LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS
NON CELLE DES ETATS/NATIONS
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A propos de :
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Source : Wikipedia
Le Groenland (Groënland dans la graphie française d'avant 1850, Grønland en danois («terre verte»), Kalaallit Nunaat en kalaallisut) est une île située en Amérique du Nord, et aussi un territoire autonome rattaché au Danemark. Bien qu'étant un département danois, le Groenland bénéficie d'une large autonomie politique depuis 1978, fortement étendue suite au vote du 25 novembre 2008.
Ses habitants ont choisi, au cours d'un référendum en 1982 (entré en vigueur le 1er février 1985), de ne plus faire partie de la Communauté européenne et de la CECA auxquelles leur territoire appartenait depuis le 1er janvier 1973.
La capitale du Groenland est Nuuk (ou Godthåb en danois). La ville compte 13 000 habitants et sa population est essentiellement composée de Groenlandais (80 %) et de Danois (14,5 %). Le Groenland (vaste comme quatre fois la France) est la plus grande île de la planète, si on considère que l'Australie n'est pas une île (il y a débat sur ce point).
Histoire du Groenland
L'histoire du Groenland est celle de la survie et de l'adaptation des hommes dans les conditions climatiques extrêmes de l'Arctique. La couverture de glace recouvrant environ 84% de la surface de l'île, l'activité humaine est cantonnée aux seules régions côtières.
Si le Groenland était inconnu des Européens jusqu'au Xe siècle, époque à laquelle il a été découvert par des Vikings islandais, il avait été habité auparavant pendant près de trois millénaires par des peuples de l'Arctique (cultures du Dorset et de Saqqaq notamment). Lors de l'arrivée des Vikings, il était en revanche très probablement inhabité. Les premiers arrivants avaient en effet disparu et les peuples Inuits établis actuellement au Groenland ne s'y sont établis qu'au début du xiiie siècle.
Alors que les établissements vikings de la côte sud-ouest disparaissaient finalement au cours du xive siècle, les Inuits ont, eux, survécu jusqu'à nos jours. Ils ont développé une société capable de vivre sous un climat très rude (voir : Petit âge glaciaire). Ainsi, ils demeurèrent pendant plusieurs siècles le seul peuple à habiter l'île.
Au XVIIIe siècle, le Royaume de Danemark et Norvège fit cependant valoir ses droits sur le territoire, malgré le fait qu'il n'ait eu aucune nouvelle des Vikings partis coloniser l'île depuis plusieurs centaines d'années. Craignant qu'ils ne soient retombés dans le paganisme, les autorités danoises organisèrent une expédition missionnaire en 1721. Ne trouvant aucun descendant des Vikings groenlandais, les membres de l'expédition se consacrèrent à la conversion des Inuits et à l'établissement de colonies commerciales le long de la côte. L'île repassa donc sous domination scandinave et conservera son statut de colonie jusqu'en 1953.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Groenland se détacha socialement et économiquement du Danemark, alors occupé par les Allemands. En revanche, de nombreux liens se créèrent avec les États-Unis et le Canada. Après la guerre, le Danemark reprit certes le contrôle du Groenland, mais dut transformer le statut de l'île en 1953 : de colonie, il passa à celui de comté d'outre-mer, avant d'acquérir l'autonomie interne en 1979. Enfin, en 1985 les habitants décidèrent de quitter la CEE à laquelle le Danemark avait adhéré en 1973.
Politique du Groenland
En tant que territoire autonome, le Groenland est membre du Conseil nordique, cependant le Danemark le représente auprès du Conseil arctique.
Bien que toujours dépendant du Danemark, le Groenland a décidé par référendum du 23 février 1982 de ne pas faire partie de l’Europe pour ne pas être soumis à certaines contraintes de la CEE en particulier pour protéger son industrie de pêche. Ce souhait sera concrétisé par la signature en 1984 du traité sur le Groenland.
Le 25 novembre 2008 a été organisé un référendum portant sur l'autonomie de l'île, où les habitants ont très majoritairement voté en faveur d'un plan d'autonomie vis à vis du Danemark. Selon des résultats officiels définitifs, 75,5% des suffrages exprimés ont voté en faveur d'un régime d'autonomie élargie.
Le nouveau régime, soutenu par Copenhague, prévoit entre autres de donner au Groenland le pouvoir sur sa police, ses tribunaux, et ses garde-côtes, de rendre le groenlandais, qui est une langue Inuit, langue officielle. Il accorde également aux Groenlandais le droit à leurs propres ressources (pétrole, gaz, or, diamants, uranium, zinc, plomb). Le texte soumis à la population proposait au total des transferts de compétence dans 30 domaines. Il entrera en vigueur le 21 juin, jour de la fête nationale du Groenland.
Les Inuits («Les Hommes») sont un peuple autochtone des régions arctiques de la Sibérie et de l'Amérique du Nord (l'Alaska, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Québec, le Labrador) ainsi que du Groenland. La conférence inuite circumpolaire regroupe les Inuits et Inuvialuits du Canada, les Kalaallits du Groenland, les Inupiaqs et Yupiks de l'Alaska et les Yupiks de Russie. En revanche, les Yupiks ne sont pas des Inuits dans le sens d'une descendance thuléenne. Au Groenland, au Canada et en Alaska, il y a environ 150 000 Inuits.
Les Inuits préfèrent le nom qu’ils se sont donné, soit celui d’Inuits, qui signifie «les gens» en inuktitut. Le singulier est Inuk, le duel est Inuuk et le pluriel est Inuit. L'Office québécois de la langue française a déterminé récemment qu'au Québec, on utilise seulement le mot Inuit et on l'accorde comme un mot français, en écrivant un Inuit, des Inuits et des Inuites. En France toutefois, les deux usages coexistent, et on dit et écrit un Inuk, des Inuits.
Les Inuits de l'Amérique du Nord ne sont pas, à proprement parler, des Amérindiens ni des Premières nations, bien qu'autochtones; leurs ancêtres seraient venus en Amérique plusieurs millénaires après l'arrivée des Paléoasiatiques qui sont en fait, les ancêtres des Amérindiens. Il y a parfois confusion entre les termes Inuit et Innu. Les Innus sont plutôt des Amérindiens qui vivent dans la forêt boréale du nord-est du Québec et au Labrador.
Toutefois, les mêmes questions politiques se posent concernant les Inuits et les Amérindiens. Le plus important processus de revendication territoriale dans l'histoire du Canada a mené en 1999 à la création du Nunavut, un nouveau territoire conçu comme patrie d'une grande partie des Inuits du Canada et dont le nom signifie «notre terre». De plus, afin de répondre aux revendications des Inuits de la région du Nunavik, dans l'Arctique québécois, le gouvernement du Québec a créé l'Administration régionale Kativik dans le cadre de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Au Canada, les Inuits sont représentés par l'Inuit Tapiriit Kanatami.
AP - 26/11/8 - Des résultats officiels montrent que les électeurs du Groenland ont voté très majoritairement en faveur du plan d'autonomie du territoire par rapport au Danemark.
La commission électorale du Groenland donne le chiffre de 76% en faveur du oui, dans ce référendum sans effet obligatoire sur l'extension de l'autogestion du pays glacé.
Le plan prévoit notamment de donner aux locaux le pouvoir sur leur police, leurs tribunaux, et les gardes-côtes, et de faire du groenlandais, une langue Inuit, la langue officielle.
Il est prévu aussi de partager avec le Danemark les revenus futurs du pétrole local. L'économie du territoire semi-autonome dépend pour le moment des subventions du Danemark.
AFP - 26/11/8 - Les Groenlandais devraient sans surprise choisir massivement l'autonomie élargie, ouvrant la voie à l'indépendance totale vis-à-vis du Danemark qui règne sur ce territoire stratégique de l'Arctique depuis près de trois siècles.
Quelque 39.000 électeurs de 80 villes et villages étaient appelés à se prononcer mardi lors d'un référendum sur ce régime négocié avec le Danemark, qui outre le droit à l'autodétermination et la reconnaissance en tant que peuple, accordera le droit de contrôler leurs propres ressources minérales (pétrole, gaz, or, diamants, uranium, zinc, plomb).
Les bureaux de vote, ouverts à 09H00 locales (12H00 GMT), ont fermé à 20H00 locales (23H00 GMT). Et Les résultats sont attendus vers minuit heure locale (03H00 GMT, mercredi).
Mais dans le petit village d'Ittoqqortormiut, à l'est de l'île, le résultat du scrutin est d'ores et déjà connu en raison du décalage horaire. Et le "oui" l'emporte largement à 80% contre 20% de non après dépouillement des 230 bulletins de vote.
Bien que ce ne soit pas un village test, il représente la tendance dans l'île où tous les partis, à l'exception d'un seul -- les Démocrates (minoritaires)-- avaient appelé à voter oui.
Il confirme en outre le résultat des sondages. Selon la dernière consultation parue lundi, 61% des Groenlandais sont en effet en faveur de ce nouveau statut contre 15% contre, 19% d'indécis. 5% ne comptaient pas voter.
Peuplé de 57.000 habitants (dont 50.000 Inuits et 7.000 Danois de la métropole), ce territoire bénéficie d'un statut d'autonomie interne depuis 1979.
Dans l'après-midi, la foule s'était pressée sous la neige vers le seul bureau de vote de la capitale. Des affiches appelant à voter "Aap" (oui) inondaient les murs tandis que des drapeaux groenlandais flottaient déjà, a constaté l'AFP.
"Je suis très émue, j'attendais ce jour depuis des années. C'est un jour historique que je n'oublierai jamais", a confié à l'AFP Anne-Sophie Fisker sexagénaire, au bord des larmes.
"Il est temps que l'on mette un terme à 300 ans de colonisation danoise. On n'a pas demandé à nos ancêtres leur avis. On nous le demande maintenant. Il faut saisir cette chance de recouvrer un jour notre indépendance", a souligné David Brandt, 43 ans, ancien marin pêcheur.
Johannes Mathiassen, quinquagénaire, chef des informations à la radio groenlandaise, est l'un des rares à avoir voté "non". "Je ne suis pas contre plus d'autonomie" mais "nos dirigeants ne sont pas assez mûrs pour assumer de nouvelles responsabilités", dit-il.
Le Groenland, la plus grande île du monde, occupe une position stratégique dans l'Arctique entre l'Europe et les Etats-Unis. Elle abrite d'ailleurs une base radar américaine à Thulé, au nord-ouest, qui devait jouer un rôle essentiel dans le programme antimissiles américain.
Un "oui" n'aura pas d'influence sur la politique étrangère et de sécurité de l'île, qui demeure du ressort de Copenhague, ni sur l'avenir de la base américaine de Thulé, assure toutefois le gouvernement de Nuuk.
Selon un accord signé en 2004, cette base est mise à niveau dans le cadre du système antimissiles américains, a rappelé Josef Motzfeldt, ancien ministre groenlandais des Affaires étrangères.
L'île renfermerait par ailleurs d'importantes réserves d'hydrocarbures, selon des estimations de scientifiques américains, en particulier au pôle nord, qui suscite les convoitises d'autant plus que le réchauffement climatique pourrait en faciliter la prospection et l'exploitation.
Ce territoire, qui renferme 10% des réserves d'eau douce de la planète, est aussi le plus menacé par les bouleversements climatiques en Arctique.
Aujourd'hui, les Groenlandais vivent essentiellement de la pêche, et 87% des prises sont exportées.
Dans la discothèque Manhattan, la seule de Nuuk, capitale de la plus grande île du monde - quatre fois la France, mais 56 000 habitants seulement -, le premier ministre groenlandais Hans Enoksen n'avait pas attendu les résultats finaux pour ouvrir la danse mardi soir. "J'espère connaître un Groenland indépendant avant de quitter la politique", a dit ce responsable du Siumut, le parti social-démocrate, âgé de 52 ans, qui a entamé depuis des années un processus de "groenlandisation" du pays.
Dès lundi, des affiches annonçant la prochaine étape, le 21 juin 2009, date de l'entrée en vigueur du nouveau traité établissant les relations entre le Groenland et le Danemark, avaient été accrochées dans les couloirs des partis politiques prônant le oui. A partir de cette date, le Groenland pourra adopter, au rythme qui lui conviendra, 32 domaines de compétences aujourd'hui gérés par le Danemark, dont les plus lourds sont la justice et la police, et, le plus alléchant, la maîtrise des ressources minérales et pétrolières de l'île.
Quand il se jugera prêt, le Groenland pourra surtout entamer son processus d'accession à l'indépendance, et n'aura besoin que d'un vote du Parlement danois qui lui est, à ce jour, largement acquis. "Nous pouvons faire ce que nos aînés n'ont jamais pu : choisir notre destin, exiger le respect", a nous déclaré M. Enoksen. "Le temps de l'impérialisme est terminé", a lancé Juliane Henningsen, députée socialiste groenlandaise au Parlement danois. "Les partisans du oui ont mené une campagne nationaliste, accuse Palle Christiansen, numéro deux du parti Les démocrates, le seul qui avait appelé à voter non. Ils disaient que si les gens ne votaient pas oui, ils n'étaient pas de vrais Groenlandais."
Pour beaucoup, il y a de fait un air de revanche dans le vote de mardi. "En 1954, le Danemark a menti et informé l'ONU que les Groenlandais n'existaient plus en tant que peuple à cause de la mixité, ce qui nous a privés de droits spécifiques, explique Kuupik Kleist, président du parti IA (socialiste). Il y a donc une énorme part symbolique avec ce référendum, car nous nous réapproprions enfin notre identité."
Si le ton de la campagne n'a toutefois pas été agressif vis-à-vis des Danois, beaucoup se rappellent la façon dont le Danemark a certes modernisé cette île immense au climat très rude dans les années 1950 et 1960, mais en menant une politique de concentration des habitants des hameaux les plus dispersés. L'accès généralisé à l'Etat-providence avait un prix et des milliers de Groenlandais, chasseurs de phoques et pêcheurs, se sont retrouvés trop vite entassés dans des barres d'immeubles aujourd'hui décrépies en plein coeur de Nuuk, où l'alcool et la drogue font des ravages.
A peine plus d'un quart des Groenlandais ont une formation atteignant au moins le niveau du lycée, ce qui constitue le plus gros frein au développement du pays. "Nous avons eu trente ans pour le faire depuis la première autonomie et le niveau ne s'est pas élevé", critique Ivalo Olsen, une jeune enseignante groenlandaise, "l'une des deux seules enseignantes groenlandaises parmi les 30 professeurs de l'unique lycée de Nuuk", précise-t-elle, hormis les professeurs de langue groenlandaise. Tous les autres sont danois. Elle a voté non au référendum, "car je crois que c'est une trop grosse utopie de penser que l'on pourra gérer un pays avec le niveau d'études que nous avons ici".
Le manque d'enseignants qualifiés, notamment dans les hameaux isolés, est un défi énorme. Depuis deux ans, un fonds encourage les habitants de la cinquantaine de villages dont l'économie repose sur la chasse à rejoindre les villes du pays. "Ils ont beaucoup de mal à avoir de bons enseignants, explique Per Berthelsen, ministre des finances et des affaires étrangères. Nous voulons encourager leurs habitants à rejoindre les villes, mais c'est très sensible, car ces gens ont l'impression d'être sous-estimés." "Vous ne pouvez plus forcer les gens à quitter leurs villages comme l'ont fait les Danois, ce serait un suicide politique", explique Knud Kristensen, député du parti libéral Atassut.
La question est donc délicate pour cette jeune future nation inuit : ces hameaux isolés de chasseurs et de pêcheurs occasionnent un coût énorme pour une économie exsangue qui n'a toujours pas vu l'ombre d'un gisement de pétrole que promettent les experts américains. Mais ils représentent en même temps la source même de l'identité groenlandaise que le pays est en train de se réapproprier.
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AP - 3/6/9 - Une première au Groenland : les sociaux-démocrates du parti Siumut, au pouvoir depuis 30 ans, pourraient ne pas avoir gagné les législatives anticipées organisées mardi, selon les premiers résultats officiels communiqués tôt mercredi matin, au profit du mouvement d'opposition de gauche Inuit Ataqatigiit.
Mais aucun des deux n'aurait gagné la majorité absolue. Comme la plupart des partis étaient favorables au renforcement de l'autonomie de l'île par rapport au Danemark, voire à une éventuelle indépendance, ce sont les thèmes de la corruption et du népotisme politiques qui ont servi à départager les candidats.
Près de 39.000 électeurs étaient appelés aux urnes, dans ce territoire autonome danois. La plus grande île du monde compte 57.000 habitants, en majorité des Inuits, un groupe ethnique originaire des régions arctiques. La coalition au pouvoir rassemblait le Siumut et le parti libéral Atasut.
Six parties se disputaient les suffrages des électeurs pour les 31 sièges de l'assemblée. En novembre, les Groenlandais avaient approuvé par référendum un renforcement des pouvoirs du gouvernement autonome, après quoi le Premier ministre Hans Enoksen avait convoqué des législatives anticipées, plus de cinq mois avant la fin du mandat de quatre ans de l'actuelle assemblée.
En vertu du projet d'autonomie élargie, les Groenlandais prendront le 21 juin le contrôle de la police, de la justice et des garde-côtes. Et le groenlandais, la langue des Inuits, deviendra la langue officielle. De nouvelles règles réglementeront le partage des revenus du pétrole avec le Danemark.
Les discussions sur l'autonomie élargie et le transfert de compétences avec le Danemark, dont les subventions constituent les deux-tiers de l'économie groenlandaise, doivent commencer courant juin. Le Danemark continuera de contrôler la Défense, la politique extérieure et la reine Margrethe II de Danemark restera à la tête de l'île.
Plusieurs hommes politiques, dont de hauts responsables du Siumut, ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics. L'ancien ministre du Logement Jens Napaattooq, notamment, a été condamné à quatre mois de prison pour avoir utilisé 24.000 dollars (17.000 euros) de l'argent des contribuables à des fins personnelles, voyages, dîners, alcool, entre autres.
Le Siumut dominait le paysage politique depuis la promulgation de la première loi sur l'autonomie en 1979, qui a donné au Groenland son propre Parlement et son propre gouvernement, chargé de la Santé, des Services sociaux et de l'Education.
Le Groenland est devenue une colonie danoise en 1775 et une province danoise de 1953 à 1979. D'une superficie de 2,2 millions de kilomètres carrés, soit quatre fois la France, l'île a 80% de son territoire recouvert d'une calotte glaciaire. AP
Sur le Net: http://www.nanoq.gl
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Reuters - 3/6/9 - Le mouvement de gauche Inuit Ataqatigiit, principal parti d'opposition du Groenland, a remporté une victoire écrasante aux élections législatives organisées peu avant l'entrée en vigueur de l'autonomie élargie du territoire vis-à-vis du Danemark.
Selon les résultats annoncés mercredi par le ministère de l'Intérieur de l'île, Inuit Ataqatigiit a obtenu 43,7% des voix au scrutin anticipé qui s'est déroulé mardi, soit près du double du score qu'il avait réalisé lors d'une consultation en 2005.
Le parti social-démocrate Siumut, au pouvoir depuis 1979, a recueilli 26,5% des suffrages. Des pourparlers sur la formation d'un nouveau gouvernement sur l'île de l'Arctique, qui compte moins de 60.000 habitants, devaient commencer mercredi.
Le Premier ministre Hans Enoksen avait décidé la tenue du vote en faisant valoir que le gouvernement du Groenland devait disposer d'un nouveau mandat avant le 21 juin, date à laquelle deviendra effective l'autonomie renforcée.
Le parti Siumut avait obtenu 30,4% des voix aux dernières élections. Son partenaire de coalition conservateur, Atassut, a vu son score tomber de 19% à 10,9%.
Le Danemark a fait savoir que les Groenlandais devaient décider seuls du moment où ils rompraient leurs derniers liens officiels avec Copenhague après 300 ans d'administration danoise. Lors d'un référendum organisé l'an dernier, ils ont approuvé à une forte majorité un surcroît d'autonomie.
Inuit Ataqatigiit, qui a pour dirigeant Kuupik Kleist, disposera de 14 sièges sur 31 au Parlement, contre sept précédemment. Le Siumut en occupera neuf, soit un de moins qu'avant, et Atassut trois, contre six précédemment.
Anna Ringstrom, version française Philippe Bas-Rabérin