- MYTHOLOGIE DU SOMMEIL & DU RÊVE -

L'HISTOIRE DU RÊVE ET LE RÊVE DANS L'HISTOIRE

 

LE RÊVE DANS LA MYTHOLOGIE GRÉCO-LATINE

 

ONEIROS

LE DIEU DES SONGES

 

Gracieusement fournies et commentées par Mme Renée Koch-Piettre,
voici les représentations d'Oneiros en Grèce, d'après le Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, VII 2, pl. 44.

 

1. Selon Philostrate, Imagines, I, 27, p. 402
 (décrivant un tableau représentant Amphiaraos) :

«Il y a là aussi Vérité (Alêtheia) en vêtement blanc, et là encore la porte des songes, car ceux qui consultent l'oracle en cet endroit ont recours au sommeil; et Oneiros lui-même est peint dans une attitude détendue : il porte un vêtement blanc sur le vêtement noir, du fait, je pense, qu'il apparaît de nuit comme de jour. Il porte encore une corne dans les mains, vu qu'il introduit les songes par la porte du vrai».
(Amphiaraos est le héros dont on consulte l'oracle par incubation, à Oropos en Attique; la porte du vrai et la corne font allusion à Homère, Odyssée 19, 560-569).

 

 

PHILOSTRATE L'ANCIEN
UNE GALERIE ANTIQUE DE 64 TABLEAUX
LIVRE I + notes sur le texte

 

XXVI. AMPHIARAOS

Ce char à deux chevaux (les héros de ce temps, à l'exception de l'audacieux Hector, n'attelaient pas encore quatre chevaux ensemble) porte Amphiaraos au retour de Thèbes, quand la terre s'entr'ouvrit, dit-on, sous ses pas voulant qu'il fût devin en Attique, prophète véridique et savant au milieu des hommes les plus éclairés. Des sept chefs qui s'efforcèrent de rendre le pouvoir à Polynice le Thébain, nul ne revint dans sa patrie, excepté Adraste et Amphiaraos. Quant aux autres, la terre de Cadmée les garde. Tous moururent frappés ou par la lance ou par les pierres, ou par la hache ; seul Capanée, pour avoir blessé Jupiter par son orgueil provocateur, fut foudroyé. Mais nous parlerons ailleurs de ces chefs ; la peinture nous invite à regarder Amphiaraos, pénétrant déjà dans la terre entr'ouverte, la tête ceinte de bandelettes et de feuilles de laurier. L'attelage est blanc ; les roues du char semblent tourner avec rapidité ; les chevaux soufflent à pleins naseaux ; ils humectent la terre de leur écume ; leurs crinières sont couchées ; à la sueur qui ruisselle sur leurs flancs, se mêle une fine poussière qui les rend moins beaux, mais plus vrais. Amphiaraos est couvert de toutes ses armes ; il ne lui manque que le casque, sa tête étant consacrée à Apollon ; il a le regard d'un homme divin, d'un prophète.
L'artiste nous montre aussi Orope sous les traits d'un adolescent, au milieu de femmes au vêlement azuré qui représentent les mers; voici le sanctuaire où médite Amphiaraos, l'antre sacré et mystérieux. Là se tient la Vérité en robe blanche; là sont aussi les portes des songes. Car, pour consulter l'oracle, il faut dormir. Le Rêve lui-même est représenté avec un visage où se peint l'abandon ; il porte une robe blanche sur une noire ; c'est que la nuit et le jour lui appartiennent. Il a une corne entre ses mains pour montrer qu'il introduit les songes par la porte de vérité.

COMMENTAIRE

Les sept chefs assiégeaient Thèbes; Étéocle et Polynice venaient de tomber frappés l'un par l'autre; le combat entre les Thébains et les assiégeants, un moment suspendu par le duel des frères, avait repris avec un nouvel acharnement, lorsque Jupiter envoya une terreur panique à l'armée argienne, qui prit la fuite en désordre. Le Thébain Périklyménos s'attacha à la poursuite d'Amphiaraos qui monté sur son char et accompagné de son écuyer, poussait ses chevaux dans la direction d'Orope; le devin était sur le point d'être atteint, mais Jupiter lançant la foudre, ouvrit la terre, qui engloutit les deux héros avec l'attelage. Plus tard les Grecs élevèrent à Orope, près de la mer, sur la frontière de l'Attique et de la Béotie un temple à Amphiaraos qui y était honoré comme un dieu et consulté comme un oracle (1).

Le peintre de notre tableau voulant caractériser le lieu de la scène, avait représenté la ville d'Orope sous la figure d'un jeune homme; ce personnage, dans la pensée de l'artiste, était-il la ville elle-même, ou Orope, fils de Lycaon qui avait fondé la ville ? La première supposition paraît plus vraisemblable. C'était un usage parmi les anciens de personnifier les contrées, les villes, les montagnes : le fameux Ialysos que Protogène mit sept ans à peindre, suivant la tradition, et qui, avant d'être exposé à Rome dans le temple de la Paix, attirait à Rhodes les Grecs et les Romains, n'était sans doute autre que la cité d'Ialysos elle-même, une des trois villes de cette île célèbre (2). Des femmes au vêtement azuré accompagnaient Orope ; Philostrate les appelle Thalattai, c'est-à-dire les mers. Pourquoi plusieurs figures pour représenter la mer qui baignait les côtes de l'Attique ? Peut-être parce que cette mer baignait aussi celles de Béotie; c'étaient alors deux mers différentes et chacune méritait d'être personnifiée. Peut-être aussi les poètes et les artistes ont-ils multiplié les Thalattai par la même raison qu'ils ont compté tant de Néréides; l'imagination s'est représenté d'abord ces êtres comme des personnifications d'une ou de plusieurs mers en particulier; puis abandonnant l'abstraction, elle en a fait des habitants de la mer; or des habitants doivent peupler, c'est-à-dire être nombreux. Les Thalattai se remarquaient sans doute assez souvent dans les tableaux des peintres anciens; une peinture d'Herculanum dont le sujet est Persée délivrant Andromède nous montre une figure de femme vêtue d'un chiton violet qui regarde le 332 monstre et tend les deux mains, c'est avec raison, ce semble, que les archéologues ont nommé ce personnage une Thalatta (3) ; ailleurs une Thalatta, debout sur le rivage et vêtue également de violet, étend les mains vers Phryxos, qui traverse les flots, assis sur un bélier (4). Mais si Philostrate a reconnu des Thalattai dans ces deux femmes, c'est moins sans doute à cause de leur manteau aux couleurs chatoyantes que parce que la peinture offrait aux regards tout près d'elles le rivage même de Béotie, et un coin de mer.

Philostrate nous parle de la terre qui s'entr'ouvre, et aussi d'un sanctuaire où médite Amphiaraos. Par ce sanctuaire, il ne faut pas sans doute entendre le temple élevé près d'Orope à Amphiaraos, mais une grotte, une excavation naturelle dans le flanc d'une montagne ; on y voyait deux portes, les portes des songes. Le vêtement blanc de la Vérité ne saurait nous étonner, c'est le vêtement des prêtresses, et la Vérité est comme la prêtresse d'Amphiaraos ; c'est le vêtement qui lui convient le mieux, quand elle n'est pas nue. Comment Apelle l'avait-il représentée dans son tableau de la Calomnie ? Nue peut-être, comme Raphaël en recomposant ce tableau; mais il avait donné un vêtement noir au Repentir, ce qui nous oblige, pour le contraste, à la croire vêtue de blanc, si nous supposons qu'elle n'était pas nue. La nudité, c'est l'absence de toute coquetterie; la blancheur, c'est l'absence de toute tache ; ces deux états semblent naturels chez la Vérité, qui doit haïr la parure comme une hypocrisie, et craindre l'apparence du mensonge comme une souillure.

Le Rêve avait naturellement sa place dans un antre où se pratiquait l'oneiromancie. Le sanctuaire d'Amphiaraos n'avait rien à envier sur ce point au sanctuaire d'Esculape; Pausanias raconte que visitant à Sicyone deux bâtiments élevés dans le péribole de ce temple, il vit dans le premier la statue couchée du Sommeil et dans le second la statue d'Oneiros accompagnée de celle du Sommeil qui endormait un lion (5). [Voir plus bas]

Ce passage important doit nous empêcher de tomber dans l'erreur de plusieurs commentateurs qui ont confondu Oneiros avec le Sommeil ; ce sont là deux divinités, dont les attributs étaient sans doute à peu près les mêmes, mais que cependant l'art et la mythologie savaient au besoin distinguer l'une de l'autre. Nulle part d'ailleurs, ni Oneiros ou le Rêve, ni Hypnos le Sommeil, ne nous apparaissent, comme en ce tableau, vêtus à la fois de blanc et de noir. Est-ce donc là une singularité qui doive nous surprendre et nous inspirer des doutes sur l'authenticité du tableau? Nous ferons remarquer d'abord que si l'art grec s'est jamais montré inventif et varié, c'est surtout dans la représentation du Sommeil, et des divinités qui ont d'étroits rapports avec lui, comme le Rêve ou la Mort. Chaque artiste semble n'avoir pris conseil, sur ce point, que de sa fantaisie ou des exigences de son sujet ou de ses idées plus ou moins philosophiques ou religieuses sur le rôle du sommeil dans la vie. Ainsi Hypnos est tantôt un enfant (6), tantôt un jeune homme (7), tantôt un vieillard (8); ici il est légèrement vêtu; là il disparaît sous des draperies épaisses ; il a des ailes d'oiseau ; il peut avoir des ailes de papillon, à la tête et aux épaules (9) ; on le rencontre aussi sans ailes d'aucune sorte. Ici il est debout; là couché ; il s'appuie sur un bâton ou sur un arbre. Par une conception assez subtile, l'artiste qui avait sculpté le coffre de Cypsélos avait représenté le Sommeil, sous les traits d'un enfant noir dormant dans les bras d'une femme (10) ; la couleur indiquait la nuit comme le temps du sommeil ; la femme la personnifiait.

Le double vêtement blanc et noir est un raffinement. Les premiers et les derniers temps d'un art produisent quelquefois ces sortes de bizarreries ingénieuses; l'époque de Philostrate ne s'est pas montrée plus subtile que celle de Cypsélos; elle n'a fait qu'unir deux subtilités de même ordre, au lieu de se borner à une seule. D'ailleurs, il faut le reconnaître, cette double robe, quelque étrange qu'elle dût paraître, distinguait assez bien le Sommeil qui a pour séjour la grotte d'Amphiaraos du dieu ordinaire du sommeil, puisque dans cette grotte on consultait le devin, nuit et jour, en dormant.
La corne entre les mains du Rêve ou du Sommeil ne paraît pas s'être rencontrée sur les monuments; mais, d'un côté, le témoignage de Servius ne nous permet pas de douter que la corne fût quelquefois l'attribut du Sommeil (11); de l'autre, nous savons que les poètes ont quelquefois suivi en cela l'exemple des artistes, à moins que les artistes n'aient suivi les exemples des poètes (12).

Philostrate nous explique la signification de cette corne. Homère a parlé des portes de corne qui laissent passer les songes vrais et des portes d'ivoire qui laissent passer les songes menteurs; la corne serait dans les mains du Sommeil ou du Rêve un symbole de vérité. Cette conclusion paraît un peu forcée ; car ce qui se comprend très bien de la porte de corne qui est transparente et en cette qualité, laisse mieux voir pour ainsi dire, l'avenir caché derrière elle, se comprend mal de l'instrument appelé corne; peut-être faut-il rejeter l'interprétation de Philostrate et penser que la corne tenue ici par le Rêve, n'est que le symbole de la libéralité avec laquelle il prodigue les songes à chacun et surtout aux visiteurs d'Amphiaraos.

Le char d'Amphiaraos était traîné par deux chevaux, parce que, dit Philostrate, les héros de cette époque n'attelaient pas encore quatre chevaux ensemble. Nous avons déjà rencontré celte raison, et nous en avons contesté la valeur. Les artistes de l'antiquité ne paraissent pas avoir connu ces scrupules d'archéologues ; les monuments donnent tantôt, deux tantôt quatre chevaux au char d'Amphiaraos (13). Même diversité chez les poètes! Anti-maque et Stace sont d'accord avec notre peintre (14); Sophocle, Euripide.. Properce, placent le devin sur un quadrige (15). Le nombre des chevaux n'est point embarrassant pour les poètes ; il pouvait l'être quelquefois pour les artistes disposant d'un espace limité.

Philostrate décrit avec complaisance les chevaux d'Amphiaraos ; un détail l'a surtout frappé, c'est la poussière mêlée à la sueur ; il remarque, comme le ferait Un critique moderne, que les chevaux en sont moins beaux, mais plus vrais. « Notez, dit un fin commentateur, que ce naturalisme ne se trouve ni dans le fougueux quadrige d'Orope, ni dans le pompeux quadrige du musée Bourbon, ni dans les peintures murales, et à plus forte raison dans les peintures de vases où tout est de convention. Était-il simplement dans l'imagination de Philostrate ? (16) » Pourquoi, dirons-nous, cette supposition ? Le fougueux quadrige d'Orope est un marbre, le pimpant quadrige du musée Bourbon est un monochrome sur marbre; de peinture murale et de peinture de vase représentant le retour d'Amphiaraos, nous n'en connaissons pas ; d'ailleurs, comme le fait remarquer M. Vinet, ce sont des genres qui admettent une grande part de convention. Notre composition, au contraire, était un tableau, et sans doute un tableau qui n'était point conçu dans le genre décoratif. Le naturalisme ou le réalisme, comme on voudra l'appeler, n'était point ici déplacé. Les petits détails ont leur prix en peinture; en peinture aussi, le sacrifice de la beauté à la vérité tourne souvent au profit de l'art. Dira-t-on que le réalisme n'eut jamais ni sa petite ni sa grande place dans l'art antique ; nous ne le croyons pas, et nous avons cherché ailleurs à exposer nos raisons : nous n'en voulons donner ici qu'une seule ; quand on voit combien les artistes aiment à différer les uns des autres, est-il probable que depuis la naissance de l'art antique jusqu'à sa décadence, tous les peintres aient été d'accord pour repousser de leurs tableaux la représentation de la réalité, qui s'offre d'elle-même au talent, et qui est un des moyens les plus puissants que possède la peinture pour frapper l'imagination ?

 

 

Il est d'autres points sur lesquels notre tableau diffère des monuments analogues; sur le plus beau de tous, le bas-relief d'Orope (17), Bâton conduit le char; Amphiaraos porte le casque, mais tout le corps est nu; Philostrate ne parle point de Bâton, et quant à Amphiaraos, il n'a de nu que la tête.

Sur le monochrome d'Herculanum (18), Amphiaraos, coiffé du casque, n'a pour tout vêtement qu'une chlamyde qui s'enroule autour de son cou; il tourne la tête en arrière et semble mesurer la distance qui le sépare de l'ennemi. Sur un bas-relief de la villa Pamphili, d'époque romaine (19), Amphiaraos est armé de toutes pièces, et Bâton ne se tient pas à ses côtés. La différence la plus grande entre tous ces monuments et notre tableau est celle-ci : Philostrate nous dit qu'Amphiaraos a déjà le regard d'un homme divin, d'un prophète; nous ne retrouvons nulle part cette expression. Sur les monuments que nous avons cités, Amphiaraos est un guerrier semblable à tous les autres : rien ne fait pressentir qu'il sera un jour l'oracle de la Grèce. Pourquoi cette différence ? c'est que sans doute les monuments qui nous sont restés ne nous représentent point Amphiaraos sur le point de s'abîmer dans la terre entrouverte, mais bien quittant le champ de bataille et poursuivi par l'ennemi ; c'est encore un des sept chefs devant Thèbes; il est déjà un devin, puisqu'il Tétait avant de quitter Argos ; mais ce n'est point son seul caractère. Dans Philostrate au contraire, le guerrier s'évanouit, le devin reste; il va prendre possession de son sanctuaire ; l'air martial doit faire place à l'air inspiré.

(1) Pind., Némn 9, 25 ; Pausan , IX, 8, 2 ; 9, 1.
(2) Elien, Var. Hist., XII, 20. — Strabon, XIV, 652.
(3) Hclbig, Wandg, n° 1184.
(4) Ibid., n° 1258.
(5) Pausanias, II, X, 2.
(6) Zoega, Bassir, II, p. 206 et 210.
(7) Ibid., II, 93, p. 208, n° 22. Millin, Gal. myth., t. XXXIV, n° 121.
(8) Bas-relief de la villa Albani, Hirt. Bilderbuch, t. XXVII, 2.
(9) Sur le sens de ses ailes de papillon, voir Jahn, Arch. Beiträge, p. 55 et Stephani. Compte rendu, 1877, p. 140, 154.
(10) Pausan., V, 18,1.
(11) Ad Virg., Aen, VI, 894.
(12) Stace, Théb., V, 199.
(13) Voir Overbeck, Atl. III, Die Bitdwerk., η° 6, 7, 5, VI, C, 7, 9.
(14) Antimaque selon le scholiaste de Pindare, Ol . VI, 21.
(15) Soph., op. Strab., IX, p. 499 ; Eurip., Suppl. 950; Prop., III, 34, 29.
(16) Vinet, Revue archéologique, 1872.
(17) Overb. die Bildw., VI, 6.
(18) Ibid.,VI, 7.
(19) Welcker, Alte Denkm, II, Taf. X, 16 ; Annali dell' Institut., XVI, tav. d'agg. Overbeck, die Bildw., p. 146, n° 71.

 

 

AMPHIARAOS

 

Dans la mythologie grecque, Amphiaraos, fils d'Oïclès (roi d'Argos) et d'Hypermnestre (fille de Thestios), est un héros et devin argien. Il passe parfois pour le fils d'Apollon.

Mythe

Il joue un rôle important dans les légendes du Cycle thébain relatives à la génération qui précéda celle des héros de la guerre de Troie.

Amphiaraos épouse Ériphyle, que Polynice soudoie avec le collier d'Harmonie, afin qu'elle persuade le héros de prendre part à l'expédition des Sept contre Thèbes. Sachant qu'aucun des Sept, à l'exception d'Adraste, n'en reviendrait vivant, Amphiaraos part à regret, non sans avoir auparavant ordonné à ses enfants de venger sa mort en tuant leur mère et en organisant une seconde expédition contre Thèbes.

Il attaque Thèbes mais il est repoussé, et, alors qu'il s'enfuit, il est englouti dans un gouffre que la foudre de Zeus avait ouvert dans le sol.

C'est l'origine du célèbre sanctuaire oraculaire d'Amphiaraos à Oropos, où l'on rendait des oracles par l'interprétation des rêves (oniromancie).

Source : http://fr.wikipedia.org/

 

L'Amphiaréion d'Oropos

 

Vue de la stoa vers le NE du sanctuaire

L'Amphiaréion d'Oropos est un sanctuaire consacré au héros Amphiaraos, situé dans les collines, à 6 km au sud du port fortifié d'Oropos (actuellement en Attique), où les pèlerins venaient trouver des réponses oraculaires et de guérison.

Datant du milieu du IVème siècle la stoa * mesure 11 × 110 m avec 39 colonnes doriques extérieures internes et 17 colonnes ioniques. Il y avait des bancs de pierre à l'arrière des murs de la structure, où peut-être les suppliants du dieu dormaient et attendaient leurs rêves. Les sexes peuvent avoir été isolés et c'était peut-être le cas pour les bains situés au nord de la stoa, traditionnellement appelé «bains des femmes».

Voir Wikipedia

* Stoa est le terme grec désignant un portique, c'est-à-dire un bâtiment, ou la partie d'un bâtiment couvert, fermé à l'arrière par un mur plein, et ouvert en façade par une colonnade. C'est un lieu de rencontre, destiné à protéger diverses activités des intempéries.
Les premiers philosophes stoïciens grecs se réunissaient dans une stoa, d'où l'étymologie de stoïcisme.

Voir Wikipedia

Orope. Temple d'Amphiaraos.

Pausanias : L'Attique, Livre 1 : Chapitre 34.

 

Le pays d'Orope, situé entre l'Attique et Tanagras ; faisait autrefois partie de la Béotie ; il appartient maintenant aux Athéniens, qui, malgré des guerres continuelles au sujet de cette contrée, n'en ont la possession assurée, que depuis que Philippe la leur a donnée après avoir pris Thèbes. La ville est sur les bords de la mer et n'a rien qui mérite qu'on en parle. Le temple d'Amphiaraos est à douze stades tout au plus de la ville. On dit que ce héros ayant pris la fuite après la déroute des Argiens devant Thèbes fut englouti, avec son char, la terre s'étant ouverte sous ses pas. D'autres disent que cela arriva, non dans cet endroit, mais à Harme sur la route de Thèbes à Chalcis. Les Oropiens sont les premiers qui lui aient rendu les honneurs divins, et leur exemple fut bientôt suivi dans tout le reste de la Grèce. Je pourrais nommer d'autres mortels de ces temps-là, à qui les Grecs ont rendu les honneurs divins ; on a même consacré des villes à quelques-uns, comme Eléonte dans la Chersonèse à Protésilas, et Labadie dans la Béotie à Trophonios. Pour Amphiaraos, les Oropiens lui ont érigé un temple, et une statue en marbre blanc, l'autel est divisé en plusieurs parties, dont la première est consacrée à Héraclès, à Zeus et à Apollon Paeon ; la seconde aux Héros et à leurs femmes ; la troisième, à Hestia , à Hermès, à Amphiaraos et à Amphilochos l'un de ses fils, car Alcméon, à cause du meurtre d'Eriphyle, n'est admis à partager les honneurs divins ni dans le temple d'Amphiaraos, ni dans celui d'Amphilochos. La quatrième partie de l'autel est consacrée à Aphrodite, Panacée, Iasios, Hygiée et Athéna Paeônia ; et la cinquième enfin, aux Nymphes, à Pan et aux fleuves Achéloos et Céphise.
Les Athéniens ont aussi érigé dans leur ville un autel à Amphilochos, et il a dans la ville de Malles en Cilicie, un oracle, le plus véridique de ceux qui se sont conservés jusqu'à moi. Il y a tout auprès du temple d'Orope, une fontaine qui porte le nom d'Amphiaraos; on n'y offre point de sacrifices, et son eau ne sert ni pour les lustrations ni pour se laver les mains ; mais ceux qui ont été guéris de quelque maladie par les conseils de l'oracle, y jettent de l'or et de l'argent monnayés. Ce fut, dit-on, par là qu'Amphiaraos sortit de la terre lorsqu'il eut été admis parmi les dieux. Iophon de Cnosse, l'un des Exégètes, montrait des oracles en vers hexamètres qui étaient, disait-il, ceux qu'Amphiaraos rendit aux Argiens lorsqu'ils allèrent assiéger Thèbes. La multitude tient opiniâtrement à ce qui la flatte; mais la vérité est que dans les temps anciens, à l'exception de ceux qui étaient, dit-on, ravis hors d'eux-mêmes par Apollon, aucun devin ne rendait d'oracles proprement dits, mais il y en avait de très habiles à interpréter les songes, ou à tirer des présages du vol des oiseaux, ou à lire l'avenir dans les entrailles des victimes.
Je pense qu'Amphiaraos s'était particulièrement livré à l'interprétation des songes, car c'est par des songes qu'il fait connaître l'avenir, depuis qu'il est au rang des dieux. Celui qui veut le consulter, se purifie d'abord, par un sacrifice qu'il offre à Amphiaraos et à tous ceux dont les noms se trouvent réunis au sien ; cela fait, il lui immole un bélier sur la peau duquel il se couche, et il attend en dormant qu'un songe lui apprenne ce qu'il veut savoir.

Source : www.mythes.net

 

PAUSANIAS
DESCRIPTION DE LA GRÈCE.
TOME PREMIER. 1. L'ATTIQUE
Traduction française : M. CLAVIER

CHAPITRE XXXIV.

Orope. Temple d'Amphiaraüs.

5. Je pense qu'Amphiaraüs s'était particulièrement livré à l'interprétation des songes, car c'est par des songes qu'il fait connaître l'avenir, depuis qu'il est au rang des dieux. Celui qui veut le consulter, se purifie d'abord, par un sacrifice qu'il offre à Amphiaraüs et à tous ceux dont les noms se trouvent réunis au sien ; cela fait, il lui immole un bélier sur la peau duquel il se couche, et il attend en dormant qu'un songe lui apprenne ce qu'il veut savoir.

Voir aussi D'Hervey de Saint-Denys, Les Rêves et les moyens de les diriger, éd. Oniros, 1995, p. 31

 

 

 

 

Pausanias

 

Pausanias explore la Grèce, la Macédoine, l'Italie, l'Asie et l'Afrique avant de se fixer à Rome vers 174. Là, il écrit une Description de la Grèce, ou Périégèse, en dix livres.

À la manière d'un guide de voyage moderne, il donne, au fur et à mesure de son itinéraire, la liste détaillée des sites (dont une description de Delphes) qu'il visite et les légendes qui s'y rapportent. L'historien Paul Veyne va jusqu'à en dire, dans son ouvrage Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? (1983) :

« Pausanias est l'égal d'un philologue ou d'un archéologue allemand de la grande époque ; pour décrire les monuments et raconter l'histoire des différentes contrées de la Grèce, il a fouillé les bibliothèques, a beaucoup voyagé, a tout vu de ses yeux. (...) La précision des indications et l'ampleur de l'information surprennent, ainsi que la sûreté du coup d'œil. »

L'œuvre de Pausanias est ainsi un témoignage de première importance sur la Grèce à l'époque romaine, en particulier pour le IIe siècle de l'ère chrétienne, même si Pausanias se complaît souvent à mêler histoire et mythologie. De nombreuses fouilles archéologiques ont confirmé à maintes reprises la véracité de ses informations, surtout en ce qui concerne les sites historiques et les œuvres d'art qu'ils contenaient. Cependant, certaines fouilles se sont avérées en contradiction avec les écrits de Pausanias, ou ceux-ci étaient incomplets en regard des vestiges découverts par l'archéologie moderne, ce qui fait de Pausanias un auteur complexe à utiliser, ses textes n'étant pas toujours des plus fiables.

La Description se décompose comme suit :

Livre I : l'Attique et Mégare
Livre II : Corinthe, l'Argolide, ainsi qu'Égine et les îles voisines
Livre III : la Laconie
Livre IV : la Messénie
Livre V : l'Élide et Olympie
Livre VI : l'Élide (2e partie)
Livre VII : Achaïe
Livre VIII : Arcadie
Livre IX : Béotie
Livre X : la Phocide et la Locride

Source Wikipedia : Pausanias

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2. Pausanias, II, 10, 2 :

description du sanctuaire d'Asclépios à Sicyone 

 

 


«Au passage de l'enceinte il y a sur la gauche un bâtiment double : Hypnos est déposé dans sa première partie; il n'en reste plus rien sauf la tête. La partie qui donne sur l'intérieur est dévolue à Apollon Carneios, et les prêtres seuls ont le droit d'y entrer. On voit déposé dans le portique un os de cétacé marin, d'une taille énorme, puis une statue d'Oneiros, et Hypnos, appelé Dispensateur (Epidotês) faisant coucher un lion. À l'entrée du temple d'Asclépios, il y a de part et d'autre de la porte d'un côté une statue assise de Pan, de l'autre une Artémis debout. À l'intérieur, il y a le dieu, imberbe, en or et ivoire, oeuvre de Calamis… »

On remarque que Pausanias décrit au fur et à mesure tous les détails remarquables, en s’attachant à l’art d’une part (les statues), à l’extraordinaire d’autre part (l’os de cétacé). La statue d’Oneiros est apparemment distincte de celle d’Hypnos : sans doute une simple allégorie du rêve, au contraire de la statue d’Hypnos dont le surnom («épiclèse») de Dispensateur, de même que sa chapelle d’entrée, qui va de pair avec une chapelle d’Apollon Karneios interdite aux profanes, semble attester un culte. Mais le culte n’empêche pas Hypnos d’être conçu, allégoriquement, comme celui qui apaise (même un lion !).

Note de Roger Ripert : sans doute une allégorie du sommeil apaisant (et réparateur).

 

Voir aussi C. A. Meier, Healing dream and ritual - Ancient incubation and modern psychotherapy, Daimon, 4éme edition, 2009, pp. 50-51. Fonds Oniros

The god of sleep, Hypnos Epidotes (the generous) and the god of dreams, Oneiros, had statues in the Asclepieium at Sicyon (Pausanias, II. 13. 3 *), and an Attic inscription names Asclepius, Hygieia and Hypnos together (W. Dittenbeger, Sylloge 2, II, N° 776).

At Epidaurus, too, ther are many dedicatory inscriptions to Hypnos (Inscriptiones Graecae, IV, Numbers 1048, 1335 and 1336).

* In Description of Greece, transl. in english by W. H. S. Jones, 5 volumes, (Loeb classical library) London, 1960-64.

[la traduction des livres 1 (Athènes et Attique) et 2 (Corinthe) se trouvent légalement reproduits en ligne sur le site Internet Ancient History
Sourcebook : http://www.fordham.edu/halsall/ancient/pausanias-bk1.html (livre 1)
et http://www.fordham.edu/halsall/ancient/pausanias-bk2.html (livre 2)]
[le 5e volume, réalisé par R. E. Wycherley, contient une riche iconographie illustrant le parcours de Pausanias]
Le même ouvrage, London-Cambridge, 1965-69.
Le même ouvrage, London-Cambridge, 1971-77.

Voir : Bibliothèque des Sciences de l'Antiquité

Pausanias, une bibliographie sur le périégète, par Christophe Hugot

 

 

Voici également la traduction du texte en question effectuée par M. Gasperazzo Gabriel.

Pausanias, Description de la Grèce, La Corinthie, livre 2, Chapitre 10.

Temple d'Héraclès. Temple d'Esculape. Temple d'Aphrodite. Paedéros. Gymnase.

[...] Vous allez de là par une rue au temple d'Esculape.
En entrant dans son enceinte, vous trouvez, à gauche, un édifice double ; la pièce où l'on entre d'abord est consacrée au Sommeil, dont il ne reste plus que la tête.
Celle du fond, est consacrée à Apollon Karneios, et il n'y a que les prêtres qui puissent y entrer. On voit dans le portique un os de baleine d'une grandeur extraordinaire; ensuite une statue d'Oneiros (le Songe) et Hypnos (le Sommeil) endormant un lion, et surnommé Epidotes.
En entrant dans le temple d'Esculape par l'autre porte, vous voyez d'un côté Pan assis, de l'autre, Artémis debout; et en allant plus avant, Esculape lui-même sans barbe; sa statue, en or et en ivoire, est l'ouvrage de Calamis. Il tient d'une main un sceptre, et de l'autre une pomme de pin cultivé. Les Sicyoniens disent que ce dieu leur fut apporté d'Epidaure sous la forme d'un serpent et sur un char traîné par des mules; il était conduit par Nicagora de Sicyone, femme d'Echétimos et mère d'Agasiclès...

Version anglaise (voir : http://www.theoi.com/Daimon/Oneiroi.html) :

"[In Sikyon, Southern Greece there is] a sanctuary of Asklepios. On passing into the enclosure you see on the left a building with two rooms. In the outer room lies a figure of Hypnos (Sleep), of which nothing remains now except the head. The inner room is given over to the Apollon Karneios; into it none may enter except the priests. In the portico lies a huge bone of a sea-monster, and after it an image of Oneiros (Dream) and Hypnos (Sleep), surnamed Epidotes (Bountiful), lulling to sleep a lion [NB the healing god Asklepios was believed to visit supplicants to the shrine in their dreams]." - Pausanias, Guide to Greece 2.10.2

 

3. Epigrammata graeca 839 :

un certain Diodore consacre à Asclépios une paire d’Oneiroi,
c’est-à-dire sans doute le représentation de deux «Rêves», personnifications des songes.

Il s’agit d’un petit poème servant de dédicace inscrite sur la base d’une statue ou statuette offerte à Asclépios. Pourquoi deux Oneiroi ? Sans doute parce qu’il y a des rêves faux et des rêves vrais, des rêves qui prédisent l’avenir et des rêves qui utilisent les souvenirs de la veille, enfin des rêves nocturnes et des rêves de plein jour (cette dernière opposition pouvant recouvrir les deux premières, cf. le vêtement blanc et noir d’Oneiros dans Philostrate). Pour trier, dans les rêves, entre le vrai et le faux, l’ «onirocritique» est nécessaire, et si l’on se trompe on ne peut s’en prendre qu’à soi-même…

 

4. Coupe attique à figures noires, avec deux yeux,

Copenhague, Musée National 13521,
cf. Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, VII 2, pl. 44.

On y voit deux figures masculines imberbes ailées, accroupies, chacune ayant un caducée dans une main, et de l'autre main, apparemment, lançant des dés sur un plateau de jeu situé entre eux, tout en échangeant une conversation animée. Les ailes et le caducée figurent la fonction de messager entre l'Olympe et les hommes.
Noter que le jeu de dés est une occupation des bienheureux dans l'île des Bienheureux (une espèce de paradis) de Pindare, Thrènes, 7 (fr. 129, 6 Maehler). C'est aussi l'occupation de héros d'Homère (Achille en particulier), représentés jouant dans la même posture, sur d'autres vases, Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, I, pl. 96-103).

 

Moralité (selon Mme Renée Piettre) :

«Je ne crois pas qu'Oneiros ait jamais reçu un culte. Oneiros est double : à l'homme de discerner, chaque fois, s'il ne représente que lui-même, c'est-à-dire une ombre vaine, ou s'il cache un dieu, héros ou mort (Athéna, Asclépios...), porteur de vérité.
Oneiros, dans Iliade 2, est dépêché exprès pour tromper Agamemnon.
C'est au prix du discernement, pour lequel le secours d'un devin exercé est souhaitable voire nécessaire, qu'une négociation reste toujours possible avec les dieux.»

Voir l'article de Mme Renée Piettre, «Oneiros, le dieu-songe», paru dans la revue Uranie, Mythes et et littératures, n° 7, Médiations et médiateurs, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 1997, pp. 115-140. (BDT Oniros A1365.pdf)

Madame Renée Koch-Piettre est Maître de conférences, rattachée au Centre Gustave Glotz. Recherches sur les mondes hellénistique et romain (UMR 8585, CNRS-Paris I-Paris IV-EPHE).

Pour plus d'informations, voir aussi le site internet : www.mythes.net

 

Voir aussi :


ASKLÉPIOS (ESCULAPE)

 

MORPHÉE

 

Sculpture de Morphée par Jean-Antoine Houdon, 1769

Musée du Louvre, Paris

 

Dans la mythologie grecque, Morphée est une divinité onirique. Il est, selon certains théologiens antiques, le fils d'Hypnos (le Sommeil) et de Nyx (la Nuit), et selon d'autres l'un des mille Oneiroi engendrés par Nyx seule. Il a pour vocation d'endormir les mortels.

Il est représenté avec des ailes battant rapidement et silencieusement, qui lui permettent de voler. Pour se présenter aux mortels, il se transforme en êtres chers (d'où son nom venant du grec morphè signifiant «forme»), permettant aux mortels l'espace d'un instant de sortir des machinations des dieux.

Il joue un rôle important dans l'histoire de Céyx et Alcyone. On le retrouve notamment dans l'œuvre d'Ovide et d'Homère.

Il fut foudroyé par Zeus pour avoir communiqué des secrets aux mortels.

Son nom est à l'origine notamment :
- du mot morphine, en raison du pouvoir soporifique de cette drogue;
- de l'expression «être dans les bras de Morphée», qui signifie «rêver» et par extension «dormir».

Sculptures
- Morphée de Jean-Antoine Houdon au Musée du Louvre;
- Morphée de Nicolas Poussin dans le bosquet de la Girandole du Château de Versailles.

Source : Wikipedia

HYPNOS

 


This personification of dreams [sleep] ("Hypnos") is the brother of Death and son of Night and Erebus (the darkness of hell). Hypnos traveled around the world on wings, making the living drowsy. His attributes, opium poppies in his left hand and a small horn [corne] in his outstretched right hand, are lost on this statue.

Hypnos, or Sleep, strides towards a figure lying at his feet, who was not shown, to wet his lips with the soothing elixir of the horn. The tree trunk with its two lizards is a Roman addition to strengthen the marble statue.

This sculpture is the best-known representation of him and is a roman copy of a Hellenistic original that some writers attribute to the school of Praxiteles (early third century B.C.) and others consider early neo-Attic (mid second century B.C.).

Provenance
Colección Real (Valladolid, Col. Duques de Frías, Madrid, Palacio Real, Col. Carlos III).

Source : Musée National du Prado à Madrid (Espagne)

Bronze head of Hypnos (or its twin Thanatos) who stand for Reversible Sleep and Eternal Sleep, c. 325 BC -
From Civitella d'Arna, near Perugia
British Museum, London, Great Britain.

Personifications of Hypnos or Thanatos, the sons or nurslings of Nix (Night) are relatively rare. This head is one of many versions of the same original.

Tête en bronze représentant Hypnos, exposée au British Museum de Londres.
Il s'agit de la dernière pièce d'une statue romaine (350 avant JC), trouvée près de Pérouse, en Italie, et copie d'une statue grecque plus ancienne réalisée par Scopas).

Source : Sandra Shulma, Dreams (Mansell collection)

Hypnos and Thanatos, Sleep and His Half-Brother Death
by John William Waterhouse.

Dans la mythologie grecque, Hypnos est le dieu du sommeil, connu chez les Romains sous le nom de Somnus.

Fils de Nyx, la Nuit, il est aussi selon l'Iliade le frère jumeau de Thanatos, la Mort (XVI, 671). Selon Hésiode (Théogonie, 759), il vit dans les terres inconnues de l'Ouest ; chez Homère (Iliade, XIV, 230–231), il habite Lemnos. Les scholiastes d'Homère se sont interrogés à ce sujet. Selon certains, les Lemniens appréciaient beaucoup le vin, ils accueillaient donc Hypnos avec plaisir. Selon d'autres, Hypnos était amoureux de Pasithée, l'une des Charites, qui habitait cette cité. Peut-être enfin Hypnos était-il honoré à Lemnos.

Il peut endormir aussi bien les hommes que les dieux. Ainsi, au chant XIV de l'Iliade, Héra lui demande d'endormir Zeus en personne, afin que Poséidon puisse aider les Grecs malgré l'interdiction du maître de l'Olympe. Elle l'appelle «maître des hommes et des dieux» . Hypnos admet qu'il peut endormir tous les dieux, même Océan. Il rappelle aussi qu'il a déjà endormi Zeus auparavant, déjà à la demande d'Héra, afin que celle-ci puisse faire périr Héraclès. Furieux, Zeus avait tenté de le jeter du haut de l'Olympe, et Hypnos n'avait dû son salut qu'à sa mère. Sur la promesse d'Héra de lui donner la main de Pasithée, Hypnos se laisse fléchir. Il se change en oiseau et, encore une fois, endort Zeus.

Hypnos, sur les tombeaux, désigne l'éternel Sommeil.
Hypnos est également considéré comme étant le gardien de la nuit, celui qui reste éveillé quand le monde est endormi.

Source : Wikipedia (portail de la mythologie grecque)

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THANATOS

 

Dans la mythologie grecque, Thanatos est la personnification de la Mort. Selon Hésiode, il est le fils de Nyx (la Nuit), qui l'avait conçu sans le secours d'aucun autre dieu. Homère en fait le frère jumeau d'Hypnos (le Sommeil).

Mythe

Ennemi implacable du genre humain, il a fixé son séjour dans le Tartare, selon Hésiode, devant la porte des Enfers, selon d'autres poètes. C'est en ces lieux qu'Héraclès l'enchaîna avec des liens de diamant, lorsqu'il vint délivrer Alceste. Thanatos était rarement nommé en Grèce, car la superstition craignait de réveiller une idée fâcheuse, en rappelant à l'esprit l'image de la destruction.

Les Éléens et les Lacédémoniens l'honoraient d'un culte particulier, mais on ne sait rien concernant le culte qu'ils lui rendaient. Les Romains lui élevèrent aussi des autels.

Thanatos avait un cœur de fer, des entrailles d'airain et une âme de bronze. Les Grecs le représentaient sous la figure d'un enfant noir avec des pieds tordus, et caressé par la Nuit, sa mère. Quelquefois ses pieds, sans être difformes, sont seulement croisés, symbole de la gêne quand les corps se trouvent dans la tombe.

Cette divinité apparaît aussi sur les sculptures anciennes avec un visage défait et amaigri, les yeux fermés, couverte d'un voile, et tenant, comme le Temps, une faux à la main. Cet attribut semble signifier que la vie est moissonnée comme le blé.

Les sculpteurs et les peintres ont conservé cette faux à la Mort, et se sont fait un plaisir de lui donner les traits les plus hideux. C'est, le plus souvent, sous la forme d'un squelette qu'ils la représentent.

Les attributs communs à Thanatos et à la Nuit sont les ailes et le flambeau renversé ; mais Thanatos est encore distingué par une urne et un papillon. L'urne est censée contenir des cendres, et le papillon prenant son essor est l'emblème de l'espoir d'une autre vie.

Source : Wikipedia (portail de la mythologie grecque)

HYPNOS & THANATOS

 

 

Sommeil et la Mort, emmènent le corps de Sarpedonte, héros mort à la guerre de Troie. Le sommeil et la mort sont jumeaux et constituent deux présentations de la même condition du soi.
(Cratère en calice attique d'Euphronios, Grèce, VIe siècle av. J.-C., exposé au Metropolitan Museum, New York).

in Science et Avenir, Hors-Série, «Le Rêve», 1996.

 

 

NYX

 

 

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