Voir aussi :
Cours n° 2 : Rappel onirique et tenue d'un Journal de rêves
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Le rappel des rêves
Des études, dont celle de William Dement et Edward Wolpert (Oniros, 1240), ont mis en évidence que des éveils effectués dans les quelques minutes suivant la fin d'une période-R produisaient une quantité considérable de rappels de rêves. Une chute brusque se produisait cependant cinq à dix minutes après la période-R, de sorte que des éveils pratiqués huit à neuf minutes après une période-R ne produisaient presque aucun rappel.
Les auteurs en concluent que le rappel de rêve dépend plus du moment de l'éveil par rapport à la période-R que du contenu du rêve.
Ainsi, le souvenir des rêves est plus riche et plus détaillé aussitôt après une période-R. Les sujets d'expérience furent réveillés à quatre moments différents :
1) En période-R : comme prévu, les dormeurs rapportèrent un rêve en cours;
2) Lors du mouvement corporel suivant la fin de la période-R : ils racontent des histoires typiquement oniriques, complètes et intenses;
3) Cinq minutes après la fin de la période-R : ils ne rapportèrent que de vagues bribes de rêve;
4) Dix minutes après la fin de la période-R : la plupart des sujets ne se rappelèrent aucun rêve ou n'en gardèrent plus qu'une impression confuse.
Sources : E. Hartmann (Biologie du rêve) et P. Garfield (La Créativité onirique).
Ainsi, cinq minutes seulement après la fin du rêve, son souvenir se fragmente et au bout de dix minutes, il a presque, sinon totalement, disparu.
Par conséquent, si l'on veut bien se souvenir de ses rêves, il faut les saisir rapidement à l'issue d'une période-R, et comme la durée des périodes-R et la richesse des rêves s'accroissent au cours de la nuit de sommeil, un réveil juste après la fin de la dernière période-R sera le moment du meilleur rappel. En outre, pour éviter de tomber en sommeil léger, il est conseillé de se réveiller brusquement (dès l'arrêt du "train du rêve").
Voir Ernest Hartmann (Les fonctions du sommeil, p. 37).
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«Peut-être pourrait-on maintenant se permettre une petite hypothèse neurologique. La perte de «mémoire immédiate» à l'égard de nos rêves et les confabulations intervenant au moment du récit de nos rêves (utilisation d'une «élaboration secondaire») suggèrent une connexion possible avec le syndrome de Korsakoff.
On pourrait penser que les zones du cerveau hypothétiquement impliquées dans les déficits de mémoire du syndrome de Korsakoff, l'hippocampe et les corps mamillaires, jouent un rôle dans le processus normal d'oubli des rêves.» (E. Hartmann)
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