Les cauchemars liés à la paralysie du sommeil


 

Définition et spécificité

 

Source d’ambiguïté préjudiciable à son étude, la «paralysie du sommeil» désigne à la fois la paralysie corporelle, concomitant physiologique des états de sommeil et de rêve, et un type de cauchemar associé à cette paralysie survenant à l’endormissement ou au réveil.

Sommeil et paralysie musculaire

D’une manière générale, les états de sommeil et de rêve se caractérisent par la mise au repos de l’activité motrice. L’immobilité et le relâchement musculaire progressif engendrent une paralysie corporelle, plus ou moins marquée selon la profondeur du sommeil. Comme l’écrit Ernest Hartmann dans La biologie du rêve :

Très important à l’état de veille, le potentiel des muscles en repos diminue un peu pendant le passage de cet état à l’état de sommeil et ensuite diminue encore ou même disparaît complètement pendant le passage de l’état de sommeil à l’état de rêve.
La chute du potentiel musculaire est tellement nette qu’elle est utilisée comme un indicateur de l’état de rêve dans certains laboratoires où on la préfère à l'EEG et à l’enregistrement des mouvements oculaires.
La perte presque totale de tonus musculaire [atonie] fait de l’état de rêve l’état de sommeil le plus profond (1).

 

Extrait de La Résolution des cauchemars, Roger Ripert, éd. Oniros, 2012, p. 39.

 

L'ouvrage, paru début juin 2012, fait aussi partie de la Formation à l'onirologie (Cours n° 13).

Pour en savoir plus et le commander (12 €) , aller aux éditions Oniros


 

Articles associés


Le Laboratoire des rêves et cauchemars, fondé en 1991 à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, se consacre à l'étude des rêves et au traitement des troubles qui s’y rattachent, de même qu’à la formation des étudiants, des chercheurs et des professionnels de la santé aux niveaux des techniques de recherche associées au rêve et des applications pratiques et cliniques impliquées.
De plus, le Laboratoire des rêves et cauchemars cherche à informer le public de l’importance des rêves et de l’incidence des cauchemars sur la santé mentale.

Paralysie du Sommeil

Des personnes rapportent des expériences de sommeil durant lesquelles elles se sont senties incapables de bouger. Ces gens ont probablement vécu un épisode de paralysie du sommeil. Cette parasomnie consiste en épisodes durant lesquels la personne est incapable de faire des mouvements volontaires. Ces épisodes qui débutent habituellement de manière soudaine se produisent soit au moment de l’endormissement ou au moment du réveil et dure typiquement quelques minutes. Durant l’épisode, la personne peut se sentir éveillée ou à moitié éveillée. L’incapacité à bouger s’accompagne d’une peur intense. La paralysie du sommeil peut également s’accompagner d’hallucinations visuelles, auditives et même tactiles, appelées hallucinations hypnagogiques. Les images hypnagogiques peuvent également se superposer à l’environnement réel (ex : chambre à coucher), ce qui contribue à alimenter la peur.

L’occurrence de la paralysie du sommeil survient surtour aux moments de transition de l’éveil vers le sommeil ou du sommeil vers l’éveil et se produit dans le contexte d’horaires de sommeil irréguliers, de quarts de travail changeants et de décalage horaire. Environ 30 à 50% de la population générale ont fait l’expérience de la paralysie du sommeil au moins une fois au cours de leur vie. Bien que la personne puisse se sentir entièrement paralysée, quelques régions du corps peuvent effectuer des mouvements. C’est le cas des yeux, de la langue, et parfois des orteils et des doigts.

Lors d’un épisode, il est donc suggéré d’essayer de bouger les yeux (ex : cligner des yeux). Ces mouvements oculaires pourront être suivis de mouvements volontaires de la langue et des orteils. Ces efforts peuvent provoquer la fin de l’épisode de paralysie ou entraîner une reprise graduelle du contrôle sur d’autres régions corporelles comme les jambes, les bras, le tronc et la tête. L’individu peut également sortir de son état de paralysie lorsqu’il entend un bruit ou que quelqu’un lui touche ou tente de bouger une partie de son corps. Autrement, la paralysie disparaît spontanément.



Sommeil et médecine générale

Ce site propose une information médicale et des outils originaux pour mieux comprendre le sommeil, apprendre à le contrôler, et se sentir en pleine forme dès le matin.

Son contenu est sous la responsabilité du Docteur Guilhem Pérémarty, médecin généraliste, spécialisé en médecine du sommeil, diplômé de la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil.


Je suis né en 1958 à Limoges, mais mes origines sont méridionales.
Après avoir soutenu à la faculté de Montpellier une thèse sur la régulation des urgences, en 1987, j’ai exercé plusieurs années comme médecin généraliste, et puis comme médecin urgentiste dans une association de permanence de soins et en service d’urgences hospitalières.
Très tôt intéressé par le sommeil, j’ai été frappé par la fréquence de la plainte de "fatigue", et par les implications du sommeil dans de nombreuses pathologies rencontrées sur le terrain, tant en médecine générale, qu’en situation d’urgence ressenties.
J’ai donc choisi en 1996, de compléter mes connaissances en suivant le Diplôme Inter-Universitaire Veille/Sommeil organisé par la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil (SFMRS).
Ce Diplôme universitaire étant accrédité par l’Ordre des médecins en 2002, j’ai créé à Montpellier, en exercice libéral, une consultation exclusivement dédiée aux troubles du sommeil.

 

Le Cauchemar, par Eugène Thivier (1894)

Eugène Thivier (1845-1920) Le cauchemar, marbre blanc. Musée des Augustins, Toulouse, France

(Traumrune — Travail personnel)

 

Paralysie et hallucinations du sommeil

 

Les phénomènes hallucinatoires au cours du sommeil ne sont pas rares et donnent lieu à de multiples interprétations.
Les sensations de paralysie au cours du sommeil (PS) sont des phénomènes communs souvent très angoissants car le sujet est réveillé sans pouvoir bouger au décours d’un rêve.
Cette angoisse est parfois majorée par la présence de distorsions hallucinatoires de l’environnement et (surtout) par la sensation d’être observé par une "présence inamicale ou hostile".
La personne les considère souvent comme des "cauchemars très bizarres" et ne pense pas à en parler à un médecin.
Les "sciences d’interprétation des rêves" donnent lieu, quand à elles, à des hypothèses souvent assez fantaisistes (de par le biais qu’introduit le désir de comprendre à postériori).
Beaucoup de "croyances" traditionnelles ou religieuses reposent, sans le savoir, sur ces phénomènes troublants.

À l’instar des autres parasomnies, la sensation de paralysie au cours de la nuit (ISP, Isolated Sleep Paralysis) présente une forte prédisposition familiale d’origine génétique), mais les troubles surviennent avec prédilection en situation de fatigue ou de somnolence.

La sensation désagréable de ressentir une paralysie au cours du sommeil n’est pas exceptionnelle, mais elle ne donne lieu à consultation que lorsqu’elle s’associe à une impression de «cauchemar» très angoissante et/ou qu’elle se répète fréquemment.
Dans notre expérience, beaucoup de sujets n’osent même pas se confier à leur entourage et vivent secrètement dans la hantise d’une nouvelle expérience.
Cela peut être l’origine de certaines formes d’insomnie [1].
Le dormeur se sent parfaitement éveillé et lucide [2] mais il ne peut absolument ni crier, ni bouger (sauf les yeux et les muscles respiratoires). Son environnement semble habité par des des «présences hostiles» dont il ressent parfois le contact physique de manière extrêmement réaliste.

Cette sensation effrayante d’une «présence inamicale» est un élément très caractéristique des hallucinations du sommeil.
Parfois, cela se résume à une frayeur incontrôlée et inexpliquée avec impression d’être attaché au lit.
On décrit aussi tout un cortège de sensations auditives ou esthésiques (impression de contact sur la peau) très troublantes.

Selon l’époque et la culture, on y verra une manifestation de l’au-delà, de sorcellerie, d’extraterrestres, de présence divine ou d’expérience extra-corporelle de "voyage astral".
Ces expériences très réalistes sont à l’origine de nombreux témoignages de la part de personnes "dignes de foi".
De nos jours, on y voit une explication de l’origine des fameux Incubes et Succubes (qu’on retrouve comme gargouilles des cathédrales), qui tourmentaient leurs victimes la nuit tels des démons libidineux.
La sorcellerie Antillaise y fait référence au travers des histoires de Dorlis ou Soukouyan, ces Chiens Volants qui pénètrent les maisons la nuit pour en tourmenter (ou violer) les habitants.
Dans les vieux contes populaires Nord-Américains ou Canadiens, ce type d’hallucinations est connu comme la «Visite de la Vieille sorcière» (The Old Hag).

Interprétation somnologique

Les paralysies et hallucinations du sommeil correspondent à des brefs épisodes d’éveil dissocié avec mise en jeu prématurée (ou anormalement persistante) des mécanismes du "sommeil paradoxal" [état de rêve] : abolition du tonus musculaire et présence d’une activité mentale qui construit un rêve à partir des zones émotionnelles et sensorielles du cerveau.
Il s’agit donc là d’un véritable rêve éveillé dont le contenu se distingue d’un simple rêve ou cauchemar, par l’aspect extrêmement précis et détaillé de son contenu.
Cette expérience est, en général, naturellement source d’anxiété, d’autant plus que le malade se heurte à l’incompréhension de son entourage et parfois du corps médical.

Bien que rarement évoqué spontanément, le phénomène est fréquent. 5 à 20% des sondés rapporte avoir déjà vécu au moins une fois une expérience troublante de ce type (notamment dans l’enfance). Le plus souvent, il s’agit de formes bénignes et isolées (souvent familiales).
On note que la fréquence des crises est en relation avec le besoin de sommeil (fatigue et/ou somnolence).
Le sujet chez qui ces phénomènes sont familiers utilise des techniques pour essayer de se réveiller et "sortir" de cette sensation désagréable. Lorsqu’il ne dort pas seul, il demande à son conjoint de le réveiller en cas de respiration "haletante". Ce signal avec la respiration est le seul moyen de communiquer puisque les autres muscles sont paralysés comme dans le sommeil paradoxal.
D’autre fois, le sujet arrive à se "crisper" mentalement jusqu’à, dit il, parvenir à provoquer son réveil.
Parfois, la peur de s’endormir peut aboutir à une privation de sommeil, source d’un véritable cercle vicieux.
La recherche actuelle tend à mettre en avant l’origine génétique de ce trouble (de même que pour l’ensemble des autres parasomnies).
Sur ce terrain génétiquement prédisposé, les crises apparaissent, ou sont plus fréquentes en situation de résistance à la fatigue.
Elles surviennent donc avec prédilection lors d’événements de vie stressants.
Elles sont plus fréquentes par exemple au décours de situations comme les déménagements, le deuil, les agressions, les retraites spirituelle, le jeûne, etc, ce qui leur donne parfois une interprétation erronée mais qui prend sens dans la vie du sujet.

La prise en charge thérapeutique

L’abstention médicamenteuse est de règle.
En pratique, le simple fait d’expliquer le phénomène suffit souvent à en diminuer les conséquences.
Lorsque c’est nécessaire (rares formes invalidantes ?) on peut recourir à certains médicaments antidépresseurs dont on sait qu’ils diminuent la quantité de sommeil paradoxal.
La prévention repose sur les mesures d’hygiène du sommeil appropriées pour adapter le rythme de vie aux contraintes chronobiologiques du sujet.
S’il est admis que des prédispositions génétiques sont en cause dans les parasomnies, elles se révèlent à l’occasion d’évènements de vie anxiogènes.
D’un autre côté, une fragilité émotionnelle préalable majorera d’autant plus l’angoisse provoquée par les paralysies.
Ce cercle vicieux est très accessible aux thérapies cognitives et au techniques de relaxation.

Notes

1. Lorsqu’elles se répètent, elles peuvent donner lieu à un retard volontaire du moment de l’endormissement et une somnolence excessive par privation de sommeil. Il s’agit d’ailleurs d’une des rares formes d’insomnies associées à une somnolence diurne excessive par privation de sommeil. En règle générale, la majorité des insomnies s’accompagne d’une absence de somnolence diurne.
2. Il ne faut pas confondre les hallucinations du sommeil avec les rêves qui surviennent pendant le sommeil. Le rêve est un souvenir au moment du réveil d’une situation vécue pendant le sommeil.
Le phénomène dit de "rêve conscient" est un rêve durant lequel le sujet sais qu’il dort mais peut "s’amuser" à intervenir volontairement sur le contenu de son rêve. (Il peut réaliser ainsi de véritables "voyages au pays de rêves"). Certaines expériences scientifiques ont prouvé l’existence de cette capacité hors du commun, probablement plus fréquente chez l’enfant avant la puberté.

Quelques Remarques

- Le réalisme des situations que vit le sujet qui est éveillé durant son sommeil paradoxal est très similaire à cette sensation étrange qui porte, des deux côté de l’Atlantique, le nom de "Déjà-Vu". Cette sensation fugace d’avoir déjà vécu une scène "dans un autre passé" survient très souvent dans un contexte de manque aigu de sommeil (nuits blanches).
Le "Déja-Vu" (que les scientifiques appellent ecmnésie), cette curiosité des circuits neuronaux (analogue à un court circuit, où l’information transite par les zones de la mémoire avant de parvenir à la conscience) pourrait être, là aussi, à l’origine de nombreuse croyances mystiques sur la réincarnation...

- Les paralysies du sommeil  peuvent êtres associées à une maladie du sommeil comme la narcolepsie (ou maladie de Gélineau).
Il faut chercher la notion de crises de somnolence excessive ou de lâcher d’objet, plus ou moins associées à des chutes. Ces troubles orientent le diagnostic vers une narcolepsie avec ou sans cataplexie. Leur évocation (typiquement, à l’occasion d’une émotion) lors de l’interrogatoire du sujet ou de ses proches impose un enregistrement du sommeil.

- Les paralysies avec hallucinations au cours du sommeil ne doivent pas êtres prise pour de simples cauchemars.
Le cauchemar classique est le récit rapporté à partir du souvenir éveillé, plus ou moins imprécis, d’une période de sommeil paradoxal précédant l’éveil. Son contenu est surtout chargé d’émotions mais reste flou (alors que les hallucinations surviennent, elles, pendant une phase d’éveil et de lucidité complète).

- Les hallucinations de l’endormissement sont de brèves et fugaces sensations sensorielles qui surviennent au cours du sommeil lent léger.
On rapporte des sursauts de l’endormissement, les sensations de chutes, d’éclairs, de bruits ou de déformation du corps.
On les rencontre fréquemment (surtout chez l’enfant) mais elles ne motivent que rarement en tant que tels une consultation.
On distingue traditionnellement l’hallucination «hypnagogique» (immédiatement avant l’endormissement) et «hypnopompique» (au cours d’un réveil intra-sommeil). Elles peuvent donner lieu à des réactions émotionnelles de peur qui réactivent l’éveil et retardent l’endormissement.
Dans certains contextes elles peuvent conduire à un tableau proche de la "Spasmophilie", avec sensation de danger de mort imminent.

 


Mécanisme neurologique de la paralysie du sommeil

 

Source : Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paralysie_du_sommeil

Le principe général des parasomnies est que, les états d'éveil et de sommeil ne s'excluant pas entre eux au niveau des systèmes neuronaux, il peut à l'occasion s'effectuer des mélanges ou des recouvrements de ces différents états. Ainsi certaines caractéristiques d'un état de veille ou de sommeil peuvent apparaître au cours d'un autre état, même chez le sujet sain (2).

Une des caractéristiques du "sommeil paradoxal" [état de rêve] est l'atonie musculaire, c’est-à-dire l'absence de tonus des muscles. Elle est due à la forte inhibition des motoneurones spinaux par la libération d'un neurotransmetteur, la glycine (3). Les commandes motrices n'activent donc plus les muscles squelettiques posturaux, de sorte que le dormeur, pendant cette phase où le cerveau est particulièrement actif, ne mette pas en action ses rêves et n'effectue pas des mouvements qui pourraient s'avérer dangereux pour lui-même ou autrui (4) (l'activité des muscles respiratoires et du muscle cardiaque est cependant conservée, de même que celle de certains petits muscles comme ceux des yeux (5) et de l'oreille moyenne).

La paralysie du sommeil s'explique par l'intrusion imprévue de cette atonie musculaire lors d'une transition entre veille et sommeil et, très probablement, par le fait que le sujet devenu éveillé et conscient perçoive cette absence de tonus musculaire (1).

Notes

1 - Michel Billiard, Yves Dauvilliers, Les troubles du sommeil, Paris, Masson,‎ 2005, p. 197-198
2 - Michel Billiard, Yves Dauvilliers, Les troubles du sommeil, Paris, Masson,‎ 2005, p. 187-188.
3 - Michel Billiard, Yves Dauvilliers, Les troubles du sommeil, Paris, Masson,‎ 2005, p. 19 et 28.
4 - Comme cela se produit par exemple dans le trouble du comportement en sommeil paradoxal.
5 - Les yeux produisent durant cette phase les fameux mouvements oculaires rapides. Cette exception a aussi été employée pour montrer que le rêve lucide était un phénomène objectivement vérifiable.

 

 

 

L'Energie vibratoire des ondes de formes, de Jean-Paul Ronecker
   
Prix éditeur (éd. Dangles) : € 19,50 - Broché 15 x 21 - 208 pages



Présentation de l'éditeur
L'auteur dresse tout d'abord, dans ce livre, un inventaire global des différentes ondes de toute nature, puis il commente les travaux et recherches scientifiques entrepris sur les champs de forme. Ensuite, il aborde, de façon simple et détaillée, la mise en pratique des différentes ondes de forme, rendant leur utilisation accessible au néophyte et offrant au lecteur déjà expérimenté dans ce domaine des applications originales.


Chap. VII : L'action mentale, section 3, La concentration, p. 169

Chez certaines personnes, les techniques de relaxation et de concentration profondes peuvent parfois induire un état particulier appelé «paralysie consciente du sommeil». C'est assez rare sous cette forme consciente, mais comme l'effet est assez stressant et inquiétant, mieux vaut le savoir de façon à mieux le supporter si l'on y est confronté.

Ce phénomène est naturel, bien que l'on en ignore la cause réelle, mais nous ne nous en rendons pas compte car il se produit habituellement lorsque nous dormons, durant les phases de rêve. Parfois, il peut se manifester alors que nous ne dormons pas encore ou que nous avons été réveillé au cours de l'état de rêve. Les techniques de relaxation et de concentration profondes peuvent l'induire lorsque nous les pratiquons au coucher, avant de nous endormir.

Au cours des phases de rêve, notre cerveau est très actif, alors que notre corps est au contraire passif. Cette paralysie du corps est indispensable car, sinon, nous aurions tendance à agir conformément à nos rêves, ce qui pourrait avoir des conséquences dangereuses. En général, tous les muscles, sauf ceux des yeux et de la respiration ainsi que le cœur, sont complètement relâchés, et ne réagissent plus aux instructions provenant du cerveau. Dans la très grande majorité des cas, cette paralysie a disparu au réveil. Parfois, pourtant, il arrive que le mécanisme qui sépare rêve et vie éveillée se mette à «dérailler». Dans ce cas, nous sommes conscients de cette paralysie, qui s'accompagne presque toujours d'une accélération du rythme cardiaque, d'un sentiment de frayeur et parfois d'une difficulté à respirer. Dans cet état particulier, que l'on appelle, en termes scientifiques, une «hallucination hypnagogique», le cerveau se trouve en état de confusion. Nous entendons, voyons et sentons les choses qui existent réellement autour de nous, et ces sensations se mêlent à celles provenant du rêve. Le cerveau en conclut alors que nous sommes parfaitement réveillés, alors que ce n'est pas le cas. En fait, on se trouve dans une zone intermédiaire entre sommeil et éveil, entre rêve et réalité.

La paralysie consciente du sommeil se traduit souvent par certains phénomènes typiques : on peut entendre des bruits étranges (couinements, bourdonnements, vrombissements graves, bruits de pas, cris ou rires stridents...), on peut avoir l'impression que notre corps se met à vibrer ou perçoit des sensations d'ondulation, de frémissements ou de picotements. On peut aussi voir d'étranges lumières qui voltigent autour de nous, des lumières clignotantes, des points lumineux ou des formes spectrales ou incandescentes. On peut encore avoir l'impression que notre corps s'élève dans les airs ou qu'il est attiré par un tourbillon de lumière. Il se peut aussi parfois que nous voyions la pièce tout entière éclairée d'une lumière surnaturelle ou baignée d'une lueur mouvante, ou encore que les objets paraissent nimbés d'un halo coloré ou entourés d'étincelles. Les effets sont variés et peuvent changer d'un individu à l'autre. Un des plus inquiétants est la sensation nette d'une présence étrangère dans la pièce, que l'on voit ou non. Il peut s'agir d'une simple impression tenace, mais il peut y avoir également hallucination. Dans ce cas, la présence peut prendre toutes sortes de formes, qu'elles soient animales, humaines, fantastiques, démoniaques ou même extra-terrestres. Elle peut aussi changer de forme constamment.

La meilleure façon d'échapper à cet état (souvent très effrayant) d'hallucination hypnagogique est de forcer ses muscles à fonctionner de nouveau (parfois au prix d'un violent effort de volonté). Parvenir simplement à fermer le poing ou à bouger le bras (ce qui n'est pas facile dans cet état de paralysie) est généralement suffisant pour faire cesser cet état désagréable et stressant.

Précisons, pour information, que certaines personnes croient que ces manifestations ne sont pas des hallucinations, mais qu'elles se trouvent en fait dans un état particulier qui leur permet de percevoir une autre réalité : monde parallèle, univers astral, autre dimension, monde extra-terrestre, monde onirique (qui aurait alors une existence réelle), univers de l'au-delà, etc.
Dans l'état actuel de nos connaissances, cela est surtout affaire de croyance, et il n'est pas possible de trancher en faveur d'une hypothèse ou d'une autre.

 

 


 

Le site web d'Allan Cheyne et ses recherches au Canada

http://watarts.uwaterloo.ca/~acheyne/
http://watarts.uwaterloo.ca/~acheyne/S_P.html

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Nightmares from the Id

(Les cauchemars du Ça)

http://watarts.uwaterloo.ca/~acheyne/Id_Monsters_09.pdf

Allan Cheyne

James Allan Cheyne *

«Monsters, John ! Monsters from the id»
Last words of Lt. "Doc" Ostrow – Forbidden Planet


In the 1956 science-fiction film, Forbidden Planet, for many SF fans one of the best of the 1950s, a mysterious and incomprehensibly powerful entity has all but exterminated a human colony on the planet Altaira. The mystery is solved by "Doc" Ostrow with the help a brain boost from the "educator", a device of the long defunct race of the Krell, the original inhabitants of the planet. Ostrow‘s dying revelation is initially not very enlightening for his comrade, Commander John Adams, as the term "id" does not appear to have much currency at the end of the 21st Century. Adams is forced to turn to the scholarly Morbius to ask : "What is the id ?" Morbius answers, somewhat agitatedly : "Id - id - id. It‘s... it‘s an obsolete term. I‘m afraid once used to describe the elementary basis of the subconscious mind." The id in question turns out to be that of Morbius‘s own unconscious, which is attempting to prevent anyone from leaving the planet. In true psychoanalytic tradition, the id is the repository of instinctive selfish, lustful, and violent urges (Well, selfish and violent anyway; 1950‘s Hollywood was not yet ready for unsublimated lust).


The Id Brain


The notion and the name (Latin "id" = English "it" = German "Es" = Français "Ça") are most closely associated with the name of Sigmund Freud and with his quaint theory of personality. Freud, however, quite explicitly, and with due acknowledgement, took the term from Georg Groddeck‘s «Das Buch vom Es». Even before Groddeck, Nietzsche had used the term to refer to the most basic level of human nature. By the time Freud appropriated the term, he had abandoned his quest for a scientific (i.e., neurologically-based) psychology, and hence did not speculate where in the brain the hypothetical id might be found. Recently, however, we have acquired a fairly detailed understanding of the location of something very like the Nietzschean id, and one without the quirky psychoanalytic baggage.

The id has its center deep within the temporal lobes of the brain. Its nucleus is a small structure called the amygdala and includes a number of associated brain structures (such as the basal nucleus of Meynert, the bed nucleus of the stria terminalis, and the anterior cingulate cortex). We might think of these structures, collectively, as constituting the core of an "id brain." We are also gaining an understanding of the nature and function of this neurological id. Interestingly, this modern version of the id turns out to be, metaphorically speaking, at least as terrified as it is terrifying and more threatened than threatening. This is likely a reflection of the fact that our early ancestors were as likely to have been prey as predators – and, as predators, their own favorite prey.

Neuroimaging studies have shown that the amygdala is particularly responsive to fearful faces, even those presented subliminally, that is, without any evidence of people being conscious of having seen the faces. Thus, signs of danger are processed by the unconscious id well before they enter consciousness. This is possible because the amygdala receives sensory inputs independent of, and more directly than, "higher" cortical centres. Moreover, the amygdala is a very well-connected structure that receives information from many, if not all, sensory systems (vision, hearing, bodily sensations, etc.) and, in addition, sends out information to a staggering number of centers throughout the brain. Thus, it is not surprising that the amygdala is implicated in many emotional disorders, including depression, phobias, and post traumatic stress disorder (PTSD). For example, brain imaging studies have shown that the amygdalae of PTSD patients are more responsive to fearful faces than are control subjects.

The amygdala is, however, not the immediate source of fearful feelings. The structures responsible for the subjective feeling of fear are likely further downstream (i.e., involving later processing), consistent with the common experience of reacting to an emergency driving situation and feeling the fear only later. Growing evidence suggests that the most immediate and direct function of the amygdala is to prepare the higher cortical centres to attend to and analyze emergency situations, via a kind of threat-activate vigilance system (TAVS). The TAVS is very sensitive to threat cues, responding even when such cues are presented so briefly that they do not register in consciousness. The id brain, however, does not have the analytic power for a fine-grained analysis of sensory input. Detailed perceptual analysis can be achieved only by recruiting the vastly more powerful, if somewhat more sluggish, cortex. This recruitment is achieved by infecting the rest of brain with its own paranoid bias, directing us to consciously interpret formerly innocuous events as threatening. In a sense, the entire brain becomes temporarily paranoid under the influence of the amygdala. Hence, once the TAVS has been activated, the cortex becomes more sensitive to subsequent threat cues.

The utility of having a suspicious, paranoid id brain, specialized to detect signs of danger, working below consciousness makes very good functional sense in a variety of critical circumstance. In the absence of signs of danger, the majority of the brain‘s analytic resources are free to be deployed on life‘s many other demands, unless and until alerted by the id. Whereas chronic paranoia is wasteful of our energy and damaging to our social relationships, temporary paranoia in truly threatening circumstances is obviously functional. At least, this would be the case when the TAVS is activated by real-world threats. What if, however, the id suddenly and spontaneously spread its paranoia independently of any external event ?

Early in the Forbidden Planet we are informed that Morbius and his daughter had long ago mysteriously survived the destruction of the rest of the colony of settlers on Altaira. Morbius continues to be untouched by the monster and is "bothered only in his dreams" by the strange and destructive force. At one point Commander Adams and his crew battle a seemingly indestructible monster, one that Doc Ostrow concludes must be renewing itself "microsecond by microsecond" and it appears that the crew is doomed.

Cut to Morbius‘s study
Morbius sleeps, but is awakened by his daughter, who, appropriately enough, reports that she has had a nightmare.

Cut back to the battle
In the midst of battle, the monster suddenly and mysteriously fades and disappears. The crew is saved. We now know that the monster was clearly a creation of Morbius‘s dream, its power enhanced by his own brain boost from the "educator" of the Krell and his id‘s connection to a massive computer beneath the planet.

In the absence of such brain boosts and wireless connections to enormous sources of power enabled by Krell technology, our id brains can directly terrorize only ourselves in our dreams, something they can, however, do quite effectively


Nightmares from the Id


In all of us, even in good men, there is a lawless wild-beast nature, which peers out in sleep.

Platon – The Republic, Book IX


I sleep—for a while—two or three hours—then a dream—no—a nightmare seizes me in its grip, I know full well that I am lying down and that I am asleep... I sense it and I know it... and I am also aware that somebody is coming up to me, looking at me, running his fingers over me, climbing onto my bed, kneeling on my chest, taking me by the throat and squeezing... squeezing... with all its might, trying to strangle me.

I struggle, but I am tied down by that dreadful feeling of helplessness that paralyzes us in our dreams. I want to cry out—but I can't. I want to move—I can't do it. I try, making terrible, strenuous efforts, gasping for breath, to turn on my side, to throw off this creature who is crushing me and choking me—but I can't !
Then, suddenly, I wake up, panic-stricken, covered in sweat. I light a candle. I am alone.


Guy de Maupassant, Le Horla, 1887

Je dors – longtemps – deux ou trois heures – puis un rêve – non – un cauchemar m’étreint. Je sens bien que je suis couché et que je dors… je le sens et je le sais… et je sens aussi que quelqu’un s’approche de moi, me regarde, me palpe, monte sur mon lit, s’agenouille sur ma poitrine, me prend le cou entre ses mains et serre… serre… de toute sa force pour m’étrangler.
Moi, je me débats, lié par cette impuissance atroce, qui nous paralyse dans les songes; je veux crier, – je ne peux pas; – je veux remuer, – je ne peux pas; – j’essaie, avec des efforts affreux, en haletant, de me tourner, de rejeter cet être qui m’écrase et qui m’étouffe, – je ne peux pas !

Et soudain, je m’éveille, affolé, couvert de sueur. J’allume une bougie. Je suis seul.

Guy de Maupassant, Le Horla, 1887 (version française)

The forgoing account vividly and accurately captures the horror of a distinctive kind of nightmare. Maupassant describes his protagonist‘s experience with a literary eloquence available only to a gifted stylist but also with an authenticity of someone who clearly has himself experienced the hypnagogic nightmare, that is, a nightmare occurring on the borderland of waking and sleeping, and having as its setting the very bedroom of the sleeper (1). It is clear from reading early scholarly accounts that the term "nightmare" referred not simply to bad dreams, but specifically to the kind of experience described by Maupassant. Over the course of the 20th century, the nightmare became vaguely applied to any bad dreams. Discussions of the highly specific experiences of the hypnagogic nightmare virtually disappeared from the scientific and scholarly literature as well as from the public sphere.

Note 1

I refer to this sort of experience as a hypnagogic nightmare to contrast it to the conventional nightmare or "bad dream", as well as from traumatic nightmares associated with posttraumatic stress syndrome. The term hypnagogic hallucinations refer to hallucinations occurring as one is falling asleep. A distinction is often made between hypnagogic and hypnopompic hallucinations, that is, those that occur just as one is waking. Our research suggests that hypnopompic hallucinations are just as common as hypnagogic hallucinations, although the distinction is not always easy, or possible, to make in practice. In any case, as hypnagogic is a sufficient mouthful, I will use hypnagogic to cover both hypnagogic and hypnopompic hallucinations.

 

Sleep Paralysis and Hypnagogic Experiences


In 1876, about the same time Maupassant was describing his nightmare experiences, an American Civil War surgeon, neurologist, and writer of historical fiction, Silas Weir Mitchell reported a curious malady, which he called "night palsy", during which soldiers reported a temporary but terrifying nocturnal paralysis. Although the phenomenon was subsequently reported in the medical literature under a number of different labels, the term coined in 1928 by Samuel Wilson, "sleep paralysis", finally stuck.

Sleep paralysis is now generally understood to be a dissociated version of the paralysis that normally accompanies rapid-eye-movement (REM) sleep, that is, that phase of sleep during which many of our most vivid dreams occur. The REM-related paralysis is thought to have the function of preventing us from acting out our dreams, the obvious dangers of which, oneself and for sleeping partners, are illustrated by failures to do so in something called REM-behavior disorder. In the 1960s and 70s, in studies of narcolepsy patients, William Dement and his colleagues in the US and Yasuo Hishikawa and his colleagues in Japan began to describe the frightening experiences that sometimes accompanied sleep.

In 1967, a psychiatrist, Sim Liddon, observed that sleep paralysis with hypnagogic experiences or hallucinations appeared to be the same phenomenon as was described as the nightmare by writers in the 18th, 19th, and early 20th century. Liddon also drew parallels between sleep paralysis with hypnagogic experiences and world-wide accounts, in traditional cultures, of witch, demon, and spirit attacks during sleep.
Still later, in the 1970s and 1980s, anthropological and folkloric studies of David Hufford, Robert Ness, and others noted specific similarities between the nocturnal "old hag" attacks of Newfoundland, as well as numerous accounts of "spirit" and "ghost" attacks from around the world, and the emerging medical and psychological literature on sleep paralysis with hypnagogic experiences. Later, a number of surveys established that these experiences associated with sleep paralysis are also common in modern industrialized societies. Indeed, by the 1980‘s sleep paralysis had become a leading skeptical explanation for the then popular anomalous experiences described as alien abductions.
By the early 1990s, physiological studies in Japan by Kazuhiko Fukuda, Tomoka Takeuchi, and their colleagues had corroborated the presence of REM states during sleep paralysis and its associated nightmare experiences.
Although by the 1990s a few investigators had collected narrative accounts and a few surveys had probed for certain specific experiences, no systematic quantitative analysis of a significant range of experiences had been undertaken. Thus, in 1996, a number of graduate students and I began an extensive survey, with detailed probes concerning a range of sensory, motor, and affective hypnagogic experiences during sleep paralysis. Our findings soon revealed that the nature and organization of hypnagogic experiences were remarkably consistent with what we knew about intrinsic REM neurophysiology. What was also clear was that, although many people certainly do report elaborate narrative scenarios of threatening intruders and violent assault, much more common are fragmented sensations with no obvious narrative organization. Most experients report only 1-3 specific sensations in a single episode and many report none at all. Thus, in many if not most cases, paralysis may be accompanied by no more than a few odd sounds, perhaps buzzing or humming, or whispering voices, or simply a strong feeling of something present in the room. A listing of the more common sensations is provided in Table 1 along with proportions of people reporting each sensation. As the list reveals, a wide variety of sensations and feelings are reported during sleep paralysis. The apparently random assortment of sensations is quite consistent with the general features of activation-synthesis theory of REM-related dreaming proposed in the 1970‘s by Allan Hobson and Robert McCarley and still a leading, though controversial, physiological theory of dreams. That is, the seemingly haphazard array of hypnagogic sensations is entirely consistent with the quasi-random bursts of activation from the brainstem during REM specified by activation-synthesis theory to stimulate dreams. The second phase or component of the theory, synthesis, refers to the integration and interpretation of the larger, over-all meaning by the "higher" brain centres. Now it should be noted that such synthesizing is what the brain does every waking minute of every day. The synthesizing challenge is, however, much greater during REM than during waking consciousness as the latter is pre-organized by the external world through the various sensory systems whereas the bombardment of the cortex by activity originating in the brainstem during REM provides little or no organization to assist the brain in its sense-making efforts. Hence, dreams are typically bizarre, disjointed, and incoherent. They are also highly emotional, consistent with neuroimaging studies reporting activation of the id brain during REM states. The most emotional dreams are nightmares and, particularly, the hypnagogic nightmares accompanying sleep paralysis. When we attempt to assess the level of fear experienced during hypnagogic experiences accompanying SP, many people tell us that fear is simply inadequate to describe their feelings – nothing in their waking lives or even conventional nightmares approaches the abject terror associated with these experiences.
Thus, during sleep paralysis, the id brain rules.

The Structure of the Hypnagogic Nightmare

When referring to the often fragmentary experiences of SP [Sleep Paralysis], I qualified my descriptions as "seemingly" or "apparently" random. There is, in fact, a thematic organization is imposed by the id brain. In fact, even when not experienced as full blown nightmares of demonic assault as described by Maupassant, we have found, using mathematical techniques such as structural equation modeling and path analysis, that the experiences reveal very clear structural patterning. The majority of sleep paralysis experiences fall into three major groups, or factors, which we have characterized as : Intruder, Incubus, and Vestibular-Motor factors. The three-factor structure has been found repeatedly in several large samples varying in age and a variety of demographic variables. In Table 1, the different experience types are organized according to their membership in the different groupings.

Intruder experiences involve a sense or feeling of a presence in the room and an assortment of sensory (visual, auditory, and tactile) experiences consistent with the feeling of presence. The felt presence during SP is an utterly compelling sense of something dreadful and uncanny in the immediate environment consistent with the activation of the id brain. People typically describe a feeling of being intently watched by someone or something with deeply malevolent intentions. The presence is itself distinct from sensory experiences, yet is strongly associated with them and serves to imbue them with a sense of alien agency. The accompanying visual experiences vary in specificity from vague shadows to caped figures and ugly trolls. Auditory experiences range in specificity from humming, buzzing, and whirring sounds through slamming doors and approaching footsteps to sinister whispering and demonic gibberish. Tactile sensations include both touching and forceful grabbing of different body parts as well as pulling at bed covers.
Incubus experiences include breathing difficulties, feelings of suffocation or choking, sensations of pressure (typically on the chest), pain, and explicit thoughts of death. The Incubus experiences will sometimes be accompanied by elements of the Vestibular-Motor experiences, that is, feeling one‘s body is undergoing various kinds of motion, which would contribute to the sense of being roughly handled and even violently tossed about by the apparent assailant. These sensations may also occur as isolated sensations or as elaborate and violent assault scenarios in which the experient is roughly restrained while being physically and sometimes sexually assaulted (including painful sensations of anal or vaginal penetration). Intruder and Incubus factors are typically moderately correlated with one another and with intense fear. Thus, the two types of experiences, Intruder and Incubus, can co-occur and, when they are sufficiently elaborated, are jointly interpreted as threat and assault, respectively, by an external agent.


The Paranoia of the Id Brain

Theoretical interpretations of, and predictions concerning, the Intruder and Incubus experiences are based on the idea that sleep paralysis is produced by defective coordination of sleep-wake and REM mechanisms associated with structural and neurochemical anomalies in the brain-stem, allowing REM to intrude into the waking state. We have proposed that the combination of REM and waking consciousness while paralyzed, helpless, and in the dark activates the TAVS beyond its normal level of activity during REM. Note that, because the TAVS is internally and spontaneously activated, there is no objective threat present and, importantly, no possible objective resolution of the source of the feelings of threat. Such uncertainty under conditions of unresolved threat is itself extremely aversive and its reduction highly motivated. Interpretation of the spontaneous cortical activation of the TAVS during REM will be biased just as interpretation of environmental events is biased under threat conditions. Sensory imagery associated with REM will therefore often assume sinister and frightening forms consistent with threatened or actual assault. Given that most basic motivational states have their own distinctive subjective experience or feeling-state, we have argued that intrinsic activation of the TAVS during sleep paralysis is most often experienced as a sense of the presence of unseen threatening agents.
Our analyses consistently reveal that the felt presence is at the very core of the hypnagogic nightmare. First, it is among the most commonly reported experiences during sleep paralysis (See Table 1). Interestingly, the felt presence is not, strictly speaking, a hallucination. Although definitions of hallucinations vary, they inevitably and most obviously make reference to sensory experience. The felt presence being specifically nonsensory cannot by definition be a hallucination but rather is consistent with the notion of a delusion of an unsubstantiated threat; namely, a temporary but intense paranoid delusion. The awareness of the presence is not a judgment based on sensory evidence but an immediate and compelling intuition. Therefore the interpretations of the sensory experiences of sleep paralysis are shaped by the paranoid delusion of threatening presence to be themselves threatening and frightening. Thus, auditory experiences are often sinister whispering, demonic gibberish, and sometimes obscene verbal threats. Visual experiences are of grim reaper figures, ugly hags, ogres, demons and the like. These conditions mimic psychotic symptoms consistent with arguments from the Greeks to the present that dreams more generally mimic, or even are, psychotic states. Hence, it is not surprising that experiencing such dreams while awake, as in SP, often leads people to feel that they are "going crazy". Such characteristics are also consistent with the occasional misdiagnosis of people reporting hypnagogic nightmares as schizophrenic.


Fear Proneness

At this point one might well ask : Why are these hypnagogic experiences so often and so intensely terrifying, and so much more so than conventional dreams, even conventional "bad-dream" nightmares. PTSD patients sometimes report sleep paralysis episodes immediately upon awakening from their traumatic nightmares. They describe the subsequent hypnagogic nightmares as being even more terrifying than the traumatic nightmares that awakened them. One possible answer is that people who have hypnagogic nightmares have hyperactive id brains as suggested by the observation that they are more likely to suffer from phobias, anxiety, depression, and post traumatic stress syndrome. Tore Nielsen at the University of Montreal has recently made this argument, specifically focusing on social anxiety because of the pivotal role of the felt presence. Nielsen and his colleagues report that people who experience sleep paralysis with a felt presence score higher on a measure of social anxiety than people who report sleep paralysis without the felt presence. This would seem to support the notion that people who experience the felt presence during sleep paralysis have hyperactive id brains. When both groups were compared to a control group of people who reported neither sleep paralysis nor felt presence, however, those who reported sleep paralysis with felt presence had social anxiety scores that were virtually identical to the control group. Surprisingly, people who experienced sleep paralysis without felt presence that had lower scores in social anxiety than either of the other two groups. This result might be taken to suggest that not experiencing the felt presence during sleep paralysis requires a particularly non-reactive amygdala !


No Need for Occult Explanations


In summary, it is a reasonable claim that a basic understanding of the terror of the hypnagogic nightmare and its highly specific themes can be achieved by considering the circumstances of sleep paralysis along with known REM physiology and both universal and specific cultural beliefs about spirit beings. With regard to the physical circumstances of sleep paralysis; consider that, during sleep paralysis, the person is awake, in a vulnerable supine position, paralyzed, and suffocating. It can readily be seen that a positive feedback system between these conditions and the already internally REM-activated id brain will quickly generate extremely high levels of fear. In addition, an important causal factor in Incubus experiences is the REM-related motor paralysis experienced as a sense of restraint, and the resulting difficulty controlling breathing as suffocation, which simply reflects the reduced thoracic contribution to breathing during REM. Reduced blood oxygen, and constriction of airways also contribute to feelings of suffocation. Such physiological effects are strongly associated with the conviction that one is about to die. In addition, the inability to breathe voluntarily during sleep paralysis is frequently interpreted as being caused by a weight or object sitting on the chest. Feelings of pressure and restraint may also be experienced in other body parts when people struggle to move. Such feelings of restraint and pressure are also frequently accompanied by pain, possibly arising from the absence of the dampening effects of proprioceptive feedback following activation of cerebral motor programs associated with struggle. Many of these experiences, especially when accompanied by a felt presence, suggest assault by an external agent, which explains the positive correlation between the Intruder and Incubus factors, and all of these may readily be seen as enhancing the already substantial amygdalar activation. Thus the fundamental physiology of the REM state experienced in the waking state remarkably thoroughly explains why the threat and assault themes are cross-culturally universal in the hypnagogic experiences associated with sleep paralysis. When accompanied by erotic sensations, as these episodes sometime are, the assaults, become rape scenarios. The specific nature of the threatening and assaulting agents vary somewhat across cultures, but they are generally characterized as being of hideous and frightening aspect, and given that they evaporate instantly upon recovery from the paralysis, will seem to have been mysterious and insubstantial spirits.

This latter interpretation will corroborate, and be corroborated by, both generic and specific cultural spirit beliefs.
In our everyday experience, a basic distinction is we make is between our experiences of the external world and those of our inner world of feelings, memories, and thoughts. Yet, as experience, what is outside and what is inside are both inside. Both are in experience. The brain has been described as an "emulator" or fabricator of our experience of reality, both external and internal. On this view, there is no fundamental difference between waking experience and dreaming (or hallucinating) experience, except that waking experience is usually modulated, or indirectly influenced, by the senses, which transform physical energies (e.g. electromagnetic and pressure waves) into neural impulses. It is now well known that the senses are capable of sampling only a very limited amount of information on-line – far too little to construct the apparently rich images of the external world we experience. Usually the emulator does a reasonable job of constructing our experience of the external world constrained by the limited information provided by the senses. When the senses provide false or misleading information we speak of illusions. When the emulator does so, we speak of hallucinations. Both are much more common than generally thought and are not necessarily symptoms of psychopathology. People often argue that their hallucinations cannot be hallucinations because they seem so real and may be offended by the suggestion that they may be mistaken. Yet, as experiences, illusions and hallucinations, as constructions of our experience can seem as authentic as any veridical experience – and it is possible for quite veridical experiences to seem strangely false as in cases of "derealization" in which all experience loses its sense of authenticity. Thus, it is possible to be deluded about both the reality of hallucinations and the inauthenticity of veridical experience.

It is not surprising, given the nature of the experiences and the intense emotions aroused, that many sleep paralysis experiences attract people with more occult interests and reinforce them in such beliefs. Interestingly, many mysterians, who hold that these experiences reveal a spirit world beyond the ken of science, argue that the consistent and specific themes of hypnagogic nightmares and their cross-cultural universality argue against naturalistic and physiological explanations. Ironically, as I hope is obvious from the forgoing, both the very nature of the sleep paralysis experiences and their cross-cultural universality are well explained by universal physiology along with the physical context of the experiences, and the presence of universal cultural belief systems, and may be taken as very strong arguments in favour of, rather than against, a naturalistic physiological explanation.


Tableau 1

 

* Department of Psychology - University of Waterloo
200 University Ave. W.
Waterloo - Ontario N2L 3G1
Canada
[email protected]

 

Paralysie du sommeil, entre rêves et réalités...

 

Article par Réjane Ereau

 

21/2/2013 - Imaginez que vous vous réveilliez, le corps bloqué, le souffle oppressé, la conscience inondée de perceptions étranges – dont celle d’une présence immatérielle à vos côtés. Plus courante qu’il n’y paraît, l’expérience a un nom: paralysie du sommeil. A quoi tient-elle ? Que faut-il en penser ? Que faire pour la dompter ?
«J’étais étudiant, raconte David Hufford, professeur au Penn State College of Medecine (USA). Epuisé par un bachotage intense, je m’étais couché tôt. Une heure plus tard, je me réveille ; j’entends un bruit de porte et des pas étouffés. Bizarre : j’avais fermé à clé. J’essaye de bouger, de crier. Impossible. Je commence à paniquer. Soudain, je sens une forte pression sur ma poitrine, quelque chose enserrer mon cou. Je n’arrive plus à respirer, je me dis que je vais y passer ! Puis mes muscles finissent par réagir, je saute du lit et m’enfuis.»
L’histoire paraît abracadabrante. Elle concerne pourtant, au moins une fois dans leur vie, 30 à 40% des gens. « Rien ne me préparait à ce type d’expérience, commente David Hufford. J’étais jeune, en bonne santé, ne consommais aucune substance. Je n’étais pas non plus particulièrement croyant, m’apprêtant plutôt à devenir un bon matérialiste. »

Entre rêve et réalité

Déstabilisants, parfois source d’angoisse, ces épisodes, isolés ou récurrents, sont connus de la science sous le terme de «paralysies du sommeil». Premier point important, le blocage de l’activité musculaire est parfaitement normal pendant le sommeil : il évite qu’on vive physiquement ses rêves.
Le trouble survient quand, par une sorte de mauvais timing, cette inhibition s’invite à un moment où la conscience n’est pas totalement endormie. Piégé entre sommeil et éveil, le cerveau perçoit un état qu’il n’est pas censé distinguer. « Ce processus biochimique est parfaitement compris, confirme David Hufford. Il explique l’impossibilité de bouger le corps, ainsi que la sensation de pression sur la poitrine et de manque d’oxygénation, liée au blocage involontaire des muscles respiratoires », sous l’effet de la panique.

Permet-il aussi d’expliquer les autres sensations ? Là-dessus, les scientifiques sont plus circonspects. « 80% des personnes ayant vécu une paralysie du sommeil témoignent de perceptions extraordinaires », rappelle David Hufford. Auditives, comme « des souffles, des voix, de la musique, des grincements ». Visuelles, via souvent la distinction d’une présence, sous la forme d’une ombre, d’un halo ou d’une masse sombre. «Certains disent la voir nettement, d’autres plutôt percevoir où elle est, où elle va, quelles sont ses intentions», précise David Hufford. D’autres impressions, encore, peuvent être évoquées : «J’ai vécu une dizaine de paralysies du sommeil lorsque j’étais étudiante, témoigne Patricia Serin, psychologue clinicienne. J’avais l’impression qu’une ombre s’approchait de moi jusqu’à me fixer puis m’attaquer. Parfois, en pleine agression, un bourdonnement m'enveloppait, je me sentais sortir de mon corps pour m'éloigner de cette violente intrusion. J’atterrissais une fois l’entité partie, avant de plonger d’épuisement dans un sommeil profond. »
Pour Allan Cheyne, professeur de psychologie à l’Université de Waterloo (Canada), qui a étudié plus de neuf mille cas, ces perceptions s’apparentent biologiquement aux rêves. «Cheyne explique que deux mécanismes cérébraux interdépendants gèrent notre sommeil, décrypte Patricia Serin. L’un nous permet de nous réveiller, l’autre de nous maintenir en état de rêve. Lorsqu'ils ne fonctionnent pas correctement, le premier n'inhibe plus le second, et l'on se réveille sans cesser de rêver.» Mis en alerte brusquement, inquiet de sentir le corps paralysé et la respiration oppressée, le cerveau nourrirait l’activité onirique d’images internes, représentatives de nos peurs.

Mais alors, comment se fait-il que les visions induites par les paralysies du sommeil convergent tellement ? Les rêves, eux, varient énormément d’un individu à l’autre !
Selon David Hufford, qui a étudié le sujet pendant trente ans, dans plus de douze pays, ces similitudes ne peuvent être le fruit d’une influence culturelle. « Les témoignages concordent partout dans le monde, à toutes les époques », rappelle-t-il. Au point que la paralysie du sommeil se retrouve dans les folklores d’Orient et d’Occident, sous forme d’une vieille sorcière en Amérique du Nord, d’un démon mâle ou femelle en Europe du Sud, d’une kanashibari au Japon, d’un djinn au Maroc, d’un elfe en Europe du Nord… «Aujourd’hui, ces légendes sont aux oubliettes, mais des gens continuent de vivre ce type d’expérience. Elles ne sont donc pas le fruit de croyances.»
Ni de troubles neurologiques. Car si certaines prédispositions favoriseraient le déclenchement de la paralysie du sommeil, «aucun processus physiologique connu n’est capable de produire des contenus hallucinatoires aussi complexes».

Autre hic : l’expérience est bien réelle. Tous ceux qui la vivent disent s’être sentis aussi lucides qu’en état de veille. Et tous s’en souviennent parfaitement le lendemain – ce qui n’est pas le cas des rêves.
«Les travaux de l’anthropologue Michael Winkelman suggèrent que les humains sont câblés pour voir des esprits, indique Ryan Hurd, auteur d’un guide sur la paralysie du sommeil. Nul ne sait s’ils sont des représentations mentales, symboliques, fomentées par notre inconscient pour nous passer un message, ou s’ils ont une existence propre, extérieure à nous. Mais le vécu, lui, est authentique. »

Alors de quoi s’agit-il ? «Etat modifié de conscience», répond David Hufford, comme ceux qu’on atteint parfois volontairement par l’hypnose, la transe, les psychotropes ou la méditation intense. «On ne dispose pas d’une cartographie précise de ces états, mais on sait qu’ils existent.» Dans ces moments, le cerveau serait capable de capter d‘autres champs vibratoires et de percevoir d’autres dimensions du monde, différentes à la fois de l’univers du rêve et de la réalité matérielle ordinaire.

Moteur de ce processus : une certaine sensibilité. Innée chez certains, elle peut émerger chez d’autres dans ces moments où la vie nous submerge, où une brèche se crée dans nos systèmes de défense habituels : suractivité physique ou intellectuelle, horaires chaotiques, retard de sommeil, anxiété, mort d’un proche, naissance d’un enfant, passage à l’âge adulte, crise de la cinquantaine, problème professionnel, difficultés socio-économiques, changement d’environnement… «J’ai remarqué que ça m’arrivait surtout lorsque j’étais stressée ou fatiguée», note ainsi Leila, victime de paralysies de sommeil depuis trois ans.
Jusqu’à révéler, parfois, des malaises plus profonds. «Les troubles post-traumatiques peuvent promouvoir la paralysie du sommeil», indique le psychiatre Devon Hinton dans un article de Sciences News – par exemple chez les victimes d’abus sexuels ou les rescapés d’actes violents. «En plongeant dans l'inconscient, la psychanalyse peut proposer des explications à des paralysies du sommeil régulières, telles qu’un refoulement, un déni, une phobie, une tendance à l’hystérie, la paranoïa ou la dépression», ajoute Patricia Serin.

Voie de transformation

Si ça vous arrive, pas de panique. « Vous n’êtes ni fous, ni maudits ! rassure Hufford. Par méconnaissance, beaucoup de psychiatres, devant de tels symptômes, concluent à un épisode psychotique. Savoir que la paralysie du sommeil est courante, qu’elle peut arriver à n’importe qui, l’inscrit dans une normalité. »
Qu’on soit convaincu d’être harcelé par des esprits ou qu’on jette sur l’expérience un regard très rationnel, l’important est d’abord de retrouver confiance dans sa capacité à surmonter le trouble. Puis d’envisager la paralysie du sommeil comme la manifestation d’un déséquilibre, une invitation (certes musclée) à l’identifier et tenter de le résoudre. « Le poète Robert Bly décrit ces ombres comme tout ce qu’on évite de regarder en face, tels un trait de caractère, une histoire personnelle ou collective, une situation difficile, commente Ryan Hurd. Ces visions ne s’invitent pas dans nos nuits pour nous faire peur, mais pour être entendues. »
Jusqu’à en faire, pourquoi pas, une opportunité de transformation personnelle. « Les paralysies du sommeil sont perturbantes mais pas dangereuses, témoigne Jean-Christophe Terrillon, professeur au Japan Advanced Institute of Science and Technology. A moins d’être cardiaque au point de succomber à la panique, elles sont sans conséquence physiologique. Explorer la peur qu’elles suscitent conduit à un changement psychologique radical, d’un état défensif à une attitude courageuse d’observation et d’apprentissage. » Ce que Patricia Serin appelle « une voie d'accomplissement de soi », dont il faut « apprendre à utiliser les ressources pour se transcender ».

OK, mais comment ? « Sur le moment, le premier réflexe, qu’on soit religieux ou non, est souvent de prier », observe David Hufford. Sous une forme ou une autre, concentrer son esprit sur des choses positives et rassurantes semble assurément une première clé. Dieu, le Dalai Lama, votre mère, votre copain, peu importe ! « Vous pouvez aussi imaginer un cercle d’amour tout autour de vous, propose Ryan Hurd. Ça semble ridicule, mais ça marche. »
Le plus important : se calmer. « Qu'on pense rêver ou être éveillé, il s'agit d'admettre qu'on vit une paralysie du sommeil, qu'on va s'en sortir, recommande Patricia Serin. La peur active dans notre cerveau deux types de réaction : se battre ou fuir. Impossible dans une paralysie du sommeil, puisque le corps est bloqué ! On passe alors en mode terreur. » Pour l’évacuer, il faut « reprendre aussi tranquillement que possible la maîtrise de sa respiration, en l'amplifiant et en la ralentissant », visualiser une partie précise de son corps – comme le bout de ses doigts ou de ses orteils – puis essayer de les faire bouger.
Et, si l’on estime être attaqué par une entité, « s'affirmer face à l’intrus, en exigeant qu'il parte et ne nous dérange plus », préconise Patricia Serin. « Dans cette expérience, nous ne sommes pas des victimes passives, estime aussi Ryan Hurd. Le corps est bloqué, mais le reste est modelé par nos peurs et nos pensées. Si le visiteur se fait insistant, demandez-lui ce qu’il veut, comment vous pouvez l’aider. Face à cette présence, soyez curieux, ouvert mais ferme. Si vous êtes dans l’acceptation et la confiance, l’expérience se métamorphosera. La nature reflète le visage que l’on tourne vers elle. »

Une fois la crise passée, pour éviter qu’elle recommence dans la foulée, David Hufford conseille d’allumer la lumière, « se lever, boire un verre d’eau », voire faire quelques exercices avant d’aller se recoucher, « mais pas sur le dos ! Les trois-quarts des paralysies du sommeil surviennent quand on dort dans cette position ».
Patricia Serin, elle, recommande de noter sur un carnet les détails de l’expérience, les émotions ressenties, le contenu de la journée précédente, afin de mieux l’apprivoiser. « Seul ou avec un psy, on peut ensuite associer avec d'autres vécus, des souvenirs, des traumatismes. Le fait de pouvoir en parler représente déjà un grand soutien. »
Au-delà, pour tous les spécialistes, les paralysies du sommeil régulières doivent inviter à repenser son mode de vie. Exit les drogues, l’alcool et les excitants. Exit les pics de stress, les nuits trop courtes, les retards de sommeil accumulés. Exit les activités stimulantes avant d’aller se coucher. Au programme : régime alimentaire équilibré, chambre paisible et fraîche, volets formés (la lumière favorise le phénomène), soirées calmes, activités permettant de se poser, de se reconnecter à son intériorité, d’exprimer sa créativité…

Certains affirment même devenir suffisamment sereins et ancrés face à l’expérience pour en faire un tremplin vers d’autres dimensions. «Leur terreur initiale se transforme progressivement en excitation ou en ravissement», confirme Allan Cheyne, notamment lorsque la paralysie du sommeil ouvre vers un rêve lucide ou une sortie hors du corps (maîtrisée)…

Autant d’états modifiés de conscience qui «questionnent deux siècles de postulats sur le nature non-empirique et non-rationnelle de la spiritualité», conclut David Hufford.

 

 

Expériences de paralysie du sommeil

et discussion sur «Onirama»

 

Témoignage de Lilly (email du 20/4/10)

J'ai très souvent fait des rêves lucides durant lesquels je m'amusais à voler, traverser des miroirs, vaincre des monstres qui me hantaient habituellement dans mes rêves non lucides, converser «lucidement» avec les personnages de mes rêves (mais ils ne s'expriment que dans un langage incompréhensible), respirer sous l'eau, créer de nouveaux paysages à explorer, des déserts, des montagnes, des plages, créer de nouveaux personnages, leur faire faire ce que je veux... Bref.

Puis, j'ai commencé à faire des paralysies du sommeil : je crois que je suis éveillée, je sais que je suis allongée dans ma chambre, dans mon lit, et je sens une présence néfaste s'approcher, je cherche à bouger mais je ne le peux, c'est absolument terrifiant, puis je me réveille.

J'ai appris à accélérer ma respiration pour m'aider à me réveiller, et ça fonctionnait.

Ensuite, je me réveillais grâce à cette technique mais le sommeil me rappelait à lui comme une force irrépressible bien que je lutte pour ne pas me rendormir.
Alors je repartais dans cet état de sommeil qui semblait être réel.

Je pouvais alors faire plusieurs faux réveils (je crois que je suis éveillée, que ça y est c'est fini mais en fait je dors de nouveau et ça recommence, je crois que je me réveille enfin mais la présence se rapproche de nouveau, puis je me réveille réellement et m'aperçois que je dormais en réalité --- vous me suivez ? !) .

Puis d'une sensation de présence maléfique et oppressante qui se rapproche, je suis passée à des bruits de rire effrayants de sa part, et comme si elle était près de mon visage, penchée sur moi.

Puis à des bruits de pas dans le couloir et/ou de triturage de la serrure de ma porte ou de la fenêtre de ma chambre, comme si une personne bien réelle essayait d'entrer par effraction chez moi.

Puis, à des bruits comme une fréquence radio brouillée puis d'une personne qui parle fort.

Puis, la semaine dernière, je dormais dans une chambre de colonie de vacances avec les enfants dont je m'occupais, et là j'ai entendu les enfants parler très fort, de manière vraiment assourdissante, tous en même temps. Ça semblait tellement réel et en même temps impossible. Je me persuadais que c'était impossible, que je dormais, et réunissais toutes mes forces pour me réveiller. Je me suis réveillée, dans le silence bien sûr, tout était calme en réalité, mais le sommeil m'a happée de nouveau de force bien que je luttais contre, et j'entendis de nouveaux les enfants. Ça s'est répété trois fois.

Des fois je me dis qu'il faudrait que je me laisse aller, emporter jusqu'au bout, pour voir où cela me mène, un peu comme quand on se confronte à un ennemi en rêve et qu'il se transforme en ami, mais là c'est tout simplement impossible, beaucoup trop effrayant, terrifiant, terrassant, au delà du dicible.

De quoi s'agit-il ? Y a-t-il une explication à cela ? Les prémices d'un trouble psychiatrique ? Un problème neurologique ? Un trouble du sommeil connu ?

Comme vous le constatez, tout cela semble aller en s'amplifiant, aussi je crains très fortement que ça ne continue sur cette lancée.

Votre aide serait la bienvenue…
Amicalement, Lilly.

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Point de vue de Julien (email du 21/4/10)


Bonjour Lilly,

Pour ma part je n'ai pas atteint le niveau dont tu parles mais j'ai également été confronté à des nuisances de ce genre. Il s'agissait de nuisances sonores principalement, des groupes de personnes qui cherchent à parler, certaines avec des voix fortes et menaçantes.
J'ai résolu ce problème en leur intimant de se taire et en les ignorant consciemment lorsqu'elles apparaissaient.
Je pense sincèrement que, comme toute chose, le monde onirique comporte du bon et du mauvais. Comme tu es parvenue à t'ouvrir, je pense qu'il faut que tu apprennes à te fermer lorsque tu te sens menacée. Il ne faut pas tout accepter et garder conscience que c'est toi qui reste le maître dans tes rêves.

Par exemple, pour les bruits dans la serrure, j'irai effectivement ouvrir la porte avec la ferme intention de chasser l'intrus. Au besoin, je me débrouillerai pour trouver une arme avant. Mais la force n'est pas obligatoirement la meilleure voie, après tout, si cet intrus n'ose pas entrer c'est peut être qu'il a peur également ?

J'espère être de bon conseil...

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Réponses de Lilly


Pour répondre à Julien, au tout début, quand le phénomène était encore "light", je priais et parfois "l'entité maléfique" s'en allait.
Le problème est que, maintenant, contrairement à ce qui peut se passer dans les rêves lucides, et bien que je sois lucide, je n'ai absolument aucun contrôle sur les "entités" et les sons dans ce type de rêves. De plus, je suis totalement paralysée, parfois même jusque dans les premières secondes du réveil. Il faut que je respire très fort et très vite, ce qui me soulève la poitrine, et le fait de bouger me réveille.
Ça semble tellement réel que parfois je me demande si je n'ai pas des hallucinations semi éveillée... Quelle horreur !
J'ai également entendu dire que l'entité en question était réelle, que je faisais des débuts de sorties du corps (OBE), qu'en pensez-vous ?
 
Aurais-je l'illustrissime privilège que le "big boss" Roger, dont je viens de m'apercevoir qu'il est l'auteur d'un ouvrage que j'aime beaucoup, jette un petit coup d'oeil à mon problème, s'il vous plait ))) ?
 
Merci beaucoup à Julien et Pascale d'être intervenus ;)))
 
Très bonne journée à vous...

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Je viens de trouver sur le site [Oniros] des éléments de réponse à mes questions.
Au cas où certains se seraient intéressés à la discussion que j’ai lancée, je leur fais part de mes trouvailles, notamment pour Julien qui fait presque le même genre de rêves :
 
1. Je pensais que "paralysie du sommeil" signifiait simplement atonie musculaire durant le sommeil. Or, il semblerait que ça englobe : faux-éveils + paralysie + peur intense + hallucinations, soit exactement tout ce que je vis dans le type d’expérience onirique que je décris.
 
2. Il s’agirait pour ma part d’hallucinations hypnopompiques (http://www.oniros.fr/paralysiedusommeil.html) : au moment du réveil, la paralysie corporelle est alors maximale, tout se passe comme si le rêveur avait du mal à reprendre possession de son corps alors que son esprit est déjà en grande partie éveillé. D'où l'analogie développée par certains auteurs avec les expériences hors-corps. Les hallucinations, surtout visuelles ou auditives, sont d'autant plus effrayantes qu'elles présentent un caractère vivace et réaliste en se superposant à la perception effective de l'environnement. Il arrive fréquemment que le dormeur ressente ou perçoive une présence étrangère dans sa chambre à coucher...
 
J’ajoute que j’ai déjà essayé pour en sortir ce qui est cité ensuite dans l’article mais dans mon cas ça ne fonctionne pas. Alors pour ceux qui font le même genre d’expériences désagréables, je vous conseille, comme je l’ai déjà dit, de respirer très très fort et très vite, ce qui soulève la poitrine et le fait de bouger devrait vous réveiller.
 
Concernant la cause de tout cela, dans l’article il est dit que ça traduirait une mauvaise transition de l'état de rêve à l'état de veille. Mais pourquoi ce problème de transition ? C’est d’ordre neurologique ? Psychiatrique (et oui l’idée d’avoir des hallucinations en état de semi éveil me fait peur) ? Est-ce du à un état de stress ou d’angoisse vécu dans la journée ? Peut-on parler ou non de débuts d’OBE ?
 
Si d’autres personnes font également régulièrement des paralysies du sommeil, des rêves lucides, voire des OBE, je suis partante pour qu’on partage nos expériences, ça pourrait être intéressant… ?

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A lire également, pour ceux que ça intéresse : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paralysie_du_sommeil
 
Moi, je retiens ceci avec grand plaisir :
" Plusieurs personnes étant victimes de paralysie du sommeil ont découvert qu'il était possible de contrôler les hallucinations durant une paralysie du sommeil. Il vous suffit d'imaginer par exemple que vous flottez à la surface d'un grand lac pour immédiatement sentir votre corps flotter dans de l'eau avec des sensations parfaitement reproduites. Chaque sensation imaginable peut-être ressentie pour peu que l'on garde son calme."
 
Je vais essayer et je vous tiens au courant ;)))

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Julien

Très intéressant cet article.
En ce qui me concerne, je me retrouve tout à fait dans les hallucinations hypnagogiques (en phase d'endormissement). Ce qui est différent de Lilly apparemment. Je ne sais pas si ce que j'ai vécu peut être appelé de la narcolepsie.

Au sujet des hallucinations hypnagogiques, l'article ne précise pas que ces hallucinations sont récurrentes. Un simple mouvement du corps permet de les chasser sur le moment mais pas de manière définitive...

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Lilly

Est-il possible d'induire une OBE à partir d'une paralysie du sommeil ? A partir d'un rêve lucide ?

Existe-t-il un moyen d'induire des hallucinations agréables pendant une Paralysie du sommeil (PS) afin, notamment, d'éviter d'en subir d'effrayantes ?

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Réponses de Pascale

Je te relis : "J'ai appris à accélérer ma respiration pour m'aider à me réveiller".
 
Ça m'intéresse beaucoup car pour moi, quand je suis allongée, relax et que soudain j'entends et sens ma respiration devenir rapide rapide je sais que je vais m'endormir.
 
"Roger big boss" >>>>> j'apprécie beaucoup les talents de Roger qui permettent de zoomer confortablement sur les pages du site sans devoir manipuler la barre du bas pour lire chaque ligne
 
bonnsssss nuitsssss

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Bonsoir Lilly
 
Comme je lis ce texte, un fichier pdf de 12 p. téléchargeable (http://pagesperso-orange.fr/jean-paul.lacharme/ext/Intro-RL.pdf), je relève :
 
«Il existe une variante moins visuelle mais plus kinesthésique de l'accès au rêve lucide à partir de l'état de veille. Le sujet prend conscience de la paralysie du corps liée à l'endormissement. Ce sentiment de paralysie peut être terrifiant. Il s'accompagne d'une sensation vibratoire étrange. On pourra avoir l'impression de remuer son corps sans que le corps physique ne bouge réellement.
Ainsi, "je" roule sur moi-même, me dégage du lit, essaye de me retrouver en position debout. Je peux aussi dégager précautionneusement une jambe puis l'autre de façon à me retrouver en position assise sans me préoccuper des draps et couvertures.
L'impression du mouvement est "presque" celle du corps physique. Le décor n'est pas très net : c'est celui de la chambre. Il fait sombre. Je marche lentement. Je rejoins le hall, Je peux compter mes pas. Je monte à l'étage par l'escalier. Je compte 21 marches (le lendemain au réveil, je vérifie : il n'y en a que 18 !). Le décor prend forme et s'illumine peu à peu. Je suis bien dans ma maison, mais je suis conscient qu'il y a de fortes dissemblances avec la réalité (par exemple des pièces manquantes, des portes ouvrant dans le mauvais sens ou mal placées). Je suis dans un rêve lucide.»
 
«Si je perds progressivement ma lucidité en observant un personnage inquiétant, celui-ci risque fort de devenir menaçant. En général, il est bon de se confronter sans hésitation à toute situation menaçante : le rêveur lucide ne connaît plus de cauchemars. De même, si une situation me paraît plausible sans que je cherche trop à me poser de questions à son sujet, elle se maintiendra telle qu'elle sans changement notable.
L'identité personnelle entre le moi et le je du rêve lucide ne va pas de soi. L'essence de la lucidité ne réside pas dans le contrôle du rêve (Cf. C. Bouchet). L'examen du statut du rêveur pourrait bien remettre en cause l'existence du sujet et de l'individu dans la vie ordinaire et conduire à poser la question : quelle est la nature d'une personne ? A ce sujet, on lira avec beaucoup d'intérêt le livre passionnant de Derek Parfit cité en référence. Malheureusement, celui-ci n'existe qu'en anglais (Trouvé chez Amazon.uk).»
 
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Lilly (24/4/10)

Quelle satisfaction que la perspective de pouvoir échanger avec notre vénérable Big Boss ;)))
Je me tiens à votre disposition pour mener à bien une discussion traitant des PS et des rêves lucides.
Je n’ai pas de grandes connaissances théoriques à ce sujet, cependant, je peux faire part de mes propres expériences et de mes avancements dans la pratique.
Je peux également échanger avec ceux qui seraient dans la même situation que moi.
Et puis qui sait, via les petites techniques que j’ai apprises par moi-même au fur et à mesure de mes pérégrinations oniriques, je pourrais peut-être moi aussi aider quelqu’un.
Alors, à suivre ;)…
Cordialement, Lilly.
 
PS : L’ouvrage dont je parlais était " Le livre des rêves ", que je conseille à tous : un tour d’horizon complet, clair et très agréable des types de rêves et de l’univers onirique au travers des époques, des cultures, des religions, des sciences, de la psychanalyse, de l’art etc.
 
Ah oui, et concernant l’article du Dr Guilhem Pérémarty :
Les manifestations décrites correspondent effectivement pour beaucoup à ce que je peux expérimenter.
J’essaierai de me renseigner afin de savoir si la " forte prédisposition familiale d’origine génétique " dont il est fait mention a cours dans mon cas.
Je ne peux pas dire si j’étais dans un état de fatigue plus important qu’à l’ordinaire lors des survenues de PS. J’y prêterai attention désormais pour tenter de savoir s’il y a un lien ou non dans mon cas.
Ce que je peux dire en revanche, en accord avec ce que j’ai pu lire par ailleurs (Wikipédia) sur les causes environnementales probables des PS, c’est qu’effectivement parfois le fait de dormir dans la lumière du jour coïncidait avec des épisodes de PS, ou disons que, proportionnellement au rare nombre de fois où j’ai dormi en plein jour, j’ai souvent fait des PS, mais majoritairement, j’en fait dans l’obscurité. Je n’ai que très rarement fait des PS sur le dos. J’ai souvent eu des horaires de sommeil irréguliers, un stress relativement important, et j’ai fréquemment changé d'environnement, mais je ne peux pas établir de lien de cause à conséquence : j’en fais parfois alors que je ne suis pas plus stressée que d’habitude, voire tandis que j’ai des horaires plus réguliers que d’ordinaire, et pas forcément en rapport avec des événements de vie anxiogènes.
En revanche, je présente peut-être un terrain favorable, une prédisposition, dans la mesure où je fais parfois des crises d’angoisse (à l’état de veille), donc proche de la spasmophilie dont il est question dans l’article.
 
Je me permets d’ajouter que, pour avoir fait un petit tour des autres sites traitant d’onirologie, et ce n’est pas pour faire de la pub (encore que ;)), Oniros est de loin le meilleur, le plus complet, le plus sérieux. Je conseillerais même de prendre bien souvent garde à ce qu’on peut lire ailleurs, y a vraiment à prendre et à laisser, et surtout à laisser. En tous cas, en ce qui me concerne, j’y trouve beaucoup d’éléments de réponse à mes interrogations.
 
Douce Nuit à Tous…

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Je viens de faire une des expériences les plus désagréables de ma vie ! Je ne croyais pas si bien dire en signalant dernièrement que mes troubles du sommeil allaient en empirant ! Au milieu de la nuit, j'ai ouvert subitement grand les yeux. Je n'ai aucun souvenir de rêve. J'étais en panique, peur intense et cœur qui battait à tout rompre notamment, et ce, sans savoir pourquoi. Je pense qu'il s'agissait d'une terreur nocturne. J'ai alors allumé la lumière, me suis levée d'un bond, j'ai regardé autours de moi et là, impossible de savoir où j'étais, alors que j'étais chez moi, dans ma chambre, où j'habite depuis 2 ans ! Qui plus est, je ne savais pour ainsi dire quasiment plus qui j'étais moi-même !!! Ça a duré plusieurs secondes, peut-être presque une minute, autant dire une éternité. Dans un éclair je me suis dis, «mais oui, je suis dans telle ville, dans mon appartement, dans ma chambre». Quand j'ai repris «tous mes esprits», que j'ai réalisé que je n'avais pas reconnu ma propre chambre, j'ai évidemment eu la frayeur terrassante d'être en cours de perdre la raison et j'ai immédiatement fait une crise d'angoisse essentiellement axée sur la peur de la folie (comme c'est souvent le cas chez les personnes sujettes aux crises d'angoisse), un extrême sentiment de perte d'identité et de solitude.

Je précise qu'il m'est déjà arrivé, durant les 3 ou 4 premières secondes d'un réveil, et quand j'étais encore dans l'obscurité, de ne plus savoir où j'étais, mais ça s'expliquait alors par le fait que je changeais de lieu d'habitation très fréquemment.

Je précise également que j'ai déjà eu des attaques de panique à l'état de veille.

Etant donné qu'il me semble que l'on peut considérer les paralysies du sommeil comme une sorte de déraillement du système veille-sommeil, je me dis que c'est peut-être également le cas ici ? Je m'explique (pardon, c'est peut-être un peu tiré par les cheveux mais bon) : dans une PS, l'esprit est quasiment éveillé et le corps encore endormi, tandis que dans le cas dont je traite ici, le corps est tout à fait en état de veille mais certaines fonctions de l'esprit ne sont pas encore opérationnelles (les repères, la mémoire, l'identité…). Bref, ce n'est pas si grave que ça, n'est-ce pas ? ;)))))

Si quelqu'un pouvait m'éclairer sur ce phénomène…

Cordialement, Lilly.

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Louis P. (extrait email du 24/4/10)


[...] Il m’arrive aussi d’avoir quelques troubles du sommeil dans certains cas et seulement depuis les quatre dernières années d’avoir vécu plusieurs fois des «paralysies du sommeil».
Le contexte est toujours le même : moment de fatigue, moment où il fait nuit noire (mes horaires m’amènent souvent à dormir au petit matin et un peu de lumière pénètre la maison), où je suis endormi sur le dos (je dors naturellement sur le ventre) quand je suis sans couverture, vivant dans un pays chaud.
Il m'arrive alors de me réveiller, de me sentir paralysé avec l'incapacité de bouger mais conscient de mon environnement, de sentir une présence, d’entendre murmurer ou d'avoir l’impression qu’on me parle, et quand je prends conscience que je n’arrive pas à bouger commence une lutte pour rester éveillé et c’est là que la situation désagréable commence réellement car je lutte pour rester éveillé et me sens comme aspiré par le sommeil.
J’aurais beaucoup de choses à raconter sur ce genre d’expériences, mais les expériences vécues sur ce sujet ne sont pas toujours des plus agréables [...].

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Lilly R. (29/4/10)

Je relève dans ce témoignage : "Je lutte pour rester éveillé et me sens comme aspiré par le sommeil ".
Je ne me souviens pas avoir déjà vu mentionné ce phénomène dans les articles que j’ai lus. Pourtant, je ressens cette sensation très fortement moi aussi. Je suis "aspirée" par le sommeil, une force irrépressible, bien que je lutte contre de toutes mes forces et je me rendors bien malgré moi.

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Lilly (extrait mail du 9/5/10)


Ma réponse à Françoise V.,
 
Concernant la première partie :
Je pense effectivement que le passage à l’interprétation des cauchemars est la clé pour les comprendre et donc les surmonter. J’adorerai pouvoir interpréter mes rêves avec l’aide d’un onirothérapeute mais je n’en ai pas les moyens financiers. Ce serait plus par curiosité d’esprit et par plaisir que pour me débarrasser de mes cauchemars car, bien que j’ai passé de nombreuses années à ne faire quasiment que des cauchemars, ce n’est plus le cas depuis longtemps.
Les expériences dont je parle dans la discussion que j’ai lancée ne sont pas des cauchemars, des rêves non lucides désagréables, mais bien autre chose selon moi. Car c’est un état de conscience totalement différent. Il ne s’agit pas non plus de rêve lucide puisque nous n’avons aucun contrôle sur les hallucinations qui ont cours.

Concernant la troisième partie :
Personnellement, je suis d’avis que les hallucinations de type présence maléfique pendant les paralysies du sommeil sont une projection de nos peurs inconscientes. On peut voir en ces entités issues de notre inconscient, métaphoriquement, les monstres gardiens placés à l’entrée des temples, protégeant les secrets des non-initiés et, inversement, protégeant ceux qui ne sont pas prêts à appréhender ces secrets et leurs conséquences. Et ne peut franchir le seuil que celui qui a su dépasser ses peurs intérieures ainsi que l’angoisse causée par son intrusion dans un monde qui lui est étranger.
Ces visions sont tellement terrifiantes parce qu’elle figurent nos angoisses les plus profondes, et aussi parce que, étant donné l’état de conscience dans lequel on se trouve dans ces moments-là, elles revêtent un caractère tout à fait réel. Sûr que la solution est de ne plus avoir peur. Mais comment ?
 
Moyens de lutter contre les entités maléfiques

- Régler dans nos vies les problèmes et les traumas sources d’angoisse inconsciente ?
- Avoir la foi et en faire preuve (au début, je priais pour faire partir les entités malfaisantes. J’ai eu témoignage d’autres personnes qui faisaient de même. Dans mon cas, ça a marché les premières fois, puis de moins en moins, puis plus du tout; il faut dire que je n’ai pas une foi très ferme) ?
- A moins qu’il ne faille les combattre comme certains le conseillent. Moi je craindrais de le faire, je craindrais que nourrir de la colère ou de l’agressivité ne renforce la part obscure de moi-même représentée par l’entité malfaisante.
- Nourrir des pensées, des visions et des sentiments apaisants et bienfaisants quand apparaît la "chose" malfaisante  pour la contrecarrer ?
- Réussir à l’aimer, à la pardonner, soit accepter notre part obscure et nous pardonner nous même en somme, nous unifier ?
Ça ressemble un peu à ce que tu as fait : apprendre à aimer ta harpie… J’ai eu d’autres témoignages de personnes qui, en rêve lucide, avaient pu embrasser, prendre dans leurs bras, faire preuve de bienveillance à l’égard de leurs personnages maléfiques qui se sont alors transformés en amis. Sauf qu’il s’agit de rêves lucides dans ces cas, mais ça fonctionne peut-être également dans le cas d’une PS (Paralysie du Sommeil).
- Se comporter comme dans un rêve lucide et essayer de faire apparaître des éléments agréables et apaisants ?

Pour le reste, je suis dans le même cas que toi : j’aime ma vie onirique, mes voyages, mes découvertes. C’est une forme d’existence parallèle. Je serais si malheureuse de ne pas rêver autant que je le fais, ce serait comme m’amputer d’une partie de ma vie, d’une partie de moi-même. C’est très important à mes yeux, enrichissant, distrayant, fascinant, source de plaisir, de créativité, parfois même de spiritualité.

 Amicalement

 

 

Témoignages de paralysie du sommeil

 

Par Arnaud Mezui

 

email du 22/9/2015 (Gabon) <[email protected]>

 

Bonjour,


Je me nomme MEZUI Arnaud.  J'ai 29 ans et je suis de nationalité gabonaise. Je vis au Gabon, en Afrique centrale.
Je suis tombé sur votre site web en faisant des recherches par rapport à ce qui m'arrive.
Depuis des années je suis confronté à des rêves étranges et cela m'a fait plaisir de découvrir quelques éléments de réponse dans vos explications et cela m'a rassuré de savoir que d'autres personne ont vécu des expériences plus ou moins semblables aux miennes.

Je me souviens de cela comme si c'était hier. La première fois que cela c'est produit j’étais encore très jeune, j'avais environ 10 ans, et depuis lors cela m'arrive deux a quatre fois par mois et un peu plus souvent quand j'oublie de prier avant de m'endormir.

Une fois je me suis retrouvé paralysé alors que pourtant je n’étais pas endormi, juste allongé sur le dos sur mon lit à lire un livre... Bizarrement mon attention a été attirée vers le coin de la porte sans savoir pourquoi.  Je fixais longuement la porte de ma chambre et à un moment  j'ai cru entendre le son du frottement d'une chaîne sur le plancher de ma chambre et aussitôt je me suis retrouvé paralysé. Je n'arrivais plus a bouger mon pouce et même à parler et pourtant j'observais bien ma chambre, la veilleuse étant allumée...
Ensuite mon ventilateur ne tournait plus normalement. J'avais l'impression d'entendre une voix à la place du bruit du ventilateur et ensuite j'ai senti une présence monter sur ma poitrine et qui voulait  me faire dormir de force ou m'hypnotiser en quelque sorte. Je luttais de toute mes forces et j'essayais de crier à l'aide mais sans succès. Ensuite, il y a quelque chose d'étrange qui s'est produit car mes forces m'abandonnaient déjà.
Au sujet de la présence, j'avais l'impression que c'était une présence féminine très violente et qui cherchait à m'attacher avec la chaîne et prendre mon âme. Il y avait une voix au fond de moi qui me disait que si j'abandonnais alors je serai fini, et c'est à ce moment que je me suis mis à invoquer Jésus Christ.  Je criais le nom de Jésus de toute mes forces et quelques secondes ou minutes plus tard,  j'ai entendu un chant, tellement mélodieux qu'il ne pouvait pas être humain, un chant apaisant et d'une douceur inimaginable. Ce chant descendait tout doucement vers moi et aussitôt la présence qui était sur ma poitrine s'est enfuie..., et je me suis senti libéré.
Je cherche toujours à comprendre mais j'ai l'impression que cela dépasse mon entendement.
Autre cas, autre type, une fois je me suis allongé durant l’après-midi et j'ai senti des fourmillements sur mes pieds et ensuite mes pieds se sont soulevés tous seuls et je me suis complètement retrouvé sur la tête.  Et là, c'est comme si on me tirait par les pieds, je me suis retrouvé hors de moi. Ensuite, j'ai vu des choses qui par la suite se sont réalisées dans la vie réelle, devant moi et devant quelques témoins à qui j'en avais déjà parlé.
Des rêves dont j'ai du mal à déterminer si c'est réel ou non et aussi bizarres les uns que les autres.  J'en ai des dizaines mais  j'ai du mal à en parler car il y a trop de préjugés ici. J'ai fait l'erreur d'en parler une fois et on m'a traité de sorcier...

Cordialement

 


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