prévu. Des heures après la fin du défilé qui s'est disloqué dans le calme, rues et bars étaient remplis de manifestants avec leurs drapeaux.

"Que veut cette foule ? Un nouvel Etat d'Europe. Que veulent ces gens ? Une Catalogne indépendante", hurlaient en catalan les manifestants venus en famille et entre amis.

"La crise donne des arguments pour l'indépendance", affirme Mar Tarres, une avocate de 24 ans venue avec des amis de Terrassa, à 40 kilomètres à l'ouest de Barcelone, arborant un drapeau indépendantiste sur les épaules.

"Il y a le sentiment qu'il y a plus de coupes ici parce que nous payons pour les autres. Par exemple, il y a des régions où ils ont construit des aéroports sans avion comme à Castellon", dans la région de Valence, ajoute-t-elle.

"Nous sommes totalement spoliés et l'argent de nos impôts se perd à Madrid", s'emporte aussi Eva Garcia, une étudiante en histoire de 21 ans.

"Le système de solidarité entre régions est injuste. L'Allemagne le fait mieux que nous", renchérit Oriol Trullas, conseiller financier de 24 ans.

Le gouvernement nationaliste (CiU) de Catalogne avait lui-même appelé à une participation massive, décidé à faire pression sur Madrid pour revoir le pacte budgétaire qui définit combien l'Etat, qui collecte l'impôt, reverse à la région.

"S'il n'y a pas d'accord sur le terrain économique, vous savez que la voie de la Catalogne vers la liberté est ouverte", a menacé le président de la région, Artur Mas, mardi.

D'autant que selon un sondage réalisé en juillet et publié dans le journal La Vanguardia, 51,1% des Catalans voteraient "oui" aujourd'hui à l'indépendance en cas de référendum, contre 36% en mars 2001.

Selon la Catalogne, l'Etat, qui collecte l'impôt, ne reverse pas assez à la région qui représente, avec environ 200 milliards d'euros, un cinquième du produit intérieur brut annuel du pays.

Artur Mas veut redéfinir le reversement avec l'Etat central, qui s'y oppose, et ira le 20 septembre à Madrid pour en discuter avec le chef du gouvernement Mariano Rajoy.

"En ce moment, nous n'avons pas besoin de pagaille, ni de dispute, ni de polémique", a mis en garde ce dernier, pour qui la seule voie à suivre est celle de la réduction du déficit et de la dette.

A elle seule, la Catalogne a dérapé à 3,9% du PIB en 2011, contribuant au déficit global de l'Espagne de 8,9% contre 6% promis. Elle est désormais la région la plus endettée du pays, croulant sous une ardoise de 42 milliards d'euros (21% de son PIB).

Fin août, la Catalogne a dû se résoudre à demander une aide de 5,023 milliards à l'Etat central pour honorer ses échéances de remboursement. Inquiète de ses tensions avec Madrid, l'agence de notation Standard & Poor's a relégué sa dette dans la catégorie spéculative.

 

 

AFP

 

Catalogne : un premier pas vers l’indépendance ?

Forte participation et victoire de la coalition indépendantiste en Catalogne.

 

Par Philippe Mouret



MIDI LIBRE - 27-9-2015 - En donnant l'avantage à la coalition séparatiste, les Catalans ont ouvert une brèche.

C'est d'abord la forte participation (63,2 % à 18 h) qui est le fait marquant du vote en Catalogne, à l'occasion d'un scrutin régional qui s'est transformé dans la riche province du nord-est en pré-référendum pour l'indépendance. Cette participation record pour une élection régionale catalane (il faut remonter à 1977 pour trouver mieux) semblait devoir favoriser les partis favorables à l'indépendance, regroupés dans une coalition hétéroclite autour du président sortant de l'exécutif catalan, Artur Mas.Selon les sondages disponibles dimanche soir, il semblait en effet que les indépendantistes devraient dominer le parlement régional avec une assez forte majorité : Junts pel si (unis pour le oui) étant crédité de 63 à 66 sièges (majorité absolue à 68, sur 135). Il devrait s'allier à l'autre parti favorable à l'indépendance, le CUP qui obtiendrait entre 9 et 13 élus.

"Il est au pouvoir et depuis quatre ans, il n'a rien fait"


Podemos, la gauche radicale qui a conquis la mairie de Barcelone en mai dernier, plutôt favorable à l'autodétermination, devrait remporter une dizaine de sièges. L'échec est lourd pour le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy qui n'a pas pu infléchir la tendance malgré l'implication de tout son gouvernement. Le Parti populaire (PP, droite) au pouvoir en Espagne ne devrait obtenir que 11 élus au parlement catalan. Les socialistes (PSOE, 18 sièges) ont fortement reproché à Rajoy son immobilisme : "Il est au pouvoir et depuis quatre ans, il n'a rien fait. (...) En Catalogne, il se passe des choses. Il ne faut ni immobilisme, ni rupture." De leur côté, les centristes de Ciudadanos (le Parti de la citoyenneté) qui seront la seconde force du parlement catalan avec 20 à 25 sièges posaient dès dimanche soir la question de la capacité de la coalition Junts pel si à s'organiser, compte tenu de sa diversité.
Artur Mas a déjà donné les grandes lignes de son scénario de transition, fixant l'indépendance à l'horizon 2018. Le délai peut sembler (très) optimiste car il y aura d'abord des élections législatives, le 6 décembre prochain en Espagne. Et les deux partis susceptibles de l'emporter, le PP face au PSOE associé à Podemos, représentent justement les forces les plus défavorables au processus d'indépendance... "Personne ne pourra dire que nous n'avons pas le mandat démocratique et la légitimité pour pouvoir faire ce que nous voulons faire" a rétorqué dès dimancheRaul Romeva, l'écologiste indépendantiste.

EFFET DOMINO : Onde de choc au Pays basque

Le président du gouvernement du Pays basque, Iñigo Urkullu, a réclamé dimanche une «consultation légale» sur l’avenir de la «nation» basque en Espagne. «Je crois à la possibilité d’une consultation légale et négociée», a dit dans une déclaration télédiffusée M. Urkullu, président depuis 2012 du gouvernement du Pays basque. « Nous avons besoin d’un nouveau statut politique pour Euskadi », a-t-il lancé, lors d’un meeting : «Nous sommes une nation, nous sommes le peuple basque, nous sommes des citoyens et citoyennes européens et européennes, avec leurs libertés et leurs droits historiques, nous avons une langue, une culture», a insisté ce dirigeant nationaliste.

 

90% des participants au référendum ont voté en faveur de l'indépendance de la Catalogne


Sputnik - 2/10/17 - 90% des Catalans ayant pris part au référendum, interdit par Madrid, se sont prononcés pour l'autodétermination de la région, selon les autorités locales. La participation s'élevait à 42,3%.
Comme l'a indiqué le porte-parole du gouvernement catalan, Jordi Turull, 90% des Catalans qui ont participé au référendum tenu dimanche ont donné leurs voix pour l'indépendance de la communauté autonome. Le taux de participation est estimé à 42,3%, vu que 2,2 des 5,3 millions d'électeurs se sont prononcés au référendum, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.

«90% de ceux qui ont voté ont dit "oui" à l'indépendance de la Catalogne», a déclaré M.Turull, soulignant qu'il s'agit pour le moment des résultats partiels. Il reste encore décompter quelque 50.000 voix.

Selon les données préliminaires, 7,8% ont été contre l'autodétermination, 2% ont préféré voter blanc et 0,89% des bulletins se sont révélés nuls.
Le référendum sur l'autodétermination de la Catalogne s'est déroulé malgré l'opposition de Madrid. La Cour constitutionnelle d'Espagne a suspendu tous les documents adoptés par la Généralité et le Parlement de Catalogne relatifs au vote, déclarant illégales toutes les actions des autorités catalanes visant à préparer le référendum. Le vote a débuté dimanche à 09h00 et s'est achevé à 20h00. Il était initialement prévu d'ouvrir 2.315 bureaux de vote pour 5,3 millions d'électeurs qui devaient répondre à la question suivante: «Voulez-vous que la Catalogne devienne un État indépendant sous la forme d'une république?».

Mais la police espagnole a annoncé avoir pris le contrôle de la plupart des bureaux de vote avant leur ouverture et avoir saisi des urnes. Les autorités espagnoles ont bloqué samedi les sites internet des bureaux de vote empêchant le transfert des bulletins.

Toutefois, de nombreux bureaux ont ouvert dimanche. De longues files d'attente se sont formées à leur entrée. Certaines personnes avaient passé la nuit près des bureaux de vote pour empêcher leur fermeture. Les urnes, jusque-là cachées dans des sacs poubelle pour éviter leur confiscation, ont été installées vers 07h30. Selon les autorités catalanes, plus de 50% des électeurs avaient voté vers midi dans les bureaux de vote qui n'étaient pas contrôlés par la police espagnole.
Pendant le scrutin, des heurts ont opposé la police aux personnes venues pour voter et protéger les bureaux de vote encore ouverts. Selon les autorités catalanes, au moins 844 civils ont été blessés. Le ministère espagnol de l'Intérieur a fait état de 33 policiers blessés.

La Catalogne, qui représente 15% de la population de l'Espagne avec 7,5 millions d'habitants sur 47 millions, produit 20% du PIB national. Elle a longtemps réclamé plus d'autonomie avant d'être tentée par l'indépendance.

 

 

844 blessés dans les heurts pendant le référendum catalan, selon un nouveau bilan

Sputnik - 1/10/17 - Les heurts qui ont opposé dimanche la police et les partisans du référendum catalan ont fait 844 blessés, d’après le gouvernement de la communauté autonome.
844 personnes ont été blessés dimanche dans les heurts entre la police et les partisans du référendum sur l'autodétermination de la Catalogne, a annoncé le département catalan de la Santé publique.

«Au total, 844 personnes ont eu besoin de soins médicaux», a indiqué le département.

Le bilan précédent faisait état de 765 blessés.
Selon le ministère espagnol de l'Intérieur, 12 policiers ont été blessés dans les heurts.

Les autorités catalanes ont organisé dimanche un référendum sur l'autodétermination de la région malgré l'opposition de Madrid. Les bulletins de vote contenaient une seule question : «Voulez-vous que la Catalogne devienne un État indépendant sous la forme d'une république ?».

La police espagnole a annoncé avoir pris le contrôle de la plupart des bureaux de vote avant leur ouverture et avoir saisi des urnes. Pendant le scrutin, des heurts ont opposé la police aux personnes venues pour voter et protéger les bureaux de vote encore ouverts.

 

 

© Pau Barrena Source : AFP
La police face aux électeurs devant un bureau de vote de Catalogne, avant le référendum sur l'indépendance

 

Charges de la police, électeurs traînés au sol : premières images du vote en Catalogne


Sputnik- 1/10/17 - Charges de la police, électeurs traînés au sol : premières images du vote en Catalogne

Malgré l'interdiction du scrutin décrétées par Madrid, les Catalans ont gagné les bureaux de vote pour s'exprimer sur l'indépendance de leur région. La police a été déployée en masse pour tenter de déloger des électeurs qui restent déterminés.

Sur Twitter, les premières images du référendum pour l'indépendance de la Catalogne, interdit par les autorités espagnoles, attestent de la tension qui règne autour de ce scrutin.

Le 1er octobre, des électeurs catalans se sont en effet massés en bloc devant les portes d'un bureau de vote, la police tentant difficilement de les en déloger.

Dans différentes localités de Catalogne, des scènes impressionnantes ont également eu lieu.

 

On a ainsi pu voir des manifestants dont le visage était recouvert de sang, ou encore, une vieille dame être portée par la police.

Comme en attestent les images, les forces de l'ordre, vêtues de tenues anti-émeutes, ont été déployées en nombre dans la région.

Plusieurs charges ont eu lieu afin d'écarter les électeurs des bureaux de vote, malgré les protestations de ces derniers.

Dès 9h, le ministère espagnol de l'Intérieur a publié les photos d'urnes qui avaient été saisies, laissant présager de sa détermination à empêcher la tenue du référendum.

Les autorités catalanes ont de leur côté réitéré leur appel à voter sur l'indépendance de la région, assurant aux électeurs qu'ils pourraient se rendre dans n'importe quel bureau de vote ouvert en Catalogne.

 

 

Le dirigeant catalan Carles Puigdemont à Sant Julia de Ramis, le 1er octobre 2017. — LLUIS GENE / AFP

 

Catalogne : Au lendemain du référendum, le fossé se creuse entre Madrid et les séparatistes




Le référendum, interdit par Madrid, a été marqué par des violences policières.

20minutes.fr - 2-10-17 - Le oui à un « Etat indépendant sous forme de République » l’a emporté à 90 % selon le gouvernement catalan.
Ses dirigeants sont visés par une enquête pénale pour « désobéissance, prévarication et détournement de fonds publics ».
Avant même le vote, Carles Puigdemont avait assuré qu’en cas de victoire du « oui », il déclarerait l’indépendance de la Catalogne, région stratégique au cœur de l’Europe représentant 19 % du PIB espagnol, dont il est à la tête depuis début 2016.
Au lendemain d’un référendum marqué par des violences policières, où le oui à un « Etat indépendant sous forme de République » l’a emporté à 90 % selon l’exécutif catalan, avec 2,26 millions de voix et un taux de participation de 42,3 %, le fossé semblait se creuser encore un peu plus entre Madrid et les dirigeants séparatistes de cette puissante région d’Espagne.

Carles Puigdemont a affirmé dimanche que les habitants de sa région avaient gagné « le droit d’avoir un Etat indépendant qui prenne la forme d’une République », séparé de la monarchie espagnole, après cette consultation jugée illégale par la justice et que Madrid a tenté d’empêcher. Par ailleurs, 44 organisations - dont les principaux syndicats catalans et deux associations indépendantistes - ont appelé à une journée de grève générale et de mobilisations mardi en Catalogne.

Le gouvernement dénonce « une simple mise en scène »

L’annonce des résultats a été accueillie par des « hourras » et des pétards dans le centre de Barcelone où quelques milliers de séparatistes s’étaient rassemblés. En face, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a lui estimé qu’il n’y avait « pas eu de référendum d’autodétermination en Catalogne » et que cette consultation n’a été qu’une «une simple mise en scène» [sic].

Sans le nommer, Mariano Rajoy a désigné Carles Puigdemont comme l’un des responsables des événements de la journée, estimant qu’il avait promu « la violation de la loi et la rupture du vivre-ensemble ». « Ne cherchez pas d’autres coupables, il n’y en a pas ».

Les dirigeants catalans visés par une enquête pénale

Et les sanctions judiciaires pourraient tomber. Carles Puigdemont et l’ensemble de l’exécutif catalan sont déjà visés par une enquête pénale pour « désobéissance, prévarication et détournement de fonds publics », en lien avec l’organisation du référendum.
Le 25 septembre, le procureur général espagnol avait suggéré que l’arrestation de Carles Puigdemont restait une possibilité, même si elle n’était pas envisagée dans l’immédiat. Et certains ont appelé à l’utilisation par Madrid de l’article 155 de la Constitution qui lui permet de suspendre l’autonomie de la Catalogne. Cette confrontation politique est considérée en Espagne comme la pire crise politique vécue par le pays depuis le Coup d’Etat militaire avorté de 1981.

Les unités anti-émeutes ont chargé la foule


Dimanche, les images d’intervention musclée des forces de l’ordre contre des Catalans qui refusaient d’évacuer les centres de vote ou qui manifestaient ont fait le tour des réseaux sociaux et des chaînes de télévision. Déployées en masse par le pouvoir central afin d’empêcher la tenue du référendum, elles sont parfois intervenues à coups de matraque et de balles de caoutchouc.
Par endroits, les unités anti-émeutes ont chargé la foule massée autour des bureaux de vote. Des personnes âgées, mais aussi des pompiers proches des indépendantistes ont été bousculés. En signe de protestation, le FC Barcelone a joué dimanche à huis clos.
« Dans ce pays, pendant de nombreuses années, on a vécu sous le franquisme [dictature entre 1939 et 1975], les gens ne pouvaient pas voter et c’est un droit que nous devons défendre », a affirmé le défenseur Gerard Piqué, qui a éclaté en sanglots après le match.

Deux personnes grièvement blessées

Selon le gouvernement régional, les charges policières ont amené 844 personnes à solliciter une assistance médicale. Deux ont été blessées grièvement : un homme de 70 ans victime d’un infarctus et un blessé à l’œil. Le ministère de l’Intérieur a de son côté annoncé qu’au moins 33 policiers avaient été blessés, certains ayant essuyé des jets de pierre. Les forces de sécurité sont intervenues dans au moins 92 bureaux de vote pour saisir le matériel électoral.
Malgré ces interventions, de nombreux Catalans ont voté à Barcelone et ailleurs, attendant parfois longtemps pour voter, et formant de longues queues devant les bureaux de vote.
L’indépendantisme n’a cessé de grandir en Catalogne depuis le début des années 2010, alimenté par la crise économique et l’annulation partielle d’un statut qui conférait à la région de très larges compétences.

 

 

Plus de 200.000 personnes ont manifesté à Barcelone, le 17 octobre 2017


La foule réclamait la libération de Jordi Cuixart et Jordi Sanchez...

 

 

20 Minutes avec AFP - 17/10/17

Deux cent mille personnes participaient mardi soir à une manifestation à Barcelone pour dénoncer l’incarcération la veille de deux figures de l’indépendantisme en Catalogne, selon la police municipale.

«Independenzia», scandait la foule après avoir réclamé la libération de Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, les dirigeants de l’Assemblée nationale catalane (ANC) et d’Omnium Cultural, les deux principales associations séparatistes, inculpés pour sédition.

Puis soudain la foule a observé un silence profond. Face aux manifestants armés de bougies ou de pancartes réclamant la libération des prisonniers politiques, un manifeste a été lu, assurant qu’en ordonnant ces arrestations «l’Etat espagnol a franchi une ligne rouge», et « commis une grave erreur ».
« Ils veulent nous effrayer pour que l’on arrête de penser à l’indépendance »

Ces incarcérations constituent le dernier soubresaut de la crise opposant les séparatistes au pouvoir en Catalogne, région où vivent 16 % des Espagnols, aux institutions espagnoles, les premiers menaçant de déclarer l’indépendance de manière unilatérale. Bien que la société catalane soit divisée presque à parts égales sur l’indépendance, ils estiment en effet que leur cause est légitimée par le référendum interdit du 1er octobre, qu’ils disent avoir emporté avec 90 % des voix et 43 % de participation.

« Les corrompus sont toujours libres et des personnes qui organisent des manifestations civilisées, pacifiques, ont les met en prison », s’indignait mardi soir Maria Miracle, une manifestante de 77 ans, qui refusait de s’exprimer en Espagnol. Omnium Cultural s’était justement créée dans les années 1960 pour défendre la langue et la culture catalane. Elle fut interdite pendant plusieurs années sous la dictature de Francisco Franco qui avait banni l’usage du catalan dans les écoles. « Ils veulent nous effrayer pour que l’on arrête de penser à l’indépendance, mais ils obtiennent tout le contraire », disait aussi Elias Houariz, un pâtissier de 22 ans.

 

Carles Puigdemont, le dirigeant séparatiste catalan en exil, a salué depuis Bruxelles la victoire des indépendantistes aux élections régionales, le 21 décembre 2017. — JOHN THYS / AFP

 

 

Catalogne : Puigdemont salue une victoire indépendantiste «que personne ne peut discuter»

 

ESPAGNE: Sur 99,8% des bulletins dépouillés, les trois partis pro-indépendance obtiennent la majorité absolue au Parlement.

20 Minutes avec AFP - 22/12/17 - Carles Puigdemont, le dirigeant séparatiste catalan en exil, a salué depuis Bruxelles la victoire des indépendantistes aux élections régionales, le 21 décembre 2017.

L'impasse en Catalogne devrait continuer. Les indépendantistes ont retrouvé, jeudi, la majorité absolue dont ils disposaient avant la déclaration unilatérale d'indépendance qui avait provoqué leur destitution. Après dépouillement de 99% des bulletins, les trois formations indépendantistes disposeraient, avec 70 sièges sur 135 au parlement régional, de la majorité absolue (68 sièges).

Aussitôt, le dirigeant séparatiste catalan en exil a salué «un résultat que personne ne peut discuter». Le Premier ministre espagnol Mariano «Rajoy a perdu le plébiscite qu'il cherchait», et le fait que le camp indépendantiste reste majoritaire est «une claque», a jubilé Carles Puigdemont devant un petit parterre de militants indépendantistes catalans et de sympathisants nationalistes flamands réunis dans une salle du centre de Bruxelles.

Dans la foulée, un porte-parole de la Commision européenne a souligné que la position de l'UE sur la Catalogne «ne changera pas».

Pas la majorité des voix

Par le jeu des pondérations de voix profitant aux régions rurales où ils sont bien implantés, les indépendantistes ont obtenu la majorité au parlement sans avoir la majorité des voix: 47,6 % des Catalans ont voté pour ces formations, mais 52 % contre.
A moins qu'ils ne parviennent pas à s'entendre pour former une coalition, les indépendantistes reprendront les commandes de la région que le gouvernement de Madrid leur avait retiré en invoquant pour la première fois l'article 155 de la Constitution pour destituer l'exécutif régional et dissoudre le parlement quand ils ont proclamé une indépendance mort-née.

 

 

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