LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

A LA BASE DES ÉTATS/NATIONS

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A propos de :

LA SYRIE

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Voir aussi Le Kurdistan syrien

 

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Histoire

Source : WIKIPEDIA

 

 

 

Les archéologues ont démontré que la Syrie était l’une des plus anciennes civilisations du monde antique. Dans la ville excavée d’Ebla, dans le nord-est de la Syrie les archéologues ont découvert en 1975 les vestiges d’un grand empire sémite, qui va du nord de la mer Rouge en Turquie à l’est en Mésopotamie. Cet empire datant de 2500 à 2400 ans av. J.-C. fait de la langue d’Ebla la plus ancienne langue sémitique du monde. La Syrie compte d’autres grands sites archéologique comme Mari, Ougarit et Doura Europos.

La Syrie a été occupée successivement par les Cananéens, Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et en partie par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français.

La Syrie est un pays significatif dans l’histoire du christianisme, Paul de Tarse a été converti au christianisme sur la route de Damas, et a établi une église d’abord à Antioche en Syrie antique (aujourd’hui en Turquie). C'est de ce port qu'il est parti dans plusieurs de ses voyages de missionnaire.

Damas a été fondée plus de 10 000 ans avant Jésus-Christ; elle est une des villes les plus anciennes du monde et a été habitée le plus longtemps sans interruption dans le monde (avec Vârânasî et Jéricho). Après l’entrée des musulmans en Syrie, la ville est devenue la capitale de l’Empire Omeyyade, elle atteint ainsi un prestige et une puissance encore inégalés dans l’histoire syrienne. Cet empire s’étendait de l’Espagne, jusqu’à l’Asie centrale (661 à 750 après Jésus-Christ). Après la chute des Omeyyades, un nouvel empire est créé à Bagdad, l’Empire Abbasside. En 1260, Damas est devenue la capitale provinciale de l’Empire des Mamelouks. En 1400, la ville a été détruite en grande partie par Tamerlan : elle a presque été entièrement incendiée, et les artisans Damascènes ont été enlevés pour aller travailler à Samarkand. Une fois reconstruite, la ville a servi de capitale jusqu’en 1516. En 1517, la ville et le pays tombent sous occupation ottomane. Les Ottomans ont régné sur le pays pendant plus de 400 ans, excepté lorsque l’Égyptien Ibrahim Pacha occupe le pays de 1832 à 1840.

Mandat français en Syrie

Le pays se libère de l’occupation ottomane après la Révolte arabe, les forces arabes entrent à Damas en 1918. Un royaume arabe syrien, indépendant est alors créé, Fayçal, issu de la famille hachémite en devient son premier et dernier roi, frère d'Abd Allah ibn Hussein.

Cependant, l’indépendance du royaume cesse, après l’invasion du pays par les forces françaises en 1920. La colonne du général Goybet, après la bataille de Maysaloun en juillet, entre à Damas. Les Français imposent leur mandat dans le pays, ce qui entraîne l’exil de Fayçal en Irak. La France et le Royaume-Uni qui se disaient alliés des forces arabes de Fayçal s’étaient mis d’accord pour se partager le Moyen-Orient.

Avec l’accord Sykes-Picot, les Français et les Britanniques peuvent créer des pays à leur convenance. L’accord met fin à la Syrie historique Bilad al-Cham qui comprenait la Syrie actuelle, le Liban, la Jordanie, la Palestine (actuels territoires palestiniens et israéliens). La période du mandat a été marquée par une montée du nationalisme, par l’augmentation de révolte contre l’armée française, mais également par la modernisation de l’infrastructure et le développement du pays.

Après la chute de la France lors de la Seconde Guerre mondiale en 1940, ce sont les Forces françaises libres qui prennent le contrôle du pays (campagne de Syrie juin-juillet 1941). Mais les Syriens continuent à exiger le départ des Français, avec l’appui des Britanniques, leur vœu est satisfait en 1946, avec l’indépendance de la Syrie.

Population et culture

La plupart des Syriens vivent non loin de l’Euphrate et le long de la côte, une bande de terre fertile entre les montagnes côtières et le désert. L’éducation est libre et obligatoire de l’âge de six à onze ans. L’école se compose de six ans d’études primaires, suivi d’une formation générale ou professionnel de trois ans et d’un programme universitaire ou professionnel lui aussi de trois ans. La deuxième période de trois ans pour la formation universitaire est exigée pour pouvoir entrer à l’université. Le nombre d’inscrit dans les écoles d’études supérieures se compose de plus de 150 000 élèves. L’alphabétisation chez les Syriens est de 89% chez les garçons et 64% pour les filles.

Ethniquement, les syriens font partie du peuple sémitique originaire du Levant. Aujourd’hui les syriens sont largement considérés comme des arabes en vertu de leur langue, et de leur lien culturel et historique avec les arabes. Un plus petit nombre de syriens sont d’origines non-sémitiques, qui sont issus de peuples ayant occupé la région (en particulier les croisés).

La population de la Syrie est musulmane à 90%, le pays compte 10% de chrétiens. Parmi les musulmans, 78% sont sunnites, et les 12% restant sont divisés entre d’autres groupes musulmans, principalement les alaouites et les druzes, mais également un nombre restreint d’ismaéliens et de chiite. Les chrétiens sont divisés en plusieurs confessions, il y a les syriaques d’Antioche (appelés Syriani en arabe, ou Suryoyo en syriaque moderne), composant la moitié de la population chrétienne, de syriens maronites et des catholiques (15%), mais également des chrétiens assyriens, des arméniens vivant principalement à Alep et des groupes melchite orthodoxe . Les adorateurs du diable (yézidis) sont environ 150 000 personnes installés sur la frontière irakienne, et presque à l’unanimité issus de l’ethnie kurde. Il existe une minorité juive en Syrie, qui vit principalement à Damas. Leur nombre était estimé à 40 000, mais la plupart ont émigré vers Israël dans les années 1990. Il reste une petite minorité juive à Damas et à Alep aujourd’hui. Les juifs israéliens originaires de Syrie, conservent pour la plupart des liens avec leur pays d’origine.

Les Arabes (en comptant les 400 000 réfugiés palestiniens) représentent 90% de la population. Les Kurdes qui sont linguistiquement un peuple indo-iranien représentent la plus grosse minorité ethnique du pays, composant 10% de la population. La plupart des kurdes vivent dans le nord-est de la Syrie, et beaucoup parlent toujours le kurde. Mais beaucoup de kurdes vivent aussi dans les grandes villes syriennes. Les chrétiens assyriens sont également nombreux, ils vivent pour la plupart dans le nord et nord-est du pays. Plus de 12 000 colons israéliens (sur 28 000 habitants) dans le Golan, occupé par l’armée israélienne depuis la guerre des Six Jours (1967)

La langue arabe, est la langue officielle du pays, la grande majorité des syriens parlent cette langue. Beaucoup de syriens instruits parlent l’anglais, le français, mais l’anglais est plus largement compris. L’arménien et le turkmène sont aussi parlés dans le pays. L’araméen (la langue biblique, très proche de l’hébreu, celle de Jésus Christ) est parlé par certains groupes ethniques, comme les Syriaques à Maaloula et à Seidnaya, mais aussi dans de petits villages situés dans la région de Homs comme par exemple Sadad ou Fairouzeh, et bien évidemment à Damas


INFOS

 

CONTRE LA VIOLENCE
HEGEMONIQUE DE L'EMPIRE US-OTAN :
LA SECTE PENTAGONISTE DE
L'AXE AMERICANO-SIONISTE
(
ET SES VALETS)

 

Voir aussi : Guerre civile syrienne (Wikipedia)

 

INFOSYRIE


JERUSALEM (AFP) -12/9/2007 - L'aviation israélienne a frappé une base syro-iranienne de missiles la semaine dernière en Syrie, a affirmé mercredi un journal arabe israélien.

Citant des sources israéliennes "informées" [sic], le journal Assennara a indiqué que des avions israéliens avaient "bombardé dans le nord de la Syrie une base de missiles syro-iranienne financée par l'Iran". "Il semble que la base ait été totalement détruite", a ajouté le journal.

La Syrie a affirmé que sa défense antiaérienne avait tiré le 6 septembre sur des appareils israéliens ayant violé son espace aérien. Elle a déposé mardi une plainte aux Nations unies après la violation flagrante de son espace aérien par Israël et affirmé que les appareils avaient largué des munitions.

Israël n'a jamais confirmé cette incursion. Le Premier ministre Ehud Olmert a "donné pour consigne aux ministres de ne pas souffler mot sur l'incident lié à la Syrie", a déclaré à l'AFP "un haut responsable israélien" [sic].

A Washington, "un responsable militaire américain" a affirmé mardi "sous le couvert de l'anonymat" [sic] qu'Israël avait mené un raid aérien en Syrie vraisemblablement dans le but de mettre en garde Damas de ne pas réarmer le mouvement chiite libanais du Hezbollah.

"Ce n'était pas très important. C'était une attaque rapide. Ils étaient visés par les Syriens, ils ont riposté et sont partis", a-t-il dit, affirmant ignorer la cible de cette attaque mais précisant que le Pentagone l'avait interprétée comme un message aux Syriens.

"Les Israéliens essaient de dire aux Syriens : +ne soutenez pas une résurgence du Hezbollah au Liban+", a-t-il déclaré.

Le conflit entre Israël et le Hezbollah, déclenché en juillet 2006 après la capture par les combattants chiites de deux soldats israéliens à la frontière israélo-libanaise, s'était achevé le 14 août après 34 jours de combat

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Le raid israélien du 6/09 en Syrie visait un réacteur nucléaire

NEW YORK (Reuters) - 13/10/7 - Le raid mené le 6 septembre en Syrie par l'aviation israélienne visait un site que les autorités et les renseignements israéliens "soupçonnaient" [sic] d'abriter un réacteur nucléaire en cours de construction, rapporte le New York Times dans son édition dominicale.

Citant des sources américaines et étrangères ayant pris connaissance de ces renseignements, le Times précise que le réacteur en question était apparemment du même modèle que celui qui a permis à la Corée du Nord du produire du plutonium utilisable à des fins militaires.

L'installation semblait en être à un stade de construction moins avancé que le réacteur irakien d'Osirak, détruit en 1981 par l'aviation israélienne au cours d'une opération similaire à celle du 6 septembre, précise le quotidien, selon lequel l'administration Bush était divisée quant au bien fondé de ce dernier raid.

Certains de ses membres jugeaient que plusieurs années de travaux seraient encore nécessaires pour que la Syrie soit en mesure de produire du plutonium militaire. Le débat sur un possible raid israélien agitait le gouvernement américain depuis l'été, selon le Times.

Les officiels cités se sont refusés à tout commentaire sur la responsabilité de Pyongyang dans un éventuel transfert de technologie, mais certains estiment qu'il a pu avoir lieu il y a plusieurs années.

Les autorités israéliennes ont confirmé récemment avoir mené un raid en Syrie, mais les deux pays se sont montrés très discrets sur le sujet.

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Funérailles des personnes tuées lors d'une agression des "Forces spéciales US"

AP - 27/10/8 - Les funérailles des personnes tuées au cours d'une attaque menée par des militaires américains se déroulaient lundi dans le village syrien de Sukkariyeh, situé près de la frontière irakienne, alors qu'une foule d'habitants en colère ont criaient des slogans anti-Américains.

Quatre hélicoptères de l'armée américaine ont attaqué dimanche un immeuble civil en construction situé dans le village de Sukkariyeh, faisant huit morts, a affirmé dimanche le gouvernement syrien, en condamnant ce qu'il a qualifié de "grave agression".

Parmi les morts se compteraient un homme et ses quatre enfants, ainsi qu'une femme, a précisé le gouvernement syrien. Les responsables locaux ont toutefois déclaré que sept hommes avaient été tués, et deux autres personnes blessées, dont une femme.

Un journaliste de l'Associated Press assistant aux funérailles a pu voir les corps de sept hommes, dont aucun mineur. Cette différence ne pouvait être expliquée pour l'instant.

Le raid a été confirmé dimanche par un responsable militaire américain à Washington, souhaitant rester anonyme, qui a indiqué que les Forces spéciales américaines visaient un réseau de combattants étrangers liés à Al-Qaïda, passant de Syrie en Irak.

Lundi, certains responsables irakiens ont prévenu que l'attaque militaire américaine risquait d'être utilisée par des opposants au pacte de sécurité actuellement en négociation avec les Etats-Unis.

Mahmoud Othman, un homme politique kurde influent en Irak, a affirmé que le raid avait été mené sans que le gouvernement irakien en soit informé. Le sous-secrétaire du ministère irakien des Affaires étrangères a déclaré que le gouvernement cherchait à obtenir plus d'information de la part des Américains et souhaitait que "l'incident n'ait pas d'impact négatif sur (les) relations avec la Syrie" [sic].

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Raid US dans un village syrien : Crime de Guerre

ALTERINFO - 27/10/8 - Selon le correspondant d’al-Manar en Syrie, quatre hélicoptères américains ont violé l'espace aérien syrien jusqu'au 8 Km dans la région de Boukamal, au nord ouest de la Syrie, sur la frontière irako-syrienne.

Deux ont atterri près d’une ferme à Mazraat al-Sokarya, tandis que les deux autres survolaient la région en guise de surveillance. Un commando de huit soldats américains a ensuite investi un bâtiment en construction et ouvert le feu.
Les huit morts sont un père et ses quatre enfants ainsi qu'un couple et un autre homme, selon Sana qui cite leurs noms. Une personne a été blessée.

"Les appareils, qui sont venus d'Irak, ont ensuite quitté le territoire syrien en direction du territoire irakien" a ajouté l’agence de presse SANA.

Il s’agit de l’une des plus dangereuses agressions américaine contre la Syrie depuis l'occupation américaine de l'Irak il ya cinq ans.

Mais encore, son timing nous amène à se questionner, car non seulement elle intervient à une semaine des élections présidentielles américaines, mais elle intervient aussi u moment ou la situation sécuritaire en Irak évolue contrairement aux espérances de l’occupation américaine qui, de fait, n’est toujours pas parvenue à imposer son fameux projet d’accord de sécurité qui, rappelons le, consiste essentiellement a légitimer la présence d’une force étrangère sur le sol irakien.

La réaction syrienne ne s’est pas fait attendre.
Damas a fait porter l'entière responsabilité de cette agression à l'administration américaine.
Les autorités syriennes ont convoqué les chargés d'affaires américain et irakien et demandé à Bagdad d'interdire l'utilisation de son territoire pour lancer "des agressions contre la Syrie", ont dit les médias officiels syriens.
"La Syrie condamne cet acte agressif et en fait assumer aux forces américaines la responsabilité et toutes les conséquences qui en découleront", a indiqué un responsable syrien cité par l’agence officielle Sana, après la convocation des chargés d'affaires américain et irakien à Damas par les Affaires étrangères.
"La Syrie demande en outre au gouvernement irakien d'assumer ses responsabilités et d'ouvrir immédiatement une enquête à la suite de cette dangereuse violation et d'interdire l'utilisation du territoire irakien pour lancer des agressions contre la Syrie", a ajouté ce responsable non identifié.

Révoltée et indignée, la presse officielle syrienne a dénoncé un crime de guerre.

Le journal gouvernemental Techrine a déclaré que cette agression américaine illustre «la stupidité» de l'administration Bush ainsi que les crimes commis par les armées américaines en Irak et en Afghanistan.

Pour Techrine, "l'administration Bush doit rendre compte des crimes de guerre qu'elle commet en Irak, en Afghanistan et maintenant en Syrie, qui ont porté atteinte à son image et Al-Baas, journal du parti au pouvoir, a qualifié le raid d'"agression et d'aventure sans précédent".

Cote américain, un responsable militaire a affirme que “l’opération avait pour objectif de démanteler un réseau logistique de "terroristes étrangers" [sic], justifiant que la Syrie ne déploie pas suffisamment d’efforts pour empêcher des combattants étrangers à pénétrer dans le territoire irakien. Ce qui a pousse Washington à prendre l’initiative”.
Il a ajoute “que les Forces spéciales américaines ont réussi à neutraliser un trafic de combattants entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient via la Syrie”.

Déjà, il y a une semaine, les officiers de l'occupation avaient annoncé un plan visant à mettre en place des barrières de terre et des postes de contrôle dans la région qui a été témoin du massacre, sous prétexte que la partie syrienne ne soumettait pas cette région à une surveillance.

Première réaction arabe, Le porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri a condamné cette agression “barbare” et considère qu'il s'agit là d'une des formes de tyrannie des Etats-Unis. Il a appelé “les parties arabes à assumer leurs responsabilités et à se soulever contre cette arrogance".

Le Premier ministre libanais Fouad Siniora a également condamné le raid héliporté américain contre un village syrien.

Dans un communiqué officiel émanant de son bureau de presse, il a estimé que cette agression constituait une violation de la souveraineté syrienne et est par conséquent une agression dangereuse, condamnable et inacceptable quels que soient les prétextes avancés pour la justifier”.

Le texte poursuit, que «Toute agression militaire contre un pays arabe - ou contre un petit Etat de la part d'un grand - est un acte inacceptable et injustifiable».

Des Syriens se préparent à enterrer leurs proches tués par un raid aérien US
le 27 octobre 2008


Raid US sur un village syrien : huit morts dont quatre enfants


Albert Aji

AP - 27/10/8 - Des hélicoptères de l'armée américaine ont attaqué dimanche un village syrien situé près de la frontière irakienne, faisant huit morts, a affirmé dimanche le gouvernement syrien, en condamnant ce qu'il a qualifié de grave agression.

Le raid, confirmé par un responsable militaire américain à Washington, montre que la zone frontalière désertique entre les deux pays reste un champ de bataille cinq ans et demi après le début de la guerre.

D'après ce responsable, l'attaque visait un réseau de combattants étrangers lié à Al-Qaïda, passant de Syrie en Irak. Les Américains n'ont pas réussi à anéantir ce réseau dans cette région parce que la Syrie est hors de portée du contrôle des mlitaires américains.

Les Etats-Unis "prennent désormais ces problèmes en mains" en raison de l'inaction syrienne, a précisé ce responsable.

Il y a quelques jours, le chef des forces américaines dans l'ouest de l'Irak avait dit que les troupes américaines redoublaient d'efforts pour sécuriser la frontière syrienne, qu'il a qualifiée de portail "non contrôlé" pour les combattants entrant en Irak.

En août dernier, la Maison Blanche a approuvé des raids similaires des forces spéciales au Pakistan, près de la frontière pakistanaise, pour viser des responsables des talibans et d'Al-Qaïda.

D'après un communiqué du gouvernement diffusé par l'agence de presse officielle SANA, l'attaque visait un village se trouvant à proximité de la ville syrienne d'Abou Kamal, située à huit kilomètres de la frontière.

Quatre hélicoptères ont attaqué un bâtiment civil en construction, tirant sur les ouvriers qui se trouvaient à l'intérieur avant le coucher du soleil, a précisé le communiqué.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a annoncé qu'il avait convoqué le chargé d'affaires des Etats-Unis et d'Irak pour protester contre cette frappe.

Selon le gouvernement syrien, des civils, dont quatre enfants, figurent parmi les victimes.

"La Syrie condamne l'agression et tient les forces américaines pour responsables de cette agression et de toutes ses répercussions. La Syrie appelle aussi le gouvernement irakien à assumer ses responsabilités, ouvrir une enquête immédiate sur cette violation grave et empêcher que le territoire irakien soit utilisé pour une agression contre la Syrie", souligne le gouvernement dans un communiqué.

Cette région se trouve près de la ville irakienne d'Al-Qaïm, considérée comme un point de passage majeur pour les combattants, les armes et l'argent qui entrent en Irak pour soutenir l'insurrection sunnite. AP

 

Raid US : Damas ferme deux établissements américains et saisit l'ONU

Par Roueida MABARDI

AFP - 28/10/8 - La Syrie a décidé mardi de fermer le centre culturel américain et l'école américaine à Damas, et saisi l'ONU, après le crime barbare du raid héliporté américain dimanche contre un village syrien à la frontière irakienne.

Le Premier ministre syrien Mohammad Naji Otri a demandé aux ministres de l'Education et de la Culture de "prendre les mesures nécessaires" pour la fermeture des établissements.

Damas a en outre demandé à l'ONU de rendre les Etats-Unis responsables de l'opération militaire meurtrière, dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, selon l'agence Sana.

Selon les médias officiels syriens, des soldats américains débarqués d'hélicoptères venus d'Irak ont attaqué dimanche un bâtiment d'un village syrien à huit kilomètres de la frontière irakienne, entraînant la mort de huit personnes.

"La Syrie attire l'attention sur cet acte agressif et attend du Conseil de sécurité de l'ONU et des pays membres qu'ils assument leurs responsabilités en empêchant la répétition de cette violation dangereuse et qu'ils rendent l'agresseur responsable de la mort de ressortissants syriens innocents", est-il écrit dans le texte.

Cette opération "commise par les forces d'occupation américaines est une violation dangereuse de la souveraineté syrienne et des principes et de la charte de l'ONU", souligne la lettre.

Parallèlement, la Syrie a demandé au gouvernement irakien d'"enquêter sur les objectifs de l'agression" et d'"interdire l'utilisation de son territoire comme un tremplin pour de telles agressions", affirme la lettre.

Un responsable américain à Washington a confirmé sous couvert de l'anonymat que le raid avait été mené par les Etats-Unis et assuré qu'il s'agissait d'un "succès" dans la lutte contre les combattants étrangers opérant en Irak.

Selon lui, "l'un des plus importants passeurs de combattants étrangers dans la région", appelé Abou Ghadiya, aurait péri dans le raid.

Lors de leurs réunion, les ministres ont dénoncé "le crime barbare qui représente le comble du terrorisme d'Etat pratiqué par l'administration américaine".

Ils ont décidé en outre "le report" d'une réunion de la Haute commission syro-irakienne prévue en novembre, après avoir exprimé "leur grand étonnement" de la position de l'Irak qui "a justifié d'une manière inacceptable et irresponsable cette agression américaine lancée depuis le territoire irakien contre un pays arabe voisin et frère".

Lundi, le porte-parole du gouvernement irakien Ali Al-Dabbagh avait, sans condamner le raid, indiqué que l'endroit visé par l'opération, "était le théâtre d'activités d'organisations anti-irakiennes se servant de la Syrie comme base-arrière pour des opérations en Irak".

Mardi, Bagdad a toutefois critiqué l'attaque, en la qualifiant de contraire à la Constitution irakienne.

Dans sa lettre à l'ONU, Damas souligne que l'opération intervient alors que "les Etats-Unis et l'Irak ont reconnu les grands efforts faits par la Syrie pour empêcher tout passage illégal vers l'Irak".

La lettre critique la politique de Washington "qui a entraîné les assassinats et la destruction" et "contribué à l'escalade, à l'anarchie dans la région".

Le département d'Etat s'est contenté en termes officiels d'exhorter Damas à mieux contrôler ses frontières, refusant de reconnaître explicitement l'implication des Etats-Unis dans une opération qui a été condamnée par de nombreuses capitales, notamment arabes.

Damas et Washington sont en froid, l'administration américaine accusant la Syrie d'être souvent la porte d'entrée des "terroristes étrangers" venant combattre au côté du réseau extrémiste Al-Qaïda en Irak. Les Etats-Unis imposent des sanctions économiques à la Syrie depuis 2004.

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Raid US en Syrie : la France exprime sa "vive préoccupation"

AP - 27/10/8 - La France a exprimé lundi "sa vive préoccupation" à la suite du raid héliporté américain contre un village syrien à la frontière avec l'Irak, déplorant la perte de civils syriens et appelant à la retenue. Lire la suite l'article

"A la suite du raid héliporté américain contre un village syrien à la frontière avec l'Irak, la France exprime sa vive préoccupation et déplore la perte de civils syriens", précise un communiqué transmis par l'Elysée. "Elle appelle à la retenue et souligne son attachement au strict respect de l'intégrité territoriale des États".

La France "souhaite que toute la lumière soit faite sur cette opération qui a coûté la vie à plusieurs personnes, dont des enfants", ajoute le communiqué qui conclut que le président de la République Nicolas Sarkozy "adresse aux familles des victimes et à leurs proches toutes ses condoléances".

Selon le gouvernement syrien, qui a dénoncé une grave agression, quatre hélicoptères de l'armée américaine ont attaqué dimanche un immeuble civil en construction situé dans le village de Sukkariyeh, faisant huit morts. Le raid a été confirmé dimanche par un responsable militaire américain à Washington, "souhaitant rester anonyme" [sic], qui a indiqué que les forces spéciales américaines visaient un réseau de combattants étrangers liés à Al-Qaïda, passant de Syrie en Irak.

 

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GUERRE MÉDIATIQUE
Mensonges et vérités sur la Syrie

 

par Thierry Meyssan

RéseauVoltaire - 27/11/2011 - Depuis huit mois, les dirigeants occidentaux et certains médias publics font campagne pour une guerre en Syrie. Les accusations d’une extrême gravité qu’ils portent contre Bachar el-Assad intimident ceux qui s’interrogent sur le bien-fondé d’une nouvelle intervention militaire. Tous ? non, car des journalistes —certains avec l’appui du Réseau Voltaire— sont venus vérifier sur place et ont pu mesurer l’ampleur de la propagande de l’OTAN. Thierry Meyssan fait le point sur l’état de la guerre médiatique.

 

Formé à Paris sous l’égide de la France, le Conseil national syrien entend renverser le régime du président Bachar el-Assad.
Il est présidé par Burhan Ghalioun, professeur de sociologie à l’université de la Sorbonne (ici avec Alain Juppé, le 23 novembre 2011).


En 1999, lors de la guerre du Kosovo, le Réseau Voltaire s’indigna de ce que la France puisse entrer dans le conflit aux côtés de l’OTAN sans vote de l’Assemblée nationale avec la complicité passive des présidents de groupes parlementaires. Nous considérâmes que le refus du président de la République et du Premier ministre d’organiser un authentique débat augurait de l’opacité avec laquelle cette guerre serait conduite. Aussi, nous prîmes l’initiative de publier un bulletin quotidien sur le conflit. Les sites internet du gouvernement serbe ayant été immédiatement détruits par l’Alliance atlantique, nous ne pouvions avoir accès à la version serbe des événements. À défaut, nous avons souscrit des abonnements aux agences de presse de la région (croate, bosniaque, grecque, chypriote, turc, hongroise etc. ). Tout au long du conflit, nous avons présenté chaque jour un résumé de la conférence de presse de l’OTAN à Bruxelles et un résumé du témoignage des journalistes des pays riverains ; des pays ayant parfois de lourds contentieux avec la Serbie, mais dont les gouvernements partageaient entre eux une même narration des événements. Au fur et à mesure du temps qui passait, la version de l’OTAN et celle des journalistes locaux s’écartèrent jusqu’à ne plus avoir aucun point commun. À la fin, il s’agissait de deux histoires radicalement différentes. Nous n’avions aucun moyen de savoir qui mentait et si l’une des deux sources disait vrai. Nos lecteurs avaient l’impression de devenir schizophrènes, d’autant que les médias ouest-européens ne relayaient que la version de l’OTAN et que, par conséquent, nos lecteurs n’étaient confrontés aux deux versions parallèles qu’en nous lisant. Nous avons continué cet exercice de style durant les trois mois de combats. Lorsque les armes se sont tues et que des confrères et des amis ont pu se rendre sur place, ils ont constaté avec stupeur qu’il n’y avait pas eu «de la propagande des deux côtés». Non : la version de l’OTAN était entièrement fausse, tandis que celle des journalistes locaux était entièrement vraie. Dans les mois qui suivirent, des rapports parlementaires dans plusieurs États membres de l’Alliance établirent les faits. Plusieurs ouvrages parurent sur la méthode mise au point par le conseiller en communication de Tony Blair qui permit à l’OTAN de manipuler la totalité de la presse occidentale : le «story telling». Il est possible d’intoxiquer la totalité des journalistes occidentaux et de leur masquer les faits, si on leur raconte un conte pour enfants, à la condition de ne jamais interrompre la narration, de la charger de références réveillant de lointaines émotions, et de lui conserver sa cohérence.

Je n’avais pas eu le réflexe de courir en Serbie avant la guerre et je n’ai pas pu le faire lorsque les armes parlèrent. Par contre, ami lecteur, je suis aujourd’hui en Syrie où j’ai pris le temps d’enquêter et où j’écris cet article. C’est en pleine connaissance de cause que je peux affirmer que la propagande de l’OTAN est aujourd’hui en action à propos de la Syrie comme elle le fut à propos de la Serbie.

L’Alliance a commencé à raconter une histoire déconnectée de la réalité, dont le but est de justifier une « intervention militaire humanitaire », selon l’oxymore blairien. Le parallèle s’arrête là : Slobodan Milosevic était un criminel de guerre que l’on cherchait à présenter comme un criminel contre l’humanité pour pouvoir dépecer son pays ; Bachar el-Assad est un résistant à l’impérialisme et au sionisme qui a soutenu le Hezbollah lorsque le Liban était attaqué et soutient le Hamas et le Jihad islamique dans leur quête pour la libération de la patrie palestinienne.

 

Quatre mensonges de l’OTAN

 

1. Selon l’OTAN et ses alliés du Golfe, des "manifestations de masse" [sic] auraient lieu depuis huit mois en Syrie pour réclamer plus de libertés et le départ du président Bachar el-Assad.

C’est faux. Il y a bien eu, dans quelques villes des manifestations contre le président Bachar el-Assad à l’appel de prédicateurs saoudiens et égyptiens s’exprimant sur Al-Jazeera, mais elles n’ont rassemblé au total, au grand maximum, que 100 000 personnes. Elles ne réclamaient pas plus de libertés, mais l’instauration d’un régime islamique. Elles exigeaient le départ du président el-Assad, non pas à cause de sa politique, mais parce que ces manifestants se réclament d’un courant sectaire du sunnisme, le takfirisme, et accusent Bachar el-Assad d’être un hérétique (il est alaouite) usurpant le pouvoir dans un pays musulman qui, selon eux, ne peut être gouverné légitimement que par un sunnite de leur école théologique.

2. Selon l’OTAN et ses alliés du Golfe, le « régime » aurait répondu en dispersant les foules par des tirs à balles réelles, faisant au moins 3 500 morts depuis le début de l’année.

C’est faux. D’abord, il ne peut pas y avoir de répression de manifestations qui n’ont pas existé. Ensuite, dès le début des événements, les autorités ont compris que l’on cherchait à provoquer des affrontements confessionnels dans un pays où la laïcité est la colonne vertébrale de l’État depuis le VIIIe siècle. Le président Bachar el-Assad a donc interdit aux forces de sécurité, polices et armée, de faire usage d’armes à feu dans toute circonstance où des civils pourraient être blessés. Il s’agit d’empêcher que des blessés, voire des morts, de telle ou telle confession, soient instrumentés pour justifier une guerre de religion. Cette interdiction est respectée par les forces de sécurité au péril de leur vie, comme nous le verrons plus loin. Quant aux morts, ils sont moitié moins nombreux. La plupart ne sont pas des civils, mais des soldats et des policiers, ainsi que j’ai pu le constater en visitant des hôpitaux et morgues civils et militaires.

3. Après que nous ayons réussi à briser le mur du silence et à obtenir que de grands médias occidentaux rapportent la présence en Syrie d’escadrons de la mort venus de l’étranger, tendant des embuscades contre l’armée, et assassinant des civils au cœur des villes, l’OTAN et ses alliés du Golfe ont communiqué sur la présence d’une armée de déserteurs. Selon eux, des militaires (mais pas de policiers) qui auraient reçu l’ordre de tirer sur la foule se seraient rebellés. Ils auraient pris le maquis et constitué l’Armée syrienne libre, déjà forte de 1 500 hommes.

C’est faux. Les déserteurs ne sont que quelques dizaines, ayant fui en Turquie où ils sont encadrés par un officier du clan Rifaat el-Assad/Abdel Hakim Khaddam publiquement lié à la CIA. Il y a par contre de plus en plus d’insoumis, de jeunes gens qui refusent de faire leur service militaire, souvent plus sous la pression de leur famille que par décision personnelle. En effet, les militaires qui se trouvent pris dans une embuscade n’ont pas le droit de faire usage de leurs armes à feu pour se défendre si des civils se trouvent sur les lieux. Ils doivent donc faire le sacrifice de leur vie s’ils ne parviennent pas à fuir.

4. Selon l’OTAN et ses alliés du Golfe, le cycle révolution/répression aurait laissé la place à un début de « guerre civile ». 1,5 million de Syriens, pris au piège, souffriraient de la faim. Il conviendrait donc d’organiser des « couloirs humanitaires » pour acheminer une aide alimentaire et permettre aux civils qui le souhaitent de fuir les zones de combat.

C’est faux. Au regard du nombre et de la cruauté des attaques par les escadrons de la mort venus de l’étranger, les déplacements de population sont peu nombreux. La Syrie est autosuffisante en matière agricole et la production n’a pas baissé de manière significative. Par contre, la plupart des embuscades ayant lieu sur les grands axes routiers, ceux-ci sont fréquemment interrompus. En outre, lorsque des attaques ont lieu au centre des villes, les commerçants ferment immédiatement leurs boutiques. Il en résulte de graves problèmes de distribution, y compris en matière d’alimentation. Le fond du problème est ailleurs : les sanctions économiques ont provoqué un désastre. Alors que la Syrie avait au cours de la décennie une croissance de l’ordre de 5 % par an, elle ne peut plus vendre ses hydrocarbures en Europe occidentale tandis que son industrie touristique est sinistrée. Beaucoup de gens ont perdu leur emploi et leurs revenus. Ils font des économies sur tout. Le gouvernement les prend en charge et procède à des distributions gratuites de mazout (pour le chauffage) et de nourriture. Dans ces conditions, il conviendrait plutôt de dire que si le gouvernement el-Assad n’intervenait pas, 1,5 million de Syriens souffriraient de malnutrition du fait des sanctions occidentales.

En définitive, alors que nous n’en sommes au stade que de la guerre non conventionnelle, avec l’envoi de mercenaires et de forces spéciales pour déstabiliser le pays, la narration par l’OTAN et ses alliés du Golfe s’est déjà considérablement éloignée de la réalité. Ce fossé va se creuser de plus en plus.

Pour ce qui vous concerne, ami lecteur, vous n’avez aucune raison de me croire plus que l’OTAN, n’étant pas vous-même sur place. Vous avez cependant plusieurs éléments qui devraient vous mettre la puce à l’oreille.


Bernard-Henry Lévy, qui se flatte d’avoir embarqué la France dans la guerre de Libye dans l’intérêt d’Israël,
annonce dans « Le Parisien » qu’il a une liste de cibles.


Quatre évidences soigneusement cachées par l’OTAN

 

1. On pourrait croire que les imputations sur la prétendue répression et sur le nombre de victimes ont été soigneusement vérifiées. Pas du tout. Elles ne proviennent que d’une seule et même source : "l’Observatoire syrien des Droits de l’homme", basé à Londres, dont les responsables requièrent "l’anonymat" [sic]. Que valent des accusations de cette gravité si elles ne sont pas recoupées et pourquoi des institutions comme le Haut-Commissariat des Droits de l’homme de l’ONU les reprennent-elles sans les vérifier ?

2. La Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité ouvrant la voie à une intervention militaire internationale. Les responsables politiques de l’OTAN nous expliquent, désolés, que les Russes protègent leur base navale militaire de Tartous et que les Chinois feraient n’importe quoi pour racler quelques barils de pétrole. Devons-nous accepter l’idée manichéenne que Washington, Londres et Paris sont guidés par de bons sentiments tandis que Moscou et Pékin seraient essentiellement égoïstes et insensibles au martyre d’un peuple ? Comment ne pas remarquer que la Russie et la Chine ont bien moins d’intérêt à défendre la Syrie que les Occidentaux n’en ont à la détruire ?

3. Il y a une certaine étrangeté à observer la coalition des États soi-disant bien intentionnés. Comment ne pas remarquer que les deux principaux contributeurs de la Ligue arabe et promoteurs de la «démocratisation» de la Syrie, l’Arabie saoudite et le Qatar, sont des dictatures vassales des États-Unis et du Royaume-Uni ? Comment ne pas se demander si les Occidentaux — qui viennent de détruire successivement l’Afghanistan, l’Irak et la Libye, tuant plus de 1,2 million de personnes en dix ans et montrant le peu de cas qu’ils font de la vie humaine— sont bien crédibles en brandissant l’étendard humanitaire ?

4. Surtout, pour ne pas se laisser manipuler à propos des événements en Syrie, il convient de les replacer dans leur contexte. Pour l’OTAN et ses alliés du Golfe — dont les armées ont envahi le Yémen et le Bahrein pour y écraser les manifestations dans le sang—, la « révolution syrienne » est le prolongement du «printemps arabe» : les peuples de la région aspirent à la démocratie de marché et au confort de l’American Way of Life. Au contraire, pour les Russes et les Chinois, comme pour les Vénézuéliens ou les Sud-Africains, les événements de Syrie sont la continuation du «remodelage du Moyen-Orient élargi» annoncé par Washington qui a déjà fait 1,2 million de morts et que toute personne soucieuse de la vie humaine se doit d’arrêter. Ils se souviennent que le 15 septembre 2001, le président George W. Bush programma sept guerres. La préparation de l’attaque de la Syrie débuta officiellement le 12 décembre 2003 avec le vote du Syrian Accountability Act dans la foulée de la chute de Bagdad. Depuis ce jour, le président des États-Unis —aujourd’hui Barack Obama— a pour ordre du Congrès d’attaquer la Syrie et est dispensé de venir devant les assemblées pour ouvrir le feu. Dès lors, la question n’est pas de savoir si l’OTAN a trouvé une divine justification pour entrer en guerre, mais si la Syrie trouvera un moyen de se sortir de cette situation comme elle est parvenue à échapper à toutes les accusations diffamatoires et à tous les pièges précédents, tel que l’assassinat de Rafik Hariri ou le raid israélien contre une imaginaire centrale nucléaire militaire.

 

Des médias mainstream occidentaux témoignent

 

Au terme de cet article, je voudrais vous indiquer, ami lecteur, que le Réseau Voltaire a facilité un voyage de presse organisé à l’initiative du Centre catholique d’information des chrétiens d’Orient, dans le cadre de l’ouverture aux médias occidentaux annoncée par le président el-Assad à la Ligue arabe. Nous avons aidé des journalistes mainstream à voyager dans les zones de combat. Nos collègues ont d’abord mal vécu notre présence à leurs côtés, à la fois parce qu’ils avaient un a priori négatif à notre égard et parce qu’ils pensaient que nous cherchions à leur bourrer le crâne. Par la suite, ils ont pu constater que nous sommes des gens normaux et que le fait de choisir notre camp ne nous a pas fait renoncer à notre esprit critique. En définitive, bien qu’ils soient intimement persuadés de la bienveillance de l’OTAN et ne partagent pas notre engagement anti-impérialiste, ils ont vu et entendu la réalité. Avec honnêteté, ils ont restitué dans leurs reportages l’action des bandes armées qui terrorisent le pays. Certes, ils se sont abstenus de contredire ouvertement la version atlantique et ont essayé de concilier ce qu’ils avaient vu et entendu avec elle, ce qui les a parfois conduits à des contorsions autour du concept de «guerre civile» opposant l’armée syrienne à des mercenaires étrangers. Quoi qu’il en soit, les reportages de la Radio Télévision Belge (RTBF) ou de La Libre Belgique, pour ne citer qu’eux, montrent que, depuis huit mois, l’OTAN masque l’action des escadrons de la mort et impute mensongèrement leurs crimes aux autorités syriennes.

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Pour illustrer l'article de Thierry Meyssan

Le matraquage médiatique quotidien orchestré depuis Londres par le soi-disant

"Observatoire syrien des Droits de l’homme" (OSDH)

 

A la une des Actualités de Voila.fr (les dépêches d'agences), le 16/12/11

"Manifestation massive en Syrie" [sic]

Capture d'image d'une vidéo diffusée sur YouTube,
montrant une large manifestation dans la ville de Homs, le 27 mai 2011 [sic]

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L'article rédigé par l'OSDH dont les informations sont invérifiables

 

"Syrie : plus de 200.000 manifestants dans la ville de Homs, selon l'OSDH" [sic]


Voila.fr - 16/12/2011, - Plus de 200.000 Syriens ont manifesté vendredi dans les rues de la ville de Homs, dans le centre du pays, un des hauts lieux de la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Plus de 200.000 manifestants sont sortis dans plusieurs quartiers de la ville de Homs après la prière du vendredi", appelant à la chute du président Assad, a indiqué l'OSDH, basé en Grande-Bretagne.

L'OSDH a précisé que les manifestants étaient sortis dans une dizaine de quartiers "opposés au régime", comme Baba Amro encerclé par un grand nombre de "chabbiha", les milices loyales au pouvoir, al-Khalidya, Deir Balaa, Jourat al-Chiyah, où 10.000 personnes ont défilé, ainsi que al-Inchaat.

Un civil a été tué par les forces de sécurité dans le quartier de Deir Balaa.

Deux chars sont par ailleurs entrés dans le quartier al-Ghouta pour disperser la manifestation et plusieurs personnes ont été blessées par les forces de sécurité et des tireurs embusqués dans les quartiers de Bab Sebaa al-Qousour, toujours selon l'OSDH.

Dans le quartier Hamra, plusieurs arrestations avaient eu lieu avant la prière.

La ville de Homs, encerclée par l'armée depuis plusieurs semaines, est surnommée "capitale de la Révolution".

"Des manifestations massives ont eu lieu également dans la province de Homs à Talbissé, Tal Kalakh, Houla" notamment, d'après l'OSDH.

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Syria : Twin suicide bombs shake capital, kill 40

By ALBERT AJI and ZEINA KARAM


DAMASCUS, Syria (AP) — 23/12/2011 - Twin suicide car bombs blasted outside two buildings of Syria's powerful intelligence agencies Friday, killing at least 40 people and wounding more than 100, authorities said, in the first such attacks since the country was thrown into turmoil by the 9-month-old uprising against the rule of President Bashar Assad.
The government quickly held up the explosions as proof of its claims that it is battling not a popular uprising but terrorists intent on overthrowing the regime. But its opponents cast doubt on its account, hinting that the regime itself could be behind the attack to make its case to Arab observers who arrived in the country only a day earlier.
The morning explosions left a swath of destruction, with torn bodies on the ground outside the headquarters of the General Intelligence Agency and a nearby branch of military intelligence, two agencies that have played a significant role in the bloody campaign against anti-Assad protests since March. All the windows in the military building were blown out and dozens of burned out cars lined the street.
State TV said initial investigations indicated possible involvement by the al-Qaida terror network. Government officials brought the advance team of Arab League observers to the scene to see the wreckage. The team arrived on Thursday, the start of a mission to monitor Syria's promises to end its crackdown.
"We said it from the beginning, this is terrorism. They are killing the army and civilians," Deputy Foreign Minister Faysal Mekdad told reporters outside the intelligence headquarters.
Alongside him, the advance team's head, Sameer Seif el-Yazal, said, "We are here to see the facts on the ground. ... What we are seeing today is regrettable, the important thing is for things to calm down."
Assad's regime has long contended that the violence in the country is being fueled by terrorists and foreign-backed armed gangs. In recent months, dissident soldiers have broken from the military to side with peaceful protesters and have carried out attacks on government forces. But Friday's attack was qualitatively different from any past attacks — the first suicide bombings seen during the conflict — and whoever was behind them, they add new and ominous dimensions to a conflict that has already taken the country to the brink of civil war.
An opposition leader raised doubts over the authorities' version of events, suggesting the regime was trying to make its case to the observers.
Omar Idilbi, a member of the Syrian National Council, an anti-regime umbrella group, called the explosions "very mysterious because they happened in heavily guarded areas that are difficult to be penetrated by a car."
He stopped short of accusing the regime in the bombings, but he said authorities wanted "to give this story" to scare observers from moving around the country and send a message that "Syria is being subjected to acts of terrorism by members of al-Qaida."
Friday's two blasts went off within moments of each other at 10:15 a.m., echoing across the city. Authorities said the vehicles detonated at the gates of the two walled compounds.
Outside the two buildings, mutilated and torn bodies lay amid rubble, twisted debris and burned cars in Damascus' upscale Kfar Sousa district. Bystanders and ambulance workers used blankets and stretchers to carry bloodstained bodies into vehicles. All the windows were shattered in the nearby state security building, which was targeted by the other bomb.
"The explosions shook the house; it was frightful," said Nidal Hamidi, a 34-year-old Syrian journalist who lives in Kfar Sousa. He said gunfire was heard immediately after the explosion and said apartment windows in a 200-yard (meter) radius from the explosions were shattered.
A military official told reporters that more than 40 people were killed and more than 100 wounded. He spoke to reporters on condition of anonymity in accordance with military rules. Earlier, state TV said most of the dead were civilians but included military and security personnel.
Security officials showed journalists at the scene two mangled vehicles they said were used in the attack.
Maj. Gen. Rustom Ghazaleh, head of military intelligence, said the attacks were proof of a foreign project to strike at Syria. "We will fight this project until the last drop of blood," he declared.
A Syrian military official said the bomb targeting the military intelligence building, the bigger of the two blasts, weighed more than 660 pounds (300 kilograms) and gouged a crater into the ground that was 2 yards deep and 1.5 yards wide. It killed 15 people, among them a retired brigadier general.
In the years before the uprising, Syria had occasional clashes with al-Qaida-linked militants, and the Sunni terror network has denounced the regime, which is largely secular and led by Assad's minority Alawites, a Shiite offshoot. Bombings in the country are rare, though in September 2008 a suicide car bomb struck outside a security building on Damascus' southern outskirts, killing 17 people, the deadliest attack in decades.
The blasts came as the Syrian government escalated its crackdown ahead of the arrival Thursday of the Arab League observers. More than 200 people were killed in two days this week, particularly in a bloody attack Tuesday, when activists and witnesses say troops pounded more than 100 fleeing villagers trapped in a valley with shells and gunfire, killing all of them.
The observer team is supposed to verify Syria's implementation of promises to pull back its troops and halt the crackdown. But the regime has said the team will vindicate its claims that terrorists are behind the country's turmoil, with Foreign Minister Walid al-Moallem saying it's in Syria's interest for the observers to see what is really happening in the country.
David Hartwell, Middle East political analyst at IHS Jane's in London, said the timing "is certain to be viewed with suspicion by the opposition." He said government critics are likely to highlight the timing of the attacks as "more than a little coincidental."
He added that the Arab League "will need to work extremely hard" to show it is not being played by the Syrians in an effort to stall for time.
The United Nations says more than 5,000 people have been killed since March, when the uprising began, prompting an immediate crackdown that continues nine months later.
Activists reported anti-government protests in several locations across Syria after Friday prayers during which security force shot dead at least eight people, mostly in the restive central province of Homs, according to the British-based Syrian Observatory for Human Rights. The Local coordination Committees, another activist group, put the toll at 10 dead.
Throughout the turmoil, Assad's regime has warned that the upheaval will throw the country into chaos, religious extremism and sectarian divisions, a message that resonates among Alawites and minority Christians who fear reprisals from the Sunni majority.
Haifa Nashar, a 45-year-old Sunni living in Kfar Sousa, was shocked and wailing as she stood taking in the scene outside the General Intelligence Agency.
"I've never seen anything like this in my life, may God curse their souls!" she cried. She denounced Qatar, the Arab Gulf nation that has been at the forefront of criticism of Syria and pushed for Arab League sanctions against it.
"This is what Hamad wants," she said, referring to Qatar's prime minister. "There was never any difference between Syrians, Sunnis, Christians and Alawites. But if this is what they want, then I say Alawites are above anyone else."
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Karam reported from Beirut. Associated Press writer Bassem Mroue contributed to this report from Beirut.

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Syrie : le Conseil de sécurité condamne les attaques, bloque sur une résolution 24/12/2011

 

Alterinfos - 24/12//2011- Les quinze membres du Conseil de l'ONU ont condamné vendredi les attentats perpétrés à Damas, mais n'arrivaient toujours pas à se mettre d'accord sur un projet de résolution présenté par la Russie et critiqué par "les Occidentaux" [les Otaniens, sic].

Le Conseil de sécurité "condamne dans les termes les plus forts les attentats" qui ont tué au moins 44 personnes vendredi à Damas, au lendemain de l'arrivée de la mission arabe préparant la venue d'observateurs. Les autorités syriennes attribuent les deux attentats suicide à la voiture piégée à Al-Qaïda.

Les membres du Conseil ont présenté "leurs condoléances les plus sincères aux victimes de ces actes odieux et à leurs familles ainsi qu'au peuple syrien". D'ordinaire, le Conseil de sécurité présente ses condoléances au gouvernement du pays touché par ce genre d'attaques.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'était dit un peu plus tôt "très inquiet" de l'escalade de la violence dans le pays et avait appelé le régime du président Bachar al-Assad à appliquer "complètement" le plan de sortie de crise de la Ligue arabe.

Sur le plan diplomatique, les quinze membres du Conseil de sécurité travaillaient toujours sur un projet de résolution présenté par la Russie et condamnant les violences perpétrées "par toutes les parties, y compris l'usage disproportionné de la force par les autorités syriennes". "Les puissances occidentales ont jugé ce texte trop timoré" [sic].

L'ambassadeur allemand Peter Wittig a indiqué que les nations européennes souhaitaient que le texte soutienne plus fermement la décision de la Ligue arabe de sanctionner la Syrie.

Il faudrait aussi, d'après lui, que la résolution appelle à "la libération des prisonniers politiques" et que "soit clairement exprimée la nécessité de traduire en justice ceux qui ont commis des violations des droits de l'homme".

De son côté, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a refusé que soit "abandonnée toute référence à la violence générée par les éléments extrémistes de l'opposition" au régime syrien.

La Russie et la Chine ont déjà mis leur veto à une résolution rédigée par les pays européens pour condamner la Syrie où la répression des manifestations contre le régime a fait plus de 5.000 morts depuis mars, selon l'ONU.

M. Tchourkine refuse par ailleurs que le texte fasse mention d'un "embargo sur les armes". "Nous savons très bien ce que signifie un embargo sur les armes. Cela veut dire --et nous l'avons vu en Libye-- que vous n'êtes pas autorisé à fournir des armes au gouvernement, mais que tout le monde peut fournir des armes à des groupes d'opposition", a-t-il lancé.

Cette semaine, le diplomate russe s'est prononcé pour l'ouverture d'une enquête de l'ONU sur les frappes aériennes de l'Otan en Libye, s'attirant ainsi les foudres des Etats-Unis et des nations alliées ayant participé à l'opération.

Son homologue américaine Susan Rice a parlé de "déclarations grandiloquentes et bidons", jugeant que M. Tchourkine usait d'une "manoeuvre de bas étage" pour détourner l'attention de la Syrie.

Piqué au vif, l'ambassadeur russe a estimé que Mme Rice avait tiré sa critique du "dictionnaire Stanford des jurons", en référence à l'université de Californie où Susan Rice a étudié.

Source : L'Orient du jour : Le quotidien libanais d'expression française

http://www.lorientlejour.com/

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No foreign intervention in Syria

Statement by Stop the War Coalition
December 2011


There is a clear danger of yet another war in the Middle East. The United States and Britain are turning their attention to Syria, with the intention of engineering regime change in their favour.
Stop the War Coalition fully supports the right of the peoples in all the countries of the Middle East to determine their own future and assert democratic rights. We are therefore implacably opposed to any external intervention, especially military intervention, in Syria.
In relation to Syria, any military intervention will most likely be even more destructive and costly than it was in Libya. It will increase Arab and Muslim alienation from the western powers. Most Syrian people, while demanding democratic rights, would oppose any such interference.
Public opinion in Britain would not support any further military adventures of the type seen in Iraq, Afghanistan or Libya, especially at a time when government austerity policies pose a growing threat to living standards.
NATO is already manoeuvring to weaken Syria through sanctions, which have never been an alternative to war as much as a prelude to it, acclimatising public opinion to the “inevitability” of war. It is also interfering politically, trying to ensure that the Assad regime is replaced by one with a pro-western orientation, rather than one based on those forces which have struggled for years to create a democratic and anti-imperialist alternative.
Stop the War Coalition believes the Syrian people should assert their own democratic rights and determine their own system of government without the kind of external interference which has proved so disastrous in Iraq and Afghanistan, and looks like working no better in Libya. We therefore oppose any foreign attempts to create an unrepresentative “government-in-exile”, which would have no purpose beyond further legitimising the case for military intervention.
World opinion, as expressed at the United Nations, is also clearly against any interference in Syria, with China, Russia, India and Brazil among those opposed. The US and Britain are therefore looking once more to the Arab League, and in this case Turkey, to provide a cover for their war policy. However, the world will not get fooled again after the experience of Libya, where a supposed intervention “to save civilians” developed into a regime change war which cost at least 30,000 lives.
Stop the War Coalition therefore opposes all foreign military intervention in Syria.

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ONU : la Russie et la Chine bloquent une résolution sur la Syrie



Voila.fr - 4/2/12 - La Russie et la Chine ont opposé leur veto samedi au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution condamnant la répression sanglante en Syrie.

Les 13 autres pays du Conseil ont voté en faveur du texte. Malgré dix mois de violences qui ont fait au moins 6.000 morts selon les militants, le Conseil a été incapable jusqu'ici d'adopter une résolution sur la Syrie. Un précédent texte avait déjà été bloqué en octobre dernier par un veto russe et chinois.

Ce projet de résolution, présenté par les Occidentaux et les pays arabes, exprimait le "soutien" du Conseil au plan de Ligue arabe pour parvenir à une transition démocratique en Syrie et dénonçait les "violations continues" des droits de l'homme commises par le régime syrien.

L'ambassadeur français Gérard Araud a dénoncé devant le Conseil ce "double veto", parlant de "triste jour pour ce Conseil, pour les Syriens et pour les amis de la démocratie" [sic].

Rappelant les "massacres" de Hama en 1982, sous la présidence de Hafez el-Assad, et ceux de Homs la nuit dernière, il a ajouté: "l'horreur est héréditaire à Damas".

Selon "l'opposition syrienne" [sic], plus de 230 civils ont été tués dans des bombardements de l'armée syrienne à Homs dans la nuit de vendredi à samedi. Damas a démenti avoir bombardé cette ville rebelle, assurant que les civils avaient été tués par des "bandes armées".

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Syrie : la Russie dénonce la réaction indécente et hystérique de l’Occident


Alterinfo - 6/2/12 - Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé lundi la réaction "indécente et hystérique" de l'Occident après le veto russe et chinois à la résolution de l'ONU condamnant le régime en Syrie.

"Certaines voix en Occident qui réagissent au vote à l'ONU sont indécentes et presque hystériques", a déclaré M. Lavrov au cours d'une conférence de presse.

"Un proverbe dit +Celui qui se fâche a rarement raison+. Les déclarations hystériques ont pour but de dissimuler ce qui se passe, à savoir le fait qu'il y a plusieurs sources de violences en Syrie", a affirmé M.Lavrov.

C'est la deuxième fois que Moscou et Pékin empêchent le Conseil de sécurité de condamner le régime syrien.

La Chine répond aux accusations américaines

Pour sa part, la Chine a rejeté lundi les accusations américaines selon lesquelles elle protégeait le régime syrien.
"Nous ne protégeons personne. Nous défendons la justice sur la question syrienne", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

La Chine "n'accepte pas les accusations" des Etats-Unis sur le veto sino-russe sur la Syrie, a dit Liu Weimin, lors d'un point de presse régulier, en référence aux propos accusateurs de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

"Les pays qui ont refusé de soutenir le plan de la Ligue arabe-soutenu par l’Occident- portent la responsabilité pleine et entière de protéger le régime de Damas", avait déclaré Clinton dimanche.

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BRAS DE FER OCCIDENT-ORIENT : Le sort de la Syrie en question

 

Professeur Chems Eddine Chitour

Alterinfo - 6/2/12 - Ça y est ! le Conseil de sécurité est arrivé à ses fins celles de diaboliser la Russie et la Chine pour n’avoir pas voté le départ d’El Assad. Il a tenté de faire passer en force, les trois ministres des Affaires étrangères Clinton, Haig, Juppé étaient là pour peser de tous leur poids soutenant une résolution d'une Ligue arabe fantoche qui a perdu son âme d'abord en Libye en autorisant les frappes qui se sont terminées avec la mort d'un dirigeant arabe, le secrétaire général de l'époque Amr Moussa voulant plaire à l'Occident pour un éventuel retour d'ascenseur en Egypte... Même son de cloche avec toujours l'actuel secrétaire El Arabi encore un Egyptien, qui impose ni plus ni moins avec les potentats du Golfe notamment le colosse gazier avec un sabre nain qu'est le Qatar, le départ d'El Assad sans qu’il y ait une unanimité. Il est curieux de voter au nom des Arabes contre un pays qui ne fait plus partie de la Ligue arabe.

D'une façon hystérique tous les médias occidentaux repris en boucle et d'une façon servile par les médias arabes sans discernement, ont diabolisé la Russie - ne parlant pas du tout de la Chine qui a aussi mis son veto - la rendant responsable de la mort des Syriens. Personne ne fait le bilan de ce qui s'est passé réellement en Libye et pour cause, l'Occident ne veut rien entendre aux carnages qu'il a faits et fait faire. On commence à peine à dévoiler ce qui s'est passé en Irak et on avoue qu'il y eut un million de morts durant l'invasion de l'Occident. D'ailleurs, des bruits avaient circulé sur le départ d'El Assad pour lui éviter un scénario à la libyenne et la Turquie se serait proposée pour l'héberger.

Treize membres ont voté en faveur du texte qui exprimait le soutien du Conseil de sécurité au plan de la Ligue arabe, adopté - à la hussarde - le 22 janvier, qui prévoit le départ du pouvoir de Bachar al Assad et la formation d'un gouvernement d'union nationale avant la tenue d'élections. Mohammed Loulichki, ambassadeur du Maroc à l'ONU et seul représentant d'un pays arabe du Conseil de sécurité, a fait part de «son grand regret et de sa grande déception»... Ban Ki-moon, en mal d'inspiration déclare que le double veto russe et chinois «amoindrit le rôle de l'ONU» Qu'a-t-il fait quand les Occidentaux ont vidé de leur sens la résolution 1973 envahissant de ce fait la Libye ?

Que dit la résolution arabe ?

Curieusement, on apprend que la Ligue arabe a enlevé plusieurs paragraphes de ses propres observateurs parce qu'ils dénoncent les excès des groupes terroristes. Nous lisons quelques extraits «omis» : «Lorsque les observateurs ont été déployés dans les différents secteurs, ils ont repéré au début de leur mission des actes de violence commis par les forces gouvernementales et des échanges de tirs avec des éléments armés à Homs et Hama. «La Mission a observé dans les deux secteurs de Homs et Hama des actes de violence du fait des groupes armés contre les forces gouvernementales, qui ont fait des tués et des blessés parmi les troupes gouvernementales. Dans certaines situations, les forces gouvernementales ont recours à la violence comme réaction aux attaques perpétrées contre ses membres. Les observateurs de la mission ont noté que les groupes armés ont recours aux bombes thermiques et aux missiles anti-blindage».(1)

«La Mission a été témoin dans les secteurs de Homs, Idlib et Hama, des actes de violence contre les troupes gouvernementales et contre les citoyens entraînant de nombreux décès et blessures. La mission a noté l'émission de faux rapports émanant de plusieurs parties faisant état de plusieurs attentats à la bombe et de violence dans certaines régions. Lorsque les observateurs se sont dirigés vers ces zones pour enquêter, les données recueillies montrent que ces rapports ne sont pas crédibles. La mission a noté également, se basant sur les documents et les rapports émanant des équipes sur le terrain, qu'il y a des exagérations médiatiques sur la nature et l'ampleur des accidents et des personnes tuées ou blessées à la suite des événements qui ont eu lieu dans certaines villes.» (1)

«La ville de Homs a été le témoin de l'assassinat d'un journaliste français travaillant pour France 2. Il faudrait noter que les rapports de la Mission de la Ligue arabe à Homs indiquent que le journaliste français a été tué à la suite des tirs de mortier par l'opposition. (...) La Mission a constaté l'existence d'un «élément armé» non visé par le Protocole et dont l'apparition (antérieure à son arrivée) a été la conséquence de l'utilisation excessif de la violence de la part des forces de sécurité à l'occasion des manifestations qui ont appelé à la chute du régime. Cet élément armé agresse dans certains secteurs les forces de sécurité syriennes et les citoyens syriens, ce qui provoque une réaction de la part du gouvernement. Les citoyens innocents se trouvent en étau, et en paient un lourd tribut en morts et blessés.» (1)

Qu'est devenu ce rapport qui n'a pas été pris en compte ni par la Ligue arabe ni par le Conseil de sécurité et d'où proviennent les armes ? Dans les grandes lignes, le texte de l'ONU présenté mardi 31 janvier, reprend les propositions de la Ligue arabe pour mettre fin au conflit: l'appel à l'arrêt de toutes les violences, la libération de toutes les personnes détenues «arbitrairement», le retrait des forces armées des villes syriennes, et enfin l'accès libre et entier aux observateurs de la Ligue arabe. On y trouve aussi les propositions pour une transition du pouvoir en Syrie. Bachar el-Assad est sommé de «déléguer toute son autorité» à son vice-président, qui serait chargé de former un gouvernement d'union nationale et de préparer des «élections transparentes et démocratiques», sous supervision internationale et de la Ligue arabe.

Si le texte demande également l'arrêt des violences de «toutes les parties y compris les groupes armés [d'opposition, Ndlr]», l'accent est mis sur les «violations des droits de l'homme flagrantes et généralisées» de la part des autorités syriennes. Un langage contesté par la Russie. Moscou considère en effet essentiel d'établir une équivalence dans la responsabilité des violences entre les autorités syriennes et l'opposition. Les Européens et les Etats-Unis s'y refusent. L'ambassadeur russe Vitaly Churkin, a déjà indiqué que le texte était «inacceptable» en l'état. Du fait du forcing des pays occidentaux, il a été mis au vote.

Pourquoi les veto russes et chinois ?

Il faut savoir que les Chinois et les Russes se sont sentis trahis par la résolution sur la Libye qui a été pervertie et permis l'invasion de la Libye pour éliminer physiquement El Gueddafi. Ils ont de ce fait, fait barrage à une nouvelle aventure occidentale. Les Chinois ont toujours prôné une solution endogène et le dialogue des parties syriennes, en vain, car le Conseil National Syrien a reçu « instruction » de la part de ceux qui l’ont créé de ne pas dialoguer tant qu’El Assad est au pouvoir, ceci intéressant les Occidentaux au plus haut point. Les Russes ont fait valoir que la résolution visait Assad mais non ses adversaires armés. Lavrov a estimé que le texte était partial. S'exprimant à Munich en marge de la conférence annuelle sur la sécurité, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a reconnu qu'il n'avait pas été possible de résoudre les différends avec la Chine et la Russie malgré l'inscription d'un rejet explicite d'une intervention militaire dans la résolution. Le chef de la diplomatie russe avait mis en garde contre le «scandale» que provoquerait le vote si le texte était gardé en l'état et a réclamé des concessions sous peine d'utiliser son droit de veto. La Russie souhaitait notamment que l'opposition syrienne soit condamnée au même titre que le régime pour les violences. «Nos amendements ne réclament pas d'efforts extrêmes, avait fait valoir Lavrov. Si nos collègues font preuve d'une approche constructive, nous obtiendrons (...) une résolution collective au Conseil de sécurité qui, j'en suis persuadé, sera signée par tous les pays sans exception.»

Malgré cela les pays occidentaux ont fait le forcing en vain, les deux grands pays que sont la Chine et la Russie se sont opposés à ce coup de force.» Les informations (...) sur un pilonnage par l'armée syrienne de quartiers à Homs sont fausses et sans fondement. Elles interviennent dans le cadre d'une guerre d'information hystérique (...) en prévision d'une réunion au Conseil de sécurité de l'ONU», affirme le ministre de l'Information syrienne. Les Russes et les Chinois ne sont pas dupes des manoeuvres de l'Otan et des monarchies du Golfe. La Syrie et l'Iran sont dans le viseur. Leur soumission ou invasion sont prévues depuis 10 ans comme l'Irak, l'Afghanistan et la Libye. A terme, tous les pays producteurs de pétrole seront normalisés soit à la façon des scories royales du Golfe, soit brutalement à l'irakienne, voire à la syrienne.

On dit aussi que la Russie serait prête à une guerre contre l'Occident pour sauver la Syrie. Les politiques et les diplomates étrangers se demandent pourquoi la Russie, qui a accepté l'année dernière de ne pas bloquer la résolution sur la Libye, refuse de le faire cette fois et est prête à aller jusqu'à la confrontation avec l'Occident pour défendre Bachar al-Assad. La Syrie est l'un des principaux alliés de la Russie dans le Monde arabe. Si Moscou tournait le dos à Damas à ce moment critique, ce serait un signal pour tous les autres partenaires indiquant qu'on ne peut pas compter sur le Kremlin., Damas est un partenaire commercial important de Moscou. Moscou est préoccupée par le sort du port syrien de Tartous, base de maintenance navale de la flotte russe. La Russie se méfie de «l'opposition syrienne», un CNS formé de toutes pièces tournée vers l'Occident. Ses leaders s'orientent sur les monarchies du Golfe, la Turquie et l'Occident, mais pas sur Moscou. Enfin, Moscou estime que les Etats-Unis et l'Union européenne mentent et rappelle le précédent libyen: les raids aériens de l'Otan contre l'armée de Mouamar Kadhafi ont commencé dans les jours qui ont suivi l'adoption en mars 2011 de la résolution 1973 par le Conseil de sécurité des Nations unies(2).

Que se passera-t-il par la suite ?

Il ne faut pas se cacher la réalité ! Assad doit partir dans le cadre d'un processus endogène voulu par le peuple syrien pas en imposant un CNS acquis corps et âme à l'Occident! Le président Bachar al-Assad est le premier responsable des événements actuels en Syrie. Ce qui s’est passé à Hama est monstrueux. Seule une enquête objective permettra de délimiter les responsabilités de chacun. Contrairement à son père, qui savait louvoyer habilement entre l'Urss et les USA, et tirer un maximum de profit des deux côtés, Bachar al-Assad prend des décisions trop tardives. Toutes les initiatives démocratiques actuelles du président syrien (l'élaboration d'une nouvelle Constitution, le pluripartisme, les libertés politiques) arrivent tard. Il aurait pu lancer les changements démocratiques progressifs en 2000.

Au lieu de cela, Bachar el Assad a voulu conserver le système de gestion gouvernementale hérité de son père. Les révoltes arabes enclenchées par l'Occident ne lui ont pas donné le temps. Quelle issue pourrait-on pour la crise? La situation ne retournera pas à l'état antérieur? Les déserteurs ne vont pas réintégrer leurs unités. Le régime baâsiste tenait par la peur, or cette peur a disparu. Les Syriens vont continuer à se soulever. Trop de sang a été versé. Les Russes et les Chinois avaient exigé un addendum au texte du projet de résolution: une condamnation par l'opposition politique type CNS de la violence des groupes armés se réclamant d'elle.

Dans l'absolu, la Syrie ne représente rien qui puisse intéresser l'Occident du point de vue économique mais du point de vue stratégique. C'est le dernier verrou avant l'Iran qui est la cible de l'Occident et d'Israël qui veut asphyxier le Hezbollah allié de l'Iran et de la Syrie, annihilant du même coup toute résistance arabe. On lance des allégations selon lesquelles Moscou pourrait autoriser une attaque américaine contre l'Iran en échange de la non-ingérence de l'Occident dans les affaires de la Syrie sont mensongères, a déclaré la Russie: «Rien n'est plus éloigné de la vérité que l'affirmation selon laquelle notre pays pourrait conclure un marché en coulisses et donner son feu vert à une opération militaire américaine contre l'Iran en échange de la non-ingérence de l'Occident dans les affaires intérieures de la Syrie. Nous laissons ces inventions à la conscience de leurs auteurs.»

Dans ce combat de titans entre une vision impériale des Etats-Unis qui veut avec ses vassaux garder la mainmise sur la planète et un nouveau monde qui se dessine, cette année 2012 sera décisive. Elle consacrera sans nul doute un rééquilibrage des influences et l'Asie n'a pas dit son dernier mot. Cette ivresse de puissance d'un Occident qui dicte la norme alors qu'il perd pied sur le plan économique, est dangereuse, car les soubresauts seront dévastateurs, à moins que les Titans et leurs vassaux européens comprennent qu'il est temps d'aller vers la paix, seule alternative pour combattre les vrais problèmes de l'humanité, les changements climatiques, l'addiction et l'ébriété énergétique, la famine, voilà la conception de la dignité humaine.

Je ne peux pas terminer cette contribution sans citer ce texte magnifique de Frédéric Soreau donnant la dimension de cette civilisation qui risque de finir comme la civilisation mésopotamienne: «Grâce à la richesse de son patrimoine architectural et à ses liens avec les peuples voisins, la Syrie est le foyer et le carrefour de plusieurs civilisations qui se sont succédé sur son territoire. Dès le IIIe millénaire av. J.-C les cités Etats de Mari et d'Ebla sont construites par les rois mésopotamiens. Tout au long de son histoire, la Syrie est en contact avec les civilisations du monde entier qui vont se côtoyer et s'enrichir mutuellement. Egyptiens, Phéniciens, Assyriens, Grecs, Byzantins, Perses, Arabes, Turcs, Francs y construisent tour à tour des palais, des villes, des mosquées, des églises, des châteaux et des forteresses. De tous les sites antiques de l'ancien pays de Cham, Palmyre, bâtie en plein désert, fut l'une des voies caravanières les plus importantes du Moyen-Orient ». (3)

La cité de la Zénobie est un véritable chef-d'oeuvre d'architecture qui a inspiré à partir du VIIIe siècle, les califes omeyyades et abbassides dans la construction de mosquées et de palais. Plus tard, au Moyen Âge, les chevaliers européens s'installent en Syrie où ils édifient des châteaux forts pour se protéger des troupes de Saladin. De cette époque subsistent une centaine de forteresses dont les plus célèbres sont le Crac des Chevaliers et le château de Saône, situés dans la région côtière. Non loin de là, sur les rives de l'Oronte s'étend la jolie ville d'Hama qui, avec ses norias et son palais Azem, possède un charme infini. Dans la Vallée de l'Euphrate, les sites archéologiques sont nombreux: Doura Europos construite en bordure du fleuve. La Syrie, c'est aussi Damas, l'une des plus anciennes villes du monde. Avec sa grande mosquée des Omeyyades, joyau de l'art islamique, ses madrasas, caravansérails, palais et mausolées, elle dispose d'un riche patrimoine architectural. Sans oublier Alep, la ville où il fait bon vivre et se perdre dans ses souks au charme enchanteur, Bosra et son magnifique théâtre romain, la basilique Saint-Siméon, le site gréco-romain d'Apamée. C'est surtout, partir à la découverte d'un peuple des plus accueillants.» (3)
Que le soleil brille enfin, après tant d’épreuves pour le peuple de Syrie !

1.http://www.mleray.info/article-syrie-le-rapport-de-la-mission-de-la-ligue-arabe-98532966.html
2. http://www.news26.tv/proche-orient/1621-la-russie-est-prete-a-une-guerre-contre-loccident-pour-sauver-la-syrie.html
3. Frédéric Soreau: http://www.evene.fr/ livres/livre/frederic-soreau-syrie-607083.php

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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La guerre secrète de la France contre le peuple syrien

 

Réseau Voltaire - 22/2/12 - Lors de la prise du bastion insurgé dans le quartier de Bab Amr, à Homs, l’armée syrienne a fait plus de 1 500 prisonniers, dont une majorité d’étrangers. Parmi ceux-ci, une douzaine de Français ont requis le statut de prisonnier de guerre en déclinant leur identité, leur grade et leur unité d’affectation. L’un d’entre eux est colonel du service de transmission de la DGSE.

En armant la Légion wahhabite et en lui fournissant des renseignements satellitaires, la France a conduit une guerre secrète contre l’armée syrienne, qui a fait plus de 3 000 morts dans les rangs, et plus de 1 500 morts parmi les civils, en dix mois de combats.

Ces informations ont été partiellement dévoilées par Thierry Meyssan lors d’une intervention sur la première chaîne de télévision russe, le lundi 13 février 2012 ; puis dans un article publié le mardi 14 par Komsomolskaïa Pravda ; enfin dans une vidéo de Voltaire Network TV.

La France a sollicité l’aide de la Fédération de Russie pour négocier avec la Syrie la libération des prisonniers de guerre.

Le Réseau Voltaire n’a pas trouvé d’éléments permettant de confirmer les imputations selon lesquelles 120 Français auraient été faits prisonniers à Zabadani. Cette rumeur semble être une exagération de nos informations et paraît sans fondement.

Par ailleurs, le Réseau Voltaire s’interroge sur les articles d’envoyés spéciaux à Homs parus ces derniers jours dans des quotidiens français : une semaine après la reprise en main du quartier insurgé, et alors que ne subsistent que des combats urbains de faible intensité, ces reporters persistent à décrire une fiction de révolution, masquant la vérité à leurs lecteurs, laissant ainsi à Alain Juppé la possibilité de négocier en secret la restitution des prisonniers de guerre.

Le 17 février, Nicolas Sarkozy et David Cameron signaient une déclaration commune. On peut y lire : « La France et le Royaume-Uni soulignent que les personnes responsables des violences dans toute la Syrie ne doivent pas douter que le jour viendra où elles devront répondre de leurs actes. La France et le Royaume-Uni réaffirment leur détermination à faire en sorte que des éléments de preuve concernant les crimes soient dûment recueillis afin que les personnes qui ont ordonné ou commis des atrocités puissent rendre des comptes. »

En l’absence d’obligation par des traités pertinents, la guerre secrète conduite par le président Sarkozy et son gouvernement est un acte sans précédent sous la Ve République. Elle viole l’article 35 de la Constitution et constitue un crime passible de la Haute Cour (article 68).

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Exfiltration De Bouvier Pour Couvrir Celle Des 19 Militaires Français Arrêtés En Syrie ?

 

Alterinfo 29/2/12 - Juppé veut absolument que le CSONU endosse une intervention militaire type « humanitaire à la libyenne « en Syrie avant de quitter le Quai d’Orsay où il a fidèlement servi les intérêts des USISRAEL tout comme ses prédécesseurs d’ailleurs. Avec l’UMPS la France continuera d’avoir une politique étrangère inféodée à Washington et Tel Aviv. Les Français qui veulent une « France Forte » indépendante sur la scène internationale choisiront de voter contre l’UMPS.
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Mireille Delamarre
Mercredi 29 Février 2012

 

Les Mensonges De Juppé Sur Une Nouvelle Résolution Au CSONU - Exfiltration De Bouvier Pour Couvrir Celle Des 19 Militaires Français Arrêtés En Syrie ?
Avant son départ du Quai d’Orsay Juppé insiste pour déclencher une guerre "humanitaire" en Syrie ce que souhaitent Washington et Tel Aviv.

Selon le site www.innercitypress.com qui relate quotidiennement ce qui se passe au CSONU aucune nouvelle résolution contre la Syrie n’est pour l’instant envisagée.

Alain Juppé et le porte parole du quai d’Orsay ont évoqué des discussions sur une proposition de résolution pour arrêter la violence en Syrie et demander un accès humanitaire aux endroits et personnes les plus touchés prenant soin de mettre en garde la Chine et la Russie de ne pas utiliser une nouvelle fois leur veto en disant «nous espérons que la Russie et la Chine ne vont pas s’opposer à la résolution proposée».

Cependant sur place à New York interrogé sur ces discussions sur une nouvelle résolution le représentant français au CSONU, Gerard Araud a répondu «interrogez Paris ».

Le représentant permanent de la Grande Bretagne, Philip Parham a lui eu l’honnêteté de répondre simplement «non». De même lorsque la question a été posée à la représentante américaine au CSONU, Rice, elle a aussi répondu non.

Le représentant « Arabe » au CSONU - pourquoi y a-t-il un représentant « Arabe » au CSONU de quel droit a-t-on autorisé cette représentation ? - le représentant du Maroc, Loulichki, a révélé par deux fois à la presse : « je n’ai pas encore vu d’initiative ».

Peu de temps après les déclarations du représentant marocain, une source bien placée au CSONU a dit à un journaliste de ce site que ce représentant attendait d’avoir reçu la proposition concoctée à Genève au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.

La délégation syrienne a quitté aujourd’hui pour protester la session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU qui se déroule à Genève.

"A partir du moment où l'objectif de cette session est d'attiser la flamme du terrorisme dans mon pays, ma délégation annonce se retirer de ces débats stériles", a déclaré le représentant syrien auprès de l'état-major de l'Onu à Genève, Faysal Khabbaz Hamoui.

Il a ajouté que la délégation syrienne ne reconnaissait pas la légitimité de cette session du Conseil ainsi que sa résolution "hostile", si cette dernière était adoptée.

Juppé - et Sarkozy son commanditaire de même que Hollande qui après avoir été faire allégeance au CRIF représentant informel du régime sioniste appuie la politique va-t-en guerre de l’UMP - prend ses désirs pour des réalités : lancer une guerre «humanitaire» type Libye en Syrie.

L’UMPS fait fi des résultats du référendum sur la nouvelle constitution syrienne adoptée par 89,4% des Syriens Dimanche dernier avec une participation de plus de 57%.

Contrairement à ce qu’ils claironnent dans les médias ce n’est pas la Démocratie qu’ils veulent voir s’installer en Syrie mais bien un gouvernement fantoche aux ordres de Washington et de Tel Aviv. L’UE au lendemain du référendum sur la Constitution syrienne à voter de nouvelles sanctions contre le peuple syrien. Le premier touché par ces sanctions iniques c’est lui.

La secrétaire d’état américaine Hillary Clinton s’était déjà faite reprendre par la Chine sur les propos qu’elle a tenus lors de la réunion des « Ennemis de la Syrie" le weekend dernier à Tunis. Hillary Clinton avait appelé la communauté internationale à "pousser la Russie et la Chine à changer de position" concernant le problème syrien disant que Moscou et Pékin "doivent comprendre qu'ils ne se mettent pas seulement en travers des aspirations du peuple syrien, mais également du Printemps arabe".

La Chine a jugé inacceptables ces propos selon le porte-parole de la diplomatie chinoise Hong Lei lors d'un point presse.

"Nous ne pouvons pas accepter cela (...) le monde extérieur n'a pas à imposer son prétendu plan de règlement de crise au peuple syrien", a déclaré le porte-parole. Il a ajouté que :

"la Chine a appelé le gouvernement syrien et toutes les parties en Syrie à arrêter immédiatement, et complètement, tous les actes de violence et à amorcer un dialogue sans conditions".

"Nous pensons que la communauté internationale devrait pleinement respecter la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de la Syrie"

La Russie et la Chine s’opposent à toute ingérence y compris dite «humanitaire» en Syrie ayant été échaudées à juste titre il y a un an lors du vote de la Résolution 1973 autorisant une guerre contre le régime de Kadhafi en Libye sous couvert « d’humanitaire ».

Actuellement le CICR et le Croissant Rouge Syrien s’efforcent d’apporter de l’aide dans les zones de combat notamment à Homs.

Leurs initiatives sont soutenues par la Russie et de la Chine.

La Russie et la Chine ont déjà imposé leur veto deux fois au CSONU concernant la Syrie.

Alors jamais deux sans trois ou bien cette résolution sera-t-elle morte née ?

Concernant les journalistes blessés à Homs dont la française Edith Bouvier qui selon la presse a refusé d’être évacuée par le Croissant Rouge Syrien voulant imposer ses conditions - alors même que dans la vidéo publiée par ses amis de l’ASL elle suppliait d’être évacuée au plus vite à cause de sa blessure au fémur- Sarkozy qui avait affirmé qu’elle était désormais au Liban comme le photographe britannique lui aussi blessé, Paul Conroy, évacué clandestinement vers le Liban dans la nuit de lundi à mardi est revenu sur ces propos.

Sarkozy a dit selon le Figaro :

«Les informations qu’on reçoit sont extrêmement complexes à analyser, il n’est pas confirmé que Mme Bouvier est aujourd’hui en sécurité au Liban».

«C’est vrai que nous travaillons sur cette exfiltration. (…) Tout à l’heure j’ai été imprécis et je m’en excuse auprès de vous ».

Merci pour la précision.

Bouvier n’a pas encore été «exfiltrée» un terme utilisé pour sortir clandestinement des barbouzes en mission à l’étranger où ils ont été repérés.

La direction du Figaro pour qui Bouvier travaille affirme qu'elle n'est "pas au Liban mais toujours en Syrie" sans préciser où dans le pays. "Il est faux de dire qu'elle est 'saine et sauve au Liban'", a ajouté la direction du Figaro, précisant tenir ces informations de sources diplomatiques tant à Beyrouth qu'à Paris.

Donc Sarkozy sait où elle est puisque cette information provient de sources diplomatiques contrôlées par l'Elysée et le Quai d'Orsay.

Alors Bouvier a-t-elle rejoint les 19 barbouzes militaires français capturés en Syrie par l’armée nationale syrienne dont le gouvernement Sarkozy Juppé doit aussi négocier « l’exfiltration » ?

Vont-ils TOUS être « exfiltrés » dans un convoi dit « humanitaire » Bouvier servant à couvrir cette « exfiltration » où bien est-elle "des leurs " ?

PS: en général on parle d'évacuation pas "d'exfiltration" c'est un terme spécifique utilisé pour sortir d'un pays des agents du renseignement militaire et des services secrets... Les barbouzes, où ils ont été repérés.

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Le bastion de l’Armée «syrienne» libre était équipé de missiles Milan


 

RéseauVoltaire - 16-2-12 - La bataille de Homs a été particulièrement meurtrière côté loyaliste et côté rebelle, ainsi que pour les civils. Durant les trois premiers jours, l’Armée arabe syrienne a été tenue à distance par les rebelles qui empêchaient toute entrée dans leur quartier. Ils détruisaient avec des missiles Milan tous les blindés qui approchaient. En définitive, l’armée arabe syrienne a dû faire usage de lanceurs de roquettes multiples pour bombarder les postes de tir Milan, au risque de provoquer de lourdes pertes chez les civils.

Chaque poste de tir Milan, placé sur chaque rue entrant dans Bab Amr coûte 100 000 euros, chaque missile coûte environ 12 000 euros. Les missiles étaient tirés à une cadence de deux à trois coups par minute. Ce matériel est fabriqué par Nord-Aviation (France) et MBB (Allemagne. Il aurait été offert à l’Armée «syrienne» libre par le Royaume-Uni et l’Allemagne. En avril 2011, des officiels de Doha avaient reconnu que le Qatar avait livré des missiles Milan aux insurgés libyens de Benghazi pour aider à renverser la Jamahiriya arabe, s’appuyant à l’époque sur la résolution de l’ONU qui permettait la livraison «d’armes défensives » (sic) à l’opposition libyenne.

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La nouvelle de l’arrestation des officiers français en Syrie est quasi officielle

Par Nidal Hamadé

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2288

Comité Valmy - 6/3/12 - La nouvelle de l’arrestation d’un nombre des agents français en Syrie se confirme. Cette information a été abondamment citée et commentée dans la presse internationale, sauf en France. Cependant, l’ancien colonel français Alain Corvez a brisé le silence formel français en affirmant que cette information qui circule depuis quelques jours s’avère quasi officielle.

Dans une lettre électronique envoyée à certains de ses amis dont Alintiqad a reçu une copie, M. Corvez confirme que la nouvelle qui circule dans la presse depuis huit jours évoquant l’arrestation des officiers français en Syrie avec une différence sur leur nombre est devenue quasi officielle.

"Que feront-ils dans cette impasse ? Nos soldats sont davantage envoyés dans des pays pour défendre des intérêts qui ne sont pas les nôtres, mais ceux des Etats-Unis", a écrit l’expert stratégique dans sa lettre.

"En participant aux ingérences américano-qataries dans les affaires d’autres pays, notre diplomatie est devenue dépendante et destructive pour notre réputation internationale", a-t-il déploré.

Et M. Corvez d’ajouter : "Bachar n’est pas prêt pour être renversé et ses partisans augmentent en Syrie et dans le monde arabe dont les peuples ne sont pas favorables seulement aux idées des Saoudiens et des Qataris alliés des Etats Unis, ce que la France cherche malheureusement à promouvoir".

"En tout cas, cette situation pourrait exploser à la face des candidats à la présidentielle française et changerait les données, même si certains candidats ont observé un silence à l’égard de ce sujet", a-t-il conclu.

M. Corvez avait dénoncé un complot tramé contre la Syrie vise son rôle clé dans la région, accusant l’entité sioniste de jouer un rôle dans les événements en Syrie dans le cadre d’un agenda étranger bien défini.

Dans une interview accordée à la télévision syrienne, il s’est interrogé sur les vrais motifs de Sarkozy à changer ses positions vis-à-vis de la Syrie. Il a appelé les autorités françaises à considérer que ce qui se déroule en Syrie n’est pas une révolution démocratique mais une tentative violente de certaines forces extrémistes à imposer un nouveau régime à la Syrie qui convient à leur taille.

Samedi dernier, la télévision publique syrienne a confirmé des informations publiées deux semaines plus tôt par le Réseau Voltaire : l’Armée nationale syrienne a fait prisonniers 18 agents français à Homs et un 19e à Azouz.

De son côté, la presse turque a confirmé l’arrestation du 19e agent français en expliquant que 4 agents turcs avaient été arrêtés avec lui.

Source : Alintiqad Par : Nidal Hamadé - Paris

http://www.french.moqawama.org

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A propos de la Syrie et du «massacre de son propre peuple»…

 

Par Jean LEVY

Comité Valmy - 8/3/12 - Notre président, Nicolas Sarkozy, enrage : le double veto russe et chinois lui interdit toute aventure militaire en Syrie sous couvert de l’ONU. Pourtant, il la souhaite sa guéguerre contre Bechar El-Asad. C’est devenu presque obsessionnel. Son enthousiasme rappelle celui de l’Europe féodale, quand celle-ci lançait ses croisades contre l’Infidèle.

Et pour justifier cette rage d’en découdre, lui et ses «chiens de garde» développent leur campagne acharnée contre les dirigeants syriens, désignés quotidiennement à la vindicte publique.

Parmi les invectives les plus répandues, l’affirmation selon laquelle Bechar El-Asad ose "massacrer son propre peuple"

Certes, l’histoire récente semble nous prouver que "massacrer un peuple etranger" n’est pas en soi condamnable. S’il en était autrement, les présidents des Etats-Unis auraient tous fini à Amsterdam, accusés par le Tribunal Pénal International de "crimes contre l’humanité".

La liste des Etats souverains agressés par l’US Army, depuis que les USA existent, remplirait toute cette chronique.

Aussi, il est plus prudent de s’en tenir au seul crime inadmissible : faire la guerre «à son peuple». Pourtant, sur ce chapitre, Nicolas Sarkozy devrait se rappeler l’histoire de France. Les exemples ne manquent pas où la classe dominante de l’époque, et ses fidèles exécutants, se faisaient un plaisir de « massacrer son propre peuple », y compris avec l’aide de l’étranger.

Les Princes émigrés ont tenté l’expérience contre notre République, il y a 220 ans, avec le concours de l’Europe monarchique. Ils furent écrasés par notre peuple souverain.

Et qu’à fait l’armée de Versailles, sous les ordres de monsieur Thiers, en 1871, sous le regard bienveillant des Prussiens de Bismarck : 30.000 communards massacrés durant quelques semaines…Qui dit mieux ?

Il s’agissait pour l’heure de Parisiens qui n’avaient pas accepté la défaite et l’humiliation.

Et pourquoi ne pas parler de la Collaboration où le grand patronat de concert avec Pétain et l’Occupant, envoyait nos ouvriers travailler en Allemagne pour le compte de l’ennemi, quand ce n’était pas en camp de concentration pour les fortes têtes, qui osaient résister.

Mais poursuivons plus avant dans le siècle passé.

Quand une poignée d’Algériens, un certain 1er novembre 1954, se soulève contre l’Occupant, les dirigeants français de l’époque, droite et socialistes mêlés, prétendait que «l’Algérie, c’était la France !». Il s’agissait bien, aux yeux de nos gouvernants (et déjà de leurs «chiens de garde»), d’une «opération intérieure», baptisée «de polic», niant toute idée de guerre de libération nationale prônée par le FLN. La France officielle, elle, durant huit ans, a ainsi mené une «guerre contre son peuple», si on en croit sa version d’alors.

Or, Nicolas Sarkozy ne semble pas hanté par le souvenir de ces centaines de milliers de morts, algériens massacrés par l’armée française, dont l’aspirant Henri Maillot, combattant communiste, condamné à mort par la «justice française», de ces milliers de mechtas incendiées, de la «gégène» infligée aux rebelles (ou censés tels), durant quatre longues années.

Au contraire, notre président vient de décider que le 11 novembre serait dorénavant le jour consacré à tous "nos soldats morts pour la France" , incluant sous ce vocable, les 30.000 militaires français tués en Algérie, pour que celle-ci reste française.

Et, aujourd’hui, ce même président se dit horrifié par l’attitude de Bechar El-Asad, qui "massacre son peuple"...

Or, en Syrie, personne ne le nie, il s’agit d’une opposition qui a recours à la guerre civile, incitée par l’étranger, occidental et arabe. Le fait que l’on critique Asad pour les moyens qu’il emploie pour faire face à la subversion, est une chose. C’en est une autre que de prôner l’intervention militaire occidentale au profit de cette subversion. C’est s’ingérer dans les affaires intérieures d’un Etat souverain.

Notre passé colonial, y compris dans cette même Syrie, devrait conduire la France officielle à plus de retenue et tout faire, au contraire, pour rechercher une issue pacifique à ce conflit.

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Guerre en Syrie : entre intox, propagande et désinformation

 

par Hieronymus


Agoravox - 15/6/12 - Depuis des semaines l’étau semble se resserrer sur la malheureuse Syrie, il ne se passe pas de jours sans que des nouvelles chaque fois plus alarmistes et plus effrayantes surviennent, nouvelles de massacres qui gagneraient à en croire les médias, constamment en horreur et en intensité.

Ce qui est sûr, c’est que depuis des mois il se passe du vilain dans ce pays, beaucoup de vilain, par contre ce qui est suspect c’est la médiatisation à outrance qui en est faite comme si tous ces faits réels ou imaginaires, n’avaient pour but que de marquer les esprits.

Ce qui est aussi suspect c’est l’interprétation toujours à sens unique à propos des auteurs de ces faits, les commentaires de l’actualité ne visent qu’à incriminer toujours les mêmes « responsables », à savoir les forces fidèles au régime en place, en gros ce sont les gentils insurgés contre les méchants loyalistes, bizarre cet acharnement médiatique.

Et puis pourquoi maintenant ? On parle de « printemps arabe » mais qu’est ce que cela signifie ? Il y a bien d’autres pays arabes dont on ne parle pas et qui n’ont pas connu de printemps, alors pourquoi la Syrie, pourquoi ce petit pays est il d’un coup devenu l’objet de tant d’attentions, comme l’enjeu d’un ensemble de forces qui le dépassent largement ?

A) La Syrie : enjeux stratégiques, forces en présence, causes du conflit

On entend partout dire dans nos médias «printemps arabe», «révolution démocratique» et autres fadaises du même acabit, ces divers mouvements manipulés (même si le mécontentement de la population est une chose réelle) ont eu raison ces derniers mois des régimes dictatoriaux (et laïcs) de la Tunisie et de l’Egypte, pour la Libye il a fallu user de la force (bombardements intensifs) afin de venir à bout du régime, les observateurs occidentaux pensaient qu’il en irait rapidement de même pour la Syrie, un an après le régime syrien est toujours en place, 1er couac dans cette vague de «printemps arabes» et de «révolutions démocratiques» qui devait à son tour apporter aux Syriens les lendemains qui chantent...

Quelles sont les raisons de ce fiasco ? Essentiellement deux raisons :

- le refus par les Russes et les Chinois d’une intervention armée de l’Otan

- le soutien dont dispose Bachar el Assad auprès d’une grande partie de la population

Quels sont donc les camps en présence, pour ou contre le régime de Bachar el Assad

1) à l’intérieur de la Syrie elle même ;

Sont favorables au régime :

- les alaouites (secte chiite dont proviennent les Assad et presque toute la classe dirigeante)

- les chrétiens (protégés par un dictateur laïc et qui ne souhaitent pas connaitre à leur tour le sort des chrétiens d’Irak)

- les vrais chiites (qui sont minoritaires, assez en phase avec les alaouites, et savent qu’ils se retrouveront persécutés en cas de « révolution démocratique »)

- certains sunnites (essentiellement les classes aisées, la bourgeoisie des villes, qui craint l’instabilité et la violence des extrémistes)

Sont opposés au régime :

- certains sunnites (les classes pauvres, la paysannerie, les gens peu instruits facilement manœuvrables et qui se soumettent aux extrémistes)

A l’intérieur de la Syrie, le rapport de forces est largement en faveur du régime en place

2) dans l’environnement proche ;

Sont favorables au régime :

- l’Iran, pays chiite, donc proche des alaouites, et opposé aux arabes sunnites

- le Liban, pays faible et chaotique, mais qui craint la déstabilisation de la Syrie

- la Palestine, pays soumis et écrasé, mais qui voit en la Syrie un résistant à Israël

Sont opposés au régime :

- les monarchies pétrolières, (Arabie Saoudite, Qatar, émirats du Golfe) arabes, de confession sunnite et rangées dans le camp occidental

- la Turquie, pays sunnite du camp occidental, qui a quelque contentieux territorial avec la Syrie

- la Jordanie, pays arabe, sunnite, soumis au camp occidental mais peu influent

- Israël, l’ennemi par excellence, conflit territorial mais surtout civilisationnel car ce greffon occidental au Proche-Orient nourrit d’énormes ambitions en terme de conquête et de zone d’influence

Pays vagues :

- l’Irak, toujours en proie au chaos intérieur et traversé par des courants divers

- l’Afghanistan, même remarque que pour l’Irak

3) dans l’environnement lointain ;

Sont favorables au régime :

- la Russie, qui est un vieil allié de la Syrie laïque du temps de Hafez el Assad, est à nouveau opposée au camp occidental dans une logique de bloc, de plus elle dispose d’une base navale sur la côte syrienne

- la Chine, qui rejoint cette logique d’affrontement des blocs et se range donc avec la Russie contre les Etats Unis et leurs alliés

Sont opposés au régime :

- les Etats Unis et leurs alliés, les USA sont, conjointement avec la Grande Bretagne, l’allié inconditionnel d’Israël qui est comme leur « rejeton » dans la région, bénéficiant d’un soutien et d’une indulgence infinie, à part le Royaume Uni les principaux alliés des USA sont les membres de l’Otan, d’autant plus soumis qu’ils sont faibles au plan géopolitique et auxquels il faut désormais malheureusement adjoindre la France ;

Remarque : il est assez inquiétant de constater que le monde entier se retrouve opposé au travers du conflit intérieur syrien.

Pourquoi donc une telle concentration de forces en présence et un tel acharnement sur cette région du globe, qu’est ce qui fait de la petite Syrie un verrou de l’ambition des grandes puissances ?

Les motifs majeurs de la volonté de contrôle par les USA et Israël de cette région peuvent être découplés ainsi :

- conquête impériale de type « classique », agrandissement de la zone d’influence

- conquête économique, contrôle des zones pétrolifères afin d'entraver le développement de l’économie chinoise

- conquête à caractère messianique et religieux, (trop long à développer, voir les croyances des chrétiens évangéliques américains)

B) Exemples historiques récents de déstabilisation

Les motifs de volonté d’emprise du bloc américano-sioniste sur cette partie du monde ne manquent donc pas, malgré cela est on en droit de considérer que les Etats Unis et leurs allies procéderaient à une déstabilisation forcée d’états souverains par ruse, mensonge et manipulation ?

A-t-on le droit de mettre en doute la moralité de cette grande «démocratie» et ainsi de contester la fiabilité des informations répandues dans le camp occidental ?

C’est que les exemples récents de ces dernières années vont tout à fait dans ce sens :

1) la Yougoslavie

Pays non aligné (en fait plutôt à l’est) et que les Etats Unis ne parvenaient pas à ranger dans leur camp, aussi a-t-on décidé de procéder à son explosion en exploitant les conflits de nationalité, l’ennemi étant le noyau dur central (la Serbie) qu’il convenait à tout prix de disqualifier ce qui fut fait !

2) l’Irak

Pays arabe laïc, proche de l’URSS et très riche en ressources pétrolières, puissance montante de la région qu’il convenait d’endiguer puis de dépecer, ce qui fut fait en plusieurs étapes sous des prétextes fallacieux voire complètement fantaisistes (armes de destruction massive) !

3) la Libye

Pays arabe laïc, riche en ressources pétrolières, dont le dirigeant incontrôlable nourrissait de grandes ambitions d’innovation, accusé de massacrer son peuple de façon absolument invérifiable, on a décidé de son anéantissement en procédant par la force, ce qui fut fait !

Difficile au vu des exemples précédents de croire en une éthique des agresseurs et de penser qu’il faille apporter un quelconque crédit à leurs allégations concernant un Etat qu’ils convoitent, que nenni il semble au contraire qu’en politique comme en affaires, l’immoralité fasse souvent la fortune d’un camp et quand celui-ci contrôle les médias, l’information et qu’en même temps il a réécrit l’histoire (ce que font toujours les vainqueurs) on est subjugué face à un tel niveau d’imposture, si on devait dire la vérité quant aux actuels convoiteurs de la malheureuse Syrie, il faudrait expliquer que :

Les Etats Unis sont un état voyou à l’instar de ceux qu’ils dénoncent, ces fameux « Rogue states » ;

Ils sont d’une rapacité illimitée et bafouent le droit international, voir les exemples précédents ;

Ils sont les premiers à avoir enfreint systématiquement les règles du traité de Westphalie (1648) qui avaient été édictées suite au carnage des guerres de religion afin de limiter au maximum les conflits entre états souverains, avec les USA l’histoire recule ;

Ils ne se contentent pas de s’emparer et piller un Etat, en plus ils jugent leurs dirigeants vaincus et les emprisonnent, les exécutent ou les font lyncher (le procès de Nuremberg fut une première) ;

On a légitimement de quoi être inquiet face à une telle super puissance !

D’où vient un tel instinct de prévarication, une telle violence et brutalité ?

Il faut connaitre le peuple britannique, rare syncrétisme de puissances guerrières et aussi se reporter à l’histoire des Etats Unis, terre de conquête, persuadée de détenir une mission divine (voir article sur les chrétiens évangéliques)

C) Dangers actuels, évolution probable, position de la France

Les Etats Unis ne sont pas seulement la 1ère puissance militaire du globe, ils disposent également d’une force de frappe médiatique inégalée en contrôlant les principaux moyens de communication du globe et leur propagande se trouve relayée sans cesse ;

Plus précisément l’observatoire syrien des droits de l’homme (sic) se trouve comme par hasard basé à Londres, un gage d’objectivité sans doute ;

Il faut hélas comprendre que la mise au pas de la Syrie fait partie du calendrier états-unien pour la région dans le cadre d’un vaste programme de remodelage du Moyen Orient avec disparition des états-nations remplacés par des entités ethniques et confessionnelles plus facilement contrôlables.

Comme ces ambitions piétinent, marquent le pas et face au refus obstiné de la Russie (et de la Chine) de condamner le régime de Bachar, il leur faut « passer la vitesse » à un autre niveau de propagande d’où la pollution désormais quotidienne de nos médias par d’horribles massacres que perpétueraient les forces régulières du gouvernement syrien, ainsi pas plus tard que cette semaine ..

Nous sommes même si nous n’osons pas trop l’avouer car cela rappelle trop de mauvais souvenirs (angoissants) à nouveau revenus dans une logique d’affrontement bloc contre bloc, face à la menace d’écrasement de la Syrie (qui est une étape avant l'attaque contre l’Iran) la Russie et la Chine savent qu’elles ne doivent plus reculer, d’où les déclarations de ces derniers jours et même une belle démonstration technique en guise d’avertissement !

Quelle est l’attitude de la France face à cette menace de conflit majeur ?

Hélas guère brillante, ayant surtout consisté à jeter de l’huile sur le feu, Juppé et BHL sont passés par là, maintenant Fabius prend le relais, on est loin du professionnalisme et de la lucidité d’un Védrine...

Même l’Allemagne est plus courageuse, pays encore occupé militairement par les puissances alliées, elle affiche plus d’indépendance en s’opposant à une intervention militaire en Syrie !

Niveau presse on peut à nouveau déplorer la lâcheté et l’ignorance crasse de quasiment tous les médias français ordinaires, qui sont la voix de leur maitre question relais de propagande, jadis qualifiée de 4ème pouvoir, la presse n’est plus que son valet et seul Internet reste l’unique canal de réinformation face à l’intox généralisée, remplissant (mais pour combien de temps encore ?) ce rôle de contre pouvoir !

Enfin dans la classe politique française, le conformisme règne partout de la gauche à la droite, sur ces sujets délicats on constate que Jean Marie Le Pen est à peu près seul à faire montre de lucidité et d’honnêteté, il est manifestement trop subtil pour nos journaleux qui cherchent en vain à le tacler...

Saluons en matière de réinformation le travail remarquable d’un vrai journaliste, même si certains l’accuseront de partialité, et qui est en même temps un authentique spécialiste de la région, à savoir Thierry Meyssan qui anime le site du Réseau Voltaire ;

Comme site généraliste bénéficiant d’une large audience et qui se fait régulièrement le relais d’informations alternatives au plan international, le site Egalite&Réconciliation d’Alain Soral ;

enfin des sites plus confidentiels et spécialisés :

Info Syrie (Louis Denghien) : http://www.infosyrie.fr/

Voix de la Syrie (Ginette Skandrani) : http://lavoixdelasyrie.com/data/

Des sites étrangers qu’on soupçonnera peut être de partialité mais qui présentent le mérite de faire entendre un autre «son de cloche» :

Ria Novosti (Russie) : http://fr.rian.ru/

Irib (Iran) : http://french.irib.ir/

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Tall Tales in Tremseh
Another day, another fake Syrian atrocity

 

by Justin Raimondo

 

Antiwar.com - 16/7/12 - For what seems like months we have been inundated with reports of “massacres” carried out by Syrian government troops against defenseless villagers. The sourcing for these reports is always Syrian “activists,” sometimes named but often not, and the details are always quite horrific: There was the “massacre” at Houla, touted by the BBC in a story that included a photo of a boy jumping over the shrouded bodies of the victims. The report claimed Syrian forces had murdered children and women in a house to house rampage in the village of Houla: it was all very dramatic. There was just one problem with the story: it wasn’t true. The photo used by the BBC to illustrate this tall tale was taken in Iraq, not Syria, and it had been pilfered by the Syrian “activists” who palmed it off to the BBC as “evidence” of atrocities committed by the regime.

That wasn’t the first hoax these “activists” tried to pull, and — in spite of being repeatedly exposed as frauds — it certainly wasn’t meant to be the last. Now we have another such attempt: in Tremseh, a village near the city of Hama, the rebels claim, hundreds of civilians were wantonly slaughtered in a full-scale military operation by the Syrian army and air force. Kofi Annan is citing this alleged massacre as a reason for the UN Security Council to issue a serious warning: UN Secretary General Ban Ki-moon denounced the Syrian action as “an outrageous escalation of violence,” and went on to “condemn, in the strongest possible terms, the indiscriminate use of heavy artillery and shelling of populated areas, including by firing from helicopters.”

Except the firing wasn’t indiscriminate. As the New York Times reports:

“New details emerging Saturday about what local Syrian activists called a massacre of civilians near the central city of Hama indicated that it was more likely an uneven clash between the heavily armed Syrian military and local fighters bearing light weapons.”

The UN sent a team into Tremseh and “their initial report said the attack appeared to target ‘specific groups and houses, mainly of army defectors and activists.’ It said a range of weapons had been used, including artillery, mortars, and small arms.”

Given the rhetoric coming from top UN officials, however, one can safely assume the UN observers’ initial report will be considerably “revised” in a pro-rebel direction when the final version is released.

The title of the Times story — “Details of a Battle Challenge Reports of a Syrian Massacre” — succinctly encapsulates the issue at hand: the Syrian government is engaged in a battle with armed opponents. The propaganda of the rebels, freely broadcast by the US government and its allies, seeks to depict every act of self-defense on the part of the regime as an atrocity. Our complicit media, which routinely takes the word of “activists” as gospel, is an essential element in establishing the right narrative, one that will justify intervention by the Western powers under the guise of the UN.

The real meaning of this propaganda campaign is clear enough: nations targeted for regime change that dare mount a military defense are engaging in “war crimes.” This is the first law of the New World Order, one that Bashar al-Assad and his like defy at their peril.

It isn’t enough for regime-changers to topple defiant governments: they must also delegitimize them posthumously by dragging their leaders to the Hague. Moammar Gadhafi was only spared that because he knew too much about his persecutors, who had once profited from their relationship with the Libyan despot.

Assad knows he is fighting to avoid such a fate, and that makes a negotiated peace nearly impossible. The intransigence of the rebels, who expect Western-backed military intervention at some point, is another stumbling block to even a cease-fire. That intransigence is generated by those who are backing the rebels, financially and militarily, i.e. the US and its regional allies. Hillary Clinton declares Assad must step down before any talk of a settlement: only Russia and China are preventing the UN from sanctioning another Libyan-style military operation to take the Syrian leader out.

The American people didn’t support the Libyan escapade, and they will hardly rush out in to the streets cheering if and when we intervene in Syria, but, then again, that won’t matter much. This President maintains he doesn’t even have to consult Congress before going to war. Perhaps he’ll repeat his Libyan performance, in the course of which he maintained — in all seriousness — it wasn’t a real war because Gadhafi failed to mount an effective resistance and there were no American casualties.

While starting another unpopular war may seem counterintuitive in an election year, this really isn’t about Syria — it’s about Iran.

While the American public is not in the mood for another war, the power elite is of quite a different mindset. As Gen. Wesley Clark pointed out, big donors to the Democratic party are avid supporters of Israel — the major agitator for war with Iran. Israel’s lobby in the US exercises a decisive influence on both major parties, and so while the public is generally opposed to more military adventurism in the Middle East — or anywhere else, for that matter — the political class is more favorably disposed.

The Syrian “crisis” — one brought on by the Western powers and their sock-puppets in Qatar and Saudi Arabia — is but a prelude to the main event: the strangulation of Iran, via economic blockade, and eventual all-out war. What is happening in Syria today reflects, in miniature, the regime-change crowd’s plan for the entire region: unleashing Sunni fanatics in a religious war against all other sects, one that will liquidate the Christian and other minority communities. The ultimate target of this Sunni onslaught: the Shi’ites of Iran.

In an election year, tightening the vise on the Iranians is going to make President Obama look “tough” against a candidate who criticizes him for being too soft. Any discussion of foreign policy is likely to be a pissing match to see who’s the real Tough Guy. And there’s nothing like a major war to divert attention away from a rapidly sinking economy and attribute, say, rising prices to those evil Eye-ranians.

Expect the Syrian civil war to escalate to the point where either the UN or Israel intervenes — in which case the prospects for war with Iran by election day, November 2012, are a good bet.

*


La bataille de Damas a commencé

par Thierry Meyssan

Les puissances occidentales et du Golfe ont lancé la plus importante opération de guerre secrète depuis celle des Contras au Nicaragua. La bataille de Damas ne vise pas à renverser le président Bachar el-Assad, mais à fracturer l’Armée syrienne pour mieux assurer la domination d’Israël et des États-Unis au Proche-Orient. Alors que la ville s’apprête à un nouvel assaut des mercenaires étrangers, Thierry Meyssan dresse le point de la situation.

RéseauVoltaire - 19/7/12 - Venus de l’étranger, les Contras ont pris des postes frontière en débutant leur invasion de la Syrie. Voici cinq jours que Washington et Paris ont lancé l’opération « Volcan de Damas et séisme de la Syrie ». Il ne s’agit pas d’une nouvelle campagne de bombardements aériens, mais d’une opération de guerre secrète, comparable à celle conduite à l’époque Reagan en Amérique centrale.

40 à 60 000 Contras, principalement libyens, sont entrés en quelques jours dans le pays, le plus souvent par la frontière jordanienne. La majorité d’entre eux sont rattachés à l’Armée « syrienne » libre, structure paravent des opérations secrète de l’OTAN, placée sous commandement turc. Certains sont affiliés à des groupes de fanatiques, dont Al-Qaida, placés sous commandement du Qatar ou d’une faction de la famille royale saoudienne, les Sudeiris. Au passage, ils ont pris quelques postes frontières, puis ont rejoint la capitale où ils ont semé la confusion en attaquant au hasard les cibles qu’ils trouvaient : groupes de policiers ou de militaires isolés.

Mercredi matin, une explosion a détruit le siège de la Sécurité nationale où se réunissaient quelques membres du Conseil de sécurité nationale. Elle aurait coûté la vie au général Daoud Rajha (ministre de la Défense), au général Assef Chawkat (ministre adjoint) et au général Hassan Turkmani (adjoint du vice-président de la République). Les modalités de l’opération restent incertaines : il pourrait s’agir aussi bien d’un attentat suicide que d’un tir de drone furtif.

Washington espérait que la décapitation partielle de l’appareil militaire conduirait quelques officiers supérieurs à faire défection avec leurs unités, voire à se retourner contre le gouvernement civil. Il n’en a rien été. Le président Bachar el-Assad a immédiatement signé les décrets nommant leurs successeurs et la continuité de l’État a été assurée sans faille.

À Paris, Berlin et Washington, les commanditaires de l’opération se sont livrés au jeu indigne consistant à condamner l’action terroriste tout en réaffirmant leur soutien politique et logistique militaire aux terroristes. Sans honte, ils ont conclu que la responsabilité de ces assassinats ne revenait pas aux coupables, mais aux victimes en ce qu’elles avaient refusé de démissionner sous leur pression et de livrer leur patrie aux appétits occidentaux.

Caracas et Téhéran ont adressé leur condoléances à la Syrie, soulignant que l’attaque a été commanditée et financée et par les puissances occidentales et du Golfe. Moscou a également adressé ses condoléances et affirmé que les sanctions requises au Conseil de sécurité contre la Syrie équivalaient à un soutien politique aux terroristes qui l’attaquent.

Intervention d’Omran al-Zou’bi, ministre de l’Information, après l’attentat qui a partiellement décapité l’Armée syrienne
Les chaînes de télévision nationales se sont mises à diffuser des clips militaires et des chants patriotiques. Interrompant les programmes, le ministre de l’Information Omran al-Zou’bi a appelé à la mobilisation de tous : le moment n’est plus aux querelles politiques entre gouvernement et opposition, c’est la Nation qui est attaquée. Rappelant l’article de Komsomolskaïa Pravda dans lequel je décrivais l’opération médiatique de démoralisation préparée par les chaînes occidentales et du Golfe [1], il a alerté ses concitoyens sur son déclenchement imminent. Puis, il a démenti l’intox des chaînes du Golfe selon lesquelles une mutinerie aurait éclaté au sein de la 4ème division et des explosions auraient dévasté sa principale caserne.

Les chaînes nationales ont diffusé plusieurs fois par heure des bandes-annonces indiquant comment capter leurs programmes sur Atlantic Bird en cas d’interruption des satellites ArabSat et NileSat.

Au Liban, sayyed Hassan Nasrallah a rappelé la fraternité d’armes qui unit le Hezbollah à la Syrie face à l’expansionnisme sioniste, et a assuré l’Armée syrienne de son soutien.

L’attentat a été le signal de la seconde partie de l’opération. Les commandos infiltrés dans la capitale ont alors attaqué diverses cibles, plus ou moins choisies. Ainsi, un groupe d’une centaine de Contras a attaqué la maison qui jouxte mon appartement au cri d’Allah Akbar !. Un haut responsable militaire y réside. Dix heures de combat ininterrompu ont suivies.

Alors qu’au début de la nuit, l’Armée ripostait avec mesure, l’ordre parvenait un peu plus tard de faire usage de la force sans retenue. Il ne s’agissait plus de lutter contre des terroristes venus déstabiliser la Syrie, mais de faire face à une invasion étrangère qui ne dit pas son nom et de sauver la patrie en danger.

L’aviation est entrée en action pour anéantir les colonnes de mercenaires se dirigeant vers la capitale.

En fin de matinée, le calme revenait progressivement dans l’agglomération. Les Contras et leurs collaborateurs étaient partout obligés de se retirer. La circulation était rétablie sur les grands axes routiers, et des barrages filtrants étaient installés dans le centre ville. La vie reprenait. Cependant, on entend encore des tirs épars ici ou là. La plupart des commerces sont fermés, et il y a de longues files d’attente devant les boulangeries.

Chacun s’attend à ce que l’assaut final soit lancé dans la nuit de jeudi à vendredi et la journée de vendredi. Il ne fait guère de doute que l’Armée syrienne en sortira à nouveau victorieuse car le rapport de force est tout à son avantage, et que cette armée de conscription est soutenue par la population, y compris par l’opposition politique intérieure.

Comme prévu, ArabSat et NileSat ont déconnecté le signal de la télévision Ad-Dounia en milieu d’après-midi. Le compte Twitter d’Ad-Dounia a été piraté par la CIA pour diffuser de faux messages annonçant une retraite de l’Armée syrienne.

Les chaînes du Golfe ont annoncé un effondrement de la monnaie préludant la chute de l’État. Le gouverneur de la Banque centrale, Adib Mayaleh, est intervenu sur la télévision nationale pour démentir cette nouvelle intox et confirmer le taux de change de 68,30 livres syriennes pour un dollar US.

Des renforts ont été déployés aux alentours de la place des Omeyyades pour protéger les studios de la télévision publique qui sont considérés comme une cible prioritaire par tous les ennemis de la liberté. Des studios de remplacement ont été installés dans l’hôtel Rose de Damas où se prélassent les observateurs des Nations Unies. La présence de ceux-ci, qui ont laissé perpétrer l’attaque de la capitale sans interrompre leur farniente, sert de facto de protection pour les journalistes syriens qui tentent d’informer leurs concitoyens au péril de leur vie.

Au Conseil de sécurité, la Fédération de Russie et la Chine ont opposé pour la troisième fois leur veto à une proposition de résolution occidentale et du Golfe visant à rendre possible une intervention militaire internationale. Leurs représentants ont inlassablement dénoncé la propagande visant à faire passer l’attaque extérieure contre la Syrie comme une révolte réprimée dans le sang.

La bataille de Damas devrait reprendre cette nuit.

[1] « L’OTAN prépare une vaste opération d’intoxication », Réseau Voltaire, 10 juin 2012.

*

Syrie : l’incroyable aveu de Laurent Fabius

par Pierre Levy


Mondialisation.ca, Le 14 juillet 2012
Marianne.fr - 2012-07-11

Les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, les grandes puissances préparent déjà l'après El Assad. Elles ont même réfléchie à trouver un successeur au président syrien, au mépris de la souveraineté du peuple. Pierre Levy «se frotte les yeux».

Chaussures, bagages et valises de luxe. Voilà quelques-uns des articles que les Vingt-sept ont placés sous embargo à travers la énième vague de sanctions contre Damas. On aurait presque envie d’en rire (on avait en effet cru comprendre que les dirigeants européens souhaitaient la fuite du président syrien) si la situation n’était si tragique. Cette énumération surréaliste (figurent également cigares, caviar, eau de vie et bijoux…) illustre l’insondable suffisance qui domine à Bruxelles, où l’on semble considérer Bachar el-Assad comme une marionnette s’accrochant au pouvoir pour le plaisir de «massacrer son propre peuple» entre deux orgies.

En tout cas, on peut être rassuré sur un point : la propagande de guerre n’a rien perdu de son allant. Ainsi la BBC (modèle de rigueur journalistique, dit-on) a-t-elle mis à la une de son site la photo d’un massacre syrien… prise quelques années plus tôt en Irak. Quant à la tuerie d’Houla – des familles entières achevées à l’arme blanche – qui a été présentée comme un «tournant dans l’horreur», ses auteurs ne semblent pas être les affidés du président, mais bien ses adversaires armés ; c’est en tout cas ce qu’indiquent les indices et témoignages recueillis par un reporter chevronné, et publiés dans le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung , qui ne passe pas pour être un suppôt du président Assad.

Le régime de ce dernier serait-il alors blanc comme neige ? Certes non. Mais cela est l’affaire du peuple syrien, qui semble loin d’être majoritairement acquis à l’opposition. En réalité, les souffrances de celui-ci sont bien la dernière des préoccupations des chancelleries : celles-ci tentent de déstabiliser la Syrie afin d’affaiblir l’Iran, contre qui l’étranglement économique vient de monter d’un cran. Pour l’heure, une intervention armée directe n’est pas à l’ordre du jour : Moscou et Pékin semblent cette fois décidés à garantir le principe de non-ingérence, seul fondement d’un ordre international qui ne soit pas la loi du plus fort. Et quand bien même ce verrou sauterait, il n’est pas certain qu’une invasion soit envisagée avec enthousiasme par les alliés atlantiques, tant le terrain est miné. Ce qui n’empêche nullement les livraisons d’armes occidentales, ainsi que la présence de forces spéciales (notamment sous couvert qatari et saoudien) aidant les rebelles armés, qui multiplient les attentats.

«Un pouvoir doit avoir un successeur»

Le ministre français des Affaires étrangères assume un soutien officiel à la rébellion, confirmant en la matière la parfaite continuité entre les deux locataires successifs de l’Elysée. Mais Laurent Fabius ne s’en tient pas là. Appelant à ce que «le tyran (soit) dégagé au plus tôt», il a précisé au micro de France Inter : «un pouvoir doit avoir un successeur ; donc il y a des discussions très précises et très difficiles». On se frotte les yeux : pour la première fois ouvertement, un responsable avoue que les grandes puissances entendent non seulement abattre un régime, mais choisir qui le remplacera. Le plus extraordinaire est qu’une telle déclaration soit passée quasiment inaperçue, comme s’il s’agissait d’une chose finalement très naturelle.

Après tout, n’étaient-ce pas déjà Bruxelles, Berlin et Paris qui avaient organisé la mise à pied de l’Italien Berlusconi et du Grec Papandréou, puis nommément introduit leurs successeurs ? Plus discrètement, un double règlement européen (baptisé «pack de deux») est actuellement en discussion entre le Conseil et le parlement européens, qui permettrait de placer directement sous tutelle (et sans son aval) un pays qui se montrerait incapable d’«assainir» suffisamment ses finances publiques. La banalisation, en quelque sorte, de l’expropriation politique que subissent Grecs, Portugais et Irlandais.

La raison d’être des empires a toujours été d’imposer leurs choix. En cette ère postmoderne, les armes, selon les circonstances, sont celles des services spéciaux ou de l’Otan ; ou bien de la BCE, de la Commission et du FMI.

On n’en a décidément pas fini avec les derniers des Troïkans.

Pierre Lévy

Pierre Lévy : Rédacteur en chef de Bastille-République-Nations, mensuel progressiste radicalement eurocritique.

 

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29 ÉTATS REPRÉSENTANT UNE MAJORITÉ DE LA POPULATION MONDIALE

SE DÉMARQUENT DE LA POSITION EURO-ATLANTISTE

par DJAMELITO


Alterinfo - 9/8/12 - Une conférence consultative vient de s'ouvrir à Téhéran ce 9 août 2012 sur la Syrie, réunie à l'initiative de l'Iran, principal allié régional de Damas, en présence de représentants de 29 pays avec un appel à l'ouverture d'un dialogue national en Syrie.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a donné le coup d'envoi de cette conférence devant des représentants de pays comme la Russie, la Chine, l'Irak, l'Inde ou le Pakistan, en appelant à un dialogue national entre l'opposition ayant un soutien populaire et le gouvernement syrien.

Il a ajouté que l'Iran était prêt à accueillir un tel dialogue visant à rétablir le calme et la sécurité en Syrie.

M. Salehi a répété que son pays était opposé à toute ingérence étrangère et intervention militaire pour régler la crise syrienne et qu'il soutenait les efforts du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Il a également affirmé que l'Iran avait envoyé une aide humanitaire à la Syrie pour contrer les sanctions occidentales contre Damas qui ne sont pas dans l'intérêt du peuple syrien et ont augmenté sa souffrance.

Les pays occidentaux et certains pays arabes du Golfe, accusés par Téhéran de soutenir militairement les rebelles syriens, n'ont pas été invités à la réunion.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Irak, du Pakistan et du Zimbabwe sont présents à Téhéran, où sept autres pays ont envoyé des vice-ministres. Les pays restants sont représentés par des diplomates de rang inférieur, en majorité des ambassadeurs.

Selon M. Salehi, les pays présents sont, outre les trois déjà mentionnés et l'Iran, l'Afghanistan, l'Algérie, l'Arménie, le Bénin, le Bélarus, la Chine, Cuba, l'Équateur, la Géorgie, l'Inde, l'Indonésie, la Jordanie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, Maldives, la Mauritanie, le Nicaragua, Oman, la Russie, le Sri Lanka, le Soudan, le Tadjikistan, la Tunisie, le Turkménistan et le Venezuela.

Un représentant des Nations unies a également participé à la réunion.
Le Koweït et le Liban étaient invités mais avaient déclaré avant la rencontre qu'ils n'y participeraient pas.

http://www.romandie.com/news/n/_Ouverture_a_Teheran_d_une_conference_sur_la_Syrie_67090820121553.asp


COMMENTAIRES

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UNE MAJORITÉ DE L'HUMANITÉ REPRÉSENTÉE
À LA CONFÉRENCE SUR LA SYRIE À TÉHÉRAN
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Faisons le compte des États représentés à Téhéran, et de leur populations respectives (fin 2011) :

1. Afghanistan : 29.835.000 habitants
2. Algérie : 37.100.000 habitants
3. Arménie : 3.261.000 habitants
4. Bénin : 9.578.000 habitants
5. Bélarus : 9.599.000 habitants
6. Chine : 1.344.414.000 habitants
7. Cuba : 11.243.000 habitants
8. Équateur : 15.007.000 habitants
9. Géorgie : 4.586.000 habitants
10. Inde : 1.210.194.000 habitants
11. Indonésie : 244.970.000 habitants
12. Irak : 31.234.000 habitants
13. Iran : 77.891.000 habitants
14. Jordanie : 6.408.000 habitants
15. Kazakhstan : 17.522.000 habitants
16. Kirghizistan : 5.588.000 habitants
17. Maldives : 395.000 habitants
18. Mauritanie : 3.282.000 habitants
19. Nicaragua : 5.786.000 habitants
20. Oman : 2.694.000 habitants
21. Pakistan : 197.400.000 habitants
22. Russie : 143.030.000 habitants
23. Sri Lanka : 21.284.000 habitants
24. Soudan : 31.958.000 habitants
25. Tadjikistan : 7.627.000 habitants
26. Tunisie : 10.674.000 habitants
27. Turkménistan : 4.998.000 habitants
28. Venezuela : 28.048.000 habitants
29. Zimbabwe : 12.523.000 habitants

[Ces données, reprises de Wikipedia, sont presque toutes celles de fin 2011 et doivent donc être comparées à la population mondiale de la même date et de la même source : 6 928 193 456 habitants.]

Ces 29 États représentent 3.528.129.000 habitants, soit 50,9 % de la population mondiale. Une majorité, donc.

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LE CAMP EURO-ATLANTISTE MENT LORSQU'IL PRÉSENTE
SES POSITIONS COMME ÉTANT CELLES DE LA « COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE »
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Ce simple énoncé des faits permet de montrer le degré de mensonge atteint par la presse occidentale lorsqu'elle assimile systématiquement le camp euro-atlantiste à la « communauté internationale ».

Par ce tour de passe-passe sur les mots, cette formule veut faire croire, au peuple français notamment, que tous les peuples du monde seraient d'accord avec les États-Unis et l'UE, à part une petite poignée de gouvernements, dangereux et mal embouchés, qui seraient au ban de la «communauté internationale».

Dernier épisode en date de cette propagande mensongère, le communiqué conjoint, diffusé à Paris, entre Nicolas Sarkozy (qui a été chassé par les Français et n'a aucun mandat d'aucune sorte pour s'exprimer ainsi) et le président du prétendu "Conseil national syrien (CNS)" et l'un des chefs de l'opposition syrienne, M. Abdebasset Sieda.

Ce communiqué conjoint affirme que les deux hommes «ont constaté la complète convergence de leurs analyses sur la gravité de la crise syrienne et sur la nécessité d'une action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres».

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/08/08/sarkozy-reclame-une-intervention-en-syrie_1743783_823448.html

Eh bien, la conférence de Téhéran d'aujourd'hui prouve que cette formule est un mensonge.

Car la «communauté internationale» est très divisée sur la question syrienne, et une majorité des peuples de la «communauté internationale» sont représentés à Téhéran aujourd'hui. Une majorité de l'humanité est donc absolument contre la démarche guerrière de MM. Sarkozy et Sieda.

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CONCLUSION : CE DEVRAIT ÊTRE LE RÔLE DE LA FRANCE
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La conférence qui se tient à Téhéran aujourd'hui étant représentative d'une partie majoritaire de l'opinion mondiale, il est logique qu'elle ait compté la présence d'un représentant de l'ONU.

On notera d'ailleurs que les objectifs officiels assignés à cette conférence ne sont pas des appels irresponsables et partisans.

En effet, la conférence :
- « appelle à un dialogue national entre l'opposition ayant un soutien populaire et le gouvernement syrien »,
- se déclare « opposée à toute ingérence étrangère et intervention militaire pour régler la crise syrienne »
- et « soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. »

Par ces termes, la conférence de Téhéran, qui comporte notamment la Chine, l'Inde et la Russie et des pays de toutes les religions, s'inscrit très précisément dans le cadre du droit international et de la Charte des Nations-Unies. Lesquels posent comme un principe cardinal le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un État.

Les va-t-en-guerre et les irresponsables, ceux qui ont fait leur choix entre bons et mauvais Syriens, ceux qui fournissent en finances, en mercenaires et en armes un camp contre l'autre, ceux qui veulent mettre sur la touche l'ONU, et ceux qui bafouent le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un État en prétendant imposer le gouvernement de leur choix à la tête de la Syrie, eh bien ils ne font pas partie des 29 États réunis à Téhéran.

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Si la France était conforme à ce qu'elle doit être, c'est-à-dire un pays libre et souverain, non aligné sur quelque empire que ce soit, et veillant à se faire le porte-parole de la paix et de la liberté des peuples et des nations, ce n'est pas à Téhéran qu'une telle conférence devrait se tenir mais à Paris. Comme ce fut à Paris que se tint la conférence sur le Vietnam en 1968.

Pour cela, il faudrait que la France se soit libérée du camp euro-atlantiste, dirigé par Washington sous couvert de "construction européenne". C'est exactement ce à quoi s'emploie l'UPR.

François ASSELINEAU
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Pour aller plus Loin :

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Syria's Armenians flee to ancestral homeland

By Mariam Harutyunyan


AFP - 24-8-12 - As the passengers from battle-ravaged Aleppo disembarked at Yerevan's Zvartnots airport, tearful relatives gripped them tightly in emotional embraces. "Thank God you've arrived safe and sound !" one cried out.
Since fighting has gripped the city of Aleppo, where many of Syria's ethnic Armenian community live, increasing numbers have been fleeing to their ancestral homeland over fears that Christians could suffer if President Bashar al-Assad is ousted and replaced by an Islamic regime.
Among those arriving in Yerevan was Yenok Sulahian, who said that many Syrian Armenians had started to plan their escape when the first clashes began breaking out between rebels and government forces in Aleppo a month ago.
"Shooting and bomb blasts could be heard at night. The government was warning us all the time not to leave home to avoid being shot," he said.
The diaspora ministry in Yerevan said more than 3,000 Syrian Armenians have arrived since March 2011, when the government began a brutal crackdown on peaceful anti-regime protests across the country that has since descended into full-blown conflict between government forces and opposition fighters.
The national airline Armavia has been laying on additional flights to carry those seeking to flee.
The Armenian community in Syria may be small -- between 60,000 and 100,000 people according to estimates -- but its tragic history has added to its sense of unease.
Armenians in Syria are descendants of those who took refuge there after escaping the genocide of Armenians in Ottoman Turkey during World War I. They are long-established Syrian citizens, many with their own businesses.
Now they said they face uncertainty, not knowing how the conflict will end nor what the future will be for ethnic minorities under a new regime.
Some worry that they could face fresh persecution if Assad's government, which has maintained friendly relations with the authorities in Yerevan, is replaced by an Islamic regime.
"The Armenian community has taken a neutral position -- we call it pro-Syrian," said an elderly woman arriving at Zvartnots from Aleppo who declined to give her name.
"Of course this uncertainty is very scary -- what will the outcome of this be and what will happen to the Christian minority if Assad goes ?" she said.
However many of them, like Sulahian, said they want to go home as soon as there is peace.
"If everything is all right, we plan to return to Aleppo for the children to go to school," he said hopefully.
Since the conflict began, Armenian authorities have taken measures to make it easier for the Syrian Armenians to return, easing the visa process and allowing those who want to apply for citizenship to do so at the consulate in Aleppo, rather than in Yerevan.
"So far we cannot call this process mass migration. Many Armenians do not want to leave their homes and their businesses," said Firdus Zakarian, an official at the diaspora ministry's commission for Syrian-Armenian issues.
More than 3,000 Syrian Armenians have applied for citizenship in the past six months however -- a sign of growing uncertainty about their future in Syria.
Over 400 children are also being flown from Syria to Armenia for holidays in summer camps, initially for two weeks but potentially for a longer period if the crisis continues.
The diaspora ministry insists that the situation is not yet critical and that no mass evacuation is being planned.
"Today in Syria there is no anti-Armenian hysteria and no real threat to the existence of the long-standing Armenian community," Zakarian said.
But a nation whose memories of bloody ethnic purges remain fresh is understandably concerned about the future of its kin as the battle for control over Syria rages on.
"We are considering every scenario and if, God forbid, the situation does become critical, Armenia is ready to assist all our compatriots," Zakarian said.

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Syrie-conflit-Arménie


Des milliers d’Arméniens de Syrie se réfugient sur leur terre ancestrale

 

Par Mariam HARUTYUNYAN

 

Armenews.com - EREVAN (Arménie), 22 août 2012 (AFP) - “On entendait des tirs et des bombardements toute la nuit“, raconte Yenok Soulahian, qui a fui les combats en Syrie pour se réfugier en Arménie, la terre de ses ancêtres, comme l’ont fait aussi des milliers d’autres Syro-Arméniens depuis le début du conflit.

“Dieu merci, vous êtes arrivés sains et saufs !“, disent en larmes des Arméniens venus accueillir à l’aéroport d’Erevan des proches syro-arméniens en provenance d’Alep, capitale économique et enjeu crucial du conflit en Syrie.

Les combats s’étant intensifiés ces dernières semaines, les chrétiens d’origine arménienne ont de plus en plus peur en Syrie : “Les autorités nous mettaient en garde tout le temps et nous conseillaient de ne pas quitter nos maisons pour ne pas être tués“, raconte M. Soulahian.

Plus de 3.000 Syro-Arméniens sont arrivés en Arménie, une ancienne république soviétique, depuis le début conflit en Syrie en mars 2011. Cependant, de nombreux réfugiés, comme M. Soulahian, comptent bien retourner chez eux en Syrie dès que la paix aura été rétablie dans ce pays.

“Fin août, si tout va bien, nous prévoyons de retourner à Alep pour la rentrée des classes“, dit-il, faisant preuve d’un optimisme qui ne semble pourtant pas de mise.

Selon certaines évaluations, de 60.000 à 100.000 chrétiens originaires d’Arménie sont établis en Syrie. Il s’agit de descendants de ceux qui ont fui les massacres d’Arméniens dans l’empire ottoman au cours de la Première guerre mondiale.

Certains réfugiés redoutent des problèmes en Syrie si le président Bachar al-Assad, dont le gouvernement entretient des relations amicales avec l’Arménie, est renversé et remplacé par un régime islamiste.

“Cette incertitude nous fait bien sûr très peur. Comment tout cela va-t-il finir et que va-t-il se passer pour la minorité chrétienne si Assad s’en va ?“, se demande à l’aéroport d’Erevan une vieille femme en provenance d’Alep, qui refuse de décliner son identité.

Incertitude grandissante

D’autres Syro-Arméniens arrivés d’Alep se disent inquiets pour leurs proches et leurs amis restés sur place.

“Nous sommes très inquiets pour nos proches et pas seulement pour eux, nous sommes aussi inquiets pour la sécurité de nos voisins arabes. Nous avons vécu pacifiquement à leurs côtés depuis notre naissance“, dit Vrej Kyurmlian, un bijoutier syro-arménien.

“Nous n’avons jamais eu de problèmes“ en Syrie, dit-il.

A Erevan, les autorités ont pris des mesures pour faciliter le retour des Syro-Arméniens sur leur terre ancestrale, en simplifiant le processus d’obtention de visas et en leur permettant d’obtenir un passeport au consulat d’Arménie à Alep.

“Jusqu’ici, nous ne pouvons pas appeler cela un processus de migration de masse. Nombre d’Arméniens (en Syrie) ne veulent pas quitter leurs maisons et leurs entreprises“, assure cependant Firdus Zakarian, un responsable de la commission du ministère de la diaspora arménienne, chargée, entre autres, des Syro-Arméniens.

Plus de 3.000 Syro-Arméniens ont déposé une demande pour obtenir la citoyenneté arménienne au cours des six derniers mois, signe de l’incertitude grandissante concernant leur avenir en Syrie.

Le ministère de la diaspora insiste sur le fait que la situation n’est pas encore critique et qu’aucune évacuation de masse n’est prévue.

“Il n’y a aujourd’hui en Syrie ni hystérie antiarménienne, ni réelle menace pour l’existence à long terme de l’ancienne communauté arménienne“, dit M. Zakarian.

Mais “si la situation devient critique, l’Arménie est prête à assister tous nos compatriotes“, ajoute-t-il.

jeudi 23 août 2012,
Stéphane ©armenews.com


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Les quartiers arméniens sont à nouveau sous le contrôle des forces gouvernementales

 

Armenews. com - 24-8-12 - Un haut responsable du gouvernement arménien a déclaré mardi 22 août 2012 que les troupes gouvernementales syriennes ont repris le contrôle des principaux quartiers arméniens dans la plus grande ville de Syrie, à Alep. Une source diplomatique à Erevan qui a suivi l’évolution en Syrie a affirmé hier que les rebelles syriens avaient saisi ces districts lundi après des semaines d’intenses combats avec les forces fidèles au régime du président Bachar al-Assad.

Selon la ministre de la Diaspora arménien, Hranush Hakobian, les combats à Alep n’ont infligé aucun dommage matériel important dans les quartiers arméniens situés pour la plupart dans le centre-ville.

«Grâce à leur neutralité, [les Arméniens Syriens] parviennent à maintenir le calme et la stabilité au sein de la communauté», a-t-elle déclaré à RFE/RL(Azatutyun.am). «Il n’y a pas eu de dévastation, ni de panique dans les quartiers arméniens. Les gens ont simplement éviter de sortir.»

H. Hakobian a été interviewée à l’aéroport Zvartnots d’Erevan où elle a accueilli environ 150 enfants d’Alep qui sont arrivés en Arménie pour y passer leurs vacances d’été. Ils ont rejoint près de 250 autres adolescents venus de Syrie. Leur camp d’été est financé par le gouvernement arménien et des sponsors privés.

La ministre a également insisté sur le fait que la situation en Syrie reste supportable» en dépit de la poursuite des violences dans le pays. «Nous n’avons pas besoin d’évacuer les Arméniens de Syrie.»

jeudi 23 août 2012,
Laetitia ©armenews.com


Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007
Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave,
t N.W. Washington DC 200


Escalating Syrian Civil War a Lose-Lose for US

par Jason Ditz

Antiwar.com - 26/10/12 - A temporary ceasefire of sorts is in place in Syria, but the general trend of the civil war in the nation is toward escalation, sectarian violence and spillover into neighboring countries.

It was a war the Obama Administration seemed to be itching for, egging on the various rebel factions from the beginning. Now, as it escalates, the situation seems to be dramatically deleterious for US interests in the region.

Rebel defectors from Syria’s military are one thing, but increasingly the rebellion is filled with al-Qaeda-styled Islamists, which are getting stronger and better armed all the time. Fighting has spread into Turkey, Lebanon, and Jordan, threatening to destabilize US allies.

The spillover is now threatening the whole region, with the US-backed goal of “safe zones” for the rebels in northern Syria threatening to turn into safe-havens for terrorists, and a regime change that the administration was once salivating over now threatens to turn Syria into a Salafist theocracy.

Anti-War
-

PKK Fighters Battling Rebel FSA Around Aleppo

by Jason Ditz


Antiwar.com - 28-10-12- Another week of Syrian Civil War means more new combatants entering the increasingly regional conflict.

The question of Kurdish neutrality seems to be settled, at least so far as the Kurdistan Workers’ Party (PKK), the Turkish-based Kurdish secessionist movement is concerned, with the group accusing the rebel Free Syrian Army (FSA) of attacking Kurdish neighborhoods in Aleppo and retaliating against FSA bases. The fighting between the two has killed 36 in recent days, and 14 Kurds have been kidnapped by the FSA in the process.

Several Kurdish factions have set themselves up since the war broke out, and what happens with one is not necessarily an indication of where others will fall in the war. The PKK’s shift is perhaps the most predictable, as the FSA is openly backed by the Turkish government. Some of the Kurdish groups are being trained in Iraqi Kurdistan.

And they aren’t the only Iraqis getting involved in the war. Sunni Islamist factions have been flocking to Syria for months, at the behest of al-Qaeda in Iraq (AQI) to fight against the Assad regime. Now, Iraqi Shi’ites are also heading to Damascus, usually by way of Iran or Lebanon first and joining Shi’ite militias seeking to fight on behalf of the regime.

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Intrusion en Syrie. Israël fait des siennes


Par Françoise Compoint



La Voix de la Russie - 1/2/13 - Avant-hier, mercredi 30 janvier 2013, Israël a effectué une frappe ciblée contre un centre de recherche syrien situé dans la banlieue de Damas. Ce centre de recherche, contrairement à ce que prétendent certains médias étroitement axés sur les intérêts de l’Etat hébreu, comporte aussi bien une partie militaire que civile. Bilan : deux morts pour le moins, des blessés.

Techniquement, l’opération devint possible grâce ou plutôt à cause de deux facteurs. Primo, il se trouve qu’il y a eu derechef violation de l’espace aérien libanais, le bombardement ayant été opéré, vu la disposition de cette banlieue, de la frontière syro-libanaise. Secundo, on sait de source sûre que les bombardiers à l’œuvre volaient en-dessous de la hauteur détectée par les radars, là encore, en violation totale du droit aérien.

Le porte-parole de l’armée israélienne a préféré se réfugier dans le silence, malgré les questions qui lui avaient été récuremment posées par l’AFP. Même silence – serait-il conspirateur – de la part de la Maison-Blanche. Même silence de la part de L’Elysée, de la part de M. Fabius qui pourtant s’inquiète tant du sort de la Syrie … jusqu’à interdire à ses porte-parole de désigner Bachar El-Assad par son nom de famille. Pourrait-on imaginer quelque chose de semblable de la part de son homologue russe, M. Lavrov ? A moins de faire un cauchemar … Ah ! J’oublie ! M. Fabius a éloquemment appuyé son mot d’ordre avouant regretter que « Bachar » continue à traîner ses piètres jours ici-bas. Bon, de quoi revenir à la question de la peine de mort, pourtant abolie par le parti de Fabius en 1981 … Curieux comme retour en arrière, vous ne trouvez pas ?

Ces silences unanimes de personnalités a priori obsédées par le bien-être de la Syrie n’ont d’autre fin que de voiler le dessein criminel d’Israel, chouchou gâté des USA qui se permet tout et n’importe quoi. Dans le besoin immédiat, les pires mensonges, les pires impostures font l’affaire.

Ainsi : Israel a justifié son intervention par le fait (ou l’hypothèse) que le centre en question représentait un véritable arsenal pour le Hezbollah libanais. Il se serait agi, plus précisément, d’un centre de transfert de missiles du type Sam-7 qu’il fallait donc raser à tout prix. Sur ce, les arguments ne tarissent pas, car il se fait en plus que le laboratoire aurait été bourré d’armes chimiques déjà entièrement synthétisées ou sur le point de l’être. Que ces accusations aillent de pair ou aient été formulées séparément, cela ne change rien à la conclusion finale qui s’impose. Si l’aviation israélienne avait en effet bombardé un centre abritant des Sam-7, l’explosion en résultant aurait suscité un retentissement capital. Si, à l’aube du 30 janvier, les armes chimiques étaient bien là où on voulait qu’elles soient, la catastrophe écologique qui aurait suivi ne se serait guère limitées au bilan de deux morts.

M. Meyssan, en témoin direct des évènements, s’empresse de nous mettre en garde. Au lendemain de l’intrusion, un haut-dignitaire syrien lui avait expliqué que l’armée arabe syrienne avait mis il y a peu la main sur « du matériel israélien sophistiqué » qu’il a naturellement envoyé au laboratoire de Jomrayah pour analyses poussées. Le hasard a voulu qu’il n’en reste plus trace, le centre ayant été sérieusement endommagé par l’incendie.

Nous sommes en présence d’un nouveau subterfuge qui rappelle fort le coup des échantillons contenant de la lessive en poudre en Irak … de la lessive en poudre qu’on a fait passer pour de la poudre d’oxyde d’uranium ! Et le monde y a cru. Et le feu vert fut alors donné pour pendre un chef d’état élu par son peuple. On retrouve le même procédé, la même tactique de détournement de faits et elle n’est pas plus neuve en Syrie qu’ailleurs. Il y a quelques années de là, Israel avait déjà forcé l’espace souverain de la Syrie en prétendant qu’il y avait sur son territoire tout un centre destiné à la fabrication d’une bombe atomique … non point syrienne, d’ailleurs, mais nord-coréenne ! Voilà jusqu’où vont les campagnes de désinformation.

On se demande aujourd’hui à qui cette manœuvre hasardeuse apparemment dénoncée (dénoncée en tout cas en catimini) profiterait ?

Je crois qu’il faut relever un double intérêt alimenté par un malheureux concours de circonstances. D’un côté, nous savons aujourd’hui que l’opposition syrienne jouit du soutien israélien. Il en existe une preuve géographique élémentaire : l’ASL affronte les positions de l’armée gouvernementale préférentiellement le long de la barrière de sécurité israélienne. Comme la Syrie n’a ni l’envie particulière ni les moyens pratiques d’affronter l’Etat hébreu, les manifestations des rebelles ne sont réprimées que d’une manière très relative. Il n’est pas question d’indisposer les chouchous des US A ! Cette ligne de démarcation existe donc et sert tant les intérêts israéliens que ceux de l’opposition même s’il est vrai que certains quotidiens hébreux s’en défient, croyant qu’à terme ce tandem pourrait largement décaler le conflit en l’intériorisant au cœur même d’Israël. Maintenant, il faut comprendre pourquoi est-ce qu’Israel fait preuve d’une bacharophobie aussi engagée. En réalité, il n’est aucunement question de Bachar en tant que tel. C’est l’Iran qui est visé par le biais syrien. Il existe, depuis un certain nombre d’années, comme une sorte d’équilibre fragile entre Iran et Israel, celui-ci étant entretenu par les USA. D’aucuns affirment que l’Iran n’a pas encore mis au point sa bombe atomique et que, dans l’hypothèse où cela arriverait, un dénouement catastrophique ne se ferait pas attendre. Bien entendu, on peut se demander pourquoi un Etat souverain tel que l’Iran se verrait interdit d’avoir la bombe atomique alors que son ennemi a environ 80 armes nucléaires d’après le rapport du SIPRI. Cette question reste sans réponse pertinente. Elle reste sans réponse pour l’Iran lui-même qui plus que jamais a besoin d’une arme de dissuasion de taille. Et il semble à l’heure actuelle qu’elle est sur le point de l’avoir. Objectif : stopper d’urgence le processus.

Ladite hypothèse explique parfaitement la partie d’échec jouée par l’Israel dans la mesure où, nous venons de l’apprendre, Téhéran a déjà menacé Tel-Aviv, prenant à témoin les Nations Unies. Pour ma part, j’entends déjà les trompettes otaniennes …

Cible privilégiée de l’Occident pour une vile affaire de gazoduc, monnaie d’échange dans un conflit qui la dépasse, la Syrie est pour le moins à plaindre. Mais ne serions-nous pas doublement à plaindre s’il advient que l’Iran frappe en effet Israël, engageant les USA dans une campagne qui s’étendra alors bien au-delà du Moyen-Orient et marquera le début de la III GM ? A méditer.

L’ASL et Israël attaquent un Centre de recherche syrien

Réseau Voltaire - 31/1/13 - Les sources israéliennes ont intoxiqué les médias occidentaux en annonçant que leur armée avait attaqué un convoi militaire syrien transférant des armes au Hezbollah libanais. Selon les articles, il se serait agi de missiles Sam-7 ou d’armes chimiques prêtes à l’emploi.

En réalité, l’Armée de l’air israélienne a bombardé un centre de recherche à Jemraya, dans la grande banlieue de Damas, dans l’après-midi du mercredi 30 janvier 2013. Ce centre n’abritait ni Sam-7, ni armes chimiques. En effet, la destruction de Sam-7 aurait provoqué des explosions visibles depuis la capitale. Et la destruction d’armes chimiques prêtes à l’emploi (c’est-à-dire dont les composants ont déjà été mélangés) aurait provoqué une catastrophe.

Une source officieuse syrienne a indiqué au Réseau Voltaire que l’Armée arabe syrienne a saisi, il y a quelques jours, des matériels israéliens sophistiqués utilisés par les Contras et les avaient apportés dans ce Centre de recherche où ils devaient être démontés et analysés.

C’est probablement ce matériel que les Israéliens ont voulu détruire avant qu’il ne soit transporté en Russie ou en Iran. Le Centre avait d’abord été attaqué par des commandos au sol de l’Armée syrienne libre qui avaient été repoussés. Puis, l’Armée de l’air israélienne est intervenue elle-même pour effectuer le travail que les Contras n’avaient pas été capables de réaliser.

Les avions israéliens sont arrivés en rase-mottes par le Liban. Ils ont surgi par l’arrière du Mont Hermon et ne sont entrés en très brièvement dans l’espace aérien syrien.

La Syrie porte plainte contre Israël devant l'ONU


La Voix de la Russie - 1/2/13 - La Syrie a porté plainte contre Israël devant les Nations Unies à la suite des frappes portées contre un centre de recherche scientifique à Damas par la Force aérienne israélienne, a rapporté ce vendredi l’Ambassadeur de la Syrie en Russie Riyad Haddad.

Le commandement de l'armée syrienne a rapporté que l’aviation israélienne aurait effectué des frappes le 30 janvier dernier contre un centre de recherche militaire dans la province de Damas. « Nous attendons une réponse de la part de l'organisation internationale », a déclaré le diplomate syrien.

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Bellicisme américono-sioniste du gouvernement français

 

La France et la Grande-Bretagne prêtes à livrer unilatéralement des armes aux rebelles (Fabius) !

French.news.cn - PARIS, 14 mars (Xinhua) -- Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré jeudi que la France et la Grande-Bretagne livreront des armes à l'opposition syrienne, avec ou sans consensus européen.

"La position que nous prenons, et qui est aussi celle des Britanniques, c'est de demander aux Européens, maintenant, de lever l'embargo pour que les résistants aient la possibilité de se défendre", a fait savoir jeudi matin sur France Info le chef de la diplomatie française.

"On se concerte en permanence (avec la Grande-Bretagne) et sur cette question-là (livraison d'armes, ndlr), nous avons des positions identiques", a-t-il poursuivi.

Le ministre a par ailleurs indiqué que "la France est une nation souveraine" et qu'à défaut de position européenne commune, il pourrait y avoir une position commune de la France et de la Grande-Bretagne pour armer l'opposition et lever l'embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles syriens.

Evoquant la prochaine réunion de l'Union européenne sur cet embargo prévue fin mai, M. Fabius a fait savoir la volonté de Paris et de Londres d'avancer cette réunion et d'agir au plus vite.

"Il faut aller très vite. Normalement, la fois où les Européens devraient reprendre cette question ce serait dans plusieurs semaines, mais nous allons demander avec les Britanniques que la réunion (...) soit avancée" car "on ne peut pas accepter qu'il y ait ce déséquilibre actuel avec d'un côté l'Iran et la Russie qui livrent des armes à Bachar et de l'autre des résistants qui ne peuvent pas se défendre".

M. Fabius a également réfuté les arguments du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a déclaré mercredi à Londres que livrer des armes à l'opposition serait une violation de la loi internationale.

"On ne va pas entrer dans une fausse polémique. La Russie et l'Iran livrent des armes à Bachar el-Assad. Donc on ne peut pas arguer de telle ou telle considération juridique pour dire qu'on peut livrer des armes à Bachar, mais qu'on ne peut pas permettre que les résistants se défendent", a-t-il fait valoir.

"Lever l'embargo c'est un des seuls moyens qui restent pour faire bouger politiquement la situation", a-t-il conclu, déplorant la situation de blocage politique et le bilan humain de deux ans de conflit dans le pays.

La Syrie critique la volonté britannique et française d'armer les rebelles

French.news.cn - DAMAS, 14 mars (Xinhua) -- Le gouvernement syrien a dénoncé les récents propos de la France et du Royaume-Uni sur la possibilité d'armer les rebelles comme «une violation flagrante des principes du droit international», tandis que la Russie, par crainte des groupes rebelles radicaux, a mis en garde contre une telle mesure.

Dans un communiqué publié jeudi, les médias officiels syriens ont déclaré que les déclarations britanniques et françaises sur la livraison d'armes aux rebelles «s'inscrivent dans le cadre de l'implication flagrante des pays d'Europe, du Golfe et de la Turquie dans la crise syrienne, évoquant ouvertement l'envoi d'argent et d'armes à des groupes terroristes qui perpètrent des enlèvements et des meurtres et prennent pour cibles les infrastructures de Syrie».

Ce communiqué syrien fait suite aux propos du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a déclaré jeudi que Paris et Londres armeraient l'opposition syrienne même si l'Union européenne (UE) refuse de lui donner un accord unanime.

Dans une interview à la radio France Info, M. Fabius a déclaré que les deux pays appelleraient leurs partenaires européens à accélérer la levée de l'embargo sur les armes en Syrie.

L'embargo sur les armes est un élément de l'ensemble de sanctions adoptées par l'UE à l'encontre de la Syrie. L'UE doit selon le calendrier prévu réviser cet embargo en fin mai.

La question des armes suscite inquiétudes et scepticisme chez les défenseurs des droits de l'Homme et d'autres puissances internationales comme la Russie, dont le ministère des Affaires étrangères a réagi en déclarant que les livraisons d'armes destinées à l'opposition syrienne finiraient entre les mains «de terroristes».

Le 6 mars, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont invité l'opposition syrienne à occuper pour leur réunion le siège auparavant occupé par la Syrie, et donné leur feu vert à la livraison d'armes par les pays membres de ce bloc à l'opposition syrienne.

Le basculement de l’impérialisme français vers le terrorisme

 

http://lecitoyenengage.fr/

 

Le combat a changé de nature mais la finalité reste la même : la domination sur un territoire pour le contrôle de ses ressources et/ou pour sa position géostratégique. Notre monde est toujours dans une logique d’affrontement empire contre empire et la France n’incarne plus une troisième voie chère à De Gaulle mais fait partie intégrante d’un empire. Est-ce le bon chemin pour notre pays ?

La France au service du terrorisme !

Nos soldats ne meurent plus pour la France.


La France a basculé d’un état impérialiste souverain à celui de valet d’un empire terroriste ! Dans les deux cas la situation des populations autochtones n’est pas brillante je vous l’accorde, mais du point de vue de la situation géopolitique mondiale de la France ce n’est pas la même chose.
Diriger son propre empire signifie être maître chez soi… et chez les autres. Notre pays avait les moyens de décider pour lui-même ce qui était bon pour lui même si cela était au détriment des populations je le rappelle. Les ressources que l’on exploitaient sur le territoire conquis et soumis servaient uniquement à l’enrichissement de notre pays qui a pu ainsi assurer son développement industriel. Cette situation politique était concevable car l’empire français devait affronter d’autres empires aussi voraces que le sien.
Aujourd’hui la situation a changé, la France a intégré un empire plus gros que lui et travaille donc à son enrichissement et à assurer la pérennité de ses ressources et ce n’est plus la même chose. Nous ne sommes plus les premiers servis, nous dépendons du bon vouloir des hautes autorités impérialistes qui siègent à Washington et Tel Aviv. Nos actions militaires ne sont donc plus prises par la volonté de défendre nos intérêts prioritairement mais ceux de l’empire americano-sioniste, l’empire occidental.
Participer à l’expansion et à la consolidation de cet immense empire coûte cher et pas qu’à la France, il faut donc développer d’autres moyens d’actions moins gourmands en déploiement militaire et entretien de bases hors sol. C’est pour cette raison essentielle, alors que nous sommes en période de récession budgétaire «grâce» à la crise de la dette souveraine (rendons à Rohtschild ce qui appartient à Rohtschild ! (1), que notre projection militaire impérialiste change de forme. Nous ne déployons plus nos armées, de moins en moins, mais nous investissons dans l’assistance terroriste contre des nations souveraines qui n’ont pas choisi pleinement d’intégrer notre empire. C’est ce que nous dit notre président valet américain :
Évidemment toute notre propagande médiatique trouve cela tout à fait normal et même l’encourage fortement ! (2) . Et nous savons pour qui roulent les médias…

L’impérialisme est aussi religieux.

Le pape et son armée occulte travaille à l’impérialisme occidental

L’empire occidental pour asseoir sa domination sur ce vaste ensemble s’appuie sur deux mamelles essentielles : la présence militaire constante et la domination religieuse. C’est ainsi que le Vatican sert d’impérialisme politique surtout depuis Vatican II où l’on peut dire qu’il a fait son coming out en se mettant tout entier au service de la république universaliste juive. Le Vatican malgré toutes ses vicissitudes est une arme redoutable au service de l’impérialisme americano-sioniste et l’élection du nouveau pape jésuite en est la plus parfaite illustration. C’est le couronnement tant attendu par une organisation secrète, les jésuites, qui ont œuvré en silence pour défendre l’impérialisme romain via le symbole papal mais non les préceptes du Christ. C’est là toute sa malignité que de faire croire qu’elle est au service du Christ alors qu’elle agit pour des intérêts mondialistes juifs. D’ailleurs sa toute première lettre a été envoyé aux autorités juives pour les assurer de la continuité du grand œuvre mondialiste… (3)
L’élection de ce pape sud-américain fortement associé aux purges des régimes dictatoriaux est aussi un signe annoncé au continent sud-américain disant que celui-ci doit réintégrer la sphère de l’empire occidental judéo-chrétien (4). Une semaine après la mort de Chavez l’élection de ce pape réactionnaire est un symbole puissant.

La France au service de l’inversion des valeurs

L’inversion des valeurs c’est le satanisme.
Il faut donc noter que la France qui dit défendre les valeurs de la démocratie et de la liberté, bafoue entièrement ces valeurs en s’en prenant à un état souverain et à un peuple souverain. L’agression en Syrie, après celle qui a eu lieu en Libye et avec l’opération au Mali, est le signe que la France est au service du terrorisme et non des droits humains comme l’empire aime à la dire. L’exemple de la crise des malouines est édifiant sur ce point: voilà un territoire que l’empire a colonisé par la force et qui appartenait de plein droit à l’Argentine (comme Gibraltar à l’Espagne…). Pour empêcher celle-ci de revendiquer ce territoire l’empire a fait voter les colons pour leur demander s’ils souhaitaient abandonner leur statut! Le résultat était connu d’avance (5) ). Ainsi l’empire respecte ou piétine le droit des peuples lorsque ça l’arrange. Est-ce cela défendre les droits humains ? Nous voyons bien que tout cela n’est qu’une mascarade destinée à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Dans le même temps l’empire a bien compris les dangers «humains» qu’apporte l’être humain dans un ensemble militaire. Comment croire que des français musulmans vont affronter l’Islam sur le terrain au service de l’empire ? De même si on demandait aux militaires français de prendre d’assaut le Vatican ça heurterait quelques consciences religieuses! Les armées n’étant plus «homogènes» ne seront plus contrôlables et c’est pourquoi le désengagement militaire traditionnel est en marche (6). Mais attention les opérations seront d’une autre nature. Au plus haut niveau des conférences sur le besoin de sécurité ont lieu qui définissent une nouvelle donne sécuritaire en préconisant notamment le défaussement de la puissance militaire de l’état vers des milices privées et l’emploi massif de nouvelles technologies (drones, robots notamment) pour remplacer l’humain (7). Le désengagement militaire massif ne signifiera donc pas affaiblissement sécuritaire seulement cela change de nature en passant aussi de la sphère publique, donc sous contrôle souverain du peuple, à la sphère privée où le peuple n’aura aucune emprise sur les actions. Ainsi comment savoir si ces milices privées défendent les intérêts de la France ou bien d’un consortium privé ?
Le passage d’une armée de métier à une armée de mercenaires est le signe que nous changeons de nature, nous basculons dans le champ militaire du terrorisme appliqué aux situations géopolitiques. Les gouvernants n’auront même plus à justifier de leur action auprès du peuple et de ses représentants car tout cela sera occulté. La guerre vue de loin ne nous concernera pas et donc ne heurtera plus nos consciences. Nous pourrons donc continuer à regarder notre TV en se disant fier d’ignorer ce que fait notre gouvernement «parce que la politique on s’en fou». Facile. Facile de dire cela alors que des milliers, des millions de personnes dans le monde seront dépendantes de ce je m’en foutisme. Ces populations qui espéraient encore que la France soit un régulateur sur la scène mondiale pour faire respecter des valeurs humaines en seront pour leurs frais.

http://lecitoyenengage.fr/

Liens du billet

Référence n°1
http://bestofactus.wordpress.com/2013/02/21/dette-rendons-a-rothschild-ce-qui-appartient-a-rothschild/
Référence n°2
http://allainjules.com/2013/03/15/syrie-le-journal-liberation-encore-ridicule-les-raisons-du-coup-detat-de-francois-hollande/
Référence n°3
http://www.wendy-leblog.com/2013/03/la-premiere-lettre-du-pape.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+wendy-leblog%2FHrDB+%28Le+blog+de+Wendy%29
Référence n°4
http://resistance71.wordpress.com/2013/03/15/laffaire-francois-1er-les-borgias-ont-ils-migre-a-washington/
Référence n°5
http://mai68.org/spip/spip.php?article4968
Référence n°6
http://sos-crise.over-blog.com/article-vers-une-apocalypse-budgetaire-pour-les-armees-fran-aises-116187588.html
Référence n°7
http://mecanoblog.wordpress.com/2013/03/14/la-culture-de-la-securite/


Armer les rebelles syriens ? Les appels à la prudence se multiplient en France

Voila.fr - 15/3/13 - Les appels à la prudence se sont multipliés vendredi en France après l'annonce surprise de livraisons possibles d'armes aux rebelles syriens par Paris et Londres, en passant outre l'embargo européen s'il le faut.

Premier étage de la fusée allumée jeudi: la France et la Grande-Bretagne entendent convaincre leurs partenaires de l'UE de lever l'embargo empêchant de transférer des équipements létaux à la résistance syrienne.

Mais Paris ne s'arrêtera pas là. "Si d'aventure, il devait y avoir un blocage d'un ou deux pays alors la France, elle, prendrait ses responsabilités", a averti le président François Hollande, en marge du sommet européen de Bruxelles, alors que la guerre civile syrienne entre dans sa troisième année.

L'opposition de droite et du centre, qui n'avait pas ménagé son soutien à l'offensive française au Mali, avait peu réagi et de manière dispersée jeudi. Pas trop tôt !, a dit en substance Pierre Lellouche, ancien secrétaire d’État UMP, attention avant d'ouvrir la "boîte de Pandore", s'était alarmé un autre UMP, Jacques Myard.

Vendredi, des voix inquiètes se sont élevées avec force, multipliant les questions et pointant les risques: fêlure au sein de l'UE, dispersion d'armements dangereux dans une zone explosive, soutien malgré soi à des mouvements jihadistes.

"D'urgence" il faut une mission d'information à l'Assemblée, a réclamé le député UMP des Français de l'étranger représentant ceux de Syrie, Alain Marsaud.

Première inquiétude exprimée notamment au centre de l'échiquier politique : Paris ne doit pas s'isoler de ses partenaires.

Pour le président du MoDem, François Bayrou, "que la France s'engage ainsi et que les autres pays européens, en dehors de la Grande-Bretagne, disent attention, il y a là un risque très important".

"militarisation de la région"

Président du Nouveau Centre, ancien ministre de la Défense, Hervé Morin est allé plus loin : une telle "politique hasardeuse" aboutirait à "déchirer le contrat européen". Après, il ne faudra pas se plaindre que d'autres prennent des libertés avec les accords de l'UE, a-t-il averti. Le soutien de Londres ? "Si les Britanniques étaient Européens, ça se saurait", a ironisé le député.

Chef de file des députés UMP, Christian Jacob a tranché : cette initiative "ne peut se faire que dans un cadre de partage de décision avec l'Union européenne".

C'est sur le dossier syrien que l’ex-président Nicolas Sarkozy était sorti de son silence post-échec électoral, en août 2012, fustigeant en creux un immobilisme français face à ce conflit meurtrier.

Deuxième appréhension des politiques français : la région proche-orientale est une poudrière. Le risque d'escalade est grand, a analysé M. Bayrou, ex-candidat centriste à l’Élysée. Soutiens de Bachar al-Assad, l'Iran ou la Russie se sentiront justifiés et accélèreront leurs propres livraisons d'armement, a-t-il prévenu. "Est-ce que nous avons intérêt à provoquer la militarisation de la région" où se trouvent Israël et le Liban, a demandé M. Morin.

A gauche, la vice-présidente du MRC Marie-Françoise Bechtel a aussi soulevé le risque "de faire d’une guerre civile déjà très meurtrière une guerre totale".

Autre écueil pointé de plusieurs côtés, où l'on met en avant le précédent libyen : l'armement, nolens volens, de groupes islamistes qui retourneraient ensuite ces armes contre les Occidentaux. C'est la crainte du Front national qui parle de "folie" : "En Syrie, nous voulons soutenir qui ? Des islamistes, des jihadistes, c'est-à-dire ceux-là mêmes qu'on combat au Mali", a affirmé le vice-président de ce parti Florian Philippot.

Dans la résistance syrienne, "il y a des gens très bien dans la résistance syrienne et puis il y a des fondamentalistes", a relevé le président du MoDem. "

Le député PS Razzy Hammadi s'est voulu rassurant : "nous avons suffisamment d'informations pour que les armes ne soient pas livrées au tout venant, comme cela avait été fait en Libye".

Question annexe posée par M. Morin : comment faire et par où passer ? Une seule voie, selon lui, la Turquie, mais "a-t-on demandé aux Turcs ?"

M. Hollande, qui devait tenir une conférence de presse à Bruxelles, pouvait avoir là une première occasion de calmer ces appréhensions françaises.

Le PS a, lui, salué la "détermination" du chef de l’État, se réjouissant que "nos partenaires européens soient amenés à étudier la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes".

 


La Jordanie pourrait se retrouver impliquée dans le conflit syrien

 


Nikita Sorokine

 


La Voix de la Russie - 20/4/13 - Le déploiement de la division blindée américaine en Jordanie montre que le conflit en Syrie se transforme en une catastrophe régionale. Craignant pour ses alliés moyen-orientaux, les Américains s’attendent au pire scénario des événements

La présence des troupes américaines en Jordanie ne fait qu'aggraver la crise syrienne, selon le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. « Ce ne sont pas des actions qui seraient nécessaires pour que la situation en Syrie puisse sortir de l’impasse. Ces mesures ne font qu’aggraver la crise », a déclaré vendredi lors d'une conférence de presse le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch.

Récemment, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a annoncé la décision de Washington d'envoyer en Jordanie la première division blindée, ainsi que près de deux cents spécialistes expérimentés en renseignement militaire, logistique et les opérations spéciales. Selon les médias américains, la Maison Blanche a pris cette décision sous la pression d'un certain nombre de membres du Congrès influents, qui demandent de l'administration de Barack Obama des mesures plus radicales pour calmer le conflit en Syrie. Le ministre jordanien de l'information Mohammad Al-Momani a réitéré les intentions de Washington, ajoutant que l'armée américaine sera engagée dans le renforcement des capacités de combat de l'armée jordanienne, suite à la dégradation de la situation en Syrie.

Au milieu de la semaine écoulée, le président syrien Bachar al-Assad a prevenu dans une interview à accordée à la chaîne Al-Ihbariyya, que la guerre civile syrienne menace de déborder sur la Jordanie voisine. Assad a rappelé que les exercices des militants de l’opposition syrienne se déroulent dans ce pays, ajoutant que les rebelles y reçoivent des armes et des munitions. Les hauts responsables jordaniens continuent d'insister sur le respect par le Royaume hachémite des moyens exclusivement politiques pour arrêter l'effusion de sang en Syrie.

La menace de diffusion de la guerre syrienne aux pays voisins préoccupe les autorités jordaniennes depuis longtemps. Dans le cas contraire, la question de déploiement des chars américains ne se serait même pas posée. Cependant, le fait que cette initiative vient de Washington ne fait aucun doute.

Activité américaine dans la zone du conflit syrien est suscitée par plusieurs circonstances, explique Vladimir Issaev, professeur à l'Institut d'Asie et d'Afrique de l’Université d’Etat de Moscou.

«Ils se sont retrouvés dans une situation compliquée, car l’aide qu’ils fournissent aux rebelles syriens s’est transformée en un financement d’Al-Qaïda »,explique-t-il dans un entretien à La Voix de la Russie. « Les Américains veulent donc garder le contrôle de la situation. Pourquoi alors une telle attention à la frontière syro-jordanienne ? Si le régime d’Assad chute, le pays éclatera en deux ou trois parties, car du point de vue religieux c’est un pays hétérogène. Et le conflit risque de s’étendre à la Jordanie, un pays, où plus de la moitié de la population sont des Palestiniens ».

La position des Palestiniens sur la question syrienne et sur les relations avec Israël est très différente de la ligne officielle de la Jordanie. Par conséquent, selon Vladimir Issaïev, on ignore comment évoluera la situation, surtout si les forces proches d’Al-Qaïda s’y mêlent. La Jordanie est massivement peuplée avec des réfugiés syriens. Et le gouvernement surveille de près ce qui se passe en Syrie. La présence de l'armée américaine va donner plus de confiance aux autorités jordaniennes et permettra en même temps aux Américains de créer pour eux-mêmes une illusion de contrôle des événements.

Cependant, certains analystes voient d’autres motifs dans ces actions du gouvernement américain. Les Etats-Unis n'ont jamais caché leur stratégie envers la Syrie, explique le rédacteur en chef du site analytique Vostotchny Express Salim Ali Asad. Ils étaient toujours très actifs dans la région. L'année dernière ils ont effectué des manœuvres militaires avec la participation de quinze pays, a-t-il rappelé. Des forces spéciales américaines ont participé à ces exercices s’entraînant à la situation où les armes chimiques se retrouvent dans les mains des rebelles. Par ailleurs, les Etats-Unis poursuivent des objectifs plus ambitieux, explique-t-il.

« Il s’agit de deux soldats, dont l'envoi a été récemment annoncé. Ils veulent être prêts à toute tournure des événements en Syrie. Il est possible qu'ils se préparent à une intervention, qui dépend de l’évolution de la situation en Syrie. Ils ne cachent qu’ils veulent créer une sorte de zone tampon au Sud de la Syrie, et cherchent à protéger non pas le peuple syrien ou la démocratie dans le pays. Ils ont tout simplement peur des islamistes et veulent protéger les frontières d'Israël. La principale chose pour eux – c’est de contrôler le plateau du Golan pour que des groupes de terroristes anti-israéliens n’y pénètrent pas ».

La Jordanie a été fondée par les Britanniques et c’est un pays-satellite des pays occidentaux – notamment des Etats-Unis. Il n'est donc pas exclu que les bases de formation des terroristes et des militants de la soi-disant Armée syrienne libre se trouvent en Jordanie, est convaincu Salim Ali Asad. On signale que près de 1500 guerriers ont été formés sur ces bases pour être ensuite envoyés dans la région de la ville syrienne de Deraa. Leur objectif – c’est de contrôler les zones frontalières de la Syrie.

Le rôle de la Jordanie dans le conflit syrien n'est pas clair. Il semble que, dans la situation qui se crée dans la région ne dépend pas de la position d’Amman. Les Etats-Unis ne donnent pas d’explications, mais le redéploiement des divisions et des groupes militaires dans la région prouvent que la détermination du commandement américain. C’est le cas de transfert en Jordanie des systèmes de défense aérienne Patriot. La Jordanie se retrouve au centre des possibles manœuvres militaires. Soit il s’agira des manœuvres avec des chars contre la Syrie, soit des actions imprévisibles des islamistes depuis le territoire syrien. Aucun des deux scénarios n’apportera rien de positif à ce pays.

«TENDANCES DE L’ORIENT»

 

 

Hassan Nasrallah donne le signal de la contre-attaque de l’Axe de la Résistance

par Pierre Khalaf

 

RéseauVoltaire - 27/5/13 - Alors que les États-uniens tentent de vider de leur contenu les arrangements de Moscou, en minant la conférence de «Genève-2», l’État syrien et ses alliés régionaux font preuve d’une grande détermination à modifier d’une manière irréversibles les rapports de force sur le terrain. En assénant des coups de boutoirs aux terroristes, la Syrie réduit à presque rien la marge de manœuvre de Washington. Parallèlement, la Russie campe sur ses positions et refusent toutes les conditions posées par les États-unis concernant la composition de la délégation des «oppositions» syriennes et le blocage de la participation de l’Iran à cette conférence.
En affirmant que la région traverse «une nouvelle phase», le leader du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, donne le signal de la contre-attaque de l’Axe de la Résistance, qui a commencé il y a plusieurs semaines avec les succès stratégiques enregistrés par l’armée syrienne autour de Damas et dans la région d’Alep et d’Idleb. Sayyed Nasrallah a été clair : la Résistance ne permettra pas que la Syrie tombe dans le giron des USA, d’Israël et des mouvements takfiris. Elle n’acceptera pas que ses lignes de ravitaillement soient rompues et qu’une force ennemie la poignarde dans le dos. La Résistance est prête à déployer des dizaines de milliers de combattants s’il le faut pour atteindre ces objectifs.
Confirmant ces propos, l’armée syrienne poursuit sa progression sur le terrain. La ville stratégique de Qoussair est désormais contrôlée à 80 % par l’armée régulière, l’armée de défense nationale et les comités populaires. La route reliant l’est du Liban à Homs, au centre de la Syrie, est sécurisée. Il s’agir d’un axe vital pour acheminer des hommes et du matériel vers la Syrie et vers toutes les régions du pays.
Selon une source militaire syrienne, l’aéroport de Dabaa, au nord de Qoussair, est totalement encerclé, des combats ont lieu à l’intérieur et les rebelles qui s’y trouvent n’ont plus de contacts avec ceux restés dans le nord de la ville.
Pour tenter d’atténuer les pressions, les terroristes syriens et leurs soutiens libanais menacent de transposer le conflit au Liban. Ils ont intensifié leurs agressions contre le quartier de Jabal Mohsen à Tripoli ; ont multiplié les incidents et les provocations à Saïda, via le cheikh intégriste Ahmad al-Assir ; ont tiré deux roquettes de type Grad sur la région frontalière du Hermel ; et, plus grave encore, ils ont tiré, dimanche, deux roquettes sur Beyrouth, plus précisément sur la banlieue sud.
Ammar al-Wawi, un des chefs des extrémistes syriens, a menacé, dimanche, que « le Liban n’est pas à l’abri de ce qui se passe en Syrie ». « Ce qui s’est passé dans la banlieue-sud est une mise en garde. Il y aura des répercussions sur Beyrouth, sur Tripoli et sur l’aéroport. Nous ne resterons pas les bras croisés face aux agissements du Hezbollah », a-t-il lancé.
Preuve de la confusion qui règne dans les rangs des rebelles syriens, Ammar al-Wawi a très vite été désavoué par le porte-parole de l’Armée syrienne libre, Fahd al-Masri.
La déliquescence des extrémistes s’est traduit aussi par des combats qui ont éclaté dimanche dans deux localités du nord de la Syrie entre rebelles et combattants kurdes. Les affrontements ont eu lieu à Ras al-Aïn, une localité frontalière avec la Turquie, entre les rebelles et des comités de protection du peuple kurde (YPG).
Pendant ce temps, Damas a déployé sa diplomatie en préparation à la conférence de « Genève-2 ». Le ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem, a effectué une visite surprise à Bagdad, d’où il a annoncé que la Syrie avait donné son « accord de principe » pour participer à cette conférence à travers une délégation officielle. Il a déclaré, après un entretien avec le Premier ministre Nouri al-Maliki que l’Irak ne fera pas partie de l’axe hostile à la Syrie.
En parallèle, l’Iran a haussé le ton contre la Turquie. Le chef du Parlement, Ali Larijani, a déclaré qu’Ankara ne devrait pas faire assumer à l’Iran et au Hezbollah la responsabilité des erreurs qu’il commet depuis deux ans en Syrie.
Ces succès militaires et cette offensive politique interviennent alors que ladite opposition syrienne ne réussit toujours pas à s’entendre sur la composition de sa délégation à « Genève-2 », car ses sponsors régionaux (Arabie saoudite, Qatar et Turquie) et internationaux, conduits par les États-Unis, se disputent les quotas de représentation.

Déclarations et prises de positions

Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah
« Nous passons par des moments historiques critiques. Depuis le retrait des forces syriennes du Liban en 2005, le gouvernement libanais n’a pas réussi à renforcer son armée face aux menaces israéliennes. Si l’armée libanaise avait les moyens et les armes nécessaires, elle aurait combattu Israël avec la même férocité que le mouvement de Résistance. Le problème essentiel est que, depuis la création de l’État libanais, les responsables libanais n’ont jamais considéré Israël comme un pays ennemi qu’il faut combattre. L’État est incapable, sans la Résistance, de défendre le pays face aux menaces israéliennes. Nous vivons dans un État confessionnel, incapable d’adopter une nouvelle loi électorale. Comment peut-on attendre de cet État de résister face à l’armée israélienne ? Ils en sont incapables. Mais la présence d’un État, même faible, est mieux que le vide politique ou le chaos. À Tripoli, il faut mettre fin aux violences insensées. Nous appelons de nouveau à laisser le Liban en dehors de toute confrontation. Que ceux qui veulent combattre aillent en Syrie. Mais préservons la neutralité du Liban. Pourquoi se battre au Liban ? (...) Une guerre mondiale a été lancée contre la Syrie. Tout le monde intervient en Syrie, mais la communauté internationale n’accuse que le Hezbollah pour son implication dans le conflit. La communauté internationale veut le départ de ce régime même si cela veut dire la destruction de la Syrie. Une partie de l’opposition syrienne souhaite le dialogue, mais une autre partie travaille pour le compte des renseignements US et israéliens. Il y a aussi les groupes armés sur le terrain, dominés principalement pas les mouvements takfiris. Ils sont venus de l’étranger pour combattre les forces syriennes nationales. Certains pays arabes financent et arment ces mouvements. La montée de ces mouvements radicaux ne constituent pas uniquement une menace pour les chiites au Liban, mais pour tous les Libanais, qu’ils soient musulmans ou chrétiens. La Syrie représente un soutien essentiel à la Résistance. La Syrie, c’est la protection arrière de la Résistance, le support de la Résistance. La Résistance ne peut rester les bras croisés quand sa protection arrière est exposée et quand son support se brise. Si nous n’agissons pas, nous sommes des idiots. Si le régime de Bachar el-Assad tombe, la Résistance sera affaiblie, ce qui permettra à Israël de contrôler le Liban et ce qui signera la fin des mouvements de résistance en Palestine. Nous n’avons pas besoin de décréter le Jihad. Il suffit de deux mots pour que des dizaines de milliers de combattants se rendent aux fronts. Nous faisons face à une nouvelle étape qui a commencé il y a quelques semaines. Nous combattons pour protéger la Résistance et le Liban. Nous sortirons victorieux de cette bataille, comme toujours. Nous poursuivrons notre chemin et nous sacrifierons tout pour parvenir à cette victoire. Je vous le promet. »

Michel Sleiman, président de la République libanaise
« La Résistance est plus noble et plus importante que tout, elle ne doit pas s’enliser dans les sables de la dissension, que ce soit en Syrie ou au Liban. Il faut éviter l’enlisement dans les combats que ce soit auprès d’un frère ou d’un ami. La Résistance a lutté et libéré le sud du Liban non pas parce qu’il s’agissait d’une cause confessionnelle mais d’une cause nationale. »

Béchara Raï, patriarche maronite
« Il faut organiser les élections selon la loi en vigueur. Les élections sont une obligation morale et constitutionnelle. Les députés ne peuvent pas prendre pour excuse l’absence d’une nouvelle loi pour annuler les élections. Les Libanais doivent choisir des représentants responsables. Nous ne pouvons pas dire que la situation s’est détériorée à cause de mon absence du pays, mais j’ai été très déçu par les blocs parlementaires. Le Liban est un pays neutre et personne ne doit l’entraîner dans des axes régionaux ou internationaux. Les Libanais doivent d’abord faire preuve de loyauté envers leur patrie. »

Michel Aoun, leader du Courant patriotique libre
« La solution à la crise électorale est de tenir une séance parlementaire et de voter en faveur d’un des projets de loi proposés. Nous avons trois choix : le mauvais c’est la loi électorale de 1960, le pire c’est la prorogation du mandat de la Chambre des députés, et le troisième c’est le catastrophique vide. »

Cheikh Mohammad Rachid Kabbani, mufti de la République libanaise
« Les tirs de roquettes d’une région libanaise vers une autre est un signe avant-coureur de la grande explosion qui vise à entraîner le Liban dans les conflits régionaux. Les Libanais doivent être responsables et se réveiller avant que le pays n’explose et que tout le monde ne se perde. »

Marwan Charbel, ministre libanais de l’Intérieur
« La prospérité et le développement économiques n’attendent pas l’expédition des affaires courantes, et la stabilité ne peut être retardée jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé sur le partage du gâteau et sur les noms à retenir pour le prochain gouvernement. Attendre constamment la dernière minute pour organiser des élections n’est pas de nature à bâtir l’État que nous souhaitons. L’unité nationale et la démocratie sont sacrées, on ne doit y porter atteinte sous aucun prétexte. Seul le dialogue peut préserver l’union et la stabilité et nous permettre de faire face aux défis, aux échéances et aux agressions, compte tenu de la situation dangereuse que nous vivons. »

Sleiman Frangié, chef du Courant des Marada
« L’intérêt du Liban est de se tenir aux côtés de la Résistance et celui des chrétiens dans le refus de se soumettre. Nous resterons avec la Résistance, même dans 100 ans, car c’est une option stratégique que nous avons choisie et non pas une alliance conjoncturelle d’intérêts. L’objectif de l’Occident et d’Israël est de frapper la Résistance. Ce qui se passe en Syrie vise à briser l’axe de la Résistance. Certains au Liban n’ont pas considéré le retrait israélien du Liban-Sud comme une victoire mais comme une carte retirée des mains du Hezbollah (…). Je suis en contact permanent avec le président Bachar al-Assad. Son moral n’a pas changé, il a toujours été élevé. »

Événements

• Selon l’agence d’information du Vatican I.Media, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a remis au pape François mercredi un rapport sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient, pour l’aider à agir sur ce dossier, a-t-il confié lui-même. « Le pape cherche toujours des moyens pour agir » mais « a besoin de connaître la vérité objective des choses », a expliqué le cardinal, au terme de la messe quotidienne concélébrée à la Maison Sainte-Marthe. Il s’agit d’un « rapport détaillé sur la situation des communautés chrétiennes et sur la situation au Moyen-Orient », a-t-il précisé. Interrogé sur la crise syrienne et plus globalement sur le Moyen-Orient, le cardinal Raï a affirmé que si l’on persiste « à fournir argent et armes aux différents groupes islamistes », on court « le risque de voir les musulmans, qui sont dans leur grande majorité modérés, passer du côté fondamentaliste ». « Les chrétiens du Moyen-Orient ont le grand rôle de garantir la modération musulmane. Mais étant donné qu’ils s’affaiblissent à cause de la guerre, de la crise économique et émigrent, les musulmans modérés risquent d’aller vers les intégristes », a affirmé le chef de l’Église maronite.

• Le Koweït a appelé dimanche ses ressortissants à éviter de se rendre au Liban et ceux qui s’y trouvent à quitter au plus vite ce pays où le conflit en Syrie voisine déborde. « En raison de la situation instable au Liban le ministère des Affaires étrangères appelle les citoyens à faire preuve de prudence et à éviter de se rendre au Liban pour le moment », a rapporté l’agence officielle KUNA. Le ministère a également demandé aux Koweïtiens qui se trouvent actuellement au Liban de quitter ce pays « le plus vite possible », selon KUNA.

• Selon le quotidien koweitien al-Anbaa, le Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, serait entré au Liban. Cette information a été « officiellement » communiquée aux plus hauts responsables sécuritaires du pays.

Revue de presse

As-Safir (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
(24 mai 2013)
L’ancien directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), Achraf Rifi, a ôté ses gants blancs et sa tenue grise pour faire siens durant son apparition sur les petits écrans le discours et la position des leaders des axes à Tripoli. Rifi n’a pas tardé à dévoiler au grand jour son parti pris, voire sa responsabilité dans les évènements qui se déroulent sur le terrain, lorsqu’il a qualifié les antagonistes à Jabal Mohsen de « petites gens qui paieront le prix ayant porté atteinte à la ville de Tripoli ».
Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a été choqué par les déclarations de Rifi à qui il aurait demandé par téléphone de contribuer aux efforts visant à calmer la situation à Tripoli.

As-Safir (24 mai 2013)
Imad Marmal
Pour le Hezbollah, la participation aux combats en Syrie est une décision qu’il a été contraint de prendre. Elle s’inscrit dans le cadre de la confrontation avec Israël et les États-Unis, de la défense de l’idée même de résistance, et de la protection du Liban contre le danger d’expansion des mouvements takfiris.

An-Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
(24 mai 2013)
Les forces politiques ont commencé à évoquer le scénario suivant : la situation explosive à Tripoli et l’implication du Hezbollah dans les combats à Qoussair constitueront un prétexte réaliste qui pourrait être invoqué pour reporter les élections législatives et proroger le mandat de la Chambre. Des informations indiquent que le président de la Chambre Nabih Berry œuvre à une prorogation pour 18 mois ou deux ans du mandat du Parlement. Car, selon lui, la situation dans le pays, notamment à Tripoli, n’est guère propice à un déroulement normal des élections. Berry poursuit ses démarches devant permettre de s’entendre sur une telle prorogation, et compte intensifier ses tractations dans les jours à venir, soit avant la fin de la session ordinaire de la Chambre, le 31 mai. Une source parlementaire donne le scénario suivant au cas où les élections n’auraient pas lieu et qu’on ne se serait pas entendu sur une prorogation donne : Dans ce cas, le Parlement continuera d’exercer ses fonctions au vu du principe de continuité des institutions.
Des sources liées au 14-Mars indiquent que ce camp n’a nullement l’intention de cautionner une extension de deux ans du mandat du Parlement.
Le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Marwan Charbel, a souligné que son ministère était prêt à assurer la tenue des élections.
Le chef des Forces Libanaises, Samir Geagea, a rappelé les options dont il est actuellement question dans le dossier électoral : le retour à la loi de 1960 ; la prorogation du mandat de la Chambre ; le vide politique. Mais selon lui, il existe une quatrième option : la tenue d’une séance plénière de la Chambre, pendant laquelle on soumettra au vote les projets de loi électorale. Un report technique suivra, suite auquel les élections auront lieu sur base de la loi adoptée par la Chambre.

An-Nahar (24 mai 2013)
Rosanna Bou Mouncef
À travers par son implication dans la guerre en Syrie, Le Hezbollah a transposé la crise syrienne au Liban, qui court de ce fait le risque d’une discorde entre les sunnites et les chiites. Des observateurs indiquent qu’en prenant part aux combats sur le sol syrien, le Hezbollah a piétiné plusieurs lignes rouges : il a violé l’accord de Taëf et enfreint les résolutions 1701 et 1559

An-Nahar (22 mai 2013)
Sarkis Naoum
Interrogé sur la situation en Syrie, un chercheur actif dans un think tank US très sérieux à Washington déclare : « C’est une situation de chaos qui va devenir encore plus chaotique. La crise et la guerre en Syrie vont durer longtemps. Il y aura beaucoup de sang et pas de solution. L’administration américaine ferme les yeux et le peuple américain ne veut plus de guerre en dehors du pays, notamment au Moyen-Orient, après les guerres d’Irak et d’Afghanistan. »
Y a-t-il une stratégie états-unienne au Moyen-Orient ? « Non, il n y a pas de stratégie et la diplomatie américaine est inexistante, répond le chercheur. Les pays arabes qui soutiennent les révolutionnaires sont divisés. Le Qatar et la Turquie font de la concurrence à l’Arabie saoudite, la Jordanie et les Émirats arabes unis. Washington ne peut pas exercer des pressions sur ces pays. Les révolutionnaires à l’intérieur de la Syrie sont divisés. Le Front al-Nosra et Al-Qaïda sont devenus deux composantes essentielles de la révolution syrienne après leur alliance », conclu le chercheur.

Al-Akhbar (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
Hassan Olleik (24 mai 2013)
L’ancien directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), Achraf Rifi, est le leader des chefs des axes, le parrain officiel mais non exclusif des combattants qui n’ont cessé depuis 2008 de tirer sur la poitrine de leur ville. Rifi s’efforce à dessiner les pourtours de son émirat politique à Tripoli, ne laissant plus de place à ceux qui optent pour un double discours, qui en d’autres termes financent les combattants pendant le jour et les renient pendant la nuit. Car Rifi, lui, est jour et nuit auprès de ces combattants. L’ancien directeur des FSI a voulu s’ériger en acteur principal sur l’échiquier tripolitain sans montrer le moindre souci de rendre la pareille au Premier ministre démissionnaire, Nagib Mikati, qui avait pourtant présenté sa démission n’ayant pas pu obtenir l’approbation des composantes de son gouvernement à proroger le mandat de Rifi.

Al-Joumhouria (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Tarek Tarchichi (21 mai 2013)
Aucune bataille dans la guerre universelle menée contre la Syrie n’aura pris autant d’importance que celle qui se déroule actuellement à Qoussair. Après Baba Amr, on peut dire que l’armée syrienne a fait échec au plan de partition de la Syrie, et peut-être même du Liban et de toute la région. En effet, l’axe s’étendant de Homs à Qoussair était, dès le début des événements, la cible de ceux qui voulaient séparer le Nord du Sud syrien, son littoral de son désert, et mettre la main sur la raffinerie de Homs, dont la destruction était un des principaux objectifs d’Israël pendant la guerre de 1973. C’est pour cela que tous les regards régionaux et internationaux se dirigent vers Qoussair.
Des analystes en stratégie assurent donc que la défaite de l’opposition à Qoussair et sa région a fait échec au projet de partition et aux tentatives de renverser le régime. Elle aura des conséquences claires sur les décisions de la coalition de l’opposition syrienne qui se réunit à Istanbul dans deux jours. Surtout que certaines déclarations de membres de cette coalition étaient, contrairement à l’accoutumée, moins extrémistes et violentes au sujet du dialogue avec le régime.
Des informations en provenance de Washington indiquent que le président Barak Obama a insisté devant ses visiteurs ces dernières semaines, notamment le Premier ministre turc Recep Tayyeb Erdogan, sur l’importance de la participation de tous à la conférence de « Genève-2 », qui constitue, selon lui, le seul cadre disponible pour une solution à la crise syrienne.
Des informations parues sur des sites électroniques US et israéliens indiquent qu’Obama a dit à ses alliés, mécontents de la réunion entre John Kerry et Sergei Lavrov à Moscou, qu’ils peuvent soutenir l’opposition syrienne en l’aidant à se faire entendre pendant les prochaines négociations. Mais laisser la situation sans garde-fous en Syrie constitue un danger pour tous, y compris pour Israël, l’enfant gâté de Washington. Les visiteurs de Damas déclarent pour leur part que les appels à la détresse lancés par les groupés armés pour les sortir de leur pétrin auront sans aucun doute des répercussions sur l’évolution de la crise en Syrie.
Au Liban, tous les dossiers semblent faire du surplace, en attendant la suite des développements sur le terrain syrien. Si la Syrie sort gagnante de cette bataille, elle aura certainement son mot à dire au Liban, selon les amis de Damas.
Dans ce contexte, de nombreux politiciens ont estimé que la déclaration de l’ancien Premier ministre Saad Hariri contre le Hezbollah illustre une grande inquiétude des résultats de la bataille de Qoussair et ses éventuelles répercussions sur le Liban. Ces propos confirment à quel point les deux pays sont liés.
Et ces mêmes hommes politiques de s’interroger : « Le 14-Mars n’a-t-il pas été le premier à impliquer le Liban et les Libanais dans le chaudron de la guerre syrienne. Aussi, n’est-il pas sage de leur part d’accuser les autres de ce qu’ils ont eux-mêmes commis. »

Ad-Diyar (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
(24 mai 2013)
Des extraits d’un rapport des services de renseignement britanniques montrent que Londres s’apprête —avec le lobby sioniste— à accuser de terrorisme la branche militaire du Hezbollah. Un diplomate français à Beyrouth assure que la France dispose d’informations certaines sur la présence de milliers d’éléments armés du Hezbollah en Syrie, combattant aux côtés du régime syrien. La France a fait savoir à la Grande-Bretagne qu’elle avait plusieurs préoccupations à ce propos. Il s’agit d’abord de faire parvenir un message ferme au Hezbollah sur son action inacceptable en Syrie. À cela s’ajoute le souci de la France de ne pas compliquer davantage la situation au Liban, et de veiller à la sécurité de ses soldats déployés au Liban sud au sein de la Finul. Il est par ailleurs nécessaire d’adresser un message au Hezbollah sur son implication en Syrie parallèlement à ce qui se passe aux Nations unies à New York, s’agissant de l’inscription de Jabhat Al-Nosra sur la liste onusienne du terrorisme.
Dans ce contexte, des sources diplomatiques évoquent un possible retrait des troupes européennes déployées dans le cadre de la Finul.

Ad-Diyar (24 mai 2013)
L’ancien Premier ministre Saad Hariri finance la bataille de Tripoli contre Jabal Mohsen en réaction à la bataille de Qoussair. Hariri commence à considérer que les sunnites du LIban et ceux de Syrie sont unis sous sa bannière et qu’il est le leader des sunnites dans les deux pays. Pour lui, la bataille prend la tournure d’une confrontation entre Bachar al-Assad, l’État syrien et son armée d’un côté, et Hariri, les sunnites du Liban et de Syrie de l’autre.
Les pays du Golfe commencent donc à entrer directement en scène et à éloigner de plus en plus le nom d’Ayman Zawahiri et de Jabhat al-Nosra, pour renforcer le Courant du futur afin qu’il s’attaque à Jabal Mohsen. Il pourrait étendre la zone des combats à Saïda, Bar Elias, la Békaa-Ouest, Beyrouth et tout le Liban-Nord. Le Conseil de coopération du Golfe, sous la direction de l’Arabie saoudite, a décidé de frapper tous les partisans du président Assad au Liban dans une guerre qui sera menée par Hariri. Ce dernier publiera tous les jours un communiqué sur l’évolution de la bataille de Tripoli, jusqu’à la chute de Jab Mohsen, en l’encerclant et en poussant ses habitants à fuir vers les régions de Zghorta et de Koura.

L’Orient-Le Jour (Quotidien libanais francophone proche du 14-Mars)
Scarlett Haddad (24 mai 2013)
Les affrontements à Tripoli ont commencé avec le début de l’avancée de l’armée syrienne à Qousseir, mais il ne s’agit pas d’une réaction impulsive. C’est plutôt une riposte bien étudiée qui a plusieurs niveaux de lectures. Selon un cheikh « neutre » de Tripoli, une des premières raisons des derniers affrontements résiderait dans le fait que les groupes islamistes de la ville ont envoyé des combattants à Qousseir dont bon nombre d’entre eux sont morts. Il faudrait donc enflammer les esprits pour justifier ces morts et aiguiser les haines pour empêcher leurs familles de se poser des questions. Cela, c’est le premier niveau. Au deuxième niveau, les affrontements de Tripoli auraient une dimension politique interne. Ils seraient ainsi destinés à faire pression sur les tractations politiques pour tenter d’obtenir la formation d’un nouveau gouvernement en contrepartie de la prorogation du mandat du Parlement, car dans l’esprit de certaines forces influentes à Tripoli, la prorogation du mandat parlementaire serait une concession au tandem chiite Amal et le Hezbollah, et à Nabih Berry en particulier, que le 14-Mars ne veut plus réélire à la tête du Parlement s’il remporte les élections législatives. Il faut donc une contrepartie qui serait la formation d’un gouvernement sans le 8-Mars et ses alliés, que ces derniers bloquent actuellement en réclamant un gouvernement regroupant toutes les parties avec une participation proportionnelle au poids parlementaire de chacune d’elles. Le troisième niveau de lecture est plus régional et expliquerait les combats persistants à Tripoli par une volonté arabe de punir l’armée syrienne et son allié le Hezbollah en faisant du Nord une région hors du contrôle de l’État et en particulier de l’armée libanaise. Ce serait pour cette raison que dans ce « round », les combattants ont sciemment tiré sur l’armée libanaise qui tentait de s’interposer entre les belligérants et de répondre aux sources des tirs, faisant plusieurs morts parmi les soldats. Les combattants de Bab el-Tebbaneh ont ainsi commencé par tirer en direction de Jabal Mohsen, l’enclave alaouite de la ville, pour canaliser la colère de la rue sunnite après la percée de l’armée syrienne. Bien entendu, les combattants de Jabal Mohsen ont riposté, car ils ont beau être encerclés, ils n’en sont pas moins armés et bien préparés à toutes les éventualités. L’armée a tenté d’intervenir et elle est devenue la cible des combattants. Il ne s’agit pourtant pas d’une bavure, mais d’une attaque systématique qui n’a qu’une explication : la volonté de neutraliser l’autorité de l’armée à Tripoli et peut-être dans tout le Nord. Les combattants de Jabal Mohsen ont poursuivi leur riposte en lançant des obus sur le cœur de la ville avec un message clair : vous pouvez peut-être tenter d’envahir Jabal Mohsen, mais cela vous coûtera très cher.

Pierre Khalaf
Source : New Orient News (Liban)


Syrie : l'UE lève l'embargo sur les armes pour les rebelles

 


Voila.fr - 28/5/13 - Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi soir à Bruxelles de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens, mais aucun pays n'a l'intention d'en envoyer dans les deux prochains mois afin de ne pas mettre en danger l'initiative de paix russo-américaine alors que la guerre fait rage sur le terrain.

"L'UE a décidé de mettre fin à l'embargo sur les armes pour l'opposition syrienne et de maintenir les autres sanctions contre le régime syrien", prises il y a deux ans, a annoncé le ministre britannique William Hague en milieu de nuit à l'issue d'une réunion marathon.

Mais, dans les faits, elle ne devrait rien changer pour les rebelles qui font face à l'offensive de l'armée syrienne, en particulier autour de la ville stratégique de Qousseir (centre).

Car les 27 "se sont engagés à s'abstenir d'exporter des armes à ce stade et, en tout état de cause, à appliquer un certain nombre de critères stricts à d'éventuelles exportations futures", a expliqué le ministre luxembourgeois Jean Asselborn.

"C'est une levée théorique de l'embargo. Concrètement, il n'y aura pas de décision de livraison avant au minimum le 1er août", a de son côté indiqué un haut responsable français, ayant requis l'anonymat.

Aucune arme ne devrait ainsi être livrée d'ici au 1er août, date avant laquelle les ministres ont prévu de "réexaminer" leur position. Ce délai devrait leur permettre de dresser un premier bilan de la conférence internationale "Genève 2" prévue en juin à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie.

L'organisation d'une telle conférence de paix sur la Syrie ne sera "pas une mince affaire", a prévenu lundi soir le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, à l'issue d'un entretien à Paris avec son homologue américain John Kerry.

"Nous avons discuté des moyens de procéder (...) pour que cette conférence ait lieu. ce n'est pas une tâche facile, ce n'est vraiment pas une mince affaire", a déclaré Sergueï Lavrov, dont le pays soutient le régime de Damas.

MM. Lavrov et Kerry, dont c'est la 6e rencontre depuis la prise de fonction de John Kerry en février, venaient de s'entretenir dans un grand hôtel parisien pour discuter de la date d'une conférence de paix et des représentants de l'opposition syrienne et du régime du président Bachar al-Assad qui y participeraient.

"Comme l'a dit John, nous nous sommes avant tout concentrés sur la nécessité de déterminer la liste des participants du côté syrien, le groupe du gouvernement et celui de l'opposition, comme nous en avions parlé à Moscou", a expliqué M. Lavrov.

Si Damas a donné son "accord de principe" pour participer à "Genève 2", l'opposition syrienne, réunie depuis jeudi à Istanbul, apparaît profondément divisée et ne s'est pas encore prononcé sur sa présence. Les négociations se poursuivaient lundi soir sans signe de progrès, selon un membre de la Coalition syrienne.

Armes chimiques

Le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que la conférence de paix pourrait être "élargie pour inclure tous les acteurs clefs", dans la région. Moscou souhaite de longue date que l'Iran, soutien du régime de Damas, participe aux négociations, ce que les Occidentaux refusent.

En juin 2012, la première conférence de Genève avait rassemblé les chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne), des représentants de l'Irak, du Koweït, du Qatar, de la Turquie, et de responsables de l'ONU et de l'Union européenne.

MM. Lavrov et Kerry ont ensuite dîné dans un restaurant de la capitale française avec leur homologue Laurent Fabius, de retour de Bruxelles.

Avant de quitter Bruxelles, M. Fabius a affirmé qu'il y avait "des présomptions de plus en plus fortes, de plus en plus étayées, d'usage localisé d'armes chimiques" en Syrie.

La France va analyser les échantillons de potentielles armes chimiques rapportés de Syrie par des journalistes du quotidien français Le Monde, a annoncé mardi un haut responsable français sous couvert de l'anonymat.

Deux envoyés spéciaux du Monde, présents en Syrie en avril et mai, ont témoigné lundi dans le quotidien français de l'utilisation d'armes toxiques contre les forces rebelles qui tiennent les faubourgs de Damas.

La question des armes chimiques a été abordée par MM. Kerry, Lavrov et Fabius lundi soir, a indiqué le responsable français, ajoutant: "la question des armes chimiques peut introduire une situation différente car les lignes de clivage (avec les Russes) ne sont pas les mêmes que sur le conflit syrien".

L'utilisation d'armes chimiques fait l'objet de soupçons depuis déjà quelques semaines dans plusieurs endroits de Syrie, mais n'a pas été formellement prouvée.

L'ONU demande en vain à Damas de laisser ses experts enquêter sur les accusations réciproques adressées par le pouvoir et l'opposition concernant le recours à ces armes.

Combats acharnés, "cauchemar" humanitaire et social

Epaulée par les combattants du Hezbollah libanais, dont au moins 79 hommes ont été tués en une semaine selon une ONG syrienne, l'armée syrienne livrait lundi des combats acharnés pour s'emparer de la ville de Qousseir (centre).

Les insurgés défendent bec et ongle cette ville et ses environs, zone stratégique aussi bien pour les rebelles que pour le régime car elle se trouve sur le principal axe vers le Liban, et sur la route reliant Damas au littoral, base arrière du régime.

A Homs, dans le centre de la Syrie, au moins quatre personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans l'explosion d'une voiture piégée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Et les craintes de voir le Liban entraîné dans la guerre se sont encore accrues avec de nouveaux tirs d'obus, depuis la Syrie, sur un fief du Hezbollah dans l'est du Liban. Au moins une femme a été tuée lorsque trois obus lancés depuis la Syrie se sont abattus près de la ville de Hermel, a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité.

 

 

Syrie : la Belgique contre une levée totale de l'embargo sur les armes


RIA Novosti - 27/5/13 - La Belgique est opposée à une levée totale de l'embargo sur les armes pour la Syrie, car elles risquent de "tomber entre de mauvaises mains", source majeure d'inquiétude pour la communauté internationale, a indiqué lundi le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders.
"Pour qu'il y ait une levée totale de l'embargo, il doit y avoir suffisamment de garanties (que les armes ne tombent pas entre les mains d'extrémistes)", a déclaré le ministre à son arrivée à Bruxelles pour une rencontre des chefs de diplomatie des 27 pays de l'Union européenne.
Les ministres devront décider du sort de l'embargo sur les armes pour la Syrie qui expire le 31 mai, tout comme les autres sanctions frappant ce pays.
Il n'y a toujours pas de position unique au sein de l'UE sur la levée ou la prorogation de l'embargo sur les armes pour la Syrie. Plusieurs pays proposent de maintenir cet embargo, alors que la France et la Grande-Bretagne insistent sur une levée totale de l'embargo et des livraisons d'armes à l'opposition syrienne. Enfin, d'autres pays suggèrent la prorogation des sanctions durant deux à trois mois afin de ne pas compromettre la tenue de "Genève 2", conférence internationale sur la Syrie proposée par Moscou et Washington.
Fin février, l'UE a déjà assoupli ses sanctions contre la Syrie, en autorisant la livraison à l'opposition syrienne de matériel non létal et d'une assistance technique pour assurer la protection des civils.
Selon l'Onu, le conflit en Syrie a fait plus de 80.000 morts et plus d'un million de réfugiés depuis mars 2011. Damas affirme que les rebelles bénéficient d'un soutien étranger, et que des milliers de mercenaires étrangers, y compris des commandos terroristes, combattent dans les rangs de l'opposition armée.

La Belgique ne livrera pas d'armes à la Syrie (MAE)



La Voix de la Russie - 27/5/13 - La Belgique ne livrera pas d'armes aux rebelles syriens après la levée de l'embargo, a déclaré aujourd'hui le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.
«La Belgique ne livrera pas d'armes aux rebelles car nous n'avons pas de garantie sur la manière d'acheminer les armes en de bonnes mains c'est-à-dire dans les mains d'une opposition modérée», a-t-il dit.
Le ministre a exprimé son regret qu'une position commune eu égard aux fournitures d'armes en Syrie n'ait pas été trouvée.
«Les positions étaient beaucoup trop tranchées entre des pays qui voulaient faire absolument disparaître l'embargo sur les armes et d'autres qui voulaient le maintenir sans aucun changement. Maintenant chaque Etat décidera lui-même de la livraison ou non», a déclaré Didier Reynders.

 

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Syrie : Moscou insiste pour livrer des missiles au régime

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov (g), et l'Américain John Kerry, le 27 mai 2013 à Paris

 

Moscou insistait mardi pour livrer des missiles à la Syrie, au grand dam d'Israël, alors que les risques d'une contagion du conflit à la région semblaient de plus en plus importants.

Le régime syrien a par ailleurs dénoncé, tout comme Moscou, la décision de l'Union européenne de lever sur les armes à l'opposition armée, estimant qu'il s'agissait d'un obstacle aux efforts de paix en cours.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, dont le pays est l'allié de Damas, a justifié les livraisons prévues de systèmes sol-air sophistiqués S-300 à Damas en estimant que ces missiles russes visait à dissuader toute velléité d'intervention extérieure dans le conflit.

"Des mesures de cette sorte dissuadent en grande partie certains esprits échauffés d'envisager des scénarios dans lesquels le conflit prendrait un tour international avec la participation de forces étrangères", a-t-il dit.

Mais a immédiatement averti qu'il réagirait en cas de livraisons de ces missiles. "Si par malheur, ils (les S-300) arrivent en Syrie, nous saurons quoi faire", a affirmé le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon.

Israël a mené début mai deux raids aériens sur des cibles militaires près de Damas disant vouloir empêcher un transfert d'armes au Hezbollah, mouvement chiite libanais proche de Damas, et ennemi juré d'Israël.

Dans un contexte d'enlisement du conflit, qui a déjà fait plus de 94.000 morts depuis mars 2011 selon une ONG, l'UE a décidé de son côté de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles, une mesure "soutenue" par Washington.

"L'UE a décidé de mettre fin à l'embargo sur les armes pour l'opposition syrienne et de maintenir les autres sanctions contre le régime syrien", a annoncé le ministre britannique William Hague dans la nuit à l'issue d'une réunion marathon.

Il a affirmé mardi que la Grande-Bretagne n'était soumise à aucun délai --la date du 1e août ayant été évoquée--, pour décider ou non d'armer les rebelles.

"Nous avons dit que nous étions engagés, à ce stade, alors que nous travaillons sur la conférence (de paix internationale) de Genève, à ne prendre aucune décision sur l'envoi d'armes à quiconque", a-t-il dit cependant.

Mort de trois militaires libanais

Les rebelles ont accueilli avec circonspection la décision de l'UE.

Louay Safi, un porte-parole de la Coalition nationale de l'opposition syrienne réunie à Istanbul, l'a qualifiée de "pas positif" tout en disant craindre qu'elle ne soit "insuffisante et qu'(elle) n'intervienne trop tard".

"On espère que ce sera une décision effective et non pas des paroles", a de son côté souhaité un porte-parole du commandement militaire supérieur de l'Armée syrienne libre (ASL), la principale formation de la Coalition, Kassem Saadeddine.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a en revanche dénoncé cette décision, affirmant qu'elle constituait "un obstacle aux efforts internationaux pour obtenir une solution politique à la crise en Syrie", selon un communiqué publié par l'agence officielle Sana.

Le communiqué a accusé également l'UE de "soutenir et d'encourager les terroristes en leur procurant des armes en violation de la loi internationale et de la charte de l'ONU". Dans la terminologie du régime, les "terroristes" désignent les rebelles.

La Russie a aussi estimé qu'elle jetait de l'huile sur le feu au moment où l'on tentait d'organiser une conférence internationale de paix censée réunir régime et opposition en juin à Genève.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déjà prévenu que son organisation ne serait "pas une mince affaire".

De la composition des délégations syriennes à la liste des invités, en passant par le sort de Bachar al-Assad: elle achoppe sur de nombreux .

Moscou a de nouveau insisté pour que l'Iran, soutien du régime de Damas, y participe, ce que les Occidentaux refusent.

Téhéran a en outre annoncé accueillir mercredi une "conférence internationale" pour trouver une "solution politique" au conflit.

Sur le terrain, trois militaires libanais ont été tués dans la nuit par des hommes armés à Aarsal, une localité libanaise favorable à la rébellion proche de la frontière, selon l'armée libanaise.

Le est profondément divisé entre pro et anti-régime syrien, des dissensions qui se traduisent notamment par des violences meurtrières à Tripoli (nord).

Le Hezbollah est largement impliqué aux côtés des forces régulières syriennes dans les féroces combats se déroulant depuis plus d'une semaine à Qousseir, une ville stratégique aux mains des rebelles dans le centre de la Syrie.

"Si l'agression du Hezbollah contre le territoire syrien ne s'arrête pas dans les 24 heures, nous prendrons toutes les actions pour le pourchasser, même en enfer", a menacé Selim Idriss, chef du conseil militaire suprême de l'Armée syrienne libre, sur la télévision Al-Arabiya.

M. Idriss s'adressait au président libanais Michel Sleiman, au secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, et au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Israël inquiet des missiles russes pour la Syrie

 

Photo : RIA Novosti


La Voix de la Russie - 9/5/13 - Israël a informé Washington de sa sérieuse inquiétude face aux projets de la Russie de vendre à la Syrie des systèmes de missiles sol-air S-300 susceptibles de renforcer la DCA syrienne, affirme le quotidien américain The Wall Street Journal. La rédaction trouve que cette information a suscité des craintes parmi les fonctionnaires américains.
Au début de cette semaine la guerre civile en Syrie a été évoquée à Moscou par le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Le secrétaire d'Etat et Sergueï Lavrov ministre russe des Affaires étrangères se sont entendus pour tenter d'amener les rebelles et les représentants de Bachar al-Assad à la table des négociations.

PROSTITUTION ATLANTISTE :

L'UE DECIDE DE LEVER L'EMBARGO SUR LES ARMES POUR LA PSEUDO "OPPOSITION SYRIENNE" !

 

Luc MICHEL pour PCN-INFO
Avec Syria Committees - AFP - PCN-SPO/2013-5-28



Alterinfo - 28/5/13 - A Bruxelles ce 27 mai, les 27 de l’UE examinaient la question de la levée de l'embargo sur les armes à destination de la pseudo «opposition syrienne». Mis en place il y a deux ans, l’embargo européen, y compris sur les armes, expirait vendredi prochain. Londres, le cheval de Troie US dans l’UE, a revendiqué le droit d’agir seul pour aider les opposants syriens. Paris a appuyé ce chantage. Les modérés l’ont accepté.

«Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé ce lundi soir de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens», a annoncé le ministre britannique William Hague.
«Les ministres ont toutefois maintenu le reste de l'ensemble des sanctions prises depuis deux ans contre le régime de Bachar al-Assad», a précisé M. Hague.

Il a également indiqué que Londres ne prévoyait pas de livrer des armes aux rebelles "dans l'immédiat". "Bien que nous n'ayons pas de plan immédiat pour envoyer des armes en Syrie, elle (la levée de l'embargo) nous donne la flexibilité de le faire à l'avenir si la situation continue à se détériorer", a déclaré encore Hague.

Pratiquement cela signifie que l’UE, bras politique de l’OTAN, après deux années d’hypocrisie, de manipulations et de complots, s’est ouvertement et officiellement engagée dans la guerre civile syrienne aux côtés des gangs djihadistes et pour renverser un gouvernement légal et légitime. C’est une violation de la charte des Nations Unies et des Lois internationales.

Par ailleurs, l’UE, en violation des mêmes lois internationales, mais aussi des conditions du dit embargo occidental, achète depuis des mois aux pseudo « rebelles » du pétrole syrien, volé via les infrastructures turques, à son propriétaire légal, Damas. Où va tout cet argent ? Dans quelles poches ? Telles sont les questions qui devraient être posées.

A BRUXELLES LES FAUCONS L’ONT EMPORTE

Les ministres européens des Affaires étrangères ont peiné toute la journée à Bruxelles à trouver un consensus sur la question sensible de la fourniture d'armes aux rebelles syriens. La réunion, sous la présidence du chef de la diplomatie autrichienne, voyait se confronter les faucons, bons élèves de l’OTAN – Français et Britanniques en pointe, soutenus par les Belges et les Néerlandais, soit le cœur du cheval de Troie atlantiste en Europe -, et les autres, menés par l’Autriche. Dont le ministre Michael Spindelegger, partisan d'un maintien de l'embargo, déplorait devant la presse l’attitude de la Grande-Bretagne et la France, les deux pays les plus favorables à une levée de l'embargo sur les armes pour les forces de l'opposition dite « modérée » au gouvernement de Bachar al-Assad.

L’Autriche, qui a fait comprendre que les «armes livrées par l’Europe pourraient bien se retrouver aux mains des djihadistes ». «L’Europe est une communauté de paix, a déclaré le chef de la diplomatie autrichienne, Michael Spindelegger, à son arrivée à la réunion. Envoyer des armes serait contraire à nos principes.»

Cette décision va donc dans le sens de la Grande-Bretagne et de la France, les deux seuls pays de l'UE qui réclamaient depuis plusieurs mois la possibilité de fournir des armes aux forces de l'opposition « modérée » (sic).

La décision a été prise au cours d'une réunion de douze heures, qui a duré bien plus longtemps que prévu en raison des "discussions difficiles" entre ministres, selon des diplomates. Plusieurs pays, dont l'Autriche et la République tchèque, étaient fortement opposés à une levée de l'embargo.

UN MAUVAIS SIGNAL DE L’UE

Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'UE, totalement soumise à l’OTAN et aux USA, pauvre petite prostituée diplomatico-politique agissant contre les intérêts véritables de la Grande-Europe, a souligné que la fourniture d'armes était "destinée à la protection des civils" (sic) et "soumise à un certain nombre de conditions, notamment en terme de contrôles sur leurs destinataires, afin qu'elles ne puissent tomber entre les mains de groupes radicaux" (resic). L'UE "réexaminera sa position avant le 1er août", à la lumière notamment des résultats de la conférence Genève-2 initiée par les Etats-Unis et la Russie. Le reste des sanctions, "qui vise des personnalités et des entités du régime", et comprend aussi une série de mesures commerciales et financières, a été prolongé pour une durée de douze mois, a précisé la baronne Ashton.

Alors que le gouvernement de Damas, soutenu par les Russes, a annoncé sa "décision de principe" de participer à la nouvelle conférence de Genève II, l'opposition syrienne, réunie à Istanbul depuis jeudi, apparaissait profondément divisée et ne s'est pas encore prononcée. La décision de l’UE est, une fois de plus, un mauvais signal . La dite «opposition» avait exhorté l'Union européenne à lever son embargo sur les armes.

L’UE N’EST PAS L’EUROPE !

Cette fausse «Europe» de Bruxelles et de Strasbourg, prostituée à son maître yankee, soumise aux diktats de Washington, quand ce ne sont pas ceux de Tel-Aviv, via l’OTAN n’est pas la nôtre !

«L’OTAN n’est pas le bouclier de l’UE, c’est son harnais», disait déjà Jean Thiriart en 1964. Rien n’a changé et la sujétion de la soi-disant «défense européenne» à l’OTAN, exposée officiellement depuis le traité de Maastricht est la faute originelle de l’UE. Aujourd’hui, l’UE, petite-Europe croupion, n’est rien de plus que le bras politique de l’OTAN. Et reste plus que jamais la première des colonies yankee. Et les politiciens corrompus de l’UE ne sont que les Kollabos de Washington, les Pétains et les Quislings de l’empire néo-carthaginois américain.

Cela fait longtemps, depuis plus de trente ans, que nous avons proposé, choisi, appelé, une autre Europe (1). Celle que nous avons théorisée alors que l’URSS agonisait lentement. Celle qui se lève à l’Est et s’organise autour de Moscou. Celle pour laquelle nous combattons (2) : la Grande-Europe, libre et unie, de Vladivostok à Reykjavik !

Luc MICHEL

http://www.lucmichel.net/2013/05/28/pcn-info-prostitution-atlantiste-lue-decide-de-lever-lembargo-sur-les-armes-pour-la-pseudo-opposition-syrienne/

Le faux sur les livraisons des batteries de missiles russes S-300 à la Syrie

La Voix de la Russie - 31/5/13 - Les informations faisant croire que la Russie aurait déjà livré à la Syrie des batteries de missiles sol-air S-300 sont fausses. Cela s’explique soit par une erreur de traduction de l’interview accordée par Bachar Assad à la chaîne libanaise « Al-Manar », soit par le désir des adversaires du régime de faire passer les livaisons pour la réalité et lever par la même l’embargo sur les livraisons des armes à l’opposition. L’interview en question a été diffusée le 30 mai.
En fait, le président syrien n’a pas dit que les batteries russes étaient déjà livrées. Il s’est borné à décrir la coopération avec la Russie sur les contrats déjà conclus et parfaitement légitimes. Moscou respecte tous ses engagements sur les contrats conclus antérieurement, - a dit en substance Assad :
C’est pendant de longues années que nous étions en négociation avec la Russie concernant la livraison de différents armements et elle respecte ses engagements. Tous nos accords avec la Russie seront réalisés, certains d’entre eux l’ont déjà été et nous allons continuer à le faire à l’avenir également.
Les experts militaires affirment que les systèmes aussi complexes que S-300 sont difficiles à livrer et à déployer et que ces activités sont forcément repérables.
Le ministre russe des AE Sergueï Lavrov a cependant attiré le 31 mai à Moscou l’attention sur la menace plus réelle. Elle émane des combattants de l’opposition qui stockent ouvertement des armes chimiques qu’ils entendent utiliser à des fins militaires.
Face à cette menace, Sergueï Lavrov a appelé aujourd’hui à Moscou à instruire soigneusement les données faisant état des armes chimiques d’exterminination massive qui seraient à la disposition de l’opposition :
Nous attendons que nos collègues turcs nous informent pleinement et dans les meilleurs délais des conclusions qu’ils ont tirées de cette situation. Elle si est trop grave et il est temps que ceux qui évoquent tout le temps le problème des armes chimique cessent de s’en servir à des fins politiques. Il faut instruire tous les incidents qui s’y rapportent.

Les combattants de l’opposition antigouvernementale ont déjà fait usage des armes chimiques en mars 2013 dans la région d’Alep. Le bilan se monte à 16 morts, les civils pour la plupart. Il a été établi que le produit employé était le sarin.

Andreï Fedyachine

Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_05_31/Le-faux-sur-les-livraisons-des-batteries-de-missiles-russes-S-300-A-LA-SYRIE-6197/

 

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En mettant de l'huile sur le feu , Hollande et Fabius torpillent la conférence Genève 2 pour la Paix

Gaz sarin en Syrie : des "éléments de preuve" qui "obligent à agir" selon Hollande

Voila.fr - 5-6-13 - François Hollande a estimé mercredi que la France avait "apporté des éléments de preuve" sur l'utilisation de gaz sarin en Syrie "qui obligent la communauté internationale à agir", après avoir reçu à l'Unesco le prix Félix Houphouët-Boigny pour avoir décidé de l'intervention au Mali.

"Nous avons apporté des éléments de preuve qui maintenant obligent la "communauté internationale" [sic] à agir", a déclaré le chef de l'Etat devant la presse à l'issue de la cérémonie.

"Nous ne pouvons agir que dans le cadre de la légalité internationale", a-t-il cependant observé, interrogé sur la possibilité d'une intervention alliée en Syrie.

Evoquant la conférence internationale pour la paix en Syrie qui doit se tenir prochainement, le président Hollande a estimé que "ce qui s'est produit en Syrie doit être un élément de plus sur la pression qu'il convient d'exercer sur le régime syrien et aussi sur ses alliés".

"Nous avons fait notre devoir, devoir de vérité car nous avions les éléments qui maintenant permettent de donner la certitude de l'utilisation — à quel niveau nous ne le savons pas encore — des armes chimiques en Syrie", a-t-il poursuivi.

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a accusé mardi le régime de Bachar al-Assad d'avoir utilisé à au moins une reprise du gaz sarin en Syrie après l'analyse de prélèvements en France. Une "ligne a été franchie et "toutes les options sont sur la table", a-t-il ajouté.

 


Syrie, nouveau mensonge

Par La Voix de la Russie - 7/6/13 - Evidemment, rien de surprenant. Les récents succès de l’armée arabe syrienne sur le terrain ne pouvaient laisser inactifs les principaux acteurs et manipulateurs de ce conflit. Maintenant c’est officiel : Washington accuse Damas d’utilisation d’armes chimiques et prévoit d’augmenter le volume (déjà énorme), ainsi que le type d’armes qu’il livre aux « rebelles syriens ». Quelqu’un est-il surpris ?

Il fallait bien s’y attendre. Le scénario d’une nouvelle manipulation devait bien finir par arriver et être mis en oeuvre. Maintenant, c’est chose faite. Le problème ? Manque d’originalité. Surtout lorsqu'on se souvient encore du mensonge qui a permis l’intervention meurtrière en Irak. Une intervention, pour rappel, aux conséquences catastrophiques et chaotiques, qui se font ressentir toujours aujourd’hui, sans oublier qu’elle fut condamnée par la majorité de la communauté internationale à l’époque, notamment au niveau de l’ONU. Et pourtant, une intervention qui a bien eu lieu, sans qu’aucune arme de destruction massive ait été trouvée en Irak (raison principale avancée pour cette guerre par l’administration Bush de l’époque).

Le scénario est-il en train de se répéter en Syrie ? Reste à espérer que non, même si certains signes ne sont pas trompeurs. Evidemment, cette dernière mise en scène occidentale n’est en rien surprenante compte tenu des succès de l’armée gouvernementale syrienne face aux « rebelles » activement financés, armés et soutenus par les Etats-Unis et leurs satellites. Ces derniers savent parfaitement qu’un fiasco en Syrie mettrait à mal toutes leurs visées impérialistes et feraient véritablement revivre toutes les forces résistantes dans le monde entier. Une défaite qu’ils veulent absolument éviter d’avoir à accepter, y compris au prix de si nombreuses vies humaines. Rien d’étonnant donc dans cette nouvelle tentative de manipuler l’opinion mondiale en accusant le gouvernement de Damas d’utiliser des armes chimiques. Chose bizarre : Carla Del Ponte, membre de la Commission d’enquête indépendante des Nations Unies sur la Syrie avait accusé les rebelles «syriens», ou plutôt l’ISOS (l’internationale salafiste opérant en Syrie), de faire usage de gaz sarin. Sans oublier les nombreuses interceptions de communications des terroristes où les chefs de ces derniers donnent clairement des ordres à leurs combattants de mettre des masques à gaz au moment d’attaques chimiques qu’ils disent mener contre «les chiens de Bachar» ou encore l’interception à la frontière turco-syrienne de rebelles en possession de ce fameux gaz sarin.

Néanmoins, et malgré ce nouveau mensonge de Washington, il y a encore de quoi être optimiste. Notamment en ce qui concerne la mise en place potentielle d’une zone d’exclusion aérienne, à l’image de l’intervention en Libye. Comme l’avoue Ben Rhodes en personne, le conseiller adjoint de sécurité nationale de Barack Obama : « C’est extraordinairement plus difficile, dangereux et coûteux en Syrie. En Libye, il existait une situation dans laquelle l’opposition contrôlait d’énormes morceaux du pays, et l’on pouvait les protéger depuis l’espace aérien ».En ajoutant que : « la Libye ne possédait pas les mêmes systèmes de défense aérienne que ceux qui existent en Syrie »...Il est vrai que depuis les récentes arrivées du système russe de défense anti-missile S300 en Syrie, les avions israéliens, américains, qataris et autres n’ont pas trop intérêt à s’aventurer dans le ciel syrien.

La Russie a quant à elle déclaré que les accusations de Washington ne reposaient sur rien. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a par ailleurs indiqué que « les preuves du soi-disant usage d'armes chimiques par l’armée gouvernementale syrienne, en l’occurrence de gaz sarin, ne correspondent pas aux exigences de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ».D’autre part, Sergueï Lavrov a ajouté qu’il «considère illogique l’usage de telles armes par les troupes de Bachar Al-Assad à un moment où ils sont en train de triompher sur les rebelles».

Reste à souhaiter que ce nouveau mensonge de Washington (sans oublier ses satellites) ne soit pas un ultime prétexte à nos accros de la guerre pour une intervention directe afin de sauver leur amis terroristes (ces mêmes qu’ils disent combattre en Afghanistan et au Mali) et de plonger, comme ils ont l’habitude, dans un chaos total un pays qui est de plus en plus près d’en finir avec ces groupes criminels.

Mikhail Gamandiy-Egorov, Rédaction en ligne

 

US Still Unconvinced on Syria Chemical Weapons Claims
France Claims Proof of Sarin Use by Govt

by Jason Ditz

Antiwar - 4/6/13 - Following up on the occasional claims from other hawkish nations, French Foreign Minister Laurent Fabius has claimed that France has absolute, undeniable “proof” that confirms the use of sarin-based chemical weapons by the Syrian government in the ongoing civil war.

The “proof” begins and ends with a claim of tests having been done, and no actual data related to such tests were released to the public, expecting us to take the officials’ word for it. The Obama Administration made it clear they’re unwilling to do so.

The White House was quick to reiterate its long-standing position that they don’t believe the information constitutes “proof” and that they “need more information” before drawing any actual conclusions.

Israel, Britain and France have been the primary sources of such allegations, with the UN’s own statements suggesting that it was “likely” that chemical weapons were used, but by the rebels, not the Syrian government.

 

La conférence sur la Syrie a «buté» contre la liste des participants


La Voix de la Russie - 6-6-13 - La préparation de la conférence internationale sur la Syrie, qui doit encourager les parties prenantes du conflit au dialogue de paix, s’enlise. Tel est le résultat peu réconfortant de la rencontre le 5 juin à Genève des représentants de Russie, des Etats-Unis et de l’ONU, répondant pour l’établissement du dialogue politique entre Damas officiel et l’opposition.
Au cours des consultations les parties se sont entendues en juin de se réunir à nouveau afin de rapprocher définitivement les positions. C’est ce qu’a annoncé le vice-ministre russe des AE Guennadi Gatilov.

La grande question qui se posait aux participants à la rencontre à Genève touchait la composition des délégations à la prochaine conférence. Et là réside la difficulté pour le moment insurmontable. L’opposition syrienne est assez nombreuse, elle comprend divers groupes – modérés et radicaux. Une autre pierre d’achoppement est le travail au forum des représentants d’Iran. Moscou se prononce pour, Washington est contre. Les prochaines négociations multilatérales sur le conflit syrien sont indispensables, pouvant déboucher vers une sortie de la crise, estime Alexandre Ignatenko, président de l’Institut de la religion et de la politique.

«Le sens de l’initiative russo-américaine, baptisée Genève 2, consiste à arrêter la lutte, à la transférer dans la voie politique, qui doit permettre de rechercher et de trouver des solutions politiques du conflit. La tâche est de faire commencer le dialogue, engageant tous les acteurs réels. Parmi eux à part le régime de Bachar al-Assad et l’opposition, y compris armée, il y a des forces extérieures : le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie, les Etats européens, l’Iran, les Etats-Unis et d’autres ».
La position ambigüe de l’Occident et de ses partenaires orientaux à l’égard de la Syrie – on dirait pour la paix, mais en soutenant une seule partie prenante du conflit – n’arrange manifestement pas Moscou. Le MAE de Russie a déclaré que le Conseil de l’ONU pour les droits de l’Homme fait le jeu de l’opposition et par là-même empêche la préparation de la conférence de paix. Ces jours-ci il a publié un nouveau rapport endossant toute la responsabilité pour l’effusion de sang à Damas officiel, en passant sous silence les nombreux crimes de la partie adverse. Le caractère boiteux de cette approche, présentant comme victimes les radicaux, participants aux exécutions sommaires, tortures, enlèvements et aux attentats, ne fait que contribuer à la poursuite des violences.

Les nouvelles déclarations de Londres et de Paris sur la possession de preuves irréfutables de l’utilisation des armes chimiques en Syrie, mettent de l’huile sur le feu. Les Britanniques font cette réserve caractéristique sur la haute probabilité de ce que cela a été fait par le gouvernement et non par l’opposition. Tant que les batailles politiques se déroulent à propos de la Syrie, dans ce pays les hostilités se poursuivent. Et la dynamique est visiblement en faveur des autorités légitimes. L’armée syrienne a déclaré que la libération de la ville stratégique de Qoussair donnera le signal de la fin prochaine de la résistance des rebelles. Il est possible que les succès des militaires rendent les chefs radicaux de l’opposition plus conciliants et finissent par les faire asseoir à la table des pourparlers. Sans poser de condition préalable concernant le départ immédiat du président Assad.

 


Syrie : l'armée aidée du Hezbollah remporte une victoire face aux rebelles

 

Voila.fr - 5/6/13 - Le régime de Bachar al-Assad et son puissant allié, le Hezbollah libanais, ont pris mercredi aux rebelles la ville clé de dévastée par deux semaines de combats acharnés, remportant une importante victoire dans la guerre en Syrie.

Paris et Londres ont par ailleurs annoncé avoir des preuves de l'utilisation de gaz sarin en Syrie, le président français François Hollande estimant que ces éléments "obligent la communauté internationale à agir".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a indiqué avoir demandé à son homologue français Laurent Fabius de partager ses informations sur l'usage éventuel de sarin. Le président Barack Obama avait estimé que l'utilisation d'armes chimiques constituerait une "ligne rouge", et "toutes les options restent ouvertes", a averti M. Kerry.

Alors que les violences ont fait plus de 94.000 morts et poussé à la fuite cinq millions de personnes depuis mars 2011, l'ONU, les Etats-Unis et la Russie ont tenu à Genève une réunion préparatoire en vue de la conférence de paix internationale voulue par Washington et Moscou -- qui pourrait avoir lieu en juillet.

Qousseir, située dans la province centrale de Homs près de la frontière du Liban, est stratégique car elle relie notamment Damas au littoral et ouvre la voie au régime pour la prise totale de la ville de Homs.

C'est un revers" pour les rebelles, "mais cela ne veut pas dire que c'est la fin de la...", a affirmé à l'AFP Khattar Abou Diab, professeur de relations internationales à l'université Paris-Sud.

Pour lui, le régime n'aurait pas pu prendre Qousseir sans "la grande coopération" de l'Iran qui parraine le Hezbollah et qui a félicité l'armée et le peuple syriens pour la victoire sur les "terroristes", terme utilisé pour désigner les rebelles.

La télévision syrienne a montré des images de soldats arborant leurs armes devant des bâtiments éventrés mais "libérés", comme la mairie et le centre culturel sur lequel ils ont hissé le drapeau syrien.

Pendant plus de deux semaines, les positions rebelles ont été soumises à d'intenses bombardements.

La chaîne a également montré ce qu'elle a présenté comme "les repaires des terroristes où sont stockés des caisses d'armes et de charges explosives, ainsi qu'un lance-missile".

Ecraser les rebelles

L'armée a "pu nettoyer Qousseir des terroristes", a affirmé le commandement militaire, en prévenant que "les forces armées n'hésiteront pas à écraser les hommes armés dans chaque recoin du territoire".

Aucun bilan précis des victimes n'a été donné. La Commission générale de la révolution syrienne, un réseau de militants, a parlé de "centaines" d'insurgés tués, et le Hezbollah a déploré la mort de dizaines de ses combattants. Mais on ignore les pertes de l'armée ou des civils.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), de nombreux civils avaient quitté la ville bien avant le début de l'assaut.

Le chef par intérim de la Coalition de l'opposition syrienne, George Sabra, a tenté de minimiser la prise de Qousseir, affirmant que l'opposition poursuivrait le combat contre le régime "jusqu'à la libération" du pays.

Quelques heures après la chute de Qousseir, au moins cinq roquettes tirées depuis la Syrie ont frappé la ville libanaise de Baalbek (est du Liban), un bastion du Hezbollah. Deux personnes ont été blessées, a précisé une source de sécurité.

Les positions jusqu'au-boutistes des protagonistes rendent difficile l'organisation de la conférence de paix internationale.

Les ministres arabes des Affaires étrangères ont invité mercredi les protagonistes à y participer.

Le régime syrien a donné son accord de principe à cette conférence, tandis que l'opposition exige au préalable la démission du président Assad, l'arrêt des combats et le départ de Syrie de combattants de l'Iran et du Hezbollah.

Une nouvelle réunion préparatoire aura lieu à Genève le 25 juin, a déclaré l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi, au terme de la réunion de mercredi.

Pour M. Brahimi, cette conférence pourra se dérouler "espérons-le en juillet".

L'objectif est d'amener "les parties syriennes, sans conditions préalables, à examiner comment elles pourraient appliquer le communiqué" de Genève, adopté en 2012 par la première conférence internationale, a dit M. Brahimi, admettant que "les parties syriennes ne sont pas prêtes".

La première conférence de Genève avait mis au point un plan de transition sans se prononcer sur le sort du président Bachar Al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat à Washington, Jennifer Psaki, a assuré mercredi que les Etats-Unis, la Russie et l'ONU s'étaient entendus pour que l'objectif de la conférence de Genève-2 soit de "tenter de former un gouvernement de transition" en Syrie dans lequel "aucun pouvoir exécutif (ne serait) laissé au régime" de Bachar al-Assad.

Enfin, Londres a affirmé avoir des preuves "physiologiques" de l'utilisation du gaz sarin "très probablement" par le régime, appelant les Nations unies à vérifier indépendamment ces soupçons.

Et le président François Hollande a estimé également que la France avait "apporté des éléments de preuve" sur l'utilisation de ce gaz en Syrie "qui obligent la communauté internationale à agir" [sic].

Mais Paris avait exclu auparavant mercredi une décision "unilatérale" sur une éventuelle intervention militaire ciblée pour détruire les stocks d'armes chimiques en Syrie.


Gaz sarin en Syrie : Moscou appelle Washington à ne pas répéter le scénario irakien

Le secrétaire d'Etat Colin Powell brandit une fiole au Conseil de sécurité des Nations Unies
sensée contenir de l'anthrax, utilisé par le régime Irakien, le 5 février 2003

La Russie a mis en doute vendredi les accusations des États-Unis sur le recours à l'arme chimique par le régime syrien, appelant les Américains à ne pas répéter ce qui avait mené à l'invasion de l'Irak en 2003.

Les Etats-Unis ont répondu qu'ils excluaient de commettre la même erreur d'appréciation, le président Barack Obama présentera "toutes ces preuves" à son homologue russe Vladimir Poutine au cours du sommet du G8 les 17 et 18 juin en Irlande du Nord.

Le président américain expliquera ainsi à M. Poutine "les raisons pour lesquelles nous sommes si confiants" et fera part de "l'évaluation révélée par la Maison Blanche sur le recours aux armes chimiques", a indiqué la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.

Washington a nettement durci jeudi sa position face au régime syrien en l'accusant clairement, pour la première fois, d'avoir eu recours aux armes chimiques, et notamment à du gaz sarin, dans sa guerre contre les rebelles, et en promettant une aide militaire aux insurgés.

Mais le conseiller diplomatique du Kremlin Iouri Ouchakov a mis en doute vendredi ces affirmations et évoqué le précédent irakien.

"Nous le dirons clairement: ce qui a été présenté par les Américains ne nous semble pas convaincant", a-t-il dit à des journalistes, indiquant qu'une rencontre avait eu lieu entre représentants russes et américains à ce sujet, dont les détails n'ont pas été divulgués.

"Je ne voudrais pas faire de parallèle, je ne veux pas croire qu'il s'agisse d'une situation similaire (à celle de l'Irak), quand le secrétaire d'Etat Colin Powell avait brandi une fiole au Conseil de sécurité", a ajouté M. Ouchakov.

Il faisait référence à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU en 2003, au cours de laquelle Colin Powell avait notamment montré une fiole contenant selon lui de l'anthrax, une arme biologique, pour justifier une intervention armée en Irak.

Les affirmations sur les armes irakiennes de destruction massive ont été depuis battues en brèche, M. Powell a déclaré regretter son erreur et avoir été trompé.

Vendredi matin, le chef de la commission des affaires étrangères à la Douma (chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov, avait déjà accusé les États-Unis d'avoir "fabriqué" ses informations.

"Obama suit la même voie que George Bush", le précédent président américain qui avait lancé l'opération militaire en Irak en 2003, avait ajouté ce membre du parti au pouvoir Russie unie.

93.0000 morts

La Russie, principal soutien du régime syrien auquel elle livre des armes, a toujours émis les plus grandes réserves quant aux accusations visant le régime.

Dans un communiqué, la diplomatie russe s'est en revanche inquiétée de l'usage de gaz sarin par les rebelles, rappelant que le 6 mai, Carla del Ponte, membre de la commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'Homme en Syrie, avait affirmé qu'ils en avaient employé.

Le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, a par ailleurs estimé que la décision des Etats-Unis d'accroître leur aide aux rebelles syriens compliquerait les efforts pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 93.000 morts, selon un nouveau bilan de l'ONU.

"Si les Américains décident vraiment et réellement de fournir une aide plus importante aux rebelles, une aide à l'opposition, cela compliquera la préparation d'une conférence internationale" pour trouver une solution politique au conflit, a souligné M. Ouchakov.

Le ministère des Affaires étrangères a été plus loin. "Nous avons peu de doutes sur le fait que la décision de fournir les groupes armés rebelles en armes et équipements militaires supplémentaires attisera la confrontation et les violences contre les civils", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Rappelant le massacre de 60 personnes, en majorité des femmes et des enfants, commis par des rebelles islamistes à Hatlah (dans la province de Deir Ezzor), le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch, a exprimé son "incompréhension face aux décisions prises ces derniers temps par certains pays pour aider l'opposition en Syrie".

Les États-Unis n'ont toutefois pas, à ce stade, annoncé de décision d'armer les rebelles face au régime syrien, évoquant simplement une augmentation de l'aide non létale.

Ministère russe des Affaires étrangères :

une arme chimique utilisée par les rebelles contre Damas


Par La Voix de la Russie, 21/8/13 - Selon Alexandre Loukachevitch, représentant officiel du ministère russe des Affaires étrangères, un missile contenant une substance chimique toxique a été déployé par des rebelles dans la banlieue de Damas.
«Tout cela ressemble sérieusement à une tentative de créer à tout prix un prétexte pour obliger le conseil de sécurité de l’ONU à prendre le parti de l’opposition. Cela ruinerait les chances de convoquer la conférence de Genève alors qu'une rencontre entre les experts américains et russes est prévue pour la préparer», est persuadé Alexandre Loukachevitch.


Syrie : soupçons d'attaque chimique, réunion d'urgence à l'ONU



L'opposition syrienne a affirmé mercredi que le régime avait tué 1.300 personnes dans une attaque chimique près de Damas mais la Russie, allié de Bachar al-Assad l'a accusée d'avoir monté une provocation.

Même si le régime a catégoriquement démenti avoir utilisé des et que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a évoqué un bilan d'au moins 136 morts, l'attaque est l'une des plus violentes du et a suscité une vague de condamnations internationales.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a mené mercredi des consultations à huis clos, à la demande de cinq de ses membres (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Luxembourg et Corée du Sud).

Les membres du Conseil de sécurité veulent "faire la lumière" sur les accusations d'utilisation d'armes chimiques près de Damas et "saluent la détermination" de l'ONU à enquêter, a déclaré sa présidente, l'ambassadrice argentine Maria Cristina Perceval.

De nombreux pays ainsi que la Ligue arabe ont demandé que les experts des Nations-unies, arrivés dimanche en Syrie pour enquêter sur l'usage éventuelle de telles armes dans le conflit, se rendent immédiatement sur les lieux.

Les Etats-Unis, qui avaient assuré il y a exactement un an que l'utilisation d'armes chimiques constituerait une "" pour le régime syrien, se sont dits "extrêmement inquiets" et ont réclamé pour l'ONU un "" aux témoins et aux victimes.

Des vidéos diffusées par des militants montrent des enfants inanimés étendus sur le sol à côté de corps d'hommes qui ne portent aucune trace de sang. Sur l'une d'elles, du personnel soignant tente de mettre aux enfants des masques à oxygène pour les aider à respirer, alors que des médecins essaient de ranimer d'autres qui semblent inconscients.

Une autre vidéo montre une fillette d'une dizaine d'années étendue sur une civière et répétant, les mains sur le visage et paniquée: "Je suis vivante, je suis vivante..."

Un des chefs de l'opposition, George Sabra, a avancé devant la presse à Istanbul le chiffre de 1.300 morts dans plusieurs localités autour de Damas et a estimé que ce carnage rendait toute solution politique impossible.

Selon lui, "le régime syrien se moque de l'ONU et des grandes puissances quand il frappe près de Damas avec des armes chimique alors que la commission d'enquête internationale se trouve à quelque pas des victimes et des régions sinistrées".

M. Sabra a aussi accusé la communauté internationale de complicité: "L'indécision américaine nous tue. Le silence de nos amis nous tue (...). L'indifférence des Arabes et des musulmans, l'hypocrisie du monde que nous croyions libre, nous tuent".

Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui n'a pas confirmé l'usage d'armes chimiques, a fait état d'au moins 136 morts, tout en assurant ce bilan risquait d'augmenter compte tenu de la violence du bombardement qui a continué dans la journée.

L'opération s'est concentrée sur Mouadamiya al-Cham, au sud-ouest de la capitale, que l'armée cherche à reprendre, a précisé l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales.

Plusieurs experts interrogés par l'AFP se sont montrés prudents. Paula Vanninen, directrice de Verifin, l'Institut finnois pour la vérification de la convention des armes chimiques, a déclaré "n'être pas totalement convaincue" qu'il s'agisse d'une attaque au gaz innervant.

"Les personnes qui aident les victimes ne portent pas de vêtements de protection ni de masques et si c'était le cas, elles auraient été contaminées et victimes des mêmes symptômes", a-t-elle relevé sur les vidéos.

Pour Gwyn Winfield, directeur du magazine CBRNe Wold, spécialisée dans les armes chimiques, "il n'existe aucune information indiquant que les médecins ou des infirmières ont succombé, ce qui laisse à penser que ce n'est pas ce que nous considérons comme du gaz sarin militaire, mais pourrait être un gaz sarin dilué", a-t-il indiqué à l'AFP

Le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a pour sa part affirmé qu'il s'agissait bien d'une attaque chimique et que ce n'était "pas la première fois".

Les autorités syriennes ont cependant dénoncé des accusations "nulles et non avenues et totalement infondées", selon un communiqué de l'armée lu par un officier à la télévision.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé que "ces mensonges (...) visent à faire dévier la commission d'enquête de sa mission".

Le Russie a elle aussi accusé l'opposition d'avoir planifié à l'avance une provocation.

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a cependant espéré que les alliés de M. Assad se "réveillent" et "réalisent sa nature criminelle et barbare", tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se disait "scandalisé" et la chancelière allemande Angela Merkel évoquait "un crime effroyable".

"Si le gouvernement syrien n'a rien à cacher (...), il facilitera l'accès immédiat et sans entraves de l'ONU au site" de l'attaque présumée, a insisté un porte-parole de la Maison Blanche.

L'accord entre Damas et l'ONU limite la mission d'enquête à Khan al-Assal (près d'Alep), Ataybé, près de Damas, et à Homs (centre). Mais selon un porte-parole de l'ONU à New York, les inspecteurs étaient mercredi "en discussion" avec les autorités syriennes à propos d'autres accusations, dont celles de mercredi.

Gaz sarin en Syrie : nouvelle opération de propagande

Réseau Voltaire - 22-8-13 - Selon "l’Armée syrienne libre", les autorités syriennes ont bombardé au gaz sarin la ghoutta, en banlieue de Damas, le mercredi 21 août 2013, faisant au total 1 700 morts. Cette annonce a immédiatement été commentée par les autorités allemandes, britanniques et françaises qui ont appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité afin que les observateurs des Nations Unies soient autorisés à enquêter sur place. L’ensemble de ces informations est reprise par la presse atlantiste comme une certitude, le conditionnel n’étant de rigueur que pour laisser aux enquêteurs le temps de rapporter des preuves en Occident.

Cette opération de propagande est pourtant grossière : comme chacun peut l’observer sur YouTube, les vidéos attestant du massacre du 21 août ont été mises en ligne par le compte «Majles Rif»… la veille, le 20 août. Sur ces vidéos, choquantes à première vue, on décèle rapidement une mise en scène : les enfants blessés, qui paraissent hagards ou drogués, n’ont pas de parents qui les accompagnent. Les garçons sont souvent nus, tandis que les filles sont toutes habillées. On ne voit aucune structure hospitalière, même clandestine, hormis des paravents et des poches de sérum.

Certaines photographies diffusées par la presse atlantiste ont déjà été utilisées pour accuser l’Armée égyptienne d’avoir massacré un campement des Frères musulmans au Caire.

Depuis l’aube et durant toute la journée du mercredi 21 août, l’Armée arabe syrienne a bombardé les positions de l’Armée syrienne libre qui s’étaient regroupées au Sud de la ghoutta (la bande d’agriculture vivrière qui entoure la capitale). Cette zone de combat avait été évacuée par la population civile depuis plusieurs mois. Il semble que les pertes des groupes jihadistes soient considérables. Il n’a pas été fait usage de gaz qui ne s’emploie que dans des guerres de tranchées.

Les autorités russes ont dénoncé une campagne de propagande planifiée à l’avance comme le montre l’unanimisme des médias atlantiques qui ont tous repris à l’unisson la version de l’Armée syrienne libre, sans aucune vérification. Les autorités iraniennes ont souligné que le recours de la Syrie à des armes chimiques dans ce type de guerre était absurde et injustifié au vu de ses succès militaires actuels.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a exprimé son inquiétude.

En 2003, les États-Unis avaient utilisé l’accusation de détention et d’usage de gaz de combats par l’Irak pour l’attaquer. Le secrétaire d’État Colin Powell avait ainsi brandi une fiole de gaz liquéfié au Conseil de sécurité et infligé la projection d’un montage PowerPoint pour étayer ses allégations. En définitive, il a reconnu, après la destruction de l’Irak, que toutes ces preuves étaient des faux et qu’il avait menti à l’ensemble de la communauté internationale.

 

Développement de la campagne de propagande contre la Syrie

Réseau Voltaire - 23/8/13 - L’opération de propagande selon laquelle l’Armée arabe syrienne aurait fait usage de gaz sarin, le 21 août 2013, dans la banlieue Sud de Damas se poursuit : des déclarations officielles font suite aux articles des médias.

Il ne suffit pourtant que de quelques secondes pour vérifier le trucage : les vidéos du massacre ont été postées la veille, 20 août, sur le site YouTube par le compte "Majles Rif" [1]. La déclaration de l’AFP, répondant à notre article précédant, selon laquelle une des photos qu’elle diffuse porte en code la date du 21 août ne change rien à ce fait.

À Damas même, on ne trouve aucun animal atteint par des gaz, alors qu’une attaque qui aurait fait 1 729 morts, selon le dernier décompte de l’Armée syrienne libre, aurait nécessairement tué ou blessé de nombreux oiseaux et animaux errants.

On trouvera ci-dessous un florilège des participants à cette mascarade.

- Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères

- John McCain, président de l’International Republican Institute (branche républicaine de la National Endowment for Democracy, organe du département d’État chargé des actions légales de la CIA à l’étranger) [2]

- Yuval Steinitz, ministre israélien du Renseignement et des Affaires stratégiques

- Ahmed Davutoglu, ministre turc des Affaires étrangères, et Guido Westerwelle, ministre allemand des Affaires étrangères

- Carl Bildt, ministre suédois des Affaires étrangères, et William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères

 


[1] « Gaz sarin en Syrie : nouvelle opération de propagande », Réseau Voltaire, 22 août 2013.

[2] « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Odnako (Fédération de Russie), 6 octobre 2010.


Ajout du 23 août. L’AFP signale avoir vérifié les codes d’une photo qu’elle diffuse. Ils portent bien la mention du 21 août.
Cette précision ne change rien au fait que les vidéos ont été mises en ligne le 20 août sur YouTube comme chacun peut le constater. Elle nous indique simplement que (1) soit l’appareil photo a été préalablement réglé au 21 août, (2) soit la séance de mascarade a continué le 21 août.

Réseau Voltaire
Voltaire, édition internationale

Source : «Gaz sarin en Syrie : nouvelle opération de propagande», Réseau Voltaire, 22 août 2013, www.voltairenet.org/article179893.html

 

Armes chimiques : la Russie rejette tout recours à la force en Syrie

Voila.fr - 23/8/13 - La Russie s'est dite opposée vendredi à tout recours à la force en Syrie, où la communauté internationale réclame que l'ONU puisse enquêter au plus vite sur des attaques présumées à l'arme chimique près de Damas, imputées au régime.

La réaction de Moscou intervient alors que le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a estimé jeudi que si l'utilisation d'armes chimiques par le régime était avérée, il fallait "qu'il y ait une réaction", "une réaction qui peut prendre la forme d'une réaction de force".

Une offensive a eu lieu mercredi dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs aux mains des rebelles situés respectivement à la périphérie est et ouest de Damas, faisant un nombre de victimes encore indéterminé.

L'opposition a évoqué 1.300 morts et accusé le régime d'avoir mené ces attaques avec des gaz toxiques.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et médecins, a lui comptabilisé 170 morts et n'a pu confirmer l'utilisation d'armes chimiques. Cette ONG a cependant affirmé que le régime avait violemment bombardé cette région mercredi, puis jeudi.

Les autorités syriennes ont catégoriquement démenti les allégations d'utilisation d'armes chimiques, un haut responsable de la sécurité estimant qu'avoir recours à ces armes, alors même que des experts de l'ONU se trouvent en Syrie, aurait été "un suicide politique".

Le chef de la diplomatie britannique William Hague a affirmé pour sa part que "la seule explication possible à ce que nous avons pu voir est qu'il s'agissait d'une attaque chimique", orchestrée par le "régime d'Assad". La Suède s'est aussi dite quasi certaine que le régime syrien avait employé de telles armes.

Le président américain a jugé dans un entretien télévisé que les nouvelles allégations sur l'utilisation d'armes chimiques par l'armée syrienne étaient "sérieusement" préoccupantes.

Pour sa part, Moscou a estimé que cette attaque était "clairement une provocation" des rebelles et jugé que "les appels de quelques capitales européennes à faire pression sur le Conseil de sécurité de l'ONU et à décider dès maintenant de recourir à la force (étaient) inacceptables", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Dans le même temps, la Russie a appelé son allié syrien à coopérer avec les experts de l'ONU et réclamé aux rebelles de "garantir" leur accès sur les lieux des attaques.

"Crime contre l'humanité" [sic]

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a aussi demandé que les inspecteurs de l'ONU puissent enquêter au plus vite, avertissant que l'utilisation d'armes chimiques constituerait un "crime contre l'humanité" aux "graves conséquences pour celui qui l'a perpétré".

Les experts de l'ONU sont arrivés dimanche, avec un mandat se limitant à déterminer si des armes chimiques avaient été utilisées dans le passé à Khan al-Assal (nord), Ataybé (près de Damas) et Homs (centre).

Mais selon l'ONU, le chef de l'équipe, Ake Sellström, a entamé des négociations avec le régime pour pouvoir enquêter sur les attaques de mercredi.

Interrogé par l'AFP sur le programme des inspecteurs, un haut responsable des services de sécurité à Damas a indiqué ne pas avoir d'informations à ce sujet, se contentant de dire: "ils travaillent selon un plan convenu à l'avance avec des modalités précises".

"Sur le plan international, il y a de plus en plus la conviction que s'il y a eu attaque à l'arme chimique, celle-ci a été perpétrée par les terroristes", a-t-il en outre estimé, ajoutant que ces allégations pouvaient aussi n'être qu'une "immense comédie".

L'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU, Lakhdar Brahimi, a souligné que le conflit syrien était "la plus grande menace" actuelle contre la paix mondiale, et lancé un appel aux différentes parties à venir s'assoir à la table des négociations.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a de son côté exhorté la communauté internationale à "agir avec le sens de l'urgence" et à "montrer un visage uni" face à la crise syrienne.

A l'appui de leurs accusations, les militants anti-régime ont diffusé des vidéos de personnes inanimées ne portant aucune trace de sang ou de médecins administrant de l'oxygène à des hommes ou des enfants pour tenter de les aider à respirer, des images qui ont provoqué l'indignation du monde entier.

Les paient un lourd tribut dans ce conflit, qui a fait plus de 100.000 morts dont 7.000 enfants en deux ans et demi selon l'ONU, et poussé à la fuite des millions de Syriens.

L'Unicef estime que le nombre d'enfants syriens réfugiés à l'étranger a atteint le million, tandis que deux autres millions ont été déplacés dans le pays.

Dans le même temps, les violences continuaient de faire rage, comme à Alep, la métropole du Nord divisée entre quartiers rebelles et pro-régime.

Selon l'OSDH, six civils, dont un journaliste de la télévision officielle al-Ikhbariya, ont été tués et 19 autres blessés, lorsque un kamikaze s'est fait exploser dans un restaurant d'un quartier tenu par les forces loyalistes.

US, Britain and France Agree to Attack Syria Within Two Weeks
Initially Limited Strikes Aim to Avoid Serious War Debate

by Jason Ditz

Antiwar.com - 25/8/13 - Discussing the matter in a 40 minute phone call on Saturday night, President Barack Obama and British Prime Minister David Cameron agreed in principle to start attacking Syria within the next two weeks. France, long calling for such a war, is also reportedly in on the idea.

British officials familiar with the situation say that they didn’t rule out seeking UN support for the war, but also don’t expect to actually get that support, and are prepared to ignore the UN and attack anyhow.

The initial attacks are expected to center almost entirely around missile strikes on “command and control” areas, from the US warships which have been moved into the area in the past few days.

Britain is said to be particularly eager to get the attacks going quickly to avoid having to deal with the prospect of parliament voting on the war, and possibly preemptively rejecting the attack. They are also hoping to keep the first strikes very limited to justify not consulting parliament ahead of time.

Limited strikes seem to be the preference of US officials as well, as many are reluctant to see Syria’s rebels actually swept into power by the attacks, even though they seem entirely comfortable to commit themselves to protracted military involvement in the nation.

The question of war debate in the US seems to be entirely beside the point, after President Obama managed to get the US into a Libyan War without even the obligatory after-the-fact Congressional authorization. The polls show the American public still opposed to war as well, but that clearly doesn’t matter to the administration.

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Le peuple syrien gazé : A qui la faute ?

 

Par Chems Eddine Chitour

Mondialisation.ca, 23 août 2013 - “Quand tu montes à l’échelle, souris à tous ceux que tu dépasses, car tu croiseras les mêmes en redescendant.“ Proverbe américain

Dans une contribution précédente que j’avais intitulé les armes chimiques : l’ADM du pauvre, j’avais pointé du doigt la réalité du partage du monde sous le seul critère de la force. Une fois de plus le peuple syrien est soumis à rude épreuve. (1)

On annonce cette fois, 1300 morts dans une attaque aux armes chimiques le 20 aout 2013. Cette information de la coalition hétéroclite anti-gouvernementale syrien est reprise en boucles par tous les médias occidentaux et on montre une vidéo où sont alignés des cors avec en prime l’agonie d’enfants. C’est tragique ! On annonce 2000 puis 1300 puis 500 puis 150 morts selon un Institut virtuel basé en Grande Bretagne tenu par des anti gouvernement syrien : l’ODSH intronisé comme référence pour tout ce qui est de charger le gouvernement syrien.

Pour rappel, le gaz sarin, une invention allemande –acronyme des inventeurs- a été stocké par tous les pays occidentaux développés, avant que l’ONU ne l’interdise- une fois que ces mêmes pays ont mis au point des armes autrement plus dangereuses que le citoyen lambda ne peut même pas imaginer. Souvenons nous le 29 avril 1997, l’ONU créait l’OAIC afin de contrôler l’interdiction de l’utilisation des armes et l’élimination des stocks qui sont pratiquement toujours là et curieusement les signataires notamment les pays occidentaux la Russie, la Chine, l’Inde ont déclaré concomitamment la présence chez eux, de plantes permettant la production d’armes chimiques ??

S’agissant de la dernière attaque ce fut tout de suite la curée médiatique, les habituels Sykes –Picot du XXIe siècle donnèrent de la voix menaçant de recourir à une intervention le ministre français des affaires étrangères qui « s’occupe des affaires du monde » a déclaré à BFM TV S’il est prouvé que la Syrie a utilisé des armes chimiques contre la population, il faudra répliquer. Il fait écho à BHL qui rêve de transformer la Syrie en une seconde Libye

Les Etats-Unis ont de leur côté affirmé, jeudi 22 aout , ne pas être en mesure ”pour l’instant” de dire avec certitude s’il y a eu recours à des armes chimiques en Syrie mercredi. la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki, ajoute que ”le président avaitordonné aux services de renseignement de rassembler au plus vite des informations supplémentaires” sur ces allégations. Pour l’Iran ”Si le recours à des armes chimiques est avéré, il sera le fait de groupes terroristes, car ceux-ci ont prouvé par leurs actes qu’ils ne reculent devant aucun crime”, a argué le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif. Enfin, un haut responsable des services de sécurité à Damas a avancé jeudi que faire usage d’armes chimiques alors qu’étaient présents à Damas des experts de l’ONU aurait été ”un suicide politique“. ”Tous les analystes affirment qu’il n’est pas dans notre intérêt dans les circonstances actuelles d’utiliser des armes chimiques alors que la commission se trouve sur place, a argué ce responsable. A travers ces accusations, [l'opposition] veut porter atteinte au travail des experts et brouiller les cartes.” (2)

Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en séance extraordinaire le 20 aout à 19h00 GMT pour évoquer les accusations de recours aux armes chimiques près de Damas, le ministère russe des Affaires étrangères a réclamé une enquête honnête et professionnelle sur l’attaque chimique présumée. Moscou a cependant laissé entendre qu’il s’agissait là peut-être d’une provocation de la part des insurgés, qui seraient responsables de l’attaque. Selon Alexandre Loukachevitch, représentant officiel du ministère russe des Affaires étrangères, un missile contenant une substance chimique toxique a été déployé par des rebelles dans la banlieue de Damas. « Tout cela ressemble sérieusement à une tentative de créer à tout prix un prétexte pour obliger le conseil de sécurité de l’ONU à prendre le parti de l’opposition. Cela ruinerait les chances de convoquer la conférence de Genève alors qu’une rencontre entre les experts américains et russes est prévue pour la préparer ». (3)

Historique du feuilleton du gaz sarin

En mars dernier après une première attaque au gaz sarin, et à la demande de Damas, le secrétaire général de l’ONU déclare « J’ai décidé que l’ONU mènerait une enquête sur l’utilisation possible d’armes chimiques en Syrie », Il a précisé que cette enquête, répondant à une demande officielle de Damas, sera lancée « dès que possible en pratique » et portera sur « l’incident spécifique que m’a signalé le gouvernement syrien ». Celui-ci accuse l’opposition d’avoir eu recours aux armes chimiques mardi à Khan al-Assal, près d’Alep (nord). (4)

On se souvient que le 27 avril la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution syrienne s’est vivement opposée à l’initiative avancée par Damas et visant à inviter des spécialistes russes pour enquêter sur l’attaque chimique du 19 mars dans une banlieue d’Alep. (5)

Déjà à l’époque, les analystes ne comprenaient pourquoi le gouvernement syrien se tirait une balle dans le pied en utilisant les armes chimiques contre son peuple ! Comme le fait remarquer Robert Fisk le dans un article sur la situation militaire : « Il n’y a aucun sens à ce que l’Armée Arabe Syrienne utiliserait des armes chimiques: Les Syriens ont depuis longtemps pris l’habitude des allégations d’Israël – inévitablement suivie par l’écho machinal de Washington – que des armes chimiques auraient été utilisées par les forces de Bachar al-Assad, comme un agent du renseignement l’a remarqué caustiquement à Damas : ”Pourquoi devrions-nous utiliser des armes chimiques alors de nos avions Mig et leurs bombes causent infiniment plus de destructions ?”Le colonel Mohamed, qui mêle la stratégie militaire avec la politique, dit qu’il voit le « complot » étranger contre la Syrie comme une répétition de l’accord Sykes-Picot de la Première Guerre mondiale, lorsque la Grande-Bretagne et la France ont secrètement décidé de diviser le Moyen-Orient – y compris la Syrie – entre eux. ”Maintenant, ils veulent faire la même chose« , dit-il. »La Grande Bretagne et la France veulent donner des armes aux terroristes pour nous diviser, mais nous voulons avoir une Syrie unie dans laquelle tout notre peuple vive ensemble, démocratiquement, sans tenir compte de leur religion, mais vivant en paix ..(6)

Souvenons nous d’un autre épisode du feuilleton de l’accusation de l’utilisation des armes chimiques nous lisons à ce propos sur le site Oulala : « La tension entre les États-Unis et la Russie est à son comble : en cause, les derniers événements en provenance de Syrie. Il faut dire que les informations qui parviennent des zones de conflit montrent à l’Oncle Sam et à l’Occident que le peuple syrien s’obstine à se battre pour rester maître de son propre destin. Et nombreux sont ceux qui œuvrent à la déstabilisation de Damas ! Israël, le Qatar, la Turquie, etc., ont tous été impliqués peu ou prou dans la manœuvre. Et maintenant que la déroute des rebelles se confirme d’heure en heure, voici que les États-Unis parlent d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie pour venir en aide à ces mêmes rebelles, accusés pourtant par Carla Del Ponte (commissaire de l’ONU sur les crimes en Syrie) d’avoir utilisé des armes chimiques à plusieurs reprises. (7)

Pour rappel, il a fallu du temps pour que l’ONU réponde à la requête de Damas pour l’envoi d’experts enquêter sur l’utilisation du gaz sarin le groupe d’experts sur les armes chimiques de l’ONU est arrivé dimanche 18 aout 2013 en Syrie. Ce groupe va commencer son travail à partir du 19 août. Au milieu du mois d’août le gouvernement syrien a accepté les conditions de déroulement de l’inspection internationale sur les armes chimiques. Cette inspection doit être menée par un groupe d’experts dirigé par le professeur suédois Åke Sellström. Elle étudiera les conditions de l’utilisation du gaz sarin à Khan al-Assal le 19 mars dernier. En outre, les experts se rendront dans deux autres endroits où, selon l’opposition, le gouvernement aurait utilisé des armes chimiques.(7)

Les fondements « énergétiques » de la déstabilisation de la Syrie

Dans un plaidoyer cohérent concernant la situation actuelle Khaled Abdelhafiz montre l’étroite corrélation entre le gaz sarin et le gaz naturel à savoir la guerre pour l’énergie à travers les gazoducs « Nabucco », « South Stream » et « North Stream » fruits de la compétition américaine et russe. Il écrit : « Exagérons nous lorsque nous affirmons que le couple gaz-pétrole est bien le sang de notre planète et que les pipelines et autres gazoducs qui en transportent sont les artères de ce globe La date de lacement du Nabucco, 2002, suit juste le début de la guerre étasunienne visant l’Afghanistan ! Les dates repoussées successivement de la fin des travaux du Nabucco 2009, 2012 et 2014 suivaient scrupuleusement et respectivement la date des deux guerres israéliennes contre le Liban et Gaza, l’année dite « l’année du printemps arabe » et la résistance inattendue de la Syrie aux objectifs du « printemps arabe ».(…) (8)

« Souvenons nous, poursuit –il, de l’information mentionnant la capture en Turquie d’une bande criminelle avec en leur possession 2kg du gaz « sarin », un très dangereux gaz « neurotoxique », puis la capture d’une autre bande qui en fabriquent en Irak ? Or ces mercenaires venant de tout horizon ne sont autres que Jabhat Al Nosra, le fer de lance de l’insurrection en Syrie, et ce gaz « sarin » était destiné à la Syrie ! Quelles justifications concèdent ces responsables des pays de l’OTAN, face aux facilitations et à la fermeture des yeux aux indénombrables exactions du Jabhat Al Nosra : du gaz sarin, jusqu’à l’exécutions des enfants en passant par le cannibalisme !? Pourquoi, trouvent-ils insupportable que l’armée arabe syrienne défend son peuple en défiant et vainquant ces terroristes ? Pourquoi différentient-ils, Jabhat Al Nosra d’autres oppositions armées, alors que les syriens n’affrontent sur le terrain que des bandes de mercenaires extrémistes wahhabites takfiristes, c’est-à-dire Jabhat Al Nosra et ses branches ? » (8)

Pour Khaled Abdelhafiz la situation est un remake des accords Sykes Picot d’il y a un siècle : « (…) La désagrégation du Moyen-Orient en petits états n’est plus du domaine autoptique. L’exemple du Soudan et l’implication forte des Etats-Unis dans sa division suivant une ligne confessionnelle, est plus que parlant ! Les conflits sanguinaires entre Libyens et les risques de séparation sur des bases ethniques, juste après un scénario d’un « printemps arabe » et suite à une intervention américaine, l’est aussi ! Et dans la région ? En Irak, malgré neuf années d’occupation et la chute du gouvernement dirigé par Saddam Hussein, aucune démocratie digne de ce nom, n’a pointé le bout de nez ! Alors que Bush fils, n’a pas arrêté de crier sur tous les toits, sa démocratie exemplaire qu’il va installer en Irak et qu’elle se propagera dans la région : Le Nouveau ou Le Grand Moyen-Orient… » ? (8)

Ce qui se prépare réellement

Pour le figaro – un média main stream spécialiste de la désinformation – une guerre se prépare, « Selon nos informations lit –on , des opposants au régime, encadrés par des commandos jordaniens, israéliens et américains, progressent vers Damas depuis mi-août. Cette offensive pourrait expliquer le possible recours du président syrien à des armes chimiques. S’il est encore trop tôt pour pouvoir écarter catégoriquement la thèse défendue par Damas et Moscou, qui rejettent la responsabilité du massacre sur l’opposition syrienne, il est d’ores et déjà possible d’apporter des réponses à une troublante question. Quel intérêt aurait eu Bachar el-Assad àlancer une attaque non conventionnelle au moment précis où il venait d’autoriser des inspecteurs de l’ONU – après les avoir bloqués pendant plusieurs mois – à enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques? Une logique opérationnelle d’abord. Selon les informations recueillies par Le Figaro, les premiers contingents syriens formés à la guérilla par les Américains en Jordanie seraient entrés en action depuis la mi-août dans le sud de la Syrie, dans la région de Deraa. Un premier groupe de 300 hommes, sans doute épaulés par des commandos israéliens et jordaniens, ainsi que par des hommes de la CIA, aurait franchi la frontière le 17 août. Un second les aurait rejoints le 19. Selon des sources militaires, les Américains, qui ne veulent ni mettre de soldats sur le sol syrien, ni armer des rebelles en partie contrôlés par les islamistes radicaux, forment discrètement depuis plusieurs mois, dans un camp d’entraînement installé à la frontière jordano-syrienne, des combattants de l’ASL, l’Armée syrienne libre, triés sur le volet. (9)

Ceci rejoint l’analyse faite par René Balme . On lit : « La deuxième phase de la guerre en Syrie semble se tramer dans les coulisses. Devant les échecs de leurs amis rebelles dont la grande majorité se réclame d’Al-Qaïda, devant l’effondrement des coalitions islamistes turco-égypto-qatariennes, devant l’impuissance d’Israël a mené la guerre seule contre le régime de Bacher el-assad, devant l’inefficacité des forces atlantistes à armer les rebelles islamistes (The Global and Mail Britain rules out arming Syrian rebels, expects Assad to survive: sources), devant leur incapacité à trouver des rebelles en quantité suffisante ne se réclamant pas d’Al-Qaïda (World Tribune Administration’s Syria problem: U.S. can’t find non-Al Qaida rebels), devant les combats intrinsèques qui déchirent la rebellion notamment les combats récents entre kurdes syriens et al-qaïdistes pour le contrôle des puits de pétrole il semble que l’on se prépare dans les coulisses, au plus haut niveau au sein des milieux atlantistes, à intervenir directement sur le mode colonial qui a prévalu en Irak, en Afghanistan ou au Mali ». (10)

« Ainsi le chef de l’armée britannique a déclaré que le seul moyen de destituer Assad et d’aider ses amis israéliens serait d’intervenir militairement Pendant que ses amis islamo-rebelles d’Al-Qaïda propose de créer un Etat islamiste dans le nord de la Syrie, Netanyahou envisage de renforcer leur armement le 15 juillet » (11)

«Tandis que les USA proposeraient aussi d’intervenir militairement en Syrie à travers des "frappes chirurgicales" en violation du conseil de sécurité de l’ONU : Le général Martin Dempsey, chef d’état-major des armées a dit que le gouvernement Obama délibérait afin de savoir s’il devait ou non utiliser la force brutale de l’armée en Syrie, durant une audition sénatoriale Jeudi 21 aout (12)

En clair tout ce petit monde aimerait bien faire un remake en Syrie de la destruction atlantiste de la Libye en bombardant tous azimuths et en intervenant aussi au sol. On attend donc la réaction russe et chinoise pour se prononcer sur l’évolution que va prendre la guerre atlantiste en Syrie . (10)

De plus le général Dempsey a déclaré au Sénat : « Dempsey a reconnu en réponse à une question du sénateur Lindsey Graham, RS.C., que les forces d’Assad ont la haute main en Syrie. “Actuellement, le vent semble avoir changé en sa faveur”, a déclaré le général. Dans ces conditions, il est incompréhensible que Damas ait recours à au gaz sarin (12)

En conclusion : L’Occident joue avec le feu en Syrie

Dans une analyse fine de la situation au Moyen Orient Raimundo Kabchi donne les clés de compréhension de la « Question d’Orient » Avocat bon connaisseur des questions internationales. Vénézuélien, et Libanais de par sa naissance ancien conseiller de Chavez Venezuela, il est au fait par sa double culture de donner un avis : « La Syrie est aujourd’hui déclare t-il l’objet d’une conjuration internationale. Premièrement : face aux plans impérial-sionistes et de la droite arabe, la Syrie fait partie d’un système que nous, au Moyen-Orient, appelons un système de résistance. C’est-à-dire, elle résiste aux plans impérialistes, sionistes et de la droite arabe dans la région. Comment détruire ce pays pour ensuite s’occuper d’un autre maillon de la chaîne, formée par l’Iran, l’Irak après le départ des américains, le Liban, la Palestine, etc. »(13)

« Deuxièmement poursuit Raimondo Kachi , il y a un objectif constant pour l’Occident au Moyen Orient : l’existence, la sécurité et l’expansion de l’Etat d’Israël. La Syrie, comme l’Iran, s’avère être un obstacle pour atteindre ce but.Troisièmement, il y a l’exploitation des richesses nationales dans le monde arabe, et la Syrie est également un obstacle sur le chemin. Le pétrole, le gaz, les pétrodollars qui sont recyclés pour les sociétés occidentales, accablées par une crise économique structurelle et internationale. La Syrie représente aussi un chaînon manquant dans la chaîne que les Etats-Unis et l’Otan veulent construire face à la Russie et la Chine. Si l’on jette un coup d’œil à la carte du monde, on trouvera une chaîne de bases militaires qui s’étendent depuis la mer de Barent jusqu’à la Turquie, et ensuite elle atteint le Golfe Persique. Si l’on regarde vers l’Orient, on voit les Philippines, la Corée du Sud, Taïwan, Guam, et même le Japon. L’ensemble de la chaîne se trouve brisée, en quelque sorte, par la Syrie, le Liban, l’Iran et l’Irak. En détruisant la Syrie, on crée pratiquement un système complet de bases militaires autour de la Russie et de la Chine ». (13)

« Ce n’est pas la peine d’expliquer conclut-il, pourquoi les Etats-Unis veulent encercler la Russie et la Chine, des pays considérés émergents dans le monde. Emergents dans un moment où l’impérialisme occidental, néolibéral et capitaliste se trouve en déclin. Ce sont quelques-unes des raisons fondamentales expliquant comment cette Syrie courageuse, avec l’unité de ses dirigeants, de l’armée et du peuple, a réussi à tenir tête à une conjuration internationale de presque trente pays du monde, et à un terrorisme international que l’Occident dit combattre, mais qu’en réalité il encourage, arme, en lui offrant une couverture et une légitimité en Syrie. » (13)

Tout est dit. Le renversement par la coalition occidentale est inéluctable. Cependant, malgré tous les plans échafaudés dans les officines contre les peuples faibles du fait de l’incurie de leurs dirigeants, il arrivera un moment ou par un effet boomerang, les nations prédatrices à la fois pour le marché et pour le divin pour imposer un Etat en dépit de tous ces manquements à la morale et à l’éthique des nations, auront à rendre compte, car il n’y a pas dans l’histoire des civilisations des fins de l’histoire sans déclin. Ce que d’aucun appellent la justice divine est en fait une loi de la sociologie qu’un géant de la pensée maghrébin en l’occurrence Ibn Khaldoun avait pointé du doigt dans son œuvre majeure : « la Muqqaadima », « les prolègomènes ».

Ainsi va le Monde…

1. C.E. Chitour : http://www.mondialisation.ca/sarin-la-nouvelle-dam-du-pauvre-un-remake-de-linvasion-de-lirak/5333795

2.http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/22/les-faubourgs-de-damas-bombardes-par-l-armee_3464573_3218.html

3. http://french.ruvr.ru/news/2013_08_21/Ministere-russe-des-Affaires-etrangeres-une-arme-chimique-utilisee-par-les-rebelles-contre-Damas-8717/

4. AFP, publié le 21/03/2013 et http://www.lexpress.fr/actualites/1…

5 Agence RIA Novosti 27 avril 2013

6 http://www.legrandsoir.info/ils-se-battent-peut-etre-pour-la-syrie-et-pas-pour-assad-ils-sont-peut-etre-meme-en-train-de-gagner-the-independent.html

7.http://www.oulala.info/2013/06/armes-chimiques-en-syrie-obama-comme-bush-en-irak/

8. http://french.ruvr.ru/news/2013_08_18/Les-experts-de-lONU-sur-les-armes-chimiques-sont-arrives-en-Syrie-3138/

9.http://www.lefigaro.fr/international/2013/08/22/01003-20130822ARTFIG00438-syrie-l-operation-anti-assad-a-commence.php?m_i=_x9_ypE4dvTTJlIlOVFXTXIEOLaa7exMnJ Ro4XceyTNDxX%2B_0

10. Balme 21 juillet 2013 http://blogs.mediapart.fr/blog/sam-la-touch/200713/syrie-vers-une-intervention-militaire-atlantiste-chronique-n-6 -

11.(http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.535829)

12.(AP Dempsey says US considering use of force in Syria; http://news.yahoo.com/dempsey-says-us-considering-force-syria-145636712.html).

13.http://www.michelcollon.info/Du-gaz-naturel-au-gaz-sarin-le.html 20 août 2013

http://www.legrandsoir.info/l-occident-joue-avec-le-feu-en-syrie.html

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz


La Russie met en garde contre l'intervention armée unilatérale en Syrie

La Voix de la Chine - MOSCOU, 25 août 2013 (Xinhua) -- Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé dimanche toutes les puissances impliquées dans la crise syrienne à faire preuve de retenue et à éviter une intervention armée.

"Moscou accorde une attention sérieuse à une déclaration du secrétaire américain à la défense Chuck Hagel concernant les mesures, prises sur l'ordre du président Barack Obama, visant à préparer les forces armées américaines à une action armée contre la Syrie", a indiqué le porte-parole du ministère, Alexander Lukachevitch.

Selon lui, des approches similaires ont été entendues de la part de la France, de la Grande-Bretagne et certains autres pays, "qui ne tiennent aucun compte d'une multitude d'actes suggérant que l'usage présumé des armes chimiques par les forces armées syriennes à Ghouta-Est le 21 août était une provocation de la part de l'opposition inconciliable".

L'opposition syrienne a déclaré que 1.300 personnes avaient été tuées dans l'attaque à l'arme chimique menée mercredi dernier par l'armée gouvernementale dans la banlieue de Damas. Cette accusation a été rejetée par le gouvernement syrien.

Moscou estime que l'agitation actuelle sur l'utilisation présumée des armes chimiques "vise clairement à s'ingérer dans le travail des experts d'armes chimiques indépendants de l'ONU".

Le diplomate russe a rappelé que les Etats-Unis avaient utilisé de fausses informations, selon lesquelles les Irakiens possèdent des armes de destruction massive, comme prétexte pour lancer la guerre en Irak, sans passer par les Nations Unies.

Il a averti que toute action armée unilatérale qui contourne l'ONU "porte atteinte aux efforts internationaux visant à trouver une solution politique et diplomatique au conflit syrien (...) et a des effets extrémement destructifs sur la situation déjà explosive au Moyen-Orient".

 

Syrie : un deuxième Irak ?

 

Par La Voix de la Russie - 26/8/13 - La Russie a appelé les États-Unis à s’abstenir de faire pression sur Damas en utilisant la force. Lors d’un appel téléphonique avec le secrétaire d’État américain John Kerry, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a prévenu des conséquences particulièrement périlleuses qu’une intervention militaire pourrait entrainer pour toute la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord. L’Irak et la Libye en sont un bon exemple.
Le ministère de la Défense américain a préparé un plan d’opération militaire contre Damas. Chuck Hagel, chef du Pentagone, s’est dit être prêt à le lancer dès que Barack Obama l’ordonnera. Les militaires britanniques pourraient rejoindre les Américains. Pourtant, David Cameron, le premier ministre britannique, ne cache pas qu’il ne sera pas possible d’avoir l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU pour mener une action militaire : la Russie ne le permettra pas.
Il reste à savoir si l’Occident acceptera dans cette situation un deuxième Irak.
« Les Américains se sont trompés à ce moment-là et ils ont été contraints d’admettre qu’aucune arme chimique n’a été trouvée en Irak. C’était un énorme coup pour George W. Bush et pour l’image des États-Unis. À mon avis, cette fois-ci, les Américains feront davantage attention » a déclaré le politologue Léonide Issaïev.
Les États-Unis devront, tout au moins, obtenir des preuves « anti-Assad » des experts de l’ONU, qui sont en train de mener une investigation sur le déploiement d’armes chimiques dans la banlieue de Damas le 21 août. Selon diverses données, de 300 à 1300 personnes auraient perdu la vie à la suite de cette attaque. Les deux parties se rejettent mutuellement la responsabilité.
Après quelques hésitations, le gouvernement syrien a accepté la venue d’une commission de l’ONU dans la région. Contre toute attente, ceci n’a pas réjoui l’administration américaine qui a qualifié la décision syrienne de tardive. De cette manière, d’un côté, la Maison Blanche a joué la sécurité en discréditant d’avance la décision de la commission. D’un autre côté, faisant part de son plan militaire, elle a fait comprendre à la commission de l’ONU à quel résultat elle s’attendait de sa mission en Syrie.
« Pour que les Américains soient tranquilles pour envahir la Syrie, ils doivent avoir une approbation unanime de la commission de l’ONU sur les armes chimiques. Je ne pense pas que ce sera simple de l’obtenir. Il faut dire que c’est la commission la plus impartiale qui existe au monde, même si l’ONU a des côtés positifs et négatifs » explique Léonide Issaïev.
Barack Obama se trouve pour le moment dans une situation assez complexe. Auparavant, il avait déclaré que « la ligne rouge » pour lancer une attaque militaire en Syrie serait l’utilisation d’armes de destruction massive par le régime de Bachar el-Assad. Et c’est à ce moment-là que les informations se sont répandues. Et même s’il n’y pas de preuves d’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement, les opposants au régime de Bachar el-Assad rappellent sans cesse à Barack Obama ses déclarations.
Les États-Unis n’ont actuellement aucun intérêt objectif d’envahir la Syrie. Même s’ils veulent éliminer le récalcitrant Bachar el-Assad, il n’y personne pour le remplacer. Priver simplement le pays de son leader et le faire plonger dans un chaos signifie ajouter des problèmes pour le voisin israélien. De plus, les Américains ne possèdent pas de fonds superflus pour ce faire, d’autant plus que l’issue de cette opération militaire reste inconnue. Ainsi, selon Sergueï Demidenko, expert orientaliste de l’Institut russe d’études stratégiques et d’analyse, le Pentagone a beau avoir élaboré un plan militaire, Barack Obama ne se hâte pas d’ordonner sa réalisation.
« J’aimerais attirer votre attention sur le fait qu'une rencontre a été prévue le 28 août entre les diplomates russes et américains qui porte sur l’organisation d’une conférence sur le règlement pacifique syrien. Jusqu’à présent, cette rencontre n’est pas encore annulée. Donc, il ne faut pas du tout penser que la décision d’attaquer la Syrie est déjà prise », explique Sergueï Demidenko.
Moscou met en garde Washington d’effectuer des actions militaires en Syrie. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que toutes actions militaires unilatérales contre la Syrie effectuées sans l’accord de l’ONU saperaient les efforts de la communauté internationale et provoqueraient une escalade du conflit au Proche-Orient. /N

Rédaction en ligne, Natalia Kovalenko

 

Report des négociations russo-américaines sur la Syrie


Par La Voix de la Russie - 27/8/13 - Le département d'Etat américain a reporté la rencontre de mercredi entre les diplomates russes et américains sur la préparation de la conférence portant sur le règlement pacifique du conflit en Syrie. La rencontre devait avoir lieu à La Haye.

D'après le porte-parole du département d'Etat, la rencontre a été annulée "en raison des consultations ininterrompues sur la réponse adéquate à apporter à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie" [sic].

« Nous continuerons à travailler avec nos collègues russes en vue de fixer une nouvelle rencontre », a ajouté le porte-parole.
La partie russe s'est déclarée déçue par la décision des Etats-Unis, parce que « la mise au point des paramètres d'un règlement politique en Syrie était d'une utilité exceptionnelle à ce moment concret alors que la menace d'une action de force pèse sur ce pays ».


Mélenchon : frapper la Syrie serait une erreur gigantesque


Par La Voix de la Russie - 28-8-13 - Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de Gauche, a estimé mardi qu'attaquer militairement la Syrie serait « une erreur gigantesque ».
Interrogé par BFMTV et RMC sur les prises de position de Washington, Londres ou Paris, laissant augurer un projet de réaction militaire en Syrie en réponse à l'utilisation d'armes chimiques, l'ex-candidat à l'Elysée a tranché : « ce serait une erreur gigantesque, peut-être le début d'une guerre beaucoup plus importante que toutes celles que nous avons vues dans cette région ».
« Nous savons que les nord-Américains ont l'habitude d'utiliser n'importe quel argument pour justifier une intervention militaire », a poursuivi l'eurodéputé. « Cette fois-ci, c'est le gaz ».
« Gardons notre sang-froid », a recommandé M. Mélenchon.
« Il ne faut pas faire cette guerre », a-t-il insisté, en rappelant que Carla del Ponte, ancien procureur du TPI qui enquête pour l'ONU, avait assuré en mai que la rébellion syrienne avait utilisé du gaz sarin.
« Les Syriens sont un prétexte pour les uns et les autres » à « un jeu de dominos », a-t-il dit en citant les États-Unis, la Russie et le Qatar. « Qui se trouve mieux depuis qu'on a tout cassé en Libye ? ».
« Nous sommes des suiveurs » dans ce dossier, a-t-il assuré. « Pour nous donner de la contenance, de temps en temps nous aboyons plus fort que le reste de la meute ».
Il faut travailler « à une solution politique », a demandé le dirigeant du Front de Gauche, « nous sommes sur la poudrière du monde », « on ne joue pas avec le feu ».
« Ce ne peut pas être le système des shérifs », a-t-il encore déclaré.

Syrie : l’arme chimique a été utilisée par les rebelles (Carla Del Ponte)


Par La Voix de la Russie - 28-8-13 - Selon plusieurs témoignages, ce sont les rebelles syriens qui se sont servis de gaz sarin, un agent neurotoxique interdit par le droit international, a déclaré la magistrate suisse Carla Del Ponte à la télévision.
« La commission d'experts n’a trouvé aucune preuve de l’usage d’armes chimiques par l’armée syrienne », a indiqué Mme Del Ponte.
Dans le même temps, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré que les experts avaient besoin de temps afin d'établir les faits et de faire le rapport approprié. /N

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Lavrov réfute la position de Kerry sur les armes chimiques en Syrie


Par La Voix de la Russie -28-8-13 - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry vient de formuler sa position sur la situation en Syrie dans une conversation téléphonique avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui a eu lieu ce mardi soir. Selon Kerry, c’est le gouvernement de la Syrie qui porte la responsabilité de l’utilisation des armes chimiques. Le ministre russe a réfuté cette position.

La conversation a eu lieu à l'initiative de la partie américaine. Les deux parties ont discuté en détail de l'aggravation de la situation autour de la crise en Syrie. « John Kerry a présenté des estimations fondées, comme il dit sur ??des informations provenant de sources fiables. Selon ces informations, le gouvernement de la Syrie doit assumer la responsabilité pour les incidents lors desquels les armes chimiques auraient été utilisées. Une telle approche de cette question a été rejetée par Sergueï Lavrov, qui fourni les arguments du côté russe », précise le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. « Le ministre a souligné que la Russie se prononce pour un échange constructif et approfondi entre les experts des données sur tout cas d’utilisation possible d’armes chimiques en Syrie », a ajouté le ministère russe des Affaires étrangères.

 

La Grande-Bretagne veut bombarder la Syrie pour des "raisons humanitaires" [sic] !

 

Par La Voix de la Russie | Le projet de résolution britannique autorisant une opération militaire en Syrie contre les troupes de Bachar al-Assad a été envoyé aux gouvernements des membres permanents au Conseil de sécurité de l’ONU afin d’être examiné.
Moscou a confirmé sa réception. Hier, le projet de résolution a été discuté lors d’une séance à huis clos par les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU à New York. Il n’a toutefois pas fait l’unanimité, la Russie et la Chine refusant catégoriquement d’utiliser la force.
La Grande-Bretagne propose au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre une résolution autorisant à prendre « les mesures nécessaires afin de protéger la population civile » en Syrie. Pour Serguéï Serioguitchev, expert de l’Institut du Proche-Orient, cette formulation cache en fait les projets des pays occidentaux de lancer des missiles.
« Ils ne se préparent pas à envahir le pays, parce que l’expérience en Irak leur a montré qu’ils peuvent évidemment venir à bout de l’armée syrienne en deux semaines, mais qu’une résistance débutera. De plus, tout le monde, les partisans d’al-Assad et les islamistes, tirera sur les Américains et leurs alliés. C’est pourquoi l’Occident va essayer d’éviter une attaque terrestre, mais il va, comme en Yougoslavie en 1999, détruire les infrastructures militaires, politiques, sociales, économiques en utilisant des missiles. »
Les Britanniques préfèrent baser leur volonté de bombarder la Syrie sur le principe d’intervention humanitaire. Pour William Hague, le ministre des Affaires étrangères britannique, les éventuelles actions militaires seront légales, proportionnées et elles viseront la protection de la vie par la prévention d’autres utilisations d’armes chimiques en Syrie. Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’OTAN, a déclaré hier que c’était bien l’armée du régime al-Assad qui avait utilisé du sarin.
«Le régime syrien conserve encore des stocks d’armes chimiques. Des informations, provenant de nombreuses sources, imputent la responsabilité de l’utilisation d’armes chimiques au régime syrien.»
Mais de quelles informations s’agit-il ? Nous n’en savons encore rien. Au cours de la dernière semaine, l’Occident, et Washington en tête, a promis de montrer au monde des preuves irréfutables de la culpabilité de Bachar al-Assad. Il ne s’agit plus d’affirmations sans preuve. Selon le New York Times, le fait est que les autorités américaines ne disposent pas de ces preuves. Elles n’ont que des conversations téléphoniques de personnes, qui semblent être des dirigeants militaires syriens, parlant d’armes chimiques. Cela ne peut pas prouver le lien entre Bachar al-Assad et l’attaque sur la population civile.
Barack Obama ne se hâte pour l’instant pas de prendre une décision en ce qui concerne la Syrie. De plus, mercredi, les législateurs américains lui ont demandé d’expliquer en détail et de façon motivée la nécessité de lancer les États-Unis dans un nouveau conflit armé. Cent seize membres de la Chambre des représentants ont signé cette lettre. La Maison-Blanche devra probablement attendre la fin du travail des experts de l’ONU en Syrie et leurs conclusions.
Pour Serguéï Demidenko, expert orientaliste à l’Institut russe d’études stratégiques et d’analyse, la Grande-Bretagne est d’humeur plus belliqueuse, mais il est peu probable qu’elle se décide à frapper avant les États-Unis.
« Prenons l’exemple de la Libye. Les Américains ont activement participé à cette opération. Mais tant qu’ils n’avaient pas mis leurs troupes aux frontières libyennes, tant qu’ils n’avaient pas fait un acte menaçant envers Kadhafi, les Anglais et les Français restaient assez tranquilles. La Grande-Bretagne n’aurait pas pu faire cette opération toute seule. C’est pour cette raison qu’elle pousse par tous les moyens les États-Unis à attaquer franchement Bachar al-Assad, et les Anglais se tiendront à l’arrière-garde. »
Pendant ce temps, les forces militaires occidentales s’amassent autour de la Syrie. Un groupe de quatre destroyers de la marine américaine, armés de missiles Tomahawk, ainsi qu’un navire et un sous-marin britannique se trouvent déjà dans la mer Méditerranée orientale. Un porte-hélicoptère et deux frégates britanniques ont pris position dans la mer Adriatique. Des groupes aériens embarqués américains sont dans la mer Rouge et dans le golfe Persique. Actuellement, une nouvelle frégate antiaérienne française est en route pour les côtes syriennes.
L’éventuel soutien à ces opérations des bases aériennes de l’OTAN en Europe n’a pas encore été décidé. L’Autriche a refusé d’ouvrir son espace aérien au survol d’avions militaires de l’OTAN s’ils devaient être déployés pour frapper la Syrie. Des doutes subsistent en ce qui concerne la République tchèque et la Belgique.
Damas a déclaré qu’il se défendra par tous les moyens qu’il a à sa disposition.

Rédaction en ligne, Natalia Kovalenko, Aleksandr Chichlo

Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_08_29/La-Grande-Bretagne-veut-bombarder-la-Syrie-pour-des-raisons-humanitaires-5291/


Syrie : la réunion des cinq pays au CS de l’ONU s’est terminée sans prise de décision


Par La Voix de la Russie - 30-8-13 - La réunion des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Syrie s'est terminée ce jeudi soir sans la prise de décision, rapporte l’AFP. La rencontre des représentants de la Chine, de la Russie, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de la France, qui a eu lieu à l’initiative de la Russie, selon des sources diplomatiques a duré seulement 45 minutes.

En sortant de la réunion, les Ambassadeurs des cinq pays du CS de l’ONU ont refusé de commenter son déroulement.
La consultation avait pour thème principal le projet de résolution du Royaume-Uni concernant l'adoption de toutes les mesures nécessaires pour protéger la population civile en Syrie, y compris l'utilisation possible de la force contre les autorités syriennes.
Les Ambassadeurs ont déjà discuté de cette initiative précédemment sans arriver à prendre une décision commune.


Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2013_08_30/Syrie-la-reunion-des-cinq-pays-au-CS-de-l-ONU-s-est-terminee-sans-prise-de-decision-5353/


Syrie : Cameron contraint d'attendre le rapport de l'ONU



Voila.fr - 29-8-13 - Les députés britanniques doivent voter jeudi une motion gouvernementale édulcorée sur la Syrie, le Premier ministre David Cameron ayant été contraint par l'opposition travailliste d'attendre le rapport des inspecteurs de l'ONU avant toute décision sur une intervention militaire en Syrie.

La motion gouvernementale, présentée en début d'après-midi à la Chambre des Communes par David Cameron et soumise au vote dans la soirée, condamne "l'usage d'armes chimiques en Syrie le 21 août 2013 par le régime de (Bachar al-) Assad" et "convient qu'une réponse humanitaire forte est requise de la part de la communauté internationale, impliquant si nécessaire une action militaire qui soit légale, proportionnée et destinée à sauver des vies en empêchant tout usage futur d'armes chimiques en Syrie".

Mais pour passer de cet accord de principe, s'il est adopté, au lancement effectif d'une intervention militaire, la motion prévoit un second vote, une fois connus les résultats de l'enquête de l'ONU sur l'attaque présumée aux armes chimiques en Syrie.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a annoncé que les enquêteurs onusiens poursuivront leurs investigations vendredi avant de quitter samedi la Syrie. Ils "me feront leur rapport dès qu'ils seront sortis", a-t-il dit.

Le chef de l'opposition travailliste, Ed Miliband, "déterminé à tirer les leçons du passé, notamment de l'Irak", maintenait jeudi la pression sur le gouvernement en refusant pour l'heure d'appeler ses députés à voter en faveur de la motion gouvernementale édulcorée.

"On ne peut pas demander à la Chambre des Communes de signer un chèque en blanc au Premier ministre pour son intervention militaire", a-t-il ajouté en demandant des "preuves convaincantes" de la responsabilité du régime de Bachar al-Assad.

Son parti, qui compte 257 députés sur les 650 de la Chambre des Communes, avait conduit le gouvernement à modifier mercredi soir à la dernière minute sa motion en annonçant qu'il ne voterait pas en faveur de la motion si une intervention militaire était envisagée avant les résultats de l'enquête de l'ONU.

Un sondage YouGov publié dans le Times montrait que le soutien à une intervention militaire britannique en Syrie chutait de 25%, enregistré mardi, à 22% mercredi tandis que le soutien à l'opposition travailliste passait de 50 à 51%.

Hantés par l'Irak

Pour tenter de convaincre les députés dont bon nombre, y compris des conservateurs, restent hantés par la guerre en Irak, Downing Street a rendu publiques à la mi-journée les preuves rassemblées par les services de renseignements britanniques sur la responsabilité du régime syrien dans cette attaque ainsi que les bases légales pour intervenir.

Selon ces documents, le Royaume-Uni "serait toujours autorisé" à mener une intervention militaire, même en cas de désaccord au Conseil de sécurité de l'ONU, "en vertu du droit d'ingérence humanitaire".

A New York, l'examen au Conseil de sécurité, dans la nuit de mercredi à jeudi, du projet de résolution britannique qui justifie une action armée en Syrie a une nouvelle fois mis en lumière les profondes divergences entre les cinq pays membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni).

Les ambassadeurs russe et chinois, soutiens de Damas, ont quitté la salle au bout d'une heure et quart.

Le président syrien Bachar al-Assad a annoncé que "la Syrie se défendrait contre toute agression".

Le régime syrien, qui nie son implication dans l'attaque chimique, a commencé à repositionner son armée ces dernières 48 heures, notamment à Damas, Homs et Hama (centre), avec "des dizaines de sièges de commandement militaire et de commandement de brigades évacués pour se replacer ailleurs", selon une ONG syrienne.

Londres a de son côté envoyé "par précaution" six avions de chasse à Chypre tout en précisant qu'ils "n'étaient pas déployés pour prendre part à une action militaire contre la Syrie".

Dans le même temps, Moscou a annoncé envoyer en Méditerranée "dans les prochains jours" deux bateaux de guerre alors que quatre navires de l'armée américaine croisent dans la zone.

Le président américain Barack Obama a, lui, affirmé que son pays avait clairement établi la responsabilité du régime syrien dans l'attaque du 21 août, tout en soulignant n'avoir pas encore pris de décision sur une éventuelle frappe en Syrie.

 

 

Tous dans la rue contre l’intervention occidentale en Syrie

 

Par Bernard Dugué

 

Agoravox - 29-8-13 - La France se prépare à attaquer un pays pour «punir» son régime a déclaré François Hollande. Rien que ce terme de punir devrait être pris pour suspect et faire réagir n’importe quel démocrate. En démocratie, on ne punit pas, on juge d’abord. Sans doute manque-t-il à notre président quelque culture littéraire. Il comprendrait alors en lisant Xénophon que la punition fait partie de l’arsenal exécutif du tyran. Sinon, pour faire plus moderne, devra-t-on rappeler qu’une intervention hors cadre légal de l’ONU nous ramènerait à une triste époque, celle de la SDN. L’histoire récente nous suggère que les résolutions de l’ONU prises en 2002 sur l’Irak puis en 2011 sur la Libye n’ont pas été respectées. En fait, telles qu’elles étaient rédigées, elles se prêtaient à une interprétation assez libre. Pour la Syrie en 2013, gageons que la Russie, pour qui la langue diplomatique n’est pas du chinois, ne se laissera pas entraîner dans quelques approximations sémantiques, pas plus que les Chinois. Cette fois, ce sera niet, aucune résolution, ce qui obligera nos soldats à intervenir en dehors du cadre légal, ce qui serait un précédent depuis 1999 et les frappes contre la Serbie.

Une intervention militaire française ne peut pas être tolérée par le peuple qui se de fait, serait complice d’un acte de vengeance guerrière menée par nos troupes et plus grave, cela créerait un précédent annonçant une sombre période de l’Histoire où le droit et la règle deviennent des fantaisies arbitraires face à la loi des armes et des puissants. Les historiens du futur sauront méditer sur cette sinistre boîte de Pandore qu’est le droit d’ingérence, inventé par Kouchner au nom de principes humanitaires puis récemment transcrit en 2005 par une charte de l’ONU incitant à protéger les civils. Ce qui en fait est constitue un permis de faire la guerre. Un prétexte bien ficelé suffit, comme en Libye puis maintenant en Syrie. Pour nous démocrates, les gouvernements français, britanniques et tous les autres protagonistes s’apprêtent à franchir une ligne rouge en mettant en danger un peuple sous prétexte de le protéger. N’oublions pas aussi que lors du premier conflit en Irak, les Américains ont aidé les soldats de Saddam à gazer des Iraniens. Ce Monsieur Kerry ferait mieux de se taire. En plus avez-vous vu comme le glissement s’est produit. Les officiels et les médias parlent d’attaque chimique et même de gazage sans qu’aucun rapport sérieux n’ait été fourni. Les Américains disent en établir un d’ici une semaine et le publier. Mais vu ce que l’on sait des rapports sur les AMD publiés avant la guerre de 2003, qu’il nous soit permis de n’accorder aucune confiance aux Américains.

2013 sera l’année charnière. L’entrée dans un monde dominé par des puissances autoritaires ou bien une petite amorce du regain démocratique mais à la seule condition que des millions de manifestants, en France, en Europe et dans le monde, se décident à affirmer leur refus de cette opération punitive déclenchée pour diverses raisons par de crépusculaires chef d’Etat occidentaux.

1914, Jaurès, temps d’espoirs et de pacifisme mais aussi de sombres desseins nourris par les régimes et leurs dirigeants. Les gouvernements du monde sont responsables de millions d’enfants morts dans tous ces conflits depuis un siècle et des centaines de millions de décès, blessés, soldats déglingués. Des bâtiments détruits, des ruines résultant d’intransigeances mortifères qui n’ont pas pu être corrigées par les vigilances démocratiques. Cette fois, en 2013, les peuples disposent d’une occasion unique pour stopper une intervention injuste et tragique, aux conséquences peut-être épouvantables. Et dire que François Hollande affirme que c’est pour protéger les civils. Sait-il vraiment comment un conflit évolue si on accentue le bruit des armes. Ou bien il est aveugle, ou bien il nous prend pour des cons et cela, c’est insupportable. Nous n’avons pas élus démocratiquement un président pour qu’il heurte nos consciences et se moque de la raison.

Sachons exprimer que nous ne sommes pas dupes et que ces manœuvres punitives entrelacées à d’autres actions plus souterraines n’indiquent aucun souci des dirigeants occidentaux pour le peuple syrien. Ces gens là sont aveuglés dans leur bureau. Un exemple, lors de la guerre en Irak, un jeune conducteur de camions a reçu l’ordre d’écraser des gamins s’il s’en trouvait sur le chemin, pas question de prendre des risques. Voilà où se situe l’intérêt des gouvernants pour les populations civiles. Alors, depuis des décennies, la démocratie est parfois efficiente, souvent spectacle, cirque électoral mais un principe a toujours prévalu, celui de l’intérêt supérieur de l’Etat. Bien plus puissant que l’intérêt des peuples. Si au moins une fois nous pouvions nous retrouver dans la rue pour dire que cette époque doit cesser et que le principe des peuples est au-dessus des Etats. Au moins une fois pour honorer Jaurès et la référence étant plus que dans le sujet car la Syrie ne résume pas à un terrain de conflits circonscrits. C’est ce que pensaient les élites européennes lorsque les républiques balkaniques étaient en bisbille en 1913. On connaît la suite.

Il faut ouvrir les yeux et ne plus se laisser impressionner par la rhétorique propagandiste propagée par les médias de masse. Certes le régime syrien n’est pas tendre et même très violent mais cette violence, elle est dans le gène de tous les pays occidentaux, y compris les Etats-Unis avec les exactions commises par les GI et j’en passe. Et puis, l’histoire nous a appris que la barbarie n’a pas besoin d’être sur le terrain pour s’exercer. Ceux qui n’entendent pas iront consulter le cas Eichmann. Alors, tous dans la rue pour ne pas ajouter la barbarie occidentale à celle que subissent déjà lourdement les populations, par la faute des quelques pays qui arment des rebelles sans savoir qui ils sont vraiment.

Sur les ondes on entend quelques voix glorifier la posture de chef d’Etat de Hollande. Un autre observateur analyse la position de notre président comme celle d’un gouvernant souhaitant montrer la fiabilité de la France à travers sa capacité militaire et l’art de l’employer. Sommes-nous autant gagnés que les Américains par cette culture de la force, de la militarisation et même de la cruauté pour désirer le choix des armes. La France brille bien plus par sa diplomatie et sa capacité à trouver les solutions politiques. Non, Hollande ne grandit pas la France, il la fait régresser d’un siècle. Il n’est pas le seul responsable puisque la presse en rajoute, pas autant qu’aux Etats-Unis où les médias de masses sont devenus ivres de guerre. Les bonnes âmes de chez nous ne mesurent pas la pourriture du système. Les choses sont claires. Nous sommes quelques-uns à savoir que la presse de masse dans les pays occidentaux est devenue une presse belliqueuse, perverse, cruelle et même sadique. Il faut mettre un terme à ce Système sinon nos gosses vont crever dans un univers du chaos.

Tout est question de conscience. On ne vit qu’une fois. A la fin on revit sa vie. Et on voit si on a été un con, un complice, un salaud, un déserteur face aux choses du monde, un sous-homme, une raclure de bidet, ou un juste, un homme debout, un résistant, qui a su voir et dire non !

Ce texte est libre de diffusion. Il ne sert que la cause de la démocratie, de la justice et de la vérité. Vous pouvez le faire circuler, ou pas… un jour, la mort vous ramènera à votre vérité.

Manifestation à Paris contre une action militaire en Syrie

 

Photo : AFP

 


Par La Voix de la Russie - 30-8-13 - Pacifistes, militants de gauche, pro-Assad, Kurdes : quelques centaines de personnes se sont retrouvées à Paris jeudi soir pour protester contre une éventuelle action militaire en Syrie, a constaté un journaliste de l'AFP.
250 manifestants, selon une source policière, se sont rassemblés dans le quartier des Halles, au coeur de la capitale, à l'appel du Mouvement de la Paix, une organisation pacifiste historiquement proche du parti communiste, prise de cours par l'afflux de mouvances divergentes.


Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2013_08_30/Manifestation-a-Paris-contre-une-action-militaire-en-Syrie-3495/

 


Poutine : les frappes de l'Occident contre la Syrie visent à aider les rebelles


Par La Voix de la Russie - 31/8/13 -| Une action militaire possible en Syrie aura pour objectif d'aider les rebelles dans leur lutte contre le régime de Bachar al-Assad à l’aide des armes modernes, a indiqué le président russe Vladimir Poutine dans un entretien accordé aux journalistes à Vladivostok.

Le président a souligné qu’il est interdit de livrer des armes modernes aux rebelles, ni les apprendre à s’en servir. « La seule solution dans ce cas – c’est qu'ils (les pays occidentaux) portent des frappes eux-mêmes. Si cela arrive, ce sera triste », a déclaré Poutine.

Dans le même temps, le chef d'Etat a noté que la Russie prendra part à l'élaboration des mesures consolidées pour empêcher l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, si jamais le fait de leur utilisation est prouvé.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_08_31/239098959/

 

Poutine trouve absurdes les affirmations sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie


Par La Voix de la Russie -31/8/13 - « Dans les conditions des attaques de l’armée syrienne, insister sur le fait que les armes chimiques ont été utilisées par le gouvernement syrien – c’est absurde », a indiqué le président russe Vladimir Poutine dans un entretien lors de sa visite à Vladivostok.
Comme l’a indiqué le président russe, «s'il y a des preuves de l'utilisation des armes chimiques – ces preuves doivent être présentées. Si elles ne sont pas présentées, il n'y a pas de preuves.»
«Avant de prendre une décision d’éventuelles frappes en Syrie, les Etats-Unisdevraient réfléchir à leurs opérations dans les différentes régions du monde qui n’ont pas résolu les problèmes », a déclaré le chef de l'Etat.
Dans le même temps, Poutine a exprimé son approbation de la décision du parlement britannique qui n’a pas soutenu la participation de Londres lors d’une éventuelle opération contre la Syrie.

 

Obama ne bombardera pas la Syrie pour le moment [Ouf !]


Par La Voix de la Russie 31/8/13 - Le président américain Barack Obama s’est exprimé avec un discours dans la roseraie de la Maison Blanche ce samedi. Obama n’annoncera pas le début d'une action militaire contre la Syrie, ont déclaré les représentants de son administration. Selon eux, il expliquera comment va se résoudre la question, et lesquelles mesures seront prises en réponse à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.
Plus tôt samedi, le président Obama a tenu une réunion avec ses plus proches conseillers au sujet de sécurité nationale.
Pendant ce temps, trois avions de transport américains ont atterri sur la base de l’Armée de l’Air turque d'Incirlik. Une cargaison de nature militaire était dans les aéronefs, ont déclaré les médias.
En outre, l'opposition armée en Syrie a déjà prévu de lancer une offensive importante vers Damas immédiatement après une attaque américaine contre le pays, ont indiqué les médias en référence à des sources de l'opposition.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2013_08_31/239203749/

Syrie : l'analyse des échantillons pourrait prendre «jusqu'à trois semaines» (inspecteurs)


Par La Voix de la Russie- -31/8/13 - 1/9/13 - L'analyse des échantillons prélevés en Syrie par les enquêteurs de l'ONU sur les armes chimiques pourrait prendre « jusqu'à trois semaines », a assuré samedi l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye, où sont arrivés dans l'après-midi les inspecteurs.

« Les preuves rassemblées par l'équipe vont maintenant être analysées en laboratoire », a indiqué l'OIAC dans un communiqué, ajoutant : « ces procédures peuvent prendre jusqu'à trois semaines ».
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2013_09_01/Syrie-lanalyse-des-echantillons-pourrait-prendre-jusqua-trois-semaines-inspecteurs-4915/

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Identification des enfants morts dans la ghouta

Réseau Voltaire - 6/9/13 - Suite à la diffusion des images, distribuées par l’Armée syrienne libre et reprises par les services états-uniens et français, du massacre de la ghouta, des familles alaouites de Lattaquié ont porté plainte pour assassinats.

Certaines des vidéos ont été réalisées et postées sur YouTube avant l’événement qu’elles décrivent [1].

On peut y voir des enfants étouffer d’une intoxication chimique qui ne peut être du gaz sarin (ce gaz provoque de la bave jaune et non pas blanche).

Les enfants ne correspondent pas à un échantillon de population : ils ont presque tous le même âge et ont les cheveux clairs. Ils ne sont pas accompagnés par leur famille en deuil.

Il s’agit en fait d’enfant enlevés par des jihadistes, deux semaines auparavant dans des villages alouites aux environs de Lattaquié, à 200 kms de la ghouta.

Contrairement aux affirmations de l’Armée syrienne libre et des services occidentaux, les seules victimes identifiées du massacre de la ghouta sont donc issues de familles soutenant le gouvernement syrien. Les personnes qui posent dans les vidéos en s’indignant des «crimes de Bachar el-Assad» sont en réalité leurs assassins.


[1] « À propos des vidéos du massacre du 21 août », Réseau Voltaire, 30 août 2013.

 


Brahimi : c’est au CS [Conseil de Sécurité] de l’ONU de faire la justice en Syrie



Par La Voix de la Russie - 6/9/13 - Aucun pays n'est autorisé à s'auto-administrer le droit de faire la justice en Syrie, a déclaré l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue des États arabes Lakhdar Brahimi, à l’issue de la rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov après le sommet du G20 à Saint-Pétersbourg.

Selon l'ambassadeur, la décision sur les mesures en Syrie ne peut être prise que par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Lavrov a souligné que l'usage de la force en contournant le Conseil de sécurité de l'ONU mettra fin aux efforts d’un règlement politique dans ce pays et la convocation de la conférence internationale «Genève 2».

Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2013_09_06/Brahimi-c-est-au-CS-de-l-ONU-de-faire-la-justice-en-Syrie-7460/

 


G20 : impasse sur la question syrienne

Le Huffington Post - 6/9/13 - Aucun consensus n'a émergé sur la crise syrienne au terme des travaux du G20, en Russie, où les dirigeants se sont quittés vendredi aussi divisés qu'à leur arrivée.

Les tensions entre les États-Unis et la Russie, qui s'oppose fermement à toute intervention armée contre son allié syrien, étaient palpables à Saint-Pétersbourg, où les chefs d'État ont rapidement expédié la traditionnelle «photo de famille» qui a mis un terme à la rencontre.

Devant le palais Constantin de l'ancienne cité impériale russe, Vladimir Poutine et Barak Obama sont arrivés séparément, s'échangeant un regard de salutation, mais sans plus.

Washington et Paris isolés

En dépit des efforts déployés par le président américain pour convaincre ses homologues de la nécessité d'une intervention militaire contre la Syrie, aucun nouveau pays ne s'est rangé aux côtés de Washington.

Se butant à la tiédeur de leurs alliés et à la puissante opposition de la Russie et de la Chine à toute action militaire non sanctionnée par l'ONU contre le régime de Bachar Al-Assad, les États-Unis et la France ressortent donc affaiblis du G20.

Jeudi soir, au terme d'un souper consacré à la crise syrienne, le chef du gouvernement italien, opposé à toute intervention armée contre la Syrie, a déclaré sur Twitter que la rencontre n'avait que confirmé les divisions existantes entre les participants au sommet. Tout comme plusieurs de ses homologues européens, la chancelière allemande a ajouté que l'Allemagne ne s'associera à aucune intervention militaire en Syrie.

Pour la majorité des pays présents à Saint-Pétersbourg, il convient d'attendre les résultats de l'enquête conduite par les experts en armes chimiques des Nations unies en Syrie, avant de lancer des frappes militaires contre le régime de Bachar Al-Assad en dépit des soupçons qui pèsent contre lui.

Plusieurs gouvernements, dont celui de la Russie et de la Chine, exigent des preuves de l'implication du régime Al-Assad dans les attaques chimiques du 21 août dernier et estiment essentiel que toute action militaire soit au préalable approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU, où ils détiennent par ailleurs un droit de veto.

Un point de vue que partage aussi l'envoyé spécial de l'ONU au sommet de Saint-Pétersbourg, Lakhdar Brahimi, qui a déclaré vendredi à la sortie du G20 qu'aucun pays ne peut prendre sur lui d'appliquer seul la loi et que toute action militaire dans le dossier syrien doit être sanctionnée par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Seuls à vouloir lancer immédiatement une intervention militaire contre le régime du dictateur Bachar Al-Assad, les présidents français et américains devront maintenant convaincre leur parlement respectif du bien-fondé d'une attaque contre la Syrie dans un contexte de vive tension avec la Russie et sans l'aval de l'ONU.

Ottawa promet une aide accrue à la Syrie

Le Canada, qui n'a pas l'intention de déployer de forces en Méditerranée orientale, a pour sa part réclamé, avec d'autres pays, qu'en l'absence de consensus sur des frappes punitives, des mesures soient adoptées pour protéger les Syriens des violences.

Le premier ministre Stephen Harper a précisé vendredi dans un communiqué que son gouvernement fournirait 45 millions de dollars d'aide supplémentaire à la Syrie. Ce montant s'ajoute aux 203,5 millions de dollars versés par Ottawa en aide humanitaire en réponse à la crise en Syrie depuis janvier 2012.


Syrie : journée de jeûne dans le monde contre une action militaire

 

Le pape François place Saint-Pierre, le 4 septembre 2013 à Rome (AFP)

Voila.fr - 7/9/13 - Le pape qui doit présider une veillée Place Saint-Pierre a mobilisé samedi les catholiques du monde entier pour une journée de jeûne contre toute solution militaire en Syrie, en élargissant son appel à toutes les confessions et aux non-croyants.

"Que s'élève fortement sur toute la terre le cri de la paix !": le pape argentin a exhorté le milliard de catholiques, les fidèles de toutes les autres religions et les athées à s'associer à ce geste fort pour s'opposer à toute intervention étrangère armée en Syrie.

De Bagdad à Jérusalem, de Bombay à Buenos Aires, de Washington à Paris, tout ce que l'Eglise compte de responsables ont relayé le message énergique de François, dans des sermons, des messages téléphoniques et sur les réseaux sociaux.

En France, seul pays à soutenir les Etats-Unis dans leur projet de frappes contre le régime de Bachar Al-Assad, tous les diocèses ont relayé son appel. Des prières solennelles étaient prévues en particulier à Lourdes et dans la basilique du Sacré Coeur à Montmartre, à partir de 17H00 GMT, au moment où commencera la veillée qui sera présidée pendant quatre heures par le pape Place Saint-Pierre à Rome.

L'initiative a aussi reçu le soutien des patriarches du Moyen-Orient, pourtant souvent rivaux mais unis par leur inquiétude d'une extension de la guerre en Syrie et d'une poussée islamiste.

Au Liban, pays comptant une importante communauté chrétienne, le patriarche maronite Bechara Boutros Raï conduira une prière dans la basilique Notre Dame du Liban à Harissa, au nord de Beyrouth. Le vice-président du Haut conseil chiite cheikh Abdel Amir Qabalan a adhéré à cette mobilisation "en faveur de la paix en Syrie et au Proche-Orient".

En Jordanie, la "principale célébration aura lieu dans l'Eglise +Sayidat Al Salaam+ (Madonne de la Paix) à Amman en présence de l'évêque Maroun Lahham, le nonce en Jordanie et des milliers d'autres personnes", a indiqué à l'AFP Rifat Bader, directeur du Centre catholique d'études et sur les médias.

En Syrie, le chef de l'islam sunnite, le grand mufti Ahmad Badreddin Hassoun, a aussi demandé aux fidèles de s'associer à la prière du pape.

Le pape s'oppose à toute idée de frappes, estimant qu'elles aggraveront les massacres, et ne pourront être limitées. François a adressé une lettre aux responsables du G20 qui étaient réunis cette semaine à Saint Pétersbourg, leur demandant "du fond du coeur" de renoncer à toute option militaire en Syrie.

Cette journée s'inscrit dans la lignée des mobilisations de l'Eglise catholique sous l'impulsion de Jean Paul II lors des guerres dans les Balkans et contre l'intervention américaine en Irak en 2003. Le prédécesseur de François, Joseph Ratzinger, a lui aussi adhéré à l'initiative, selon son secrétaire Mgr Georg Gaenswein.

Le cardinal brésilien Joao Braz de Aviz qui supervise les ordres religieux des cinq continents, les a exhortés à répondre massivement à l'appel.

Le président italien du Conseil pontifical de la famille, Mgr Vincenzo Paglia, a recommandé de "ne pas oublier d'inviter les grands-parents". "Si l’un d’entre eux a fait l’expérience de la guerre, qu'il raconte ce que signifie vivre sous les bombes, et ce que ça voulait dire prier à ce moment-là", a-t-il recommandé.

"Priez pour la paix", a brièvement tweeté le pape peu avant la veillée de samedi.

A Assise (centre de l'Italie), ville du saint Patron de la paix, François, des pacifistes laïcs se sont unis aux frères du Sacré Couvent pour déployer une grande banderole aux couleurs de l'arc-en-ciel et participer à la veillée.

Pour devancer les critiques sur le mélange des rites et religions, le pape a invité "tous les hommes et femmes de bonne volonté à s'unir (..) selon les lieux et les modalités qui leur sont propres".

En Italie, l'appel du pape a recueilli le soutien de nombreux mouvements non croyants comme le Parti radical italien, le petit parti de gauche SEL, des personnalités de la gauche laïque comme l'architecte Renzo Piano et le maire de Rome. Des musulmans de la communauté Comai et d'autres associations ont annoncé leur présence Place Saint-Pierre.

"La paix n'existe pas dans la nature, c'est une invention, comme une ville qui se construit pierre par pierre", a souligné Renzo Piano.

En Amérique latine, le président uruguayen José Mujica, athée convaincu et ex-guérillero d'extrême gauche a dit lui aussi soutenir "l'offensive diplomatique et de mobilisation" du pape argentin, appuyant "ce geste de combat pacifique".

EELV : les opposants à la guerre en Syrie réduits au silence !

Par Frédéric Leclerc-Imhoff


Rue89 - 9/9/13 - Une intervention militaire en Syrie ? La question a créé une certaine agitation au sein d’Europe écologie – Les Verts (EELV). Le parti s’est prononcé pour, au grand dam de ses militants, et même de cadres, qui n’ont pas eu voix au chapitre.

La tension retombe un peu depuis que la possibilité d’une intervention militaire semble s’éloigner. Mais certains militants restent très énervés et dénoncent une absence de débat et un manque de transparence.

«J’ai eu du mal à me faire entendre»

Si une majorité de sympathisants socialistes sont favorables à une intervention en Syrie (selon un sondage LH2-Nouvel Obs publié ce lundi, ils sont 57%), seuls 39% de sympathisants Verts adhèrent à ce principe. Au contraire, ils sont 53% à se prononcer contre, un chiffre qui ne se retrouve pas dans les positions officielles du parti.

C’est le cas de Catherine Belkhodja, militante dans le groupe local d’Europe écologie - Les Verts dans le XXe arrondissement de Paris. Elle essaie depuis une dizaine de jours de faire valoir son point de vue qu’elle partage, selon elle, «avec de plus en plus de militants, qui osent maintenant s’exprimer» : pas d’intervention sans aval de l’ONU.

«J’ai eu des difficultés à me faire entendre. Sur le site internet du parti, aucun autre point de vue n’est affiché que la ligne imposée par la direction. Même sur le site du groupe local, je n’ai pas pu publier l’appel. Le problème au sein d’EELV, c’est de se faire entendre.»

Un appel qu’elle a lancé «dès le début», intitulé «Militants d’EELV contre une intervention militaire en Syrie sans mandat de l’ONU», et qui aurait maintenant 150 signataires :

«Sur la forme, nous désapprouvons que quelques dirigeants, dans l’isolement et la plus grande précipitation, aient pris la responsabilité historique d’engager notre parti dans le soutien à une aventure militaire contraire à nos principes.»

Tradition pacifiste

Les Verts ne sont effectivement pas connus pour leur caractère va-t-en-guerre.

Intervenir sans mandat onusien en Syrie serait contraire aux principes adoptés par le parti après le sommet de l’Otan en mai 2012 :

«La présence des forces armées hors du territoire national est fondée soit sur un mandat international, soit sur des accords bilatéraux. Le principe de l’engagement des forces ne pourra se faire que dans le cadre d’un mandat international de l’ONU.»

Et l’appel poursuit :

«Avant tout engagement extérieur des forces armées, nous souhaitons que les responsables d’EELV demandent un vote au Parlement et que nos parlementaires votent contre toute intervention militaire en Syrie sans mandat de l’ONU.»

Un texte peu signé au début, période préélectorale oblige (municipales). Catherine Belkhodja l’explique :

«C’était malvenu d’évoquer un point de vue différent. En période électorale, où les gens attendent des postes à responsabilité, personne ne voulait être dans la fronde.»

 

«Une OPA sur le débat démocratique»

Mercredi 4, André Gattolin, le sénateur écologiste des Hauts-de-Seine, s’exprimait devant le Sénat :

« En réalité, c’est l’inaction qui constituerait le plus grand risque. »

Il était prévu qu’André Gattolin partage son temps de parole avec Leila Aïchi, sénatrice de Paris, opposée à une intervention militaire sans mandat de l’ONU. Gattolin seul s’est exprimé au nom d’EELV.

Selon un membre du parti, «Leila était furieuse. Elle a été soumise à une injonction de Jean-Vincent Placé». D’autres auraient joué les «faux naïfs» en affirmant qu’elle n’avait pas préparé de texte.

La veille du premier communiqué des Verts en faveur d’une intervention en Syrie, publié le 28 août, une télé-réunion a eu lieu entre les ténors du parti. Ce cadre d’EELV explique les conditions dans lesquelles elle a eu lieu :

«La façon dont la réunion s’est déroulée explique comment un tel communiqué a pu être publié. Leila Aïchi a compris que nos deux ministres [Cécile Duflot et Pascal Canfin, ndlr] étaient présents pour donner le la. Quand elle a demandé à intervenir, on lui a dit que c’était trop tard et que la décision avait été prise. Il y a eu une véritable OPA sur le débat démocratique.»

Changement de stratégie

Le sujet doit être abordé lors du prochain conseil fédéral du parti, les 14 et 15 septembre prochains.

Pour Gérard Lévy, le responsable de la commission Paix et désarmement chez EELV, la partie n’est pas forcément perdue pour les opposants aux frappes :

« Il y a eu des précipitations après l’attaque du 21 août, je pense, sous l’injonction de nos ministres. Mais on peut corriger cela. Ce n’est pas la première fois que le mouvement est en désaccord avec nos ministres qui ont un pied dedans, un pied dehors. »

« Pascal Durand a fait un travail honnête sur lui-même », rajoute Catherine Belkhodja. Dans Mediapart, le secrétaire national d’EELV explique finalement qu’il ne soutiendra pas une intervention militaire :

«C’est normal que les gens se désolidarisent de notre position de départ : plus on avance dans le temps, plus la coalition [internationale, ndlr] se rétrécit, moins on devient légitime à intervenir.»

Si Pascal Durand, qui avait cosigné le premier communiqué en faveur d’une intervention, affirme maintenant son intention de voter contre celle-ci, Pascal Canfin, le ministre Vert délégué aux Affaires étrangères, ne change pas de cap.

Noël Mamère, lui, a réaffirmé ce lundi sur Rue89 sa volonté d’intervention [sic] :

«Nous savons que, quoi qu’en dise le rapport des inspecteurs de l’ONU, le Conseil de sécurité – en vertu d’un droit de veto qui empêche l’Assemblée générale de jouer son rôle – bloquera indéfiniment la riposte nécessaire à Assad. Alors que faire ? Allons-nous permettre au dictateur de franchir de nouvelles lignes rouges ?»

Lundi, Gérard Lévy rêvait à une solution diplomatique :

«Si les Russes demandent à Damas de s’engager à signer un protocole pour la destruction des armes chimiques, ça peut couper court à toute envie de bombardement.»

C’est finalement le scénario qui s’est dessiné dans la soirée.

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APPEL : «Militants d'EELV contre une intervention militaire en Syrie sans mandat de l'ONU»

http://www.regards.fr/IMG/pdf/appel.pdf

 

Militants d'EELV nous désapprouvons la déclaration hâtive émanant de dirigeants d'EELV entérinant à l'avance la décision du président de la République d'une intervention en Syrie.
Sur la forme, nous désapprouvons que quelques dirigeants, dans l'isolement et la plus grande précipitation, aient pris la responsabilité historique d'engager notre parti dans le soutien à une aventure militaire contraire à nos principes.
Alors qu'à Marseille, nous défendions, dans la perspective des prochaines élections européennes, un rapprochement avec nos amis européens, la position solitaire d'EELV a été perçue comme nationaliste et militariste par nombre de partis verts et notamment nos camarades allemands.
Cette position constitue une trahison envers nos engagements et notre programme adopté en 2012:
«Les écologistes proposent de décider ... que la présence des forces armées hors du territoire national est fondée soit sur un mandat international, soit sur des accords bilatéraux. Le principe de l’engagement des forces ne pourra se faire que dans le cadre d’un mandat international de l’ONU »
Face aux interrogations des dirigeants occidentaux et au rejet des perspectives bellicistes par les opinions publiques, ce communiqué explicitant la nature des opérations militaires envisageables est précipité, alors que nombre de responsables internationaux optent pour un renforcement des sanctions et une relance des négociations entre les parties.
La plupart des Etats ne souhaitent pas intervenir militairement en Syrie à l’exception de la France et des Etats-Unis.
Seule une solution politique, négociée entre les parties, peut amener la paix.
Reste posée toujours la question du visa aéroportuaire avant toute escale effectuée en France par les réfugiés syriens, restée sans réponse depuis le 6 juin 2013.
En outre, avant tout engagement extérieur des forces armées, nous souhaitons que les responsables d’EELV demandent un vote au Parlement et que nos parlementaires votent contre toute intervention militaire en Syrie sans mandat de l'ONU.

Signataires :
Marie-Elizabeth Allaire, Marie Aoustin ( IDF) , Catherine Belkhodja (IDF), Lionel Bécus ( Maire-adjoint Léry) , Jacques Berthelot, Claude- Marie Benson, Robert Bordin(PACA), Jocelyne Le Boulicault, Bruno Bourgeon, Isabelle Burgeaud, Alain Busser ,Marie-Claire Cazeneuve, David Chollet, Hanna Clairiere, Patrick Cousin, Bruno Dalpra, Thierry Denys, Magali Deval, Serge Diebolt, Pierre-Nadir Doumandji, Chantal Doukar ( CF Bourgogne) , Janine Duranton, Danielle Estay, ( BER pays de la Loire, CF Pays de la Loire), Hicham Fassi Fihri ( IDF), Jean-Luc Fauche( PACA) , Corine Faugeron ( IDF) , Stéphane Fimat (Cher) Alain Fournier (IDF), Pierre Frick, Odile Galais, Catherine Garre, Pierre Gauguin (Var) , Charles Gimat ( groupe Lauragais 31) , Josiane Gonnot, Selma Guclu, Jacqueline Guénin, Denis Guenneau, Jean-Sébastien Herpin (Centre) , Françoise Hoffet, Olivier Kalousdian ( IDF 92), Karakaya Fatih (CPR Alsace), Simone Kerviel (IDF),Marie Laba (Limousin) Gilles Lacan (IDF), Annie Lahmer ( IDF), Claudine Layre, Yves Lecourt ( Midi-Pyrénées), Gilles Lemaire, Brice Loe Mie, François Lotteau, Martine Lougnon, Pierre Lucot ( IDF. Utopia), Frédéric Maintenant, ( IDF) Alexandre Maffre ( Toulouse), Jean-Luc Manceau, Pierre Margain, Jean-Jacques Mercier, Jean-François Michel ( L’ Hautil) , Patricia Millot, Fernando Mori Guerrieri ,Lydia Morlot ( languedoc-Rousillon CPR), René Pélisson, Mehmet Pekkip, Marie-Christine Questerbert, Abdelkarim Ramdane, Alain Refalo, Olivier Ringuet (Midi-Pyrénées) , Marc Saracino, Thierry Schauffauser (IDF) , Laurent Saint André, Marie-Cécile Seigle- Vatte, Christiane Sudnikowicz, Jean Marc Tagliaferri(CF LA réunion) , Aude Trofleau, ( Yvelines sud) Antoine Valabregue, Hélène Van
Dijk( 09), Michele Vigne (Ariège) , Claude Vilain, Nicolas Villain, Jean-Pierre Voyer, Michel Weissenbacher( 67750), jean-Louis Zentelin
Envoyer SVP toutes les signatures à Catherine :
[email protected]

John Kerry et Serguei Lavrov lors de leur conférence de presse commune le 14 septembre 2013 à Genève (AFP)

 

Syrie : accord américano-russe à Genève sur les armes chimiques

 

Voila.fr - 14/9/13 - Américains et Russes ont conclu samedi à Genève un ambitieux sur le démantèlement de l'arsenal chimique d'ici mi-2014, avec la possibilité de mesures contraignantes, un pas salué par les capitales européennes mais rejeté par les rebelles de l'Armée syrienne libre.

L'accord annoncé par les chefs de la diplomatie américaine et russe John Kerry et Serguei Lavrov, au 3e jour de discussions intenses, fixe clairement des échéances : Damas a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques, et celles-ci doivent être enlevées et détruites d'ici la fin du premier semestre 2014.

En outre, le processus sera fixé dans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU mentionnant le chapitre VII de la Charte qui ouvre la voie à de possibles sanctions, y compris au recours à la force en cas de manquement du régime syrien à ses engagements. Mais ce point restait toutefois encore entouré d'ambiguités samedi.

"Les Etats-Unis et la Russie sont engagés à oeuvrer pour la destruction de l'arsenal chimique syrien le plus rapidement possible. La Syrie doit soumettre d'ici une semaine une liste complète" de ses armes chimiques, a déclaré M. Kerry lors de la conférence de presse finale aux côtés de son homologue russe.

Il a précisé que les inspecteurs chargés de vérifier le processus seraient sur le terrain "pas plus tard qu'en novembre", et que l'objectif était d'avoir enlevé les armes "à la mi-2014".

Les Etats-Unis estiment à 45 le nombre de sites liés au programme d'armes chimiques en Syrie et sont d'accord avec la Russie pour évaluer le stock à 1.000 tonnes, a précisé ensuite un responsable américain.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pour sa part salué des discussions "excellentes" : "L'objectif fixé en septembre par les chefs d'Etat russe et américain (...) pour mettre sous contrôle les armes chimiques syriennes a été atteint", a déclaré M. Lavrov.

Tout en laissant entendre que la Russie pourrait dans l'avenir soutenir un recours à la force en cas de non respect de l'accord par la Syrie, M. Lavrov a prévenu que Moscou vérifierait minutieusement tous les rapports accusant le gouvernement syrien.

"Cela ne veut évidemment pas dire qu'on croira à tout cas de violation rapporté devant le Conseil de sécurité de l'ONU sans le vérifier", a souligné le ministre.

"Il y a tant de mensonges et de falsifications dans ce dossier aujourd'hui dans le monde qu'il faut être extrêmement prudent", a-t-il ajouté.

"Pas de place pour les manoeuvres"

Les mises en garde à l'égard de Damas se sont multipliées : Le président américain Barack Obama a salué "une étape importante, en espérant que le président syrien Bachar al-Assad sera "à la hauteur de ses engagements". "Les Etats-Unis restent prêts à agir en cas d'échec de la diplomatie, a-t-il averti dans un communiqué.

Paris, qui s'était dit déterminé à frapper militairement avec les Américains le régime de Damas pour le "punir" de l'attaque chimique du 21 août ayant fait des centaines de morts, a immédiatement salué "une avancée importante", mais a dit attendre le rapport des inspecteurs de l'ONU lundi pour arrêter sa position.

Selon le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, ce rapport "va conclure de manière accablante" à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. Les inspecteurs n'ont pas pour mandat de déterminer qui est responsable de cette attaque.

La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton s'est réjouie de la conclusion de l'accord, en précisant que l'UE est prête à envoyer des experts pour "aider à la sécurisation des sites et à démanteler et détruire certains des agents chimiques".

Le chef de la diplomatie britannique William Hague a "salué" l'accord russo-américain, en estimant que "la priorité devait désormais être l'application rapide et complète du texte".

Berlin a estimé de son côté que les chances pour une solution politique au conflit syrien augmentaient "considérablement".

Et le secrétaire général des Nations Unies Ban ki-Moon, qui a récemment accusé le président syrien Bachar al-Assad de "crimes contre l'humanité", a espéré que cet accord "prépare le chemin à une solution politique qui mettra un terme aux souffrances affreuses infligées au peuple syrien".

Mais les rebelles syriens de l'Armée syrienne libre (ASL - rebelles) ont, eux, rejeté l'initiative russo-américaine.

"Nous, l'Armée syrienne libre, ne sommes pas concernés par cet accord. Nous n'avons pas d'armes chimiques et moi et mes frères, nous allons continuer à nous battre jusqu'à la chute du régime", a déclaré le chef militaire de l'ASL, Sélim Idriss, principal interlocuteur rebelle des "Occidentaux" [sic].

Au-delà de la question des armes chimiques, Américains et Russes espèrent aussi que le processus débouchera sur un accord plus ambitieux visant à mettre un terme à une guerre civile qui a déjà fait quelque 110.000 morts depuis deux ans et demi.

John Kerry et Sergueï Lavrov sont convenus en Suisse d'une nouvelle réunion "à New York autour du 28 septembre", en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, pour fixer une date pour une conférence de paix sur la Syrie.

Réunie samedi à Istanbul, la Coalition nationale de l'opposition syrienne a désigné comme nouveau Premier ministre intérimaire Ahmad Toameh, un islamiste modéré originaire de Deir Ezzor (est de la Syrie) et adversaire de longue date du régime de Bachar al-Assad.

Sur le terrain, la guerre ne connaît aucun répit. Quelque 500.000 personnes seraient "prises au piège" des combats "dans la banlieue rurale de Damas", manquant de vivres, d'eau et de médicaments, a rappelé la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos.

L'armée syrienne continuait d'affronter samedi les combattants rebelles pour le contrôle du village chrétien de Maaloula, près de Damas.

Par ailleurs, trois roquettes tirées du territoire syrien sont tombées samedi dans la vallée de la Bekaa, dans l'est du Liban voisin, sans faire de victimes, a annoncé un responsable de la sécurité. Les roquettes ont explosé à environ 30 kilomètres au nord de la ville de Baalbeck, un fief du Hezbollah, parti chiite libanais allié au régime de Damas.

Kerry a reconnu que l'opposition syrienne a des armes chimiques


Par La Voix de la Russie -14/9/13 - Il est possible que certaines de ces armes se trouvent dans les mains de l'opposition, a déclaré le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, après des négociations avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Genève.
«Nous devons établir un contrôle sur toutes les armes chimiques», a déclaré le secrétaire d'État américain.

Au même temps, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué que la mise en œuvre du projet russo-américain sur les armes chimiques en Syrie est une étape importante vers la création d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2013_09_14/Kerry-a-reconnu-que-lopposition-syrienne-a-des-armes-chimiques-0739/

 

Vérités cachées sur les arsenaux chimiques et sur la Convention internationale

par Manlio Dinucci

Réseau Voltaire - 13/9/13 - Le massacre de la ghouta de Damas, le 21 août 2013, a été attribué par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France au gouvernement syrien, tandis qu’il a été attribué par la Russie et l’Iran à son opposition armée. Cependant ce débat fait oublier qu’elles ont été largement utilisées lors de l’agression irakienne contre l’Iran (1980-88) et que ces armes existent toujours dans les arsenaux des États-Unis et de la Russie, malgré leur engagement à les avoir détruites avant 2007. Surtout, la Convention internationale les prohibant n’interdit que leur utilisation directe contre l’homme, ce qui ne fut pas le cas du défoliant dénommé «agent orange» au Vietnam, pourtant la plus grande guerre chimique de l’Histoire.

Les gaz de combats sont inhalés par la peau et par les poumons. Seules les personnes habillées à la fois de combinaisons étanches et de masques à gaz peuvent y échapper. En cas de contamination, il convient d’administrer dans les minutes suivantes un antidote (généralement un mélange d’atropine et d’avizafone) et de laver le corps.
Le martèlement politico-médiatique sur les armes chimiques de la Syrie, qui selon les « preuves » secrètes de la CIA auraient été utilisées par les forces gouvernementales, génère l’impression diffuse que la Syrie soit désormais la seule à posséder de telles armes et qu’elle menace avec elles le reste du monde. Puissance des armes de destruction de masse, capables de focaliser l’attention de l’opinion publique sur un point singulier, en faisant disparaître tout le reste.

Ce fut l’Allemagne qui utilisa la première les armes chimiques en 1915-17 : chlore liquide et phosgène, puis gaz vésicatoire [c’est-à-dire qui irrite de manière irréversible la peau, les yeux et les muqueuses] et asphyxiant moutarde (ou ypérite). En riposte, la Grande-Bretagne et la France produisirent elles aussi ce gaz létal. Le gaz innervant tabun, qui provoque la mort par asphyxie, fut découvert en 1936 par des chercheurs de la société allemande I.G. Farben (celle-là même qui produisit le zyklon B, utilisé dans les chambres à gaz). En 1936 l’Italie utilisa en Éthiopie des armes chimiques, déjà employées en Libye en 1930. En Allemagne, on produisit des agents chimiques encore plus létaux, le sarin et le soman. Ceux-ci ne furent pas utilisés par Hitler, probablement parce qu’au début de la guerre il craignait une réplique des États-Unis et de la Grande-Bretagne, qui avaient de gros arsenaux chimiques, et dans la phase finale, parce qu’il ne lui restait plus assez d’avions pour l’attaque. Pendant la Guerre froide la course aux armes chimiques accéléra avec la découverte du gaz innervant le plus toxique, le VX, dont la production commença en 1961 aux USA. Furent ainsi produites les premières armes chimiques binaires : projectiles, bombes et têtes de missiles qui contiennent deux composants chimiques séparés, et donc relativement inoffensifs, lesquels en se mélangeant pendant la trajectoire se combinent en une substance toxique. Les États-Unis et l’URSS accumulèrent les arsenaux chimiques les plus grands et plus létaux. Mais le «club chimique» s’élargit rapidement à d’autres pays.

La Guerre froide finie, est entrée en vigueur en 1997 la Convention sur les armes chimiques, qui en interdit l’usage et institue la destruction des arsenaux existants. Mais seize années plus tard, autant les États-Unis que la Russie n’ont pas encore détruit complètement leurs arsenaux, car ils n’ont pas observé les cadences instituées. Selon les données officielles, les USA conservent environ 5 500 tonnes d’armes chimiques. La Russie en a beaucoup plus, environ 21 500, héritées des arsenaux soviétiques. Une évaluation simplement quantitative est cependant trompeuse : les États-Unis, la Russie et d’autres pays technologiquement avancés gardent la capacité de construire des armes chimiques binaires sophistiquées et unissent toujours leurs manœuvres de guerre nucléaire avec celles de guerre chimique. Mais même si l’on ne s’en tenait qu’à la dimension quantitative, les États-Unis, qui conduisent la campagne contre les armes chimiques en Syrie, en possèdent environ 6 fois plus : selon une estimation du Renseignement français, probablement gonflée, la Syrie aurait environ 1 000 tonnes d’agents précurseurs chimiques (substances pouvant produire des armes chimiques).

Pourquoi la Syrie n’a-t-elle pas signé la Convention sur les armes chimiques ? La réponse, en termes essentiels, est : parce que les armes nucléaires israéliennes sont pointées sur elle. Et pas que ça. Israël a aussi construit depuis les années 1960 un arsenal sophistiqué d’armes chimiques. Mais, tout comme son arsenal nucléaire, il reste secret car Israël a signé mais pas ratifié la Convention sur les armes chimiques. Selon un article de Foreign Policy, fondé sur un document de la CIA, des recherches poussées sur les armes chimiques furent menées au Centre israélien de recherche biologique et ces armes furent produites et stockées dans le désert du Néguev, à Dimona, où on produit aussi des armes nucléaires. Même le Jerusalem Post le rapporte. Et même si Israël n’avait pas conservé cet arsenal, écrit la revue spécialisée Jane’s Defence Weekly, il possède la capacité de «développer en quelques mois un programme d’armes chimiques offensives». On comprend ainsi pourquoi l’Égypte aussi n’a pas signé la Convention sur les armes chimiques.

Les États-Unis et Israël n’ont jamais violé officiellement l’interdiction de l’utilisation d’armes chimiques, puisque l’agent chimique orange à la dioxine, massivement utilisé par les USA au Vietnam, et les bombes chimiques au phosphore blanc utilisées par les États-Unis en Irak, Yougoslavie, Afghanistan et Libye, et par Israël à Gaza, ne sont pas concernées par la Convention sur les armes chimiques.

Une consolation pour les familles qui ont vu leurs enfants naître malformés par l’agent orange ou mourir brûlés par le phosphore blanc.

Manlio Dinucci
Traduction
Marie-Ange Patrizio
Source
Il Manifesto (Italie)


Syrie : François Fillon critique la France en Russie devant Vladimir Poutine

 

Valdaï (Russie), jeudi 19 septembre 2013. François Fillon participait au Forum de Valdaï, en Russie,
où il a critiqué devant Vladimir Poutine l'alignement de François Hollande sur Barack Obama à propos de la Syrie. (AFP/Michael Klimentyev.)

 

LeParisien.fr - 19/9/13 - François Fillon, l'ancien Premier ministre UMP, a critiqué ce jeudi la position de la France à propos de la Syrie devant le président russe Vladimir Poutine, lors d'un déplacement en Russie, provoquant en France de vives réactions de la part de la gauche.

«Nous avons, vous et nous, Russes et Européens, une influence déterminante sur les deux camps qui s'opposent» en Syrie, a affirmé François Fillon, lors d'une intervention devant le club Valdaï, où il a salué le président russe d'un «cher Vladimir».
«Je souhaite à cet égard que la France retrouve cette indépendance et cette liberté de jugement et d'action qui, seules, lui confèrent une autorité dans cette crise», a-t-il ajouté. Une phrase qu'il a également tweetée.

L'ancien chef de gouvernement, fermement opposé, comme la Russie, à des frappes sur la Syrie, a reproché ainsi au président François Hollande d'être aligné sur la position du président américain Barack Obama.

 

Syrie : des dizaines de civils alaouites exécutés par les "rebelles" en août 2013

Des "rebelles" soutenus par l'axe américano-sioniste, dont le gouvernement français est le fer de lance

Voila.fr - 11/10/13 - Jihadistes et insurgés ont exécuté 67 civils et pris en otage 200 personnes de la même confession que le clan Assad en Syrie, dans les crimes les plus marquants commis par l'opposition armée depuis le début du conflit, affirme vendredi une ONG internationale [Human Rights Watch].

Sur un autre plan, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) qui a poursuivi vendredi ses opérations en vue du démantèlement en Syrie de ces armes prohibées, a reçu le prix Nobel de la paix.

Preuve des difficultés de cette mission, de violents combats se sont déroulés vendredi entre armée et rebelles près d'un site chimique présumé dans la province d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dénonçant des "crimes contre l'Humanité", Human Rights Watch (HRW) a affirmé que des jihadistes et des rebelles avaient tué le 4 août au moins 190 civils, dont 67 exécutés alors qu'ils n'étaient pas armés, et pris en otage 200 personnes dans des villages alaouites de la province côtière de Lattaquié, fief du président Bachar al-Assad.

Dans son rapport, HRW explique avoir interrogé des survivants de l'attaque et compilé une liste des victimes, parmi lesquelles 57 femmes et 18 enfants.

Selon HRW, au moins 20 groupes, principalement des jihadistes affiliés à Al-Qaïda, ont participé à l'offensive.

L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et un autre groupe détiennent toujours plus de 200 civils, en majorité des femmes et des enfants, selon l'organisation.

Les alaouites -une branche du chiisme à laquelle appartient le clan Assad- sont minoritaires en Syrie. Les rebelles qui tentent de renverser le régime sont en grande majorité des sunnites.

Depuis que la révolte populaire contre le régime s'est militarisée face à la répression, des ONG et l'ONU ont dénoncé des crimes de guerre et contre l'humanité commis par les forces du régime, mais aussi, à une moindre échelle, par des rebelles.

Les exécutions du 4 août constituent les crimes les plus importants attribués aux jihadistes et aux rebelles selon HRW.

Le régime, appuyé par le Hezbollah chiite libanais et des milices locales, combat une rébellion hétéroclite composée au départ de déserteurs de l'armée, rejoints par des civils ayant pris les armes puis des jihadistes étrangers.

Mercredi, un Français musulman s'est ainsi fait exploser contre une position de l'armée dans la province d'Alep (nord), tuant dix soldats, a annoncé l'OSDH.

Nobel de la paix à l'OIAC

Entretemps, une équipe de l'OIAC et de l'ONU, à l'oeuvre depuis le 1er octobre en Syrie, s'est de nouveau rendue sur le terrain vendredi.

L'OIAC s'est trouvée sous le feu des projecteurs depuis le début de sa mission, une première dans un pays en guerre, et s'est vu décerner le Nobel de la paix, une façon de soutenir cette périlleuse opération, selon gouvernements et ONG.

"Nous célèbrerons le prix Nobel de la paix lorsque notre mission en Syrie sera accomplie avec succès", a réagit Jerry Smith, chef des opérations de la mission en Syrie, selon des propos obtenus par l'AFP.

Plusieurs militants ont regretté ce Nobel, estimant qu'il récompensait aussi le président Assad. "Bachar aurait dû emporter la moitié du prix en raison de sa merveilleuse coopération", ironise un internaute sur Facebook, en référence aux éloges internationaux sur la coopération du régime. Un autre fustige un "Prix Nobel du crime".

Les inspecteurs ont déjà commencé à superviser la destruction, par les autorités syriennes, d'installations de production d'armes chimiques qui doivent avoir été toutes démantelées au 1er novembre.

L'équipe mixte a reçu des renforts et compte désormais une soixantaine de personnes selon l'ONU. Vingt sites doivent être inspectés dans les prochaines semaines, dont certains dans "des zones dangereuses".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a formellement autorisé vendredi la création d'une "mission conjointe" ONU-OIAC, comme proposé par le chef de l'ONU Ban Ki-moon.

Cela fait suite à une attaque chimique ayant fait près de 1.500 morts le 21 août près de Damas, selon les Etats-Unis qui accusent le régime.

Les autorités syriennes ont démenti et accusé les rebelles, mais elles ont finalement donné leur accord pour démanteler l'arsenal chimique syrien, sur proposition de l'allié russe, ce qui a éloigné la menace de représailles militaires américaines qui semblaient imminentes fin août.

Sur le terrain, des combats faisaient rage vendredi près d'un complexe militaire soupçonné d'abriter des armes chimiques aux abords de Sfiré, une ville à l'est d'Alep contrôlée par l'EIIL.

l'armée, soutenue par le Hezbollah libanais, a repris par ailleurs deux localités proches d'un lieu saint chiite près de Damas, renforçant son contrôle dans cette zone, selon l'Observatoire.

Le conflit a fait plus de 115.000 morts, selon l'OSDH, et a poussé plus de six millions de personnes à fuir leur foyer.

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Syrie : Exécutions et prises d’otages par des rebelles
Ces attaques délibérées contre des civils constituent des crimes contre l'humanité

 

Human Rights Watch, 11 octobre 2013



(New York, le 11 octobre 2013) – Des groupes armés d'opposition en Syrie ont tué au moins 190 civils et en ont pris plus de 200 en otages, lors d'une offensive militaire qui a débuté dans les zones rurales du gouvernorat de Lattaquié le 4 août 2013, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. Au moins 67 victimes ont été exécutées ou tuées en toute illégalité, dans le cadre de cette opération visant des villages alaouites pro-gouvernementaux.

Ce rapport de 105 pages, intitulé : «You can still see their blood» : Executions, Indiscriminate Shootings, and Hostage Taking by Opposition Forces in Latakia Countryside» (« On peut encore voir leur sang : Exécutions, tirs sans discernement et prises d'otages par les forces de l'opposition dans les zones rurales près de Lattaquié »), présente des preuves que ces civils ont été tués dès le premier jour de l'opération, le 4 août. Deux groupes d'opposition qui ont pris part à cette offensive, l'État islamique d'Irak et de Syrie et Jaish al-Muhajireen wal-Ansar, détiennent toujours les otages, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants.Les constats effectués indiquent clairement que les meurtres, les prises d'otages et les autres exactions commises sont assimilables à des crimes de guerre et à des crimes contre l'humanité, a affirmé Human Rights Watch.

« Ces exactions ne sont pas le fait de quelques combattants incontrôlés », a déclaré Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. «Cette opération a consisté en une attaque planifiée et coordonnée contre la population civile de ces villages alaouites.»

Pour rendre une certaine mesure de justice aux victimes, le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait immédiatement saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie, a déclaré Human Rights Watch. Human Rights Watch a également documenté des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par les forces gouvernementales syriennes.

Pour ce rapport, Human Rights Watch a effectué une enquête sur place et interrogé plus de 35 personnes, dont des habitants qui ont survécu à l'offensive, des membres des équipes de secours d'urgence, ainsi que des combattants et des militants des deux camps.

Human Rights Watch a établi qu'au moins 20 groupes armés d'opposition distincts ont participé à cette opération, qu'ils ont appelée tour à tour « La campagne des descendants d'Aïcha, mère des croyants», « L'offensive Barouda» ou « L'opération de libération du littoral», et qui a duré jusqu'au 18 août. Il n'a pas été possible d'établir clairement si tous ces groupes ou la plupart d'entre eux, étaient présents dans les villages en question le 4 août quand la grande majorité des abus ont apparemment été commis.

Cependant, cinq groupes qui ont agi en tant que principaux fournisseurs de financement, organisateurs et exécuteurs des attaques étaient sans aucun doute présents dès le début de l'opération le 4 août : Ahrar al-Sham, l'État islamique d'Irak et de Syrie, Jabhat al-Nusra, Jaish al-Muhajireen wal-Ansar et Suquor al-Izz. Human Rights Watch a conclu, à l'issue de multiples entretiens, de son enquête sur place et d'un examen de déclarations et de vidéos réalisées par l'opposition, que ces cinq groupes armés sont responsables d'incidents particuliers qui équivalent à des crimes de guerre.

En se fondant sur son enquête sur place, sur les déclarations de témoins, sur des vidéos et des photos, et sur un examen de dossiers d'hôpitaux, Human Rights Watch a déterminé que les forces d'opposition ont tué en violation des lois de la guerre au moins 67 des 190 civils morts qui ont été identifiés. En ce qui concerne les autres victimes, des enquêtes plus poussées sont nécessaires pour déterminer les circonstances de leur mort et si celle-ci résulte d'un meurtre commis en violation des lois de la guerre.

Le lourd bilan des victimes civiles, la nature des blessures constatées – par exemple de multiples impacts de balles ou lésions causées par une arme blanche – ainsi que la présence de 43 femmes, enfants et personnes âgées parmi les morts, tout cela indique que les forces d'opposition ont tué la plupart des autres victimes soit intentionnellement, soit sans discernement.

L'ampleur et la forme des graves exactions commises par les groupes d'opposition pendant cette opération indiquent qu'elles ont été systématiques et avaient été planifiées dans le cadre d'une attaque contre la population civile. Les éléments de preuve recueillis indiquent clairement que les meurtres, les prises d'otages et les autres exactions commises par les forces d'opposition le 4 août et les jours suivants sont assimilables à des crimes contre l'humanité, a affirmé Human Rights Watch.

Les commandants locaux et de haut rang des groupes Ahrar al-Sham, État islamique d'Irak et de Syrie, Jabhat al-Nusra, Jaish al-Muhajireen wal-Ansar et Suquor al-Izz qui dirigeaient l'opération pourraient être rendus pénalement responsables de meurtres, de prises d'otages et d'autres exactions. En ce qui concerne aussi bien les crimes de guerre que les crimes contre l'humanité, le principe de «la responsabilité de commandement» s'applique aux commandants militaires et aux autres personnes assumant une position d'autorité, qui peuvent être tenus responsables pénalement de crimes commis par des forces placées sous leurs ordres et sous leur contrôle.

Ceci inclut les situations dans lesquelles les commandants savaient ou auraient dû savoir que des crimes étaient commis par leurs subordonnés et se sont abstenus d'intervenir pour les en empêcher, ou pour livrer les responsables à la justice pour qu'ils soient poursuivis. Les combattants de ces groupes ou d'autres groupes qui ont ordonné directement ou commis eux-mêmes ces exactions, devraient également être amenés à en répondre devant la justice pénale.

Human Rights Watch a précédemment documenté des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par les forces gouvernementales et pro-gouvernementales syriennes. Ces crimes incluent des actes de torture systématique et des exécutions sommaires et extrajudiciaires commis à la suite d'opérations militaires terrestres, comme à Daraya (un faubourg de Damas) et dans les governorats de Tartous, Homs et Idlib. Les abus commis par les forces d'opposition ne peuvent en aucun cas justifier des violations par le gouvernement syrien.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait imposer un embargo sur les livraisons d'armes à destination de tous les groupes des deux camps contre lesquels existent des éléments de preuve crédibles de violations des droits humains généralisées ou systématiques ou de crimes contre l'humanité. Human Rights Watch a également exhorté le Conseil de sécurité à promouvoir la justice pour les victimes des violations commises par les deux camps en saisissant la CPI de la situation en Syrie.

«Les victimes syriennes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité attendent depuis trop longtemps que le Conseil de sécurité proclame clairement que les responsables d'horribles exactions seront tenus d'en répondre devant la justice », a conclu Joe Stork. « La saisine de la CPI n'a que trop tardé.»

Attaques et meurtres


Les combattants d'opposition ont attaqué entre 4h30 et 5h00 du matin le 4 août, premier jour de la fête musulmane de l'Eid al-Fitr, qui marque la fin du Ramadan. Les combattants ont enfoncé les positions des éléments de l'armée gouvernementale qui gardaient la zone et ont pénétré dans plus de 10 villages alaouites. Le gouvernement a lancé une contre-offensive pour reprendre la région le 5 août, regagnant le plein contrôle de celle-ci le 18 août.

Dans des entretiens séparés, des habitants et un agent des services de renseignement militaire du gouvernement affecté dans la région, ont indiqué à Human Rights Watch que les combattants d'opposition ont tout d'abord pénétré dans la zone de Sheikh Nabhan dans la région de Barouda, où les troupes gouvernementales étaient positionnées. Après avoir enfoncé cette ligne ainsi que d'autres positions militaires voisines, ils ont attaqué les villages de Barouda, Nbeiteh, al-Hamboushieh, Blouta, Abu Makkeh, Beyt Shakouhi, Aramo, Bremseh, Esterbeh, Obeen et Kharata. Les jours suivants, les combattants d'opposition ont aussi pris le contrôle de Qal’ah, Talla et Kafraya.

Quatorze habitants de huit de ces villages ont déclaré à Human Rights Watch qu'ils avaient été tirés de leur sommeil par des tirs de fusil et de mortier et par les voix des combattants d'opposition qui arrivaient. Ils ont décrit des tentatives de fuite précipitées alors que les combattants d'opposition envahissaient la zone, ouvrant le feu apparemment sans discernement et, dans certains cas, tirant délibérément sur les résidents.

Dans certains cas, les combattants d'opposition ont exécuté ou abattu des familles entières. Dans d'autres cas, des survivants ont dû fuir en laissant sur place des membres de leur famille. Un habitant d'un hameau situé entre Blouta et al-Hamboushieh a décrit comment il avait quitté précipitamment sa maison en compagnie de sa mère au moment où les combattants d'opposition entraient dans le secteur, en abandonnant son père âgé et sa tante aveugle à cause de leurs handicaps. Il a affirmé que lorsqu'il était revenu après que le gouvernement eut reconquis la région, il avait constaté que son père et sa tante avaient été tués:

Ma mère était là, dans la maison avec moi. Elle est sortie de la maison la première et je l'ai suivie. Nous avons vu les trois combattants juste devant nous et nous avons fui à pied derrière la maison vers la vallée en contrebas. Les trois combattants que j'ai vus étaient tous habillés en noir. Ils nous tiraient dessus de deux directions différentes. Ils avaient des mitraillettes et avaient installé des tireurs embusqués. Mon frère aîné est lui aussi descendu et s'est caché avec nous. Nous nous sommes cachés mais mon père est resté dans la maison. Il a été tué dans son lit. Ma tante, aveugle et âgée de 80 ans, a aussi été tuée dans sa chambre. Elle s'appelait Nassiba.
Quatorze résidents et membres de services de secours d'urgence, interrogés séparément, ont déclaré à Human Rights Watch qu'ils avaient été témoins d'exécutions ou avaient vu des cadavres portant des signes d'une exécution, notamment des corps qui avaient été ligotés et d'autres décapités. Un médecin travaillant à l'hôpital national de Lattaquié, où ont été envoyées les victimes en provenance des zones rurales, a dit à Human Rights Watch que l'hôpital avait reçu les corps de 205 civils tués pendant l'opération du 4 au 18 août.

Le médecin a montré à Human Rights Watch un rapport d'autopsie émis par l'hôpital le 26 août, affirmant que « selon les constats effectués sur plusieurs [cadavres], la mort était due à de nombreux impacts de balles sur tout le corps, en plus de blessures infligées à l'aide d'un instrument coupant, compte tenu de la décapitation observée sur la plupart des corps … Certains cadavres ont été retrouvés complètement calcinés et d'autres avaient les pieds entravés …». Le rapport précisait que le degré de décomposition des corps permettait de confirmer que les victimes avaient été tuées aux alentours du 4 août.

Prises d'otages

Selon des sources au sein de l'opposition, parmi lesquelles un officier de l'opposition originaire de Lattaquié qui a participé à des négociations, deux groupes, l'État islamique d'Irak et de Syrie et Jaish al-Muhajireen wal-Ansar, détiennent en otages plus de 200 civils originaires de villages alaouites, en grande majorité des femmes et des enfants. Neuf habitants des zones rurales autour de Lattaquié ont indiqué séparément à Human Rights Watch que des membres de leurs familles avaient été pris en otages. Trois de ces résidents locaux ont affirmé avoir vu leurs proches dans l'arrière-plan d'une vidéo publiée sur YouTube le 7 septembre. Cette vidéomontrait des civils de la région retenus en otages par Abou Souhaib, le dirigeant local, d'origine libyenne, du groupe Jaish al-Muhajireen wal-Ansar.

Une habitante de Barouda a déclaré à Human Rights Watch que 23 membres de sa famille avaient disparu. Elle a affirmé avoir vu plusieurs d'entre eux sur cette vidéo de YouTube: « Le fils aîné de mon frère … [qui a été exécuté] aurait dû commencer sa scolarité … Il a deux fils, [un] âgé de six ans et [un autre] de quatre ans et demi».

D'autres habitants de la région ont affirmé à Human Rights Watch que dans certains cas, les combattants d'opposition avaient exécuté les hommes adultes, puis avaient emmené comme otages les femmes et les enfants membres de leurs familles.

Les groupes qui détiennent des otagesdevraient faire en sorte qu'ils soient traités humainement et libérés immédiatement, a déclaré Human Rights Watch. Les pays qui ont une influence sur ces groupes devraient les exhorter à libérer leurs otages.

Il est clair que certaines atrocités commises par l'opposition lors de cette opération étaient inspirées par des motifs sectaires. Par exemple àBarouda, des combattants d'opposition ont délibérément endommagé un maqam alaouite (un site où une personnalité religieuse est enterrée) et semblent avoir intentionnellement détérioré la sépulture du religieux qui y est enterré. Le 4 août, les combattants d'opposition ont enlevé et ultérieurement exécuté Sheikh Bader Ghazzal, le dignitaire alaouite local de Barouda qui avait autorité sur le maqam. Le groupe d'opposition Jabhat al-Nusra a publié une déclaration sur son site internet présumé, dans laquelle il reconnaît que ses membres ont exécuté le sheikh, qui était apparenté à Fadl Ghazzal, conseiller de l'ancien président syrien Hafez al-Assad, parce que le sheikh soutenait le gouvernement syrien.

 

Recommandations aux gouvernements des pays voisins et des autres pays concernés


Tous les gouvernements concernés qui ont une influence sur ces groupes armés d'opposition devraient les presser de cesser de se livrer à des attaques délibérées, sans discernement et disproportionnées contre les populations civiles, a déclaré Human Rights Watch. En outre, tous les gouvernements, toutes les compagnies et tous les particuliers devraient cesser immédiatement de vendre ou de fournir des armes, des munitions ou du matériel à ces groupes et de les financer, étant donné l'existence de preuves convaincantes qu'ils ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

Toute forme de soutien à ces cinq groupes devrait être suspendue jusqu'à ce qu'ils cessent de commettre ces crimes et que leurs auteurs soient pleinement tenus de rendre des comptes de manière appropriée. Quiconque fournit ou vend des armes et de l'aide militaire à ces groupes peut être considéré comme complice de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Les gouvernements devraient également interdire l'utilisation de leur territoire national pour l'acheminement d'armes, de munitions et d'autre matériel à ces groupes, a ajouté Human Rights Watch. Selon des responsables des services de sécurité syriens, des informations de presse, des diplomates occidentaux et selon les observations faites par des journalistes et des employés des organisations humanitaires, les combattants étrangers appartenant à ces groupes entrent en Syrie par la Turquie, d'où ils introduisent également des armes, de l'argent et d'autres équipements, et où ils se replient pour recevoir des soins médicaux.

La Turquie devrait intensifier ses patrouilles le long de la frontière et empêcher le passage en Syrie de combattants et d'armements destinés à des groupes qui ont été accusés de manière crédible de violations systématiques des droits humains. La Turquie devrait aussi soumettre à une enquête et poursuivre en justice, selon le principe de la compétence universelle et en conformité avec ses propres lois, quiconque en Turquie est soupçonné d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, d'en avoir été complice, ou d'avoir eu une responsabilité de commandement dans leur commission.

Le Conseil de sécurité de l'ONU et les alliés de la Turquie devraient appeler tout particulièrement celle-ci à faire davantage pour vérifier qu'aucune arme ne transite par la Turquie pour être livrée à des groupes qui commettent des abus, a souligné Human Rights Watch.

Des déclarations publiques faites par des collecteurs de fonds et des financiers, des militants et des combattants de l'opposition syrienne, ont permis d'établir qu'au moins une partie des fonds nécessaires pour effectuer l'opération de Lattaquié provenaient de personnes résidant au Koweït et dans d'autres pays du Golfe. Les gouvernements devraient restreindre les transferts de fonds de la part d'habitants des pays du Golfe à destination de groupes qui ont été accusés de manière crédible de violations systématiques des droits humains.

Les lois sur la compétence universelle constituent également un filet de sécurité contre l'impunité pour les crimes les plus odieux, en particulier quand il n'existe aucune autre option judiciaire viable, a rappelé Human Rights Watch. Les pays comme la Turquie devraient enquêter sur les personnes associées de manière crédible aux atrocités commises en Syrie et éviter d'offrir un sanctuaire aux auteurs de violations des droits humains.

La Syrie, attaquée de toutes parts, résiste


par Bernard Ripert, Damien Viguier, Fabrice Delinde, Pascal Junot


ReseauVoltaire - 15/10/13 - Une délégation du groupe international d’avocats pour la paix en Syrie s’est rendue à Damas pour en avoir le coeur net : le pays est-il en proie à une révolution, comme on l’a vu en Tunisie, ou est-il attaqué de l’extérieur, sur le modèle du Nicaragua ? Après cinq jours passés à Damas, la délégation est revenue meurtrie par les souffrances du peuple syrien. Dans ce témoignage, elle conclut avec dégoût que le pays est victime d’une opération internationale sous contrôle occidental.

Avocats signataires en mars 2013 d’un appel pour la paix en Syrie, nous avons répondu positivement à l’invitation qui s’en est suivie de la part notre confrère, le bâtonnier de Damas Skaif Nizar, et nous étions en Syrie du 6 au 13 octobre.

Nous ne sommes allés qu’à Damas, au centre-ville, avec une incursion dans un quartier qui venait de subir la chute d’une roquette (il semble) faisant 11 (voire 21) morts. Mais la veille de notre départ nous avons été témoins d’un attentat à quelques mètres de notre hôtel. Il y a donc des explosions de temps en temps. Les habitants de Damas luttent en continuant de vivre comme si de rien n’était, même si c’est difficile.

Nous avons rencontré des familles en deuil, des militaires, des blessés ; des écrivains, des journalistes ; des confrères (avocats) ; des associations et des hommes politiques indépendants du parti Baas, dont le vice-président nous a d’ailleurs reçus ; nous avons été reçus par le président du parlement, par le Premier ministre, par les ministres de la Justice et de l’Information. Unanimes tous déplorent la corruption de nos gouvernants, qui trahissent l’âme de la France. Ils distinguent toujours néanmoins entre la partie corrompue de notre classe politique et le reste de la population française. Ils disent et redisent que nombre de leurs agresseurs viennent d’Europe, et de France en particulier, et même de Suisse, et que ce qui leur arrive va nous arriver en retour.

La Syrie est depuis 1948 un pays en guerre avec son voisin israélien. Mais la situation actuelle a explosé d’abord à cause du facteur démographique : 60 % de la population a moins de 25 ans. La Syrie a cédé aux chant des sirènes d’un certain libéralisme, s’est rapprochée de l’Occident, décidant même d’adopter son modèle économique et institutionnel (multipartisme, élections, intégration des rouages institutionnels supra-étatiques régionaux et mondiaux). Aux récoltes locales, par exemple, ont été préférés les produits importés. À cela se sont ajoutées plusieurs années difficiles pour l’agriculture. Puis il y a eu la crise financière de 2008. Bref, cela s’est traduit par un accroissement de la pauvreté dans les campagnes, provoquant un exode rural imprévu, allié à une montée (entretenue) du mécontentement. Et le pire obscurantisme, instillé depuis les monarchies du Golfe, a pu s’implanter parmi les laissés-pour-compte des banlieues et des campagnes.

Quelques manifestations artificiellement organisées, des provocations habilement orchestrées (tirer, et sur la foule, et sur la police) ont suffit pour mettre le feu aux poudres. Les médias, Al-Jazeera en tête, n’avaient plus qu’à inonder les ondes de prédications enflammées, et les services, qu’à livrer armes et cadres, pour transformer la Syrie en un enfer. Sont alors entrés en Syrie, depuis la Turquie et la Jordanie, en flots incessants, aujourd’hui encore, de jeunes décervelés et des repris de justice auxquels on fournit, pour ici-bas, des drogues (des substances insensibilisantes à la douleur subie ou causée), des armes, la possibilité de tout détruire, de piller et de commettre les pires atrocités, et, pour l’au-delà, s’ils trouvent la mort, la promesse d’un jardin de délices.

C’est cette politique dont nos médias sont les complices, parfois complaisamment involontaire certes, comme lorsqu’ils sont conduits par les «rebelles» à visiter des villages syriens, toujours les mêmes, villages qui ne sont que le théâtre de mises en scènes dignes de Disney Land. Nos gouvernants sont d’autant mieux informés de ce drame qu’ils en sont les véritables commanditaires. Ils ont besoin de tenir les opinions publiques occidentales en laisse pour leur plan avoué et criminel de mise au pas par le chaos, commencé par la Yougoslavie, suivie de l’Irak, puis de l’Afghanistan, et de la Lybie. Ils avaient déjà prévu un sort semblable pour l’Iran, et l’on voit bien que ni la Russie (Tchétchénie), ni la Chine (Xinjiang, sans parler du Tibet, de la Corée du Nord, du Japon, des Philippines, etc.), ni même l’Inde ne sont plus à l’abri. L’Amérique latine, qui a subit, elle, ce sort, est en voie de révolte et d’organisation contre ce « désordre mondial ».

Cette guerre est une guerre mondiale. Sur les ruines d’un ordre juridique international fondé sur l’idée de partage du monde entre une pluralité d’États, souverains par définition, dont tous étaient en Europe, rien de viable ne s’est encore construit. La Guerre froide n’a été qu’un bras de fer entre deux mondialismes identiques en leur essence. L’hégémonie de l’un n’a pas apporté la paix mondiale. En Syrie se joue aujourd’hui la possibilité d’un nouvel ordre juridique international structuré par les relations entre plusieurs grandes puissances toutes également souveraines sur des régions délimitées du globe.

Il ne servait à rien de dénigrer les frontières et les guerres sur les champs de bataille, qui, pour horribles qu’elles étaient, avaient au moins le mérite de n’avoir lieu qu’entre militaires porteurs d’uniformes, si c’était pour les remplacer par des opérations criminelles dirigées aveuglément contre les populations civiles (femmes et enfants, vieillards, blessés, malades, captifs) et personnellement contre les souverains légitimes et légaux des pays qui résistent à l’idée d’une domination mondiale.

Notre responsabilité est donc maintenant de comprendre et d’informer.

Bernard Ripert
Damien Viguier
Fabrice Delinde
Pascal Junot

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Plainte contre Laurent Fabius en Cour de Justice

ReseauVoltaire - 28/11/13 - Trois citoyens syriens ont déposé une plainte devant la Cour de Justice de la République française contre Laurent Fabius, pour complicité de menaces de mort, de violation de domicile, de dégradation et de destruction, de mutilation, d’assassinat, de séquestration, d’enlèvement, de détention et d’atteinte à l’intégrité du cadavre à raison de sa supposée non-appartenance à une religion déterminée.

Les plaignants, Mme Al Kassem, MM. Al Ibrahim et Salim, considèrent que M. Laurent Fabius, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, a commis des abus d’autorité visant à délégitimer les Syriens luttant contre le terrorisme et à légitimer, voire à légaliser, l’usage du terrorisme contre des civils en raison de leur supposée non-appartenance à l’islam sunnite.

Ils sont défendus par un Collectif international d’avocats, dont plusieurs membres se sont rendus en Syrie et ont pu y constater les crimes commis par les jihadistes internationaux soutenus par M. Laurent Fabius [1].

La Cour de Justice de la République est l’instance constitutionnelle apte à juger les crimes commis par des ministres dans l’exercice de leurs fonctions.


[1] • « Appel d’un collectif d’avocats pour la paix en Syrie », 3 mars 2013.
• « La Syrie, attaquée de toutes parts, résiste », par Bernard Ripert, Damien Viguier, Fabrice Delinde, Pascal Junot, Réseau Voltaire, 15 octobre 2013. (voir ci-dessus).

 

Vitali Tchourkine
© Photo : EPA

 

Tchourkine : le rapport de l'ONU confirme l’utilisation des armes chimiques en Syrie par les rebelles

Par La Voix de la Russie 13-12-13 - Le rapport des experts rapport de l'ONU sur l'utilisation des armes chimiques dans la ville syrienne de Huta a confirmé qu’elles étaient au service des membres de l’opposition syrienne, a déclaré l'envoyé de la Russie à l'ONU Vitali Tchourkine.
«Ce qui est écrit dans le présent rapport ne change pas, et confirme même notre conviction que les rebelles sont derrière l’utilisation des armes chimiques en Syrie, et non pas le gouvernement syrien», a indiqué Tchourkine.
Tchourkine a confirmé que la deuxième conférence internationale sur la Syrie aura lieu le 22 janvier prochain à Montreux, en Suisse et non pas à Genève, où le nombre de chambres d’hôtel est insuffisant.


Syrie : l'utilisation des armes chimiques confirmée dans 5 attaques

 

Par La Voix de la Russie - 13-12-13 - Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a reçu les résultats de l'enquête sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie.
Le rapport a été préparé par un groupe d'inspecteurs conduit par le professeur suédois Aake Sellström.
Au cours de ces derniers mois les experts de l'ONU ont collecté et analysé les informations sur sept attaques. L'utilisation des armes chimiques a été confirmée dans cinq d'entre elles : le 19 mars à Khan al-Assal, le 29 avril à Saraqueb, le 21 août à Ghouta, le 24 août à Jobar et le 25 août à Ashrafieh Sahnaya.
Comme annoncé précédemment, du gaz sarin avait été utilisé à Ghouta.

 


Où sont donc passés les «révolutionnaires» syriens ?

par Thierry Meyssan


RÉSEAU VOLTAIRE | 16 DÉCEMBRE 2013 - A la veille de la conférence de Genève 2, les organisateurs états-uniens n’ont plus aucune marionnette pour jouer le rôle des révolutionnaires syriens. La disparition soudaine de l’Armée syrienne libre montre à ceux qui y croyaient qu’elle n’était qu’une fiction. Il n’y a jamais eu de révolution populaire en Syrie, juste une agression étrangère à coup de mercenaires et de milliards de dollars.

Le 29 novembre 2011, une délégation de l’Armée syrienne libre fait allégeance à une délégation du Conseil national syrien. En théorie, l’opposition dispose désormais d’une branche militaire et d’une branche politique. En réalité, l’Armée syrienne libre comme le Conseil national syrien sont deux fictions créées par l’Otan. Tous deux sont exclusivement composés de mercenaires et n’ont guère de réalité par eux-mêmes sur le terrain.

Les organisateurs de la conférence de paix de Genève recherchent d’urgence un représentant pour l’opposition syrienne armée. En effet, selon les Occidentaux, le conflit oppose une abominable dictature à son propre peuple. Cependant, les groupes armés qui détruisent la Syrie —du Front islamique à Al-Qaïda— font officiellement appel à des combattants étrangers, même si le premier prétend être composé principalement de Syriens. Les inviter serait admettre qu’il n’y a jamais eu de révolution en Syrie, mais une agression étrangère.

En effet, l’Armée syrienne libre, dont on nous disait il y a quelques semaines qu’elle comprenait 40 000 hommes, a disparu. Après que son quartier général a été attaqué par d’autres mercenaires et que ses arsenaux ont été pillés, son chef historique, le général Selim Idriss, s’est enfui par la Turquie et a trouvé refuge au Qatar, tandis que le colonel Riad el-Assad a trouvé asile aux Pays-Bas.

Lors de sa formation, le 29 juillet 2011, l’ASL s’était fixé un unique objectif : le renversement du président Bachar el-Assad. Jamais l’ASL n’a précisé si elle se battait pour un régime laïque ou un régime islamique. Jamais, elle n’a pris de position politique en matière de Justice, d’Education, de Culture, d’Economie, de Travail, d’Environnement, etc. Jamais elle n’a formulé la moindre ébauche de programme politique.

Elle était, nous disait-on, formée de soldats de l’Armée arabe syrienne ayant fait défection. Il y eu effectivement des défections durant le second semestre 2011, mais leur nombre total n’a jamais excédé les 4 %, ce qui est négligeable à l’échelle d’un pays.

Non : l’ASL n’avait pas besoin de programme politique car elle avait un drapeau, celui de la colonisation française. En vigueur durant le mandat de la France sur la Syrie et maintenu durant les premières années de prétendue indépendance, il symbolisait l’Accord Sykes-Picot : la Syrie était largement amputée et divisée en États ethnico-confessionnels. Ses trois étoiles symbolisent un État druze, un État alaouite et un État chrétien. Tous les Syriens connaissent ce funeste drapeau, ne serait-ce que par sa présence dans le bureau du collaborateur syrien de l’occupant français dans un célèbre feuilleton télévisé.

Son premier leader, le colonel Riad el-Assad, a disparu aux oubliettes de l’histoire. Il avait été sélectionné pour son nom, qui s’écrit différemment en arabe mais se prononce identiquement dans les langues européennes avec celui du président Bachar el-Assad. La seule différence entre les deux hommes, d’un point de vue des monarchies du Golfe, était que le premier était sunnite et le second alaouite.

En réalité, l’Armée syrienne libre est une création franco-britannique comme l’étaient les «révolutionnaires de Benghazi» en Libye (lesquels avaient «choisi» comme drapeau celui du roi Idriss Ier, collaborateur des occupants anglais).

Bras armé de l’Otan, destiné à prendre le palais présidentiel lorsque l’Alliance atlantique aurait bombardé le pays, l’ASL a été ballottée par les plans successifs et les échecs successifs des Occidentaux et du Conseil de coopération du Golfe. Présentée dans un second temps comme le bras armé d’un Conseil politique en exil, elle ne lui reconnaissait aucune autorité et n’obéissait qu’à ses employeurs, les Franco-Britanniques. Elle était en fait le bras armé de leurs services secrets dont la Coalition nationale syrienne était le bras politique. En définitive, l’ASL n’a pu accumuler de succès qu’avec l’aide directe de l’Otan, en l’occurrence de l’Armée turque qui l’hébergeait dans ses propres bases.

Créée dans le cadre d’une guerre de 4ème génération, l’ASL n’a pas réussi à s’adapter à la seconde guerre de Syrie, celle de type nicaraguayen. La première guerre (de la réunion Otan au Caire en février 2011 à la conférence de Genève en juin 2012) était une mise en scène médiatique visant à délégitimer le pouvoir afin qu’il tombe comme un fruit mur dans les mains de l’Otan. Les actions militaires étaient perpétrées par des groupuscules distincts, recevant leurs ordres directement de l’Alliance. Il s’agissait avant tout de créditer les mensonges médiatiques et donner l’illusion d’une révolte généralisée. Conformément aux théories de William Lind et de Martin Van Creveld, l’ASL n’était qu’un label pour désigner tous ces groupes, mais ne disposait pas de structure hiérarchique propre. Au contraire, la seconde guerre (de la réunion des «Amis de la Syrie» à Paris en juillet 2012 à la Conférence de Genève 2 en janvier 2014) est une guerre d’usure visant à « saigner » le pays jusqu’à sa reddition. Pour jouer son rôle, l’ASL aurait dû se transformer en une véritable armée, avec une hiérarchie et une discipline, ce qu’elle n’a jamais été capable de faire.

Sentant sa fin proche, depuis le rapprochement turco-iranien, l’ASL avait annoncé sa possible participation à Genève 2 en posant d’irréalistes conditions. Mais il était déjà trop tard. Les mercenaires payés par l’Arabie saoudite ont eu raison de cette fiction de l’Otan. Chacun peut désormais voir la vérité toute nue : il n’y a jamais eu de révolution en Syrie.

Thierry Meyssan

 

Syrie : quand la Turquie continue le génocide arménien


Par Le Kergoat

Agoravox - 26-3-14 - Il y a les discours gentillets, simplistes de nos medias, avec les bons et les méchants. Et il y a la réalité. La réalité est souvent dure, parfois cruelle et quelques fois insoutenable.

L'actualité ukrainienne et son cortège de propagande surannée a fait passer au deuxième plan la Syrie, où il se passe aujourd'hui des choses insoutenables sur lesquelles nous n'entendrons pas nos bienpensants.

Retour sur la réalité syrienne. Retour sur les exploits des amis de nos gouvernants qui sévissent là bas, de ces grands démocrates imprégnés des valeurs humanistes européennes, en, premier lieu les Turcs.

A Kessab, petite ville du nord de la Syrie, les combats font rages.

Les masques sont tombés. Il n'est plus question de guerre civile, mais d'une intervention directe d'un pays, en l'occurence la Turquie, contre un état souverain la Syrie.

La Turquie qui nie impunément le génocide arménien a décidé de remettre ça !

Après avoir profanés les églises sur place, et pillé maisons et bâtiments, des mercenaires turcs appuyés par de "sympathiques" défenseurs de la Liberté reconnus désormais par Paris comme le seul gouvernement légal de Syrie, la Turquie vient de procéder à une épuration ethnique dans le village arménien de Kessab, au nord de la Syrie.

Si les amoureux des Droits de l'Homme, les BHL, les Fabius les Hollande les Obama se sont fait remarquer... pour leur silence assourdissant, il n'en va pas de même du gouvernement syrien qui a saisi le Conseil de Sécurité de l'ONU et du gouvernement arménien qui s'est ému de cette situation lors de la conférence de La Haye normalement destiné a appuyer la polique américaine en Syrie.

Kessab, dans la Mémoire Arménienne, ce n'est pas un lieu quelconque, c'est le seul village arménien qui, lors de génocide de 1915 se trouvait au delà de la frontière turque. Ce fut le village arménien de Syrie qui put accueillir les quelques survivant du génocide.

Dans la mémoire arménienne les survivant du génocide arménien à Kessab, c'est un peu comme chez nous, les survivant des Camps de la Morts, sauvés en Europe, in extremis des chambres à gaz par l'arrivée des troupes soviétiques ! Donc russes et même aussi arméniennes savez vous ! Car il y avait des Arméniens nombreux dans l'Armée Soviétique qui nous délivra des nazis !

Aujourd'hui, au Karabagh arménien, territoire qui, comme la Crimée fut donné par l'ex-URSS à un autre état, l'Azerbaidjan, et récupéré in fine par les Arméniens au mépris des frontières artificielles bureaucratiques de l'ex-URSS qui semblent sacrées pour certains occidentaux ! Il est vrai que c'est l'héritage de Staline ! Au Haut Karabagh donc, certains Arméniens demandent l'intervention armée de leur pays ou, à défaut de partir comme volontaires pour cette nouvelle Croisade.

Face à cette situation, la question est simple : l'Occident peut-il continuer, en Syrie comme en Ukraine à faire n'importe quoi ?

Imaginez vous une Allemagne dirigée par un gouvernement négationiste occupé à combattre les Juifs et les Tziganes à l'étranger aux côté des Américains et des Européens ?

Inimiginable ?

Et bien, c'est la situation que vivent aujourd'hui les Arméniens !

Face à celà qu'ont donc à leur dire les Américains ? Ils leur disent une chose capitale : que ce n'est !pas bien de ne pas soutenir les USA en Ukraine !

Mais de qui se moque-t-on ? Quand va enfin cesser ces gesticulations des leaders occidentaux sautant sur les chaises comme des cabris en criant "Droits de l'Homme, Droits de l'Homme" alors qu'ils s'en moquent comme une guigne au nom de petits calculs politiques on ne plus mesquins !

Décidément, de Washington à Paris, de Londres à Berlin, le ridicule le dispute au grotesque !

Malheureusement ce comportement absurde des pays occidentaux n'est pas nouveau et n'est pas limité à l'Arménie. Il est réccurent.

Il y a 35 ans, en 1979 les soldats vietnamiens découvraient les charniers du monstrueux génocides des Khmers Rouges, l'un des pires que l'Histoire ait connu.

Que croyez vous que firent nos gouvernement après celà ? Eux qui s'émeuvent tant qu'on a parfois l'impression qu'ils en sont devenu des professionnels ! des génocides que connus l'Europe lors de la seconde guerre mondiale ?

Que firent-ils ?

Ils soutinrent... les Khmers Rouges. Ils armèrent et financèrent les bourreaux ! Comme aujourd'hui à la frontière turco-syrienne ! Pour des raisons, parait-il politique !

Mais rien ne peut justifier que qui que ce soit ait pu soutenir les criminels Khmers Rouges. Rien, aucune politique ne peut justifier qu'aujourd'hui des états dits civilisés, donneurs de leçons soutiennent les Turcs lorqu'ils continuent le génocide arménien !

Rien !

 

Obama Reconsiders Attacking Assad !


Shamus Cooke

 

Antiwar.com - 29/9/14 - Sometimes bad ideas die slowly. It was only one year ago that Obama announced he would bomb the Syrian government, only to change his mind at the last minute. Now the same fetid war talk is sprouting fresh roots in the ever-fertile U.S. military. Various media outlets reported that Obama might "enforce a no fly zone in Syria to protect civilians from the Syrian government."

This just weeks after the U.S. public was told that ISIS was the reason the U.S. military was now in Syria. The 2014 media sound bites mimic the 2013 scare tactics, copying the "humanitarian motives" behind the push towards war with the Syrian government. For example, in 2013 The New York Times blandly discussed the "no fly zone" option:

"To establish buffer zones to protect parts of Turkey or Jordan to provide safe havens for Syrian rebels and a base for delivering humanitarian assistance would require imposing a limited no-fly zone and deploying thousands of American ground forces."

Fast forward to September 27th 2014, where The New York Times published an article called, "U.S. Considers No Fly Zone to Protect Civilians," where we read:

"The Obama administration has not ruled out establishing a no-fly zone over northeastern Syria to protect civilians from airstrikes by the Syrian government…Creating a buffer, or no-fly zone, would require warplanes to disable the Syrian government’s air defense system through airstrikes."

A no-fly zone would also require that the U.S. prevent the Syrian air force from flying over Syrian airspace by destroying Syrian fighter jets, i.e., full scale war with the Syrian government and possibly its allies. This last part is always left out, so as to not anger the American public.

Under international law no country has any legal right to carve out a "buffer zone" within another country, even if the no-fly zone was actually well intended. For example, even Canada cannot legally create a buffer zone in Ferguson, Missouri to protect civilians from police violence.

The Syrian government is not bombing random civilians near the Turkish border; they are attacking ISIS and its ideological cousins. These are the same groups that Obama says that he’s waging a war on.

Do civilians die when Syria attacks with bombs? Yes, which is one reason that a lot of popular anger is channeled towards the government in these areas, the same way that anger is now mounting against the U.S. bombings that kill civilians in Syria.

If Obama truly wanted to target ISIS he would have included Syria, Iran, and Russia in his anti-ISIS "coalition." These nations were excluded because Obama’s coalition is the exact same one that only months before was a U.S.-led coalition against the Syrian government. The grouping maintains its original purpose but puts on a new shirt to fool a media that’s content with surface explanations.

But as soon as the newly dressed U.S. coalition started bombing ISIS, various "partners" announced, unsurprisingly, that Assad was "the real problem." Obama’s Gulf state monarchy partners never had the stomach to fight ISIS, because they and the U.S. are primarily responsible for its growth, as countries like Qatar dumped money and extremist fighters into the arms of ISIS. Qatar recently reiterated that the Syrian government was the "main problem," not ISIS.

When Obama announced his strategy to fight ISIS, he snuck in a plan to further invest in the Syrian rebels, whom politicians claimed would be used against ISIS. But these rebels are rebelling against the Syrian government, not ISIS.

Obama even discussed his intent at the UN to use the Syrian rebels against the government:

"…America is training and equipping the Syrian opposition to be a counterweight to the terrorists of ISIL and the brutality of the Assad regime."

The public talk of a no-fly zone is accompanied by no explanation as to the possible repercussions, including the real danger of an even larger regional war that would likely kill an additional hundreds of thousands and create millions more refugees.

Any U.S. attack on the Syrian government would likely happen sooner than later. The "coalition" of Arab monarchies has lost its patience. The members of this coalition blindly followed Obama into attacking Syria a year ago and were enraged that the president backed out. Saudi Arabia protested by refusing a seat at the UN Security Council.

Obama’s regional follower-allies have invested in an expensive war for three years and have taken on millions of Syrian refugees, creating a destabilizing effect across the region among nations already politically fragile. These shaky regimes cannot support – and would not survive – another three years of war as they wait for Obama to deliver the Syrian deathblow. They demand decisive action, and soon.

History is already condemning the U.S.-led destruction of multiple civilizations in the Middle East, reducing the once-functioning and modern nations of Iraq, Afghanistan, Libya and Syria to dysfunction and chaos, where millions of people flee violence and lose their dignity to the hopelessness of refugee camps. Funding rebels or imposing no fly zones in an already-demolished region will inevitably create more war and backlash.

Shamus Cooke is a social service worker, trade unionist, and writer for Workers Action. He can be reached at [email protected]

« SOUS NOS YEUX »

Derrière l’alibi anti-terroriste, la guerre du gaz au Levant


par Thierry Meyssan


RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | 29 SEPTEMBRE 2014 - Si chacun adhère au discours anti-terroriste de Washington et de ses alliés du Golfe, tout le monde comprend qu’il n’est qu’une justification oratoire pour une guerre qui poursuit d’autres fins. Les États-Unis affirment vouloir détruire l’Émirat islamique qu’ils ont créé et qui réalise pour eux le nettoyage ethnique nécessaire au plan de remodelage du « Moyen-Orient élargi ». Plus étrange encore, ils affirment vouloir le combattre en Syrie avec l’opposition modérée qui est composée des mêmes jihadistes que lui. Enfin, ils ont détruit à Rakka des bâtiments qui avaient été évacués deux jours auparavant par l’Émirat islamique. Pour Thierry Meyssan, derrière ces apparentes contradictions se poursuit la guerre du gaz.

Ignorant le droit international, le président états-unien, Barack Obama, met au point sa campagne de bombardements aériens en Syrie avec ses alliés du Golfe (New York, 23 septembre 2014).
La campagne aérienne des États-Unis en Irak et en Syrie laisse songeur : on ne saurait détruire un groupe terroriste exclusivement par des bombardements aériens. En Irak, les États-Unis et le CCG ont couplé leurs actions avec celles de troupes irakiennes ou kurdes au sol. En Syrie, ils ne disposent d’aucune force sérieuse pour lutter contre l’Émirat islamique. Et même dans ce cas, « ces bombardements ne sont pas capables d’affecter les capacités de l’Émirat islamique ou ses opérations dans d’autres régions d’Irak ou de Syrie », selon le général William Mayville, chef des opérations à l’état-major états-unien [1].

Au demeurant, et malgré les déclarations officielles, l’Émirat islamique est une création des États-Unis et du CCG, qui sert leurs intérêts et n’a pas démérité :
• En mai 2013, le sénateur John McCain venait illégalement en Syrie rencontrer l’état-major de l’Armée syrienne libre (modéré), dont Abou Youssef, alias Abou Du’a, alias Ibrahim al-Baghdadi, l’actuel calife Ibrahim (chef des extrémistes) [2].
• En janvier 2014, Reuters révélait que le président Obama avait convoqué une séance secrète du Congrès au cours de laquelle celui-ci vota le financement et l’armement des « rebelles » en Syrie, y compris ceux de l’Émirat islamique jusqu’en septembre 2014 [3]. Il s’agissait bien d’une séance secrète et non pas simplement à huis clos. L’ensemble de la presse états-unienne ayant respecté la censure de cette information.
• Fière de cette reconnaissance la télévision publique saoudienne revendiqua alors le fait que l’Émirat islamique était dirigé par le prince Abdul Rahman al-Faiçal [4].
• De son côté le chef du renseignement militaire israélien, le général Aviv Kochavi, mettait en garde face à une multiplication des combattants anti-Syriens et révélait que les membres d’Al-Qaïda, dont ceux de l’Émirat islamique (qui n’avaient pas encore divorcé) étaient entraînés [sous contrôle de l’Otan] dans trois camps en Turquie, situés à ?anl?urfa, Osmaniye et Karaman [5].
• En mai 2014, l’Arabie saoudite livra à l’Émirat islamique des armes lourdes neuves achetées en Ukraine et quantité de Toyota neuves pour envahir l’Irak. Le transfert fut assuré par un train spécial affrété par les services secrets turcs.
• Le 27 mai, Massoud Barzani, président du gouvernement régional kurde d’Irak, se rendait à Amman pour coordonner l’invasion de l’Irak entre les Kurdes irakiens et l’Émirat islamique. Une réunion supplémentaire se tenait, toujours à Amman, avec de nombreux partenaires sunnites, le 1er juin [6].
• Début juin, l’Émirat islamique et le Gouvernement local du Kurdistan passaient à l’attaque. L’Émirat islamique, conformément à sa mission, semait la terreur de manière à réaliser le nettoyage ethnique que l’armée des États-Unis avait été incapable de faire en 2003. Ainsi se réalise le plan de l’état-major états-unien, adopté en 2001, de remodelage du « Moyen-Orient élargi ».

Il n’y a donc aucune raison pour les États-Unis de détruire l’Émirat islamique, sinon la mort médiatisée —et suspecte— de trois de leurs ressortissants, qui ne saurait justifier ce déluge de feu.

S’il est clair que la cible principale de cette campagne aérienne n’est pas celle qui est annoncée, personne n’est capable de dire précisément ce qu’elle vise à détruire. Tout au plus peut-on affirmer que les États-Unis et leurs alliés du CCG ont bombardé des bâtiments vides à Rakka —qui avait été évacuée deux jours auparavant par l’Émirat islamique—et une douzaine de raffineries à l’Est de la Syrie.

Bombardement d’une raffinerie syrienne par l’armée de l’air états-unienne, le 24 septembre 2014.
Les raffineries sont parmi les investissements industriels les plus coûteux.

Que viennent donc faire ces raffineries dans une guerre prétendument livrée contre le terrorisme ? Selon le Pentagone, elles étaient contrôlées par l’Émirat islamique et lui rapportait de gros revenus.

Cette réponse est évidemment fausse. Lorsque des États sous embargo tentent de vendre du gaz ou du pétrole sur le marché international, ils n’y parviennent pas. Mais l’Émirat islamique le fait, malgré les résolutions 1373 (2001) et 2170 (2014) du Conseil de sécurité. De notoriété publique, il vole des hydrocarbures en Irak et en Syrie, les achemine par pipe-line jusqu’au port turc de Ceyhan, d’où ils sont transportés en Israël par les pétroliers de Palmali Shipping & Agency JSC, la compagnie du milliardaire turco-azéri Mubariz Gurbano?lu. Au port d’Ashkelon, les autorités israéliennes fournissent de faux certificats de provenance du gisement d’Eilat, puis ils sont exportés vers l’Union européenne, qui fait semblait de les croire israéliens.

Surtout, la même filière servant également à exporter le gaz et le pétrole volés par le gouvernement local du Kurdistan irakien, les États-Unis et le CCG s’ils agissaient en application des résolutions 1373 (2001) et 2170 (2014) devraient également attaquer le Kurdistan irakien. Au contraire, ils le soutiennent (non pas contre l’Émirat islamique, mais contre le gouvernement central de Bagdad) [7].

Le bombardement de ces installations ne peut donc se comprendre que comme la volonté de priver la Syrie de ses capacités de raffinage lorsque la paix sera revenue.

Le prince Khaled, fils de l’héritier du trône des Séoud, le prince Salman, participe au bombardement de la Syrie aux commandes d’un F-15.
Il n’échappe à personne que dans cette affaire, les États-Unis s’appuient sur des membres du Conseil de coopération du Golfe, et particulièrement sur l’Arabie saoudite. À ce sujet, s’il est clair que les avions saoudiens ne décollent pas de leur pays, l’information publiée par les médias iraniens selon laquelle ils sont basés en Israël n’est toujours pas recoupée, mais probable.

Nous avons souvent noté que l’un des buts principaux de la guerre contre la Syrie réside dans le contrôle de ses gigantesques réserves de gaz naturel et dans celui de son territoire par lequel pourrait passer soit un pipe-line en provenance d’Iran, soit son rival, en provenance du Qatar et d’Arabie saoudite.

Or, depuis la résistance de la Novorussia et le soutien que lui apporte la Fédération de Russie, l’Union européenne tente de s’affranchir de sa dépendance au gaz russe. D’où l’idée du gouvernement iranien de proposer son gaz sur ce marché, ainsi que l’a annoncé le vice-ministre du pétrole Ali Majedi, le 9 août [8]. Pour l’Iran ce serait une alternative au blocage par l’Émirat islamique de la route irakienne vers la Syrie.

Cette option, qui défend les intérêts étatiques de l’Iran, mais abandonne le combat anti-impérialiste du président Ahmadinejad, pourrait être validée par Washington dans le cadre d’un accord plus large, durant les négociations 5+1. L’Iran accepterait d’abandonner ses recherches révolutionnaires sur un mode de production d’énergie nucléaire qui puisse libérer le tiers-monde de sa dépendance au pétrole, tandis que les « Occidentaux » lèveraient leurs sanctions.

Cependant, ce basculement, s’il doit avoir lieu, modifierait profondément l’équilibre régional. Il serait difficile à faire accepter à la Russie qui vient d’accueillir l’Iran dans l’Organisation de coopération de Shanghai. En outre, il supposerait un investissement de 8,5 milliards de dollars pour construire 1 800 kilomètres de pipe-line et relier les champs de production au système Nabucco. Le gaz iranien transiterait par l’Azerbaïdjan et la Turquie, puis par la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie, pour être distribué dans l’Union européenne depuis l’Autriche. C’est ce qu’a confirmé cheikh Hassan Rohani au président Hans Fischer, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies [9].

Le président iranien, cheikh Hassan Rohani venu expliquer à son homologue autrichier, Hans Fisher, son projet de livraison de gaz à l’Union européenne (New York, 24 septembre 2014).
La relance du système Nabucco serait une aubaine pour l’Azerbaïdjan qui pourrait ainsi exporter plus facilement la production de son champ gazier de Shah Deniz. Du coup, Bakou s’éloignerait aussi de Moscou pour se rapprocher de Washington, ce qui expliquerait ses subits achats d’armes à Israël.

Du point de vue syrien, un basculement de la politique énergétique iranienne ne serait pas forcément une mauvaise chose : la plupart des ennemis de la Syrie —hormis Israël— n’aurait plus de raison de poursuivre la guerre. En outre, l’éloignement de l’Iran renforcerait l’utilité de la Syrie pour la Russie. Si cet accord était conclu, Washington poursuivrait l’instabilité dans la zone sunnite de l’Irak, pour maintenir une séparation physique entre Téhéran et Damas, et soutiendrait certainement Daesh à Deir ez-Zor, mais laisserait le reste de la Syrie tranquille.

Thierry Meyssan

[1] “U.S. Air Strikes Are Having a Limited Effect on ISIL”, Ben Watson, Defense One, 11 août 2014.
[2] « John McCain, le chef d’orchestre du « printemps arabe », et le Calife », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 août 2014.
[3] “Congress secretly approves U.S. weapons flow to ’moderate’ Syrian rebels”, par Mark Hosenball, Reuters, 27 janvier 2014.
[4] « L’ÉIIL est commandé par le prince Abdul Rahman », Réseau Voltaire, 3 février 2014.
[5] “Israeli general says al Qaeda’s Syria fighters set up in Turkey”, par Dan Williams, Reuters, 29 janvier 2014.
[6] « Révélations du PKK sur l’attaque de l’ÉIIL et la création du « Kurdistan » », Réseau Voltaire, 8 juillet 2014.
[7] « Jihadisme et industrie pétrolière », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 23 juin 2014.
[8] « Iran ready to supply energy to Europe via Nabucco », Irna, 9 août 2014.
[9] « Iran Ready to Supply Energy to Europe », Shana, 24 september 2014
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Israeli Warplanes Attack Multiple Sites in Syria
Attacks Target Damascus International Airport

by Jason Ditz

 

Antiwar.com - 7/12/14 - Israeli warplanes have attacked Syria on Sunday, with multiple bombing sorties against the Damascus International Airport damaging several unspecified facilities.

In addition to the airport, the Israeli planes also attacked the town of Dimas, near the Lebanese border. Reportedly military installations were hit on the outskirts of Dimas.

Syrian Army officials blasted the attacks as “direct aggression,” and it is unclear what exactly was hit. There has also been no report yet on the casualties from either attack, though locals reported hearing multiple explosions.

Israel rarely comments on their attacks against Syria, though such attacks are not uncommon. In the past, they’ve reported attacks were aimed at weapons smuggling to Hezbollah.

Israël a bombardé l'aéroport international de Damas


Par La Voix de la Russie - 7/12/14 - L’armée de l’air d’Israël a réalisé des frappes aériennes contre l'aéroport international de Damas, dont le but a été, entre autres, un dépôt de munitions, a déclaré l'état-major général de l'armée syrienne.

En conséquence, personne parmi les civils n’a été blessé dans ce raid.
L'état-major général syrien publiera prochainement un communiqué spécial.

La Syrie accuse Israël d'avoir mené deux raids près de Damas

20minutes.fr - 7/12/14 - La Syrie a accusé dimanche Israël d'avoir mené deux raids contre des secteurs "tenus par le régime près de Damas" [sic], l'accusant d'apporter un «soutien direct» aux rebelles et jihadistes.
Ailleurs dans le pays déchiré par plus de trois ans de guerre civile, les forces pro-gouvernementales ont repoussé un assaut des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans la province orientale de Deir Ezzor, et resserraient l'étau sur des positions rebelles dans le secteur d'Alep (nord).
Dimanche après-midi, «l'ennemi israélien a attaqué deux régions sécurisées (gouvernementales) de la province de Damas : le secteur de Dimas (nord-ouest) et celui de l'aéroport international de Damas», a accusé l'armée syrienne dans un communiqué diffusé à la télévision, précisant que les raids n'avaient causé que des dégâts matériels.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué dimanche soir qu'il demandait au Secrétaire général Ban Ki-moon et au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer des sanctions contre Israël. Le ministère a qualifié ces raids de «crime atroce contre la souveraineté de la Syrie», selon l'agence de presse officielle SANA.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Dimas est un site militaire et "l'aéroport de Damas est en partie civil et en partie militaire" [sic].
«Cette agression directe par Israël a été menée pour aider les terroristes en Syrie après que nos forces eurent remporté d'importantes victoires à Deir Ezzor, Alep et ailleurs», a ajouté l'armée. «Cela apporte la preuve du soutien direct d'Israël au terrorisme en Syrie».
Dans la terminologie du régime, le mot «terroriste» englobe tous les rebelles, qu'il s'agisse des modérés ou des jihadistes.
Les autorités israéliennes n'avaient pas réagi dans l'immédiat...


 

La DCA syrienne a abattu un chasseur israélien dans le sud-est de la Syrie

 

Sputnik-22-8-15 - L'appareil a été abattu vendredi dans l'espace aérien syrien, au-dessus de la ville de Quneitra, rapporte l'agence Fars News.

Selon l'agence, Israël viole régulièrement les frontières aériennes de la Syrie. Vendredi, l'armée de l'air israélienne a effectué de nouveaux raids sur les régions ouest de la Syrie, visant les bases militaires de la 68e brigade à Damas et de la 90e brigade dans le gouvernorat de Quneitra.


Ces raids ont fait suite à l'explosion de quatre missiles tirés jeudi en direction d'Israël. Les missiles ont explosé sur le territoire israélien près de la frontière avec le Liban sans faire de victimes. Deux engins ont frappé le plateau du Golan et les deux autres la Galilée. Les militaires israéliens ont plus tard fait savoir que les missiles avaient été tirés depuis la Syrie. L'Etat hébreu a menacé le gouvernement syrien de répondre à cet incident. Peu de temps après, l'aviation israélienne a porté une frappe de rétorsion qui a fait au moins quatre morts.
Selon une source au sein de l'armée syrienne, l'attaque visait un nœud de transport et un bâtiment public situés près de la ville de Quneitra.

Le bâtiment et les infrastructures ont été gravement endommagés.

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20150822/1017713819.html#ixzz3jsaOP98q

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Israël et al-Qaïda perdent un avion en Syrie

 

RÉSEAU VOLTAIRE | 23 AOÛT 2015 - Le 21 août 2015, l’Armée de l’air israélienne a tenté d’ouvrir le passage au sol des troupes d’al-Qaïda et de leurs alliés de l’Armée de l’islam et de l’Armée de la conquête pour prendre la base militaire de Khan Al-Sheih (province de Damas) et celle de Quneitra.

Au cours des combats à Quneitra, la coalition Israël/al-Qaïda a perdu un avion qui a été descendu par l’Armée arabe syrienne.

Depuis 1967 (guerre des Six Jours), le plateau syrien du Golan est illégalement occupé par Israël. La population syrienne a été expulsée à l’exception de 7 500 druzes. Cette occupation est condamnée par le Conseil de sécurité des Nations unies (résolution 242). En 1973, la Syrie tente vainement de le libérer (guerre d’Octobre, dite «guerre du Kippour » dans l’historiographie occidentale). Le Conseil de sécurité instaure alors une zone tampon démilitarisée et une « Force chargée d’observer le désengagement de l’armée israélienne » (résolution 350).

En 1981, Tel-Aviv annexe illégalement le Golan. Cette annexion a été condamnée par les Nations unies (résolution 497). Durant la guerre contre la Syrie, Israël fournit une assistance aux jihadistes, les autorisant à se replier dans le Golan et leur accordant un soutien aérien. Le 15 septembre 2014, la Force des Nations unies est contrainte de se retirer et est remplacée par al-Qaïda (Front al-Nosra).

 


La France tente d’entraver le déploiement militaire russe en Syrie

RÉSEAU VOLTAIRE | 6 SEPTEMBRE 2015 - La Russie poursuit la préparation de son déploiement militaire en Syrie [1]. Des équipes syriennes s’activent jour et nuit pour agrandir l’aéroport de Lattaquié et y construire une nouvelle piste et des hangars pour les avions russes. Répondant à des journalistes en marge du Forum de Vladivostok, le président Poutine a confirmé ses intentions tout en précisant qu’il était encore trop tôt pour évoquer ce déploiement [2].

Selon toute vraisemblance, la Russie devrait annoncer son entrée en guerre contre Daesh à la demande de la Syrie, avant la fin septembre. Il est peu probable que les forces aériennes russes puissent être coordonnées avec celles de la Coalition conduite par les États-Unis. On assistera alors à une répartition des rôles, Moscou bombardant l’ensemble des jihadistes en Syrie, sans intervenir dans le conflit entre le gouvernement et son opposition autochtone, tandis que Washington et ses alliés se concentreraient sur le seul Émirat islamique (« Daesh ») en Irak.

Depuis un an, la Coalition anti-Daesh s’est contentée d’empêcher les jihadistes de gagner du terrain, mais n’a pas cherché à les détruire. Bien au contraire, de très nombreux témoignages attestent du largage répété d’armes aux jihadistes. Toutefois, la Coalition semble avoir changé de stratégie en juillet. Elle a ainsi bombardé Daesh et a aidé l’Armée arabe syrienne à défendre Hassaké, tuant environ 3 000 jihadistes.

Le déploiement russe contre Daesh en Syrie mettrait fin aux ambitions de la France de renverser la République.

Le président François Hollande, qui déclarait le 25 août son intention de « neutraliser » son homologue syrien [3] cherche donc à s’y opposer. Il faut comprendre « neutraliser » au sens militaire du terme, c’est-à-dire éliminer du jeu au besoin en tuant.

C’est pourquoi la France devrait annoncer le 7 septembre son intention de bombarder Daesh en Syrie, sans l’accord de la République arabe syrienne. Les avions français voleraient ainsi au secours du Front al-Nosra (al-Qaïda) et entraveraient le déploiement militaire de la Russie.

Cependant, au sein des armées françaises, on relève que la France a déjà brièvement participé aux actions de la Coalition en Syrie, même si cette participation est restée secrète [4]. Lorsque le président Hollande ordonna de se retirer, Washington réagit en cessant tout partage de renseignement. Par conséquent, la France, qui a fermé l’ensemble de ses installations en Syrie depuis le début du « Printemps arabe », ne dispose aujourd’hui d’aucune information sur ce qui s’y passe et parle d’un sujet dont elle ignore tout. L’état-major français fait remarquer qu’il lui faudra des semaines d’observation avant de comprendre la situation au sol et de pouvoir débuter des bombardements efficaces ; un délai qui pourrait réduire à néant les ambitions de François Hollande.


[1] « L’armée russe commence à s’engager en Syrie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 août 2015.

[2] “Vladimir Putin answered Russian journalists’ questions”, by Vladimir Putin, Voltaire Network, 4 September 2015.

[3] « Discours de François Hollande à l’ouverture de la semaine des ambassadeurs », Réseau Voltaire, 25 août 2015.

[4] « Le Royaume-Uni et la France bombardent Daesh en Syrie », Réseau Voltaire, 21 juillet 2015.

Washington lance un nouveau programme d’assassinats par drone en Syrie

 

Par Bill Van Auken

Mondialisation.ca, 07 septembre 2015 - La CIA et le commandement des Opérations Spéciales (JSOC) du Pentagone one lancé un programme secret d’assassinats par drone en Syrie, selon un article du Washington Post.

L’existence d’un programme de «tueries ciblées» est ressortie après l’assassinat le mois passé d’un citoyen britannique, Junaid Hussein, âgé de 21 ans, qui aurait été un expert informatique pour l’Etat islamique (EI).

Hussein aurait eu des liens avec l’un des deux tireurs tués par la police au mois de mai autour d’un concours pour « Dessiner Mohamed » organisé par des groupes de droite au Texas. Il aurait aussi hacké les comptes Twitter et YouTube du US Central Command, le commandement du Pentagone qui dirige les guerres au Moyen Orient et en Afghanistan. On l’avait condamné à six mois de prison en Grande Bretagne en 2012 pour avoir publié des données volées au carnet d’adresse de l’ancien premier ministre Tony Blair.

Des responsables américains ont dit au Post sous couvert d’anonymat que le programme d’assassinat par drone concernait uniquement des « cibles de haute valeur ». Ils ont insisté que Hussein était de cette catégorie parce qu’il aurait participé au « recrutement », un terme vague qui pourrait indiquer le fait qu’il était actifs sur les réseaux sociaux.

Le Post a également cité un haut responsable anonyme américain qui évoquait « d’autres victimes ces dernières semaines » du programme d’assassinat CIA-JSOC.

L’extension des tueries par drone en Syrie marque une expansion de plus d’une pratique d’assassinat que l’ONU a formellement déclaré être illégale, que l’Administration Obama avait dit qu’elle allait limiter.

En plus, elle implique la CIA, une agence civile qui par définition ne peut prétendre que ses tueries sont régies par les lois de la guerre.

Après avoir avoué qu’une frappe de drone de la CIA avait tué deux otages occidentaux, Warren Weinstein et Giovanni LoPorto, la Maison Blanche a indiqué au mois d’avril qu’elle reprendrait le contrôle des tueries par drone de la CIA et le centraliserait sous le commandement du Pentagone. A l’époque, Obama a souligné la nécessité de « transparence » du programme d’assassinat.

A présent, on découvre un front secret de plus dans la guerre secrète des drones. La CIA, loin d’être interdite d’accès à ces opérations, a rejoint sans difficulté une opération militaire américaine.

Selon des responsables anonymes cités par le Post, dans cette « approche hybride », la CIA « trouve et localise » les cibles, et le JSOC doit mener « la finition », c’ést-à-dire l’assassinat. Ces responsables ont aussi indiqué que « la coopération entre la CIA et le JSOC en Syrie est considérée de plus en plus comme un modèle qui pourrait servir dans d’autres conflits ».

Le JSOC a participé à des atrocités qui égalent ou surpassent même ceux de la CIA. En décembre 2013, il a attaqué un convoi de véhicules qui transportaient des gens à un mariage au Yémen et tué entre 12 et 17 personnes.

L’article du Post n’a pas expliqué comment Washington sélectionnait les cibles de son programme d’assassinats en Syrie. Selon des reportages précédents, Obama choisit personnellement les cibles des missiles Hellfire dans des réunions régulières de la Maison Blanche, les « mardis de terreur ». Ces assassinats sont des exécutions arbitraires, où la cible ne reçoit ni accusation ni aucune forme de procès.

L’extension du programme de meurtre par drone à la Syrie est une escalade de plus de l’intervention par Washington en Syrie, qui a transformé le pays en champ de massacres et détruit son économie et ses infrastructures. La moitié de sa population a dû fuir leurs maisons, et des millions de Syriens ont dû se réfugier à travers le Moyen Orient et en Europe.

La Syrie rejoint donc une liste de pays où Washington pratique l’assassinat par drone qui comprend le Pakistan, le Yémen, la Somalie, la Libye, l’Afghanistan, et l’Irak. La référence du Post aux « autres conflits » souligne que l’expansion planifiée par le Pentagone de sa flotte de drones (le nombre de missions doit monter d’environ 50 pour cent sur les quatre prochaines années) doit servir à élargir la portion du globe touchée par ces meurtres illégaux, avec tous les massacres et la terreur contre les populations civiles qui s’ensuivent.

Les attaques par drone CIA-JSOC ne sont qu’une petite fraction des 2.450 frappes aériennes menées par le Pentagone cette année. Cette campagne publique n’a eu que peu d’effet pour déloger l’EI des larges sections du territoire syrien ou irakien qu’il contrôle.

Les opérations CIA-JSOC semblent avoir une autre fonction, peut-être liée à une fonction antérieure de la CIA, qui était de diriger des armes et des vivres aux « rebelles » en Syrie, c’est-à-dire les milices islamistes sunnites qui servaient de forces par procuration à l’OTAN, à l’Arabie saoudite, et à d’autres monarchies réactionnaires du Golfe persique qui voulaient renverser le président syrien Bachar al-Assad.

Une campagne victorieuse d’assassinats contre des « cibles à haute valeur » de l’EI décapiterait le groupe islamiste, ce qui permettrait éventuellement à un nouveau front jugé plus acceptable par la CIA de reprendre les combattants de l’EI, que Washington pourraient alors armer.

Copyright © Bill Van Auken, wsws.org, 2015

 

Syrie : des Rafale français effectuent un vol de reconnaissance


Sputnik - 8/9/15 - Deux chasseurs français Rafale ont effectué mardi leur premier vol de reconnaissance au-dessus de la Syrie, et d'autres vols de reconnaissance sont prévus pour les prochains jours, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.

Ce premier vol de reconnaissance a été mené par deux avions Rafale équipés d'appareils photo et vidéo, et visait à déterminer où se trouvaient les camps des rebelles du groupe terroriste Etat islamique, selon la chaîne de télévision BFMTV.

Les chasseurs bombardiers français ont réalisé une mission de six heures et demie. Les Rafale sont munis d'équipement de collecte d'informations sur des objets stratégiques à haute et basse altitudes à toute heure.

Les vols doivent permettre de mener d'éventuelles frappes aériennes, comme l'a annoncé lundi François Hollande lors de sa conférence de presse semestrielle à l'Elysée.

"Selon les informations recueillies, le renseignement collecté, nous serons prêts à faire des frappes" contre l'EI sur le territoire syrien, a annoncé le président français.

Cela dit, le chef de l'Etat a fait remarquer qu'il ne projetait pas d'y déployer des troupes terrestres.

D'après Laurent Fabius, «ces vols de reconnaissance détermineront le moment venu telle ou telle action qui pourrait être prise» [sic].

 

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20150908/1018054670.html#ixzz3lFq66AUQ

 

 

Syrie : Pour sa première frappe, la France a détruit un camp d'entraînement de Daesh, annonce Hollande

Le chef de l'Etat a précisé que six avions avaient été utilisés, et assuré qu'il n'y avait pas eu de pertes civiles [sic]...


20minutes.fr - 27/9/15 - La France a effectué ce dimanche sa première frappe en Syrie, contre un camp d’entraînement de djihadistes de l’Etat islamique près de Deir Ezzor, dans l’est du pays, a annoncé le président français François Hollande à New York.

«La France a frappé un camp d'entraînement du groupe terroriste Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) qui menaçait la sécurité de notre pays» [sic], a indiqué François Hollande lors d'une déclaration en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

«Nos forces ont atteint leurs objectifs», a ajouté le chef de l’Etat, précisant que six avions avaient été utilisés, et assurant qu’il n’y avait pas eu de pertes civiles. «D’autres frappes pourront avoir lieu si nécessaire», a-t-il ajouté, «dans les prochaines semaine »

Paris «discute avec tous et n'écarte personne»
Parallèlement, Paris, qui veut pousser une relance du processus politique en Syrie, «discute avec tous et n'écarte personne», a déclaré François Hollande, répétant toutefois l'antienne selon laquelle «l'avenir de la Syrie ne peut pas passer par le président syrien Bachar al-Assad».

L'annonce intervient opportunément à la veille de l'ouverture officielle de l'Assemblée générale de l'ONU, où la Syrie va constituer un sujet majeur. «Il y a ce que nous faisons au plan militaire et ce que nous faisons au plan politique et diplomatique», a déclaré le chef de l'Etat français.

«Je vais rencontrer des partenaires et protagonistes de ce qu'on appelle le conflit syrien, qui a fait 250.000 morts et dont Bachar al-Assad est le principal responsable [sic], même si maintenant et depuis plusieurs mois Daech commet des atrocités sans nom», a-t-il dit. Le départ immédiat du président Assad, longtemps exigé par Paris, n'était plus à l'ordre du jour.

 

 


Israel Attacks Syria After Stray Rocket, Hits Three Army Sites
Israel Claims Rocket a 'Violation of Sovereignty'


by Jason Ditz


ANTIWAR-27-9-15- As the Syrian Civil War continues to rage, fighting in the Golan led to a “stray rocket” firing across the border into the Israeli-occupied Golan, hitting an empty field and doing no damage. Israel, as expected, was furiously denouncing this as a “violation of sovereignty.”

So Israel’s military did what it usually does, and started attacking random Syrian military posts, with the military bragging of major damage done to three different bases in southern Syria in “retaliation” for a rocket that officials conceded they had no evidence the Syrian military fired in the first place.

The Israeli military spokesman, however, insisted that Israel views any cross border fire as the fault of the Syrian military, whether they actually fired it or not, reflecting Israel’s ongoing military stance of attacking Syrian forces and ignoring the al-Qaeda fighters in the Golan border region.

Reports from inside Syria are that the bases attacked were in Quneitra. The extent of the damage is as yet not a matter of public record, though there are reports of Israeli warplanes still looming overhead, suggesting the latest round of attacks may not be over.

 

 

Le Vrai Journal Français

sept. 2018

 

Moscou sur les frappes françaises en Syrie : vous avez dit "légitime défense" ?


Sputnik - 28/9/15 - Selon la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, les attaques conduites par l'aviation française en Syrie confirment la destruction du concept de droit international.

Dimanche 27 septembre, l'Elysée a annoncé que les forces aériennes françaises avaient effectué leurs premières frappes contre les djihadistes de l'Etat islamique en Syrie "en coordination" avec les partenaires de Paris au sein de la coalition internationale antiterroriste".

Le premier ministre français Manuel Valls a par la suite souligné que son pays agissait en Syrie "en légitime défense" [sic] et que cette action serait poursuivie "autant que nécessaire".

"Nous voudrions en savoir plus sur ce concept de légitime défense qui prévoit des frappes aériennes réalisées contre un Etat qui n'agresse personne, sans avoir obtenu l'accord de cet Etat, ainsi que sur sa conformité au droit international", a écrit la porte-parole de la diplomatie russe sur sa page Facebook.

"Sur quels fondements agissez-vous sur le territoire d'un Etat souverain en contournant son gouvernement légitime, qui ne soutient pas ce même Etat islamique et qui le combat sans relâche ?", s’interroge M.Zakharova.

Selon elle, les frappes françaises en Syrie peuvent être considérées comme la "destruction du droit international au vu et au su de la communauté internationale".

 

 

Pour la FIDH, les frappes aériennes en Syrie ne sont pas légales


Peut-on considérer que Daesh agresse militairement et directement la France, au point d'intervenir en Syrie et en Irak ?...

Réponse de Roger Ripert : NON !


20minutes.fr - 29/9/15 - Une action «légitime» qui ne serait pas «légale». Pour Patrick Baudoin, le président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), les frappes aériennes de la France contre Daesh en Syrie sont «à la limite du détournement de procédure», avance-t-il dans une interview au Monde.

« Le fondement juridique invoqué par les autorités françaises pour intervenir est l’article 51 de la charte des Nations Unies. […] Tout à la fin de ce chapitre, un article constitue une exception à une action concertée à l’échelle internationale, qui permet à un état d’utiliser le droit naturel de légitime défense, lorsqu’il considère être victime d’une agression armée », a-t-il répété ce mardi matin sur France Info.

« Ça peut donner de mauvaises idées à d’autres »

« La vraie question c’est donc “est-ce qu’aujourd’hui c’est une agression armée”, alors qu’on va aller poursuivre principalement des ressortissants français qui s’entraînent en Syrie », a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : « Je crains que cela puisse entraîner des dérives en termes de mauvais exemple, qu’à s’affranchir du strict respect du droit international, on ne donne des idées à d’autres. Monsieur Poutine pourra dire “moi j’interviens ici ou là parce que”…»

 

 

 

La guerre des mondes

 

par le Moine du côté obscur

A la recherche de la lumière dans un monde de ténèbres,

je me dis souvent que ce monde est condamné et ce ne serait que justice.




Agoravox - 30/9/15 - Ainsi à l’ONU on a vraisemblablement pu assister à deux propositions pour le futur du monde. Les russes qui par la voix de leur président parlent d’un monde sensé et respectueux du droit international. Et les étasuniens et leur gentil caniche français que plus personne ne prend au sérieux d’ailleurs, qui rêvent d’un monde où ils pourront tout se permettre et où les autres n’auront qu’à la fermer et se soumettre. Là où certains pensent qu’ils ont un ennemi clair à savoir l’Etat Islamique (et les djihadistes), d’autres comme Obama et Hollande s’enferrent et s’enterrent dans une politique de chaos à croire que le chaos ils aiment ça. Ou plutôt un monde où des entités obscures comme l’état islamique sont des outils précieux pour leur agenda. Bref deux mondes semblent s’affronter celui de la raison et celui du cynisme (et de l’aventurisme).

Poutine, juriste, semble attaché viscéralement au droit ce qui fait que certains ne comprennent pas ses démarches. Il semble aimer que les choses soient claires et compréhensibles pour tout le monde. Bien sûr les vicieux anglo-saxons aiment feindre de ne pas comprendre les russes, chinois et autres qui eux aussi veulent défendre leurs intérêts. Russes et chinois ont donc besoin d’un monde clair d’autant plus qu’ils semblent sûrs de leur force. Pour qui a suivi le discours de Poutine à Valdaï (1), il y a une grande cohérence dans son action. De plus il prend les occidentaux au mot puisque ceux-ci prétendent combattre l’état islamique, lequel est officiellement du moins l’ennemi de tout le monde. La proposition russe de le combattre aurait dû enchanter les dirigeants occidentaux or nous constatons qu’il n’en est rien et cela dévoile sans l’ombre d’un doute l’ambigüité de ces personnes. A moins d’être de mauvaise foi et quelqu’un comme De Villepin l’a déjà rappelé, les interventions occidentales au Moyen Orient notamment augmentent le chaos et font flamber le terrorisme. Des gens sensés comprendraient donc qu’il faut opter pour une autre approche. Mais la question est de savoir si nous avons affaire à des gens sensés ou à des idéologues.

Que cherchent donc les dirigeants occidentaux au Moyen Orient, telle est la question qu’il faut se poser. Les étasuniens selon le général Wesley Clark (2) veulent détruire plusieurs pays sans aucun doute pour leurs intérêts ou pour ceux d’une caste déconnectée de la réalité mais dont il faut sans doute connaître et appréhender la manière de penser. On a pu assister à la manifestation des lumières de ces individus en Irak avec les conséquences que l’on sait. Leur acharnement à détruire la Syrie semble être dans la même veine que leur « chef d’œuvre » en Irak et/ou en Libye. On ne peut occulter le fait que celui qui en profite est aussi Israël dont on sait les liens très forts avec l’oligarchie étasunienne mais aussi la française. Détruisant l’Irak, il se voit débarrasser d’un régime arabe fort et pour la Syrie c’est le jackpot. Il se débarrasse du soutien du Hezbollah et du relai de l’Iran à ses frontières. Mais il semble que dans ce délire les intérêts de la Russie et de le Chine aient été piétinés. Ce mystérieux état islamique dans lequel il y a vraisemblablement des chinois ouigours et des caucasiens représentent une menace à terme pour les russes et chinois. Il n’est donc pas surprenant de voir les russes vouloir les combattre en Syrie et en Irak, idem pour les chinois. Et cela est intéressant car on n’a pas vu russes et chinois se déployer militairement si loin de chez eux, ce qui selon nous démontre l’extrême gravité de la situation. Et s’ils se débarrassent assez rapidement de l’état islamique cela enverra des messages au monde notamment disant que la coalition dirigée par les USA était une farce et que militairement il faudra compter sur eux. Bien sûr certains disent qu’ils peuvent s’enliser en Syrie notamment un peu comme l’URSS s’est enlisée en Afghanistan. Mais nous savons que comparaison n’est pas raison. Ce que je retiens c’est que russes et chinois semblent désormais déterminer à sauvegarder leurs intérêts y compris en contrariant frontalement ceux des occidentaux. Mais ce qui m’intrigue c’est la vision de certaines élites sionistes.

On sait que certaines d’entre elles sont obsédées par des prophéties irrationnelles comme l’arrivée de leur messie. Pour cela ils sont prêts apparemment à provoquer « les douleurs de l’enfantement du messie ». Un de leurs rabbins, l’inénarrable Rav Ron Chaya dit que les nations seront amenées à se faire la guerre (3). Le même parle d’une probable guerre mondiale (4), comme un certain Attali (5). Et si certains voient un hasard, moi je n’en vois pas ! Je ne peux donc omettre le fait que ces fanatiques religieux souhaitent une conflagration mondiale de laquelle ils sortiront « grandis ». Ils rêvent aussi sans doute du « grand Israël » (6) ce qui implique la destruction de plusieurs pays y compris la Syrie, le Liban, l’Egypte, l’Irak, le Liban etc… Peu surprenant si on suit cette piste que dans ces pays ce ne soit pas la paix. Certains pensent qu’il ne faut pas tenir compte de ce que disent ces élites juives sionistes, mais je suis de ceux qui pensent qu’il faut au contraire en tenir compte sinon on se prive d’une grille de lecture. Et ce d’autant plus que par des outils comme l’AIPAC ou le CRIF ils ont une forte influence dans certains états non négligeables. Ces gens sont des idéologues comme les dirigeants occidentaux notamment. Et le chaos qu’ils sèment à de quoi laisser perplexe plus d’un esprit raisonnable qui cherche une explication sensée à ce qui se passe. Il semble bien pour ma part que nous ayons affaire à une guerre entre des idéologues et des gens sensés. Poutine et les chinois semblent vouloir signifier qu’ils existent aussi et qu’ils ont un certain poids donc par conséquent voix au chapitre. Et le champ de bataille de ces « visions du monde » est la Syrie.

Alors soit certains deviendront raisonnables soit la situation va s’aggraver et là les européens vont trinquer. L’assassinat de Kadhafi et la destruction de l’état libyen ont laissé la place à des maffieux sans scrupule et qui ne se gêneront pas pour inonder l’Europe de migrants. Mais dans les élites politico-médiatiques on voit clairement qu’on a affaire à des idéologues et l’interview de Philippot démontre clairement cela (7). Là où il tient des propos assez sensés on voit en face des gens qui veulent que l’Europe ouvre la porte à des migrants dont on ne sait pas exactement ce qu’ils sont. De deux comment la France et l’Europe avec leurs problèmes économiques et sociaux pourront gérer cette « invasion ». Encore des idéologues qui bien sûr ne seraient sans doute pas prêts à accueillir ces migrants chez eux à domicile, mais ils demandent au bon peuple français de l’accepter et de se sacrifier au nom «du droit d’asile». Difficile de savoir si ces journaleux pensent vraiment ce qu’ils disent ou s’ils sont grassement payés pour dire ce qu’ils disent. Je pense personnellement qu’ils sont déconnectés de la réalité. Et je pense aussi qu’ils ont un profond mépris pour les humains qui ne partagent pas leur manière de voir les choses. Leur mépris donc pour des personnes comme Poutine et Bashar Al Assad me semblent bien réel. Ils les voient sans doute comme des empêcheurs de tourner en rond. Mais la question est de savoir jusqu’où iront-ils ? Et je n’ai pas de réponse à cette question. Je pense que s’ils ne parviennent pas à se débarrasser d’Al Assad, ils iront chercher à affaiblir ses soutiens quitte à venir « terminer le travail » après. Et les soutiens du président syrien pour une raison ou une autre sont clairement l’Iran, la Russie et la Chine. Il semble donc évident que ces pays vont anticiper cela en essayant de se débarrasser de la pièce maîtresse des idéologues qu’est l’état islamique. Leur échec pourrait leur coûter cher et ils le savent sans aucun doute.

Donc pour résumer je vois donc certaines élites sionistes qui poursuivent leur rêve de grand Israël. Quant à savoir s’ils en ont les moyens c’est une autre histoire. Je vois certaines élites étasuniennes qui veulent soumettre la Russie et la Chine, car pour eux seuls les USA la nation dite indispensable» ont voix au chapitre. Détruire la Syrie revient à affaiblir les russes (qui perdront Tartous) et avoir un outil (l’état islamique) qui pourra servir ailleurs notamment en Russie et en Chine voire en Europe si le besoin s’en fait sentir. Les européens eux dans cette affaire semblent se comporter comme des toutous et les monarchies du golfe sont des idiots utiles même si certains ont des ambitions qu’ils pensent réalistes comme notamment le fumeux et fumiste Erdogan. Pas de doute que nous sommes dans une configuration explosive et des peuples comme les peuples syrien, irakien, libanais et bientôt européens vont trinquer ou continuer de trinquer. Car quand une guerre commence on sait difficilement quand et comment elle finit. Mais il semble clair que dans l’esprit des étasuniens les européens doivent leur être soumis à tout prix sans aucune marche de manœuvre et le fait que beaucoup de pays sont avalés dans l’OTAN symbolise parfaitement cela. Le réveil des européens pourrait être un danger pour les étasuniens. Les européens qui semblent avoir beaucoup de clés vont-ils se réveiller ? C’est à espérer….

1 - https://www.youtube.com/watch?v=3MU4xd67E08
2 - https://www.youtube.com/watch?v=vE4DgsCqP8U
3 - https://www.youtube.com/watch?v=xp-XfFbFzNc
4 - https://www.youtube.com/watch?v=fLgMsXihtTE
5 - https://www.youtube.com/watch?v=QBiGyA9iDWE
6 - http://www.globalsecurity.org/military/world/israel/images/greater-israel-map4.jpg
7 - https://www.youtube.com/watch?v=98Kdk9s68xI

Les pilotes américains et de l’Otan ont interdiction de bombarder

les terroristes de Al-Qaïda et Al-Nosra, financés et armés par l’Occident

 

par François Asselineau



Agoravox - 9/10/15 - La machination euro-atlantiste apparaît au grand jour. Les pilotes américains et de l’Otan ont interdiction de bombarder les terroristes de Al-Aaïda et Al-Nosra, financés et armés par l’Occident.

L’hebdomadaire français «Le Canard Enchaîné» du 6 octobre 2015, repris par l’Agence russe Sputnik le 8 octobre, révèle que « Les pilotes américains et alliés de la coalition opérant en Syrie et en Irak ont reçu l’ordre de ne jamais frapper les terroristes du groupe Front al-Nosra, la filiale syrienne d’Al-Qaïda. »

L’hebdomadaire français confirme au passage ce que l’UPR n’a jamais cessé de dire depuis des mois.

À savoir que « la Turquie (membre de l’Otan), l’Arabie saoudite et le Qatar (alliés et clients des États-Unis et de la France) arment et financent cette Armée de la Conquête », une force « dirigée par le Front Al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda). »

(Le lecteur se rappelle peut-être que, pour avoir indiqué cela, je fus accusé de faire de « l’anti-américanisme primaire » par la pseudo-journaliste Léa Salamé lors de mon passage à l’émission « On n’est pas couché » de France 2 le 22 septembre 2014.)

Moscou révèle au monde l’infâme double-jeu occidental

Ainsi donc, tout l’édifice de propagande et de mensonges des dirigeants de Washington et de ses vassaux européistes est en train de s’effondrer sous nos yeux, à une allure vertigineuse.

L’entrée en scène de la Russie est décisive dans cet effondrement : car les pilotes russes et la marine russe ont commencé à balayer le terrain avec une telle efficacité qu’ils n’en font que mieux ressortir l’infâme double-jeu occidental.

Le prétendu « État islamique » et les terroristes d’Al Nosra-Al Qaïda sont combattus officiellement, mais en réalité soutenus discrètement, par Washington et ses domestiques.

C’est la raison pour laquelle les prétendues « frappes aériennes » occidentales contre tous ces mouvements ont obtenu si peu de résultats depuis plusieurs semestres, alors qu’elles étaient venus à bout de l’armada irakienne de Saddam Hussein en 3 semaines (la guerre contre l’Irak a été déclarée par George W. Bush le 20 mars 2003 et Bagdad est tombée le 12 avril).

Les motivations sordides du double-jeu occidental

Que cherche Washington en soufflant ainsi dans 2 directions opposées ? Plusieurs choses, et principalement :

a)- détruire l’État syrien et lui substituer une situation de chaos chronique, permettant à la fois de piller impunément les richesses de la Syrie (matières premières, trésors archéologiques…) et d’anéantir un État potentiellement adversaire.

b)- mettre en scène le «Choc des Civilisations» en présentant aux opinions publiques occidentales l’ensemble des musulmans comme des criminels fanatiques. Les atrocités commises par l’EI ou Al Nosra ne doivent surtout pas s’arrêter : elles doivent durer, encore et encore, pour encombrer les postes de télévision en Europe et en Amérique du nord afin d’entretenir la peur, l’effroi et la haine dans les opinions publiques.

c)- inciter les pays de l’Union européenne à partir en « guerre contre le terrorisme », en désignant des « ennemis intérieurs » et en supprimant les unes après les autres toutes nos libertés publiques. Pour installer cette dictature subreptice, il est également essentiel de maintenir en survie et de promouvoir médiatiquement l’EI et Al-Qaïda-Al-Nosra.

d)- préparer les opinions publiques occidentales au déclenchement d’autres guerres d’agression (contre l’Iran ? contre le Belarus ? contre la Russie ? ), au nom de cette « guerre contre le terrorisme ».

L’effondrement de l’Empire est en vue

Face à ces Docteurs Folamour de la Maison Blanche et du Département d’État, et face à l’asservissement honteux de la France, la Russie a décidé de frapper et de donner un coup d’arrêt au terrorisme occidental et à la volonté de totalitarisme planétaire états-unien.

Comme l’a écrit il y a quelques jours Paul Craig Roberts -ancien sous-secrétaire au Trésor de Ronald Reagan -, il faut se féliciter que Vladimir Poutine ait dit publiquement à la tribune de l’ONU : « Nous ne pouvons plus tolérer l’état actuel des affaires du monde » et qu’il intervienne.

Pour Paul Craig Roberts, c’est une excellente nouvelle car cela signifie que la fin de l’Empire apparaît à l’horizon. Espérons que cela ne tardera plus trop longtemps.

François ASSELINEAU

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Une seule salve russe de la mer Caspienne a suffi à remettre à zéro la marine étasunienne

 

par roman_garev



D’après Rostislav Ichtchenko, président du Centre d’analyse et de pronostic systémique

http://ria.ru/analytics/20151008/1298905105.html

 

Agoravox - 10/10/15 - Le 7 octobre la petite flottille russe de la mer Caspienne (quatre bâtiments pour tout) à elle seule et par une seule salve de 26 missiles «Calibre» a enlevé des étendues de mers la marine des États-Unis à titre de facteur réel capable d’assurer la soi-disant projection de forces (appelée jadis « la diplomatie de la canonnière »).

Savourons le charme de la situation.

Primo, la Russie exportait des missiles analogues à la portée de 300 km. Les États-Unis pouvaient présumer la portée des missiles russes « domestiques » quelque peu supérieure (de 400 à 500 km). Pourtant la salve de la flottille caspienne a frappé des cibles à la distance de 1 500 km, et ce ne serait pas une limite : on entend par-ci, par-là le chiffre de 4 000 km.

Secundo, l’adversaire probable de la Russie estimait autrefois non seulement la flottille de la mer Caspienne, mais aussi les flottes de la mer Noire et de la Baltique à titre de forces capables exclusivement de protéger le littoral voisin, chasser des contrebandiers et des braconniers, ainsi que d’effectuer le débarquement dans leurs plans d’eau fermés respectifs. La flotte de la mer Noire assurait aussi l’arrière-front de l’escadre de la Méditerranée. Seules des escadres ou des bâtiments de choc préalablement déployés au large, ainsi que la partie de forces des flottes du Nord et du Pacifique jugée capable, ne soit-ce qu’en théorie, prendre la clé du large de l’Atlantique et du Pacifique en cas de conflit sérieux, étaient estimés en tant qu’une menace réelle pour les ÉU.

Tertio, les ÉU estimaient comme pratiquement invulnérables leurs groupes de combat aéronavals (GCA). Selon les calculs des stratèges étasuniens, pour anéantir un seul GCA la marine russe devrait assurer la salve pour le moins d’une centaine de missiles, ce qui ne serait possible qu’après avoir concentré pratiquement tous les bâtiments de choc de la flotte du Nord ou du Pacifique. On croyait à Washington que chacune de deux flottes non bloquées dans leurs plans d’eau fermés, pourrait, au pis aller, porter un dégât (peut-être même considérable) à un seul GCA, après quoi ses forces de choc cesseraient pratiquement d’exister, donc la maîtrise étasunienne de la mer n’aurait plus rien à craindre.

Quatro, il s’est avéré que la portée de tir même des petits bâtiments n’est ni 400 ni 600 km, mais beaucoup plus que 1 500 km.

De sorte que la flottille de la mer Caspienne et la flotte de la mer Noire sont capables, sans quitter leurs plans d’eau, de frapper n’importe quel adversaire dans le bassin oriental de la Méditerranée et dans le Golfe Persique, tandis que la flotte de la Baltique peut coucher en joue la mer du Nord, La Manche et la partie de la mer de Norvège. La flotte du Nord pouvant contrôler l’Atlantique nord hors de portée de l’adversaire et la flotte du Pacifique capable de couler bas tout ce qui vogue en Pacifique au nord des îles Hawaii, la marine des ÉU s’est avérée incapable de projeter la menace aux côtes de l’Eurasie. Vu que la salve de missiles peut être effectuée par des bâtiments les plus insignifiants de la zone russe proche maritime, les marins étasuniens ne s’apercevront de ces missiles qu’à leur approche immédiate, sinon à même leur coup au but. Pas le temps de prendre les mesures de défense.

On se rend compte de la réduction brusque du nombre de missiles en salve à anéantir un GCA. Il n’est plus nécessaire d’y amener des grands bâtiments à la portée du coup réciproque. Et les ÉU ne sont pas à même d’épier tout patrouilleur faisant la chasse aux braconniers dans les mers d’Okhotsk ou Caspienne (et en même temps capable de couler bas brusquement un porte-avion étasunien pâturant paisiblement au-delà des mers).

Résumons

Jusqu’au 7 octobre Washington était sûr que la Russie ne soit point capable de s’opposer effectivement aux actions de force des ÉU sans usage d’armes nucléaires. C’était justement la base de l’impertinence étasunienne dans la politique internationale.

Les Étasuniens ne dissimulaient jamais qu’ils utilisaient la force quand ils le voulaient – tout simplement car personne n’était à même de leur répondre par des armes conventionnelles, et la Russie n’allait certes déchaîner la guerre nucléaire à cause ni de l’Irak, ni de la Syrie, ni même de l’Ukraine. Pareils à un adolescent effronté qui est certain d’être le plus fort de sa bande, ils s’attiraient calmement des conflits suivant le principe « Rend la pareille si tu peux », en toute assurance que personne ne le pourrait. Et tout à coup ils se rendent compte que quelqu’un le peut. À savoir la Russie.

Les Étasuniens sont tombés dans en embarras fou. Toute leur politique de dernières années était construite sur l’assurance qu’au moment critique Washington pouvait employer la force, relativement impunément. Cette illusion vient d’être dissipée.

Qui plus est, en projetant les possibilités montrées par la marine de Russie à son aviation à elle, les généraux du Pentagone se sont déjà rendu compte que les forces aérospatiales de la Russie étaient capables de fusiller des cibles sur le territoire des ÉU sans quitter les airs de son pays. Pour la première fois de son histoire l’Amérique s’est sentie sans défense devant des armes conventionnelles.

Mais ce qui est le plus dangereux pour les ÉU, ce n’est pas le fait que la Russie peut protéger son territoire et celui de ses alliés en Eurasie de la flotte étasunienne qui devient désormais un fardeau dénué de sens pour les contribuables (elle est en fait liquidée en tant qu’argument militaro-politique). Et même pas le fait que la Russie peut, le cas échéant, tirer sur le territoire des ÉU par des armes conventionnelles d’une distance de sûreté (tout comme les ÉU le font sur l’Irak).

Le principal, c’est que les alliés des ÉU, eux, l’ont compris. Et la plupart d’eux ne gardait leur fidélité au leader mondial que de peur devant son potentiel de guerre dont personne, pensaient-ils, ne pourrait les protéger. Mais le 7 octobre la Russie a montré qu’elle le pouvait. Et la situation militaro-politique dans le monde a changé radicalement.

Certes, les unions et les coalitions étasuniennes ne vont pas se défaire tout d’un coup, mais désormais les ÉU auront du mal à commander simplement leurs alliés sans égard à leurs intérêts. Leurs partenaires ont le choix pour qui les quitter. Washington devra convaincre et marchander. Les étasuniens en ont perdu l’habitude depuis longtemps. Les ressources à amadouer les alliés ne sont pas prévues. D’ailleurs, leurs arguments sont faibles. Au dire d’Obama, les ÉU sont les meilleurs car ils sont les meilleurs, et tout le monde leur doit car tout le monde leur doit.

Jusqu’au 7 octobre 2015 c’était un argument de poids. À présent ce n’est qu’une opinion personnelle d’un individu.

 

 

Missile de croisière russe Kalibr, objet d'une profonde préoccupation US


Sputnik - 8/10/15 - En plus des frappes ciblées contre les sites des djihadistes de l'Etat islamique en Syrie, la Russie tire des missiles de croisière depuis la mer Caspienne, toute l'opération se réalisant en coopération avec les troupes syriennes.

La milice kurde Peshmerga a publié sur le net une vidéo montrant des missiles de croisière volant vers les positions de l'Etat islamique (EI) en Syrie, supposant qu'il s'agissait d'engins russes tirés mercredi 7 octobre depuis la mer Caspienne, ce qui ne manque pas de préoccuper les militaires américains.

"Les missiles de croisière sont très efficaces et difficiles à intercepter, ce qui constitue un immense défi", a déclaré devant le Conseil atlantique à Washington l'amiral William Gortney, chef du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD).

Et d'expliquer que de tels missiles permettraient à la Russie de détruire des sites aux Etats-Unis sans quitter le territoire russe.

"L'aviation stratégique russe et les missiles de croisière russes tirés depuis les sous-marins et les bâtiments de surface constituent un sérieux défi pour nous (…) S'il s'agissait auparavant de faire face à l'aviation stratégique russe dans notre espace aérien (…), la Russie a désormais une autre doctrine (…) et possède des missiles de longue portée extrêmement précis, ainsi qu'une aviation stratégique capable d'utiliser des obus conventionnels et des ogives nucléaires contre des sites au Canada et aux Etats-Unis (…) Cela nous oblige à attraper des flèches au lieu d'essayer de toucher l'archer", a indiqué l'amiral Gortney.

Selon l'amiral américain, les Forces armées russes dépassent de loin qualitativement celles de l'Union soviétique basées sur la quantité.

Le ministère russe de la Défense a publié mercredi la première utilisation en combat de ses missiles de croisière Kalibr, concurrents des Tomahawk américains. Il s'agit notamment de 26 missiles de croisière embarqués Kalibr tirés à une distance de 1.500 kilomètres depuis quatre navires de la Flottille russe de la mer Caspienne et ayant détruit 11 cibles.

Ces missiles ont notamment frappé des usines de production d'obus et d'explosifs, des postes de commandements, des dépôts de munitions, de combustible et d'armes, ainsi que des camps d'entraînement des terroristes.

Le missile de croisière à haute précision Kalibr-NK est destiné aux navires de surface. Il a une portée d'au moins 2.600 km pour les cibles terrestres et de 350 km pour les cibles navales. La famille des missiles Kalibr (code Otan: SS-N-27 Sizzler) comprend en outre une version pour sous-marins, Kalibr-PL. Ces missiles équipent notamment le sous-marin nucléaire K-560 Severodvinsk (projet 885 Iassen).

Les forces aériennes russes effectuent, depuis le 30 septembre, des frappes ciblées contre les sites de l'EI en Syrie à la demande du président Bachar el-Assad. Le groupe aérien comprend une cinquantaine d'avions dont des Su-24M, des Su-25 et des nouveaux Su-34 polyvalents. Les avions et les navires de guerre russes attaquent les terroristes en coopération avec les troupes syriennes.

Au total, depuis le début de l'opération aérienne, les Forces aérospatiales russes ont effectué 112 frappes contre les positions de l'EI en Syrie.

 

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/defense/20151008/1018689711/syrie-kalibr-usa-russie-ei.html#ixzz3pm466vAH

 

Missiles russes en Syrie : le bouclier antimissile US s'avère inutile


Sputnik - 22/10/15 - Selon un analyste, l'opération militaire lancée par Moscou contre les terroristes de l'EI en Syrie a sapé les projets de Washington de créer un bouclier antimissile en Europe de l'est.

Les frappes de missiles russes Kalibr en Syrie ont démontré que les milliards de dollars dépensés par les Etats-Unis pour un système de défense antimissile en Europe ne servent à rien, a déclaré Pepe Escobar, expert de l’Asie Times.

Selon l'analyste, il est évident que la campagne russe en Syrie a sapé les projets des Etats-Unis de créer un "Grand Moyen-Orient" et que le Pentagone ne s'attendait pas à ce scénario et qu'il "attend avec horreur les conséquences".
M.Escobar cite les propos du commandant en chef des forces US en Europe Philip Breedlove selon lesquels le potentiel russe de défense antimissile ne vise pas les djihadistes en Syrie, mais "une autre cible". Toutefois, M. Breedlove ne peut pas reconnaître publiquement que les tirs des missiles de croisière Kalibr depuis la mer Caspienne seraient "un signal" pour l'Otan.

Les missiles Kalibr sont un facteur qui a changé les règles du jeu, estime l'analyste. Ces missiles russes ont survolé l'Iran et l'Irak à seulement 100 mètres d'altitude et à une vitesse supérieure à celle des drones américains. Les éléments du bouclier antimissile américain déployé en Europe de l'est pour, dit-on, contrer la menace iranienne, s'avèrent donc inutiles, d'après M.Escobar.

L'Otan est préoccupée par l'incapacité de ses logiciels sophistiqués C4i à faire face aux technologies russes en Syrie et dans le sud de la Turquie. L'Alliance serait une proie facile pour Moscou, conclut l'analyste.
Les navires de la Flottille russe de la Caspienne ont tiré 26 missiles de croisière Kalibr contre des sites de l'EI en Syrie le 7 octobre dernier dans le cadre de l'opération que la Russie mène depuis le 30 septembre en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad. Les frappes russes ciblent les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustible appartenant à l'EI.

Le déploiement du système antimissile américain en Europe, destiné à protéger les alliés de l'Otan contre l'Iran, envenime les rapports russo-américains. Les Etats-Unis affirment que leur bouclier ne vise pas la Russie, mais refusent de fournir des garanties juridiques attestant que le système déployé ne serait pas dirigé contre les forces de dissuasion russes.

 

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http://fr.sputniknews.com/international/20151022/1019023606/syrie-russie-usa-otan-kalibr-antimissile.html#ixzz3pm3j3tYf

 

Missile de croisière russe Kalibr, objet d'une profonde préoccupation US


Sputnik - 8/10/15 - En plus des frappes ciblées contre les sites des djihadistes de l'Etat islamique en Syrie, la Russie tire des missiles de croisière depuis la mer Caspienne, toute l'opération se réalisant en coopération avec les troupes syriennes.

La milice kurde Peshmerga a publié sur le net une vidéo montrant des missiles de croisière volant vers les positions de l'Etat islamique (EI) en Syrie, supposant qu'il s'agissait d'engins russes tirés mercredi 7 octobre depuis la mer Caspienne, ce qui ne manque pas de préoccuper les militaires américains.

"Les missiles de croisière sont très efficaces et difficiles à intercepter, ce qui constitue un immense défi", a déclaré devant le Conseil atlantique à Washington l'amiral William Gortney, chef du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD).

Et d'expliquer que de tels missiles permettraient à la Russie de détruire des sites aux Etats-Unis sans quitter le territoire russe.

"L'aviation stratégique russe et les missiles de croisière russes tirés depuis les sous-marins et les bâtiments de surface constituent un sérieux défi pour nous (…) S'il s'agissait auparavant de faire face à l'aviation stratégique russe dans notre espace aérien (…), la Russie a désormais une autre doctrine (…) et possède des missiles de longue portée extrêmement précis, ainsi qu'une aviation stratégique capable d'utiliser des obus conventionnels et des ogives nucléaires contre des sites au Canada et aux Etats-Unis (…) Cela nous oblige à attraper des flèches au lieu d'essayer de toucher l'archer", a indiqué l'amiral Gortney.

Selon l'amiral américain, les Forces armées russes dépassent de loin qualitativement celles de l'Union soviétique basées sur la quantité.

Le ministère russe de la Défense a publié mercredi la première utilisation en combat de ses missiles de croisière Kalibr, concurrents des Tomahawk américains. Il s'agit notamment de 26 missiles de croisière embarqués Kalibr tirés à une distance de 1.500 kilomètres depuis quatre navires de la Flottille russe de la mer Caspienne et ayant détruit 11 cibles.

Ces missiles ont notamment frappé des usines de production d'obus et d'explosifs, des postes de commandements, des dépôts de munitions, de combustible et d'armes, ainsi que des camps d'entraînement des terroristes.

Le missile de croisière à haute précision Kalibr-NK est destiné aux navires de surface. Il a une portée d'au moins 2.600 km pour les cibles terrestres et de 350 km pour les cibles navales. La famille des missiles Kalibr (code Otan: SS-N-27 Sizzler) comprend en outre une version pour sous-marins, Kalibr-PL. Ces missiles équipent notamment le sous-marin nucléaire K-560 Severodvinsk (projet 885 Iassen).

Les forces aériennes russes effectuent, depuis le 30 septembre, des frappes ciblées contre les sites de l'EI en Syrie à la demande du président Bachar el-Assad. Le groupe aérien comprend une cinquantaine d'avions dont des Su-24M, des Su-25 et des nouveaux Su-34 polyvalents. Les avions et les navires de guerre russes attaquent les terroristes en coopération avec les troupes syriennes.

Au total, depuis le début de l'opération aérienne, les Forces aérospatiales russes ont effectué 112 frappes contre les positions de l'EI en Syrie.

 

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Mélenchon : Al-Qaïda, "allié des alliés" de la France en Syrie


Sputnik - 22/10/15 - Intervenant sur le plateau de l’émission Public Sénat du 20 octobre, le responsable du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon s’est livré à une leçon de géopolitique, démasquant l’hypocrisie de la coalition américaine qui mène une opération en Syrie.

«En Syrie, Al-Qaïda est l’allié des alliés (…) de François Hollande, de M. Obama et de quelques autres (…). Al-Qaïda est allié sous le nom Al-Nosra, les mêmes nous les bombardons en Afghanistan car ils sont méchants, mais en Syrie ils sont gentils», a ironisé l’homme politique.

En Syrie, «toutes les grandes puissances ont les doigts dedans, ainsi que les principaux financeurs de la région, Qatar, Arabie saoudite, Turquie et Iran (…). C’est une guerre pour détruire des pays qui posent de manière séculaire des problèmes aux monarchies du Golfe».

«La stratégie américaine et française est un flop total», a-t-il tranché, se demandant pourquoi les frappes occidentales n’étaient toujours pas venues à bout des terroristes opérant dans le pays.

«Les Russes sont arrivés, et que voit-on ? A peine sont-ils arrivés, se donnant pour objectif de frapper Daech, y parvenant avec un certain succès, qu’ils se font reprocher de bombarder les opposants et la population civile», s’est-il étonné, rappelant que les bavures régulières d’alliés des Etats-Unis au Yémen, notamment, n’émouvaient personne.

Réfutant les arguments d’un journaliste, l’homme politique de gauche a réfuté la présence d’«islamistes modérés» sur le terrain, concept à géométrie variable qui selon n’existe que «dans les canards».

«Il y a un risque d’embrasement absolument terrifiant, un risque de guerre mondiale», a-t-il mis en garde, accusant les journalistes présents de vouloir à tout prix le départ du président Bachar el-Assad, sans se soucier des conséquences qu’aurait un tel vide du pouvoir.

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http://fr.sputniknews.com/international/20151022/1019003975/Melenchon-Syrie-alQaida-occident.html#ixzz3pmAKbkGr

 

«Présence militaire des USA sur le terrain» en Syrie : le Pentagone à la rescousse de «l'État islamique»

 

Par Michel Chossudovsky



Traduit par Daniel pour Mondialisation.ca

 

Mondialisation.ca - 28/10/15 - Le 27 octobre, le secrétaire à la Défense des USA Ashton Carter a annoncé que le Pentagone songeait à entreprendre une « action directe sur le terrain » en Irak et en Syrie, « dans un effort de combattre le groupe terroriste autoproclamé État islamique » (Sputnik News, 27 octobre 2015).

L'intention à peine cachée, ce n'est pas tant de «combattre» le groupe terroriste État islamique en Irak et en Syrie (EIIS) que de «le protéger et voler à sa rescousse».

Que se passe-t-il ? Assistons-nous à une manœuvre favorisant une escalade militaire ?

Les USA et leurs alliés ont déjà du personnel sur le terrain en territoire syrien. Sauf que ce n'est pas officiel, car c'est dans le cadre d'une soi-disant opération secrète que tout le monde connaît.

De concert avec l'OTAN, la Turquie, Israël et d'autres, le Pentagone a déjà dépêché des conseillers militaires, des forces spéciales et des agents du renseignement sur le théâtre des combats en Syrie. Ces forces étrangères s'activent dans les rangs des rebelles depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

Même si Washington et la presse généraliste n'ont jamais reconnu officiellement leur présence en sol syrien, il convient de préciser que ces forces spéciales remplissent les fonctions de commandement habituelles au sein de divers groupes terroristes, en maintenant une liaison avec la coalition dirigée par les USA et l'OTAN. Autrement dit, elles sont largement responsables de la coordination des innombrables opérations terroristes de EIIS et du front al-Nosra menées contre des civils en sol syrien au nom de la coalition dirigée par les USA. Il va sans dire qu'elles sont appuyées par la campagne aérienne menée par les USA qui, en théorie, cible (au lieu de protéger) les terroristes.

Responsabilité de protéger (R2P) les terroristes

En réponse aux raids de bombardement de la Russie contre EIIS, Washington songe maintenant à annoncer officiellement (ce qu'il fait officieusement depuis les quatre dernières années) son intention d'assurer la présence de soldats sur le terrain dans le cadre d'une opération militaire élargie. Si cette opération est menée sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU, elle constituera évidemment une violation du droit international (Nuremberg).

Selon ce que rapportait le Wall Street Journal mercredi, qui citait des responsables étasuniens, l'administration Obama songe à déployer un petit contingent de forces terrestres en Syrie, qui serait intégré à des troupes kurdes ou à l'opposition modérée.

Les militaires étasuniens se proposent aussi de dépêcher un groupe de conseillers spécialisés dans le combat aux lignes de front auprès de l'armée irakienne et, peut-être aussi, des rebelles syriens. Le journal qualifie toutefois cette proposition de scénario moins probable.

En outre, le même article nous apprend que la Maison-Blanche examine la possibilité de déployer un petit escadron d'hélicoptères d'attaque Apache en Irak pour intensifier la lutte contre État islamique. Selon le quotidien, cette mesure entraînera le déploiement de plusieurs centaines de militaires étasuniens en Irak. Washington dirige une coalition qui effectue des frappes aériennes sur les positions de EIIS en Syrie et en Irak depuis 2014. Mardi dernier, le secrétaire à la Défense des USA Ashton Carter a déclaré que le Pentagone n'avait pas écarté la possibilité de mener des attaques terrestres contre les terroristes de EIIS. (Sputnik, 28 octobre 2015)

Une zone d'exclusion aérienne

Un autre développement important est la déclaration du secrétaire à la Défense Ashton Carter selon laquelle même si le Pentagone n'envisage pas d'établir une zone d'exclusion aérienne dans l'avenir immédiat, cette option n'est pas rejetée pour autant : Le président Barack Obama n'a pas « mis de côté » l'option d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie.

Entre-temps, le Qatar a annoncé qu'il songeait à envoyer des troupes terrestres en Syrie. Cette déclaration de Doha a été de toute évidence formulée à Washington. D'après le ministre qatari des Affaires étrangères Khalid al-Attiyah, le Qatar pourrait intervenir militairement en réponse à l'intervention de la Russie en faveur du gouvernement de Bachar al-Assad. (CNN Arabic, 21 octobre) :
Nous n'épargnerons aucun effort, quel qu'il soit, avec nos frères saoudiens et turcs pour mettre en œuvre tout ce qui protège le peuple syrien et la Syrie d'une partition.
Qatar agit comme mandataire des USA depuis les tout débuts. De concert avec l'Arabie saoudite, il contribue au recrutement, à la formation et au financement des terroristes affiliés à Al-Qaïda, y compris ceux de EIIS et du front al-Nosra.

Nous sommes rendus à la croisée des chemins

La diplomatie internationale s'est effondrée. Les responsables de la politique étrangère aux USA sont ignorants et corrompus, et ne se rendent pas compte des conséquences de leurs gestes.

Les raids aériens dirigés par les USA sont menés simultanément avec ceux de la Russie.

Aux Nations Unies, c'est l'impasse. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon (nommé par Washington) appuie la guerre menée par les USA en se cachant derrière la bannière humanitaire.

Les différentes actions et menaces de la coalition dirigée par les USA, sans oublier les rumeurs à propos d'une Troisième Guerre mondiale qui circulent dans les corridors du Congrès des USA, laissent présager une escalade militaire, qui pourrait déboucher sur une confrontation militaire directe entre la coalition dirigée par les USA et la Fédération de Russie.

 

 


L’arme ultrasecrète qui permet à Poutine d’assoir sa suprématie dans la guerre radio électronique en Syrie ?

 

Par Valentin Vasilescu


Réseau international - 12/10/15 - La Russie savait dès le départ que les systèmes de surveillance aérienne et spatiale de l’OTAN étaient en mesure de contrôler toute l’activité des avions militaires russes basés en Syrie. Grâce aux avions de reconnaissance américains RC135, aux avions britanniques Sentinel R1, aux avions-radars AWACS et aux drones (avions sans pilote d’observation) Predator, déployés aux frontières de la Syrie, il est possible d’intercepter : le trafic radio sur les réseaux russes, le nombre et le type d’aéronefs, les trajectoires de vol, le type d’arme utilisé, les objectifs ciblés chez les rebelles et leur emplacement. Surtout que la plupart des groupes rebelles en Syrie sont armés et soutenus par les Etats-Unis et peuvent être avertis à temps pour chaque opération.


Les médias ont présenté longuement les types de bombardiers russes opérant en Syrie, les armes dont ils sont équipés et qu’ils utilisent pour les frappes aériennes ainsi que les résultats de ces frappes. La plus sophistiquée, «l’arme secrète» avec laquelle les russes ont imposé leur suprématie en matière de guerre électronique (EW-Electronic warfare), reste entourée de mystère. Reste également enveloppé de mystère le redoutable système russe de collecte et de traitement de l’information. Ces deux catégories d’armes constituent le complexe automatisé C4I (commandement, contrôle, communication, computers, information et l’interopérabilité) que les Russes ont créé en Syrie. Il permet l’identification des cibles des bombardements et leur répartition parmi les différents types d’avions, tout en empêchant l’OTAN de découvrir quoi que ce soit du modus operandi des Russes. En l’absence d’un minimum d’informations, l’OTAN ne peut pas déclencher de contre-mesures électroniques (ECM) efficaces contre les Russes en Syrie.informatii-computere


Les moyens de guerre électronique terrestres, navals et aériens que la Russie a déployés sur le théâtre des opérations militaires de la Syrie permettent de surveiller l’intégralité du spectre électromagnétique pour localiser les émetteurs de l’ennemi et les brouiller. La guerre électronique s’étend aujourd’hui au brouillage des communications, des radars et des surveillances électro-optiques. Les équipements modernes générateurs de contre-mesures, y compris dans le spectre visible, infrarouge ou laser, utilisent des moyens de surveillance électro-optiques aériens et spatiaux (IMINT) pour contrecarrer les Russes dans l’anéantissement de l’EI. Pour protéger le dispositif contre les moyens de recherche de l’OTAN, les Russes ont déployé en Syrie, plusieurs Krasukha-4. Les avions russe Su-24, Su-25, Su-34 sont équipés de conteneur de brouillage SAP-518/ SPS-171, et les hélicoptères Mi-8AMTSh avec des Richag-AV. A cela s’ajoute le navire Priazovye (de classe Vishnya), appartenant à la flotte russe de la mer Noire, qui a été déployé en mer Méditerranée, près de la côte syrienne. Ce navire est spécialisé dans le brouillage et la collecte des informations de type SIGINT et COMINT (interception de tous les réseaux de communications).krasukka-4

Le Krasukha-4 est un équipement à bande large mobile, monté sur le châssis 8 X 8 de type BAZ-6910-022, qui brouille les radars de surveillance des satellites militaires, les radars au sol et aériens de type AWACS et ceux montés sur des avions sans pilote (drone). Le Krasukha-4 est le seul système capable de brouiller les satellites-espions américains de la famille Lacrosse/Onyx. Ces satellites évoluent sur orbite basse et sont équipées de SAR (Synthetic Aperture Radar) qui leur permet de pénétrer la couche de nuages ainsi que le sol ou les murs des bâtiments, avec une résolution de 20 cm.

Quelles ont été les conséquences des mesures de guerre radio électronique mises en place par les Russes en Syrie ?

L’équipement Krasukha-4 disposé sur la base aérienne russe de Hmeymim (gouvernorat de Lattaquié) crée un bouclier d’invisibilité pour les objets dans les airs et au sol avec un rayon de 300 km. Le Krasukha-4 est en mesure « d’aveugler » les radars de détection et de guidage des missiles antiaériens MIM-104 Patriot situés sur la frontière turque, et également les radars des avions de chasse F-16C turcs décollant de la base de Incirlik, concourant ainsi à créer une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de la Syrie. La base aérienne d’Incirlik se trouve non loin de la ville d’Adana, à 140 km au nord de Lattaquié.Latakia-map

Sous la protection des Krasukha-4 et d’autres systèmes de brouillage, des dizaines d’avions russes n’ont pas été détectés par l’OTAN durant leur vol et leur atterrissage en Syrie, mais seulement quelques jours après qu’ils soient arrivés sur la base aérienne Hmeymim.

Comment les avions de combat russes sont-ils arrivés en Syrie sans que personne ne s’en aperçoive ?

À la suite des mesures de guerre électronique appliquées par les Russes, les rebelles islamistes «modérés» qui étaient informés par les États-Unis à partir de 2013, sur tous les mouvements de l’armée syrienne, n’ont plus eu de données sur la concentration en secret des troupes syriennes sur l’axe Lattaquié-Idlib (Nord de Lattaquié), Lattaquié-Hama (à l’Est de Lattaquié) et Lattaquié-Homs.syria-map

Cela a permis à l’armée syrienne, appuyée par des bombardiers russes, de déclencher des actions offensives avec des blindés pour reprendre aux rebelles le contrôle du segment Idlib-Hama-Homs de l’autoroute M5 qui relie Damas à Alep.

Offensive de grande envergure de l’armée nationale syrienne

Rappelons qu’en Syrie, l’armée russe a créé un système de surveillance-frappe au sein duquel la collecte et le traitement de l’information est stratifié sur plusieurs niveaux. Le premier niveau d’information est destiné aux unités de sécurité des cantonnements des troupes russes en Syrie (aéroport de Lattaquié et port de Tartous). Ceci est assuré par 4-6 mini avions et hélicoptères sans pilote (UAV) de type de ZALA, ultralégers et silencieux, propulsés par un moteur électrique, avec un rayon d’action jusqu’à 30 kilomètres.

Pour détecter les cibles pour les missions de bombardement de moyenne distance, les Russes utilisent 36 avions sans pilote type Yakovlev Pchela-1T et Orlan-10, et pour la surveillance de la totalité du territoire syrien, ils utilisent des drones de reconnaissance Dozor 600 ou Altius, similaires aux MQ-1B Predator américains.

Pour la surveillance de l’ensemble du territoire syrien, les Russes ont également déployé des avions de reconnaissance ELINT, de type Il-20M1, équipés de radar Kvalat-2, qui peuvent détecter des avions, des véhicules terrestres et des pièces d’artillerie jusqu’à une distance de 300 km. L’avion Il-20M1 est, de plus, équipé de système d’interception et de brouillage de toutes les communications militaires, radars et téléphonie mobiles, ainsi que d’un appareil photo haute résolution (A-87P).

Valentin Vasilescu

Traduction Avic – Réseau International

http://www.ziaruldegarda.ro/cu-ce-arme-ultrasecrete-a-cistigat-putin-suprematia-in-razboiul-radioelectronic-din-siria/


A PROPOS DE L'AUTEUR

Valentin Vasilescu
Pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.

 

 

La France déploie son porte-avions Charles de Gaulle contre Daech


Sputnik - 5/11/15 - Les autorités françaises ont décidé de déployer un groupe de navires militaires avec le porte-avions Charles de Gaulle à sa tête pour leurs opérations contre le groupe terroriste Etat islamique, selon l'Elysée.

Paris a décidé d'envoyer un groupe de navires avec le porte-avions Charles de Gaulle à sa tête pour participer aux opérations militaires contre l'Etat islamique, lit-on dans un communiqué de l'Elysée. Ce communiqué a été publié suite à une réunion du Conseil National de la Défense présidé par François Hollande.

"Le déploiement du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle a été décidé pour participer aux opérations contre Daech et ses groupes affiliés" {sic], annonce le document.

Actuellement, le navire à propulsion nucléaire Charles de Gaulle, le seul porte-avions français, se trouve à Toulon pour des opérations d'entretien depuis le printemps.

Depuis septembre 2014, la France participe à la coalition anti-EI en Irak. Paris a commencé à mener des frappes sur la Syrie un an plus tard.

Lire la suite:

http://fr.sputniknews.com/international/20151105/1019322790/france-porte-avions-Charles-de-Gaulle-Syrie-ei.html#ixzz3qkkqbaxf

 


Syrian army enters Aleppo air base after Islamic State siege : state TV




Reuters.com - 10/11/15 - Syrian soldiers fought their way into an air base in northern Syria on Tuesday and freed military personnel inside, state television said, after a nearly two-year siege by Islamic State insurgents at the facility.

A military source close to the government said the army was working to secure the Kweires air base in Aleppo Province, where soldiers and officers have been under attack since 2013.

It is the most high-profile victory for Syria's army since Russia launched an air campaign in support of President Bashar al-Assad on Sept. 30.

State television broadcast live footage from the air base of an emotional, fatigue-clad reporter announcing the news, played victory songs and ran archive footage of military exercises.

"We, the heroes of Kweires, are now celebrating with our brothers this victory," one of the freed soldiers told state TV, speaking by phone.

"We dedicate this victory to President Bashar al-Assad and we promise him we will continue fighting until all of Syria is liberated. We will not kneel to Daesh," he said, using an Arabic name for Islamic State.

The military source said hundreds of soldiers were freed.

"Your steadfastness for years is an evidence of your confidence in the Syrian Army and its hero troops," SANA quoted Assad as telling Major General Monther Zamam, head of Kweires air base, in a phone call.

Britain-based monitoring group, the Syrian Observatory for Human Rights, also said that an advance party of troops had reached the air base and "broken the siege."

Syrian troops have also been supported by Iranian forces and Lebanese Hezbollah fighters in a push to regain territory, largely in the north, lost to insurgents during almost five years of conflict.

Rebels have frustrated a campaign to reclaim territory elsewhere in the country, where Russian jets have flown more than 1,600 sorties in little over a month.

Dozens of soldiers were shown on television arriving at the air base, elated and beaming, and it aired calls from the families of the freed soldiers.

Syrian Information Minister Omran al-Zoubi praised the "strength and steadfastness" of the soldiers, and sounded a defiant tone against "terrorists", the term which Syria's government uses to describe all rebels fighting against it.

The breaking of the Kweires siege stood in stark contrast to Islamic State's capture of Tabqa air base in Raqqa province in the north of the country last year, when militants killed scores of soldiers.

The families of soldiers under siege in Kweires had staged protests urging the government to do more to take it back.

(Reporting by Mariam Karouny and John Davison; Editing by Louise Ireland and Lisa Shumaker)

 


Syrian Troops End Multi-Year ISIS Siege on Aleppo Air Base

ISIS Had Been Sieging Base Since 2013


by Jason Ditz


Antiwar.com - 10/11/15 - In mid-2013, ISIS forces surrounded the Kuweires Air Base in Syria’s Aleppo Province, trapping a number of Syrian troops within. Since then, the base has been under intermittent attack, and under virtually total lockdown, with the troops still stuck inside.

Military sources reported that the siege formally ended today, with an advance of Syrian ground troops, backing by Russian airstrikes and Hezbollah forcing their way to the gates of the base, allowing hundreds of soldiers within to finally leave.

The Syrian state media presented the battle as a great military victory, with President Assad reportedly calling for congratulate the head of the defense for the air base for holding out for so long. The military suggested the offensive is continuing to try to secure the entire area around the base.

The Kuweires Air Base siege had been an important story within Syria for years, with protests held in Damascus by family members of the troops trapped within, demanding that the military do more to rescue them.


 


13-Novembre : les États occidentaux ne peuvent combattre le jihadisme

en soutenant ses parrains pétromonarchiques !

 

Par Maxime Chaix

 


Mondialisation.ca, 14 novembre 2015 - Depuis plusieurs années, j’ai pu comprendre, étayer et documenter le fait que les réseaux jihadistes sont non seulement des ennemis mortels des peuples à travers le monde, mais qu’ils sont aussi des forces clandestinement utilisées par les États occidentaux et leurs alliés du golfe Persique dans la satisfaction d’intérêts profonds inavouables. En mars dernier, dans un important article intitulé «L’État islamique, cancer du capitalisme moderne», Nafeez Ahmed avait résumé cette instrumentalisation récurrente de milices jihadistes par les principales puissances de l’OTAN et leurs partenaires afin de déstabiliser l’Afghanistan, la Bosnie, le Kosovo, la Libye puis la Syrie. Comme l’a souligné le journaliste Marc de Miramon dans L’Humanité en juillet 2015, « [p]our Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité à la DGSE, la “guerre de civilisation” et celle contre le “terrorisme” brandies par le gouvernement [français] comme par l’opposition de droite constituent une imposture qui en masque une autre, celle de l’alliance militaire entre les pays occidentaux et les parrains financiers du djihad. » Dans le contexte de cette interview, Alain Chouet désignait les pétromonarchies wahhabites, essentiellement l’Arabie saoudite et le Qatar, auxquelles la France vend des armements sophistiqués malgré leur soutien notoire aux principaux réseaux jihadistes – et pas seulement en Syrie. Soulignons-le : Monsieur Chouet est un ancien officier de renseignement qui a travaillé de nombreuses années en tant que chef du contre-terrorisme à la DGSE, les services secrets extérieurs français. Cet homme plus que tout autre sait de quoi il parle lorsqu’il affirme que nos «alliés» du Golfe sont «les parrains financiers du djihad». Ainsi, son constat est aussi alarmant que révoltant en ce funeste 13-Novembre, dans notre France déjà meurtrie par les attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et de Montrouge.

En janvier 2015, à la suite de ces attentats abominables, j’avais écrit dans un élan de rage et de tristesse que « notre actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ouvertement soutenu en décembre 2012 le Front al-Nosra – c’est-à-dire la branche “syrienne” d’al-Qaïda. [À cette époque, cette organisation incluait Daech, ces deux factions s’étant séparées en avril 2013]. (…) [S]elon les informations du journal Le Monde, “la décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition [en Syrie]. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre.” (…) Plus grave encore : en août 2014, le journal Le Monde a révélé que le Président Hollande avait ordonné aux services spéciaux français de livrer clandestinement des armes de guerre à des rebelles “modérés” en Syrie – ce qui est contraire à la Charte des Nations Unies [et à l’embargo sur les armes alors en vigueur]. Malheureusement, il s’est avéré [que, selon le Canard Enchaîné du 21 janvier 2015, la plupart] des armements livrés par les services français sont – d’une manière ou d’une autre – tombés entre les mains de groupes jihadistes, qui se réjouissent aujourd’hui de la vague d’attentats qui déstabilise la France en profondeur. » Et l’État français n’est pas le seul fautif dans ce fiasco syrien. Selon l’expert Joshua Landis, « entre 60 et 80 % des armes que les États-Unis ont introduites en Syrie [depuis 2011] sont allées à al-Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés ».

À partir de l’année 2014, deux parlementaires de l’opposition ont successivement dénoncé le rôle trouble des services spéciaux français dans ce conflit, l’un d’entre eux ayant même déclaré en juin 2015 sur La Chaîne Parlementaire que « la France soutient al-Qaïda en Syrie ». En effet, d’après le député Claude Goasguen, « la France [appuie] des rebelles syriens, qui sont soi-disant des rebelles démocrates. (…) Qui a récupéré les rebelles syriens démocrates ? [Le Front] al-Nosra. Qu’est-ce que c’est qu’al-Nosra, al-Nosra c’est pas al-Qaïda ? (…) [C]ertains rebelles ont été récupérés par al-Qaïda avec des armes françaises [.] (…) Monsieur [le député (PS) Olivier Dussopt], nous continuons à fournir des armes à al-Nosra, par l’intermédiaire des rebelles syriens ! Je le dis, je l’ai dit à Monsieur le Drian en Commission de la Défense, je l’ai dit à Monsieur Fabius, comme tous les autres députés [sic]. Il va falloir éclairer tout ça ! L’attitude de la France en Syrie n’est pas nette ! » Comme je l’avais souligné à l’époque, ces révélations fracassantes du député Goasguen ont été quasiment ignorées par les médias français. J’avais également relevé le fait que ce « député LR accus[ait] l’actuel gouvernement de soutenir al-Qaïda en Syrie (Front al-Nosra), alors que la majorité précédente, dont il est issu, s’était accommodée du fait qu’al-Qaïda en Libye (GICL) avait été intégrée aux opérations de l’OTAN ! Voila à quel niveau notre État s’est abaissé, depuis quelques années, dans sa post-“politique arabe de la France”. Néanmoins, même en cas de changement de majorité, le prochain gouvernement continuera certainement de vendre des armements sophistiqués au Qatar et à l’Arabie saoudite – qui restent les principaux soutiens du jihadisme à travers le monde. »

Plus globalement, depuis le 11-Septembre, les intérêts profonds évoqués au début de cet article représentent un nombre inestimable de milliards de dollars de bénéfices pour différentes entreprises privées, principalement générés par la soi-disant «guerre “contre” le terrorisme». Financées à perte par les contribuables occidentaux, ces interventions militaires catastrophiques et meurtrières ont engendré d’immenses profits pour les multinationales impliquées dans ce désastre mondial – tout en déstabilisant le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie centrale au point que les groupes extrémistes qui y sévissent aujourd’hui semblent inarrêtables. La catastrophe qu’a constitué jusqu’à présent cette soi-disant «guerre “contre” le terrorism » est sans précédent : elle aurait tué au moins 1,3 millions de civils rien qu’en Irak et en «AfPak» depuis 2001, les foyers jihadistes se sont multipliés à travers le monde, et tant Daech qu’al-Qaïda semblent plus menaçants, fanatiques et enracinés que jamais. Affirmons-le clairement : dans le monde occidental, ce fléau jihadiste justifie des guerres à la légalité, à l’efficacité et à la légitimité douteuses, tout en accélérant un basculement autoritaire de nos États – ce qui s’est notamment traduit en France par la dangereuse « loi Renseignement ». À l’heure où j’écris ces lignes, le Président Hollande vient de décréter l’état d’urgence national, et nul doute qu’un durcissement sécuritaire majeur est en vue – sans parler d’une escalade militaire qui aggravera certainement ces conflits trop lointains et complexes pour que les citoyens s’y opposent. Au vu de l’échec retentissant de la « guerre globale “contre” le terrorisme », il serait peut-être temps de réfléchir collectivement à son utilité, au lieu de céder à la tentation de répondre à la violence par la violence.

Néanmoins, ces guerres auto-génératrices ne doivent plus masquer une réalité aussi cruelle que scandaleuse : depuis la fin des années 1970, des puissances occidentales majeures et leurs alliés du Golfe ont soutenu l’essor des principaux réseaux islamistes à travers le monde, que ce soit de manière directe ou non selon les circonstances et les acteurs concernés. En octobre 2015, après qu’une parlementaire états-unienne ait dénoncé sur CNN le soutien d’al-Qaïda par la CIA pour renverser Bachar el-Assad, un ancien officier de la CIA spécialisé dans le contreterrorisme m’a confirmé la collaboration de l’Agence avec cette nébuleuse terroriste pour faire tomber le gouvernement syrien. Récemment, j’ai étudié en profondeur l’implication massive et clandestine des services spéciaux occidentaux et moyen-orientaux dans le soutien de réseaux jihadistes combattant le régime el-Assad, dont la branche «syrienne» d’al-Qaïda. Insistons sur ce point : cet engagement clandestin de l’Agence et de ses alliés contre le gouvernement syrien implique militairement la France. En effet, en la comparant à la guerre secrète de la CIA en Afghanistan, l’éditorialiste du Point Michel Colomès a récemment écrit que les « Américains et [les] Français, depuis l’entrée de la Russie dans la guerre syrienne, fournissent des armes à des islamistes réputés fréquentables. Ils ont la mémoire courte ». D’autres « islamistes réputés fréquentables » qui seraient revenus de Syrie sont-ils à l’origine de ces terribles attentats du 13-Novembre ? Il est encore trop tôt pour répondre à cette question, mais il est clair que ces terroristes ont agi de façon coordonnée selon un mode opératoire clairement militarisé et jihadiste – deux, voire trois kamikazes ayant actionné leurs bombes devant notre Stade de France, symbole de l’unité, de la liesse populaire et du rassemblement.

Dans notre pays meurtri par ce funeste 13-Novembre, le fait que le gouvernement français soutienne des jihadistes à l’étranger, et qu’il commerce sereinement avec leurs principaux parrains étatiques est grave, dangereux et inacceptable ! Aucune raison d’État, aucun intérêt supérieur, aucun impératif économique, diplomatique ou géopolitique ne peuvent le justifier. Ce constat doit susciter la mobilisation générale de tous les citoyens français. Nous devons faire pression sur notre gouvernement afin qu’il cesse d’armer et de soutenir les États qui répandent le fléau jihadiste à travers le monde depuis des décennies, au premier rang desquels l’Arabie saoudite et le Qatar. En effet, comme l’avait déclaré Alain Chouet dans l’interview citée au début de cet article, « ce que nous appelons “salafisme”, en arabe, cela s’appelle “wahhabisme”. Et là nous sommes à contre-emploi de manière systématique et dans toutes les situations d’affrontement militaire, puisqu’au Moyen-Orient, au Sahel, en Somalie, au Nigeria, etc., nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène terroriste. »

Mes chers compatriotes, je vous remercie d’envoyer massivement cet article au Président de notreRépublique, à nos élus et à votre entourage, puisque l’État français et ses alliés occidentaux ne peuvent combattre le fléau jihadiste en soutenant ses parrains du golfe Persique. Ils ne pourront pas non plus lutter efficacement contre le terrorisme s’ils appuient clandestinement des réseaux islamistes pour renverser des gouvernements étrangers, comme en Libye puis en Syrie. Mobilisons-nous pour mettre en échec ces politiques profondes dangereuses et inacceptables !

Maxime Chaix

La source originale de cet article est maximechaix.info
Copyright © Maxime Chaix, maximechaix.info, 2015


 


La justice espagnole a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahou et six de ses ministres

https://francais.rt.com/international

 

13-11-15 - Selon la presse ibère, ces mandats ont été émis dans l'enquête visant le Mavi Marmara, un bateau qui avait tenté de forcer le blocus de Gaza en 2010. Des commandos israéliens l'avaient arraisonné, tuant neuf militants et en blessant 38 autres.

Le Premier ministre israélien et six de ces ministres de l'époque sont visés par des mandats d'arrêt émis par la justice espagnole. Ehud Barak, Avigdor Liberman, Moshe Ya'alon, Eli Yishai, Benny Begin et Eliezer Marom se retrouvent ainsi poursuivis au même titre que Benjamin Netanyahou.

A l'époque des faits, en 2010, six ONG avaient constitué une flottille composée de 750 personnes venues de 37 pays afin de briser le blocus de Gaza et d'y acheminer de l'aide humanitaire. Les troupes israéliennes avaient alors arraisonné le Mavi Marmara, navire amiral de cette flotille, par hélicoptère. En ouvrant le feu, les commandos de Tsahal avaient tué neuf militants turcs et fait de nombreux blessés.

Le 8 novembre, le procureur de la Cour pénale internationale avait ordonné d'enquêter sur cette attaque israélienne.

Si la justice espagnole est habilitée à émettre ces mandats d'arrêt, c'est parce que trois de ses ressortissants, David Segrarra Soler, Manuel Espinar Tapial et Laura Arau Crusellas se trouvaient à bord du bateau le jour de l'assaut et qu'ils ont porté plainte devant la justice ibérique pour crime contre l'humanité et arrestation illégale.

L'objectif de ces mandats d'arrêt espagnols est de permettre au juge espagnol José de la Mata d'être informé dès que le Premier ministre israélien mettra le pied sur le territoire espagnol. Ces sept personnalités israéliennes figureront désormais dans le fichier automatisé des Forces de sécurité de l'Etat. A côté de leur nom, lieu et date de naissance, une note apparaît avec l'obligation de signaler leur présence sur le territoire aux autorités espagnoles.


 

Colonialisme


La France et Israël lancent une nouvelle guerre en Irak et en Syrie

 

par Thierry Meyssan

 

D’une main, le gouvernement français mobilise tous ses médias pour focaliser sa population sur les attentats du 13 novembre, puis sur la Cop21. De l’autre, il profite de l’inattention générale pour lancer avec Israël une nouvelle guerre en Irak et en Syrie. Son objectif n’est plus de renverser le régime laïque syrien, ni de détruire son armée, mais désormais de créer un État colonial à cheval sur l’Irak et la Syrie, géré par des Kurdes, afin de prendre en tenailles les États arabes. Le rêve d’une puissance israélienne du Nil à l’Euphrate est de retour.

 

 


Sur cette carte, publiée par Robin Wright dans le New York Times en 2013, on distingue le Sunnistan que Daesh créera en juin 2014 et où il proclamera le Califat, et le Kurdistan que la France et Israël veulent créer en 2016. On notera que cette carte ne prévoit rien pour les chrétiens qui devraient être soit transférés en Europe, soit exterminés.


Au G20, Moscou et Washington imposent de couper le financement de Daesh

Le sommet du G20 à Antalya (Turquie) s’est certes préoccupé d’économie, mais surtout de la situation au Proche-Orient. De nombreuses négociations bilatérales ont eu lieu au cours du sommet et nous ignorons les détails de ce qui a été évoqué et conclu durant ces apartés.

Cependant, le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé sans les nommer les États participant à la conférence qui sponsorisent Daesh. Il a montré à ses collègues des photographies satellites des convois de camions-citernes traversant la Turquie pour vendre le pétrole volé par l’organisation terroriste en Irak et en Syrie [1]. Publiquement mis en cause pour ses violations des résolutions du Conseil de sécurité et son financement de Daesh, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a accusé le coup. Selon l’opposition turque, Bilal Erdoğan (le fils du président) dirige personnellement ce trafic [2].

Les présidents Poutine et Obama se sont mis d’accord pour détruire les camions-citernes de la famille Erdoğan et mettre ainsi un terme au trafic pétrolier. Le jour même, l’US CentralCommand bombardait pour la première fois depuis un an et demi des camions-citernes en Irak, tandis que l’armée russe en détruisait plus de 500 en Syrie [3].

La Russie et les États-Unis ont contraint la France à se joindre à cette opération. Faisant mine de réagir aux attentats de Paris, le président Hollande annonça sans rougir qu’il donnait ordre à ses armées de bombarder des objectifs de Daesh en Syrie, tandis que le président Poutine donnait publiquement instruction aux armées russes de se coordonner avec la France et de la traiter «comme» un allié [4]. Le président français rencontrera prochainement ses homologues états-unien et russe.

Il semble que des dispositions effectives aient été prises pour isoler les 24 établissements bancaires que Daesh utilise depuis l’Irak pour transférer de l’argent ; des dispositions que le sous-secrétaire d’État US David S. Cohen tentait vainement d’imposer depuis des mois [5].

La France et les « faucons libéraux » organisent une nouvelle guerre

Prenant acte qu’il devrait retirer Daesh de Syrie, le groupe d’États, de multinationales et de personnalités US qui organise la guerre a alors décidé d’en lancer une troisième.

- Le «Printemps arabe» (février 2011 à janvier 2013) avait été lancé par le département d’État US. Il s’agissait de renverser les régimes laïques arabes, qu’ils soient alliés ou résistant aux États-Unis, et de les remplacer par des dictatures des Frères musulmans. Après avoir renversé les présidents tunisien et égyptien lors des « révolutions » du Jasmin et du Lotus, la guerre fut déclarée à la Libye et à la Syrie (comme prévu par le Traité de Lancaster House de novembre 2010), mais les puissances coloniales ne parvinrent pas à attaquer l’Algérie (prise d’otages d’In Amenas).


- La seconde guerre de Syrie (juillet 2012 à octobre 2015) avait été lancée par la France, les « faucons libéraux » US (Hillary Clinton, Jeffrey Feltman, David Petraeus, etc.) et Israël, financée par un groupe d’États (Turquie, Qatar, Arabie saoudite, etc.) et de multinationales (Exxon-Mobil, KKR, Academi, etc.). Il ne s’agissait plus tant de changer le régime, que de « faire saigner » le pays et de détruire son armée (plus de 100 000 soldats syriens sont déjà morts en luttant contre le terrorisme). Elle a pris fin avec l’intervention militaire de la Russie.


- La troisième guerre de Syrie (depuis le 20 novembre 2015) est initiée par certains membres du même groupe, cette fois en vue de créer un nouvel État au Nord de la Syrie et de l’Irak, de manière à prendre en tenaille les peuples arabes résistant à l’expansionnisme israélien [6]
.

Les organisateurs de la guerre ayant pris conscience qu’il ne leur sera plus possible de continuer d’agir contre la Syrie sont convenus de reprendre et de continuer le programme qui a déjà conduit à la création du Soudan du Sud, en 2012. Ce projet correspond au plan d’Alain Juppé (mars 2011) et à celui publié par Robin Wright (septembre 2013) qui prévoyaient qu’après avoir utilisé Daesh pour créer un Sunnistan, il conviendrait de créer un Kurdistan [7].

Il ne s’agit plus ni d’une guerre prétendument idéologique (Printemps arabe), ni prétendument religieuse (Seconde Guerre de Syrie), mais prétendument ethnique.

 


En 1956, le likoudnik David Ben Gourion et le socialiste Guy Mollet se rencontraient secrètement à Sèvres pour conclure une alliance et s’emparer du Canal de Suez. Aujourd’hui leurs successeurs, le likoudnik Benjamin Netanyahu et le socialiste François Hollande, ont conclu un pacte pour s’emparer du Nord de l’Irak et de la Syrie. Jadis, les puissances coloniales pratiquaient la « politique de la canonnière », aujourd’hui, elles préfèrent utiliser le terrorisme.


Les opérations secrètes sur le terrain

Pour ce faire, ils sont parvenus à retourner le parti kurde syrien marxiste-léniniste YPG (désormais dénommé « Forces démocratiques de Syrie ») et à l’allier au clan Barzani d’Irak. Certes, les deux groupes sont kurdes, mais ne parlent pas la même langue, ils se sont entretués durant toute la Guerre froide, et se réclament d’idéologies diamétralement opposées [8].

Rappelons au passage que, désormais, le Gouvernement régional kurde d’Irak est une dictature. Son président Massoud Barzani, un agent du Mossad installé par le Royaume-Uni et les États-Unis, s’accroche au pouvoir depuis la fin de son mandat, en juin 2013 [9].

Ils ont poussé les « Forces démocratiques » (sic) à kurdiser de force les populations non-Kurdes du Nord de la Syrie (octobre 2015), provoquant le soulèvement des arabes et des chrétiens assyriens et la colère de Damas, mais aucune réaction internationale [10]. Il n’y en avait d’ailleurs pas eu lors de l’annexion des champs pétroliers de Kirkouk par le Gouvernement régional kurde d’Irak (été 2014), l’opinion publique internationale n’ayant d’yeux que pour le nettoyage ethnique pratiqué par Daesh. À l’époque, non seulement les grandes puissances n’avaient pas condamné la guerre de conquête du Gouvernement régional kurde d’Irak, mais avaient proposé de lui fournir directement des armes, sans passer par le Gouvernement central de Bagdad, prétendument pour lutter contre Daesh.

Les parties au conflit n’annonceront pas faire la guerre pour créer un État colonial israélien et prendre les États arabes résistants en tenaille, mais dès que cela sera nécessaire déclareront lutter pour un Kurdistan indépendant ; une position grotesque puisque le territoire concerné n’a jamais appartenu au Kurdistan historique et que les Kurdes y sont largement minoritaires (moins de 30 % de la population).

Le 5 novembre, la France annonçait l’envoi du porte-avions Charles-De-Gaulle sur zone, prétendument pour lutter contre Daesh, en réalité pour se positionner en vue de la 3ème guerre de Syrie [11]. Le bâtiment a quitté Toulon, son port d’attache, le 18 novembre.

Du 13 au 15 novembre, le Gouvernement régional du Kurdistan d’Irak, appuyé par les « Forces démocratiques de Syrie » ont repoussé Daesh du Mont Sinjar (Irak). En réalité, les soldats de Daesh s’étaient retirés ne laissant que 300 hommes face à une coalition de plusieurs dizaines de milliers de soldats. La zone libérée n’a pas été restituée au Gouvernement irakien, mais annexée par le Gouvernement régional kurde d’Irak.

Bien qu’elle fasse mine de ne pas soutenir cette opération et de la condamner, la Turquie l’a approuvée lors du Traité secret Juppé-Davoutoglu de 2011. Si le pseudo-Kurdistan était créé, elle ne manquerait pas d’y repousser les militants du PKK.

 

La résolution 2249 autorise de facto la nouvelle guerre

Le 20 novembre, la Russie tentait de faire passer une nouvelle fois la proposition de résolution qu’elle avait rédigée pour la séance du 30 septembre et qu’elle avait été contrainte de retirer [12]. Tout au plus modifiait-elle son texte en incluant des références aux attentats de Souse, du Sinaï, d’Ankara, de Beyrouth et de Paris, ainsi qu’en mentionnant l’article 51 de la Charte (droit à la légitime défense). Une seconde fois, elle devait renoncer à son texte et laisser passer une proposition française légalisant toute intervention militaire contre Daesh en Syrie et en Irak, ce que le Conseil approuvait à l’unanimité (résolution 2249) [13]. Bien qu’elle puisse être interprétée de plusieurs manières, la résolution piétine de facto la souveraineté nationale de l’Irak et de la Syrie. Elle autorise les grandes puissances à s’y ingérer pourvu qu’elles prétendent lutter contre Daesh [14]. Il s’agit évidemment de libérer le Nord de la Syrie de Daesh, non pas pour le restituer à la Syrie, mais pour y proclamer un État indépendant sous autorité kurde.

La Russie ne s’est pas opposée à cette résolution et l’a votée. Il semble qu’elle souhaite pour le moment profiter du plan franco-israélien pour repousser Daesh hors de Syrie sans pour autant accepter le principe d’un pseudo-Kurdistan. La création d’un tel État n’a aucune légitimité en droit international (les Kurdes de Syrie ne sont pas opprimés, mais jouissent des mêmes droits que les autres citoyens). Elle rouvre la question des droits des minorités déjà posée par la création du Kosovo par l’Otan. Elle autorise de facto tout groupe ethnique, quelle que soit sa situation politique, à revendiquer un État indépendant, ce qui implique par voie de conséquence la possible dissolution de la plupart des États au monde —y compris la France— et le triomphe de la «globalisation».

À retenir :
- Le Kremlin et la Maison-Blanche se sont entendus pour couper les financements de Daesh. Ils ont bombardé en Irak et en Syrie les camions-citernes de la société de Bilal Erdoğan et isolé les banques de Daesh.
- Après l’annexion des champs pétroliers de Kirkouk en juin 2014, Israël et la France sont parvenus à poursuivre l’extension du territoire du Gouvernement régional kurde d’Irak (annexion des Monts Sinjar) et à lancer la conquête du territoire non-Kurde du Nord de la Syrie par le YPG désormais dénommé « Forces démocratiques de Syrie ». Ils entendent à terme faire fusionner les deux entités et proclamer l’indépendance d’un État prétendument kurde.
- La création d’un pseudo-Kurdistan dans des territoires non-Kurdes n’a aucune légalité en droit international. Elle vise uniquement, avec celle du Sud Soudan, à prendre en tenaille les principaux États arabes (Égypte, Syrie et Irak) pour réaliser le rêve d’une puissance israélienne du Nil à l’Euphrate.

Thierry Meyssan

[1] “President Putin Responses to journalists’ questions following the G20 summit”, Kremlin, November 16, 2015.

[2] « Le rôle de la famille Erdoğan au sein de Daesh », Réseau Voltaire, 26 juillet 2015.

[3] « L’armée américaine a détruit 116 camions-citernes de l’EI », Robert Burns, Associated Press, 16 novembre 2015.

[4] « Syrie : Poutine ordonne d’établir un contact direct avec la France et de la traiter comme un allié », Russia Today, 17 novembre 2015.

[5] “Why Is Money Still Flowing to ISIS ?”, The Editorial Board, The New York Times Sunday Review, October 10, 2015.

[6] « Comment Israël veut relancer la guerre au Levant », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 11 mai 2015.

[7] “Imagining a Remapped Middle East”, Robin Wright, The New York Times Sunday Review, September 29, 2013.

[8] « Le Kurdistan et le Califat », « Le "Kurdistan", version israélienne », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 7 et 13 juillet 2014.

[9] « Les Kurdes d’Irak s’opposent à la reconduction de leur président », Réseau Voltaire, 20 août 2015.

[10] « Les États-Unis et Israël débutent la colonisation du Nord de la Syrie », Réseau Voltaire, 1er novembre 2015.

[11] « Le porte-avions « Charles-De-Gaulle » déployé contre le groupe État islamique », Le Monde avec AFP, 5 novembre 2015.

[12] “Russian draft resolution on Counterterrorism”, Voltaire Network, 1 October 2015.

[13] “Resolution 2249 on combating ISIS”, Voltaire Network, 20 November 2015.

[14] « Le Conseil de sécurité adopte une résolution appelant à la lutte contre Daech », Centre de Nouvelles de l’Onu, 20 novembre 2015.

 


Les opérations militaires qui se préparent en Syrie et alentour

 

par Thierry Meyssan


ReseauVoltaire - 14/12/15 - La presse occidentale parle peu des opérations militaires en Syrie sinon pour affirmer sans la moindre preuve que la Coalition bombarderait avec succès les jihadistes de Daesh, tandis que la Russie tuerait des civils innocents. Il est de fait difficile de se faire une idée de la situation actuelle, d’autant que chaque camp fourbit ses armes en vue d’un plus vaste affrontement. Thierry Meyssan décrit ici ce qui se prépare.
Le silence qui entoure les opérations militaires en Irak et en Syrie ne signifie pas que la guerre s’est interrompue, mais que les différents protagonistes se préparent à une nouvelle manche.

Les forces de la Coalition

Côté impérial, la plus grande confusion demeure. Au regard des déclarations contradictoires des dirigeants US, il est impossible de comprendre les objectifs de Washington, s’il y en a. Tout au plus apparaît-il que les États-Unis laissent la France prendre une initiative à la tête d’une partie de la Coalition, mais là encore, on en ignore les objectifs réels.

Certes, la France déclare vouloir détruire Daesh en rétorsion après les attentats du 13 novembre à Paris, mais elle l’affirmait déjà avant ces attentats. Les déclarations antérieures relevaient de la communication, pas de la réalité. Ainsi le Mecid Aslanov, propriété de la société BMZ Group de Necmettin Bilal Erdoğan, a quitté le 9 novembre 2015 le port de Fos-sur-Mer (France). Il venait de livrer impunément du pétrole qu’il assurait avoir été extrait en Israël, mais qui en réalité avait été volé par Daesh en Syrie. Rien ne permet de penser que les choses ont changées aujourd’hui et qu’il faudrait prendre au sérieux les dernières déclarations officielles.

Le président français François Hollande et son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian se sont rendus à bord du porte-avions Charles-De-Gaulle, au large de la Syrie, le 4 décembre. Ils ont annoncé un changement de mission, sans explications. Comme l’avait déclaré au préalable le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, le bâtiment a été dérouté vers le Golfe persique.

Le Groupe aéronaval constitué autour du Charles-De-Gaulle est composé de son Groupe aérien embarqué (18 Rafale Marine, 8 Super étendard modernisés, 2 Hawkeye, 2 Dauphin et d’1 Alouette III), de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, de la frégate anti sous-marine La Motte-Picquet, du bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne, de la frégate belge Léopold Ier et de la frégate allemande Augsburg, et, bien que le ministère de la Défense le nie, d’un sous-marin d’attaque nucléaire. Attachée à ce dispositif, la frégate légère furtive Courbet est restée en Méditerranée orientale.

Les forces européennes ont été intégrées à la Task Force 50 de l’USNavCent, c’est-à-dire à la flotte du Central Command US. L’ensemble de cette unité comprend désormais une soixantaine de bâtiments.

Les autorités françaises ont souligné que le contre-amiral René-Jean Crignola a pris le commandement de cette force internationale, sans préciser qu’il est placé sous l’autorité du commandant de la Vème Flotte, le vice-amiral Kevin Donegan, lui-même placé sous l’autorité du général Lloyd J. Austin III, commandant du CentCom. C’est en effet une règle absolue de l’Empire, le commandement des opérations échoit toujours à des officiers états-uniens, les Alliés n’étant que des supplétifs. En fait, hormis la promotion relative du contre-amiral français, on se retrouve dans la même situation qu’en février dernier : une Coalition internationale censée lutter contre Daesh, qui —un an durant— a certes multiplié les vols de reconnaissance et détruit les installations pétrolières chinoises en Irak, mais sans avoir le moindre effet sur son objectif officiel, Daesh. Là encore, rien ne permet de penser que les choses vont changer.

La Coalition a annoncé avoir procédé à de nouveaux bombardements et avoir détruit de nombreuses installations de Daesh, cependant ces imputations sont invérifiables et d’autant plus douteuses que l’organisation terroriste n’a pas émis la moindre protestation.

De ce dispositif, nous pouvons conclure que la France peut conduire sa propre stratégie, mais que les États-Unis peuvent à tout instant reprendre les affaires en main.

Les forces terroristes

Nous pourrions ici traiter des organisations terroristes, mais ce serait faire semblant, comme l’Otan, de croire que ces groupes sont des formations indépendantes surgies du néant, avec leurs salaires, leurs armements et leurs pièces détachées. Plus sérieusement, les jihadistes sont des mercenaires au services de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar —il semble en effet que les Émirats arabes unis se soient presque entièrement retirés de ce dispositif— auxquels il faut ajouter quelques multinationales comme Academi, KKR et Exxon-Mobil.

La Turquie poursuit son déploiement militaire à Bachika (Irak), en soutien aux Kurdes du président illégitime Massoud Barzani —alors que son mandat est terminé, il refuse de quitter le pouvoir et d’organiser de nouvelles élections—. Sommé par le gouvernement irakien de retirer ses soldats et ses blindés, Ankara a répondu avoir envoyé ces hommes pour protéger des formateurs déployés en fonction d’un accord international antérieur et ne pas être prêt à les retirer. Il en a même ajouté de nouveaux, portant ses effectifs à au moins 1 000 soldats et 25 tanks.

L’Irak a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies et la Ligue arabe, sans provoquer le moindre émoi nulle part.

La Turquie et l’ancien gouverneur de Mossoul, Atheel al-Nujaifi, souhaiteraient être présents lors de la prise de la ville à Daesh et empêcher qu’elle soit occupée par les Forces de mobilisation populaire (al-Hashd al-Shaabi), très majoritairement chiites.

À l’évidence, tout le monde rêve : le président illégitime Massoud Barzani croit que personne ne remettra en question son annexion des champs pétroliers de Kirkouk et des montagnes de Sinjar ; le leader des Kurdes syriens Saleh Muslim imagine qu’il sera bientôt président d’un pseudo-Kurdistan reconnu internationalement ; et le président Recep Tayyip Erdoğan suppose que les arabes de Mossoul espèrent être libérés et gouvernés par les Turcs comme à l’époque ottomane.

Par ailleurs, en Ukraine, la Turquie a déployé la Brigade islamiste internationale qu’elle a officiellement créée en août dernier. Ces jihadistes, qui ont été prélevés sur le théâtre d’opération syrien, ont été divisés en deux groupes à leur arrivée à Kherson. La majorité sont partis se battre dans le Donbass au sein des Brigades Cheikh Manour et Djokhar Doudaïev. Tandis que les meilleurs éléments se sont infiltrés en Russie pour saboter l’économie de la Crimée. Ils sont ainsi parvenus à couper toute l’électricité de la République durant 48 heures.

L’Arabie saoudite a réuni ses mercenaires à Riyad pour constituer une délégation en vue des prochaines négociations organisées par le directeur des Affaires politiques de l’Onu, le néo-conservateur US Jeffrey Feltman.

Les Saoudiens n’ont pas invité de représentants d’Al-Qaïda, ni de Daesh, mais uniquement des groupes wahhabites qui travaillent avec eux, comme Jaysh al-Islam ou Ahrar al-Sham. En théorie, il n’y avait donc pas à cette conférence de « groupes terroristes » listés par le Conseil de sécurité de l’Onu, mais en pratique, tous les participants se battent au sein, au nom ou aux côtés d’Al-Qaïda ou de Daesh sans en revendiquer le label, la plupart de ces groupes étant dirigés par des personnalités ayant appartenu à Al-Qaïda ou à Daesh. Ainsi, Ahrar al-Sham a été créé juste avant le début des événements en Syrie par des Frères musulmans et de hauts responsables d’Al-Qaïda issus de l’entourage d’Oussama Ben Laden.

Continuant à agir comme ils le faisaient avant l’intervention russe, les participants sont convenus d’une « solution politique » qui débute par l’abdication du président démocratiquement élu Bachar el-Assad et se poursuive par un partage du pouvoir entre eux et les institutions républicaines. Ainsi, bien qu’ils aient perdu tout espoir de l’emporter militairement, ils persistent à envisager une reddition de la République arabe syrienne.

Les représentants des Kurdes de Syrie n’ayant pas été invités à cette conférence, nous pouvons conclure que l’Arabie saoudite considère le projet de pseudo-Kurdistan comme distinct de l’avenir du reste de la Syrie. Notons au passage que le YPG vient de créer un Conseil démocratique syrien pour renforcer l’illusion d’une alliance des Kurdes de Selah Muslim avec les arabes sunnites et les chrétiens, alors qu’en réalité ils s’affrontent sur le terrain.

Quoi qu’il en soit, il ne fait pas de doute que Riyad soutient les efforts de la Turquie pour créer ce pseudo-Kurdistan et y expulser « ses » Kurdes. En effet, il est désormais attesté que l’Arabie saoudite a fourni une aide logistique à la Turquie pour guider le missile air-air qui a détruit le Soukhoï 24 russe.

Enfin le Qatar fait toujours semblant de ne plus être impliqué dans la guerre depuis l’abdication de l’émir Hamad, il y a deux ans. Pourtant les preuves s’accumulent de ses opérations secrètes, toutes dirigées non pas contre Damas, mais contre Moscou : ainsi, le ministère qatari de la Défense a acheté fin septembre en Ukraine des armes anti-aériennes sophistiquées Pechora-2D pour que les jihadistes puissent menacer les forces russes et, plus récemment, il a organisé une opération sous-faux drapeau contre la Russie. Toujours en Ukraine, il a acheté fin octobre 2 000 bombes fragmentation OFAB 250-270 de fabrication russe et les a dispersées le 6 décembre sur un camp de l’Armée arabe syrienne de manière à accuser l’Armée russe de bavure. Là encore, malgré les preuves, personne ne réagit à l’Onu.

Les forces patriotiques

Les Forces russes bombardent les jihadistes depuis le 30 septembre. Elles prévoient de le faire au minimum jusqu’au 6 janvier. Leur action vise principalement à détruire les bunkers que les groupes armés ont construits, et l’ensemble de leur logistique. Durant cette phase, on assiste à peu de changements sur le terrain, sinon à un reflux des jihadistes vers l’Irak et la Turquie.

L’Armée arabe syrienne et ses alliés préparent une vaste opération pour le début 2016. Il s’agira de provoquer un soulèvement des populations dominées par les jihadistes et de reprendre simultanément presque toutes les villes du pays —à l’exception éventuelle de Palmyre— de sorte que les mercenaires étrangers se replient dans le désert. À la différence de l’Irak où 120 000 sunnites et baasistes ont rejoint Daesh uniquement pour se venger d’avoir été écartés du pouvoir par les États-unis au profit des chiites, rares sont les Syriens qui ont acclamé le « Califat ».

Les 21 et 22 novembre, l’Armée russe a procédé en Méditerranée à des exercices avec son alliée syrienne. Les aéroports de Beyrouth (Liban) et de Larnaca (Chypre) ont dû être partiellement fermés. Les 23 et 24 novembre, les tirs de missiles russes sur des positions de Daesh en Syrie provoquaient la fermeture des aéroports d’Erbil et de Sulaymaniyah (Irak). Il semble qu’en réalité, l’Armée russe ait testé l’extension possible de son arme d’inhibition des communications et des commandes de l’Otan. Quoi qu’il en soit, le sous-marin Rostov-sur-le-Don a procédé, le 8 décembre, à des tirs depuis la Méditerranée sur des installations de Daesh.

La Russie, qui dispose déjà de la base aérienne d’Hmeymim (près de Lattaquié), utilise également la base aérienne de l’Armée arabe syrienne à Damas, et construirait une nouvelle base à al-Shayrat (près de Homs). En outre, de hauts gradés russes ont procédé à des repérages en vue de créer une quatrième base au Nord-Est de la Syrie, c’est-à-dire à proximité à la fois de la Turquie et de l’Irak.

Enfin, un sous-marin iranien est arrivé au large de Tartous.

Le Hezbollah, qui a démontré sa capacité à mener des opérations commandos lors de la libération du pilote du Sukhoï prisonnier des milices organisées par l’Armée turque, prépare le soulèvement des populations chiites, tandis que l’Armée arabe syrienne —à plus de 70 % sunnite— se concentre sur les populations sunnites.

Le gouvernement syrien a conclu un accord avec les jihadistes de Homs qui ont finalement accepté de se rallier ou de quitter la ville. Elle a été évacuée sous contrôle des Nations unies, de sorte qu’aujourd’hui Damas, Homs, Hama, Lattaquié et Der ez-Zor sont entièrement sécurisés. Reste à libérer Alep, Idlib et Rakka.

Contrairement aux affirmations péremptoires de la presse occidentale, la Russie n’a pas du tout l’intention de laisser le Nord du pays à la France, à Israël et au Royaume-uni pour y créer un pseudo-Kurdistan. Le plan des patriotes prévoit la libération de toutes les zones habitées du pays, y compris Rakka, actuelle « capitale du Califat ».

Le calme précède donc la tempête.

Thierry Meyssan


 

Les Arméniens de Syrie survivent en défiant le terrorisme © Sputnik. Valeriy Melnikov

 

Daech s'attaque au christianisme dans son berceau

 

Sputnik - 17.1/19 - La ville de Kessab, ville syrienne composée majoritairement d'Arméniens et située sur la frontière turco-syrienne dans la province de Lattaquié, a été attaquée par des combattants du groupe terroriste Front al-Nosra il y a près de deux ans.

Avant le déclenchement des hostilités en Syrie, en 2011, plus de 80.000 Arméniens vivaient dans le pays. Les lieux de résidence regroupés de la communauté arménienne étaient les villes d'Alep, de Damas, de Deir ez-Zor et de Lattaquié, cependant des villages et des quartiers arméniens étaient dispersés à travers le pays.

Depuis le début du conflit syrien, la communauté des Arméniens syriens reste fidèle au gouvernement du pays, en participant à toutes les grandes batailles contre les rebelles radicaux.

Après l'attaque de Kessab par les islamistes, 17.000 volontaires arméniens sont arrivés de la ville d'Alep afin de protéger leurs terres. Les milices arméniennes considéraient cette bataille comme une obligation morale de lutter contre les forces islamistes. Ils appellent les militants islamistes les "terroristes ottomans", en incitant à défendre leurs terres contre les mêmes forces qui auraient commis le génocide de 1915.

 

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20160116/1020992357/armeniens-kessab-syrie.html#ixzz3xhqC3F7j

 

La situation militaire actuelle en Syrie


par Valentin Vasilescu

 

RÉSEAU VOLTAIRE | BUCAREST (ROUMANIE) | 22 JANVIER 2016


Depuis le 6 janvier, qui marque la fin de la première phase des bombardements russes, l’armée arabe syrienne reconquiert le terrain sur tous les fronts, à l’exception d’une zone au Nord d’Alep. En effet, de nouveaux jihadistes, c’est-à-dire des troupes fraîches, viennent d’y arriver par la Turquie, avec de nouveaux équipements.

D’une manière générale, les bombardements ont détruit l’ensemble des bunkers que les Occidentaux et les puissances du Golfe avaient construits, de sorte que les jihadistes n’ont plus d’installations protégées, même s’ils conservent de nombreux tunnels où se cacher.

De très nombreux combattants ont fui, mais l’arrivée de renforts jihadistes montre que la guerre est loin d’être terminée et que l’Otan n’a toujours pas renoncé. L’armée arabe syrienne devrait sécuriser rapidement l’essentiel du pays habité, le Sud et le Nord-Ouest. Les combats devraient alors se concentrer au Nord-Est, dans la zone proche des frontières turque et kurde d’Irak.

Les bombardements auxquels l’aviation russe a procédé depuis le 30 septembre 2015 visaient à détruire l’infrastructure militaire des jihadistes qui se battent contre la République arabe syrienne. Les Russes ont utilisé principalement des bombes et des missiles de haute précision [1].

Les bombardiers russes Su-24 M, Su-25 SM3 et Su-34 ont attaqué des dépôts d’armes, de munitions et des installations de fabrication d’explosifs installés par les jihadistes. Ces bombardements visaient à limiter leur puissance de feu. Des dépôts de carburant et des parcs automobiles ont également été bombardés pour limiter leur capacité de manœuvre. Les Russes ont aussi bombardé des camps d’entrainement, des centres de commandement et de transmissions afin de limiter leur capacité de contrôler et de coordonner leurs actions. De leur côté, les hélicoptères d’attaque russes Mi-24 V ont détecté la création de petits groupes mobiles de combattants et attaqué leurs véhicules, réduisant leur mobilité. Le résultat de l’action de l’aviation russe se reflète dans l’avance enregistrée par les troupes terrestres syriennes pendant les deux à trois derniers mois [2].

 


Dans le nord-ouest du territoire syrien (gouvernorat d’Alep, d’Idlib et le nord du gouvernorat de Lattaquié), la partie la plus densément peuplée du pays, il y a une zone continue contrôlée par environ 12 000 combattants soi-disant «modérés» (appartenant pour la plupart au Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda) et 5 000 combattants de l’ÉI.
En dehors d’une zone tampon partiellement occupée par les forces kurdes, l’ensemble de la frontière nord-ouest de la Syrie est contrôlée par les jihadistes.
C’est ici que l’on trouve les corridors d’approvisionnement en armes, en recrues et en munitions depuis la Turquie, à la fois pour l’ÉI et pour les «modérés». Dans le sens opposé, en direction de la Turquie, affluent des camions citernes avec du pétrole syrien, extrait de zones contrôlées par l’ÉI [3].

 


L’armée arabe syrienne a enregistré des victoires importantes, en prenant le contrôle des quartiers ouest de la ville d’Alep et de la région alentour au Sud et à l’Est, au détriment des jihadistes « modérés » et des groupes Al-Jabha à Shamiya, Ahrar al-Sham et État islamique [4]. Comme le tronçon Alep- Hama de l’autoroute Alep-Damas est contrôlé par les jihadistes, elle a ouvert une route alternative Alep-Hama passant à l’est. Grâce à cette opération offensive, elle a réussi à s’interposer, isolant des groupes jihadistes des troupes de l’ÉI, des groupes qui, le plus souvent, agissent conjointement contre elle.

 


Entre Homs et Hama, l’armée arabe syrienne a réussi à enfermer dans une poche, à Rastan, environ 1 800 rebelles du Front al-Nosra. À l’est de Homs, un groupe de l’ÉI composé de 1 500 combattants s’est immédiatement interposé derrière elle, afin de dégager le Front al-Nosra de son encerclement. Elle a créé un dispositif offensif d’une grande mobilité au sud de Homs, qui a progressé grâce à une action offensive jusqu’à Palmyre. Grâce à cette manœuvre, elle a coupé la voie d’approvisionnement de l’ÉI à l’Est de Homs, déjouant le plan d’offensive conjointe des terroristes islamistes du Front al-Nosra et de l’ÉI.

 


Au nord de Damas, 3 000 mercenaires de Jaysh al-Islam combattent contre l’armée arabe syrienne. À l’est de Damas, elle doit affronter 5 500 ihadistes du Front islamique. Les deux groupes ont été recrutés, armés et financés par l’Arabie Saoudite. Dans le sud-Est de Damas les combats se déroulent contre un groupe de l’ÉI composé de 1 500 ihadistes. L’offensive de l’armée arabe syrienne est très difficile parce que la zone a été préparée, infestée de tunnels où les jihadistes parviennent à apporter des munitions et à loger des combattants à partir de la Jordanie. Ils organisent de fréquentes embuscades dans lesquelles ils utilisent des kamikazes.

 

 


Au Sud de Damas, se trouve le gouvernorat de Deraa, la zone frontalière avec Israël et la Jordanie, où passe l’autoroute Alep-Damas-Amman-Aqaba. Dans l’Ouest de ce gouvernorat, le long de la frontière avec Israël, sont concentrés 9 500 jihadistes de l’Armée syrienne libre (ASL) et du Front islamique, auxquels il faut ajouter 1 500 combattants du Front al-Nosra.

L’ASL a été [crée par la France et] armée par les États-Unis, formée dans des bases en Jordanie et approvisionnée en permanence en armes, combattants et munitions en provenance de Jordanie. Deux groupes de l’ÉI avec un effectif de 3 000 combattants sont déployés dans le gouvernorat voisin d’As-Suwayda, situé sur la frontière avec la Jordanie dans des localités avec des moyens de communications.

 

 


Dans le nord de la Syrie, les champs de pétrole du gouvernorat de Rakka sont occupés par un groupe de l’ÉI de 2 500 combattants. Dans le Nord-Est de la Syrie, à la frontière avec l’Irak, les champs pétrolifères d’Ash Shaddadyi sont occupés par encore 2 500 combattants de l’ÉI. Dans le Sud-Est, toujours à la frontière irakienne, un autre groupe de l’ÉI, composé de 3 000 combattants, occupe les champs pétrolifères d’Abu Kemal, dans le gouvernorat de Deir Ez-Zor. Parmi les trois zones contrôlées par l’ÉI, se trouve la ville de Deir Ez-Zor, siège d’une garnison défendue par la 104ème Brigade parachutiste. Cette brigade est une autre tête de pont de l’armée arabe syrienne prévue pour déclencher l’offensive généralisée contre l’ÉI.

 


Une offensive majeure de l’armée arabe syrienne pourrait être lancée au début de mars, dans le nord-ouest du pays. Les directions de l’offensive seront Alep- Idlib, Lattaquié-Idlib et Hama-Idlib. Pour ce faire, la Russie transporte quotidiennement des unités de l’armée arabe syrienne, de grandes quantités de munitions de tous calibres, des lance-roquettes, des obusiers et des blindés automoteurs. La Russie est intéressée à tester ces nouveaux types d’armes, dans les conditions réelles du champ de bataille en Syrie.

Par exemple, pour la conquête des portions stratégiques 754,5 dans le Nord de la province de Lattaquié, l’armée arabe syrienne a utilisé pour la première fois, six systèmes russes sur chenilles de type « Plateforme-M », et quatre systèmes sur roues de type « Argo ». Ces robots sont équipés de dispositifs optoélectroniques pour détecter les cibles, sont armés de mitrailleuses et de lance-roquettes, sont protégés par un blindage, et sont contrôlés à distance. Ils sont capables d’opérer sur des terrains montagneux et boisés, se rapprochant à une distance de 100 à 120 m des lignes de défense ennemies, et de déclencher le feu par surprise. Leur mission est d’attirer sur eux le feu de l’infanterie ennemie, et ainsi de dévoiler le dispositif de défense qui peut alors être frappé par l’artillerie de l’armée arabe syrienne.

L’armée arabe syrienne espère détruire ou capturer les jihadistes de la poche de Rastan, d’ici fin février. Avec de petites opérations offensives, elle pense assurer l’isolement total du groupe du reste des autres jihadistes. Simultanément, elle va achever le processus de nettoyage de la zone de la frontière avec la Turquie, et éliminer les rebelles islamistes dans le Nord du gouvernorat de Lattaquié. L’objectif, est de pénétrer profondément dans le nord, le long de la frontière avec la Turquie et dans le gouvernorat d’Idlib. La sécurisation de la frontière avec la Turquie représenterait pour la Syrie la garantie que les jihadistes ne pourront plus être approvisionnés en armes modernes et en munitions, notamment en missiles états-uniens anti-char BGM-71 TOW.

Valentin Vasilescu
Traduction
Avic
Réseau International

[1] « Munitions "intelligentes" utilisées par la Russie en Syrie », Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau international, 3 novembre 2015.
[2] « L’hélicoptère Mi-24 crée la panique chez les rebelles en Syrie », Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau international, 19 octobre 2015.
[3] « La Russie expose les preuves du trafic de pétrole de Daesh via la Turquie », par Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau Voltaire, 3 décembre 2015.
[4] « Bataille acharnée pour Alep », par Valentin Vasilescu, Traduction Avic, Réseau international, 29 octobre 2015.

 

Syrian Govt Retakes Last Major Rebel-Held Town in Latakia
Rabia Held by Rebels, Including al-Qaeda, Since 2012


by Jason Ditz


Antiwar.com - 24/1/16 - Backed by multiple Shi’ite militias and with Russian air support, the Syrian military today managed to capture the rebel-held town of Rabia, the last major rebel-held territory in Latakia Province. Officials followed this up with a prediction they’d retake the remaining villages in a few weeks.

Rabia was one of the longest-held rebel towns in the area, with an al-Qaeda-led coalition holding the town since 2012. Retaking Latakia has been a major focus of the Syrian military in recent weeks, and they’d retaken the town of Salma earlier this month.

Rabia was considered the most important rebel position, however, just 8 miles from the Turkish border, and long rumored to be one of the key border crossing areas for al-Qaeda’s Nusra Front, which also controls the entire Idlib Province, just east of Latakia.

Controlling the coast was also a top priority for Russia since it become directly involved in the Syrian War, as they control the naval port at Tartus, and want the Syrian government to securely control the adjacent areas, along with a safe route into the capital.

 

 

© SPUTNIK. DMITRY VINOGRADOV


Les Etats-Unis et la Turquie regardent avec appréhension

les nouvelles activités des forces armées russes dans le nord-est de la Syrie

 

Sputnik- 24/1/16 - Selon les autorités américaines et turques, l'apparition de l'armée russe dans la région révèle les projets de Moscou de renforcer ses liens avec la milice kurde, qui ont bien fonctionné dans la lutte contre les islamistes, rapporte le quotidien américain Wall Street Journal.

La Russie a envoyé de nouvelles troupes dans l'aérodrome du nord-est de la Syrie contrôlé par l'armée loyaliste. Dans le même temps, les conseillers militaires américains ont augmenté le nombre d'opérations conjointes avec les milices kurdes. Ces avancées militaires parallèles, malgré leur petite échelle, peuvent créer de nouvelles tensions entre Washington et Moscou, qui cherchent à protéger leurs propres intérêts concurrents dans la région, indique le quotidien.

Ankara a également exprimé ses préoccupations au sujet de la présence russe dans le nord-est de la Syrie. Les autorités turques et américaines estiment que l'apparition des troupes russes dans la région peut signifier que Moscou cherche à renforcer ses liens avec la milice kurde, qui s'est faite une bonne réputation dans la lutte contre l'Etat islamique.

L'ancien ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford, note que l'accumulation des forces permettra au Kremlin de promouvoir activement ses intérêts dans la région.

"Grâce à ce pas les Russes visent trois buts : renforcer la position du gouvernement syrien et ses alliés kurdes dans l'est de la Syrie, compliquer, entre-temps, l'activité américaine, ainsi que protéger ses arrières de l'ennemi retrouvé de Moscou, à savoir la Turquie", a affirmé M.Ford.

Auparavant, les médias avaient annoncé que les forces armées américaines et russes avaient commencé à aménager des bases aériennes dans les zones respectivement contrôlées par les Kurdes et l'armée gouvernementale syrienne, dans le nord-est de la Syrie près de la frontière avec la Turquie et l'Irak. La distance entre les deux bases est d'environ 50km.

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20160124/1021175556/moscou-preoccupe-ankara-washington.html#ixzz3yGoDVFir

 

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Syrie – Repositionnements de fin de partie

 

Source : Moon of Alabama

Le Saker francophone - 20-1-16 - Lorsque la campagne russe a commencé en Syrie, Obama a assuré qu’elle finirait en bourbier. Divers médias et analystes se sont alignés sur lui. Ils ont eu tort car la campagne russe est, en réalité, une campagne bien pensée et bien exécutée.

Confrontés à la réalité, les médias américains sont en train de changer leur narrative mensongère. Le LA Times écrit:

L’attaque de Lattaquié est le reflet d’autres avancées gouvernementales du même ordre à travers tout le pays, du fait de l’offensive des forces loyales au président Bachar al-Assad, appuyées par la puissance de l’air russe. […]

C’est un changement radical pour les forces d’Assad, qui, il y a moins de six mois, avait prévenu ses partisans que le gouvernement devrait «abandonner certaines zones» après une série de revers humiliants. […]

Ces avancées ont renforcé la position du gouvernement avant les négociations de paix en Syrie qui devraient commencer la semaine prochaine à Genève.
L’administration Obama et ses alliés anti-syriens avaient espéré voir arriver à Genève un gouvernement syrien défait qui aurait accepté toutes leurs conditions de capitulation. Ils doivent maintenant changer leur narrative. Les pourparlers de paix à Genève, soutiennent-ils désormais, ne peuvent pas avoir lieu parce que le gouvernement syrien est en train de gagner. Comme le dit ce titre du Washington Post – Les frappes aériennes russes sont assez efficaces en Syrie pour mettre les pourparlers de paix en danger :

Trois mois et demi de frappes aériennes incessantes, qui ont principalement ciblé l’opposition à Assad soutenue par l’Occident, ont suffi à montrer sans l’ombre d’un doute qu’Assad ne pourra pas être écarté du pouvoir par la guerre de près de cinq ans contre son régime. Ses avancées sur le terrain posent aussi la question de savoir s’il peut encore y avoir des négociations sérieuses pour mettre fin à un conflit qu’Assad et ses alliés semblent désormais certains de gagner.

«La situation sur le terrain en Syrie n’est certainement pas propice à des négociations en ce moment», a déclaré Lina Khatib de l’Initiative de réforme arabe, un think tank basé à Paris.
L’Initiative de réforme arabe est la fille bâtarde du US/Middle East Project et de diverses dictatures du Moyen-Orient. Le Middle East Project a été créé par Henry Siegman, un ancien directeur national du Congrès juif américain dont les principaux conseillers sont des politiciens étasuniens extrémistes comme Scowcroft et Brzezinski.

Selon eux, le gouvernement syrien doit être renversé et on ne peut pas le laisser gagner. Les négociations devront être repoussées jusqu’à ce que le gouvernement syrien soit prêt à tomber. C’est pourquoi l’opposition de militants islamistes contrôlée par États-Unis/Arabie/Turquie veut exclure les Kurdes et l’opposition non-militante de toutes les négociations, et fixe des conditions supplémentaires qui rendent les négociations impossibles. Ils exigent pratiquement que la Russie et la Syrie acceptent un cessez le feu unilatéral avant toute négociation.

En attendant, les différents camps se positionnent pour la fin de partie générale. Les Kurdes de Syrie veulent un corridor le long de la frontière syro-turque pour relier leurs territoires de l’est avec l’enclave kurde de l’ouest. Ils se battent au nord-ouest d’Alep avec le soutien des Russes contre les gangs soutenus par les États-Unis et, avec le soutien de la Russie et des États-Unis, contre les gangs de l’État islamique au nord-est d’Alep. Les États-Unis envahissent le sol syrien et construisent un aéroport dans les zones kurdes de l’est de la Syrie. Cela probablement pour mettre en place, par la suite, un État kurde client riche en pétrole :

L’aéroport, connu sous le nom d’Abu Hajar, se trouve au sud de la ville de Remelan, sur le site d’un des plus grands gisements de pétrole de Syrie qui est géré par les Unités de la protection du peuple kurde qui vendent leur production par l‘intermédiaire du Kurdistan irakien.
Les Russes pourraient contrer ce mouvement avec leur propre aéroport dans la région.

Israël, qui achète la plus grande partie du pétrole kurde et qui vient de se rabibocher avec la Turquie, appelle maintenant officiellement à la création d’un État kurde indépendant. Les Turcs ne vont pas du tout aimer ça.

La Turquie veut empêcher la création d’un corridor kurde le long de sa frontière. Elle a incité les insurgés turkmènes de Syrie, qu’elle contrôle, à attaquer État islamique à partir de leur couloir Alep–Avaz–Turquie vers l’est, le long de sa frontière, là où elle peut les soutenir avec son artillerie. Cette campagne s’est enlisée au bout de quelques jours et plusieurs villes qu’ils avaient capturées sont maintenant à nouveau aux mains d’État islamique. De nouveaux équipements et davantage de soldats turcs sont arrivés à la frontière turque, près du poste de frontière de Jarablus qui est actuellement entre les mains d’État islamique. C’est le seul passage qu’a État islamique vers un pays relativement amical. Si les Kurdes approchent de ce point de passage vers la Turquie, cette dernière est susceptible d’envahir la Syrie pour mettre en place une zone tampon plus large contre les Kurdes syriens.

En Irak, les Turcs continuent d’occuper des bases au Kurdistan irakien sous la protection de Barzani, le chef de la mafia kurde irakienne. Et ce malgré les menaces du gouvernement irakien. Mais ce gouvernement est à nouveau contrôlé par les États-Unis. L’influence iranienne avait diminué après des dissensions entre le général iranien Suleiman et Abadi, le premier ministre installé par les États-Unis.

Une source au bureau du premier ministre Haidar al-Abadi a déclaré : «Le retard des États-Unis à soutenir Bagdad n’a pas été une coïncidence ou un manque de réaction involontaire. Ce fut une décision stratégique visant à :

– Apprendre à l’Irak à refuser des bases militaires étasuniennes ;

– Se rendre compte de la capacité militaire iranienne et s’assurer de son incapacité à utiliser la puissance aérienne et la collecte de renseignements pour vaincre ISIS ;

– Soumettre Bagdad à leur volonté et lui dicter leurs conditions.»


Le fait que les États-Unis aient utilisé le phénomène ISIS pour provoquer encore un changement de régime et prendre le contrôle de l’Irak a été confirmé par Obama dans une interview avec Thomas Friedman :

La raison, a ajouté le président, «pour laquelle nous n’avons pas commencé à opérer des frappes aériennes partout en Irak dès qu’ISIL est arrivé, c’était que cela aurait enlevé la pression que nous maintenions sur [le Premier ministre Nouri Kamal] al-Maliki.» […]
Mais tous ces jeux étasuniens ne serviront à rien sur le long terme. Les régions kurdes en Irak et en Syrie sont enclavées et aucun de leurs voisins directs n’a intérêt à la création d’un état kurde. Depuis la fin de son mandat qui n’a pas été renouvelé par le parlement, la présidence de Barzani sur le Kurdistan irakien est illégitime. Le prochain dirigeant des régions kurdes en Irak sera probablement moins amical avec la Turquie et les États-Unis. En Irak, l’influence de l’Iran sur le peuple sera toujours plus grande que l’influence américaine sur des pans de l’élite. En Syrie, c’est la Russie qui va décider de ce que sera l’avenir de l’État.

Au bout du compte, les États-Unis ont peu de chances de garder la position dominante qu’ils ont retrouvée actuellement. Obama répète l’erreur de ses prédécesseurs en s’imaginant que l’ingérence des États-Unis peut réussir et durer éternellement.

État islamique recule. Il a récemment dû couper les salaires de moitié. Il est continuellement bombardé et doit affronter des combats toujours plus durs avec des pertes toujours plus élevées. La population dans les zones qu’il détient n’est pas contente. Il va bientôt devoir redevenir un mouvement de guérilla de cellules terroristes souterraines. Alors d’autres intérêts des différents acteurs redeviendront prioritaires, les États-Unis ne seront plus nécessaires et ils seront à nouveau écartés de la région. Et alors les États-Unis se demanderont, une fois de plus, pourquoi ils n’ont rien retenu de la leçon précédente.

Traduction : Dominique Muselet

 

 

La nouvelle donne en Syrie

par Pierre

 

«Je suis passionné par l'Histoire des nations. Je pense qu'on ne peut pas trouver de solution à un conflit
si on n'a pas profondément étudié l'Histoire des parties en présence.
Je suis l'actualité internationale depuis plus de 35 ans.
J'aime me ressourcer en montagne. Longs treks dans les Alpes ou dans l'Himalaya, seul ou avec des amis.»



Agoravox - 12/2/16 - Les insurgés syriens et les djihadistes internationaux viennent d’essuyer une cuisante défaite au nord d’Alep. On ne sait pas encore si ce sera une déroute ou un simple revers de fortune mais cela mérite qu’on évalue la gravité de la situation dans laquelle se trouvent les combattants qui ont pris les armes contre le gouvernement légitime de Bachar al Assad et de voir quelle pourrait être l’évolution régionale si la ville d’Alep venait à être totalement reconquise par les forces loyalistes.

 

Accueil des troupes de l’Armée loyaliste à Nebbol et Zahraa.

 

Il est inutile de revenir sur la participation décisive de l’aviation russe, du déploiement des systèmes antiaériens de dernière génération (S-400) ainsi que du performant système de brouillage électronique Krassoukha-4 [1] dans les opérations militaires en Syrie. Il est aussi inutile de rappeler que l’armée loyaliste a reçu des renforts du Hezbollah, des Chiites irakiens, des brigades Al-Qods iraniennes et des Hazâras afghans [2]. Le matériel de guerre syrien a été modernisé en ce qui concerne l’aviation et il a été renforcé avec du matériel moderne pour l’armement blindé. Tout cela a déjà été lu et relu en long et en large dans tous les médias traditionnels et je n’ai rien de neuf à ajouter.

Ce qui est plus rarement évoqué, c’est la surprenante métamorphose de l’armée russe qui est passée d’une armée en guenilles dans les années 90 à une armée disposant des équipements les plus sophistiqués en 2016 et cela avec un budget militaire 7,2 fois inférieur à celui des États-Unis [3]. Ceux qui s’intéressent à ce sujet savent que les États-Unis et la Russie sont les seuls pays au monde à disposer d’une capacité de production indépendante pour toutes les armes que leur armée utilise. Y arriver avec un budget aussi réduit est une performance pour la Russie.

L’explication vient sans doute de coûteuses erreurs de conception ou d’utilité stratégique commises par l’armée étasunienne comme l’avion multirôle F-35 ou le bouclier antimissiles par exemple, de l’épuisement de l’armée US dans des guerres asymétriques, de la dispersion des forces sur l’ensemble de la planète, de la priorité donnée à des systèmes de protections contre les attaques d’ennemis moins puissants pendant plus de 10 ans (guérillas et attaques suicides), de la corruption et des gaspillages divers.

Pendant ce temps, la Russie a lancé un programme de restructuration de son armée à la fois sur le plan stratégique, tactique et qualitatif qui doit arriver à son terme en 2020. Les premiers résultats en ce début 2016 atteignent déjà des résultats étonnants alors que la plupart des nouveautés sont encore au stade de prototypes [4].

Comment expliquer la défaite d’Alep ?

Contrairement à tout ce que les médias mainstream prétendent, ce n’est pas l’Armée arabe syrienne qui a ouvert les hostilités ces derniers jours. Le groupe terroriste « Front al-Nosra » [5] affilié à Al-Qaïda avait tenté à plusieurs reprises de prendre la localité de Bachkoy située au nord d’Alep. Lors de leur dernière tentative, l’AAS a contre-attaqué avec l’appui de l’artillerie et des aviations syrienne et russe en provoquant la débandade des terroristes. L’AAS a profité de la situation pour atteindre les villages chiites de Nebbol et Zahraa qui étaient assiégés depuis trois ans et demi et par la même occasion, de couper la principale route qui relie Alep à la Turquie. Les 5000 défenseurs de ces deux villages se sont alors joints à l’AAS pour repousser les terroristes encore plus loin.

Une autre explication de cette défaite est que de nombreux djihadistes, on parle de plusieurs milliers, ont quitté la Syrie pour la Libye. On peut penser que ces combattants aguerris ont manqué pour faire face à l’AAS.

Les perdants.

On ne peut évaluer que sur base de la situation actuelle qui évolue vers un siège des quartiers tenus par les rebelles. Il n’est pas possible de prévoir une éventuelle intervention militaire de la Turquie et de l’Arabie. Une telle évolution du conflit conduirait la guerre dans une direction imprévisible et je ne me risquerai pas à faire une prospective sans avoir des éléments concrets en mains.

On cite généralement avec raison la Turquie comme principale perdante. La guerre en Syrie a remis en selle les différents groupes indépendantistes kurdes. Le comble pour Recep Erdogan est que les États-Unis soutiennent militairement leur ennemi historique kurde qui lutte avec succès contre l’État islamique. Le soutien russe est seulement diplomatique et ne concerne que des armes légères pour le moment mais que ferait la Turquie si Vladimir Poutine se mettait à fournir des armes lourdes aux Kurdes ? L’acquisition d’armement de toute nouvelle conception [6] permettra aux Russes de se défaire sans problème de leur armement actuel. Recep Erdogan devrait peut-être y réfléchir à deux fois avant de se mettre définitivement les Russes à dos. C’est à lui de trouver la solution pour sortir du bourbier dans lequel il s’est enlisé.

L’Arabie saoudite et le Qatar ont beaucoup dépensé pour renverser Bachar al Assad. Ce sera une perte sèche pour eux.

Une invasion de la Syrie pour des motifs humanitaires par les deux complices du terrorisme islamique que sont la Turquie et l’Arabie saoudite n’est pas exclue. Malheureusement, on ne peut pas faire confiance en leur sincérité. Je pense que ce serait une opération destinée à sauver leurs protégés au nord et au sud de la Syrie. Le tout est de savoir si cela entrainerait une implication des États-Unis sans qui le succès d’une telle opération est impossible.

Ce qui est probable, c’est que cela entrainerait un embrasement de tout le Moyen-Orient avec la prévisible fermeture du détroit d’Ormuz et toutes les conséquences qui en découleraient pour l’Europe.

Le détroit d’Ormuz.

Le risque d’une révolution de palais est élevé en Arabie saoudite. Le jeune prince Mohammed ben Salmane qui a reçu les rênes du pouvoir de son père, le roi Salmane qui serait gravement malade [7], risque de ne plus longtemps être accepté vu sa gestion désastreuse du pays malgré la vigilance des protecteurs étasuniens.

Le Qatar ne verra pas la réalisation de son gazoduc à travers la Syrie. Il lui resterait son championnat du monde de football de 2022… si le scandale de la corruption ne revenait pas à la surface.

La France perdra surtout la face. Elle qui a été en pointe pour renverser Bachar al Assad et qui a utilisé les moyens les plus retors pour y arriver [8]. On peut s’attendre à voir la presse française écrire comme d’habitude des récriminations dépitées contre la politique étrangère russe.

Israël a finement joué. Il a soutenu l’opposition quand elle avait le vent en poupe et accepte une certaine neutralité maintenant que les Russes sont à la manœuvre. L’ennemi proche est le Hezbollah. Israël compte sur la Russie pour le contenir. L’Iran, l’ennemi lointain, a obtenu la réintégration dans la communauté mondiale et n’a plus intérêt à provoquer Israël. Son ennemi est plutôt l’Arabie saoudite et le wahhabisme conquérant.

Les gagnants.

J’aurais plutôt tendance à penser qu’il n’y aura pas de gagnant mais peut-être juste des vainqueurs. L’Irak et surtout le Syrie sont en ruines et le statu quo ante bellum n’est pas envisageable.

On ne sait si les Kurdes obtiendront une indépendance ou s’ils devront se contenter d’une autonomie régionale dans leurs pays respectifs. Et quid des Kurdes de Turquie et de ceux disséminés dans les grandes villes syriennes et irakiennes ?

Si un Sunnistan de Racca à Mossoul doit être créé, il est inenvisageable qu’il soit dirigé par l’État islamique mais comment le déloger surtout qu’il semble être en mesure de fabriquer des armes chimiques [9]. Les États-Unis n’ont aucune envie de recommencer une invasion de l’Irak. Quel autre pays ou coalition est prêt à engager son armée dans une guerre longue et coûteuse sans doute sans l’aval du Conseil de Sécurité de l’ONU ? La boîte de Pandore a été ouverte et il faudra très longtemps pour éliminer tous les maux qui s’en sont échappés.

À condition qu’elle ne subisse pas de revers, la Russie pourrait tirer son épingle du jeu à court terme mais est-il envisageable qu’elle maintienne des activités militaires aussi intenses pendant de longues années ? C’est pourtant ce qui risque d’arriver.

C’est peut-être l’Iran qui sera le principal gagnant. Il est redevenu une puissance régionale courtisée par tous sans avoir fait beaucoup de concessions. Voir l’Iran prendre de plus en plus d’importance pour les Occidentaux rend les Saoudiens nerveux.

Les États-Unis.

Ses alliés attendaient depuis le début un engagement direct des États-Unis contre les dirigeants syriens. C’est tout-à-fait contraire à la doctrine que Barack Obama a adopté qui consiste à rester en deuxième ligne. Les États-Unis sont impatients de se retirer du Moyen-Orient pour pouvoir concentrer leurs forces en Extrême-Orient, là où les grands enjeux du XXIe siècle vont se dérouler. Ils savent que chaque jour qui passe permet à la Chine de devenir plus puissante. Une intervention militaire au Moyen-Orient aurait pour conséquence d’encore retarder le basculement vers l’Asie.

Toutes les tentatives de renverser Bachar al Assad ont échoué. Peu de diplomates, de dignitaires du régime ou de haut gradé ont répondu positivement aux offres en monnaies sonnantes et trébuchantes des Saoudiens. L’envoi de dizaines de milliers de djihadistes étrangers n’a pas fait s’effondrer l’Armée arabe syrienne. La distribution massive de centaines de millions de dollars dans les territoires sous contrôle rebelle n’a pas réussi à acheter le cœur des Syriens. L’intervention des aviations étasunienne et française en septembre 2013 sous un prétexte mensonger [10] n’a pas pu avoir lieu. L’étape suivante ne peut être qu’une confrontation directe avec la Russie mais elle a déjà été repoussée par Barack Obama.

Alep et l’heure de vérité.

Alep n’a pas connu de manifestations anti-régimes aux premières heures de la guerre civile. L’ASL et les islamistes sont entrés dans la ville alors qu’elle n’était que faiblement défendue [11] en juillet 2012. Le reste du pays était déjà en effervescence depuis un an.

Ces groupes armés ont recruté des combattants, souvent de force, dans les quartiers qu’ils occupent. Maintenant que la situation se détériore pour les rebelles, on voit que nombre d’entre eux cherchent un arrangement avec les loyalistes. Le ralliement ou la neutralité de ces militants sera décisif pour la manière dont la ville sera reprise.

On peut s’attendre à ce que la lassitude, le manque de perspectives victorieuses et les effets de l’arrêt du ravitaillement aient raison de la combativité des rebelles à Alep.

L’Europe et son absence de politique étrangère.

Le premier risque viendra de l’arrivée de millions de migrants. Une victoire militaire de l’AAS signifierait que les vaincus, c’est-à-dire les islamistes de tous bords et leurs familles, prendront le chemin de l’exil. L’Union européenne s’est déjà engagée à verser 3 milliards d’euros à la Turquie pour qu’elle empêche ces réfugiés de venir en Europe. Cette somme sera alors à doubler ou à tripler sans garantie que le gouvernement turc tienne ses promesses.

Un deuxième risque viendrait d’un embrasement général du Moyen-Orient dont l’Europe est partiellement dépendante pour son pétrole.

Pourtant, il aurait été tellement plus sage de favoriser une solution pacifique dès les premières manifestations en 2011 plutôt que d’exiger le départ de Bachar al Assad comme préalable à toute discussion. Cinq ans plus tard et plusieurs centaines de milliers de morts en plus, nous voilà revenu au point de départ : Bachar al Assad est incontournable et il faudra discuter avec lui. Quel gâchis et quelle incompétence pour l’arrogante Europe !

Les hystériques.

La défaite des rebelles rend complètement hystériques une série de faiseurs d’opinion français.

La perspective d’un retour à la paix et l’éradication des fanatiques islamistes leur sont indifférents. Ils n’ont qu’une obsession : le départ de Bachar al Assad quitte à ce que cela passe par une guerre avec la Russie. Avoir eu tort depuis le départ leur est insupportable. Heureusement, leurs diatribes suscitent de plus en plus de rejets de la part de leurs auditeurs et de leurs lecteurs qui ont la possibilité de s’informer ailleurs.

Voici quelques cas exemplaires.

Un œil sur la Syrie. C’est un blog du journal Le Monde tenu par Ignace Leverrier mais il s’appelait en réalité Wladimir Glasman [12]. Il est décédé le 21 août 2015 mais il continue à publier des articles incendiaires contre le gouvernement légitime syrien [13]. Comprenne qui pourra ! On ne sait pas si c’était un collectif qui était aux commandes depuis le début ou si ces drôles ont décidé de perpétuer les publications univoques de Wladimir Glasman.

Daniel Cohn Bendit. Voici un numéro complètement déjanté sur Europe 1 d’un « has been » des années 60 dont le style « donneur de leçons » devient de plus en plus insupportable [14].

Bernard-Henri Levy. On ne sait pas si c’est plus un menteur ou plus un tartuffe [15]. Des principes, toujours des principes pendant que les ennemis de l’Occident gagnent partout du terrain. Mouammar Kadhafi faisait le boulot que Recep Erdogan ne fait pas. Il ne permettait pas le passage des migrants. BHL est un imposteur et son discours est plein de contrevérités. Non seulement, Mouammar Kadhafi bloquait le passage des migrants mais il combattait aussi les islamistes. Son pays avait le plus haut niveau de développement humain et le plus haut niveau de vie de l’Afrique. La population profitait des richesses du pays avec la gratuité de la plupart des services. J’aimerais bien avoir un dictateur pareil.

De plus, il faisait vivres des centaines de milliers de travailleurs de l’Afrique subsaharienne en Libye et il accordait des aides à ses voisins du sud.

Tout cela est tombé à l’eau et remplacé par l’insécurité de l’AQMI. Il ne faut pas chercher plus loin la raison pour laquelle 50 % des migrants (et pas quelques pourcents comme BHL l’affirme) qui arrivent en Europe sont Africains.

Un autre mensonge est d’affirmer que les migrants du Moyen-Orient sont syriens. Il y a aussi des Irakiens, des Afghans, des Pakistanais et d’autres nationalités qui ont acquis de vrais/faux passeports syriens pour 50 $. La majorité des réfugiés syriens qui fuient les islamistes se réfugient en zone gouvernementale, à Damas et sur la côte méditerranéenne.

Les images récentes de réfugiées qui attendent le passage de la frontière turque montre des femmes en hijab ou en niqab. Cela indique que ce sont les familles des islamistes qui fuient devant l’AAS.

Conclusion.

L'opposition syrienne est formée d'une mosaïque de groupes mafieux qui combattent l'armée syrienne tout en faisant régner leur loi sur les régions qu'ils occupent.

Est-ce que quelqu'un peut citer le nom d'un de ces groupes qui aurait un projet sociétal proche du nôtre et qui serait respectueux du statut de la femme ? Un groupe qui a réellement du poids sur le terrain évidemment !

Il n'y en a pas. Alors, pourquoi vouloir les présenter comme des oppositions honorables ?

Ce qu’il y a de plus proche de nos valeurs occidentales, c’est la constitution syrienne actuelle et les lois d’ouverture au multipartisme qui ont été promulguée en 2011 [16].

Il y a en Syrie et hors de Syrie une opposition qui n'a pas pris les armes. Elle est opposée à la révolte armée. Pourquoi est-elle boycottée par les pays occidentaux ?

La vérité, c'est qu'on a cherché un changement d'alliance de la Syrie. Je précise bien un changement d’alliance et pas un changement de régime. Bachar al Assad avait été reçu en grandes pompes à Paris dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée. On attendait de lui un rapprochement avec l’Occident et une rupture avec l’Iran et le Hezbollah pour normaliser les relations avec lui. Depuis la neutralisation de l’Iran, ces ruptures n’ont plus la même importance d’où le revirement du secrétariat d’État étasunien concernant Bachar al Assad.

Je crois que des accords ont été conclus entre les États-Unis et la Russie. Un remodelage des frontières régionales semble inéluctable. Le tout, c’est de tracer ces frontières et ce sera sans doute par les armes. Une situation de uti possidetis juris s‘ensuivra.

Une Syrie utile regroupera les grandes villes de l’Ouest et intégrera peut-être Deir ez-Zor et ses champs pétroliers.

La région de Racca et ses tribus proche des tribus sunnites irakiennes peut former un nouvel État à condition qu’il ne soit pas dirigé par l’État islamique. À ce sujet, je me suis toujours demandé si la diabolisation de l’EI est due à sa radicalisation islamique qui n’est pas pire que la saoudienne ou à son encadrement par des anciens officiers de Saddam Hussein ?

Un pays Kurde unifié me semble plus difficile à établir. 100 ans de séparation ont eu des conséquences qui me feraient plutôt pencher vers des autonomies régionales mais le débat est ouvert. Bien sûr, la Turquie est aussi concernée, d’où sa nervosité.

L’autre pays nerveux est l’Arabie saoudite. Ma connaissance de ce pays me fait plutôt pencher pour un éclatement en plusieurs entités. Les rivalités entre les clans deviennent de plus en plus tendues.

Un élément qui est peu connu c’est que les deux principaux clans rivaux disposent chacun d’une armée de force à peu près égale : l’armée régulière commandée par le Ministre de la Défense, le fils du roi Salman, Mohamed ben Salmane du clan des Soudairi, et la Garde nationale sous le commandement du fils de feu le roi Abdullah, Mutaib bin Abdullah, qui fait partie de la tribu des Chammar.

La succession du roi Salmane éliminera un des deux clans du pouvoir et je ne vois pas quel compromis serait accepté sauf une partition du pays, négociée ou violente.

Nous, les Européens, n’avons pas conscience de l’importance des liens tribaux au Moyen-Orient (en Libye aussi) d’où notre erreur de croire que nos normes démocratiques sont exportables.

Les États-Unis et la Russie sont bien plus pragmatiques. Le désintérêt relatif des États-Unis pour cette région pourrait aussi être motivé par leur refus d’être impliqués dans une guerre régionale dans laquelle ils ne voient pas d’intérêt [17].

Il a souvent été écrit que 2016 sera une année dangereuse pour la paix mondiale. Je ne peux que souscrire à cet avis. Nous sommes proches du moment de vérité sur plusieurs fronts et les Européens ne sont pas prêts. On parle de réforme de l’orthographe, de la laïcité ou de la théorie du genre… comme les Byzantins parlaient du sexe des anges en 1453 quoi !

Notes


[1] Krassoukha-4 est un système de brouillage de radar de haute technologie qu’on avait déjà vu à l’œuvre en Ukraine. https://resistanceauthentique.wordpress.com/2015/10/16/larme-ultrasecrete-qui-permet-a-poutine-dassoir-sa-suprematie-dans-la-guerre-electronique-en-syrie/

[2] Les Hazaras sont des Afghans d’origine persane. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hazaras

[3] Budgets de la défense en 2014. États-Unis : 610 milliards de dollars. Russie : 84,5 milliards de dollars. Le budget de la défense français est un peu inférieur au russe (62,3 milliards de dollars) mais il n’arrive ni à égaler ni à approcher le large éventail d’armes que la Russie parvient à produire. http://fr.express.live/2015/04/21/voici-les-pays-qui-ont-le-plus-de-depenses-militaires-au-monde-exp-212875/

[4] L’armée russe semble favoriser le développement de drones de tous types. Ici, une vidéo du prototype de l’Uran-9. https://www.youtube.com/watch?v=HE3f7oNFTlE&feature=youtu.be

[5] Il n’y a aucun problème de qualifier le Front al-Nosra de terroriste vu qu’il est appelé comme cela par l’ONU. http://fr.sputniknews.com/international/20151222/1020493303/Daech-front-Nosra-terroristes.html

[6] En 2020, l’armée russe sera équipée de 70 % d’équipement de dernière génération.

http://reseauinternational.net/lours-se-reveille-la-puissance-militaire-de-la-russie-est-de-retour/

[7] Les rumeurs indiquant que le roi Salman souffre de la maladie d’Alzheimer sont de plus en plus nombreuses. J’avais déjà évoqué cela dans un article en 2013 dans le paragraphe « Intrigues et tractation ». Les traitements médicaux parviennent à maintenir le roi Salmane concentré quelques heures par jour.

http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/quel-avenir-pour-l-arabie-saoudite-141160

[8] L’accusation d’emploi d’armes chimique contre la population civile de la Ghouta se révèle tous les jours plus inexacte.

Le rapport de l’OPCW (prix Nobel de la paix 2013) qui vient de sortir accuse (avec preuves) les rebelles d’être responsables du massacre. http://www.almasdarnews.com/article/assad-never-used-chemical-weapons-islamist-rebels-did/

Une conférence avec l’ex otage Pierre Piccinin où il répète ce qu’il a entendu. http://www.agenceinfolibre.fr/gaz-sarin-syrie/

Un article paru en 2012. http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-syrie-et-le-rapport-du-mit-147902

[9] L’État islamique aurait fabriqué des armes chimiques. http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/isis-has-made-and-deployed-chemical-weapons-says-us-intelligence-official-a6864821.html

[10] Ce que les médias appelaient des frappes était en réalité un acte de guerre qui aurait pu avoir des conséquences désastreuses. Le prétexte mensonger est maintenant établi.

[11] Une confirmation que les combattants sont venus de l’extérieur. https://etudesgeostrategiques.com/tag/bataille-dalep/

[12] Wladimir Glasman s’est octroyé des titres et des activités diplomatiques qu’il n’a jamais eus. http://www.mondialisation.ca/syrie-grandeur-et-decadence-dun-journal-au-dessus-de-tout-soupcon/5353235

Voir aussi : http://www.silviacattori.net/spip.php?article5519

[13] http://syrie.blog.lemonde.fr/2016/02/09/il-faut-sauver-la-revolution-syrienne-non-au-massacre-de-la-population-dalep/

[14] http://www.europe1.fr/emissions/l-humeur/syrie-prenons-nos-responsabilites-2665315

[15] http://www.marianne.net/bhl-libye-n-est-pas-belle-qu-on-pouvait-escompter-100232956.html

[16] Mais que voulait l’opposition de plus ? http://www.liberation.fr/planete/2011/07/25/la-syrie-autorise-le-multipartisme_751253

[17] Je crois cependant que les États-Unis n’auraient aucun scrupule à fournir des armes à tous les belligérants.

 

 

© AFP 2016 Joseph Eid

 

Syrie, un drame total



Sputnik - 29/2/16 - 5.000 ans d'histoire culturelle syrienne détruits, un cinquantième de la population syrienne disparu, un afflux de migrants qui a inondé l'Europe… Les conséquences des cinq années de guerre en Syrie sont lourdes.

A l'heure actuelle, un cessez-le-feu fragile mais d'envergure est observé en Syrie pour la première fois depuis le début du conflit. En mars 2016, la Syrie entrera dans sa sixième année de guerre. Le conflit militaire a débuté dans le contexte des révolutions arabes en Tunisie et en Egypte par des manifestations demandant un changement de gouvernement. Actuellement, personne ne sait quel sera le sort de la Syrie. Le site EADaily a calculé le prix payé par la Syrie pour son "printemps arabe".

1/5e de la population syrienne a quitté le pays

En 2011, selon l'Onu, il y avait près de 21 million d'habitants en Syrie, dont 250.000 ont trouvé la mort durant la guerre. Le conflit militaire en Syrie est devenu le conflit le plus sanglant de l'Histoire depuis la Seconde guerre mondiale.

45% des Syriens ont été forcés d'abandonner leurs maisons, 6,3 millions ont migré au sein de leur propre pays tandis que 4 millions ont quitté la Syrie et se trouvent actuellement en Turquie, en Jordanie, en Irak, en Egypte et dans les pays de l'Union européenne.

Si on totalise le nombre de morts, de blessés et de réfugiés, c'est près d'un quart de la population syrienne qui a été directement touchée au cours des cinq années du conflit. L'espérance de vie des survivants a baissé de 70 à 55 ans.

Economie: 85% de la population sous le seuil de pauvreté

Les pertes économiques dues aux cinq années de guerre sont estimées à 255 milliards de dollars (234,6 milliards d'euros). Selon Alexandre Dynkine, expert à l'Institut de l'économie mondiale et des affaires étrangères, la remise sur pied de l'économie syrienne coûtera 100 milliards de dollars (92 milliards d'euros) par an. Le pays pourrait atteindre son niveau de 2010 dans 9 ans seulement.

L'extrémisme musulman

Au début du conflit syrien, le groupe terroriste Daech n'était qu'une petite coalition de groupuscules musulmans cherchant à restaurer le califat en Syrie. Aujourd'hui, Daech est un groupe terroriste qui menace le monde entier.

Al-Qaïda, dont les attentats de 2001 ont provoqué l'intervention américaine en Afghanistan, s'est vu offrir un second souffle grâce au conflit syrien.
Quant au groupe terroriste du Front al-Nosra, il est devenu, avec ses alliés, la force de frappe de l'"opposition syrienne modérée".

La tragédie syrienne de l'Europe

L'Union européenne subit déjà les conséquences de la guerre en Syrie. Il s'agit tout d'abord d'un afflux massif de migrants qui arrivent en Europe de manière incessante. En 2015, 900.000 migrants sont arrivés dans les pays de l'Union européenne et 100.000 rien que sur les deux premiers mois de 2016. Ce flot a provoqué une des plus graves crises migratoires de l'histoire européenne et a remis en question l'existence même de l'UE.

Mais l'Europe est également confrontée à un phénomène nouveau, à savoir le fait que des Européens partent au Proche-Orient afin de faire le djihad. Près de 5.000 citoyens de l'Union européenne sont déjà partis en Syrie et en Irak. Les attentats de Paris ont montré qu'ils revenaient et créaient des réseaux terroristes sur le sol européen.

Patrimoine: 5.000 ans d'histoire perdus

Selon les données de l'ONG américaine The Antiquities Coalition, des centaines de monuments et de sites représentants 5.000 ans d'histoire culturelle ont été détruits sur les cinq années de guerre, y compris les six sites inscrits au patrimoine mondial l'UNESCO. Il s'agit par exemple du mausolée du Bey Mohammed Ben Ali, une des personnalités les plus respectées du monde musulman. Au total, les extrémistes ont détruit 50 tombeaux situés sur les territoires qu'ils contrôlent en Syrie.

La Syrie est le théâtre d'un conflit armé depuis mars 2011. Selon l'Onu, dont les dernières statistiques remontent à 18 mois faute de données, cette guerre a déjà fait plus de 250.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil. Les troupes gouvernementales syriennes combattent les groupes terroristes dont les plus dangereux sont l'Etat islamique (EI, Daech) et le Front al-Nosra.

La Russie et les Etats-Unis ont convenu d'un cessez-le-feu en Syrie à compter du 27 février à minuit. Les frappes contre Daech, le Front al-Nosra et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu se poursuivront néanmoins.

Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20160229/1023009934/syrie-guerre-civile-bilan.html#ixzz41faaR9SK

 

 

 

Poutine ordonne de commencer le retrait des forces russes de Syrie

Sputnik - 14/3/16 - Le président russe Vladimir Poutine a ordonné lundi de commencer le retrait des militaires russes de Syrie à partir du 15 mars.


Les militaires russes ont accompli leur mission en Syrie et inversé la tendance dans la lutte contre le terrorisme international, a déclaré lundi le président russe Vladimir Poutine lors d'une rencontre avec les ministres russes de la Défense et des Affaires étrangères Sergueï Choïgou et Sergueï Lavrov.
"La mission confiée au ministère de la Défense et aux Forces armées a été accomplie. J'ordonne au ministre de la Défense de commencer le retrait de la plus grande partie de notre groupe militaire de Syrie à partir de mardi (…). J'espère que cela sera un bon signal à toutes les parties en conflit et augmentera le niveau de confiance entre tous les participants aux processus de paix", a indiqué M.Poutine.

Toutefois, les "points de déploiement de forces russes - à la base navale syrienne de Tartous et à l'aérodrome de Hmeimim — fonctionneront au même rythme. Ils doivent être bien protégés", a ajouté le chef suprême des Armées russes.


Selon M.Poutine, la Russie doit intensifier sa participation aux efforts de paix en Syrie.
"Je demande au ministère des Affaires étrangères d'intensifier la participation de la Fédération de Russie à l'organisation du processus de paix en Syrie", a noté le président.

Pendant son opération en Syrie, la Russie a réussi à couper la voie principale du trafic d'hydrocarbures entre la Syrie et la Turquie, a pour sa part déclaré le ministre Choïgou. Les frappes aériennes russes ont permis de priver les terroristes de leurs sources de ravitaillement. L'aviation russe a détruit 209 sites de production et de transformation de pétrole et 2.912 camions-citernes en Syrie, a précisé M.Choïgou.

Selon le ministre, plus de 2.000 bandits originaires de Russie dont 17 chefs de guerre ont été tués en Syrie. Les avions russes ont effectué plus de 9.000 sorties et porté des frappes contre les positions des terroristes de l'Etat islamique (EI ou Daech) et du Front al-Nosra en Syrie depuis le début de l'opération aérienne russe le 30 septembre 2015.
"Nos actions ont permis de déloger les terroristes de Lattaquié, de rétablir la communication avec Alep. Palmyre est toujours bloquée, des combats sont en cours en vue d'en chasser les formations illégales. Nos actions ont aussi persmis de libérer la plus grande partie des provinces de Hama et de Homs, de débloquer base aérienne de Kuweires qui était bloquée depuis plus de trois ans, de rétablir le contrôle des champs pétrolifères près de Palmyre", a indiqué le ministre Choïgou.

M.Choïgou a informé le président Poutine de la situation en Syrie où une trêve est en vigueur depuis le 27 février. Selon lui, les services secrets veillent au respect de la trêve en utilisant des satellites et des drones.

L'opération antiterroriste réalisée par la Russie en Syrie a contribué à la création de conditions favorables pour le processus de paix dans ce pays, a pour sa part déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Le président Poutine s'est entretenu lundi par téléphone avec son homologue syrien Bachar el-Assad pour l'informer de sa décision d'entamer le retrait des militaires russes de Syrie. M.Assad a remercié Moscou pour son assistance dans la lutte contre le terrorisme et son aide humanitaire, rapporte le service de presse du Kremlin.

Coup de tonnerre dans un ciel serein" : les réactions au retrait russe de Syrie

Sputnik - 15/13/16 - En entamant le retrait des troupes de Syrie, le président russe a remporté une victoire massive, y compris sur Washington qui reste "comme un enfant perdu" au milieu du chaos proche-oriental, indiquent des médias occidentaux.

La communauté internationale a été stupéfiée par l'annonce surprise de Vladimir Poutine concernant le retrait des troupes russes de Syrie. Certains commentateurs avaient prédit le déclenchement d'une opération au sol. Les Américains se frottaient les mains, s'attendant à un "second Afghanistan" pour la Russie. Néanmoins, tout le monde avait oublié la réponse donnée par Vladimir Poutine à un journaliste concernant la durée de l'opération russe en Syrie. Le président russe avait indiqué dès le début la date du retrait: mars 2016. Ainsi, le président russe s'est contenté de tenir parole, suscitant l'émotion générale.
"Une initiative audacieuse du Kremlin"

La décision de Vladimir Poutine de retirer le gros du contingent russe de Syrie représente "une initiative audacieuse du Kremlin" visant à accélérer le processus de règlement de la crise en Syrie, indique la chaîne américaine CNN.


Bilan de l'opération russe en Syrie


"Habituellement, les démarches russes dans les domaines diplomatique ou militaire sont effectuées sous le voile du secret. Cependant, ce qui s'est passé pour le moment est un pas audacieux", rapporte la chaîne.
Après les événements en Ukraine, l'Occident ne voulait pas négocier avec Moscou, mais les actions de la Russie en Syrie ont changé la donne. Désormais, les Russes "sortent du conflit avec des pertes minimales", ce qui représente "une brillante décision tactique", rapporte The Guardian.

"Coup de tonnerre dans un ciel serein"

La déclaration de Moscou sur le retrait des forces russe de Syrie a été "un coup de tonnerre dans un ciel serein" pour de nombreux leadeurs mondiaux, constate un journaliste du quotidien suédois Svenska Dagbladet.

"Initialement, de nombreux sceptiques se sont demandés si c'était vrai ou non. Mais évidemment le président Vladimir Poutine était sérieux (…). La déclaration russe a constitué un déclic capable de contribuer au moins dans une certaine mesure à la reprise des négociations, en dépit du fait que les problèmes restent nombreux", rapporte le quotidien.

Selon Bloomberg, Vladimir Poutine donne avec son "plan choquant" un signal au président syrien et aux groupes d'opposition afin qu'ils parviennent à un consensus le plus vite possible.

"Une surprise pour les Etats-Unis"

Selon le Financial Times, la décision de Poutine a été "une surprise" pour les hommes politiques de Washington, incapables de prédire une telle démarche.


D'après le célèbre quotidien britannique, les opérations militaires ont incité la Russie à "réaffirmer" son statut de puissance ayant voix au chapitre dans les événements mondiaux "bien au-delà" de ses frontières.
"Les critiques de la politique du président américain Barack Obama en Syrie affirment que la passivité de Washington a créé un vide stratégique par la suite rempli par la Russie", écrit le Financial Times.

Selon Fox News, "les Etats-Unis sont comme un enfant perdu dans les bois du chaos proche-oriental". Poutine a réussi à enregistrer des succès diplomatiques en Syrie. "Envers et contre tout, le président russe a réussi à inciter la plupart de la communauté internationale à accepter le président syrien. Bien que la Russie retire ses troupes de Syrie, elle continuera d'occuper une position forte dans la région, et Bachar el-Assad restera longtemps au pouvoir, même si les négociations de paix échouent", indique la chaîne.

L'initiative russe saluée par l'Iran et l'Australie

Le ministre australien des Affaires étrangères Julie Bishop a salué pour sa part la décision russe d'entamer le retrait de la majeure partie du contingent militaire de Syrie.

"A cet étape, nous sommes sensibles à cette décision, qui, nous l'espérons, signifie la conviction de la Russie que la trêve dans la zone du conflit syrien sera maintenue", a déclaré la chef de la diplomatie australienne à Canberra lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
L'Iran, par la voix de M. Zarif, a jugé "positive" l'annonce du Kremlin.

Selon le chef de la diplomatie iranienne, cette décision montre que "la Russie n'estime pas qu'il sera nécessaire de recourir à la force pour maintenir le cessez-le-feu".

"La pression sur Assad"

Le retrait de l'essentiel des troupes russes de Syrie annoncé lundi soir par le président Vladimir Poutine va contribuer à "augmenter la pression" sur le président Bachar el-Assad, a estimé le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier.

"Si les annonces d'un retrait des troupes russes se concrétisent, cela augmente la pression sur le régime du président Assad pour négocier enfin de façon sérieuse à Genève une transition politique qui préserve la stabilité de l'Etat syrien et les intérêts de toutes les populations", a estimé M. Steinmeier, cité par l'AFP, dans un texte transmis par ses services.
"Si le cessez-le-feu peut être le signe que, après cinq ans de guerre, les partis en conflit sont enfin las de la guerre et admettent que personne ne peut gagner militairement ce conflit, alors il y a un espoir qu'après cinq ans, (…) une solution politique peut fonctionner", a ajouté le chef de la diplomatie allemande dans un texte principalement consacré aux "cinq ans de la guerre civile" syrienne qui a débuté le 15 mars 2011.

"Un rôle stabilisateur important"

La Russie "a joué un rôle stabilisateur important" dans le processus de règlement de la question syrienne, a déclaré un expert de l'Institut chinois des études internationales, Hua Liming, ex-ambassadeur chinois en Iran et aux Emirats arabes unis.

"Jusqu'en 2015, la Russie a livré des munitions et des armes en Syrie. L'année dernière, le gouvernement syrien a invité Moscou de prendre part à une opération militaire, ce qui a changé le processus de la guerre (…). Mais ce qui est le plus important, c'est que la participation de la Russie a incité les Etats-Unis et d'autres pays à entamer les négociations", a déclaré Hua Liming

 

Un retrait russe qui n’est pas une retraite

 

par Pierre


RT- 16/3/16 - La Russie de Vladimir Poutine nous a habitués à des surprises et le retrait de Syrie en est une de taille. Il est encore trop tôt pour en évaluer les conséquences mais au-delà de la surprise, on peut dire que c’est une bonne décision tout-à-fait en conformité avec la doctrine russe de refus de s’engager dans des guerres de longues durées.

Retour de pilotes russes.

 

J’évoquais récemment dans un commentaire que, contrairement à ce qu’on entend généralemenet en Occident, l’URSS s’était retirée d’Afghanistan en 1989 en position de vainqueur.

Certes, l’opération a coûté un prix excessif en vie humaine, on l’évalue à environ 12000 morts du côté soviétique et 1,2 million du côté afghan, et ce fut l’une des causes de l’effondrement de l’Union soviétique.

D’un autre côté, l’armée afghane du président Mohammad Najibullah était solide et bien équipée. Elle résista encore 3 ans et ne céda que quand l’Union soviétique cessa d’exister et qu’elle fut privée d’aide militaire, énergétique et alimentaire.

Les dissensions internes menèrent à la prise de pouvoir des moudjahidines en 1992 et l’offensive des talibans avec des brigades de djihadistes internationaux en 1996 eut finalement raison du gouvernement de Kaboul.

Retrait russe de Syrie en mars 2016

Il est tentant de faire un parallèle avec le retrait soviétique d’Afghanistan. Il y a pourtant des différences essentielles.

La Russie n’a pas subi de perte matérielle à l’exception d’un Sukhoï-24.
Il n’y a pas d’opposition des Russes contre cette opération militaire présentée comme préventive contre les terroristes.
Un retour en Syrie en quelques jours est possible en cas de nécessité.
Il n’y a pas de force terrestre d’occupation à retirer. Une partie des forces spéciales restera sans doute sur le terrain.
La Russie a de solides alliés : Iraniens, chiites irakiens, Hezbollah, Kurdes etc.
La Russie a avec John Kerry un partenaire intéressé par la fin de la guerre en Syrie.
Vladimir Poutine n’a aucune raison d’interrompre son aide militaire au gouvernement syrien.
Ce sera à évaluer lors d’élections mais il semble que le président Bachar al-Assad garde l’appui de la majorité des Syriens et son armée, même affaiblie en personnel humain, n’est pas sur le point de s’effondrer.
Nous verrons dans quelques jours ou dans quelques semaines quelle est l’ampleur du retrait russe et si l’aviation russe va continuer à bombarder l’État islamique pour aider l’AAS à reprendre Palmyre et sans doute Deir ez-Zor.

Les résultats

Le premier résultat est que le gouvernement syrien est renforcé. Une offensive islamiste lancée depuis la Turquie à partir de juillet 2015 avait menacé la côte syrienne et la province de Lattaquié. Cette menace n’existe plus à présent.

Sur le plan militaire, de larges zones à la périphérie des grandes villes sont sécurisées et il y a de nombreuses poches rebelles isolées.

Le trafic de pétrole et les couloirs de ravitaillement de l'Etat islamique sont coupé et cela leur crée des problèmes financiers.

La Russie a à présent une base aérienne au Moyen-Orient. Il faudra maintenant voir si elle sera permanente. Elle pourra aussi sans doute développer la base navale de Tartous dans un deuxième temps.

Base de Hmeimim

Les négociations de paix sont relancées dans une position de force pour le gouvernement syrien. On ne peut pas anticiper les résultats des négociations mais dans l’état actuel de la situation, la Syrie ne va pas céder grand-chose.

La Russie a fait étalage de sa capacité à mener une opération militaire compliquée avec un succès incontestable. Les Occidentaux devront tenir compte de ce fait à l’avenir.

Le prestige de la Russie sort renforcé de cette opération même auprès d’une frange non négligeable de la population occidentale.

Enfin, de nouvelles armes et de nouveaux systèmes électroniques ont été testés en situation de guerre. Ce genre de test est très instructif pour leurs concepteurs car il permet d’apporter des améliorations notoires au matériel.

Du côté négatif, il y a bien sûr la détérioration des relations diplomatiques avec la Turquie mais c’est la Turquie qui y perdra le plus. La Turquie n’a par exemple pas d’alternative au gaz russe alors que la Russie peut acheter ses fruits et légumes dans bien d’autre pays et que les destinations touristiques pour les Russes ne manquent pas.

Les deux poids lourds sunnites sont en échec

La Turquie est tétanisée. Elle voudrait bien lancer une offensive contre les Kurdes syriens mais sans la maitrise du ciel, c’est une opération plus que risquée.

Une autonomie ou une indépendance des Kurdes syriens aura immanquablement un impact négatif pour la Turquie sur la résolution de la crise avec le PKK.

L’accélération de l’adhésion à l’Europe est de la poudre aux yeux. C’est une promesse gratuite. Le versement de 6 milliards d’euros à la Turquie pour la prise en charge des réfugiés syriens est impopulaire auprès des citoyens européens et est clairement une forme de chantage turc. Cela ne résoudra de toute façon pas le problème des migrants africains qui représentent 50 % des arrivants ni celui des Irakiens et des Afghans qui arrivent aussi en masse.

Le pire sera évidement le retour des djihadistes fanatisés et assoiffés de revanche.

L’Arabie saoudite est aussi affaiblie. Elle s’est mise dans un bourbier au Yémen. Ses réserves de dollars fondent comme neige au soleil à cause d’une guerre ingagnable et une déstabilisation islamiste intérieure n’est pas exclue.

Tôt ou tard, l’Arabie saoudite payera la facture pour son soutien au salafisme et à ses métastases.

La décision de Vladimir Poutine

Je m’en veux de m’être laissé influencer par les articles et les commentaires dans les médias qui voyaient l’armée russe délivrer toute la Syrie ou s’enfoncer dans un bourbier de type afghan.

Vladimir Poutine avait pourtant dit depuis longtemps que l’opération prendrait fin en mars 2016.

Comment savait-il que ce serait le moment opportun pour le faire ? Si cela avait été planifié depuis le départ : chapeau !

En revanche, cette tactique de venir pour prêter main-forte à un allié pour le placer en position de force et d’ensuite se retirer avait déjà été mise au point il y a longtemps. Les Russes avaient déjà conseillé cette tactique aux Américains en 2002 en Afghanistan mais c’était tombé dans les oreilles de sourds.

La Russie a de son côté mis cela en pratique avec succès en Géorgie en 2008 et récemment en Ukraine.

On peut être certain que cela prend l’état-major de l’OTAN de court. Il était certainement en train d’élaborer une stratégie pour nuire à la présence militaire russe en Syrie.

Cela me fait penser à d’autres choses que Vladimir Poutine a aussi dites.

La crise à cause des sanctions occidentales durera 2 ans. C’est en passe de se réaliser, la Russie va sortir de la crise d’ici la fin de l’année. S’il y a une croissance qui suit sans que l’Europe n’ait obtenu la moindre concession, ce sera une humiliation pour Bruxelles. On peut même extrapoler en imaginant que la Russie ne lèvera ses sanctions que quand l’Ukraine aura rempli ses obligations liées aux accords de Minsk II.
À partir de 2019, plus aucun m² de gaz ne transitera par l’Ukraine. Les Européens l’ont un peu oublié et ils imaginent que s’ils ont empêché la construction de nouveaux gazoducs, la Russie sera contrainte de maintenir le transit par l’Ukraine. C’est mal connaître Vladimir Poutine. En 2019, il faudra négocier de nouveaux contrats avec Gazprom vu que les anciens arriveront à échéance. La Russie peut très lien renoncer à livrer du gaz par le sud et le sud de l’Europe n’a pas d’option de remplacement. On n’imagine pas des méthaniers traversant le Bosphore pour des raisons de sécurité liées au terrorisme. Il restera l’option nord à condition que Nord Stream II se fasse.
La Russie va se détacher de toute dépendance de l’Occident. Les systèmes bancaires parallèles se mettent en place en coopération avec la Chine. L’utilisation des monnaies nationales russes et chinoises va favoriser le commerce avec la Chine au détriment de l’Europe.
Enfin, cerise sur le gâteau, la modernisation de l’armée russe sera accomplie en 2020. 70 % du matériel sera neuf et le reste complétement modernisé. Des armes de nouvelles conceptions équiperont l’armée russe. La démonstration en Syrie n’était qu’un zakouski.
Une Russie militairement faible et économiquement dépendante de l’Occident n’a pas été respectée pendant 10 ans. Les Russes se savent gré à Vladimir Poutine pour avoir redressé l’image de la Russie dans le monde. L’Union européenne et les médias n’ont pas encore compris que dorénavant la Russie rendra coup pour coup.

Conclusion

Les groupes rebelles « modérés » qui ont adhéré au cessez-le-feu devront chercher la protection de l’AAS et de l’aviation russe pour les protéger des djihadistes qui ne manqueront pas de les menacer. C’est une donnée nouvelle parce qu’avant, ils étaient alliés. Ce seront des situations à suivre de près pour voir jusqu’où les ces rebelles sont intéressés par des pourparlers de paix.

La Russie a pris les diplomaties occidentales à contrepied. Il leur faudra quelques temps avant qu’elles se repositionnent par rapport à cette nouvelle donne. Encore une fois, Vladimir Poutine a été à l’initiative.

Le départ de Bachar al-Assad a cessé d’être un préalable à l’organisation de discussion pour la paix. C’est une avancée importante mais elle vient 5 ans trop tard. Le pays est maintenant en ruines.

500 villages et villes ont été libérés des islamistes ainsi que d’importantes zones stratégiques. Des retours de réfugiés dans leurs foyers vont pouvoir être envisagés pour cet été.

Un point important qui n’a pas encore été relevé dans les divers commentaires que j’ai lu est que la Russie met ses forces à l’abri en cas d’escalade militaire venant de Turquie ou d’Arabie saoudite. En effet, il y avait un risque réel de lourdes pertes en cas d’invasion de la Syrie avec des ripostes inévitables qui aurait pu mettre le monde au bord d’une nouvelle guerre mondiale.

Une invasion étrangère n’engagerait plus que les forces syriennes remises à niveau et soutenues par les redoutables missiles S-400 ainsi que par les complexes mobiles de guerre électronique Krassoukha-4.

Il faut reconnaître une grande habilité dans la stratégie russe ainsi qu’une constance dans le discours. Aucun responsable russe n’a jamais parlé d’une victoire militaire en Syrie bien au contraire, ils ont toujours dit qu’il est impossible pour l’un ou l’autre camp de l’emporter.

Voilà donc la balle dans le camp occidental. C’est à eux de démontrer que eux aussi, ils veulent la paix. Il reste 9 mois de mandat à Barack Obama pour y parvenir, après tout peut arriver surtout si la reine du chaos, Hillary Clinton, devait succéder au président actuel.

 

 

 

L'armée syrienne reprend la totalité de Palmyre

 

Sputnik - 27/3/16 - L'armée syrienne a repris dimanche le contrôle total de Palmyre après en avoir chassé les jihadistes du groupe État islamique qui tenaient cette ville antique du centre de la Syrie depuis près d'un an.

L'armée syrienne a repris au groupe terroriste Daech la totalité de Palmyre.

"Après de violents combats nocturnes, l'armée contrôle entièrement la ville de Palmyre, y compris le site antique et la partie résidentielle. Ils (les jihadistes) se sont retirés", a affirmé à l'AFP une source militaire à Palmyre.

D'après cette source, les combattants de l'EI "se sont repliés vers Sokhné, Raqa et Deir Ezzor", leurs fiefs dans le nord et l'est de la Syrie.

"Les unités d'ingénierie de l'armée sont en train de désamorcer des dizaines de bombes et de mines à l'intérieur de la cité antique" qui contient des trésors détruits en partie par le groupe extrémiste.

Les forces prorégime, appuyées par l'aviation russe, ont lancé le 7 mars une offensive pour reprendre Palmyre à l'EI, qui s'était emparé en mai 2015 de la ville et ses ruines antiques classées au patrimoine mondial de l'Unesco.
La ville de Palmyre, dont les vestiges sont classés au patrimoine mondial par l'Unesco, a une importance aussi bien historique que stratégique. Un désert s'étend au nord et au nord-ouest de Palmyre. La reprise de la ville a privé Daech du contrôle de 20% des territoires occupés. Le commandement des forces armées syriennes pourrait ainsi entamer une progression vers la ville de Raqqa, "capitale" de Daech, et procéder au déblocage de Deir ez-Zor, assiégée par les terroristes.

 

 

 

Les Faucons du désert remercient Vladimir Poutine pour la victoire à Palmyre

 

Sputnik - 27/3/16 - Le chef des Faucons du désert qui, en coopération avec l'armée syrienne, viennent de reprendre le contrôle total de Palmyre, a remercié le président russe au nom du peuple syrien pour son aide dans la libération de la ville historique.

Alors que d'autres pays soutenaient les terroristes, la Russie a appuyé la population civile et les troupes gouvernementales syriennes dans la lutte contre le groupe terroriste Daech.

"L'opération s'est déroulée par étapes", a expliqué le chef de l'opération conjointe des Faucons du désert avec l'armée syrienne, dans un entretien accordé à la chaîne RT. "Notre armée a réussi à encercler et à reprendre le contrôle de Palmyre. La difficulté concernait de multiples mines laissées sur les routes par les djihadistes".

Les militaires en ont déjà désamorcées certaines, les opérations se poursuivent.

La libération de Palmyre aurait été impossible sans l'appui de la Russie, a ajouté le militaire.

"Nous remercions le président Poutine pour cette victoire qui a aidé notre pays et notre armée, à la différence d'autres pays soutenant les djihadistes. Nous disons +Merci beaucoup+ au nom de notre gouvernement et notre peuple, nous respectons et aimons les Russes", a-t-il affirmé.

Les milices pro-gouvernementales ont entamé les opérations de déminage des structures qui ont survécu aux djihadistes.


Le 7 mars, les forces gouvernementales syriennes ont lancé une offensive pour libérer Palmyre. Dimanche 27 mars, l'armée a repris le contrôle total de Palmyre après en avoir délogé les terroristes de Daech qui s'étaient emparés de la ville en mai 2015.

La ville de Palmyre, dont les vestiges sont classés au patrimoine mondial par l'Unesco, a une importance aussi bien historique que stratégique. Un désert s'étend au nord et au nord-ouest de Palmyre. La reprise de la ville a privé Daech du contrôle de 20% des territoires occupés. Le commandement des forces armées syriennes pourrait ainsi entamer une progression vers la ville de Raqqa, "capitale" de Daech, et procéder au déblocage de Deir ez-Zor, assiégée par les terroristes.

 

 

Palmyre : les premières images de la cité antique arrachée à Daesh

 

Alors que les experts se rendent à Palmyre pour estimer l’ampleur des dégâts que lui ont infligé les terroristes, les premières photos des journalistes russes montrent le visage actuel du site unique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Après avoir passé près d’un an sous le contrôle des djihadistes, la ville, aussi connue sous le nom hébreu Tadmor, a été reconquise le 27 mars par l’armée syrienne, avec l'aide des forces militaires russes.

Surnommée «La perle du désert», ce site à valeur universelle exceptionnelle souvent qualifié de musée en plein air, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, a aujourd’hui perdu son visage historique.

 

Source: Sputnik



Même si les autorités syriennes sont parvenues à mettre de côté quelques pièces et reliques importantes avant l’arrivée des terroristes, ces derniers ont notamment détruit le temple de Baalshamin et plusieurs statues d’une valeur patrimoniale inestimable.

Source: Sputnik



Les experts espèrent que le site pourra être restauré. Les 28 et 29 mars, les premiers d’entre eux arriveront sur place pour estimer l’état de la cité antique. Les spécialistes russes du Musée d'Etat de l'Ermitage ont déclaré être prêts à participer activement à la restauration des monuments de Palmyre.

 

Source: Sputnik


Le 21 mai 2015, les combattants de Daesh se sont emparés de la cité de Palmyre, fondée, selon la légende, par le roi Salomon il y a plus de 3 000 ans

 

 

 

 

Pour Mélenchon, «si on arrête la guerre» en Syrie, «les attentats cesseront»

RT - 27/3/19_6 - Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche et candidat à la présidentielle de 2017, juge «vraisemblable» que «si on arrête la guerre» en Syrie, «les attentats cesseront» en Europe, a-t-il déclaré le 27 mars sur Canal+.

«Si on arrête la guerre là-bas, il est vraisemblable que les attentats cesseront», a estimé le candidat du Parti de gauche à l'élection présidentielle de 2017. Relancé sur le fait de savoir si c'était «aussi simple que ça», le député européen a répondu : «Il y a d'autres paramètres, mais commençons donc par admettre ce point. La guerre que nous menons là-bas se prolonge ici. Voilà. Ça, c'est un fait acquis, tout le monde le sait

«Nous avons donc un ennemi que nous bombardons là-bas et qui, ici, trouve des gens pour mener des opérations commando. Nous sommes dans un état de guerre dont le principe de base est l'action imprévue et on ne peut pas savoir où on va être frappé», a-t-il ajouté.

«On a une puissance limitée face à l'acte terroriste»

Citant la phrase de Marion Maréchal-Le Pen «si c'était nous qui étions au pouvoir, il n'y aurait pas d'actes terroristes» qu'il qualifie de «stupide», il a indiqué qu'il n'était pas possible pour un responsable politique de promettre qu'il n'y aurait plus d'attentats. Il a appelé à une réponse politique au danger que fait peser l'Etat islamique sur la France et sur l'Europe.

La réponse au terrorisme, selon lui, ce n'est pas «d'espionner tout le monde par quartiers entiers». «Moi, je crois aux moyens humains, on infiltre, on met des gens» pour le renseignement. Or, a-t-il regretté, «l’Etat est anémié» et il manque des moyens humains pour mener cette action. Toutefois, veut croire Jean-Luc Mélenchon, les djihadistes «ont perdu d'avance», ils vont certainement tuer encore beaucoup «mais nous finirons par l'emporter».

Cette déclaration intervient alors que l'armée syrienne vient de reprendre Palmyre, après en avoir chassé les combattants de Daesh, a indiqué un soldat syrien à RT. Jusqu'alors l'armée gouvernementale progressait dans la cité antique, bien aidée par l'efficacité des frappes russes.

 

Reprise de Palmyre et l’hypocrisie des élites occidentales

 

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Sputnik - 29/3/16 - Le dimanche de la Pâques catholique a été un jour doublement heureux pour nombreuses personnes, chrétiennes comme non chrétiennes, car au matin de ce jour a été confirmée la libération totale de la ville de Palmyre par l’armée arabe syrienne.

En effet, cette ville classée patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1980 et ville martyre, était occupée par les terroristes de Daech depuis mai 2015 jusqu'à sa toute récente libération par l'armée gouvernementale syrienne. Cette victoire est doublement, voire triplement symbolique, ayant eu lieu le jour de Pâques, ayant permis d'une part de sauver tout ce qu'il est encore possible de sauver dans cette cité antique culturellement parlant, et stratégiquement car ouvre la voie à l'armée syrienne pour une vaste offensive à l'Est du territoire syrien, vers Deir ez-Zor qui est tenu courageusement par les forces spéciales syriennes tout en étant encerclés par l'EI depuis de longs mois. Ainsi que vers Raqqa, capitale proclamée de Daech.

Analysons maintenant les réactions à l'international. Le président russe Vladimir Poutine a téléphoné au président syrien Bachar al-Assad pour transmettre ses félicitations après la libération de Palmyre. Un soutien reconfirmé donc de la Russie (dont la position n'a pas changé) à la Syrie dans la lutte antiterroriste et la défense de sa souveraineté nationale. Même enthousiasme côté iranien. L'Iran a en outre ajouté qu'il continuera lui aussi à soutenir la Syrie dans le combat contre les groupes terroristes. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est félicité de la reprise de Palmyre par l'armée syrienne. Certains diront avec moins d'enthousiasme, mais tout de même.

Mais le plus intéressant était et reste d'observer les réactions au sein des élites occidentales: politiques comme médiatiques. Que dire si ce n'est rien de nouveau à l'horizon. La mauvaise foi a pratiquement toujours été le fer de lance de ces dites « élites ». Le plus triste étant c'est qu'on a bien eu l'impression du regret de certains (bien que maquillé en belles paroles hypocrites) de la libération de la martyre Palmyre des griffes des takfiristes daéchiens.

Obama et son « proche ami » Cameron avaient vraisemblablement avalé leur langue. La Grande-Bretagne ayant préféré garder simplement le silence. Les USA, après avoir pris une pause pour retrouver un peu leur esprit, ont fait savoir à travers leur Département d'Etat que « bien que la priorité est de défaire Daech, ils n'avaient pas de préférence ni pour Assad ni pour Daech ». Sans commentaires. Terrible mauvaise foi surtout après les récents nouveaux attentats terroristes, notamment à Bruxelles, et tout en sachant parfaitement que les seuls qui luttent véritablement sur le terrain contre la vermine terroriste sont justement les militaires syriens et leurs alliés (véritables, pas ceux de la fausse coalition), ainsi que les forces kurdes.
Ou devrait-on peut-être nous aussi être silencieux lorsqu'on voit des attaques terroristes en plein centre de l'Europe? Après tout, c'est bien les élites occidentales qui en portent entière responsabilité (avec leurs « amis » du Golfe, épargnés pour le moment). N'est-ce pas eux qui laissaient sans aucune limitation (si ce n'est de façade) partir des jeunes extrémistes combattre en Syrie « le grand méchant Assad » pour après les laisser revenir lorsque ces mêmes extrémistes subissent des revers évidents mais ayant obtenu une grande expérience de combat et de violence? Evidemment nous ne le ferons jamais. Pour la simple raison que nous faisons bien la différence entre ces mêmes élites occidentales (qu'elles soient politiques ou médiatiques) et les simples citoyens des pays occidentaux, dont beaucoup aujourd'hui réalisent (ou commencent à réaliser) les mensonges de ceux qui les gouvernent.

Il était aussi intéressant de lire les « analyses » de certains « experts » et « bienpensants » médiatiques français. Le Monde, Le Figaro, Libération, bref tout le « beau monde » habituel. Cette même hypocrisie assez typique des médias du mainstream et peut-être même plus extrême encore dans le cas des médias français (si l'on compare avec les médias anglophones). En gros le message passé est le suivant: « Palmyre libérée oui d'accord. Mais cela renforce les positions d'Assad. Donc pas bien ». Comme quoi, la ville patrimoine mondial de l'humanité aurait mieux fait de rester encore martyrisée par des extrémistes, y compris sortis tout droit des cités ouest-européennes, pour qui la notion même de culture est totalement absente, que d'être reprise par l'armée du gouvernement légitime du pays auquel elle appartient.

Vraisemblablement, l'Occident politico-médiatique n'a toujours pas appris les dangereuses leçons de faire joujou avec les terroristes pour arriver à ses fins géopolitiques (dans le cas syrien, se débarrasser d'un leader arabe patriote laïc défendant son pays contre l'interférence néocoloniale et le terrorisme la création duquel ce même néocolonialisme a grandement contribué). Y compris après les attentats contre ses propres citoyens. Une hypocrisie qu'il risque de payer cher. En passant, il était assez alarmant, une fois encore, d'observer le grand buzz des attentats de Bruxelles (et qui a sa place, la question n'est pas là) et le manque presque total de solidarité avec les victimes chrétiennes pakistanaises attaquées justement le jour de Pâques. Mais cela est une autre histoire.
Dernière chose. Certains « experts », vraisemblablement aussi pour des raisons de haine et de mauvaise foi, affirment que la « reprise de la ville de Raqqa » sera impossible. Notamment un certain Jean-Pierre Filiu, professeur en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences-Po, sur France Info. « Raqqa c'est un quart de million de personnes. On ne peut pas essayer de prendre ces villes avec des forces qui sont ni arabes, ni sunnites. Si le Hezbollah est engagé, si les commandos russes sont là, comment voulez-vous que les habitants de Raqqa se rallient à ces étrangers », nous dit ce « brave » expert. Propagande une fois encore. Si les Russes ne sont effectivement pas Arabes (bien que nous ayons nombre de citoyens russes d'origine arabe), les Libanais du Hezbollah ne sont-ils pas arabes? Ou notre professeur l'aurait-oublié? Quant à l'aspect sunnite et juste pour rappel une fois encore: l'armée arabe syrienne, est à l'instar de la majorité de la population syrienne, une armée composée d'Arabes et majoritairement de musulmans sunnites.

Cette même armée ayant libérée la Perle du désert dimanche dernier. Le tout en « oubliant » également d'indiquer que récemment les habitants de plusieurs quartiers de cette même Raqqa se sont soulevés contre Daech, en arborant des drapeaux nationaux syriens et en scandant des slogans pro-gouvernementaux et pro-armée de Syrie. Juste au cas où.
Quant à la perspective ou non de la reprise de Raqqa, n'est-ce pas les mêmes qui nous annonçaient depuis plusieurs années la « chute imminente » d'Assad, pour après nuancer leurs propos et déclarer qu'Assad ne pourra sauvegarder que la « Syrie utile » (la capitale Damas et la zone côtière) et qui prennent maintenant une douche bien froide en voyant l'armée syrienne gagner sur tous les axes? On verra donc qui aura raison. Courage à l'armée syrienne et à tous ceux qui luttent contre le terrorisme. Un terrorisme qui ne fait pas de différence que vous soyez Syriens, Irakiens, Belges, Pakistanais ou Nigérians. D'où l'énorme danger de jouer avec lui.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

 

 

RUSSIE/ÉTATS-UNIS : « La bagarre est devenue inévitable »

par oscar fortin (son site)

Libre penseur intéressé par tout ce qui interpelle l'humain dans ses valeurs sociales, politiques, économiques et religieuses. Bien que disposant d'une formation en Science Politique (maîtrise) ainsi qu'en Théologie (maîtrise), je demeure avant tout à l'écoute des évènements et de ce qu'ils m'inspirent.


Agoravox - 8/6/16 - « L’administration Obama ne veut pas la paix en Syrie. Les Russes ont finalement dû s’avouer que les États-Unis ne collaboreraient pas au maintien du cessez-le-feu, ni à une attaque coordonnée contre l’État islamique et al-Qaïda, ni à la paix en Syrie. En effet, comme l’explique Lavrov, les États-Unis ont à nouveau demandé à la Russie de ne pas bombarder al-Qaïda, alors même que deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU exigent son éradication. D’énormes convois de ravitaillement (vidéo) arrivent à nouveau de Turquie pour les « rebelles » qui vont, comme d’habitude, les partager avec al-Qaïda et d’autres terroristes. »

Voilà une déclaration qui nous renvoie aux propos tenus par le président Poutine lors de sa conférence à Valdaï, le 22 octobre 2015, « si la bagarre s’avère inévitable, il faut frapper le premier. »

La Russie sous la présidence de Vladimir Poutine a mené jusqu’à sa limite les possibilités de résoudre les problèmes et les conflits par la voie diplomatique. Cet exercice était devenu pour certains observateurs une méprise à laquelle Poutine prêtait flanc. Je pense plutôt qu’il a voulu aller le plus loin possible pour qu’éclate sans aucune ambiguïté la mauvaise foi de son partenaire étasunien. Il est conscient que toute guerre entre la Russie et les États-Unis sera fatale pour l’une des parties. C’est du moins ce que pensent des Russes vivant aux États-Unis et particulièrement informés sur la nature des armes dont chacun peut disposer.

Je vous invite à lire cette lettre adressée au peuple américain, mettant en relief le rapport de force entre ces deux puissances.

Pour le moment, le retour en force de la Russie en Syrie sera pour en finir avec les terroristes et les prétentions de Washington de s’approprier les pouvoirs de l’État syrien. L’étape des négociations est finie.

«Sans faire le "buzz" comme pour leur première intervention militaire en Syrie, cette semaine les Russes ont débarqué des forces terrestres et des parachutistes dans le port de Tartous pour soutenir plus de 3000 volontaires russes envoyés dans la région au cours des dernières semaines, dans le but de relancer la coordination avec l’armée Arabe syrienne…. Des sources syriennes ont annoncé que le personnel de commandement russe qui a coordonné les opérations de soutien aérien à l’automne dernier était revenu à la base militaire Hmeimim dans la province de Latakia pour entamer la préparation de nouvelles opérations.»

Je pense que ces derniers développements ne sont pas que circonstanciels. C’est plutôt que le supposé « partenaire » a perdu, cette fois, toute crédibilité et qu’il est devenu un adversaire dangereux dont il faut se débarrasser. L’étape des négociations est terminée. Le soi-disant partenaire n’en a fait qu’un moyen pour servir au mieux ses intérêts qui demeurent toujours les mêmes : prendre le contrôle de la Syrie et de tous les États qui se refusent de se soumettre à son hégémonie.

Nous entrons donc dans une stratégie où la guerre est devenue inévitable et qu’elle doit être gagnée. Il ne fait plus de doute que les intentions de l’adversaire principal, les États-Unis et l’OTAN, sont de prendre le contrôle du monde, y incluant la Russie, la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud.

Les mois qui viennent seront déterminants pour le devenir d’une partie importante de l’Humanité.

Oscar Fortin

Le 7 juin 2016

http://humanisme.blogspot.com

 

 

SYRIE : la prétendue "bavure" US

par Robert GIL (son site)


vendredi 23 septembre 2016



RT - 23-9-16 - Au moins soixante-deux soldats syriens sont morts et 100 ont été blessés samedi lorsque l’aviation américaine a bombardé une base sur la montagne Al-Tharda, près de Deir ez-Zor. Fait remarquable, le Commandement central américain n’a toujours pas présenté d’excuses, bien que ce bombardement ait permis à la milice Etat islamique (EI) d’attaquer la base et de la capturer peu après.

Ce massacre est un acte flagrant de guerre qui menace de faire dégénérer le conflit syrien en une guerre totale opposant l’OTAN à la Syrie et ses alliés, dont la Russie. Tout porte à croire que l’attaque, commise quelques jours après le début d’un cessez-le-feu américano-russe en Syrie ouvertement critiqué la semaine dernière par les généraux américains, a été délibérément commise par des factions du gouvernement américain hostiles à la trêve. Comment les États-Unis ont pu confondre une base militaire, occupée par l’armée syrienne depuis des années, avec un campement de l’Etat islamique (EI) ; ou, encore, pourquoi les satellites militaires sophistiqués et les drones du Pentagone n’ont pas fourni d’images précises de leur cible.

Le refus du Pentagone de présenter des excuses officielles est téméraire. Les troupes syriennes combattant l’opposition islamiste luttent à côté d’unités iraniennes, chinoises, et russes. Le Pentagone signale à ces pays, qui non seulement ont des forces puissantes en Syrie, mais, dans le cas de la Chine et de la Russie, possèdent leurs propres armes nucléaires, que leurs troupes peuvent à tout moment devenir des cibles des USA, car elles opèrent aux côtés des forces syriennes.

Les responsables syriens et russes ont dénoncé le bombardement, le qualifiant d’aide à l’EI ; Moscou a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour exiger des explications. Les affirmations américaines selon lesquelles les chasseurs américains ne savaient pas qui ils bombardaient ne sont pas crédibles, elles et sont carrément contredites par d’autres rapports.

Un responsable anonyme de Centcom a dit au New York Times que leurs avions de surveillance avaient suivi les unités syriennes « pendant plusieurs jours » avant le bombardement. « L’attaque a duré environ 20 minutes, pendant lesquelles les avions ont détruit des véhicules et abattu des dizaines de personnes en plein désert », a-t-il dit. « Peu après, un appel urgent est arrivé au centre de commandement militaire américain au Qatar … C’était un responsable russe qui a dit que les avions américains bombardaient les troupes syriennes et qu’il fallait cesser d’attaquer immédiatement ».

Toutefois, l’aviation américaine a continué à bombarder la base pendant plusieurs minutes avant de mettre fin à l’attaque, selon le responsable de Centcom. Cette attaque montre que Washington et ses alliés ne cherchent pas un cessez-le-feu, et la paix encore moins. Ils poursuivent la même stratégie en Syrie depuis 2011 : le changement de régime, mené par des milices islamistes comme l’EI ou Al Nosra contre le régime du président syrien Bachar al-Assad. La dernière attaque montre que, même après que l’EI a monté des attaques terroristes en Europe et aux États-Unis, une collaboration existe encore entre les Etats-Unis et les forces de l’EI.

Plus largement, les couches dominantes de la hiérarchie militaire américaine s’opposent à toute collaboration avec Moscou, de peur de compromettre leurs préparatifs pour une confrontation militaire avec la Russie, la deuxième puissance nucléaire mondiale.

En outre, les frappes correspondent à une intention clairement articulée par l’élite politique. Au mois d’août, l’ex-directeur de la CIA Michael Morell a proposé de bombarder la Syrie pour « effrayer Assad » et « faire payer un prix aux Russes ». Morell est un fervent partisan de la candidature présidentielle de la démocrate Hillary Clinton.

Ce bombardement, auquel des avions australiens, britanniques et danois ont participé à côté de l’US Air Force, a sapé le cessez-le-feu négocié à Genève par le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.

Autant cette « bavure » est passée relativement discrète dans nos médias, autant le bombardement peu de temps après d’un convoi humanitaire fait la une de toute les chaine de télé, radio et journaux, qui accusent les russes de ce massacre … comme ils avaient accusés les même russes lors de la destruction du vol MH17 au dessus de l’Ukraine … Suite à cette attaque, John Kerry a exhorté la Russie à suspendre ses vols militaires au nord de la Syrie. Or, il est évident que cette mesure ne peut que bénéficier aux groupes terroristes qui sévissent dans la région.

Transmis par Bill.J.C
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« Puisque le commerce ignore les frontières nationales, et que le fabricant insiste pour avoir le monde comme marché, le drapeau de son pays doit le suivre, et les portes des nations qui lui sont fermées doivent être enfoncées. Les concessions obtenues par les financiers doivent être protégées par les ministres de l’Etat, même si la souveraineté des nations réticentes est violée dans le processus. Les colonies doivent être obtenues ou plantées afin que pas un coin du monde n’en réchappe ou reste inutilisé » …Woodrow Wilson, Président des Etats-Unis de 1913 à 1921

 

Bachar El-Assad : «Vous ne pouvez pas bombarder pendant une heure, puis dire que c'était une erreur»

RT- 22/9/16 - Interviewé par l'agence Associated Press le 21 septembre, le chef de l'Etat syrien a accusé les Etats-Unis d'être responsables de l'échec de la trêve qu'ils avaient proposée avec la Russie pour la Syrie.

Interrogé sur la possibilité d'un rétablissement du cessez-le-feu en Syrie, Bachar el-Assad a déclaré : «Nous avons annoncé que nous étions prêts à respecter tout arrêt des opérations, ou "cessez-le-feu" si vous préférez l'appeler ainsi, mais [la fin de la trêve] n'incombe pas à la Syrie ni à la Russie. Elle incombe aux groupes terroristes qui ont été affiliés à l'Etat islamique (EI), au Front Al-Nosra et à al-Qaïda, mais aussi aux Etats-Unis, à la Turquie et à l'Arabie saoudite. [Ces groupes terroristes] ont annoncé publiquement qu'ils n'étaient pas prêts à s'engager» à respecter une trêve.

Concernant l'éventualité d'un partenariat militaire américano-russe contre les groups terroristes, soulevée par Associated Press, le président syrien a déclaré que les Etats-Unis ne souhaitaient pas travailler main dans la main avec la Syrie contre le Front Al-Nosra ou même contre l'EI, «parce qu'ils pensent que cela peut être une carte à jouer pour leur propre agenda».

Cette attaque était-elle un accident ?

La semaine dernière, a rappelé l'agence de presse, les Etats-Unis avaient déclaré que l'attaque meurtrière de la coalition internationale menée par Washington du 17 septembre contre des troupes syriennes était un accident. Une version qu'a contestée Bachar el-Assad. «Ce n'était pas un accident, tout d'abord parce qu'il n'y a pas eu qu'un seul avion impliqué dans l'attaque», a expliqué le président syrien, avant de poursuivre : «Il s'agissait de quatre avions, qui ont attaqué sans relâche les positions des troupes syriennes, durant un heure environ. Vous ne commettez pas une erreur pendant plus d'une heure.»

Le chef de l'Etat syrien a également fait valoir que l'attaque n'avait pas ciblé un bâtiment quelconque dans une ville, mais qu'elle avait eu lieu dans un espace dégagé, composé de collines, où aucun combattant terroriste ne pouvait être observé à proximité des positions de l'armée syrienne.

En outre, le chef de l'Etat syrien a souligné que les combattants de l'EI avaient mené une attaque dans la même zone, juste après les frappes américaines, profitant des dégâts causés par celles-ci dans les rangs de l'armée syrienne. «Comment pouvaient-ils savoir que les Américains allaient attaquer cette position ?», s'est-il interrogé.

Convoi humanitaire détruit : «Les Etats-Unis devraient accuser en premier lieu les rebelles»

Autre sujet sensible évoqué dans l'interview : l'attaque d'un convoi humanitaire de l'ONU à proximité de la ville d'Alep, le 19 septembre, qui a causé la mort de 20 civils et d'un travailleur humanitaire, selon le Croissant Rouge syrien. La Maison Blanche a accusé l'armée russe d'être responsable de ce drame, ce qu'a contredit catégoriquement Bachar el-Assad, à l'instar de Moscou.

«De manière générale, tous les propos que tiennent les responsables américains au sujet du conflit en Syrie n'ont aucune crédibilité», a fait remarquer président syrien, avant d'expliquer : «Les convois humanitaires se trouvaient dans une zone contrôlée par les rebelles [...]. Ce sont eux que les Etats-Unis devraient accuser en premier.»

Bachar el-Assad réclame des enquêtes indépendantes de l'ONU sur l'utilisation d'armes chimiques

Le président syrien a également assuré qu'à chaque incident impliquant des armes chimiques en Syrie, son gouvernement appelait les Nations unies à dépêcher une délégation sur place, afin de réaliser des recherches à ce sujet. Or, a assuré Bachar el-Assad, les Etats-Unis s'opposent à ce que ce type d'enquête indépendante soit menée. «Si nous utilisions vraiment [des armes chimiques], nous demanderions pas d'enquête», a encore souligné le dirigeant syrien.

Aux accusations plus larges de violations des droits de l'Homme, comme l'usage de bombes barils (des barils remplis d’explosifs, de gaz, de combustible et de ferraille), évoquées par l'agence de presse, Bachar el-Assad a répondu : «Ecoutez, [...], chaque pays, chaque gouvernement, chaque personne commet des erreurs. Lorsque vous êtes en guerre, vous commettez des erreurs, c'est naturel. Mais les accusations visant la Syrie sont sans fondement.»

Protéger les civils est le rôle naturel de n'importe quelle armée dans le monde
Le président de la République arabe syrienne a par ailleurs fait valoir que son armée utilisait le matériel dont elle disposait pour défendre les civils, et qu'il était nécessaire de tuer les terroristes pour assurer leur sécurité . «C'est le rôle naturel de n'importe quelle armée dans le monde», a-t-il ajouté.

Pour autant, le dirigeant syrien a rejeté l'idée selon laquelle «la fin justifierait toujours les moyens», qui est selon lui l'apanage «des criminels [et] des voleurs»... Mais aussi «le fondement de la politique occidentale dans le monde ces temps-ci» ne manquet-t-il pas de préciser.

«Les Syriens ne fuient pas le gouvernement, mais la guerre elle-même»

Aux journalistes d'Associated Press, le chef d'Etat syrien a assuré que son gouvernement continuait à jouir d'un fort soutien de la part de la population : «Vous ne pouvez pas résister pendant plus de cinq ans à l'Occident, aux Etats du Golfe, aux pétrodollars et à toute cette propagande hostile produite par les plus grands groupes de médias du monde, si vous ne disposez pas du soutien de votre propre peuple.»

Les journalistes d'Associated Press lui ont alors rétorqué que de nombreux exilés syriens avaient affirmé avoir fui par peur des forces loyalistes. Une lecture de la situation dans le pays que Bachar el-Assad a jugé fallacieuse : «Vous devez vous pencher sur la réalité syrienne : à chaque fois que nous libérons une ville des terroristes, les civils y reviennent ; et si cette ville vient à être attaquée par les terroristes, ils fuient à nouveau. Ils fuient donc, avant tout, la guerre elle-même. Ils fuient également le contrôle qu'exercent les terroristes sur certaines zones, et ils fuient la situation difficile que cause l'embargo occidental contre la Syrie.»

Malgré le soutien de la population syrienne qu'il revendique, le président Assad ne croit guère en la possibilité d'une résolution rapide du conflit, déclarant que celui-ci allait «s'éterniser», aussi longtemps qu'il fera partie d'une guerre régionale plus vaste entretenue par d'autres nations.

 

 

 

 

L'ambassadeur russe auprès des Nations Unies, Vitaly Churkin.© Andrew Kelly Source: Reuters

 

Russie : la volonté américaine de remodeler le Moyen-Orient est la cause des souffrances de la Syrie

RT - 25/9/16 - Au Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Russie a accusé les Etats-Unis d'être à l'origine de la situation de conflit que connait actuellement la Syrie, et de ne pas avoir su tenir ses engagements concernant le cessez-le-feu de début septembre.

«En 2011, à Washington et dans certaines autres capitales occidentales, il a été décidé de poursuivre le remodelage de l'espace géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord entamé par l'intervention criminelle des Etats-Unis et du Royaume-Uni en Irak en 2003», a déclaré le représentant de la Russie aux Nations Unies, Vitaly Churkin, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU à New York, dimanche 25 septembre. Avant de poursuivre : «Dans le même temps, en Syrie et en Libye, [les Occidentaux] ont continué à opérer "à la hache", sans refuser le soutien de groupes terroristes».

Une politique qui, selon le haut responsable russe, a eu pour conséquence le démantèlement des pays en question, des flux interminables de réfugiés et, en Syrie plus particulièrement, des bombardements incessants par de nombreux pays ainsi que la prolifération des groupes armés, faisant de la paix un but quasiment impossible à atteindre désormais.

Moscou ne tolérera plus de concessions unilatérales

Concernant la situation récente en Syrie, Vitaly Churkin a relevé que les concessions accordées par Moscou aux rebelles à la demande de Washington, qui ont abouti à l'annonce d'un cessez-le-feu, ne s'étaient pas montrées fructueuses. Par conséquent, a ajouté le haut responsable russe, Moscou ne prendra plus de décision de ce type.

Le diplomate a rappelé que la Russie avait fait pression sur Damas à plusieurs reprises afin que le gouvernement syrien respecte les demandes de ses opposants, dans l'espoir de mettre en place une trêve. Toutefois, a regretté Vitaly Churkin, cela n'a pas eu l'effet escompté, les groupes rebelles violant de manière récurrente leurs engagements, malgré la promesse prise par les Etats-Unis de conserver ces combattants sous leur contrôle.

«Le camp américain s'et montré incapable d'influencer les groupes rebelles»

«Le camp américain a reconnu, de fait, qu'il était incapable d'influencer les groupes [rebelles] qu'il soutient et de respecter l'accord qu'il a conclu. Avant tout, [il n'a pas su] séparer ces groupes des terroristes ni, par conséquent, indiquer clairement leurs positions respectives», a souligné l'ambassadeur russe auprès des Nations Unies.

Il a par ailleurs affirmé que l'attaque de la coalition menée par les Etats-Unis le 17 septembre, qui a provoqué la mort de 62 soldats syriens, avait fortement détérioré ses relations avec Damas. A l'issue de ces frappes, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient avait officiellement reconnu la responsabilité de la coalition, mais avait précisé que celle-ci avait cru cibler des forces de l'EI. Samedi 24 septembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait savoir que les États-Unis avaient présenté leurs excuses au président syrien Bachar el-Assad pour cette attaque meurtrière.

 

 

Syrie : les négociations impossibles…

 

Par le Saker US − Le 23 septembre 2016 − Source SouthFront

http://lesakerfrancophone.fr/syrie-les-negociations-impossibles

 

… où l’on voit que les étasuniens ont une répulsion pathologique au compromis − c’est pas d’hier − et pourquoi les récents développements en Syrie montrent que l’administration Obama est dans un état de confusion terminale

Les derniers développements en Syrie ne sont pas, à mon avis, le résultat d’un plan délibéré des États-Unis afin d’aider leurs alliés «terroristes modérés» sur le terrain, mais plutôt le symptôme de quelque chose d’encore plus grave : la perte totale de contrôle par les États-Unis sur la situation en Syrie, et possiblement ailleurs aussi.

Permettez-moi juste de rappeler ce qui vient d’arriver :

Premièrement, suite à des jours et des jours de négociations intensives, le secrétaire d’État Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov, étaient finalement parvenus à un accord de cessez-le-feu en Syrie qui potentiellement aurait pu, au moins geler la situation sur le terrain jusqu’à ce que l’élection présidentielle ait lieu aux États-Unis et que l’administration change − ceci étant maintenant l’événement le plus important dans le proche avenir. Donc aucun plan de quelque nature que ce soit ne peut aller au-delà de cette date.

Puis l’USAF, l’aviation étasunienne, avec quelques autres [membres de leur coalition, NdT] ont bombardé une unité statique de l’armée syrienne qui n’était pas engagée dans des opérations intenses, mais tenait simplement un secteur clé du front. Les frappes des États-Unis ont été suivies d’une offensive massive des terroristes modérés contenue difficilement par l’armée syrienne et les forces aériennes russes. Inutile de dire que suite à cette provocation effrontée l’accord de cessez-le-feu était mort. Les Russes ont exprimé leur profond dégoût et leur indignation à propos de cette attaque et commencé à dire ouvertement que les Étasuniens étaient «недоговороспособны». Ce mot signifie littéralement «incapables de passer un accord» ou incapables d’en faire un, et puis de s’y conformer. Bien que cette expression soit polie, elle est extrêmement forte car elle n’implique pas tant une tromperie délibérée que l’impuissance même à établir une entente et ensuite à s’y tenir. Par exemple, les Russes ont souvent dit que le régime de Kiev est «incapable de passer un accord», et cela a du sens étant donné que l’Ukraine occupée par des nazis est essentiellement un État failli. Mais de dire qu’une superpuissance nucléaire est «incapable de passer un accord» est un diagnostic terrible et extrême. Essentiellement cela signifie que les Étasuniens sont devenus fous et ont perdu la capacité même à faire toute sorte de transaction. Encore une fois, un gouvernement qui rompt ses promesses ou qui tente de tromper mais qui, au moins en théorie, reste capable de respecter un accord ne serait pas décrit comme «incapable de passer un accord».

Ce terme n’est utilisé que pour décrire une entité qui n’a même pas l’aptitude dans sa boîte à outils politique, de négocier et de tenir un accord. C’est un diagnostic absolument dévastateur.

Puis est survenue la scène pathétique et absolument non professionnelle, de l’ambassadrice étasunienne aux Nations-Unies, Samantha Powers qui a simplement quitté la réunion du Conseil de Sécurité au cours de l’intervention du représentant de la Russie. Encore une fois les Russes ont été tout simplement époustouflés, non pas par la tentative infantile d’offenser, mais par le manque total de professionnalisme diplomatique étalé par cette puissance. Du point de vue russe, pour qu’une superpuissance quitte simplement la salle au moment même où une autre superpuissance fait une déclaration cruciale est tout simplement irresponsable et, encore une fois, le signe que leurs homologues étasuniens ont totalement perdu les pédales.

Finalement est arrivée l’apogée : l’attaque d’un convoi humanitaire en Syrie pour lequel les États-Unis ont, bien sûr, voulu rejeter le blâme sur la Russie. Les Russes, une fois de plus, pouvaient à peine en croire leurs yeux. Premièrement, c’était une tentative tellement flagrante et franchement puérile, pour montrer que «les Russes font aussi des erreurs» et que «ce sont eux qui ont tué le cessez-le-feu». Deuxièmement, il y eut cette déclaration étonnante des États-Unis, affirmant qu’il n’y avait que deux aviations susceptibles de l’avoir fait : les Russes ou les Syriens (Comment les Étasuniens espéraient-ils s’en sortir avec cette déclaration, alors que cet espace aérien est minutieusement contrôlé par les radars russes ? Cela me dépasse !). On ne sait pas comment les Étasuniens ont pu oublier de mentionner que leur propre aviation était également présente dans la région, ainsi que les aviations de nombreux de leurs alliés. Plus important encore, ils ont oublié de mentionner que cette nuit-là des drones armés Predator étasuniens volaient juste au-dessus de ce convoi.

Ce qui est arrivé en Syrie est douloureusement évident : le Pentagone a saboté l’accord conclu entre Kerry et Lavrov et quand il a été accusé d’en être responsable, a monté une attaque sous fausse bannière dans le but de tenter de rejeter le blâme sur les Russes.

Tout cela montre tout simplement que l’administration Obama est dans un état de confusion terminale. Apparemment la Maison Blanche est tellement affolée par la perspective d’une victoire de Donald Trump en novembre qu’elle a essentiellement perdu le contrôle de sa politique étrangère en général, et syrienne en particulier. Les Russes ont littéralement raison : l’administration Obama est vraiment «incapable de passer un accord».

Bien sûr, le fait que les Étasuniens agissent comme des enfants frustrés et désemparés ne signifie pas que la Russie va rendre la pareille. Nous avons déjà vu Lavrov revenir en arrière et poursuivre les négociations avec Kerry. Non pas parce que les Russes sont naïfs, mais précisément parce que, contrairement à leurs collègues étasuniens, les Russes sont des professionnels qui savent que les négociations et les lignes de communications sont toujours ouvertes, et par définition, préférables à l’action de quitter la table, surtout face à une superpuissance. Ces observateurs qui critiquent la Russie pour sa faiblesse ou sa naïveté projettent tout simplement sur les Russes leur propre façon de réagir, imitée des Étasuniens, et ne parviennent pas à réaliser tout simplement que les Russes sont différents ; ils pensent différemment et agissent différemment. En réalité, les Russes ne se soucient pas d’être perçus comme faibles ou naïfs. En fait, ils préféreraient être perçus comme tels si cela favorisait leurs objectifs et leur permettait de confondre l’adversaire sur ses véritables intentions et capacités. Les Russes savent qu’ils n’ont pas construit le plus grand pays de la planète en étant faibles ou naïfs et ils n’ont pas à prendre de leçons d’un pays qui est plus jeune qu’un grand nombre de leurs monuments. Le paradigme occidental fonctionne généralement comme ceci : une crise conduit à une rupture des négociations et s’ensuit le conflit. Le paradigme russe est complètement différent : une crise conduit à des négociations qui sont menées jusqu’à la dernière seconde avant que le conflit n’éclate. Il y a deux raisons à cela : premièrement, continuer à négocier jusqu’à la dernière seconde rend possible la quête ultime d’un moyen pour éviter la confrontation, et deuxièmement, les négociations jusqu’à la dernière seconde permettent de se rapprocher le plus possible pour faire une attaque stratégique surprise. C’est exactement ainsi que la Russie a agi en Crimée et en Syrie − sans aucun signe d’avertissement et encore moins une annonce très médiatisée de puissance pour tenter d’intimider qui que ce soit (l’intimidation est aussi une stratégie politique occidentale dont les Russes ne se servent pas).

Ainsi Lavrov persistera-t-il à négocier, peu importe combien de telles négociations paraîtront ridicules et inutiles. Et Lavrov lui-même ne prononcera probablement jamais officiellement le mot «недоговороспособны», mais le message envoyé à ce stade au peuple russe et aux alliés syriens, iraniens et chinois par la Russie sera qu’elle a perdu tout espoir de négocier avec l’administration actuelle des États-Unis.

Obama et Cie sont actuellement si préoccupés à essayer de cacher les problèmes de santé et de caractère d’Hillary Clinton, qu’ils ne peuvent probablement pas penser à autre chose que de savoir comment survivre au prochain débat Hillary Clinton-Donald Trump. Le Pentagone et le Département d’État sont la plupart du temps engagés à se combattre l’un l’autre sur la Syrie, la Turquie, les Kurdes et la Russie. La CIA semble se battre contre elle-même, bien que cela soit difficile à vérifier.

Il est probable qu’une sorte d’accord sera encore annoncé par Kerry et Lavrov, et si ce n’est aujourd’hui, ce sera demain ou le jour d’après. Mais, franchement, je suis entièrement d’accord avec les Russes: les Étasuniens sont vraiment «incapables de passer un accord» et de ce fait les conflits en Syrie et en Ukraine sont gelés. Je ne veux pas du tout dire gelés au sens ou il n’y a pas de combats, mais j’entends gelés dans le sens de l’impossibilité d’un développement majeur. Il y aura encore des combats, surtout maintenant que les alliés wahhabites et nazis des États-Unis estiment que leur patron n’est pas aux commandes, étant occupé avec les élections et les émeutes raciales, mais comme il n’y a pas de solution militaire rapide possible dans l’une ou l’autre de ces guerres, les affrontements et les tactiques offensives ne donneront aucun résultat stratégique.

Hormis une opération de fausse bannière qui annulerait les élections étasuniennes, telle que l’assassinat d’Hillary Clinton ou de Donald Trump par un tireur isolé, les guerres en Ukraine et en Syrie se poursuivront sans perspective de quelques négociations constructives que ce soit. Et quand Donald Trump ou Hillary Clinton entreront à la Maison Blanche, une grande réorganisation aura lieu au début de 2017. Donald Trump voudra probablement rencontrer Poutine pour une grande séance de négociations impliquant toutes les principales questions en suspens entre les États-Unis et la Russie. Si Hillary Clinton et ses néocons prennent la Maison Blanche, alors une sorte de guerre entre la Russie et les États-Unis sera presque impossible à éviter.

The Saker

Traduit par Alexandre Moumbaris, relecture par Marie-José Moumbaris pour le Saker Francophone

 

 

Syrie : Entre échec de la trêve et début de la fin ?

 

par Antoine-Noura Charpentier




Agoravox - 1/10/16 - Les frappes américaines contre l’armée syrienne à Deir El-Zor ont révélé encore une fois au monde qui est contre et qui est pour la guerre en Syrie ; qui exploite le terrorisme international pour des intérêts particuliers, et qui lui fait barrage pour endiguer sa propagation. Les preuves sont irréfutables.

Sept jours étaient nécessaires pour que l’accord russo-américain soit effectif en Syrie. Après plusieurs violations de la trêve par les groupes armés à Alep, ce sont les Etats-Unis qui ont volontairement bombardé l’armée syrienne à Deir El-Zor permettant à Daech d’avancer sur ce terrain. Une erreur, prétendent les Américains. Quel naïf peut croire une chose pareille ?
Qui peut croire qu’une des plus puissantes aviations au monde, une des mieux équipées se trompe de cible en bombardant avec quatre avions de chasse et pendant une heure les positions de l’armée arabe syrienne au lieu de celle de Daech ? Si bombarder les positions de Daech était la volonté des Américains, pourquoi ces derniers n’ont-ils pas attendu tout simplement le septième jour ? C’est-à-dire le lendemain de cette agression cruelle contre l’armée syrienne ? Pour la porte-parole de la présidence syrienne Bouthaina Chaaban : « Si c’était vrai que les Américains ont fait une erreur, ils ne sont pas pour autant retournés pour bombarder les mêmes positions lorsque Daech les a reprises à l’armée syrienne. »

Il convient de préciser qu’au moment même où l’aviation américaine bombardait les positions de l’armée syrienne à Deir El-Zor au profit de Daech, Israël bombardait le sud de la Syrie au profit d’Al-Nosra et la Turquie opérait au nord syrien au profit de l’armée syrienne libre. Trois acteurs pour le même projet en Syrie. La création de plusieurs zones isolées amputant la Syrie de ses territoires.

Les Etats-Unis s’opposent encore et toujours aux révélations du contenu de leur accord avec la Russie. De telles divulgations nuisent gravement à la réputation des Etats-Unis notamment auprès de ses alliés au Moyen-Orient, montrant leur double jeu. Les Américains et leurs alliés ont tenté, par l’opération contre l’armée syrienne, de rebattre les cartes au profit des terroristes, mettant fin à la trêve. Toutefois, les Américains préfèrent perdre la guerre en Syrie en essayant de la prolonger le plus possible à travers leurs mercenaires, plutôt que de la perdre en appliquant l’accord conclu avec les Russes, ce qui signifie pour eux un abaissement pur et simple face à la Russie.

De ce fait, nous comprenons à travers les agissements des Américains que la guerre en Syrie n’est pas encore terminée. L’irresponsabilité et les manœuvres des Américains vis-à-vis des Syriens et des Russes ainsi que de leurs alliés risquent de transformer la guerre syrienne en conflit régional, voire mondial.

L’idée d’une erreur est toujours répandue par la diplomatie américaine à chaque fois qu’il faut justifier une bavure. Ce fut à titre d’exemple le cas en Irak en 2003.
Les Américains ont offert l’opportunité aux Syriens et aux Russes d’en finir avec la situation à Alep remportant enfin la victoire. Ce qui mettra en grande difficulté les Etats-Unis et leurs alliés, qui risqueront de quitter pour de bon, le champ de bataille en vaincus.

Enfin, les temps semblent durs pour l’axe que représentent les Etats-Unis en Syrie. Alep va probablement être reprise, les réconciliations dans différentes localités syriennes fonctionnent correctement et les combattants quittent les lieux sans conditions en direction d’Idlib. Israël ne peut pas aller plus loin dans le sud de la Syrie puisqu’elle risque de se frotter à un adversaire de taille, le Hezbollah. Quant aux Turcs, ils reviendront à la raison scellant de nouveau une alliance d’intérêt avec Damas pour faire face aux Kurdes et aux Américains.
Que nous le voulions ou non, l’armée arabe syrienne était la seule à respecter la trêve. La Russie est la seule à chercher depuis six ans une solution politique à la guerre syrienne, respectant la souveraineté de la Syrie ainsi que la volonté de son peuple. Il est certain que la Russie a des intérêts en Syrie et au Moyen-Orient. Croire le contraire relève d’une naïveté injustifiable. Néanmoins, les intérêts russes n’empiètent pas, au moins en apparence, sur l’indépendance d’une nation, sur la souveraineté d’un territoire, sur la volonté d’un peuple, bafouant tous les droits légaux pour importer une démocratie à coup d’obus, à l’instar de ceux qui importent une interprétation religieuse par l’épée. La seule différence est uniquement l’arme utilisée.

Par leur soi-disant erreur, les Etats-Unis ont en quelque sorte libéré l’armée syrienne et ses alliés d’un certain nombre d’obligations, au profit d’une victoire à venir à Alep. Cela va permettre l’accélération des opérations au détriment d’une solution politique que les Etats-Unis seront tôt ou tard contraints d’accepter, de signer et de mettre en application.

Antoine Charpentier | 29 septembre 2016

 

 

Despite Russia Warning, US Considers Hitting Assad

Russian DM : US Should Think of Consequences Before Attacking Syrian Army

 

by Jason Ditz



Antiwar.com - 6/10/16 - Officials with the US State Department have repeatedly talked of “non-diplomatic options” recently in Syria. Though they’re trying to be coy, what they’re really talking about is overt military action against the Syrian government, attacks which would threaten Russian forces embedded with them, and likely drag Russia into a shooting war with the US.

Russia’s Defense Ministry was quick to urge caution today, noting that they’d recently deployed air defense systems into Syria specifically to counter the threat of US attack, and that the US should “carefully” consider the potential consequences of launching such strikes.

The State Department acknowledged they were aware of the Russian warning, but insisted that internal discussion within the US government continues on the “non-diplomatic” options, which is to say, starting a war with Russia. Spokesman John Kirby added there would be no discussion with Russia over the matter.

Kirby added that the US was not “giving up” on Aleppo, and was continuing to discuss options to prevent the Syrian government from capturing the remainder of the city, which is held by al-Qaeda’s Nusra Front. This appears to be fueling much of the rhetoric on Russia.

 

 

 

Syrie : L'armée russe déploie des systèmes de défense antiaérienne S-300



20minutes.fr - 5/10/16 - Un déploiement de défense qui inquiète les Américains. La Russie a mis en place des systèmes antiaériens S-300 à Tartous, ville côtière du nord-ouest de la Syrie où elle possède des installations portuaires militaires, a annoncé mardi soir le ministère russe de la Défense.
Ces systèmes complètent de fait le dispositif de défense mis en place sur la base aérienne de Hmeimim (nord-ouest) avec l’arrivée en novembre 2015 de S-400 de dernière génération. Avec ses S-300 et ses S-400, la Russie s’assure une défense aérienne de ses deux points d’ancrage en Syrie, le port de Tartous et la base aérienne de Hmeimim, dans la province de Lattaquié, où l’aviation russe dispose de dizaines de bombardiers, d’avions d’attaque au sol et d’hélicoptères.

Mise en garde à Moscou

Le Pentagone a réagi à l’annonce en se demandant qui était l’adversaire que Moscou souhaite tenir à distance avec ces missiles. Les extrémistes que la Russie veut combattre en Syrie, comme Daesh ou le Front Fateh al-Cham (ex Front Al-Nosra), n’ont « pas d’aviation », a relevé Peter Cook, porte-parole du Pentagone.

Al-Qaida en IrakCelui-ci a adressé une mise en garde voilée à Moscou contre toute utilisation de ces batteries contre les appareils américains : « Il faut que ce soit clair pour les Russes et pour tous ceux qui opèrent en Syrie que nous prenons très au sérieux la sécurité de nos aviateurs », a-t-il souligné.


Répondre à la menace de missiles tirés depuis la mer Méditerranée
« Ce système est conçu pour assurer la sécurité de la base navale de Tartous », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. « Nous rappelons que le S-300 est un système uniquement défensif et qui ne menace personne ». Ces batteries permettent notamment de répondre à la menace de missiles tirés depuis la mer Méditerranée.
L’annonce de la Russie intervient au lendemain de la décision de Washington de suspendre ses pourparlers avec Moscou sur un cessez-le-feu en Syrie, annoncée après la destruction totale lundi du plus grand hôpital du secteur rebelle d’Alep dans un bombardement aérien. Indéfectible alliée de Damas, la Russie est accusée par les Occidentaux de bombarder les rebelles en Syrie, notamment à Alep, dans des zones peuplées de civils. De son côté, Moscou affirme ne viser que les groupes djihadistes.

 

 

La portée des S-300 et S-400 russes surprendra les avions non identifiés en Syrie

 

Sputnik - 6/10/16 -La portée des systèmes antiaériens russes S-300 et S-400 prendra probablement de court les aéronefs non identifiés, a mis en garde le ministère russe de la Défense. Les systèmes russes de défense aérienne S-300 et S-400 censés couvrir les bases militaires de Hmeimim et de Tartous surprendra tout aéronef non identifié, a promis le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense. « Je veux rappeler aux "stratèges" américains que la couverture aérienne des bases militaires russes de Hmeimim et de Tartous est assurée par les systèmes antiaériens S-300 et S-400 dont la portée pourra surprendre tout objet volant non identifié ».

Moscou annonce ses intentions d'abattre tout missile menaçant en Syrie De plus, les systèmes russes n'auront pas le temps de déterminer "en ligne directe" le trajet précis des missiles ni leur appartenance, a ajouté M. Konachenkov. Les déclarations du ministère russe suivent les informations parues dans certains médias selon lesquelles les États-Unis pourraient porter des frappes contre les forces gouvernementales syriennes. Ces « fuites » pourraient en effet constituer un prélude à de véritables actions, a estimé le général. « Plusieurs médias vedettes occidentaux ont rendu publiques des fuites signalant qu'une discussion se déroulait au sein de la Maison Blanche sur la possibilité de réaliser des tirs de missiles et des frappes aériennes sur les positions des troupes syriennes. L'histoire montre que ce type d'informations fuitées précède souvent de vraies actions ».

Mais ce qui suscite les plus sérieuses préoccupations est sans doute le fait que « les initiateurs de ces provocations sont des représentants de la CIA et du Pentagone qui déjà en septembre ont rapporté à leur président que les terroristes de l'« opposition » étaient bien contrôlables, alors qu'ils prônent désormais des «scénarios cinétiques en Syrie». «Je recommanderais à nos collègues à Washington de calculer minutieusement les éventuelles conséquences de la réalisation de tels projets », a prévenu M. Konachenkov.

le contexte de possibles frappes de la part de Washington en Syrie, le ministère russe de la Défense a également affirmé qu'il planifiait d'abattre tous les objets volants non identifiés en Syrie à des fins défensives, car ils pouvaient présenter aussi une menace pour les militaires russes sur le sol syrien. .

En savoir plus: https://fr.sputniknews.com/international/201610061028071479-portee-systemes-antiaeriens-surprise/

 

© Sputnik. Alexey Fillipov

 

Moscou annonce ses intentions d'abattre tout missile menaçant en Syrie

 

Sputnik - 6/10/16 - Le ministère russe de la Défense a annoncé planifier d'abattre tous les objets volants non identifiés en Syrie à des fins défensives, ce suite aux informations selon lesquelles Washington réfléchissait à effectuer des frappes contre l'armée syrienne. La défense aérienne russe abattra aéronef non identifié en Syrie, a communiqué le ministère russe de la Défense, soulignant que les systèmes antiaériens S-300 et S-400 n'auraient pas le temps de déterminer son appartenance. « Il faut être conscient du fait que les systèmes russes n'auront pas le temps de déterminer "en ligne directe" le trajet précis des missiles et leur appartenance. Et ceux qui prétendent qu'il existe des avions invisibles vont au devant de graves déconvenues », a mis en valeur le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense.

Moscou confirme la livraison de missiles S-300 en Syrie Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de son côté affirmé que les systèmes russes S-300 et S-400 récemment fournis à la Syrie ne posaient quant à eux aucune menace et qu'on n'y avait recourt qu'à des fins purement défensives. Toute frappe aérienne ou tir de missile contre les territoires contrôlés par le gouvernement syrien posera une menace évidente aux militaires russes, a précisé M. Konachenkov. « Aujourd'hui, la plupart d'officiers du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie travaillent au sol, livre de l'aide humanitaire, mènent des pourparlers avec les gouverneurs des localités et des unités armées dans de nombreuses provinces syriennes », at-il expliqué M. Konachenkov. « Grâce à leur activité, 732 localités et des centaines de milliers de Syriens ont pu retrouver une vie normale. Aussi tout tir de missile ou frappe aérienne contre le territoire contrôlé par le gouvernement syrien présentera-t-il une menace flagrante pour les militaires russes », a poursuivi le général.

Plus tôt dans la semaine, Moscou a confirmé la mise en place de systèmes S-300 en Syrie arguant qu'il fallait des mesures concrètes pour éviter des «bavures» contre les militaires russes semblables à la frappe de la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre Deir-ez-Zor. Ainsi, l'armée syrienne est dotée de systèmes antiaériens efficaces et la portée de tir des systèmes russes pourra prendre au dépourvu tout objet volant non identifié, a souligné le ministère.

En savoir plus: https://fr.sputniknews.com/international/201610061028067721-moscou-missiles-usa-syrie/

 

 

Peut-on encore prévenir la guerre généralisée ?

par Thierry Meyssan

 


RéseauVoltaire - 7/10/16 - Les événements s’accélèrent autour de la crise syrienne et révèlent l’ampleur du conflit entre le camp atlantiste et le bloc russo-chinois. Après avoir observé le risque grandissant de guerre généralisée conventionnelle, voire nucléaire, Thierry Meyssan analyse les manœuvres des États-Unis et les réponses de la Russie.

Après la destruction du fleuron de la Marine des Émirats arabes unis, le 1er octobre, les armées des pétro-dictatures du Golfe hésitent à poursuivre seules la guerre contre la République arabe syrienne. Il est clair pour tous que le missile sol-mer qui a détruit le catamaran perce-vagues est une arme extrêmement sophistiquée que l’on n’avait jamais vue sur un champ de bataille. Il n’a été tiré ni par les Houthis, ni par les partisans de l’ancien président Saleh, qui ne disposent pas d’une telle arme, mais par la Russie, qui est secrètement présente depuis l’été au Yémen.

L’idée d’une coordination des jihadistes sans intervention des États-Unis, par leurs seuls alliés locaux, est d’autant plus difficile à imaginer que la rivalité entre l’Arabie saoudite et le Qatar n’a cessé de miner les étapes précédentes de la guerre.

Washington envisage donc sérieusement l’unique option restante : la confrontation militaire directe.

Les États-Unis ont sollicités les 64 États et les 3 institutions internationales qui ont rejoint leur Coalition dite anti-Daesh afin de lancer une attaque contre Damas. Dans la pratique, seuls le Canada, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni sont présents. L’idée est de tirer des missiles de croisières sur Damas et Lattaquié, et de bombarder l’Armée arabe syrienne. Ce projet avait été annoncé aux membres de l’Otan, lors du Conseil atlantique du 27 septembre. Il a été soutenu par le sénateur John McCain dans le Wall Street Journal.

Cette opération implique une réorganisation de la préparation actuelle de la libération de Mossoul en Irak, occupé par Daesh. D’ores et déjà, chacun a pu constater que l’objectif de cette Coalition n’est pas celui qu’elle a annoncé, mais le changement d’occupant de Mossoul. Il s’agit de mettre en place non pas des autorités représentatives de l’Irak, ni de ses habitants historiques, mais des seuls sunnites irakiens de manière à créer un « Sunnistan ». La Coalition n’a pas bombardé Daesh, mais n’a pas hésité à anéantir « par erreur » une milice de volontaires chiites venue, elle, délivrer la ville de l’obscurantisme. Le président Recep Tayyip Erdoğan a vendu la mèche en déclarant au journal Sabah qu’une fois Mossoul libérée, la ville appartiendrait à ses habitants, « seuls les arabes sunnites, les turkmènes et les kurdes sunnites pourront y rester ». En d’autres termes, la Coalition se propose de terminer le travail que Washington avait confié à Daesh. Son véritable objectif est d’avaliser le nettoyage ethnique pratiqué par les jihadistes, notamment l’expulsion ou le massacre des chrétiens et des kurdes yazidis, afin de créer un État religieusement homogène.

Ainsi que nous l’avons déjà plusieurs fois annoncé, Daesh devrait migrer de Mossoul vers Rakka et Deir ez-Zor, à la manière dont il a évacué Jarablous devant l’armée turque, sans livrer de combat.

Réagissant au projet de bombardement de la République arabe syrienne, la Russie a révélé l’installation en Syrie de batteries d’armes anti-aériennes S-300 et S-400. Selon les experts russes, ces armes sont capables non seulement de détruire n’importe quel avion en vol, y compris les avions furtifs, mais aussi les missiles de croisière. La situation ne s’étant jamais présentée sur le champ de bataille, personne n’en sait rien. Mais, depuis des siècles, les Russes n’ont jamais menti quant aux performances de leur armement.

Cette annonce a soulevé un vif émoi en Israël où les experts sont désormais persuadés que ce sont ces armes russes qui ont abattu un de ses avions et touché un autre, lorsque Tsahal a violé la cessation des hostilités de l’Aïd, le 13 septembre. L’état-major israélien a déclaré avoir perdu la dominance aérienne à la fois en Syrie et au Liban.

Les États-Unis ont répondu en faisant bombarder l’ambassade de Russie à Damas par des jihadistes. La Russie a annoncée l’arrivée en Méditerranée de trois nouveaux bâtiments de guerre, tandis que son porte-avion —qui était espéré en juillet— est en route.

Consciente du risque de guerre nucléaire, la France a envoyé son ministre des Affaires étrangères à Moscou. Celui-ci a présenté un projet de résolution qu’il entend déposer au Conseil de sécurité à propos d’Alep. Ce pourrait être un moyen pour les Occidentaux de sortir la tête haute de cette confrontation. Ne l’ayant pas encore lu, je ne peux commenter ce projet de résolution.
Cependant la presse française regorge d’articles sur la crise d’Alep basés sur des données fausses. Actuellement, la partie Ouest de la ville héberge entre 1,4 et 1,5 million d’habitants partisans de la République. La partie Est héberge entre 25 000 et 30 000 personnes. Le rapport se situe donc entre 46 et 50 fois plus de population et non pas à égalité comme on le suggère. Ce sont les jihadistes qui ont abattu les habitants d’Alep-Est qui tentaient de fuir durant la trêve de l’Aïd. Ce sont encore eux qui ont brûlé le convoi humanitaire du Croissant rouge syrien destiné aux civils qu’ils tiennent en otages à Alep. Après avoir offert lors de l’Aïd la possibilité à tous les résidents d’Alep-Est, qu’ils soient civils ou combattants, syriens ou étrangers de quitter la ville, l’armée syrienne et ses alliés libanais, russes et iraniens ont lancé une opération contre les jihadistes au risque de tuer également les civils qu’ils tiennent en otages. Ceci en application de la résolution 2249 du 20 novembre 2015 qui demande aux Etats membres de l’Onu de de « mettre un terme aux actes de terrorisme commis en particulier par l’EIIL, également connu sous le nom de Daech, ainsi que par le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida ».

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a fait part à son homologue français, Jean-Marc Ayrault, de plusieurs amendements qu’il souhaiterait voir figurer dans le projet de résolution. Il a proposé que l’on revienne aux termes de l’accord de cessation des hostilités de l’Aïd. Mais il peu probable que ce retour en arrière soit accepté par Washington, c’est-à-dire qu’il reconnaisse qu’il n’y a pas de rebelles modérés en Syrie. Le projet —amendé ou pas— sera présenté samedi au Conseil de sécurité. Le président Poutine se rendra en France le 19 octobre.

Thierry Meyssan

 

 

Alep : la musique orientale de la propagande de l'Occident

RT - 14/12/16 - Tout le monde prend ce que racontent les médias pour argent comptant, sans s'interroger sur les sources. Or il n'y a pas un seul journaliste occidental sur place à Alep, s'indigne l'historien John Laughland.

Dimanche à Paris, vers 7h30. Le parfum montant du café matinal est accompagné d'un air diffusé sur France Musique. Ces quelques moments de musique orientale sont dédiés, nous annonce doucement le présentateur, aux victimes du génocide qui est en train de se dérouler à Alep. Décidément, même les émissions de musique sont désormais pénétrées de propagande politique, comme au bon vieux temps soviétique !

Le pauvre présentateur de radio ne fait que danser à la mélodie de tous les médias occidentaux. Qui paie les violons choisit la musique. Depuis le début de la bataille d'Alep, en effet, cette dure campagne militaire - la guerre urbaine est sans doute la plus atroce de toutes - est présentée par les médias occidentaux uniquement sous l'angle de la souffrance humaine. Ces médias répètent obsessionnellement que les civils en sont les victimes. A Alep-Est il ne semble y avoir que des hôpitaux, tellement on en a bombardé. Et parmi les «résidents» de cette ville, on a l'impression qu'il n'y a que des jardiniers et des filles de sept ans qui savent tweeter, à en croire au reportages de CNN.


Une image vaut mille mots et la guerre d'information est une guerre d'images

Et partout, les mêmes images de bébés portés dans les bras d'hommes, des clichés évidemment taillés sur mesure pour les caméras. Il y a un nombre quasiment infini de ces photos sur internet, comme on peut le constater en tapant «man carrying baby aleppo» dans Google images. De nombreuses vidéos montrent des personnes qui témoignent des pires atrocités mais qui n'ont pas la moindre tache de poussière sur leurs vêtements plutôt coûteux, et encore moins d'égratignure ou même de saleté sur leur visage. (Voir par exemple ce reportage de France Info, à partir de 0.40, mais il y en a tant d'autres.) Ont-ils vraiment vu ce qu'ils affirment? Il est permis d'en douter.

Deux choses sont particulièrement dérangeantes pour un citoyen de l'Occident dit démocratique. D'abord les deux poids, deux mesure qui consistent à évoquer Alep uniquement sous l'angle de la souffrance humaine - le fait que celle-ci soit sans doute exagérée ne veut pas dire, bien au contraire, qu'elle n'est pas aussi très réelle - mais la bataille simultanée de Mossoul uniquement sous l'angle des forces qui sont en train de prendre la ville.

D'Alep les médias racontent combien d'enfants blessés, combien d'hôpitaux touchés. On ne dit jamais combien de rebelles tués ou combien de civils en zone gouvernementale attaqués par ceux-ci. Il n'y a strictement rien sur les civils qui se réjouissent de leur sort, ayant pu quitter la prison des milices islamistes dans laquelle ils sont enfermés depuis des années. Il n'y a que des allusions très pudiques aux civils d'Alep Est qui cherchent refuge auprès des forces de l'armée syrienne. Il n'y a surtout rien sur les attaques d'obus lancés par les rebelles sur la population civile d'Alep Ouest, où les hôpitaux peuvent aussi être les cibles.

Il n'y a pas un seul journaliste occidental sur place à Alep, et pourtant le monde occidental se croit le mieux informé sur la situation dans cette ville

De Mossoul, c'est le contraire : les civils y sont les otages des rebelles ; ceux-ci y commettent des atrocités - ils mettent, par exemple, des bombes dans des jouets d'enfants ; la population ne rêve que de sa libération par l'armée irakienne soutenue par les Etats-Unis. On rend compte de cette bataille uniquement depuis la perspective des forces de libération. Samantha Power, faisant ce qui sera, on s'en réjouit, un de ses derniers numéros au Conseil de sécurité de l'ONU, demande aux Russes s'ils n'ont honte de rien. Mais c'est plutôt à soi-même, et à son propre gouvernement, qu'elle devrait poser cette question.

Le deuxième élément, plus préoccupant encore, est la crédulité des élites occidentales. Tout le monde prend ce que racontent les médias pour argent comptant, sans s'interroger sur les sources. Or le New York Times envoie ses dépêches sur Alep depuis Beyrouth, The Guardian depuis Istanbul, la BBC depuis Londres, et ainsi de suite. Il n'y a pas un seul journaliste occidental sur place à Alep, et pourtant le monde occidental se croit le mieux informé sur la situation dans cette ville. L'ONU condamne des massacres mais elle ne dispose d'aucune source information fiable sur celles-ci. Tout ce que montrent les journalistes de RT, est balayé comme de la «propagande pro-Kremlin», pour reprendre le langage infantile et paranoïaque de l'officine bruxelloise, Stratcom.

Cette crédulité dangereuse a deux causes. La première, ce sont les images dont les gens semblent être devenus les victimes passives. Une image vaut mille mots et la guerre d'information est une guerre d'images. Les fameux Casques blancs, depuis longtemps démasqués par Vanessa Beeley comme les récipients de centaines de millions de dollars occidentaux, ont surtout le rôle de produire des images. Avec leur vidéo promo confectionnée par une société américaine de communication, ce groupe semble ne disposer ni de brancards ni d'aucun matériel paramédical. Mais il y a toujours un photographe sur place pour filmer leurs prouesses.

Croire aux péchés de l'autre, c'est éprouver un sens intoxicant de sa propre supériorité

En octobre, un député britannique a même comparé la bataille d'Alep au bombardement de la ville espagnole de Guernica par les Nazis en 1937. En effet, une comparaison s'impose - mais non pas pour les raisons qu'a données cet ancien ministre. On se souvient de Guernica principalement à cause du tableau de Picasso, l'un des tableaux les plus connus de l'histoire de l'art - à cause d'une image, donc. Taper «Guernica» dans Google images et vous y trouverez essentiellement des images du tableau, mais non pas de la vraie ville. C'est l'image qui créé la réalité virtuelle, et qui par conséquent façonne la perception et la mémoire.

Cette crédulité a une deuxième cause dont il ne faut sous-estimer l'importance. Croire aux péchés de l'autre, c'est éprouver un sens intoxicant de sa propre supériorité. La condamnation morale est contagieuse parce qu'elle flatte l'orgueil de celui qui condamne. On se lave de tout soupçon en projetant les maux de ce monde sur l'autre. Plus fort on tape, plus on se blanchit. C'est cela qui entraîne la spirale de la violence, contre laquelle nous prévenait le grand anthropologue, feu René Girard. La foule joue un rôle clé dans cette violence, les vraies foules comme les foules virtuelles qui sont créées par la pensée unique. La foule a tendance à se focaliser sur des individus considérés comme l'incarnation du mal, dans ce cas Bachar el-Assad ou Poutine. Voilà pourquoi le Christ avait raison de désamorcer la foule, et de la faire disparaître en identifiant les individus qui la composent, quand il a demandé à celui qui est sans péché de lancer la première pierre contre la femme adultère. C'est une leçon qui est plus actuelle que jamais.


 

Syrie : pour Nicolas Dupont-Aignan, «si la France n’avait pas armé les rebelles [...] on n’en serait pas là»

RT - 16/12/16 - Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et candidat à l'élection présidentielle, a dénoncé «une russophobie ahurissante en France», estimant aussi que François Hollande «a été lamentable» en décidant d'armer les rebelles en Syrie.

«Il y a une russophobie ahurissante en France. Je ne suis pas un soutien de Poutine, je demande juste que la France ait une politique indépendante des Etats-Unis», a déclaré Nicolas Dupont-Aignan sur iTélé. «Si la France n’avait pas armé les rebelles, les armes ne se seraient pas retrouvées à l’Etat islamique. Si la France n’avait pas cautionné l’armée syrienne libre, soi-disant libre, on n’en serait pas là», a-t-il poursuivi.

Pour sortir de la situation dans laquelle se trouve la Syrie, «il faut que la France joue son rôle», a-t-il plaidé. «On a une responsabilité étonnante et il faut le reconnaître, dans cette affaire, François Hollande a été lamentable du début à la fin.»

«Pourquoi personne n’arrive à freiner Assad et Poutine ? Parce qu’on a soutenu des gens infréquentables, qui sont des assassins et des djihadistes, et qui ont été nous massacrer en France. Et donc on voit bien qu’on a laissé le champ libre à Poutine. Alors au lieu d’attaquer Poutine en disant "le méchant", on devrait se poser la question de savoir pourquoi on lui a laissé le champ libre et pourquoi aujourd’hui c’est un champ de ruines avec des drames humanitaires», a-t-il déclaré.

Le président de Debout la France a également estimé que le président syrien Bachar el-Assad devait «bien évidemment» avoir sa place à la table des négociations. «Il est le chef d’Etat de la Syrie. Et c’est pas lui qui a massacré des Français, c’est pas lui qui a massacré des chrétiens d’Orient. [...] Dans la vie politique internationale, qu’on le veuille ou non, on négocie avec ceux qui sont là», a-t-il conclu.

 

 

Sur la Syrie, la France est en état d’extinction cérébrale

 

par Bruno Guigue

 


Agoravox - 15/12/16 - Quel pays de masochistes ! On éteint la Tour Eiffel pour pleurer la défaite de ceux qui mitraillent les terrasses de nos cafés, mais on impose un embargo sur les médicaments à un peuple qui ne nous a rien fait en croyant punir un gouvernement qui combat ces assassins sans frontières.

Provoquée par la cupidité des puissances occidentales et des pétromonarchies corrompues, la guerre en Syrie connaît avec la libération d'Alep un tournant majeur. Le dernier carré des terroristes d'Al-Qaida et consorts, cerné dans les décombres, est sur le point de céder devant la progression fulgurante de l'armée arabe syrienne. Les civils s'enfuient en masse vers le reste de la ville, tenu par les troupes gouvernementales.
Que fait la France ? Elle éteint la Tour Eiffel par solidarité avec Alep. Avec les habitants d'Alep, avec tous ses habitants ? Non. Le million d'Alépins réfugié dans les quartiers Ouest, pour le gouvernement français et pour les médias qui le servent, ce sont des gens qui n'existent pas. Et même s'ils existaient, ils ne mériteraient pas de vivre. Lorsqu'ils subissaient les tirs de mortier des courageux rebelles en lutte pour la démocratie, leurs morts demeuraient invisibles, effacés des écran-radar.

Car ils ont commis une faute impardonnable, ces Syriens qui ne demandaient qu'à vivre en paix, un crime qu'on ose à peine nommer. Ils n'ont pas pris les armes contre le gouvernement de leur pays. Ils n'ont pas obéi aux gouvernements occidentaux qui leur demandaient de renverser le pouvoir baassiste. Sourds aux appels des prédicateurs saoudiens, ils n'ont pas réclamé l'instauration de la charia wahhabite. Alors on n'en parle pas, c'est plus simple.

On fait l'impossible, en revanche pour sauver la peau des mercenaires recrutés en masse pour détruire l'Etat syrien, laïque et souverain, et le remplacer par un Etat-croupion d'obédience wahhabite. Encerclés dans ce qui reste de la « capitale » d'une révolution-bidon, ces mercenaires sont les mêmes que ceux qui ont tué nos compatriotes au Bataclan. Ce sont les charognards du takfir, les seconds couteaux des Saoud, les petites frappes du gangstérisme sponsorisé par l'OTAN.

La cuisante défaite de ces desperados de la terreur leur arrache des larmes, à nos faiseurs d'opinion, elle les met en transe compassionnelle comme si ces coupeurs de tête étaient nos frères d'armes, ou de pauvres victimes sur le sort desquelles il faudrait s'apitoyer. Avec un art consommé du mensonge et de la manipulation, ces affabulateurs professionnels font comme si le sort des terroristes était lié aux populations civiles qui leur servent de boucliers humains, comme si les souffrances des innocents causées par la guerre justifiaient notre soutien aux terroristes qui en sont responsables.

Pourtant on les voit, ces civils, qui fuient les quartiers rebelles dès qu'ils le peuvent, essuyant les tirs de leurs soi-disant protecteurs. Les médias parlent de 100 000 personnes qui seraient recluses dans le dernier réduit « rebelle », mais sans nous expliquer comment elles peuvent contenir dans trois kilomètres carrés ! Plus les heures passent, en réalité, et plus ce dernier bastion de fanatiques se vide de ses civils, et plus les gouvernements occidentaux, relayés par leurs perroquets médiatiques, s'en affligent.

Avec un cynisme sans limite, nos dirigeants voudraient que ces civils restent bien sagement avec les terroristes dans leur trou à rats, pour servir d'alibi à la poursuite de la guerre par procuration contre la souveraineté syrienne. Complices des allumés du takfir maquillés en rebelles démocrates, nos dirigeants aimeraient les prendre en otages, ces civils, les avoir sous la main comme des preuves vivantes de cette révolution-bidon, en nous faisant croire que lorsque l'armée syrienne frappe Al-Qaida, elle s'acharne en fait contre des innocents.

Mensonge pour mensonge, on nous dit aussi que des dizaines de civils ont été froidement abattus par des milices chiites. Mais ceux qui rapportent cette accusation oublient de dire que selon l'ONU il n'y a pas de preuve de ces massacres et que ces allégations sont «invérifiables». Peu importe, c'est un détail ! Les mêmes accusateurs diront alors que des massacres auront lieu, que c'est inévitable, qu'il y aura un « génocide » ! Impuissante à produire la moindre preuve sur des faits passés, l'accusation se conjugue au futur, elle se fait prophétique, elle vaticine en prenant ses désirs pour des réalités.

La désinformation bat son plein, l'esprit collabo se déchaîne et l'hexagone, comme d'habitude, bat tous les records. Quel pays de masochistes ! On éteint la Tour Eiffel pour pleurer la défaite de ceux qui mitraillent les terrasses de nos cafés, mais on impose un embargo sur les médicaments à un peuple qui ne nous a rien fait en croyant punir un gouvernement qui combat ces assassins sans frontières. Alors, oui, éteignons la Tour Eiffel et tout le reste. De toutes façons, la France est un pays en état d'extinction cérébrale, une colonie de l'Empire dirigée par des imposteurs qui, en faisant le malheur des autres, feront aussi le nôtre.

 

 

En Syrie, agression impérialiste à visage découvert


par Bruno Guigue



Agoravox - 7/4/17 - Cette agression impérialiste à visage découvert marque la fin d'une séquence politique. Comme les autres, Trump est le pantin du lobby militaro-industriel. Les USA, c'est la guerre. Ils en vivent, ils aiment ça, et ça ne changera jamais tant qu'ils ne se seront pas pris une bonne dérouillée.

Des missiles Tomawhak, hier, ont frappé l’aéroport militaire syrien de Sharyat à une trentaine de kilomètres au sud-est de Homs. L'événement fait la Une des gazettes, mais cette agression militaire américaine contre la Syrie souveraine n'est pas la première. Le 17 septembre 2016, l'aviation US avait tué 80 soldats de l’armée arabe syrienne à Deir Ezzor. Loin d’être fortuite, cette attaque avait eu lieu au moment précis où l’armée nationale, loin de ses bases, affrontait une vigoureuse offensive de Daech.

Bis repetita ! Avec ce bombardement, la Maison-Blanche, pour la deuxième fois, vole au secours de ses “proxys” lobotomisés qui font la guerre pour son compte contre la Syrie souveraine. En frappant par les airs l’appareil militaire syrien, Donald Trump sait bien qu'il ne modifie pas le rapport de forces. Ce qu'il veut, c'est humilier Damas. Il veut montrer qu'il peut atteindre le sol syrien, où il veut et quand il veut, faisant ainsi la démonstration que cet Etat est vulnérable. L'armée syrienne et l'allié russe ont été pris par surprise. Il n'est pas sûr que ce soit le cas la prochaine fois.

Quasi providentiel, le massacre chimique de Khan Cheikhoun fournit à Trump un prétexte en or. Il lui permet de reprendre pied dans un conflit où Washington n'a essuyé que des revers depuis des mois. Obéissants, les médias dominants orchestrent la compassion sur commande destinée à justifier l'agression, et le tour est joué. Pour cette opération de propagande, Trump peut compter, comme d'habitude, sur l'impressionnante servilité des médias français, le torchon sioniste qui ose s'appeler “Libération” obtenant sans difficulté la palme de la manipulation émotionnelle.

Ce faisant, les faux-culs de la presse parisienne oublient un petit détail. Aucune preuve, aucune, n'a été fournie de la culpabilité de Damas. Selon les autorités syriennes et russes, l'aviation syrienne a bombardé un dépôt de munitions appartenant aux factions islamistes qui contenait des armes chimiques. Cette explication est d'autant plus vraisemblable qu'on a déjà eu la preuve de l'utilisation d'armes chimiques par Al-Nosra et que l'arsenal chimique syrien, lui, a été démantelé sous contrôle onusien en 2014.

On se demande bien pourquoi, d'ailleurs, le gouvernement syrien aurait eu envie, subitement, de gazer sa propre population. Non seulement cette accusation est infondée, faute de preuves, mais elle insulte le bon sens. Il y a évidemment des victimes innocentes dans cette guerre. Mais si le gouvernement syrien se moquait du sort des civils, il y a longtemps que Raqqa ou Idleb aurait été rasée. Attribuer à Bachar Al-Assad la responsabilité d'un tel massacre n’a aucun sens. C’est grotesque. Il est vrai que plus c'est gros, plus ça passe. Colin Powell avait exhibé une fiole de jus de pomme, l'ambassadrice américaine à l'ONU exhibe des photos, et l'histoire se répète. Tant qu'il y aura des gogos pour y croire, la supercherie continuera de plus belle.

Jamais à court d'imagination, certains “experts” ont quand même inventé une variante. Ce n'est pas Bachar Al-Assad, mais “l'aile dure du régime syrien” qui aurait ordonné cette tuerie. Pourquoi ? Pour faire échouer les négociations sur la fin du conflit, imposer une solution militaire et montrer aux Russes qui est le patron. On comprend que la fonction de journaliste au “Figaro” impose certaines concessions à l’employeur, mais bon, on n'est pas obligé de suivre Georges Malbrunot, qui soutient cette thèse, lorsqu'il doit justifier sa fiche de paie.

Cette explication abracadabrante, en fait, n'est que la resucée de ce que disaient certains commentateurs à propos de l'attaque chimique du 21 août 2013 faussement imputée à Damas. Des généraux syriens, disait-on, auraient commis ce massacre de leur propre initiative. Tout en épargnant M. Assad, cette version des faits présente l'avantage propagandiste d'incriminer le “régime syrien”, ce qui permet de remplir le contrat journalistique. Elle permet aussi de se donner l'air plus intelligent que la moyenne, ce qui n'est pas difficile étant donné le niveau de bêtise atteint par la meute télévisuelle. Mais elle n'est pas plus fondée, ni plus vraisemblable que la précédente.

Un rapport circonstancié du “Massachussets Institute of Technology” avait montré que l'attaque chimique du 21 août 2013 ne pouvait venir que de la zone rebelle. Le journaliste indépendant Seymour Hersch avait affirmé la même chose au terme d'une enquête minutieuse. Il faudra sans doute attendre le résultat d'investigations comparables pour connaître les détails du drame de Khan Cheikhoun où des innocents, une fois de plus, ont fait les frais d'une guerre voulue par Washington et ses larbins. En attendant, les menteurs professionnels tenteront l'impossible pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Le bombardement du 17 septembre 2016 fut le dernier cadeau de Barack Obama aux coupeurs de têtes. Le bombardement du 6 avril 2017 est le premier que leur offre Donald Trump. En agressant Damas, le président américain montre que rien n'a changé à Washington. Les déclarations du candidat républicain laissaient espérer un changement. Les actes du président élu dissipent définitivement cette illusion. Cette agression impérialiste à visage découvert marque donc la fin d'une séquence politique. Comme les autres, Trump est le pantin du lobby militaro-industriel. Les USA, c'est la guerre. Ils en vivent, ils aiment ça, et ça ne changera jamais tant qu'ils ne se seront pas pris une bonne dérouillée.

 

 

 

 

Frappes US en Syrie : la Bolivie se paie Washington à l'Onu

 

Sputnik - 8/4/17 - En réaction à la frappe américaine visant la base de Shayrat, l'ambassadeur bolivien à l'Onu a évoqué l'invasion en Irak lancée sous le prétexte fallacieux de présence d'armes chimiques dans le pays.

Lors de la réunion du Conseil de sécurité convoquée suite à l'attaque de missiles US contre la base aérienne de Shayrat en Syrie, l'ambassadeur bolivien auprès des Nations unies Sacha Llorenti a présenté une photo de l'ex-secrétaire d'État américain Colin Powell brandissant un flacon de poudre blanche, prétendue preuve que Bagdad possédait des armes de destruction massive.

« Il faut absolument qu'on se rappelle ces images qui viennent précisément de cette salle, où nous sommes aujourd'hui : on nous a assuré qu'il y avait des armes de destruction massive en Irak, et que c'était le motif de l'invasion, qui a causé un million de morts et entrainé toute une série d'atrocités dans la région », a déclaré le diplomate.

Il a également cité le Président bolivien Evo Morales qui avait estimé que le problème des armes chimiques en Syrie n'était qu'une « excuse pour une intervention militaire » tout en accusant Washington de « se moquer du droit international ».

En 2003, Washington et Londres avaient affirmé que l'Irak de Saddam Hussein détenait d'importants stocks d'armes de destruction massive. Sans attendre le résultat d'une enquête de l'Onu, ils avaient lancé une guerre de huit ans et neuf mois, qui a entrainé la chute de Saddam Hussein.

 

 

Syrie : pourquoi la Russie n'a pas riposté aux frappes américaines

Sputnik - 7/4/17 - L'utilisation de systèmes antiaériens russes par l'armée syrienne en réponse à la frappe américaine aurait pu provoquer un conflit nucléaire, qu'on n'a réussi à éviter que grâce au sang-froid du commandant en chef russe, estime Sergueï Soudakov, membre de l'Académie des sciences militaires de Russie.
Qui plus est, les systèmes antiaériens russes sont contrôlés uniquement par la Russie et assurent la défense de ses propres sites militaires, souligne l'expert militaire Vladislav Chouryguine.

Une guerre "chaude"

"Tout le monde s'interroge tout d'abord pourquoi les systèmes antiaériens russes n'ont pas abattu tous ces missiles. Les gens pensent qu'il aurait fallu le faire afin de prévenir cette agression. Mais si nous avions détruit ces engins, nous aurions pu ne pas nous réveiller ce matin à cause du conflit nucléaire. Nous aurions pu faire face à un affrontement de deux Etats nucléaires sur le territoire d'un pays tiers", souligne Sergueï Soudakov.

Les systèmes antiaériens russes sont contrôlés uniquement par la Russie et assurent la défense de ses propres sites militaires. Tout ce qui peut être dit d'autre n'est qu'une campagne médiatique sans aucun lien avec la réalité, explique Chouryguine.

"La Syrie est de temps en temps bombardée par Israël et la Turquie, mais nous ne faisons que défendre notre aérodrome et nos sites. A mon avis, il s'agit d'une décision politique de ne pas abattre ces missiles, car cela aurait pu provoquer un conflit russo-américain au niveau des forces antiaériennes", poursuit-il.

Selon lui, Donald Trump s'est dangereusement rapproché d'une "guerre chaude":

"Sans le sang-froid du commandant en chef russe, on aurait ordonné la destruction de ces Tomahawks. Ce qui aurait signifié le début d'une guerre".
Les États-Unis ont annoncé leur intention de frapper via des canaux diplomatiques. La Russie a également prévenu les Syriens qui ont évacué les soldats et le matériel de la base, poursuit-il.

"Cela ne témoigne pas de la force de nos positions et même tous ces accomplissement laissent un arrière-goût amer", estime-t-il.

Attaques et parallèles

Il y a une semaine, une base syrienne accueillant des forces aériennes russes a subi une frappe de l'armée de l'air israélienne. Il existe des parallèles entre ces deux attaques. On n'y fait pas vraiment attention mais elles sont assez considérables, affirme Viktor Olegovitch, directeur de recherche du Centre de la politique actuelle.
"Israël est l'allié-clé des USA au Moyen-Orient et sa position sur le problème syrien est proche de celle des Américains. Ses frappes rappellent en partie ce que nous avons constaté aujourd'hui.
On peut les considérer comme un certain entraînement voire un test de réaction, mais la Russie a décidé de laisser sa réaction pour l'avenir. Et sa riposte sera sans doute appropriée", explique l'expert.

 

Poutine : les frappes US en Syrie, une agression contre un Etat souverain


Sputnik - 7-4-17 - Les frappes américaines menées dans la nuit contre une base syrienne constituent une agression contre un Etat souverain, a déclaré le président russe Vladimir Poutine cité par son porte-parole.

Vladimir Poutine estime que les frappes américaines contre une base militaire en Syrie constituent une agression contre une nation souveraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

« Le Président Poutine estime que les frappes américaines contre la Syrie sont une agression contre un Etat souverain en violation du droit international, qui plus est menée sous un faux prétexte », a dit M. Peskov.

M. Peskov a également ajouté que «l’armée syrienne ne disposait pas d’armes chimiques» et que «l'élimination de toutes les armes chimiques des Forces armées syriennes avait été constatée et confirmée par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, une institution spécialisée de l’Onu».

«M. Poutine considère également les frappes contre la Syrie menées par la partie américaine comme une tentative de détourner l'attention de la communauté internationale des nombreuses victimes parmi la population civile en Irak», a souligné le porte-parole du Kremlin faisant référence à l'opération menée actuellement à Mossoul.

En outre, Vladimir Poutine estime que le fait que les cas de recours aux armes chimiques par les terroristes soient complètement ignorés ne fait qu’empirer la situation.

 

 

 

 

© Sputnik. Mikhail Voskresenskiy

 

Terreur, destructions et enfer : des Syriens parlent de l’attaque US

Sputnik - 9/4/17 - Peur, pleurs, destructions et colère, c’est ainsi qu’on pourrait caractériser la situation en Syrie quelques jours seulement après les frappes américaines visant la base aérienne de Shayrat. Le journaliste de Sputnik s’est rendu sur place afin de parler avec les habitants des villages qui ont été touchés lors de cette attaque.

De nombreuses destructions ont été causées aux Syriens suite aux frappes américaines survenues dans la nuit du 6 au 7 avril. Notre correspondant a visité le village de Shayrat dont les habitants furent les premiers à venir en aide aux blessés. Il a pu ainsi parler aux villageois qui ont partagé leurs sentiments et dévoilé les conséquences de l'attaque.

On s'est réveillé avec la peur au ventre

« Dans notre village, l'école a été endommagée ainsi que de nombreuses maisons, c'est l'hôpital qui a accueilli les premiers blessés. Les gens ont peur car cette frappe pourrait en emmener d'autres », a confié à Sputnik Mohammed Rostomaï, le chef du village de Shayrat avant de prendre sa moto pour accompagner notre journaliste à l'école.

M. Khodor, directeur de l'école attend déjà à l'entrée de l'école.

« Regardez, un obus a atterri juste devant l'entrée de l'école. Toutes les fenêtres sont brisées. Chez moi, tous les vitres ont sauté et ont blessé ma fille. Heureusement, ses blessures ne sont pas très profondes, il y a eu plus de peur que de mal. La voisine a eu les oreilles en sang et a été transporté en ambulance à Homs », raconte le directeur en ouvrant une salle de classe pour nous montrer les dégâts.

Certains pupitres ont encore du verre enfoncé dans le bois et reflètent la lumière du jour.

« Dieu merci, l'attaque a eu lieu en dehors des horaires de classe», nous informe le directeur.
Faisant le tour des maisons et des jardins, on peut voir des débris de métal et des cratères. Les maisons, tout comme l'école, sont dépourvues de vitres. Dans la cour d'une des maisons, on aperçoit un large et long fossé.

« Encore ce matin, il y avait ici un missile cassé en deux qui n'a pas explosé. Des militaires sont venus et l'ont embarqué », raconte un vieillard qui habite cette maison.

L'hôpital

L'hôpital local est une toute petite maison qui ressemble plus à une infirmerie. Le personnel reçoit les hôtes dehors devant la porte. Le médecin principal explique que c'est un hôpital privé et qu'il est doté de tout le nécessaire.

« On a eu assez de médicaments et de médecins. Les blessés ont commencé à arriver peu de temps après les frappes. Au total, nous avons traité 22 personnes dont sept sont décédées peu de temps après. Les gens du village venaient pour donner leur sang et on en avait vraiment besoin », raconte-t-il.

Un autre médecin rajoute que les ambulances d'Homs sont venues aider l'hôpital de Shayrat ainsi que des voitures spécialisées du Croissant-Rouge et de la défense civile.
Un tiers de tous les patients ramenés à l'hôpital ont été plus choqués et apeurés que vraiment blessés. Ils souffraient d'asphyxie, de légères contusions et d'autres symptômes.

« Tout le monde a reçu l'aide médicale dont il avait besoin. On s'inquiétait vraiment pour ceux qui avaient les plaies lacérées mais on a eu le temps de les transporter dans un hôpital situé en ville. Les morts ont été directement transportés à Homs », se souvient des événements de ce vendredi un des médecins interrogé par Sputnik.

« On avait très peur »

Devant l'hôpital le directeur attend les journalistes en compagnie de quelques gamins.

« Cette nuit était vraiment terrible… comme en enfer! La maison tremblait et j'avais très peur que le plafond ne me tombe sur la tête mais papa m'a couvert et nous sommes tous sortis sur la véranda », raconte un garçon de 14 ans.

« Oui, tout le monde avait très peur. Et pareil dans les villages voisins. Il est possible qu'ils [les États-Unis, ndlr] frappent encore. Mais cela fait déjà six ans que nous vivons en guerre et aucun Américain ne nous fera jamais quitter notre terre. Et si ce Trump veut vraiment aider le peuple syrien, qu'il laisse la Syrie en paix et embarque ses terroristes chez lui », tance le directeur avec les yeux remplis de désespoir.

Les préparatifs continuent sur la base aérienne de Shayrat

Seulement 24h après les frappes américaines, les militaires syriens sont prêts à donner le feu vert au premier vol depuis la frappe américaine.

Dans le hangar « N » les préparatifs battent leur plein. Le personnel technique examine l'avion dont le bruit du moteur couvre tous les bruits environnants.
Quelques militaires emportent des blocs de béton des hangars détruits par l'attaque américaine.

« Tout va bien. On peut sortir la voiture et décoller. Que Dieu nous garde! », annonce par radio l'officier supérieur.

Les premiers vols

Et voilà qu'un Su-22 aux reflets ocre se meut sur la piste. Ayant reçu l'autorisation de décoller, l'avion de combat s'élance puis en un instant disparait dans les airs.

Les soldats et les officiers applaudissent. La tension qui crispait leurs visages disparait peu à peu. Le pilote, ayant fait un demi-tour, a salué ceux qui étaient présents sur la base aérienne avant de se fondre dans la ligne d'horizon.

Le général rapporte au commandement que la base de Shayrat est prête à fonctionner correctement. Moins d'une heure plus tard, un autre avion décolle puis, avec des intervalles différents, encore quelques machines le suivent. Pendant ce temps-là, on applaudit le retour du général qui était le premier à risquer un décollage.

Suite à l'attaque chimique de mardi à Khan Cheikhoun, attribuée par les pays occidentaux aux forces armées syriennes, le Président américain Donald Trump a ordonné une frappe ciblée contre la base aérienne syrienne de Shayrat. Vendredi matin, 59 missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui croisaient en mer Méditerranée. Le nombre de victimes diffère selon les sources. Ainsi, le maire d'Homs évoque sept morts — cinq militaires et deux civils — dans un village se trouvant à proximité de la base aérienne, tandis que les forces militaires syriennes parlent de dix militaires tués. Selon le ministère russe de la Défense, deux militaires syriens sont portés disparus, quatre autres ont été tués et six ont reçu des brûlures lors de l'extinction de l'incendie.

En réaction à l'attaque américaine, la Russie a suspendu son accord avec Washington sur la prévention des incidents et la sécurité des vols lors des opérations en Syrie, signé en octobre 2015 quelques semaines après le début de l'opération russe dans le pays.

Le ministère russe de la Défense a pour sa part affirmé que les frappes américaines contre la base de Shayrat avaient été « planifiées depuis longtemps », l'attaque chimique de Khan Cheikhoun n'étant qu'un prétexte.

 

 

Ivanka, fille de Donald Trump, l’a-t-elle convaincu de bombarder la base syrienne d'Al-Chaaryate ?

RT -11/4/17 - Après que les Etats-Unis ont frappé une base aérienne de l’armée syrienne en représailles à une attaque chimique présumée, qu’ils attribuent à Damas sans apporter de preuves, certains s’interrogent sur l’influence de la fille du président.

Dans le journal britannique The Daily Telegraph du 11 avril, le fils du président des Etats-Unis, Eric Trump, s’est dit «sûr» que sa sœur Ivanka avait joué un rôle dans la décision américaine de bombarder la base militaire syrienne d'Al-Chaaryat.

«Ivanka […] a de l’influence. Je suis sûr qu’elle [lui] a dit : "Ecoute, c’est quelque chose d’horrible"», assure le fils du président, ajoutant : «Mon père réagit, dans des moments comme ceux-là.»

«Ivanka est à ses côtés à Washington. Elle n’est pas impliquée dans tout. Je pense qu’elle s’implique seulement sur les problèmes qui la préoccupent profondément», a-t-il encore relevé concernant sa soeur, assistante du président depuis le mois de mars dernier.

Ce témoignage semble confirmer une note de l’ambassadeur britannique à Washington, Kim Darroch, mentionnée par le journal Sunday Times le 9 avril. A ses yeux, Ivanka Trump aurait «une influence considérable dans le Bureau ovale».

Dans le texte qu'il a remis au Premier ministre du Royaume-Uni, Theresa May, l’ambassadeur faisait notamment référence à un tweet de la fille de Donald Trump dans lequel elle se disait «estomaquée et révoltée par les images arrivant de Syrie après l’atroce attaque chimique».

Le 7 avril, le président américain a ordonné de bombarder la base aérienne de l’armée syrienne d’Al-Chaayrate. Il a indiqué avoir agi en représailles à une attaque chimique présumée survenue à Khan Cheikhoun, que son gouvernement attribue à l'armée syrienne, sans fournir de preuves.

 

Jared Kushner, président des US


par Ariane Walter

 

Agoravox -11/4/17 - Notre presse généraliste étant sioniste, n’attendez pas d’eux qu’ils vous renseignent sur ce qui se passe vraiment aux US et quelles sont les raisons du bombardement de la Syrie. Il m’a fallu lire les deux articles suivants (The Guardian et Haaretz) pour faire le tour de la question.

http://www.haaretz.com/us-news/1.782706
https://www.theguardian.com/us-news/2017/apr/08/donald-trump-steve-bannon-jared-kushner-power-struggle

Je résume en trois points qui nous serviront d’introduction :

-Jarde Kushner est le gendre de Trump et nommé par lui haut conseiller.
-Il est Juif orthodoxe.
-Il est accusé par la presse pro-Trump d’avoir obtenu le bombardement de la Syrie pour faire plaisir à Israël.
-A ces fins, il a fait renvoyer Bannon, le soutien n°1 de la campagne de Trump qui était opposé à ces bombardements.

-Suite à ces évènements, une campagne «antisémite» se développe aux US disant que personne n’a élu Kushner, suppôt d’Israël, président des Etats-Unis.

Ambiance…

Le mot employé par Haaretz pour qualifier l’affrontement entre Bannon et Kushner est «Feud» qui s’emploie surtout en politique pour traduire une dispute, un affrontement entre deux partis.
Or Bannon, qui vient de se faire liquider, nonobstant tous les services rendus à Trump, a cédé la place à Kushner. Les amis d’Israël sont donc au plus haut sommet de l’Etat. Résumons ce petit coup d’Etat maison blanche

Voici le titre du Guardian.

« Bannon and Kushner locked in White House 'power struggle' »
Je traduis : « Règlement de compte à OK-White House. »

Mais pourquoi Trump a-t-il sacrifié Bannon le renvoyant du conseil national de sécurité ?
Une raison donnée dans l’article du Guardian est que Trump était furax de voir qu’on disait dans la presse que Bannon était le véritable chef de la maison blanche. Le nouveau Crowwell ! Diable !

« Chief strategist Steve Bannon, mocked by Trump’s critics as “President Bannon” on Twitter, had lost his place in the sun. »

Mais une autre cause pointe le nez. Bannon n’était pas favorable aux bombardements en Syrie. Kushner, oui.
C’est ainsi que celui qu’on appelait sur Twitter « le président Bannon » a disparu, poignardé par un jeune Brutus.
En témoigne une photo où l’on voit Kushner parader à la table présidentielle pendant que Bannon est au coin.
Pendant ce temps, le petit Brutus faisait son important lors d’une visite surprise en Irak (sur les conseils de BHL ?)

Kushner est-il un aigle en politique étrangère ?

Ce n’est pas l’avis de Rick Tyler qui pense que c’est un perdreau de l’année qui débarque. (Bref c’est un Macron.)
Pour dire les choses plus poliment :
“I’m sure Jared is a very talented young man but he comes in with zero experience in these areas.”
Donc, un zéro. Bien.

Mais c’est dans Haaretz que nous trouvons l’essentiel du débat.

Une vague d’antisémitisme aurait suivi cette révolution de palais !!

Le titre de l’article :
« Bannon and Kushner Feud Brings anti-Semitism Out of Hiding. »
(L’antisémitisme cesse de se cacher suite à la dispute entre Bannon et Kushner. »)

Et la suite :

« It only took a few hours after the reprisal attack for anti-Semitism to raise its ugly head again, as disappointed Trump supporters protested what they saw as a betrayal of the “America First” agenda, and hinted at a “globalism” conspiracy in the White House. »

Ces antisémites seraient donc les supporters de Trump , très déçus de constater que le rouquin trahissait ses promesses d’America First et s’abandonnait aux bras d’une conspiration globaliste à la Maison Blanche !!

Aussitôt, jeudi dernier, le hasthtag #Fire Kushner était devenu la vedette de Twitter !
Pamela Moore, supporter de Trump épanche son ire en ces termes :

“We don’t need Jared Kushner leading us into another disastrous war in the Middle East for the benefit of Israel,”

Bon, bon ! La dite Pamela Moore appelle un chat un chat ! Je traduis : « Ras le bol de faire des guerres catastrophiques pour Israël ! »)

Autre supporter de Trump, l’activiste Baked Alaska, fort de 1555 000 followers écrit :

“We must #KeepBannon & #FireKushner, we voted for America First, not nation building in the Middle East. ”

« On n’a pas voté pour construire une nation au Moyen-Orient. »

Alex Jones, lui-même, le chantre de Trump est en transes et certains vont jusqu’à dire que le vieux rouquin a été phagocyté par Soros.

Pour être honnête, notons quand même que certains journalistes font remarquer que c’est sa fille, Ivanka, qui a convaincu papa de bombarder en disant : « Oh ! des enfants sont morts ! » (Il n’y a des enfants morts qu’en Syrie. Au Yemen et en Palestine ce sont des mannequins de paille.)

Dès lors, on comprend mieux l’analyse de certains qui ont remarqué que la base syrienne bombardée était celle d’où étaient partis des missiles qui avaient tiré sur la flotte israélienne en goguette dans le ciel de Syrie. https://fr.sputniknews.com/international/201703171030494287-syrie-israel-chasseurs/

On peut donc supposer que Netanyahu a téléphoné à Kushner en pleurnichant ou plutôt en lui disant : « Petit con, voilà ce que tu vas faire. » (Chez les militaires, ils ont le verbe haut.)

Et la presse française ?

Soyons honnête, j’ai trouvé un article dans l’Express qui nous explique comment Kushner a pris le pouvoir. Le dit Kushner représentant un courant modéré !

Ahahahahah !!

https://fr.express.live/2017/04/10/trump-cabinet-kushner-bannon-priebus/

Mais vous allez me dire : « Pourquoi envoyer la flotte US vers la Corée du Nord ?
J’ai une réponse à proposer : C’est loin d’Israël… Il faut diversifier…

 

 

Marine Le Pen soutient le veto russe sur la Syrie à l’Onu

Sputnik - 20-4-17 - Selon Marine Le Pen, il fallait s’attendre à la décision russe d’imposer un veto à la résolution de l’Onu sur les événements dans la province syrienne d’Idlib, où près de 80 personnes ont été intoxiquées aux agents chimiques début avril.

La résolution sur l'enquête de l'attaque chimique présumée dans la ville syrienne de Khan Cheikhoun, bloquée le 12 avril par Moscou au Conseil de sécurité de l'Onu, rejetait la responsabilité sur Damas avant qu'une enquête soit ouverte, a déclaré jeudi Marine Le Pen, candidate du Front national à la présidentielle française.

« Je crois que le veto russe est intervenu parce que la résolution était rédigée de telle manière qu'elle condamnait la responsabilité de Bachar el-Assad tout en ouvrant une enquête internationale. C'est quand même assez difficile avant que l'enquête ait eu lieu de prononcer une condamnation », a indiqué Mme Le Pen à la radio Europe 1.

Le projet de résolution bloqué par la Russie avait été soumis par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Les auteurs de ce texte proposaient au secrétaire général de l'Onu d'enquêter sur les circonstances de l'incident à Khan Cheikhoun, dans la province syrienne d'Idlib, tout en accusant le gouvernement du Président syrien Bachar el-Assad d'être responsable de cette attaque chimique présumée.

Selon Marine Le Pen, le gouvernement français a commis erreur sur erreur depuis des années, en s'engageant notamment en Libye et en Syrie, contribuant à renforcer les fondamentalistes islamistes. L'idée de mettre la proposition d'enquête et les accusations dans un seul texte n'était pas bonne, d'après elle.

« Il y a eu un événement atroce, il faut qu'il y ait une enquête internationale […]. Et moi je voterais, si j'étais à cette place, pour l'ouverture d'une enquête internationale, mais pas pour la condamnation avant même que l'enquête internationale soit ouverte, parce que c'est le meilleur moyen de se priver de connaître la réalité. Il faut présenter une résolution qui soit plus claire — d'ouverture d'une enquête, mais sans condamnation préalable. C'est aussi simple que cela », a conclu Marine Le Pen.

Le 4 avril, une frappe aérienne sur la ville de Khan Cheikhoun dans la province d'Idlib, en Syrie, a été suivie par l'intoxication aux produits chimiques de nombreux habitants. Des sources locales proches de l'opposition font état de 80 morts et de 200 blessés et en imputent la responsabilité aux forces gouvernementales syriennes.
Damas rejette ces accusations et explique que le bombardement aérien sur Khan Cheikhoun a touché un entrepôt d'armes chimiques appartenant à des groupes terroristes et dont les agents actifs ont contaminé la population.

Les États-Unis ont tiré, dans la nuit du 6 au 7 avril, 59 missiles Tomahawk contre la base aérienne syrienne de Shayrat, qui, selon Washington, aurait servi de point de départ pour les avions syriens ayant attaqué des groupes d'opposition à Khan Cheikhoun. Moscou a vivement critiqué la démarche de Washington et a réclamé des preuves de l'implication de Damas dans cette attaque présumée.

 

Paris prétend détenir la «preuve» que Damas est responsable de la contamination chimique en Syrie !

RT - 19/4/17 - Jean-Marc Ayrault a assuré que les services de renseignement français diffuseraient "dans quelques jours" [sic] la «preuve» démontrant que l'armée syrienne est à l'origine de l'attaque chimique présumée de Khan Cheikoun.

La France apportera «dans quelques jours [...] la preuve que le régime syrien a bien organisé la frappe chimique» sur la ville de Khan Cheikoun, qui a fait 87 morts le 4 avril, a déclaré le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, le 19 avril.

«Nous avons des éléments qui nous permettront de démontrer que le régime a sciemment utilisé l'arme chimique», a déclaré Jean-Marc Ayrault sur la chaîne de télévision parlementaire. «Dans quelques jours je pourrai vous apporter la preuve», a-t-il assuré [sic].

«Nous ne sommes pas les seuls. L'OIAC [l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques] va poursuivre son enquête», a-t-il ajouté.

Après le drame de Khan Cheikoun, la plupart des chancelleries occidentales s'étaient empressées d'accuser l'armée syrienne d'avoir mené un raid chimique sur la ville, sans avancer de preuves.

Les Etats-Unis, qui ont lancé 59 missiles Tomahawk en direction d'une base aérienne syrienne en représailles à cette attaque chimique présumée, ont justifié leur raid dans un rapport, dont la pertinence a été contestée par le professeur Theodore Postol du MIT dans le Massachussets.

La Russie, qui a opposé son veto au vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU visant à mettre en place une «enquête partiale», a soutenu son allié syrien dans sa volonté de faire toute la lumière sur cette affaire en demandant une enquête «complète et indépendante» de l'ONU.

D'après Moscou et Damas, la contamination chimique aurait eu lieu à la suite d'un bombardement par l'aviation syrienne d'un dépôt d'armes contenant des gaz de combat qui appartenait aux djihadistes contrôlant la zone.

 

 

© Sputnik. Dmitry Vinogradov

 

Syrie : les systèmes antiaériens scruteront les vols dans la zone d'opération russe

Sputnik - 19/6/17 - Le ministère russe de la Défense a qualifié d'agression militaire la destruction d'un Su-22 syrien dimanche par l'aviation de la coalition et a prévenu que désormais tous les vols dans sa zone opérationnelle en Syrie seraient pris pour cible par les systèmes de lutte antiaérienne.

Tous les aéronefs et drones de la coalition à l'ouest de l'Euphrate, zone d'opération des Forces aérospatiales russes, seront suivis par les systèmes de lutte antiaérienne, a déclaré le ministère russe de la Défense au lendemain de l'élimination d'un chasseur-bombardier syrien par l'aviation de la coalition anti-Daech.

«Dans la zone d'opération militaire de l'aviation russe dans le ciel syrien, tous les aéronefs, y compris les avions et les drones de la coalition, détectés à l'ouest de l'Euphrate seront pris pour cible par les moyens de lutte antiaérienne russe aériens et terrestres», a déclaré le ministère dans un communiqué.

Avion syrien abattu : Lavrov met en garde contre les actions unilatérales
En outre, la Russie cesse de coopérer avec les États-Unis dans le cadre du mémorandum sur le ciel syrien, a précisé le département militaire dans le même communiqué.
Dimanche, l'armée gouvernementale syrienne a annoncé que l'un de ses avions avait été abattu dans l'après-midi au sud de la ville syrienne de Raqqa par les forces de la coalition alors que l'appareil était en mission contre Daech. Dans les heures qui ont suivi, la coalition a confirmé ce fait, accusant l'appareil —un Su-22 syrien — d'avoir bombardé la zone d'opération des "Forces démocratiques syriennes", qu'elle soutient.

Le ministère russe de la Défense a qualifié cet incident d'«agression militaire» et de flagrante violation du droit international.

«La destruction de l'avion des Forces aériennes syriennes par l'aviation américaine dans l'espace aérien syrien est une violation cynique de la souveraineté de la République arabe syrienne. […] Les actions de combat perpétuées par l'aviation des États-Unis sous couvert de la lutte antiterroriste contre les forces armées légitimes d'un État membre de l'Onu sont une violation flagrante du droit international et constituent de fait une agression militaire contre la République arabe syrienne», a pointé le ministère.

 

 

US, Russia, and Iran Edging Closer to All-Out War in Syria

US Strikes on Pro-Govt Forces Bring Nations Into Growing Conflict

 

Par Jason Ditz


Antiwar.com - 19/6/17 - US, Russian, and Iranian military forces have all been involved in the Syrian War for some time now, and all with differing agendas. As they all increase their involvement, those fights have become less separated, and particularly in the case of the US and Russia, the threat of direct clashes is growing.

After several incidents in which US warplanes attacked Syrian pro-government targets, the US yesterday had its biggest attack, shooting down a Syrian Su-22 bomber inside Syrian airspace. The US insisted the attack was “collective self defense” meant to protect the Syrian Kurds.

Russia has responded to the US attack by announcing they’re going to start treating US warplanes operating in much of Syria as potential targets for their advanced air defense systems. This comes as Iran increases its own involvement in Syria, firing missiles at ISIS targets.

Earlier US attacks targeted Shi’ite militias, and the US was very eager to emphasize that these were “pro-Iran” militias, comments which have added to speculation that the US is already looking to a post-ISIS war primarily against Iran in particular, and Shi’a Islam in general.

That war with Iran, something many US hawks have coveted for decades, is predicated at least in part on these clashes in Syria not getting the US into a direct shooting war with Russia, as America’s goal of imposing regime change in Syria has grown to the point that, apart from US support from rebels, they’re also carrying out direct attacks on Syrian military forces. All this is ruining the pretense that US forces in Syria are only there to fight ISIS, and has put them in direct conflict with Russian interests.

 

 

Les Etats-Unis et leur bande d’états-voyous auraient-ils commandité une nouvelle attaque chimique en Syrie ?


ReseauInternational - 28/6/17 - Quand Daech annonce une future attaque terroriste quelque part dans le monde, on est sûr qu’elle aura lieu, quelles que soient les mesures de sécurité qui auraient été prises. De même, quand les sponsors du terrorisme annoncent un évènement dont les conséquences peuvent enclencher une action majeure, il y a de fortes chances pour que cet évènement ait lieu. L’évènement en lui-même n’est pas important. Comme pour les actes terroristes, ce qui importe c’est la réaction qui en découle, réaction que tout le monde attend et déjà préparée bien à l’avance, qui est la seule raison d’être de l’évènement ou de l’acte terroriste. En d’autres termes, ce ne sont pas les évènements qui engendrent les réactions, mais les réactions déjà prévues qui créent les évènements qui les justifient.

Il semble que les Etats-Unis et toute la clique anglo-sioniste et peut-être aussi la France, sont prêts à remettre le couvert avec les armes chimiques en Syrie. S’il leur faut ce prétexte pour mener une opération, ils en useront quelle que soit la vraisemblance de leur discours. Il leur suffit de savoir qu’une majorité d’imbéciles, avec l’aide des médias habituels, gobera leurs déclarations pendant quelques heures, le temps d’enclencher l’opération. Ce qui se passera ensuite sera d’une telle intensité que l’évènement initial en sera vite oublié.

Lors de la visite de Vladimir Poutine à Versailles, les déclarations de Macron, son insistance surtout, à propos de « représailles » en cas d’attaque chimique, présageaient qu’un autre round se préparait sous ce prétexte. Le nouveau président français avait beau pérorer, dressé sur ses ergots, qu’il irait « punir » tout responsable d’attaque chimique, mais nous n’avons rien vu venir. Qu’a-t-il fait de plus contre l’Etat Islamique qui, depuis ses déclarations, a bel et bien utilisé à plusieurs reprises des armes chimiques contre des civils ? Absolument rien. La réalité c’est que Macron, en bon lieutenant comme le fut François Hollande, préparait l’opinion à d’éventuelles frappes contre la Syrie, qui était la seule visée dans ses propos.

La Russie a demandé aux Etats-Unis de dire sur quelles bases ils se sont fondés pour soupçonner la préparation d’une attaque chimique par l’Armée Arabe Syrienne. La réponse n’arrivera évidemment jamais. Combien d’heures, de jours ou de semaines faut-il, aux yeux des Américains, pour préparer et lancer une attaque chimique ? L’armée syrienne va-t-elle ramasser les ingrédients chimiques ici et là, les assembler, et les faire mijoter durant des jours quelque part dans un hangar obscur, pour ensuite en envoyer des bombonnes pleines dans un endroit où attendent les caméras des Casques Blancs ? Selon le scénario auquel voudrait nous faire croire les Américains, les Syriens seraient complètement idiots ou masochistes. En effet, au lieu de chercher à faire sortir leur pays du chaos dans lequel il est plongé depuis si longtemps, ils veulent donner à leurs agresseurs tous les moyens de continuer leur agression et, pour apaiser la conscience de ces charognards, ils leur fourniraient toutes les justifications nécessaires pour intensifier leurs attaques. Scénario hollywoodien classique où l’on voit le méchant préparer patiemment et cyniquement son méfait qui sera contré juste à temps (ou puni) par le bon Donald Trump.

Y’en a marre des scénarios hollywoodiens. La Syrie n’est pas un décor de cinéma où peuvent évoluer des Trump, Macron, Netanyahou, Ben Salman et autres personnages choisis pour leur qualité d’acteurs. Les morts dans ces scénarios débiles sont bien réels, aucun d’entre eux ne se relève à la fin des séquences. Malheureusement, le film a beau être vieillot, beaucoup de personnes (la majorité) en redemandent encore, pour voir si la fin, qu’ils connaissent pourtant par cœur, sera différente cette fois. Ainsi, les évènements se répètent encore et toujours, s’enchainent de manière immuablement identiques avec presque toujours les mêmes acteurs récitant les mêmes textes.

Les contes de fées et les scénarios hollywoodiens ont encore un bel avenir tant qu’il y aura une majorité de gens capables de croire qu’un chef d’état peut commander des tonnes de Viagra (le laboratoire Pfizer n’y aurait vu que du feu, en tout cas personne ne lui a jamais demandé des comptes) pour que ses soldats puisse violer de manière performante, ce qui, en passant, suppose que les soldats libyens sont de vieux croulants ayant besoin de support chimique pour avoir une érection normale. La question n’est donc pas de savoir ce que fera la bande des quatre : les Etats-Unis, le Royaume Uni, Israël et leur boy la France. Ils feront tout (absolument tout) ce que leur permettra de faire leur opinion publique. La vraie question et ses corollaires sont : Pourquoi ont-ils besoin de l’aval de cette opinion ? Pourquoi dépensent-ils des milliards pour façonner, modeler et orienter celle-ci dans le sens qui leur convient ?

On sent (encore) une certaine peur vis-à-vis de l’opinion publique, malgré toutes les armes dont ils disposent pour la manipuler à leur avantage. Ce n’est peut-être donc pas à ceux qui vont bientôt bombarder la Syrie qu’il faut s’en prendre, mais à ceux qui, par passivité, acceptation tacite au nom de valeurs hors contexte mais brandies comme des étendards, permettent ou même bénissent ces bombardements. Il est évident que les citoyens ne peuvent rien faire par eux-mêmes. Mais plus il y aura de réfractaires refusant la soupe qu’on leur sert, plus les maîtres des bombardements auront du mal à tuer des innocents dans le monde. Encore faut-il que l’on considère ces innocents comme des êtres humains, et non comme quelque chose d’abstrait n’existant que dans le script du film géopolitique que l’on nous demande de regarder.

En savoir plus sur http://reseauinternational.net/les-etats-unis-et-leur-bande-detats-voyous-auraient-ils-commandite-une-nouvelle-attaque-chimique-en-syrie/#vxdmpJp6mbXRHH7Y.99

 

 

© Sputnik. Evgenia Novozhenova

 

Moscou : une provocation «chimique» se prépare dans deux localités syriennes

Sputnik - 29/6/17- L’Occident prépare des provocations en Syrie, a affirmé la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, ajoutant que la Russie dispose de nouvelles preuves à ce sujet.

Moscou possède des données concrètes démontrant que la «mise en scène» d'une série d'attaques chimiques dans deux localités syriennes est en cours.

«Il y a effectivement de nouvelles données… Nous estimons qu'une provocation de ce type est en cours de préparation. Pour ce qui est du concret, il n'est pas à exclure qu'il puisse s'agir des localités de Sarakab et Ariha», a-t-elle indiqué lors d'un point presse.

Mardi, le porte-parole de la présidence américaine Sean Spicer avait affirmé que le gouvernement syrien était en train de préparer une nouvelle attaque à l'arme chimique, tout en mettant le Président syrien Bachar el-Assad en garde contre le «prix élevé» que paierait son armée en cas d'attaque sur des civils.

Le ministre syrien de la Réconciliation nationale Ali Haïdar a rejeté les allégations américaines tout en soulignant que Damas «n'avait jamais eu recours à l'arme chimique et n'envisageait pas de le faire à l'avenir».

 

 

 

Syrie : la Russie abat des drones israéliens

ZEJournal - 28/8/17 - Alors que le Premier ministre israélien rentre bredouille d’une visite de 24 heures en Russie où il a rencontré le président Poutine et tenté, sans succès, de le convaincre de renoncer à son alliance avec l’Iran, Sputnik publie la liste des « appareils abattus par le système de la DCA russe installé en Syrie de mars à juillet 2017 ».

Cette liste a été rendue publique à Moscou, à l’occasion du forum militaro-technologique international Army-2017.

Dans la section « Syrie » de l’exposition, les organisateurs avaient dressé un tableau où figurait la liste des appareils abattus dans le ciel syrien par la DCA russe.

Les batteries de missiles anti-aériennes russes ont abattu des drones américains, mais aussi israéliens. Et les drones israéliens étaient en grand nombre : Israël aurait perdu sous le feu russe trois mégas drones de type Heron respectivement le 9 avril, le 20 mars et le 6 juillet 2017.

Et ce serait les missiles téléguidés russes qui les auraient abattus. Les informations détaillées restent à publier, n’empêche que l’«Heron» est un type de drone conçu par la société israélienne L.A Heron, capable de survoler à haute et moyenne altitude, et à viser des chasseurs, des hélicoptères ainsi que des missiles ennemis. L’appareil mesure 17 mètres de long et pèse une tonne.

Le commandant du Département aérospatial au sein de l’armée russe, le général Sergueï Meshcheryakov a annoncé vendredi la mise au point d’un système de défense aérien conjoint syro-russe qui inclue les S-400 et qui couvre un rayon de 400 kilomètres et qui est capable de viser les objets volants à 35 kilomètres d’altitude.


- Source : Press TV

 

Israël bombarde une position de l’armée syrienne à Hama

Sputnik - 7/9/17 - Les avions de guerre israéliens ont visé jeudi une position militaire syrienne près de Masyaf, dans la province de Hama, depuis l'espace aérien libanais. Le bombardement a tué deux militaires et a causé d’importants dégâts matériels.

Les avions israéliens ont frappé jeudi une position de l'armée de Damas près de la ville de Masyaf, dans la province syrienne de Hama, rapporte l'agence de presse syrienne Sana citant une déclaration de l'armée syrienne.

​Le bombardement de la Force aérienne et spatiale israélienne a été notamment effectué depuis l'espace aérien libanais.

L’attaque a entraîné la mort de deux membres de l'armée et a causé d’importants dégâts matériels.
Un communiqué du Commandement général de l'armée et des forces armées de la Syrie cité par le média précise que les avions de combat israéliens ont tiré plusieurs missiles en direction d'un des postes militaires syriens situé près de Massyaf.

L’armée syrienne a en outre «mis en garde contre les répercussions dangereuses de ces actes hostiles violant la sécurité et la stabilité de la région».

La partie israélienne n’a pas commenté l’incident pour l’instant.

Masyaf est une ville dans l'ouest de la Syrie, à environ 60 kilomètres à l'est de la ville côtière de Tartous qui abrite une station d'entretien technique des navires russes. La base de Tartous est à ce jour le seul point d'appui logistique de la Marine russe en Méditerranée. Le service est assuré uniquement par les civils.

 

 

Damas : La nouvelle agression israélienne contre une position militaire à Hama
est une tentative déçue de rehausser le moral des terroristes

 

Sana.sy - 7/9/17 - Damas / Le ministère des AE et des Expatriés a affirmé que la nouvelle agression israélienne contre une position militaire à proximité de la ville de Mussyaf dans le gouvernorat de Hama est une tentative déçue de rehausser le moral des agents d’ « Israël » des réseaux terroristes, faisant savoir que celui qui agresse l’armée arabe syrienne soutient directement le terrorisme.

Dans deux messages qu’il a adressés au Secrétaire général de l’ONU et au président du Conseil de Sécurité, le ministère a indiqué que les avions de combat de l’occupant israélien avaient agressé à 02h42 d’aujourd’hui, jeudi, le 7 septembre 2017, aux missiles une position militaire des forces armées syriennes à proximité de la ville de Mussyaf dans le gouvernorat de Hama, ce qui y a fait deux martyrs et des dégâts matériels.

Le ministère a fait savoir que les agressions israéliennes consécutives sont devenues un comportement systématique visant à protéger les terroristes du « Front Nosra » et du réseau de « Daech », disant : “Il est inacceptable que le Conseil de sécurité n’avait adopté jusqu’à présent aucune mesure en vue de mettre fin à ces agressions flagrantes”.

« Le gouvernement de la République arabe syrienne, qui réclame au CS de condamner les agressions israéliennes et de prendre une mesure décisive et immédiate pour l’arrêter, met en garde contre les répercussions graves de ces agressions terroristes israéliennes qui sont complémentaires avec les crimes de « Daech » et des autres réseaux terroristes pour raviver la situation dans la région et le monde entier », a-t-il fait noter.

Et le ministère de conclure : « Celui qui agresse l’armée arabe syrienne soutient directement le terrorisme, car l’armée arabe syrienne et ses alliés luttent contre le terrorisme à la place du monde entier ».

A. Chatta

 

 

Russia Hypes Syria’s Gains Against ISIS

Says Troops Are Moving to Totally Defeat ISIS

Par Jason Ditz

Antiwar - 12/9/17 - With some important gains made against ISIS in Deir Ezzor in the past couple of weeks, Syria’s allies are presenting the war as nearing absolute victory. Hezbollah declared victory in the war already, while Russia said Syria was well on its way to defeating ISIS outright.

The claims of progress may be getting ahead of themselves, however, with Russia claiming Syria had cleared 85% of the country of rebels. This claim appears demonstrably false, as all credible maps of territory show the Syrian government well short of that.

It’s not clear where the 85% reckoning came from in the first place, though the Kurdish YPG holds well over 15% of the country by themselves, and if not “rebels” certainly are not on good terms with the government.

At the same time, its undeniable that ISIS has lost a lot of territory in recent months, and a lot of that territory has fallen to the government’s forces. Still, territory lost has more ISIS defenses building around certain areas of its remaining territory, making further pushes more difficult.

 

 

Israeli Warplanes Attack Damascus Airport

Three Strikes Targeted Accused Weapons Depot



Jason Ditz

Antiwar.com - 22/9/17 - The latest in an ever-growing string of Israeli attacks against targets inside Syria, the Syrian Observatory for Human Rights reported an overnight Israeli attack on the Damascus International Airport. Three separate strikes were carried out.

The attacks targeted a warehouse area at the airport, reportedly a weapons depot which was used as storage for equipment belonging to Hezbollah. This hasn’t been confirmed, but would be in keeping with Israel’s previous strikes targeting Syria mostly going after Hezbollah.

There were no reports of casualties from the incident, though reportedly there was damage at the site of the strikes. There was also an unconfirmed report that the Syrian military had fired an anti-aircraft missile during the airstrikes.

Alongside this incident, Israel also reportedly shot down a Hezbollah drone flying along the border between Israeli and Lebanese airspace. Details on the variety of drone remain unclear, but Hezbollah is not known to use armed drones.

 

Deux ans de l'intervention russe en Syrie : retour sur les étapes marquantes du conflit

RT - 30/9/17 - Intervenue à la demande du gouvernement syrien, la Russie est investie dans la lutte contre Daesh depuis deux ans. Palmyre, Alep, Deir ez-Zor... entre revers et victoires, l'engagement russe a permis des avancées considérables sur le terrain.

C'était le 30 septembre 2015 : Moscou entamait ses opérations militaires en Syrie après plusieurs semaines de préparatifs. Intervenue à la demande du gouvernement syrien, la Russie s’était fixée pour objectif d’empêcher le pays de basculer aux mains des djihadistes. RT revient sur les moments marquants de ces deux années écoulées.

Palmyre, symbole du martyre syrien

Alors qu’elle enchaîne les succès militaires dans l’ouest du pays, l’armée syrienne subit un revers à Palmyre, cité antique du centre du pays, réputée pour compter parmi les plus admirables au monde. En mai 2015, au terme d’une offensive particulièrement violente durant laquelle de nombreux combattants terroristes ont été mobilisés, l’Etat islamique parvient à s’emparer de la cité. Les destructions de vestiges archéologiques déjà commises en Irak par les djihadistes font alors craindre de nouvelles dégradations.

Mais c’est tout d’abord par une mise en scène macabre que Daesh décide d’attirer l’attention des médias : une vingtaine de personnes sont exécutées dans le théâtre antique de la ville, symbole du glorieux passé préislamique de Palmyre autant que des liens entre la Syrie et l’Occident, grâce auxquels les découvertes archéologiques ont pu être réalisées. Le 18 août 2015, l'ancien directeur des Antiquités de Palmyre, Khaled al-Asaad, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes du monde antique, est tué par décapitation par des djihadistes. S’en suivent de nombreuses destructions, parmi lesquelles celles du temple de Ballshamin, de sept tours funéraires et même de monuments pourtant laïques, comme le musée archéologique ou l’arc de triomphe.

En mars 2016, l’armée syrienne, soutenue par les forces iraniennes et russes, parvient à reprendre Palmyre… avant que Daesh, par une nouvelle offensive lancée en décembre de la même année, ne parvienne à en prendre de nouveau le contrôle, malgré le soutien apporté à l’armée syrienne par l’aviation russe. La victoire de mars ayant été l’une des plus grandes réussites de l’armée russe, le retour des djihadistes constitue une humiliation, même s’il ne durera que trois mois. Il faudra en effet attendre que l’armée syrienne, à l'issue de la bataille d’Alep, parvienne à mobiliser suffisamment d’hommes, pour que l’Etat islamique soit enfin chassé de la ville en mars 2017. Entre-temps, les djihadistes auront détruit plusieurs autres hauts lieux historiques.

Alep, une bataille militaire et médiatique

En septembre 2016, les forces armées syriennes, avec l’aide de l’aviation russe, lancent une opération afin de reprendre Alep. Jadis réputée pour être l’une des villes les plus prospères du Moyen-Orient, Alep est divisée en deux depuis l’été 2012. A l’Est, des groupes rebelles auxquels se mêlent des factions djihadistes parmi les plus violentes, à l’instar du Front al-Nosra, combattent sans relâche le gouvernement syrien, ce dernier contrôlant la partie occidentale de la ville.

La difficulté à établir l’obédience exacte des différents groupes présents à Alep-Est, ainsi que la nature précise de leurs objectifs, sont au cœur de vives tensions entre la Russie et les Etats-Unis. Si Washington accuse Moscou de s’en prendre à des «rebelles modérés», Moscou dénonce la complaisance de Washington envers certains combattants ainsi que son incapacité à se faire entendre de la frange «modérée». Face à cet accroissement des tensions, l’offensive d’Alep devient de plus en plus inévitable aux yeux de la Russie.

Ainsi, à l’automne 2016, l’opération est lancée. Le fait que les combats se déroulent dans la ville, ainsi que le refus de certains groupes rebelles de laisser les civils quitter Alep-Est pour gagner la partie Ouest de la ville, rendent l’offensive particulièrement meurtrière. Rapidement, de nombreuses voix se font entendre en Occident, particulièrement dans les rédactions européennes et américaines, qui dénoncent les «crimes de guerre» et la «barbarie» dont la Russie se rendrait coupable. La bataille d’Alep se prolonge dans les médias.

Si la ville est entièrement libérée à la fin de l’offensive, le bilan est très lourd : près de 20 000 civils sont morts depuis l’arrivée des rebelles, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats, et les destructions sont nombreuses...

Il faudra en outre attendre le mois de juin pour que la province entière soit à son tour débarrassée des derniers combattants de l’Etat islamique.

Deir ez-Zor, le début de la fin de la guerre ?

L’attention de Damas et de Moscou se porte désormais vers le gouvernorat de Deir ez-Zor, dans la partie orientale du pays. La capitale éponyme est assiégée depuis 2014 par les djihadistes de Daesh, qui contrôlent sa banlieue ainsi que les régions rurales environnantes. Au cœur de la ville, sous contrôle du gouvernement syrien, les habitants font face à des conditions de vie extrêmement difficiles, notamment à cause du blocus imposé par les assiégeants.

Début septembre 2017, l’armée syrienne et le groupe armé libanais Hezbollah parviennent finalement à lever le siège, avec l'appui de l'aviation militaire russe – une victoire dans laquelle la Russie voit un tournant stratégique majeur pour la lutte contre Daesh. Avec à présent 87% de son territoire libéré, selon le ministère de la Défense russe, la Syrie entre dans une nouvelle phase, alors que l’Etat islamique se voit retranché dans son fief de Raqqa, que les forces rebelles arabo-kurdes, soutenues par les Américains espèrent reprendre avant la fin de l’année.

L’offensive de Deir ez-Zor est également l’une des plus coûteuses en vies humaines dans l’histoire récente de l’armée russe. Avec la mort du lieutenant-général Valeri Assapov et de deux de ses adjudants, fin septembre, le nombre total de soldats russes ayant perdu la vie au combat s’élève à 35, selon les autorités russes.

Des tensions croissantes, un avenir incertain

Actuellement, les rivalités entre les différentes forces en présence, au premier chef desquelles celle opposant l’armée syrienne à l’Armée syrienne libre (ASM, un rassemblement de groupes rebelles principalement composé de Kurdes), s’expliquent principalement par les ambitions distinctes qu’elles affichent. Alors que les premières veulent rétablir le pouvoir de l’Etat et éradiquer les djihadistes, les secondes entendent obtenir le départ du président Bachar el-Assad et faire valoir leurs revendications politiques. La course vers les puits de pétrole de Deir ez-Zor, dont une partie est encore contrôlée par les djihadistes, illustre cette concurrence exacerbée déjà tournée vers l’après-guerre.

Derrière chaque camp, ce sont les puissances étrangères engagées dans le conflit qui se livrent à un bras-de-fer plus que tendu. L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis devait marquer un tournant avec la politique jusque-là adoptée par Barack Obama dans le dossier syrien, et laissait espérer une accalmie. Il n’en sera sans doute rien. Au lieu de promouvoir une coopération russo-américaine pour combattre au mieux l’Etat islamique, Washington a décidé de s’investir encore davantage, sans concertation, et au prix d’une recrudescence des tensions avec la Russie. Alors que Barack Obama avait limité l’investissement américain sur le terrain à des missions des forces spéciales, Donald Trump a ainsi autorisé le Pentagone à envoyer les marines sur place et à déployer de l’artillerie lourde – sans le moindre accord du gouvernement syrien.

L’incident de Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017, avait déjà permis de mesurer la détermination des Etats-Unis à faire primer leur agenda sur une collaboration efficace contre le terrorisme. Après cet incident chimique attribué par la majorité des pays occidentaux à l’armée syrienne, malgré l’absence de preuves et la présence d’éléments contredisant cette hypothèse, l'armée américaine avait tiré 59 missiles Tomahawk dans la nuit du 6 au 7 avril sur une base aérienne syrienne. La Russie avait dénoncé une attaque contre un pays souverain.

Si l’Etat islamique est en train de subir de nombreux revers sur le plan militaire en Syrie, il semble décidé à se délocaliser, notamment vers la Libye, et à poursuivre ses activités. En outre, la fin de la guerre ne signifie ni la fin des déchirements internes en Syrie, ni la fin du terrorisme djihadiste dans le monde. Dans ce contexte, la Russie rappelle régulièrement qu’elle fait de la stabilité des Etats du Moyen-Orient un élément indispensable de la prévention du djihadisme, et de la lutte contre le terrorisme une priorité absolue.

 

 

 

Tir syrien contre des avions israéliens en réponse à une violation de l'espace aérien

Sputnik - 16 -10 - 17 - Des avions israéliens sont devenus la cible de tirs d'une batterie anti-aérienne syrienne après avoir violé l'espace aérien de la Syrie à la frontière avec le Liban, indique un communiqué du commandement de l'armée syrienne.
Une batterie anti-aérienne syrienne a ouvert le feu contre des avions israéliens ayant violé l'espace aérien de la Syrie à la frontière avec le Liban, dans le district de Baalbek, indique un communiqué du commandement de l'armée syrienne.

Le service de presse de l'armée israélienne avait précédemment annoncé que l'aviation israélienne avait détruit lundi une batterie de missiles anti-aériens syrienne après que les avions en mission de reconnaissance dans l'espace aérien libanais ont été la cible de tirs.

«Un avion des forces aériennes d'Israël, notre ennemi, a violé à 8h51 (heure locale) l'espace aérien à la frontière avec le Liban dans le district de Baalbek, après quoi ils [les avions, ndlr] ont été attaqués par nos systèmes de défense anti-aérienne. L'un des appareils a été touché, ce qui a contraint les autres à se retirer», souligne le communiqué.

En outre, le communiqué affirme qu'Israël a attaqué des positions de l'armée syrienne à l'aide de plusieurs roquettes tirées depuis le plateau du Golan, provoquant des dommages matériels aux environs de Damas.
L'armée israélienne a annoncé dans la matinée que son aviation avait attaqué et détruit une batterie antiaérienne syrienne SA-5 à l'est de Damas qui aurait tiré un missile sol-air sur des avions israéliens.

 

 

Le centre cille de Raqqa en ruine après les bombardements de la coalition, le 18 octobre 2017

 

«Bombardements barbares» : pour Moscou, la coalition a fait subir à Raqqa le même sort que Dresde

RT - 22-10-17 - La libération de Raqqa par les forces démocratiques syriennes, soutenues par les frappes aériennes de la coalition menée par Washington, s'est faite au prix de «bombardements barbares» qui ont lourdement touché les populations civiles, selon Moscou.

Le ministère russe de la Défense s'est vivement ému le 22 octobre du sort de la ville de Raqqa, ex-fief du groupe Etat islamique en Syrie, qui a subi les «bombardements barbares» de la coalition. Le ministère a en effet estimé que le «destin de Raqqa rappel[ait] celui de [la ville allemande de] Dresde en 1945», rasée par les bombardements américains et britanniques sans discernement pour les vies civiles.

3 900 tonnes de bombes avaient alors été larguées sur la ville contrôlée par les nazis, provoquant la mort d'environ 25 000 civils. La nécessité militaire d'une telle action avait été remise en cause par plusieurs personnalités, dont l'ex-Premier ministre britannique Winston Churchill qui estimait qu'elle avait eu pour objectif de terroriser les Allemands.

Raillant les «déclarations triomphalistes» des Etats-Unis, le ministère russe de la Défense a assuré que l'aide occidentale affluait désormais pour restaurer Raqqa de façon à effacer l'étendue de sa destruction. Il a par ailleurs déploré que les propositions d'aide humanitaire faites par Moscou aient été rejetées.

«Il n'y a qu'une seule [raison] à cela. Celle d'effacer les traces des bombardements barbares de l'aviation américaine et de la "coalition" qui ont enterré sous les ruines des milliers de citoyens pacifiques "libérés" par les Etats-Unis», a accusé le ministère, rappelant que Moscou n'avait pas «distingué les "bons" des "mauvais" Syriens» dans le cadre de son offre d'assistance.

Le ministère a en outre laissé entendre que les Etats-Unis exagéraient l'importance stratégique de la chute de Raqqa, qualifiant la ville de «provinciale», de valeur moindre par rapport à Deir ez-Zor, où s'activent les troupes du gouvernement syrien appuyées par Moscou contre des combattants de Daesh.

Stratégie de la destruction à Raqqa ?

Les forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance anti-djihadistes à forte composante kurde, ont commencé le siège de Raqqa en juin, soutenues par la coalition internationale dirigée par Washington. Cette dernière a donc mené d'intenses frappes aériennes mais a aussi fourni aux FDS des armes ainsi qu'une assistance au sol, en terme de renseignement et d'entraînement.

Les combats, très âpres, ont causé un exode massif de civils, plus de 270 000 personnes ayant fui vers des camps de réfugiés dans la province, selon une estimation d'Airwars, une organisation de journalistes analysant les frappes aériennes de la coalition contre Daesh. Entre 1 800 et 1 900 civils ont été tués dans les affrontements, dont au moins 1 300 par la coalition, toujours d'après l'organisation. L'ONU estime que plus de 80% des bâtiments de la ville sont désormais inhabitables, et les témoignages sur place confirment qu'aucun bâtiment n'a été laissé indemne.

Cette victoire des FDS à Raqqa, au coût humain très élevé, soulève en outre de fortes interrogations quant à l'avenir politique de la région. Les FDS ont en effet fait part de leur volonté de voir les provinces qu'ils ont libérées dans le nord de la Syrie décider de leur propre avenir «dans le cadre d'une Syrie décentralisée, fédérale et démocratique», dans des propos rapportés le 20 octobre par l'agence de presse Reuters.

Les FDS se sont d'ailleurs engagées à «protéger les frontières de la province contre toutes les menaces extérieures» et à transférer le contrôle de la ville à un conseil civil local.

Avec le recul de Daesh, le risque de nouveaux affrontements, cette fois entre les FDS et l'armée syrienne, est bien réel.

 

 

 

Israel Attacks Syria’s Homs Province, Syria Fires Anti-Aircraft Missiles

Jason Ditz

Antiwar - 1/11/17 - The latest in a growing number of Israeli airstrikes against Syrian territory appears to have been one of the most ambitious yet, striking deep into the Homs Province, near the Lebanese border and destroying what was said to be a weapons depot for the Syrian military.

The attack destroyed the site, and provoked retaliatory fire from Syrian air defense, who fired a number of surface-to-air missiles at the Israeli warplanes. Israeli officials say none of their planes were hit in the incident.

This is just the most recent of several attacks by Israel in the last few weeks against Syrian military targets. Though Israel used to be very coy about their attacks on Syria, in recent instances the Israeli press seems to have no problem getting official confirmation.

Where this is all leading is another matter, however. Israel has been very public about being upset that the Assad government is winning the Syrian War, and with ISIS and al-Qaeda both on the ropes,

Syria may not feel so overwhelmed by existing fights that they feel incapable of retaliating. Likewise, Russia’s patience with Israeli attacks has always been tentative, at best, and could quickly dry up.

 

 

 

service de presse de la présidence syrienne

L’armée syrienne contrôle Abou Kamal, toute autre information n'est que pure propagande


Sputnik - 12/11/17 - Un représentant du groupement russe en Syrie a démenti les informations selon lesquelles l'armée syrienne se serait retirée de la ville d'Abou Kamal, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, qualifiant ces propos de propagande.

Les troupes syriennes ne sont pas retirées de la ville d'Abou Kamal qu'elles occupent depuis vendredi, a annoncé un représentant du groupement russe en Syrie.
«Toutes les informations de Daech et des médias étrangers les citant selon lesquelles les troupes syriennes auraient abandonné la ville d'Abou Kamal sont de la propagande infondée. La ville est passée vendredi sous le contrôle de l'armée syrienne et des milices populaires», a indiqué la source.

Et d'ajouter qu'à l'heure actuelle le ratissage des alentours de la ville touchait à sa fin. «Les foyers de résistance des terroristes restants et les combattants isolés seront très prochainement totalement écrasés et les opérations de déminage pourront commencer dans les plus brefs délais», a-t-il ajouté.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait plus tôt annoncé que les troupes syriennes, appuyées par l’aviation russe, avaient pris Abou Kamal, frontalière avec l’Irak, qui constituait le dernier bastion des terroristes de Daech en Syrie.

 

La Syrie affirme avoir intercepté des missiles israéliens près de Damas


RT - 2-12-17 - Des missiles israéliens ont visé pendant la nuit du 1er au 2 décembre une position militaire près de Damas, mais ils ont été interceptés par le système de défense aérienne, selon l'agence d'Etat syrienne Sana.

La défense aérienne de l'armée syrienne a intercepté et détruit au moins deux missiles israéliens ayant visé «une position militaire» dans la province de Damas, selon des informations rapportées par l'agence d'Etat syrienne Sana, le 2 décembre. «L'ennemi israélien a tiré à 00h30 [heure locale] plusieurs missiles sol-sol en direction d'une position militaire dans la province de Damas», a affirmé l'agence, ajoutant que les défenses aériennes de l'armée syrienne avaient pu faire face à l'«agression flagrante».

Celle-ci a cependant causé des dégâts matériels sur le site, selon la télévision d'Etat syrienne, citée par Reuters. Une source militaire citée par le site indépendant Al-Masdar affirme que plusieurs missiles ont été tirés sur un entrepôt militaire, et que certains ont atteint leur cible. De fortes explosions auraient été entendues entre les villes de Kesweh et Sahnaya.

Ces derniers mois, Israël a effectué de nombreuses frappes sur le territoire syrien, affirmant prendre pour cible des militants du Hezbollah, ou riposter à des projectiles qui touchent le plateau du Golan, occupé par l'Etat hébreu depuis 1967.

Le plus sérieux accrochage date de la nuit du 16 au 17 mars quand l'aviation israélienne avait ciblé en Syrie un convoi d'armes, présenté comme destiné au Hezbollah libanais. L'armée syrienne avait riposté avec des moyens anti-aériens et Israël avait intercepté un missiles tiré en direction de son territoire.

 

La Syrie a repoussé une attaque israélienne de missiles


Sputnik - 5-12-17 -Des missiles israéliens aurait visé pendant la nuit le Centre de recherche scientifique dans le sud de Damas, mais le système syrien de défense aérienne a réussi à les intercepter, a annoncé à Sputnik une source présente sur les lieux.

Le système syrien de défense aérienne a intercepté une attaque de missiles israélienne visant le Centre de recherche scientifique situé dans la banlieue de Damas, a déclaré à Sputnik une source concernée.

«La défense aérienne syrienne a détruit trois des six missiles qu'Israël a lancés contre le Centre de recherche de la banlieue de Damas», a déclaré la source de Sputnik.

Les informations ont été confirmées par la télévision d'État syrienne.

La chaîne de télévision russe a obtenu une vidéo de l'attaque.

Le 2 décembre, plusieurs médias arabes ont annoncé que des missiles israéliens avaient visé une position militaire près de Damas, mais l'armée syrienne les avait également interceptés.

Le Premier ministre israélien a fait une déclaration suite à l'attaque sur une position militaire près de Damas, soulignant que Tel-Aviv ne permettrait pas la présence de forces iraniennes en Syrie.

Attaques aériennes : quand Israël se casse les dents sur l’os syrien


Mikhail Gamandiy-Egorov



Sputnik - 6/12/17 - Israël vient de voir sa supériorité aérienne au Proche-Orient sérieusement écorné. Damas, après avoir éliminé la menace terroriste, ne laisse plus sans réponse les agressions israéliennes et vient d’enregistrer un premier succès en la matière. La fin de l’impunité aérienne de Tel-Aviv est lourde de conséquences pour la région.

L'interception par la chasse syrienne de plusieurs missiles sol-sol israéliens est révélatrice des changements radicaux de rapports de force au Proche et au Moyen-Orient. Cette évolution militaire est en effet sous-tendue par des glissements des lignes de force géostratégiques, ce dont ne se plaindront pas les partisans de la multipolarité.

Pour aborder ce dernier point, relevons tout d'abord une hystérie de plus en plus évidente des dirigeants israéliens. Netanyahou, constatant l'échec de son scénario idéal, à savoir le pourrissement indéfini du conflit syrien, lance des menaces quasi-quotidiennes à Damas et à ses alliés, dont Téhéran. Des menaces parfois suivies de moments de silence, tant la nouvelle réalité semble frapper les responsables de l'État hébreu.
En effet, depuis quelques jours, Israël hausse le ton en affirmant «qu'il ne tolérera pas une quelconque présence iranienne en Syrie». Il oublie par là que la Syrie n'est pas une colonie israélienne, à l'instar de celles dont il dispose pour le moment encore en territoire palestinien. Il néglige aussi le fait que la République syrienne, en qualité d'État souverain, n'a aucunement à valider avec des tiers, qu'ils soient israéliens, américains ou européens, la présence sur son sol de forces alliées russes, iraniennes, ou du Hezbollah libanais.

Tel-Aviv semble de plus surpris que non seulement la Syrie a vaincu les dizaines de milliers de terroristes qui opéraient sur son sol depuis plusieurs années, grâce à l'aide décisive de la Russie et qu'elle ait déjà lancé de vastes chantiers de reconstruction à l'échelle nationale, mais aussi que Damas impose une nouvelle donne en matière de défense de son espace aérien.

Faut-il le rappeler que tout au long de la guerre menée par la Syrie et ses alliés contre le terrorisme international, l'aviation de l'Etat sioniste a mené plusieurs raids contre les positions de l'armée syrienne, sans jamais toucher un quelconque groupe terroriste, y compris Daech ou Al-Qaida ? Damas n'a d'ailleurs pas manqué de pointer du doigt la complicité entre Tel-Aviv et lesdits groupes terroristes.
Mais au delà de ces condamnations, force est de constater que la Syrie ne fut en général pas en mesure de défendre convenablement son territoire des frappes israéliennes. De fait, l'armée syrienne était avant tout mobilisée par la lutte antiterroriste et, de l'aveu même du président Assad, plusieurs systèmes de défense aérienne avaient été détruits par les terroristes au début du conflit.

Certaines mauvaises langues n'hésitaient d'ailleurs pas à mettre en doute la capacité de la Russie, alliée de Damas, à faire face à ces attaques aériennes d'Israël, qui passent le plus souvent par l'espace aérien libanais. Seule action visible de Moscou, avoir convoqué l'ambassadeur israélien pour lui exprimer des protestations officielles. Personnellement, je suis assez convaincu que si le Kremlin à tenté —en vain- de convaincre Israël de stopper ses actions hostiles contre la Syrie, la principale raison de la «patience» russe était de rester concentré sur l'élimination des terroristes en Syrie. Mission accomplie, puisque les terroristes ont été éliminés à plus de 95%.

Concernant les raids aériens contre Damas, la Russie avait annoncé son intention de renforcer considérablement la DCA syrienne. Certains ont peut-être cru que ce ne serait que des paroles en l'air et Moscou Russie n'a rien fait pour les détromper. Mais les résultats sont là: avec plusieurs missiles israéliens interceptés, la Syrie a démontré qu'elle était en mesure de contrer les attaques israéliennes. CQFD.

La Russie, en bon allié, ne criera certainement pas sur les toits les raisons d'un tel changement dans les capacités antiaériennes de la République arabe. Cela ne rentre pas dans ses habitudes. Un peu comme au moment des victoires décisives à Alep, Palmyre, Homs ou Deir-ez-Zor, où la Russie avait toujours laissé la palme de la victoire au peuple, à l'armée et au gouvernement syrien.

Néanmoins, une chose est sûre : l'État sioniste ne domine plus l'espace aérien de la région. La pilule sera dure à avaler, mais il faudra s'y faire. Et au lieu de s'y casser les dents, Israël ferait mieux de repenser sa politique en direction de la Syrie, de la Palestine et plus généralement de toute la région. Dans le cas contraire, il risque de faire face à des conséquences qui lui seront très certainement préjudiciables.

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Moscou annonce la libération totale de la Syrie des terroristes de Daesh


RT - 6-12-17 - L'état-major russe a annoncé la libération totale de la Syrie de l'Etat islamique, précisant que tous les territoires précédemment sous contrôle des terroristes avaient été libérés par les dernières offensives de l'armée syrienne.

«Toutes les unités des terroristes de Daesh sur le sol syrien ont été détruites et le territoire a été libéré», a annoncé le chef d'état-major des forces armées russes Valery Gerasimov le 6 décembre. «Il n'y a donc plus, à l'heure actuelle, aucun territoire contrôlé par Daesh en Syrie», a-t-il ajouté.

Quelques instants auparavant, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que «l’opération sur les deux côtés de l’Euphrate [...] s’[était] terminée par la défaite complète des terroristes.»


«C'est sûr que l'on pourrait voir quelques foyers de résistances, mais le travail des combats s'est achevé de manière générale», avait-il ajouté.
Le président russe a néanmoins rappelé que le processus de paix dans le pays, dévasté par une guerre sanglante, serait «un immense et long travail». Il a souligné l'importance de renforcer les zones, fragiles, de désescalades afin de parvenir à un cessez-le-feu généralisé.

Depuis la reconquête de Deir ez-Zor, ancien bastion de Daesh, à l'automne 2017, la guerre contre l'organisation terroriste en Syrie était entrée dans sa phase finale et l'heure est désormais aux négociations.

Le 22 novembre dernier, Vladimir Poutine avait reçu le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue iranien, Hassan Rohani, pour travailler à la résolution politique du conflit. Les trois chefs d'Etat avaient alors annoncé l'organisation prochaine du Congrès du dialogue national syrien, avec pour objectif de favoriser la reprise du dialogue politique en Syrie.

La veille, le président russe avait reçu son homologue syrien, Bachar el-Assad. «Je voudrais vous féliciter pour les résultats atteints par la Syrie en termes de lutte contre le terrorisme, pour le fait que le peuple syrien, qui traverse des moments très difficiles, voit arriver la défaite définitive et inévitable des terroristes», avait alors déclaré Vladimir Poutine à Bachar el-Assad.

 

 

 

 

 

Syrie-Hezbollah, cauchemar de l’impérialisme


par Bruno Guigue

Agoravox - 26-12-17 - La guerre, disait Clausewitz, met fin par le sang à une divergence d’intérêts”. Contrairement à une idée reçue, les USA et leurs alliés n’ont pas tenté d’abattre la Syrie pour s’emparer de ses hydrocarbures. Les projets gaziers du Qatar expliquent peut-être son engagement au côté des insurgés, mais ils n’ont pas suffi à nourrir un conflit d’une telle ampleur. La rage destructrice des parrains de cette guerre meurtrière n’était pas davantage motivée par la défense des “droits de l’homme”. Seuls les esprits crédules ont pu croire de telles sornettes, accréditées il est vrai par un déluge de propagande sans précédent.

La véritable raison de cette guerre par procuration n’est ni économique ni idéologique. Déployant des moyens colossaux, l’impérialisme avait un autre objectif, beaucoup plus ambitieux : il entendait conjurer une menace stratégique. En détruisant la Syrie, Washington espérait liquider le seul Etat arabe qui soit resté debout face à Israël, et qui appuie sans réserve la résistance armée à l’invasion sioniste. Frapper à mort la Syrie devait permettre d’en finir avec le Hezbollah, et l’effondrement de l’Etat syrien mettre fin à l’anomalie d’un gouvernement arabe allié au “régime des mollahs” et à la Russie de Vladimir Poutine.

La preuve ultime de ce dessein géopolitique a été fournie par l’ex-secrétaire d’Etat Hillary Clinton dans son email du 30 novembre 2015 révélé par Wikileaks : “La meilleure manière d’aider Israël à gérer la capacité nucléaire grandissante de l’Iran, écrivait-elle, est d’aider le peuple syrien à renverser le régime de Bachar el-Assad”. En cas de réussite, cette tentative de “regime change” par le biais de la terreur milicienne aurait privé l’axe Téhéran-Damas-Beyrouth de son maillon central. Elle aurait laissé le Hezbollah orphelin de la Syrie et rejeté l’Iran dans l’arrière-cour d’un Moyen-Orient remis sur orbite occidentale.

Malheureusement pour Washington et ses séides, cette vaste opération a échoué. Malgré les milliers de mercenaires lobotomisés par le wahhabisme, malgré les milliards de dollars déversés par les monarchies du Golfe, le conglomérat takfiriste s’est brisé sur le mur d’acier d’une armée nationale appuyée par ses alliés russes, libanais, irakiens et iraniens. Même si elle n’a pas supprimé la capacité de nuisance américaine, cette défaite a infligé un coup d’arrêt à la politique du “chaos constructif” voulue par Washington afin de provoquer l’implosion du Moyen-Orient et le démembrement de ses Etats souverains.

L’année 2017 restera dans les annales comme celle d’un nouvel échec de l’impérialisme. Destinée à éliminer une pièce maîtresse de la résistance arabe, la guerre imposée à la Syrie entendait venger l’humiliation infligée à Israël en juillet-août 2006. Elle visait à repousser le cauchemar d’une force arabe victorieuse, capable de chasser la puissante armée sioniste d’un petit pays qu’elle croyait à sa merci. Rarement mentionnée, cette signification du conflit syrien est pourtant essentielle. Loin d’être séparés, les conflits du Proche-Orient sont intimement liés. La crise régionale a plusieurs dimensions, mais c’est la même crise.

Que serait devenu le Liban si les factions extrémistes avaient gangrené l’est du pays ? Le Hezbollah, rejoint par l’armée libanaise, les a extirpées. En supprimant ces nids de scorpions des deux côtés de la frontière, la résistance a joué son rôle de protecteur du Liban, et même ceux qui vilipendaient son intervention en Syrie sont contraints de l’admettre. Obsession d’Israël, le Hezbollah a payé le prix du sang, tirant du conflit syrien une expérience précieuse. L’impérialisme voulait l’abattre en le privant de son allié. Peine perdue. Cauchemar des sionistes, vainqueur d’Al-Qaida, protecteur des minorités, le Hezbollah est plus fort et plus respecté que jamais.

Ce n’est pas un hasard si l’armée israélienne a multiplié les agressions sur le territoire syrien au cours des derniers mois. Plusieurs responsables sionistes l’ont dit : la prochaine guerre opposera à nouveau Israël et le Hezbollah, et elle sera d’une rare violence. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, et l’agresseur devrait méditer les leçons du précédent conflit. Le 12 juillet 2006, prétextant l’enlèvement de deux soldats israéliens à la frontière libanaise, une impressionnante armada israélienne avait envahi le Liban avec l’objectif avoué “d'éradiquer le Hezbollah”. L’issue de cette opération a toutefois réservé bien des surprises à ses initiateurs.

Durant cette guerre de 33 jours, le déséquilibre des forces est énorme. Israël dispose d’une force militaire colossale, quasiment invaincue sur les théâtres d’opérations du Proche-Orient, et alimentée par les transferts technologiques de son puissant protecteur US. Infanterie mécanisée, artillerie lourde, blindés, aviation, marine de guerre et drones de combat s’abattent sur le Liban. Face à ce corps expéditionnaire de 40 000 soldats et 450 blindés lourds, se dresse le Hezbollah, parti politique minoritaire libanais qui dispose d’une milice courageuse, mais dépourvue d’armement lourd.

Pour accréditer la menace que ferait peser cette organisation détestée par les puissances occidentales, on orchestre alors une véritable dramaturgie autour des roquettes lâchées sur Israël. Psychologiquement, elle profite aux deux belligérants : elle permet au Hezbollah de défier Israël et à Israël de jouer la comédie de l’agresseur agressé. Mais elle masque surtout la disproportion des dégâts causés dans les deux camps. Alors qu’un millier de Libanais ont déjà péri sous les bombes de “Tsahal”, les médias braquent leurs projecteurs sur la dizaine de civils tués par les roquettes du Hezbollah.

Fascinés par leur propre puissance, les sionistes frappent les ponts, les usines, les ports, les aéroports, ils dévastent Beyrouth-sud, déploient un appareil de destruction sans précédent contre le pays. Mais cet avantage aérien ne préjuge pas de la victoire. Le Hezbollah, de son côté, dispose d’atouts indéniables : sa solide implantation au sein de la communauté chiite, sa cohésion interne et la valeur de ses combattants, le soutien d’une large majorité de la population libanaise. Soudant les Libanais autour du Hezbollah, la nouvelle invasion israélienne, de plus, a pour effet d’en montrer l’utilité militaire.

Encore confuse à la veille du conflit, l’idée que le Hezbollah constitue un rempart contre Israël s’impose avec l’évidence d’une force matérielle : si le Hezbollah cède, il n’y a plus de Liban, mais un nouveau bantoustan israélien. Simple prétexte, le double enlèvement du 12 juillet a fourni aux dirigeants israéliens, en effet, l’occasion rêvée d’une nouvelle guerre dont ils entendent toucher les dividendes. La résistance mise à genoux, le Liban pourrait retrouver son statut d’Etat-tampon, sans véritable souveraineté, ni cohésion nationale, ni force militaire.

Car Israël ne saurait tolérer à sa frontière nord qu’un Etat-fantoche. Il a détruit sa flotte aérienne civile en 1968, envahi son territoire en 1978 et poussé une offensive militaire dévastatrice contre Beyrouth en 1982. Envahi, occupé et bombardé durant des décennies, le Liban n’a vu le départ des troupes israéliennes du sud du pays qu’en 2000. Cette victoire tardive, il la doit au Hezbollah, qui a harcelé l’occupant pendant vingt ans, tuant 900 de ses soldats et le contraignant à un retrait unilatéral. La violente attaque israélienne engagée le 12 juillet 2006, manifestement, est un règlement de comptes.

Jouant les matamores, les dirigeants israéliens promettent d’infliger une correction magistrale à la résistance. Jugés indestructibles par les experts, 52 blindés de “Tsahal” sont pourtant transformés en passoires. 170 soldats sont tués, 800 blessés. Plus de 1 500 Libanais périssent dans les bombardements sionistes, et le Hezbollah reconnaît la perte de 200 combattants. Avec leurs lance-roquettes antichar, les combattants du Hezbollah ont contraint les forces israéliennes à lâcher prise. Inconcevable pour les admirateurs d’Israël, une dure réalité s’impose : la “plus puissante armée du Moyen-Orient” a reculé face aux miliciens d’un parti politique libanais.

Au lendemain du conflit, le Hezbollah est toujours debout et son potentiel militaire encore menaçant. Auréolé par sa résistance à l’envahisseur, il jouit dans le monde arabe d’un prestige inégalé qui transcende le clivage artificiellement entretenu entre sunnites et chiites. En voulant donner à cette guerre un caractère punitif, Israël s’est puni lui-même. Ses soldats ont été incapables de prendre une poignée de villages frontaliers et son principal fait d’armes fut une campagne aérienne dévastatrice. Israël voulait éradiquer le Hezbollah. Tout ce qu’il a réussi à faire est de massacrer des civils. Vaincue, son armée a repassé la frontière la queue entre les jambes.

Le souvenir de cette victoire arabe emportée à 1 contre 10 ne cesse de hanter les dirigeants israéliens et occidentaux. C’est l’une des raisons essentielles de leur acharnement contre la Syrie, et l’agression contre Damas en 2011 était en germe dans la défaite d’Israël en 2006. Mais les événements n’ont pas suivi le cours espéré par leurs brillants stratèges. Avec la déroute de la piétaille wahhabite en Syrie, le plan a déraillé, et l’échec a nourri l’échec.
En 2006, Israël a subi la défaite face au Hezbollah soutenu par la Syrie. En 2017, l’impérialisme a perdu la partie face à la Syrie soutenue (entre autres) par le Hezbollah. Les tentatives désespérées pour rompre cette alliance se sont brisées comme du verre sur la résistance des peuples frères, syrien et libanais.

 

 

Drones impliqués dans l'attaque des bases russes en Syrie, photo ©Ministère de la Défense russe

 

Attaque contre les bases russes en Syrie : Moscou accuse des rebelles soutenus par la Turquie

 

RT - 10-1-18 - D'après le ministère russe de la Défense, l'attaque de drones visant les bases militaires russes en Syrie a été menée depuis un secteur syrien contrôlé par des rebelles soutenus par la Turquie. Moscou a formulé une plainte auprès d'Ankara.

Le ministère russe de la Défense continue à analyser les données de l'attaque de drones qui a ciblé les bases de Hmeimim et de Tartous, en Syrie, dans la nuit du 6 au 7 janvier 2018. Ce 10 janvier, Moscou en est arrivé à la conclusion que l'offensive avait été lancée depuis une zone située près d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, zone contrôlée par des rebelles soutenus par la Turquie. Selon un article paru ce 10 janvier dans Krasnaïa Zvezda, quotidien des Forces armées de la Fédération de Russie, Moscou a déposé une plainte officielle auprès de la Turquie.

«[Le message diplomatique] insiste sur le fait qu'Ankara doit tenir sa promesse de faire respecter le cessez-le-feu parmi les forces armées sous son contrôle», rapporte encore la publication du ministère de la Défense, alors que le gouvernorat syrien d'Idleb est l'une des zones dites de «désescalade» en Syrie, convenues à Astana (Kazakhstan) entre la Turquie, la Russie et l'Iran et mises en places à partir de mai 2017.

La Défense russe a en outre publié des photos des drones dont elle a pu prendre le contrôle électronique et qu'elle a pu faire atterrir sans dommages.

Les circonstances dans lesquelles 13 drones, d'apparence plutôt rudimentaire, ont pu être envoyés contre les bases russes en Syrie comportent un autre élément troublant. Le 9 janvier, le ministère de la Défense russe soulignait la présence d'un avion espion américain de type Poseidon dans le secteur de l'attaque des drones, évoquant d'«étranges coïncidences».

Dans la nuit du 6 au 7 janvier 2018, 13 drones avaient lancé contre les bases de Hmeimim et de Tartous, avant d'être contrés par la défense antiaérienne russe.

 

 

© Sputnik. Aleksandr Kovalev

 

Un avion de l’armée israélienne s'écrase après l'attaque de «cibles iraniennes» en Syrie

Sputnik - 10/2/18 - Touché par la DCA syrienne, un F-16 de l’armée israélienne s’est écrasé ce samedi matin dans le nord de l’État hébreu. Le pilote et le navigateur ont réussi à s'éjecter et sont sains et saufs.

Un avion de combat F-16 de l'armée israélienne, pris «sous le feu syrien», a été abattu dans le nord de l'État hébreu. Le pilote et le navigateur de l'aéronef sont saufs, a annoncé le commandement des Forces israéliennes de défense, cité par Reuters.

L'armée israélienne a annoncé en début de journée avoir intercepté un drone iranien lancé depuis la Syrie et visé en représailles le «site iranien» en Syrie d'où avait décollé cet appareil sans pilote.

Un responsable militaire syrien, cité par la chaîne Sana, affirme de son côté que la défense anti-aérienne syrienne a touché plus d'un avion en ripostant à une «agression» israélienne. Cette dernière, poursuit-il, visait une base de l'armée dans le centre du pays.

 

 

Israel’s F-16 crashed in Lower Galilee

 

Israel Launches Large-Scale Attack on Syria After F-16 Crashes

Par Jason Ditz


Antiwar.com - 10-2-18 - Israeli officials have been carrying out large-scale attacks against several military sites within Syria, claiming to have done major damage to Syria’s air defenses nationwide. The Israeli Air Force described the attack as the most significant attack on Syria since 1982.


The incident started with Israeli shooting down a small drone from the Syrian military research site that they’ve repeatedly attacked in recent weeks, a site they claim is an “Iranian base.” The drone crossed into Israeli airspace. Israel responded with airstrikes against Syria, as it so often does.

But Syria’s air defenses were a bit more successful this time, and one of Israel’s F-16s managed to crash. Whether it was hit by an anti-aircraft missile or just took shrapnel damage, the warplane crashed in Israel, and one of the pilots was hurt.

Israel responded to this with massive attacks against Syria, hitting four different military sites and apparently targeting air defense systems. Syria is threatening further action if Israel continues to attack, while Israeli officials insist the attacks will continue.

Interestingly, almost all Israeli officials are presenting this to the public as an attack on Iran, as opposed to Syria, and are now calling all of the Syrian military bases that’ve been attacked are “Iranian bases.”

Some Israeli analysts are warning that this is a very dangerous rhetorical strategy, as Russian officials have been trying to calm the situation, and with Israel both continuing to escalate and making it about Iran, they may be pushing Russia into a more explicitly pro-Iran stance.

The US State Department seems to be fine with however many attacks Israel wants to conduct, and is buying the Iran narrative hook, line, and sinker. In a statement endorsing further Israeli attacks as self-defense, the State Department didn’t even mention Syria, instead railing on about what a threat Iran poses.

This puts the post-attack rhetoric in a bizarre place, with Syria bragging that they sent a “clear message” in downing the Israeli warplane, and Israel skipping right over Syria in official statements and trying to make it into a war with Iran.

 

 

 

Le massacre américain des troupes syriennes menace de déclencher une guerre plus large

 

Par Bill Van Auken


Mondialisation.ca - 10/2/18 - Les avions de combat et les batteries d’artillerie américains ont perpétré un massacre non provoqué de jusqu’à 100 soldats pro-gouvernementaux dans la province de Deir Ezzor, au nord-est du pays, marquant le début d’une nouvelle étape beaucoup plus dangereuse de l’intervention directe en Syrie de l’armée américaine qui dure depuis plus de trois ans.

Le gouvernement syrien a dénoncé l’attaque comme un « crime de guerre » et un « soutien direct au terrorisme », insistant sur le fait que ses forces ont subi une attaque américaine alors qu’elles menaient une opération contre des éléments du groupe État Islamique (ÉI) entre les villages de Khasham et al-Tabiya sur la rive orientale de l’Euphrate.

Alors que le Pentagone affirmait fièrement avoir tué 100 combattants pro-gouvernementaux, Damas a avoué que les frappes américaines avaient coûté « la vie à des dizaines de personnes, et en blessant de nombreux autres, et causant des dégâts considérables dans la région. »

L’Observatoire syrien des droits de l’homme, quant à lui, a déclaré qu’il n’avait confirmé que 20 morts parmi les forces pro-gouvernementales.

Quel que soit le nombre exact de victimes – les chiffres du Pentagone sont suspects étant donné que les bombardements et les barrages d’artillerie n’ont été suivis d’aucune attaque au sol – l’agression américaine contre la Syrie a été amplifiée, éclipsant le tir de 59 missiles de croisière américains en avril dernier. en réaction à une allégation non étayée d’une attaque à l’arme chimique dans la province d’Idlib.

La seule attaque américaine précédente ayant donné lieu à un bain de sang comparable a été l’attaque aérienne américaine du 17 septembre 2016 contre une position de l’armée syrienne près de l’aéroport Deir Ezzor, qui a tué 62 soldats et en blessé une centaine d’autres. Le Pentagone a prétendu que l’attaque était le résultat d’une « erreur involontaire, regrettable ».

Cette fois-ci, l’armée américaine a déclaré qu’elle exerçait son « droit naturel de légitime défense » en attaquant les forces d’un gouvernement dont les troupes américaines occupent le territoire sans son consentement ni mandat de l’ONU.

Le récit officiel du Pentagone est qu’une colonne de 500 combattants pro-gouvernementaux, y compris des chars et de l’artillerie, avait tenté de prendre le contrôle du territoire à l’est de l’Euphrate qui avait été pris par les « Forces démocratiques syriennes » (FDS), la force terrestre par procuration des États-Unis qui est largement dominée par les milices syriennes kurdes YPG. Il a accusé les forces gouvernementales d’avoir lancé « une attaque non provoquée contre une position bien établie des FDS », où étaient déployés des « conseillers » des Forces spéciales américaines qui dirigent les combattants kurdes.

Des responsables du Pentagone s’exprimant sous couvert d’anonymat ont déclaré aux médias qu’ils pensaient que des contractants militaires russes opérant avec les forces gouvernementales syriennes figuraient parmi les morts.

Le ministère russe de la défense a indiqué qu’il n’avait pas de personnel militaire dans la région. Il a également indiqué qu’il n’était au courant que de 25 membres des milices syriennes blessés dans les frappes américaines.

Le ministère russe de la défense a ajouté que l’attaque américaine « montre à nouveau que les États-Unis maintiennent leur présence illégale en Syrie non pas pour combattre le groupe Daesh [ÉI], mais pour saisir et détenir des actifs économiques syriens ».

La zone où les combats ont eu lieu est un centre des champs de pétrole et de gaz de la Syrie. Le village d’al-Tabiya est le site de l’usine à gaz de Conoco, qui était auparavant dirigée par ConocoPhillips jusqu’à ce que la société d’énergie l’ait confié au gouvernement syrien en 2005. Après la prise de contrôle de l’ÉI, la milice islamiste a utilisé des exportations de gaz et de pétrole pour assurer une grande partie de son financement.

Washington est déterminé à empêcher le contrôle du gouvernement syrien sur ces ressources et, à cette fin, a cherché à se doter d’une zone de contrôle américaine couvrant environ 30 % du pays, tout en coupant ses frontières avec la Turquie et l’Irak.

Le ministère russe des Affaires étrangères a soulevé des questions pointues sur la version américaine des événements, en particulier la grande disparité entre l’affirmation de 100 soldats gouvernementaux syriens tués et, de l’autre côté, un seul combattant du FDS blessé au total.

« Tout d’abord, comment une unité de 500 hommes peut-elle attaquer un quartier général avec le soutien de chars et d’artillerie et infliger des blessures à seulement un contre-attaquant ? », a demandé Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des affaires étrangères. Comment est-ce que ceux qui étaient dans ce quartier général pouvaient-ils rester dans ces conditions pour la demi-heure ou plus nécessaire pour appeler et assurer le soutien aérien ? »

« Comment, dans un laps de temps aussi court, une décision aurait-elle pu être prise pour ouvrir un feu massif sur les forces armées syriennes ? » a-t-elle poursuivi. « Pour clarifier toutes ces questions et obtenir une image complète de ce qui s’est passé, des informations pertinentes sont actuellement en train d’être recueillies, à la fois par nos experts militaires et aussi par le biais du ministère des Affaires étrangères. »

Malgré les protestations de Moscou, le Pentagone a indiqué qu’il avait utilisé sa deconfliction line (ligne téléphonique pour l’élimination des conflits) avec les militaires russes pour informer à l’avance de sa frappe contre les forces gouvernementales syriennes et est resté en contact pendant et après l’attaque. « Nous avons eu une conversation très productive », a déclaré Dana White, porte-parole du Pentagone. « […] nous le leur avons dit, ils savaient ce qui se passait. Ils ont convenu de ne pas attaquer les forces de la Coalition. Donc, de ce point de vue, c’était réussi. »

L’attaque contre Deir Ezzor fait partie d’une escalade constante du conflit multilatéral en Syrie, provoqué en grande partie par la décision annoncée par Washington de maintenir une occupation militaire permanente du pays par les États-Unis et de poursuivre une politique « post-ÉI » centrée sur les objectifs américains initiaux de changement de régime syrien et de recul de l’influence iranienne et russe dans la région. Avant de lancer la campagne anti-ÉI en 2014, Washington avait cherché à renverser le gouvernement du président Bachar al-Assad en soutenant et en armant les milices liées à Al-Qaïda, d’où le groupe État islamique a lui-même émergé. Cela a déclenché la sanglante guerre de sept ans qui a coûté la vie à quelque 350 000 Syriens, tout en en déplaçant des millions d’autres.

Depuis qu’elle a envahi le pays il y a plus de trois ans, l’armée américaine s’est principalement appuyée sur les YPG kurdes comme force terrestre par procuration, mais continue également d’armer et de former des groupes de milices islamistes. Pendant le siège de Raqqa soutenu par Washington et d’autres villes anciennement occupées par l’État islamique, l’armée américaine et ses auxiliaires kurdes ont organisé l’évacuation d’un grand nombre de combattants de l’ÉI et leur redéploiement vers Deir Ezzor pour les opposer aux forces gouvernementales syriennes qui avançaient vers les champs de pétrole et de gaz stratégiquement vitaux de la province.

À l’ouest, l’invasion turque de l’enclave d’Afrin contrôlée par les Kurdes, en réponse aux plans américains d’organiser une « force de sécurité frontalière » de 30 000 hommes basée en grande partie sur les YPG kurdes et de créer ce que Ankara considère comme un État kurde de facto sur sa frontière, menace d’escalader en un conflit direct entre les États-Unis et la Turquie, alliés ostensibles de l’OTAN.

Mercredi, le commandant en chef des forces américaines en Syrie et en Irak, le lieutenant général Paul Funk, a visité Manbij, la ville syrienne située à l’ouest de l’Euphrate, qui a été occupée par les YPG et les forces spéciales américaines qui les commandent. La visite est survenue juste un jour après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a exigé que les forces américaines se retirent de Manbij, jurant que l’armée turque étendrait son offensive dans la ville.

Lorsqu’on lui a demandé s’il était inquiet à propos de la menace turque, le général Funk a répondu : « Ce n’est pas dans ma fiche de poste de m’inquiéter ; mon travail c’est de me battre. »

Pendant ce temps, les gouvernements américain et français ont publié des condamnations de Damas sur les bombardements dans la province d’Idlib et dans la Ghouta orientale, ainsi que des allégations non vérifiées d’utilisation de gaz chloré contre les populations civiles. Le Département d’état a publié une déclaration disant que les attentats « doivent cesser maintenant ».

Les médias occidentaux hypocrites, qui sont restés silencieux alors que les États-Unis ont tué des dizaines de milliers de civils et rasé des villes entières lors des sièges de Mossoul en Irak et de Raqqa en Syrie l’année dernière, se sont soudainement réveillés pour dénoncer les pertes civiles occasionnées par les bombardements faits par les avions syriens et russes. Une fois de plus, ils répandent de la propagande pour préparer une escalade militaire qui pourrait déclencher un affrontement militaire direct entre les deux principales puissances nucléaires du monde, les États-Unis et la Russie.

Bill Van Auken

Article paru en anglais, WSWS, le 9 février 2018

 

 

Affaire SKRIPAL : vérité ou mensonge ?

(Général Dominique Delawarde)

 

Gen D. delawarde-040318 Général (CR)Dominique Delawarde

http://www.association-eclat.fr/delawarde-dominique-E92.html

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ReseauInternational - 18-3-18 -En matière criminelle, tout enquêteur sérieux explore toutes les pistes possibles et ne se limite pas à une seule. La recherche dumobile du crime, surtout lorsque celui ci est prémédité, conduit bien souvent à la découverte de l’assassin ou de son commanditaire.

L’affaire SKRIPAL, dont les répercussions politiques internationales sont très importantes, semble poser aux enquêteurs, aux politiques, aux médias et aux opinions publiques un certain nombre de questions auxquelles les réponses apportées jusqu’à présent ne sont pas totalement satisfaisantes.

1 – Quels sont les faits et les premiers résultats divulgués par les enquêteurs et interprétés par les politiques et les médias à l’attention du grand public?

2 – La Russie est-elle coupable ?

3 – Si elle ne l’était pas, qui donc pourrait avoir un mobile puissant et les moyens de réaliser une telle action, probablement préméditée.

La réponse à ces trois questions en appelle évidemment d’autres sur l’analyse des réactions internationales et sur leurs conséquences possibles.

1 – Les faits et les réactions politiques et médiatiques.

 Le 4 mars 2018 Sergueï Skripal, 66 ans, un ancien colonel des services de renseignement militaires russes, ainsi que sa fille, ont été retrouvés inconscients aux abords d’un centre commercial de Salisbury, au Royaume-Uni. Recruté comme agent double par les services britanniques en 1995 et condamné en Russie à 13 ans de prison pour trahison en 2004, M. Skripal a obtenu l’asile au Royaume-Uni en 2010 après un échange d’agents de renseignement entre la Russie et les États-Unis. Selon les enquêteurs britanniques, il s’agirait d’un empoisonnement au gaz Novitchok. L’utilisation du nom précis de ce produit mystérieux et supposé mortel semble pour le moins maladroit.

L’existence d’un tel produit a été rendu publique par le témoignage dans les années 1990 d’un seul dissident russe, Vil Mirzayanov (83 ans aujourd’hui), chimiste militaire. Ce dissident a publié aux USA un livre «State Secrets» en 2007 dans lequel il aurait donné quelques formules chimiques à l’appui de ses révélations. Si ce fait est avéré le Novitchok serait donc sorti, dès 2007 de l’exclusivité russe et aurait pu être fabriqué par n’importe qui. Les révélations de Mirzayanov n’ont jamais été confirmées par aucune source indépendante, ni par aucun autre dissident.

Mieux, l’Organisation onusienne pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) conclut dans un rapport de 2013 d’un comité scientifique comprenant des représentants US, UK, France, Russie et Allemagne qu’«elle n’a pas d’information suffisante pour se prononcer sur l’existence et les propriétés du «Novitchok»

En 2016, le docteur Robin Black, chef du seul laboratoire de détection britannique d’arme chimique de Porton écrit dans une publication scientifique (Royal Society of Chemistry): «les indices de l’existence éventuelle d’un tel produit sont quasi-inexistants et sa composition reste inconnue(Robin Black. (2016) Development, Historical Use and Properties of Chemical Warfare Agents.)

Les enquêteurs britanniques ont donc réalisé l’exploit d’identifier un produit dont la composition est inconnue de leur propre laboratoire d’analyse spécialisée dans le domaine !

Avec le soutien instantané et quasi unanime des médias, les politiques britanniques n’ont pas tardé à désigner la Russie comme responsable de cette «attaque contre le Royaume Uni» et ont expulsé 23 diplomates russes. Ils ont toutefois rechigné à fournir un échantillon du produit identifié à l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques), organisme onusien reconnu indépendant, et refusé bien sûr, de le fournir à la Russie, qui proposait son aide aux enquêteurs britanniques. Pourquoi donc ces cachotteries ?

En première impression, cette affaire ne paraît pas bien nette. L’hystérie politico-médiatique immédiate fait étrangement penser à l’ «orchestration» de l’affaire des armes de destruction massive de Saddam Hussein de 2003, mais pas que….. Une hystérie semblable avait régné pendant 6 semaines lors de l’affaire de Timisoara (Roumanie) en 1989, lors de l’affaire des couveuses dont les méchants soldats de Saddam arrachaient les nourrissons en 1990, lors de l’affaire des gaz de la Goutha en 2013. Toutes ces affaires ont été reconnues, à postériori, comme des mensonges destinés à fournir des prétextes (faux évidemment) pour s’ingérer militairement dans les affaires d’un état et en faire tomber le gouvernement.

2 – La Russie est-elle coupable ?

Le président Poutine est tout sauf un imbécile. C’est du moins ce qu’en disent tous ceux, politiques ou journalistes occidentaux, qui l’ont rencontré.

Ce président est aujourd’hui fortement occupé par une série de défis ou de crises à résoudre de portée mondiale: la crise ukrainienne, la crise syrienne, la crise nord coréenne, la crise de l’accord nucléaire iranien, l’élection présidentielle russe à laquelle Poutine s’est porté candidat, la coupe du monde de football organisée par son pays en Juin prochain…..etc….etc…

Est-il seulement envisageable que cet homme très occupé décide, à 16 jours de l’élection présidentielle russe et alors qu’il est déjà sous très forte pression occidentale sur l’affaire de la Goutha (Syrie), d’éliminer un ex-espion qu’il a lui-même libéré en 2010 et qui ne représente plus aucune menace pour la Russie depuis bien longtemps ? Surtout en connaissant à l’avance l’hystérie politico-médiatique occidentale qui s’exercerait à l’encontre de son pays….. et pourquoi choisir ce moment ?

Ma réponse est non: cette hypothèse n’a pas une once de crédibilité et décrédibilise même complètement ceux qui la privilégient et qui nous prennent pour des imbéciles. (Politiques et médias)

Est-il envisageable qu’un service officiel russe ait échappé au contrôle de Poutine pour régler le compte de cet ex-agent sans en référer à Poutine, à ce moment précis, juste avant la présidentielle russe et de manière aussi voyante ? Ma réponse est non : Le chef de service aurait été suicidaire compte tenu des conséquences politico-médiatiques prévisibles …..

Est-il seulement envisageable que de «méchants hommes de main russes du FSB» aient laissé leur «proie» agoniser sur un banc, près d’un centre commercial en pleine ville de Salisbury au vu et au su des passants ?

Ma réponse est une nouvelle fois non: s’ils avaient voulu éliminer Skripal, les services spéciaux russes l’auraient fait proprement, au moment opportun et l’on aurait jamais retrouvé le corps. Alors que Skripal était libéré depuis 8 ans, ils n’auraient pas choisi de le faire à 16 jours de l’élection présidentielle russe de 2018.

La piste russe ne tient pas la route: pas de mobile, mauvais choix de date, très mauvaise exécution du «travail»… sous estimation trop flagrante de l’intelligence de Poutine.

En revanche, il n’est pas exclu que ce meurtre ait été commandité auprès d’une mafia quelconque comme il en existe beaucoup dans tous les pays européens. L’habileté suprême du commanditaire aurait alors été de choisir une mafia ukrainienne ou russe évidemment….. (celles ci sévissent dans tous les pays occidentaux).

3 – Si la piste russe officielle est éliminée, et compte tenu de l’hystérie russophobe politico-médiatique qui a suivi, il faut en conclure que nous avons fait l’objet d’une tentative de manipulation visant à susciter une réaction de l’opinion publique russophobe, visant aussi à accroître le niveau de tension entre l’Union Européenne et la Russie et visant, peut être même, à préparer l’opinion à des sanctions plus sérieuses pouvant progressivement dégénérer vers un affrontement armé.

Quel commanditaire étatique pourrait, aujourd’hui, avoir des raisons d’en vouloir à la Russie et la capacité d’agir tant sur le terrain, que sur les sphères politiques et médiatiques britanniques pour obtenir les résultats que nous observons aujourd’hui ?

Trois états au monde pourraient remplir ces conditions.

Le premier est incontestablement Israël :

Sur le théâtre syrien, la solide alliance qui lie actuellement la Russie à la Syrie de Bachar El Assad, à l’Iran et au Hezbollah est de plus en plus mal perçue en Israël. Il suffit de lire la presse israélienne pour s’en convaincre. C’est en raison de cette alliance dont la Russie est le maillon fort que le plan israélo-US de démembrement de la Syrie, prélude au remodelage du Moyen Orient n’a pas encore pu aboutir après 7 ans de guerre.

Les multiples visites de Netanyahu à Poutine pour le convaincre de lâcher l’Iran et la Syrie n’ont jamais réussi à faire fléchir ce dernier. Il conviendrait donc d’agir et d’accroître la pression sur lui pour le contraindre à lâcher du lest.

Israël dispose, par le biais d’une diaspora riche et puissante et de nombreux sayanims, d’une influence considérable et d’une capacité d’action dans le monde entier mais plus particulièrement aux États-Unis, au Royaume Uni et en France, pays dans lesquels il contrôle les médias les plus influents, la politique étrangère et même, à un certain degré, les chefs d’état. Israël a facilité l’élection de certains chefs d’état par le biais de financement de campagnes électorales par la diaspora et/ou par l’appui des médias que celle-ci contrôle. Son service de renseignement, le Mossad, ne recule devant rien d’autant qu’il se sait aujourd’hui soutenu dans le pays où il opère, tant au niveau politique que médiatique.

Si l’on considère l’ampleur du contentieux qui oppose aujourd’hui la Russie à Israël, pays tourné vers l’action et disposant d’une grande capacité d’exécuter ou de commanditer tout type d’opération secrète sur tout territoire, on ne peut pas exclure une piste israélienne.

Les Etats Unis ont, eux aussi, d’excellentes raisons d’en vouloir à la Russie et les capacité d’agir.

Il est clair que la Russie de Poutine porte de plus en plus ombrage à la domination US sans partage du monde, souhaitée par les néoconservateurs qui ont manifestement repris la main sur la politique étrangère US. Sur la plupart des points chauds du globe, la diplomatie russe très active et brillante de Lavrov met en difficulté, voire l’emporte sur la diplomatie US d’autant qu’elle est soutenue par des forces armées de plus en plus actives et efficaces. La réussite des blocs BRICS-OCS sous la houlette de la Chine et de la Russie devient si inquiétante que ces deux pays ont été placé en tête de liste des menaces dans la dernière «Stratégie de Défense US 2018».

Par ailleurs, l’alliance entre la Russie et l’Iran et les bonnes relations entre la Russie et la Turquie font perdre progressivement aux USA le contrôle du Moyen Orient, ce qui met en péril la défense du 51ème état de l’union: Israël. Il n’est plus un secret pour personne que la politique étrangère US et la CIA sont aujourd’hui sous contrôle quasi exclusif de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) ou de ses affidés.

Les États-unis veulent aussi, et peut être surtout, éviter voire interdire tout rapprochement entre son principal vassal, l’UE, et la Russie. Ils veulent, en particulier, interdire, avant qu’il ne soit trop tard, la réalisation du gazoduc north stream 2 qui faciliterait l’acheminement d’un gaz russe moins cher pour l’UE mais qui nuirait à leurs propres intérêts gaziers.

Bref, mettre un maximum de pression sur une Russie trop forte et, selon les néoconservateurs US, menaçante, est dans l’intérêt immédiat des États-Unis. Créer une crise majeure entre l’UE et la Russie est aussi d’un intérêt majeur pour les USA. Un «montage» anti-russe avec la complicité active du Royaume-Uni (politiques et médias) est un jeu d’enfant d’autant que ces deux larrons ont quelques précédents à leur actif… (armes de destruction massives en Irak). S’ils étaient malins, ils auraient pu rajouter au scénario de l’enquête criminelle, quelques enregistrements de conversations téléphoniques, en langue russe, entre les assassins présumés. Leurs accusations anti-russes en auraient été renforcées…..

Les États-Unis peuvent donc incontestablement être mis sur la liste des suspects

La «perfide» Albion, surnom fort bien porté par le Royaume-Uni, compte tenu du nombre de coups tordus qu’elle a pu monter dans l’histoire, ne manque pas, elle aussi, de mobiles pour avoir conçu et exécuté un tel montage sur son territoire.

Les services de Theresa May pourraient avoir agi comme poisson pilote des USA ou plus directement d’Israël. L’ambassade de l’état hébreu à Londres a, en effet, des connections et une influence extrêmement fortes sur la politique et les médias britanniques. Il faut rappeler que le Royaume Uni dispose de la 3ème communauté la plus importante de la diaspora après les USA et la France. Allié fidèle des États-Unis, le Royaume-Uni n’a jamais su leur refuser un service.

Par ailleurs, Theresa May plutôt mal élue, sait fort bien qu’instiller la peur de la Russie est traditionnellement favorable aux conservateurs. Elle a aujourd’hui grand besoin d’un rassemblement de son opinion publique face à «un ennemi commun» fût-il imaginaire. Cette affaire Skripal vient à point nommé pour renforcer la cohésion nationale.

La piste «Royaume Uni» agissant pour son compte où pour le compte d’un état tiers n’est donc pas totalement à exclure.

*

Quelles conséquences faut-il attendre de cette farce politico-médiatique ?

Pour la Russie, il est probable que le score de Poutine à l’élection présidentielle soit meilleur qu’il ne l’aurait été sans cette affaire. Quand un pays se sent menacé, les électeurs se rassemblent autour d’un homme fort et expérimenté, et Poutine est incontestablement cet homme pour les Russes.

Bien sûr, de nouvelles sanctions seront peut être prononcées, creusant un peu plus le fossé qui nous sépare de la Russie, à la grande satisfaction des USA. La russophobie chronique d’une partie de notre élite politique néoconservatrice va pouvoir, avec l’aide des médias mainstream, se répandre un peu plus dans la partie non négligeable de l’opinion publique qui ne cherche pas à approfondir et que l’on gave, à longueur de journée, avec des reportages et informations bidons.

La Russie, déjà sous sanction, s’organisera toujours un peu plus, à l’écart de l’Union Européenne avec les pays, toujours plus nombreux, qui lui font confiance.

 L’Union Européenne se tirera, une fois de plus, une balle dans le pied, en perdant tout ou partie de ses positions dans un pays aux grandes potentialités, à la plus grande satisfaction de nos amis américains qui continueront, sans vergogne, à nous imposer l’extraterritorialité de leur législation.

En conclusion, je me garderai bien de désigner le coupable que nul ne connaîtra jamais.

Je me contente très simplement de constater que la piste d’une Russie commanditaire d’une tentative de meurtre aussi mal exécutée et à un moment aussi mal choisi n’est pas crédible et qu’une bonne partie de l’opinion publique européenne le sait déjà.

Si le ridicule tuait, nous aurions perdu Madame May, monsieur Boris Johnson et surtout monsieur Williamson, le ministre UK de la défense qui, lui, malgré ou à cause de sa jeunesse, a toutes les qualités d’un «fou-furieux». Il reste à espérer que les autorités françaises ne les suivront pas trop longtemps et avec trop d’entrain sur la voie des «fake accusations».

Je constate aussi que de bonnes raisons existent, pour certains états, d’avoir réalisé un tel montage, d’autant qu’ils n’en seraient pas à leur coup d’essai (USA, Royaume Uni)….

Quelques commentateurs de ce texte crieront bien sûr à la «théorie du complot», mais ayant vécu, de l’intérieur du «système», des mensonges d’état relayés par des médias bien subventionnés, je reste tout à fait serein face à ce genre d’attaques dont je connais parfaitement les auteurs.

A chacun, bien sûr, de se faire sa propre opinion sur l’affaire Skripal. La mienne est faite.

Partager la publication "Affaire SKRIPAL: vérité ou mensonge ? (Général Dominique Delawarde)"


 

 

Frappe israélienne contre une base syrienne : Téhéran donne sa version

© Sputnik. Iliya Pitalev

Sputnik - 9-4-18 - Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné la frappe israélienne contre une base aérienne syrienne dans la province de Homs et en a listé les raisons.

Évoquant les frappes contre une base syrienne dans le gouvernorat de Homs, la diplomatie iranienne a estimé qu'elles étaient liées avec la tragédie dans la bande de Gaza et avaient pour but de renforcer les positions des groupes terroristes dans la région.

«Les actions d'Israël visaient à détourner l'attention public du drame à Gaza où ont été tuées des dizaines de personnes et des milliers ont été blessées», a annoncé Bahram Qassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

«L'attaque d'Israël contre la Syrie est une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de cette dernière et contredit tous les lois et normes internationales, ne fait que compliquer la situation critique en Syrie et dans la région», a-t-il encore fustigé.

La base aérienne syrienne de Tiyas, connue également comme T-4, située dans l'est de la province de Homs, a été attaquée avec des missiles dans la nuit du 8 au 9 avril. Selon le ministère russe de la Défense, la frappe a été réalisée par deux chasseurs israéliens F-15: trois missiles ont atteint leur cible et cinq autres ont été abattus.

Des médias syriens ont qualifié la frappe aérienne d'«agression israélienne» et ont évoqué des morts et des blessés. L'agence iranienne Fars a à son tour fait état de la mort de quatre ressortissants de la République islamique d'Iran.

De son côté, l'armée de défense israélienne a refusé de commenter la déclaration russe sur l'attaque contre la base syrienne T-4.


 

 

Trump Builds Coalition for War Against Syrian Government

 

UN Security Council rejects motion to investigate before striking

 

Par Jason Ditz 

Antiwar.com - 10/4/18 - President Trump is in the process of building a new coalition of allies to participate in a multi-nation “strike force” attack on the Syrian government. This talk of coalition action reflects the rapid escalation of plans since US officials embraced Saturday’s allegations of a chemical weapons strike.

Officials said as early as Sunday that the claimed Saturday attack would lead to a US military strike, and President Trump indicated this would happen “very soon.” Instead of a one-off strike, as with last April’s tomahawk missile bombardment of Syria, the US seems to be envisioning starting a whole new war over it.

This new US-led war in Syria doubtless suits much of the administration just fine. After all, this time last week US officials were trying to talk President Trump out of ending US military involvement in Syria. Now, they seem to have a pretext for an open-ended conflict.

This does make starting the war something of a scramble, despite officials still presenting themselves as not wholly decided. The Organization for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) has been invited to investigate the allegations, and with no concrete evidence the Saturday attack even took place, such a finding by the watchdog could easily derail the war. That, of course, means US officials are going to want to get it started before the OPCW has a chance to do anything.

They won’t have to worry about a direct UN Security Council investigation, however, as the US and their allies rejected a Russian resolution calling for such an inquiry. This was seen as retaliation for Russia rejecting a resolution that would just blame Syria for it without a proper inquiry.

This raises the risk of the US coalition getting into a conflict with Russia. Already, Russia has warned of consequences if the US attacks Syria over the allegation. President Trump has not only indicated Syria will “pay the price,” but that Russia is going to have to pay as well. If that happens, the war quickly expands from regional to global.

French President Emmanuel Macron has spoken out early and often about intervention in Syria, and has pointed to his nation, along with Britain, being committed to a “strong and joint response” with the US.

Macron, however, suggested he does “not want an escalation,” but rather that the strikes should be against Syrian chemical facilities. That’s always been considered unwise, even assuming Syria had any extent chemical facilities, as it risks leaking chemicals across the region.

But Syria disarmed their chemical program before the war really began, and dismantled all of those sites. This means there aren’t really operating facilities to be bombed in the first place. And despite Macron’s protests, escalation seems to be part of the point for many involved.

The US, France, and Britain will doubtless lead this new coalition, and Australia is expected to join, with Saudi Arabia expected to be drawn into the conflict. Turkey is potentially to be invited too, though Turkey’s recent military acrimony toward its NATO allies may make that complicated.

Israel, who is always attacking Syria at any rate, will likely not join such a coalition formally. They have, however, provided all indications that they will escalate their already frequent attacks. In fact, Israel launched their first salvo Sunday night.

If this indeed the full-scale war it’s shaping up to be, the risks are many. Another war will further destabilize Syria. Saudi involvement assures that the war will quickly include Iranian and other Shi’ite forces in Syria. All of this, as well as the risks of the war expanding across the border, should give officials pause. Instead, it seems all the reasons the war is a bad idea are just adding to the momentum to get it started before something gets in the way.

Trump Says Missiles Will Be Coming at Syria, Tells Russia to ‘Get Ready’ [sic]

 

Antiwar.com - 11-4-18 - Pompeo says soft US policy toward Russia 'now over' Jason Ditz Posted on April 11, 2018Categories NewsTags 

In a Twitter screed directed at Russia, President Trump indicated that US missile attacks against Syria “will be coming,” and admonishing Russia to “get ready” if they think they can shoot the missiles down. In this comment, he further declared Syrian President Bashar al-Assad “a Gas Killing Animal who kills his people and enjoys it.”

Trump has long expressed opposition to “telegraphing” US military moves. This is raising criticism about today’s announce that he’s literally doing that very thing, although US officials have effectively been telegraphing an attack on Syria since the weekend.

Trump followed that Tweet with another an hour later declaring “our relationship with Russia is worse now than it has ever been, and that includes the Cold War.” He said there is “no reason for this,” and said it would be very easy to improve ties, punctuating it curiously with “stop the arms race?”

Which wasn’t the end either. A little over an hour after that, President Trump declared “much of the bad blood with Russia is caused by the Fake & Corrupt Russia Investigation,” blaming President Obama and Robert Mueller for it.

Despite Trump’s suggestion that hostility toward Russia isn’t by design, the AP is reporting that Secretary of State nominee Mike Pompeo is telling senators that the “soft US policy” toward Russia is over.

While the US relationship with Russia has been getting worse and worse for months, the upcoming Syria strikes seem to threaten to make the situation far worse. The US attack is using an alleged chemical weapons strike Saturday in Douma as a pretext, with Trump vowing to make Syria “pay the price,” along with Russia and Iran for supporting Assad.

Both Syria’s Red Crescent and Russia’s Defense Ministry have been in Douma already, saying they found no evidence of chemical weapons use. The US and its allies resisted Russia’s call for an investigation at the UN, apparently unwilling to allow that to play out before they have a chance to parlay the allegations into a new war.

Russia isn’t taking the threats of attack lying down, however. They’ve begun jamming US drones flying over Syria, and have threatened to shoot down incoming US missiles. Perhaps most significantly, Russia is sending their military police into Douma, likely to keep the US from blowing up evidence for future investigations.

With the US and Russia both engaging in military actions inside Syria, often at cross purposes, the risk of direct conflict has always been there. It seems, however, that this new US attack is the most serious threat yes to start a direct US-Russia war, with no sign cooler heads are going to prevail.

"Les missiles arrivent" : Donald Trump menace la Syrie de nouvelles frappes [sic]

Cette menace fait suite à "l'attaque chimique présumée" dans la ville insurgée de Douma.

Franceinfo - 11/4/18 - "Tiens-toi prête, Russie, les missiles arrivent." Les mots sont signés du président des Etats-Unis. Dans un tweet, Donald Trump avertit Moscou de frappes imminentes contre la Syrie après l'attaque chimique présumée dans la ville insurgée de Douma. Les Russes ne doivent pas "être les partenaires d'un animal qui tue son peuple avec des gaz", a continué Trump dans un tweet, en faisant allusion au président syrien, Bachar Al-Assad, et à l'attaque chimique présumée de samedi soir.

"Nos relations avec la Russie est pire aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été, et cela inclut la guerre froide, a encore rebondi le président américain, dans un nouveau message. Il n'y a pas de raison à cela. La Russie a besoin qu'on l'aide sur son économie, ce qui devrait être très facile à faire, et nous avons besoin que toutes les nations travaillent ensemble. Arrêtons la course aux armements ?"

Moscou dément toute utilisation d'armes chimiques et avait mis en garde les Etats-Unis contre des frappes qui auraient "de graves conséquences". L'armée russe a déjà promis "des mesures de riposte" directes en cas de menace pour la vie des soldats russes stationnés en Syrie.

La réaction de Moscou n'a pas tardé après le tweet de Donald Trump. "Les missiles intelligents doivent voler en direction des terroristes et non pas en direction du gouvernement légitime, qui lutte depuis plusieurs années contre le terrorisme international sur son territoire"a réagi sur Facebook la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Elle a également insinué que les frappes américaines pourraient servir à "effacer les traces des provocations" que les Occidentaux dénoncent comme une attaque à l'arme chimique dans l'enclave rebelle de Douma.

"Nous avons prévenu plus d'une fois les Etats-Unis des conséquences négatives qu'aurait un recours à la force contre le gouvernement légitime syrien, surtout si des militaires russes sont affectés, a également réaffirmé une source diplomatique russe. La Russie fera tout le nécessaire pour défendre ses citoyens sur le territoire syrien".


 

 

‘Israeli’ Airstrikes Hit East Syria Military Site, Scores Killed

 

US officials say they have 'reason' to believe Israel carried out attack

Par Jason Ditz

 

Antiwar.com - 18-6-18 - A series of apparent Israeli airstrikes targeted a Syrian military base at al-Hari, along the Iraqi border. The Sunday night strike killed at least 52 fighters, including Syrian troops, and a large number of Iraqi militia members.

The military site at al-Hari is less than half a mile away from the Iraqi border, near the main border crossing at al-Bukamal. On Sunday night, Syrian state media said the attack was likely by US forces, though US Centcom quickly denied this.

Later on Monday, US officials began to tell the media that they had “reasons to believe that it was an Israeli strike.” Some Syrian media reports had also been speculating that if it wasn’t a US attack, it was probably Israeli.

Israel has attacked Syria a large number of times, so it is usually a reasonable guess that any airstrike would be from there. This is especially true because among the killed were a handful of Hezbollah members, a popular target for Israel.

This is an unusual target for Israel, however. Historically, Israel has focused its airstrikes on the areas around Golan, and on a handful of bases near Homs that they accuse of belonging to Iran. This is by far the furthest east Israel has struck during the Syria war.


 

 

Syria Raises Flag Over Fallen Rebel City of Deraa

City was the site of early revolts in Syrian War

 

Par Jason Ditz 

 

Antiwar.com - 12/7/18 - On Thursday, Syrian forces formally raised the flag over the southern city of Deraa. The main city in the nation’s southwest, Syria has been recovering this area from the rebels for weeks, and has largely taken all of the territory.

This was symbolic as more than just the recovery of the last rebel-held city in the south. Deraa was one of the birthplaces of the rebellion, and the site of many of the early protests and revolts that started the protracted Syrian War.

Rebels are still active in northern Syria, mostly in Idlib Province and the surrounding area. The Syrian government has not provided an indication of when they intend to push deeper into these areas, but do seem to be headed toward reunifying the country after years of conflict.

Fighting over the Deraa area was limited only to certain districts, with Russia having negotiated deals whereby rebels would disarm, and the area would revert to government control as part of the deal. These deals have been largely successful in Deraa and in nearby towns.


 

 

© Uliana Solovyova Source: Sputnik
Système de défense russe anti-missiles S-300 (image d'illustration).

La Russie compte fournir à la Syrie des systèmes de défense anti-aérienne S-300 d'ici deux semaines

RTFrance - 24-9-18 - Une semaine après qu'un avion russe a été abattu en Syrie – tragédie dont la Russie tient Israël responsable –, le ministère russe de la Défense a annoncé la livraison à Damas de systèmes de défense anti-missiles S-300.

La Russie a annoncé ce 24 septembre son intention de livrer des systèmes de défense anti-aérienne S-300 à l'armée syrienne, une semaine après le crash d'un avion russe Ilouchine-20 (Il-20) en Syrie, drame dont Moscou a attribué la responsabilité à Israël. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a précisé : «Les forces armées syriennes seront fournies d'ici deux semaines en systèmes modernes S-300.» Ces derniers, selon le membre du gouvernement russe, «sont capables d'intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 kilomètres et peuvent frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs».

Le président russe Vladimir Poutine a informé directement son homologue syrien Bachar el-Assad de cette décision, lors d'un entretien téléphonique.

Nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats 

La livraison de ces systèmes modernes, prévue par un accord signé en 2010 par Moscou et Damas, n'avait pas eu lieu jusque-là en raison de réserves israéliennes. «En 2013, à la demande d'Israël, nous avions suspendu la livraison des systèmes S-300 à la Syrie, qui étaient prêts à être utilisés», a ainsi rappelé, dans un communiqué, le ministère russe de la Défense. Or, «la situation a changé et cela n'est pas de notre fait», déclare le ministère, en référence à la tragédie du Il-20.

L'armée syrienne disposait, jusqu'alors, de systèmes de défense anti-aérienne S-200, moins avancés. En outre, des S-300 opérés par l'armée russe sont déployés autour de la base navale russe de Tartous en Syrie, tandis que des S-400, encore plus modernes, sont déployés sur la base aérien ne de Hmeinim.

«Refroidir les têtes brûlées» et «empêcher les actes irréfléchis»

«Nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats», a encore déclaré Sergueï Choïgou.

Pour autant, interrogé sur ses relations avec Israël, le Kremlin a assuré que la décision concernant les S-300 n'était pas dirigée contre un Etat en particulier. Le Kremlin a précisé que ce choix visait, seulement, à accroître la sécurité des forces militaires russes.

Autre annonce : les communications de tout avion voulant frapper la Syrie depuis la mer Méditerranée seront dorénavant brouillées. «La navigation par satellite, les radars de bord et les systèmes de communication de l'aviation militaire attaquant des cibles sur le territoire syrien seront supprimées dans les zones adjacentes à la Syrie en mer Méditerranée», selon le ministre russe de la Défense.

Une décision provoquée par le drame de l'Ilouchine-20

Selon Moscou, la disparition de l'avion russe Il-20 le 17 septembre au soir au-dessus de la Méditerranée, avec 15 membres d'équipage à son bord, résulte d'«une succession de circonstances tragiques» ayant abouti à un tir ami de la défense anti-aérienne syrienne. La Russie considère néanmoins Israël comme responsable de ce drame. Ce 24 septembre, encore, le Kremlin a expliqué la destruction de l'avion russe par les actions «préméditées» des pilotes israéliens.

«La responsabilité dans la tragédie [...] incombe entièrement à l'Armée de l'air israélienne», avait déjà conclu le porte-parole de la Défense russe, Igor Konachenkov, lors de son compte-rendu des événements le 24 septembre. D'après ce dernier, l'appareil russe a en effet été abattu par le système de défense anti-aérienne syrien alors que des F-16 israéliens s'en servaient comme couverture, pour opérer des frappes sur la province syrienne de Lattaquié.

Selon Igor Konachenkov, l'armée israélienne n'avait pas transmis à son homologue russe les informations exactes concernant la localisation de ses avions et la nature de ses cibles. Tsahal aurait ainsi déclaré s'apprêter à frapper des «sites industriels» dans le nord de la Syrie, avant de finalement réaliser des frappes dans la province de Lattaquié, à l'ouest du pays. «Les informations trompeuses fournies par [l'armée israélienne] à propos des frappes [israéliennes] n'ont pas permis à l'avion russe Il-20 de se déplacer à temps vers une zone sûre», a analysé Igor Konachenkov. 

Lire aussi : Avion russe abattu en Syrie : Moscou dévoile un compte-rendu détaillé des événements (VIDEO)

 

 

Des missiles russes S-300

 

La Russie et la Syrie menacent Israël

 

ParsToday - 9/11/18 - En allusion aux allégations des responsables israéliens menaçant de détruire des batteries de missiles S-300 en Syrie, l’analyste de renom du monde arabe, Abdel Bari Atwan a écrit dans un de ses articles que les réponses de Moscou et de Damas seraient regrettables si Tel-Aviv venait à franchir les lignes défendues.

Le rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan a en effet rédigé le vendredi 9 novembre un article sur la riposte foudroyante de Damas et de Moscou à Tel-Aviv pour le cas où ce dernier attaquerait effectivement les systèmes S-300 russes déployés en Syrie.

« Les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis sont un revers pour le Parti républicain aux États-Unis car Trump a perdu la Chambre des représentants. De même, le président russe, Vladimir Poutine a refusé de rencontrer le dimanche prochain à Paris le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et ce en marge d’une cérémonie qui marquera l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Cette réaction de Poutine est une insulte à Netanyahu qui cherche toujours à mettre fin à la brouille créée entre Tel-Aviv et Moscou depuis le renversement de l'avion Il-20 en Syrie.

 « Après l’annonce des résultats des élections de mi-mandat Trump a copieusement insulté, lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 8 novembre, le journaliste de CNN, Jim Acosta qui l’interrogeait sur l’immigration. Ce comportement brutal de Trump envers le journaliste montre qu’il est l’ennemi de la liberté d’expression et des médias. C'était d'ailleurs la première fois qu’un président américain se comportait de la sorte; se fichant des règles de bonne conduite et des protocoles", a expliqué Atwan.

En allusion au fait que Poutine a refusé de s’entretenir avec Netanyahu à Paris, Atwan a écrit : «Netanyahu a menti lorsqu'il a prétendu qu'il avait annulé la visite. Le ministre israélien de la Protection de l'environnement, Zeev Elkin a également lié l'annulation de la visite à la coordination des fêtes de Paris qui ne permettraient pas à Netanyahu et à Poutine de se rencontrer. En fait, ce dernier a menti pour sauver la face de Netanyahou. Comment est-il possible que Trump et Poutine puissent se rencontrer ? Il est impossible que Netanyahu et Poutine s’entretiennent! ».

Plus loin dans son article, l'analyste du monde arabe souligne : «En ce qui concerne la personnalité de Poutine, les experts estiment que le président russe est très indulgent mais que s'il se met en colère, il n'hésite pas à aller jusqu'à la vengeance. Cela se comprendrait d'ailleurs après l'événement de la destruction de l'avion russe Il-20 en Syrie. C'est bien après cet incident que Poutine a livré des S-300 à l’armée syrienne. Aujourd'hui de nombreuses personnes aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Syrie veulent que Netanyahu ose ordonner des attaques contre la Syrie car elles attendent de voir en contrepartie, une réponse foudroyante russo-syrienne ».

Dans une partie de son article, Atwan indique : « Le général de brigade, Hassan Ahmad Hassan, chef du bureau politique de l’armée syrienne a récemment déclaré que les systèmes S-300 avaient considérablement réduit la possibilité d'une attaque israélienne contre la Syrie".

L'envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, James Jeffrey a déclaré il y a quelques jours que Washington était profondément préoccupé par le déploiement des systèmes russes S-300 en Syrie. 

La Syrie déjouera les complots. Les avions de chasse israéliens ne peuvent plus violer l’espace aérien syrien et la donne a changé aussi bien sur le sol que dans le ciel de la Syrie.

 

 

Pourquoi les Etats-Unis éprouvent-ils soudain la nécessité de déguerpir de la Syrie ?

Par Valentin Vasilescu

ReseauInternational - 20-12-18

 

Il y a une semaine, deux batteries de fusées S-300 ont été déployées à Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie. Immédiatement après cela, l’intensité des vols de la coalition dirigée par les États-Unis a diminué de 80% dans le nord-est de la Syrie. Depuis le 18 septembre, la Force aérienne israélienne n’a effectué aucun raid dans l’espace aérien syrien.

Une délégation de l’armée israélienne, dirigée par le major général Aharon Haliva (chef des opérations), s’est rendue à Moscou et s’est entretenue avec le major général Vasily Trushin (chef adjoint des opérations de l’armée russe). Les relations entre les deux armées se sont détériorées après la destruction de l’avion russe IL-20 lors de l’attaque des cibles syriennes près de la base aérienne russe de Hmeymim par des F-16 israéliens.

La délégation israélienne est arrivée à Moscou parce qu’elle n’avait pas réussi à trouver de failles dans la zone d’exclusion aérienne, imposée par les nouveaux systèmes de défense syriens livrés par la Russie. Les Israéliens pensaient pouvoir amadouer les Russes pour obtenir les codes de sécurité des missiles syriens. La Russie, bien évidemment, a refusé de les leur donner.

Quels sont les éléments de la gestion automatisée de l’espace aérien syrien qui empêchent les Israéliens et les Américains d’agir ? La Syrie a reçu 6 à 8 batteries S-300/PMU2, avec un rayon d’action de 250 km. Les missiles garantissent la sécurité des avions et des cibles militaires syriens. Cependant, ces batteries ne sont pas les éléments les plus importants.

La gestion est assurée par le système de gestion automatisée Polyana D4M1. Le rôle du système de gestion automatisée est une interface nécessaire au fonctionnement simultané des unités aériennes et de défense anti-aérienne syriennes. Polyana D4M1 peut couvrir une zone de 800 × 800 km, suivre 500 cibles aériennes et missiles balistiques et en fixer 250. Grâce au Polyana D4M1, les centres de commandement de l’armée de l’air syrienne reçoivent également des informations externes de l’avion russe A-50U (AWACS) et des satellites de surveillance russes.

La mémoire des serveurs de Polyana D4M1 stocke l’empreinte radar de toutes les cibles aériennes, y compris les missiles de croisière et l’avion « invisible » F-35. Lorsqu’une cible aérienne est détectée par un radar en Syrie, le système automatisé Polyana D4M1 affiche l’information pour tous les radars de détection, et les systèmes de guidage des avions et de l’artillerie anti-aérienne syriens et russes. Une fois identifiés, les cibles aériennes sont automatiquement assignées pour être abattues. Le système automatisé Polyana D4M1 fait en sorte que les missiles syriens plus anciens de l’ère soviétique (S-200, S-75, S-125, etc.) deviennent presque aussi précis que les S-300.

Le réseau Polyana D4M1  inclut également le systèmes Krasukha-4 pour le brouillage des radars au sol, des aéronefs AWACS, des avions de reconnaissance avec ou sans pilotes. Le réseau utilise également les systèmes Zhitel R-330ZH pour le brouillage des appareils de navigation NAVSTAR (GPS) qui équipent les moyens d’attaque (avions, hélicoptères, missiles de croisière, bombes guidées, etc.).

Quelle est la conséquence de la mise en œuvre par la Russie de la gestion automatisée de l’espace aérien syrien ?

Les bases militaires américaines en Syrie comportent essentiellement, des troupes affectées à des opérations spéciales, c’est à dire une infanterie légère, sans aucun blindé ni aucun soutien d’artillerie. Les bases militaires américaines ne pourraient donc résister à aucune attaque terrestre de l’armée syrienne appuyée par l’aviation. Ayant pris conscience que l’aviation américaine ne pourra pas passer le barrage anti-aérien syrien sans pertes inacceptables, toute intervention de leur part devient inappropriée. C’est la raison pour laquelle les États-Unis viennent d’annoncer qu’ils commenceront à retirer les 2 000 soldats syriens. Dans le même temps, la Turquie, soutenue par la Russie, se prépare à lancer une nouvelle offensive contre les YPG dans le nord de la Syrie. Ces nouvelles circonstances font que l’armée syrienne se battra aux côtés des Turcs. Les Kurdes YPG, entrainés et soutenus par les Etats-Unis vont rapidement perdre tous les territoires qu’ils avaient repris à l’Etat islamique en Syrie.

 Valentin Vasilescu

Traduction Avic – Réseau International

 

 

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

 

Retrait des Etats-Unis de Syrie : Ankara s'impatiente et pointe les «difficultés» de Washington

 

RTFrance - 9-1-19 - Après le retrait annoncé des troupes américaines de Syrie, Washington tente encore de poser des conditions, et notamment celle de la protection des Kurdes. Face à ces atermoiements, Ankara souhaite coordonner son action avec la Russie et l'Iran.

La décision du président des Etats-Unis de retirer les troupes américaines de Syrie, annoncée le 19 décembre dernier, continue de rebattre les cartes entre les différents belligérants. Ce 9 janvier, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a joué sa carte, pressant encore un peu plus les Etats-Unis à laisser leur place. «Les Etats-Unis rencontrent certaines difficultés lors du retrait de leurs troupes de Syrie», a-t-il noté lors d'une interview accordée à la télévision turque. «Nous voulons coordonner ce processus avec la Russie et l'Iran», a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie turque a en outre rappelé qu'il inscrivait son action dans le cadre du processus de paix d'Astana, mis en œuvre en janvier 2017, dont Téhéran, Moscou et Ankara se sont portés garants et dont Washington est absent. Mevlut Cavusoglu a en outre fait part du souci de la Turquie de faire en sorte que les groupes terroristes ne «prennent pas la place vacante».

Aux Etats-Unis, où le sommet de l'Etat paraît subir l'influence de forces contraires, le département de la Défense tente, depuis l'annonce de Donald Trump, de poser des conditions au retrait américain. Le 6 janvier dernier, le conseiller à la Sécurité nationale des Etats-Unis, John Bolton, avait lié le retrait des Etats-Unis au sort des milices kurdes présentes en Syrie, au premier rang desquelles les Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme une menace pour sa sécurité nationale.

Redoutant d'être abandonnés par leur allié, ainsi qu'une offensive turque dans la région de Manbij au Nord de la Syrie, les Kurdes avaient fait appel à l'armée gouvernementale syrienne la semaine précédant les propos de John Bolton, infligeant du même coup un véritable camouflet à Washington. Le 8 janvier, la police militaire russe s'est jointe aux forces armées syriennes pour patrouiller dans cette même zone, semblant mettre les Etats-Unis hors-jeu.

 

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Erdogan Slams US on Syria Plans, Snubs Bolton

Accuses Bolton of complicating US withdrawal plans

Par Jason Ditz 

Antiwar.com - 8-1-19 - John Bolton’s visit to Turkey was decidedly a failure this weekend, leading to an angry rebuke from the Turkish President Recep Tayyip Erdogan, who cancelled plans to meet with Bolton during the visit. 

Erdogan objected to comments by both Bolton and Secretary of State Mike Pompeo about the US concerns Turkey would target Syria’s Kurds during their invasion. Erdogan said Bolton’s comments were a “big mistake,” and has also accused him of complicating the announced US pullout

US officials have made a big deal out of Turkey’s plans for the Kurds, as they have been the main US allies in Syria. Erdogan, however, called that a “huge lie,” and say that the Kurdish YPG was never really fighting ISIS. 

Erdogan went so far as to accuse the US of “double-speak” on the issue of Syria, saying Bolton’s public statements contradicted the claimed agreement he made with President Trump. This is a fair complaint, as Bolton’s recent comments do conflict with Trump’s previous announcement on the pullout. 

Where this leaves the US and Turkey is anyone’s guess. Turkey had clearly planned to invade after the US left, though now it’s not clear when the US will be leaving. Talk of having previous “productive discussion” on the US pullout may no longer apply, as Bolton seems to have moved the timetable back from months to withdraw to potentially years, and Turkey is once again threatening to invade unilaterally

 

 

 

Métamorphose

par  Thierry Meyssan

 

RéseauVoltaire - 8-1-19 - Nous reprenons ici l’éditorial d’Al-Watan dans lequel Thierry Meyssan présente aux lecteurs syriens le retrait des troupes US de leur pays. Cet article comprend plusieurs informations qui ont été ignorées par les médias occidentaux et éclairent la manière dont la décision a été prise par le président Trump, avec ses alliés saoudiens et qataris, et ses partenaires russes.

La Syrie était transformée en champ de bataille pour les nations du monde entier. Les États-Unis et la Russie s’y faisaient face. Le 20 décembre 2018, Washington a décidé de se retirer sans compensation.

Cette date comptera dans l’histoire du monde comme la plus importante depuis le 26 décembre 1991 (dissolution de l’URSS). Durant 27 ans, le monde était unipolaire. Les États-Unis étaient la première puissance économique et militaire. Ils étaient les seuls maîtres des événements.

Il y a trois ans, ils ont perdu leur statut économique et ont été dépassés par la Chine. Puis, ils ont perdu leur statut de première puissance militaire conventionnelle face à la Russie. Ils viennent de perdre celle de première puissance militaire nucléaire face aux armes hypersoniques russes.

Le président Trump et le général Mattis ont tenu leurs promesses de retirer le soutien de leur pays aux jihadistes, ainsi que celle de retirer leurs troupes de combat aussi bien de Syrie que d’Afghanistan. Cependant pour Mattis, la fin de de la Coalition anti-Daesh réunissant 73 nations autour des États-Unis préfigure la dissolution de l’Otan. En tant que soldat, il ne peut accepter le risque d’être privé d’alliances. Au contraire, le président Trump affirme que la chute des États-Unis ne permet plus de mener quelque guerre que ce soit. Selon lui, il est impossible de continuer de commander les alliés et urgent de redresser l’économie US.

La décision du président Trump a été mûrement réfléchie.

Elle fait suite au voyage à Damas du vice-Premier ministre russe Youri Borissov. Il dirige dans son pays le complexe militaro-industriel. Il dispose pour cela d’un budget spécial qui échappe à tout contrôle occidental et ne figure pas au budget officiel de l’État. Il est convenu des conditions de la reconstruction et des relations économiques à venir, uniquement en roubles et à partir d’une banque spéciale, hors du dollar.

Cette décision fait également suite au voyage à Damas d’un chef d’État arabe, Omar el-Bachir. Le président du Soudan représentait à la fois ses homologues états-unien, saoudien et qatari. Dès qu’il a rendu compte au président Trump de son entretien avec le président Bachar el-Assad, l’annonce a été faite du retrait militaire US.

Un plan de réintégration des combattants kurde dans l’armée arabe syrienne a été évoqué avec l’aide de l’Iran. Il passerait par une intervention de la principale milice chiite iraquienne.

Simultanément, le deal du siècle n’a pas été annoncé, mais il est déjà mis en oeuvre. Le Hamas ne combat plus Israël, mais est désormais financé par lui, via le Qatar. La monarchie hachémite devra accepter de régner sur les Palestiniens au risque d’être renversée par eux. Le régime d’apartheid de Tel-Aviv devrait connaître dans les prochaines années le même sort que celui de Prétoria.

Le monde n’évolue pas comme nous l’avions pensé : d’un système unipolaire à un système multipolaire. Certes, il existe d’un côté l’union eurasiatique russo-chinoise, mais il n’y a plus d’Occident. Soudainement, chaque État de l’Otan retrouve son indépendance. Il est probable que certains vont prendre des initiatives, persuadés de savoir ce qu’ils doivent faire. Il est possible même qu’ils se livrent à nouveau des guerres entre eux.

Tout ce que nous avons appris du monde est fini. Une nouvelle ère commence.

Source 
Al-Watan (Syrie)

 

Israël poursuit son ingérence dans la crise syrienne !

par Firas Samuri

Réseauinternational.net

5 juin 2019

Le 2 juin, l’Agence de Presse Arabe Syrienne a rendu compte de l’agression israélienne sur la base aérienne T4, située dans la campagne orientale de la province de Homs. Il est reconnu que le système de défense aérienne syrien a réussi à détruire deux missiles. Les roquettes restantes ont touché des cibles sur le territoire de la base, faisant un mort, deux militaires blessés et endommageant un dépôt d’armes et d’autres équipements.

Ces derniers jours, l’aviation israélienne a attaqué à plusieurs reprises le territoire syrien. Tel-Aviv a frappé l’artillerie et deux batteries anti-missiles non loin de Damas, dans la nuit du 2 juin. Trois soldats syriens ont été tués et sept autres gravement blessés.

Les forces israéliennes se sont empressées de déclarer que ces frappes étaient des représailles pour les tirs de missiles syriens vers le mont Hermon, sur le plateau du Golan occupé par Israël.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré qu’il avait ordonné l’attaque.

« Nous ne tolérerons pas les tirs sur notre territoire et nous réagirons avec force à toute agression contre nous« , a-t-il déclaré.

Le Premier Ministre a également tenu une réunion sur les questions de sécurité après les attaques syriennes sur le plateau du Golan.

Cependant, les raisons réelles des attaques israéliennes sont tout à fait différentes. Actuellement, le pays se prépare pour les élections législatives, Netanyahou a donc besoin de bonnes relations publiques pour démontrer sa détermination. Il fait de son mieux pour marquer des points dans l’arène nationale, notamment avec les actes d’agression contre l’État souverain. Il prouve ainsi son intention de ne pas rendre les territoires occupés à la Syrie. La même provocation s’est produite à l’approche des élections de la Knesset en avril.

base aérienne de Tiyas -T4 en Syrie

 

Depuis le début de 2019, la partie israélienne a mené plus de dix fois des frappes massives sur divers objectifs en Syrie qui appartiendraient à l’Iran.

Outre l’agression ouverte contre Damas, Tel-Aviv utilise souvent une autre méthode d’influence, à savoir accuser le gouvernement syrien de préparer une attaque aux armes chimiques. Le ministère israélien des Affaires Étrangères a déclaré à plusieurs reprises que Bachar al-Assad possède de vastes réserves d’armes chimiques, et est même capable de recevoir un nouvel envoi d’armes, en violation des règles et restrictions internationales.

Le mois dernier, on a appris que le gouvernement israélien était responsable de la mise en scène de plusieurs vidéos des Casques blancs sur l’utilisation présumée d’armes chimiques contre des civils dans la province d’Idlib par l’Armée Arabe Syrienne.

On rapporte que le personnel israélien a écrit des scénarios, formé les représentants de la défense civile sur le territoire du plateau du Golan, puis les a transférés dans la province d’Idlib, et a également cherché des volontaires pour monter de fausses vidéos. Par la suite, les séquences ont été soumises aux médias grand public pour être reproduites.

Les actions d’Israël en Syrie sont illégales. Tel-Aviv n’est pas intéressée par un règlement rapide de la crise syrienne. Se cachant derrière la lutte contre la présence des forces iraniennes, soutenant les Casques blancs, Israël continue de violer la souveraineté de la Syrie, ainsi que les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’ONU est une organisation internationale conçue pour surveiller le processus de maintien de la paix dans le monde entier. Quand va-t-il accorder une attention précieuse à l’agression israélienne contre la Syrie ?

traduit par Réseau International

 

 

Israeli Airstrikes Kill Four Civilians in Syria

Jason Ditz 

Antiwar.com 1/7/19

Israeli warplanes attack several sites inside Syria.

A number of civilian casualties were reported Monday when overnightairstrikes carried out by Israel, hitting targets across Syria, ended up hitting a suburb near one of its intended targets near Damascus. 

Syrian state media reported that the Israeli strike killed 4 civilians and wounded 21 others. The Syrian Observatory, however, suggested that 6 civilians were slain in the overnight attack. Israel has not commented.  

Israel regularly carried out attacks inside Syrian territory, nominally to attack Iran. These mostly cover military targets, although they are clearly not perfect at their targeting of sites. 

Indications are that the Israeli warplanes were in Lebanese airspace at the time of the attack. This is common, as the Lebanese military lacks serious air defense to prevent Israeli incursions, and seems to be a favored staging area for aerial attacks into neighboring Syria.

 

 

La guerre en Syrie est officiellement terminée

 

Réseau International 15-9-19

La vie reprend son cours normal dans la majeure partie de la Syrie et il n’y a presque aucune opération militaire ailleurs qu’aux abord de la province rebelle d’Idleb. 

À Damas, la foire commerciale internationale comme la foire du livre sont une réussite compte tenu des menaces de sanctions imposées par Washington. Signe extrêmement important du retour à la normale : la baisse drastique d’attaques au mortier et d’attentats.

Après Damas, c’est le Chef de la diplomatie russe, l’infatigable Sergeï Lavrov qui déclare que la guerre en Syrie est effectivement terminée. Sur le terrain, ce constat ne fait plus l’objet d’un seul doute. Cependant d’immenses problèmes et autant de défis persistent.

Une Armée qui revient de loin

L’Armée syrienne est revenue de loin. En plus de huit années de guerre terrible, elle a perdu un peu plus de cent mille hommes, des milliers de véhicules et des dizaines d’aéronefs. Plus des deux tiers de ses chars de bataille ont été capturés, endommagés ou détruits lors des combats. Dans la tourmente, deux forces ont plus ou moins été épargnées. La première est la marine côtière dont les unités et les bâtiments de surface sont demeurés concentrés sur le littoral occidental ou ce que les médias ouvertement hostiles à la Syrie qualifie improprement de pays Alaouite. La seconde est la défense aérienne du territoire dont les unités ont été renforcées par de nouveaux systèmes d’armes fournis par la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. 

Il est important de souligner que des dizaines de batteries SAM datant de l’époque soviétique furent ciblées par les rebelles syriens pour faciliter la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention militaire étrangère via les airs.

La présence militaire étrangère au nord et à l’est de l’Euphrate

C’est dans ce contexte que des forces militaires turques et donc des forces de l’OTAN ont pénétré l’extrême nord de la Syrie, suivies de près par des forces US et d’autres forces spéciales de l’Alliance Atlantique. Les Américains s’établiront surtout sur la base d’Al-Tanf, à l’extrémité orientale de la Syrie, aux confins avec l’Irak et la Jordanie, avant d’établir des camps le long de la rives orientale de l’Euphrate. 

Les autres forces de l’OTAN s’installeront dans les zones autonomistes kurdes de Syrie sous prétexte de mettre sur pied les milices arabo-kurdes dans le cadre d’une stratégie assez floue basée sur la lutte contre Daech et Al-Qaïda, deux organisations terroristes crées et financées par les services spéciaux des pays hostiles à la Syrie. Ce cercle vicieux ne fut pas suivi par Ankara en raison de l’hostilité historique opposant la Turquie aux nationalismes kurdes où qu’ils soient et ce fut la première pierre d’achoppement dans le dispositif de guerre hybride de l’Empire avant même le grand schisme au sein du Conseil de Coopération du Golfe entre Ryad et Doha, deux capitales ayant joué un rôle primordial durant l’opération connue sous le nom du “Printemps Arabe” et plus particulièrement dans le financement des groupes et organisations rebelles en Syrie.

Les États-Unis disposent d’une trentaine de camps militaires à l’est de l’Euphrate et contrôlent toujours le verrou stratégique d’Al-Tanf. Les Turcs sont présents militairement à Idleb à travers un réseau de postes d’observation mais sont également très enclins à se positionner plus à l’est au delà d’Al-Hassaka où ils se heurtent aux Kurdes de Syrie, soutenus par le Kurdistan irakien voisin, sur le territoire duquel opèrent les forces de l’OTAN mais également une base de drones d’attaque israélienne.

La Russie maintient ses deux bases à Hmeimim (forces aérospatiales) et à Tartous (port d’attache militaire) et entend y rester pour les décennies à venir. Moscou y supervise d’ailleurs la reconstruction des forces armées syriennes à partir d’un noyau dur ayant survécu à la déferlante la plus violente du conflit.

Au Sud-Ouest de la Syrie, une grande partie du Golan est toujours occupé et annexé par les Israéliens et Damas le revendique toujours comme une partie intégrante de son territoire. La question du Golan a d’ailleurs été relancée par la guerre en Syrie que les médias internationaux avaient de plus en plus mal à présenter comme une simple guerre civile issue de la répression militaire violente de manifestations pro-démocratie. Le conflit s’est promptement transformé en un véritable imbroglio géostratégique impliquant non seulement les puissances régionales mais également l’ensemble des puissances mondiales.

Damas affirme vouloir mettre fin à la présence militaire étrangère non sollicitée et donc illégale sitôt que la province rebelle d’Idleb sera récupérée. Ce souhait se heurte à la puissance militaire turque mais surtout à celle des États-Unis d’Amérique.

Un effondrement monétaire et la poursuite de la spéculation financière

Les populations syriennes vivant dans les zones contrôlées par le gouvernement syrien sont extrêmement mécontentes de la politique monétaire du gouvernement. La Livre syrienne est en chute libre et s’échange à presque 600 pour un dollar US. Les spéculateurs et des commerçants très peu scrupuleux continuent à affaiblir les maigres réformes économiques entamées par le gouvernement. 

La guerre a engendré une nouvelle classe d’hommes d’affaires et de nouveaux riches surgis du néant et dont les méthodes calquent celles des groupes armés ayant pris les armes contre l’État. Il sera très difficile aux autorités de faire face à cette nouvelle race de spéculateurs qui convertissent systématiquement la livre syrienne en dollar américain et n’utilisent que ce dernier dans leurs transactions commerciales.

Des infrastructures détruites et le difficile pari de la reconstruction

Pays agricole autosuffisant avant 2011, la Syrie aura du mal à revenir à son état pre-bellum avant un demi-siècle. Outre le terrible bilan humain de la guerre, le pays a perdu des dizaines de milliards de dollars en termes d’infrastructures : des villes entières ont été anéanties, des autoroutes endommagées, les lignes de chemins de fer sabotées, des usines entières démantelées pièces par pièces notamment à Alep avant d’être acheminées vers la Turquie; des centrales électriques pilonnées ou démolies, etc. 

Le marché de reconstruction de la Syrie est l’un des principaux enjeux de la véritable lutte en cours entre certaines puissances ayant une influence notable au Levant. Car la Syrie, c’est non seulement un marché prometteur mais la garantie de plus de 200 milliards de dollars US de contrats à moyen et long termes. D’où les pressions exercées par Washington mais également les tentatives de négociations secrètes de certaines capitales occidentales avec Damas. Ce dernier dispose en ce domaine d’un réel levier. L’octroi des premiers contrats relatifs à la reconstruction de l’infrastructure routière et énergétique à des compagnies chinoises, russes et un fameux bureau d’études nord-coréen ont amené Washington à multiplier les sanctions imposées sur la Syrie et à augmenter le nombre de soldats US opérant sur le sol syrien.

Un avenir encore incertain

La guerre hybride contre la Syrie a été mise en échec mais il reste de nombreux défis à relever pour Damas. Plus que la libération d’Idleb, la réforme radicale du système politique et un dialogue politique inclusif sont une nécessité absolue pour Bashar Al-Assad. La paix sociale est tributaire de la situation économique d’un pays exsangue mais qui offre de très nombreux atouts et dispose d’un immense potentiel. Le ralliement de Damas à la nouvelle initiative chinoise de la route de la Soie pourrait à terme être bénéficiaire à l’économie syrienne. Les ressources du pays seront monopolisées pendant longtemps par la défense et plus précisément pour contrer la Turquie au Nord et Israël au Sud. A moins d’un rapprochement improbable avec Ryad ou Doha.

Dans tous les cas de figure, cette guerre qui a bouleversé l’équilibre stratégique mondial, profondément modifié la stratégie au Moyen-Orient et polarisé de nouvelles alliances militaires restera dans les annales comme l’une des guerres hybride de quatrième génération ayant mis fin au Nouvel Ordre Mondial.

La Syrie a donc survécu grâce à ses alliances stratégiques conclues du temps de Hafez Al-Assad mais aussi grâce au sacrifice d’une grande partie de ses forces armées. La résistance de ce pays marque à la fois l’échec et la fin des changements de régime par la force ou au moyen de l’ingénierie du chaos.

source : https://strategika51.org/archives/68790

 

 

Tahhan : «Nous assistons à la victoire finale d’Assad et ses alliés
contre la France et ses alliés»

 

© Sputnik . Mikhaïl Voskressenski

 

Sputnik - 15.10.2019

Par 

 

La pression s’intensifie sur la Turquie concernant l’offensive lancée le 9 octobre dans le nord-est de la Syrie. Donald Trump souhaite la fin de l’opération et a pris des sanctions contre des responsables turcs. La Turquie ne lâche rien. Pour quelles conséquences diplomatiques? Quid de la France? Bassam Tahhan nous livre son analyse.

«Les États-Unis veulent que la Turquie mette fin à l’invasion, mette en œuvre un cessez-le-feu immédiat et commence à négocier avec les forces kurdes en Syrie.»

Le vice-président américain Mike Pence durcit le ton. À l’instar de son Président Donald Trump qui a annoncé le 14 octobre une série de sanctions visant la Turquie. Ankara a lancé le 9 octobre l’opération Source de Paix en investissant le nord-est de la Syrie. De violents affrontements font depuis rage entre forces turques et la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), un groupe relié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara.

L’offensive est largement condamnée par l’Occident, Europe et États-Unis en tête. C’est pourtant l’annonce du retrait des troupes américaines qui aidaient les Kurdes qui l’a permise. Depuis, les Kurdes n’ont eu d’autre choix que de demander le soutien de l’Armée arabe syrienne de Bachar el-Assad.

​Critiqué par une partie de la communauté internationale et le parti démocrate américain pour sa décision, Donald Trump ne lâche rien. Le 14 octobre, il a dégainé son clavier pour justifier son choix par le biais de Twitter, son réseau social favori:

«Après avoir vaincu 100% du califat de l’État islamique, j’ai largement retiré nos troupes de Syrie. Laissons la Syrie et Assad protéger les Kurdes et se battre contre la Turquie pour leurs propres terres. J’ai dit à mes généraux: “Pourquoi devrions-nous nous battre pour la Syrie et Assad afin de protéger la terre de nos ennemis?” Qui veut aider la Syrie afin de protéger les Kurdes est ok avec moi, qu’il s’agisse de la Russie, de la Chine ou de Napoléon Bonaparte. J’espère qu’ils feront du bon travail, nous, nous sommes à 11.000 kilomètres!»

C’est donc par voie diplomatique que les États-Unis comptent intervenir. Mike Pence a assuré que le locataire de la Maison-Blanche s’était montré «très ferme» avec son homologue turc lors d’une conversation téléphonique. Échange lors duquel Recep Tayyip Erdogan a assuré qu’il n’y aurait «aucune attaque» contre la ville de Kobané, fief kurde.

Des sanctions américaines ont été signées par le Président américain le 14 octobre. Elles visent notamment les ministres turcs de l’Énergie, de la Défense et de l’Intérieur. Leurs éventuels avoirs aux États-Unis sont gelés et leurs transactions internationales en dollars sont bloquées.

D’après les autorités kurdes, l’offensive turque a déjà provoqué la fuite d’environ 800 proches de djihadistes étrangers de Daech*, qui étaient retenus dans un camp géré par la milice YPG. Mark Esper, chef du Pentagone, a assuré que l’opération turque avait entraîné la libération de nombreux détenus «dangereux» de Daech. «Cette incursion inacceptable a sapé la mission internationale anti-État Islamique*, couronnée de succès en Syrie», a-t-il déclaré.

Reste qu’Ankara ne compte pas plier. Le 14 octobre, sur les ondes de RMC, l’ambassadeur de Turquie en France assurait que son pays irait jusqu’au bout. «La Turquie cessera l’offensive en Syrie quand l’objectif sera atteint», a-t-il averti. Officiellement, Ankara souhaite mettre en place une zone tampon de 32 km de large en territoire syrien afin de protéger sa frontière des YPG. «Pour nous, Daech* égale YPG, égale PKK. Nous ne faisons pas de distinction», a martelé l’ambassadeur de Turquie en France.

Cette situation complexe pourrait avoir de grandes répercussions au niveau international. Bassam Tahhan, politologue et spécialiste du Moyen-Orient, qui a notamment été directeur du séminaire de géopolitique de l’Islam dans le monde à l’École de Guerre, livre son analyse à Sputnik France. Entretien.

Sputnik France: Les États-Unis, après avoir annoncé leur retrait, jouent la carte de la pression diplomatique. Mais la Turquie ne semble pas vouloir céder. Pourrait-on assister à une escalade entre Ankara et Washington?

Bassam Tahhan: «C’est possible. Mais Erdogan a déjà perdu à tous les niveaux. Tout d’abord, sur la question légale, l’accord d’Adana signé en 1998 entre la Turquie et la Syrie de Hafez el-Assad autorisait Ankara à intervenir jusqu’à 5 km à l’intérieur du territoire syrien. Or, aujourd’hui, la Turquie veut aller jusqu’à plus de 30 km. Recep Tayyip Erdogan est dans l’illégalité. Deuxièmement, les exécutions sommaires de civils kurdes qui ont lieu ne donnent pas raison à Erdogan, qui se retrouve avec tout le monde occidental sur le dos. Enfin, la Turquie, en plus de son armée, utilise des islamistes. Les soi-disant groupes rebelles soutenus par Ankara dans la région sont islamistes et nous le savons depuis longtemps. Ces groupes ont attaqué à plusieurs reprises les Kurdes à Minbej et ailleurs au cri d’Allah Akbar. Pas vraiment l’attitude de laïcs…»

Sputnik France: Est-ce que les États-Unis peuvent réellement nuire à la Turquie au niveau économique en décrétant davantage de sanctions?

Bassam Tahhan: «Il est fort possible que les répercussions économiques soient très négatives pour la Turquie. Mais il ne faut pas oublier qu’Ankara est soutenu par le Qatar et la banque mondiale des Frères musulmans. D’ailleurs, cela ne m’étonnerait absolument pas que la livre turque se soit redressée, malgré un tel contexte, grâce à une intervention de Doha sur le marché des changes.»

Sputnik France: Comment expliquez-vous l’attitude des Américains?

Bassam Tahhan: «Les Américains ont perdu cette guerre et ils en sont conscients. Ils essaient dorénavant de maintenir comme ils peuvent Erdogan dans le giron de l’Otan et ainsi l’éloigner de Poutine et des Russes. Mais l’essentiel est ailleurs. L’offensive turque contre les Kurdes signe la victoire finale d’Assad et de ses alliés contre la France et ses alliés.»

Sputnik France: La France?

Bassam Tahhan: «Je dis la France et non pas les États-Unis pour une bonne raison. Ces derniers se sont retirés et le projettent depuis longtemps. Cela fait un moment que Trump a compris qu’il n’avait plus rien à faire en Syrie. Pourquoi la France y est-elle restée? C’est une grave erreur. Il est urgent d’évacuer nos troupes. Dorénavant, la défaite pour Paris est totale. Et tout remonte à l’époque de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Ce couple avait pour objectif de renverser Assad et de détruire la Syrie. Ils ont été suivis par François Hollande, qui a fait encore mieux. Il a reconnu une opposition illégitime contre un pays souverain qui est la Syrie. La responsabilité de la France est très lourde dans ce dossier. La gravité de la défaite française en Syrie est à la mesure de la médiocrité de sa politique étrangère. Ajoutons à cela que, très vite, il s’est avéré que l’opposition syrienne était gangrénée par les islamistes et de fait, la plupart des responsables français avaient des concordances de points de vue avec les Turcs durant les longues années de ce conflit.»

Sputnik France: L’Europe semble impuissante…

Bassam Tahhan: «Il faut tirer les leçons de ses erreurs. L’Europe et ses dirigeants ont joué un rôle important dans cette affaire. Emmanuel Macron a, dès le début de son mandat, commis une erreur. Alors qu’il n’était pas contre reconnaître la légitimité de Bachar el-Assad, il a fait marche arrière. Pourquoi? Car il a hérité de nombreux conseillers qui officiaient du temps de Hollande, en premier lieu desquels figure le chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. Or ces gens-là n’ont rien compris au problème syrien et, par orgueil, ont fait changer Macron d’avis. Au final, nous assistons à la victoire d’Assad qui va récupérer ses territoires grâce à l’erreur d’Erdogan. Peut-être poussée par la Russie…»

Sputnik France: C’est-à-dire?

Bassam Tahhan: «à mon avis, c’est un coup de maître de la part de Poutine, Assad et leurs alliés. La Russie a bien compris qu’afin de déloger les Américains et les Européens de l’Est de l’Euphrate, elle ne pouvait compter sur la seule armée arabe syrienne pour croiser le fer avec ces troupes étrangères qui occupent illégalement le sol syrien. Au contraire de la Turquie qui a, de plus, la légitimité à intervenir selon les accords d’Adana, s’ils ne dépassent pas les 5 km réglementaires évoqués précédemment. Vladimir Poutine connaît extrêmement bien le dossier syrien. Il a donc donné son blanc-seing à l’intervention turque, tout en sachant qu’à un moment donné, il allait pouvoir tirer son épingle du jeu en convainquant Erdogan de reculer. Dans le même temps, Damas finirait par reprendre une bonne partie de la frontière avec la Turquie et, pour le moment, l’Est de l’Euphrate. Le projet de faire éclater la Syrie et de ne pas respecter son territoire souverain ne verra pas le jour.»

Sputnik France: La décision de Trump de retirer ses troupes ne sonne-t-elle pas, au moins pour un temps, la fin de l’impérialisme américain dans la région?

Bassam Tahhan: «Dans la région, non. Dans le dossier syrien, sûrement. D’ailleurs, il faut remarquer avec quel dédain Trump a envoyé balader les Européens en disant qu’il ne s’opposerait pas à une intervention russe, chinoise ou de Napoléon Bonaparte pour défendre les Kurdes. Par contre, si la Syrie n’intéresse plus Trump depuis longtemps, ce n’est pas le cas des pays du Golfe, là où il y a l’argent. Et c’est là que l’on voit très bien que Poutine a compris comment fonctionnait Trump et ce qu’il avait dans la tête. Le 14 octobre, le Président russe était en Arabie saoudite et le lendemain aux Émirats arabes unis. C’est un message directement envoyé à Trump: “Ne pensez pas que c’est parce que l’on défend la Syrie que l’on va vous laisser les coudées franches dans les pays du Golfe”. Vladimir Poutine est bien décidé à signer pour des milliards de dollars de contrats et, pourquoi pas, vendre des systèmes de missiles S-400 à Riyad comme il l’a déjà fait avec la Turquie. Il damerait ainsi le pion aux Américains et aux Européens.»

*Organisation terroriste interdite en Russie


 

 

 

Syrie : victoire de la légitimité

par Mikhail Gamandiy-Egorov.

Réseau International - 20-10-2019

Suite à la décision du président étasunien Donald Trump de retirer la majeure partie des troupes US de Syrie, leurs alliés kurdes des dites Forces démocratiques syriennes (FDS) se sont retrouvés sous le feu de la puissance militaire turque. En effet, la Turquie avait rappelé à plusieurs reprises qu’elle ne permettra pas d’avoir des groupes «terroristes» hostiles à ses frontières. La suite a donné raison à la stratégie de l’axe Moscou-Damas.

Alors que les mêmes FDS refusaient jusqu’à encore récemment tout dialogue digne de ce nom avec le gouvernement syrien, en ayant à l’esprit d’être «intouchables» grâce à la protection de Washington, et se permettant même de lancer des ultimatums à Damas, la nouvelle réalité du monde multipolaire a fini par payer. Abandonnés par leurs «alliés» étasuniens, et devant la perspective d’être écrasés par la force de frappe turque, aujourd’hui c’est eux qui ont fait appel aux forces de l’armée gouvernementale syrienne avec la médiation russe, pour qu’elles puissent entrer dans les localités jusqu’ici contrôlées par la coalition FDS-USA-France.

C’est désormais chose faite et le processus se poursuit. A l’heure actuelle, les forces de l’Armée arabe syrienne sont déjà entrées à Minbej, la plus grande ville du nord de la Syrie, ainsi qu’à Raqqa – un temps «capitale» de la nébuleuse terroriste de Daech – et ce pour la première fois depuis 2014. Le déploiement de l’armée syrienne dans les zones précédemment sous contrôle des forces kurdes se fait en compagnie de la police militaire russe, qui patrouille déjà les localités en question.

Au-delà d’un développement positif pour la Syrie, à savoir la reprise sous contrôle par le pouvoir légitime des territoires appartenant à la République arabe et le départ des troupes occidentales non invitées, le fait est que c’est, une fois encore, une victoire géopolitique pour la Russie, et bien évidemment ses alliés.

D’une part, la Russie a démontré, et ce tout au long du conflit en Syrie, que c’est un allié fiable, qui ne lâche justement pas ses alliés. De l’autre, qu’au-delà d’être une puissance militaire de première taille, ayant joué un rôle de loin déterminant dans la lutte antiterroriste, notamment dans la victoire aux côtés de l’armée syrienne contre Daech, Moscou a prouvé que sa stratégie qui vise à défendre ses intérêts, et ceux de ses alliés, par la voie politico-diplomatique est d’un niveau bien supérieur que celle de ses adversaires.

Maintenant résumons un peu les vainqueurs et les perdants dans cette guerre, bien qu’il soit toujours difficile de parler de succès lorsqu’on parle de guerre. Mais sur ce point, force est de constater que celle-ci n’a pas été réalisée à l’initiative ni de la Syrie, ni de la Russie, ni de l’Iran. Mais bien à l’initiative d’une large coalition néocoloniale, et de ses suiveurs.

La Syrie, malgré les énormes pertes humaines et matérielles, a été sauvée en tant qu’État. Le terrorisme takfiriste a été écrasé, avec l’assistance cruciale de ses alliés, dont évidemment la Russie. Le pays est à reconstruire, mais là aussi il pourra très certainement compter sur l’assistance des pays-amis. N’empêche que malgré les souffrances et les destructions, la vie reprend en Syrie. Notamment à Alep, qui fut longtemps le poumon économique syrien et l’un des principaux centres industriels de la région. De nombreux réfugiés retournent dans le pays. Il y a donc de quoi être optimiste.

La Russie, alliée de Damas, conforte désormais son rôle de superpuissance militaire et de puissance politico-diplomatique de premier plan au niveau mondial. Le nier ne fait que ridiculiser encore plus ses adversaires et ceux qui portent une haine traditionnelle à son encontre. L’Iran, conforte lui son rôle de puissance régionale majeure. La Turquie, bien qu’ayant été au départ dans le camp de ceux qui voulaient faire tomber le président Bachar al-Assad, a vraisemblablement fait depuis les bonnes conclusions. À cet effet, le partenariat stratégique russo-turc a montré toute sa viabilité. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que désormais une normalisation serait même envisageable entre Damas et Ankara, avec, là aussi, le soutien de Moscou. Une éventualité ouvertement abordée par les hauts responsables, dont le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Lorsque cela arrivera, la victoire sera alors totale. Pour les pays concernés, pour l’Eurasie.

Les perdants, eux, sont connus et reconnus. Et pas seulement les terroristes écrasés. Mais aussi tous ceux qui ont misé sur eux. Dont bien évidemment les puissances occidentales, qui doivent aujourd’hui reconnaitre l’amertume de la défaite, compter les pertes financières parties en fumée, mais aussi et cela est très important la perte de confiance de leurs propres populations. Sans parler même des pertes de prestige et de notoriété quant à leur supposée «exclusivité» face au reste du monde. Le président français Emmanuel Macron a récemment reconnu la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde. Avec du retard, puisque cela fut annoncé il y a plusieurs années, mais vaut mieux un peu tard, que jamais.

source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1185

 

 

 

Syrie : la défense antiaérienne activée contre une «agression» visant un aéroport militaire

RTFrance - 14 janv. 2020

Selon l'agence nationale syrienne Sana, les systèmes de défense antiaériens du pays ont été activés pour faire face à «une agression» contre un aéroport militaire dans la province de Homs. Une source militaire citée par Sana met en cause Israël.

«Les systèmes de défense antiaériens repoussent une agression» contre l'aéroport militaire T-4 de Tiyas, dans la province de Homs (centre), a fait savoir l'agence nationale syrienne Sana, ce 14 janvier, citant un de ses correspondants. 

Une source militaire citée par Sana, met en cause des «avions de combat israéliens». Selon cette source, les systèmes de défense antiaériens syriens ont abattu plusieurs de leurs missiles, tandis que quatre autres ont atteint la zone visée, faisant uniquement des dégâts matériels.

Israël n'a, pour le moment, pas commenté ces bombardements.

Depuis le début, en 2011, de la guerre en Syrie, l'Etat hébreu mène régulièrement des attaques contre des positions en Syrie, la plupart visant des cibles iraniennes ou du Hezbollah, et martèle qu'il ne laissera pas ce dernier devenir la tête de pont de Téhéran, son ennemi juré.

Pour autant, Israël confirme rarement avoir mené des frappes en Syrie. En août 2019, Israël avait néanmoins revendiqué le bombardement de cibles dans le pays, pour empêcher une force iranienne de lancer une attaque à son encontre avec des drones chargés d'explosifs de type «kamikazes». De même, en novembre de la même année, l'armée israélienne avait annoncé avoir réalisé «des frappes de grande ampleur contre des cibles iraniennes de la Force al-Qods [branche des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures] et des forces armées syrienne en Syrie en réponse à des tirs de roquettes contre Israël».

 

 

Syrie : la Russie accuse Israël d'avoir intentionnellement mis en danger un avion de ligne

 

RTFrance - 7 févr. 2020

L'armée russe a accusé Israël de s'être servi d'un Airbus-320 avec 172 passagers à bord comme bouclier pour échapper à une riposte syrienne à des bombardements près de Damas, et de se «moquer totalement de la vie de centaines de civils innocents».

L'armée russe a accusé ce 7 février Israël de s'être servi d'un Airbus-320 avec 172 passagers à bord comme bouclier pour échapper à une riposte syrienne à des bombardements la veille près de l'aéroport de Damas.

L'armée de l'air israélienne a bombardé une banlieue de la capitale syrienne, provoquant une riposte anti-aérienne syrienne, selon un communiqué du ministère russe de la Défense. L'armée russe souligne qu'Israël se moque totalement de la vie de centaines de civils innocents «Au moment de l'attaque des avions israéliens [...] un avion de ligne Airbus-320 était en approche, en vue de son atterrissage», a expliqué cette source, et il s'est retrouvé dans «la zone mortelle de tirs aériens et d'artillerie». C'est grâce à l'«action rapide des aiguilleurs de ciel de l'aéroport de Damas» que l'A320 a pu «sortir de cette zone qui se trouvait dans le viseur des systèmes syriens de défense antiaérienne», assure cette même source.

L'avion, qui reliait Téhéran à Damas avec 172 civils à bord, «a pu atterrir en sécurité sur la base russe de Hmeimim, escorté hors de la zone de danger et aidé à atterrir», a expliqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans une déclaration rapportée par l'agence russe Tass.

Une méthode déjà utilisée en 2018 par Tsahal, selon Moscou

Cette méthode de l'armée israélienne n'est pas nouvelle. «Le recours à des avions civils lors d'opérations militaires aériennes pour se couvrir ou bloquer les ripostes des forces syriennes est devenu une caractéristique pour l'armée de l'air israélienne», a affirmé le ministère russe.

Les radars israéliens ont une «vision claire de la situation dans le ciel autour de l'aéroport de Damas», souligne l'armée russe, accusant Israël de se «moquer totalement des vies de centaines de civils innocents». 

Dans sa déclaration, Igor Konachenkov a fait savoir que l'armée de l'air israélienne avait lancé des frappes aériennes à la périphérie de Damas le 6 février sans pénétrer dans l'espace aérien syrien et que des avions de chasse israéliens ont tiré huit missiles air-sol. En riposte, l'armée syrienne a utilisé des systèmes de défense antimissile pour repousser les frappes aériennes, selon le porte-parole. Déjà, en septembre 2018, un avion russe Il-20 avait été abattu avec 15 soldats à son bord. La Russie avait mis en cause Israël et la confusion semée par ses provocations dans la zone, ce qui a conduit à un tir malheureux de son allié syrien contre l'avion russe. L'armée israélienne avait réfuté ces accusations, faisant porter la responsabilité à la Syrie et son allié iranien.  Pour Tsahal, l'incident «tragique» montrait que «l'utilisation d'armes avancées par des entités irresponsables met[tait] en péril la zone». Le communiqué de l'armée précisait qu'Israël continuerait à employer ses «armes létales» pour empêcher à l'Iran de s'implanter durablement en Syrie. Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes contre des positions de l'armée syrienne, mais aussi de ses alliés indéfectibles, l'Iran et le Hezbollah libanais, tous deux ennemis de l'Etat hébreu.

En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/international/71117-syrie-moscou-accuse-israel-avoir-intentionnellement-mis-en-danger-avion-de-ligne

 

 

 

Toujours plus bas dans l’abjection : Israël se cache derrière des avions civils pour frapper la Syrie

par Le Cri des Peuples (son site) 
mercredi 12 février 2020

 

Par Finian Cunningham

Source : Sputnik, le 8 février 2020

Traduction : lecridespeuples.fr

Non seulement Israël bombarde la Syrie voisine dans des actes d’agression manifestes, qui constituent le crime suprême selon le tribunal de Nuremberg, mais l’armée de l’air israélienne aggrave sa criminalité en utilisant des avions de ligne civils pour couvrir ses attaques.

Telle est du moins l’évaluation du ministère russe de la Défense, qui déclare que le 6 février à l’aube, les données de vol indiquent qu’un raid aérien de quatre avions de combat israéliens F-16 près de Damas a délibérément mis en danger un avion de ligne civil avec 172 passagers à bord.

Le porte-parole du ministère de la défense russe, le major-général Igor Konashenkov, a déclaré que les avions israéliens s’étaient cachés derrière le signal radar d’un Airbus A-320 à l’approche de l’aéroport international de Damas afin de lancer des frappes aériennes sur des cibles proches de la capitale syrienne.

Ce n’est que grâce à l’habileté des opérateurs de la défense aérienne syrienne que l’avion de ligne a été correctement identifié et escorté hors de la ligne de tir. L’avion a été dérouté sur la base aérienne russe de Hmeimim, plus au nord, pour pouvoir réaliser un atterrissage en toute sécurité .

Israël a une politique cynique consistant à ne pas confirmer ni infirmer que ses forces mènent des opérations offensives. Sa version de l’histoire reste donc officiellement ambiguë. Cependant, les commandants israéliens ont admis avoir effectué des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien au cours des deux dernières années.

Le porte-parole de l’armée russe, Konashenkov, a déclaré que ce qui s’est passé cette semaine était un stratagème « typique » utilisé lors des raids aériens israéliens. Il a déclaré que l’armée de l’air israélienne mettait sciemment des civils en danger en les utilisant comme « boucliers » pour leurs opérations offensives.

Les implications sont épouvantables. Non seulement Israël viole le droit international et la souveraineté syrienne en menant des actes d’agression avec ses frappes aériennes, mais l’État juif utilise également de facto des avions civils comme otages dans les airs. Il semble que le calcul cynique des Israéliens consiste à parier sur le fait que les systèmes de défense aérienne syriens s’abstiendront de prendre des mesures défensives afin d’éviter des pertes civiles. Les Israéliens peuvent ainsi lancer librement leurs frappes aériennes illégales tout en utilisant des boucliers humains dans les airs.

Ce n’est en aucun cas la première fois que les Israéliens utilisent un stratagème aussi ignoble. La Russie affirme que récemment, d’autres avions de ligne civils ont été exploités de la même manière par des avions de combat israéliens pour permettre des frappes sur la Syrie.

En outre, en septembre 2018, Moscou a accusé Israël d’avoir délibérément mis en danger un avion de reconnaissance russe, ce qui a entraîné la mort de ses 15 membres d’équipage. À cette occasion, des F-16 israéliens avaient sciemment volé derrière le signal radar d’un avion IL-20 alors qu’il approchait de la base aérienne de Hmeimim, puis a tiré des missiles sur le territoire syrien. Les défenses aériennes syriennes ont confondu l’IL-20 avec une cible ennemie et abattu l’avion de reconnaissance, avec des résultats tragiques.

Israël a nié à cette occasion avoir utilisé l’avion espion russe comme leurre. Les Israéliens ont cherché à blâmer les Syriens pour leurs prétendue incompétence dans leurs opérations de défense. Moscou, cependant, n’a accepté aucune des excuses israéliennes et a condamné Tel-Aviv pour avoir sacrifié des vies russes. La Russie a ensuite réagi en modernisant les défenses aériennes syriennes alliées avec le système S-300.

Peut-être que cette mise à niveau du S-300 a été un facteur expliquant pourquoi l’avion de ligne civil a pu être épargné par les tirs de la défense aérienne syrienne.

Quoi qu’il en soit, ce qui doit être dénoncé, c’est le comportement absolument honteux d’Israël. En premier lieu, il n’a pas le droit de lancer des frappes aériennes sur la Syrie. D’innombrables attaques de ce type se sont produites durant ces dernières années. Les allégations israéliennes concernant le fait de frapper des « cibles iraniennes » en Syrie sont nulles et non avenues et indéfendables en vertu du droit international. Les frappes israéliennes sont des actes d’agression purs et simples.

Comme si cela ne suffisait pas, nous voyons maintenant Israël systématiquement utiliser des avions de ligne civils de manière lâche et vile en guise de protection, afin que ses avions de guerre puissent commettre leurs crimes d’agression impunément.

Si un autre État faisait une telle chose, les médias occidentaux le dénonceraient et le vilipenderaient immédiatement de manière accablante. Tout autre État serait condamné dans le monde entier comme un paria terroriste voyou. L’ONU serait inondée de résolutions imposant des sanctions sévères contre cet Etat.

Le double standard avec lequel sont traités Israël et l’Iran, par exemple, est stupéfiant et écœurant.

Une autre hypocrisie étonnante est la façon dont la Syrie est sanctionnée à gauche, à droite et au centre par l’Union européenne. Le pays arabe déchiré par la guerre n’est pas en mesure d’importer des médicaments essentiels en raison des sanctions de l’UE. Pourtant, l’UE ne fait rien pour condamner et sanctionner Israël pour ses violations éhontées du droit international.

La question « Jusqu’où va-t-on descendre ? » ne s’applique pas seulement à Israël, mais aussi aux médias occidentaux et aux partisans internationaux de la politique d’Israël, principalement le gouvernement américain et ses vassaux européens.

La Russie pourrait également repenser sa position vis-à-vis d’Israël la prochaine fois que le Premier ministre Benjamin Netanyahou souhaitera être reçu à Moscou.

Jusqu’à ce qu’Israël commence à se conformer au droit international, il devrait être traité avec froideur et mépris. L’événement infâme de cette semaine, qui a mis en danger un avion de ligne civil, devrait être considéré comme la goutte qui fait déborder le vase, et amener la communauté internationale à cesser de traiter Israël comme s’il s’agissait d’un Etat normal.

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Ambassadeur russe en Syrie : les frappes israéliennes en Syrie ciblent des zones civiles et augmentent les risques de conflit

Alexander Yefimov, ambassadeur de Russie en Syrie, qualifie les raids visant l’Iran et ses alliés de « provocateurs et très dangereux », et déclare que les frappes israéliennes « menacent la vie de civils innocents »

Source : Times of Israel, le 10 février 2020

Traduction : lecridespeuples.fr

Lundi 10 février, l’ambassadeur de Russie en Syrie, Alexander Yefimov, a condamné Israël pour ses frappes en Syrie, dont la dernière aurait tué plus de 20 responsables militaires syriens et iraniens.

«  Les raids israéliens sont, bien sûr, provocateurs et très dangereux pour la situation en Syrie  », a déclaré Yefimov dans une interview à Sputnik Arabic. « Les missiles [israéliens] tombent non seulement dans les zones frontalières avec Israël, mais atteignent également des zones profondes en Syrie, dans l’est du pays et même dans les zones résidentielles de Damas. Des civils sont malheureusement victimes de ces raids. »

Faisant écho à une accusation formulée par le ministère de la Défense russe, Yefimov a déclaré : « Un incident flagrant s’est produit lors de l’attaque israélienne dans la nuit du 6 février, lorsqu’un avion transportant 172 passagers a été sous le feu de la défense aérienne syrienne lors de la riposte. Il est heureux que les Syriens aient pu rediriger cet avion de ligne vers la base aérienne de Hmeimim au moment opportun. »

« En plus de la violation flagrante de la souveraineté syrienne et de la menace réelle pour la vie de personnes innocentes, tout cela augmente les risques de conflit en Syrie et va à l’encontre des efforts pour parvenir à la stabilité et à un règlement politique », a-t-il ajouté.

Israël n’a pas spécifiquement admis avoir effectué des frappes sur plusieurs cibles près de Damas dans les heures avant l’aube de jeudi matin, qui auraient tué 23 combattants.

Mais les médias d’Etat syriens ont blâmé Israël, et au cours du week-end, le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a apparemment confirmé que la frappe était israélienne, affirmant que l’Etat juif avait mené une attaque la semaine dernière et notant : « Les médias étrangers ont rapporté cette semaine que 23 Syriens et Iraniens y ont été tués. Ce sont de grands nombres, et nous causerons encore plus de victimes à l’avenir. »

Israël et la Russie ont coordonné leurs efforts militaires en Syrie ces dernières années, afin d’éviter les frictions et les conflits accidentels. Les responsables israéliens ne discutent généralement pas de toute l’étendue de cette coordination, mais ils soulignent que l’armée israélienne ne demande pas l’autorisation russe avant de mener des opérations.

Moscou a accusé les Forces de défense israéliennes d’utiliser l’avion civil comme bouclier lors de son attaque jeudi.

L’armée russe a déclaré qu’un Airbus-320 civil avec 172 passagers à bord tentait d’atterrir à l’aéroport de Damas lors des frappes israéliennes, mais a été contraint d’atterrir sur la base aérienne russe de Hmeimim.

Les données de vol à partir du moment approximatif de l’attaque ont indiqué que l’avion était exploité par la compagnie aérienne syrienne Cham Wings. L’avion a presque été touché par les défenses aériennes syriennes lors de l’attaque, selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov.

« Ce n’est que grâce aux actions rapides des opérateurs à l’aéroport de Damas et au travail efficace du système automatisé de surveillance du trafic aérien que l’Airbus-320 a été escorté hors de la zone de danger et aidé à atterrir avec succès sur un aérodrome de la base aérienne russe de Hmeimim », a-t-il expliqué d’après TASS.

Konashenkov a dénoncé ce qu’il disait devenir une « pratique typique » d’Israël d’utiliser des avions civils comme « bouclier » contre les défenses aériennes syriennes, se référant apparemment à un incident en 2018, lorsque l’armée syrienne a abattu un avion de renseignements russe en répondant à une frappe israélienne dans l’espace aérien syrien.

La Russie a déclaré plus tard qu’Israël était responsable de cet incident, au cours duquel 15 membres d’équipage ont été tués, affirmant que les avions de l’armée de l’air israélienne avaient utilisé l’avion russe comme bouclier. Dans ce cas, l’armée israélienne a catégoriquement nié l’allégation selon laquelle des avions de Tsahal auraient utilisé l’avion espion comme bouclier, et des analystes de la défense ont également mis en doute la faisabilité d’une telle manœuvre. Néanmoins, l’incident a provoqué un important conflit diplomatique entre Moscou et Tel-Aviv.

Selon l’agence de presse d’Etat syrienne SANA, les frappes de jeudi ont visé le district d’al-Kiswah, une zone à l’extérieur de Damas qu’Israël a reconnu avoir frappé dans le passé en raison de son utilisation comme base d’opérations iranienne, ainsi que Marj al-Sultan et Jisr Bagdad.

Au total, au moins trois positions gouvernementales et iraniennes près de Damas et à l’ouest de la capitale ont été ciblées, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Israël affirme depuis longtemps qu’il ne tolérera pas les efforts de l’Iran, un allié majeur du Président syrien Bachar al-Assad, d’établir une présence militaire permanente en Syrie, et prendra des mesures pour contrecarrer un tel retranchement. Israël accuse l’Iran de chercher à établir une présence militaire en Syrie qui pourrait être utilisée comme rampe de lancement pour des attaques contre l’État juif.

Bien que les responsables israéliens s’abstiennent généralement d’assumer la responsabilité de frappes spécifiques en Syrie, ils ont reconnu avoir mené des centaines de raids dans le pays depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011.

A en croire les déclarations de l’armée et des responsables politiques, ceux-ci ont été massivement dirigés contre l’Iran et ses mandataires, notamment le groupe libanais du Hezbollah, mais Tsahal a également mené des frappes sur les défenses aériennes syriennes lorsque ces batteries ont tiré sur des avions israéliens. Ces derniers mois, Tsahal a également confirmé avoir mené des opérations en Irak contre les efforts de retranchement iraniens là-bas. Pour sa part, le gouvernement syrien accuse Israël d’être l’aviation des groupes terroristes armés et de les assister dans leurs offensives.

Les frappes signalées dans les premières heures de jeudi matin sont survenues un peu plus d’un mois après le meurtre du chef de la Force iranienne Quds, Qassem Soleimani, lors d’une frappe de drones américaine. Soleimani était considéré comme l’architecte du projet iranien de s’implanter en Syrie.

 

 

 

 

Comme au bon vieux temps de la guerre du Vietnam...

Les États-Unis utilisent le blé comme arme de guerre en Syrie !

 

Réseau International

14/6/2020

Par Steven Sahiounie

 

Les hélicoptères Apache des forces d’occupation américaines ont volé à basse altitude dimanche matin, selon les habitants du village d’Adla dans la campagne de Shaddadi au sud de Hasaka, en larguant des « bombes thermiques« , une arme incendiaire, qui a incendié les champs de blé tandis que les vents chauds et secs attisaient le feu.

Après avoir largué leur charge explosive, les hélicoptères se sont approchés des maisons de manière agressive, ce qui a fait craindre pour la vie des habitants et surtout des jeunes enfants. La manœuvre militaire délivrait un message clair : ne vendez pas votre blé au gouvernement syrien. Le chef de la Direction agricole de Hasaka, Rajab Salameh, a déclaré à SANA [Syrain Arab News Agency, NdT] que plusieurs incendies ont également éclaté dans des champs agricoles de la campagne de Tal Tamer.

Les bases américaines illégales en Syrie utilisent des hélicoptères Apache. Le Président américain Trump se présente comme un champion des chrétiens américains, et il a des millions de fidèles parmi les églises chrétiennes à travers les États-Unis. Cependant, la Bible chrétienne déclare dans Deutéronome 20:19 que c’est un péché contre Dieu de détruire la nourriture ou les récoltes alimentaires même en temps de guerre.

Le pain est l’aliment de base le plus important en Syrie, et deux semaines après la récolte annuelle de blé, Damas tient à sécuriser son approvisionnement en céréales, alors qu’elle est frappée par la pandémie mondiale. Le 4 mai, le Président Assad déclarait, lors d’une réunion avec son équipe COVID-19, que « notre défi interne le plus difficile est de sécuriser les produits de base, en particulier les denrées alimentaires ».

Depuis le début de l’attaque US-OTAN sur la Syrie en 2011, la production de blé est passée d’une moyenne de 4,1 millions de tonnes par an à seulement 2,2 millions de tonnes en 2019. La Syrie était un importateur de blé mais est devenue un exportateur de céréales dans les années 1990.

Selon l’ONU, la Syrie a été frappée par une grave insécurité alimentaire en 2019, avec environ 6,5 millions de personnes considérées comme en insécurité alimentaire.

Les provinces du nord de Hasakka, Rakka, Alep et Deir ez-Zor, en plus de Hama dans le centre du pays, représentent 96 % de la production nationale totale de blé. En utilisant le feu comme arme de guerre, 85 000 hectares de céréales ont été brûlés en 2019, et le gouvernement syrien a été contraint d’importer 2,7 millions de tonnes pour couvrir les pertes. La destruction de l’agriculture syrienne a été une stratégie de guerre utilisée par divers ennemis de la Syrie, et a entraîné une migration massive des habitants des villages vers l’Allemagne, en passant par la Grèce, via les passeurs en Turquie.

Le « grenier à blé » syrien, la région du nord-est, est désormais contrôlé par l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AA), à dominante kurde. En 2019, près de la moitié de la production nationale de blé du pays était produite sur le territoire de l’AA, et elle a réussi à l’acheter aux agriculteurs à un prix inférieur à celui offert par Damas, ce qui laisse penser que Damas pourrait être privée de la récolte actuelle.

Le 9 mai, Rakka a commencé sa récolte de blé et les photos des incendies se sont rapidement propagées dans les différents médias sociaux. La concurrence entre l’AA et Damas signifie que le gouvernement syrien sera obligé d’importer des céréales pour répondre à la demande intérieure d’environ 4,3 millions de tonnes.

Youssef Kassem, le Directeur général du Département céréalier syrien, a déclaré que 200 000 tonnes de blé en provenance de Russie ont été commandées, et qu’un navire transportant 26 000 tonnes de blé en provenance de Russie est arrivé au port de Tartous, avec d’autres expéditions à venir. Il a ajouté que le blé est immédiatement transporté du port vers les moulins, et a déclaré que « les préparatifs sont en cours pour recevoir le blé lorsque la saison des récoltes commencera le mois prochain, où 49 centres ont été équipés pour faciliter la réception du blé et payer les agriculteurs », tout en soulignant que la réouverture de la route Alep-Damas a contribué grandement à réduire les coûts de transport du blé.

L’AA s’est entretenue à plusieurs reprises avec le gouvernement syrien à Damas, concernant l’avenir du Nord-Est, mais n’a pas résolu leurs différends. Ilham Ehmed, co-Présidente du Conseil Exécutif de l’AA, a négocié avec Damas et travaille également en étroite collaboration avec les représentants du gouvernement américain en Syrie. Ilham Ehmed serait celle qui a récemment donné l’idée à l’armée américaine de cibler une ferme spécifique à Hasakka, après avoir rencontré les chefs de tribus arabes syriennes et constaté une certaine opposition à la vente [de blé] à l’AA.

La branche armée de l’AA est les Forces Démocratiques Syriennes (SDF), dirigées par la milice kurde YPG, qui s’est associée aux forces d’occupation américaines dans la lutte contre l’ISIS, qui a pris fin en 2017. Même si Trump a permis au président turc Erdoğan d’envahir la Syrie, l’armée américaine continue de soutenir les SDF et l’AA à de nombreux niveaux. Les Kurdes et leur allié américain considèrent le blé comme un atout dans les négociations en cours.

« Assad a besoin d’un accès aux cultures céréalières dans le nord-est de la Syrie pour éviter une crise du pain dans les régions de l’ouest de la Syrie qu’il contrôle », a déclaré l’analyste syrien Nicholas Heras. « Le blé est une arme de grande importance dans cette prochaine phase du conflit syrien », a déclaré Heras, et il a ajouté que les Kurdes et leur allié américain « disposent d’un stock important de cette arme à blé. Il peut être utilisé pour faire pression sur le (gouvernement syrien), et sur la Russie, pour forcer des concessions dans le processus diplomatique mené par l’ONU ».

En juin 2019, l’AA a empêché le blé d’aller dans le territoire contrôlé par le gouvernement syrien. Trois provinces, qui représentent près de 70 % de la production de blé du pays, sont principalement aux mains des SDF. « Nous ne permettrons à aucun grain de blé de sortir cette année (2019) », a déclaré M. Barodo dans une interview à Kamishli. Cependant, ce plan a échoué face à la pression des agriculteurs, qui ont exigé de pouvoir vendre au gouvernement syrien à un meilleur prix que celui payé par l’AA. Le gouvernement syrien gère trois centres de collecte de blé à Hasakka, ce qui permet aux agriculteurs de vendre soit aux « autorités kurdes », soit au gouvernement syrien.

Les Kurdes sont une minorité en Syrie, et même dans la région du nord-est, ils sont une minorité, bien qu’ils soient « sous contrôle ». La population non-kurde est un mélange d’Arabes syriens, de chrétiens syriens, d’Arméniens syriens et beaucoup d’entre eux ont souffert sous l’administration kurde, qui a vu les non-Kurdes subir un nettoyage ethnique, car ils ont perdu leurs maisons, leurs magasins et leurs fermes au profit des SDF.

Avant 2011, la Syrie était l’une des plus importantes sources agricoles de blé dur au monde. L’Italie, célèbre pour ses pâtes, a acheté du blé dur à la Syrie pendant des décennies. Pendant l’occupation de la Rakka par l’ISIS, ils ont expédié par camions les réserves de blé, ce qui représentait l’équivalent de 8 ans de blé syrien. ISIS s’est tourné vers son partenaire commercial de confiance, le Président turc Erdoğan, et Erdoğan leur a acheté le blé. Erdogan a vendu le blé syrien volé à l’Europe et l’Italie a fait passer une fois de plus son blé syrien préféré dans ses machines à pâtes industrielles. Les Italiens ont mangé des pâtes faites avec le blé syrien volé. Peut-être ont-elles laissé un goût amer dans leur bouche.

Steven Sahiounie est un journaliste primé. Il est commentateur politique et rédacteur en chef de Mideast Discourse

source : https://www.mideastdiscourse.com

traduit par Michel, relu par xxx pour Le Saker Francophone

via https://lesakerfrancophone.fr

 

 

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