Doomsday clock

L'horloge du Jugement dernier

IT IS TWO AND A HALF MINUTES TO MIDNIGHT

Couverture du N° 32 de la revue Oniros - 4e tr. 1990 - 1er tr. 1991

 


 

La Fin du Monde

Voir aussi : La Fin du Monde 2018

La Fin du Monde 2019

 

Voir aussi : COLLAPSOLOGIE

L'AFFAIRE DU SIECLE & GRETA THUNBERG

 

Le «deuxième avertissement» pour l’avenir de la Terre,
l’Apocalypse en vue ?

Sputnik - 14-11-17 - Vingt-cinq ans après une première mise en garde d'une majorité de lauréats du prix Nobel, plus de 15.000 scientifiques de 184 pays lancent, dans une déclaration publiée lundi, un avertissement face aux risques de déstabilisation de la planète faute d'actions pour préserver l'environnement et les écosystèmes.

En 1992, l'ONG «Union of Concerned Scientists» avec plus de 1.700 co-signataires, avait émis «L'avertissement des scientifiques du monde à l'humanité» dans lequel ils argumentaient que l'impact des activités de l'homme sur la nature allaient probablement aboutir «à de grandes souffrances humaines» et «mutiler la planète de manière irrémédiable».

Sans véritable taxation du carbone, la COP 23 «n’est qu’un écran de fumée»
Un quart de siècle plus tard, ces scientifiques revisitent la mise en garde initiale dans une tribune qu'ils qualifient de «deuxième avertissement».

Disponibilité de l'eau potable, déforestation, baisse du nombre de mammifères, émissions de gaz à effet de serre: tous ces voyants sont dans le rouge et les réponses depuis 1992 sont décevantes, à l'exception des mesures internationales prises pour stabiliser la couche d'ozone dans la stratosphère, concluent ces scientifiques dont l'appel parait dans la revue BioScience.

«Dans ce document, nous avons examiné l'évolution de la situation des deux dernières décennies et évalué les réponses humaines en analysant les données officielles existantes», explique Thomas Newsom, professeur à l'Université Deakin en Australie, co-auteur de la déclaration.

Depuis 25 ans, la quantité d'eau potable disponible dans le monde per capita a diminué de 26% et le nombre des zones mortes dans les océans a augmenté de 75%, soulignent les chercheurs.

L'appel cite également la perte de près de 120,4 millions d'hectares de forêts converties pour la plus grande partie en terres agricoles et un net accroissement des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et des températures moyennes du globe.
Les scientifiques pointent aussi l'augmentation de 35% de la population mondiale et une réduction de 29% du nombre de mammifères, de reptiles, d'amphibiens, d'oiseaux et de poissons.

Parmi les mesures recommandées, les auteurs de l'appel suggèrent la création d'un plus grand nombre de réserves naturelles terrestres et marines et un renforcement des lois contre le braconnage et des restrictions plus sévères du commerce des produits de la vie sauvage.

Pour freiner la croissance démographique dans les pays en développement, ils préconisent une plus grande généralisation du planning familial et des programmes d'éducation des femmes.

 

 

Concentrations en gaz à effet de serre : du jamais vu depuis plusieurs millions d'années

Notre-planete.info - 31/10/17 - Selon le dernier bulletin de l'Organisation Météorologique Mondiale sur les gaz à effet de serre, les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté à un rythme record en 2016, confirmant que les niveaux actuels sont sans précédent depuis plusieurs millions d'années...

Toutes les bonnes intentions, discours, protocoles, accords, partenariats, démonstrations et sommets mondiaux sur les gaz à effet de serre n'y changent rien : il y a toujours plus de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. En 2015, un seuil significatif a été franchi : la teneur de l'atmosphère, moyennée à l'échelle du globe, en dioxyde de carbone (CO2) a atteint 400 parties par million (ppm).
En 2016, cette moyenne a dépassée les 403,3 ppm, "en raison de la conjonction des activités humaines et d'un puissant épisode El Niño", précise l'OMM.

Rappelons qu'avant 1750 et donc la révolution industrielle, les teneurs en gaz à effet de serre étaient inférieures à 280 ppm, l'augmentation est donc de... 45 % !

Pire, la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c'était il y a plusieurs millions d'années. "Les relevés géologiques indiquent que les niveaux actuels de CO2 correspondent à un climat « d'équilibre » observé pour la dernière fois au Pliocène moyen (il y a 3 à 5 millions d'années), période pendant laquelle la température était de 2 à 3 °C plus élevée et qui a vu fondre les nappes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique occidental, ainsi qu'une partie de la glace de l'est du continent. Cette fonte avait entraîné une élévation du niveau de la mer, qui était supérieur de 10 à 20 m au niveau actuel", précise le bulletin de l'OMM.

Publié tous les ans, le Bulletin sur les gaz à effet de serre est fondé sur les observations du Programme de la Veille de l'atmosphère globale de l'OMM. Ces observations contribuent à la surveillance des concentrations de gaz à effet de serre, principaux éléments moteurs des changements climatiques au niveau de l'atmosphère et, à l'instar des systèmes d'alerte précoce, permettent de rendre compte de leurs fluctuations.


Autre élément de comparaison : au Miocène moyen, il y a 15 à 17 millions d’années, la concentration de CO2 dans l'atmosphère atteignait entre 400 ppm et 650 ppm et la température moyenne à la surface du globe était de 3 ºC à 4 ºC supérieure à celle d’aujourd’hui.

Pourquoi les concentrations en gaz à effet de serre continuent d'augmenter ?

Ainsi, au niveau mondial, les émissions de dioxyde de carbone (combustible fossile et industriel) continuent d'augmenter, bien que plus légèrement ces dernières années avec une estimation de + 0,2% de 2015 à 2016. Depuis l'année de référence du Protocole de Kyoto (1990), la croissance des émissions de CO2 est de 63 % selon les données du Global Carbon Project. Depuis 1990, le forçage radiatif total causé par l'ensemble des gaz à effet de serre persistants, qui induit un réchauffement de notre système climatique, s'est accru de 40 %, et une hausse de 2,5 % a été enregistrée en 2016 par rapport à 2015, selon les chiffres de l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA).

Grâce aux observations du satellite Orbiting Carbon Observatory (OCO-2) de la NASA, les scientifiques ont réalisé une représentation en 3D des sources d'émissions géographiques de Co2 et de la dispersion planétaire dans l'atmosphère du dioxyde de carbone, en seulement quelques jours.
La moitié des émissions de gaz à effet de serre est absorbée par la végétation (25%) et les océans (25%), le reste s'accumule dans l'atmosphère.

Les objectifs de l'Accord de Paris restent hors de portée

L'Accord de Paris sur le climat vise à limiter le réchauffement climatique en-deçà des 2°C avec un objectif encore plus ambitieux de 1,5°C. Cependant, "dans l'état actuel des choses, une mise en œuvre complète des contributions prévues déterminées au niveau national conditionnelles et inconditionnelles entraînerait très probablement une augmentation des températures d’au moins 3°C à l'horizon 2100 – « inconditionnelles » signifie que les gouvernements seront tenus de prendre des engagements bien plus importants lorsque ceux-ci seront révisés en 2020" indique le PNUE dans la huitième édition du rapport annuel de l'ONU sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, publié le 31 octobre 2017. Une perspective qui ne prend pas en compte la volonté des Etats-Unis de se retirer de l’Accord de Paris et qui devrait donc être bien plus pessimiste.
"L'accord de Paris a donné un nouvel élan aux mesures pour lutter contre les changements climatiques, mais cet élan faiblit", déclare Edgar E. Gutiérrez-Espeleta, ministre de l’environnement et de l'énergie du Costa Rica et Président de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement 2017. "Nous faisons face à des choix douloureux : renforcer nos ambitions ou subir les conséquences de leur affaiblissement.".

L'étude des Nations Unies précise que l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions pour atteindre l’objectif de 1,5°C de réchauffement se situe entre 16 et 19 Gt éq-CO2, un objectif plus important que prévu.

Comment pourrait-il en être autrement alors que rien ne change dans la finalité de nos sociétés ? Nous continuons de produire tout et n'importe quoi pour satisfaire des consommateurs de plus en plus nombreux et superficiels afin de soutenir ou rattraper coûte que coûte une croissance économique sans intérêt et sans aucun avenir durable.

"Les chiffres ne mentent pas. Nos émissions continuent d'être trop élevées et il faut renverser la tendance. Ces dernières années, les énergies renouvelables ont certes connu un formidable essor, mais nous devons maintenant redoubler d'efforts pour faire en sorte que ces nouvelles technologies à faible émission de carbone puissent se développer. Nous disposons déjà de nombreuses solutions pour faire face à ce défi. Il ne manque que la volonté politique de la communauté internationale et l'acceptation d'une évidence : le temps presse" a indiqué Erik Solheim, chef d'ONU-Environnement. Il ajoute : "Un an après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, nous nous retrouvons dans une situation où les efforts sont encore insuffisants pour éviter un avenir misérable à des centaines de millions de personnes".

Vers un avenir climatique de plus en plus sombre

Outre les nombreuses conséquences environnementales et éthiques, cette hausse rapide des concentrations de CO2 et d'autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère est susceptible de déclencher une modification sans précédent des systèmes climatiques et d'entraîner ainsi de "graves bouleversements écologiques et économiques" est-il précisé dans le bulletin de l'OMM.

"Si l'on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d'une hausse dangereuse de la température d'ici la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l'Accord de Paris sur le climat", a averti le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas. "Les générations à venir hériteront d'une planète nettement moins hospitalière" a-t-il ajouté.

Nos sociétés ont manifestement échoué à contenir de manière responsable leurs émissions de gaz à effet de serre, rendant déjà obsolète l'accord de Paris signé fin 2015, alors que le climat devrait plus probablement voir sa température moyenne augmenter de 5°C. Cela ne doit pas nous empêcher d'oeuvrer pour diminuer au maximum notre empreinte carbone en suivant quelques astuces simples et économiques et en diminuant notre consommation de viande dont les impacts sont de plus en plus importants sur le climat.

Auteur
Christophe Magdelaine Christophe Magdelaine / notre-planete.info

Elevation du niveau de la mer : il ne reste que 10 ans pour éviter 10 000 ans de catastrophe

 

Notre-planete.info - 11/4/17 - fait maintenant plus de 40 ans que l'on discute du réchauffement climatique, sans qu'aucune décision sérieuse et responsable n'ait été prise. Les décisions politiques se bornent au court terme et ne considèrent pas les impacts à long terme. Or, des études récentes montrent que nos activités auront des conséquences, pas seulement sur un siècle, mais au moins sur 10 000 ans. Ainsi, pour réellement prendre en compte l'urgence de la situation climatique, mieux vaut se projeter sur le long terme et agir promptement et sérieusement. C'est l'alerte des scientifiques alors que l'avenir de l'humanité est en jeu.

Malgré l'autosatisfaction politico-médiatique lors de la COP21 et la COP22, rien n'est réglé et tout reste à faire en matière de changement climatique : aucun engagement contraignant n'existe et les concentrations en gaz à effet de serre continuent d'augmenter fortement (les 400 ppm de CO2 ont été atteint) tandis que le monde peine à accomplir sa transition énergétique.

Or, dans les discussions politiques actuelles à l'échelle mondiale, on accorde trop d'importance aux impacts du changement climatique sur le court terme, d'ici à 2100, évacuant la portée temporelle réelle de nos activités polluantes. C'est le constat d'une nouvelle publication alarmante du European Marine Board (EMB) qui s'appuie notamment sur un article paru dans Nature Climate Change en février 2016.

Les auteurs soutiennent que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) - résultant des activités humaines - perdureront dans l'atmosphère et continueront d'affecter le climat de la terre pour des dizaines voire des centaines de milliers d'années.

Pour étayer leur conclusion, les chercheurs s'appuient sur des analyses des climats passés qui montrent que toute augmentation de CO2 entraîne par la suite une montée du niveau des océans, avec un décalage qui peut prendre des milliers d'années, le temps que les calottes glaciaires fondent.

Vers une élévation de 52 m du niveau des océans

Même dans le cas du scénario modéré, les conséquences seront cataclysmiques avec l'inondation de régions densément peuplées : New-York, Londres, Tokyo, Jakarta, la Randstad (Pays-Bas)... Aucune digue ni protection côtière ne pourra stopper une telle élévation du niveau des océans.

Au final, près de 20 % de la population mondiale (1,4 milliard d'habitants - chiffres actuels) sera affectée. Cela engendrera des bouleversements et des migrations de populations jamais vues dans l'histoire de l'humanité.

Si nous n'agissons pas dans les 10 ans qui viennent sans se fixer des objectifs plus ambitieux pour le changement climatique, une élévation du niveau de la mer de 25 m est hautement probable.

Les discussions et scénarios actuels sur les conséquences du changement climatique prennent généralement 2100 comme date butoir et occultent ainsi la portée réelle d'une modification du climat : au moins 10 000 ans. Ce qui signifie que nos décisions actuelles décident littéralement du futur de l'humanité. L'enjeu est tellement colossal qu'il semble imaginaire et pourtant…

2030 : seule option possible : zéro émission de gaz à effet de serre

Selon le bulletin du EMB, c'est la seule option possible. Réduire les émissions, un objectif au coeur des sommets sur le changement climatique, est maintenant insuffisant : c'est l'arrêt complet des rejets qui doit être acté. "La seule option pour éviter les changements climatiques catastrophiques est de faire des changements rapides et fondamentaux dans nos systèmes énergétiques, industriels et agricoles afin de passer à des émissions de carbone nulles ou négatives dans les 20 à 30 ans. Cela peut sembler dramatique, mais par rapport au coût humain potentiel, c'est du bon sens." souligne le rapport.

Si quelques émissions carbonées perdurent, elles devront être compensées par la reforestation, notamment des mangroves dont la capacité de fixation de carbone est la plus forte.

De nouveaux objectifs politiques sont nécessaires pour éviter cette situation. Il est essentiel de revoir l'actuelle gouvernance des systèmes énergétiques, industriels et ceux liés à l'agriculture. L'enjeu est de taille, nos sociétés seront-elles à la hauteur ? La récente élection de Donal Trump, climato-sceptique candide, nous éloigne un peu plus de la raison...

 

Notes
L'European Marine Board (EMB) est un think tank européen. EMB est composé d'instituts de recherche en sciences marines (dont l'Ifremer), d'organismes de financement et d'universités. Le rôle de l'EMB est de coordonner l'action de ses membres afin de développer des priorités stratégiques communes et de promouvoir la recherche, la formation, l'innovation marine, notamment auprès de l'Union Européenne, de ses états membres, des états associés à l'UE, des acteurs du monde socio-économique Européen et du grand public.

Références
Peter U. Clark, Jeremy D. Shakun, Shaun A. Marcott, Alan C. Mix, Michael Eby, Scott Kulp, Anders Levermann, Glenn A. Milne, Patrik L. Pfister, Benjamin D. Santer, Daniel P. Schrag, Susan Solomon, Thomas F. Stocker, Benjamin H. Strauss, Andrew J.
Weaver, Ricarda Winkelmann, David Archer, Edouard Bard, Aaron Goldner, Kurt Lambeck, Raymond T. Pierrehumbert and Gian-Kasper Plattner (2016). Consequences of twenty-first century policy for multi-millennial climate and sea-level change - Nature Climate Change 6: 360-369. DOI:10.1038/nclimate2923.
Slangen, A.B.A. et al., 2016. Anthropogenic forcing dominates global mean sea-level rise since 1970 - Nature Climate Change. DOI

Auteur
Christophe Magdelaine Christophe Magdelaine / notre-planete.info

 

 

Professor Stephen Hawking has warned our planet will one day look like Venus (left) with surface temperatures of 460°C (860°F) if global warming continues. Venus, the second closest planet to the sun, was much like Earth 4 billion years ago (artist's impression right)

 

La Terre se transformerait en un véritable enfer, prévient Stephen Hawking



Sputnik - 10/1/18 - La planète bleue risque de connaître le même sort que Vénus. Les conditions climatiques seront alors inaptes à l’existence de la vie humaine, estime le célèbre astrophysicien britannique Stephen Hawking.

Les changements climatiques conduisent l’humanité vers l’extinction et le réchauffement climatique risque de transformer notre planète, la Terre, en un enfer, estime l’astrophysicien mondialement connu Stephen Hawking.

Si l’homme ne diminue pas ses émissions de gaz à effet de serre, tôt ou tard, le mercure atteindra la barre des 460°C, a-t-il prévenu.

Dans le cadre de son émission Favourite Places, il a «transporté» ses spectateurs sur Vénus.

Le «deuxième avertissement» pour l’avenir de la Terre, l’Apocalypse en vue ?

Selon la NASA, il y a quatre milliards d’années, Vénus, la deuxième planète la plus proche du Soleil, ressemblait à la Terre. Pendant près de deux milliards d’années, elle a eu une atmosphère, des mers et des plantes. Toutefois, pour toute une série de raisons, la planète a «brûlé».
Compte tenu du fait que notre planète est âgée, d’après les scientifiques, de 4,5 milliards d’années, elle risque de se transformer en un désert inhabitable dans 500 millions d’années.

Précédemment, Stephen Hawking avait déjà prévenu que la Terre pourrait devenir inhabitable si les changements climatiques se poursuivent. Il a en outre accusé Donald Trump d’avoir condamné à mort la planète en sortant de l’accord de Paris sur le climat.

 

 

 

Avant-goût de l’enfer : l’augmentation de la température tuerait massivement les humains

 

© Sputnik . Boris Kavashkin

Sputnik - 1/8/18 - Des chercheurs sont convaincus que le nombre des victimes de la chaleur se multipliera en Australie, en Inde, au Japon, en Canada et en Grèce car cela entraînera une augmentation des catastrophes naturelles comme les incendies et la sécheresse.

Le nombre de personnes qui seront victimes de la chaleur dans les régions tropicales et subtropicales quintuplera d'ici à 2080, ont conclu des chercheurs de l'université Monash (Australie), relate EurekAlert.

Les scientifiques ont élaboré un modèle informatique fondé sur une estimation des rejets de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. L'étude a également tenu compte de la capacité de l'homme à s'adapter aux conditions changeantes de l'environnement et de la densité de la population dans différents pays.

Selon le scénario le plus pessimiste, dans plusieurs villes australiennes comme Brisbane, Sydney et Melbourne, il y aura une augmentation de 471 pour cent des décès causés par les vagues de chaleur, par rapport à la période 1971-2010.

En outre, les chercheurs sont convaincus que le nombre de victimes augmentera en Inde, au Japon, en Canada et en Grèce. La situation risque d'être encore davantage compliquée par la multiplication des catastrophes naturelles concomitantes comme les incendies et la sécheresse.

En outre, les spécialistes soulignent la nécessité de respecter l'accord de Paris sur le climat, et notamment de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 pour freiner le réchauffement climatique et l'augmentation de la température sur la planète.


 

 

Réchauffement climatique :

«Dans vingt ans, un été comme celui-ci nous semblera un peu frais»

 

 

INTERVIEW 

Les climatologues alertent sur l’imminence d’une chaîne de catastrophes naturelles irréversibles en cas de réchauffement climatique continu…

Propos recueillis par Laure Cometti

 
20minutes.fr - 7/8/18

Une sonnette d’alarme. Des climatologues ont publié un article prédisant des scénarios encore plus catastrophiques que ceux que l’on envisage en matière de dérèglement climatique. Leur travail, publié dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PDF), conclut que l’inévitable réchauffement de la planète pourrait entraîner une réaction en chaîne de catastrophes naturelles irréversibles.

Michel Crucifix, professeur à l’Université de Louvain et maître de recherches FNRS a participé à cet article. Il explique à 20 Minutes pourquoi la planète pourrait devenir une étuve, et les pistes pour l’éviter.

Comment avez-vous travaillé avec les autres chercheurs pour élaborer cet article ?

L’article est une synthèse de résultats déjà existants. Nous n’avons pas réalisé de nouvelles observations mais nous offrons une perspective, un éclairage important sur des connaissances déjà acquises.

Quel est cet éclairage ?

L’accord de Paris a convenu de limiter la hausse de la température moyenne de la terre sous 2 degrés Celsius par rapport au niveau préindustriel, ce qui me semble peu réaliste car difficilement atteignable. Or il ne faut pas raisonner comme ça, car plus le réchauffement est important, plus on augmente le risque que certaines composantes de notre planète cessent de fonctionner comme elles le font actuellement.

C’est ce que nous avons appelé des points de bascule. Nous en avons identifié une quinzaine, dont la forêt amazonienne, les glaciers alpins, le permafrost, le courant El Niño, etc. Une fois franchis, ces basculements se déclencheront les uns les autres.

Comme un effet domino ?

Oui, tout est lié. Par exemple la fonte de la banquise du Groenland [l’un des points de bascule], il y aura un rejet d’eau douce dans l’Atlantique nord qui peut arrêter la « cheminée » Atlantique nord, un courant marin qui déplace les eaux tropicales vers le nord et les mélange aux abysses. Ce courant est crucial pour mélanger la chaleur, les nutriments, et s’il disparaît, d’immenses zones de pêches sont menacées.

Ces basculements en entraîneront d’autres et on peut rentrer dans une dynamique qu’on ne contrôle plus, où les accords environnementaux ne serviraient plus à rien. On pense que ce genre de basculement est irréversible. Et comme il semble très peu probable que l’on arrive à respecter l’objectif de ne pas dépasser une hausse de 2 degrés Celsius, cette perspective peut devenir réalité.

Concrètement, comment transformeraient-ils notre planète ?

L’été caniculaire que nous vivons est représentatif de notre époque climatique. Dans 20 ans, un tel été sera peut-être un peu frais car la planète va continuer à se réchauffer. Mais s’il n’y avait que ça, on s’adapterait. Or si la planète se réchauffe, les sociétés et les écosystèmes vont être déstructurés par la fonte des glaciers, qui sera inexorable, la hausse du niveau des mers, la destruction des forêts tropicales…

Que faudrait-il faire pour éviter que ces basculements ne se produisent ?

Il faut surveiller le système dans lequel on vit, comme dans une maison avec un thermostat. Pas seulement le plafond des 2 degrés Celsius de hausse, il faut garder un œil sur ces points de bascule, surveiller les glaciers, la forêt amazonienne, les moussons et courants marins… Et le grand défi pour notre génération c’est de trouver des moyens de réagir aux signaux que ces grands systèmes nous envoient.

Or dans un monde complexe comme le nôtre, peuplé de 7 milliards d’humains, composé de sociétés différentes, mettre en place un système de gouvernance mondial est compliqué. On l’a vu lors des négociations sur l’accord de Paris : les Etats ont pu s’entendre sur le chiffre mais ont eu beaucoup plus de mal à s’accorder sur les moyens de parvenir à cet objectif.

Quels seraient ces moyens d’éviter que notre planète devienne une étuve ?

Le problème actuel est que nos émissions de CO2 sont directement liées à notre consommation d’énergie, elle-même directement liée à notre croissance économique. Pour le moment, on n’arrive pas à découpler ces trois éléments. Le grand défi c’est de créer une économie qui intègre dans ses paradigmes qu’il faut gérer avec des ressources finies. Cela implique de repenser totalement notre système économique et social. C’est un message adressé au grand public et aussi à la communauté scientifique, aux économistes, aux sociologues… Une révolution scientifique doit avoir lieu.

Concrètement, ce nouveau système économique et social ressemblerait à quoi ?

Il faut sortir de l’idée que l’on peut soutenir une croissance énergétique sans carburant fossile. Les énergies renouvelables ne vont pas nous permettre de consommer davantage d’énergie. Cela implique de créer un système dans lequel on consomme moins et on produit moins. Le commerce international existera toujours, mais il faudra relocaliser l’économie, retrouver des systèmes produisant des biens durables, réparables, avec des circuits courts. Trouver un système permettant de combiner une décroissance énergétique avec un modèle de société durable.

Ce sujet et notre article intéressent cet été car on est en pleine canicule. Mais je pense que l’agenda climatique s’imposera dans 10, 15 ans en politique. Ce serait mieux de le faire avant, mais aucun pays veut pénaliser son économie pendant que les autres Etats continuent à avancer.

Est-ce qu’il est déjà trop tard ?

Il y a beaucoup d’auteurs dans cette étude, avec des sensibilités différentes. Pour résumer l’état d’esprit, nous pensons qu’une gouvernance mondiale est urgente pour éviter le pire. Les circonstances que nous connaissons aujourd’hui vont être amplifiées, quoi que l’on fasse. Notre grand espoir c’est que l’on puisse rester sous les seuils les plus dangereux et éviter les basculements en chaîne. 

Mais même les climatologues roulent en voiture diesel et prennent l’avion pour participer à des colloques, alors imaginez le temps que cela va prendre pour que tout le monde prenne conscience de cette urgence ! On ne peut pas complètement négliger la possibilité que ça se termine très mal, mais notre responsabilité est d’être tourné vers l’avenir.

 

 

 

 

Une réaction en chaîne irréversible pourrait transformer la Terre en étuve

Même en réduisant les émissions, on risque de franchir un point de rupture, avertit une étude...

P.B. avec AFP

 20minutes.fr  

Publié le 07/08/18

 

Notre planète fonce vers un point de rupture qui déboucherait sur un scénario catastrophe irréversible. C’est l’avertissement lancé par des chercheurs internationaux dans une nouvelle étude sur le climat, publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PDF). Selon eux, un effet domino pourrait transformer la Terre en étuve d’ici quelques décennies, même si l’humanité parvient à limiter la hausse des températures à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels – l’objectif fixé par l’Accord de Paris.

Si les calottes polaires continuent de fondre, les forêts d’être décimées et les émissions de gaz à effet de serre de battre chaque année des records, la Terre va franchir un point de rupture, concluent des chercheurs de l’université de Copenhague, de l’Université nationale australienne et de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique en Allemagne.

Une réaction en chaîne en trois temps

Les chercheurs ont identifié une dizaine de facteurs de risques interconnectés qui pourraient provoquer une réaction en chaîne en trois temps. Avec des puits de carbone affaiblis, des forêts qui rétrécissent et une hausse des températures comprises entre 1 et 3°C, la calotte glaciaire recouvrant la terre de l’Antarctique ouest et du Groenland, les glaciers des Alpes et la Grande barrière de corail seraient les premiers menacés.

« Quand un seuil critique est atteint, le processus de réactions s’auto-entretient », note l’étude. La machine s’emballerait alors jusqu’à une hausse des températures de 5°C, menaçant l’Antarctique Est et le méthane et le CO2 emprisonnés dans le permafrost, sol censé être gelé en permanence en Russie ou au Canada, correspond à environ 15 années d’émissions humaines.

Une hausse du niveau de la mer de 25 mètres

Les conséquences seraient dévastatrices. La fonte des glaces de l’Antarctique Ouest et du Groenland conduirait à une hausse du niveau de la mer de 13 mètres. La calotte de l’Antarctique Est, plus sensible au réchauffement qu’estimé précédemment, représente 12 mètres potentiels supplémentaires. Deux-tiers des mégalopoles sont installées moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer, tout comme les plaines agricoles qui les nourrissent.

Comment empêcher ce scénario catastrophe ? Réduire les émissions ne suffit pas. Il est nécessaire de changer immédiatement de mode de vie pour protéger la Terre, ont averti les chercheurs. Ils préconisent une meilleure gestion des sols, des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, la protection des terres et des côtes ou encore le développement de techniques de capture du CO2, planter des arbres et arrêter la déforestation. En cas d’échec, Hans Joachim Schellnhuber, coauteur et directeur du Potsdam Institute for Climate Impact Research, avait précédemment estimé qu’une Terre à +4 ou +5°C ne pourrait pas abriter plus d’un milliard de personnes.

 

 

 

L'Islande a dévoilé le 18 août 2019 une plaque à la mémoire du Okjökull, glacier disparu. Le texte inscrit sur la plaque de bronze en islandais et en anglais a pour titre: "Une lettre pour l'avenir", pour sensibiliser au changement climatique ( Jeremie RICHARD / AFP )

 

"C'est un appel au futur et à l'action" :

l'Islande honore son premier glacier fondu à cause du réchauffement climatique

 

Les scientifiques et chercheurs, qui dévoilent cette plaque commémorative, veulent alerter le monde sur la fonte des glaciers, due au changement climatique.


Franceinfo, publié le 18/08/2019

"Ce monument atteste que nous savons ce qu'il se passe et ce qui doit être fait", indique le texte écrit en lettres d'or, en islandais et en anglais. Cette plaque commémorative est dévoilée dimanche 18 août en Islande, à la mémoire de l'Okjökull, premier glacier de l'île à avoir perdu son statut à cause du réchauffement climatique. Le message conclut : "Vous seuls savez si nous l'avons fait."

Okjökull n’est en effet plus considéré comme un glacier car la glace, aujourd’hui quasi-inexistante, fondait plus vite qu’elle ne s’accumulait. La glace, qui recouvrait encore 16 km2 de surface en 1890, n'était plus que de 0,7 km2 en 2012, selon un rapport de l'université d'Islande publié en 2017. Le glacier a donc perdu son statut en 2014, une première sur l’île volcanique.

Plus de 400 autres massifs glaciaires également menacés

"C'est un appel au futur et même un appel à l'action, explique Cymene Howe, professeur d'anthropologie à l'université Rice, aux États-Unis, à l'initiative du projet. Je pense que l'utilisation du pronom 'vous' est un outil rhétorique très puissant, car il fait appel au lecteur et l'engage à agir."

C'est la première commémoration dans le monde réalisée en l'honneur d'un glacier disparu à cause des changements climatiques. "C'est important de trouver des moyens de se connecter au monde dans lequel nous vivons aujourd'hui", analyse Dominic Boyer, professeur d'anthropologie à l'université Rice.

Comme Okjökull, les quelque 400 autres massifs glaciaires islandais devraient tous inexorablement subir le même sort, selon le glaciologue Oddur Sigurðsson : "L’inertie du système climatique est telle que, même si nous stoppions dès maintenant les rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, cela continuerait de se réchauffer pendant près de deux siècles avant d’atteindre son point d’équilibre."

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L'Islande va rendre hommage à l'Okjökull,

le premier glacier disparu à cause du réchauffement climatique

La glace qui recouvrait encore 16 km2 de surface en 1890 n'était plus que de 0,7 km2 en 2012.

Franceinfo, 23/7/19

"Tous nos glaciers devraient connaître le même sort au cours des 200 prochaines années", peut-on y lire.L'Islande va dévoiler une plaque commémorative à la mémoire de l'Okjökull, premier glacier du pays à disparaître à cause du réchauffement climatique. Celle-ci sera inaugurée le 18 août sur le site de l'ancien Okjökull, dans l'ouest de l'île, a-t-on appris lundi 22 juillet par des chercheurs islandais et américains à l'initiative du projet.

Avec cette plaque en lettres d'or titrée en islandais et en anglais "Une lettre pour l'avenir", les chercheurs espèrent sensibiliser la population face au déclin des glaciers et aux effets du changement climatique. "Ce monument atteste que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Vous seuls savez si nous l'avons fait", dit la plaque à l'adresse des générations futures. Elle porte également la mention "415 ppm CO2", en référence au niveau record de concentration de dioxyde de carbone enregistré en mai dernier.

L'Okjökull a été déclassé par les glaciologues en 2014, une première sur l'île. La glace qui recouvrait encore 16 km2 de surface en 1890 n'était plus que de 0,7 km2 en 2012. "Pour avoir le statut de glacier, sa masse de glace et de neige doit être assez épaisse pour qu'il se déplace grâce à son propre poids", soit 40 à 50 m d'épaisseur afin de produire suffisamment de pression pour rendre la glace malléable, explique le géologue Oddur Sigurdsson.


 

 

 

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