LES PRODUITS CHIMIQUES DE LA S.I.C.
(Société Industrielle et de Consommation)
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BRUXELLES (AFP) - 23/11/6 - La consommation de cocaïne poursuit sa progression en Europe tandis que celle d'héroïne et de drogues injectées reste "une menace permanente pour la santé publique", souligne l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) dans son rapport annuel présenté jeudi.
La cocaïne (usage au cours de la dernière année: 3,5 millions d'adultes européens) arrive à présent en deuxième place dans la liste des "drogues illicites" les plus consommées en Europe, après le cannabis (22,5 millions), dépassant de peu les amphétamines et l'ecstasy (respectivement 2 et 3 millions).
Les taux de consommation les plus élevés concernent les jeunes adultes au Danemark, en Irlande, en Italie et aux Pays-Bas - où les taux pour l'année dernière atteignent près de 2% - et en Espagne et au Royaume-Uni, dont les estimations dépassent les 4%.
Ces chiffres, "historiquement élevés selon les normes européennes", relève l'OEDT, "restent en deçà des statistiques relatives aux Etats-Unis, où 14% de la population déclare avoir consommé au moins une fois cette drogue".
Mais la cocaïne "poursuit sa tendance à la hausse malgré des signes de stabilisation dans les pays les plus touchés", explique Henri Bergeron, chercheur à l'OEDT, et "les drogues dures constituent une inquiétude majeure pour la santé publique en Europe".
Au moins une demande de traitement sur quatre est à présent liée à la cocaïne en Espagne, aux Pays-Bas et, dans l'ensemble de l'Europe, le nombre de nouvelles demandes de traitement pour la cocaïne a pratiquement doublé entre 1999 et 2004. "Pourtant il n'existe pas encore à ce jour de large consensus sur ce que constitue un traitement approprié aux problèmes de cocaïne et de crack", indique l'OEDT qui présente jeudi son rapport au Parlement européen.
Des chercheurs travaillent actuellement, notamment au Royaume uni, à la mise au point d'un vaccin controversé qui "neutraliserait" l'action de la cocaïne en empêchant la drogue d'atteindre le cerveau.
Au moins 400 décès liés à la cocaïne ont été identifiés dans le rapport 2006, "un chiffre largement sous-estimé", assure M. Bergeron.
En Allemagne, en Espagne, en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, la cocaïne a joué un rôle dans 10% à 20% de l'ensemble des décès liés à la drogue. "La consommation d'héroïne et l'injection demeureront des questions de santé publique majeures en Europe (...), impliquant des coûts à long terme pour les systèmes de soins de santé européens", prévoit également l'OEDT, soulignant que les saisies et la production d'héroïne sont en hausse et insistant sur la transmission du VIH et de l'hépathite C.
L'héroïne consommée en Europe est principalement fabriquée en Afghanistan, premier fournisseur mondial d'opium illicite (en 2005, 89% de la production mondiale). "Nous ne pouvons donc pas ignorer les dangers que pose un excédent croissant d'héroïne sur le marché illicite mondial", dit Wolfgang Götz, directeur de l'OEDT.
L'organisme insiste parallèlement sur le fait que les prix des drogues n'ont jamais été aussi bas et ont chuté constamment depuis 1999.
Selon l'OEDT, qui parle "d'indices inquiétants", la "tendance à la baisse" observée depuis 2000 (-7% en 2002-2003) des décès liés à la drogue pourrait en revanche "s'essouffler". Les données disponibles pour 2003-2004 font apparaître une augmentation de 3% du nombre de décès.
Entre 7.000 et 8.000 décès liés à la "drogue" [sic] sont recensés chaque année en Europe, des estimations considérées comme "minimales".
La victime de surdose en Europe a vieilli. C'est aujourd'hui un homme d'environ 35 ans. Cependant une forte proportion est âgée de moins de 25 ans dans certains Etats nouveaux membres de l'UE et pays en voie d'adhésion, comme Chypre, la Lettonie ou la Roumanie.
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Source : http://www.doctissimo.fr
Les benzodiazépines, comme le Valium, par exemple, ont longtemps été les somnifères les plus utilisés. Ces benzodiazépines sont en fait des anxiolytiques qui ont aussi un effet sur les troubles du sommeil.
Les benzodiazépines doivent leur nom à leur structure chimique commune : le noyau benzodiazépine. Ce terme barbare est l’appellation chimique d’une structure cyclique qui associe une molécule de benzène (benzo-) et une molécule contenant deux atomes d’azote (-diaz-). Les noms des molécules de la classe des benzodiazépines (dénomination commune internationale ou DCI) comportent d’ailleurs tous le même suffixe " –azépam".
Plusieurs indications
En se fixant sur un récepteur spécifique, les benzodiazépines facilitent l’action d’un neurotransmetteur, le GABA (acide gamma amino butyrique), sur son récepteur dans le cerveau. Le GABA diminue l’excitabilité du système nerveux central. Cette réduction va avoir plusieurs conséquences illustrées par les nombreuses utilisations des benzodiazépines.
En effet, chaque benzodiazépine a plusieurs actions pharmacologiques dans des proportions variables : sédatives, anxiolytiques, anti-convulsivantes et myorelaxantes. Elles seront donc utilisées pour traiter l’anxiété et les insomnies bien sûr mais aussi l’épilepsie et les contractures musculaires (torticolis, lombalgies…).
Moins toxique
Les représentants sédatifs et hypnotiques sont le nitrazépam, l’estazolam, le flunitrazépam, le loprazolam, le lormétazépam, le témazépam et le triazolam. Ils ont avantageusement remplacé les barbituriques dans le traitement des insomnies. En effet, les benzodiazépines sont nettement moins toxiques en cas de surdosage (il existe un antidote : le flumazénil), moins toxicomanogènes et n’entraînent pas les interactions médicamenteuses des barbituriques. De plus, les effets résiduels de jour (somnolence) sont très faibles.
Quelques effets indésirables
Elles ne sont pas pour autant la panacée et présentent des effets secondaires non négligeables. Parmi ceux-ci, l’amnésie antérograde est souvent pointée du doigt et a valu au flunitrazépam la triste réputation de "drogue du violeur".
Les sensations d’ébriété sont aussi souvent recherchées par les toxicomanes en utilisation associée à l’alcool. Par ailleurs, lors d’utilisation prolongée ou à doses élevées, les benzodiazépines entraînent une dépendance qui se traduit par un syndrome de sevrage et un effet rebond (c’est-à-dire un retour de l’insomnie) à l’arrêt du traitement. La fin de la prise doit donc être progressive avec une réduction régulière de la posologie. De façon générale, les benzodiazépines sont contre-indiquées en cas d’insuffisance respiratoire, d’allergie à une benzodiazépine, d’insuffisance hépatique, d’apnée du sommeil et de myasthénie.
Disponibles uniquement sur ordonnance depuis plusieurs dizaines d’années, les conditions de prescription de tous les hypnotiques ont été durcies par les pouvoirs publics dans les années 90. La durée totale du traitement ne doit pas dépasser 2 à 4 semaines (2 pour le triazolam).
Aujourd’hui, les benzodiazépines ont tendance à être remplacée par de nouvelles molécules apparentées : il s’agit du zopiclone et du zolpidem par exemple. Ces dérivés sont mieux tolérés que les benzodiazépines, ils n’altèrent pas le sommeil paradoxal et posent moins de problèmes de dépendance...
Voir toute la liste des benzodiazépines utilisées comme somnifère.
François Resplandy
Récemment, de nouvelles molécules sont arrivées sur le marché. Proche des benzodiazépines, elles n’en présentent cependant pas les inconvénients. Car leur action serait plus proche du sommeil physiologique...
Ces nouvelles substances ont purement et simplement pris la place des benzodiazépines, aujourd’hui utilisées principalement en tant qu’anxiolytiques, en association le plus souvent avec des antidépresseurs.
Un sommeil de qualité
Même si le mode d’action de ces molécules de dernière génération est très proche de celui de ces benzodiazépines, leur principal avantage réside dans la qualité du sommeil qu’ils induisent. En effet, le Zolpidem et la Zopiclone respectent davantage les qualités physiologiques du sommeil et notamment du "sommeil paradoxal" [l'état de rêve].
Moins de dépendance
Le Zolpidem est le somnifère le plus vendu en France. C’est un dérivé de la famille des imidazopyridines. Son action hypnotique est rapide et de courte durée; ce qui limite les effets résiduels de somnolence le jour. Par ailleurs, ce médicament ne présente pas les inconvénients des benzodiazépines : "l’amnésie antérograde" [sic] ne survient que rarement et le phénomène de dépendance serait moins important...
Des contre-indications
Le Zopiclone est un dérivé de la famille des cyclopyrrolones qui provoque un endormissement rapide. Il présente peu ou prou les mêmes inconvénients que les benzodiazépines à savoir "amnésie antérograde et dépendance" [sic]. Il est contre-indiqué en cas d’insuffisance respiratoire, d’allergie à l’un des constituants, en cas de grossesse et chez l’enfant de moins de 15 ans.
François Resplandy
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Paul Benkimoun et Yves Mamou
LE MONDE - 27.02.08 - Les antidépresseurs de la génération la plus récente n'ont guère plus d'efficacité clinique qu'un placebo, une pilule qui a l'apparence d'un médicament mais aucun effet pharmacologique, affirme une étude publiée, lundi 25 février, sur le site de la revue en ligne PLoS Medicine. Une équipe anglo-américano-canadienne a repris l'ensemble des données publiées et non publiées concernant quatre antidépresseurs, soit 47 essais cliniques. La différence avec le placebo s'accroît avec la sévérité de la dépression, mais "reste relativement petite", indiquent les auteurs. Les laboratoires concernés opposent à cette étude les "bénéfices constatés par les cliniciens."
L'étude d'Irving Kirsch, de l'université de Hull (Grande-Bretagne), et de ses collègues ne dit pas que les antidépresseurs n'ont aucun effet observable. Même sous placebo, il peut d'ailleurs exister un bénéfice. L'étude constate que, hormis pour les dépressions extrêmement sévères, les antidépresseurs n'apportent qu'un faible bénéfice supplémentaire. Et encore, selon les auteurs, "les bénéfices les plus importants pour les patients les plus sévèrement déprimés paraissent attribuables à une diminution de la réponse au placebo plutôt qu'à une augmentation de la réponse au médicament".
Sur le plan de la méthode, l'étude ne prête pas le flanc à la critique. Elle évite les biais possibles en ne s'intéressant qu'aux molécules de la dernière génération pour lesquelles les autorités sanitaires américaines de la Food and Drug Administration (FDA) disposaient de données complètes sur l'ensemble des essais menés par les industriels pour obtenir la mise sur le marché de leur produit. Les quatre antidépresseurs concernés sont la fluoxétine (Prozac, laboratoires Eli Lilly), la venlafaxine (Effexor, Wyeth), la nefazodone (Serzone, Bristol-Myers Squibb) et la paroxétine (Deroxat, GlaxoSmithKline).
L'étude britannique n'apporte pas de révélation brutale. Quelques analyses précédentes montraient déjà que les bénéfices les plus importants de ces médicaments survenaient face aux dépressions les plus sévères. Le fait que certains essais cliniques n'avaient pas montré de différence avec un placebo était également connu depuis plusieurs années. Le livre de Guy Hugnet, Antidépresseurs, la grande intoxication, paru en 2004 aux éditions Le Cherche-midi, en signalait deux qui figuraient dans le dossier soumis à la FDA pour le Prozac, chef de file de ces nouveaux antidépresseurs.
Le principal mérite du travail d'Irving Kirsch est de rassembler de manière systématique - dans ce que l'on appelle une méta-analyse - les données disponibles, et non de choisir celles allant dans tel ou tel sens. "Cette étude est bien faite et montre que quand les dépressions ne sont pas sévères, l'effet chimique est quasi inexistant, indique le professeur Hélène Verdoux, psychiatre et épidémiologiste à l'université Bordeaux-II. Elle conforte les recommandations françaises pour les dépressions modérées, qui sont de proposer en premier lieu une psychothérapie et de réserver les antidépresseurs aux cas pour lesquels cette prise en charge ne marche pas."
Comme le fait remarquer le professeur Verdoux, les données analysées ne comprennent pas beaucoup de dépressions très sévères, ce qui n'est pas étonnant s'agissant d'essais cliniques pour lesquels des patients à risque suicidaire élevé peuvent difficilement être inclus. Cependant, "les données reflètent assez bien la population traitée en médecine de ville", juge Hélène Verdoux.
L'étude est cependant loin de convaincre les industriels. "Les méta-analyses sont difficiles à commenter. Le mieux est de laisser la parole aux cliniciens, explique ainsi Matthew Dwyer, directeur de la communication de Lilly France. Il nous semble que depuis vingt ans, ce produit, le Prozac, a démontré son efficacité."
De son côté, Jean-Yves Lecoq, directeur de la communication de GSK France, estime que "cette méta-analyse ne peut pas être utilisée pour inquiéter les patients". "Ses auteurs font l'impasse sur les bénéfices reconnus par tous les cliniciens, poursuit-il. Quand le Deroxat est prescrit dans une bonne indication, il apporte un bénéfice réel. Même si l'avalanche de méta-analyses nous paraît participer d'une recherche de sensationnel, nous les prenons au sérieux et nous allons regarder ce que celle-ci peut apporter. Concernant les agences sanitaires, il ne faudrait pas que la seule considération du risque prime sur un éventuel bénéfice."
Reste que le discours des laboratoires depuis l'arrivée de cette "nouvelle génération" d'antidépresseurs a parfois cédé au triomphalisme. Une tendance qui est allée de pair avec leur succès à travers le monde : des dizaines de millions de personnes en ont consommé en un peu plus de vingt ans. Auteur d'une expertise sur les psychotropes pour le compte de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, le professeur Verdoux évoque une "inondation massive de la population par les antidépresseurs". L'étude britannique pourrait contribuer à redresser le balancier.
- LA CONSOMMATION EN FRANCE -
ANTIDÉPRESSEURS
Une étude comparative menée en décembre 2007 par la Caisse nationale d'assurance maladie révèle qu'en 2006 un Français consommait 29 comprimés d'antidépresseurs par an en moyenne, contre 28 au Royaume Uni, 21 en Espagne, 17 en Allemagne et 14 en Italie.
TRANQUILLISANTS
Les Français sont aussi de gros consommateurs de tranquillisants. En 2006, ils en avalaient en moyenne 40 comprimés [par an] contre 36 en Espagne, 22 en Italie, 6 au Royaume-Uni et 5 en Allemagne.
C'est en France que les antidépresseurs coûtent le moins cher : 0,31 euro par comprimé contre 0,50 en Espagne ou 0,39 euro en Italie. Un tranquillisant coûte 5 centimes en France et en Espagne, contre 18 en Italie et 11 au Royaume-Uni.
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par Clojea
Agoravox - 27/7/2011 - 8,9 millions de consommateurs en France dont 3,8 millions qui en consomment régulièrement. Comment en est-on arrivés là ?
La consommation d’antidépresseurs et de tranquillisants est trois fois plus élevée en France qu’en Europe, et elle augmente chaque année.
Sans bénéficier d’un suivi régulier et sans connaître leurs effets secondaires, des centaines de milliers de personnes ne souffrant d’aucun troubles psychiatrique, mais vivant des périodes difficiles, se voient prescrire des antidépresseurs sur de longues durées, alors que ces produits devraient être réservés aux véritables crises anxieuses et la durée du traitement rester la plus brève possible.
Plus de 15% des femmes entre 18 et 24 ans sont déjà accoutumées à ces drogues et ce pourcentage augmente avec l’âge. Les hommes semblent beaucoup plus raisonnables sur ce point jusqu’à 65 ans, mais ensuite patatras, les pourcentages s’envolent, avec 25% des hommes et 34% des femmes qui en prennent régulièrement.
Comment fonctionne un antidépresseur ? Les principaux agissent par l’intermédiaire de la Noradrénaline ou la Sérotonine en modifiant certains processus biochimiques et physiologiques cérébraux. En clair, c’est comme n’importe quelle drogue, et il est curieux de constater que les consommateurs de ce genre de produits vont contester l’usage de drogues illégales alors que le résultat à la longue est peu ou prou le même. Déconnexion de la réalité, du monde environnant, manque d’intérêt pour la vie, sa famille, les autres, etc…
Toute les études qui en font l’apologie ont été commanditées par les laboratoires qui fabriquent ces drogues sans se préoccuper de leur éventuelle toxicité ni de leur capacité à induire des phénomènes de dépendance.
Déjà en 1995, à la demande de Simone Veil, alors Ministre de la Santé, le docteur Edouard Zarifian, professeur de psychiatrie et de psychologie médicale à l’université de Caen, avait mené une étude sur l’abus de ces médicaments. Ces révélations auraient dû alerter toutes les instances de santé mais les résultats alarmants qu’il a alors publiés semblent n’avoir rien changé, puisque cette tendance à la surconsommation de ces drogues légales serait actuellement en hausse, en dépit de contestations fréquentes sur leur efficacité et leur innocuité.
L’industrie pharmaceutique porte une grande responsabilité dans cette affaire, mais elle n’est pas la seule coupable, sinon les autres pays seraient victimes de la même frénésie de consommation, ce qui est loin d’être le cas, bien que la situation se dégrade un peu partout.
Les patients français, sont donc particulièrement fautifs, non seulement d’accepter de les prendre, mais surtout de les réclamer aux médecins qui n’osent pas les leur refuser.
Le Prozac depuis 1987, tient la vedette. Fabriqué par Eli Lilly. Appelé la pilule du bonheur, cet antidépresseur à base de Fluoxétine est à présent vendu dans plus de 70 pays pour la somme annuelle de deux milliards de $. Joli pactole. Plus de 20 millions d’utilisateurs, presque le quart de la population française. Six ans après sa mise sur le marché , 28 623 cas d’effets collatéraux, et 1885 suicides ou tentatives. Sans compter les actes de violences, trouble digestifs, éruptions cutanées, nervosité, insomnies, surexcitation, mais aussi somnolence. Pas mal, la roulette russe quoi. Une pilule et hop, avec un peu de chance on roupille (sauf au volant, quoique…), un peu moins on devient trop nerveux, et puis si on est carrément malchanceux on saute du 3ème étage….. Caricature ? Non, malheureusement bien réel.
Les scandales n’ont pas ralenti la consommation de cet antidépresseur. Envers et contre tout il reste le médicament sur ordonnance le plus dangereux du marché et il est remboursé à 65% par notre «chère» sécurité sociale. Le pire est que, depuis le 5 février 2008, cet antidépresseur, qui était jusque là réservé aux adultes, peut être prescrit pour les enfants âgés de plus de 8 ans, car selon l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), les études menées «ont montrés un bénéfice pour les patients». La prescription de l’antidépresseur pour les enfants ne pourra se faire que par un psychiatre ou un pédopsychiatre (Ce qui ne nous rassure pas du tout), alors que pour un adolescent, elle pourra être faite par un généraliste.
On ne comprend pas bien la position de l’Afssaps, car d’un côté elle admet que le Prozac peut engendrer des effets secondaires désastreux, et de l’autre elle permet une prescription à des enfants et des ados. Cherchez l’erreur…. Mais si le Prozac est en chef de file des antidépresseurs dangereux, il est suivi de près par l’Halcion, le Rohypnol, et bien d’autres.
L’Halcion, sans entrer dans le détail est un somnifère à base de Triazolam. «Détail» intéressant, la firme américaine Upjohn l’a massivement vendu dans 90 pays pendant 5 ans avant de l’écouler sur son propre territoire en 1982. En effet, les USA considéraient les citoyens des autres pays comme des cobayes sur lesquels leurs produits pouvaient être testés, avec l’assentiment des pouvoirs publics étrangers. En France il est apparu en 1988.
Le Rohypnol est un anxiolitique extrêmement utilisé dans la pratique quotidienne, en cas d’insomnie et d’anxiété. Après une cure régulière, les patients ont du mal à s’arrêter. Ils sont accrocs comme avec une drogue illégale. Autre détail intéressant, depuis mars 1996, le Rohypnol est considéré aux USA comme une drogue car il est largement utilisé par les toxicomanes américains. En revanche, il n’est pas enregistré ni autorisé comme médicament dans ce pays, alors qu’il l’est dans une soixantaine de pays dont la France.
Cela souligne bien le flou artistique qui entoure la plupart de ces médicaments…
En fait, on est tous responsables car on accepte une surmédicalisation de ces produits miracles. Bien sur que les laboratoires pharmaceutiques sont à blâmer, car ils ne sont intéressés que par le profit. Bien sur que les psychiatres, pédopsychiatres, et consorts sont à blâmer, car prescrire un antidépresseur reste une solution de facilité. Une angoisse, et hop une pilule… Bien sur que les médecins généralistes sont à blâmer car trop souvent démissionnaires devant des patients qui ne supportent rien et qui veulent oublier le stress de la vie quotidienne. Mais il n’en reste pas moins que si les gens refusaient en bloc ces produits en prenant en main leur santé, il y aurait moins de drogués légaux dans ce pays et donc moins d’accidents. Mais voilà, encore faut-il accepter d’être responsable avant tout, car le problème aujourd’hui est cette déresponsabilisation de chacun face à la vie courante.
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Lemonde.fr - 28-9-2011 - L'abus de tranquillisants et de somnifères durant des années augmenterait le risque d'entrée dans la maladie d'Alzheimer, selon les premiers résultats d'une étude française, dont le responsable appelle à agir pour réduire cette consommation dont les Français restent les champions. Pas loin du tiers des plus de 65 ans consomment des benzodiazépines comme tranquillisants ou comme somnifères, relève le Pr Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste (Inserm/université de Bordeaux).
Le responsable de cette nouvelle étude, à paraître prochainement dans une revue scientifique et dévoilée par le magazine Sciences et avenir, espère que l'"on ne va pas attendre encore quinze ans de continuer à être les champions du monde de la consommation de psychotropes", avant de réagir. D'autant, explique-t-il, que ce n'est pas la première étude qui va dans le sens d'une association entre la consommation au long cours des benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer.
Chaque année, en France, seize mille à trente et un mille cas d'Alzheimer seraient ainsi attribuables à ces traitements par benzodiazépines ou apparentés, et leurs génériques : Valium (Roche), Témesta (Biodim), Xanax (Pfizer), Lexomil (Roche), Stilnox (Sanofi), Mogadon (Meda Pharma), Tranxène (Sanofi), etc., écrit le magazine dans son numéro d'octobre. Environ 120 millions de boîtes sont vendues par an. La France consomme cinq à dix fois plus de somnifères ("hypnotiques") et d'anxiolytiques que ses voisins européens, rappelle Sciences et avenir.
"Si en épidémiologie, il est difficile d'établir un lien direct de cause à effet, dès qu'il existe une suspicion, il paraît normal d'agir et d'essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles", explique le Pr Bégaud. La durée du traitement aussi devraient respecter les règles et ne pas excéder douze semaines, par exemple, pour les anxiolytiques.
MAJORATION DU RISQUE DE 20 À 50%
Les gens présentent souvent des troubles du sommeil, de l'anxiété, voire de la dépression, avant que la maladie d'Alzheimer ne soit diagnostiquée. Aussi, l'étude a sélectionné parmi les sujets de plus de 65 ans de la cohorte Paquid dédiée à l'étude de cette démence, ceux qui ne présentaient aucun de ces symptômes pouvant être interprétés comme signes avant-coureurs de la maladie au moment de la prescription. En comparant consommateurs et non-consommateurs de BZD, les chercheurs bordelais ont trouvé l'association entre prise chronique de ces psychotropes (durant deux ans à plus de dix ans) et le risque d'Alzheimer.
Contrairement aux chutes et fractures occasionnés par les BZD, les effets cérébraux ne sont pas immédiats, et ne sont perceptibles que quelques années après le début du traitement, relève le Pr Bégaud. La majoration du risque, 20 à 50%, peut paraître minime à l'échelle individuelle, mais pas à l'échelle de la population du fait de la consommation de ces traitements par les personnes âgées, d'après lui.
La façon dont agirait les BZD sur le cerveau pour augmenter ce risque reste cependant un mystère. Le problème était déjà évoqué en 2006 dans un rapport de l'Office parlementaire des politiques de santé sur les médicaments psychotropes. "Depuis, il ne s'est strictement rien passé", déplore le spécialiste.
Le responsable de cette nouvelle étude, à paraître prochainement dans une revue scientifique et dévoilée par le magazine Sciences et avenir, espère que l'"on ne va pas attendre encore quinze ans de continuer à être les champions du monde de la consommation de psychotropes", avant de réagir. D'autant, explique-t-il, que ce n'est pas la première étude qui va dans le sens d'une association entre la consommation au long cours des benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer.
Chaque année, en France, seize mille à trente et un mille cas d'Alzheimer seraient ainsi attribuables à ces traitements par benzodiazépines ou apparentés, et leurs génériques : Valium (Roche), Témesta (Biodim), Xanax (Pfizer), Lexomil (Roche), Stilnox (Sanofi), Mogadon (Meda Pharma), Tranxène (Sanofi), etc., écrit le magazine dans son numéro d'octobre. Environ 120 millions de boîtes sont vendues par an. La France consomme cinq à dix fois plus de somnifères ("hypnotiques") et d'anxiolytiques que ses voisins européens, rappelle Sciences et avenir.
"Si en épidémiologie, il est difficile d'établir un lien direct de cause à effet, dès qu'il existe une suspicion, il paraît normal d'agir et d'essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles", explique le Pr Bégaud. La durée du traitement aussi devraient respecter les règles et ne pas excéder douze semaines, par exemple, pour les anxiolytiques.