VOYAGE EN INDE 1966-1967

 

NOËL 1966 : RENDEZ-VOUS A KATMANDOU

 

Alain Duval & Roger Ripert

 

 

Document transmis par Emmanuel-Yves Monin, le 20/6/2012, retrouvé dans ses archives ou obtenu de Margareth Duval (l'épouse australienne d'Alain Duval) pour son Blog et ses conférences sur sa propre "Route des Indes" en 1971.

Le 18/12/1966 Alain Duval écrit de New Delhi à sa famille à Paris  :

Nous sommes arrivés aux Indes il y a 5 jours — il fait un temps magnifique. La santé est bonne, aucun problème financier car la vie est extrêmement bon marché. Le but de ce voyage est la visite des gourous tibétains réfugiés aux Indes et au Népal. Nous devons être au Népal pour Noël et faire une excursion à pied pour voir une lamasserie dans une vallée de l'Himalaya. 
 
Le voyage s'est très bien déroulé en général. Au début nous avons eu à souffrir du mauvais temps en France et en Italie. Nous avons eu la chance de pouvoir aller à Istanbul directement car la Bulgarie est très aérée du point de vue traffic routier. 

Nous avons traversé la Turquie en 3 jours après être restés le même temps à Istanbul. Nous avons découvert le monde arabe en Syrie ou nous avons été chaleureusement renseignés, guidés et invités par toutes sortes de gens. Nous avons traversé directement d'Alep à Bagdad par la vallée de l'Euphrate et la fin du désert arabique. 

L'Iraq est la même replique que la Syrie. Impossible de visiter le pays et en particulier Bagdad tranquillement. Il est vrai que le socialisme arabe (Baas) donne du dynamisme à ces peuples d'esprit meridional.

L'Iran par contre est synonyme de monotonie. Le paysage est le même d'un bout a l'autre du pays — les villes se ressemblent toutes — les gens sont complètement abrutis et il y a une énorme différence entre une majorité de pauvres et une minorité de riches.  Nous avons fait du stop jusqu'a Semnan (300 km de Téhéran) et nous l'avons interrompu jusqu'a Peschawar car peu de traffic en Afghanistan sur les routes superbes construites par les Russes et les Américains. L'autobus est très bon marché : 2 cents du km !

L'Afghanistan c'est encore le Moyen Age. La troisième ville du pays,  Herat s'eclaire en grande partie au pétrole. Pas de chemin de fer. Les coutumes sont très vivaces — seul Kaboul fait figure de ville d'une certaine importance. Le paysage est très joli entre Kaboul et le Khyber pass — les gorges du Tang Garoo. Après le Khyber Pass c'est le climat indien avec les champs, les arbres et de la verdure qui remplace la steppe et le désert qui étaient coutumiers depuis le Bosphore...

Le but de ce voyage est l'Inde et l'on ne s'est pas beaucoup arrêté auparavant. Je pense que maintenant nous allons passer au moins 2 mois au Népal, 3 mois aux Indes et 1 mois au Ceylan. Nous aurons le temps de voir beaucoup de choses et de circuler dans la campagne.

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Le 20 octobre 1967 Alain écrit de Secunderabad «Bright Bar» :

«Nous partirons le 31 de ce mois par bateau soit pour Karachi ou soit pour Khoramshar (Iran). Nous arriverons à Istanbul  vers le 15 novembre...»
 
Note : Alain n'avait pas dit à ses parents qu'il allait aux Indes avec son copain Roger Ripert. Je pense qu'ils sont revenus à Paris vers  Noël 1967, avec de longs cheveux et barbes, habillés en hindous,  après plein d'aventures !  

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Autre document, non daté, transmis par  Emmanuel-Yves Monin

Sans doute un courrier adressé en 1968-1969 par Jacques Duval à son frère, Alain.

«Nous allons bien merci - et toi aussi j'espère.  Ici a GOMA (galerie d'art moderne) on est plongé dans un time-warp des années 60, 70, etc., avec "LET THERE BE ROCK" — une retrospective de films sur toute la musique de ces années —, comme évidemment : The Beatles (Hard Days Night), Gimme shelter with Mick Jagger, The Doors, David Bowie, Dylan, Woodstock, Elvis, Pink Floyd...
As-tu vu le film "The Last Waltz" ? (best rock film ever !) avec le dernier concert de The Band ... Hair, Jesus Christ super star...
La semaine prochaine le centre Pompidou nous envoie une expo sur le surréalisme avec plein de films aussi de Cocteau, etc.»

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Alain Duval et les amis

Photo non datée transmise par Emmanuel-Yves Monin

Alain Duval, décédé à Paris lors d'une visite en France, début des années 2000,
était le compagnon de route et l'ami de Roger Ripert

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Photos extraites de YOU TUBE

Voir aussi sur le site d'Emmanuel-Yves Monin, Bâtisseurs d'utopies,
d'autres documents se rapportant à Alain Duval.

 

 

NOËL 1966 : RENDEZ-VOUS A KATMANDOU

 

EDEN MISERIA

Un film documentaire tourné par Jacques Baratier où figurent Alain Duval & Roger Ripert.

Au départ, il s'agissait de faire un reportage pour l'émission Cinq colonnes à la une.

Synopsis

Produit par Anatole Dauman, Eden Miseria suit des voyageurs du monde entier réunis à Katmandou, au Népal, lors de l’hiver 67 [Noël 66 et janvier 67]. Bercé par le planant et emblématique There but for fortune de Joan Baez, ce documentaire donne la parole à une communauté en train de se former et offre un témoignage sur le phénomène "beatnik" [sic].


Fiches techniques

France, 1967, 18', 16mm, Noir & blanc
Réalisation : Jacques Baratier
Production : Argos Films, O.R.T.F.
Producteur délégué : Anatole Dauman
Images : Dick Nicolian
Découpage et montage : Gérard Rey
Commentaire : Henri Menjaud
Prises de son direct : Bernard Dardaine
Chanson There but for fortune : Joan Baez
Participants : A Strill Rover, J.-M.-Solente, D.-Karpinski, M.-Meunier, M.-N. Rio
Laboratoire : Turicop

Eden Miseria
2008
Regista - Director: 
Baratier Jacques
Anno - Year: 
1967
Musica - Music : Joan Baez
Partecipanti - Partecipants: A. Strill Rover, J.-M. Solente, D. Karpinski, M. Meunier, M.-N. Rio
Produzione - Production: Argos Films (Anatole Dauman)
Formato - Format : 35mm, b/n
Durata - Length: 18'
Origine - Origin: Francia 1967
Documentario sui "viaggiatori" di tutto il mondo riuniti a Katmandu, in Nepal, tra dicembre e gennaio 1967.
A documentary about "travelers" from all over the world, gathered together in Katmandu, Nepal, December, 1966 and January, 1967.

Film distribué par Tamasa mais non vendu en DVD, visionnable à la BnF sous une forme numérisée.

Tamasa Distribution
63, rue de Ponthieu
75008 Paris
• Courriel : [email protected]
• Site :
• Tel : 01 43 59 01 01
• Fax : 01 43 59 64 41

Film à présent vendu par l'Atelier des Archives

Atelier des Archives
6 rue Nicolas Appert
75011 Paris

 

RENCONTRE AVEC KALOU RINPOCHÉ

 

Passé le rendez-vous du Noêl à Katmandou, nous décidons de nous rendre au Monastère de Sonada, près de Darjeeling, en Inde. Nous y rencontrons le maître Kalou Rinpoché. Notre objectif, suivre une initiation au bouddhisme tibétain. Le hic, c'est la communication : l'apprentissage du tibéain est requis et, pour ce faire, un séjour au temple d'au moins deux ans !

Nous choisissons alors de partir pour l'Inde et son hindouisme tantrique.

Prochaine étape : Rencontre à Calcutta avec Ashoke Fakir (le roi Baul magicien)...

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KALOU RINPOCHE

 

 

En Inde

En 1966, il s'établit à Sonada près de eeling, en inde.eeling en Inde où il fonde son propre monastère, Samdrup Darjay Choling et un centre de retraite8, sur un terrain que lui offrit Trijang Rinpoché, l'un des tuteurs du dalaï-lama. Ce monastère devint sa résidence principale et le siège de la lignée Shangpa Kagyü.

En 1973, il donne à Rumtek des enseignements aux 4 régents du 16e Karmapa à sa demande. De même, suivant les instructions du  14e Dalaï Lama, il enseigne à de nombreux geshes, dont les abbés et lamas du monastère de Namgyal, et ceux des collèges tantriques8.

En Europe et en Amérique

Kalou Rinpoché à Sakya Tegchen Choling, Seattle, États-Unis, 1978

Vers 1968, il rencontre ses premiers disciples occidentaux. Ce lama est l'un des premiers à avoir introduit le Bouddhisme tibétain en Occident. Il a fondé une cinquantaine de centres à travers le monde, notamment en Bourgogne, avec le temple de Dashang Kagyu Ling et en Savoie avec l'Institut Shangpa Karmaling.

Entre 1971 et 1989, il se rend plusieurs fois aux États-Unis, au Canada et dans différents pays d’Europe et d'Asie du Sud-Est. Il fonde plus de 70 centres du dharma, 20 centres de retraite et fait construire environ 20 stupa. Il confie ces centres à la responsabilité de plus de 30 lamas, ses disciples10.

Il fonde un premier centre au Canada et forme un groupe de méditation à Paris.

Au cours de ses voyages suivants, en 1974 et en 1976-77, l'intérêt des Occidentaux se confirme et il fonde en France le premier centre pour retraites de 3 ans en Occident, Dashang Kagyu Ling, connu aussi sous le nom de Temple des mille Bouddhas. L'année suivante, il fonde Kagyu Rintchen Tcheu Ling à Montpellier et bénit en 1987 les travaux d'un temple construit dans la plus pure tradition himalayenne qui sera consacré en 1990 par Bokar Rinpoché.

C'est en 1980 que Kalou Rinpoché, qui vient de donner à la Pagode du bois de Vincennes, pour la première fois en Occident, la grande Initiation de Kalachakra suivie par une très nombreuse assistance, rencontre Jean Ober, secrétaire général de l'Institut international bouddhique, qui souhaitait en améliorer l'animation. Ainsi naît le projet du Temple Kagyu-Dzong, dont la première pierre est posée le 20 mars 1983 et qui est construit en 2 ans.

En 1983, Kalou Rinpoché donne en Inde pendant plusieurs mois le grand cycle de transmissions de pouvoir du Rinchen Terdzö, aux 4 régents du Karmapa, à de nombreux lamas, tulkou, moines, et à des milliers de disciples10.

Kalou Rinpoché s'est aussi engagé dans le dialogue interreligieux11. Il voyait des points communs avec le bouddhisme dans des religions non-théistes comme le taoïsme et le shintoïsme, mais aussi dans des religions théistes comme l'hindouisme, le judaïsme, le christianisme et l'islam12. En 1971, lors de son premier voyage en Occident, il commence son voyage par une visite en Israëlpour se recueillir sur les lieux saints du judaïsme et du christianisme, et rencontre le pape Paul VI au Vatican13. Du 11 au 13 novembre 1984, à Dashang Kagyu Ling, il rencontre deux prêtres diocésains et quelques moines de l'Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-Qui-Vire14.

Il rencontre également Frère Roger, de Taizé, en août 1987

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Monastère de Sonada

Le Monastère de Sonada ou Samdrup Thargyay Ling, est le siège de la lignée Shangpa Kagyuen Inde.

En 1965Kalou Rinpoché décida de s'installer au nord-est de l'Inde, aux environs de Darjeeling.

A Sonada, se trouvait un terrain avec un petit monastère appartenant à Yondzing Trijang Rinpoché, l'un des deux tuteurs du 14e Dalaï Lama. Appelé auprès de ce dernier, Trijang Rinpoché dut quitter Sonada en 1966, et remit son monastère sous la responsabilité de Kalou Rinpoché qui l'agrandit et le dota de centres de retraites de trois ans. Il y accueillit non seulement des moines tibétains comme Bokar Rinpoché qui y fit une retraite longue et devint son héritier spirituel, mais aussi nombre de moines et de nonnes occidentaux de toutes obédiences qui accoururent dès les années 70.

Sonada est le siège de la lignée Shangpa Kagyupa. La jeune incarnation (Yangsi) de Kalou Rinpoché, née en 1990, a été intronisée à Sonada le 25 février 1993, en présence de Taï Sitou Rinpoché, de Gyaltsab Rinpoché, de Bérou Khyentsé Rinpoché et de Bokar Rinpoché avec qui l'enfant poursuivit son instruction après la mort de son père en 1999.

 

 

Né(e) à : Kham (Tibet) ,  1905
Mort(e) à : Monastère de Sonada (Samdrup Tarjayling) (Inde) , le 10/05/1989

Biographie : 

Kyabjé Kalou Rinpoché fut l’un des plus grands maîtres tibétains contemporains.

Aspirant à la vie spirituelle et manifestant des qualités de cœur et d’esprit hors du commun, il fut ordonné moine dès l’âge de treize ans au monastère de Pelpung, le principal monastère Kagyü du Tibet oriental, siège du Taï Situpa. Celui-ci le reconnut alors comme l’« émanation de sagesse » de Jamgön Kongtrül Rinpoché. A seize ans, Khyabjé Kaolu Rinpoché effectua la traditionnelle retraite de trois ans des lamas.

A vingt-cinq ans, Khyabjé Kalou Rinpoché choisit de se consacrer totalement à la pratique et devint un yogi errant. Il pratiqua ainsi durant douze ans dans des retraites himalayennes, en ermite solitaire. Puis, la renommée de sa réalisation le fit appeler à l’âge de trente-sept ans comme maître de méditation des retraites de trois ans du monastère de Pelpung. Il effectua pendant cette période différents voyages et pèlerinages au Tibet central et oriental. 

En 1957, en raison des troubles politiques dus à l’invasion chinoise, Kyabjé Kalou Rinpoché partit pour le Bhoutan. En 1966, il s’établit en Inde, à Sonada, où il fonda le monastère et les centres de retraite qui devinrent sa résidence principale et le siège de la tradition Shangpa Kagyü. C’est à cette époque, vers 1968, que les premiers occidentaux qui devinrent ses disciples, l’y rencontrèrent.

Par la suite, encouragé par Ses Saintetés le Dalaï-Lama et le Karmapa, il contribua largement à la diffusion de la sagesse du bouddhisme en Occident où il fonda de nombreux centres du Dharma et centres de retraite aux États-Unis et en Europe.

Sa jeune incarnation, Son Eminence Yangsi Kalou Rimpoché (né en 1990) a été reconnue par Taï Sitoupa et Sa sainteté le Dalaï-Lama. 

Source : www.rimay.net

 

 

 

 

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