POUR LE DROIT DES PEUPLES
A L’AUTODÉTERMINATION
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A propos de :
LE HAUT-KARABAGH
Abkhazie Azerbaidjan Géorgie Ossetie du Sud
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Source :
Jacques Leclerc
Capitale : Stepanakert (Khankendi)
Population : 130 000 (1996)
Langues officielles : azéri et arménien
Groupe majoritaire : arménien (73,5 % en 1996)
Groupes minoritaires : azéri (25,3 % en 1996)
Système politique : république autonome azerbaïdjanaise
Situation géographique
Le Haut-Karabagh (Artsakh, en arménien) est une région autonome de l'Azerbaïdjan située à environ 270 km à l’ouest de Bakou. Le Haut-Karabagh s’étend du nord-ouest au sud-est sur près de 4400 km2 dans le sud-est du Petit Caucase (Malyy Kavkaz). Il comprend cinq provinces : Martakert, Askeran, Martinu, Shushi et Hadrut.
La capitale du Haut-Karabagh, située dans le centre de la région, appelée Khankendi jusqu’en 1923, a depuis pris le nom de Stepanakert. Présentement, le Haut-Karabagh est en partie sous le contrôle de l'armée arménienne; les lois azerbaïdjanaises ne sont alors plus appliquées.
Données démolinguistiques
La population du Haut-Karabagh, estimée à 130 000 personnes en 1996, se compose pour l’essentiel d’Arméniens de confession chrétienne [église apostolique]. Avant le conflit, le Haut-Karabagh comptait 138 600 Arméniens (73,5 %) et 47 500 Azéris (25,3 %). Les habitants avaient tous les moyens fondamentaux d’un gouvernement autonome et connaissaient un développement social, économique et culturel important.
Données historiques
Peuplé à l’origine par les Mèdes au VIIIe siècle avant notre ère, le Haut-Karabagh fut conquis par les Perses deux siècles plus tard. C'est à partir du XIVe siècle que la région reçut la dénomination perse de Karabagh, ce qui signifie «Jardin noir», à cause de ses montagnes et de la fertilité de sa terre.
En 1828, la Russie s’empara de la région, alors limitrophe de l’Arménie. Lorsque la révolution russe éclata en 1917, la population du Haut-Karabagh comptait 73 % d’Arméniens. La Grande Bretagne, qui assumait le contrôle militaire de la Transcaucasie orientale, favorisa en octobre 1918 les visées de l'Azerbaïdjan sur le Karabagh et empêcha la jonction entre ce territoire et la république d'Arménie. Le Conseil national du Karabagh, sous la pression croissante des forces armées azéries, signa en août 1919 un accord selon lequel il acceptait temporairement l'autorité de l'Azerbaïdjan jusqu'à une décision finale de la Conférence de paix; une autonomie culturelle lui était garantie.
L’Arménie, pour sa part, a été créée en 1918 «sur les ruines de l’empire tsariste et par la volonté de l’Angleterre»; par ailleurs, l'Azerbaïdjan a aussi été formée à la naissance de l’URSS. Mais les frontières ont été, dans cette région, remodelées plusieurs fois. Ainsi, les représentants de l'Arménie avaient accepté de se joindre à l’Union soviétique en 1920 à la condition que le Haut-Karabakh soit réintégré à l’Arménie. Cette promesse fut tenue jusqu’en 1921 par le «commissaire aux nationalités» de l’époque, Joseph Staline. Toutefois, celui-ci revint sur sa promesse quand il se rendit compte que le gouvernement soviétique avait besoin d’alliés diplomatiques. En effet, la Turquie s’engageait à aider Moscou si l’enclave arménienne du Haut-Karabagh revenait à l’Azerbaïdjan. Pour cette raison, le Haut-Karabakh et le Nakhitchevan passèrent sous juridiction azerbaïdjanaise. En juillet 1923, l’URSS érigea le Haut-Karabagh en région autonome, qu’elle plaça sous contrôle de l’Azerbaïdjan. Staline redéfinit néanmoins les frontières du Haut-Karabagh en amputant une partie de son territoire tout en le gardant enclavé dans l’Azerbaïdjan (1930).
Bien que le Haut-Karabagh soit peuplé essentiellement d’une majorité d’Arméniens, les dirigeants soviétiques se refusèrent par la suite à le rattacher à l’Arménie, invoquant notamment l’insuffisance des voies de communication et de transport entre les deux régions.
Sous la Constitution de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, le statut juridique de la région autonome avait été fixé par la Loi sur la région autonome du Haut-Karabagh, laquelle avait été proposée par le Soviet des députés du peuple de la région et adoptée par le Soviet suprême de l’Azerbaïdjan. Aux termes de la Constitution de l’ancienne URSS, la région appelée «RAHK» était représentée par cinq députés au Conseil des nationalités du Soviet suprême de l’URSS. La RAHK était également représentée par 12 députés au Soviet suprême de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan. Dans la RAHK, on dénombrait en 1988-1989 quelque 136 établissements secondaires où l’arménien était la langue d’enseignement (16 120 élèves) et 13 écoles internationales (7045 élèves). La région autonome disposait aussi de cinq journaux en langue arménienne. À la différence des autres unités territoriales et administratives de l’Azerbaïdjan, cette région éloignée de la capitale et située dans une zone montagneuse, bénéficiait de l’infrastructure technique nécessaire à la réception des émissions de télévision et de radio.
Le conflit arméno-azerbaïdjanais
Lorsque, au milieu des années quatre-vingt, l’URSS s’engagea sur la voie d’une plus grande liberté d’expression politique, des tensions apparurent entre les Arméniens du Haut-Karabagh et l’Azerbaïdjan. Entre 1988 et 1990, des manifestations en faveur de l’indépendance du Haut-Karabagh dégénèrent en affrontements violents. Au lieu de jouer le rôle de conciliateur, Moscou provoqua tant le nationalisme arménien que le nationalisme azerbaïdjanais. Au lendemain de la dissolution de l’URSS et de l’indépendance de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie en 1991, le conflit s'envenima, car l'Azerbaïdjan envoya l'armée dans le Haut-Karabagh et abolit le statut d'autonomie. Les Arméniens du Haut-Karabagh répliquèrent par la proclamation de l'indépendance du Haut-Karabagh, à l'issue d'un référendum (le 10 décembre 1991). Les combats se sont intensifiés par la suite et la crise s'est internationalisée, avec des tentatives de médiation de la part de la Russie, de la CEI (Communauté des États indépendants), de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et l'ONU.
Forts du soutien de l’Arménie, les Arméniens du Haut-Karabagh prirent le contrôle de l’ensemble de la région en 1994, étendant leur influence jusqu’à la frontière arménienne, à l’ouest, et en établissant une continuité territoriale de leur région avec l'Arménie (couloir de Latchine). Quant aux forces azerbaïdjanaises, elles ont réussi à occuper le nord du Haut-Karabagh. Les deux parties ont pratiqué le même «nettoyage ethnique»: l'Arménie expulsait ce qui restait des Azéris pendant que l'Azerbaïdjan faisait de même avec les Arméniens: on a mentionné que, au total, plus de 120 000 Arméniens et 80 000 Azéris furent déportés . Malgré la conclusion d’un cessez-le-feu en 1994 entre l’Azerbaïdjan, l’Arménie et les rebelles du Haut-Karabagh, la paix demeure précaire, alors que les parties continuent de rechercher une solution négociée. Depuis 1998, l’expulsion massive des Azéris de la région autonome du Haut-Karabakh et de l’Arménie s’est traduite par une véritable épuration ethnique de toute la population non arménienne.
Depuis le début des combats en 1988, quelque 18 000 personnes auraient ont été tuées et un million d’autres auraient été déplacées, sans compter les 877 bâtiments détruits, 100 000 immeubles et maisons rendus inhabitables et plus de 1000 installations économiques, 600 écoles et institutions éducatives, 250 centres de soins et hôpitaux et la plupart des monuments de la zone occupée mis à sac ou détruits.
Aucune issue politique n'a pu encore être trouvée, le principe de l'autodétermination s'opposant ici à celui du respect de l'intégrité territoriale. Le litige s'éternise parce que les enjeux géopolitiques semblent majeurs. La Russie veut garder son influence sur ce territoire. L’Arménie pourrait accepter de restituer les positions qu’elle a conquises moyennant une assurance que l’enclave du Haut-Karabakh demeure autonome. Mais la Russie devrait se porter garante de l’enclave pour qu’un accord puisse voir le jour; et cette enclave pourrait être rattachée à la Russie sous forme de dominion.
Pour le moment, la Russie ne bouge pas : elle gagne probablement plus à faire respecter le statut quo qu'à résoudre la crise.
On parle aussi d'un échange territorial afin de résoudre le problème : le Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan et le Nakhitchévan à l'Arménie. C'est la solution préconisée par les Américains parce qu'elle préserverait les intérêts géopolitiques des États-Unis et de leur allié turc dans la région, tout en réduisant le rôle de la Russie [sic].
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Source Wikipedia
Le Haut-Karabagh est une région de Transcaucasie enclavée en Azerbaïdjan.
Le Haut-Karabagh est peuplé majoritairement d'Arméniens et a déclaré son indépendance de l'Azerbaïdjan.
La communauté internationale ne reconnaît pas l'indépendance du Haut-Karabagh et considère qu'il fait partie de l'Azerbaïdjan.
Sa superficie est d'environ 5 000 km² et sa capitale est Stepanakert.
Le Haut-Karabagh était autonome pendant la période soviétique mais rattaché à la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan.
Depuis la fin de l'URSS, il lutte pour son indépendance ou son rattachement à l'Arménie.
Il a un gouvernement et revendique le titre de «République du Karabagh».
Les hostilités entre les Arméniens et l'armée azérie ont cessé depuis une trêve négociée par la Russie le 12 mai 1994.
Le mot Karabagh, d'origines turque et persane, signifie littéralement «jardin noir» (kara = noir en turc et bagh = jardin en persan). Le nom apparaît pour la première fois aux XIIIe et XIVe siècles en Géorgie et en Perse.
Sous le régime soviétique, la république autonome a été appelée Nagorny Karabagh, nagorny signifiant haut ou montagneux.
Ni l'Arménie, ni l'Azerbaïdjan n'utilisent plus cette dénomination aujourd'hui.
Actuellement, en langue locale, le nom de la république est souvent une traduction de «Montagneux (ou haut) Karabagh» ou «Jardin noir montagneux» .
Les Arméniens désignent également la région sous le nom d'Artsakh en référence à la dixième province du Royaume d'Arménie et à l'une des provinces du royaume d'Aghbanie. Les inscriptions urartéennes (IXe-VIIe siècles avant J-C) évoquent le nom Urtekhini.
Histoire
Connu depuis l'Antiquité, ce territoire faisait initialement partie du royaume d'Arménie. Par la suite, il a été sous les dominations perse, turque, britannique et soviétique. Malgré cela, les Arméniens ont toujours été majoritaires dans la région.
À la suite de la guerre russo-iranienne, le territoire passe de la Perse à la Russie en 1813, en vertu du Traité de Golestan.
Les bolcheviks prennent le pouvoir en Arménie en novembre 1920 et créent la République socialiste soviétique d'Arménie, membre de l'URSS dès 1922. Le bureau caucasien du Comité central du parti bolchevik, alors présidé par Staline, décida le rattachement du Haut-Karabagh à la République soviétique socialiste d'Azerbaïdjan le 5 juin 1921. En 1923, est constitué l'Oblast autonome du Haut-Karabakh. À cette époque, le territoire est peuplé à 94 % d'Arméniens.
Pendant soixante-dix ans, les directives de la Société des Nations, puis celles de l'ONU sont gelées et la situation n'évolue plus jusqu'en 1988 où, profitant de la Perestroïka, la région autonome se déclare en sécession le 12 juin 1988. D'après le recensement de 1989, cent cinquante mille personnes de culture arménienne vivaient ainsi au cœur de l’Azerbaïdjan. Le 15 juin 1988, l'Azerbaïdjan revendique le rattachement du Haut-Karabagh à son territoire. Des violences éclatent la même année en Azerbaïdjan comme en Arménie. Des pogroms anti-arméniens font plusieurs centaines de victimes à Sumqayit puis en 1990 à Bakou.
L'éclatement de l'URSS en 1991 provoque l'indépendance de fait de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie. À cette occasion, le Haut-Karabagh proclame aussi son indépendance le 2 septembre 1991 à la suite d'un référendum, ce qui conduit l'Azerbaïdjan à annuler son statut d'autonomie. Pour rétablir son contrôle sur le Haut-Karabagh, les autorités de Bakou envoient des troupes au Haut-Karabagh. Durant 1990-1992, une catastrophe humanitaire a lieu au Karabagh suite au blocus imposé par l'Azerbaidjan. Les Arméniens s'organisent pour se défendre et avec l'aide de l'Arménie, les habitants du Haut-Karabagh repoussent les Azéris. La Russie soutient l'Arménie dans son opération militaire. Les affrontements entre Arméniens et Azéris font de nombreuses victimes et de nombreux massacres ont lieu, comme le massacre de Khodjaly où de nombreux civils azéris sont exterminés.
Cette situation, et l'occupation de onze raions du territoire azéri, a donné lieu à l'adoption de quatre résolutions par le Conseil de sécurité des Nations unies en 19935.
En mai 1994, un cessez-le-feu est obtenu et désormais les négociations pour la résolution finale du conflit sont organisées dans le cadre du Groupe de Minsk, coprésidé par la France, la Russie et les États-Unis.
En janvier 2005, le Conseil de l'Europe condamne l'occupation du Haut-Karabakh et réaffirme le droit des personnes déplacées de la zone du conflit de retourner à leurs foyers dans la sécurité et la dignité. |
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Les Arméniens du Haut-Karabakh dissolvent leur république et poursuivent leur exode
Réseau International
29 septembre 2023
par Atalayar
Après que quelque 65 000 personnes, soit plus de la moitié de la population, ont fui l’enclave.
Les Arméniens du Haut-Karabakh ont annoncé jeudi la dissolution de leur république séparatiste le 1er janvier, une semaine après la victoire militaire de l’Azerbaïdjan qui a forcé plus de la moitié de la population à fuir.
Dans un décret, Samvel Shakhramanyan, chef de l’enclave à majorité arménienne, a annoncé la dissolution de «toutes les institutions et organisations gouvernementales (…) le 1er janvier 2024».
Cela signifie que «la république du Haut-Karabakh», connue des Arméniens sous le nom d’Artsakh et fondée il y a plus de trois décennies, «cesse d’exister».
Depuis Erevan, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a déclaré que, selon ses prévisions, «dans les prochains jours, il n’y aura plus d’Arméniens au Haut-Karabakh», après que quelque 65 000 personnes, soit plus de la moitié de la population, ont fui l’enclave.
Pashinyan a accusé l’Azerbaïdjan de procéder à un «nettoyage ethnique» dans ce territoire du Caucase et a exhorté la communauté internationale à «agir».
Fuite massive
La région montagneuse se trouve à l’intérieur des frontières internationales de l’Azerbaïdjan. Les Arméniens ont fait sécession après l’éclatement de l’Union soviétique et sont depuis lors en conflit avec le pouvoir azerbaïdjanais, avec lequel ils ont mené deux guerres, l’une de 1988 à 1994 et la seconde à l’automne 2020, au cours desquelles ils ont perdu plusieurs territoires.
La semaine dernière, l’Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire éclair et contraint les Arméniens à capituler en 24 heures, sans l’intervention des casques bleus russes, déployés ici depuis fin 2020.
L’Arménie, qui a soutenu le territoire pendant des décennies, n’est pas intervenue militairement cette fois-ci non plus, ouvrant la voie à la réintégration effective de la région à l’Azerbaïdjan.
Depuis, des dizaines de milliers d’Arméniens ont fui les troupes azerbaïdjanaises, craignant la répression, par le corridor de Lachin, seule route reliant le Haut-Karabakh à la République d’Arménie.
Les autorités arméniennes ont signalé l’arrivée de «65 036 personnes déplacées de force», selon la porte-parole du gouvernement Nazeli Baghdasaryan.
Cela représente plus de la moitié de la population de l’enclave, qui comptait officiellement environ 120 000 habitants.
Jusqu’à présent, le gouvernement arménien n’a pu accueillir que 2850 personnes, ce qui laisse présager une crise humanitaire.
«L’Arménie manque de ressources et ne pourra pas les obtenir sans aide étrangère», a déclaré à l’AFP l’analyste politique Boris Navasardyan.
Plus de 100 disparus
Pour ajouter aux souffrances du Haut-Karabakh, plus de 100 personnes sont toujours portées disparues après l’explosion d’un dépôt de carburant saisi par des villageois dans la nuit de lundi à mardi. Au moins 68 personnes ont été tuées et 290 blessées.
Mercredi, les autorités azerbaïdjanaises ont arrêté l’homme d’affaires Ruben Vardanyan,qui a dirigé le gouvernement séparatiste arménien de l’enclave de novembre 2022 à février 2023, alors qu’il tentait de rejoindre l’Arménie.
Faisant référence à ceux qui décideraient finalement de rester, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a promis que les droits des Arméniens de l’enclave seraient «garantis».
L’offensive de la semaine dernière a fait 213 morts du côté arménien. Bakou a déclaré avoir perdu 192 de ses soldats et un civil.
À la suite de l’appel lancé mardi par le secrétaire d’État américain Antony Blinken en faveur de la protection des civils, son homologue allemande, Annalena Baerbock, a demandé à Bakou d’autoriser l’entrée d’observateurs internationaux dans le Haut-Karabakh.
source : Atalayar
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Moscou signale une violation du cessez-le-feu
Armenews
par Ara Toranian le dimanche 13 décembre 2020
© armenews.com 2020
Moscou, 12 déc 2020 (AFP) - L’armée russe a signalé samedi une violation du
cessez-le-feu qui avait mis fin en novembre aux violents combats entre
l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans la région séparatiste du Nagorny Karabakh.
"Un cas de violation du cessez-le-feu a été signalé le (vendredi) 11
décembre dans le district de Hadrout", a indiqué le ministère russe de la
Défense, qui a déployé des forces de maintien de la paix sur place, selon un
communiqué publié samedi.
Il s’agit de la première violation du genre annoncée par Moscou depuis
l’entrée en vigueur le 10 novembre d’un accord de cessation des hostilités,
qui a acté une déroute militaire arménienne et accordé d’importants gains
territoriaux à Bakou.
Cette première confirmation russe intervient alors que l’armée arménienne a
rapporté « des attaques » de l’Azerbaïdjan en direction des villages de
Khtsaberd et In Takher, restés sous contrôle des forces du Karabakh.
Dans un communiqué, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a lui dénoncé
des « provocations » arméniennes, ajoutant que « des contre-mesures adéquates »
avaient été prises.
Selon cette source, « le cessez-le-feu est respecté actuellement ».
Un porte-parole des forces de maintien de la paix russe, cité par l’agence
de presse Ria Novosti, a confirmé samedi "des échanges de tirs à l’arme
automatique". Il a ajouté que des demandes de respect du cessez-le-feu avaient
été envoyées « rapidement » aux deux parties.
Plus tôt dans la journée, les forces du Karabakh ont annoncé que trois de
leurs combattants avaient été blessés dans une attaque par les forces
azerbaïdjanaises.
Des troupes azerbaïdjanaises ont attaqué vendredi soir des combattants
arméniens et « trois ont été blessés durant la fusillade qui a suivi », a
déclaré le ministère de la défense du territoire.
Samedi, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a par ailleurs reçu à Bakou
les deux co-présidents français et américain du groupe de Minsk de l’OSCE,
chargé de la médiation de conflit depuis le début des années 1990.
Les deux diplomates, Stéphane Visconti et Andrew Schofer, sont attendus
dimanche à Erevan.
Les combats au Nagorny Karabakh, qui ont fait des milliers de morts dans
les deux camps, ont débouché en novembre sur un accord de cessation des
hostilités négocié sous l’égide de Moscou. Une force de paix russe de quelque
2.000 soldats a été déployée dans la région pour assurer le respect du
cessez-le-feu.
Lors d’une visite cette semaine en Azerbaïdjan, le président turc Recep
Tayyip Erdogan, dont le pays a ouvertement soutenu politiquement l’Azerbaïdjan
dans son offensive et a été accusé d’avoir fourni une aide militaire
substantielle, a proclamé que « la lutte » contre l’Arménie n’était pas terminée.
Appelant les dirigeants arméniens à « revenir à la raison » après leur
défaite dans cette guerre de six semaines, il a assuré que la reconquête de
nombreux territoires par l’Azerbaïdjan « sera le début d’une nouvelle ère » dans
cette région montagneuse du Caucase.
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Israël fournissait des renseignements à l’Azerbaïdjan !
Intelligence Online a publié un article sur la récente guerre en Artsakh (Haut-Karabakh), déclarant que l’Azerbaïdjan a gagné la guerre du renseignement grâce aux contrats israéliens.
L’article indique que si le monde se concentre sur le soutien de la Turquie et des mercenaires syriens à l’Azerbaïdjan, ainsi que sur les drones de fabrication israélienne, Israël fournissait également des données de renseignement à Bakou.
Intelligence Online rapporte que des entreprises israéliennes ont fourni à l’Azerbaïdjan des données concrètes sur le terrain géographique du Haut-Karabakh, ce qui a facilité le déplacement des drones de l’armée azerbaïdjanaise dans les zones susmentionnées. Il est dit que c’est grâce à ces données que les drones ont réussi à atteindre avec précision les cibles et à causer d’énormes pertes au côté arménien.
L’article déclare également qu’Israël a réussi à tester son équipement dans des zones proches de l’Iran, ce qui, selon l’auteur de l’article, est d’une grande importance pour le pays.
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Reconnaissance de l’Artsakh par l’Assemblée nationale largement adoptée :
207 votants, 191 exprimés, 188 pour, 3 contre
Armenews - jeudi 3 décembre 2020
L’Assemblée nationale a examiné aujourd’hui la proposition de résolution N° 3538 sur la protection du peuple arménien et des communautés chrétiennes d’Europe et d’Orient. Ce texte déposé par le groupe LR affirme comme priorité « l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit garantissant la sécurité durable des populations civiles affectées et la mise en œuvre d’un processus de paix et de reconnaissance du Haut‑Karabakh ».
Elle a été largement adoptée : sur 207 votants, 191 exprimés, pour 188, contre 3 (à savoir : Jean-Jacques Bridey de LREM ; Jean-Luc Reitzer de LR ; Jérôme Lambert du PS). L’analyse dans le détail du scrutin à retrouver ici :
http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/3283.
Un vote historique qui vient une semaine après celui du Sénat français, et qui montre à quel point la France peut être le porte-voix d’un message universel de paix.
Guy Teissier (LR) avait présenté le texte en fin de séance ce matin. « Nous n’avons pas pu éviter la guerre, évitons le déshonneur », a lancé le député des Bouches-du-Rhône, applaudi par l’Hémicycle. Il a appelé à aller au-delà des clivages politiques pour « témoigner à l’Arménie notre reconnaissance à sa fidélité ». Selon lui, seule « la diplomatie parlementaire permettra à la France de ne plus avoir à rougir », la France qui s’est condamnée à l’impuissance diplomatique dans les négociations pour la paix en Artsakh, laissant la place à la Russie et la Turquie. Véhément vis-à-vis de la politique néo-ottomane d’Erdogan - sa « motivation à peine voilée est d’anéantir les valeurs de l’Occident » -, Guy Teissier a dit que la menace été réelle non seulement dans le Caucase, mais aussi au cœur même de l’Europe, parlant de Chypre et de la Grèce.
Il a regretté le fait que, face à la situation en Artsakh, la France soit restée neutre : « Qu’avons nous fait ? A part certes quelques déclarations convenues... », a-t-il pointé, avançant l’idée que le chantage migratoire nous a poussé à nous taire. Il a également clairement rappelé le rôle des mercenaires envoyés par la Turquie, qui ont fait la différence sur le terrain. « Combien de provocations avant que les véritables sanctions ne soient prises ? », a-t-il harangué.
« J’ai grandi au milieu des Arméniens à Marseille, a-t-il rappelé. Ils sont une partie de notre France, nous ne pouvons pas les oublier ». Face à cette tragédie, il est urgent que la France pèse pour le droit à l’autodétermination des peuples. Car, après s’être fait prendre ses terres, l’Arménie doit faire face à une menace sur sa culture, son identité. Or, il s’agit du patrimoine de l’Humanité. La France accueille le siège de l’UNESCO, elle a donc une responsabilité particulière. Nous ne pouvons pas rester neutre et détourner le regard. Il faut être à la hauteur de l’amitié séculaire qui n’a jamais été démentie entre l’Arménie et la France. « Une cause qui nous dépasse, nous rassemble : une cause non communautaire mais universelle », a dit Guy Teissier, assurant que, si l’Assemblée nationale, à l’instar du Sénat français, demande officiellement la reconnaissance de l’Artsakh, ce serait « une prise de position forte », qui permettrait de relancer le débat sur le plan politique et de sortir cette République de l’ombre.
Puis la résolution a été débattue à partir de 15h, en reprise de séance. Michel Fancet (MoDem) a tout d’abord pris la parole, expliquant qu’il était nécessaire que la France maintienne sa position de médiatrice. « Notre action doit être de renouer le dialogue » et de garantir l’accès de l’aide humanitaire et le retour des volontaires : ce ne sont qu’à ces conditions qu’il y aura une véritable issue possible, d’après le député. Par conséquent, « il est nécessaire que nous nous engagions à reprendre négociation : le statut quo ne peut pas être la solution. » Se joignant à une demande plus importante d’action de l’Union européenne, Michel Fancet a dit que cette résolution n’était « qu’une première étape » : la voter, « c’est notre devoir envers l’Arménie et son peuple, comme envers tous les peuples opprimés dans le monde ».
Dans son explication de vote du groupe MoDem, son collègue Jean-Pierre Cubertafon a annoncé que chacun été libre de son vote. « A titre personnel, je voterai pour », a-t-il confié.
Puis ce fut Isabelle Santiago pour les Socialistes et apparentés qui s’est exprimée. Citant le poète William Saroyan, elle s’est émue d’avoir dû être témoin de cette nouvelle épreuve affligée au peuple arménien qui a dû affronter seul des hommes surarmés. Selon elle, il est donc de la responsabilité des députés de voter cette proposition de résolution qui a été possible grâce à une convergence politique.
Citant le recours à la force, le ciblage des populations civiles, le non respect des droits des prisonniers de guerre, l’utilisation d’armes prohibées, le déplacement des populations, Isabelle Santiago l’a pointé : « On ne serait pas loin d’un second génocide ». Dès lors, « dénoncer, manifester ne suffit plus ». Il faut réitérer son amitié et être aujourd’hui à la hauteur de la dramatique situation. « La reconnaissance n’est pas un symbole : c’est un devoir, un devoir dont la France doit s’honorer. » C’est pour cette raison qu’elle a annoncé que son groupe voterait majoritairement pour.
Ce qu’a également expliqué lors des explications de votes sa collègue Valérie Rabault, président du groupe des Socialistes. « Monsieur le ministre, vous dites que vous voulez apporter un soutien aux populations. Pour l’heure, la France a été spectatrice, a-t-elle regretté. Vous revendiquez la neutralité mais la France a toujours su porter une voix, refuser une neutralité dangereuse. » Ainsi, elle votera pour, même si elle a regretté que le parti des Républicains aient voulu faire de cette résolution un patchwork car « le Haut-Karabakh et les Arméniens auraient mérité qu’il y ait un large consensus que vous n’aurez probablement pas ».
La parole fut ensuite donnée à Pierre-Yves Bournazel, pour le groupe Agir ensemble. « Nous devons être lucide face à la Turquie », a-t-il scandé, demandant la continuité de l’aide humanitaire. Concernant la demande de reconnaissance, il a dit mesurer la dimension symbolique, mais a rappelé quelques nuances, donnant toute liberté à chaque membre de son groupe de faire son choix : « En mon propre nom, je la voterai en toute liberté, toute responsabilité, avec lucidité sur l’avenir, nous devons agir. »
François Pupponi, pour le groupe Libertés et territoires, s’est clairement exprimé pour le fondement du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il a expliqué qu’il aurait été judicieux de voter cette résolution avant le conflit car, en indiquant la voie, l’Assemblée nationale aurait fait briller la République au firmament. Mais il est encore temps, selon lui, car cela permettra au moins la protection de la population sur place et la préservation du patrimoine chrétien. Il a également expliqué qu’il voterait pour car « nous n’avons pas été au rendez-vous ». Pire, il y a le sentiment d’avoir laissé les Azéris agir depuis quelques années, pense-t-il, lui qui a rappelé l’histoire des chartes d’amitié. Entre le déshonneur, ou sauver notre honneur pour cette petite République par la taille mais ô combien grande par ailleurs, François Pupponi a fait son choix : voter pour, et assurer la survie des Arméniens.
C’est Agnès Thill pour le groupe UDI et indépendants qui a déclaré que le mot « sanction » ne devait plus faire peur : « Les actes doivent enfin suivre les discours », appelant les membres de l’UE à prendre leurs responsabilités. Elle a annoncé donc qu’elle votera pour la résolution, tout comme la majorité de son groupe, car elle « a le mérite du courage et de la clarté. »
Clémentine Autain pour la France insoumise a eu un discours très fort, interpellant directement le ministre Jean-Yves Le Drian : « M. le Drian, qu’avez-vous fait pour éviter des milliers de victimes assassinées ? Savez-vous que l’inaction est une action ? Vous et vos prédécesseurs aviez 20 années dans le groupe de Minsk, avec les Etats-Unis et la Russie, pour tenter de trouver une solution pacifique à ce conflit vieux de plusieurs décennies. Étiez-vous trop occupés à négocier avec M. Erdogan le verrouillage des flux migratoires ? Les Arméniens ont au fond payé le prix de l’Europe forteresse ! ». Elle a également regretté que la France ait aussi oublié les sociétés civiles turques et azerbaïdjanaises, qui militent pour les droits de l’homme et la paix. « Monsieur le ministre, vous ne pouviez pas dire que vous ne saviez pas », a-t-elle encore déclaré, mais rappelant à quel point le marché des armes vendues à Aliev peut être lucratif…
Si elle a ajouté que l’objectif général de la résolution était « louable » notamment pour demander la reconnaissance, « pour autant, je ne goûte guère à l’esprit de ce texte » qui n’a été possible qu’à cause du déshonneur de la diplomatie française. « Je ne vois que trop bien ce jeu hypocrite de ceux qui était avant au pouvoir », a-t-elle dénoncé, ne souscrivant pas à l’argumentation des LR, mais témoignant de sa solidarité la plus fraternelle avec le peuple arménien qui a eu « le courage de renverser l’autocratie il y a deux ans » : « Dans leur quête de justice, ils auront tout mon soutien. » Lors des explications de vote, elle a expliqué vouloir « défendre le droit, la justice, la paix et non une vision de choc des civilisations. » Elle a demandé à l’ONU de prendre également les choses en mains.
Puis Pierre Dharréville, du groupe de la gauche démocrate et républicaine qui avait proposé un texte différent demandant également la reconnaissance de l’Artsakh, a dressé le constat de l’échec dramatique de la France qui, désormais, « ne doit pas détourner les yeux ». « Nous voulons croire qu’une solution durable est possible, a-t-il espéré, C’était le sens du texte que j’avais déposé il y a quelques semaines. » Car, d’après lui, le texte proposé aujourd’hui présente les choses de façon « trompeuse » car il pointe un conflit d’ordre religieux, mettant dos à dos un axe du bien et un axe du mal. Or, a-t-il assuré : « Il s’agit d’un conflit politique, et une résolution politique sera la solution. » Malgré ces réticences, il a annoncé ne pas s’opposer au texte.
Jean-François Mbaye pour La République en Marche a rappelé que « les outrages sont réels et qu’il faut les dénoncer comme tels. » Mais, d’après lui, « la France doit poursuivre son engagement dans le cadre du groupe de Minsk, comme les autorités arméniennes en font la demande à la France. » En son nom personnel, il a confié qu’il soutiendrait cette résolution car « trop de sang a coulé », même si le groupe LREM a laissé la liberté à ses membres de voter comme ils le souhaitaient.
C’est Danièle Cazarian qui a pris la parole pour expliquer le vote du groupe, expliquant qu’en son nom personnel elle voterait pour : « C’est une question d’humanité. Au-delà des mots, les Arméniens ont besoin d’acte. »
Enfin, Nicolas Dupont-Aignan (non-inscrit) a dit que cette guerre posait trois questions fondamentales. Tout d’abord, la participation de la France au Groupe de Minsk : est-ce un atout, ou au contraire cela nous a-t-il empêché de prendre des positions plus fortes ? Ensuite, la question des Chrétiens d’Orient : « Oui, ils sont éliminés dans différents pays, et nous ne pouvons pas rester sans réagir. Que faisons-nous quand ils sont exterminés ? ». Et pour finir, il faut faire preuve de fermeté et demander clairement et acter le fait que la Turquie ne rentre pas dans l’Union européenne.
Une fois cette discussion générale close, la parole a été donnée au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian : « Beaucoup dans cet hémicycle et en dehors ressente de l’indignation, et j’en fais partie. Beaucoup dénonce l’attitude de la Turquie, et j’en fais partie. » Car, d’après lui, elle a été dans une attitude de compétition et de connivence, au détriment de la sécurité de la région. « Elle a apporté un appui décisif, y compris par le déploiement de mercenaires », comme ce fut le cas en Libye, a-t-il dénoncé.
« J’entends votre colère, vos craintes, vos questions que vous posez. Pourtant, je ne partage pas l’objectif visé par cette résolution, c’est à dire la reconnaissance, a-t-il nuancé. Parce que nos amis arméniens ne nous demandent pas ça, eux-mêmes ne l’ont pas reconnu. Parce que la demande faite par mon homologue arménien, c’est celle de la sécurité et stabilité après l’accord. » Ajoutant : « J’entends la portée symbolique. Les symboles comptent, mais ce qui compte plus : c’est notre capacité à agir demain. » Or, d’après lui, signifiait la reconnaissance de l’Artsakh nous exclurait de facto de la médiation. Il a annoncé que « cet après-midi, une déclaration des trois coprésidents du Groupe de Minsk sera publié à l’occasion de la réunion de l’OSCE qui se tient en ce moment pour poser les bases de l’action commune. »
Dans son explication de vote, Brigitte Kuster pour les Républicains avait assuré, elle, que ce texte était attendu par les Arméniens : « Nous en avons été témoins sur place ». « Nous, les Républicains, pensons qu’il est urgent de reconnaitre la République d’Artsakh. Les Républicains sont au rendez-vous de l’histoire et de l’amitié qui unit les Arméniens et la France. C’est avec honneur et fierté que nous voterons pour cette résolution que nous proposons » : une résolution donc qui a su rassembler, au-delà des clivages politiques.
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Haut-Karabagh : La Turquie y installe déjà des djihadistes syriens
à la place des Arméniens chassés
par PETINOS
Agoravox - lundi 23 novembre 2020
L'Observatoire syrien des Droits de l’homme révèle que la Turquie offre à deux factions de djihadistes syriens « Sultan Murad » et « Suleiman Shah » la possibilité d'aller s'installer en Artsakh. Le directeur de l'Observatoire, Rami Abd al-Rahman, souligne que cette offre n'a été formulée qu'aux familles d'origine turkmène, dont la Turquie considère qu'il s'agit des terres ancestrales.
Pour rappel, plus de 4000 mercenaires djihadistes ont été envoyés par la Turquie pour combattre en Azerbaïdjan, après avoir recrutés dans les territoires contrôlés par la Turquie au Nord de la Syrie et avoir été entraînés dans des camps en Turquie.
La Turquie est coutumière de cette politique de nettoyage ethnique et de manipulation démographique. L’ingénierie démographique fait partie de l’arsenal turc depuis des millénaires, perdure durant la fondation de la République turque par Atatürk et se poursuit dans les années récentes. Les éliminations génocidaires successives des Arméniens, des Grecs pontiques, des Grecs du reste de l’Asie Mineure, des Chrétiens orientaux, etc, sont là pour nous le rappeler.
Plus récemment, la Turquie a procédé à la colonisation méthodique de la partie nord de Chypre qu’elle occupe illégalement depuis 1974. Lors de l’invasion de cette année-là, elle a chassé tous les habitants chypriotes grecs de la région (environ 200 000) personnes. Depuis, elle a amené et installé à leur place des colons turcs (environ 200 000) contrôlant ainsi la volonté des Chypriotes turcs devenus minoritaires par rapport aux colons. Cette politique a pour objectif de rendre irréversible l’occupation.
Encore plus récemment, la Turquie a appliqué la même méthode dans le canton d’Afrine situé au nord de la Syrie, qu’elle occupe depuis le début de 2018. Elle a chassé les habitants Kurdes, les remplaçant par des Arabes syriens, sunnites.
Aujourd’hui, deux semaines seulement après le cessez-le-feu en Artsakh (Haut-Karabagh), la Turquie applique la même méthode d’occupation de l’espace, en y installant des colons. Il est évident que ces colons se battront pour y rester, avec le soutien de la Turquie.
Juste pour rappel, la brigade Sultan Murad a été créée en 2013. Elle est issue d'un groupe rebelle turkmène disparu depuis, Jabhat Ahfad al-Sultan[1]. Elle est commandée par le colonel Ahmed Othman qui a fait défection de l'armée syrienne en 2012. Ce groupe rebelle recrute parmi les Turkmènes du nord de la Syrie, surtout dans la province d'Alep, très présents dans la région côtière de cette province. Ils sont affidés à la Turquie qui les a armés et soutenus depuis le début den la crise syrienne.
La Brigade Suleiman Shah est également une milice syrienne turkmène qui arbore le nom du premier sultan ottoman au XIVème siècle.
Ces deux milices faisant partie de l’ANS (Armée Nationale Syrienne, opposée à Assad) ont été en première ligne des offensives contre les Kurdes à Afrine, en janvier 2018, puis contre le nord-est de la Syrie, en octobre 2019[2].
Aussi, à la fin 2019, ces miliciens ont été recrutés par Ankara et envoyés en Libye pour y combattre, sous l’égide de la Turquie, l’armée du maréchal Haftar, progressivement refoulée de l’ouest du pays.
Il s’agit d’une externalisation de la guerre en quelque sorte ; la Turquie recrute des mercenaires, préservant ainsi la vie de ses soldats. En même temps, ces mercenaires sont fanatisés et prêts à tout pour faire avancer leurs croyances obscurantistes en se faisant en même temps, « une place au soleil », si je puis dire.
Le recrutement des mercenaires syriens se fait par le biais de leur milice de rattachement, qui leur facilite un contrat « privé » avec une société de sécurité, paravent des services turcs. Les candidats sont nombreux pour une solde dix fois supérieure à celle touchée en Syrie. Les mercenaires sont généralement acheminés par des vols civils, avant d’être affectés à des fronts très exposés, où au moins 5% d’entre eux sont tués[3].
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Des soldats aerbaïdjanais vandalisent des sépultures arméniennes à leur arrivée au Haut-Karabakh – vidéos
Des vidéos ont été partagées sur les réseaux sociaux montrant des militaires azerbaïdjanais détruire des tombes arméniennes au Haut-Karabakh, dans les zones passées sous le contrôle de Bakou.
Des vidéos montrent des soldats azerbaïdjanais vandaliser des tombes arméniennes au Haut-Karabakh, région à majorité arménienne récemment passée partiellement sous le contrôle de Bakou.
Cette vidéo a initialement été partagée sur Telegram par le journaliste russe Alexandre Kots. Elle présente deux militaires en train de marcher sur une tombe puis, sous les rires de leurs camarades, renverser la pierre tombale à l’effigie du défunt.
«Des soldats azerbaïdjanais triomphant sur une pierre tombale d’un cimetière arménien. Il ne faut pas avoir trop de courage pour lutter contre les morts», a écrit le journaliste en légende.
Une séquence similaire a plus tard été partagée sur les réseaux sociaux. Un soldat y casse un objet, probablement un fragment de monument funéraire, contre une autre pierre tombale renversée.
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Mamik & Papik (Grand-mère et grand-père)
Deux énormes sculptures à la sortie de Stépanakert
Photo Roger Ripert - Juillet 2008
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Cathédrale arménienne du Sauveur universel à Shushi (1868-87)
Photo Roger Ripert, juillet 2008
Shushi
Photos Roger Ripert, juillet 2008
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INFOS
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Le Haut Karabagh a fêté le 17e anniversaire de son indépendance
Krikor Amirzayan
Le 2 septembre 2008, Stepanakert a fête le 17e anniversaire de la proclamation de la naissance de la République du Haut Karabagh. Nombre de festivités étaient organisées dans la capitale Stepanakert, ainsi que dans les régions.
Le président Bako Sahakian en compagnie du Premier ministre arménien Tigran Sarkissian ont visité le mémorial des héros de la guerre du Haut Karabagh. Puis une réception était donnée par le président B. Sahakian. «Il y a 17 ans, le peuple du Haut Karabagh prenait la voie de la réalisation de son vieux rêve en fondant un Etat libre, démocratique et social (...) le Haut Karabagh devenait le symbole de la renaissance et de l’esprit d’indépendance de la nation arménienne» a dit dans son discours le président B. Sahakian en ajoutant que «les autorités de la République du Haut Karabagh encouragent le règlement pacifique des conflits (...) qui doivent être résolus par le dialogue direct».
Le chef du gouvernement arménien Tigran Sarkissian s’est également déclaré favorable au règlement du conflit du Haut Karabagh par la négociation. Il poursuivait «Le succès du Haut Karabagh est une fierté non seulement pour sa population, mais pour chaque Arménien. Le peuple du Haut Karabagh a prouvé qu’il restant solidement attaché à ses terres et pouvait lutter avec succès pour préserver son honneur, la liberté et la vie de sa famille».
Les festivités marquant ce 17e anniversaire de l’Indépendance de la République du Haut Karabagh se sont terminées à Stepanakert, par un grand feu d’artifice donné sur la Place de la Renaissance.
Posté le 6 septembre 2008 par Krikor Amirzayan/armenews
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La Russie doit reconnaître l’indépendance du Haut-Karabagh
Krikor Amirzayan
«Après la reconnaissance de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, la Russie doit également reconnaître l’indépendance du Haut Karabagh» affirme lors d’une conférence de presse à Erévan, le politologue arménien Lévon Mélik-Chahnazarian.
«La Russie ne restera pas seule dans la reconnaissance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. D’autres Etats vont suivre ses pas» dit L. Mélik-Chahnazarian.
Ce dernier rappelle qu’après la dislocation de l’Union soviétique, le Haut Karabagh fut le premier à déclarer son autonomie et à se défendre des agresseurs Azéris avec ses propres armes et son peuple. De plus le Haut Karabagh a démontré qu’en tant qu’Etat, il pouvait garantir une existence et se développer.
«Le Haut Karabagh dispose de fondements sérieux pour une reconnaissance international» dit L. Mélik-Chahnazarian. Il appelle l’Arménie à prendre l’initiative de cette reconnaissance de la République du Haut Karabagh.
«L’Arménie devra également reconnaître l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, au risque de froisser Tbilissi» ajouta le politologue arménien et d’affirmer que «même la Turquie s’apprête à reconnaître l’Abkhazie qu’elle juge être une de ses propres régions historiques». Krikor Amirzayan
Posté le 31 août 2008 par Krikor Amirzayan/armenews
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Le président du Haut Karabagh félicite ses homologues d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud
Krikor Amirzayan
Dans une lettre, Bako Sahakian, le président de la République du Haut Karabagh vient de féliciter ses homologues Abkhaze Sergueï Bagapsh et Ossète Edouard Kokoïti à l’occasion de l’indépendance de leurs républiques.
«Je vous adresse mes sincères félicitations, au nom de la République du Haut Karabagh et de son peuple, en ces moments importants de la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. J’espère que la reconnaissance internationale aidera au développement futur de vos pays » a écrit B. Sahakian.
Posté le 30 août 2008 par Krikor Amirzayan/armenews
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Shushi - Cathédrale "Sourp Amenaprkich Ghazanchetsots"
Juste Mariés ! - Un jour, 700 mariages en Artsakh
Par Tatul Hakobyan
ARMENEWS - 19/10/8 - Sept cents couples en provenance de tout le Karabakh se sont mariés au cours de deux cérémonies séparées le 16 octobre. Deux cents couples se sont rendus au Monastère de Gandzasar, perché au-dessus du village de Vank. Les mariages ont été menés par l’évêque Yezras Nercessian primat du Diocèse de Nouveau Nakhichevan et de Russie.
Les 500 autres couples se sont mariés à Shushi, dans la cathédrale Sourp Amenaprkich Ghazanchetsots par l’Archevêque Barkev Mardirossian, primat du Diocèse de l’Artsakh.
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Nagorny Karabakh : Ilham Aliev voit de bonnes bases pour régler le conflit
par Stéphane/armenews
Armenews - 17/9/8 - Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a estimé mardi qu’il existait "de bonnes bases" pour régler le conflit qui oppose son pays à l’Arménie au sujet de la région du Nagorny Karabakh.
"Il nous semble qu’il y a pour résoudre ce conflit de bonnes bases pouvant satisfaire les intérêts de tous les Etats et qui seraient fondées sur les principes du droit international", a déclaré M. Aliev après une rencontre avec le président russe Dmitri Medvedev dans une résidence près de Moscou.
"Si le conflit est résolu dans un avenir proche, je suis convaincu qu’il y aura de nouvelles perspectives de coopération régionale", a déclaré M. Aliev, ajoutant qu’il comptait sur "un rôle actif de la Russie" dans le règlement.
"Nous soutenons la poursuite des négociations directes entre les présidents de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie. La position russe sur cette question n’a pas changé", a souligné pour sa part le président Medvedev.
La Russie "va continuer à contribuer au maximum à la recherche d’une décision mutuellement acceptable", a-t-il ajouté.
M. Aliev a par ailleurs exprimé sa "préoccupation" au sujet de la situation dans le Caucase après le conflit armé entre la Russie et la Géorgie en août, déclarant que tous les conflits dans la région devaient "être réglés de manière pacifique, par le dialogue en trouvant des points communs et dans le respect mutuel".
Certains analystes estiment que la reconnaissance par Moscou des régions séparatistes géorgiennes de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud peut avoir des répercussions sur d’autres conflits dit "gelés" datant des années 1990, tels que le conflit en Transdniestrie (région séparatiste en Moldavie) ou le Nagorny Karabakh.
Le 5 septembre, M. Medvedev et les présidents de six anciennes républiques soviétiques, dont l’Arménie, ont adopté une déclaration conjointe dans laquelle ils ont appelé à "empêcher de nouvelles tentatives de régler les conflits par la force", dans une allusion à l’offensive lancée par Tbilissi contre l’Ossétie du Sud.
Il s’agit avant tout d’un avertissement à l’Azerbaïdjan "où l’on parle de temps en temps de la nécessité de récupérer les territoires ’occupés par l’Arménie’, y compris par la force militaire", écrivait mardi le quotidien russe Kommersant.
La Russie va "proposer à Aliev une série d’initiatives pour régler le conflit du Nagorny Karabakh de pacifiquement" et va tenter d’empêcher Bakou de renforcer sa coopération énergétique avec l’Occident, selon Kommersant.
Moscou s’inquiète particulièrement de la participation de Bakou dans le projet du gazoduc Nabucco, qui doit acheminer le gaz de la Caspienne vers l’UE en évitant la Russie.
Le géant gazier russe Gazprom a proposé en juin d’acheter du gaz azerbaïdjanais à "des prix de marché", mais les négociations sur cette question piétinent.
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Ilham Aliyev fait voeu de reprendre le Haut-Karabakh !
Par Afet Mehdiyeva
(version française, Gregory Schwartz)
Reuters - 24/10/8 - Ilham Aliyev, réélu à la présidence de l'Azerbaïdjan, a été investi vendredi et a promis de reprendre le contrôle de la région séparatiste du Haut-Karabakh.
Aliyev a été réélu le 15 octobre avec plus de 89% des voix, alors que l'opposition avait refusé de participer au scrutin et que les observateurs de l'OSCE ont évoqué des manquements aux règles démocratiques malgré quelques progrès.
Il s'est fait le défenseur d'une ligne dure au sujet du Haut-Karabakh, région peuplée en majorité d'Arméniens qui s'est séparée de l'Azerbaïdjan au début des années 1990.
L'indépendance autoproclamée du Haut-Karabakh n'a été reconnue par aucun Etat mais l'Arménie accorde son soutien à la région.
"L'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan n'est pas, n'a jamais été et ne sera jamais négociable" [sic] , a dit Aliyev.
"L'Azerbaïdjan est toujours prêt à poursuivre les pourparlers, et nous gardons espoir", a-t-il toutefois ajouté, tout en soulignant que l'indépendance de la région ne serait jamais reconnue par Bakou. "Nous renforcerons l'indépendance de l'Etat et rétablirons notre intégrité territoriale."
Le président russe Dmitri Medvedev a fait part cette semaine de son espoir d'organiser prochainement un sommet entre Aliyev et son homologue arménien Serj Sarksyan.
La main posée sur le Coran et la constitution azerbaïdjanaise, Aliyev a fait serment de poursuivre l'oeuvre de son père Heydar, qui a dirigé le pays trente ans durant.
"Je mettrai en oeuvre le programme d'Heydar Aliyev, qui est le seul possible pour le développement futur de l'Azerbaïdjan."
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Haut Karabakh : les ministres russe, azerbaïdjanais et arménien des AE réunis à Moscou
MOSCOU - RIA Novosti - 1/11/8 - Les ministres russe, azerbaïdjanais et arménien des Affaires étrangères se sont retrouvés vendredi à Moscou pour préparer le sommet tripartite sur le conflit au Haut-Karabakh (enclave en Azerbaïdjan peuplée majoritairement d'Arméniens), rapporte le ministère russe des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et ses homologues azerbaïdjanais et arménien, Elmar Mamediarov et Edvard Nalbandian ont "examiné les questions relatives à la prochaine rencontre des présidents azerbaïdjanais et arménien, Ilkham Aliev et Serge Sargsian qui se déroulera à Moscou avec la participation du président russe Dmitri Medvedev et portera sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh", lit-on dans un communiqué de presse du ministère.
Le conflit du Haut-Karabakh a éclaté en 1988, quand cette enclave peuplée principalement d'Arméniens a annoncé son intention de se séparer de la république soviétique d'Azerbaïdjan, avant de proclamer unilatéralement son indépendance en septembre 1991. Cette démarche a déclenché une série d'affrontements armés. Conformément à l'accord d'armistice signé le 12 mai 1994, Bakou a perdu le contrôle du Haut-Karabakh et de sept régions adjacentes.
Depuis 1992, des négociations sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh se poursuivent dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE qui comprend douze pays dirigés par la Russie, la France et les États-Unis. Bakou insiste sur le respect de son intégrité territoriale, alors qu'Erevan défend les intérêts des habitants de la république autoproclamée du Haut-Karabakh qui ne participe pas aux négociations.
En novembre 2007, les coprésidents du Groupe de Minsk ont proposé des principes de base (document de Madrid) permettant de régler le conflit au sommet après la tenue des présidentielles dans les deux pays (en mars 2008 en Arménie et le 15 octobre 2008 en Azerbaïdjan). Le 21 octobre dernier, le président russe a annoncé à Erevan que les deux parties en conflit étaient prêtes à poursuivre les négociations à Moscou.
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Conflit Azerbaïdjan/Arménie : Moscou prêt à se porter garant d'un règlement
AFP - 1/11/8 - La Russie est prête à se porter garante d'un règlement au Nagorny Karabakh, territoire séparatiste azerbaïdjanais contrôlé par les Arméniens, a déclaré samedi une source au Kremlin à la veille d'une rencontre des présidents arménien et azerbaïdjanais à Moscou. Lire la suite l'article
"La Russie ne veut pas imposer aux parties en conflit des recettes de l'extérieur (...) Ce sont les Azerbaïdjanais et les Arméniens qui doivent faire un choix définitif et en être responsables", selon cette source.
"La Russie serait prête à soutenir la solution qui arrange les pays en conflit et, si un compromis est trouvé, à se porter garante du règlement", a-t-on ajouté.
Les présidents arménien Serge Sarkissian et azerbaïdjanais Ilham Aliev se rencontreront dimanche à l'initiative de Moscou pour tenter de résoudre le conflit du Nagorny Karabakh.
Après leurs entretiens, une rencontre tripartite avec le président russe Dmitri Medvedev est prévue à Meiendorf, résidence de campagne du chef de l'Etat près de Moscou.
Il s'agit de la deuxième rencontre de MM. Sarkissian et Aliev sur cette question depuis celle du 6 juin à Saint-Pétersbourg en marge d'un sommet de la CEI (Communauté des Etats indépendants, ex-républiques soviétiques moins les pays baltes et la Géorgie).
"Ces discussions ont pour but (..) de renforcer la sécurité régionale surtout à la lumière de la récente crise dans la Caucase", a ajouté la source du Kremlin.
Tbilissi a voulu en août reprendre par la force sa province séparatiste d'Ossétie du Sud, provoquant une riposte militaire russe en Géorgie. Moscou a reconnu dans la foulée l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, autre région séparatiste géorgienne.
Moscou fait pression depuis ces dernières semaines sur l'Arménie alliée pour débloquer la situation autour du Nagorny Karabakh.
M. Aliev a promis de renforcer l'isolement de l'Arménie, tant qu'elle ne renoncera pas à l'"occupation" de l'enclave.
Les séparatistes arméniens ont pris le contrôle du Nagorny Karabakh après un conflit armé meurtrier (près de 30.000 morts) au début des années 90.
Malgré un cessez-le-feu signé en 1994, Bakou et Erevan n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le statut de la région et les accrochages sont fréquents.
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Haut Karabakh : l'Arménie et l'Azerbaïdjan poursuivront les négociations (présidents)
EREVAN, 28/1/9 - RIA Novosti. Les présidents arménien et azerbaïdjanais, Serge Sargsian et Ilham Aliev ont convenu mercredi à Zurich de poursuivre les négociations sur le statut de la république autoproclamée du Haut-Karabakh avec le concours du Groupe de Minsk de l'OSCE.
"Les deux présidents se sont entretenus à l'hôtel Radisson de Zurich en présence des ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Edvard Nalbandian et Elmar Mamediarov, des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE pour le règlement du conflit du Haut-Karabakh Matthew Bryza (États-Unis), Bernard Fassier (France) et Iouri Merzliakov (Russie), ainsi que du représentant spécial du président de l'OSCE Andrzej Kasprzik.
Ensuite MM.Sargsian et Aliev ont eu un entretien en tête-à-tête pendant environ une heure avant de poursuivre les discussions en comité élargi", a indiqué à Erevan le porte-parole du président arménien.
Les deux chefs d'État "ont souhaité que le Groupe de Minsk oeuvre toujours pour réconcilier les deux parties en conflit. Ils ont convenu d'organiser des visites des coprésidents du Groupe de Minsk dans la région dans un avenir proche".
Il s'agit de la troisième rencontre de MM.Aliev et Sargsian qui se sont déjà entretenus à Saint-Pétersbourg en juin 2008 et à Moscou en novembre 2008. Ce sommet arméno-azerbaïdjanais a été précédé mardi par une entrevue des ministres des Affaires étrangères des deux pays à Zurich.
Le Haut-Karabakh, enclave à majorité arménienne en Azerbaïdjan, a proclamé son indépendance vis-à-vis de la République soviétique d'Azerbaïdjan en 1998. Après sa création en 1991, la République du Haut-Karabakh a été le théâtre d'hostilités à l'issue desquelles Bakou a perdu le contrôle de la région, ainsi que de sept autres districts limitrophes. Les hostilités ont cessé dans la zone du conflit le 12 mai 1994 après la signature à Bichkek, au Kirghizstan, d'un cessez-le-feu toujours en vigueur.
Depuis 1992, des négociations sur le règlement du conflit se poursuivent dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE coprésidé par la Russie, les États-Unis et la France.
L'Azerbaïdjan insiste sur la préservation de son intégrité territoriale, alors que l'Arménie défend les intérêts de la république autoproclamée du Haut-Karabakh qui ne participe pas aux négociations.
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Karabagh
Quatre morts côté arménien à la suite d’une attaque surprise de l’Azerbaïdjan
Ara/armenews - 19-6-10 - Une offensive militaire azerbaïdjanaise sur le village de Chaylu, dans la région de Mardakert au Karabagh, aurait fait dans la nuit du 18 juin, quatre morts et quatre blessés côté arménien. L’armée de défense du Karabagh aurait cependant réussi à repousser cet assaut-surprise, et aurait provoqué la mort d’un soldat azerbaïdjanais.
Dans une déclaration à l’agence Regnum, Edouard Nalbandian, ministre des Affaires étrangères d’Arménie, a établi un lien entre cette violation du cessez-le-feu, et les menaces permanentes de Bakou qui constituent un obstacle aux négociations de paix.
Il est également à noter que cette agression intervient dans la foulée de la rencontre à qui a eu lieu entre les présidents arménien et azerbaïdjanais à Saint-Pétersbourg, en marge de son Forum économique international annuel.
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Quatre soldats arméniens tués dans la région [séparatiste] du Nagorny Karabakh
Voila.fr - 19-6-10 - Quatre soldats arméniens ont été tués dans un accrochage avec des militaires azerbaïdjanais au Nagorny Karabakh, région séparatiste d'Azerbaïdjan peuplée majoritairement d'Arméniens, ont annoncé samedi les autorités arméniennes en dénonçant une "provocation" de Bakou.
"Quatre soldats de l'Armée de défense du Karabakh ont été tués et quatre autres blessés à la suite d'un accrochage avec un groupe armé de reconnaissance azerbaïdjanaise" qui a fait une incursion vendredi soir, a déclaré le ministère arménien de la Défense dans un communiqué.
Un soldat azerbaïdjanais a également péri dans ce combat, a affirmé le ministère, dont les informations n'ont pas pu être confirmées dans l'immédiat auprès de Bakou.
Le chef de la diplomatie arménienne Edouard Nalbandian s'en est pris à l'Azerbaïdjan, l'accusant de chercher à mettre à mal les négociations de paix entre ces deux pays voisins du Caucase.
"Il est évident que c'était une action planifiée d'avance qui montre une nouvelle fois le vrai visage de Bakou faisant tout possible pour faire échouer le processus des pourparlers", a-t-il martelé dans un commentaire à l'AFP.
Il a souligné que cette "provocation" est survenu après une rencontre jeudi à Saint-Petersbourg des présidents arménien Serge Sarkissian et azerbaïdjanais Ilham Aliev, avec médiation de leur homologue russe Dmitri Medvedev.
Le Nagorny Karabakh, territoire peuplé majoritairement d'Arméniens et rattaché à l'Azerbaïdjan pendant la période soviétique, a proclamé son indépendance, non reconnue par la communauté internationale, après une guerre qui a fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994.
Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais des tensions persistent alors que Bakou et Erevan n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le statut de la région qui reste une source de tension dans le Caucase du Sud, une zone stratégique située entre Iran, Russie et Turquie.
Vendredi déjà, Bakou avait annoncé la mort deux jours plus tôt d'un de ses soldats à la frontière avec la région disputée, lors d'accrochages avec des forces arméniennes.
La tension autour du Karabakh a augmenté sur fond d'efforts entrepris par l'Arménie et la Turquie, un proche allié de Bakou, afin de normaliser leurs relations et rouvrir leur frontière commune après des décennies d'hostilité.
L'Azerbaïdjan, qui avait déjà maintes fois menacé ces dernières années de reprendre par la force le contrôle de sa région séparatiste, craint que ce rapprochement ne le prive pas du soutien turque dans le conflit avec Erevan.
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HAUT KARABAGH-DERNIERE MINUTE
Par Krikor Amirzayan
Armenews.com - 2/4/16 - Erévan confirme l’attaque de grande envergure de l’Azerbaïdjan qui aurait subi de lourdes pertes humaines. L’armée arménienne a également des pertes.
Le ministère arménien de la Défense vient de confirmer ce matin que l’Azerbaïdjan a entrepris une attaque de grande envergure sur le Haut Karabagh. Des attaques qui continuent actuellement. L’Azerbaïdjan a utilisé pour ces attaques de tanks, de canons et des forces aériennes. Les troupes de Bakou désirant s’enfoncer sur le territoire du Haut Karabagh pour occuper des postes militaires de l’armée arménienne. Erévan «condamne fermement ces opérations militaire qui visent à recréer une tension dans la région». Le ministère arménien de la Défense met Bakou en garde «pour ces agissements irresponsables aux conséquences imprévisibles pour l’Azerbaïdjan».
Le ministère de la Défense de la République du Haut Karabagh a confirmé ce matin qu’un hélicoptère azéri a été abattu par les forces arméniennes. Ardzroun Hovhannissian, le porte-parole de l’Armée arménienne a confirmé ce matin que les combats « de grande envergure » continuent. Il affirme également que l’Armée arménienne a donné des contre-attaques sur divers points de contact. « Il y a des victimes des deux côtés » dit-il et ajoute que « l’ennemi a des pertes humaines importantes ainsi que des pertes matérielles dont un hélicoptère. L’Armée arménienne contrôle les combats ».
samedi 2 avril 2016,
Krikor Amirzayan ©armenews.com |
Arménie-Azerbaïdjan-Karabakh-combats-armée
Combats intenses au Nagorny-Karabakh, au moins 30 soldats tués
Armenews.com - 3/4/16 - Dix-huit soldats arméniens ont été tués samedi par les forces azerbaïdjanaises le long de la frontière de la région séparatiste du Nagorny-Karabakh, disputée depuis 1994 par Bakou et Erevan, a annoncé le président arménien Serge Sarkissian.
“De notre côté, 18 soldats ont été tués et environ 35 blessés“, a déclaré M. Sarkissian lors d’une allocution télévisée, sans préciser si ces soldats appartenaient à l’armée régulière de l’Arménie ou à celle du Nagorny-Karabakh, que Erevan soutient.
« Il s’agit des plus graves combats armés depuis la mise en place d’un cessez-le-feu en 1994 », a-t-il souligné.
Erevan a assuré « avoir ramené la situation sous contrôle et infligé des pertes importantes » à l’armée ennemie. «La situation reste tendue», a néanmoins estimé M. Sarkissian, présidant une réunion urgente de son gouvernement.
«Cette escalade provoquée par l’Azerbaïdjan aura des conséquences imprévisibles», a prévenu dans un communiqué le «ministère» de la Défense du Nagorny-Karabakh.
Plus tôt dans la journée, le ministère azerbaïdjanais de la Défense avait fait état de 12 soldats tués et d’un hélicoptère abattu par les forces arméniennes.
“Plus de cent soldats arméniens ont été tués, six chars arméniens et quinze unités d’artillerie ont été détruits“, a-t-il assuré.
Le ministère azerbaïdjanais a précisé que ses forces ont “repris le contrôle de la colline stratégique de Lala-Tepe“, ajoutant que “les collines près du village de Talich ainsi que près du village de Seïsoulan ont égalementé été libérés“ [sic].
Selon les Arméniens, “l’Azerbaïdjan a lancé vendredi soir une attaque massive à la frontière du Nagorny Karabakh avec chars, artillerie et hélicoptères“, et les forces séparatistes (du Nagorny Karabakh, soutenues par l’Arménie, ndlr) ont abattu un hélicoptère et infligé “des pertes importantes“ à l’ennemi.
L’Azerbaïdjan a immédiatement démenti cette version, assurant qu’aucun hélicoptère n’avait été abattu et que ses forces n’avaient fait que répondre à une attaque du côté arménien avec “artillerie de gros calibre et lance-grenades“ puis elle a reconnu la perte d’un hélicoptère.
Les deux côtés indiquaient que les combats se sont poursuivi samedi, dans les régions de “Khojavend-Fizuli et Agdere-Terter-Agdam“, selon l’Azerbaïdjan. Les Arméniens ont déclaré également qu’un garçon de 12 ans avait été tué par l’artillerie azerbaïdjanaise dans un village proche de la frontière.
Il s’agit des plus graves affrontements entre Bakou et Erevan depuis la signature d’un cessez-le-feu en 1994 mettant fin à une guerre commencée en 1988 et ayant fait 30.000 morts.
Des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais ont fui la région séparatiste, désormais peuplée d’Arméniens. Malgré des années de tentatives de médiation internationale, la trêve de 1994 est régulièrement brisée par des échanges de tirs, le long de la ligne de démarcation, entre l’armée azerbaïdjanaise et l’armée séparatiste, soutenue par Erevan. Les deux pays n’ont toujours pas signé de traité de paix à propos du Nagorny-Karabakh, que la communauté internationale considère toujours comme un territoire appartenant à l’Azerbaïdjan.
L’Azerbaïdjan, riche de son pétrole, et dont le seul budget défense est plus important que le budget entier de l’Arménie, menace périodiquement de reprendre par la force la région séparatiste si les négociations n’aboutissent pas.
L’Arménie, soutenue par la Russie, répond qu’elle pourrait faire face à toute offensive.
A Moscou, le ministère des Affaires étrangères a dit samedi “suivre attentivement“ la situation.
Pour sa part le président russe Vladimir Poutine a appellé samedi à un “cessez-le-feu immédiat“ entre Arméniens et Azerbaïdjanais à la frontière du Nagorny Karabakh, a indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov aux agences de presse russes.
“Le président Poutine a appelé les deux parties à un cessez-le-feu immédiat et à faire preuve de retenue pour éviter qu’il y ait de nouvelles victimes“, a déclaré M. Peskov, au sujet des combats d’une intensité inhabituelle qui ont éclaté entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes.
Les ministres russes des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et de la Défense, Sergueï Choïgou, ont aussi téléphoné à leurs homologues azerbaïdjanais et arménien pour exiger une désescalade militaire.
“La France est préoccupée par les incidents à proximité de la ligne du cessez-le-feu au Haut-Karabakh. Elle déplore les pertes de vies humaines, en particulier de civils“, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
En froid avec Erevan, le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré par téléphone sa « solidarité » avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a déclaré son service de presse.
La Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, a « appelé à la fin immédiate des combats et au respect du cessez-le-feu », un appel repris par le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjoer Jagland.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a demandé aux belligérants de « reprendre les négociations dans le cadre du groupe de Minsk ».
Ce groupe de médiateurs internationaux, réunis sous l’égide de l’OSCE, a également souligné dans un communiqué leur « vive préoccupation » face à une éventuelle escalade.
dimanche 3 avril 2016,
Stéphane ©armenews.com
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COMMUNIQUE DU CCAF
Le CCAF appelle à une manifestation samedi 9 avril 2016 devant l’ambassade d’Azerbaïdjan
Armenews.copm - 2/4/16 - Dans la nuit du 1er au 2 avril, l’Azerbaïdjan a mené des offensives sans précédent contre les Arméniens du Karabagh. Les attaques de l’armée azérie étaient clairement dirigées contre les populations civiles du Karabagh. Bakou a déployé des moyens militaires considérables avec une puissance de feu exceptionnelle. Avec ces nouvelles attaques, l’Etat azerbaïdjanais démontre qu’il n’est absolument pas intéressé par l’aboutissement du processus de paix au Karabagh et que le budget consacré à l’armement est exclusivement dirigé contre les Arméniens. L’Azerbaïdjan veut la guerre et les Arméniens du Karabagh veulent la paix.
Cette posture guerrière du gouvernement d’Ilham Aliev est inacceptable, non seulement pour les Arméniens qui vivent en état de guerre, avec une épée de Damoclès sur la tête, mais également pour la communauté internationale qui devrait se sentir humiliée par un pouvoir azéri qui rejette systématiquement tous les plans de paix proposés depuis des années par le groupe de Minsk. Et c’est ce format du groupe de Minsk, avec la co-présidence française, russe et américaine, que Bakou tente de discréditer en violant la cessez-le-feu en permanence.
Cela suffit désormais. Il est temps que l’Azerbaïdjan comprenne, une fois pour toute, que les Arméniens du Karabagh ne vivront jamais plus sous son administration.
Bakou doit enfin comprendre qu’aucune solution ne sera trouvée lors des négociations de paix.
Il est temps que la communauté internationale, par l’intermédiaire des co-présidents du groupe de Minsk, contraigne l’Azerbaïdjan à s’asseoir à la table des négociations pour trouver une issue favorable à ce conflit qui est devenu insupportable.
Les Français d’origine arménienne sont pleinement aux côtés des Arméniens du Karabagh.
Le CCAF appelle le gouvernement français, au sein du groupe de Minsk de l’OSCE :
1. A contraindre l’Azerbaïdjan au respect du cessez-le-feu
2. A relancer le processus de négociations en organisant un nouveau sommet à Paris
3. A tout mettre en oeuvre pour protéger les populations arméniennes du Karabagh de l’armée criminelle d’Azerbaïdjan
Dans ce contexte de danger absolu pour les Arméniens du Karabagh, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France appelle à la mobilisation le samedi 9 avril à 16 h devant l’ambassade d’Azerbaïdjan (78 avenue d’Iena, 75116 Paris - Métro Charles de Gaulle Etoile).
samedi 2 avril 2016,
Claire ©armenews.com
Communiqué du CCAf (Sevag Sarikaya - Secrétaire général du CCAF)
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© Sputnik. Ilya Pitalev
Haut-Karabakh : 12 soldats azerbaïdjanais tués, un hélicoptère abattu
Sputnik - 2/4/16 - Douze soldats azerbaïdjanais ont été tués et un hélicoptère abattu par les forces arméniennes dans le Haut-Karabakh lors de combats d'une intensité inhabituelle dans cette région séparatiste que se disputent les deux pays, a annoncé samedi Bakou.
"Douze soldats azerbaïdjanais ont été tués au combat et un hélicoptère a été abattu par les forces arméniennes", a déclaré dans un communiqué le ministère azerbaïdjanais de la Défense.
Selon Bakou, les pertes de la partie arménienne sont bien plus lourdes.
"Au cours des combats, six chars arméniens, 15 unités d'artillerie et plusieurs constructions fortifiées ont été détruits et plus de 100 soldats ont été tués", indique le ministère.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a également indiqué que l'armée azerbaïdjanaise avait repris le contrôle de "deux collines stratégiques et un village" dans le Haut-Karabakh.
En outre, selon la source, le renforcement d'une nouvelle ligne de défense est effectué pour le moment dans les zones contrôlées par la partie azerbaïdjanaise.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont signalé samedi la reprise des hostilités dans le Haut-Karabakh. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait état de "bombardements pratiqués par les forces armées arméniennes" [sic.] Le ministère arménien de la Défense a de son côté déclaré que la partie azerbaïdjanaise "avait lancé une offensive".
Depuis février 1988, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent le Haut-Karabakh, région autonome principalement peuplée par des Arméniens et qui a annoncé son intention de se séparer de l'Azerbaïdjan. Cette démarche a provoqué des affrontements entre les troupes arméniennes et azerbaïdjanaises à la suite desquelles Bakou a perdu le contrôle de la région.
Les hostilités dans le Haut-Karabakh ont fait environ 15.000 morts et ont contraint près d'un million de personnes à quitter leurs foyers. Le cessez-le-feu signé le 12 mai 1994 à Bichkek (Kirghizstan) a été violé à maintes reprises par les belligérants.
Le règlement pacifique du conflit fait l'objet de négociations menées depuis 1992 dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE coprésidé par les Etats-Unis, la Russie et la France.
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Armen Beglarian avait déjà combattu au Haut Karabagh
HAUT KARABAGH-DERNIERE MINUTE
7 morts dans un autobus transportant des volontaires Arméniens
touché par une roquette à Mardakert
Armenews - 5/4/16 - Aujourd’hui une roquette azérie a touché un autobus à Mardakert transportant des combattants volontaires Arméniens qui se rendaient au front. Selon Ardzroun Hovhannissian le porte-parole du ministère arménien de la Défense, 7 volontaires Arméniens furent tués dans cette attaque don l’un était le maire d’un village. L’autobus transportait des combattants volontaires originaires de Sissian en Arménie. Selon les derniers éléments ils furent tués par un drone azéri sur la route de Mardakert menant au village de Talish.
Parmi les victimes le maire du village de Darbas (région du Siyunik, Arménie) Mayis Mirzoyan (60 ans) et le maire d’Akhlatia, Armen Beglarian (né en 1973).
mardi 5 avril 2016,
Krikor Amirzayan ©armenews.com
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LYON SOLIDAIRE DU HAUT KARABAGH
Armenews - 5/4/16 - A l’appel du CCAF Centre, manifestation pour la Paix au Haut Karabagh à Lyon samedi 9 avril à 16 heures devant la Préfecture du Rhône.
A l’appel du CCAF Centre, une manifestation pour la Paix au Haut Karabagh à Lyon (106 rue Pierre Corneille, Lyon 3e, angle rue Dunoir) samedi 9 avril à 16 heures devant la Préfecture du Rhône.
Le mot d’ordre est «Halte à la guerre ! Stop à l’Azerbaïdjan».
mardi 5 avril 2016,
Krikor Amirzayan ©armenews.com
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KARABAGH
L’armée azérie utilise des drones israéliens tueur-chasseur
Armenews - 5-4-16 - Artsrun Hovhannisyan, le prote-parole du ministre arménien de la Défense a confirmé sur facebook que l’armée azérie utilisait des drones Harop de fabrication israélienne dans son agression actuelle contre le Haut-Karabagh.
“Voici, les drones frappants utilisés par l’ Azerbaïdjan,“ a écrit Hovhannisyan sur ??son compte Facebook.
Plus tôt, l’armée du Karabagh avait annoncé qu’elle avait détruit plusieurs drones azerbaïdjanais.
L’IAI Harop (ou Harpy 2) est un véhicule aérien sans pilote de combat développé par la division MBT d’Israel Aerospace Industries.
Plutôt que d’emporter une charge offensive, ce drone est en fait la munition principale. Ce tueur-chasseur est conçu pour évoluer au-dessus du champ de bataille et détruire les cibles en plongeant sur elles.
IAI a développé le Harop pour la suppression de défense aérienne ennemie (SEAD).
mardi 5 avril 2016,
Stéphane ©armenews.co
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Le cessez-le-feu globalement respecté entre l’Azerbaïdjan et le Karabagh
Armenews - 7/4/16 - Le cessez-le-feu conclu entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie était globalement respecté 24 heures après son entrée en vigueur dans la région disputée du Nagorny-Karabakh, ouvrant une période d’accalmie après quatre jours d’affrontement qui ont fait au moins 75 morts.
Les interrogations demeurent concernant les territoires conquis par les armées de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan pendant les quatre jours d’affrontements. Un journaliste de l’AFP présent sur la colline de Lala-Tepe a toutefois pu constater que cette position était bien passée sous le contrôle des forces azerbaïdjanaises.
Les ministères de la Défense du Nagorny-Karabakh, région séparatiste soutenue par l’Arménie, et de l’Azerbaïdjan ont tous deux annoncé que le cessez-le-feu, conclu mardi à Moscou, était globalement respecté.
L’armée azerbaïdjanaise a toutefois affirmé mercredi soir avoir essuyé dans la journée des tirs à l’arme lourde et au lance-grenades dans plusieurs zones de la ligne de front, une information immédiatement démentie par les forces arméniennes.
Un porte-parole du ministère arménien de la Défense, Artsroun Hovhannissian, a néanmoins indiqué que des tirs sporadiques se poursuivaient, “y compris à partir de chars, mais pas de manière aussi intense“ que les jours précédents.
“Les tirs sporadiques sont une chose courante sur la ligne de front depuis des années. Cela ne veut pas dire que le cessez-le-feu a échoué“, a assuré à l’AFP un officier des forces séparatistes.
Les affrontements, qui ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi, ont fait au moins 75 morts, des civils et des militaires, dans les deux camps : Bakou affirme que 31 soldats et quatre civils ont péri dans les combats, tandis que les autorités du Nagorny-Karabakh font état de 35 soldats et de cinq civils tués.
“Avant le début des hostilités (vendredi), il y avait 570 personnes dans ce village. Aujourd’hui, il n’en reste que 50 à 60“, assure Vilen Petrossian, un habitant de Talich, une localité située non loin de la ligne de front.
“Si tout s’apaise, nous reviendrons. Nous devons juste réparer la maison pour pouvoir y vivre“, explique Elmira Bagirian, qui a dû quitter le village à cause des affrontements.
Il s’agit des pires violences dans la région depuis la conclusion d’une première trêve entre Erevan et Bakou en 1994, après une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais.
Les troupes azerbaïdjanaises assurent avoir pris plusieurs hauteurs stratégiques, dont celle de Lala-Tepe, où elles sont actuellement en train de “consolider“ leurs positions, modifiant pour la première fois la ligne de démarcation depuis la fin de la guerre.
Erevan affirme ne pas avoir perdu de terrain dans cette région, majoritairement peuplée d’Arméniens mais reconnue comme appartenant à l’Azerbaïdjan par la communauté internationale.
- La Russie sur le front diplomatique -
Sur le front diplomatique, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est rendu mercredi à Bakou pour s’entretenir avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev.
Le chef de la diplomatie russe a exhorté à “prendre toutes les mesures nécessaires“ pour apaiser la situation et en faveur d’un règlement politique de ce conflit vieux de 28 ans.
M. Aliev s’est pour sa part dit “déterminé à poursuivre les négociations“ avec Erevan au sujet du Nagorny-Karabakh et “à régler le conflit par des moyens pacifiques“.
Le président arménien Serge Sarkissian s’est, quant à lui, rendu en Allemagne pour une visite prévue de longue date au cours de laquelle il a rencontré la chancelière Angela Merkel, qui doit également recevoir M. Aliev pour des pourparlers en juin.
Emil GOULIEV avec Karen MINASSIAN à Matagis
AFP
jeudi 7 avril 2016,
Stéphane ©armenews.com
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L’Azerbaïdjan menace la maire de Bourg-lès-Valence
Armenews - 21/4/16 - L’état d’Azerbaïdjan a envoyé un huissier à Marlène Mourier ce jeudi après-midi en mairie pour lui délivrer une sommation. L’Azerbaïdjan exige que la commune riveraine de Valence dans la Drôme cesse toute relation avec la ville de Chouchi dans le Haut Karabagh [sic].
C’est un huissier qui a porté la sommation ce jeudi après-midi en mairie de Bourg-lès-Valence dans la Drôme. La république autoproclamée du Haut Karabagh est une zone de l’Azerbaïdjan peuplée d’Arméniens qui réclament son indépendance. Le maire de la commune riveraine de Valence, Marlène Mourier (Les Républicains) soutient cette volonté d’indépendance du Haut Karabagh. L’élue a d’ailleurs signé une charte d’amitié entre Bourg-lès-Valence et la ville de Chouchi. C’est visiblement ce qui déplaît à l’Azerbaïdjan : qu’une élue française reconnaisse l’indépendance du Haut Karabagh et l’affiche clairement avec cette charte d’amitié.
Marlène Mourier ne cèdera pas
La maire de Bourg-lès-Valence prend cette sommation délivrée par huissier comme une véritable menace de la part de l’Azerbaïdjan, mais une menace à laquelle Marlène Mourier ne cédera pas. Elle assure que la sommation sera sans effet. La charte d’amitié entre Bourg-lès-Valence et Chouchi va continuer.
https://www.francebleu.fr/infos/international/l-azerbaidjan-menace-la-maire-de-bourg-les-valence-1461248862
jeudi 21 avril 2016,
Stéphane ©armenews.com
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Haut-Karabakh : toujours pas de paix malgré les efforts de Moscou, Washington et Paris
Sputnik - 17/11/16 - Le conflit sanglant dans le Haut-Karabakh dure depuis plus de 25 ans. En 2011, malgré l'engagement actif des présidents américain, russe et français dans le processus de paix poussant Erevan et Bakou à signer le document qui pourrait régler la crise, l'Azerbaïdjan a refusé de le signer, raconte à Sputnik le président arménien Serge Sargsian.
L'agence Sputnik Armenia a interrogé le chef de l'État arménien Serge Sargsian sur de nombreux sujets, y compris l'équilibre du pouvoir dans la région, le rôle de Moscou dans le maintien de la paix et de la stabilité et le règlement du conflit dans le Haut Karabakh.
En ce qui concerne la puissance militaire, l'Arménie est l'unique pays, excepté la Russie, qui possède des missiles balistiques tactiques Iskander. Or, selon M. Sargsian, le déploiement de ces systèmes n'était qu'une mesure forcée pour équilibrer la situation militaire dans la région, car l'Azerbaïdjan s'est régulièrement doté ces dernières années d'armements des plus modernes.
«Nous n'avons pas les capacités financières de l'Azerbaïdjan, mais nous œuvrons pour équilibrer la situation au moyen d'un antidote. Je pense qu'en l'occurrence les Iskander sont cet antidote. Certes, la course aux armements n'est pas souhaitable, mais que faire si on est constamment menacé de guerre, d'extermination physique. On est contraint d'appliquer des mesures fortes», a noté le président arménien.
De plus, poursuit-il, l'Arménie et la Russie ont un accord commun sur le maintien de l'équilibre des forces dans la région, c'est pourquoi la Russie a réagi positivement à la demande d'Erevan en mettant à sa disposition les missiles Iskander. Selon lui, la Russie est l'acteur clé dans la région, en particulier en ce qui concerne le maintien de la paix et de la stabilité. Moscou a joué un rôle décisif dans l'arrêt des opérations armées dans le Haut Karabakh, qui a connu un regain de violences faisant au moins 110 morts en avril.
La réaction de la société arménienne est on ne peut plus logique puisque la majorité écrasante des habitants est convaincue qu'en cas de danger la Russie se rangera toujours du côté de l'Arménie. Quant au règlement du conflit dans le Haut Karabakh, M. Sargsian rappelle qu'en 2007, lorsqu'il était premier ministre, les co-présidents du groupe de Minsk de l'OSCE (Russie, États-Unis et France) avaient proposé de régler le problème du Haut Karabach sur la base de trois principes.
• Premièrement, le non-recours à la menace ou à l'emploi de la force.
• Deuxièmement, l'intégrité territoriale de l'État
•
et troisièmement — l'égalité des peuples et leur droit à l'autodétermination.
Selon lui, ces principes ne se contredisent en aucune façon. Dans le monde civilisé, tous les problèmes sont réglés sans emploi de la force, d'autant plus entre États. «L'intégrité territoriale… Nous reconnaissons l'intégrité territoriale de chaque État, y compris de l'Azerbaïdjan. Dans le même temps, l'autodétermination des peuples n'entre pas en contradiction avec le principe d'intégrité territoriale, parce que celle-ci concerne les relations entre États alors que l'autodétermination est liée aux relations entre la capitale et le peuple qui vit au contact de sa patrie historique. Si on déclinait le principe d'autodétermination des peuples, on n'aurait pas dû sortir de l'Union soviétique, ce qui s'est produit sur la base de ce principe. Ainsi, ces principes n'entrent pas en contradiction », a fait valoir le chef de l'État arménien. Après avoir reçu les initiatives des co-présidents, la partie arménienne s'est dit prête à négocier dans le cadre de ces principes et autour de ce document. « En 2011, tout le monde croyait que nous étions sur la ligne d'arrivée, que nous étions prêts à signer le document. Alors le président des États-Unis a téléphoné au président de l'Azerbaïdjan et à moi-même, a souhaité du succès, le président français a adressé une lettre au président de l'Azerbaïdjan ainsi qu'à moi-même en souhaitant la même chose et le président russe a participé personnellement à ces négociations-là. Cependant, à Kazan, le président azerbaïdjanais a, malheureusement, renoncé à ce principe. Les présidents américain, russe et français étaient convaincus que nous signerions le document, mais l'Azerbaïdjan a refusé », a rappelé le numéro un arménien.
Le 2 avril dernier, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont constaté une aggravation de la situation dans le Haut-Karabakh, république autoproclamée de Transcaucasie majoritairement peuplée d'Arméniens (80%). Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait état de tirs de la part des forces armées arméniennes, tandis qu'Erevan a accusé Bakou d'avoir mené des "actions offensives" sur le terrain.
Selon les évaluations de l'Onu, environ 150.000 personnes résident dans la zone du conflit du Haut-Karabakh et risquent d'être forcées de quitter leurs foyers en cas d'aggravation de la situation et de reprise des hostilités dans la région.
En savoir plus:
https://fr.sputniknews.com/international/201611171028736376-serge-sargsian-haut-karabakh-russie-azerbaidjan/
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La république d’Artsakh,
une Arménie bis en quête de reconnaissance
Une visite en Arménie et dans le Haut-Karabagh favorise la remise en question d’un certain nombre d’idées reçues
Par PHILIPPE STROOT
Source : Investig’Action
5/11/18
En marge du sommet de la francophonie, qui s’est tenu à Erevan en octobre 2018, un groupe de journalistes internationaux a eu l’occasion non seulement de parcourir l’Arménie mais aussi de visiter l’Artsakh, nom arménien du Haut-Karabagh. Cette région majoritairement peuplée d’Arméniens avait été incorporée à la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan à l’époque de l’URSS, tout comme la Crimée russophone l’avait été à la République socialiste soviétique d’Ukraine et la Transnistrie majoritairement slave à la République socialiste soviétique de Moldavie.
Lors de l’éclatement de l’URSS, les Arméniens du Haut-Karabagh avaient demandé leur rattachement à l’Arménie, puisque des frontières allaient désormais séparer des États qui constituaient jusqu’alors un seul et même pays. Comme il fallait s’y attendre, l’Azerbaïdjan ne l’entendit pas de cette oreille et déclencha une guerre pour tenter de conserver par la force une intégrité territoriale largement artificielle. Au terme d’un sanglant conflit armé qui a duré de 1988 à 1994 une médiation aboutit à la signature d’un cesser le feu qui perdure un quart de siècle plus tard, le statut-quo étant marqué toutefois par des échanges de tirs sporadiques sur la ligne de front.
Encore traumatisée par le génocide commis par les Turcs au début du 20e siècle et dont le souvenir est omniprésent dans la capitale Erevan comme dans la reste du pays, la République d’Arménie poursuit son chemin en donnant paradoxalement l’impression d’être plus sereine et moins complexée que certaines autres ex-Républiques soviétiques tiraillée entre l’est et l’ouest.
Elle est membre de l’Union douanière aux côtés de la Russie, de la Biélorussie, du Kazakhstan et du Kirghizistan, tout en ayant de bonnes relations avec l’Union européenne, les États-Unis d’Amérique et la plupart des pays du monde, à l’exception de deux de ses quatre voisins. Elle est en effet entourée de la Turquie, avec laquelle les relations sont compliquées et la frontière terrestre fermée, de l’Azerbaïdjan auquel l‘oppose une guerre larvée, de la Géorgie, chrétienne elle-aussi mais apparemment plus attirée par l’UE et l’OTAN, et enfin de la République islamique d’Iran, avec laquelle les relations sont apparemment excellentes.
“Bienvenue en Artsakh”. Panneau sur la route venant d’Arménie à l’entrée du Haut-Karabagh
Un dynamisme saisissant
Pour sa part, la République de l’Artsakh, pratiquement enclavée sur le territoire de l’Azerbaïdjan qui conteste son droit même à l’existence et reliée par deux routes de montagne à la mère patrie arménienne, lutte pour survivre et pour être reconnue, en tout cas dans un premier temps, car il est évident que son but ultime est d’être rattachée à l’Arménie. L’arrivée dans la capitale Stepanakert laisse une impression de résilience, d’ordre et de sérénité assez incroyable, plus encore qu’en Arménie.
L’arrivée du groupe de journalistes internationaux en visite dans cette partie presque totalement ignorée des médias occidentaux et donc pratiquement inconnue coïncidait avec l’organisation de la fête annuelle des récoltes. Les agriculteurs et viticulteurs de toutes les régions du pays étaient réunis dans la capitale pour présenter et vendre leur production, dans une atmosphère indescriptible faite de musique, de dégustation de vin et d’odeur de grillades. Aussi bien à Stepanakert que dans les villages les plus pauvres et les plus reculés du pays on ne peut qu’être frappé par la dignité des habitants et aussi par la propreté qui y règne, dont feraient bien de s’inspirer beaucoup de pays d’Europe et pas seulement ceux de la Méditerranée et des Balkans.
Un autre élément frappant est le développement de la culture et de l’éducation, notamment en matière d’apprentissage des langues. S’il n’est guère étonnant que tout le monde parle arménien et russe, le fait que les enfants apprennent à l’école ces deux langues plus le français et l’anglais reflète sans doute un besoin d’ouverture perçu comme un gage de survie dans un monde menaçant et incertain.
Monument symbolique de l’Artsakh appelé populairement “Grand-Père et Grand-Mère”. Le nom complet donné par son auteur à l’époque soviétique était “Nous sommes nos montagnes”.
L’importance donnée à la formation artistique dès le plus jeune âge, mise en évidence par un grand nombre d’école d’arts, de dessin et de musique, constitue une autre illustration de cet ardent désir d’exister et de progresser en dépit de tous les dangers. Car les habitants de l’Artsakh sont persuadés que la guerre peut reprendre à tout moment et que le voisin azerbaidjanais ne rêve que des les anéantir, tous autant qu’ils sont.
Il n’est pas étonnant que l’Azerbaïdjan ait voulu conserver le Haut-Karabagh, car l’Histoire montre que les États ont le plus grand mal à se défaire de la moindre partie de leur territoire, qu’elle ait été acquise à la faveur d’une guerre, comme quand le Chili a privé la Bolivie de son débouché sur la mer, ou par un effet d’aubaine comme lorsque Nikita Krouchtchev a fait cadeau de la Crimée à l’Ukraine, ce qui ne prêtait guère à conséquence tant que l’Union soviétique constituait un seul pays.
Plus préoccupante est l’intransigeance absolue dont témoigne Bakou sur ce problème, qu’il faudra bien un jour résoudre en tenant compte du droit des peuples à l’auto-détermination, qui est reconnu par l’ONU et ne aurait être appliqué à certains mais pas à d’autres…
Des Arméniens unanimes
Quoi qu’il en soit, tous les Arméniens d’Arménie sont unanimes lorsqu’il s’agit de soutenir leurs compatriotes du Haut-Karabagh, indépendamment des différences idéologiques ou partisanes. Cela s’explique sans doute par l’absence de dimension géopolitique est-ouest dans ce problème, contrairement aux cas du Kosovo ou de la Crimée. Et s’il existe en Russie une sorte de cinquième colonne émargeant plus ou moins à l’ambassade étasunienne, qui serait prête à redonner la Crimée à l’Ukraine pour faire plaisir à ses amis de Washington, rien de tel ne semble exister en Arménie.
Pour poursuivre les comparaisons, on peut considérer que deux États ont connu des destins comparables en Europe, en passant par des confit armés : d’une part une Albanie-bis, le Kosovo, état semi-mafieux en quasi-faillite dont les habitants ne rêvent que de partir vivre ailleurs et qui s’y livrent souvent au trafic de drogue et à d’autres activités tout aussi peu recommandables, et d’autre part une Arménie-bis, l’Artsakh, qui se bat au quotidien avec dignité pour sa survie dans son propre pays, sans rien demander à personne, même si elle bénéficie bien entendu de l’aide de la mère-patrie et si un certain nombre de ses habitants sont contraints d’aller chercher du travail ailleurs. Or le Kosovo est reconnu par des dizaines de pays et l’Artsakh par aucun. Cherchez l’erreur…
La réalité est que l’Azerbaïdjan, important producteur de pétrole, est un pays plus grand et plus riche que l’Arménie, même si celle-ci possède pour sa part plusieurs mines d’or. L’une de ces mines, récemment construite par des entreprises anglo-saxonnes, comme en Roumanie et en Grèce, fait l’objet d’un contentieux entre le nouveau pouvoir issu des manifestations populaires du printemps à Erevan et les intérêts occidentaux concernés.
Le nouveau premier ministre Nicol Pachinian a en effet remis en cause l’autorisation accordée par le précédent gouvernement d’exploiter une mine d’or, par définition extrêmement polluante, dans une région touristique du sud du pays où se trouve la station thermale de Djermouk et la plus célèbre source d’eau minérale de l’Arménie. Ce sursaut de dignité nationale a provoqué la colère des États-Unis, qui menacent de ne plus investir dans le pays si ce projet est abandonné.
Idées reçues…
La journaliste arménienne qui nous a communiqué cette information, ne cache pas, par ailleurs, son enthousiasme pour le changement de gouvernement survenu à Erevan, qui a chassé, assure-t-elle, une équipe extrêmement corrompue. Elle avoue cependant avoir quelques craintes que des forces étasuniennes occultes, ONG ou autres, tentent de tirer profit des événements. Pour essayer peut-être d’en faire une « révolution de couleur » à leur convenance, comme en Géorgie ou en Ukraine ?
Mais qu’il s’agisse de l’Arménie ou de l’Artsakh, ceux qui rêvent de brouiller les populations avec la Russie et de les attirer dans le giron atlantique doivent s’attendre à des déconvenues… Au grand dam de certains journalistes européens, les confrères journalistes arméniens s’étonnent par ailleurs de l’hostilité manifestée par la presse occidentale à l’égard de l’Iran et de la Syrie, deux pays avec lesquels l’Arménie entretient de très bonnes relations.
Les nombreux Arméniens de Syrie venus se réfugier en Arménie depuis le début de la guerre sont en outre dans leur écrasante majorité favorables au Président Bachar Al-Assad, ce qui ne laisse pas d’étonner des journalistes français qui ont fini par croire eux-mêmes à la propagande anti-syrienne qu’ils distillent depuis des années.
Une visite en Arménie et dans le Haut-Karabagh favorise donc la remise en question d’un certain nombre d’idées reçues. Car même si rien n’est tout noir ou tout blanc, les informations tronquées et les indignations à géométrie variable qui sévissent dans les médias dominants ne permettent guère de se faire une idée équilibrée, sinon objective, de ce qui se passe réellement dans le monde.
Cette visite de presse en Artsakh n’a cependant pas été du goût du gouvernement de Bakou, qui s’est empressé d’annoncer dans un communiqué que les journalistes coupables d’être venus se faire une idée de la situation par eux-mêmes figureraient désormais sur une liste noire leur interdisant l’entrée en Azerbaïdjan…
Source : Investig’Action
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