PIPEAU ET COMPAGNIE
Le sieur James Connaughton, président du conseil de la "Maison blanche" US, chargé de la qualité environnementale,
inaugure la première réunion du pacte des 6 (SIX - SICKS) sur le climat !
Le beurrre ne leur suffit pas,
ils veulent aussi l'argent du beurre...
Et pourquoi pas aussi les cuisses de la crémière !
Roger Ripert
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SYDNEY (Reuters) - 10/1/6 - Les six pays qui ont forgé l'été dernier un
pacte visant à lutter contre le réchauffement climatique par
l'utilisation de nouvelles technologies, sans remettre en cause le développement économique [la SICK, sic], se retrouvent mercredi pour la première fois à Sydney afin de définir leur "stratégie commune".
La réunion inaugurale du "Partenariat Asie-Pacifique sur le développement propre et le climat", qui regroupe les Etats-Unis, l'Australie, la Corée du Sud, le Japon, la Chine et l'Inde, se concentrera sur les réformes spécifiques à mettre en place dans le secteur industriel pour diminuer la pollution.
Les Etats-Unis, qui ont refusé de ratifier le protocole de Kyoto
imposant selon eux des quotas d'émission de gaz à effet de serre inconciliables avec leur croissance économique,
promouvront lors de ce sommet l'adoption d'objectifs non contraignants,
notamment dans les secteurs de l'industrie lourde et des mines.
"Chacun des six pays se présentera à la table des négociations avec son propre portefeuille de mesures", a déclaré James Connaughton, président du Conseil de la Maison blanche chargé de la qualité environnementale.
"Chaque pays a déjà commencé à identifier une série d'actions pour
améliorer sa sécurité énergétique, réduire la pollution et diminuer
l'émission de gaz à effet de serre", a-t-il ajouté dans un entretien
accordé à Reuters.
"ALLER PLUS LOIN QUE KYOTO ! "
A eux six, les pays membres du partenariat représentent environ 50% des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
La Chine, les Etats-Unis et l'Inde étaient en 2004 les principaux
consommateurs au monde de charbon, le combustible le plus polluant.
Mais Connaughton, rejetant les critiques, a réaffirmé que le charbon
était un combustible essentiel pour la croissance économique mondiale à
court terme.
"C'est un fait qu'une
grande portion de l'économie mondiale repose sur des combustibles
fossiles. Nous devons accepter cela et travailler pour rendre ces
combustibles plus propres et améliorer leur rendement."
Les organisations de défense de l'environnement se sont plaintes
d'avoir été exclues du sommet de Sydney, auquel ont été conviés 80
responsables des plus grandes sociétés consommatrices d'énergie au
monde, comme l'industrie d'aluminium américaine Alcoa ou le spécialiste
de l'acier sud-coréen Posco.
Les
environnementalistes redoutent par ailleurs que ce pacte à six
n'interfère avec le protocole de Kyoto, une allégation dont se
défendent l'Australie et les Etats-Unis, seuls pays industrialisés
ayant refusé de ratifier l'accord.
"Kyoto ne présente aucune stratégie d'actions. (Notre partenariat) va
au-delà de Kyoto parce qu'il traite de la pollution de l'air et du
rendement qui aidera à promouvoir (...) différentes sources d'énergie
pour sortir les gens de la pauvreté", estime Connaughton.
Le protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en février
dernier avec la signature de la Russie, contraint les 38 principaux
pays industrialisés à réduire les émissions de six gaz de 5,2% par
rapport au niveau de 1990. L'objectif doit être atteint dans la période
2008-2012.
Le Panel intergouvernemental
des Nations unies sur le changement climatique (IPCC) estime que la
hausse de la température moyenne à la surface du globe sera comprise
entre 1,4 et 5,8 degrés d'ici 2100.
La
fonte des glaces polaires qui en résultera provoquera un dérèglement de
nature à entraîner une multiplication des phénomènes climatiques
extrêmes, tels que des ouragans ou des sécheresses. D'après des
scientifiques, la température moyenne a déjà augmenté de 0,6°C en un
siècle.
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2005, année la plus chaude depuis plus d'un siècle, selon la Nasa
WASHINGTON (AFP) - 25/1/6 - 2005 a été l'année la plus chaude à la
surface du globe depuis la fin du 19e siècle quand on a commencé à
mesurer et prélever les températures scientifiquement, a annoncé mardi
la Nasa, l'agence spatiale américaine. La température moyenne dans
la zone arctique, où l'on a observé une accélération de la fonte des
glaciers, a été notablement élevée, relève également le Goddard
Institut pour les études spatiales de la Nasa qui a effectué les
analyses des données.
Cinq des années les plus chaudes ont été enregistrées au cours de la
dernière décennie avec le précédent record, très près de celui de 2005,
en 1998.
Mais cette année-là, El Nino,
le courant marin du Pacifique, avait été le plus chaud en un siècle,
entraînant une hausse de la température moyenne sur l'ensemble de la
planète, explique la Nasa dans un communiqué publié sur son site
internet (http://data.giss.nasa.gov/gis temps/2005/).
Or en 2005, la nette hausse de la température moyenne sur le globe est
intervenue sans l'influence d'El Nino, ce qui est d'autant plus
remarquable.
Les autres années particulièrement chaudes depuis dix ans ont été, outre 1998 et 2005, 2002, 2003 et 2004.
Au cours des 30 dernières années, la Terre s'est réchauffée de 0,6
degré Celsius et de 0,8 degré Celsius depuis cent ans. Le 21e siècle
pourrait voir des hausses de température de 3 à 5 degrés, selon des
scientifiques de la Nasa.
"Cette
récente montée de la température coïncide avec un accroissement rapide
des émissions de gaz à effet de serre atmosphérique résultant de
l'activité humaine", souligne la Nasa dans ce même communiqué.
Les modèles climatiques sur ordinateurs correspondent aux prévisions,
ajoute l'agence spatiale. "De ce fait, le réchauffement rapide observé
rend urgentes des discussions sur la manière de ralentir les émissions
à effet de serre atmosphèrique", insiste la Nasa dans ce même comuniqué.
Ces émissions - dioxyde de carbone, méthane et oxyde nitreux - ont
augmenté de 2% aux Etats-Unis en 2004, selon les derniers chiffres
publiés en décembre par le département américain de l'Energie.
Ces gaz émis dans l'atmosphère, ont totalisé 7,12 millions de tonnes
contre 6,98 millions en 2003. Ce volume représente un accroissement de
16% comparativement à 1990 et de 1,1% annuellement en moyenne.
Le dioxyde de carbone a compté pour environ 80% des gaz à effet de
serre (5,87 millions de tonnes). Il est produit par la combustion des
hydrocarbures (transports), du gaz naturel et du charbon, surtout par
les centrales électriques et d'autres industries manufacturières.
Les statistiques du département de l'Energie ont été publiées peu après
la fin de la conférence de l'Onu sur le climat à Montréal début
décembre durant laquelle les Etats-Unis et aussi la Chine - les deux
plus grands émetteurs de ces gaz - ont refusé de se joindre à toute
discussion sur l'imposition de limites contraignantes à ces émissions
après l'expiration du Protocole de Kyoto en 2012.
Ce protocole, rejeté par le président George W. Bush en 2001 et entré
en vigueur en février 2005, contraint les quelque 150 nations
signataires - sauf les pays en développement comme la Chine ou l'Inde
-, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% par an d'ici
à 2012.
La Chine et l'Inde, plus gros
pollueurs après les Etats-Unis qui comptent pour 25% du total mondial,
avaient adhéré à Kyoto mais sans obligation de réduire leurs gaz à
effet de serre.
Au rythme actuel, les Etats-Unis verront leurs émissions à effet de serre augmenter de 25% en 2012 par rapport à 1990.
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Un hiver polaire parfaitement compatible avec le réchauffement planétaire
Oui, mais aucune hypothèse pour l'expliquer ?
Si ce n'est la déstabilisation du Gulf stream (voir ci-dessous)
Roger Ripert
GENEVE (AFP) - 26/1/6 - La descente aux enfers du thermomètre, observée
en Europe de l'est, est parfaitement compatible avec le réchauffement
global de la planète, selon des experts interviewés en marge d'un
colloque sur le changement climatique à Genève.
"En présence d'un hiver très froid, il peut paraître paradoxal de
parler de réchauffement mais ce n'est pas du tout contradictoire",
observe le climatologue suisse Martin Béniston, de l'Université suisse
de Fribourg.
"Comme tout ce qui touche à la climatologie, ajoute-t-il, il faut
regarder le long terme et la tendance moyenne des 20, 30 ou 50
dernières années à l'échelle de la planète, qui est à la hausse, et non
un épisode local" comme la vague de froid qui sévit actuellement sur
une partie du vieux continent.
"Un
hiver froid ne va pas renverser la tendance générale au réchauffement,
tout au plus pourrait-il la ralentir momentanément", estime M. Béniston.
"Le réchauffement est un phénomène global de long terme qui ne sera
vraiment visible que dans quelques décennies", relève de son côté le
climatologue français Hervé Le Treut, de l'Institut Pierre-Simon
Laplace.
"Il n'exclut nullement les
fluctuations de très court terme, à l'échelle locale ou même d'un
continent. Même dans un climat très chaud, une semaine ou deux d'air
polaire seront toujours possibles".
D'une manière générale, note M. Béniston, il ne faut pas confondre météo et climat.
La météorologie s'intéresse uniquement à l'évolution de l'atmosphère sur quelques jours et à un endroit donné.
La climatologie passe au crible les évolutions du passé et anticipe
celles à venir, à une toute autre échelle temporelle (année, dizaine
d'année, siècle voire millénaire) et spatiale (ensemble du globe,
continent).
Elle n'examine pas
seulement les paramètres de l'atmosphère étudiés en météo (pluies,
précipitations notamment) mais aussi la composition de l'atmosphère, la
végétation terrestre et les océans. Elle étudie surtout les
interactions entre ces différents éléments de la "machine climatique".
Au delà des caprices quasi-quotidiens de la météo, il y a la
"variabilité naturelle du climat", affectant toute une région sur une
échelle de temps allant de quelques semaines à quelques siècles. Le
changement des saisons en fait partie.
Pour le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale
(OMM), le Français Michel Jarraud, l'hiver glacial que connaissent la
Russie et l'Europe de l'est pourrait ressortir de la variabilité
naturelle du climat. "Il est impossible pour l'instant de l'attribuer
au changement climatique".
Ce dernier
phénomène se traduit par un réchauffement moyen de l'atmosphère, lié au
rejet de gaz à effet de serre comme le CO2 par les activités humaines,
rappelle le responsable de l'OMM. Le réchauffement moyen a atteint 0,6
degré en un siècle à l'échelle mondiale, "un chiffre relativement
faible par rapport à la variabilité naturelle du climat qui peut
atteindre plusieurs degrés d'un hiver à l'autre".
Il n'en a pas moins déjà eu des conséquences très sensibles comme la
hausse du niveau de la mer et le recul des glaciers, souligne M.
Jarraud.
Le colloque de Genève, qui
dure jusqu'à vendredi, est organisé par la Fondation européenne pour le
développement durable des régions (FEDRE), une ONG suisse financée
notamment par le Conseil de l'Europe et l'ONU.
*
Gulf Stream : Généralités
Le
Gulf Stream est un très grand courant océanique permanent et chaud de
l'Atlantique Nord. Il est en fait une partie d'un plus grand courant,
grossi par d'autres déplacements d'eaux affluents. Ce courant se forme
dans le golfe du Mexique, où les eaux sont chaudes. Les courants
permanents ainsi que les vents très puissants permettent d'amorcer des
mouvements océaniques. Ce courant passe entre Cuba et la pointe de
Floride. C'est à ce niveau que le courant atteint sa largeur maximale,
d'environ 80km, et une profondeur de 640m. Sa vitesse varie alors de
100 à 150 km/jour. A ce niveau, son débit est estimé à 85 millions de
mètres cube d'eau à la seconde et sa température varie de 30 à 35°C. Il
longe la pointe de Floride, vers le nord puis il change de direction,
vers le nord-ouest, donc vers l'intérieur de l'Atlantique, car poussé
par les eaux froides du courant du Labrador qui refroidit et ralentit
beaucoup le Gulf Stream (température : 25°C, vitesse 8km/jour). Aux
abords de l'Europe, il se sépare en deux ramifications; une dirigée
vers l'Islande, et l'autre vers l'île des Açores soufflent
Arrivées à l'extrême Nord de la Norvège, et au niveau des côtes du
Portugal, les deux ramifications du Gulf Stream ont refroidi (alors à
environ 2°C), leur salinité a fortement augmenté en raison de
l'évaporation, leur densité augmente énormément, entraînant leur
plongée dans les couches océaniques inférieures. On ne parle plus alors
de Gulf Stream.
Rôle
: il maintient la douceur des climats de l'Europe occidentale. L'appel
des eaux tièdes qui rendent supportables nos hivers européens pourrait
fluctuer sur des échelles de temps beaucoup plus courtes. La
situation actuelle du tapis roulant serait au bord de l'instabilité,
c'est-à-dire qu'une petite augmentation des apports d'eau douce en
cette région suffirait pour bloquer la circulation en tapis roulant.
Si le réchauffement global entraîné par le renforcement de l'effet de
serre conduit à une augmentation des précipitations sur la mer de
Norvège, ou à des fontes de glace aux marges du Groenland,
risquons-nous un refroidissement un Europe ?
Les courants marins vont-il changer ?
Source : Jean-Marc Jancovici, membre du Comité de Veille Ecologique de la Fondation.
Cela
est parfaitement possible, car ces courants ne sont pas indifférents
aux conditions climatiques du moment, et nous avons par ailleurs la
trace de nombreux épisodes d'arrêt des courants marins profonds dans le
passé.
Il existe deux grandes catégories de courants marins :
La circulation océanique horizontale, notamment celle à grande échelle,
comme par exemple le Gulf Stream (c'est celle-là que l'on voit dessinée
sur les cartes, en général).
Les
courants qui vont des profondeurs des océans vers la surface puis
replongent vers les profondeurs. Ils sont basés sur des différences de
température (l'eau froide est plus dense que l'eau chaude) et de
salinité (l'eau salée est plus dense que l'eau douce) entre les
différentes couches de l'océan. Les plus profonds portent le nom de
courants thermohalins (voir ci-dessous), et ceux qui vont un peu moins
en profondeur portent le nom de circulation thermocline. Il est facile
de voir que l'on retrouve dans ces deux termes la racine "thermo", qui
désigne la chaleur.
Or ces courants
verticaux (on parle aussi de courants convectifs) sont très sensibles à
des petites variations de température. Par exemple, le phénomène El Niño
commence par un réchauffement modeste (2 ou 3°C) de la température de
surface des eaux d'une région du Pacifique, réchauffement qui affecte
la circulation thermocline et provoque par enchaînement des
perturbations très significatives dans de grandes régions du monde.
Or à l'avenir de telles évolutions pourraient se produire à encore plus large échelle. En effet, nous avons vu que :
- le réchauffement sera particulièrement marqué près des pôles, et
concernera donc la mer de Norvège de manière significative, or si l'eau
s'y réchauffe en surface elle deviendra moins dense,
-
le changement climatique devrait se traduire par une augmentation de la
pluviométrie aux hautes latitudes (notamment dans le Nord de l'Europe
et du Canada), ce qui va provoquer un apport d'eau douce dans
l'Atlantique Nord, qui va diminuer la salinité et donc la densité sous
ces l'attitudes.
Ces deux
phénomènes pourraient atténuer, ou supprimer, la plongée des eaux en
mer de Norvège, et déstabiliser par la suite l'ensemble de la
circulation mondiale.
Voir : http://www.alertes-meteo.com/vague_de_chaleur/stream.htm
*
La Niña refait son apparition
Le phénomène de refroidissement périodique des eaux océaniques dans la
zone équatoriale du Pacifique, connu sous le nom de la Niña, a refait
son apparition, a annoncé le 2 février le Centre des prévisions
climatiques de l'Administration nationale des études océaniques et
atmosphériques des États-Unis (NOAA).
La Niña est, selon l'OMM, un "Phénomène caractérisé par une anomalie
négative de la température de surface de la mer (par rapport à la
période de référence 1971-2000), dans la région Niño 3.4 du Pacifique
équatorial, dans la mesure où cette anomalie est supérieure ou égale à
0,5°C selon une moyenne calculée sur trois mois consécutifs".
Le phénomène inverse est plus connu, il s'agit d'El Niño.
Selon le communiqué de presse que la NOAA a diffusé à ce propos, des
spécialistes du Centre des prévisions climatiques ont observé, il y a
trois semaines, les débuts de ce phénomène, qui peut avoir des effets
sur le climat dans diverses parties du monde.
"Au milieu de janvier, l'atmosphère au-dessus du nord-est du Pacifique
et de l'ouest des États-Unis a commencé de montrer les signes
caractéristiques de la Niña à la suite du refroidissement de la zone
centrale du Pacifique dans les tropiques", a indiqué le directeur de la
NOAA, M. Conrad Lautenbacher.
La
température des eaux de surface de l'océan Pacifique a rempli les
conditions définies pour le phénomène de la Niña durant la période de
novembre 2005 à janvier 2006. Selon la NOAA, il est probable que ce
phénomène se poursuivra jusqu'à la fin du printemps, voire pendant l'été.
En général, les effets de la Niña dans l'hémisphère Nord pendant
l'hiver comprennent un accroissement des précipitations en Indonésie,
dans le nord de l'Australie, en Amazonie dans le sud-est de l'Afrique.
La Niña entraîne aussi une diminution des précipitations dans la partie
orientale du Pacifique au niveau de l'équateur et dans l'Afrique
équatoriale de l'Est.
En outre, les
précipitations périodiques dans les zones sujettes à la sécheresse et
la sécheresse dans les zones sujettes aux tempêtes sont typiques de ce
phénomène.
La Niña a lieu tous les
trois à cinq ans. Lors de sa dernière manifestation en 2000-2001, ce
phénomène avait été relativement modéré.
Source
Administration nationale des études océaniques et atmosphériques des États-Unis (NOAA)
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La Terre se réchauffe à un rythme "insoutenable", selon Londres
Et la première chose à faire pour y remédier, M. Blair,
serait de retirer vos troupes d'Irak et d'Afghanistan !
Ce dont, bien sûr, vous n'êtes pas encore disposé à faire...
Et, contrairement à ce que vous proposez :
les solutions ne sont pas technologiques (s'inscrivant dans le cadre de la SICK),
mais bien Humaines...
Roger Ripert, 30/1/6
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LONDRES (AFP) - 30/1/6 - L'augmentation des gaz à effet de serre
provoque un réchauffement du climat à un rythme qui est "insoutenable"
et dont les conséquences pourraient être plus rapides et plus
importantes que prévu, affirme "le gouvernement britannique" [sic]dans
un nouveau rapport. Les calottes glaciaires autour des deux pôles
pourraient commencer à fondre au cours du prochain siècle en raison du
réchauffement climatique dû à l'augmentation de ces émissions, indique
notamment le gouvernement.
"Il
est à présent évident que l'émission de gaz à effet de serre, associés
à l'industrialisation et la croissance économique d'une population
mondiale qui a été multipliée par six en 200 ans, provoque un
réchauffement climatique à un rythme qui est insoutenable", affirme le
Premier ministre Tony Blair dans la préface de ce rapport.
"Les risques de changement climatique pourraient bien être plus grands que ce que nous pensions", avertit M. Blair.
Le rapport, intitulé "Eviter un changement climatique dangereux",
compile les travaux de scientifiques réunis en février 2005 à
l'occasion d'une conférence sur le changement climatique, organisée à
Exeter (sud-ouest de l'Angleterre).
Il
affirme qu'il y a à présent "plus de clarté et moins d'incertitudes"
concernant l'impact du changement climatique que ne le pensaient dans
leur rapport de 2001 le Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC).
Celui-ci
affirmait à l'époque qu'"il y a de sérieuses preuves que le changement
climatique dû aux émissions humaines de gaz à effet de serre se produit
déjà et que les émissions futures de gaz à effet de serre vont
probablement augmenter les températures globales d'entre 1,4 et 5,8
degrés celsius au cours de ce siècle, avec un large éventail d'impacts
sur la nature et les sociétés humaines."
Or, affirme le rapport du gouvernement britannique, "dans bien des cas, les risques sont plus sérieux que précédemment estimé".
Pour exemple, il cite "le récent changement qui se produit dans
l'acidité de l'océan", ce qui "va probablement réduire la capacité
d'absorber le dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère et affecter la
chaîne alimentaire marine dans sa totalité".
Et avec de telles hausses de la température moyenne de la Terre, les
conséquences sur la géographie de la planète seront majeures, estiment
les scientifiques.
Selon eux, une
augmentation de 1,5 degré celsius à l'échelle de la planète pourrait
ainsi être un seuil qui déclenche la fonte de la calotte glaciaire du
Groenland, tandis qu'une augmentation de la température globale
d'environ 1 degré pourrait mener à un blanchissement du corail.
Le rapport estime également que des "solutions technologiques" [sic]
pour réduire de manière significative les émissions existent, et leur
"coût" [sic] pourrait être "plus petit", parfois moitié moins, que ceux
considérés jusqu'à présent.
Un éventail
d'options "est nécessaire et exclure n'importe quelle option va
augmenter les coûts", indique-t-il, en évoquant notamment les échanges
de quotas des émissions de CO2.
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Les glaciers du Groenland fondent plus vite que prévu
ST LOUIS, Missouri (Reuters) - 16/2/6 - Les glaciers du Groenland
déversent dans l'océan Atlantique deux fois plus de glace qu'il y a
cinq ans, en raison de l'accélération de leur fonte, rapportent des
chercheurs américains et britanniques.
Cela pourrait signifier que le niveau des océans risque de monter plus rapidement qu'on ne l'avait prévu.
"Avec une superficie de 1,7 million de km2, et une épaisseur de glace
allant jusqu'à 3.000 mètres, l'inlandsis groenlandais, s'il fondait
dans sa totalité, ferait monter de sept mètres le niveau des mers sur
la planète", a déclaré Julian Dowdeswell, de l'institut Scott de
recherche polaire à l'université de Cambridge, en Grande-Bretagne.
Eric Rignot, du Laboratoire de propulsion à réaction de la Nasa, à
l'institut de technologie de Californie, et Pannir Kanagaratnam, de
l'Université du Kansas, ont utilisé des données transmises par les
satellites pour suivre le déplacement des glaciers du Groenland, qui
glissent lentement dans la mer et se dispersent en icebergs.
Ils ont évalué que le Groenland contribuait à hauteur d'un
demi-millimètre par an à la hausse du niveau des mers du globe,
lesquelles montent de trois millimètres annuellement au total.
Depuis 1996, les glaciers du sud-est du Groenland se déversent plus
rapidement dans la mer et depuis 2000, des glaciers situés plus au nord
ont également accéléré leur rythme.
Rignot et Kanagaratnam ont établi que la perte de glace due au
glissement des glaciers était passé de 50 km3 par an en 1996 à 150 km3
en 2005.
Au cours des 20 dernières années, la température de l'atmosphère, dans le sud-est du Groenland, a augmenté de 3°C en moyenne.
"La moitié sud du Groenland réagit à ce que nous pensons être le
réchauffement du climat. La moitié nord est en attente, mais je pense
que la situation évoluera dans peu de temps", a pronostiqué Rignot.
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Groenland : deux fois plus de glace déversée dans l'Atlantique depuis 2000
ST LOUIS (AFP) - 17/2/6 - Le volume de glace déversé dans l'Atlantique
par les glaciers du Groenland a quasiment doublé depuis cinq ans, ce qui laisserait prévoir une montée plus rapide que prévue du niveau des océans, selon une étude publiée jeudi aux Etats-Unis.
Ce phénomène résulte à la fois d'une fonte plus importante des glaces
et d'une accélération du mouvement de ces glaciers sous l'effet du
réchauffement climatique, ont indiqué les auteurs de cette recherche.
Il s'agit de la première étude qui associe ces deux facteurs, ont
précisé ces chercheurs du "Jet Propulsion Laboratory" (JPL) de la Nasa
et de l'Université du Kansas (centre).
Ils ont présenté leurs travaux au premier jour de la conférence
annuelle de l'Association américaine pour la promotion de la science
(AAAS) réunie jusqu'au 20 février à St Louis dans le Missouri (centre).
Cette étude paraît également dans la revue Science datée du 17 février.
"La manière dont les glaciers déversent leur glace dans l'océan est le
facteur le plus important pour comprendre comment une calotte glaciaire
évolue en fonction des changements climatiques", a expliqué Eric
Rignot, un glaciologue du JPL et principal auteur de cette recherche.
Selon lui, les modèles actuellement utilisés pour prédire la réduction
de la calotte glacière du Groenland et sa contribution à la montée du
niveau des océans autour du globe, ne prennent pas en compte la vitesse
de déversement des morceaux de glacier dans la mer.
"Avec une superficie de 1,7 million de km carré, plus de trois fois la
surface de la France, et une épaisseur de trois km, la calotte
glaciaire du Groenland ferait grimper le niveau des océans d'environ
sept mètres, si elle devait fondre entièrement", inondant de vastes
régions côtières très peuplées dans le monde, ont calculé ces
chercheurs.
Utilisant des observations
satellitaires, ces scientifiques ont calculé que la fonte des glaciers
du Groenland était responsable d'une montée d'un demi-millimètre par an
du niveau global des océans. Ils ont aussi conclu que la masse
glaciaire perdue avec le glissement des glaciers dans l'océan était
passée de 90 kilomètres cube en 1996 à 224 km3 en 2005.
Au cours des vingt dernières années, la température dans la partie sud-est du Groenland a grimpé de trois degrés Celsius.
Or, un air plus chaud "lubrifie" la partie des glaciers en contact avec
le sol ce qui les fait glisser plus vite vers l'océan, selon ces
chercheurs.
"Si la moitié de la calotte
glaciaire du Groenland se trouvant dans le sud-est réagit, selon nous,
au réchauffement climatique, la partie nord-est ne paraît pas encore
affectée mais cela ne va pas durer", a prédit Eric Rignot.
Les deux grands glaciers du Groenland, le Kangerdlugssaq et
l'Ilulissat, ont déjà reculé respectivement de 14 et 11 km par rapport
aux années 1960, d'après des observations satellitaires.
Le réchauffement atmosphérique est "en partie attribué par de nombreux
scientifiques à l'accumulation des gaz à effet de serre" [traduire :
résulte !], dont surtout le dioxyde de carbone (CO2), produit par la
combustion des hydrocarbures et du charbon.
*
Une première étude montre l'accélération de la fonte des glaces au pôle sud
WASHINGTON (AFP) - 2/3/6 - La fonte des glaces s'accélère dans
l'Antarctique depuis ces dernières années, selon une étude publiée
jeudi aux Etats-Unis, la première montrant une diminution de la masse
glacière totale du pôle sud. Analysant des données provenant de
deux satellites de la Nasa, des chercheurs de l'Université de Boulder
dans le Colorado (ouest) ont calculé que la calotte glaciaire de
l'Antarctique perd jusqu'à 152 km/cube de glace annuellement. A titre
de comparaison, la deuxième ville la plus peuplée des Etats-Unis, Los
Angeles, utilise 1,6 km/cube d'eau fraîche par an.
"Il s'agit de la première étude indiquant que l'ensemble de la masse
glaciaire de l'Antarctique se réduit de façon importante", a affirmé
Isabella Velicogna, de l'institut de recherche des sciences
environnementales de l'Université de Boulder dans une étude parue dans
l'édition en ligne de Science datée du 2 mars.
Ces
nouvelles données contredisent l'évaluation la plus récente d'experts
d'un comité intergouvernemental américain faite en 2001 qui prédisait
une augmentation de la masse glaciaire antarctique au 21e siècle, grâce
à un accroissement attendu des précipitations dans les zones les plus
chaudes du globe, a souligné cette scientifique.
"La réduction de la masse glaciaire de l'Antarctique dépend de
l'évolution du climat aussi bien à l'intérieur que sur les zones
côtières du continent", a expliqué Isabella Velicogna. "Les changements
que nous observons sont probablement un bon indicateur des
modifications des conditions climatiques", a-t-elle ajouté.
L'Antarctique contient 90% de la glace du globe et 70% des réserves d'eau douce de la Terre.
Cette fonte des glaces de l'Antarctique se traduit par une montée du
niveau global des océans de 0,4 millimètre (mm) annuellement avec une
marge d'erreur de 0,2 mm.
Un phénomène
similaire a également été observé dans le Groenland où les glaciers
déversent deux fois plus de glace et d'eau dans l'Atlantique depuis une
dizaine d'années, laissant prévoir une montée plus rapide que prévue du
niveau des océans, selon une étude de la Nasa publiée en février.
Ce phénomène résulte à la fois d'une fonte plus importante des glaces
et d'une accélération du mouvement de ces glaciers sous l'effet du
réchauffement climatique, avaient indiqué les auteurs de cette
recherche.
La fonte de la totalité de
la glace de l'Antarctique occidental - qui est huit fois plus petit en
volume que la calotte glaciaire de la partie Est du continent et où la
réduction de la masse de glace est la plus forte-- ferait monter le
niveau des océans de près de 7 mètres, selon des calculs de chercheurs
du "British Antarctic Survey".
L'Antarctique est le cinquième continent terrestre dont la superficie est deux fois celle de l'Australie.
La glace recouvre environ 98% du continent et a une épaisseur moyenne
de quelque 2.200 mètres. Les blocs que glace flottants représentent
quelque 11% du continent.
*
Dépêche de l'agence AFP reprise texto par "Le Journal du Centre", 29/11/6,
sous le titre : "L'été de la Sainte-Catherine"
Bel exemple de désinformation !
*
La France a connu son automne le plus chaud depuis 1950
Par François Casteran
Mais, les soi-disant experts de Météo-France (à la solde de la S.I.C. : Société industrielle et de consommation) s'emploient à semer la doute : pas de lien direct ni de conclusion sur le lien entre ce réchauffement climatique manifeste et l'effet de serre !!!
Qu'ils aillent au Diable !
Roger Ripert
Posté le 29/11/6
Pour Serge Planton (du Service de recherche sur le climat à Météo-France) :
- "Cela va dans le sens de ce à quoi "on" s'attend, mais on ne peut pas en tirer des conclusions"
-
"De la même manière, on ne peut pas tirer de conclusions de la canicule
de 2003, même si des études menées en "Angleterre" [sic] ont montré que
les émissions de gaz à effet de serre doublaient les probabilités de
l'occurence d'un tel phénomène"
- "Nous constatons simplement que les moyennes continuent d'augmenter"...
Pour Michel Schneider, ingénieur à la direction de la climatologie à Méteo-France :
-
"Ce genre de phénomène ne peut être mis "en lien direct" avec le
réchauffement climatique, mais ce que l'on observe aujourd'hui est
cohérent avec les scénarios climatiques"
-
"La variabilité qu'on constate d'une année sur l'autre peut masquer une
évolution (vers un réchauffement) qui n'est pas forcément spectaculaire"
-
"Le phénomène qu'on constate aujourd'hui sur toute l'Europe de l'Ouest
est "un problème de grande circulation générale de dépressions et
d'anti-cyclones"...
TOULOUSE
(AFP) - 28/11/6 - L'automne 2006 en France "aura été" le plus chaud
depuis 1950 [l'automne ne se termine que le 21 décembre, à ce que je
sache !], avec des températures supérieures de 2,9 degrés à la moyenne
saisonnière sur les trois derniers mois, mais le phénomène ne peut être
considéré à lui seul comme un signe du réchauffement climatique,
indique-t-on à Météo-France à Toulouse.
Selon [le sieur] Serge Planton [le planton de service !]
, du Service de recherche sur le climat à Météo-France, "cela va dans
le sens de ce à quoi on s'attend, mais on ne peut pas en tirer des
conclusions". "Les enseignements ne peuvent être tirés que de la
répétition" sur plusieurs dizaines d'années, a-t-il déclaré à l'AFP.
"De la même manière, on ne peut pas tirer de conclusions de la canicule
de 2003, même si des études menées en Angleterre ont montré que les
émissions de gaz à effet de serre doublaient les probabilités de
l'occurence d'un tel phénomène", ajoute le météorologue.
"Nous constatons simplement que les moyennes continuent d'augmenter",
dit-il en rappelant que depuis qu'il existe des statistiques
climatiques, "les dix dernières années les plus chaudes l'ont été au
cours des 17 dernières années".
Par ailleurs, souligne le météorologue, "la variabilité qu'on constate
d'une année sur l'autre peut masquer une évolution (vers un
réchauffement) qui n'est pas forcément spectaculaire".
La douceur de l'automne a déjà des conséquences pour les professionnels
du tourisme. Dans les stations de ski pyrénéennes, l'ouverture des
pistes prévue début décembre risque d'être retardée faute de neige,
alors que l'année dernière les massifs avaient bénéficié d'importantes
précipitations.
Les ornithologues
constatent eux aussi un changement de comportement des oiseaux
migrateurs. "Les oies cendrées venant de Scandinavie ou d'Europe de
l'est pour hiverner entre les Pays-Bas et le sud de l'Espagne ne sont
arrivées qu'en petit nombre et il est vraisemblable qu'elle resteront
sur la partie haute de leur zone" où elles trouvent de la nourriture,
indique à l'AFP Francis Meunier, de la Ligue de protection des oiseaux
(LPO).
Pour [le sieur] Michel Schneider,
ingénieur à la direction de la climatologie à Méteo-France,"ce genre de
phénomène ne peut être mis en lien direct avec le réchauffement
climatique, mais ce que l'on observe aujourd'hui est cohérent avec les
scénarios climatiques". Le phénomène qu'on constate aujourd'hui sur
toute l'Europe de l'Ouest avec des températures élevées notamment en
Suisse, Allemagne et Danemark est "un problème de grande circulation
générale de dépressions et d'anti-cyclones", a-t-il expliqué.
Selon lui, "on s'oriente vers une anomalie de températures de 2,9
degrés pour l'ensemble de l'automne. Ce qui situe cet automne au rang
des plus chauds depuis 1950, loin devant les automnes 2005 avec plus
1,4 degré et 2000, plus 1,1 degré".
Le
mois de septembre a été supérieur de 2,9 degrés à la normale et de 3,3
en octobre, ce qui place ces deux mois au second rang des plus chauds
depuis 1950. Novembre devrait également dépasser de 2,4 degrés la
normale saisonnière, le portant au quatrième rang des mois les plus
chauds depuis 56 ans.
"Après une
semaine particulièrement fraîche, novembre a ensuite connu des
températures douces, notamment autour du 15 et du 25. En fin de mois,
les observations supérieures a 20°C ont été nombreuses sur la moitié
sud de la France.
Les températures de début décembre devraient rester supérieures à la normale, a-t-il ajouté.
*
Montage de deux photos, l'une prise en février 1993, l'autre en février 2000,
montrant la fonte de la neige au sommet du Kilimandjaro.
Les scientifiques mondiaux réunis à Paris sur la "bombe climatique" !
Par Anne CHAON
PARIS (AFP) - 27/1/7 - Près de 500 scientifiques du monde entier se
réunissent lundi à Paris pour livrer leur diagnostic sur la "bombe
climatique" : le réchauffement planétaire déjà à l'oeuvre et, surtout,
à venir. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat (Giec), mandaté par l'ONU, va plancher 4 jours à l'Unesco pour
publier vendredi 2 février le chapitre scientifique de son quatrième
rapport, véritable "bible" des connaissances climatiques qui servira de
référence pour les cinq prochaines années.
Ce nouveau rapport, en cours d'élaboration depuis deux ans, ne devrait
réserver "aucune bonne nouvelle" : "C'est une confirmation de tout ce
qu'on a dit depuis longtemps, mais avec des risques supplémentaires",
selon le climatologue français Hervé Le Treut.
Fonte des glaces de mer et des sols gelés en profondeur (permafrost ou
pergélisol), diminution de la couverture neigeuse, recul des glaciers,
dilatation des océans réchauffés, sont autant de conséquences du
réchauffement qui peuvent aussi, par "rétroaction", jouer les
accélérateurs du processus.
Les climatologues redoutent en effet qu'au delà "d'effets de seuil",
ces phénomènes pourraient amplifier le réchauffement, sans qu'il soit
possible pour l'heure "de déterminer les limites à ne pas franchir",
explique Edouard Bard du Collège de France. La dernière livraison
du Giec, en 2001, estimait que les températures moyennes mondiales
pourraient augmenter de 1,4 à 5,8°C d'ici la fin du siècle par rapport
à 1990. Une amplitude de fourchette qui traduit moins les incertitudes
de la science que celles liées à l'évolution des sociétés et des
économies, plus ou moins énergivores.
"Par rapport à 2001, l'exercice sera plus large et plus complet et fera
l'effort de présenter les résultats sous forme probabiliste: c'est à
dire le degré de confiance accordé aux termes d'une fourchette donnée",
indique Serge Planton, qui dirige la recherche climatologique à
Météo-France.
Le thermomètre
planétaire a déjà gagné 0,8°C en un siècle, pour moitié au cours des
trente dernières années. "Hormis 1996, toutes les années depuis 1995
sont plus chaudes que n'importe quelle année depuis plus de 140 ans",
note le climatologue français Jean Jouzel, membre du bureau du Giec.
Et pour la communauté scientifique, cette accélération du réchauffement
constaté dans les dernières décennies ne peut s'expliquer par la seule
variation naturelle du climat. Une bonne part des gaz à effet de serre
lâchés dans l'atmosphère le sont par les activités humaines, ce qui
impose une réaction de la part des dirigeants du monde.
C'est à eux que s'adresse le "résumé à l'intention des décideurs" que
leur concocteront les experts réunis à Paris. Un résumé en dix pages du
rapport de synthèse, qui dira l'essentiel et le plus clairement
possible, mais qui va nécessiter d'ardents débats et un marchandage
"ligne par ligne", selon Jean Jouzel.
Ce résumé sert de socle à l'action internationale en faveur de la
réduction des émissions de GES dans le monde, cadrée par le protocole
de Kyoto.
"A l'heure actuelle, le
réchauffement moyen tel que montré par les simulations est de l'ordre
de +3°C en 2100. Mais tout dépendra des scénarios de réduction des
émissions de GES", qui varient selon les choix économiques, la
démographie mais aussi la diplomatie, indique Edouard Bard. L'Union
européenne a déjà fait sienne la conviction d'experts réunis en 2005 à
Exeter, au Royaume-Uni : au delà de 2°C supplémentaires, la planète
aura du mal à s'adapter.
*
GREENPEACE ALERTE L'OPINION SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Photo prise le 29 janvier 2007/REUTERS/Charles Platiau
PARIS (Reuters) - 29/1/7 - Des militants de
Greenpeace ont entrepris lundi d'escalader la Tour Eiffel et d'y
déployer des banderoles afin d'alerter l'opinion sur "l'urgente
nécessité" de limiter l'ampleur des changements climatiques.
Le mouvement écologique dit vouloir profiter de la réunion à Paris du
Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec),
parrainé par l'Onu, et de la présentation vendredi de son rapport de
synthèse sur les dernières recherches en matière de réchauffement
climatique.
Lundi en fin de matinée, une
quarantaine de membres de Greenpeace ont entrepris d'escalader la
structure métallique du monument le plus célèbre de Paris pour y
déployer deux banderoles au-dessus du deuxième étage, selon un
communiqué de l'association. Le déploiement devait être achevé vers 14
heures (13h00 GMT).
La première banderole
représente un thermomètre indiquant "l'absolue nécessité de maintenir
l'augmentation moyenne mondiale des températures en dessous de deux
degrés Celsius".
La seconde porte le message :
"it's not too late" (il n'est pas trop tard), nouveau slogan adopté par
l'association pour faire campagne sur le sujet.
*
Un pan de l'Antarctique a commencé à se désintégrer
WASHINGTON
(AFP) - 26 mars 08 - Un pan de la banquise antarctique équivalent à
près de quatre fois la superficie de la ville de Paris a commencé à se
désintégrer sous l'effet du réchauffement climatique rapide, a indiqué
mardi le Centre national de la neige et de la glace de l'Université du
Colorado (NSIDC).
Selon des images satellite, cette
désintégration porte déjà sur un pan de glace de 414 km2 faisant partie
du plateau Wilkins et a commencé le 28 février par le soudain
décrochage d'un iceberg de 25,5 km de long sur 2,4 km de large sur le
flanc sud-ouest.
Ce mouvement a déclenché la désintégration d'un bloc de 569 km2 du plateau Wilkins, dont 414 km2 ont déjà disparu.
Ce
plateau, dont la superficie est de 12.950 km2, est actuellement soutenu
par une bande étroite de glace de 5,6 km entre deux îles, a expliqué
dans un communiqué Ted Scambos, responsable scientifique du NSIDC
(National Snow and Ice Data Center).
Il s'agit de la plus grande banquise dans l'Antarctique.
"Si
les glaces continuent à reculer, cette bande de glace pourrait se
désintégrer et nous perdrions alors probablement la moitié de la
banquise de cette région au cours des prochaines années", a-t-il
déclaré.
Au cours des cinquante dernières années, la
partie occidentale de la péninsule antarctique a enregistré la plus
forte augmentation de température sur le globe avec une hausse de 0,5
degré Celsius tous les dix ans.
"Nous pensons que le
plateau Wilkins existe depuis quelques centaines d'années mais l'air
chaud et les vagues de l'océan provoquent sa dislocation", a expliqué
Ted Scambos, qui a constaté pour la première fois cette désintégration
en mars.
L'été touchant à sa fin dans l'Antarctique,
les scientifiques ne prévoient pas davantage de désintégration du
plateau Wilkins dans les prochains mois.
David
Vaughan, scientifique du British Antarctic Survey ayant participé aux
travaux de mesure de la fonte des glaces, souligne que la
désintégration du plateau Wilkins n'affectera pas directement le niveau
des mers car ce pan de banquise flottait déjà avant de devenir liquide.
"Mais cela est une autre indication de l'impact du changement climatique dans la région", a-t-il commenté.
Ces dernières années, la banquise bordant la péninsule antarctique a connu une dislocation rapide.
En 1995, le plateau Larsen A, long de 75 km et large de 37 km, s'est décroché puis fragmenté en icebergs dans la mer de Weddel.
Le
19 mars 2002, un satellite de la Nasa observait l'effondrement de
Larsen B, d'une surface de 3.850 km2 et 200 mètres de haut qui
contenait 720 milliards de tonnes de glace. La fonte accélérée des
glaces de l'Antarctique — plus de 13.000 km2 de banquise ont disparu en cinquante ans —
pourrait contribuer de façon importante à la montée du niveau des
océans. Selon certaines projections au rythme actuel (+ 3 mm par an de
1996 à 2006), les océans pourraient avoir gagné 1,40 mètre d'ici la fin
du siècle.
*
L'inquiétude grandit autour de la fonte de la banquise dans l'Antarticque
Par EuroNews euronews - Mercredi 26 mars 08
Sa superficie s'élève à 414 km2 soit environ 4 fois celle de Paris. La
désintégration aurait débuté le 28 février sur le plateau de Wilkins à
environ 1600 km de la pointe sud de l'Amérique du sud. Elle a été
observée par satellite.
A
Bruxelles, Rajendra Pachauri président du Groupement
intergouvernemental sur l'évolution du climat, et co-lauréat du prix
Nobel de la paix avec Al Gore, s'est dit préoccupé ce mercredi.
"Dans
notre rapport de synthèse, nous avons clairement mentionné la
possiblité de changements irréversibles, comme l'effondrement de larges
pans de glace ce qui pourrait avoir comme résultat une augmentation du
niveau de la mer de plusieurs mètres. J'espère que cela ne se
reproduira pas mais c'est une possibilité dont nous devons être
conscients."
L'antarctique a connu le plus rapide
réchauffement climatique de la planète, au cours des 50 dernières
années. Plus de 13 000 km2 de banquise ont disparu pendant ce
demi-siècle
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