IT IS TWO AND A HALF MINUTES TO MIDNIGHT
—

Couverture du N° 32 de la revue Oniros - 4e tr. 1990 - 1er tr. 1991
La Fin du Monde

Carolina Schmidt Zaldívar, présidente de la COP25 Conférence de Madrid de 2019 sur les changements climatiquesLa Conférence de Madrid de 2019 sur les changements climatiques se déroulera du 2 au 13 décembre 2019 dans la ville de Madrid, en Espagne. Elle est la 25e des Conférence des parties annuelles, d'où le nom de COP 25, de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Chaque année, les participants de cette conférence (196 pays, l'Union européenne, ainsi que des organisations environnementales) se réunissent pour décider des mesures à mettre en place dans le but de limiter le réchauffement climatique. Ce sont des engagements plus contraignants et ambitieux en matière de protection de la planète qui devraient être pris. Après le désistement du Brésil suite à l'élection de Jair Bolsonaro, le sommet international devait se tenir au Chili dans des structures construites à cet effet dans le parc du bicentenaire de Cerrillo. Cependant, le 1er novembre 2019, la COP 25 est délocalisée à Madrid en raison d'une situation politique instable au Chili. Bien que la conférence se déroule en Espagne, elle reste présidée par le Chili. Son slogan est « Time for Action ». Le sommet aura lieu à l'Ifema, au Campo de las Naciones, à Madrid, structure qui dispose de 200 000 m2 de surface utile. ContexteSuite à un important mouvement de contestation sociale, le gouvernement chilien renonce le 30 octobre 2019 à accueillir la COP 25 et le président du gouvernement d'Espagne Pedro Sánchez propose alors de l'organiser, ce qui est officiellement accepté par l'ONU le 1er novembre 20194. Il s'agit d'un défi pour le pays organisateur qui dispose d'un mois avant la COP alors même que des élections législatives ont lieu le 10 novembre. C'est également un défi logistique pour les 25.000 délégués initialement attendus à Santiago, en particulier des milliers de participants issus de la société civile (ONG, syndicats, partis, entreprises) venus aiguillonner ou tenter d’influencer les négociateurs officiels. Pour l’ONG internationale ActionAid, la relocalisation de la COP « présente de réels obstacles à la participation de pays du sud et de la société civile » en ce qui concerne les visas et les coûts. L'ONG craint également une modification des équilibres politiques de la conférence, qui pourrait « avoir des conséquences réelles et durables pour les populations vulnérables ». |
COP 25-2019 à Madrid : la conférence pour le climatdu 2 au 13 décembre 2019https://selectra.info Initialement prévue au Chili, la conférence de Santiago sur le changement climatique a été déplacée à Madrid en Espagne. Quels sont les enjeux et les objectifs de cette dernière édition de la convention des parties des Nations Unies ? Doit-on s’attendre à des changements radicaux pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique mondial ? Toutes les alertes sont au rouge pour la COP 25, les promesses seront-elles au rendez-vous ? Focus sur la convention des nations 2019. COP 25 : de Santiago à Madrid, les enjeux n’ont pas changéLa COP 25 2019 aura bien lieu et ce, aux dates initialement prévues : du 2 au 13 décembre 2019. Seul le lieu change, au lieu de se dérouler à Santiago au Chili, la COP 25 se tiendra à Madrid en Espagne sous la présidence Chilienne comme prévue à l’origine. En cause, une crise sociale similaire aux Gilets Jaunes en France qui secoue la capitale chilienne et a poussé son gouvernement à annuler sa participation en tant qu’hôte au sommet des nations unies pour le climat. Ceci étant dit, si le lieu change, les enjeux restent plus que d’actualité. Et une actualité brûlante, si l’on place le curseur sur les dernières données scientifiques énoncées en septembre 2019. Les océans au cœur de la lutte pour le réchauffement climatiqueLe dernier rapport de septembre 2019 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) est sans équivoque : si rien n’est fait dès aujourd’hui pour réduire les émissions de GES dans le monde, la planète va subir non seulement une hausse de +3°C mais également une catastrophe écologique sans précédent. La hausse des températures atmosphériques impacte la température des eaux. Les conséquences vont être dévastatrices et en particulier pour les océans et la cryosphère (i.e tout ce qui est gelé comme les glaciers, lacs et banquises etc.) Source de toute vie, l’eau fournit plus de 50% de l’oxygène présente sur Terre. La hausse des températures annoncée va d’une part accentuer la montée du niveau des océans, et d’autres part avoir un impact vital sur la vie présente dans les eaux. L’acidification de l’eau provoquée par les émissions de CO2 et sa désoxygénation vont détruire peu à peu les diverses formes de vie (algues, coraux, planctons etc.), et menacer de ce fait toute la chaîne alimentaire jusqu’aux hommes. Et cela ne va pas s’arrêter là puisque l’environnement autour des mers et des océans est également concerné : la cryosphère va disparaître à l’image de la fonte des glaciers qui ne va faire que s’accentuer, et les littoraux et îles menacés de submersions marines. Une augmentation des objectifs des EtatsLes objectifs pris par chaque Etat en matière de quota d’émissions de GES – notamment lors de la COP 21 - doivent être revus à la hausse, pour le bien de la planète et de l’humanité. La Cop 25 va être le théâtre de négociations serrées pour les partisans d’une lutte acharnée contre le réchauffement climatique. Les décisions attendues lors de la Cop 25 étant qu’une large majorité des pays membres s’engagent à doubler leurs objectifs respectifs. Et surtout, une mise en action concrète de ces objectifs. L’Accord de Paris signé en 2015 par les 196 Etats sur 197 que compte la convention cadre des Nations Unies, comporte des objectifs très ambitieux : une réduction de près de 50% des émissions de GES d’ici 2050. Autant dire, que l’urgence est de mise en 2019 ! COP 25 date : Après la COP 24, où en sont les Etats membres ?Quid des engagements pris lors de la COP 24 censée établir une mise en place de ledit Accord de Paris ? L’accord de Paris de la COP 21 enfin opérationnel ?Signé en 2015, l’Accord de Paris s’est retrouvé au centre des enjeux des précédentes COP que sont la COP 23 (2017) et la COP 24 (2018). Ces éditions antérieures furent les lieux de négociations ardues pour adopter une feuille de route concrète sur la mise en œuvre des mesures phares de l’Accord de Paris. Problème : La COP23 et la COP24 n’ont abouti sur rien de concret et même sur une absence de cohésion de certains pays. A l’image du rétropédalage de la Russie, la Turquie et l’Iran qui n’ont pas ratifié le traité, ou l’Australie qui a revu certains de ses engagements… Et cerise sur le gâteau : les Etats-Unis (1er émetteur de GES dans le monde !) qui ne veulent plus rester dans l’Accord de Paris – Une sortie actée officiellement en novembre 2019. La partie est donc loin d’être gagnée pour les défenseurs de la planète ! Autre problème de taille, le manque de prise de conscience face aux projections des scientifiques du GIEC voire leur contestation par certains chefs d’Etats. Le GIEC tire pourtant la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique. Les projections des scientifiques sont sans équivoque, car au-delà de la fonte des glaciers et de la montée des eaux, c’est la perte de la biodiversité et des catastrophes humanitaires qu’il faut craindre : la montée des océans menace l’existence de certaines îles et littoraux, il faut donc s’attendre à des mouvements de populations et de fortes migrations vers des pays d’accueil. La question n’est pas de savoir comment arrêter la montée des températures, celle-ci aura bien lieu, mais comment enrayer le phénomène pour limiter la casse ! Seulement voilà, face à l’urgence climatique, tous les pays ne sont pas égaux pour mettre en place une ingénierie et des programmes de développement durable. C’est un autre point embarrassant pour l’Organisation des Nations Unies (ONU) : le financement de l’Accord de Paris. Quid du Fond Verts pour les Climat dans les pays en développement ?L’accompagnement des pays en développement plus vulnérables face au changement climatique est une nécessité si l’on veut que l’avancée soit efficiente pour la planète. L’enjeu est qu’il ne peut y avoir de lutte à deux vitesses dans la course contre le réchauffement climatique. Les Etats membres se sont donc engagés à réunir près de 100 milliards de dollars d’ici 2020. Ce fond monétaire - destiné à accompagner la transition écologique et énergétique des pays démunis – pâtit du climat géopolitique : l’administration Trump en actant la sortie de l’Accord de Paris, a de fait suspendu son financement (3 milliards de promesses de dons). Les pays premiers producteurs d’énergies fossiles – les pays du Golfe et la Russie – n’ont pas voulu y participer. Il est vrai que certains pays d’Europe - comme la France, le Royaume-Uni, la Norvège et la Suède – ont augmenté leur participation respective, mais cela va-t-il suffire dans un contexte de crise climatique sans précédent ? Toute la question est là et fera sûrement l’objet de débats houleux entre des pays émergents avec de fortes attentes économiques et des pays développés davantage intéressés par leurs problématiques nationales. Critiques et bilan de la COP 24La Cop 24 a laissé un goût amer pour beaucoup, et nombres critiques ont jalonné l’après concertation des parties. Parmi lesquelles on peut évoquer :
Les objectifs de la France pour la COP 25 sont-ils atteints ?La France comme tous les pays membres de la Convention des Parties (Convention of parties pour COP) a un certain nombre d’engagements à remplir pour être conformes aux objectifs de réduction de ses émissions de GES. Suit-elle le bon chemin de la transition énergétique ? La France mauvaise élève européenneMalgré ses promesses de réduire ses émissions de GES de l’ordre de 40% d’ici 2030 en parallèle d’une baisse de sa consommation d’énergies fossiles de 30%, la France est encore à la traîne et aura du mal à tenir les échéances. Elle a d’ailleurs été épinglée dans le dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat de juin 2019 : en substance, il est reproché à la France son manque d’actions concrètes pour boucler son programme « budget carbone 2015-2018 ». Ce budget prévoit une baisse annuelle de -3%, or elle atteint à peine -1% sur cette période. La France va devoir mettre les bouchées doubles voire triples pour atteindre ses objectifs de réduction de GES d’ici 2050 (diviser par 6 ses émissions de GES par rapport au niveau de 1990). Et être en accord avec les engagements pris pour atteindre la neutralité carbone. En cause, le secteur du transport routier dont les émissions de dioxyde d’azote n’ont pas baissé depuis 10 ans (près 122 millions de tonnes en 2016), et le secteur du bâtiment dont les programmes de rénovation de la performance énergétique ne sont pas assez nombreux (pour rappel, les passoires thermiques représentent près de 7.5 millions de logements avec une norme DPE de niveau F ou G). La France a été condamnée également par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) en octobre 2019 pour « […] manquement aux obligations issues de la directive qualité de l’air » de 2008. La pollution de la qualité de l’air, outre la conséquence environnementale, a un impact sanitaire important sur la population. Comment peut-on réduire sa consommation d’énergie ?Tout le monde peut à son niveau réduire son empreinte carbone et prendre le chemin de la transition énergétique en France. A l’heure des différentes marches pour le climat et du mouvement de la jeunesse pour secouer les dirigeants du monde entier, c’est une nécessité et non plus un choix que d’apporter sa pierre à l’édifice. Comment agir concrètement pour le Climat ? Différentes éco-gestes du quotidien peuvent être accomplis pour réduire sa consommation d’énergie sans pour autant totalement bouleverser sa vie. Après tout, le changement est généralement bénéfique !
Les COP 24, 21 etc., définition et historiqueLes COP se sont succédées depuis 1992, date du premier engagement pour le climat : le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Pendant des décennies, ces réunions internationales ont été jalonnées d’avancées, de mises en doute et de reculs sur le plan de la lutte contre le dérèglement climatique. Pourquoi et qu’est-ce que veut dire une COP ? Quelle est son utilité et peut-on s’en passer ? C’est quoi une COP ?Le terme COP veut dire Conférence des Parties (conference of parties en ang.), soit en tant que Parties, les pays membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ayant adopté la Convention-cadre contre le changement climatique. Cette rencontre internationale annuelle se déroule dans un pays différent chaque année. Pour exemple, la COP 25 devait initialement se faire au Brésil, puis au Chili suite au refus du nouveau président Bolsenaro et enfin en Espagne. Une situation inédite, certes, qui ne devrait toutefois pas faire perdre de vue l’objectif principal : la mise en place d’actions concrètes en termes d’économies d’énergie, de développement des énergies renouvelables etc. pour réduire le réchauffement climatique mondial. Appelés également les conférences pour le climat, les COP se sont succédées pendant plus de 20 ans en réunissant un parterre d’acteurs variés - des représentants de chaque pays membres, des scientifiques, des ONG et des entreprises privées – réunis pour trouver un consensus sur des problématiques dépassant largement le cadre écologique. Toutes ces parties ont un rôle à jouer pour arbitrer sur les mesures à mettre en place, qui répondent à des objectifs communs mais également propres à chaque pays. En effet, parmi les 200 pays intervenant lors d’une COP, beaucoup n’ont pas les mêmes quotas d’émissions de GES à respecter, ni les mêmes moyens financiers pour les mettre en place. Parmi les différentes COP, on peut en citer deux comme étant historiques dans leurs objectifs :
Pourquoi est-il urgent d’agir pour le climat ?S’il y a un argument à mettre en avant pour tous les climato-sceptiques de l’hexagone : tout ce que l’on a aujourd’hui est voué à disparaître, et ce sur le court-moyen terme. Jamais dans l’histoire de l’humanité, l’impact des activités humaines n’aura eu autant de conséquences. En l’espace de moins de 2 siècles, depuis la révolution industrielle précisément, la température moyenne de la Terre ne cesse d’augmenter. En cause, l’augmentation de l’effet de serre, pourtant un phénomène naturel, accentué lui par des phénomènes qui ne sont loin d'être naturels : les activités anthropiques. Cette augmentation de la température (de l’ordre de 1°C dont 0.5°C entre 1970-2010 !) est trop rapide pour que les populations puissent s’adapter. Les conséquences néfastes ne vont faire que s’accentuer au fil du temps : multiplication des évènements météorologistes (ouragans, tornades, inondations, sécheresse), mouvements migratoires, crises économiques, guerres etc. Il est plus qu’urgent de réagir et d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’autant plus que les énergies fossiles sont vouées à une disparation avant la fin du 21e siècle. Revoir nos modes de vie et notre façon de consommer est une priorité. Et celle-ci ne peut que se faire qu’avec la participation de tous – citoyens, entreprises, gouvernement. La résilience vis-à-vis du changement climatique peut permettre d’avancer et ce, efficacement vers une adaptation salutaire. On ne peut stopper le changement climatique, à nous d’en ralentir les impacts et surtout trouver des solutions alternatives pour s’y adapter. Le marché de l’Energie par exemple a besoin de restructurations fondamentales, rapides et efficientes, et de se tourner vers les énergies renouvelables. Les politiques climatiques doivent être encouragées et se développer vers le plus grand nombre. |
"Ils écoutent Bolsonaro, Trump et Abe*, vous imaginez la plaisanterie ?" :Greenpeace dénonce l'échec de la COP25Au rythme actuel, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle.
Greenpeace ne cache pas sa déception : "C’est un échec". Dans sa ligne de mire : l'accord final de la COP25, la conférence climat de l'ONU. "Ils n'écoutent pas les jeunes, ils n'écoutent pas les îles, ils écoutent Bolsonaro, Trump et Abe, vous imaginez la plaisanterie ?", s'est emportée la patronne de Greenpeace, Jennifer Morgan, samedi 14 décembre, à la veille de la clôture du sommet. Etats-Unis, Chine, Inde, Japon... Pendant ces deux semaines de réunion, les plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre n'ont pas fait preuve de volonté de faire plus et plus vite contre le réchauffement de la planète qui amplifie un peu partout tempêtes, canicules ou inondations. Pour que l'espoir de limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif idéal de l'accord de Paris, ne s'envole pas, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030, ce qui nécessiterait une transformation inédite de l'économie mondiale. Au contraire, les émissions continuent à croître. Au rythme actuel, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle. Franceinfo est partenaire de la consultation "Agissons ensemble pour l'environnement" avec Make.org. Si vous souhaitez y participer, vous pouvez proposer vos idées et voter sur celle des autres participants dans le module ci-dessous. |