LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS,

NON CELLE DES ETATS/NATIONS

*

Pour la multipolarité des croyances

et l'unipolarité des valeurs (valeurs universelles)

A propos de :

JÉRUSALEM

 

Jérusalem capitale d'Israël : l'ONU condamne à une large majorité la décision américaine

 


RT - 21/12/17 - L'Assemblée générale de l'ONU le 21 décembre condamne la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël

Donald Trump avait officialisé le 6 décembre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël. Le 21 décembre, l'Assemblée générale des Nations unies a condamné à une large majorité la décision américaine.

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté à une large majorité, ce 21 décembre, une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël.


Sur les 193 pays membres de l'organisation internationale, 128 ont voté pour cette résolution et neuf contre. 35 pays ont décidé de s'abstenir lors d'un scrutin que le président américain, Donald Trump, avait promis de scruter de près, menaçant de représailles financières ceux qui soutiendraient le texte.

Nabil Abu Rdainah, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a déclaré que le vote était «une victoire pour la Palestine». «Cette décision réaffirme que la juste cause des Palestiniens bénéficie du soutien du droit international [...] Nous poursuivrons nos efforts avec les Nations unies et dans tous les forums internationaux pour mettre fin à l'occupation [israélienne] et établir notre Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale», s'est satisfait Nabil Abu Rdainah. Israël a occupé, puis annexé Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent mais l'ONU n'a jamais reconnu cette annexion.

Premier à s'exprimer avant le vote, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a souligné que seule une solution à deux Etats avec un retour aux frontières de 1967 [frontières internationalement reconnues par l'ONU mais remises en cause par les annexions israéliennes] pouvait être une base pour une paix durable entre l'Etat hébreu et la Palestine. «La décision récente d'un Etat membre de l'ONU [les Etats-Unis] de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël viole le droit international, y compris toutes les pertinentes résolutions de l'ONU. Cette décision est une attaque scandaleuse contre toutes les valeurs universelles», a ajouté le ministre turc.

Les Etats-Unis menacent de représailles financières les pays qui s'opposent à leur décision [sic]

Avant cette réunion, Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès de Nations unies, avait déjà averti des conséquences d'un tel vote : «Quand nous faisons des contributions généreuses à l'ONU, nous avons un espoir légitime que notre bonne volonté soit reconnue et respectée [...] Les Etats-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus cloués au pilori devant l'Assemblée générale pour le seul fait d'exercer notre droit de pays souverain.»


Même son de cloche pour Benjamin Netanyahou qui avait, quant à lui, affirmé que Jérusalem serait la capitale d’Israël, «que les Nations unies le veuillent ou non». Dans un communiqué diffusé après le vote, le Premier ministre israélien s'est déclaré «satisfait» du nombre de pays n'ayant pas voté la résolution. Les pays ayant voté contre sont : Israël, les Etats-Unis, le Guatemala, le Honduras, le Togo, la Micronésie, Nauru, les Palaos et les îles Marshall.

Israël avait salué comme «historique» la reconnaissance le 6 décembre par Donald Trump de Jérusalem comme sa capitale, à rebours de la communauté internationale qui a presque unanimement réprouvé cette initiative unilatérale.

Ce nouveau vote était avant tout symbolique puisqu'à l'Assemblée générale de l'ONU, les résolutions n'ont pas de valeur juridique contraignante (en droit international public), contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

 

 


 

 

 

.

Images from the Church of the Holy Sepulchre, Jerusalem which houses two holiest sites in Christianity: the site where Jesus of Nazareth was crucified and Jesus's empty tomb, where was buried and resurrected. The tomb is enclosed by the 18th-century shrine, called the Aedicule.
Leonid Andronov/Shutterstock

 

 

Jérusalem : qui garantit l’accès au lieux saints ?

 

Par Kévin Boucaud-Victoire

https://fr.aleteia.org

 

Aleteia - 11/12/17 - En décidant de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'État d’Israël, le président américain, Donald Trump, certains craignent un accès aux lieux saints plus difficiles. Qu'en est-il vraiment ?

Si Jérusalem est au cœur du conflit israélo-palestinien, depuis 1947 c’est notamment à cause de son statut de ville sainte pour les trois monothéismes. En effet, chaque changement de statut de la ville peut laisser craindre un changement dans l’accès aux lieux saints.

La ville «trois fois sainte»

Située en Terre Sainte, région où a vécu Jésus, Jérusalem bénéficie d’un statut particulier chez les chrétiens, puisque c’est la ville où il est arrêté, crucifié et où il ressuscite. On y trouve logiquement de nombreux lieux saints. L’église du Saint-Sépulcre, érigée sur le lieu de la tombe du Christ est le plus emblématique d’entre eux. Elle abrite aussi de nombreuses églises chrétiennes comme l’église de Toutes-les-nations, située au pied du monte des Oliviers, qui renferme le rocher au pied duquel, Jésus pria durant son agonie, avant son arrestation (Luc 22, 41), l’église Sainte-Anne bâtie à l’endroit où la Vierge Marie serait née, l’église orthodoxe du sépulcre de la Sainte Vierge, qui hébergerait selon la tradition la tombe de la mère de Jésus, de son mari Joseph et de ses parents Anne et Joachim, ou encore l’église Saint-Pierre en Gallicante, qui remémore le moment où l’apôtre Pierre a pleuré après avoir renié trois fois son Seigneur après le chant du coq (gallus en latin). Le souvenir du martyr de Jacques le juste, « frère du Seigneur » selon Paul (Galates 1, 19) et « évêque » de Jérusalem, y est aussi vénéré.

Jérusalem, ville foulée par les trois Patriarches, Abraham, Isaac et Jacob, est également un lieu très important pour les juifs. Il s’agit de la capitale de la monarchie unifiée d’Israël sous les règnes de David et Salomon, les deux plus grands rois hébreux. C’est elle qui abrite le Temple de Jérusalem, détruit deux fois par les Babyloniens puis par les Romains en 70 ap. J.-C. Aujourd’hui, il ne reste de cet édifice que le Mur des Lamentations, lieu de pèlerinage au cours des trois fêtes de pèlerinage : ainsi, tous les ans durant la fête de Pessa’h (Pâque juive).

Pour finir, Jérusalem est également sainte pour les musulmans qui reprennent une partie importante des traditions juives et chrétiennes. À l’origine, Mahomet et ses disciples priaient en direction de cette ville (Qibla), avant de s’orienter finalement vers La Mecque. C’est également le lieu où Mahomet aurait, selon la tradition musulmane, effectué l’isrâ’, « voyage nocturne » miraculeux de La Mecque à Jérusalem, qui précède le mi`râj (« ascension »), où le prophète serait monté aux cieux puis descendu aux enfers en compagnie de l’ange Gabriel (Djibril). La mosquée al-Aqsa et le dôme du Rocher, premier monument musulman, tous deux bâtis sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, rappellent ces événements. L’esplanade forme le troisième lieu saint de l’islam sunnite.

Une décision symbolique, mais peu de changements pratiques

L’accès à tous ces lieux saints est primordial pour les trois monothéismes. Chrétiens et musulmans sont alors en droit de se demander si l’État israélien risque de les leur confisquer. Comme l’a souligné auprès de nous Alain Dieckhoff, directeur de recherche au CNRS spécialisé dans la politique et la société contemporaine d’Israël, « les libertés de culte sont respectées, y compris depuis l’annexion de Jérusalem-Est par Israël en 1967. » Tout en admettant que « la situation a toujours été un peu plus compliquée pour les lieux de culte musulmans. »


Depuis 1947, la Palestine est partagée en deux États, l’un arabe et l’autre juif. Jérusalem est exclue de ce plan et passe sous le contrôle des Nations unies. L’année d’après, elle est cependant divisée entre une partie occidentale annexée par Israël et une partie orientale. Mais la situation actuelle est principalement issue de 1967. Lors de la guerre des Six Jours, Tsahal, l’armée israélienne, conquiert Jérusalem-Est. Israël déclare alors la ville « réunifiée », sa capitale « éternelle et indivisible ». Le Conseil de sécurité considère cet établissement comme une violation du droit internationale.

L’État hébreu maintient alors le Statu quo concernant les lieux saints. La résolution 181 du 29 novembre 1947 prévoit que le gouverneur de Jérusalem, «constituée en corpus separatum sous un régime international spécial», soit compétent, non seulement dans ce corpus separatum (incluant notamment Jérusalem et Bethléem), mais aussi dans les deux États arabe et juif, pour surveiller et arbitrer la bonne application des dispositions communes.
Ces dernières sont au nombre de quatre :

- «Il ne sera porté aucune atteinte aux droits existants concernant les lieux saints, édifices ou sites religieux»;
- «en ce qui concerne les lieux saints, la liberté d’accès, de visite et de transit sera garantie», même pour les étrangers;
- «les lieux saints et les édifices ou sites religieux seront préservés»;
- aucun impôt ne sera perçu sur les lieux saints, édifices ou sites religieux qui étaient exemptés d’impôts lors de la création de l’État».

Un «département des communautés chrétiennes»

De son côté Israël s’est engagée lors de sa déclaration d’indépendance du 14 mai 1948 à assurer «la sauvegarde et l’inviolabilité des lieux saints et des sanctuaires de toutes les religions» et à respecter « les principes de la Charte des Nations unies ».
À peine deux semaines après la guerre des Six-jours et l’annexion complète de Jérusalem, affirme lors de loi du 27 juin 1967 sur la protection des lieux saints que « les lieux saints seront protégés contre la profanation et contre toute autre violation, ainsi que contre tout ce qui serait susceptible d’entraver la liberté d’accès des membres des diverses religions aux lieux qui leur sont saints, ou d’offenser leurs sentiments envers ces lieux. »


En pratique, le « département des communautés chrétiennes » du ministère de l’Intérieur prétend garantir et arbitrer entre communautés chrétiennes l’application du Statu quo. Cependant, si l’État hébreux laisse libre pour les pèlerins étrangers l’accès aux lieux saints situés en sur son territoire et à Jérusalem-Est, en revanche, il le restreint de façon drastique pour les chrétiens palestiniens au motif des « considérations de sécurité nationale » réservées par la résolution 181 (1947).
Les lieux sains musulmans sont quant à eux administrés par la Jordanie, par l’intermédiaire Waqf islamique de Jérusalem et de la Fondation d’Al-Aqsa pour la dotation et le patrimoine, en attendant que la Palestine dispose d’un vrai pouvoir législatif. Ce «rôle particulier» est reconnu au niveau international par l’article 9 du traité de paix de 1994 avec Israël. La circulation sur l’ensemble du territoire israélien et palestinien (bande de Gaza et Cisjordanie) est contrôlé par l’État hébreu.

 

Jérusalem : «C’est une déflagration qui laisse derrière elle un champ de ruines»

 

Par Agnès Pinard Legry


En reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël, Donald Trump fragilise un équilibre déjà instable. Pour le pape François, le statu quo de Jérusalem doit impérativement être respecté.

Aleteia - 7-12-17 - Ville trois fois sainte, Jérusalem intrigue, interpelle et séduit celui qui prend la peine d’en comprendre l’histoire. Mais sa situation, déjà fragile, est désormais inquiétante. Tenant une de ses promesses de campagne, Donald Trump a reconnu hier Jérusalem comme capitale d’Israël. La ville, qui compte près de 900 000 habitants dont 300 000 Palestiniens, dispose d’un statut particulier : elle a été séparée en deux, Jérusalem-Ouest et Jérusalem-Est, à l’issue de la première guerre israélo-arabe de 1948-1949. En 1967, l’armée israélienne a ensuite lancé une guerre-éclair contre les positions arabes et occupe désormais la Cisjordanie, la bande de Gaza, le Golan et le Sinaï. La même année, Israël a annexé la partie orientale de Jérusalem.

« Une certaine forme de bénédiction pour le gouvernement israélien actuel »

Depuis 1967, la communauté internationale n’a jamais reconnu ni l’annexion de la partie orientale de la ville, ni Jérusalem comme capitale d’Israël. En annonçant hier que les États-Unis reconnaissaient Jérusalem comme capitale d’Israël à la place de Tel Aviv, Donald Trump a donc provoqué une onde de choc et rompt la politique de ses prédécesseurs. « Avec cette annonce le président américain met fin de facto au rôle de médiateur que jouait les États-Unis dans le processus de paix entre Israël et la Palestine, détaille pour Aleteia l’historien Vincent Lemire, auteur de Jérusalem, Histoire d’une ville monde. Il a renversé la table des négociations et après l’avoir renversé, il a purement et simplement quitté la salle des négociations. En parallèle, en faisant cette annonce, il a débranché Mahmoud Abbas qui était jusqu’à présent sous perfusion ». Pour Alain Dieckhoff, directeur du Centre de recherches internationales (Ceri), Donald Trump donne « une certaine forme de bénédiction pour le gouvernement israélien actuel ».

Sur le plan religieux, la ville de Jérusalem abrite pour les chrétiens le Saint-Sépulcre, lieu de la crucifixion et du tombeau du Christ. Le pape François a fermement appelé à respecter le statu quo de Jérusalem, une position que le Saint-Siège défend depuis 1947 avec le corpus separatum et s’en tient à la résolution du Conseild de sécurité de l’ONU du 20 août 1980 qui condamne la proclamation par Israël de Jérusalem comme capitale « une et indivisible ».

Le pape François défend un statu quo

« Je ne peux taire ma profonde inquiétude pour la situation qui s’est créée ces derniers jours, a déclaré le pape François lors de son audience hebdomadaire. J’adresse un appel vibrant pour que tous s’engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes de l’ONU ». Car l’enjeu est bien plus large. « Certes il y a les lieux saints, rappelle Alain Dieckhoff. Mais il y a également les pèlerins qui s’y rendent, l’ensemble des communautés chrétiennes présentes en Terre sainte, leurs biens les écoles… ». Pour Vincent Lemire, « la déflagration est telle qu’elle laisse derrière elle un champ de ruines et qu’il va falloir tout reconstruire ». « Le Pape participe légitimement au concert des nations, il a une voix légitime, mesurée et raisonnable… Il est une puissance souveraine de certains lieux saints, qui peut constituer un rapport de force. »

 

Les Églises de Jérusalem tirent la sonnette d'alarme :
Israël tente de saper la présence chrétienne


ZEJournal - 10-9-17 - Les principales Églises chrétiennes de Jérusalem ont, fait rare, publié un communiqué mardi dénonçant des tentatives "systématiques" d'Israël "d'affaiblir la présence chrétienne" dans la Ville sainte.

Le communiqué a été rédigé par les chefs des Églises catholique, grecque orthodoxe, arménienne et luthérienne ainsi que des représentants d'autres communautés chrétiennes.
Le texte vise le récent jugement d'un tribunal israélien ayant permis à un groupe qui milite pour la colonisation de Jérusalem-Est -secteur palestinien occupé et annexé par Israël-, de s'emparer de terres appartenant aux Églises dans cette partie de la ville. Il critique également un projet de loi israélien sur le statut des terres appartenant à des Églises en cours de discussion au Parlement israélien.
"Nous voyons dans ces actions une tentative systématique d'affaiblir l'intégrité de la Ville Sainte de Jérusalem et la Terre Sainte et de saper la présence chrétienne", souligne le communiqué.

Le 31 juillet, un tribunal de Jérusalem a confirmé la validité d'une vente immobilière impliquant l'organisation ultra-nationaliste israélienne, Ateret Cohanim et l'Église Grecque orthodoxe portant sur l'acquisition de deux hôtels situés près de la porte de Jaffa dans la Vieille ville.

L'Église a démenti avoir vendu le terrain et affirmé que le jugement était "politiquement motivé".

Parallèlement, une proposition de loi au Parlement prévoit de transférer à l'État d'Israël, tous les terrains ayant appartenu à des Églises qui ont été vendues à des investisseurs privés en échange de compensations, ont indiqué les médias israéliens. Ce texte s'il est adopté pourrait porter atteinte à de futures transactions portant sur des biens appartenant aux Églises.

Dans leur communiqué mardi, les Églises estiment que ces deux mesures menacent un accord vieux de plusieurs décennies sur la gestion des sites religieux.
"Nous ne pouvons pas souligner avec assez de force l'extrême gravité de la situation (et des effets) que ces agressions récentes et systématiques ont eu sur le statu-quo, l'intégrité de Jérusalem et le bien-être des communautés chrétiennes en Terre sainte", ajoute le texte.

Les Églises de Terre sainte appellent en outre les chrétiens à travers le monde à les soutenir.

- Source : L'Orient Le Jour (Liban)

 

 

 

RETOUR A PALESTINE