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LES VRAIS CAUCHEMARS

Voir aussi :

CAUCHEMARS POST-TRAUMATIQUES

TERREURS NOCTURNES

PARALYSIE DU SOMMEIL

CAUCHEMARS EXTÉRIORISÉS

 

 

 

LA RÉSOLUTION DES CAUCHEMARS

Par Roger Ripert

 

 

UN CONFLIT EN IMPASSE

 

Partie intégrante des «mauvais rêves», les cauchemars, au sens étroit du terme, surviennent durant l’état de rêve (voir l’encadré). Un état de vigilance spécifique défini par trois critères essentiels :
• Une atonie musculaire, signe d’un sommeil très profond.
• Des mouvements oculaires rapides et conjugués, signe d’une activité visuelle hallucinatoire.
• Et un tracé EEG semblable à celui de l’état de veille, signe d’une intense activité mentale.
Dénommés parfois rêves d'angoisse, à cause de la sensation de resserrement qu’ils impliquent, les véritables cauchemars traduisent toujours une situation conflictuelle en impasse, c’est-à-dire un conflit apparemment insoluble dont la seule échappatoire est alors le réveil : Ouf ! Ce n’était qu’un cauchemar...
Hallucinations vivaces, les cauchemars s’accompagnent d’intenses et pénibles sensations — angoisse, épouvante ou terreur— et d’une somatisation marquée associées à leurs contenus psychiques : tachycardie, apnée, sensation d’étouffement, gesticulation, sueurs froides, cris, etc.
Par leur issue passant par un changement d’état de vigilance — de l’état de rêve à l’état de veille — et leur somatisation manifeste, les cauchemars se distinguent des rêves cauchemardesques ou anxiogènes, comme l’indique J. A. Hadfield, dans son ouvrage Rêves et cauchemars :

Il faut faire une autre distinction entre le rêve anxieux complet et le cauchemar. Tous deux reproductifs d’un problème non résolu. Mais le rêve complet travaille en vue d’une solution qui nous permette de continuer à dormir, tandis que dans le cauchemar, le conflit est aggravé, et la terreur si grande, qu’il n’y a pas offre de solution. Comme je l’ai déjà fait remarquer, de même que nous nous endormons pour échapper à certains soucis, nous nous réveillons de nos cauchemars pour échapper aux problèmes qu’ils nous présentent. C’est en quoi les cauchemars offrent [au psychanalyste] un moyen direct de connaître le problème qui hante son malade (1).

Le souvenir vivace de leur contenu caractérise aussi les cauchemars, même si leur rejet naturel rend difficile leur transcription et leur partage. Au bénéfice de l’onirologie, les cauchemars peuvent ainsi faire changer d’avis les personnes qui prétendent encore ne pas rêver — en dépit de la mise en évidence de l’état de rêve dans les années 50 — et les amener à se pencher sur ce qu’ils avaient tendance auparavant à dénigrer !
Source de trouble du sommeil, le cauchemar joue, par contre, le rôle positif de sonnette d’alarme afin d’avertir le rêveur du danger conflictuel qui le menace. Un danger auquel le rêveur se doit de faire face, surtout si le cauchemar en question devient répétitif (extrait, p.9).

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L'ouvrage, paru début juin 2012, fait aussi partie de la Formation à l'onirologie (Cours n° 13).

Pour en savoir plus et le commander (12 €) , aller aux éditions Oniros

 

ÉTYMOLOGIE & HISTOIRE

 

 

CAUCHEMAR

1. Ca 1375 cauquemare (Sym. de Hesdin, Val. Max., fol. 54a ds Gdf).
Compl. : Quant il semble que aucune chose viengne a son lit, qu'il semble qu'il monte sur lui, et le tient si fort que on ne peut parler ne mouvoir, et ce appelle le commun cauquemare, mais les medecins l'appellent incubes [cf. incube au sens de «cauchemar, suffocation» 1584-90 Du Bartas ds Hug.]); ce malaise a souvent été attribué à l'action de sorcières, d'où quauquemaire «sorcière» 1440-42 (Lefranc, Champ. des Dames, Ars. 3121, fo 120d ds Gdf.); 1564 cauchemare (J. Thierry, Dict. fr.-lat.); 1677 cauchemar (Miège, A new dict., fr. and engl.); 1718 (Ac. : C'est un homme qui donne le cochemar); 1835 (Ac. : Cet homme est un véritable cauchemar);

2. p. ext. 1833 «rêve effrayant» (G. Sand, Lélia, p. 112). Composé, pour le premier élément, de la forme verbale cauche, de cauchier «presser», qui, étant donnée l'orig. pic. du composé (cf. 1580, Bodin, Demon., 108 vo ds Hug. : Au pays de Valois et de Pycardie, il y a une sorte de sorcières qu'ils appellent cochemares), représente probablement un croisement entre l'ancien français chauchier «fouler, presser» attesté sous cette forme depuis la 2e moitié du XIIe s. (Li Sermon saint Bernart, 159, 22 ds T.-L.), du lat. calcare (v. côcher) et la forme pic. correspondante cauquier.
Le second élément est l'ancien picard mare (1285-1300 Gloss. abavus [Marchiennes, Nord], 1407 ds Roques, p. 37 : incubus : mare), empr. au m. néerl. mare «fantôme qui provoque le cauchemar», Verdam, auquel correspondent l'anglais mare «spectre» [angl. nightmare], l'a. h. all., m. h. all. mar [n. h. all. Mahr] (De Vries Nederl.; Kluge20).

 

LEXICOGRAPHIE

 

CAUCHEMAR, subst. masc.

A.− Vieilli. État d'oppression ou d'étouffement qui survient durant le sommeil. Le cauchemar d'un malade :

1. À l'aspect de ces difficultés, il fut découragé. Le monde social et le monde judiciaire lui pesaient sur la poitrine comme un cauchemar.
Balzac, Le Colonel Chabert, 1835, p. 76.


Remarque. Le cauchemar a été autrefois attribué à l'intervention d'un démon, d'un incube, de génies malfaisants. Smarra est le nom primitif du mauvais esprit auquel les Anciens rapportaient le triste phénomène du cauchemar (Nodier, Smarra, 1821, p. 21).


P. ext., usuel. Rêve pénible ou effrayant qui réveille le dormeur en le laissant dans un malaise ou dans l'angoisse. Sommeil peuplé de cauchemars :


2. Dans mon enfance j'étais sujet à de fréquents cauchemars, qui me laissaient terrorisé; je me réveillais en criant ou dans les larmes et craignais de me rendormir.
Gide, Journal, 1929, p. 939.
3. Si calme, si gentil ! comme un ami qu'un cauchemar vous a montré étendu mort et sanglant et qu'on retrouve au réveil, souriant, futile, animé, si inconscient de la menace.
Gracq, Un Beau ténébreux, 1945, p. 101.

SYNT. Cauchemar atroce, horrible; cauchemar de descente, de poursuite; abominable, sinistre cauchemar; s'éveiller d'un cauchemar; se débattre contre un cauchemar.

B.− Par analogie. Ce qui provoque la peur, la panique, l'horreur, l'aversion.
− [En parlant d'une pers.] Être le cauchemar de qqn; le cauchemar de ma jeunesse. Celui qu'il [Bixiou] aimait le plus à vexer était le jeune La Billardière, sa bête noire, son cauchemar (Balzac, Les Employés, 1837, p. 102).
− [En parlant d'une atmosphère, d'une situation, d'un état psychol.] Visions de cauchemar :

4. Ce qui paraît vrai, ce qui paraît solide, c'est ce cauchemar du travail forcé, des brutalités, de l'injustice; ce qui paraît faux et fragile, c'est l'ordre, la liberté, le bonheur.
Green, Journal, 1946, p. 80.


SYNT. Le cauchemar de l'écrasement, de la guerre, de l'invasion; une journée, une maison, une prison, un silence, un visage de cauchemar; forêts de cauchemar; sombrer dans un cauchemar; sortir d'un cauchemar.
Par hyperbole, fam. Ce qui crée des soucis excessifs.C'est un cauchemar cette chimie; sûr et certain que je vais me faire coller (S. de Beauvoir, Les Mandarins, 1954, p. 201).

DÉRIVÉS

1. Cauchemarder, verbe intransitif.
a) Fatiguer comme un cauchemar; ennuyer, importuner. Emploi pronom., pop. S'inquiéter, se tourmenter. Hein ! Est-elle assez canulante ! Il faut qu'elle se cauchemarde (Zola, L'Assommoir, 1877, p. 470).
b) Faire des cauchemars. La nuit (...) il cauchemarde. Il roule, à bicyclette (...) Un pneu éclate avec un soupir aigre (...) Il pique une tête dans la Loire (Genevoix, La Boîte à pêche, 1926, p. 160). Rem. On rencontre en outre dans la documentation l'adverbe cauchemardement. À la manière d'un cauchemar. C'est une suite de récits cauchemardement fantastiques (E. et J. de Goncourt, Journal, 1894, p. 606). − Au sujet du timbre de -au-, cf. cauchemar. − 1re attest. 1840 (Cogniard Frères, Roland furieux, XIII ds Quem. Fichier); de cauchemar, dés. -er, avec intercalation de -d- sur le modèle de dérivés de mots en -ard, tels que bavard/bavarder. − Fréq. abs. littér. : 2

2. Cauchemardant, ante, adj.
a) Qui donne le cauchemar; affreux; obsédant. Une laideur cocasse, farce et cauchemardante (Gyp, Souvenirs d'une petite fille, 1928, p. 53). Le second mouvement, (...), devient une sorte de cauchemardante marche funèbre (S. Lifar, Traité de chorégr., 1952, p. 70).
b) Pop. [En parlant d'une chose ou d'une pers.] Importun, ennuyeux à l'excès. La loquacité de chacune de ces deux vieilles abandonnées est cauchemardante. Elles radotent éperdument (Gide, Voyage au Congo, 1927, p. 838). − Fréq. abs. littér. : 2.

3. Cauchemardesque, cauchemaresque, adj. Qui produit l'impression d'un cauchemar; terrifiant, fantastique. Un rêve biscornu et cauchemaresque (E. et J. de Goncourt, Journal, 1894 p. 915); dans le genre cauchemardesque, la poésie des Chants de Maldoror (...) a délivré une région du rêve et de la fantasmagorie la plus douloureuse, la plus hagarde, qui aurait dû faire oublier les Fleurs du mal (Aymé, Le Confort intellectuel, 1949, p. 39). − Au sujet du timbre de -au-, cf. cauchemar. Aucune transcr. de cauchemaresque. Lar. 20e et Dub. : cauchemardesque; Lar. encyclop. : cauchemardesque ou cauchemardeux; Rob. Suppl. 1970 : cauchemardesque, cauchemardeux et cauchemaresque. − 1res attest. a) 1919 cauchemardesque (Benoit, L'Atlantide, p. 174); b) 1882 (E. de Goncourt, La Faustin, p. 319); a de cauchemar, suff. -esque * avec intercalation de -d- d'apr. cauchemarder; b de cauchemar, suff. -esque*. − Fréq. abs. littér. Cauchemardesque : 2. Cauchemaresque : 6.
BBG. − Migl. 1968 [1927], p. 317. − Pamart (P.). Écriture artiste et créations verb. Qq. glanures à travers le j. des Goncourt. Vie Lang. 1970, p. 306 (s.v. cauchemaresque).

in Trésor de la langue française - Dictionnaire du XIXe & XXe siècle : définition, étymologie, citations, synonymes, antonymes); version en ligne du TLF en 16 volumes, plus de 100 000 mots

Source : CNRTL

http://www.cnrtl.fr/etymologie/cauchemar

http://www.cnrtl.fr/lexicographie/cauchemar

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NIGHTMARE

Nightmare (cauchemar en anglais) avait à l'origine la signification de Nighfiend (démon de la nuit). La responsabilité des expériences de rêves terrifiants fut attribuée au démon de la nuit et, par la suite, le terme fut utilisé pour désigner les rêves eux-mêmes de sorte que la signification originale se perdit.
Le terme de nightmare était plus particulièrement utilisé pour désigner un démon féminin de la nuit, une sorcière de la nuit, comme on l'appelait aussi.

Le terme nightmare vient de l'anglo-saxon neaht ou nacht (nuit) et mara (incube ou succube).
Le suffixe anglo-saxon a signifie un agent, de sorte que mara, du verbe merran, signifie littéralement un "écraseur" et le sens de poids pesant sur la poitrine se retrouve dans les termes correspondants des langues apparentées (islandais : mara; danois : mare; bas-allemand : moore; polonais : mora; bohémien : mura; suédois : mara; haut-allemand ancien : mara).
Ces mots dérivent eux-mêmes d'une racine indo-germanique d'un grand intérêt : MR.
Cette force oppressante ressentie pendant le sommeil a été personnifiée dès les temps les plus anciens, le plus souvent par une forme féminine dépeinte comme étant extrêmement plaisante ou bien extrêmement hideuse.
Le membre le plus ancien de ce monde des esprits dont nous ayons la trace est ce "démon écraseur" (Druckgeist), dont le nom générique est mara. Krauss remarque avec raison que «si jamais une croyance a été et est encore commune à tous les peuples de la terre, partout et toujours, c'est la croyance à la mara».

Il y a trois cents ans, le terme de mare était couramment employé seul pour désigner le visiteur nocturne à l'œuvre duquel on attribuait les cauchemars terrifiants. Le mot teuton dont il dérive, mara, est cependant tout à fait distinct du mot mare (jument). Ce dernier vient de l'anglo-saxon mere, forme féminine de mearh, cheval. L'assimilation entre les deux termes se retrouve aussi en hollandais, car la deuxième partie du mot hollandais désignant le cauchemar, c'est-à-dire nichtmerrie, signifie également jument.

Approfondissons un peu plus l'histoire du mot mare = jument. Jähns cite douze mots apparentés et un nombre correspondant de formes féminines. Des exemples masculins sont : l'islandais et le haut-allemand ancien mar, le haut-allemand médiéval march, le haut-allemand moderne mahr.
Au féminin, nous avons le norvégien ancien merr, le finnois märä, le haut-allemand médiéval meriche et mare, le haut-allemand moderne märhe. Ce dernier terme est incorrectement orthographié aujourd'hui mähre.

On peut mentionner que Vignoli est allé jusqu'à faire dériver le mara de nightmare du haut-allemand ancien mar : cheval, faisant de l'idée de cheval l'idée primaire dans tout le groupe des légendes ayant trait au cauchemar et ce, à un degré tout à fait injustifiable. On pense que la racine dont le mot mare (= jument) dérive est d'origine celtique, Pausanias le classant ainsi; ce mot est parent de l'irlandais marc et du gallois march.

Aussi bien en allemand qu'en anglais, ces mots obtinrent très tôt un sens plutôt féminin, très vraisemblablement à cause de leur similarité, dans les deux langues, avec l'autre mot mara = sorcière de la nuit, et, plus particulièrement en anglais, la forme masculine correspondante est tombée en désuétude. En fait, ce sens féminin est si fort que ce terme a été utilisé dans divers pays pour désigner plusieurs autres créatures féminines...

Source : Le Cauchemar, Ernest Jones, Payot, 1973, pp. 211-212

 

 


 

 BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE

 

Bibliographie issue de la Base de données bibliographique (BDB) de l'association Oniros (fonds de bibliothéque accessible aux adhérents de l'association).

Bibliographie de la catégorie Cauchemars
Dans l'ordre : N° - Titre - Auteur - Référence - Type de Fonds - Commentaire


1411 - «Les thèmes du rêve et du cauchemar», in Histoires de cauchemars (Anthologie), Goimard (Jacques), Stragliati (Roland, éd.), Presses Pocket, Paris, 1981, préface, pp. 17-29. Fichier pdf.
1392 - Dream wisdom, Siegel, (Alan B.), Celestial Arts, Berkeley, 2002, 291 p. Livre.
1366 - «Le cauchemar», Anonyme, Encyclopédie Wikipedia, 1/3/2008, 12 p. Article. Fichier pdf.
1277 - Les cauchemars réveillent qui vous êtes..., Benoit (Christine), Ed. de Mortagne, Québec, 2004, 267 p. Livre.
1265 - Dreams and nightmares : the origin and meaning of dreams, Hartmann (Ernest), Perseus, Cambridge, USA, 2001, 315 p. Livre.
1222 - «Cauchemar, rêve lucide ou prémonitoire : les clés de nos songes», Pigani (Erik), Psychologies, oct. 2000. Article fichier pdf.
1204 - The Nightmare - The Psychology and Biology of Terrifying Dreams, Hartmann (Ernest), Basic Books, New York, 1984, 294 p. Livre Broché. En mauvais état
1059 - «Nightmares : terrors of the Night»,  Galvin (Franklin), Hartmann (Ernest). In S. Krippner, "Dreamtime and dreamwork", Tarcher, pp. 232-243. Extrait de livre. Don de F. Galvin.
703 - «Vive les cauchemars !», Lacroix (Annick), Le Figaro Madame, 16/11/91, p. 38. Article.
670 - Making nightmares pay easy dreams, Dubetz (Antony), The Dream Hot-Line, Chicago, IL, USA, s.d., 2 vol, 41 + 32 p. Livre.
479 - Nightmare help - A parents' guide Wiseman, (Ann Sayre), Ansayre Press, Cambridge, Mass., 1986, 137 p. Livre.
457 - Nightmares and Human conflict, Mack (John E.), Houghton Mifflin, Sentry edition, Boston, 1974, 258 p. Livre.
443 - The Nightmare - The Psychology and Biology of Terrifying Dreams, Hartmann (Ernest), Basic Books, New York, 1984, 294 p. Livre. Ouvrage relié.
436 - Dreams and Nightmares, Hadfield (J.A.), Penguin books, 1973 (C 1954), 244 p. Livre. Trad. en français : "Rêves et cauchemars", coll. 10/18.
410 - Dreams and Nightmares - A Book of Gestalt Therapy Sessions, Downing (Jack), Marmorstein (Robert), Harper and Row, Perennial Library, New York, 1973, 186 p. Livre. Format poche.
225 - Des hallucinations dans le cauchemar et les rêves, Brierre de Boismont (Alexandre), In "Des hallucinations ou histoire raisonnée des apparitions... Baillière, Paris, 1852 (2 ème éd. entièrement refondue), chap. XI, pp. 222-262. Extrait de livre. Dossier. Voir bibliographie dans "Histoire du rêve" de Yannick Ripa, éd. Olivier Orban, Paris, 1988; voir Hervey de Saint-Denys, "Les rêves et les moyens de les diriger" ; photocopie Bibl. Collège de France; 1ère éd. 1845; 3ème éd. 1862.
206 - Conquering bad dreams and nightmares, Krakow (Barry), Neidhart (Joseph) Berkley books, New York, 1992, 306 p.
Livre.
165 - Histoires de cauchemars, Goimard (Jacques), Stragliati (Roland, éd.), Presses Pocket, Paris, 1981 (C1977), 425 p. Anthologie. Intéressante préface.
151 - Les cauchemars de l'enfant, Zlotowicz (Michel), PUF, Paris, 1978, 350 p. Livre. L'analyse de 500 récits de cauchemars
94 - Le cauchemar Jones, (Ernest) Payot, Paris, 1973, 308 p. Livre. Parution originale : "On the Nightmares"; tr. de l'anglais.
88 - Rêves et cauchemars, Hadfield (J.A.), Union Générale d'Editions, coll. "10/18", Paris, 1962, 251 p. Livre. Traduit de l'anglais.

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Articles associés

 

FRANCE CULTURE

Emission "Science publique"
par Michel Alberganti

Le vendredi, de 14h à 14h55


Faut-il et peut-on se débarrasser des cauchemars ?


Emission diffusée le 27 juin 2014 à 14 h. (54 minutes - fichier mp3)

Cliquer sur le podcast pour l'écouter

Invité(s) :
- François Lassagne, rédacteur en chef adjoint du magazine Science et vie
- Benjamin Putois, enseignant universitaire en psychopathologie à Unidistance Suisse. Psychologue clinicien du sommeil.
- Perrine Ruby, chercheur en Neuroscience sur la question du rêve.
- Roger Ripert, diplômé en psychopathologie, spécialiste du rêve.

 

 

Associé à l'émission, l'article paru dans le n° 1162 du magazine Science et Vie, juin 2014, pp. 52-64.

 

Liens Science & Vie

> Le site du laboratoire «Rêve et Cauchemar» de Tore Nielsen, de l’université de Montréal, à l’origine du modèle neurophysiologique de fonctionnement des cauchemars le plus abouti aujourd’hui
http://www.dreamscience.ca/en/labinfo.html

> Le site d’information «ImagineRever» réalisée par l’association nationale pour la promotion des connaissances sur le sommeil (PROSOM) et financée par la Fondation Vinci Autoroutes, accompagnant l’essai clinique mené par une équipe lyonnaise de médecins, psychiatres, psychologues et neurologues visant à vérifier l’efficacité de la technique de «Répétition d’imagerie mentale visuelle» pour éliminer les cauchemars.
Voir : http://pro.ovh.net/~hypnor/CAUCHEMARS/index.php

IRT - Imagery Rehearsal Therapy/TRI - Thérapie par Répétition de l'Imagerie

La Thérapie par répétition d’imagerie mentale visuelle est l'intervention psychologique qui a reçu le plus haut niveau de recommandation pour le traitement des cauchemars. Le principe de ce traitement est de transformer le scénario négatif des cauchemars en scénario positif, en nouveau rêve.

Il existe un lien étroit entre la vision, l’imagination et notre activité onirique (i.e., relative aux rêves), ces activités partagent des mémoires communes sur le plan neuronal, les aires cérébrales de la vision. En visualisant mentalement un cauchemar la journée, il est tout à fait possible d’en modifier des éléments en faisant appel à votre imagination et ainsi imaginer des issues plus positives et plus heureuses. En répétant ceci plusieurs fois par jour, les éléments positifs que nous avons créés vont s’associer en mémoire visuelle avec le scénario du cauchemar. Ainsi, il y a aura une forte probabilité que ces nouveaux éléments soient évoqués spontanément au cours des prochaines nuits, des prochaines phases de rêve. Plus le scénario positif sera répété plus la mémoire visuelle sera transformée et plus nombreux seront les éléments positifs créés qui apparaîtront dans les rêves ! En travaillant comme cela, cauchemar après cauchemar, de manière progressive et en douceur, les cauchemars et leur lot d’émotions négatives disparaissent petit à petit.

Apprendre à créer des nouveaux scénarii par imagerie mentale visuelle s’effectue en 4 phases :

1- Comprendre comment fonctionnent le sommeil et les rêves.
2- Comprendre comment se maintiennent les cauchemars.
3- Entraîner sa capacité d’imagerie mentale visuelle.
4- Entraîner sa capacité de transformation des cauchemars en rêves.

Cette technique est simple, ludique et bien appréciée par les patients.

Substitution de symptomes : si les cauchemars disparaissent, alors ils reviendront sous d’autres formes ?

Nous pourrions penser que si l’origine des cauchemars est des souvenirs traumatiques inconscients alors même si nous arrivons à les réduire, les souvenirs traumatisants s’exprimeraient sous d’autres formes, d’autres symptômes, d’autres sources de souffrance. Cette vision pessimiste de la psychologie des rêves est plus démotivante qu’objective. Expliquons-nous : Les patients qui ont suivi la thérapie par répétition d’imagerie mentale sur leurs cauchemars d’origine traumatique ont bénéficié d’une réduction générale de l’ensemble de leurs symptômes ! Il n’y a donc pas de nouveaux symptômes mais bel et bien une amélioration générale et globale ; ce qui semble logique puisqu’en réduisant les cauchemars, en améliorant le sommeil, nou$s réduisons aussi les stress. Si l’hypothèse de substitutions de symptômes était juste, alors la réduction de la fréquence des cauchemars devrait engendrer une augmentation de la fréquence des autres symptômes liés au traumatisme, or c’est le contraire qui est observé. De plus, les améliorations cliniques se maintiennent sur le long terme.

Est-il necessaire d’interpreter l’origine du cauchemar afin d’observer une amelioration clinique ?

Premièrement, les cauchemars répétitifs n’ont pas forcément de lien avec des souvenirs traumatisants, on parle de cauchemars idiopathiques. La thérapie par répétition d’imagerie mentale visuelle fonctionne aussi bien pour ces cauchemars que ceux qui sont effectivement en lien avec des mémoires traumatiques. Il n’est donc pas du tout nécessaire de savoir ou comprendre l’origine des cauchemars pour s’en débarrasser.La thérapie par répétition d’imagerie mentale cible l’amélioration du sommeil par la réduction des cauchemars et de l’intensité de l’insomnie associée. Cette méthode ne cible directement ni la mémoire traumatique ni l’origine du cauchemar. Même en cas d’origine traumatique identifiée, la méthode ne demande au patient ni d’évoquer ni de travailler spécifiquement sur les souvenirs traumatisants. C’est en cela que cette méthode est appréciée et mieux acceptée par les patients.

Les personnes souffrant de cauchemars répétitifs peuvent se porter volontaires pour participer à cette recherche visan à tester l'efficacité de cette technique par l'IRT. Voir la notice au format pdf.

Centre d’investigation clinique du rêve (PROSOM)

Permanence téléphonique :
09 77 19 73 79
Email : [email protected]
Investigateur ressource : Dr B. Putois ([email protected])
Adresse administrative :
Association nationale de Promotion des Connaissances sur le Sommeil
292 rue Vendôme. 69003 Lyon

Biblio Science & Vie

> L’article du psychiatre et neurologue Tore Nielsen paru en 2007 dans « Sleep Medicine Reviews », présentant son modèle neurophysiologique de fonctionnement des cauchemars
http://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S108707920700041X

Nielsen, Tore, et Ross Levin. «Nightmares : A New Neurocognitive Model». Sleep Medicine Reviews 11, no 4 (août 2007): 295-310. doi:10.1016/j.smrv.2007.03.004.

> Article dans lequel Victor Spoormaker, du Max Planck Institute of Psychiatry, décrit (en anglais) sa notion de script d’un cauchemar

http://dx.doi.org/10.11588/ijodr.2008.1.21

Spoormaker, Victor. «A cognitive model of recurrent nightmares», 2008. doi:10.11588/ijodr.2008.1.21.

> L’étude d’Antonio Zadra sur les contenus de cauchemars
http://www.journalsleep.org/ViewAbstract.aspx?pid=29326

Robert, Geneviève, et Antonio Zadra. « Thematic and Content Analysis of Idiopathic Nightmares and Bad Dreams ». SLEEP, 1 février 2014. doi:10.5665/sleep.3426.

> Une thèse (en français) sur les liens entre cauchemars et maltraitance

https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/7092;jsessionid=B85FDE19BC0D187CD6FD7F21028E3523

> Une thèse (en français) d’une étudiante d’Antonio Zadra sur les méthodes de collecte des contenus de cauchemars, avec un article synthétisant l’analyse du contenu des carnets de rêves

https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/9878;jsessionid=32E3ACD97FEFDD427BEBEA86B6F402D9

> Les cauchemars à travers l’histoire

http://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2010-1-page-73.htm

> La thèse évolutionniste d’Antti Revonsuo, par son auteur

> Une critique de la thèse évolutionniste de Revonsuo

Zadra, Antonio, Sophie Desjardins, et Éric Marcotte. «Evolutionary Function of Dreams : A Test of the Threat Simulation Theory in Recurrent Dreams». Consciousness and Cognition 15, no 2 (juin 2006): 450-463. doi:10.1016/j.concog.2005.02.002.

> Guide des meilleures pratiques (en anglais) pour le traitement des cauchemars pathologiques chez l’adulte
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20726290

Aurora, R. Nisha, Rochelle S. Zak, Sanford H. Auerbach, Kenneth R. Casey, Susmita Chowdhuri, Anoop Karippot, Rama K. Maganti, et al. «Best Practice Guide for the Treatment of Nightmare Disorder in Adults». Journal of Clinical Sleep Medicine (CSM) Official Publication of the American Academy of Sleep Medicine 6, no 4 (15 août 201 0): 389-401.

A noter que l'ouvrage de Roger Ripert, La Résolution des cauchemars, n'est pas listé !

La fin des cauchemars ?

«Sciences et Avenir», juin 2008, n° 736

 

Par Eléna Sender


Les mauvais rêves auraient du bon : ils serviraient à purger le cerveau des vieilles terreurs. Quant aux cauchemars récurrents, il serait possible de s'en débarrasser.

Vous rêvez paisiblement quand soudain, tout bascule. Un homme monstrueux, surgi du néant une mitraillette à la main, se met à vous poursuivre. Puis il ouvre le feu, en longues rafales qui n'en finissent pas. Vous allez tomber sous ses balles lorsque soudain, vous vous réveillez en hurlant. Ouf ! ce n'était qu'un cauchemar, un de ces rêves si particuliers, si dérangeants.

Il se produit durant le "sommeil paradoxal" [état de rêve], avec une caractéristique première, validée par les chercheurs : il réveille le dormeur, le laissant angoissé.

A distinguer du «mauvais rêve» qui, quoique désagréable, se poursuit jusqu'à son terme, mais aussi de la «terreur nocturne», phénomène survenant surtout chez l'enfant, en phase de sommeil profond, qui réveille en sursaut le dormeur mais ne laisse aucun souvenir ou contenu onirique, si ce n'est celui d'une terreur absolue.

Les cauchemars peuvent figurer parmi les expériences les plus terrifiantes qui soient car tout ce que vous pouvez imaginer de pire est susceptible de s'y produire. Ils surviennent de manière hebdomadaire chez 4 à 10% de la population. Davantage chez certaines personnes, souffrant notamment de syndrome de stress post-traumatique, mais aussi d'autres psychopathologies (schizophrénie, dépression, etc), provoquant à terme de graves troubles du sommeil avec tous les effets délétères associés.

Depuis dix-sept ans, un laboratoire canadien, le Centre d'étude du sommeil et des rythmes biologiques de l'hôpital du Sacré-Coeur à Montréal, s'est lancé dans l'étude des cauchemars, avec deux objectifs : les comprendre et les faire disparaître, rien de moins. Pour tenter de percer le mystère de ces rêves angoissants, les chercheurs examinent au plus près le sommeil de volontaires qui déclarent faire trois ou quatre cauchemars par semaine en moyenne. Avec, au passage, une difficulté inattendue : «Dès que les sujets sont pris en charge par les chercheurs, «cocoonés», ils dorment très bien», affirme avec humour Antonio Zadra, professeur de psychologie spécialisé dans les cauchemars, le sommeil lucide et le somnambulisme.


Seuil de tolérance cérébral


Son recueil des récits cauchemardesques est néanmoins assez fourni pour déduire qu'«outre son utilité pour la mémoire, une des fonctions du rêve est peut-être de contenir les émotions. Mais le cerveau a un seuil de tolérance. Lorsque l'émotion est supérieure à ce que l'individu peut encaisser, il se réveille».
Quatre-vingt-dix participants ont enregistré leurs rêves au réveil pendant quatre semaines. Pour chaque songe, ils ont décrit le type d'émotions ressenties et en ont évalué l'intensité. «Le degré d'intensité de l'émotion générée lors du cauchemar se révèle être bien plus élevé que lors du mauvais rêve, rapporte Antonio Zadra.. C'est donc bien l'intensité de l'émotion qui déclenche le réveil


Les bienfaits des mauvais rêves


Une émotion qui, contrairement aux idées reçues, n'est pas forcément de la peur. «30% des cauchemars et 51% des mauvais rêves contiennent d'autres émotions, notamment de l'anxiété», souligne Antonio Zadra. Une émotion trop positive peut également secouer le cerveau ! «Comme dans les rêves où l'on vole : la sensation de liberté est si magnifique que parfois le cerveau ne peut le supporter et stoppe l'activité onirique.»

D'après Antonio Zadra toujours, nous ne sommes pas égaux face aux cauchemars : «Nous n'avons pas tous le même sommeil, et pas tous le même seuil d'éveil. Les femmes sont plus sujettes aux cauchemars ainsi que les gens au profil hypersensible.»

Quant à leur interprétation, aucun intérêt selon le spécialiste : «Je ne pense pas que comprendre un cauchemar aide la personne à ne plus le faire [sic]. Empiriquement, cela fonctionne peu, d'autant plus que si vous prenez dix thérapeutes, vous obtiendrez dix interprétations différentes. Je ne veux pas dire par là qu'il n'existe pas de signification, au contraire, mais je ne pense pas qu'essayer d'interpréter soit le meilleur outil pour traiter le cauchemar.»

A quoi cela sert-il de jouer ainsi à se faire peur ?

Dans un article récent du Psychological Bulletin, le directeur du laboratoire de Montréal, Tore Nielsen, et Ross Levin, de la Yeshiva University de New York, ont proposé une nouvelle hypothèse. Les mauvais rêves seraient un moyen pour le cerveau de se débarrasser de ses vieilles terreurs pour mieux appréhender une nouvelle menace éventuelle. «Le cerveau apprend vite la peur, affirme Tore Nielsen. Si ce système n'existait pas, nous serions encore effrayés par les démons de notre enfance.» Un mauvais rêve remplirait donc un rôle d'extincteur de peur. Quant au cauchemar qui réveille, nous soustrayant aux griffes du monstre, il échouerait lamentablement dans sa mission. Il serait rien de moins qu'un rêve raté. «Les mauvais rêves sont fonctionnels, les cauchemars, dysfonctionnels», résument les auteurs.
Antonio Zadra insiste, lui, sur notre rôle dans tout ce cinéma nocturne. Si un rêve tourne au cauchemar, c'est aussi parce que nous l'influençons avec nos angoisses et nos doutes. «Imaginez que l'on commence le même rêve tous les deux, reprend le psychologue, nous sommes dans un parc, un personnage est assis sur un banc. Vous continuez votre rêve tranquillement mais moi, probablement par un feedback négatif, parce que j'ai des craintes, je vais modifier le déroulement du rêve et l'homme sur le banc va devenir menaçant.»
Selon une étude menée auprès de 28 volontaires, Antonio Zadra a montré que plus le niveau de bien-être est bas, plus les rêves contiennent des interactions agressives et des émotions négatives : «Contrairement à ce que la plupart de nos patients croient, nous ne faisons pas que subir nos rêves et nos cauchemars. Nous intervenons largement dans leur déroulement.»
L'idée nouvelle du laboratoire canadien est donc d'inculquer aux patients qu'ils peuvent agir sur leurs cauchemars pour les transformer en rêves acceptables. «Nous appliquons une méthode mise au point par Barry Krakow qui consiste à modifier consciemment le cours du cauchemar», explique Antonio Zadra.
Durant l'éveil, on tente de changer tout ou partie du rêve angoissant par la technique de l'imagerie mentale. Antonio Zadra, qui utilise aussi la méthode, cherche à présent à en comprendre le fonctionnement.
Il vient de lancer une étude sur plusieurs patients ayant des cauchemars sans cause connue, afin d'observer comment le traitement influence le contenu onirique, comment le ton négatif du rêve ne prend pas le dessus. Et le rêve de contrôler ses rêves devient ainsi réalité.

Le film en version "happy end"

Il est possible de se débarrasser de ses cauchemars récurrents.
Le docteur Barry Krakow, professeur à la faculté d'Albuquerque au Nouveau-Mexique, en a fait sa spécialité. Il a fondé le Centre de médecine du sommeil et de traitement des cauchemars pour venir en aide aux victimes de stress post-traumatique, souffrant de cauchemars chroniques. Sa méthode ? La thérapie par répétition en rêve éveillé (Imagery Rehearsal Therapy), qui consiste à transformer le scénario du cauchemar en rêve acceptable.
La technique nécessite entre deux et quatre séances d'entraînement avec le thérapeute et des exercices à faire chez soi. Le patient doit écrire le récit du cauchemar et décider à quel moment du scénario il aimerait en influencer le cours. Il choisit ensuite d'en modifier un élément. Le rêveur est coincé dans une pièce fermée ? Il peut décider de trouver une clé dans sa poche. Cette nouvelle version écrite, le patient doit s'en jouer et rejouer le film avec le détail modifié. L'exercice suffit parfois à faire cesser la récurrence du rêve. Mais s'il réapparaît, le patient doit recommencer l'exercice.
Barry Krakow a testé la méthode sur un total de 114 femmes victimes d'agressions sexuelles. Résultat, les femmes «traitées» ont vu le nombre de cauchemars par semaine diminuer et la qualité du sommeil augmenter.

Des cauchemars ? De mauvais rêves ?

Peut-être vous êtes chanceux !

Par Craig Webb *

Traduit par Fabienn Fleury

La Fondation R.E.P.O.S./The DREAMS Foundation

Ce titre peut sembler étrange, voire une contradiction absolue. Pourquoi quelqu’un voudrait-il faire des cauchemars ou des rêves d’anxiété ? N’est-ce pas au contraire ce dont on souhait se débarrasser ? Ou peut-être avez-vous, comme certaines personnes, réussi très tôt à complètement bloquer vos cauchemars et vos rêves récurrents de façon à ce qu’ils ne vous incommodent plus. C’est précisément pour contrer cette façon regrettable de percevoir les cauchemars comme de «mauvaises» choses à éviter que cet article a été écrit et qu’il porte ce titre.

Même si cela ne semble pas évident, le fait est que la majorité des cauchemars et presque tous les rêves récurrents rendent un service incommensurable au rêveur. Si nous les bloquons, nous nous privons problablement de leur effet bénéfique immédiat ou encore, si nous nous en souvenons, mais les ignorons, nous pouvons rater le message vital qu’ils tentent de nous transmettre sur notre vie.

Presque tout le monde a déjà eu un ou plusieurs rêves contenant de l’anxiété ou une peur très nette. Pour certains, les rêves déplaisants ou les cauchemars surviennent à répétition. Pour d’autres, le contenu du rêve peut changer, mais le thème reste le même. Parmi les thèmes les plus communs, il peut y avoir des scènes où le rêveur est en train de tomber, où il est poursuivi ou attaqué, où il est en retard ou n’est pas prêt pour une présentation ou un examen, où il se voit pris à fonctionner au ralenti, où il est incapable de bouger ou de crier, où il est nu dans un endroit public, parmi d’autres thèmes universels … Ce genre d’expérience déplaisante est généralement associé au fait que le rêveur n’avance pas dans la reconnaissance et la résolution de certains conflits dans sa vie.

Bien qu'il ait été scientifiquement prouvé que nous rêvons toutes les nuits, la peur des cauchemars ou toute autre anxiété ou fausse croyance par rapport aux rêves et à l'inconscient peut empêcher le rappel de rêve. On peut remédier à cela en acquerrant des connaissances sur la nature des rêves et en reconnaissant que les cauchemars, comme un médicament amer mais nécessaire, permettent la guérison personnelle à travers une décharge émotionnelle très nécessaire. Souvent, ils nous préviennent des patternes de comportement ou des déséquilibres psychologiques actuels auxquels nous devons prêter attention si nous voulons que de tels rêves déplaisants ne se répètent ou ne s'aggravent pas. Quelques fois, ces déséquilibres ou patterns problématiques se résolvent alors que le rêve s’infiltre dans la pensée éveillée, sans nous en rendre compte, nous y répondons et faisons des changements dans notre vie.

Par contre, si nous bloquons, nions ou ignorons trop longtemps ces messages provenant du subconscient, ce dernier parle "plus fort" en introduisant des événements y étant reliés lors de nos heures d'éveil afin de capter notre attention. Ces «cauchemars de jour» apparaissent sous forme de maladies, d’accidents, de difficultés relationnelles ou d’autres circonstances personnelles fâcheuses, lesquelles nous forcent d’emblée à composer avec le problème en question. Il est intéressant de noter que ces événements présentent souvent des thèmes qui se répètent, comme, par exemple, des patternes relationnels récurrents.

Le psychologue Ernest Rossi a avancé qu’une des fonctions importantes du processus onirique (i. e. rêver) est l’intégration, c’est-à-dire combiner des structures psychologiques distinctes en une personnalité plus équilibrée et plus complète.

Le célèbre psychologue Carl Jung a observé que les facettes de notre personnalité que nous jugeons, sciemment ou non, s’en détachent et sont fréquemment projetées vers l’extérieur en rêve, prenant la forme d’agresseurs, de diables, de monstres, d’animaux intimidants ou d’événements naturels (ex : raz-de-marée), etc. Jung fait référence à ces figures symboliques en les désignant comme «l’ombre». Que nous devenions conscients des éléments de notre ombre grâce à nos cauchemars ou à nos «cauchemars de jour», le fait d’accepter à nouveau ces facettes jugées et rejetées constitue le message et la récompense attendue par le rêve.

Ainsi, nous sommes vraiment chanceux de faire ces cauchemars puisqu’ils font figure, pour la psyché, de thérapie naturelle de «baisse de pression» interne. Ils sont ce qu’on pourrait considérer comme un premier remède si nous écoutons le précieux message qu’ils nous transmettent, nous essayons de le comprendre, et agissons en conséquence. L’objectif final de stopper les cauchemars et les rêves récurrents demeure, mais il s’agit de les faire évoluer vers des scénarios plus bénéfiques et non de les bloquer, les ignorer ou de nier leur existence.

Résoudre les cauchemars

Heureusement, il existe des traitements pour les cauchemars qui n’impliquent pas de prise de médicaments et dont l’efficacité est remarquable. Parmi les techniques les plus utiles, on retrouve la répétition de rêve, la lucidité onirique, l’imagerie guidée et des thérapies comme la gestalt, la psychosynthèse, le focusing et d’autres méthodes similaires.

La recherche actuelle portant sur l’approche des rêves lucides (dans lesquels l’individu se rend compte, durant son rêve, qu’il est en train de rêver et acquiert donc un certain niveau de contrôle) est menée par des médecins au Laboratoire des rêves et des cauchemars de l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal. Cette approche est exposée dans le rêve de cette femme :

«Après avoir fait plusieurs cauchemars récurrents dans lesquels j’étais poursuivie par un personnage terrifiant, j’ai appris la technique des rêves lucides et j’ai ensuite eu le rêve suivant : «Je suis dans une poursuite automobile absolument frénétique et le poursuivant est juste derrière moi. Tournant brusquement dans un stationnement, je me précipite hors de la voiture et me mets à courir alors qu’il me suit d’encore plus près. La scène m’apparaît soudainement très familière et je me rends compte que je suis en train de rêver, même si tout cela semblait plus vrai que jamais. Faisant appel à tout mon courage, je me retourne pour faire face à celui qui me poursuit, me répétant qu’il ne s’agit que d’un rêve. Toujours terrifiée, je lui crie «Tu ne peux pas me faire de mal !». Il s’arrête, surpris. Pour la première fois, je vois ses beaux yeux tendres. «Te faire du mal ?», dit-il. «Je ne veux pas te faire de mal. Je te poursuis depuis tout ce temps pour te dire que je t’aime !» En disant cela, il me tend les mains et, alors que je les prends, il se dissout en moi. Je me réveille pleine d’énergie et me sentant bien pendant plusieurs jours.» Ce qui est important, c’est non seulement que le cauchemar ne revient plus, mais que je me trouve beaucoup plus apte à faire face à des situations déplaisantes au travail et dans ma vie personnelle. Dans la même ligne d’idées que ce que j’ai appris dans mon rêve, je suis plus en mesure de tenir bon et d’exprimer ce que je ressens quand c’est approprié et nécessaire, alors qu’avant j’évitais ou m’enfuyais généralement de situations déplaisantes.» (M.R., San José, CA).

Suggestions pour les cauchemars ou les rêves récurrents communs

Il a souvent été démontré que divers thèmes de cauchemars et de rêves récurrents sont relativement universels, même entre les cultures, et que de telles situations peuvent être transformées en expériences positives, voire plaisantes. Le secret d’une telle évolution réside dans un changement de perspective, souvent accompagné d’une nouvelle réponse émotionnelle face à la situation, comme, par exemple, avoir une attitude réceptive, curieuse et exploratrice qui remplace la réaction de peur ou de jugement présente au départ (comme dans l’exemple de rêve présenté plus haut). Lorsque ce type de rêves est relié à des événements profondément traumatisants de la vie éveillée, comme des abus, la guerre, la mort, etc., l’évolution du rêve vers une forme plus positive peut clairement prendre plus de temps et demander plus d’attention et de concentration à l’éveil.

Bien qu’il n’y ait aucune règle infaillible qui dicte ce sur quoi un rêve doit porter, une bonne règle empirique pourrait être de revivre le sentiment ressenti dans le rêve et essayer de trouver où cette même sensation se manifeste dans notre vie éveillée (le contexte du rêve y fait souvent allusion, mais plutôt de façon métaphorique). C’est la règle de la logique associative : le rêve est relié à notre vie, et quelquefois à notre passé, par le sentiment spécifique retrouvé dans le rêve.

Je n’ai pas l’intention de fournir un dictionnaire onirique absolu (puisque les rêveurs et leurs expériences en lien avec des symboles spécifiques sont si uniques). Non plus, je n’ai pas l’illusion d’être en mesure de prescrire des solutions ou des remèdes instantanés, bien qu’un nombre important d’individus aient été grandement aidés et éclairés en apprenant des choses sur les thèmes universels de cauchemars et de rêves d’anxiété auxquels ils faisaient également face. Voici certains des thèmes les plus communs (avec des exemples ayant un résultat positif pour chacun des scénarios) et des suggestions quant à ce que à quoi le rêveur pourrait prêter attention dans sa vie de veille :

- poursuite ou attaque : le poursuivant représente généralement un aspect jugé de notre ombre donc, une version exagérée d’une partie reniée ou inhibée de notre propre personnalité, partie qu’il nous serait bénéfique d’intégrer et d’exprimer de façon appropriée. (résultat idéal : tenir bon, faire face et dialoguer avec notre poursuivant et, finalement, acceptation et inclusion).

- tomber : est-ce que je me sens lourd, non soutenu ou préoccupé par quelque chose ? Comment puis-je me sentir plus libre, plus léger ? Aussi, dois-je me trouver plus de racines ? (résultat idéal : flotter ou voler, se sentir en sécurité, atterrir).

- voiture hors contrôle : la vie est-elle trop intense, hors de mon contrôle ? Comment pourrais-je ralentir, agir plus paisiblement et «apprécier la promenade» ? (résultat idéal : bien conduire dans les limites de vitesse, marcher paisiblement).

- ne pas être prêt(e) pour, être en retard, ou rater un examen : est-il possible que je ne me sente pas prêt(e) pour un événement imminent ? Est-ce que je manque de confiance en mes performances ? Est-ce que je m’inquiète sans raison ou ai-je besoin de plus de préparation pour me sentir confiant(e) et faire un bon travail ? (résultat idéal : se sentir sûr(e) de soi, bien remplir ses fonctions, completer ses projets avec confiance).

- être pris(e) à fonctionner au ralenti, être incapable de bouger ou de faire quelque bruit que ce soit : dans quelle sphère de ma vie ai-je l’impression d’être prise, comme si j’étais incapable d’arriver où que ce soit ou que j’étais incapable d’exprimer ce que je ressens véritablement? Que puis-je faire pour changer cela ? (résultat idéal : relaxation et acceptation et, finalement, passage à l’action et expression calme de soi).

- avoir honte d’être nu en public, même si personne ne semble avoir remarqué ou n’en semble offusqué : dans quelle sphère de ma vie est-ce que je manque de confiance en moi, ai-je honte ou ai-je l’impression d’être incompétent ? Ce genre de rêve ressort habituellement parce que les autres personnages du rêve semblent ne pas remarquer ce qui se passe, parce que nous sommes les seuls à nous percevoir de cette façon dans notre vie, perception généralement erronée. (résultat idéal : être confortable avec notre façon d’être, être confiant en nous-mêmes).

- blessure personnelle, démembrement : quelle sphère de ma vie ai-je négligée (habituellement, il ne s’agit pas du corps physique), maltraitée ou oubliée, i.e., rejetée au lieu de m’en rappeler ? (résultat idéal : guérison, santé excellent).

- être prisonnier, enfermé : dans quelle sphère de ma vie est-ce que je me sens prisonnier? Comment pourrais-je m’ouvrir à de nouvelles perspectives et explorer de nouvelles façons d’agir ? (résultat idéal : s’échapper, explorer).

- se noyer, être menacé par des raz-de-marée ou des inondations : suis-je en train de bloquer, de nier ou d’être envahi par mes émotions ? Comment pourrais-je mieux comprendre, accepter et ressentir ces émotions, lesquelles comprennent souvent un sentiment de vulnérabilité ? (résultat idéal : nager, faire du surf, respirer sous l'eau).

- voir un bébé, un singe, un lapin ou un petit animal sans ressource, abandonné ou en train de pleurer : est-ce que j'ai pris soin de "l'enfant en moi'"? Peut-être ai-je besoin de rire plus, de jouer à l'extérieur, d'exprimer ma créativité, d'être plus spontané ou de profiter de plus de chaleur ou d'intimité personnelle ? (résultat idéal: prendre soin du bébé ou de l'animal, jouer, s'amuser tout simplement).

 

* Craig Webb est gradué de l'Université McGill de Montréal. Directeur exécutif de la Fondation REPOS (Recherche Expérimentale sur les Processus Oniriques et le Sommeil), il a participé à la recherche sur le rêve et la conscience à l’Université de Stanford et à l’Hôpital Sacré-Coeur de Montréal.

 

 

Nightmares : New Approaches to Understanding and Controlling Fear in Dreams


By Richard Catlett Wilkerson

11/8/2007


Article publié sur le site : http://www.selfgrowth.com
http://www.selfgrowth.com/articles/Wilkerson2.html

Dream : "I started to run, just like I have done before in other dreams with this thing. The dark monster loomed in front of me and chased me, it even seemed to know where I would hide. But this time I stood up to it and demanded that it back off. To my surprise, the creature stopped and sat up like a puppy, as if it were begging for a bone. I was flooded with tears as I thought how lonely this creature must be." 

Although this is a dream from a man just a year ago, it could well have been the dream of a Senoi child, a semi-mythical tribe said to have shared dreams each morning in the forests of Malaysia. The Senoi taught their children to confront nightmare monsters and even to extract a gift from them in reparation. These techniques of nightmare confrontation are now being employed and expanded by researchers to help nightmare suffers around the world. Many of the processes can be used safely by adults or parents with their children.

There are many scary events in life and in sleep that we refer to as "nightmares" and it is important to distinguish between them. The most common frightening events during sleep are nightmares, night terrors and sleep paralysis.

Nightmares, Night Terrors or Sleep Paralysis ?

Unpleasant dreams are not uncommon and may at times wake us up and be called Nightmares. Nightmares are extreme reactions of negative feelings, often with great amounts of fear, that occur during dreams and are recalled upon awakening. Though more common in children, they can happen to anyone. Children are often chased by animals and fantasy figures. Adults are often chased by male adults. Generally they occur in the last part of the night or sleep cycle. Contributing factors in the cause of nightmares include illness, stress, troubled relationships and traumatic event. Ernest Hartmann, a leading researcher in America on Nightmares has noted that some personality types can be prone to nightmares. There seem to be natural or early learned personality styles that produce dream people and thought people. The thought people maintain thick boundaries between contexts, are very focused and can shut dreaming memory out altogether. Dream people have thin boundaries, are more sensitive, have a wider, softer focus and tend to recall dreams very easily, sometime frightening dreams.

Traumatic events can trigger a long lasting series of recurrent nightmares often diagnosed as part of PTSD (Post Traumatic Stress Disorder). These nightmares are different in that they repeat the same scene over and over for years. They are usually found in veterans, but other traumas may also bring this about. These nightmare sufferers usually require professional assistance. However, most of our nightmares (and other unpleasant dreams) can be easily turned into positive experiences by new techniques in dreamwork.

Night terrors are different from nightmares. First, they usually occur during the first hour or two of sleep. It is not uncommon to hear the person screaming or thrashing around. It is often hard to wake the sleeper and they rarely remember anything. Children who have night terrors may also sleepwalk or urinate in bed. Night terrors are not well understood, and seem to come from a part of sleep that is rarely associated with dreams and dreaming. By puberty, children usually stop having night terrors. Adults having night terrors often are also leading very stressful lives. A consultation with a physician may be useful if the night terrors are frequent or especially disturbing, though often just talking about it or making small changes in sleep routine is enough. One long term researcher notes that "I have found that night terrors are often more disturbing and stressful for the parents than the child."

Sleep paralysis is the experience of not being able to move. Often there is a feeling of great weight on the chest making it hard to breath. Fantasy and reality can mix, hallucinations may appear and loud buzzing noises, vibrations and feelings of being touched or electrified. Sometimes the person realizes they are dreaming and still can't wake up. Researchers feel that sleep paralysis is really a partial awakening during REM or Rapid Eye Movement Sleep, when the body is naturally parked off line. Messages from the brain are stopped from entering the body and it is a natural condition that occurs about ever 90 minutes of sleep. Since anxiety about the situation occurs, adrenaline speeds up the body and people can even feel that they are leaving their body. The recommendation by researcher Stephen Laberge is simply to realize it is a dream that can't harm you and to relax. Dreams that proceed from paralysis experiences are often quite intense and wonderful.

 

Facing the Fear

The famous dream researcher Calvin Hall notes that "Americans" [USA citizens] say more than half of all reported dreams are unpleasant. Many researchers feel this is due to the attitudes we carry with us to bed. What if, before going to bed at night we brushed our attitude as well as our teeth ?

This is just what both ancient and modern dreamworkers encourage. With the application of a few simple techniques, we can nurture a dream garden of delights and turn the worst monsters into friends and allies.

Some of the techniques are so simple that children can learn them. Ann Sayre Wiseman teaches children in grade school how to confront Nightmares. She has them first draw the monster or fear and then draw a solution. At first children often shoot or destroy the monster, but later develop more creative solutions like magic circles and cages, as well as complex problem solving strategies. Representing the dream by drawing allows the children time to dialogue with the fears, as well as empowering them to feel safe and experiment with options to running away. These powers are carried over into the night time dreams. One child who was plagued by a bear-like monster reported that he was able to yell at the monster "Stop, why are you chasing me?" The monster stopped chasing him and began crying that we was just looking for someone to play with.
Jill Gregory has used similar techniques with grade school children by getting them to stage the dream. She first has the children create a costume for the dream monster, and then they get to "show and tell". Gregory would further ask the children to come up with a more satisfying solution to the dream. These stagings or dream dramas become a skill with carries over into the dream world. One doesn't have to even explore the symbolic meaning of the dream for these techniques to work.
Adults may practice the same techniques. The daytime practice sessions are important, even when it seems silly. This is because our minds get into habits, just like our bodies. If we have a pattern of running away, this pattern has to be strongly connected with new options. Setting a mental or verbal intention to try these options is an important step, but may not be remembered in the panic of a nightmare as well as actual practice. Draw or sculpt or dramatize the creature and clear options and reactions to being assaulted.
If you don't have the time to draw or dramatize your dream, you may wish to try dream-reentry. In dream reentry the dreamer becomes relaxed and begins to recall the dream, to imagine re-entering the dream. However, if there is some part of the dream that is unpleasant, the dreamer then imagines an alternative solution. Laberge and other experts suggest the solution involve something more creative than just wishing the problem away. Wishing the problem away is a sneaky form of the same fear reaction of running away.
The model of bringing more consciousness to dreams that started with the Senoi tribe and has been practiced by many modern researchers.
Do not flee from threatening dream characters. Confront them courageously. Set limits. Ask for their name as a parent would ask a child who was misbehaving what his or her name was.
Try to find a creative solution with the dream monster that satisfies you both. If impossible, try to get the monster to look at the problem as a mutual dispute. Refuse threats and insults, but recognize justified objections.
Never surrender to an attack by a dream figure. Take up a posture that shows you will defend yourself. Stare them in the eye. If a fight is unavoidable, try to overcome them but not kill them. Offer a reconciliation.
After reconciliation or stopping the dream figure, ask how they might be able to help you. Or ask for a gift if they recognize they have been wrong to torment you.
With children, it is very effective to teach them to call on a super-hero friend or parent to help them in the dream.
Often people will share a nightmare or bad dream with a friend or relative. If you are on the listening side, there are some simple skills you can use to listen to the dreamer. Jeremy Taylor and Gayle Delaney have been teaching these skills for years. They both see the nightmare as a gift which can be unwrapped alone or with the help of someone else.

Jeremy Taylor uses a variation of the "If this were my dream..." technique originally developed by the famous dreamworker Montague Ullman. With the "If this were my dream..." approach, the listener at first does just that, listens without interruption.

Then a few clarifying questions are asked, such as the color of a coat, or the contents a box or the feeling in the dream at the time. Any question that might call for an interpretation is avoided, such as "What do you think the blue coat meant?"

Finally, the listener takes the dream as his or her own. John Herbert has used this technique online and suggests that before every sentence the thought "In my dream..." is kept in mind. Thus as a listener I might say "In my dream, the blue coat reminds me of something to cover myself with, as if I were cold." The dreamer may or may not see this meaning in their own dream. By taking the dream as one's own, the dreamer needn't worry so much about someone imposing meaning on the dream. Taylor feels that we should keep in mind that all dreams, even nightmares, come in the service of healing and health. Any interpretation that does not serve this view is simply wrong and inappropriate.

Gayle Delaney, one of the founding parents of the Association for the Study of Dreams, suggests abandoning interpretations altogether. Delaney has developed a dream interview system that allows a listener to ask questions about a person's dreams without getting involved in suggesting meanings at all.

Like Taylor, she recommends that the first step is careful listening, showing empathy without interruption and allowing the dreamer to feel comfortable.

She then suggests diagraming the dream. This involves outlining the major actions, people, objects/animals/monsters and feelings. The dreamer is then invited to describe without interpreting each of these elements to the listener as if the listener were from Mars or another planet. This way, usual assumptions are bypassed and the dreamer can explain and explore the dream imagery more deeply.

The listener can summaries and repeat or condense these and feed them back to the dreamer so the dreamer feels sure the listener has accurately heard the dream.

The listener can then encourage the dreamer to make bridges to waking life. How are each of these elements like something in the dreamer's life?

Usually this can be done by generalizing the function of the image. If its a refrigerator, its a place to keep things cool, and where in my life do I keep things cool? If its a car without breaks, where in my life are there things in motion that I can't stop ? Finally, the interviewer might ask if there are alternatives. If my life is like a car without breaks, how would I like it differently ?

 

Lucid Dreaming and Nightmares

"I believe the best place to deal with unpleasant dreams is in their own context, in the dream world. We create our nightmares out of the raw material of our own fears. Fears are expectations--why would we fear something we thought would never happen?" Stephen Laberge

In part II we discussed techniques you can practice before going to sleep or after waking up. But note one item here, while dream monsters may frighten you emotionally, they are after all just dreams. If you realized it was a dream, while you were dreaming, then what could harm you?

In some ways, when we wake up, a similar reaction occurs. We realize it is a dream. But researchers have found that this is not the best or most satisfying approach:

"'Escaping' from a nightmare by awakening only suppresses your conscious awareness of the anxiety-provoking imagery. You may feel a certain relief, but like the prisoner who digs through his prison wall and finds himself in the cell next door, you haven't really escaped." Laberge & Rheingold

Finding a creative resolution is even easier when we realize that it is a dream and we continue dreaming. This is what is called "lucid dreaming".

Lucid dreaming occurs spontaneously in many dreamers, but it is also a technique that can be learned. Though not as easy as the previous techniques, it is often more fulfilling and worth the effort to many dreamers. Though lucid dreaming became an object of investigation in the 19th Century, its popular scientific status was not obtained until the late 1970's, when Stephen Laberge was able to demonstrate lucid dreaming in laboratory conditions. This rise into mainstream science allowed others to bring their research on lucidity and nightmares to the public.

Lucid dreaming researchers now have a variety of programs and techniques for learning to have lucid dreams and it has become one of the most popular topics on the Internet in the venues that discuss dreams. Lucid dreaming is now even taught to children.

Techniques for increasing the frequency of lucid dreams vary with the individual. There are many combinations of methods that work for many people. Here are some ideas based on *Lucid Dreamer's Quick Reference* by Lars Spivock :

Throughout the day, ask yourself "Am I Dreaming ?" and imagine something wonderful you could be doing in your dream - this is your dream goal. Use your watch or something you notice often as a reminder to ask. Limit excitement, food, drink, and exercise for several hours before bedtime. Drinking plain water, sex, and small amounts of caffeine may be beneficial.

Arrange your dream space with inspirational items. Keep your journaling materials, writing or taping, bedding, and blinds in good working order. In the hour before sleep, have only relaxing thoughts and activities. Write the date and your goal dream in your journal. Just before sleep, with your eyes closed, review your goal dream and affirm to wake up after each dream.

As you awaken from a dream, memorize it in detail before you open your eyes or change your body position. Record it in your journal. If you are not ready to fall back asleep, get up and do something for a while.

As you fall back asleep, repeatedly imagine your last dream, recognizing that you are dreaming and guiding the outcome. Your continuation of the dream may involve boldly confronting an adversary. You can transform yourself into any object, animal or human role. You can transform someone or something else in the dream. You can apply elements from your goal dream.

When you recognize you are dreaming, calmly enjoy the unfolding of the dream. Optionally perform a reality test by levitating and calmly begin guiding the outcome. When your lucidity begins to fade away, spin your dream body and affirm to start your goal dream when lucidity returns.

Favor waking up to birdsongs instead of an alarm radio set to the news. Upon waking, keep your eyes closed and remain motionless for a few minutes while reviewing your dreams from the night before. Then make your journal entries, even if only fragments.

Have a relaxed attitude of acceptance towards the outcome. Sooner or later you will be rewarded with better dream recall and wonderful dreams.


Have a relaxed attitude of acceptance towards the outcome. Sooner or later you will be rewarded with better dream recall and wonderful dreams.

Here are some ideas for goal dreams. You supply the important specific details to suit yourself :

entertainment - fly to the moon or travel through time
romance - have a romantic encounter
healing - heal yourself or someone else
problem solving - solve a work-related or social problem
creativity - create a work of art
spirituality - talk to god
enlightenment - learn about yourself of the unconscious
out of body - visit another place or someone elses's dream
self-indugence - gluttony or shopping binges
sleep - end nightmares or dreamining dreams

The techniques of becoming lucid require some attention and practice for most people. A whole array of technology has now sprung up to assist with this process. Most of them work on the same principle. A mask of some kind is worn during sleep. The mask will detect when the sleeper enters REM or Rapid Eye Movement Sleep and send a signal. This signal is usually light or light and sound that is adjusted to be strong enough to enter into the dream but not so strong as to wake the dreamer. As you can imagine, the adjustment period may take some time. Next the dreamer must practice learning to recognize the light and sounds as a signal and not just incorporate the noise as a dream traffic light or alarm clock. All these technologies are for assistance only, and need to be combined with other instructional programs.

Prescriptions for nightmares

Once you are lucid in a threatening dream situation, there are a wide variety of paths to choice from. Laberge and Rheingold suggest the following :

Theme : Being pursued
Response : Stop running. Turn to face the pursuer. This is in itself may cause the pursuer to disappear or become harmless. If not, try starting a conciliatory dialog with the character or animal.

Theme : Being attacked
Response : Don't give in meekly to the attack or flee. Show your readiness to defend yourself and then try to engage the attacker in a conciliatory dialog. Alternatively, find acceptance and love in yourself and extend this towards the threatening figure (see Chapter 11).

Theme : Falling
Response : Relax and allow yourself to land. The "old wives' tale" is false--you will not really die if you hit the ground. Alternatively, you can transform falling into flying.

Theme : Paralysis
Response : When you feel trapped, stuck or paralyzed, relax. Don't allow anxiety to overcome your rationality. Tell yourself you are dreaming and the dream will soon end. Let yourself go along with any images that appear or things that happen to your body. None of it will hurt you. Adopt an attitude of interest and curiosity about what happens.

Theme : Being unprepared for an examination or speech
Response : First of all, you don't need to continue with this theme at all. You can leave the exam or lecture room. However, you might enhance your self-confidence in such situations by creatively answering the test questions or giving a spontaneous talk on whatever topic suits you. Be sure to enjoy yourself. When you wake up, you may want to ask yourself whether you should actually prepare for a similar situation.

Theme : Being naked in public
Response:  Who cares in a dream ? Have fun with the idea. Some find being naked in a lucid dream erotically exciting. If you wish, have everyone else in the dream remove their clothes. Remember, modesty is a public convention, and dreams are private experiences
.

Summary on Nightmare Help While lucid dreaming allows us to control our dreams, it is difficult for some to learn and may not deal with the underlying causes. Dream exploration, keeping a dream journal or sharing dreams with others are often enough and a good practice whether one is having nightmares or not. Learning confrontation techniques and lucid dream techniques will further help nightmare sufferers and empower ourselves and our children in waking life as well. If the nightmare persists or reoccurs, it may be time to discuss this with a physician, especially since some drugs, medication and illnesses can be a contributing cause of nightmares.
It is useful to encourage young children to discuss their nightmares with their parents or other adults, but they generally do not need treatment. Having the child draw the nightmare, talk with the frightening characters, fantasize changes in the nightmare or learn to call on dream protectors and dream parents will help the child feel safer and less frightened.
Ernest Hartmann has noted how the dream state is like therapy in two special ways, they both are a safe place to make connections. Dreams will play with everything we do and feel and it makes connections with a wide variety thoughts, feeling and memories. Some of these connections are bound be uncomfortable for us. But to the degree we can see and make our dreams the safe place that they are, is the degree to which these dream worlds will unfold their treasures and the dream monsters will reveal their gifts.

Online Resources

The Association for the Study of Dreams. A educational and research organization providing professional journals, accessible magazines, international & regional conferences and many online resources, discussion forums and mail lists. http://www.asdreams.org

The Lucidity Institute. The original Lucid Dream group founded by Stephen Laberge now offers a wide variety of resources and discussion forums, conferences and workshops, articles and dream technology. http://www.lucidity.com

The Electric Dreams Community. The oldest & largest online Dream Sharing community. A grassroots group devoted to dreamwork and creative use of dreams, with a focus on the Interent and cyber-dreamwork. Free monthly e-zine, free dreamgroups online, articles and annotated links. http://www.dreamgate.com/electric-dreams

DreamGate Education Online. Richard Wilkerson offers monthly online classes on dreamwork and dream research, which include online dream groups. articipants gain not only a full historic overview of all aspects of dreams and dreaming, but also gain access to all the new forms of dream sharing both online and offline.

Bibliography and Citations

Gackenbach and LaBerge, Stephen (1988). Conscious Mind, Sleeping Brain : Perspectives on Lucid Dreaming. New York: Plenum.

Gackenback, Jayne and Bosveld, Jane (1989). Control Your Dreams. New York: HarperPerennial.

Garfield, Patricia (1974). Creative Dreaming, New York, Ballantine.

Gregory, Jill (1988). «Bringing dreams to kids.», Dream Network Bulletin. 7(2), 12-13

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Hall, Calvin (1966). The Content Analysis of Dreams. New York, NY: Appleton-Century-Croft.

Hartmann, Ernest (1998). Dreams and Nightmares: The New Theory on the Origin and Meaning of Dreams. New York, NY: Plenum.

Herbert, J.W. (1991) "Human Science Research Methods in Studying Dreamwork: Qualitative and Quantitative Analysis of Face-to-Face and Computer Dream Work Groups" Unpublished Manuscript, Saybrook Institute, San Francisco

LaBerge, S. & Rheingold, H. (1990). Exploring the World of Lucid Dreaming. New York: Ballantine,

LaBerge, Stephen. (1985). Lucid Dreaming. New York: Ballantine Books.

LaBerge, S. & Rheingold, H. (1997) Overcoming Nightmares: Chapter reprint of Exploring the World of Lucid Dreaming. (1990 New York: Ballantine). Electric Dreams, Volume 4 Issue 10. With permission of the Lucidity Institute.

Saint-Denys, Hervey de. (1982/1867). _Dreams and How to Guide Them_. (N. Fry, Trans). London: Duckworth.

Spivock, Lars (1994) Lucid Dreamer's Quick Reference. Copyright 1994 by Lars Spivock. Permission given for extensive re-printing of this material in the above article.

Taylor, Jeremy. (1983). Dream Work. New York: Paulist Press.

Taylor, Jeremy (1992). Where People Fly and Water Runs Uphill: Using Dreams to tap the Wisdom of the Unconscious. New York, NY: Warner Books, Inc.

Tholey, P. (1983). Techniques for inducing and manipulating lucid dreams. _ Perceptual and Motor Skills_, 57: 70-90.

Ullman, M & Limmer, C. (Eds.). (1989). The Variety of Dream Experience. New York: Continuum Publishing Co.

Wilkerson, Richard Catlett (1996). From the Couch to the Culture: Dream Work Moves Outside. San Francisco, CA : DreamGate Publications.

Wilkerson, Richard Catlett (1996). Dreams and Anthropology, Part II. San Francisco, CA : DreamGate Publications.

Wilkerson, Richard Catlett (1996). Dreams and Anthropology, Part II. San Francisco, CA : DreamGate Publications.

Wilkerson, Richard Catlett (1996). Lucid Dreaming and Lucid Control. San Francisco, CA : DreamGate Publications.

Wiseman, Anne Sayre (1986). Nightmare Help: A guide for Parents and Teachers. Berkeley, CA: Ten Speed Press.

Worsley, Alan (1982). Alan Worsely's work on lucid dreaming. _Lucidity Letter_ 1(4) 21-22.

Author's Biography
Richard Wilkerson is an author and computer specialists with and interest in dreams and the Internet.
Some of his publications include "A Brief History of Dream Sharing: Theory, Techniques and Cyberspace.", "Dream Sharing in Cyberspace" and "Postmodern Dreaming".
He is the owner of Dreamgate.com, a site which publishes the famous Interent Dream Sharing E-zine Electric Dreams, and provides support to the Association for the Study of Dreams.

http://www.dreamgate.com

Source URL: http://www.selfgrowth.com/articles/Wilkerson2.html

 

La semaine des sciences

Votre pire cauchemar décortiqué

Ici Radio-Canada


Mardi 26 mai 2015



Rêver est parfois loin d'être reposant : agression, désastre, poursuite et force maléfique font vite passer du rêve au cauchemar. Mais saviez-vous qu'il existe deux types de cauchemars distincts qui peuvent se vivre bien différemment dans la tête d'un homme et dans celle d'une femme ?

 

Un texte d'Alain Labelle


Il y a les cauchemars idiopathiques. Typiques, ils ne causent pas de trauma, ne sont pas récurrents et sont vite oubliés. lls incluent en quelque sorte les mauvais rêves quotidiens. Et il y a les autres, les super-cauchemars qualifiés de « pires cauchemars ». Ceux dont on se souvient longtemps. Ils sont les plus traumatisants, ils provoquent le réveil et parfois même la détresse.

La chercheuse Alexandra Duquette et ses collègues de l'Université de Montréal ont découvert que, contrairement aux cauchemars quotidiens, les pires cauchemars contiennent un éventail plus restreint de thèmes que les autres et leur contenu montre moins de différences reliées au genre.

Les contenus plus ciblés

Une étude récente portant sur près de 10 000 rêves montrait que les agressions physiques étaient le thème le plus fréquemment rapporté dans les cauchemars typiques. Elle montrait également une différence notable entre les hommes et les femmes. Par exemple, les hommes rêvent plus souvent de désastres comme des tremblements de terre, des inondations ou des guerres, que les femmes.

Toutefois, les thèmes de conflits interpersonnels étaient deux fois plus fréquents dans les cauchemars normaux féminins.

Le contenu des pires cauchemars semble plus homogène, selon une récente analyse du pire cauchemar rapporté par 78 hommes et 78 femmes adultes. En outre, ils contiennent un éventail plus restreint de thèmes entre les hommes et les femmes.

Source du tableau : Alexandra Duquette, Valérie English et Antonio Zadra

 

Les trois trames les plus fréquentes, tout autant chez les deux genres, comprenaient habituellement :

• la présence d'une force démoniaque
• être pourchassé
• être physiquement agressé


Par exemple, la présence de forces maléfiques était deux fois plus fréquente dans les pires cauchemars que dans les cauchemars quotidiens. Les thèmes de conflits personnels étaient très rares, bien qu'ils caractérisent environ 20 % des cauchemars normaux.

Le développement narratif et les éléments déclencheurs des deux types de cauchemars sont similaires.

De plus, environ 20 % des pires cauchemars contiennent un dénouement soit positif, soit partiellement positif. Ce résultat est cohérent avec les 22 % rapportés récemment pour les cauchemars idiopathiques.

Principales catégories de cauchemars

• Force maléfique : sentir, voir ou être possédé par une force maléfique, notamment des extraterrestres, des esprits, des créatures, des fantômes et des vampires
• Être poursuivi : le rêveur se fait poursuivre par un autre personnage, sans qu'il y ait d'agression physique
• Agression physique : menace ou attaque directe à l'intégrité physique du rêveur ou d'un autre personnage
• Échec ou impuissance : difficulté ou incapacité du rêveur d'atteindre un but. Notamment le fait d'être en retard, perdu, incapable de parler ou de bouger, perdre ou oublier quelque chose
• Anormalité environnementale : désastre de petite amplitude, d'occurrence naturelle (inondation) ou irrationnelle (quelqu'un qui se transforme en animal)
• Préoccupations de santé : maladie ou inquiétudes reliées à la santé du rêveur ou d'un autre personnage
• Désastre ou calamité : désastre de grande amplitude, notamment guerres, tornades, la fin du monde, ouragans, etc.
• Accident : notamment accidents d'auto, noyade ou incendie incluant le rêveur ou un autre personnage
• Insectes, serpents, rongeurs : notamment la présence, l'infestation ou des morsures et piqûres d'insectes, de serpents, de rats, etc.
• Mort du rêveur ou d'un autre personnage : naturelle, conséquence de problèmes de santé ou mort accidentelle du rêveur ou d'un autre personnage
• Conflits interpersonnels : réaction négative ou comportement verbal, notamment de l'hostilité, de l'opposition, des insultes, l'humiliation, le rejet, l'infidélité, le mensonge

 

Le modèle neurologique de Tore Nielsen

 

Pourquoi fait-on des cauchemars ?

 

Les scientifiques l'ont enfin découvert: si nous faisons des cauchemars, c'est pour réguler nos peurs véritables.

Et il ne s'agit pas de rêves qui tournent mal, mais d'un processus cérébral à part entière. Tout commence dans l'hippocampe, une zone du cerveau connue pour son rôle cenkal dans la mémoire. C'est là que s'élaborent les histoires effrayantes qui peuplent nos nuits. Concrètement, l'hippocampe amalgame des éléments anxiogènes issus de peurs réellement vécues (l'angoisse que vous avez ressentie quand vous avez traversé ce parking la nuit) avec des souvenirs anodins (cette voiture rose qui est toujours garée à côté de la vôtre), piochés dans le tout-venant de la mémoire. Une fois le scénario en place, ces souvenirs activent I'amygdale, qui abrite la mémoire de la peur. Et pour cause : elle croit revivre un souvenir dangereux ! Du coup, elle déclenche chez le dormeur les émotions de peur typiques des cauchemars. Mais la plupart du temps, le cortex préfrontal intervient : au vu des éléments anodins voire loufoques introduits dans le scénario, il inhibe la réaction de peur au niveau de l'amygdale. Résultat : les souvenirs des peurs s'atténuent. Et tel est précisément le secret des cauchemars !

Selon Tore Nielsen, neuroscientifique canadien qui a mis au point ce "modèle neurologique des cauchemars", ceux-ci remplissent une fonction capitale : celle de réécrire les souvenirs de nos peurs les plus perfurbantes pour, in fine, les neutraliser.

 

SE RÉVEILLER SIGNE UN ÉCHEC

Mais parfois, la machine s'emballe. Trop de stress emmagasiné ? Des souvenirs trop intenses ? Les éléments fantaisistes introduits dans le scénario (la voiture rose) ne suffisent pas à juguler la peur. Dès lors, la mémoire de peur continue sur sa lancée. Jusqu'à ce que le dormeur se réveille dans un état de panique.

Tout le travail d'extinction des peurs est anéanti. Et voilà peut-être le plus surprenant dans le circuit cérébral de nos cauchemars : quand ils nous réveillent, c'est qu'ils ont failli à leur tâche, celle de transformer nos grandes terreurs diurnes en petites frayeurs nocturnes.

E.M. ET A.C.

 

 

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