Cest un voyage en car, un voyage pour une journée. Je suis avec des
amis, dont une qui travaille comme moi aux Restos du Coeur. On passe
dabord par une série de terrains vagues. On y repasse plutôt car le
paysage mest familier. Ensuite on arrive à des constructions très
modernes, trop modernes même. Une ancienne collègue sextasie sur les
beautés de ces constructions qui envahissent le paysage. Cest
exactement ce que naurait pas dit cette collègue qui adorait la
nature. Je nappréciais guère cette femme pour sa suffisance en
matière de culture et dart mais je faisais toujours effort pour
tenter de lui rendre justice. Cette fois encore jessaie de partager
son point de vue et nous entrons dans le bâtiment quil nous faut
visiter.
Au milieu du hall il y a un stand avec de la nourriture. Jai aux
pieds des mocassins achetés très bon marché en Espagne et qui me font
un peu mal. Jai hésité entre mes trois paires de chaussures
habituelles. Jai pris celles-là sans les nettoyer. Et lamie des
Restos du Coeur me fait gentiment remarquer quelles ne sont pas très
propres. Cest vrai, un coup de chiffon naurait pas été inutile et
jaurais même pris plaisir à les faire briller.
Derrière le stand il y a un marchand de journaux. La visite a
commencé. Mais je me rends compte quil est dimanche, que jachète ce
jour-là «le Monde» du dimanche-lundi pour avoir les programmes de la
semaine et que loccasion est belle dacheter mon quotidien dans ce
hall. Sinon je ne laurai pas. Apparemment je ne vois pas le journal.
Je le demande au vendeur qui va se montrer extraordinairement passif
et serviable. Il me dit quil a «le Monde» et il me le tend. Ce «Monde»
est en couleurs et ressemble à un hebdomadaire de vedettes et de têtes
couronnées. Je mapprête à le refuser mais je découvre le titre-logo
du «Monde» dans un coin de la revue. Le vendeur mapprend que la
présentation a changé. Etrange. Cest trois francs. Pour le payer, je
sors paresseusement un billet de cent francs. Le vendeur tarde un peu et
revient avec une monnaie incroyable quil compte lentement dans ma
main. Je me demande sil a bien compté. En fait cest trente francs.
Et je me souviens alors que jai de quoi payer dans mon portefeuille
et dans mon porte-monnaie. Du portefeuille je tire un billet de deux
cents francs mais ça ne va pas, puis un billet de vingt francs. Je dois
remettre le portefeuille dans la poche de ma parka car je sors une
pièce de dix francs. Je remets donc les trente francs au vendeur. Là
il y a une petite difficulté car en fait jai toujours dans la main
son extraordinaire monnaie et je la lui rends en lui expliquant
que jai quasiment lappoint. Il accepte sans difficulté de récupérer
sa monnaie. Preuve à mes yeux quil ne ma pas arnaqué. Il me tend
alors «le Monde» et je maperçois quil est complet : il y a «le Monde»
habituel plié et son supplément relooké.
Tout ceci a pris beaucoup de temps. Jai manqué la visite et
jentends le klakson insistant du car. Je vais peut-être le manquer et
ils reviendront sans moi. Je me réveille.
Commentaires/Comments
Ma conclusion. Je my suis pris très tardivement pour me préparer
mentalement au thème : «Cette nuit, je vole en rêve.» Du coup mon
inconscient na pas pu décoller. Il a voyagé brièvement sur terre (balade dune journée en car) et encore même pas puisque lessentiel du rêve est lachat dun journal.
La nuit suivante, mais cétait hors protocole, je me suis concentré avant de mendormir sur le thème
proposé. Cette fois jai eu un rêve en mouvement (une marche à travers
une ville avec une forte descente suivie dune forte montée). Un
troisième essai m'a paru plus satisfaisant. Au total ce n'est pas une
participation très utile. Mais je crois à la validité de la démarche
proposée.