LES GILETS JAUNES

 

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Jean-Marie Bigard insulté par les Gilets jaunes : l'humoriste n'est pas le bienvenue

 

Voici.fr, 12/9/2020

Ce samedi 12 septembre, Jean-Marie Bigard s'est présenté à la manifestation des Gilets jaunes à la tête d'un autre cortège que celui de Jérôme Rodriguez. Mais l'humoriste a été très mal accueilli par la foule, qui l'a traité de "collabo".

Entre Jean-Marie Bigard et les Gilets jaunes, quelque chose s'est brisé. Autrefois adulé par les manifestants, à qui il affichait un soutien sans faille, l'humoriste de 66 ans est désormais devenue un paria aux yeux de certains. La raison ? Il a récemment pris position contre Jérôme Rodriguez, l'une des figures du mouvement. En effet le mari de Lola Marois a fermement condamné ses propos, lui qui avait qualifié les policiers de "nazis" sur ses réseaux sociaux. "Je l'ai toujours dit : je suis un ami de la police aussi bien que je suis un ami des Gilets jaunes. Ça n'est pas du tout contradictoire. La police est là pour nous protéger et faire respecter les lois de la République", a fait savoir l'ennemi juré de Muriel Robin, avant de révéler qu'il ne participerait pas à la marche prévue ce samedi 12 septembre à Paris. C'est pourtant à la surprise générale qu'il a finalement changé d'avis, révélant à la veille de l'évènement qu'il avait finalement trouvé un accord avec les têtes dirigeantes des Gilets Jaunes. Résultat : Jean-Marie Bigard s'est bien présenté à la manifestation, mais à la tête d'un autre cortège afin de ne pas avoir de contact avec son désormais rival. Sauf qu'il n'était manifestement pas le bienvenue

Au centre de l'attention, Jean-Marie Bigard a fait une entrée pour le moins remarquée Place de la Bourse, aux alentours de 10h30. Mais s'il s'attendait à une standing ovation, le papa de Sasha, Jules et Bella s'est bien trompé ! A la place, il a eu le droit à des mots fleuris tels que "co*nard", "collabo" ou encore "casse toi". "Bigard y'avait qu'un Coluche, tu lui arrives même pas à la cheville", s'est même écrié un manifestant. Chahuté par la foule, l'humoriste se serait donc réfugié dans une brasserie, selon les informations du blog de Jean-Marc Morandini, où il s'est exprimé face aux caméras de BFM TV. "Ils disent qu'ils sont contents de me voir mais y'en à d'autres qui me traitent de collabo, c'est assez drôle", a-t-il ainsi déploré en faisant mine d'être amusé.
Pourtant ses agents de sécurité, eux, semblaient prendre l'affaire très au sérieux puisqu'à peine a-t-il fini sa phrase, qu'un de ses collaborateurs lui a demandé de sortir des lieux. En effet en arrière-plan, plusieurs manifestants se montraient très véhéments à son encontre. Toutefois l'humoriste l'assure : il est toujours de leur côté. Même si la réciproque n'est plus forcément vraie...

 

 

 

De l'Action française à Patrick Sebastien :
ces soutiens étonnants aux Gilets jaunes

RTFrance - 1 déc. 2018

Au fur et à mesure de la mobilisation des Gilets jaunes, les Français sont de plus en plus nombreux à les soutenir. L'occasion aussi pour certaines vedettes ou mouvements de se montrer et d'afficher leur soutien. Par opportunisme ou avec sincérité ?

Près de 80% des Français soutiendraient les Gilets jaunes et 20% des Français se disent être «Gilets jaunes». Depuis, plusieurs personnalités ont affiché leur soutien au mouvement.

Ainsi l'ancienne Marianne de France et cultissime actrice Brigitte Bardot s'est affichée sur Twitter en gilet jaune aux côtés de ses deux chiens, les pouces levés et ces quelques mots : «Avec vous !»

L'humoriste Franck Dubosc a quant à lui posté une vidéo sur Facebook, en se positionnant comme un «privilégié» : «On a bien compris, nous les artistes, qu'il y avait un gros malaise [...] Je vous aime.»

Le chanteur et animateur Patrick Sébastien a multiplié les plateaux de télévision déclarant notamment : «Les Gilets jaunes qui sont dans la rue, c'est ma France.»

Enfin chez les artistes, Pierre Perret a lui aussi manifesté son adhésion au mouvement avec poésie : «Nous ne nous sommes jamais plaints… et nous sommes tous dignes. Mais désormais nous sommes tous des Gilets jaunes. Et moi je suis Pierre Perret… et je suis avec vous.»

Parmi les autres soutiens people, les Gilets jaunes peuvent compter sur Jean-Michel Jarre, Michel Polnareff, Philippe Lellouche ou Arnaud Ducret.

Plus insolite, le milliardaire François-Henri Pinault, à la tête de Kering, a déclaré sur RTL : «J'ai été très surpris par l'ampleur du mouvement, mais je comprends. Si on oppose la transition écologique [...] au pouvoir d'achat, c'est voué à l'échec. On ne peut pas faire cette transition au détriment du pouvoir d'achat des plus modestes.» Le grand patron a dit «comprendre» que les gens puissent réagir de cette manière étant donné les inégalités fortes et le manque «de perspective de pouvoir progresser socialement».

Plus politique, la formation royaliste Action française a pour sa part affirmé sur les réseaux sociaux qu'elle «ne propos[ait] rien d'autre que de participer au grand mouvement des Gilets jaunes». «La seule violence contre laquelle nous luttons est celle du gouvernement», ajoute le mouvement nationaliste.

L'@actionfrancaise ne propose rien d'autre que de participer au grand mouvement des #GiletsJaunes

La seule violence contre laquelle nous luttons est celle du gouvernement.

— Antoine Berth (@Antoine_Berth) 30 novembre 2018

La prochaine manifestation des Gilets jaunes est prévue ce 1er décembre.

Lire aussi : Plus d'un million de signatures : la pétition pour la baisse des carburants prête à battre le record

 

 

© Twitter : @Sandrine_Nani
Brigitte Bardot vêtue d'un Gilet jaune, le 17 février 2019.

«Je les soutiens parce qu’ils ont des couilles» :
Bardot rend visite aux Gilets jaunes

 

RTfrance - 18-2-19 - Parmi les rares soutiens de vedettes, le mouvement citoyen peut compter sur celui de Brigitte Bardot. L'ancienne actrice s'est rendue à une réunion de Gilets jaunes, exprimant son émotion d'être auprès de citoyens mobilisés depuis trois mois.

Le 17 février en milieu d'après-midi, la célébrissime actrice Brigitte Bardot s'est rendue à une réunion de Gilets jaunes organisée à Saint-Aygulf, près de Fréjus, dans le Var, au lendemain de la date anniversaire des trois mois de mobilisation.

Une visite surprise lors de laquelle l'ancienne actrice a tenu à affirmer son soutien au mouvement citoyen. Affichant son émotion d'être auprès de citoyens mobilisés depuis trois mois, elle a notamment déclaré : «Vous êtes formidables [...] Ne lâchez rien. Je vous soutiens, à fond, à fond.»

Comme le rapporte L'Obs, les applaudissements n'ont pas tardé à fuser pour accueillir Brigitte Bardot, elle-même vêtue d'un gilet jaune dédicacé par des citoyens du Gargalon, «du nom d’un des ronds points de Fréjus», comme le précise le magazine hebdomadaire.

«Je les soutiens parce qu’ils ont des couilles», a-t-elle notamment déclaré, selon L'Obs.

Dès les débuts du mouvement, la célèbre actrice avait affiché son soutien aux Gilets jaunes, à l'instar de certaines personnalités vedettes de la scène française.

Après trois mois de mobilisation, de nombreux Gilets jaunes continuent d'exprimer leurs revendications, tant dans les grandes villes qu'en province. En effet, après la vague de froid du mois de janvier, certains citoyens commencent à ré-investir des ronds-points de France, lieux stratégiques du mouvement des Gilets jaunes. Mi-décembre, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, avait pour sa part appelé le mouvement citoyen à arrêter le combat, suggérant d'envoyer «les CRS ou les gendarmes à la campagne» sur les points de blocage persistants.

 

 

© AP Photo / Alastair Grant

 

Laetitia Casta explique pourquoi elle soutient les Gilets jaunes

Sputnik - 4-3-9 - Laetitia Casta a évoqué pour le magazine Grazia des souvenirs très personnels pour expliquer la sympathie qu'elle voue aux Gilets jaunes, associant ce soutien à ses origines modestes et rappelant qu'elle avait «pris parti dès le début du mouvement».

Celle qui a prêté ses traits à Marianne a apporté une nouvelle fois son ferme soutien au mouvement des Gilets jaunes, notamment aux femmes qui tiennent les ronds-points «quand il faut s'occuper des enfants, gagner un salaire».

Avec cette prise de position déclarée au magazine Grazia, Laetitia Casta va à l'encontre de nombreux représentants du show business, qui appellent les Gilets jaunes à cesser leur mobilisation dans le meilleur des cas ou qui déclarent ouvertement, comme le comédien François Berléand, que les manifestants le «font ch**r».

L'actrice a clairement pris position en faveur des Gilets jaunes et a salué les succès remportés par les manifestants.

«Les Gilets jaunes ont obtenu des avancées qui n'avaient jamais été obtenues. Je vois les femmes qui continuent à tenir les ronds-points quand il faut s'occuper des enfants, gagner un salaire. Mais elles tiennent parce qu'une femme sait à l'euro près ce que ça représente, le coût de la vie. Leur vision est concrète», a-t-elle souligné.

Elle a pris le soin d'expliquer sa position.

« Je m'attache aux gens qui ont un parcours d'outsiders. J'ai pris parti dès le début du mouvement pour les Gilets jaunes.»

Il semble qu'elle n'ait pas été étonnée que beaucoup se soient demandés «pourquoi, avec le train de vie d'une actrice, d'une mannequin», elle avait choisi cette position.

«Je me suis simplement souvenue d'où je venais, a-t-elle précisé, rappelant son enfance. Des huissiers à la fenêtre de la maison de mes parents. Je me souviens de quelques Noël où ils ne savaient pas s'ils pourraient nous offrir des cadeaux.»

D'ailleurs, l'actrice avait affirmé à Libération dès le 25 décembre dernier:

«Les Gilets jaunes, c'est ce qu'on est nous […]. J'ai vu mes parents galérer. Je suis fière de ce qu'ils ont fait et de la façon dont ils nous ont éduqués, mais ce n'était pas facile tous les jours. Parfois, ma mère me demandait de casser ma tirelire pour aller chercher du pain.»

 

 

 

© Pascal Pavani Source: AFP
Gilet jaune blessé lors d'une manifestation à Toulouse.

 

Gilets jaunes : l'ONU réclame à Paris une enquête sur l'«usage excessif de la force»

RTFrance - 6 mars 2019

Le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU a réclamé à la France une «enquête approfondie» sur les usages excessifs de la force qui auraient eu lieu pendant les manifestations des Gilets jaunes depuis la mi-novembre.

Ce 6 mars, le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU demande à Paris d'effectuer une «enquête approfondie» sur les accidents survenus au cours du maintien de l'ordre des manifestations des Gilets jaunes depuis le début du mouvement, en novembre 2018.

Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Michelle Bachelet a déclaré : «Nous encourageons le gouvernement [français] à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force.»

Michelle Bachelet a également estimé que les Gilets jaunes manifestent contre «ce qu'ils considèrent comme [leur] exclusion des droits économiques et de [leur] participation aux affaires publiques.» Et de rappeler que «les inégalités touchent tous les pays» et que «même dans des Etats prospères, des gens se sentent exclus des bénéfices du développement et privés de droits économiques et sociaux.» Elle a aussi comparé la situation en France avec celle des répressions violentes au Soudan, en Haïti et au Zimbabwe.

Selon le Haut-commissaire, ces manifestants «réclament un dialogue respectueux et de vraies réformes. Et pourtant, dans plusieurs cas, ils sont accueillis par un usage violent et excessif de la force, par des détentions arbitraires, des tortures et même selon certaines informations des exécutions extra-judiciaires.»

Dénonçant le nombre d'interpellations, de gardes à vue, des fouilles et de blessés, des experts de l'ONU avaient déjà publié en février 2019 un rapport dans lequel ils se disaient inquiets «de constater qu'après des semaines de manifestations, les restrictions et tactiques de gestion des rassemblements et du recours à la force ne se s'étaient pas améliorées». Ils critiquaient en outre l'«usage disproportionné» dans les manifestations d’armes dites «"non-létales" telles que les grenades et les lanceurs de balles de défense».

Lire aussi : «La terreur du gouvernement face à son peuple» : l'avocat David Koubbi étrille la loi anticasseurs

 

 

 

Aphatie s’en prend au Haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’Homme et provoque un tollé !

© Sputnik . 6-3-19

 

Alors que le gouvernement français a été sommé par l'Onu de mener une enquête sur les violences policières contre des Gilets jaunes, un journaliste français, Jean-Michel Aphatie, a attaqué l'auteure de cette demande, le Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, qui a vécu sous le régime de Pinochet et a été torturée.

Jean-Michel Aphatie, journaliste et chroniqueur politique français, a critiqué l'Agence France Presse pour son article évoquant l'exigence de l'Onu envers Paris d'enquêter sur «l'usage excessif de la force» à l'encontre des Gilets jaunes. Selon lui, ce n'est pas une demande des Nations unies, mais celle de quelqu'un qui s'est exprimée «un jour ou elle s'ennuyait» [sic].

Les réseaux sociaux n'ont pas manqué de s'étonner à leur tour. D'autant plus que c'est le Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, qui a demandé ce mercredi à la France de mener une enquête sur les cas de violences policières pendant les manifestations des Gilets jaunes.

Il a été vivement critiqué.

Michelle Bachelet a été Présidente de la République du Chili de 2006 à 2010 et de 2014 à 2018. Elle a été à la tête de l'Onu Femmes (la structure des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes) de 2010 à 2013. Elle est Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme depuis 2018.

Ce mercredi, Michelle Bachelet a demandé à la France de mener une enquête sur les cas de violences policières pendant les manifestations des Gilets jaunes.

«Nous encourageons le gouvernement [français, ndlr] à poursuivre le dialogue […] et l'exhortons à mener une enquête complète sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force», a-t-elle déclaré devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève.

Le Conseil d'État a rejeté début février la demande de suspension de l'usage des lanceurs de balles de défense (LBD). Il avait été saisi par la CGT, la Ligue des droits de l'Homme, le syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France, qui jugent leur usage dangereux, ainsi que par des personnes blessées par des tirs à Nîmes et Montpellier.

 

François Asselineau : « Il faut en finir avec cette utopie de la ‘construction européenne’, irréalisable et destructrice »

Auteur : Marianne Lecach  | Editeur : Walt | Samedi, 16 Mars 2019

ZE Journaal

Alors que les députés britanniques ont opté jeudi 14 mars pour un report du Brexit au 30 juin, le président de l’Union populaire républicaine (UPR), François Asselineau, continue à défendre le retrait de la France de l’Union européenne.

Les députés britanniques ont voté, ce jeudi, pour un report du Brexit au 30 juin. Pourquoi est-il selon vous si difficile de sortir de l’Union européenne ?
Cela n’est difficile que parce que les dirigeants du camp perdant n’acceptent pas le verdict des urnes. Ils utilisent toutes les procédures pour essayer d’empêcher ce que les Britanniques ont décidé de faire.

Quels sont les enjeux pour l’Union européenne ? Quels sont ceux du Royaume-Uni ?
Sur le fond, on nous dit toujours que le Brexit va provoquer “l’Apocalypse”. Mais concrètement cela risque de n’être catastrophique que pour la France et les pays qui restent dans l’UE. Quand une monnaie se déprécie, il y a un boom des exportations et un ralentissement des importations. C’est exactement ce qui se passe au Royaume-Uni, où la livre sterling s’est dépréciée d’environ 10% au cours des semaines suivant le référendum de juin 2016. Aujourd’hui, la situation y est bien meilleure qu’en France. Le taux de chômage est tombé à 4%, son plus bas niveau depuis 40 ans. Le commerce extérieur s’est redressé. Les salaires au Royaume-Uni sont devenus attractifs, comparés à d’autres pays de l’UE, ce qui a engendré un afflux d’investissements internationaux.

Ainsi, Google a ouvert son siège européen au Royaume-Uni et Boeing vient d’y inaugurer une nouvelle usine. Les opposants au Brexit avaient assuré que 300 000 cadres de la City pourraient fuir le pays après le référendum. Mais rien de tel ne s’est produit. Une enquête du Financial Times de juillet dernier n’évoquait plus qu’un départ hypothétique de 2000 à 3000 cadres. Cent fois moins ! Et puis, les Anglais vont arrêter de verser des contributions astronomiques à l’UE en tant que contributeur net au budget européen. La France et les pays restants vont devoir payer à leur place !

S’il y a quelqu’un qui a du souci à se faire, ce ne sont pas les Britanniques, c’est nous. S’il paraît si facile de sortir de l’Union européenne, la perspective d’un Frexit que vous défendez est-elle réaliste ? Comment auriez-vous mené les négociations ?
D’abord, j’aurais eu un gouvernement d’union nationale, tous les ministres œuvrant pour le Frexit. Outre-Manche, le gouvernement est resté « tory » à 100%, avec 2/3 des ministres anti-Brexit, dont la Première ministre elle-même. Ce que reprochent les Brexiters à Theresa May, c’est d’avoir fait preuve d’une mollesse volontaire dans les négociations. Nous aurions lancé immédiatement l’article 50 du traité de l’Union européenne – qui organise la procédure de sortie – et, si l’on avait constaté la moindre mauvaise volonté de Bruxelles, nous aurions aussitôt cessé nos versements au budget européen. Au bout de trois semaines, la Commission aurait eu des difficultés à payer le salaire des fonctionnaires européens ! Nul doute que les technocrates auraient assoupli leur position…

La situation en France est différente de celle du Royaume-Uni. Nous avons un sérieux problème en moins : nous n’avons pas l’équivalent du problème irlandais avec les accords de 1996 qui imposent l’absence d’une frontière matérielle entre l’Ulster et la République d’Irlande. En revanche, nous avons un problème en plus : l’euro. La sortie de l’euro nécessitera le rétablissement du contrôle des mouvements de capitaux, que nous mènerons en bonne entente avec nos partenaires puisqu’ils y auront aussi intérêt. Notez que ce rétablissement mettra un coup d’arrêt immédiat aux délocalisations industrielles qui saignent la France à blanc et entravera 80% des quelque 100 milliards d’euros d’évasion fiscale annuelle. De quoi réindustrialiser la France et rétablir l’équilibre budgétaire de façon spectaculaire.

Notez aussi que, lorsque la France sortira de l’Union européenne et de l’euro, l’UE et l’euro n’y survivront pas. Car la France est un pays fondateur, géographiquement au centre de l’Europe, qui va payer 20% du budget européen après le départ du Royaume-Uni. Si la France s’en va, dans les semaines qui suivront, plusieurs pays nous emboiteront le pas : Pologne, République Tchèque, Hongrie, Grèce, Italie…

Vous avez été beaucoup cité par les « gilets jaunes ». Quelle analyse faites-vous de ce mouvement ? Est-ce une révolte contre l’Union européenne ? Si oui, comment expliquez-vous la difficulté de votre liste à décoller dans les sondages alors que vous portez une voix réellement différente de celles de tous les autres candidats ?
C’est une révolte contre l’Union européenne mais qui ne le sait pas encore très bien. Le mouvement est d’abord un soulèvement populaire avec des gilets jaunes de droite, de gauche, des chefs d’entreprise, des petits commerçants, des ouvriers, agriculteurs, retraités, chômeurs… Au premier mois de manifestation, les « gilets jaunes » pensaient que les élus les trahissaient. C’était à mon sens, une réaction épidermique de personnes qui n’ont pas encore bien compris où réside la cause première de nos problèmes nationaux.

Dans un second temps, ils ont commencé à s’intéresser aux analyses de l’UPR parce que nous leur apportons l’explication qui leur manque : les articles des traités européens qui nous fixent toutes nos grandes politiques publiques, quelle que soit la couleur du gouvernement. Beaucoup ont découvert mon existence et celle de l’UPR à cette occasion. Cela témoigne du fait que l’élection présidentielle a été totalement faussée. En me qualifiant de « petit candidat », en ne m’accordant que 1% du temps de parole, en me calomniant constamment, les grands médias du pays ont dissuadé 90% des électeurs à s’intéresser pour de bon à ce qu’étaient mes analyses et mes propositions. Comment voulez-vous que les gens votent pour un candidat qu’ils ne connaissent pas ?

Les mêmes grands médias essayent de rééditer la même manipulation avec les européennes. France 2 a d’ores et déjà fait savoir qu’il y aura un grand débat télévisé le 4 avril avec certaines têtes de liste… mais l’UPR n’y est pas conviée. Je rappelle que ni Mme le Pen, ni Dupont-Aignan, ni Mélenchon ne proposent de sortir de l’UE ou de l’euro. En France, les vrais opposants à la construction européenne sont muselés. En fait, l’UPR fait très peur parce que notre influence monte en flèche et que nos analyses sont toujours validées par les événements.

Comment pourriez-vous résumer en quelques phrases votre projet européen porté lors de ces élections ?
C’est très simple : sortir de l’Union européenne et de l’euro. Il faut en finir avec cette utopie de la  « construction européenne » vieille de 69 ans (depuis la déclaration Schuman), qui est aussi irréalisable et destructrice que la « construction du socialisme » (qui s’est effondrée au bout de 74 ans). On ne peut pas fusionner 28 Etats différents, certains vieux de plus de mille ans, aux intérêts nationaux contradictoires dans tous les domaines. Comme le résumait Charles de Gaulle, « on ne peut pas faire d’omelette avec des œufs durs ».

Avez-vous lu ou entendu parler du livre de Philippe de Villiers sur les pères fondateurs de l’UE, “J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu” ? Pour avoir défendu les mêmes thèses, on vous a traité de complotiste. Que pensez-vous de ce livre ? Pensez-vous que de Villiers vous a plagié ?
Je suis un peu embarrassé car beaucoup reprochent à Philippe de Villiers de m’avoir plagié pour avoir repris beaucoup de choses que je dis dans mes conférences depuis des années. Ce n’est pas tout à fait faux. Il aurait peut-être pu me mentionner dans la page des remerciements. Mais je ne vais pas non plus lui en faire le reproche, car il était obligé d’avoir recours à des sources et il a réussi à rassembler de nouvelles preuves très intéressantes qui confirment mes analyses.

J’estime que quiconque dévoile lé vérité sur les origines cachées de la construction européenne fait preuve de courage et personnellement, je me félicite de ce nouvel ouvrage de Philippe de Villiers. Je suis par ailleurs outré de certaines réactions à ce livre, qui me rappellent le flot de calomnies qui s’est abattu sur moi lors de la présidentielle. Quand je vois Jean-Michel Apathie traiter Philippe de Villiers de complotiste et de conspirationniste sans apporter le moindre démenti aux documents dont il donne les scans, je constate que la France est aujourd’hui tombée sous le règne de la terreur et d’un nouvel obscurantisme.


- Source : VA

 

 

L’ALTERMONDIALISME PIÉTINÉ PAR LE RÉGIME EN PLACE

 

Geneviève Legay, militante, avec son drapeau pour la paix pendant la manifestation de samedi 23 mars. — M. Frénois / ANP / 20 Minutes

 

«Gilets jaunes» à Nice : «Elle est sur tous les fronts»,
qui est Geneviève Legay, militante blessée samedi ?

 

JUSTICE  La Niçoise présente plusieurs fractures au crâne après une chute dans la charge des policiers. Sa famille annonce qu’elle va porter plainte

Mathilde Frénois

  20minutes.fr

Publié le 24/03/19

Geneviève Legay est une figure du militantisme niçois. Alors quand elle a entendu que la manifestation des « gilets jaunes » était interdite samedi à Nice, elle a souhaité aller défendre ses droits. Prise dans une charge des policiers alors qu’elle se trouvait dans un secteur interdit au rassemblement, Geneviève Legay s’est retrouvée au sol, blessée à la tête. Ses proches annoncent qu’ils vont porter plainte. Une enquête a été confiée à la sûreté départementale, indique ce dimanche le parquet de Nice à 20 Minutes. 

« Nous déposerons plainte pour violences volontaires avec arme et en réunion par personnes dépositaires de l’autorité sur personnes vulnérables. Et contre le préfet pour complicité », confirme son avocat Arié Alimi. Evacuée par les pompiers vers l’hôpital Pasteur, Geneviève Legay a plusieurs fractures au crâne et son oreille interne est touchée.

«Particulièrement pacifique»

« Elle est sur tous les fronts, explique Cédric Herrou, la figure de l’aide aux migrants dans la vallée de la Roya qui la côtoyait sur certaines actions. Elle était dans le restaurant associatif de Nice, Le Court Circuit, et à Attac 06. Elle est pacifique. A son âge, tu n’as pas trop le choix. » A 73 ans, Geneviève Legay est à la retraite.

Elle était aussi militante pour la Face (fondation agir contre l'exclusion), la CGT et le mouvement politique de gauche écologiste Ensemble. « Elle est engagée, et particulièrement pacifique », confirme son avocat. « Elle est aussi dans le mouvement féministe et dans un collectif contre le racisme », ajoute sa collègue d’Attac 06 Elisabeth Noterman. Un autre membre d’Attac, Philippe Carenzo, poursuit : « Samedi, elle manifestait avec le drapeau de la paix, fait-il remarquer. Elle était là pour lutter contre l’interdiction de manifester. »

 

 

Une femme a subi une charge policière et est mal retombée sur un plot. © ERIC GAILLARD Source: Reuters

 

Acte 19 des Gilets jaunes : une femme blessée après une charge de la police à Nice

23 mars 2019 - RTFrance

Malgré l'interdiction préfectorale, plusieurs dizaines de Gilets jaunes ont manifesté dans le centre de la ville de Nice. Les policiers sont intervenus provoquant la chute d'une femme.

Selon Nice-Matin, une femme a été sérieusement blessée lors de l'acte 19 de la mobilisation des Gilets jaunes à Nice le 23 mars. Alors que la préfecture avait interdit les rassemblements de Gilets jaunes dans la capitale azuréenne, plusieurs dizaines d'entre eux ont bravé l'interdiction. Peu avant midi, place Garibaldi, les policiers ont alors chargé les manifestants et provoqué la chute d'une femme âgée de 75 ans.

La manifestante serait tombée sur un plot. «Elle a chuté en arrière lors d'une charge des policiers devant la Civette Garibaldi», précise le média local. Selon la préfecture des Alpes-Maritimes, elle n'aurait été que «légèrement blessée». Les pompiers l’ont évacuée, consciente, d'après plusieurs sources.

Selon l'AFP, qui cite la fille de la septuagénaire tombée à Nice, «elle souffre de plusieurs fractures au crâne, au rocher (oreille interne) et des hématomes sous-duraux», précisant que les médecins avaient eu «très, très peur» pour elle quand ils l'avaient examinée. Et d'ajouter : «Elle doit rester encore 48 heures sous surveillance. Elle est consciente, sous perfusion de morphine, car elle a de violents maux de tête.»

20 personnes ont été interpellées dans la ville où les présidents chinois et français sont attendus les 24 et 25 mars, selon un bilan de la préfecture à 12h30.

Les forces de l'ordre, présentes en nombre avec plusieurs dizaines d'hommes, ont tenté plusieurs fois de disperser les participants à ce rassemblement, dont certains portaient un gilet jaune. Une partie d'entre eux se sont assis, certains chantaient la Marseillaise ou criaient «liberté !».

 

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© Valery HACHE Source: AFP
Geneviève Legay, militante altermondialiste, à Nice le 23 mars.

Geneviève Legay, 73 ans, a été gravement blessée lors de l'acte 19 des Gilets jaunes à Nice lors d'une charge de la police. L'avocat de sa famille a fait savoir qu'une plainte serait déposée. Le procureur de Nice a ouvert une enquête.

La famille de Geneviève Legay, militante de 73 ans grièvement blessée le 23 mars à Nice lors d'une charge de la police, va porter plainte le 25 mars. «Pour violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique et sur personne vulnérable», a précisé maître Arié Alimi à l'AFP, comme il l'avait fait auparavant au micro de France Info. «La charge de la police a été très violente. Madame Legay, qui est une militante d'Attac, a été très grièvement blessée. Elle est ce matin dans un état stable et pas dans le coma, comme on a pu le craindre», a-t-il ajouté.

La manifestation des Gilets jaunes pour l'acte 19 du mouvement de contestation sociale avait été interdite dans une grande partie de la ville de Nice le 23 mars. Dans la matinée, quelques dizaines de personnes avaient toutefois bravé l'interdiction de manifester sur la place Garibaldi, où la militante altermondialiste a été blessée en tombant pendant une charge de la police.

Les pompiers l'ont évacuée consciente, d'après le constat fait par des journalistes de l'AFP. Sa fille avait  précisé qu'elle était venue pour défendre le droit de manifester, avec un drapeau arc-en-ciel.

Complice par ordres

A sa fille qu'elle n'a d'abord pas reconnue, Geneviève Legay a raconté ce qui lui était arrivée en ces mots: «Je me souviens qu'un policier m'a chargée et après je ne me souviens de rien.» La militante souffre de plusieurs fractures au crâne et d'hématomes sous-duraux, et a été placée sous perfusion de morphine du fait de violents maux de tête. L'avocat a précisé que la plainte, qui serait déposée dès le 25 mars à Nice allait également «viser le préfet en qualité de complice par ordres»

Enquête ouverte

Le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre a déclaré à l'AFP qu'il avait ouvert dès le 23 mars dans l'après-midi «une enquête classique en recherche des causes des blessures». «J'ai ordonné la saisie des images vidéo, par ailleurs d'excellente qualité, et fait des réquisitions auprès de l'hôpital Pasteur», a ajouté le magistrat qui a aussi fait ausculter Geneviève Legay, 73 ans par un médecin légiste.

«Elle a été prise en charge par les pompiers avec une qualification d'urgence relative, et à son arrivée à l'hôpital, elle s'est retrouvée avec une appréciation médicale montée d'un cran, qualifiée de pronostic réservé», a détaille Jean-Michel Prêtre. «Elle a apparemment tapé fort sur un poteau [délimitant le parcours] du tramway. Cela s'est fait dans la phase de dispersion [du rassemblement de manifestants], a-t-il ajouté, précisant que l'incident avait eu lieu dans un périmètre où les manifestations avaient été interdites. De son côté, Attac a dénoncé l'interdiction par le préfet des manifestations et rassemblements dans une grande partie de Nice comme «illégitime». Et d'ajouter, en utilisant l'orthographe inclusive : «Cela ne peut justifier d'utiliser la force contre des citoyen?ne?s qui se rassemblent pacifiquement pour exprimer leurs opinions.»

 

 

 

 

Plusieurs centaines de manifestants se rassemblent à Nice pour soutenir Geneviève Legay

RTFrance

25 mars 2019

Un rassemblement en soutien à Geneviève Legay, une septuagénaire blessée lors d'une charge des forces de l'ordre pendant l’acte 19 des Gilets jaunes, a réuni plusieurs centaines de personnes ce 25 mars à Nice. Les participants ont réclamé justice.

Plusieurs centaines de personnes, dont certains portaient des Gilets jaunes, ont pris part ce 25 mars à un rassemblement sur la place Garibaldi à Nice en signe de soutien à Geneviève Legay. La militante de 73 ans, porte-parole d'Attac dans les Alpes-Maritimes, avait été blessée lors de l'acte 19 des Gilets jaunes à Nice lors d'une charge de la police. 

Comme le rapporte le site de France Bleu Azur, une vingtaine d’associations de défense des droits de l'Homme, des militants de la CGT et du PCF ainsi que les filles de Geneviève Legay étaient présents lors du rassemblement. 

A la fin du rassemblement, quelques dizaines de manifestants ont décidé de se diriger vers la place Massena, le palais de justice et la mairie pour réclamer la démission du maire de la ville, Christian Estrosi.

Des forces de l'ordre ont été déployées sur place. 

La violente chute de Geneviève Legay est rapidement devenue une affaire politique. «Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci», a déclaré Emmanuel Macron, tout en souhaitant à la septuagénaire «un prompt rétablissement». Un commentaire qui avait fait bondir une partie de l’opposition.

Une enquête a été ouverte pour éclaircir les conditions de cette blessure et la famille de la militante politique a annoncé son intention de porter plainte ce 25 mars contre le préfet et des policiers présents au moment des faits. Le chef d'Etat a pour sa part assuré que Geneviève Legay n'avait «pas été en contact avec les forces de l'ordre».

 

Mediapart affirme que Macron et un procureur ont sciemment menti sur la blessée à Nice

Alors que le Président et le procureur de Nice ont affirmé que les forces de l’ordre n’avaient pas touché la septuagénaire Geneviève Legay grièvement blessée lors de l'acte 19 des Gilets jaunes, Mediapart a recueilli des «témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré» sur la charge brutale des manifestants, dont un rapport de la police.

Geneviève Legay a été hospitalisée après l'acte 19 des Gilets jaunes pour «hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l'os rocher droit, fracture de l'os pariétal droit, [et] fracture médico-sphénoïdale».

Emmanuel Macron et Jean-Michel Prêtre, le procureur de la République de Nice, ont depuis déclaré que la septuagénaire n'avait pas été blessée par les forces de l'ordre. Le procureur affirmant qu'elle a chuté «et s'est cognée contre un pylône fixe» et le Président assurant que «cette dame n'a pas été en contact avec les forces de l'ordre».

Pourtant, les témoignages recueillis par Mediapart sont en contradiction avec la version des autorités françaises sur la raison des blessures de la femme âgée. Un rapport de police rendu le jour même atteste même que ce sont bien les forces de l'ordre qui l'ont bousculée.

«Selon les premiers éléments recueillis, la septuagénaire aurait été bousculée par un homme qui portait un bouclier, sans plus de précisions [sic]», a écrit un officier de police judiciaire (OPJ) dans un procès-verbal consulté par le média.

«Nous avons chargé, donc effectivement nous avons poussé les personnes devant nous. […] C'est après la charge en me retournant que j'ai constaté qu'une femme était à terre», a expliqué lors de son audition un autre policier ayant pris part à la charge.

En outre, Arié Alimi, avocat de la famille, a raconté que «lorsque Madame Legay s'est réveillée à l'hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et qu'une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c'était un caméraman qui l'avait bousculée, et non les forces de l'ordre».

Selon ce procès-verbal consulté par Mediapart, «lors de l'audition de Geneviève Legay, la policière l'interroge effectivement sur la présence d'un journaliste et lui demande si elle se rappelle de lui et de ses agissements. En revanche, lorsque la victime affirme avoir été poussée par les forces de l'ordre, elle ne lui demande pas de détailler son récit.»

Plusieurs témoins ont confié au média que Geneviève Legay avait été touchée par «un homme qui portait un bouclier.»

«Geneviève Legay a reçu un coup de bouclier au visage et s'est effondrée à ce moment-là. J'étais à un ou deux mètres d'elle avant et pendant la charge des policiers. Elle a bien reçu un coup des forces de police au visage, ce qui l'a fait tomber. Ensuite j'ai dû m'occuper d'un journaliste et je ne l'ai retrouvée que lorsqu'elle était à terre. J'ai voulu l'aider mais des policiers m'ont empêché de le faire», a déclaré le street medic Thibault Huart.

Son collègue René Paysant a publié une vidéo racontant les faits de ce samedi. Il a notamment souligné que les policiers avaient interdit aux street medics de venir en aide à la dame âgée. 

Bernard M. a partagé qu'il avait vu Geneviève Legay «poussée par un policier et son bouclier pendant la charge. Une fois à terre, un policier l'a traînée. Elle a reçu des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa chute, près d'un plot, d'un pylône».

«Le récit de Bernard soulève de grandes interrogations quant à la version du procureur selon laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups pourraient-ils être à l'origine des côtes fêlées?», s'interroge-t-on dans l'article.

Mediapart conclut que le commissaire Rabah Souchi a donné l'ordre de charger, des policiers «ont affirmé lors de l'audition avoir poussé des manifestants lors de la charge», quelques-uns «ont enjambé Geneviève Legay alors qu'elle était déjà gravement blessée, allongée et presque inconsciente».

Plus tôt, «Arrêt sur images» a affirmédétenir la preuve que «contrairement aux propos d'Emmanuel Macron», un policier a poussé la septuagénaire. La preuve basée sur une vidéo de la manifestation filmée par Cnews dont le média ne s'est plus servi. 

Lors de la manifestation des Gilets jaunes à Nice, interdite par les autorités, Mme Legay a été sérieusement blessée à la tête près de la place Garibaldi et a été transportée aux urgences à l'hôpital Pasteur.

 

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Gilets jaunes : Geneviève Legay a bien été poussée par un policier, selon le procureur de Nice 

 

RTFrance

29 mars 2019

 

Le procureur de Nice a reconnu que la manifestante blessée le 23 mars après une charge des forces de l'ordre pour disperser des Gilets jaunes, à Nice, avait bien été poussée par un policier. Une information judiciaire a été ouverte.

Après avoir affirmé, dans un premier temps, le 25 mars, qu'il n'y avait eu «aucun contact» entre Geneviève Legay, la manifestante de 73 ans blessée à Nice lors de l'acte 19 de la mobilisation des Gilets jaunes, et un policier, le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre est revenu sur ses déclarations dans un communiqué, ce 29 mars. La poursuite des investigations et le témoignage «rectifié» d'un policier, qui a admis avoir repoussé du bras une femme, et non un homme comme il l'avait dit initialement, ont finalement permis d'établir que la chute de Geneviève Legay avait bien été causée par un membre des forces de l'ordre, a-t-il ainsi précisé dans son communiqué.

«Comme je l'avais indiqué [le 25 mars], les images alors disponibles qui avaient été visionnées et les témoignages recueillis me conduisaient à conclure qu'il n'y avait pas eu de contact direct entre la victime et les policiers», a déclaré Jean-Michel Prêtre. Mais les investigations se sont poursuivies, notamment avec la saisie de nouvelles images et l'audition de nouveaux témoins, a-t-il précisé. «Les résultats finalisés [...] de l'exploitation de très nombreuses autres images [...] et la mise en cohérence de l'ensemble de ces éléments de preuve, m'ont conduit avec les enquêteurs à constater qu'avant l'arrivée du cordon de ses collègues au niveau où se trouvait Mme Legay, un fonctionnaire de police isolé et dépourvu de bouclier avait écarté du bras vers sa droite Mme Legay, provoquant ainsi [sa] chute», a reconnu le magistrat. 

Le policier concerné, qui avait déjà été entendu, a rectifié son témoignage, d'après le procureur de Nice, «en admettant que la personne qu'il avait écartée de son chemin n'était pas un homme comme il l'avait déclaré initialement».

Une information judiciaire a été ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique et le magistrat a demandé à ce qu'elle soit confiée à plusieurs juges d'instruction.

Dans un entretien accordé au journal régional Nice Matin et publié le 25 mars, le président de la République était revenu sur l'acte 19 de la mobilisation des Gilets jaunes, au cours duquel la militante du groupe Attac Geneviève Legay avait été blessée lors d'une charge de la police, à Nice. Le président lui souhaitait un «prompt rétablissement», assortissant ses bons vœux d'une recommandation : «Et peut-être une forme de sagesse.» Il avait également affirmé : «Cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre.» 

Geneviève Legay, 73 ans, manifestante d'Attac avait été blessée lors de l'acte 19 des Gilets jaunes à Nice le 23 mars.

 

 

 

Geneviève Legay, porte-parole d’Attac 06, grièvement blessée par une charge policière

 

lundi 25 mars 2019, par  Attac France

 

[Actualisation] En plus de la plainte déposée par la famille de Geneviève Legay, Attac déposera plainte également ce lundi 25 mars à 14h pour « violence volontaire en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique sur personne vulnérable ».

Geneviève Legay, 74 ans, porte-parole d’Attac 06 et militante infatigable pour la paix, a été grièvement blessée par une charge policière, lors de l’acte 19 des Gilets Jaunes ce samedi 23 mars à Nice. Selon son avocat, elle était dimanche matin dans un état stable.

Samedi vers 11h, les CRS ont procédé à une violente charge au cours de laquelle Geneviève est tombée au sol, sa tête heurtant un poteau métallique. De multiples images montrent Geneviève, gilet jaune sur le dos et drapeau arc-en-ciel « Pace » dans les mains, avec une attitude totalement non violente, scander « Liberté de manifester » peu avant la charge policière.

Alors que les précédentes mobilisations des Gilets Jaunes à Nice n’avaient pas entraîné de dégradations, Christian Estrosi, maire de la ville, avait demandé et obtenu une interdiction de manifester dans une grande partie de la ville.

L’interdiction par le préfet des manifestations et rassemblements dans une grande partie de Nice est illégitime et ne peut justifier d’utiliser la force contre des citoyen?ne?s qui se rassemblent pacifiquement pour exprimer leurs opinions.

Attac France condamne la répression des rassemblements pacifiques qui ont eu lieu ce samedi et s’indigne de la grave restriction des libertés publiques actuellement en cours en France. Ce n’est pas par la répression et les violences policières qu’Emmanuel Macron répondra à la légitime demande de justice sociale qui s’exprime partout dans le pays.

Attac France exige que toute la lumière soit faite et que les responsabilités de ces actes de violence à l’encontre de Geneviève Legay soient clairement établies.

Attac France apporte tout son soutien à Geneviève et à ses proches.


 

 

Manifestations des Gilets jaunes :
un réfugié syrien de 14 ans perd un œil après un tir de LBD 

 

RTFrance - 7 avril 2019

Présent à Saint-Etienne à proximité d'une manifestation de Gilets jaunes lors de l'acte 9, un adolescent de 14 ans, arrivé en France quelques mois auparavant, aurait reçu un projectile tiré par la police dans le visage. Il a perdu son œil droit.

Un adolescent âgé de 14 ans, réfugié syrien, a été blessé gravement à l’œil alors qu'il se trouvait à proximité (sans manifester) de l'acte 9 des Gilets jaunes le 12 janvier à Saint-Etienne. C'est le journal régional Le Progrès qui rapporte cette information le 5 avril, citant l'avocate du jeune homme, Solange Viallard-Valézy.

Cette dernière rapporte que le garçon était arrivé en France «depuis six à huit mois» avec sa famille. Présent avenue de la Libération, où les Gilets jaunes manifestaient, il aurait reçu au niveau de l’œil droit le projectile en caoutchouc d'un lanceur de balles de défense (LBD), tiré par les forces de l'ordre, selon le quotidien.

«Une enquête, confiée à l’Inspection générale de la police nationale, par le procureur de la République David Charmatz, est toujours en cours», a précisé Solange Viallard-Valézy.

L'usage du LBD en question

Responsable de cas de blessures graves, voire de mutilations, depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, l'usage du LBD dans le cadre du maintien de l'ordre a fait l'objet de vives critiques.

Pourtant, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner continue à défendre l'usage de cette arme controversée par les forces de l'ordre. Le 5 avril, il a réitéré que le LBD était selon lui «une arme de défense nécessaire».

Lire aussi : 35 ophtalmologues demandent à Emmanuel Macron un «moratoire» sur l'usage du LBD


 

 

1 400 artistes affichent leur soutien aux Gilets jaunes, blâmant les médias et le gouvernement

 

5 mai 2019

RTFrance

«Des artistes, créateurs et créatrices» dénoncent la politique gouvernementale dans une tribune au vitriol. Ils estiment ne pas être «dupes» de l'exécutif, notamment «des ficelles usées à outrance pour discréditer les Gilets Jaunes».

«Les Gilets Jaunes, c’est nous». Près de 1 400 «artistes, créateurs et créatrices», dont des stars, réunis dans le collectif «Yellow Submarine», ont signé une tribune en faveur des Gilets jaunes, publiée le 4 mai sur leur plateforme. Les auteurs du texte affichent leur soutien au mouvement social, le jour même du 25e acte de la mobilisation. Ils dénoncent également l'attitude et la politique du gouvernement. Parmi eux : Juliette Binoche, Emmanuelle Béart, Jeanne BalibarLuis Rego, Yvan Le Bolloc'h, Bruno Gaccio, Laurent Cantet, Sam Karmann ou encore Jean-Luc Moreau.

Intitulé «Nous ne sommes pas dupes», le texte argumente, expliquant que les Gilets jaunes réclament «des choses essentielles [telles qu'] une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale [ou] des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique». Les célébrités accusent, notamment les «médias grand public» : «Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les Gilets Jaunes, décrits comme des anti-écologistes, extrémistes, racistes, casseurs… La manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-paroles du gouvernement voudraient bien nous y faire croire.»

Le nombre de blessé.e.s, de vies brisées, d’arrestations et de condamnations dépasse l’entendement

Ils condamnent également les violences à l'encontre des manifestants. «Le nombre de blessé.e.s, de vies brisées, d’arrestations et de condamnations dépasse l’entendement. Comment peut-on encore exercer notre droit de manifester face à une telle répression ?», se questionnent-ils. Ils se scandalisent d'ailleurs d'un «arsenal législatif dit "anti-casseur" qui bafoue nos libertés fondamentales».

Ils poursuivent en considérant que «la violence la plus menaçante est économique et sociale», et apportent une contribution supplémentaire à ceux qui collent à Emmanuel Macron l'étiquette de président des riches : «[La violence,] c’est celle de ce gouvernement qui défend les intérêts de quelques-uns aux détriments de tous et toutes.»

«Dessiner un monde meilleur»

Se proclamant écologiste, le collectif estime que «la convergence des luttes sociales et environnementales est en route».

«Nous écrivain.ne.s, musicien.ne.s, réalisateur.rice.s, éditeur.rice.s, sculpteur.rice.s, photographes, technicien.ne.s du son et de l’image, scénaristes, chorégraphes, dessinateur.rice.s, peintres, circassien.ne.s, comédien.ne.s, producteur.rice.s, danseur.se.s, créateur.rice.s en tous genres, sommes révolté.e.s par la répression, la manipulation et l’irresponsabilité de ce gouvernement à un moment si charnière de notre histoire», concluent-ils, appelant les citoyens à «dessiner un monde meilleur».

Cette tribune semble faire écho, par opposition, à celle d'autres stars qui, le 9 décembre, avaient demandé aux Gilets jaunes «de s’arrêter». Parmi elles, Bernard Henri-Lévy, Cyril Hanouna, Thierry Lhermitte ou Stéphane Bern avaient alors choisi de se dresser contre le mouvement de protestation des Gilets jaunes.

Lire aussi : Un Gilet jaune violemment chargé... après avoir appelé la police à rejoindre le mouvement (VIDEO)

 

 

© REUTERS/Charles Platiau
Le 4 mai 2019 à Paris, un manifestant arbore une pancarte (image d'illustration).

 

 

Acte 25 des Gilets jaunes : Castaner, cible des manifestants après la polémique du 1er Mai

4 mai 2019

RTFrance

Pour le 25e samedi consécutif de mobilisation, première manifestation depuis l’incident survenu à la Pitié-Salpêtrière le 1er Mai, le ministre de l’Intérieur est la cible des slogans et autres banderoles des Gilets jaunes.

A l'occasion de l'acte 25 des Gilets jaunes ce 4 mai, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, est plus que jamais dans l’œil du cyclone. Partout ont fleuri des slogans et des pancartes critiquant l'action du «premier flic de France». Déjà ciblé par de nombreux Gilets jaunes lors des précédentes manifestations, ce dernier a diffusé une fausse information, affirmant que des manifestants avaient «attaqué» l’hôpital la Pitié-Salpêtrière le 1er Mai, une version démentie par les images et les témoignages. Malgré ses excuses, le résident de la place Beauvau cristallise désormais toutes les critiques.

«Castaner démission»

Ainsi, à Paris, des Gilets jaunes ont scandé «Menteur Castaner» réunis autour d’une pancarte «Mensonges d’Etat, Castaner coupable».

La sénatrice EELV de Paris Esther Benbassa s’est également fendue d’un tweet : «Avec les Gilets jaunes.

Slogan du jour : "Et tout le monde déteste Castaner!"»

Dans la capitale, un manifestant a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire : «Castaner, bientôt rédac' chef du Gorafi !»

Par ailleurs, à Angers, le cortège avance au rythme de «Castaner démission».

Même mot d'ordre à Toulouse selon notre journaliste présent sur place.

Dans la ville rose, des manifestants ont chanté : «Christophe Castaner, et ses mercenaires, j'ai mon gilet et mes droits».

A Toulouse toujours, des Gilets jaunes ont matérialisé un petit cimetière avec une pierre tombale représentant le Premier ministre, affublé du surnom «Le Fourbe», entouré par des croix aux effigies d'Emmanuel Macron et de Christophe Castaner avec les dates 2017-2019.

Lire aussi : Quand l'exécutif ment : ces «fake news» marquantes de la Macronie

 

© Line Press

Membre des forces de l'ordre lançant un pavé sur les manifestants le 1er Mai 2019. l'IGPN a été saisi.

 

Gifles, jet de pavé et matraque dans le pantalon : l'IGPN ouvre trois enquêtes après le 1er Mai 

3 mai 2019

RTFrance

Le préfet de police de Paris Didier Lallement a saisi le 3 mai l'IGPN pour enquêter sur trois affaires différentes survenues le 1er Mai, après la diffusion de vidéos sur internet devenues virales. 

Selon Franceinfo, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a ouvert trois enquêtes, après la saisine du préfet de police de Paris Didier Lallement, concernant des soupçons de violences policières survenues le 1er Mai. 

La première enquête concerne la double gifle infligée à un manifestant par un membre des forces de l'ordre en marge des rassemblements du 1er Mai, sur le boulevard du Montparnasse à Paris. Dans une ambiance chaotique, devant l'entrée du bar tabac le Brazza, barré par un rideau de fer, un policier repousse un manifestant. C'est alors qu'un autre participant au rassemblement interpelle l'agent sans que l'on ne puisse entendre ce qu'il lui crie. A l'arrivée, le policier lui administre deux fortes gifles sans autre forme de procès. Les lunettes de soleil du manifestant volent mais celui-ci ne montre aucune réaction. Le chaos ambiant produit alors une vive bousculade au cours de laquelle une dame âgée est frappée à l'arrière de la tête.

Lancer de pavé 

Un second incident implique un autre policier lors des manifestation du 1er Mai, au niveau du boulevard de l'Hôpital à Paris. On y distingue très clairement un agent tenant en main un pavé ramassé au pied d'un arbre puis le lancer en direction des manifestants. Des images, captées par l’agence Line Press, qui sont commentées au Parisien par le rédacteur en chef du média Laurent Bortolussi. «Il y avait des morceaux de pavé et de granit cassés par les black blocs […] et de l’œil gauche, je le [le policier] vois ramasser, repasser derrière moi et le lancer », explique-t-il.

Une enquête interne a été ouverte afin de connaitre l’identité du fonctionnaire incriminé mais aussi afin de savoir si le geste était légitime ou non. Line press, après dérushage des images, estime que le policier s'était bel et bien servi dans le stock constitué par les black blocs.

Le Service d'information et de communication de la police nationale (Sicop) précise en outre, toujours au Parisien : «Il semblerait que ce soit un CRS, il faut le confirmer. L'enquête doit aussi répondre à la question : "Est-ce qu'il n'avait pas d'autre choix pour se défendre que de lancer ce pavé ?" Ce qui rentrerait dans le cadre de la légitime défense, si la réponse est affirmative.» Le préfet de police, Didier Lallement, a pour cette affaire aussi saisi l'IGPN, selon une source policière citée par L’Express.

Une matraque dans le pantalon 

La dernière affaire pour laquelle a été saisie l'IGPN a été révélée par le journaliste David Dufresne, connu depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, pour ses signalements de violences policières sur Twitter. Sur ses images, on peut voir un policier introduire une matraque téléscopique dans le pantalon d'un manifestant à terre.

Lire aussi : ADN synthétique, «tenues Robocop», drones, motards... Un 1er mai sous très haute sécurité

 

Gilets jaunes et répression policière en général

«Où est Steve ?» : le Défenseur des droits s'autosaisit

RTFrance - 10 juil. 2019

Tandis que la mobilisation se poursuit pour tenter de retrouver Steve, qui n'a plus donné signe de vie après la dispersion brutale par les forces de l'ordre d'une soirée à Nantes, une nouvelle enquête va être ouverte.

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a fait savoir le 10 juillet qu'il s'autosaisissait concernant la disparition, trois semaines auparavant, de Steve Maia Caniço à Nantes, après une intervention policière brutale le jour de la fête de la musique.

Cette nouvelle enquête sera donc ouverte et menée en parallèle à l'enquête judiciaire, qui cherche toujours à localiser le jeune homme, et à celle confiée à l'IGPN, qui tente de son côté de comprendre le déroulement de l'intervention policière du 22 juin. 

Le Défenseur des droits devra pour sa part déterminer s'il y a ou non eu faute des forces de l'ordre, en entendant témoins et policiers. D'éventuelles sanctions pourront être réclamées.

Vers 4h du matin, les forces de l'ordre étaient en effet intervenues pour disperser une soirée sur l'île de Nantes. Des images de cette intervention musclée étaient rapidement apparues sur internet. Plus d'une dizaine de fêtards avaient chuté dans la Loire, avant d'en ressortir. Steve n'a pour sa part pas donné signe de vie depuis lors.

Ses proches, mais aussi de simples citoyens, continuent pourtant à se mobiliser afin de le retrouver et d'obtenir des éclaircissements. Outre l'utilisation sur les réseaux sociaux du mot-clé #OuEstSteve, des affiches «Où est Steve ?» ont récemment fleuri dans les rues de Nantes.

Lire aussi : Fête de la musique à Nantes: 14 personnes tombées à l'eau après une charge, un disparu, l'IGPN saisi

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Nantes : "J'en veux à la police", lance le père de Steve,

le jeune homme disparu depuis la Fête de la musique

Oscar Caniço a accordé une interview à "Ouest-France", vendredi. "Tout ça, c'était évitable", estime-t-il

Franceinfo le 12/07/2019

"Le soir, surtout le soir, ça me hante. C'est inimaginable." Oscar Caniço est le père de Steve, le jeune homme qui est porté disparu depuis la nuit du 21 au 22 juin, lors d'une charge des forces de l'ordre, le soir de la Fête de la musique, à Nantes (Loire-Atlantique). Il se livre pour la première fois dans une interview au quotidien régional Ouest-France (article abonnés)"J'en veux à la police. Tout ça, c'était évitable", déclare-t-il. "Quand on regarde les vidéos où l'on voit les policiers qui tapent, qui tapent, c'est terrible !"

Oscar Caniço, maçon, fait preuve de compréhension à l'égard des forces de l'ordre, tout en s'interrogeant : "Je peux comprendre qu'avec toutes les manifestations de 'gilets jaunes', les policiers étaient à bout de nerfs. Mais comment excuser ça ?"

Les recherches sont toujours en cours

Le père de Steve annonce avoir porté plainte "contre la police", sans davantage de précisions. Désormais, il attend le pire : "Notre seul espoir, c'est désormais de retrouver le corps. Pour faire notre deuil, concède-t-il. Les recherches sont toujours en cours. La police nous tient régulièrement au courant." Oscar Caniço n'est pas totalement désabusé, il croit en la justice : "Un procès finira bien par arriver. Ce n'est pas possible autrement."

 

 

«Tout sauf Macron» :

Pour qui votent les Gilets jaunes aux Européennes ?

 

RTFrance - 22 mai 2019

 

Y a-t-il un vote jaune ? Travailleurs, retraités, précaires, les Gilets jaunes se veulent la France d'en bas. S'ils marchent d'un seul pas chaque samedi depuis le 17 novembre, voteront-ils pour la même liste pour autant ?

Devenus incontournables dans le paysage politique français, les Gilets jaunes vont-ils voter comme un seul homme pour la même liste lors des élections européennes ? Rien n'est moins sûr.

Les reporters de RT France sont en effet allés à leur rencontre lors de l'acte 27 de leur mobilisation le 18 mai à Paris pour recueillir leurs confidences.

La plupart des Gilets jaunes rencontrés comptent bien aller voter le 26 mai et ceux qui sont décidés connaissent bien le projet politique des listes qu'ils vont plebisciter. «Le droit de vote est la seule liberté qui nous reste aujourd'hui», estime Christelle qui pense par ailleurs que le président de la République «ne devrait pas se mêler de ça» et n'a pas à dire pour qui voter. «Chacun votera pour qui il voudra», conclut-elle. 

S'il y a une chose qui les unit pour ces élections, c'est de tous voter «contre Macron». Un seul leitmotiv transparaît en effet de ces entretiens, c'est que la liste présidentielle (Renaissance, conduite par Nathalie Loiseau) n'arrive pas en tête car une telle victoire permettrait à Emmanuel Macron et à son gouvernement de justifier leur politique.

Une victoire conforterait la politique du gouvernement

«Le but, c'est de voter contre Macron. Surtout qu'il n'arrive pas en tête parce que si c'est le cas, il va se glorifier en disant qu'il a raison dans sa politique et ça, non !», prévient Patrick, 63 ans, retraité du domaine médical. Bien conscient, comme l'annoncent les sondages, que la liste qui «ferait barrage à Macron c'est le Rassemblement national», Patrick ne se sent toutefois «pas prêt pour l'instant à aller jusque là». De gauche depuis toujours, il votera France insoumise.

Martine, la soixantaine, travaille dans un théâtre, hésite. Elle ne veut pas faire un vote de conviction qui «éparpillerait les voix pour que Macron s'en sorte une nouvelle fois». Faire barrage en votant RN ? Martine y pense. «Il pourrait y avoir une étape où voter contre Macron ce serait voter RN», se questionne-t-elle à voix haute. «Ça peut être une tactique, je me pose la question... ce ne serait pas du tout un vote de conviction», assure-t-elle.

Quid des listes jaunes ? 

Parmi les Gilets jaunes que nous avons rencontrés, aucun n'a l'intention de voter pour l'une des listes jaunes présentées aux Européennes. «Elles manquent un peu de structure et il est peut-être un peu tard pour qu'elles se structurent», dit Philippe qui regrette également la multiplication des listes Gilets jaunes. «Ils auraient dû faire une seule liste, au moins pour rembourser leurs frais !», déplore-t-il. En attendant, lui votera pour le candidat qui aura une chance de l'emporter face à Emmanuel Macron.

Ce candidat, pour le moment, si l'on en croit les sondages, c'est Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national (RN). Sylvie, la cinquantaine, auxiliaire de vie, manifeste avec les GJ depuis le 17 novembre. Elle est un peu gênée d'avouer qu'elle va voter pour le RN, mais c'est une décision collective et stratégique : «On va voter pour faire basculer Macron. On s'est tous mis d'accord dans notre groupe de Gilets jaunes pour le contrer.» 

Pour le RIC et le Frexit, par ici

Adrien, 30 ans, à la recherche d'un emploi, hésite à aller voter cette fois-ci. «Est-ce qu'en tant que Gilet jaune je dois respecter le gilet et rester en dehors de cette politique qui nous met dedans depuis très longtemps ou est-ce que je mets mon petit grain de sel pour empêcher Macron d'avoir trop de voix?» S'il se déplace, Adrien votera pour François Asselineau (UPR) qui veut le Frexit et le RIC.

Concernant Le Pen pour qui il a voté lors des deux dernières élections, Adrien n'ira pas la soutenir cette fois-ci. «A force de parler du plafond de verre, ils [le RN] ont réussi à le créer». En plus, Adrien affirme avoir changé d'avis sur l'immigration. «Aujourd'hui, je pense qu'il faut aider les pays d'origine de ces gens pour qu'ils se stabilisent. Jusqu'à maintenant nous faisons des guerres pour profiter des ressources. Je crois qu'il faut régler l'immigration à la racine».

Pour Nadine, la quarantaine, la seule solution c'est le Frexit. C'est donc pour la liste portée par François Asselineau et Zamane Ziouane qu'elle mettre un bulletin. «Je vais voter UPR parce qu'il n'y a qu'une seule solution c'est de sortir de cette Europe qui n'en a rien à faire des peuples européens et qui engrange beaucoup de pauvreté et de misère sociale», nous explique cette fonctionnaire. «Les Grandes orientations de politique économique européennes (Gopé) nous amènent vers une grande précarité sociale.»

A gauche envers et contre tout

Thibault votera France insoumise car ils proposent «vraiment des changements» à ses yeux et qu'il y a «de l'écologie dans leur programme ainsi que de la justice sociale», et cela lui semble important.

Frédéric, 24 ans, travaille dans l'éducation nationale et son choix s'est porté sur la liste de Yann Brossat du parti communiste (PCF). «C'est une liste qui représente toute la diversité du peuple. Elle contient plus de 50% d'ouvriers et d'employés. Avec les Gilets jaunes, on voit de plus en plus qu'il y a un décalage entre les politiques qui sont issus de l'oligarchie et les citoyens et les travailleurs, donc mon objectifs est de faire élire des députés-ouvriers pour avoir des députés proches du peuple.»

Pour Christian Pfohl, producteur de cinéma et initiateur de la pétition «Nous ne sommes pas dupes», un appel d'artistes en faveur des Gilets jaunes, le débat est actuellement entre voter et ne pas voter. «Je pense qu'il y a un besoin de voter pour augmenter le besoin d'électeurs, le vote blanc n'étant pas reconnu». Selon lui, voter pour n'importe qui c'est réduire la liste de Macron. Pour sa part, il voter Verts (EELV) «parce qu'il a toujours voté Verts»

A ses côtés, un autre Gilet jaune dit qu'il votera pour Lutte ouvrière (LO) car ce sont «les seuls qui défendent les salariés et les chômeurs».

Les petites listes ou rien

Nora, gardienne d'immeuble, manifeste également depuis le 17 novembre. Elle n'est pas encore fixée. Elle hésite entre Hadama Traoré et sa liste «Démocratie représentative», qui porte la voix «des plus démunis», selon elle, et une liste qui défend les animaux dont vient de lui parler un ami Gilet jaune. Les grands partis ? «Absolument pas ! c'est tous des menteurs», répond-elle. Si elle se rend bien compte que ces listes ont peu de chances de porter leurs fruits au parlement européen, Nora ne veut pas que sa voix soit perdue et fera, malgré tout, un vote de conviction.

Dans la même veine, David, 41 ans, manifeste depuis l'acte 4 avec les Gilets jaunes mais lui n'ira peut-être pas voter, car pour lui, dégager seulement Macron ne suffit pas : «Moi, je veux voter mais aucun ne me convient. Je veux dégager Macron mais je veux surtout dégager le système et les autres candidats font partie du même système. Macron nous a joué la comédie, qu'est-ce qui nous assure que les autres aussi ne jouent pas la comédie?»

Donc pour résumer, les Gilets jaunes rencontrés par nos équipes iront majoritairement voter le 26 mai. Il est certain qu'aucun d'entre eux ne votera Renaissance. Ils ne voteront pas tous pour la même liste, loin s'en faut, et chacun a une stratégie propre : votre pour une liste qui le convainc ou voter contre une autre qu'il exècre. La plupart d'entre eux veulent un changement profond dans la manière de faire de la politique. D'où peut-être l'absence du parti socialiste (PS) et des Républicains (LR) dans les intentions de vote que nous avons pu recueillir marquant un désavœu supplémentaire, s'il en fallait, pour les partis traditionnels.

Lire aussi : Européennes: le Rassemblement national et LREM au coude-à-coude (EN CONTINU)

 

 

Gilets jaunes et répression policière en général

«Où est Steve ?» : le Défenseur des droits s'autosaisit

RTFrance - 10 juil. 2019

Tandis que la mobilisation se poursuit pour tenter de retrouver Steve, qui n'a plus donné signe de vie après la dispersion brutale par les forces de l'ordre d'une soirée à Nantes, une nouvelle enquête va être ouverte.

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a fait savoir le 10 juillet qu'il s'autosaisissait concernant la disparition, trois semaines auparavant, de Steve Maia Caniço à Nantes, après une intervention policière brutale le jour de la fête de la musique.

Cette nouvelle enquête sera donc ouverte et menée en parallèle à l'enquête judiciaire, qui cherche toujours à localiser le jeune homme, et à celle confiée à l'IGPN, qui tente de son côté de comprendre le déroulement de l'intervention policière du 22 juin. 

Le Défenseur des droits devra pour sa part déterminer s'il y a ou non eu faute des forces de l'ordre, en entendant témoins et policiers. D'éventuelles sanctions pourront être réclamées.

Vers 4h du matin, les forces de l'ordre étaient en effet intervenues pour disperser une soirée sur l'île de Nantes. Des images de cette intervention musclée étaient rapidement apparues sur internet. Plus d'une dizaine de fêtards avaient chuté dans la Loire, avant d'en ressortir. Steve n'a pour sa part pas donné signe de vie depuis lors.

Ses proches, mais aussi de simples citoyens, continuent pourtant à se mobiliser afin de le retrouver et d'obtenir des éclaircissements. Outre l'utilisation sur les réseaux sociaux du mot-clé #OuEstSteve, des affiches «Où est Steve ?» ont récemment fleuri dans les rues de Nantes.

Lire aussi : Fête de la musique à Nantes: 14 personnes tombées à l'eau après une charge, un disparu, l'IGPN saisi

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Nantes : "J'en veux à la police", lance le père de Steve,

le jeune homme disparu depuis la Fête de la musique

Oscar Caniço a accordé une interview à "Ouest-France", vendredi. "Tout ça, c'était évitable", estime-t-il

Franceinfo le 12/07/2019

"Le soir, surtout le soir, ça me hante. C'est inimaginable." Oscar Caniço est le père de Steve, le jeune homme qui est porté disparu depuis la nuit du 21 au 22 juin, lors d'une charge des forces de l'ordre, le soir de la Fête de la musique, à Nantes (Loire-Atlantique). Il se livre pour la première fois dans une interview au quotidien régional Ouest-France (article abonnés)"J'en veux à la police. Tout ça, c'était évitable", déclare-t-il. "Quand on regarde les vidéos où l'on voit les policiers qui tapent, qui tapent, c'est terrible !"

Oscar Caniço, maçon, fait preuve de compréhension à l'égard des forces de l'ordre, tout en s'interrogeant : "Je peux comprendre qu'avec toutes les manifestations de 'gilets jaunes', les policiers étaient à bout de nerfs. Mais comment excuser ça ?"

Les recherches sont toujours en cours

Le père de Steve annonce avoir porté plainte "contre la police", sans davantage de précisions. Désormais, il attend le pire : "Notre seul espoir, c'est désormais de retrouver le corps. Pour faire notre deuil, concède-t-il. Les recherches sont toujours en cours. La police nous tient régulièrement au courant." Oscar Caniço n'est pas totalement désabusé, il croit en la justice : "Un procès finira bien par arriver. Ce n'est pas possible autrement."

 

 

Mort de Steve Maia Caniço :
le préfet porte plainte contre un tweet "diffamatoire" de Claude Sérillon

 

"Une nuit à Nantes parce que la musique était trop forte un préfet de la République a décidé que la vie d’un homme pouvait être effacée" a posté l'ancien journaliste. 


Franceinfo le 07/08/2019

 

C'est une phrase qui ne passe pas. Le préfet des Pays de la Loire, Claude d'Harcourt a annoncé mercredi 7 août, qu'il porterait plainte contre l'ancien journaliste Claude Sérillon en raison d'un tweet "diffamatoire" au sujet de la mort de Steve Maia Caniço

"Une nuit à Nantes parce que la musique était trop forte un préfet de la République a décidé que la vie d’un homme pouvait être effacée", a écrit, dimanche sur Twitter, l'ancien présentateur du journal de 20 heures de France 2 Claude Sérillon. 

Une nuit à Nantes parce que la musique était trop forte un préfet de la république a décidé que la vie d un homme pouvait être effacée

Réplique sur Twitter

Le préfet a réagi mercredi en annonçant qu'il déposait plainte. "Le tweet de Claude Sérillon est diffamatoire", réplique la préfecture sur son compte Twitter. 

Une nuit à Nantes parce que la musique était trop forte un préfet de la république a décidé que la vie d un homme pouvait être effacée

Steve Maia Caniço, un animateur périscolaire de 24 ans, a disparu durant une soirée techno, dans la nuit du 21 au 22 juin, conclue par une intervention policière. Son corps a été retrouvé le 29 juillet dans la Loire et plusieurs enquêtes sont en cours pour déterminer les circonstances de sa mort.

 

 

Gilets jaunes face à la justice : 3000 condamnations prononcées, 1000 peines de prison ferme

PAR  SIMON GOUIN 

https://www.bastamag.net

23 SEPTEMBRE 2019


Où en est le traitement judiciaire des gilets jaunes interpellés ? Début avril, Basta ! publiait un premier état des lieux donnant à voir l’ampleur de la répression judiciaire du mouvement. Depuis, si la dureté des peines paraît s’atténuer, les condamnations continuent à être prononcées. D’autant que la loi dite « anti-casseurs », considérée par les défenseurs des droits comme attentatoire aux libertés, a commencé à produire ses effets.

« Macron démission ! » Les mots résonnent dans le tribunal de Bordeaux. Le président de la chambre dédiée aux comparutions immédiates vient de demander à un prévenu « gilet jaune » s’il avait un dernier mot à dire. La réponse a fusé, comme un cri de soulagement concluant six mois de poursuites. L’avocate s’approche de son client, lui suggère qu’il aurait pu s’éviter cette réflexion.

La conclusion va néanmoins lui être favorable. Interpellé au motif de violences contre la police et de « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences », en janvier lors de « l’acte 8 » des manifestations, l’homme est relaxé. Malgré le témoignage du commissaire divisionnaire qui assure l’avoir vu jeter des projectiles sur les policiers, les vidéos fournies au juge et analysées par la police ont montré qu’il n’a rien lancé. Six mois d’inquiétudes judiciaires qui se terminent bien pour ce gilet jaune qui a depuis tombé la veste fluo, dégoûté par le mouvement, et par le reste.

Tous les militants poursuivis n’ont pas eu cette chance. Selon le ministère de la Justice, plus de 3000 condamnations ont été prononcées, dont un tiers ont donné lieu à des peines d’emprisonnement ferme. Début juillet, comme le souligne Streetpress, environ 440 mandats de dépôt avaient été délivrés sur l’ensemble du pays [1]. Au sein de petits tribunaux, comme celui de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) 44 dossiers liés aux gilets jaunes ont été étudiés entre novembre et juillet. Selon le procureur Pascal Marconville, « la majorité concernaient des personnes majeures qui n’avaient aucun casier judiciaire »A Tarbes (Hautes-Pyrénées), 86 personnes ont été poursuivies. A Paris, principal lieu des manifestations, selon le Monde le parquet a engagé des poursuites contre 626 personnes, après presque 3000 gardes à vue.

Plus de 700 condamnations analysées

Depuis plusieurs mois, nous compilons dans une base de données les condamnations de gilets jaunes documentées par la presse ou des militants [2]. Après une première analyse de ces données, à la fin du mois de mars, nous avons renouvelé l’exercice et recensé plus de 300 condamnations à des peines de prison, sursis comme ferme. Ces nouvelles condamnations ne concernent pas seulement des manifestations ou actions s’étant déroulées depuis le mois d’avril, mais également des affaires concernant des manifestations de l’hiver.

Ainsi, l’activité du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand de février à juin s’est largement concentrée sur les faits qui se sont déroulés lors du 23 février, l’« Acte 15 » des Gilets jaunes. Plusieurs milliers de manifestants avaient alors défilé dans la ville. Les condamnations les plus récentes ont été aidées par les images de vidéo-surveillance ou celles tournées lors des manifs.

Un homme de 28 ans poursuivi pour violences aggravées et outrage a été condamné fin juin à 18 mois de prison, dont douze ferme. Les vidéos le montraient train de briser un parement de pierre pour jeter des projectiles sur les policiers. « J’avais entendu dire qu’il y aurait du grabuge ce jour-là, alors j’ai décidé d’y allera-t-il témoigné lors de son procèsJe ne fais partie d’aucun groupe, mais je suis anti-flics depuis tout petit. »

Comme pour ce condamné de Clermont-Ferrand, ou pour le relaxé de Bordeaux évoqué plus tôt, l’image a joué un rôle important. Un homme a ainsi retracé l’intégralité de son parcours dans la manifestation du 12 janvier à Bar-le-Duc (Meurthe-et-Moselle) grâce aux vidéos tournées, pour prouver son état paisible, et l’absence d’outrage pour lequel il était poursuivi. Il a finalement été relaxé.

Violences contre les forces de l’ordre : le principal motif de condamnation

Les violences contre les forces de l’ordre et les dégradations restent les principaux motifs de condamnation à de la prison parmi celles que nous avons compilées. « Nous avons eu des poursuites pour violences contre les forces de l’ordre, la plupart du temps niées, constate Muriel Ruef, avocate au barreau de Lille qui a défendu de nombreux gilets jaunes. Ce sont souvent des gens qui n’ont pas de casier. Les condamnations ne sont pas délirantes. Mais il y a une sorte de systématisation à partir de la seule parole de la police. Les condamnations ne sont pas sévères, ça ne pousse pas à faire appel, mais ça reste quand même des condamnations de personnes qui se disent innocentes. »

Selon notre décompte, les condamnés à des peines de prison sont très majoritairement des hommes : sur les 450 condamnés dont ont connaît le genre, seules 24 sont des femmes. Ils et elles sont de tous âges : de 18 à 69 ans. Notons que, parmi les faits condamnés, il n’y a pas seulement des faits commis lors de manifestations. Une trentaine de condamnations concernent des incendies et dégradations de radars, pour des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à un an de prison ferme.

Premières condamnations pour visages dissimulés

Les condamnations les plus récentes montrent également les premières conséquences de la loi « anti-casseurs » du 10 avril 2019, votée en quelques semaines par l’Assemblée nationale, et censurée partiellement par le Conseil constitutionnel. Elle crée notamment un délit de dissimulation du visage, et facilite les interdictions de manifestation.

Le nouveau délit a rapidement été employé contre des manifestants arrêtés. Un Toulousain a été condamné à deux mois de prison ferme pour simple dissimulation du visage en avril. Deux mois fermes également pour un manifestant lyonnais. D’autres ont vu la dissimulation s’ajouter à la « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ou violences » avec ou sans arme, et autres « outrages »et « violences » contre des agents des forces de l’ordre.

« L’objectif de cette mesure n’est pas d’obtenir des résultats judiciaires, rappelle Raphaël Kempf, avocat parisien qui a défendu de nombreux gilets jaunes. C’est un outil du maintien de l’ordre, qui permet de placer des gens en garde à vue pour une simple dissimulation. Le but est avant tout d’empêcher quelqu’un de manifester. »« C’est un outil de plus utilisé, de manière totalement idiote, note de son côté l’avocate Muriel Ruef. Des policiers passent leur temps à regarder des vidéos pour identifier des gens au moment où ils se cachent le visage et les convoquer ensuite. Alors que c’est un réflexe de n’importe quel manifestant : lorsqu’il y a des tirs de gaz lacrymogène, vous vous mettez quelque chose sur le nez. »

« L’exemple typique d’une loi scélérate »

La répression des gilets jaunes a cependant connu ses revers. A Lisieux, le tribunal a annulé les poursuites visant trois hommes contrôlés au péage de Dozulé (Calvados) le 8 décembre. Les réquisitions du procureur, qui ont permis le contrôle préventif, ont été annulées pour « défaut de motivation ».

Les contrôles préventifs ont depuis été facilités, notamment aux abords des manifestations, avec la loi du 10 avril. Mais certains ont été annulés depuis. À Paris mi-août, la justice a annulé des réquisitions du procureur de Paris pour les manifestations du 25 mai, au motif que celles-ci couvraient un territoire trop important. « Ces mesures, là encore, n’ont qu’un seul but : empêcher les gens de manifester, insiste Raphaël Kempf. Cette loi est l’exemple typique d’une loi scélérate, votée à la va-vite, sur la base d’un consensus impossible à remettre en cause. »

L’avocat revient dans son ouvrage Ennemis d’État (éditions La Fabrique, 2019) sur ces lois engendrées par la République en temps troublés. Il donne les pistes et les armes pour les identifier. « Une fois qu’on a identifié les lois scélérates, on doit en demander l’abrogation. Il est nécessaire de rappeler l’importance du combat pour les libertés. La revendication de l’abrogation d’un loi est une revendication fondamentale. »

Les condamnations, elles, ne sont pas prêtes de s’arrêter. Le ministère de la Justice rappelle que « de nombreuses enquêtes sont toujours actuellement en cours, généralement dans le cadre préliminaire », et que des informations sont ouvertes « afin d’identifier les auteurs des faits les plus graves, par exemple les dégradations commises à l’Arc de Triomphe, l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay ou encore la tentative de lynchage de motards de la police sur les Champs Élysées. » D’autres jugements sont également annoncés pour les semaines qui viennent.

Du côté des policiers, l’IGPN a été saisie de 313 enquêtes pour des suspicions de violences policières, dont la moitié a été transmise aux parquets. Aucune poursuite n’a encore été engagée.

Alexandre Léchenet, avec Simon Gouin
Infographies : Christophe Andrieu

Notes

[1] Tous les condamnés à de la prison ferme ne sont pas incarcérés : certains voient leur peine de prison aménagée, par exemple avec un bracelet électronique.

[2] Notre base de données n’est pas exhaustive et ne compile que les cas documentés. Les peines les plus lourdes retiennent davantage l’attention des journalistes. Tout un pan des condamnations – amendes, travaux d’intérêt général – est occulté.

 

 

© JACQUES DEMARTHON Source: AFP

Manifestation des pompiers à Paris : hospitalisé,
un pompier adjudant-chef risque de perdre son œil

 

RTFrance - 18 oct. 2019

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Les pompiers étaient déjà en colère lors de la manifestation du 15 octobre. Après l'opération de maintien de l'ordre qu'ils ont subie à Paris et au cours de laquelle l'un d'entre eux a été grièvement blessé, ils dénoncent une «trahison».

Un pompier adjudant-chef d'une cinquantaine d'années, Jean G., venu du département de la Côte-d'Or a reçu un projectile au niveau de la tête lors de la mobilisation intersyndicale des soldats du feu à Paris le 15 octobre; Selon les informations relayées par Le Parisien et Libération, il risque de perdre son œil malgré une opération chirurgicale réalisée le soir même. Le sapeur pompier dijonnais, en service depuis plus de 30 ans, manifestait avec ses effectifs du SDIS 21.

Selon la narration des événements faite par le président du syndicat autonome SPP-PATS de Côte-d'Or, Matthieu Brégand, interrogé par Libération, le pompier hospitalisé aurait été blessé alors que la marche, relativement pacifique jusqu'alors, touchait à sa fin : «La manifestation se déroulait dans le calme. Il était environ 17h30 et nous étions sur la place de la Nation. Nous attendions les bus pour rentrer à Dijon, tout le monde était fatigué. Et puis d'un coup, ça s'est excité devant. On a subi un flot de grenades lacrymogènes. Mon collègue était à côté de moi, il a levé la tête et il a pris un éclat de grenade sur le casque. Il est tombé à terre tout de suite, on l'a soutenu et on a appelé les collègues pompiers de Paris. C'était la panique totale.»

J'en veux au ministre de tutelle qui a donné cet ordre et c'est le même que le nôtre. Donc on le prend comme une trahison

Le syndicaliste ajoute : «Aujourd'hui, nous en voulons aux personnes qui ont donné l'ordre de faire ça.»

Le pompier touché était toujours à l'hôpital le 17 octobre, selon cette même source qui précise que l'état de son œil est toujours incertain.

D'après Le Parisien, il n'a pas été établi si le projectile qui a brisé la visière du casque du pompier venait d'une grenade lacrymogène ou d'une grenade de désencerclement, ainsi que l'a décrit David Camus, sapeur-pompier au SDIS 21 et représentant du Syndicat autonome des sapeurs-pompiers SPP-PATS 21 interrogé par France 3 : «Il voit une grenade, une bille de désencerclement qui éclate en l'air et là, il n'a pas le temps de tourner la tête et il se prend un éclat ou une bille dans son casque. [...] Je ne leur en veux pas spécialement à eux [aux forces de l'ordre], j'en veux au ministre de tutelle qui a donné cet ordre [Christophe Castaner]. C'est le même que le nôtre. Donc on le prend comme une trahison, on le prend comme une non-reconnaissance des sapeurs pompiers.»

Matthieu Brégand du SPP-PATS 21 ajoute auprès du Parisien qu'une plainte va être déposée au niveau de la fédération nationale autonome des sapeurs pompiers. Le 15 octobre, le pôle CRS du syndicat Unsa-Police avait présenté «mille excuses» auprès des pompiers après cette opération de maintien de l'ordre avant de retirer ses deux tweets sur le sujet.

Interrogé par RT France, Loïc Berthelom, secrétaire général CGT SDIS 28, était également présent à la manifestation du 15 octobre. Il décrit aussi une ambiance bon enfant jusqu'à la fin de la manifestation : «A la fin, on a eu environ 300 pompiers qui ont voulu aller pacifiquement à la rencontre des députés à l'Assemblée nationale et les parlementaires les attendaient dehors, ils voulaient même les faire entrer. Là, les collègues ont été bloqués sur le pont de la Concorde avec des forces de l'ordre de chaque côté. Ils ont pris du gaz et des coups de tonfa, on n'a pas compris du tout ! Selon les informations qui nous été remontées, en haut, ils ont dit en substance : "il faut les défoncer".»

Et sur l'autre front de la manifestation, place de la Nation, le scénario a également pris une très mauvaise tournure : «Nos représentants du bureau national ont été reçus par le cabinet du ministre de l'Intérieur à Beauvau, le ministre n'était pas là. Cet entretien n'a absolument rien donné et quand un compte-rendu en a été livré à nos collègues à Nation, certains ont voulu aller bloquer le périphérique tandis que d'autres cherchaient juste à remonter dans les cars situés cours de Vincennes.»

Mais selon le récit du syndicaliste, les pompiers n'ont pas pu accéder aux cars pour les ramener dans leurs régions : «Les forces de l'ordre nous ont empêchés de passer parce que c'était aussi la direction du périphérique, donc comme à l'Assemblée nationale, on ne pouvait même pas repartir ! Un collègue a eu un orteil arraché, probablement par une grenade, malgré ses chaussures de sécurité, et comme vous le savez, on a un collègue qui pourrait perdre un œil.» 

Mais comme les pompiers de Côte d'Or interrogés, le syndicaliste fait la différence entre les donneurs d'ordre et ceux qui les appliquent : «Les CRS en eux-mêmes, ils ont eu des ordres, mais c'est après le gouvernement qu'on est fâchés.»

Loïc Berthelom annonce donc que la grève va être reconduite dans les centre de secours : «Nos revendications n'ont pas été entendues alors nous nous réunirons en intersyndicale le 24 octobre pour décider de la suite du mouvement, mais nous savons déjà que la grève sera reconduite du 1er novembre au 31 décembre. Le 14 novembre, nous marcherons aussi à la manifestation pour la santé et le 5 décembre, nous participerons à la grande manifestation pour les retraites. Ce serait génial d'avoir les policiers avec nous !»

Antoine Boitel

Lire aussi : Canons à eau et gaz lacrymogène à la manifestation des sapeurs-pompiers à Paris (VIDEOS)

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Policiers contre pompiers : «C’est hallucinant, la prochaine étape c’est le tir à balles réelles»

© Sputnik

16.10.2019

 

Par 

 

Alors que des milliers de pompiers professionnels défilaient le 15 octobre à Paris, des affrontements ont éclaté entre une partie des manifestants et les forces de l’ordre. Des images qui ont choqué au sein de l’opinion publique. Rémy Chabbouh, secrétaire national de Sud, craint une radicalisation du mouvement. Il s’est confié à Sputnik.

Des images incroyablesinédites, qui ont énormément fait réagir. Le 15 octobre, entre 7.000 et 10.000 pompiers professionnels ont défilé à Paris, selon les neufs syndicats de la profession. Ils dénoncent pêle-mêle un nombre d’interventions en augmentation constante, un manque d’effectifs, les agressions dont ils sont (très) régulièrement victimes. Sans parler de l’inquiétude liée à la réforme des retraites qui pourrait modifier leur régime. Les soldats du feu professionnels, qui représentent 16% des 247.000 pompiers en France — leurs collègues étant volontaires — demandent une revalorisation de la prime de feu (28% du salaire de base, contre 19% actuellement). Ils obtiendraient ainsi une prime à la hauteur de celle accordée aux policiers et gendarmes.

​Les sapeurs-pompiers ont reçu le soutien des infirmiers, médecins hospitaliers et employés du Samu. Eux aussi réclament plus de moyens et une meilleure reconnaissance de leurs métiers. Des Gilets jaunes étaient également présents.

«Il y a une baisse des effectifs préoccupante alors qu'on est débordés par le nombre d'interventions. On nous demande tout, y compris de remplacer des ambulances. À un moment donné, on ne va plus y arriver», a notamment lancé Mathias Gosse, 53 ans et pompier à Grasse, dans les Alpes-Maritimes. «Et en plus, on menace notre régime de retraite qui nous permet de partir à 57 ans [avec 42 annuités, ndlr]».

Lors de cette journée de mobilisation, des incidents ont éclaté entre une partie des manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait usage de canons à eau et gaz lacrymogènes. Ces images de «pompiers contre policiers» ont énormément fait réagir et entraîné une vague de soutien pour les sapeurs-pompiers sur les réseaux sociaux. Certains pompiers avaient fait le choix de se rendre devant l’Assemblée nationale où ils ont pu échanger avec des élus avant d’être dispersés par la police. D’après la place Beauvau, le bilan des incidents est de «3 blessés parmi les policiers et six 6 interpellations».

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La police contre les pompiers

par Lucchesi Jacques (son site) 
Agoravox.fr - vendredi 18 octobre 2019

 

Parfois l’actualité sociale nous offre des configurations relativement inédites. Ce fut le cas, cette semaine, dans ces manifestations qui mettaient les policiers et les pompiers face à face

 

 Fer de lance des institutions républicaines, la police française est un corps d’état qui ne cesse, à juste titre, d’être scruté par l’opinion publique. Ses actions reflètent, à la façon d’un baromètre, la température sociale du moment. Elles nous disent l’attitude de l’état vis-à-vis de la société civile et de ses attentes, si le curseur va dans le sens de la concorde ou, au contraire, de la division et de l’affrontement. C’est dire que la police est toujours sur le fil du rasoir et qu’elle fait rarement l’unanimité.

Autant le dire d’entrée de jeu : les lignes qui suivent ne remettent pas en question la nécessité de la police dans un pays comme la France ni ses principales missions (lutte contre la criminalité et le terrorisme, protection des personnes et des biens, etc..). Nous savons tous intuitivement que sans elle, la loi du plus fort se donnerait libre-cours sans la moindre vergogne et que la vie sociale ressemblerait à l’état de nature décrit par Hobbesdans son Léviathan, c'est-à-dire la guerre de tous contre tous. Ce qui nous paraît plus problématique, c’est la notion d’ordre public que la police républicaine doit assurer sous la tutelle du pouvoir politique, avec les dérapages que l’on sait. Que deviennent les libertés publiques qu’elle est censée protéger lorsqu’elle réprime violemment des manifestants pacifiques qui veulent simplement faire entendre leurs revendications ou leur désaccord à des gouvernants qu’ils ont tout de même contribué à faire élire ?

 La crise des gilets jaunes a mis en lumière la contradiction d’un pouvoir qui ne peut supprimer le droit de manifester tout en le balisant et en le criminalisant insidieusement. Et, forts de leur droit à exercer une force légale, bien des policiers en ont fait un usage outrancier contre des citoyens plus courageux que réellement dangereux. Car ce sont, la plupart du temps, les CRS qui sont, les premiers, passés à l’attaque, forçant les opposants à fuir ou à réagir violemment à leur tour, créant ainsi beaucoup de chaos. On ne reviendra pas ici sur leurs brutalités ni sur les nombreuses blessures causées par leurs armes prétendument non létales. Bornons nous à constater que les enquêtes diligentées à leur encontre sont encore en cours d’instruction, contrairement à celles, bouclées en un tournemain, qui touchaient les manifestants. 

Mardi dernier, à Paris mais aussi dans d’autres villes françaises, c’est à des manifestants d’un autre type que les forces dites de l’ordre ont été confrontées : les pompiers. Des hommes sportifs qui ont, tout comme les policiers, la mission d’assurer la sécurité, voire la sauvegarde, de la population ; des hommes dont les adversaires ne sont pas d’autres hommes mais les intempéries et les éléments naturels, à commencer par le feu ; des hommes de différents statuts professionnels mais qui relèvent, pour certains, du Ministère de l’Intérieur – tout comme les policiers. Ces pompiers – sept à dix mille rien qu’à Paris, selon les sources – manifestaient eux aussi pour les mêmes raisons que les autres professions, y compris les policiers lorsqu’ils manifestent : manque d’effectifs, menaces sur leur retraites, relèvement de leur pouvoir d’achat, violences subies. Les charger aussi violemment que l’on charge des militants associatifs ou syndicaux était sans doute plus difficile pour les policiers en charge de ces manifestations. Cela n’a pas empêché des affrontements et des interpellations, preuve que le contexte est plus déterminant que la parenté professionnelle.

Non ce n’est pas demain la veille que l’on verra les policiers au coude à coude - plutôt qu’au corps à corps – avec des manifestants qui leur ressemblent comme deux gouttes d’eau, unis dans un même désir de justice et de reconnaissance. Et c’est dommage car, pour une fois, ils seraient du bon côté de l’Histoire, le seul dont les peuples se souviennent au bout du compte : celui de la liberté, du progrès social et de l’émancipation collective.


 


Gilets jaunes : que deviennent les victimes des violences policières ?

par TotoRhino 

Agoravox - 6 novembre 2019

 

Maria, 19 ans, a eu le crâne fracturé et le cerveau atteint. Elle témoigne de ce qu’est devenue sa vie… 

« Les policiers m’ont enlevé ma vie ! »

À Marseille, le 8 décembre 2018, en marge d'une manifestation des « gilets jaunes », des policiers ont fracassé le crâne de Maria, 19 ans, lui blessant gravement le cerveau. Dix mois après l’attaque qu’elle a subie, elle reste sous surveillance médicale.

Dans son entretien avec Mediapart, elle revient sur les conséquences physiques et psychiques de ces violences et sur les suites judiciaires.

L’enquête menée par Médiapart sur ces violences révèle, preuves à l’appui, la partialité de l’IGPN et sa volonté d'enterrer les faits.

Par ailleurs, le journal a découvert l’existence de brigades hybrides de policiers, non formés au maintien de l’ordre et chauffés à blanc par une note du ministère de l'intérieur et une hiérarchie considérant qu’en temps « de guerre », tout est permis. Même le RAID a été associé à la mobilisation.

Pour les abonnés à Médiapart : Maria : une horde sauvage couverte par l'IGPN

 

Même « C À VOUS » a fait une interview de la jeune femme :

"Si je prends encore un coup je meurs"

Elle confirme une nouvelle fois qu'elle ne manifestait pas et qu'elle n'avait même jamais manifesté de sa vie.

« J'ai pas eu le temps de faire un pas que je me suis fait frapper de tous les côtés » explique-t-elle, en précisant que les policiers l'avaient également insultée en la frappant.

Depuis, sa vie est un calvaire : 

« J'ai commencé à faire énormément de cauchemars, et puis j'ai arrêté de dormir, j'ai très souvent mal à la tête, je vois plus trop de l'oeil droit et j'arrive pas à ouvrir entièrement ma mâchoire », raconte la jeune femme dont la voix se brise.

« Je sors plus le samedi, j'ai pas envie qu'il m'arrive encore quelque chose et je sais que si je prends encore un coup je meurs » explique-t-elle.

Et elle a un message fort à adresser à ses agresseurs en uniforme : « J'aurais pu être leur enfant. On ne peut pas faire ça à quelqu'un » explique-t-elle.

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L'article de C à Vous !

C'est au tour de France 3 Provence-Alpes Côte d'Azur

 

Et enfin, même BFMTV parle de calvaire

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Réflexion…

Quel est ce pays où la police, garant de notre protection, insulte, humilie, écroue sans jugement, mutile, crève les yeux, arrache des mains, fracasse des crânes aux citoyens qui veulent simplement exercer leur droit de dire « je ne suis pas d’accord ! » ? On se croirait revenu au moyen-âge !

Ce pays, c’est la France, devenue indigne des droits de l’homme qu’elle a enfantés du temps où elle représentait une force reconnue et redoutée ; et ce peuple, qui laisse ses concitoyens se faire massacrer, c’est le peuple français !

Alors où est la république, où est la liberté, l’égalité et surtout la fraternité dans tout ça ? Où sont les parlementaires de l’opposition ou, tout simplement, les républicains, pour condamner unanimement et sans détour le dévoiement de nos institutions ? Où est la justice, où sont les juges qui sont nos garants d’une justice équitable ? En fait, où est la république ?

Il n’y a plus de république française, non, il y a autre chose, mais ce n’est certainement pas la république telle que définie dans notre constitution.

Quel ce régime dans lequel nous vivons ?

 

 


 

Les forces de l'ordre chargent les pompiers à Paris lors de la grève du 17 décembre

© Sputnik
17.12.2019

Les forces de l'ordre ont chargé des équipes de pompiers à Paris, après l'arrivée des manifestants sur la place de la Nation, lors de la grève du 17 décembre, a annoncé le correspondant de Sputnik présent sur place. Au moins un pompier a été blessé.

Après avoir fait une entrée triomphale sur la place de la Nation, les pompiers se sont fait charger par les forces de l'ordre. Au moins un pompier a été blessé, selon le correspondant de Sputnik.

 

 

VIOLENCES POLICIERES

 

France : Silence ! On tue ! Et désolé, c’était une erreur !

par Leonard
 
AGORAVOX - samedi 11 janvier 2020

Suite à un contrôle routier, le 3 janvier 2020, Cédric-Chouviat, coursier à moto, s’est vu infliger la peine capitale, probablement involontairement, par les Forces de l’Ordre.

Une asphyxie avec fracture du larynx suite une interpellation d’une violence, forcément excessive, a provoqué la mort de ce pauvre homme qui ne demandait qu’à rentrer chez lui le soir, voir sa femme et ses 5 enfants. Des vidéos de l’interpellation se trouvent facilement et l’on peut constater qu’il ne fait pas bon d’être interpellé de cette manière, quand bien même on n’opposerait probablement pas la même résistance aux Forces de l'Ordre.

Certes, vous me direz que c’est mieux que d’être stoppé par un missile lancé par un drone américain ou voire même mieux que de finir découpé en sashimi dans une ambassade en Turquie... Mais circulez, il n’y a rien à voir ! Pas de polonium pour relier directement tout cela ! La finalité reste pourtant tragiquement la même : la mort d'un homme.

La question française reste tout de même celle de la répression de ses propres concitoyens dans un système politico-médiatique où les images négatives des Forces de l’Ordre semblent s’étaler de plus en plus fréquemment.

Dans quel état de droit vivons-nous si nous devons avoir peur de notre police qui en est garante en partie ?

De même, devons-nous craindre notre police à chaque fois que nous la croisons, nous qui sommes censés être protéger par ces mêmes Forces de l’Ordre, qui parfois, au gré des manifestations et des manifestants, tirent quelques coups de Flash-Balls afin de faire quelques mutilés pour l’exemple ? (Bien utile politiquement parlant, cela évitera que plus de monde aille manifester. Voyons ! Ne perdons pas la face, il faut avoir l'oeil...)

Il ne fait pas bon vivre en France en 2020 et il ne fait pas bon d’essayer de manifester. Il suffit de le demander aux borgnes, même s'ils sont rois au royaume des aveugles. Il ne fait pas bon de mettre un peu de résistance aux Forces de l’Ordre qui sont devenus les Forces d'un ordre établi et à défendre coûte que coûte, même en mutilant des citoyens qui parfois étaient au mauvais endroit au mauvais moment.

Tant de mutilés pour l’exemple, tant de blessés pour tant d’obstination gouvernementale. Pour au final en arriver à la mort sur un trottoir parisien, d’un pauvre père de famille, tueé par une police forcément mal formée. La question reste tout de même comment arriver à ce genre d’aberration sociale pour une infraction de la route d'une gravité minime ?

Nous ne mettons pas là, le discrédit sur le fond de la police, mais plutôt sur une forme devenue barbare et déshumanisée à force de récurrence d’images négatives, mais forcément positives à quelqu’un ou quelque chose, si l’on s’en réfère à la docilité ambiante compte tenue de la tragédie de la situation intérieure ubuesque de la France.

Les médias n'ont-ils pas une part de responsabilité quant à l'appréhension de nos contacts vis à vis des Forces de l'Ordre ? Voir même parfois de la défiance que l'on peut ressentir vis à vis d'une police qui finalement, ne fait qu'être le dernier rempart du pouvoir en place ?

Où va-t-on dans ce bateau France à la dérive ?

Probablement nul part mais parait-il qu’ils quittent le navire en premier….

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Ce que l'on sait de la mort d'un livreur à scooter après son interpellation à Paris

Franceinfo 6-1-20

 

Le parquet de Paris a ouvert, mardi 7 janvier, une information judiciaire pour "homicide involontaire". L'autopsie de Cédric Chouviat, mort le 5 janvier, révèle notamment une asphyxie et une fracture du larynx

Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire du chef d'homicide involontaire, mardi 7 janvier, au sujet du décès de Cédric Chouviat. Ce quadragénaire, livreur à scooter, est mort dans la nuit de samedi à dimanche à l'hôpital, où il avait été admis vendredi après avoir été interpellé par la police, à Paris, dans des conditions contestées. Franceinfo fait le point sur cette affaire.

Une interpellation mouvementée

Père de cinq enfants âgés de 3 à 20 ans, Cédric Chouviat, livreur, était originaire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Isabelle Balkany, première adjointe de la ville, lui a d'ailleurs rendu hommage sur Twitter. 


Il conduisait son scooter lorsqu'il a été interpellé vendredi 3 janvier, entre 9h40 et 10h10, à l'angle de l'avenue de Suffren et du quai Branly, à la limite des 7e et 15e arrondissements. Il était "sans antécédent judiciaire", a précisé à franceinfo l'avocat de sa famille, Arié Alimi. 

Selon la police, le conducteur du scooter était en train de téléphoner (alors qu'il circulait) quand les policiers l'ont arrêté. Il était "irrespectueux et agressif", selon les forces de l'ordre. "Les insultes pleuvent, semble-t-il, puis, à deux reprises, le quadragénaire cherche à filmer la scène, avant qu'un policier le repousse", précise Le Parisien, citant des sources judiciaires. Les policiers décident de l'interpeller pour outrage. Mais l'homme vacille, victime d'un malaise cardiaque. Il est pris en charge par les forces de l'ordre, puis par les secours, qui le conduisent à l'hôpital Georges-Pompidou. Il meurt à 3h30 dimanche matin. 

Un appel à témoignages lancé par son avocat

Arié Alimi a précisé à BFMTV que Cédric Chouviat "souffrait d'hypertension artérielle mais n'avait jamais eu le moindre malaise cardiaque". Pour comprendre les circonstances exactes de son malaise, l'avocat avait donc lancé un appel à témoignages sur Twitter lundi matin. 

Selon Mediapart (article payant), les vidéos récupérées montrent une version des faits différente de celle de la police. "Lors du contrôle, et avant d'être mis au sol, Cédric n'agresse pas les agents mais les filme. Encore casqué, il est plaqué au sol sur le ventre par trois policiers qui persistent à se maintenir sur lui alors qu'il montre des signes d'épuisement", explique le site d'information.

L'autopsie révèle une asphyxie

Dans son communiqué, le procureur de Paris Rémy Heitz indique que les premiers éléments communiqués à l'issue de l'autopsie de Cédric Chouviat, pratiquée lundi, font état d'une "manifestation asphyxique avec une fracture du larynx" ainsi que d'un "état antérieur cardiovasculaire".

Le parquet affirme aussi que des "investigations médico-légales complémentaires" vont être menées pour préciser les premiers résultats de l'autopsie. Ceux-ci "soulèvent des questions légitimes", a réagi dans la foulée le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait déjà été saisie et une information judiciaire a été ouverte. Elle aura pour objet de préciser les causes de la mort de Cédric Chouviat et de déterminer "les circonstances exactes de l'intervention" de la police. 

La famille dénonce "une bavure policière"

Plus tôt, mardi, le père et la veuve de Cédric Chouviat, accompagnés de leurs avocats, avaient tenu une conférence de presse et avaient dénoncé une "bavure policière". "On a assassiné mon fils, c'est un meurtre, avait déclaré Christian Chouviat. Je n'ai plus confiance en la police."

"L'autopsie confirme ce que la famille et leurs avocats disent depuis samedi, c'est-à-dire une asphyxie", a réagi de son côté Arié Alimi, avocat de la famille, auprès de l'AFP. "On découvre en plus une fracture qui est probablement due à une strangulation. (...) C'est une mort atroce et extrêmement violent

 

 

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