Le bâton d'Esculape, entouré d'un serpent (couleuvre),
emblème des médecins et pharmaciens
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Photo Roger Ripert du 6/10/2014
Couleuvre d'Esculape
Dans le jardin, devant la maison de l'Association Oniros
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Avec ses deux taches jaunes derrière la tête
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Télesphore et Esculape
Musée de Carthage [Tunisie] n° 458
IIe s. apr. J.-C.
© LIMC-France (1988)
Statue d'Asclépios, en marbre pentélique, trouvée dans le sanctuaire d'Asclépios à Épidaure.
Statue du type d'Este, copie d'un original du IVe s. a. C. Vers 160 p. C.
Musée archéologique national, Athènes, n° 263.
Auteur de la photo : Marsyas (19/12/2005)
De nombreux temples sont érigés en l'honneur d'Esculape tout au long de l'antiquité (du VI ème s. avant J-C au IV ème s. après J-C) : ils reçoivent la visite de malades qui lui offrent des sacrifices et espèrent que le dieu les visitera en songe pour leur indiquer les remèdes qui soulageront leurs maux... |
Dans la mythologie grecque, Asclépios (en latin Aesculapius) est dans l'épopée homérique un héros thessalien puis, à l'époque classique, le dieu de la médecine. Fils d'Apollon, il meurt foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts, avant d'être placé dans le ciel sous la forme de la constellation du Serpentaire.
Il correspond à l'Esculape romain, dont le nom est une traduction en alphabet latin du dieu grec, et à l'Imhotep égyptien. Son attribut principal est le bâton d'Asclépios, autour duquel s'enroule un serpent, aujourd'hui symbole de la médecine.
Son principal lieu de culte est situé à Épidaure, où il guérit les pèlerins par incubation. Il est invoqué dans le serment d'Hippocrate aux côtés de son père Apollon et de ses filles principales Hygie et Panacée. Il est l'ancêtre mythique des Asclépiades, une dynastie de médecins exerçant à Cos et Cnide, dont Hippocrate est le plus illustre membre.
Dès l'âge classique, Asclépios est vénéré comme un dieu. Ses deux principaux centres de culte sont Trikka et Épidaure en Argolide, où son culte éclipse celui d'Apollon. Dans son sanctuaire d'Épidaure, il pratique une médecine par les songes : l'incubation. Les patients, dûment purifiés, doivent passer la nuit dans le temple ; pendant leur sommeil, le dieu leur dicte l'ordonnance nécessaire ou guérit directement l'organe malade en le touchant (17). Les guérisons miraculeuses (iámata) donnent lieu à des ex-votos décrits par Pausanias (18).
Asclépios et Hygie possèdent un temple à Corinthe depuis au moins le milieu du VIe siècle av. J.-C. (19). Il semble y être associé à Apollon, avant que les Cypsélides ne fassent du guérisseur la principale divinité de la cité (20). On trouve également un Asclépéion à Titane, voisine de Corinthe; selon la légende, le sanctuaire et la statue de culte, d'aspect archaïque, sont l'œuvre d'Alexanor, fils de Machaon et petit-fils du dieu (21).
Asclépios est également vénéré à Delphes dès le Ve siècle av. J.-C. et à Athènes après la «peste» de 430-429 av. J.-C. : une statue de culte est importée d'Épidaure dès la paix de Nicias, qui met fin à la guerre du Péloponnèse. Sophocle, déjà prêtre d'un héros guérisseur, Amynos, joue un rôle important dans l'implantation du fils d'Apollon à Athènes : le tragique est même réputé avoir accueilli le dieu dans sa demeure. Asclépios est ensuite initié aux Mystères d'Éleusis, et les Asclépeia (ou Épidauria) sont positionnées à proximité de la célébration des mystères dans le calendrier attique.
À l'époque hellénistique, le culte d'Asclépios est répandu dans tout le bassin méditerranéen. En Phénicie, le dieu est assimilé au guérisseur Eshmoun ; une inscription dans son temple à Sidon montre qu'Asclépios y est vénéré dès le IVe siècle av. J.-C. (22). Son culte est attesté en Palestine à partir du Ier siècle ap. J.-C., en association avec les sources chaudes de Tibériade, réputées pour leurs vertus médicinales (23) : une monnaie de bronze frappée par la cité en 99 ap. J.-C. représente sur son revers Hygie (sa fille) tenant dans la main gauche un serpent représentant Asclépios, assise sur un rocher dont s'écoulent des eaux jaillissantes (24). Le culte d'Asclépios et Hygie est également attesté à Néapolis, actuelle Naplouse, à partir du iie siècle ap. J.-C. (25), et à Ascalon à partir du Ve (26).
À Pergame, le sanctuaire d'Asclépios est construit autour d'une fontaine miraculeuse censée redonner la parole aux muets.
Références :
17. Hérondas (IV, 17).
18. Pausanias, II, 27, 3.
19. De Waele, p. 420.
20. Hérodien, III, 52 ; De Waele, p. 420.
21. Pausanias, II, 11, 5-6.
22. McCasland, p. 222.
23. McCasland, p. 223.
24. McCasland, p. 224.
25. McCasland, p. 225.
26. McCasland, p. 226.
S. Vernon McCasland, « The Asklepios Cult in Palestine », Journal of Biblical Literature, vol. 58, no3 (septembre 1939), p. 221-227.
Voir aussi : P. Sineux, "Les récits de rêve dans les sanctuaires guérisseurs du monde grec : des textes sous contrôle", "Sociétés et Représentations", 23, 2007, p. 45-65.
Source Wikipedia : Asclépios
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Par Claude-Alice Marillier
L'exemple le plus connu est le culte d'Asclépios (Esculape). Ce personnage fut un héros, fils d'Apollon et élève du centaure Chiron, avant de devenir un dieu du panthéon grec. Les malades se rendaient dans ses temples (en particulier à Epidaure, construit au 4ème s. av. JC). Après une purification rituelle, le malade passait la nuit enroulé dans la peau d'un animal sacrifié dans l'encoimétérion (ou abaton), où le dieu le visitait dans ses rêves. Il lui apportait parfois une guérison spontanée, ou plus souvent lui indiquait un remède. Le message était alors décrypté avec l'aide des prêtres. Ceux-ci pratiquaient aussi une médecine plus "matérialiste", mais un grand nombre d'ex-voto témoignent de l'efficacité des cures miraculeuses, qui devaient être aussitôt consignées par écrit.
Clément d'Alexandrie note qu'il faut "être pur quand on pénètre dans le temple parfumé d'encens, et la pureté c'est de n'avoir que des sentiments pieux" (NPPG). Au 5ème siècle après JC, Saint Jérôme témoigne de la persistance de ses pratiques. Délos devenue colonie athénienne (au 2ème s. av. JC), un temple y fut consacré à Sérapis, dieu égyptien guérisseur, synthèse d'Osiris, Dyonisos et Asclépios; les pratiques y étaient semblables (NPPG). Des oracles similaires existaient dans tout le monde grec. Salverte (1856) précise que "les prêtres préparaient le consultant par les émanations, les parfums magiques (...), ils subissaient au préalable les cérémonies préliminaires, destinées à leur rendre le dieu favorable" (DPPM).
Dans une lettre à Périclès, la célèbre Aspasie * raconte ses pérégrinations à la recherche d'un remède : elle visite en vain le temple d'Isis à Memphis où "durant la nuit, s'exhalaient les délicieux parfums de Cyphis" et où elle apprit "que le jeune Alexandre s'était endormi dans le sanctuaire, on lui avait révélé dans un songe un remède pour guérir son ami Timoléon, et que son voeu avait été exaucé"; puis Patras, où elle dépose des offrandes devant la statue d'Hygie (la santé, fille d'Asclépios) et suivant les conseils des prêtres, fixe "de [ses] regards un miroir flottant sur l'onde d'une fontaine". Enfin on lui conseille le temple de Podalyre (fils d'Asclépios) à Lycère, où elle trouve enfin le soulagement :
"A peine suis-je arrivée que je me baigne dans le fleuve; en sortant de l'eau, je répands sur moi le baume odorant dont Sozime, notre ami, m'avait fait don à mon départ d'Athènes. Je tâchai, par mes prières, de me rendre digne de la réponse du dieu. A l'approche de la nuit, je me couchai sur une peau de chèvre, près de la colonne qui portait la statue, et je fus plongée dans un doux sommeil. Autour de moi se répandit une clarté suave. Crois-moi, Périclès, oui, crois-moi; dans ce calme de l'âme, le divin Esculape, enveloppé d'un brillant nuage, m'apparut avec ses deux filles et me promit la santé. Mon sommeil fut profond jusqu'au point du jour; à mon réveil, je me trouvai sur le même côté où je m'étais mise la veille" (DPPM).
Voir le site de Claude-Alice Marillier : http://sheerazade.over-blog.com/categorie-299287.html
Sources documentaires
NPPG- "Nous partons pour... la Grèce", Pierre Lévêque (PUF, 1966)
DPPM- "Dictionnaire des pierres et des parfums magiques", Santini de Riols (Belfond, 1981)
DFPP- "Découvrez les fabuleux pouvoirs paranormaux qui sont en vous", Laura Tuan (de Vecchi, 1989)
ATP - "Amulettes, talismans et pantacles", Jean Marquès-Rivière (Payot, 1972)
MPGR- "Mythe et pensée chez les Grecs", Jean-Pierre Vernant (La Découverte, 1994)
CDR - "Capteur de rêves", film TV de Paule Muxel (M de S Films - France 3, 1998)
MSMA- "Le musée des sorciers, mages et alchimistes", Grillot de Givry (Tchou, 1966)
DRPN- "Le Dragon Rouge et la Poule Noir", Grimoires et rituels magiques (Belfond, 1972)
DSOC- "Dictionnaire des sciences occultes", dirigé par Frédéric Boutet (Desclez, 1979)
YORE- "Le yoga du rêve", Namkhai Norbu (L'Originel, 1993)
GEF - "Grande encyclopédie des fées", Pierre Dubois (Hoëbeke, 1996)
GEL - "Grande encyclopédie des lutins", Pierre Dubois (Hoëbeke, 1992)
SMMI- "Sogno di un mattino di mezzo inverno", Hugo Pratt (Tascabili Bompiani, Fabbri Editori, 1978)
CHSO- "Le château des songes", Michel Jouvet (Odile Jacob, 1992 )
MCRP- "Mieux comprendre ses rêves par la parapsychologie", Henri Premont (RTL Ed.)
* Danielle Jouanna, Aspasie de Milet : Egérie de Périclès, Histoire d'une femme, histoire d'un mythe, Fayard, 2005.
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Asklepios fut un héros, fils d'Apollon et élève du centaure Chiron, avant de devenir un dieu du panthéon grec.
Les malades se rendaient dans ses temples (en particulier à Epidaure, construit au 4ème s. av. JC).
Après une purification rituelle, le malade passait la nuit enroulé dans la peau d'un animal sacrifié dans l'encoimétérion (ou abaton), où le dieu le visitait dans ses rêves. Il lui apportait parfois une guérison spontanée, ou plus souvent lui indiquait un remède. Le message était alors décrypté avec l'aide des prêtres. Ceux-ci pratiquaient aussi une médecine plus "matérialiste", mais un grand nombre d'ex-voto témoignent de l'efficacité des cures miraculeuses, qui devaient être aussitôt consignées par écrit. Clément d'Alexandrie note qu'il faut "être pur quand on pénètre dans le temple parfumé d'encens, et la pureté c'est de n'avoir que des sentiments pieux" (*).
* Source : "Nous partons pour... la Grèce", Pierre Lévêque, PUF, 1966.
"A l'époque héllénistique, il paraît qu'il existait 420 temples d'Esculape, qui fonctionnèrent jusqu'à ce que les chrétiens les ferment et les détruisent au 5e siècle [après JC]. Le plus riche semblerait celui de Pergame et le plus ancien (après Trikka) celui d'Epidaure, qui revendiquait une paternité hégémonique. Toute nouvelle fondation donnait lieu à une cérémonie de Filiation, la translatio, où selon le rituel un des serpents sacrés du temple d'Epidaure était amené en procession au nouveau temple. Le serpent est en effet le symbole bien connu de tous les cultes chtoniens et la déesse Terre (o potnia Chton) est "la Mère des rêves aux ailes noires". Comme toutes les opérations destinées à combattre de manière désespérée la mort, l'incubation n'était pas une mince chose." (p. 97) ....
"Son adoration et ses prières terminées, il va s'allonger dans l'adyton [abaton] ou "lieu réservé aux invités". Il a enfin pu pénétrer dans le dortoir interdit et il s'allonge à même le sol, dans la pénombre au milieu de lourdes fumées d'encens et des parfums d'orient. De gros serpents verts et jaunes de deux mètres de long glissent lentement toute la nuit sur le dallage de marbre parmi les pétales de fleurs et les corps des dormeurs" (p. 99).
Source : La Maîtrise des rêves, Marc-Alain Descamps, Ed. Universitaires, 1983.
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Asklepios (Esculape en latin) était le fils du dieu Apollon et de la nymphe Coronis. Son père le confie au centaure Kheiron (Chiron), instruit en médecine par Artémis et Apollon lui-même. Chiron enseigne à son tour la médecine à Asklepios. Il reçoit alors le caducée des mains de son père. Asklepios ne se contente pas seulement de guérir les malades, mais se permet également de ressusciter les morts, ce qui n'est réservé qu'aux dieux. Pour cette usurpation, son grand-père, Zeus, le foudroie, à la grande fureur d'Apollon.
Selon plusieurs historiens, Asklepios a pu être un humain connu pour ses connaissances et sa bonté et qui fut divinisé par la suite. Homère le décrit comme un praticien génial dont les fils, Machaon et Podalerius, sont les médecins (militaires !) de l'armée grecque qui assiège Troie.
Il est toujours représenté avec un bâton sur lequel s'enroule un serpent, surnommé pour cela la couleuvre d'Esculape, et parfois accompagné de ses filles Hygie (également déesse de la Santé) et Panacée ainsi que du génie guérisseur Telesphorus (Temple d'Asklepios à Athènes).
Une couleuvre pour un dieu
Elaphe longissima est considérée comme la couleuvre d'Esculape. Ce serpent inoffensif peut atteindre la taille de deux mètres. C'est une espèce diurne, terrestre et semi-arboricole, se nourrissant de petits mammifères, de lézards et d'oiseaux. Extrêmement rapide, agile, énergique et dotée d'un solide appétit, elle fut l'un des symboles de la santé dans l'antiquité. Sa répartition ordinaire se situe dans le sud-est de l'Europe et en Asie Mineure. Curieusement, des populations très localisées apparaissent en Allemagne, Suisse et Autriche. Il semble que ce soient les Romains qui implantèrent ce serpent protégé dans les régions thermales de ces pays, régions thermales dans lesquelles le culte d'Esculape était célébré.
Le symbolisme du caducée d'Esculape
Le caducée appartenait originellement à Apollon. Comme attribut à ce dieu, le caducée ne portait qu'un seul serpent enroulé autour d'un bâton-massue, tête vers le haut. Le symbolisme du serpent est très ancien et a toujours été associé à l'idée de la Mort et de la Vie. Son venin provoque le passage entre la vie et la mort, mais, utilisé à de faibles doses, il avait aussi la réputation d'être un remède (on le trouvait en abondance dans les recettes des sorciers). Son utilité n'est pas une légende : en biologie moderne, les enzymes protéolytiques du venin de serpent sont utilisés pour la séparation des chaînes d'ADN. Le serpent était également souvent associé aux forces secrètes de la terre d'où il surgissait. L'explication du caducée médical réside, peut-être, dans l'association serpent-bâton. Le serpent représenterait le remède (dont la composition est souvent gardée secrète) tandis que le bâton symboliserait l'arbre de Vie, vie que le praticien essaye de maintenir grâce à ce remède. Par contre, le miroir surplombant le bâton est un symbole récent, fort en vogue dans le corps médical français, et il représente la prudence. Il pourrait provenir de la franc-maçonnerie (qui considère le miroir comme le seul juge de l'homme) et son apparition se situerait alors à la fin du XVIIIème siècle ou au début du XIXème. Dans l'antiquité classique, il n'a jamais été associé au caducée.
Source de l'article perdue (sur le Net) !
Le sanctuaire d'Asclépios est un haut-lieu de la médecine grecque, situé en Argolide dans le dème d'Épidaure, à environ 10 km à l'ouest de la petite cité portuaire de Palea Epidavros. Durant l'Antiquité, les pèlerins accouraient de toute la Grèce pour se faire soigner dans le sanctuaire d'Asclépios, dieu guérisseur. Ce lieu abritait des médecins très réputés. Comme dans tous les sanctuaires grecs, des épreuves sportives et théâtrales étaient organisées en l'honneur des dieux. On a retrouvé à Épidaure des vestiges importants d'équipements sportifs, mais le site est surtout célèbre pour son théâtre. (Source : Wikipedia) http://fr.wikipedia.org/wiki/Épidaure |
Photo Michael F. Mehner, 11/9/2008
Les ruines de l'Abaton dans l'antique sanctuaire d'Epidaure
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