LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS,
NON CELLE DES ETATS/NATIONS
*
A propos de :
Session du tribunal électoral mexicain lundi sur la présidentielle contestée
MEXICO (AP) - 27/8/6 - Le tribunal électoral mexicain tranchera lundi sur toutes les plaintes contestant les résultats de la présidentielle du 2 juillet dernier.
Dans un communiqué dimanche, le tribunal fédéral électoral annonce que ses sept juges tiendront une session publique lundi à 8h durant laquelle ils traiteront la totalité des 375 plaintes déposées.
On ignore combien de temps une telle session peut durer et si elle s'achèvera sur la proclamation d'un président élu.
D'après les résultats officiels du scrutin du 2 juillet, l'ancien ministre de l'Energie Felipe Calderon, du Parti d'action nationale (PAN, de l'actuel président conservateur Vicente Fox), a obtenu 240.000 suffrages de plus que le candidat de gauche Andres Manuel Lopez Obrador, l'ancien maire de Mexico. L'écart ne représente qu'environ 0,6% des bulletins de vote.
Andres Manuel Lopez Obrador a contesté les résultats, faussés selon lui par des violations des règles de campagne, un financement illégal par l'administration Fox du candidat Calderon et des fraudes électorales à grande échelle. Des milliers de ses partisans ont installé un campement dans le centre de Mexico pour exiger un nouveau décompte.
De son côté, le PAN a lui aussi déposer ses propres plaintes afin de creuser l'écart de Felipe Calderon sur son adversaire de gauche.
La constitution mexicaine limite chaque présidence à un mandat de six ans et Vicente Fox quitte ses fonctions le 1er déembre. Le tribunal électoral a jusqu'au 6 septembre pour désigner le vainqueur de la présidentielle du 2 juillet ou annuler purement et simplement le scrutin.
*
NAVENCHAUC, Mexique (Reuters) - 20/8/6 - L'Etat mexicain du Chiapas désignait dimanche son nouveau gouverneur, une élection tendue dans un contexte de grande fébrilité provoquée par les résultats extrêmement serrés de l'élection présidentielle.
Le scrutin au Chiapas s'annonce également très disputé, faisant craindre de nouveaux troubles dans cet Etat où les rebelles zapatistes avaient pris les armes en 1994.
"Il pourrait y avoir des affrontements", affirme Cruz Jimenez, 27 ans. "Soit parce qu'il n'y aura pas clairement de vainqueur soit parce qu'ils n'aimeront pas les résultats", ajoute-t-il.
Le Parti de la révolution démocratique (PRD), la formation d'Andres Manuel Lopez Obrador candidat malheureux de la gauche à la présidentielle, est au pouvoir au Chiapas mais le Parti d'action nationale de Felipe Calderon a apporté son soutien à un candidat d'une formation concurrente à la fin de la campagne pour tenter de faire tomber le PRD dans cet Etat.
Le duel se joue entre Jaime Sabines du PRD et Jose Antonio Aguilar Bodegas, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), formation qui a gouverné le pays de façon ininterrompue pendant 70 ans avant de connaître sa première défaite en 2000.
*
OAXACA, Mexique (AP) - 28/10/6 - Des affrontements ont eu lieu vendredi dans la ville d'Oaxaca, dans le sud du Mexique, paralysée depuis plusieurs mois par des manifestations, faisant un mort et plusieurs blessés, a annoncé la police.
Un journaliste américain, qui travaillait pour une organisation non identifiée, a été touché à l'abdomen et a succombé à ses blessures alors qu'il avait été transporté à l'hôpital, a précisé la police, sans donner son identité.
On ne savait pas encore qui a ouvert le feu lors de ces affrontements qui ont vraisemblablement opposé des résidents à des manifestants réclamant la démission du gouverneur de la province d'Oaxaca, Ulises Ruiz.
Des échanges de tirs ont eu lieu dans une banlieue d'Oaxaca, où les résidents tentaient de démonter des barricades érigées par les manifestants. D'autres coups de feu ont été tirés devant le bureau du procureur de l'Etat.
Ces affrontements interviennent au lendemain de la décision des enseignants de mettre fin au mouvement de grève qu'ils avaient lancé en mai pour obtenir une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail.
Le centre d'Oaxaca est occupé par les manifestants qui réclament la démission du gouverneur depuis qu'une manifestation avait été attaquée par les forces de l'ordre en juin. Depuis, des barricades ont été érigées dans le centre historique, la police prise pour cible et des bus incendiés. Les violences ont fait au moins cinq morts depuis juin. AP
*
Par Bertrand ROSENTHAL
MEXICO (AFP) - 28/10/6 - Les troupes fédérales vont être envoyées samedi à Oaxaca (sud du Mexique) après les affrontements qui ont fait au moins trois morts vendredi, a annoncé samedi un porte-parole de la présidence mexicaine.
Le président Vicente Fox "a ordonné la mobilisation des forces fédérales qui se concentreront au cours de la journée de samedi", a indiqué la présidence.
Ces forces sont déjà présentes dans l'Etat depuis plusieurs semaines.
La ville d'Oaxaca, occupée depuis le 22 mai dernier par un mouvement de protestation d'enseignants en grève, a vécu vendredi une situation quasi-insurrectionnelle avec au moins une douzaine d'affrontements impliquant des échanges de tirs.
Le bilan s'élevait à au moins trois morts, dont un cameraman américain, et 11 blessés par balle. Les accès routiers de la ville ont été fermés et des barricades érigées dans les rues.
L'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO), qui groupe les 70.000 instituteurs de l'Etat d'Oaxaca et des organisations sociales, demande la démission du gouverneur de l'Etat, Ulises Ruiz.
Le gouvernement mexicain a cherché jusqu'à présent à régler le conflit par la négociation, avant la prise de fonction le 1er décembre du nouveau président Felipe Calderon.
Brad Will, 36 ans, de la chaîne indépendante Indymedia, a été tué "d'une balle dans la poitrine", a déclaré à l'AFP Florentino Lopez, porte-parole de l'APPO.
L'ambassade des Etats-Unis à Mexico a confirmé la mort du journaliste et demandé "le retour de la force de la loi et de l'ordre" à Oaxaca.
Le conflit d'Oaxaca, initialement pour une revalorisation salariale, avait débuté le 22 mai, puis s'était radicalisé le 14 juin, avant de s'étendre à d'autres secteurs de la société lorsque le gouverneur avait envoyé en vain la police anti-émeutes pour faire lever le blocus des instituteurs.
Florentino Lopez, qui demande depuis le début du mouvement la démission du gouverneur Ruiz, accusé de corruption, avait de nouveau lancé un appel vendredi pour que le gouverneur démissionne au président mexicain.
Les tirs qui ont tué Brad Will sont partis du toit du palais municipal de Santa Lucia del Camino (15 km de Oaxaca), où s'étaient repliés les policiers et les hommes de main d'Ulises Ruiz qui avaient tenté de prendre une barricade, a ajouté le responsable de l'APPO.
Un instituteur, Emilio Alonso, a aussi été tué par des tirs. Il se trouvait sur une barricade face au bureau du gouverneur, à San Bartolo Coyotepec, à 15 km de Oaxaca, a raconté son épouse à la radio locale de l'Université.
Vendredi soir, le parquet de Oaxaca annonçait la mort d'une troisième personne, Esteban Zurita Lopez, victime de tirs dans la localité de Santa Maria Coyotepec, sans plus de détails.
Onze autres personnes ont également été blessées, dont un photographe du journal Milenio, Oswaldo Ramirez.
Selon le correspondant local de l'AFP, les quatre principaux accès routiers de la ville ont été fermés vendredi. Il y a des barrages aux croisements des avenues les plus importantes, des autobus et des voitures renversés, des remblais de terre. Les manifestants brûlent des pneus et des ordures.
Le service des autobus était pratiquement suspendu vendredi soir.
L'APPO occupe le centre d'Oaxaca depuis le 22 mai. Chaque nuit, des barricades sont dressées pour éviter une éventuelle intervention des forces de l'ordre pour les déloger.
Les enseignants devaient décider ce week-end la fin de la grève qui affecte 1,3 million d'élèves.
Avant les incidents de vendredi, le bilan du mouvement de protestation dans l'Etat de Oaxaca, un des plus pauvres du Mexique, était de cinq morts, et de nombreuses arrestations ont eu lieu dans les rangs des manifestants.
Mort de Brad Will - Centre d'information indépendante Indymedia de New York
Brad Will, journaliste pour le réseau Indymedia a été tué le 27 octobre 2006 à Oaxaca, Mexique. Il a reçu une balle dans la poitrine alors qu'il enquêtait sur la milice armée paramilitaire qui assaillait l'Assemblée populaire du peuple de Oaxaca, mouvement réunissant les professeurs locaux en grève et d'autres associations de la communauté qui toutes demandent la démocratie au Mexique. Les membres du centre d'information indépendante Indymedia de New York pleurent la perte de cet ami et collaborateur brillant.
Nous souhaitons remercier celles et ceux qui nous ont présenté leurs condoléances et nous ont fait part de leur sympathie sur www.nyc.indymedia.org. Nous partageons la douleur avec la population de notre ville et par delà avec tous ceux qui ont vécu, travaillé et lutté aux côtés de Brad au cours de sa dynamique mais courte vie. Nous ne pouvons qu'imaginer la douleur du peuple d'Oaxaca qui a perdu 7 de ses membres dans ce combat comme Emilio Alonso Fabian, instituteur, et qui doit aujourd'hui faire face à l'invasion des troupes fédérales.
Ce que nous demandons en compensation de cette mort est la seule chose que Brad a toujours cherché dans ce monde : la justice. Nous et les amis de Brad, refusons que continue cette violence d'état à Oaxaca Le centre d'information indépendante Indymedia de New York soutient Reporters sans frontière qui exige qu'une enquête complète soit faite sur l'utilisation permanente d'une milice paramilitaire portant l'uniforme de la police municipale sous l'autorité du Gouverneur Ulises Ruiz Ortiz.
La seule arrestation des assaillants ne sera pas suffisante. Le centre d'information indépendante Indymedia de New York soutient également l'appel du Sous-commandant Insurgé Marcos «à l'union des camarades des autres pays pour demander que justice soit rendue suite à la mort de ce compagnon» Marcos a publié cet appel «spécialement dans tous les médias libres et indépendants du Mexique et dans le monde».
Indymedia est né de cette vision zapatiste d'un réseau global de communication contre le neolibéralisme et pour l'humanité. Croire en Indymedia c'est croire que le journalisme est soit au service de la justice soit cause d'injustice. Nous parlons, écoutons, résistons et combattons. C'est dans cet esprit que Brad Will était à la fois journaliste et activiste des droits humains. Il faisait partie de ce mouvement de journalistes indépendants qui allait là ou les médias institutionnels ne vont pas ou ne vont plus depuis longtemps. Peut-être la mort de Brad aurait pu être évitée si les médias institutionnels mexicains et étasuniens avaient couvert l'histoire du peuple d'Oaxaca. Mais alors ceux d'entre nous qui vivons dans le confort, ne découvriraient que maintenant cette grève de 5 mois ou bien cette lutte vieille de 500 ans. Et peut-être Brad n'aurait-il pas senti le besoin de confronter les assassins de Oaxaca muni de son seul passeport américain et de sa carte de presse étrangère comme autant d'inefficaces boucliers. Ainsi Brad ne figurerait pas sur la liste exponentielle des journalistes tués en action, ou la liste encore plus longue de celles et ceux qui se sont fait tué-e-s ces dernières années par les troupes qui défendent cet indélogeable et injuste pouvoir sud-américain. Et pourtant, celles et ceux qui connaissaient Brad savent que son travail serait de toute façon resté inachevé. De la communauté de jardins du Lower East au mouvement des Sans-Terre au Brésil, il aurait continuer de voyager à la rencontre de ceux qui rendent ce monde beau et qui résistent à ceux qui causent toujours plus de destruction et de mort. Désormais, nous suivrons toutes ces routes à sa mémoire. Nous sommes un réseau, chacun de nous, qui parlons et écoutons, chacun de nous qui résistons.
http://www.indymedia.org/fr/index.shtml
*
E. FUERA CALDERON
BELLACIO.ORG - 27/4/9 - Alors que tout le monde pousse des cris de cochon qu’on égorge, devant une épidémie qui a démarré voici déjà plusieurs semaines, et que l’on ne peut plus cacher, ou que l’on veut utiliser pour détourner l’attention des spectateurs, le Mexique connaît une nouvelle et inquiétante vague de répression.
Une fois encore, ce sont les paysans et notamment les indigènes qui font les frais des politiques de militarisation et paramilitarisation, destinées à vider les campagnes et les livrer à l’agriculture industrielle des bio-carburants, aux bulldozers (caterpillar ou komatsu) des entreprises minières, aux méga-projets hydrauliques ou touristiques, et à remplir les maquiladoras du textile ou de l’électronique, et les champs de tomates, d’agrumes et de piments.
Au Chiapas, les communautés indigènes zapatistes doivent faire face à la recrudescence des agressions orchestrées par le gouvernement PRD (un parti affilié à ... l’internationale socialiste) de Juan Sabines.
Afin de tenter de briser la construction de l’auto-gouvernement indigène par les communautés rebelles, les municipes autonomes et les 5 "juntas de buen gobierno" des "caracoles", Sabines n’hésite pas à envoyer des groupes paramilitaires, tel l’OPDDIC, en leur promettant la privatisation et la redistribution des terres occupées par les zapatistes (suite au soulèvement de 1994).
Il réprime avec une brutalité toute particulière la résistance des communautés qui s’opposent, comme à San Sebastián Bachajón, à la construction de la future autoroute San Cristóbal-Palenque. Ces routes et autoroutes sont destinées à parfaire l’exploitation touristique de toute la région, où les indigènes doivent être réduits au rôle de larbins des touristes.
Des gens qui débarquent avec leurs appareils numériques, leur air niais et des portefeuilles bien garnis, et qui ne se rendent pas compte que leur présence justifie et encourage l’ethnocide contre des populations qui ont démontré, pourtant, depuis des millénaires, leur capacité à vivre dans les forêts, à les gérer et les faire prospérer. Ne passez pas vos vacances au Mexique, pas à cause de cette pauvre grippe porcine, mais à cause des porcs qui possèdent et gouvernent le pays.
Parlez-en autour de vous, exigez que les zapatistes et membres de la Otra Campaña de San Sebastián Bachajón soient libérés. Exigez avec l’organisation des Abejas le châtiment des véritables responsables du massacre d’Acteal (45 morts, enfants, femmes et hommes massacrés alors qu’ils étaient en jeûne et en prière pour la paix).
SOLIDARITE AVEC LE MEXIQUE LE CHIAPAS LES PRISONNIERS D’ATENCO ET DE OAXACA