LA GOUVERNANCE DES PEUPLES ET DES CITOYENS
NON CELLE DES ETATS/NATIONS
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A propos de :
Voir aussi : Géorgie, Abkhazie, Arménie, Haut-Karabagh
Sécessioniste de la Géorgie, reconnue par la Fédération de Russie le 26 août 2008, et par le Nicaragua, le 2 sept. 2008.
L'Ossetie est aussi reconnue par l'Abkhazie, la Transnitrie et le Haut-Karabagh.
La Biélorussie et le Vénézuela envisagent de la reconnaître.
Capitale Tskhinvali
Superficie 3 900 km²
Population (2004) ~ 70 000 hab.
Densité ~ 18 hab./km²
Langues : Ossète, russe
Monnaie : Rouble, lari
Fuseau horaire : UTC +3
La République d’Ossétie-du-Sud, en ossète, Respublikæ Xussar Iryston, en russe, Respoublika Ioujnaïa Ossetia, et en géorgien, Samkhret Osseti est le nom d'une république séparatiste sur le territoire de la République de Géorgie. Cette république n'est pas reconnue par l'ONU. Sa capitale est Tskhinvali et son président est Edouard Kokoïty (depuis le 18 décembre 2001).
L'Ossétie-du-Sud est située à la frontière avec la Russie.
Histoire
L'URSS créa la région autonome d'Ossétie-du-Sud le 20 avril 1922, territoire d'une superficie de 3900 km², qui était alors peuplée de 99 400 habitants, et qui fut inclus au sein de la République socialiste soviétique de Géorgie.
Depuis l'indépendance de la Géorgie vis-à-vis de l'URSS le 9 avril 1991, l'autonomie accordée aux Ossètes a été supprimée par l'État géorgien, provoquant l'exode de la population vers la république d'Ossétie du Nord. L'essentiel de son territoire constituant désormais la partie nord de la région de Shida Kartli.
En 1994, les nationalistes ont proclamé l'indépendance de l'Ossétie du Sud, profitant de la faiblesse du nouvel État géorgien. Ce nouvel État s'est rapproché de la République d'Ossétie du Nord, une des Républiques de la Fédération de Russie, avec laquelle elle a une frontière, une culture et des relations économiques communes.
Depuis le retour d'un pouvoir nationaliste à Tbilissi en 2004, l'Ossétie-du-Sud est un enjeu politique entre le président géorgien Mikheil Saakachvili qui souhaite la réintégration des régions sécessionnistes au sein du territoire de la Géorgie et les indépendantistes ossètes, majoritaires en Ossétie-du-Sud, qui souhaitent une indépendance complète. De son côté la Fédération de Russie, ne fait rien pour résoudre la situation, préférant garder le statu quo et ainsi laisser le pouvoir géorgien dans l'embarras, d'autant plus que celui-ci s'est allié à l'OTAN. Les indépendantistes d'Ossétie du Sud souhaitent également une réunification avec l'Ossétie du Nord, mais ni la Fédération de Russie, ni l'OSCE et encore moins la Géorgie ne soutiennent cette solution.
La République d'Ossétie-du-Sud a tenu un deuxième référendum sur son indépendance le 12 novembre 2006 (le premier référendum de 1992 n'a pas été reconnu au niveau international). Une très large majorité des votants semblent s'être prononcés pour cette indépendance. Le gouvernement géorgien, les États-Unis et l'Union européenne considèrent ce référendum comme illégal alors que la Russie le reconnait.
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L'Ossétie du Nord est une république de la Fédération de Russie, située dans le Caucase. Elle a pour voisins la république d'Ingouchie à l'Est, la république de Kabardino-Balkarie à l'Ouest, le territoire de Stavropol au Nord, et l'immense Géorgie et sa petite sœur jumelle l'Ossétie du Sud au Sud. Sa capitale est Vladikavkaz.
Langue officielle : le russe
Président : Alexander Dzasokhov
Premier Ministre : Alan Boradzov
Superficie : 8 000 km²
Population : 710 000 habitants, dont environ 415 000 Ossètes et 200 000 Russes. Densité : 81 hab./km
Il y avait également une population ingouche assez importante mais la majorité s'enfuit en Ingouchie au moment de la dissolution de l'Union Soviétique et de l'éclatement du conflit inter-ethnique dans la région.
Les Ossètes eurent pour ancêtres les Alains venus d'Asie Centrale qui furent, vers la fin du IIe siècle repoussés de la région du Don vers le Caucase. Ils se sont établis tout au long de l'unique voie de passage permettant de traverser le Caucase : le col de Darial.
Le Nord et le Sud étant séparés par la montagne, ils formèrent bientôt deux peuples distincts : ceux du Sud furent christianisés au contact des Géorgiens, tandis que ceux du Nord furent entraînés par la proximité de la Kabardie vers l'Islam. Mais de nos jours la grande majorité des Ossètes sont chrétiens orthodoxes.
Économie
Malgré le poids de la prise en charge de l'importante population réfugiée, l'Ossétie du Nord est une des républiques les plus aisées du Nord Caucase. Elle est la plus urbanisée et la plus industrialisée avec des activités métallurgiques (plomb, zinc, tungstène, etc), électroniques, chimiques et agroalimentaires.
Ses ressources naturelles sont constituées de minerais, de bois, d'énergie hydraulique et de gisements inexploités de gaz et de pétrole.
L'agriculture porte essentiellement sur l'élevage, notamment les moutons et les chèvres, et la culture de céréales, fruits et coton.
Histoire
L'Ossétie fit partie des premiers territoires du Nord Caucase à passer sous domination russe, à partir de 1774, et la capitale, Vladicaucase, a été le premier avant-poste militaire dans la région. Vers 1806, l'Ossétie était sous le contrôle complet de la Russie. En 1921, elle fit partie de l'éphémère République Soviétique des Montagnes. Les territoires ossètes reçurent le statut de région autonome en 1924 et, en 1936, ils furent réorganisés en une République Soviétique Socialiste Autonome.
La dissolution de l'Union Soviétique posa un problème particulier à l'Ossétie coupée en deux avec l'Ossétie du Nord, une république de la Fédération de Russie, et l'Ossétie du Sud intégrée à la Géorgie. En obtenant son indépendance en 1991, la Géorgie supprima l'autonomie de l'enclave d'Ossétie du Sud. Celle-ci fit alors quasiment sécession en 1992. Une grande partie de la population traversa la frontière pour se réfugier en Ossétie du Nord. De nombreux réfugiés d'Ossétie du Sud s'établirent en Ossétie du Nord, déclenchant des conflits avec la population ingouche majoritaire dans le district de Prigorodny.
Historiquement, la région du district de Prigorodny sur la rive droite de la rivière Terek faisait partie de l'Ingouchie. Elle a été rattachée à l'Ossétie du Nord par Staline en 1944 après la déportation des Ingouches en Asie Centrale. Bien que les Ingouches furent par la suite autorisés à retourner sur leurs terres, le territoire lui-même n'a jamais été rendu à l'Ingouchie, provoquant de vives tensions dans la région. Une loi promulguée en 1982 a même interdit de délivrer aux Ingouches un permis de résidence dans la république. L'afflux massif de réfugiès Ossètes en provenance de Géorgie au début des années 90 et le conflit qui s'ensuivit entre les deux groupes rivaux poussa beaucoup d'Ingouches à se réfugier en Ingouchie. Malgré les efforts entrepris pour résoudre le problème des réfugiés, le conflit entre les deux républiques n'est toujours pas résolu.
L'Ossétie du Nord doit non seulement faire face aux conséquences du conflit en Ossétie du Sud mais doit également traiter le problèmes des réfugiés et des débordement occasionnels de la guerre en Tchétchénie voisine.
Institutions
La république autonome d'Ossétie du Nord-Alanie a mis en place un régime présidentiel. Le premier Président dans l'histoire de l'Ossétie, Ahsarbek Galazov, a été élu à l'unanimité et a pris ses fonctions le 16 janvier 1994.
Yuri Biragov, le Premier ministre, en charge du Gouvernement, a été nommé en février 1995.
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Par Irakli METREVELI
TBILISSI (AFP) - 7/8/8 -Au moins 23 personnes ont été blessées et un blindé géorgien détruit jeudi, selon les bilans des deux parties, dans des accrochages de "grande envergure" en Ossétie du Sud, alors que Russes et Ossètes accusent Tbilissi de préparer une offensive militaire contre ce territoire séparatiste.
En fin de journée, le président géorgien Mikheïl Saakachvili a ordonné aux forces géorgiennes de procéder à un "cessez-le feu" en Ossétie du Sud et a appelé toutes les parties à une "reprise des négociations" pour trouver une issue pacifique à la crise.
"Des batailles de grande envergure ont eu lieu près du village d'Avnevi" en Ossétie du Sud, république séparatiste de Géorgie, a déclaré auparavant un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili, à l'AFP.
"Un véhicule blindé de transport de troupes géorgien a été détruit par des combattants sud-ossètes et trois soldats de maintien de la paix géorgiens ont été en conséquence blessés", a-t-il précisé. Le calme est revenu dans la soirée, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, deux soldats géorgiens ont été blessés après des attaques de positions géorgiennes par les forces sud-ossètes, a déclaré à l'AFP Marina Saloukvadzé, porte-parole du ministère géorgien de la Réintégration.
Les autorités séparatistes d'Ossétie du Sud, une république comptant quelque 70.000 habitants et non reconnue par la communauté internationale, ont affirmé pour leur part que les Géorgiens avaient lancé une "opération de grande envergure" contre leur territoire.
"De nombreuses unités militaires géorgiennes se dirigent vers la frontière", a déclaré le secrétaire du Conseil de sécurité de la République sud-ossète, Anatoli Barankevitch, cité par l'agence de presse russe Ria Novosti.
"Les soldats géorgiens ont installé dans le district de Gori 27 systèmes lance-roquettes de type Grad, et une activité militaire renforcée des Géorgiens est observée tout le long de la fontière avec l'Ossétie du Sud", a-t-il ajouté cité par Interfax.
L'information a aussitôt été démentie à Tbilissi. "Aucune force supplémentaire n'a été envoyée en Ossétie du Sud. Il n'y a que des soldats de maintien de la paix et des policiers géorgiens sur place", a déclaré Chota Outiachvili.
Les tensions se sont de nouveau intensifiées en Ossétie du Sud depuis mercredi, après la mort de six personnes vendredi. La situation sur le terrain reste toutefois très confuse en l'absence de sources d'information indépendantes.
Des tirs d'artillerie des forces géorgiennes sur la capitale sud-ossète Tskhinvali et les environs ont fait 18 blessés dans la nuit de mercredi à jeudi et se sont poursuivis jeudi, a affirmé jeudi le gouvernement séparatiste sur son site internet (www.cominf.org).
Des avions de chasse Soukhoï-25 et des drones ont également survolé l'Ossétie du Sud en provenance de la Géorgie, a déclaré un porte-parole des forces de maintien de la paix, Vladimir Ivanov, cité par les agences russes.
La Russie, qui souffle le chaud et le froid, a accusé jeudi la Géorgie de "préparer" une opération "militaire" en Ossétie du Sud tout en déclarant rechercher avec Tbilissi une issue à la crise.
Le président géorgien pro-occidental, Mikheïl Saakachvili, a assuré pour sa part que son pays observait "le maximum de retenue" et s'est dit "convaincu qu'une aggravation de la confrontation n'était pas dans les intentions de la Russie".
Plus tard, il a annoncé un cessez-le-feu des forces géorgiennes.
Dans ce contexte tendu, l'Ossétie du Sud a rejeté les pourparlers directs prévus jeudi, pour la première fois depuis une décennie, avec les Géorgiens à Tskhinvali.
Le ministre géorgien de la Réintégration, Temour Iakobachvili, s'est rendu à Tskhinvali, sans succès. "La partie géorgienne a décidé de cesser le feu unilatéralement (...) Nous espérons que ce message sera entendu à Tskhinvali et que les séparatistes cesseront leurs actions militaires", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Les tensions en Ossétie du Sud et dans une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, toutes deux soutenues par Moscou, se sont aggravées ces derniers mois, sur fond de rivalités russo-géorgiennes pour le contrôle de la région.
Les Ossètes du Sud, qui ont proclamé leur indépendance en 1992 après la chute de l'URSS, aspirent à rejoindre la Fédération de Russie dont fait partie l'Ossétie du Nord.
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La capitale de l'Ossétie du Sud soumise à de violents tirs,
affrontements avec la Géorgie et des volontaires venus de Russie
TBILISSI, Géorgie - AP - 7/8/8 - Quelques heures après la déclaration unilatérale de cessez-le-feu du président géorgien Mikhail Saakachvili, la capitale de la région séparatiste de la Géorgie, l'Ossétie du Sud était soumise à de violents tirs. Le dirigeant sud-Ossete a dénoncé la traîtrise de la Géorgie, mais ce pays ne fait que répondre à des attaques rebelles, "selon plusieurs médias" [sic].
La dégradation de la situation enregistrée ces derniers jours en Ossétie du Sud et de nouveaux accrochages armés ont suscité la crainte d'une véritable guerre impliquant la Géorgie, voire la Russie.
"Les assauts viennent de toutes les directions" a indiqué dans une brève déclaration le gouvernement séparatiste sur son site web. Interfax avait auparavant précisé que les tirs en direction de Tskhinvali venaient de secteurs contrôlés par la Géorgie. Les responsables des gouvernements d'Ossétie du sud et de Géorgie n'ont pas répondu aux appels de l'Associated Press.
Le président d'Ossétie du sud, Eduard Kokoity a indiqué dans un communiqué que ses forces affrontaient l'armée géorgienne près de la ville de Tckhinvali. "Il y a des violents accrochages en cours et des dommages importants ont été infligés à l'ennemi", a-t-il affirmé.
L'agence Interfax, qui rapporte les événements depuis Tckhinvali, a cité Vladimir Ivanov, un représentant des forces de maintien de la paix en Ossétie du Sud, qui fait état de tirs de missiles Grad lancés depuis des plateformes mobiles.
Interfax affirme que selon le président de l'Ossétie du nord, située du côté russe de la frontière, des centaines de volontaires font marche pour venir participer aux combats. " Nous ne pouvons rien faire pour les arrêter" a-t-il déclaré. Un millier de volontaires, en provenance de l'Abkhazie, une autre région qui veut faire sécession de la Géorgie, se rendraient également sur les lieux des combats, selon le président abkhaze, Sergei Bagapch.
En réponse à l'appel au cessez le feu, les séparatistes ont commencé à pilonner intensivement les villages géorgiens près de Tckhinvali, dans la soirée de jeudi, a affirmé le gouvernement géorgien dans un communiqué repris par ITAR-Tass et Interfax. "En conséquence, afin de garantir la sécurité de la région, la Géorgie était obligée de prendre des mesures adéquates" indique le texte.
Le ministre russe des affaires étrangères a déclaré que "les agissements de la Géorgie en Ossétie du Sud traduisent le fait que le gouvernement de ce pays ne peut plus être considéré comme fiable." Le président d'Ossétie du Sud, Eduard Kokoity, a qualifié le cessez le feu proposé par le président Saakhashvili de "ruse minable et traîtreuse".
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Par Irakli METREVELI et Michael MAINVILLE
TBILISSI (AFP) - 8/8/8 - La Géorgie a lancé une offensive militaire contre sa région rebelle d'Ossétie du Sud qui a fait "beaucoup" de victimes, morts et blessés, dans la nuit de jeudi à vendredi, ont annoncé les belligérants.
Des avions géorgiens ont bombardé des positions en Ossétie du Sud, ont annoncé vendredi les autorités de la région géorgienne indépendantiste et des médias russes.
"Un assaut est en cours, des combats sont en cours aux abords de Tskhinvali", la capitale de la république autoproclamée d'Ossétie du Sud, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili.
"Le gouvernement géorgien a décidé de restaurer l'ordre constitutionnel dans la zone de conflit" [sic] , avait annoncé peu auparavant le général Mamouka Kourachvilili, chef des forces géorgiennes de maintien de la paix en Ossétie du Sud. "De violents combats sont en cours", a confirmé le président sud-ossète Edouard Kokoïty, dont la république est indépendante de fait mais non reconnue internationalement, à l'agence Interfax.
"Tskhinvali est encerclée par les forces armées géorgiennes", a annoncé le ministre géorgien "de la Réintégration" [sic], Temour Iakobachvili. Selon lui, les forces géorgiennes ont déjà pris le contrôle de huit villages ossètes. Des bruits très forts d'explosions et de tirs étaient audibles toutes les 20 à 30 secondes du côté de Tskhinvali et de puissants éclairs illuminaient le ciel, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le représentant plénipotentiaire d'Ossétie du Sud à Moscou, Dmitri Medoev, a fait état de "morts et beaucoup de blessés après les tirs massifs des Géorgiens sur Tskhinvali". Selon un responsable des forces de l'ordre ossètes, cité par l'agence Interfax, 15 civils ont été tués à la suite de tirs géorgiens sur Tskhinvali.
La Russie "a convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité ce soir à 23H00 (03H00 GMT) pour examiner les actions agressives de la Géorgie contre l'Ossétie du Sud", a indiqué dans un communiqué la délégation russe aux Nations unies.
Parallèlement, Moscou a appelé la Géorgie à "se raviser et à revenir aux moyens civilisés" en Ossétie du Sud. "Il n'est pas trop tard encore pour prévenir une effusion de sang massive et de nouvelles victimes, y compris parmi les civils", a déclaré un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Boris Malakhov, lors d'une intervention télévisée sur la chaîne russe Vesti 24.
Peu avant l'assaut, le président Mikheïl Saakachvili avait appelé à un "cessez-le feu" et à une "reprise du dialogue" après une série d'accrochages qui avaient fait une dizaine de morts dans les rangs des soldats géorgiens.
L'ambassadeur spécial russe dépêché à Tskhinvali, Iouri Popov, avait annoncé dans la foulée une rencontre de représentants du gouvernement géorgien et des séparatistes vendredi dans la capitale sud-ossète. "Le pas franchi par la Géorgie est absolument incompréhensible et montre qu'on ne peut faire confiance aux dirigeants de ce pays", a déclaré M. Popov à l'agence Interfax après le début de l'assaut.
Les Géorgiens ont accusé pour leur part les séparatistes d'avoir continué à tirer alors qu'ils observaient un cessez-le-feu.
Sergueï Bagapch, président de la république séparatiste géorgienne d'Abkhazie, a aussitôt "promis" du soutien à son homologue ossète. Un millier de volontaires abkhazes se dirigeaient dans la nuit vers l'Ossétie du Sud, a-t-il dit à l'agence Interfax.
Le président de la république russe d'Ossétie du Nord, Taïmouraz Mamsourov, a aussi annoncé que des "centaines de volontaires" partaient pour l'Ossétie du Sud voisine. "Nous ne pouvons pas les arrêter", a-t-il dit à Interfax.
Les Etats-Unis ont appelé pour leur part la Russie à faire pression sur les dirigeants d'Ossétie du Sud pour qu'ils cessent les combats et la Géorgie à "faire preuve de retenue". "Nous sommes très inquiets. Nous appelons les parties à mettre un terme immédiatement aux violences et à entamer des négociations directes", a déclaré un porte-parole du département d'Etat, Gonzalo Gallegos.
L'Ossétie du Sud, qui compte quelque 70.000 habitants, a proclamé son indépendance en 1992 après la chute de l'URSS et aspire à rejoindre la Fédération de Russie au côté des Ossètes du Nord. M. Saakachvili a toujours affirmé vouloir la faire revenir, tout comme l'Abkhazie, dans le giron de la Géorgie.
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Par Margarita Antidze
MEGVREKISSI, Géorgie (Reuters) - 7/8/8 - Après quelques heures de répit, l'armée géorgienne et les combattants séparatistes d'Ossétie du Sud ont apparemment rompu ce jeudi soir un cessez-le-feu décidé au terme de plusieurs jours de combats.
"Des séparatistes ont ouvert le feu sur les villages géorgiens de Prissi et de Tamaracheni, et nous avons dû riposter", a déclaré le secrétaire du Conseil de sécurité national géorgien, Kakha Lomaia, à Reuters.
Un journaliste de Reuters sur place a pu constater la reprise des combats.
Quelques heures auparavant, les deux parties avaient exprimé la volonté d'engager des pourparlers vendredi.
Les accrochages des derniers jours ayant fait craindre une guerre à l'échelle régionale, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili avait proposé lors d'une allocution télévisée un cessez-le-feu immédiat et l'ouverture d'un dialogue.
Selon Moscou, les deux parties ont accepté le principe de pourparlers, qui se dérouleraient dans la base de la mission russe de maintien de la paix à Tskhinvali, capitale de l'Ossétie du Sud située à une centaine de kilomètres au nord de Tbilissi.
Les deux régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie bénéficient de l'appui financier et politique de Moscou, tandis que le gouvernement géorgien s'est rangé du côté des pays occidentaux et tente d'intégrer l'Otan.
Le pays est situé au coeur du Caucase, dans une importante région de transit pétrolier.
Marat Koulakhmetov, commandant de la force russe de maintien de la paix cité par l'agence Interfax, avait déclaré que les tirs d'artillerie avaient cessé et que les deux camps étaient parvenus à un accord. Un responsable géorgien indiquait de son côté qu'aucun accord formel n'avait été conclu mais que les combats avaient pris fin.
On ignore dans l'immédiat l'impact que la reprise des combats pourrait avoir sur les négociations.
Les Etats-Unis ont fait part de leur volonté de coopérer avec la Russie pour aider à mettre un terme aux violences.
OFFRE D'AUTONOMIE COMPLÈTE
"Je vous propose un cessez-le-feu immédiat et l'ouverture dès maintenant de pourparlers", a déclaré Saakachvili dans son allocution télévisée en renouvelant une offre d'autonomie complète pour la province sécessionniste.
Il ajoutait avoir donné l'ordre à ses forces de ne pas riposter aux tirs ossètes. "Ce fut une décision douloureuse, mais nous avons subi des pertes et les maisons de villageois ont été endommagées", a-t-il ajouté.
Le médiateur russe Iouri Popov a annoncé pour vendredi la tenue de pourparlers à Tskhinvali.
L'Ossétie du Sud a fait sécession de la Géorgie après une guerre dans les années 1990. Un regain de violences depuis le week-end dernier a fait craindre un nouveau conflit.
Des villages entourant la capitale ossète, Tskhinvali, à 100 km au nord de Tbilissi, on a pu entendre jeudi des tirs d'armes automatiques et de fortes explosions.
Près de dix soldats et civils géorgiens ont été tués jeudi, a annoncé le ministère géorgien de l'Intérieur. Les séparatistes ont indiqué quant à eux que deux civils avaient été tués.
De source militaire géorgienne, on a annoncé l'arrivée de la 5e brigade mécanisée de l'armée géorgienne dans la ville de Gori, aux portes de l'Ossétie du Sud. Un hôpital de campagne a été installé sur la route principale, où s'alignaient des autobus remplis de soldats géorgiens.
Le ministère russe des Affaires étrangères avait affirmé, plus tôt dans la journée, que la Géorgie se préparait à la guerre.
"Nous appelons les dirigeants géorgiens à faire preuve de bon sens et à mettre fin aux activités militaires irresponsables en Ossétie du Sud", avait dit Karassine à l'agence Interfax.
Le président géorgien avait répliqué qu'une confrontation ne servirait les intérêts de personne.
"Une confrontation n'est pas dans les intérêts de la Géorgie. J'espère - je suis sûr - que la poursuite de la confrontation n'est pas non plus dans les intérêts de la Russie", avait-il confié à des journalistes lors d'une visite à Gori. "Nous devons tous arrêter cette folie", a-t-il souligné.
Avec Matt Robinson à Tbilissi, James Kilner et Oleg Chtchedrov à Moscou, version française Gregory Schwartz
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NATIONS UNIES (Reuters) - 8/8/8 - Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est séparé sans parvenir à s'entendre sur un projet de déclaration d'origine russe qui aurait invité les troupes géorgiennes et les forces séparatistes d'Ossétie du Sud à cesser leurs affrontements.
Le Conseil a débattu durant deux heures à huis clos d'un "texte de trois phrases" [lesquelles ?!] dont une, appelant toutes les parties à renoncer à l'usage de la force, a été jugée inacceptable par la Géorgie, soutenue par les Etats-Unis et les Européens.
Le Conseil a décidé de ne pas prendre d'initiative.
Les forces géorgiennes ont lancé une offensive dans la province sécessionniste où, soutenues par l'aviation, elles ont pilonné vendredi les forces séparatistes et encerclé Tskhinvali, la capitale.
Louis Charbonneau, version française Marc Delteil
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Ossétie du Sud-Géorgie: les Cosaques du Don forment des bataillons (ataman)
ROSTOV-SUR-LE-DON (Sud), 5/8/8 - RIA Novosti. Les Cosaques ont lancé la formation de bataillons de volontaires pour faire face à une éventuelle aggravation de la situation en Ossétie du Sud, a annoncé mardi aux journalistes le chef (ataman) de la Troupe des Cosaques du Don, Viktor Vodolatski.
"Ces bataillons sont prêts à aller dès demain en Ossétie du Sud", a indiqué l'ataman. Selon lui, les bataillons sont formés de Cosaques qui ont servi dans l'armée.
"Nous voulons que les meilleurs Cosaques qui défendront l'Ossétie du Sud et la Russie en fassent partie", a souligné l'ataman.
Selon les responsables sud-ossètes, si la Géorgie déclenche une guerre contre la république autoproclamée, on fera appel à ces bataillons. "Dans ce cas-là, les Cosaques auront le statut de militaires sud-ossètes", a précisé Anatoli Barankevitch, secrétaire du Conseil de sécurité de la république.
Ces deniers jours, a-t-il poursuivi, la Géorgie a multiplié ses provocations, "tuant, lors de tirs, six personnes et en blessant 13 autres".
"Sur les six tués, trois sont des civils", a-t-il rappelé, ajoutant que l'évacuation des femmes et des enfants des zones menacées par les tirs géorgiens avait été ordonnée le 2 août.
A l'époque de l'URSS, l'Ossétie du Sud avait le statut de "région autonome" au sein de la RSS de Géorgie. En 1991, elle a proclamé son indépendance envers Tbilissi après la suppression de son autonomie par le premier président géorgien Zviad Gamsakhourdia. Tbilissi a perdu le contrôle du territoire sud-ossète en 1992 à la suite d'un conflit meurtrier. La paix dans la zone du conflit osséto-géorgien est actuellement maintenue par un contingent composé de trois bataillons (russe, géorgien et ossète), fort de 500 hommes chacun.
L'organe chargé de régler le conflit - la Commission mixte de contrôle - est coprésidé par la Russie, la Géorgie, l'Ossétie du Nord et l'Ossétie du Sud. Depuis quelque temps, les autorités géorgiennes remettent en cause le format de la commission.
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Lancer de missiles géorgiens le 8 août 2008 contre des troupes séparatistes d'Ossétie du Sud,
non loin de Tskhinvali, la capitale d'Ossétie du Sud
Vano Shlamov
Source : 20minutes.fr
8/8/8 -AFP - La Géorgie et la Russie seront «en état de guerre» s'il se confirme que des troupes et des armements russes sont entrés en Ossétie du Sud, a déclaré ce vendredi le secrétaire du Conseil national de sécurité géorgien. Après une semaine d’escarmouches entre la Géorgie et la région séparatiste d’Ossétie du Sud qui a fait 20 morts, il semblerait que cette fois-ci, ce soit bien la guerre.
Des blindés russes sont en train d'entrer dans le nord de Tskhinvali, la capitale de la région indépendantiste d'Ossétie du Sud, a assuré à l'agence Interfax le secrétaire adjoint du Conseil de sécurité d'Ossétie du Sud Rouslan Gagloïev.
Des chars et des pièces d'artillerie russes ont «détruit» des positions géorgiennes autour de Tskhinvali, a pour sa part annoncé un responsable du ministère russe de la Défense cité par les agences. Tskhinvali est désormais «entièrement sous contrôle géorgien», avait affirmé Tbilissi. Avant de se rétracter et de reconnaître plus tard que la Géorgie avait en partie perdu la main. «Les forces armées russes bombardent Tskhinvali. Nous avons perdu le contrôle d'une partie de la ville».
Des centaines d'habitants de la capitale tués
La ville a été «presque entièrement détruite» par les bombardements géorgiens, a, de son côté, déclaré le commandant des forces russes de maintien de la paix. Des centaines d'habitants de la capitale de l'Ossétie du Sud, Tskhinvali, ont été tués, d'après le président ossète.
«Des postes des forces de maintien de la paix (russes) ont été pris sous le feu des forces géorgiennes. Conséquence, plus de dix soldats ont été tués et environ 30 blessés», a déclaré le commandement de l'infanterie russe. Des détachements de la 58e armée russe sont arrivés à proximité de Tskhinvali «pour venir en aide aux soldats russes des forces de maintien de la paix».
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La Géorgie et la Russie s'affrontent pour le contrôle de l'Ossétie du Sud
Par Amélie HERENSTEIN
DJAVA (Géorgie) (AFP) - 8/8/8 - La Géorgie et la Russie s'affrontaient vendredi pour le contrôle de la région géorgienne rebelle d'Ossétie du Sud, où de violents affrontements auraient fait plus de 1.400 morts, selon le président d'Ossétie du Sud Edouard Kokoïty, et détruit la capitale, Tskhinvali.
"Un peu plus de 1.400 personnes sont mortes", a déclaré le président de ce territoire séparatiste de Géorgie, Edouard Kokoïty, cité par l'agence russe Interfax.
Les forces géorgiennes "contrôlent tout le territoire de l'Ossétie du Sud, à l'exception de Djava", une localité au nord de la capitale Tskhinvali qui est elle contrôlée "totalement", a déclaré le président géorgien Mikheïl Saakachvili dans une allocution télévisée. "Malheureusement, 30 personnes ont été tuées, pour la plupart des militaires", a-t-il déploré.
Plus tôt, le porte-parole du ministre géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili avait indiqué que la Géorgie avait "perdu le contrôle d'une partie" de Tskhinvali, ajoutant que "les forces armées russes la bombardent".
Des chars et des pièces d'artillerie russes ont "détruit" des positions géorgiennes autour de la capitale ossète, indiquaient alors les agences russes.
Moscou a envoyé dans la journée de nombreux renforts vers la république séparatiste pro-russe. Sur la route reliant Vladikavkaz (Russie) à Djava en Ossétie du Sud, une journaliste de l'AFP a vu des dizaines de chars russes et camions de toutes sortes, transportant troupes, munitions, matériel, se succéder.
Plusieurs soldats géorgiens ont également été tués dans le bombardement de la base aérienne de Marneouli (est de la Géorgie) par l'aviation russe, a annoncé le secrétaire du Conseil national de sécurité géorgien à l'AFP, Alexandre Lomaïa.
Côté russe, plus de dix soldats des forces de maintien de la paix ont péri à Tskhinvali dans l'offensive géorgienne, selon le ministère russe de la Défense.
La capitale a été "presque entièrement détruite par les nombreux bombardements à l'arme lourde", a assuré le commandant des forces russes de maintien de la paix, le général Marat Koupakhmetov.
Pour sa part, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a affirmé depuis Pékin, où il était en déplacement pour l'ouverture des jeux Olympiques, que l'offensive militaire déclenchée par Tbilissi entraînerait des "mesures de rétorsion".
Dans la soirée, la Russie a annoncé l'interruption de toutes ses liaisons aériennes avec la Géorgie à compter de samedi 00H00 (vendredi 20H00 GMT).
Pendant 18 mois, d'octobre 2006 à mars 2008, Moscou avait déjà suspendu les liaisons aériennes, terrestres et maritimes entre la Russie et la Géorgie après l'arrestation dans ce pays de quatre officiers russes pour "espionnage".
De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé l'ouverture d'un "couloir humanitaire" en Ossétie du Sud, afin d'évacuer les blessés des combats.
A Moscou, le président Dmitri Medvedev a averti que la Russie ne laisserait pas "impunie" la mort de ses "compatriotes" en Ossétie du Sud et qu'elle défendrait les ressortissants russes "où qu'ils se trouvent". La plupart des habitants d'Ossétie du Sud ont des passeports russes.
De son côté, le président géorgien, Mikheïl Saakachvili, a "exigé" de la Russie qu'elle "arrête les bombardements" de villes géorgiennes, affirmant que son pays faisait face à "une intervention militaire de grande envergure".
Selon un correspondant de l'AFP, des avions russes ont bombardé Gori, la ville natale de l'ancien dictateur soviétique Joseph Staline, située à l'ouest de Tbilissi.
L'aviation russe a aussi bombardé la base militaire géorgienne de Vaziani près de Tbilissi, a dit M. Outiachvili. Selon l'agence Interfax citant des médias géorgiens, des bombes sont tombées sur un terrain d'entraînement de la base.
A l'échelle internationale, les appels au cessez-le-feu se sont multipliés tout au long de la journée dans les réactions notamment de l'Onu, l'Otan et de nombreuses capitales européennes.
Les Etats-Unis et la France, en sa qualité de présidente en exercice de l'UE, enverront une délégation conjointe pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu en Ossétie du Sud, a-t-on appris vendredi soir de source diplomatique européenne à Washington.
L'Ossétie du Sud, qui compte quelque 70.000 habitants, a proclamé son indépendance en 1992 après la chute de l'URSS et aspire à rejoindre la Fédération de Russie au côté des Ossètes du Nord. M. Saakachvili a toujours affirmé vouloir la faire revenir, tout comme l'Abkhazie, dans le giron de la Géorgie.
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La Géorgie fait état de nouvelles attaques aériennes près de sa capitale
Par Olympia Nemet
TBILISSI, Géorgie - AP - 9/8/8 - Le ministère géorgien de l'Intérieur a fait état au cours de la nuit de vendredi à samedi de nouvelles attaques aériennes sur trois bases militaires près de la capitale et ciblant des lieux stratégiques autour de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, par où transite le pétrole à destination de l'Occident.
Chota Outiachvili, porte-parole du ministère, a précisé que des bombardements d'avions de chasse avaient visé la base militaire de Vaziani, en périphérie de la capitale géorgienne et que les bombes étaient tombées dans la zone de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan. Il a ajouté que deux autres bases militaires avaient été touchées et que les bombardements continuaient à Poti, un port stratégique de la mer Noire, en ce qui concerne le transport du pétrole.
D'après Chota Outiachvili, ces attaques ont apparemment fait des victimes et des dégâts. Elle a cependant expliqué qu'aucun autre détail ne serait connu avant ce samedi matin. Le président Mikhaïl Saakachvili a déclaré tard vendredi soir qu'environ 30 Géorgiens avaient été tués, "essentiellement des membres des forces armées géorgiennes". La télévision géorgienne Rustavi 2 a parlé de quatre personnes tuées et cinq autres blessées à la base aérienne de Marneuli.
Le porte-parole des forces terrestres russes, le colonel Igor Konachenkovdes a rapporté que douze Russes avaient été tués dans les combats et 30 autres blessés.
Plusieurs centaines de personnes ont fui les affrontements en Ossétie du Sud en quête d'un abri sûr dans d'autres régions de Géorgie et en Russie voisine, a annoncé vendredi le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Au moins 1.000 personnes ont franchi la frontière pour se rendre en Ossétie du Nord -qui fait partie de la Fédération de Russie- depuis que les forces géorgiennes ont lancé une grande offensive militaire pour reprendre le contrôle de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, a précisé Ron Redmond, porte-parole du HCR. D'après lui, 500 autres ont fui dans la direction opposée et trouvé refuge dans d'autres zones de Géorgie.
La Russie a envoyé une colonne blindée en Ossétie du Sud vendredi, après que la Géorgie, fidèle allié des Etats-Unis, a lancé une offensive surprise pour écraser les séparatistes. Des témoins ont parlé de centaines de civils tués.
Les combats, qui ont dévasté Tskhinvali, risqueraient de déclencher une guerre plus étendue, entre la Géorgie et la Russie, comme le montre l'escalade des tensions entre Moscou et Washington.
"J'ai vu des hommes étendus par terre ou autour de bâtiments en ruine ou dans des voitures», a déclaré Loudmila Ostaïeva, une Ossète 50 ans, qui a fui avec sa famille à Djava, un village près de la frontière avec la Russie. "Il est impossible de les compter et il y a à peine un bâtiment en bon état."
Les diplomates ont, dans plusieurs déclarations, appeler les deux parties à cesser les combats et appelé à une nouvelle session d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies, qui s'est déjà réuni deux fois depuis vendredi matin, cherchant à éviter une guerre totale. Mais les diplomates ignorent ce qui pourrait dissuader les deux parties de se battre. Les deux parties revendiquent avoir commencé à se battre, après que l'autre a violé un cessez-le-feu, déclaré quelques heures plus tôt, après une semaine d'affrontements sporadiques.
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice [dite le Corbeau] a exhorté vendredi "la Russie" [sic] à mettre un terme aux attaques aériennes et aux tirs de missiles dans la région séparatiste d'Ossétie du Sud en Géorgie et à retirer ses troupes de combat du sol géorgien. Dans une déclaration, Mme Rice a précisé que Washington souhaitait que Moscou respecte la souveraineté de la Géorgie et accepte une médiation internationale avec Tbilissi pour tenter de mettre fin à la crise.
Des émissaires de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), de l'Union européenne et des Etats-Unis vont se rendre "en Géorgie pour parvenir dès que possible à un cessez-le-feu", a déclaré vendredi la France, au titre de la présidence du Conseil de l'UE.
Selon l'agence de presse russe Interfax, le leader séparatiste d'Ossétie du Sud, Edouard Kokoity, a déclaré que 1400 personnes avaient été tuées depuis le début des attaques. Le bilan n'a pu être confirmé de source indépendante.
Le président Mikhaïl Saakachvili a déclaré que "les forces militaires géorgiennes contrôlaient tout le territoire de l'Ossétie du Sud", sauf pour une section du Nord, à la frontière avec la Russie.
Les Etats-Unis a envoyé leur sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires européennes et eurasiatiques Matthew Bryza, pour qu'il tente de mettre fin à l'effusion de sang.
Il s'agit de la pire flambée de violence depuis que la province ait gagné de facto son indépendance dans une guerre contre la Géorgie qui a pris fin en 1992. Les Russes assuraient le maintien de la paix en Ossétie du Sud mais la Géorgie affirme qu'ils servent la cause des séparatistes. La Russie, qui a accordé la citoyenneté russe à la plupart des résidents de la région, semblerait pouvoir peser d'un poids décisif dans la cessation des combats.
La Géorgie, qui se situe au bord de la mer Noire, entre la Turquie et la Russie, a irrité Moscou en cherchant à adhérer à l'OTAN, ce qui affaiblirait l'influence de Moscou dans la région.
La Géorgie a environ 2000 soldats en Irak, ce qui en fait le troisième plus important contributeur des forces de la coalition, après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Mais le président Mikhaïl Saakachvili a annoncé vendredi sur CNN le rappel des soldats géorgiens déployés en Irak.
Le ministre géorgien en charge des questions séparatistes, Temur Iakobachvili, a déclaré que les forces géorgiennes avaient abattu quatre avions de combat russes sur le territoire géorgien, sans donner plus de détails. Le ministère de la Défense russe a nié, plus tôt, dans un rapport, qu'un avion ait été abattu, sans vouloir faire de commentaire sur la déclaration géorgienne.
Ces informations ont été rendues publiques alors que les forces géorgiennes étaient engagées dans des affrontements contre les séparatistes et les soldats russes en Ossétie du Sud pour la deuxième nuit consécutive. AP
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NATIONS UNIES - AP - 9-8-8 - Deux réunions d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU ont été convoquées vendredi dans le but d'éviter le déclenchement d'une guerre entre la Russie, la Géorgie et la province séparatiste géorgienne d'Ossétie du Sud. Lors de la deuxième réunion, la Russie a accusé la Géorgie de nettoyage ethnique.
La première réunion, à l'appel de la Russie, a duré trois heures et s'est terminée à 2h du matin, heure locale (6h GMT). La deuxième, à l'appel de la Géorgie, s'est interrompue vendredi soir, dans une impasse, a déclaré vendredi soir le Président du Conseil, Jan Grauls et Représentant permanent de la Belgique à l'ONU. Le Conseil envisage de reprendre les discussions ce samedi matin.
Au cours de la deuxième réunion, vendredi après-midi, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, a accusé avec colère la Géorgie de nettoyage ethnique. "Comment pouvez-vous lancer un appel lorsque les hôpitaux et les écoles sont détruits ?", a-t-il dit, furieux.
Quelques heures auparavant, la Russie avait espéré, lors de la première réunion, obtenir du soutien concernant son projet de déclaration du Conseil de l'ONU, sur le fait que la Géorgie et l'Ossétie du Sud devraient "renoncer à l'usage de la force", sans succès.
L'ambassadeur géorgien Irakli Alasania a déclaré, pendant la deuxième réunion, que son pays était prêt à accepter un cessez-le-feu. A l'attention de Vitali Tchourkine, il a demandé : "Etes-vous prêt à stopper les survols des avions de chasse... Ils sont sur le point de bombarder la population civile. Qu'est-ce que nous allons faire ?"
La confrontation a fait figure de test entre la Russie et les Etats-Unis, deux des cinq membres permanents disposant du droit de veto à l'ONU (avec la Grande-Bretagne, la Chine et la France).
Lors de la deuxième rencontre, la Géorgie avait demandé aux 15 membres du Conseil de sécurité de réfléchir à une déclaration conjointe. Après une heure de discussions à huis clos, les ambassadeurs s'étaient réunis, débattant devant une carte de la Géorgie piquée de punaises colorées, marquant les lieux stratégiques. Ils avaient été rejoints par les représentants de la Finlande et de la Géorgie, qui ne disposent pas de sièges au conseil.
L'ambassadeur géorgien Irakli Alasania avait observé que les sombres prédictions qu'il avait faites quelques heures plus tôt étaient devenues une "réalité brutale" et que la Russie était désormais lancée dans "une invasion militaire de grande envergure" de son pays. Moscou entretient des liens étroit avec les dirigeants séparatistes de l'Ossétie du Sud. "La Russie défie ouvertement la communauté internationale", avait estimé Irakli Alasania. "L'agression russe" vise à assujettir la Géorgie".
L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine avait rétorqué que l'"agression" avait eu lieu en partie en raison de la "connivence" des membres du Conseil qui n'avaient pas réussi à trouver un accord un peu plus tôt vendredi. "Le public panique et le nombre de réfugiés augmente", avait-il avancé, dénonçant à son tour les interventions militaires de la Géorgie qu'il a jugées "catastrophiques" et qui équivalent selon lui à une politique de la "terre brûlée". Il avait considéré que ce n'était rien d'autre qu'une violation des lois internationales.
La Russie avait demandé une première réunion d'urgence du Conseil qui s'était ouverte jeudi à 23h locales (vendredi 3h GMT) à New York, mais au bout de trois heures, aucun consensus n'était apparu à propos du projet de déclaration du Conseil présenté par Moscou.
Peu après, la Russie a envoyé des chars dans la région séparatiste en réponse à l'offensive militaire majeure lancée par les forces géorgiennes pour reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud.
La diplomate américaine Rosemary DiCarlo, qui représentait les Etats-Unis vendredi au Conseil, a appelé Moscou à "ne pas enflammer la situation en envoyant ses forces en Géorgie". Un appel resté lettre morte. Les Etats-Unis exhortent l'ensemble des parties à "respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République de la Géorgie", a encore déclaré Mme DiCarlo. "Moscou peut être une partie de la solution ou une partie du problème", "pas les deux".
Les deux réunions se sont tenues tout juste douze heures après que les troupes géorgiennes ont lancé une offensive militaire majeure pour reprendre le contrôle de la région séparatiste de l'Ossétie du Sud. AP
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A propos de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan...
Turquie : explosion sur l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (médias)
6/8/8 - Une explosion s'est produite sur le tronçon turc de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan provoquant la rupture momentanée des livraisons, rapportent mercredi les médias turcs.
"Les causes de cette explosion survenue mardi soir dans une station de compression de la province d'Erzincan n'ont pas encore été établies, mais les autorités turques rejettent la thèse de l'attentat", a annoncé la chaîne de télévision NTV.
Un des compresseurs avait connu des dysfonctionnements avant l'explosion, a notamment précisé le chef de l'administration locale, Mehmet Makas, cité par la chaîne turque.
Selon des témoins, l'explosion a provoqué un incendie, la flamme montant à 50 m d'altitude.
"Les autorités prennent les mesures nécessaires pour éteindre le feu et éviter sa propagation vers un gazoduc, situé à une vingtaine de mètres de l'oléoduc, et la forêt toute proche", rapporte la chaîne NTV.
Près de 1,2 million de barils de pétrole brut transitent chaque jour par l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan.
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Source : http://fr.rian.ru
MOSCOU, 9 août 2008 - RIA Novosti.
La capitale de l'Ossétie du Sud séparatiste, Tskhinvali, a été libérée samedi par les forces armées russes, tandis que le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a proposé au parlement d'instaurer en Géorgie la loi martiale.
L'armée géorgienne est intervenue dans la nuit de jeudi à vendredi en Ossétie du Sud, une des deux républiques séparatistes qui revendique son indépendance par rapport à la Géorgie, et a pilonné Tskhinvali. Une grande partie de la ville est sous les décombres, et beaucoup de villages ossètes ont été fortement endommagés. Les autorités sud-ossètes ont fait état de victimes massives parmi la population civile. Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, jusqu'à 1.500 personnes ont été tuées en deux jours d'hostilités. Par ailleurs, douze casques bleus russes ont été tués, et 150 autres blessés dans les affrontements, a pour sa part annoncé l'Etat-major général des forces armées russes.
UNE OPÉRATION DE PACIFICATION
En moins de vingt-quatre heures, d'importants renforts russes sont arrivés sur le terrain. Des combats se poursuivent dans toute la zone relevant de la responsabilité des forces russes de maintien de la paix déployées en Ossétie du Sud sous mandat de l'ONU.
"La situation demeure explosive dans la zone du conflit osséto-géorgien. Les bataillons et les groupes tactiques (russes) ont entièrement libéré la ville de Tskhinvali assiégée par des unités armées géorgiennes, et ils se sont mis à les évincer en dehors de la zone de responsabilité des forces de maintien de la paix", a déclaré à la presse le général Vladimir Boldyrev, commandant en chef de l'armée de terre russe.
Selon le général, les forces armées ont organisé l'évacuation des soldats et des civils blessés vers des hôpitaux en Russie.
Par ailleurs, la Russie a mobilisé ses unités de parachutistes stationnées à Ivanovo, Moscou et Pskov.
"Les renforts russes ont pour objectif de réaliser dans la zone du conflit une opération visant à contraindre les parties à la paix", a expliqué le général Anatoli Nagovitsyne, chef adjoint d'Etat-major général des forces armées russes.
Le général Nagovitsyne a assuré que la Russie n'était "pas en état de guerre avec la Géorgie" et que l'armée russe ne dirigeait pas ses frappes contre Tbilissi.
"Toutes les unités de la 58e armée dépêchées à Tskhinvali l'ont été pour aider le bataillon des forces russes de maintien de la paix qui a subi de lourdes pertes après le pilonnage géorgien", a-t-il affirmé.
LA GÉORGIE DÉNONCE "L'AGRESSION RUSSE" [sic]
Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a convoqué samedi une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité national pendant laquelle il a annoncé avoir signé un décret instaurant la loi martiale en Géorgie. Ce document sera déposé à l'examen du parlement dont l'approbation est de rigueur.
"La Géorgie est confrontée à une agression géorgienne", a affirmé M. Saakachvili.
Dans la nuit de vendredi à samedi, selon des médias locaux, l'administration géorgienne a ordonné l'évacuation des sites stratégiques, mais aussi des habitants du quartier Avlabari de Tbilissi où se trouve la résidence de Mikhaïl Saakachvili,.
PERTES ET ASSISTANCE AUX VICTIMES
Les données sur les victimes des affrontements sont pour l'instant confuses. Selon les autorités de la république séparatiste, les victimes "se comptent par milliers", mais le bilan exact est impossible à établir, car beaucoup de gens restent sous les décombres. Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, le bilan des affrontements a atteint 1.500 morts.
Le ministre russe des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, a prescrit de déployer un hôpital mobile à Tskhinvali d'ici dimanche prochain et d'assurer la sécurité du personnel médical. La Géorgie n'a toujours pas accordé de corridor humanitaire pour évacuer les blessés de la zone du conflit.
La population civile manque d'eau, de médicaments et de produits alimentaire, alors que la coupure de courant a privé les gens de tout contact avec le monde extérieur, a déploré le premier ministre sud-ossète Iouri Morozov, cité par la chaîne de télévision russe Vesti-24.
Les gardes-frontières russes ont pris sous contrôle tous les cols et sentiers du Grand Caucase par lequel passe la frontière russo-géorgienne.
PLUS DE 30.000 RÉFUGIÉS
Les réfugiés ne cessent d'affluer dans la république russe d'Ossétie du Nord, frontalière de la zone du conflit. 45 blessés ont été placés dans plusieurs hôpitaux mobiles déployés dans le district d'Alaguir, au-delà du Grand Caucase, qui se déclarent prêts à accueillir un millier de personnes.
"Plus de 30.000 personnes ont franchi la frontière au cours des dernières trente-six heures", a annoncé le vice-premier ministre russe Sergueï Sobianine, lors d'une réunion extraordinaire au Kremlin convoquée par le président Dmitri Medvedev.
"Nous sommes réellement confrontés à une catastrophe humanitaire", a constaté M. Sobianine, avant d'assurer que l'assistance humanitaire n'avait été refusée à aucun réfugié.
Le directeur du Service fédéral des migrations, Konstantin Romodanovski, a pour sa part indiqué que les réfugiés recevaient toute l'assistance nécessaire, même si beaucoup d'entre eux arrivaient sans papiers. Plusieurs cités de tentes pour 2.000 personnes ont par ailleurs été déployés près de la frontière géorgienne, a-t-il dit.
La ministre russe de la Santé et du Développement social, Tatiana Golikova, a pour sa part annoncé qu'un avion russe devait quitter Moscou pour acheminer sur le terrain 6 tonnes de médicaments.
HISTOIRE DU CONFLIT
Les républiques sécessionnistes d'Abkhazie (nord-ouest), d'Adjarie (sud-ouest) et d'Ossétie du Sud (nord) ont proclamé leur indépendance après la chute de l'URSS, mais seule l'Adjarie est rentrée dans le giron géorgien. Des affrontements meurtriers ont opposé Abkhazes et Sud-Ossètes à la Géorgie à partir de 1992 et n'ont cessé qu'après l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix. Elu en 2004, le président Mikhaïl Saakachvili a promis de rétablir l'autorité de Tbilissi sur les régions séparatistes.
Une force collective de maintien de la paix composée de trois bataillons de 500 soldats - un russe, un géorgien et un nord-ossète - est déployée dans la zone du conflit. Elle est gérée par la Commission mixte de contrôle (CMC) dont Tbilissi cherche à remettre en cause le statut.
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L'armée géorgienne est 12 fois plus importante que les forces sud-ossètes
MOSCOU, 9/8/8 - RIA Novosti. Les forces armées géorgiennes qui comptent 30.000 hommes, dont 20.000 pour l'armée de terre, sont douze fois plus importantes que les forces sud-ossètes comptant près de 2.500 hommes plus 16.000 réservistes, écrit la version électronique du journal Rossiïskaïa Gazeta.
L'armée géorgienne possède plus de 200 chars de fabrication soviétique, dont 40 T-55 et 165 T-72, environ 200 véhicules blindés de transport et de débarquement de troupes. Les troupes géorgiennes peuvent être appuyées par 120 pièces d'artillerie de 122 à 152 mm de calibre, 40 lance-roquettes multiples et 180 lance-grenades.
Tskhinvali ne peut opposer aux forces blindées géorgiennes que 15 chars T-55 et T-72, écrit le journal. L'armée sud-ossète dispose de 24 pièces d'artillerie autotractées Gvozdika et Akatsia, de 12 mortiers D-30, de 6 lance-roquettes multiples Grad, de 4 canons antichars 100 mm Rapir et d'une trentaine de lance-grenades. D'autre part, l'Ossétie du Sud possède 54 véhicules blindés de transport et de débarquement de troupes, écrit Rossiïskaïa Gazeta.
"L'armée de l'air géorgienne compte sept avions d'assaut en service Su-25 de différentes versions. Quatre avions ont été obtenus de Macédoine où ils étaient arrivés d'Ukraine. Deux Su-25 ont été modernisés par la société israélienne Elbit en 2001. L'armée est encore équipée de 30 hélicoptères, dont huit Mi-24 de combat", rappelle le journal.
D'autre part, Prague a remis à la disposition de la Géorgie 15 avions-écoles L-29 et L-39 qui peuvent être utilisés comme des avions d'assaut légers, précise-t-il.
L'infanterie sud-ossète est équipée d'armes soviétiques et possède plusieurs dizaines de systèmes de missiles antichars Fagot et Konkours. L'armée de l'air de la république autoproclamée compte quatre hélicoptères Mi-8. Les forces antiaériennes sud-ossètes possèdent 4 à 6 batteries Osa, trois Toungouska, trois Chilka, six Strela-10, douze mitrailleuses antiaériennes couplées ZU-23/2 23 mm. L'Ossétie du Sud dispose d'une centaine de missiles sol-air portable Igla et Strela.
Les principaux fournisseurs d'armements et de matériels de guerre à la Géorgie sont la Bulgarie, la République tchèque, la Macédoine, l'Ukraine, la Serbie, le Monténégro, l'Albanie, la Hongrie et la Roumanie. Israël a vendu à la Géorgie plusieurs drones mais, selon une information parue il y a quelques jours, les ventes de ce type de matériels auraient été suspendues.
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Ossétie du Sud : le président géorgien est un criminel de guerre,
a déclaré Dmitri Rogozine, l'ambassadeur russe auprès de l'OTAN
MOSCOU, 9/8/8 - RIA Novosti. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili qui a organisé un nettoyage ethnique en Ossétie du Sud est un criminel de guette, a déclaré l'ambassadeur russe auprès de l'OTAN, Dmitri Rogozine, sur la chaîne de télévision russe Vesti.
Dans la nuit du 7 au 8 août, les troupes géorgiennes se sont introduites sur le territoire de la république non reconnue d'Ossétie du Sud et ont soumis sa capitale, Tskhinvali, à des tirs. Une grande partie de la ville est détruite, beaucoup de villages ossètes ont été touchés. Les autorités sud-ossètes font état de très nombreuses victimes civiles (jusqu'à 1.500 morts).
"Saakachvili a organisé des nettoyages ethniques en décidant d'anéantir des milliers de personnes. Saakachvili est un criminel de guerre, aucun doute là- dessus (...)", a estimé le diplomate.
A la question de savoir si M. Saakachvili différait de ceux qui ont été jugés par le Tribunal de La Haye pour des crimes de guerre, M Rogozine a répondu : "C'est une analogie totale".
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MOSCOU, 9/8/8 - RIA Novosti. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères (MID) Grigori Karassine n'a pas exclu, dans un entretien à des agences occidentales samedi, que Moscou puisse saisir le Tribunal de La Haye et la Cour de Strasbourg pour enquêter sur les circonstances de la mort de soldats de paix russes en Ossétie du Sud.
"Je n'exclus pas que La Haye, Strasbourg et les institutions dans d'autres villes puissent être engagées dans une enquête sur ces crimes terribles et sur ce drame inhumain", a-t-il indiqué.
Selon lui, beaucoup de soldats de paix russes "ont été tués par leurs partenaires dans la force de paix", des militaires géorgiens.
"Il y a un bataillon russe, un bataillon ossète et un bataillon géorgien (...). Soudainement, les Géorgiens, les soldats de paix géorgiens, se mettent à tirer sur leurs collègues russes (...)", a noté M. Karassine, ajoutant que "cela est certes un crime de guerre".
Le vice-ministre a aussi qualifié les événements en Ossétie du Sud de "désastre".
Dans la nuit du 7 au 8 août, les troupes géorgiennes se sont introduites sur le territoire de la république non reconnue d'Ossétie du Sud et ont soumis sa capitale, Tskhinvali, à des tirs. Les autorités sud-ossètes font état de très nombreuses victimes civiles. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, évoque le chiffre de 1.500 morts. Le contingent de paix russe déplore 12 tués.
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BRUXELLES, 9/8/8 - RIA Novosti. La Géorgie a depuis longtemps planifié son opération militaire en Ossétie du Sud et ce n'est pas un hasard si le président Saakachvili a choisi la date du 8 août comme celle de son lancement, a déclaré l'ambassadeur russe auprès de l'Alliance atlantique Dmitri Rogozine.
Dans la nuit du 7 au 8 août, les troupes géorgiennes se sont introduites sur le territoire de la république non reconnue d'Ossétie du Sud et ont soumis sa capitale, Tskhinvali, à des tirs. Une grande partie de la ville est détruite, beaucoup de villages ossètes ont été touchés. Les autorités sud-ossètes font état de très nombreuses victimes civiles (jusqu'à 1.500 morts), le contingent de paix russe déplore 12 tués.
Selon M. Rogozine, cette agression a été depuis longtemps préparée par la Géorgie. Le choix du huitième jour du huitième mois de l'année 2008 n'a rien, selon lui, d'un hasard. Comme Hitler, M. Saakachvili adore des horoscopes et des chiffres "magiques". Le vendredi 8 août marque aussi le début des Jeux olympiques", a noté le diplomate devant des journalistes.
A son avis, en ordonnant de tirer sur le contingent de paix russe, le leader géorgien a dépassé la limite "qui n'est à franchir".
"Il (M. Saakachvili) applique la politique de mensonge et de cannibalisme", a ajouté l'ambassadeur.
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MOSCOU, 9/8/8 - RIA Novosti. Les forces russes de maintien de la paix sont en train de contraindre la Géorgie à cesser le feu dans la zone du conflit osséto-géorgien, a déclaré samedi à Moscou le président russe Dmitri Medvedev.
"Nos casques bleus et les unités qui leur sont affectées effectuent actuellement une opération visant à contraindre la Géorgie à la paix. Il leur incombe aussi la responsabilité de défendre la population. Nous nous occupons de tout cela", a-t-il déclaré recevant au Kremlin le ministre de la Défense Anatoli Serdioukov et le chef d'Etat-major des forces armées ruses Nikolaï Makarov.
L'armée géorgienne est intervenue dans la nuit de jeudi à vendredi en Ossétie du Sud, une des deux républiques séparatistes qui revendique son indépendance par rapport à la Géorgie, et a pilonné Tskhinvali, la capitale sud-ossète. Une grande partie de la ville est sous les décombres, et beaucoup de villages ossètes ont été fortement endommagés. Les autorités sud-ossètes font état de nombreuses victimes parmi la population civile, et le ministère russe de la Défense a annoncé la mort de 15 casques bleus russes et de nombreux blessés.
Des unités de la 58e armée russe sont entrées vendredi en Ossétie du Sud et ont atteint dans la nuit les environs de Tskhinvali malgré les tirs d'artillerie géorgiens, a déclaré le colonel Igor Konachenkov, porte-parole de l'armée de terre russe, interrogé plus tôt par RIA Novosti.
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Communiqué en anglais sur un site de la République d’Ossétie-du-Sud
http://cominf.org/
:: English
9.08.2008 - 19:37
Save the little nation from the annihilation !
Stop the genocide of the Ossetians !
The nationalistic and fascist government of Georgia from the year 1989 support the policy of the annihilation and the impression of the aboriginal Ossetian population from the territory that they occupy. From 1991 as a consequence of repeated military actions that were undertaken by the criminal authorities of Georgia against the small nations and the national purge murdered thousands of people –Ossetians, Abkhazians, Armenians, Russians. At the same time the scale of the genocide passed over the silence by mass media. The atrocity of the Georgian fascists, the tortures surpassed the one of the German fascists during the World War II.
The Georgian nation is sick, the ideas of the national oneness, justifying the territorial claims are warmed up by the Georgian mass media. The government of Georgia is financed by the USA, having it's own geopolitical interests in the region. Now the tragedy is developed, the Ossetian people are systematically shot in own houses, perish under blockages of the destroyed houses. The Georgian fascists have destroyed, have wiped about Ossetian villages, the city of Tskhinval is in ruins. It's impossible to count up the quantity of victims, that were buried under blockages of the houses destroyed by fire of the Georgian aggressors, the account goes on thousand. Groans of people from under blockages are audible. The Republic hospital where had helped to the wounded man was destroyed by the Georgian artillery, under blockages were wounded men and medical workers who could not be released under heavy fire of the opponent. Thus the Georgian party cynically declares the constitutional order prompting, one for another offers insinuations to accuse the Russian or Ossetian parts in the conflict. The people of Abkhazia will be the following victims of the Georgian extremism.
We ask for the help, solidarity, and if it is possible with an exit on the international sites. Let the world knows the truth, instead of presented by the Georgian masters of falsifications lie.
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Géorgie : deux journalistes russes blessés dans le conflit
MOSCOU (AFP) - 9/8/8 - Deux journalistes russes ont été blessés samedi dans la région séparatiste d'Ossétie du Sud, où la Géorgie a lancé une offensive militaire, a rapporté la chaîne russe d'information Vesti.
Un correspondant de cette chaîne, Alexandre Sladkov, et un cameraman, Léonid Lossev, ont été blessés par balles, leur voiture ayant été la cible de tirs, selon la même source.
Tous les deux ont été hospitalisés et opérés à Vladikavkaz, la capitale de la république russe d'Ossétie du Nord, voisine de l'Ossétie du Sud, a précisé la chaîne Vesti.
La Géorgie a déclenché dans la nuit de jeudi à vendredi une offensive militaire dans sa région séparatiste d'Ossétie du Sud, autoproclamée indépendante au lendemain de la chute de l'URSS, afin d'en reprendre le contrôle.
Selon le gouvernement rebelle, 1.600 personnes ont été tuées à Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud.
L'ambassadeur de Russie à Tbilissi a fait état d'"au moins 2.000 civils tués" dans les combats à Tskhinvali, selon l'agence Interfax.
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Par Paola MESSANA
NEW YORK (Nations unies), (AFP) - 10/8/8 - Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est séparé samedi à New York après avoir échoué pour la troisième fois à s'entendre sur un appel à une trêve en Ossétie du Sud entre la Géorgie et la Russie.
"Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il était très difficile, voire impossible, de trouver un terrain commun pour une déclaration", a déclaré à la presse le président en exercice du Conseil de sécurité, le Belge Jan Grauls.
"Il est clair que le conflit s'étend à présent à d'autres régions de Géorgie, en particulier à l'Abkhazie", région séparatiste située à l'ouest de la Géorgie en bordure de la Mer Noire, a-t-il admis.
Edmond Mulet, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, a indiqué qu'un communiqué du Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon allait être publié dans les prochaines heures.
Pour sa part, l'ambassadeur de Russie à l'ONU Vitaly Tchourkine a réitéré l'exigence que les Géorgiens "s'engagent à ne pas recourir à la force et se retirent d'Ossétie du Sud", région séparatiste ayant déclaré unilatéralement son indépendance au début des années 90 et soutenue par Moscou.
Tbilissi assure depuis vendredi contrôler presque totalement la petite république sécessionniste et notamment sa capitale Tskhinvali après des affrontements meurtriers.
"Le cessez-le-feu n'est pas une solution, cette aventure a échoué et la seule solution est de revenir au statu quo ante", a ajouté M. Tchourkine. "La Russie pour sa part ne retirera pas ses forces" de maintien de la paix présentes en Géorgie depuis 1992, a-t-il ajouté.
"La plupart des habitants d'Ossétie du Sud sont Russes, et le seul moyen d'arrêter le massacre est que les troupes géorgiennes se retirent", a poursuivi le diplomate russe.
Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a affirmé samedi sur CNN que la Géorgie était "prête" à un cessez-le-feu si la Russie mettait fin à ses bombardements, estimant qu'"il devrait y avoir un désengagement" et appelant à "une internationalisation" de ce processus. M. Tchourkine a estimé que cette interview était "complètement inadéquate". "Il s'attendait sans doute à une victoire rapide", a-t-il ajouté.
Les inquiétudes de la communauté internationale sont montées d'un cran après le bombardement par la Russie du port géorgien stratégique de Poti, où se trouve un terminal pétrolier.
Les dirigeants occidentaux ont exhorté samedi Moscou à mettre fin aux violences qualifiées de "crime de guerre" par M. Saakachvili.
Toutefois la Géorgie porte une part de responsabilité dans ce conflit, a estimé samedi un responsable du département d'Etat américain sous le couvert de l'anonymat.
La Pologne a demandé à la présidence française de l'UE de convoquer de façon urgente un sommet européen extraordinaire sur l'Ossétie du Sud.
Mais plusieurs diplomates à l'ONU ont indiqué que la Russie, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité, pourrait faire en sorte que les discussions piétinent afin de laisser à ses troupes suffisamment de temps pour déloger les forces géorgiennes d'Ossétie du Sud.
Le président américain George W. Bush s'est inquiété samedi depuis Pékin de la "dangereuse escalade" dans le conflit et a demandé la cessation immédiate des combats tout en indiquant que les Etats-Unis oeuvraient "avec (leurs) partenaires européens pour lancer une médiation internationale".
Dans une conversation téléphonique avec M. Bush, le président russe Dmitri Medvedev a insisté sur les "actions barbares" de la Géorgie qui ont fait des "milliers de victimes" selon lui tandis que le Premier ministre Vladimir Poutine dénonçait "la politique criminelle" de la direction géorgienne, parlant de "crime contre le peuple ossète".
L'Ossétie du Sud compte quelque 70.000 habitants, dont beaucoup se sont vu accorder la citoyenneté russe.
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Par Danielle Bleitrach
Source : http://camarade.over-blog.org/
9/8/8 - Il s'est produit des affrontements militaires d'une trés grande gravité entre les armées du régime marionnette de Washington de Géorgie (le Caucase du Nord) et la republique autonome d'Ossétie du Sud appuyée par la Russie, y compris le bombardement hier de la capitale autonome de l'Ossétie, Tskhinvali. L'assaut de la Georgie qui a par ailleurs fait 15 morts de soldats russes de maintien de la paix dans leur caserne a entraîné une réaction de la Russie et on peut parler de guerre, avec entrée des chars russes, de l'aviation et de nombreux volontaires venus de l'Ossetie du nord.
Il y aurait eu dans l'attaque géorgienne contre l'Ossetie 1 400 morts, en majorité des civils, selon l'agence de presse russe Interfax, qui cite le chef des séparatistes ossètes, Edouard Kokoity.
Des avis contradictoires sur le nombre des victimes
La capitale ossète, Tskhinvali, a été investie par la Georgie qui a prétendu venir mater les "tendances spératistes". On compte de nombreuses victimes, mais les communiqués venus des deux camps sont contradictoires. Un porte-parole de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés en Ossétie du Sud a aussi indiqué que de nombreux immeubles et maisons avaient été détruits dans le combat.
La Russie n'a pas tardé à réagir, d'autant que des tirs géorgiens avaient tué dix soldats russes dans une caserne de la force de maintien de la paix, à Tskhinvali. Cent cinquante chars et véhicules blindés russes sont entrés en Ossétie du Sud, alors que, à Moscou, se tenait un conseil de sécurité sous la présidence de Medvedev. La Géorgie a fait état du bombardement de sa base aérienne de Vaziani, à 25 km de Tbilissi, par l'aviation russe.
En Occident, on présente l'Ossétie commme ayant choisi le séparatisme, mais c'est oublier qu'à l'époque de l'URSS, l'Ossétie du Sud avait le statut de "région autonome" au sein de la RSS de Géorgie, qu'elle est peuplée par une population qui a souvent le double passeport et qu'elle est proche de l'Ossetie du Nord qui est restée russe.
En 1991, elle a proclamé son indépendance envers Tbilissi après la suppression de son autonomie par le premier président géorgien Zviad Gamsakhourdia. Tbilissi a perdu le contrôle du territoire sud-Ossète en 1992 à la suite d'un conflit meurtrier. La paix dans la zone du conflit osséto-géorgien est actuellement maintenue par un contingent composé de trois bataillons (russe, géorgien et ossète), fort de 500 hommes chacun comme soldats de la paix. Dans son attaque de l'Ossétie la Georgie a tué des soldats russes chargés de maintenir la paix.
La Georgie est devenue la marionnette des Etats-Unis
Dans ce conflit nous sommes devant le résultat du dépeçage de l'ex-URSS, dépeçage organisé par les Etats-Unis en particulier par le milliardaire Soros, homme de la CIA, qui a entretenu une masse d'ONG provoquant des guerres civiles, des mouvements sociaux en profitant de la débandande des institutions et des pouvoirs. Le tout sur la décomposition de l'ancien appareil d'Etat soviétique et la ruée des apparatchiks vers l'appropriation privée des ressources nationales.
Georges Soros, le milliardaire américain a soutenu financièrement les mouvements étudiants géorgiens et le parti de Saakachvili. il a financé la carrière politique de Saakachvili depuis le début. Son influence continue aujourd'hui à être grande sur le nouveau gouvernement géorgien. Des ministres de l'actuel gouvernement sont des anciens collaborateurs du financier américain au sein de sa fondation. Un certain nombre de jeunes conseillers de Saakachvili ont également été formés aux Etats-Unis dans le cadre des échanges universitaires mis en place et gérés par la Fondation privée de Soros.
Le gouvernement américain, quant à lui, a doublé son aide économique bilatérale à la Géorgie depuis la révolution. Cette aide annuelle atteint donc aujourd'hui 185 millions de dollars. De plus, la Maison-Blanche est engagée dans un programme de formation des forces spéciales de l'armée géorgienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste dans la région avec l'aide d'Israël.
Les Etats-Unis ont également débloqué de l'argent pour régler la facture énergétique de la Géorgie au lendemain de la révolution de novembre 2003. Il est évident que Soros qui y trouve ses propres intérêts financiers a joué en lien étroit avec la CIA un rôle dans la main mise directe des Etats-unis sur cette zone stratégique d'abord sur un plan énergétique mais pas seulement (1).
C'est un scénario que l'on a vu s'appliquer dans bien d'autres endroits, cette "balkanisation", vassalisation est partout y compris en Amérique latine, en Asie, comme en Europe, le moyen d'asseoir la puissance étasunienne face à des pays rebelles. Aujourd'hui c'est l'avancée de l'OTAN, l'installation de missile dirigés contre l'iran mais en fait contre la Russie. Mais pourquoi envahir l'Ossétie indépendante de fait depuis de nombreuses années? S'agit-il de créer une situation irreversible avant le départ de l'actuel hôte de la maison Blanche? Si l'influence de Soros reste déterminante s'agit-il au contraire de jouer la carte dessinée par Obama du renforcement de l'intervention vers l'Afghanistan et vers une zone irano-orientale ?
Pourtant recemment Condolezza rice était à Tiblissi et on imagine mal que l'opération se soit faite sans son aval. Sous l'influence de Washington, qui souhaite l'intégration de la Georgie dans l'OTAN .
Depuis, la Géorgie est totalement vassalisée aux Etats-Unis et d'un point de vue militaire trés liée à Israël. Il est donc peu probable que la Georgie ait lancé l'assaut sur l'Ossétie, tué dans leur caserne des soldats russes du contingent de la paix, sans l'accord des Etats-Unis.
Dans un premier temps la Géorgie, puissamment armée et entraînée par Israël a contesté l'organe chargé de régler le conflit - la Commission mixte de contrôle - est coprésidé par la Russie, la Géorgie, l'Ossétie du Nord et l'Ossétie du Sud. Et a suivi le 7 août, l'attaque contre l'Ossetie, le bombardement de sa capitale, les populations civiles qui fuient, on parle d'un désastre humanitaire et c'est enfin l'affrontement direct avec les forces russes.
Une attaque contre l'Ossétie mais aussi contre la Russsie
Aujourd'hui les dirigeants politiques géorgiens prétendent mener une opération de pacification. Tbilissi se dit prêt à arrêter le bain de sang si Tskhinvali [capitale sud-ossète] accepte une négociation directe [sans médiation russe], ce qui signifierait une capitulation des ossètes. Tbilissi promet par ailleurs d'octroyer à la république "une large autonomie au sein de la Géorgie et une aide humanitaire de 35 millions de dollars pour la reconstruction." Le Premier ministre géorgien Vladimir Gourguénidzé a également proposé "une amnistie juridico-politique pour tous les hauts fonctionnaires de la république autoproclamée" tout en réitérant la volonté de Tbilissi de "poursuivre [l'action militaire] jusqu'au rétablissement de l'ordre".
Dans son allocution à la nation, citée par l'agence d'information géorgienne Akhali Ambebi Sakartvelo, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a annoncé que dans la matinée du 8 août, "la majeure partie de l'Ossétie du Sud était libérée et contrôlée par les forces gouvernementales géorgiennes". Il a ensuite accusé Moscou d'avoir envoyé des bombardiers SU-24 frapper les alentours de la ville géorgienne de Gori [à une cinquantaine de kilomètres de Tskhinvali] et les régions de Kareli et de Variani. Information catégoriquement démentie par la Russie : "C'est du délire, une énième provocation nauséabonde de Tbilissi", a rétorqué un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères russe, cité par Izvestia.
Le même jour ce "délire" sur le bombardement de Gori était relayé par toutes les agences de presse occidentales qui faisaient avec une belle unanimité de la Russie l'agresseur.
Le premier dirigeant russe à avoir réagi à l'escalade de la violence a été le chef du gouvernement Vladimir Poutine. Depuis Pékin, il a regretté le non-respect par la Géorgie de la trêve olympique et a promis "une riposte à l'agression géorgienne", rapporte le quotidien en ligne russe Vzgliad. L'agence russe Ria Novosti fait état es propos de Wladimir Poutine auprès de Bush affirmant que les peuple russe en particulier ceux du caucase n'accepteront une telle agression contre leur compatriote. Bush parait avoir manifesté de l'embarras. Pour sa part, le président russe Dimitri Medvedev a promis de protéger la population civile ossète dont la majorité possède un passeport russe, informe Vzgliad. "Nous n'accepterons pas la mort impunie de nos concitoyens où qu'ils se trouvent", a-t-il martelé. Selon Vzgliad, le jour même des troupes et des blindés russes franchissaient la frontière russo-géorgienne et se dirigeraient vers Tskhinvali.
Les Etats-Unis par la bouche de Condoleezza Rice ont réclamé la fin de combat alors que la vraie question est leur implication dans l'assaut. Quant à la communauté internationale, l'OTAN, l'ONU et le Conseil de l'Europe ont appelé les parties à cesser le feu et à s'asseoir autour de la table des négociations. A l'heure actuelle, la pacification semble toutefois être un vœu pieux.
Le Caucase s'embrase ?
La fièvre monte du côté russe, en particulier dans le Caucase, l'agence de presse Ria novosti nous apprend que "les Cosaques ont lancé la formation de bataillons de volontaires pour faire face à une éventuelle aggravation de la situation en Ossétie du Sud, a annoncé mardi aux journalistes le chef (ataman) de la Troupe des Cosaques du Don, Viktor Vodolatski.
"Ces bataillons sont prêts à aller dès demain en Ossétie du Sud", a indiqué l'ataman. Selon lui, les bataillons sont formés de Cosaques qui ont servi dans l'armée. "Nous voulons que les meilleurs Cosaques qui défendront l'Ossétie du Sud et la Russie en fassent partie", a souligné l'ataman.
Selon les responsables sud-ossètes, si la Géorgie déclenche une guerre contre la république autoproclamée, on fera appel à ces bataillons. "Dans ce cas-là, les Cosaques auront le statut de militaires sud-ossètes", a précisé Anatoli Barankevitch, secrétaire du Conseil de sécurité de la république. Ces deniers jours, a-t-il poursuivi, la Géorgie a multiplié ses provocations, "tuant, lors de tirs, six personnes et en blessant 13 autres".
"Sur les six tués, trois sont des civils", a-t-il rappelé, ajoutant que l'évacuation des femmes et des enfants des zones menacées par les tirs géorgiens avait été ordonnée le 2 août."
Au-delà de l'événement
Comme toujours on ne peut dire la véritable signification de l'événement - et a fortiori qui en sortira victorieux- ne peut se comprendre qu'en le renvoyant à la totalité historique qui lui donne sens.
Le fond est ce que nous avons décrit le dépeçage des marches de l'ex-Urss et la tentative de poursuivre l'assaut en particulier à travers l'Otan qui tente d'intégrer la Géorgie et l'Ukraine. Partout ont été installés par de pseudo- révolutions populaires et des élections achetées, manipulées des hommes de paille dont la politique consiste à s'approprier sous couvert de privatisation les ressources du pays, entraînant une aggravation de la situation des populations. Il faut également mesurer que l'entreprise est partie dès Gorbatchev , qui sous couvert de créer un pluripartisme a sollicité partout des partis "nationalistes" ou plutôt régionalistes issus de l'appareil, avec une propagande en faveur des autonomies puis des indépendances.
La Géorgie était l'une des Républiques où le niveau de vie était le plus élevé aux côtés des Pays baltes et certaines régions de la Russie occidentale. Quelques années après la chute de l'Union Soviétique, la Géorgie était dans le peloton de queue des républiques post-soviétiques. Si l'on prend les revenus par habitant, la Géorgie est aujourd'hui dans les trois ou quatre derniers pays de l'ex-Union soviétique. Le PIB a chuté de manière très spectaculaire : le PIB de 1993 représentait 17% de celui de 1989. Au lendemain de la disparition de l'URSS, il y a donc eu une décomposition totale du tissu économique.
Depuis 1995-1996, la croissance est redevenue positive. A partir de 1998, la crise financière russe a marqué la Géorgie. La corruption et la criminalisation de l'économie sont également entrées en jeu à partir de la fin des années 90 entravant sérieusement le développement de l'économie. En matière économique, la Géorgie est ainsi devenue un pays en proie à des groupes d'intérêts politico-mafieux qui empêchaient tout investissement étranger. Les seules entreprises étrangères qui sont parvenues à s'implanter dans le pays, notamment dans la distribution d'électricité ou la production de vin ou d'eau minérale, ont du quitter le pays au bout de deux ou trois ans en raison de la pression de ces groupes criminels. Il y eu aussi des enlèvements d'hommes d'affaires a plusieurs reprises.
La révolution de velours, menée en fait directement par les Etats-Unis avec des "experts" et politiciens directement importés de ce pays a été mené contre la corruption et les bandes mafieuses. Il a fait grand bruit de quelques arrestations de responsables politiques impliqués dans la corruption de l'ancien régime. Les ministres de l'Energie, des Transports, le directeur des chemins de fer ou encore le président de la Fédération géorgienne de Football ont ainsi figuré sur la " black list " de l'équipe Saakachvili. Mais en fait il y a eu entente entre les nouveaux et les anciens dans le dépeçage et le peuple qui avait accueilli avec soulagement le changement d'équipe a rapidement déchanté.
Qu'est-ce qui peut donc expliquer cette offensive contre une région autonome depuis pas mal de temps et surtout contre l'armée russe ?
Ce qu'il faut voir c'est que le Caucase du sud est une région stratégique d'une très grande hétérogénéité ethnique qui est la région qui sert de lien entre la Russie et l'Asie Mineure, et qui après la chute de l'URSS s'est convertie en une zone de tension et de conflits armées. Le gouvernement de georgie est un agent nord-américain, c'est un avocat new yorkais d'origine géorgienne Mijail Shajashvili, cette situation créée de toute pièce est un des principaux facteurs d'instabilité à cause de la politique intérieure de privatisation et d'hostilité à l'égard de russophones. Du côté Russe, la défense de dignité nationale par Poutine a d'abord consisté à enrayer le dépeçage et cette politique a été menée aussi en s'appuyant sur la résistance des populations russophones à la soumission aux Etats-unis. on retrouve en ukraine un cas de figure comparable. On connait par ailleurs la manière dont la Russie a été conduite à créer autour d'elle un glacis d'alliance dont le plus célèbre est l'organisation de Coopération de shanghai, mais il faut également considérer l'organisation des riverains de la mer Caspienne proche de cette zone. Partout la Russie a sollicité des alliances défensives contre les assauts conjugués de pseudo terroristes et de séparatistes dirigés par des hommes de paille, avec intégration dans l'OTAN.
Parce que l'autre facteur de déstabilisation est le rôle que les Etats-Unis et leur allié Israel prétendent faire jouer à la Georgie. La Georgie, en effet, constitue une des pièces du dispositif contre l'Iran autant qu'un des facteurs de démantélement de l'ex-Union Soviétique, voir de la Russie elle-même. C'est même une chaîne de poudrière qui comprend la Tchétchénie, le Daguestan avec ses réserves et l'enclave arménienne de Nagorno-Karabaj dans le territoire de l' Azerbaidzhan. Pour bien mesurer l'ensemble il faut encore avoir en mémoire que se multiplient dans la même zone les agressions de la Turquie contre les Kurdes, le tout dans le contexte explosif de l'Iran.
Derrière ces conflits ethniques il y a en effet le grand jeu pour le contrôle des gazéoducs et oléoducs. C'est le gaz du Turkménistan et les réserves pétrolières d'Azerbadjian. Les Américains sont actifs depuis longtemps dans cette région en raison des ressources énergétiques de la Caspienne. Ils sont également en train de déplacer leurs bases militaires de l'Europe de l'Ouest vers l'Europe de l'Est et l'Asie centrale officiellement dans le cadre de leur stratégie de lutte contre le terrorisme. Washington envisage notamment d'installer de nouvelles bases en Géorgie ou en Azerbaïdjan. La Géorgie est le véritable verrou stratégique du Caucase car c'est le seul pays qui a un accès à une mer ouverte et qui a une frontière très longue avec le Caucase russe. La Géorgie est un pays clef pour la stabilité régionale dans le Caucase
Alors que le conflit armé paraissait improbable, il semble que celui-ci ait été décidé ce qui est trés inquiétant pour l'embrasement de la zone. S'agit-il d'une mise à feu dont la poudrière serait l'Iran ? Avec les Etats-Unis on peut s'attendre à tout.
Danielle bleitrach
(1) Cela dit Soros dont nul ne peut nier le rôle dans la destabilisation qui lui rapporte en général pas mal d'opérations financières est actuellement en crise ouverte avec le gouvernement Bush et un des plus gros soutiens financiers de Obama. C'est un personnage qui s'agite beaucoup mais est-ce lui qui tire les ficelles, on peut en douter, le complexe militaro-industriel étasunien se méfie de cet aventurier, l'utilise.
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Alterinfo - Un dernier coup tordu de Bush. Il a profité de ce que les médias sont accaprés par l'ouverture des XXIXèmes olympiades de Pékin pour lancer son protégé de Géorgie contre la République Sud-ossète. Le principe mis en avant est l'intégrité territoriale de la Géorgie.
Or ce principe n'a plus aucune valeur dans la zone ex-soviétique. La Géorgie est elle-même née d'une scission de l'URSS. L'indépendance du Kossovo est là pour prouver ce fait que dans les zones en ébullition interne SANS INTERVENTION ETRANGERE MAIS PAR LE FAIT DE TROUBLES INTERIEURS, que dans les zones où les états sont en déliquescence, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes prime sur la souveraineté des Etats défaillants.
La revendication géorgienne sur l'Ossétie du Sud, sur l'Abkhazie, sur l'Adjarie n'a pas de fondement juridique. Donc son agression d'aujourd'hui est l'agression d'un Etat contre un autre. Une agression caractérisée qui passe outre un mandat de séparation des belligérants émis par l'ONU, une agression qui n'a pas reculé devant le fait de tuer des soldats missionnés par l'ONU.
La Russie va-t-elle assumer pleinement la mission que lui a confié l'ONU et empêcher l'annexion pure et simple de l'Ossétie du sud ? C'est le suspens total. Voyons quels sont les enjeux régionaux et mondiaux de "cette sortie surprise" de Bush.
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MOSCOU, 10/8/8 - RIA Novosti. Le site internet et l'infrastructure technique de l'agence RIA Novosti ont été dimanche la cible de pirates informatiques qui ont bloqué l'accès au site www.rian.ru et ont entravé le fonctionnement des services de l'agence.
"Les pirates attaquent massivement le site de l'agence et ses serveurs DNS", a indiqué le chef du département IT de l'agence RIA Novosti Maksim Kouznetsov.
Les spécialistes n'arrivent pas à rétablir le fonctionnement normal de l'infrastructure de RIA Novosti.
La semaine dernière [?], des sites internet géorgiens ont été attaqués par des pirates informatiques après le début de l'offensive géorgienne en Ossétie du Sud (république autoproclamée sur le territoire géorgien). Les pirates ont notamment bloqué le site du ministère géorgien des Affaires étrangères et d'autres structures d'État, du gouvernement pro-géorgien de l'Abkhazie (l'autre république autoproclamée en Géorgie) et ont pratiquement détruit le site Georgia On-line, l'un des plus grands portails géorgiens.
NdR : effectivement, l'accès au site de RIA Novosti était bizarrement impossible dimanche soir (10/8/8) !
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Par Peter Svensson
NEW YORK - AP - 12/8/8 - Des pirates informatiques russes ont continué d'attaquer des sites Web géorgiens mardi (12/8/8) alors même que le président russe Dimitri Medvedev avait donné l'ordre le matin de cesser les hostilités sur le terrain.
Tom Burling, responsable d'une société d'hébergement américaine basée à Atlanta, Tulip Systems, a affirmé que le site Web du président Mikhaïl Saakachvili avait reçu un nombre inhabituel de sollicitations émanant de Russie et visant à le bloquer. Le trafic malveillant aurait été 5.000 fois plus important que le trafic normal. "Notre personnel ne dort plus", a ajouté Tom Burling, qui a dit avoir rapporté ces incidents au FBI.
Les pare-feux informatiques de la société bloquent la plupart de ces attaques mais le site est devenu plusieurs fois inaccessible. Le site était initialement hébergé en Géorgie même mais lorsque le conflit ouvert s'est déclaré jeudi soir, le fondateur de la société Tulip, Nino Doïjachvili, géorgien d'origine, passait des vacances dans son pays natal et a proposé au gouvernement de transférer les fichiers. Cela a été fait samedi, une fois qu'il était devenu clair que les "hackers" russes étaient en train de gagner la partie, neutralisant plusieurs sites du gouvernement et d'information.
La Shadowserver Foundation basée aux Etats-Unis, qui traque les attaques sur Internet, a déclaré avoir remarqué pendant le week-end que des ordres d'attaque avaient été donnés par des ordinateurs "zombies" en réseau, des "botnets" détournés par des pirates.
Ces réseaux zombies ont également pris pour cibles des sites d'information russes et le site de l'ancien champion d'échecs Gary Kasparov, devenu l'un des meneurs de l'opposition en Russie, selon Steven Adair de Shadowserver. Lundi (11/8/8), a-t-il ajouté, les hackers avaient pris le contrôle du site du Parlement de Géorgie et y avaient placardé une image dressant un parallèle entre le président Saakachvili et Adolf Hitler.
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Par Lucie GODEAU
Yahoo - 10/8/8 - La Géorgie, voie de transit clef pour les hydrocarbures de la mer Caspienne vers l'ouest, voit sa position menacée par les violents combats avec la Russie, au grand dam des "Occidentaux" [sic] inquiets en particulier pour la sécurité du nouvel oléoduc BTC construit à grand frais.
Alors que la Géorgie ne produit pas de pétrole, les compagnies énergétiques occidentales avaient misé sur ce pays pro-occidental, situé entre l'Iran et les oléoducs et gazoducs sous monopole russe, pour développer les exportations d'hydrocarbures extraits d'Azerbaïdjan, au bord de la mer Caspienne.
Depuis l'arrivée au pouvoir du président géorgien Mikheïl Saakachvili en 2004, qui a encouragé le rapprochement de Tbilissi avec Washington et l'Europe, deux nouveaux pipelines ont été mis en fonctionnement, mais le conflit avec la Russie pourrait mettre en danger le transit par ce pays.
L'Azerbaïdjan a annoncé samedi la suspension de ses exportations de pétrole via les ports géorgiens de Koulevi et Batoumi, sur la mer Noire en raison du conflit.
Et le Premier ministre géorgien, Lado Gourgenidze, a déclaré de son côté que l'aviation russe avait effectué samedi des bombardements à proximité de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), qui n'a cependant pas été endommagé.
L'opérateur du pipeline, la compagnie pétrolière britannique BP, interrogée par l'AFP a mis en doute les informations sur ces bombardements. "Nous ne sommes pas au courant, et je pense que nous le serions si cela était vrai", a déclaré un porte-parole de la compagnie.
BP possède 30% de cette infrastructure dont la construction a coûté plus de 3 milliards de dollars aux côtés d'une dizaine d'autres partenaires, dont les groupes américains Chevron et ConocoPhillips.
Inauguré en 2006, le BTC, long de 1.774 km, achemine le pétrole des gisements azerbaïdjanais de la mer Caspienne vers le port turc de Ceyhan sur la Méditerranée avec une capacité de 1,2 million de barils/jour.
Mais Paul Stevens, analyste pétrolier pour l'institut Chatham House, estime que le sort du BTC ne devrait pas affoler immédiatement les marchés alors que le transit est déjà interrompu depuis mercredi après un incendie en Turquie dû à une explosion.
"Même si le tube est mis hors service pour une semaine ou deux il est très peu probable que cela ait beaucoup d'effet sur l'offre mondiale de pétrole", a-t-il souligné sur la chaîne Sky News.
BP est également l'opérateur de l'oléoduc Bakou-Soupsa, un pipeline soviétique rénové, qui débouche sur la côté géorgienne de la mer Noire ainsi que du nouveau gazoduc du Sud Caucase (Bakou-Tbilissi-Erzurum).
Cette infrastructure de 692 km transporte quelque 8 milliards de m3 de gaz par an du vaste champ offshore azerbaïdjanais Shah Deniz via la Géorgie jusqu'à la frontière entre la Turquie et la Géorgie.
Pour Natalia Leschenko, analyste de Global Insight, les pipelines géorgiens ne devraient pas être touché par l'actuelle offensive russe contre la Géorgie.
"La tâche des forces russes à présent est de s'assurer le contrôle de l'Ossétie du Sud (...) les pipelines ne seraient en danger que s'il y avait une escalade et que la Russie décidait d'un blocus économique", observe-t-elle.
Michael Denison, membre associé de Chatham House considère cette éventualité comme peu probable.
Des frappes ou "des tentatives de la Russie de prendre contrôle des pipelines seraient extrêmes car alors l'Otan pourrait conclure à une menace existentielle pour sa sécurité et cela impliquerait une réponse militaire", observe-t-il.
Les analystes s'accordent à dire cependant que les combats en Géorgie devraient décourager à long terme les investissements dans les hydrocarbures de la Caspienne, perçus jusqu'à récemment comme une alternative aux ressources contrôlées par les pays du Proche-Orient et par la Russie.
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Le ministre des Affaires étrangères français Bernard Kouchner à Gori en Géorgie, le 11 août 2008
20minutes.fr - 12/8/8 - Le président géorgien Mikheïl Saakachvili et le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner ont été évacués d'urgence ce lundi à Gori, en Géorgie, a constaté un journaliste de l'AFP.
Au moment où les deux hommes se trouvaient dans la plus grande ville géorgienne à proximité de la région séparatiste géorgienne pro-russe d'Ossétie du Sud, un hélicoptère non identifié survolait la zone.
Par mesure de sécurité, les gardes du corps de Mikheïl Saakachvili l'ont alors poussé dans un véhicule tout terrain noir blindé en criant «go go go !», tandis que Bernard Kouchner était évacué dans un autre véhicule. Tous deux sont partis en trombe, selon le journaliste.
Dans le cadre de sa visite en Géorgie, le ministre français des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, s'est rendu à Gori pour y rencontrer des victimes du conflit armé entre la Géorgie et la Russie.
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Flagrant délit media-mensonges
Le véritable agresseur c'est la Géorgie et son dictateur corrompu Saakashvili
Mireille Delamarre
11/8/8
http://www.planetenonviolence.org
Article repris par Alterinfo - 12/8/8
Sur les ruines de la capitale d'Ossetie du Sud, Tskhinvali, et sans égard pour les 2000 victimes du génocide planifié par le dictateur corrompu de Georgie, Mikhail Saakashvili, les medias occidentaux bombardent de leur propagande cynique, malhonnête, immorale la Russie.
Le parti pris des médias occidentaux contre la Russie est cynique, malhonnête et immoral. Occupés à couvrir la vie des pipole pour faire du chiffre et vendre leurs torchons, ils n'ont même plus, pour la plupart, de correspondant sur place, et se contente de reprendre les dépêches du Cartel des agences de presse, ou les informations que leurs distillent les communicants des politiciens impliqués. Voilà à quoi en est réduite la presse occidentale : à servir à couvrir des crimes de guerre et à accuser les victimes d'être les agresseurs.
Le 8 aoüt 2008, le dictateur georgien, Saakashvili, a envoyé ses troupes entraînées par les US/OTAN et les Israéliens bombarder et semer la destruction dans la capitale d'Ossétie du sud, Tsklhinvali, et plusieurs villages ossètes situés alentours. Compte tenu des techniques militaires employées, l'objectif n'était pas de s'emparer de cette ville, mais de la détruire et de liquider ses habitants, dont 90% sont russes. 2000 civils ont été tués et 30 000 se sont enfuis en Russie. La destruction de la ville de Tsklhinvali, les tueries, et le nettoyage ethnique organisé constituent des crimes de guerre, voire un crime contre l'humanité. Pour les Russes, l'attaque georgienne du 8 août ressemble au nettoyage ethnique que les puissances occidentales ont considéré comme un crime contre l'humanité quand il a été commis dans l'ex Yougoslavie, au Kosovo.
Pourtant, les médias se sont empressés de mettre sur le même plan l'attaque de Saakashvili planifiée avec l'accord des US/OTAN, et la réponse russe à cette attaque. Les titres ont pris une allure mensongère très agressive « La Russie envahit la Georgie », « La Russie Attaque la Georgie », la mention du nombre de victimes civiles ossètes minimisée et présentée comme sujet à controverse.
Ce que les journalistes occidentaux ne disent pas, c'est que le Président Mikhail Saakashvili, présenté comme un «démocrate», porté au pouvoir au cours de l'une de ses « révolutions colorées » (Rose) made in CIA, a violemment réprimé l'année dernière des manifestations alors qu'il a failli être renversé, a fermé les médias d'opposition, et a jeté ses opposants politiques en prison, les accusant d'espionnage. Les prisons Georgienne sont notoirement connues, les opposants au régime dictatorial y sont torturés. Certains opposants ont pu s'enfuir. C'est le cas de l'ancien ministre de la défense, Okruashvili, réfugié à Paris où il bénéficie de l'asile politique. Ce dernier est un candidat potentiel pour remplacer Saakashvili, quand l'opinion publique se retournera contre lui car les géorgiens ont déjà compris dans quel désastre il les a entraînés. Okruashvili est considéré comme « neutre » vis-à-vis de Moscou car il n'a pas eu par le passé dans sa carrière politique de liens avec les Russes. Saakashvili a engagé son pays depuis l'année dernière dans une militarisation forcenée que bon nombre d'opposants lui ont reproché, clamant sur les toits sa volonté de reconquérir l'Ossétie du Sud et l'Abkhasie par la force, soutenu en cela par son parti ultra nationaliste, et sa cohorte de mafieux. L'opposition à Saakshvili l'accuse, lui et sa famille, de corruption, notamment son oncle Alasaniya, de trafic d'armes, de s'être emparé des ressources du pays, et des concessions portuaires et commerciales pour eux-mêmes et leurs supporters. Alasaniya, qui est le frère de la mère de Saakashvili, occupe, comble de cynisme, la position officielle de représentant georgien à la Commission des Nations Unies sur le Désarmement à New York . Ce qui est particulièrement choquant, c'est de voir Saakashvili se pavaner dans les médias occidentaux invoquant son grand amour de la « démocratie » et de la « liberté », et demandant aux Etats Unis et à l'UE d'intervenir au nom de « valeurs partagées ».
Saakashvili utilise la plateforme que lui offrent les médias occidentaux pour nier ses crimes en Ossétie, malgré les faits, attaquant les Russes qualifiés « d'agresseurs », comparant l'actuel conflit à l'invasion par l'ex union soviétique de l'Afghanistan dans les années 80. C'est complètement stupide. La Russie n'est pas l'Union Soviétique, il y a longtemps que le rideau de fer est tombé. Mais fort du soutien de Washington, il pérore, alors que sa place est à la Haye, car ce qu'il a fait en Ossétie du Sud est comparable dans son ampleur à ce que Milosevitch a fait au Kosovo, rapporté au nombre d'habitants de ce petit pays (70 000).
Ce que les médias occidentaux ne disent pas c'est que l'Ossétie du Sud et l'Abkazie sont de facto indépendants depuis 1991, quand ils se sont soulevés contre le gouvernement central «démocratique » georgien qui avait interdit aux partis régionaux de participer aux élections. Ils ont vaincu l'armée georgienne, au prix de lourdes pertes et d'importantes destructions. Les puissances occidentales et l'OTAN, mettent en avant la « souveraineté « de la Georgie, mais elles ne se sont pas embarrassées de telles considérations lorsqu'il s'agissait de la Yougoslavie, cette année même notamment en reconnaissant « l'indépendance « du Kosovo . Mais en Ossétie du Sud et en Abkahzie, les populations n'aspirent qu'à une chose, l'indépendance.
Les medias occidentaux ne vous disent pas non plus qu'en promettant à Saakashvili qu'il ferait tout son possible pour que la Georgie devienne membre de l'OTAN, George.W.Bush – au grand dam de certains pays européens dont l'Allemagne qui n'apprécie pas la menace d'un conflit direct avec la Russie- n'a fait que renforcer les attitudes guerrières de Saakashvili qui pourraient plonger toute la région dans une guerre ressemblant à la Ière Guerre Mondiale, tout aussi stupide qu'elle. Avec sur l'Agenda US/Israël une attaque possible contre l'Iran, alors que la Russie rechigne à se prononcer pour de nouvelles sanctions, et a même récemment prôné un dialogue soutenu pour résoudre le différent sur le programme nucléaire iranien, les encouragements de Washington à Saakashvili constituent, semble –t-il, une contre attaque américano sioniste par proxy ( Les soldats georgiens ont été entraînés par les US/OTAN et des militaires israéliens). Les tanks georgiens ne seraient pas entrés en Ossétie du Sud sans l'accord préalable de Washington. Que faisaient ces 1000 soldats américains engagés dans des « exercices militaires conjoints » en Georgie alors que la crise allait crescendo ?
Les médias occidentaux bien sûr ne font pas non plus le rapprochement avec ce qui s'est passé en 1999 dans les Balkans, quand Slobodan Milosevic faisait comme ce que Saakashvili fait actuellement en Ossétie du Sud, ce qui a amené, souvenez vous, les US à bombarder l'ex Yougoslavie et « libérer » le Kosovo. On peut se demander pourquoi on n'applique pas les mêmes normes ? Réponse simple : parce que les victimes sont des slaves, et qu'une vie slave n'a pas le même statut officiel de victime dans le lexique des « humanitaires » occidentaux. (On ne parle jamais par exemple des 20 millions de slaves morts victimes des Nazis, dont une grande partie tués en les combattants, mais aussi morts dans les camps, et pour qui les Nazis avaient la même haine « raciale » que pour les juifs).
Les medias occidentaux bien sûr ne font pas non plus le rapprochement avec les attaques du 11 septembre à New York, qui ont tué 3000 citoyens américains, à l'origine de la guerre d'Afghanistan lancée par les Etats Unis qui ont invoqué la défense de leurs citoyens pour la justifier. A Tskhinvali, en Ossétie du Sud, on dénombre actuellement 2000 morts, pour la plupart Russes. Alors qu'on explique pourquoi la Russie n'aurait pas le droit de défendre ses citoyens, en allant bombarder des bases militaires georgiennes et autres infrastructures (usine de fabrication d'avions de combat) qui ont permis aux assassins en uniforme de s'entraîner et de bénéficier d'armements sophistiqués ?
Aux USA, le parti de la guerre et le complexe militaro industriel voient d'un très bon œil cette renaissance de la Guerre Froide. La Russie de Poutine et de Medvenev est la cible idéale. Démanteler la Russie après avoir contribué à démanteler l'ex Union Soviétique reste le but ultime de l'Impérialisme américain et de son bras armé en Europe l'OTAN.
Mais cela non plus les médias au service de l'Impérialisme US et de leurs vassaux européens ne le disent pas.
Sources de certaines informations : www.antiwar.com et www.atimes.com
Lundi 11 Août 2008
Mireille Delamarre [http://www.planetenonviolence.org/]url:http:/www.planetenonviolence.org/index.php?action=article&id_article=1009411
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La réunion Otan-Russie annulée, la Georgie tente de plaider sa cause
Par Christian SPILLMANN
BRUXELLES (AFP) - 12/8/8 - L'Alliance atlantique a reporté mardi à une date ultérieure une réunion extraordinaire du Conseil Otan-Russie réclamée la veille par Moscou au sujet du conflit avec la Géorgie, mais doit être saisie d'une demande d'assistance de la Géorgie.
Toutes les réunions prévues mardi au siège de l'Alliance ont été bouleversées à la dernière minute en raison de l'évolution de la situation en Géorgie.
La ministre des Affaires étrangères géorgienne, Eka Tkeshelashvili, a annulé sa venue à Bruxelles "à cause de la situation sur le terrain", a expliqué à l'AFP un représentant de l'ambassade de Georgie en Belgique.
L'audience prévue pour la Géorgie a néanmoins été maintenue, a précisé un porte-parole de l'Otan. Les ambassadeurs des pays membres, qui devaient se retrouver en milieu de journée, entendront un exposé du chef de la mission de la Géorgie auprès de l'Otan.
Ce dernier devrait dénoncer la menace d'occupation de son pays par la Russie et faire une demande d'aide militaire que la Lituanie va soutenir, a indiqué le secrétaire d'état lituanien aux Affaires étrangères Zygimantas Pavilionis, cité par l'agence balte BNS.
Les forces russes ont arrêté mardi leur progression en Géorgie, sur ordre du président Dmitri Medvedev. Elles resteront toutefois sur les positions qu'elles occupent actuellement, a annoncé le commandement russe. Après le point de vue de la Géorgie, les ambassadeurs de l'Otan doivent ensuite entendre leur homologue russe Dmitri Rogozine. En revanche, la réunion extraordinaire du conseil Otan-Russie réclamée par Moscou a été reportée à une date ultérieure. "La réunion ne se tiendra pas ce jour. Mais le conseil poursuit ses consultations pour déterminer quand cette réunion pourra se tenir", a expliqué à l'AFP une porte-parole de l'Otan.
Les membres de l'Otan apparaissent très divisés sur l'attitude à observer face aux deux protagonistes du conflit en Ossétie du sud, région séparatiste pro-russe de la Géorgie. Le chef de la diplomatie belge Karel de Gucht s'est ainsi montré très critique vis-à-vis de la Géorgie, coupable à ses yeux d'avoir ouvert les hostilités avec son intervention militaire.
"Vu l'Etat des relations entre la Géorgie et la Russie et vu l'atmosphère internationale avec les tensions sur le Kosovo et le bouclier anti-missile américain, si à un moment pareil on prend des initiatives militaires, il faut s'attendre à une réaction (...) Il était évident que les Russes allaient réagir vigoureusement", a-t-il commenté dans un entretien publié mardi par le quotidien belge Le Soir.
"Saakachvili a pensé qu'il allait pouvoir regagner du terrain par la force. Imaginer que cette petite avancée tactique serait acceptée par la Russie est le calcul de quelqu'un de stupide", a pour sa part déclaré à l'AFP un diplomate européen sous couvert de l'anonymat. L'offensive militaire lancée par la Georgie en Ossétie du sud pourrait avoir ruiné ses chances de devenir membre de l'Otan.
"Il est de plus en plus clair que les Russes n'acceptent pas que la Géorgie ou l'Ukraine deviennent membre de l'Otan. C'est une de leur ligne rouge", a souligné M. De Gucht. "L'élargissement de l'OTAN à la Géorgie doit désormais être ajourné", a pour sa part affirmé le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini.
La candidature de la Géorgie, soutenue par Washington, divise l'Alliance. Lors du dernier sommet de l'Otan début avril à Bucarest, la France et l'Allemagne, soutenues par un groupe d'une dizaine de pays, avaient refusé d'accorder le statut de candidat à la Géorgie et à l'Ukraine. Décision avait été prise de reporter l'examen de ces candidatures lors de la réunion de l'Otan prévue en décembre.
"Mais beaucoup de pays ont maintenant peur et se disent que si la Géorgie intègre l'Otan, ce sera la guerre avec la Russie", a confié un diplomate européen sous couvert de l'anonymat.
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Le président russe Dmitri Medvedev annonce la fin des opérations militaires russes en Géorgie
Par Ania TSOUKANOVA
MOSCOU (AFP) - 12/8/8 - Le président russe Dmitri Medvedev a ordonné mardi la fin de l'opération militaire russe en Géorgie, où des forces russes sont toujours présentes et ont bombardé plusieurs cibles, selon Tbilissi, alors que le président français arrivait à Moscou pour une médiation.
"J'ai pris la décision de terminer l'opération visant à forcer les autorités géorgiennes à la paix", a déclaré M. Medvedev lors d'une rencontre avec des responsables militaires au Kremlin, selon des images retransmises à la télévision russe.
"L'objectif est atteint. La sécurité de nos troupes de maintien de la paix et de la population civile est restaurée. L'agresseur est puni", a-t-il dit en référence à la république séparatiste géorgienne d'Ossétie du Sud où Tbilissi avait lancé une offensive vendredi, déclenchant une contre-attaque russe.
Moscou a confirmé l'arrêt des opérations militaires en Géorgie dans un entretien téléphonique avec le diplomate en chef de l'Union européenne, a indiqué la porte-parole de M. Solana. L'annonce de M. Medvedev est survenue quelque minutes avant l'arrivée à Moscou du président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, pour une médiation sur un arrêt des hostilités entre Russes et Géorgiens.
Au début de son entretien avec M. Medvedev, M. Sarkozy a estimé que la cessation des hostilités annoncée était "une bonne nouvelle" et a appelé Moscou à "donner corps à un cessez-le-feu". Après son passage en Russie, il devait gagner Tbilissi dans la soirée pour une rencontre avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili.
Les forces russes ont arrêté leur progression en Géorgie mais vont rester sur les positions qu'elles occupent actuellement, a affirmé le commandement russe. Elles devraient ainsi rester en territoire géorgien, où elles sont entrées lundi, et pas seulement dans les républiques séparatistes pro-russes de Géorgie, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.
L'aéroport de la ville géorgienne de Senaki (ouest) est sous le contrôle des forces russes, a ainsi annoncé un responsable de l'état-major de l'armée russe.
Après une nuit calme, l'aviation russe a repris mardi matin ses bombardements sur la Géorgie, notamment à Gori (nord) près de l'Ossétie du Sud, faisant des morts, selon les autorités et la télévision géorgiennes.
Deux journalistes, l'un Géorgien et l'autre Néerlandais, ont été tués lors du bombardement à Gori, selon un photographe de l'AFP et la chaîne RTL pour laquelle travaillait le correspondant néerlandais. Un journaliste de l'AFP a vu à la périphérie de Gori de la fumée se dégager de collines proches. A Moscou, l'état-major russe a cependant démenti avoir bombardé Gori.
Les forces aériennes russes ont aussi attaqué un oléoduc passant à travers la Géorgie, mais on ignorait s'il avait été endommagé, a déclaré à l'AFP le secrétaire du Conseil de sécurité de Géorgie, Alexandre Lomaïa. L'oléoduc BTC passant à travers la Géorgie "n'est pas une cible" de l'armée russe, a affirmé pour sa part le commandement russe lors d'une conférence de presse.
Au même moment, les forces abkhazes pro-russes annonçaient avoir pris le contrôle d'une grande partie des gorges de Kodori, seule région du territoire indépendantiste d'Abkhazie jusqu'à présent contrôlée par les Géorgiens.
Alors que le président Sarkozy arrivait à Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergei Lavrov a déclaré que la Russie n'allait plus négocier avec le président Saakachvili. "Je ne pense pas que la Russie ait l'intention non seulement de négocier ni même de s'entretenir avec M. Saakachvili. Il a commis des crimes contre nos citoyens", a-t-il poursuivi.
"Monsieur Saakachvili ne peut plus être notre partenaire et ce serait mieux s'il partait", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue finlandais Alexander Stubb, président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Les présidents de quatre pays de l'ancienne sphère soviétique - Pologne, Ukraine, Lituanie et Estonie - ainsi que le Premier ministre letton devaient pour leur part se rendre en urgence à Tbilissi pour soutenir leur homologue géorgien pro-occidental Mikheïl Saakachvili.
Selon le Haut commissariat aux réfugiés à Genève, au moins 100.000 personnes ont été déplacées jusqu'à présent à cause du conflit russo-géorgien dans le Caucase. Un total de 261 personnes, en majorité des touristes français sont arrivés mardi à Paris après avoir été évacués de Géorgie. Ils étaient "très éprouvés", selon une source aéroportuaire.
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12 Août 2008
«Ces sept dernières années, des entreprises israéliennes ont aidé l'armée géorgienne à se préparer à une guerre contre la Russie par le biais de vente d'armes, d'entraînement d'unités d'infanterie et de conseils en matière de sécurité», profitant notamment du fait que le ministre de la Défense géorgien est un ex-Israélien.
par Arie Egozi
Ynetnews.com
Zvi Zinger et Hanan Greenberg ont contribué à cet article.
«Les combats qui ont éclaté ce week-end entre la Russie et la Géorgie ont mis sur le devant de la scène l'implication intensive d'Israël dans la région. Cette implication comprend la vente d'armements sophistiqués à la Géorgie et l'entraînement des forces armées d’infanterie de la Géorgie.
Le ministère de la Défense (israélien) a tenu une réunion spéciale dimanche pour discuter des différentes affaires de vente d'armes par les Israéliens à la Géorgie , mais aucun changement de politique n'a pour le moment été annoncé.
«Nous surveillons la question de près», selon des sources du ministère de la Défense. «Nous n'agissons d'aucune manière qui puisse aller à l'encontre des intérêts d'Israël. Nous avons refusé de nombreuses demandes de vente d'armes à la Géorgie, et celles qui ont été approuvées ont été scrutées minutieusement. Jusqu'à présent nous n'avons imposé aucune limitation à la vente d'équipements de défense.»
Israël a commencé à vendre des armes à la Géorgie il y a 7 ans suite à une initiative de citoyens géorgiens qui ont émigré en Israël et sont devenus des hommes d'affaires.
« Ils ont contacté les responsables de l'industrie de la défense, et des trafiquants d'armes et leur ont dit que la Géorgie disposait de budgets relativement importants et pourrait être intéressée par l'achat d'armes israéliennes » a dit une source impliquée dans l'exportation d'armes.
La coopération militaire entre les deux pays s'est rapidement développée. Le fait que le ministre de la Défense géorgien Davit Kezerashvili* soit un ancien Israélien qui maîtrise couramment l'hébreu a contribué à cette coopération.
« Sa porte a toujours été ouverte aux Israéliens qui venaient offrir des systèmes d'armement fabriqués en Israël , » selon la source. «En comparaison avec d'autres pays de l'Europe de l'Est, les affaires avec ce pays ont été menées rapidement, principalement du fait de l'implication personnelle du ministre de la Défense. »
Parmi les Israéliens qui ont tiré parti de l'opportunité et ont commencé à faire des affaires en Géorgie, on trouve l'ancien ministre Roni Milo, et son frère Schlomo, l'ancien directeur général des industries militaires, le général de brigade de réserve Gal Hirsh, et le général de division de réserve Yisrael Ziv.
Roni Milo a mené des affaires en Géorgie pour Elbit Systems, et les Industries militaires, et avec l'aide des industries de la défense d'Israël il a réussi à vendre à la Géorgie des véhicules pilotés à distance (RPV) (des drones, NdT), des tourelles automatiques pour les véhicules blindés, des systèmes anti-aériens, des systèmes de communication, des bombes et des roquettes.
Selon des sources israéliennes, Gal Hirsh a fourni à l'armée géorgienne des conseils sur la création d'unités d'élite du type Sayeret Matkal, et sur le réarmement, et a donné différents cours dans les domaines des renseignements de combat et les combats en zones urbaines.
«Ne fâchez pas les Russes»
Les Israéliens opérant en Géorgie ont essayé de convaincre les industries aérospatiales israéliennes de vendre différents systèmes à l'armée de l'air géorgienne, mais ont essuyé un refus. Les raisons du refus sont les relations « spéciales » entre les industries aérospatiales israéliennes et la Russie portant sur l'amélioration de la production d'avions de combat produit dans l'ex-Union Soviétique et la crainte que la vente d'armes à la Géorgie mettent les Russes en colère et les poussent à mettre fin à cet accord.
Les activités israéliennes en Géorgie et les affaires conclues là-bas ont toutes été autorisées par le ministre de la Défense (israélien). Israël considère la Géorgie comme un État ami auquel il n'y a aucune raison de ne pas vendre de systèmes d'armement identiques à ceux qu'Israël exporte vers d'autres pays.
Cependant, tandis que la tension entre la Russie et la Géorgie s'est accrue, des voix de plus en plus fortes se sont faites entendre en Israël – particulièrement venant du ministère des Affaires étrangères – demandant au ministère de la Défense d'être plus sélectif dans les autorisations délivrées pour les ventes d'armes à la Géorgie de crainte de provoquer la colère de la Russie.
« C'est clair que trop de systèmes d'armement identifiables de manière non équivoque comme israéliens trouvés entre les mains de l'armée géorgienne agiraient sur les Russes comme une étoffe rouge agitée devant un taureau», a expliqué la source au ministère de la Défense.
Par exemple, les Russes ont considéré la vente de drones d'Elbit comme une véritable provocation.
40 drones Hermes 450 d’Elbit ont été vendus à la Géorgie !
«C'est clair que les Russes étaient en colère» a dit la source du ministère de la Défense, «et que l'interception de trois de ces drones au cours de ces trois derniers mois a été l'expression de cette colère. Tout le monde n'a pas compris en Israël qu'on a touché un point sensible lorsqu'on a fourni de tels systèmes d'armement sophistiqués à ce pays dont les relations avec la Russie sont très tendues.»
En mai, il a finalement été décidé d'approuver de futures ventes d'armes avec la Géorgie seulement pour des systèmes non offensifs, tels que des systèmes de communication, et des systèmes informatiques, et de ne pas accepter de ventes d'armes tels que des fusils, du matériel aéronautique etc.
Un haut responsable de l'industrie militaire a dit samedi que malgré ce qui a été rapporté, l'activité de l'industrie militaire de la Géorgie était extrêmement limitée.
« Nous avons fait un petit boulot pour eux pendant plusieurs années », a-t-il dit, « le reste est resté sur le papier ».
Dov Pikulin, l'un des propriétaires de la société Authentico spécialisée dans les voyages et séjours dans cette région, dit néanmoins que «Les Israéliens sont les principaux investisseurs dans l'économie de la Géorgie. Tout le monde y est présent, directement ou indirectement.»
Un ministre géorgien : Israël devrait être fier
« Les Israéliens devraient être fiers pour l'entraînement et l'éducation données aux soldats géorgiens », a dit samedi le ministre Temur Yakobashvili*.
Yakobaschvili est juif et maîtrise couramment l'hébreu. « Nous livrons maintenant un combat contre la grande Russie » a-t-il dit, «et notre espoir c'est de recevoir de l'aide de la Maison Blanche, parce que la Géorgie ne peut pas s’en sortir toute seule. »
« C'est important que le monde entier comprenne que ce qui se passe en Géorgie actuellement affectera tout l'ordre mondial. Ce n'est pas seulement l'affaire de la Géorgie , mais celle du monde entier. »
L'un des membres du parlement ne s'est pas contenté samedi d'appeler l'Amérique à l'aide mais il a également pressé Israël d'aider à arrêter l'offensive russe : « nous avons besoin de l'aide de l'ONU et de nos amis, dirigés par les USA et Israël. Aujourd'hui la Géorgie est en danger – demain tous les pays démocratiques de la région et du monde entier le seront également. »
NdR
* Davit Kezerashvili, qui a à peine 30 ans, a remplacé en novembre 2006 Irakli Okruashvili au poste de ministre de la Défense. Il est l’un des membres fondateurs du parti présidentiel, le Mouvement national uni, qui se définit come libéral-conservateur et est membre observateur du Parti populaire européen, qui rassemble 72 partis démocrates-chrétiens et conservateurs dont ceux de Sarkozy (UMP), Merkel (CDU), Berlusconi (Forza Italia), Rajoy (Partido Popular), Barroso (PSD), Reinfeldt (MSP), Erodgan (AKP), Bãsescu (PLD) et Timoshenko (VOB). La nomination de Kezerashvili avait été sérieusement critiquée –pour son manque total d’expérience militaire - par le leader du Parti travailliste géorgien Shalva Natelashvili, lequel a entretemps demandé l’asile politique aux USA…
* Temur Yakobashvili est depuis le début de cette année ministre de la "Réintégration", nouveau nom donné au ministère de la Résolution des conflits d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. C’est un lobbyiste pro-US et pro-israélien important à Tbilisi, où il est entre autres vice-président de la boîte à idées Georgian Foundation for Strategic and International Studies (GFSIS), financée notamment par le département d’État US, la Fondation Open Society de George Soros, Coca Cola et la RAND Corporation.
Information complémentaire
Selon un article de haaretz.com (10/08/08), le ministère des Affaires étrangères israélien a recommandé une suspension totale des ventes d'armes et de tout système de sécurité à la Géorgie compte tenu des récents combats avec les forces russes dans le Caucase. Israël craint que la Russie ne décide de mener des représailles contre Tel Aviv si ce dernier continue de fournir des armes à la Géorgie , principalement en levant les restrictions qu'elle s'impose sur ses transferts d'armement vers l'Iran et les pays arabes. « Les Russes vendent de nombreuses armes à l'Iran et à la Syrie et il n'y a pas besoin de leur fournir une excuse pour qu'ils leur vendent des armes encore plus sophistiquées » selon une source politique haut placée. Israël est tout particulièrement préoccupé par la vente de missiles russes anti–aériens S-300 à l'Iran. « Le jour où nous voudrons empêcher un futur accord avec l'Iran, nous devons avoir les mains propres » a-t-il ajouté.
Actuellement Israël réalise pour 200 millions de $ d'affaires dans le domaine militaire avec la Géorgie. Les plus gros fournisseurs d'armes à la Géorgie en dehors d'Israël sont les USA et la France.
Article original en anglais, War in Georgia : The Israeli connection, Ynetnews.com, 10 août 2008.
Traduction Mireille Delamarre pour Planète non-violence, révisé par fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, la traductrice, le réviseur et la source.
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Les instructeurs israéliens, qui avaient formé les soldats géorgiens pendant un an, ont regagné leur pays peu avant la reprise des hostilités en Ossétie du Sud, a rapporté lundi le quotidien israélien Haaretz.
Selon le journal qui cite des sociétés privées qui ont travaillé en Géorgie, les inspecteurs estiment que le niveau de formation de l'armée géorgienne est faible.
La société Defensive Shield, qui appartient au général de réserve Gal Hirsch, a déclaré avoir rempli ses obligations envers Tbilissi, assurant qu'aucun de ses employés ne se trouvait en Géorgie. Une autre société israélienne chargée de former les soldats géorgiens, Global CST, a affirmé avoir terminé ses activités en Géorgie à la fin du mois de juillet. Cette société est dirigée par le général de réserve Israel Ziv qui, comme Gal Hirsch, a dû quitter Tsahal après l'échec de la guerre israélo-libanaise de 2006. Les deux sociétés ont travaillé en Géorgie avec le feu vert du ministère israélien de la Défense.
L'armée géorgienne est intervenue dans la nuit du 7 au 8 août dernier en Ossétie du Sud, une des deux républiques sécessionnistes qui revendiquent leur indépendance par rapport à la Géorgie. Elle a pilonné Tskhinvali, la capitale, tuant au moins 2.000 civils selon les estimations russes. L'envoi de renforts russes ajouté aux raids aériens réguliers a permis de renverser la situation.
Haaretz cite les propos d'un instructeur israélien qui qualifie "d'aventure" le comportement de ses disciples géorgiens et évalue défavorablement les chances de réussite d'une riposte géorgienne face à la Russie.
"Ils se sont lancés dans une aventure que je ne me serais jamais permise vu le niveau de formation des troupes géorgiennes", raconte cet instructeur, qui occupait un poste élevé au sein de Tsahal.
"Aujourd'hui, l'armée géorgienne ne peut en aucun cas être considérée comme un adversaire sérieux des Russes. Les Géorgiens ont une petite armée qui ressemble fortement à celles de la plupart des pays du tiers-monde", a-t-il confié.
Mais Israël n'a pas seulement participé à la formation des troupes géorgiennes. Depuis au moins sept ans, c'est un fournisseur d'armes régulier de Tbilissi.
Le quotidien Maariv, qui a mené sa propre enquête, a évalué les exportations militaires israéliennes vers la Géorgie à 300 millions de dollars. Selon le journal, l'Etat hébreu a livré à Tbilissi un lot de drones, dont au moins un a été abattu au-dessus de l'Abkhazie séparatiste, et des lance-roquettes multiples étalés lors d'un défilé militaire à Tbilissi.
Parmi les responsables politiques qui "profitent" de la coopération avec la Géorgie, Maariv cite l'ex-ministre de l'Intérieur Roni Milo, qui représenterait les intérêts des entreprises d'armement israéliennes.
Le quotidien Yediot Aharonot constate également la participation d'Israël au renforcement du potentiel militaire géorgien, soulignant le rôle de Juifs géorgiens dans l'établissement de contacts militaires, dont le ministre de la Défense David Kezerachvili, "un ancien Israélien qui parle couramment l'hébreu".
"Ses portes étaient ouvertes à tout Israélien qui venait et proposait à son pays des armes fabriquées en Israël. Contrairement à d'autres pays d'Europe de l'Est, ces transactions étaient rapides, essentiellement grâce à l'engagement personnel du ministre de la Défense", a déclaré une source proche des vendeurs d'armes citée par le journal.
Après la reprise des hostilités en Ossétie du Sud, le ministère israélien des Affaires étrangères a proposé d'interdire complètement les livraisons d'armes à la Géorgie, proposition qui n'a jusqu'à présent pas trouvé de soutien au ministère de la Défense, selon les médias israéliens.
Mardi 12 Août 2008
Source : http://www.alterinfo.net
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America is headed for war again
but it doesn't have to happen
Source : antiwar.com
All the signs are there : the gathering of warships in the Persian Gulf, the escalation of the administration's belligerent rhetoric, a campaign to impose even more draconian sanctions, including a naval blockade of Iran. Pressure from the Israel lobby has pulled politicians from both parties into the War Party's camp.
Prominent Israeli historian Benny Morris, writing in the New York Times – undoubtedly with the approval of the Israeli government – says "Israel will almost surely attack Iran's nuclear sites in the next four to seven months." Either that, he writes, or else Israel will eventually launch "a preemptive nuclear strike." America is being subjected to nuclear blackmail – and the administration shows every sign of succumbing.
As Seymour Hersh reports, a meeting of top Bush administration officials was recently held in Dick Cheney's office:
"There [were] a dozen ideas proffered about how to trigger a war. The one that interested me the most was why don't we build – we in our shipyard – build four or five boats that look like Iranian PT boats. Put Navy seals on them with a lot of arms. And next time one of our boats goes to the Straits of Hormuz, start a shoot-up."
The idea was rejected for the time being, but who knows what the War Party might do when driven to desperation?
Sorry for the interruption.
Continue to Antiwar.com
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ALTER INFO
La guerre contre l'Iran : une armada américaine accompagnée de forces aéronavales alliées sont en route vers le golfe Persique
Le Koweït est-il en état d'alerte devant la menace de guerre dans le golfe Persique ?
Press TV (Iran)
Mardi le 12 août 2008
Le Koweït a déployé son plan d'urgence de guerre parce qu'une armada de force navale américaine se dirige vers le golfe Persique, selon un reportage du « Middle East Times. »
Le reportage fait suite à la déclaration de «DEBKAfile » lundi à l'effet que [les porte-avions] USS Theodore Roosevelt, USS Ronald Reagan, et USS Iwo Jima sont en route vers le golfe Persique pour accroître les forces d'attaque US dans la région.
Les forces navales américaines sont accompagnées par un groupe tactique de la Marine royale britannique qui compte un porte-avions de même que par un sous-marin nucléaire français.
Ce déploiement semble être le plus imposant rassemblement de force navale des États-Unis et de ses alliés dans la région, depuis la guerre du Golfe de 1991.
Cette manœuvre survient environ une semaine après que se soit terminée l'opération Brimstone, où plus d'une douzaine de navires de guerre américains, britanniques et français ont réalisé des exercices militaires dans l'océan Atlantique en préparation à une éventuelle confrontation avec l'Iran.
Situé sur la côte du golfe Persique, le Koweït a placé ses militaires en état «d'alerte de guerre» afin d'éviter d'être pris en sandwich dans un éventuel conflit dans la région.
« La dernière fois, le Koweït a été pris par surprise lorsque les troupes iraquiennes ont envahi le petit émirat et qu'elles ont mis en déroute l'armée koweïtienne en quelques heures, » selon ce qu'à déclaré un ancien diplomate américain au Koweït au « Middle East Times. »
Washington et ses alliés accusent l'Iran, un [pays] signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), de poursuivre un programme nucléaire militaire et ils ont menacé de lancer des frappes militaires contre l'Iran si le pays devait poursuivre son programme d'enrichissement de l'uranium.
L'organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies, l'Agence internationale de l'énergie atomique, a confirmé que le programme d'enrichissement de l'uranium de l'Iran ne dépasse pas 3 % et qu'il est donc dans les limites du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
L'accroissement des forces militaires dans le golfe Persique est au centre des spéculations qui font suite aux pressions exercées par Israël visant à pousser l'administration Bush à lancer une attaque contre l'Iran avant que le Président George W. Bush ne quitté ses fonctions en janvier 2009.
Source : http://www.presstv.ir/detail.aspx?id=66352§ionid=351020101
Traduction de Dany Quirion pour Alter Info
Mercredi 13 Août 2008
[email protected]
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Alerte : Armada US se dirige vers l’Iran
par Zone-7
N.O.T.
http://www.newsoftomorrow.org
13/8/8 - Au moment même où nous écrivons, l’arrivée de nouveaux navires de guerre étatsuniens marquera le plus grand rassemblement de forces navales depuis la guerre du golfe de 1991.
Les porte-avions USS Theodore Roosevelt et USS Ronald Reagan, avec le navire d’assault amphibie USS Iwo Jima, sont en route vers le golfe persique pour renforcer les forces de frappes US dans la région, en compagne d’un navire britannique et d’un sous-marin français.
Ce mouvement se produit après l’opération Brimstone, un exercice militaire important comprenant des dizaines de navires de guerre des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France dans l’océan Atlantique en préparation d’une confrontation éventuelle avec l’Iran.
Le USS Roosevelet, qui vient de participer à cet exercice, et l’USS Ronald Reagn rejoindront les deux groupes de navires de guerre dans la zone. (...)
Les navires actuellement en route vers le Golfe sont les suivants :
Carrier Strike Group Nine :
USS Abraham Lincoln (CVN72) nuclear powered carrier with its Carrier Air Wing Two
Destroyer Squadron Nine :
USS Mobile Bay (CG53) guided missile cruiser USS Russell (DDG59) guided missile destroyer USS Momsen (DDG92) guided missile destroyer USS Shoup (DDG86) guided missile destroyer USS Ford (FFG54) guided missile frigate USS Ingraham (FFG61) guided missile frigate USS Rodney M. Davis (FFG60) guided missile frigate USS Curts (FFG38) guided missile frigate Plus one or more nuclear hunter-killer submarines
Peleliu Expeditionary Strike Group :
USS Peleliu (LHA-5) a Tarawa-class amphibious assault carrier USS Pearl Harbor (LSD52) assult ship USS Dubuque (LPD8) assult ship/landing dock USS Cape St. George (CG71) guided missile cruiser USS Halsey (DDG97) guided missile destroyer USS Benfold (DDG65) guided missile destroyer
Carrier Strike Group Two :
USS Theodore Roosevelt (DVN71) nuclear powered carrier with its Carrier Air Wing Eight
Destroyer Squadron 22 :
USS Monterey (CG61) guided missile cruiser USS Mason (DDG87) guided missile destroyer USS Nitze (DDG94) guided missile destroyer USS Sullivans (DDG68) guided missile destroyer USS Springfield (SSN761) nuclear powered hunter-killer submarine IWO ESG Iwo Jima Expeditionary Strike Group USS Iwo Jima (LHD7) amphibious assault carrier with its Amphibious Squadron Four and with its 26th Marine Expeditionary Unit USS San Antonio (LPD17) assault ship USS Velia Gulf (CG72) guided missile cruiser USS Ramage (DDG61) guided missile destroyer USS Carter Hall (LSD50) assault ship USS Roosevelt (DDG80) guided missile destroyer USS Hartfore (SSN768) nuclear powered hunter-killer submarine
Carrier Strike Group Seven :
USS Ronald Reagan (CVN76) nuclear powered carrier with its Carrier Air Wing 14 Destroyer Squadron 7 : USS Chancellorsville (CG62) guided missile cruiser USS Howard (DDG83) guided missile destroyer USS Gridley (DDG101) guided missile destroyer USS Decatur (DDG73) guided missile destroyer USS Thach (FFG43) guided missile frigate USNS Rainier (T-AOE-7) fast combat support ship
Ce déploiement massif signifie que des centaines d’avions équipés d’armes nucléaires, des milliers de troupes et des destroyers capables de lancer des missiles de croisière équipés d’armes nucléaires, des "bunker busters" (briseurs de bunkers) ou des bombes à fragmentation seront prêts à frapper l’Iran. Tandis que la Russie est occupée par la crise en Géorgie, et la Chine avec les jeux olympiques, l’administration Bush pourrait penser que le moment est venu de frapper. Ce déploiement massif intervient au moment où les deux chambres du Congrés se préparent à voter une résolution qui autoriserait le blocus US (considéré comme un acte de guerre selon le droit international).
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MOSCOU, 14/8/8 - RIA Novosti. Le président sud-ossète Edouard Kokoïty a accusé les Etats-Unis et l'Union européenne d'être impliqués dans le génocide perpétré contre la population sud-ossète.
"Ce qui est arrivé à notre peuple atteste que la Géorgie n'agissait pas seule, mais de connivence avec les Etats-Unis et de nombreux pays européens. Ils portent eux aussi la responsabilité du génocide de la population sud-ossète", a-t-il affirmé jeudi lors d'une rencontre avec le président russe Dmitri Medvedev au Kremlin.
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"Nous possédons des informations selon lesquelles l'aviation américaine militaire de transport achemine des "lots humanitaires" vers l'aéroport de Tbilissi, prétendument détruit il y a deux jours par les forces russes", a précisé M.Nogovitsyne lors d'une conférence de presse.
"Demandons à la partie américaine d'inviter la presse afin qu'elle se persuade que ces lots sont vraiment humanitaires", a-t-il ajouté.
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16/8/8 - Transmis par un simple fax à la présidence russe, le document portant la signature du chef de l'etat géorgien, Mikheil Saakachvili identique à celui signé auparavant par les présidents de l'Abkazie et de l'Ossétie du sud, était arrivé dans la nuit à Moscou Le président russe avait alors réuni un conseil de sécurité à Sotchi, sa résidence d'été, pour examiner le document.
Par euronews
17/8/8 - «La priorité c'est le retrait des troupes russes de Géorgie'' Voilà ce qu'a déclaré Angela Merkel aujourd'hui à Tbilissi. La chancelière allemande s'est entretenue avec Mikheïl Saakachvili, le président géorgien. Après le court terme, Angela Merkel a évoqué l'avenir du voisin de la Russie. Pour elle, l'OTAN doit lui ouvrir ses portes. ''Comme je l'ai fait en Russie vendredi, je souhaite dire ici encore une fois que la décision prise à Bucarest concernant la Géorgie reste valable. Cela veut dire que la Géorgie va devenir membre de l'OTAN si elle le souhaite. Et c'est ce qu'elle veut.''
Pour Mikheïl Saakachvili, la communauté internationale doit également mettre en place une force de paix dans la région. Le président géorgien ajoute qu'il n'acceptera de soldats russes dans ce contingent. «Nous avons besoin que le retrait des troupes russes et l'application du cessez-le-feu soient supervisés par des observateurs de l'ONU et de l'OSCE. L'aide humanitaire doit être distribuée à tous. Des soldats de la paix doivent prendre position dans les zones de conflit.»
Mikheïl Saakachvili accuse la Russie de continuer à détruire son pays. Et il met en garde : Les troupes géorgiennes massées à Tbilissi se défendront si la capitale est attaquée par les soldats russes encore en Géorgie.
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Par Patrick Martin
Source : http://www.alterinfo.net
16/8/8 - Les combats ont largement diminué entre les troupes russes et géorgiennes après la déclaration d'un arrêt des hostilités par le Président russe Dmitri Medvedev. Il a fait l'annonce à Moscou après les pourparlers sur un cessez-le-feu avec le président français Nicolas Sarkozy, qui représentait l'Union européenne.
Sarkozy a ensuite pris l'avion vers la capitale géorgienne de Tbilisi, où le président géorgien, Mikheil Saakashvili, a accepté les mêmes termes d'un cessez-le-feu, incluant le retrait des troupes russes de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie et la fin des opérations militaires en Géorgie contre les deux territoires, qui font nominalement partie de la Géorgie mais qui sont autonomes et qui sont sous la protection russe depuis l'effondrement de l'Union soviétique.
La guerre de cinq jours a révélé l'état extrêmement tendu des relations internationales, montrant le danger d'un conflit direct entre les grandes puissances pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide. Elle a aussi mis en évidence l'hypocrisie complète de l'administration Bush et des médias américains, qui ont condamné la Russie pour ses actions militaires qui sont éclipsées par les présentes guerres d'agression en Irak et en Afghanistan.
Il n'y a rien de progressiste dans l'intervention militaire russe en Géorgie. L'élite dirigeante russe poursuit ses propres objectifs prédateurs dans le Caucase, une région qui fut dirigée pendant deux siècles par Moscou avant l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. Cependant, la force principale derrière l'éruption d'une crise dans le Caucase est l'impérialisme américain, qui a mené une politique provocatrice destinée à supplanter la Russie dans ses anciennes sphères d'influence dans le but d'établir l'hégémonie américaine sur les terres eurasiennes. Un instrument central de cette politique fut le régime pro-américain de Saakashvili, qui a pris le pouvoir en 2004 lors de la « Révolution des roses », orchestrée par les Etats-Unis.
La Géorgie a initié le présent conflit avec une attaque soudaine la semaine dernière sur l'Ossétie du Sud, y compris une attaque militaire dévastatrice sur Tskhinvali, la capitale de la région, où jusqu'à 2000 personnes auraient été tuées. L'écrasante réponse russe, incluant des centaines de tanks et d'avions de combat, a rapidement mis en déroute les forces militaires géorgiennes.
Les deux gouvernements se sont échangé des accusations de génocides et de nettoyage ethnique en Ossétie du Sud. Des dizaines de milliers d'Ossétiens-une population distincte des Géorgiens quant à la culture et au langage-ont fui vers le territoire russe de l'Ossétie du Nord, tout juste de l'autre côté de la frontière internationale, tentant d'échapper à la violence.
Des réfugiés ont dit aux journalistes que des centaines de personnes, si ce n'est des milliers, ont été tuées lors de l'attaque géorgienne initiale sur leur terre natale et que les troupes géorgiennes avaient tué des civils sans discrimination. Un travailleur humanitaire a dit à Associated Press que la route partant de Tskhinvali « était pleine de corps, des familles entières étaient mortes là, des enfants, des personnes âgées ». Un autre décrit le bombardement par des avions géorgiens d'une colonne de réfugiés qui fuyaient. Un journaliste de Reuters a établi qu'au moins 200 personnes étaient soignées pour des blessures par balles à Vladikavkaz, la capitale de l'Ossétie du Nord.
Le gouvernement géorgien a porté des accusations à la Cour internationale de justice à La Haye, affirmant que les combattants ossétiens réalisaient des atrocités contre les villages géorgiens et présentant ces attaques dans le cadre d'un plan de « nettoyage ethnique » appuyé par la Russie. Le ministre de la santé géorgien a placé le nombre de morts dans son pays à 175-suggérant que les reportages médiatiques faisant état d'un « blitz » russe étaient exagérés-alors que les responsables de l'ONU ont estimé que 100 000 personnes, des deux côtés, avaient été forcées de quitter leurs maisons.
Saakashvili a déclaré un cessez-le-feu unilatéral dimanche, aussitôt que l'étendue de la débâcle militaire est devenue évidente. Mais, les forces russes ont ignoré cette déclaration, allant de l'avant pour détruire les établissements militaires géorgiens situées tout juste à l'extérieur des territoires disputés de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, dans les villes de Gori et de Senaki.
Le président russe Medvedev a dit que les troupes russes avaient infligé «des pertes significatives» et avaient laissé l'armée géorgienne «désorganisée». Des reportages de la presse confirment qu'on pouvait à peine différencier la retraite des soldats géorgiens et des civils fuyant vers l'avancée de la Russie. Les troupes géorgiennes ont abandonné leurs véhicules militaires, leurs matériels et même leurs casques et leurs armes dans leur panique, suggérant qu'il y aurait eu peu de résistance soutenue à une avancée russe dans la capitale géorgienne de Tbilisi.
Cependant, Medvedev, le premier ministre Vladimir Poutine et de hauts responsables militaires ont régulièrement déclaré depuis dimanche qu'ils n'avaient aucunement l'intention de réaliser une telle action.
Il y a sans doute eu des garanties derrière les caméras à l'Union européenne, à l'OTAN et aux Etats-Unis que l'incursion militaire russe avait des objectifs limités seulement à l'Ossétie du Sud et à l'Abkhazie. Cela n'a pas stoppé la rhétorique apocalyptique de l'administration Bush, des médias américains ou de Saakashvili. Le président géorgien est allé à la télévision d'état pour accuser la Russie du «meurtre planifié, de sang froid… d'un petit pays».
Avec les tirs qui ont pris fin, du moins pour le moment, ça vaut la peine de réfléchir sur le ton hystérique des médias de l'Ouest, particulièrement aux Etats-Unis, qui ont régulièrement comparé l'opération militaire russe à l'assaut d'Hitler sur la Tchécoslovaquie en 1938, l'invasion soviétique du même pays en 1968 et l'invasion soviétique de l'Afghanistan en 1979.
L'idée générale derrière ces commentaires est que les Etats-Unis doivent revenir à quelque chose qui ressemble à la Guerre froide contre une Russie expansionniste. Le New York Times, dans un éditorial de mardi, a déclaré : « Moscou prétend qu'il est simplement en train de défendre les droits des minorités ethniques en Ossétie du Sud et en Abkhazie, qui ont essayé de se séparer de la Géorgie depuis le début des années 1990. Mais ses ambitions vont beaucoup plus loin. Le Premier ministre Vladimir Poutine… semble être déterminé à réimposer, autant qu'il le peut et par la force et par l'intimidation, la vieille sphère d'influence soviétique. »
Le journal exige ceci : «Les Etats-Unis et les alliés européens doivent dire à Monsieur Poutine, de la manière la plus claire possible, qu'une telle agression ne sera pas tolérée. Et qu'il n'y aura pas de redivision de l'Europe.»
Le Wall Street Journal, dans un éditorial intitulé «Vladimir Bonaparte» a exigé une série d'actions qui mèneraient à une confrontation militaire directe entre les Etats-Unis et la Russie, les deux pays qui ont les deux plus importants arsenaux nucléaires dans le monde. Les actions incluaient d'amener la Géorgie et l'Ukraine dans l'OTAN et d'établir un pont aérien d'aide militaire vers Tbilisi.
Une chronique dans le Journal, écrite par Josef Joffe, l'éditeur du quotidien conservateur allemand Die Zeit, souligne les intérêts économiques et géostratégiques qui sous-tendent le conflit. Selon Joffe, l'Abkhazie et l'Ossétie, même obscurs, «sont les points d'ignition du Grand jeu du 21e siècle et la question est : Qui gagnera le contrôle sur le Bassin caspien, le plus important réservoir de ressources stratégiques après le Moyen-Orient.»
Une des voix anti-russes les plus stridentes était celle provenant de l'ancien conseiller en sécurité nationale américaine, Zbigniew Brzezinski, un partisan du candidat présidentiel démocrate Barack Obama. Dans des commentaires au Guardian britannique et au Die Walt allemand, il a comparé Poutine à Hitler et à Staline et il a comparé l'intervention russe en Géorgie à l'invasion soviétique de la Finlande en 1939. « La Géorgie est, jusqu'à un certain point, la Finlande d'aujourd'hui, autant moralement que stratégiquement » a-t-il déclaré.
Comme Joffe, Brzezinski a indiqué le rôle central du pétrole, particulièrement le rôle de l'oléoduc Bakou-Tbilisi-Ceyhan construit lors de la dernière décennie avec l'appui des Etats-Unis afin d'amener le pétrole de cette région vers les marchés mondiaux, en contournant le territoire russe. « Si la Géorgie n'a pas sa souveraineté, cela veut dire… que l'Ouest est coupé du Bassin caspien et de l'Asie centrale, » a-t-il dit.
Les stratèges de l'impérialisme américain ont, cependant, de plus larges intérêts que le pétrole. Brzezinski, lui-même, a depuis longtemps cherché l'effondrement, non seulement de la vieille Union soviétique, mais de la République russe qui comprend la majorité des terres de l'ancienne URSS. Comme le Guardian l'a observé lundi : « L'oléoduc Bakou-Tbilisi-Ceyhan est seulement un élément mineur d'une équation beaucoup plus large : Une tentative, mise de l'avant par les Etats-Unis et hâtivement poursuivie par plusieurs alliés ex-soviétiques, de réduire tous les aspects de l'influence russe à travers la région, que ce soit du point de vue économique, politique, diplomatique ou militaire. »
L'attaque rhétorique concernant la crise russo-géorgienne est particulièrement cynique compte tenu du passé de l'administration Bush. «La Russie a envahi un pays souverain voisin», a déclaré Bush lundi. «Une telle action est inacceptable au 21e siècle.»
En fait, l'histoire du 21e siècle ne consiste pas en grand chose d'autre, particulièrement pour le gouvernement des Etats-Unis. Depuis qu'il a pris le pouvoir en janvier 2001, l'administration Bush a envahi et occupé deux états souverains, l'Afghanistan et l'Irak, tout en supportant des attaques similaires par ses états satellites : l'invasion du Liban par Israël en 2006, l'invasion de la Somalie par l'Éthiopie en 2007 et l'invasion de l'Équateur par la Colombie plus tôt cette année.
Le contraste entre les cris des Etats-Unis sur «l'agression russe» en Géorgie et son soutien pour l'agression israélienne au Liban est particulièrement instructif.
La secrétaire d'État Condoleeza Rice avait notablement retardé un cessez-le-feu dans le conflit libanais, visitant Beyrouth alors que des tanks israéliens et des avions de combats étaient en train de ravager le sud du Liban et rejetant les appels du gouvernement libanais, appuyé par les Etats-Unis, en faveur d'une intervention. Israël avait le droit de défendre ses intérêts avant d'être forcé de battre en retraite, soutenait-elle. Mais, en Géorgie, Rice a déclaré qu'un cessez-le-feu était nécessaire de manière urgente et qu'il devait précéder toute autre action.
Ces arguments malhonnêtes visent des objectifs autant intérieurs qu'internationaux. L'administration Bush cherche à alimenter une atmosphère qui évoque la Guerre froide. Cela est largement vu dans les cercles dirigeants de droite comme étant la seule façon d'amener une victoire du candidat présidentiel républicain John McCain, dans des conditions où l'administration Bush et le parti républicain sont largement haïs. (Un sondage publié mardi montre que 41 pourcent des américains voient Bush comme étant le pire président de l'histoire des Etats-Unis, alors que 68 pourcent veulent le retrait complet des troupes de l'Irak d'ici un an).
L'administration Bush veut que l'élection de novembre soit tenu e dans un environnement de crise internationale, afin d'intimider et de dévier l'opposition populaire à la guerre en Irak, aux politiques sociales réactionnaires de Bush et à la crise économique grandissante. L'idée est d'avoir une autre élection sur la « sécurité nationale » qui favoriserait McCain, dont la campagne est largement basée sur son passé militaire et sa supposée expérience en matière de politique étrangère.
Les démocrates, incluant leur candidat présidentiel Barack Obama, tentent tant bien que mal d'égaler la rhétorique provocatrice et belliqueuse de l'administration Bush et de McCain, dénonçant la Russie dans des termes similaires et faisant écho à la demande de l'administration Bush concernant l'admission de la Géorgie dans l'OTAN, quelque chose que la Russie considère comme une menace intolérable à sa sécurité.
Les reportages biaisés tant à la télé que dans les journaux libéraux (New York Times) et conservateurs (le Wall Street Journal) qui tentent d'alimenter les sentiments anti-russes sont conçus pour conditionner l'opinion publique à une escalade majeure de la poussée de Washington pour établir l'hégémonie américaine sur le Caucase et les régions avoisinantes riches en pétrole.
(Article original anglais paru le 13 août)
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Par Jacques Sapir (Directeur d’études à l’EHESS)
in Rue89 - Tribune - 29/8/8
La déformation systématique et volontaire des réalités autour du conflit d’Ossétie, la substitution d’un discours idéologique aux relents de racisme anti-russe à une analyse de fond traduit une dangereuse dérive.
Il convient donc de revenir aux faits.
La nuit du 7 au 8 août, la Géorgie attaque violemment l’Ossétie du Sud. Tous les médias soulignent la violence de l’attaque, le tir sans sommation sur des troupes d’une tierce puissance (la Russie) présentes au titre d’un mandat de l’ONU et le bombardement délibéré de la population civile par l’artillerie et les lance-roquettes multiples de 122-mm. Une partie de la ville de Tskhinvali a été détruite et il y aurait eu plus de 1500 morts et des dizaines de milliers de déplacés.
Ces actes sont extrêmement graves. Mais la désinformation qui a suivi ne l’est pas moins. La Géorgie est devenue le défenseur de la démocratie face à «l’impérialisme» russe et certains comparent les récents événements à l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie d’août 1968. Ceci insulte les participants du «Printemps de Prague», et la mémoire d’Alexandre Dubcek.
Il est inconcevable que Washington n’ait pas été au courant du projet géorgien
L’agression a eu lieu en présence d’officiers américains au sein des troupes géorgiennes dans le cadre du «Georgia Train and Equip Programme» (GTEP). Il est ainsi inconcevable que Washington n’ait pas été au courant du projet du Président géorgien. Force est de constater que rien ne fut fait pour l’arrêter. Il ne fut pas non plus donné ordre à ces officiers américains de se retirer des unités qu’ils entraînaient. Par son inaction, pour ne pas dire plus, le gouvernement américain s’est fait le complice d’actes de guerre contre les forces ossètes et russes et de crimes de guerre en ce qui concerne le bombardement de Tskhinvali.
Ceux-là même qui aujourd’hui critiquent la Russie pour sa réaction militaire, pourtant légitime dans ce contexte, n’ont rien fait pour prévenir l’irréparable tant qu’il était encore temps.
On peut considérer excessive la réaction russe. Mais il ne faudrait pas alors oublier que, depuis 1999 la Russie a été sans cesse mise devant des faits accomplis : le Kosovo, la sortie unilatérale du traité antimissile par les États-Unis ou encore l’élargissement incessant de l’OTAN aux pays de l’ex-URSS en dépit des accords entre Gorbatchev puis Eltsine et Bush (père). Les États-Unis ont renié leurs engagements vis-à-vis de la Russie sur de multiples points et donné corps aux pires soupçons quant à leurs intentions profondes.
En réalité, les autorités russes ont fait preuve d’une réelle retenue en ne poussant pas leur avantage sur le terrain (Tbilissi aurait pu être prise le lundi 11 août) et en s’abstenant de faire prisonniers des instructeurs américains surpris au sein des unités géorgiennes qu’ils encadraient.
Enfin, les mêmes pays qui ont reconnu l’indépendance du Kosovo au mépris du droit international reprochent à la Russie sa reconnaissance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud. Cela fait cependant très longtemps que les populations de ces deux régions ont exprimé leur refus de rester dans le cadre de la Géorgie et ont souhaité rejoindre la Russie. Du temps de l’URSS déjà des manifestations avaient lieu en ce sens à Soukhoumi. Quant aux Ossètes, héritiers de l’ancienne Alanie, et proches des Abkhazes par leur appartenance à la Tcherkessie, ils souhaitent eux aussi rejoindre la Russie depuis fort longtemps.
Une indispensable zone de sécurité autour de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie
Les protestations occidentales sont donc bien hypocrites. Cette hypocrisie a des raisons. Le conflit en Ossétie du Sud, qui ne pouvait pas ne pas impliquer la Russie sert à relancer l’intégration de la Géorgie et de l’Ukraine à l’Otan après l’échec du sommet de Bucarest. La Russie est présentée comme une menace et le Président polonais signe les accords sur les missiles anti-missiles.
Venant après l’agression géorgienne, la Russie exige aujourd’hui la constitution d’une zone de sécurité autour de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. Après le criminel bombardement de Tskhinvali ceci est indispensable. Les autorités géorgiennes ne peuvent espérer un simple retour à la situation de 2004 après ce qu’elles ont fait. L’envoi au-dessus de la ville martyre d’avions d’observation sans pilote est une nouvelle provocation qui justifie la volonté russe de mettre en place une importante zone de sécurité.
Soutenir l’agression de la Géorgie, vouloir ranimer à contre-temps les feux de la guerre froide, c’est mettre la paix en péril et oublier que nous avons besoin de la Russie et de ses alliés pour stabiliser la situation en Afghanistan. Les pertes tragiques que l’armée Française vient d’y subir témoignent de l’effondrement de la stratégie américaine dans la région. Pour la sécurité de notre propre pays, il convient de ne pas se tromper de combat.
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© 2008 AFP (Alexey Sazonov)
Le président d'Ossétie du Sud Edouard Kokoïty (G)
et le président d'Abkhazie Sergueï Bagapsh (D) le 25 août 2008.
Source : http://actualite.aol.fr/
Actualité AOL - 27 Août 2008 - La Russie a reconnu mardi (le 26 août) l'indépendance des deux républiques séparatistes de Géorgie, dans un nouveau défi aux "Occidentaux" [sic] qui ont dénoncé une mesure "irresponsable" tandis que Tbilissi accusait Moscou de vouloir "changer les frontières par la force".
"J'ai signé les décrets sur la reconnaissance par la Russie de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. La Russie appelle les autres Etats à suivre son exemple", a annoncé le président russe Dmitri Medvedev dans une déclaration solennelle à la télévision.
La décision de Moscou intervient six mois après l'indépendance du Kosovo, qui avait été aussitôt reconnue par les Occidentaux au grand dam de la Russie, et moins de 20 jours après l'offensive manquée des Géorgiens pour reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud.
"Tbilissi a fait son choix dans la nuit du 7 au 8 août (en lançant l'offensive). Saakachvili a choisi le génocide pour atteindre ses objectifs politiques. Il a ainsi fait une croix sur tous les espoirs de cohabitation pacifique des Ossètes, Abkhazes et Géorgiens dans un même Etat", a martelé M. Medvedev.
A l'unisson des "Occidentaux" [sic], le président George W. Bush, allié numéro un de Tbilissi face à Moscou, a "condamné" la décision russe et appelé le Kremlin à "reconsidérer cette décision irresponsable".
Le président géorgien, Mikheïl Saakachvili, a fustigé la Russie, affirmant que cette reconnaissance était "la première tentative depuis la Deuxième Guerre mondiale de changer les frontières de l'Europe par la force".
La Géorgie va lutter "pacifiquement" contre le "mal" pour rétablir son intégrité territoriale, a-t-il assuré, tout en appelant à accélérer l'entrée de son pays dans l'Otan et l'Union européenne.
M. Medvedev a déjà chargé le ministère russe des Affaires étrangères de négocier l'établissement de relations diplomatiques avec l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, deux petits territoires de quelque 70.000 et 250.000 habitants sur la frontière méridionale de la Russie.
Les deux républiques se sont dites prêtes à conclure des accords de coopération militaire avec leur puissant voisin, qui pourraient inclure l'accueil de bases russes.
De tels accords constituent un enjeu clé dans la reconnaissance des deux entités par Moscou qui pourra ainsi légaliser la présence de plusieurs milliers de soldats russes sur place et disposera d'une zone tampon au contact direct de la Géorgie et de l'Otan si cette ex-république soviétique intègre l'Alliance.
A Soukhoumi et Tskhinvali, capitales d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, les habitants ont célébré par un concert d'avertisseurs et de tirs à l'arme automatique l'annonce de leur reconnaissance par Moscou.
Responsables européens et internationaux, dont le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont en revanche exprimé des craintes que cette reconnaissance n'ait des répercussions sur la sécurité et la stabilité dans le Caucase.
"On a peur d'une guerre et on n'en veut pas", a lancé le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, en accusant les troupes russes de préparer un "nettoyage ethnique" dans la ville géorgienne d'Akhalgori.
Tout aussi alarmiste, l'ex-numéro un soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a mis en garde contre "une nouvelle division" et un nouveau "cataclysme" dans le monde.
M. Medvedev a déclaré pour sa part "n'avoir peur de rien", y compris d'une nouvelle "guerre froide" avec l'Occident, tout en assurant ne pas la souhaiter tandis que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, écartait le risque d'un isolement de la Russie.
Autre signe de tensions de plus en plus exacerbées, la Russie a également annoncé mardi la suspension de sa coopération avec l'Otan dans une série de domaines, tandis qu'une visite du secrétaire général de l'Alliance en Russie prévue en octobre était reportée.
Elle a en revanche maintenu sa coopération avec l'Alliance atlantique concernant le transit de vivres et d'équipements à travers le territoire russe pour les forces de l'Otan déployées en Afghanistan.
Ajoutant à la tension, les Etats-Unis ont annoncé l'arrivée de deux bâtiments mercredi dans le port géorgien de Poti, où des forces russes sont stationnées, avant de faire marche arrière.
Les forces russes dites de maintien de la paix tenaient toujours des positions mardi à l'entrée de Poti, un port commercial de première importance pour l'économie géorgienne, a constaté un journaliste de l'AFP.
La Russie affirme agir dans le cadre de l'accord de paix négocié par la France au nom de l'UE. Les Occidentaux exigent pour leur part le retrait des soldats russes de Poti, jugeant qu'ils sont stationnés trop loin à l'intérieur du territoire géorgien.
Les Russes se sont ouvertement inquiétés pour leur part du "niveau d'activité extrême" des forces navales de l'Otan en mer Noire, affirmant que jusqu'à 18 bateaux de l'Alliance étaient attendus dans la région.
Dernière mise à jour le : Mercredi 27 Août 2008
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MOSCOU - AP - 31/8/8 - Le président russe Dimitri Medvedev a prévenu dimanche que sa décision de reconnaître l'indépendance des provinces séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud était "irréversible", annonçant la signature prochaine d'accords en matière d'aide économique et militaire avec les deux régions géorgiennes.
"D'un point de vue juridique, de nouveaux Etats ont fait leur apparition. Le processus de reconnaissance devrait prendre un certain temps, mais notre position n'évoluera pas", a souligné le président russe lors d'un discours retransmis à la télévision. "Nous avons pris une décision, et cette décision est irréversible".
Quant à la reconnaissance de l'indépendance des deux provinces par d'autres pays, c'est une "question différente", a poursuivi Dimitri Medvedev. "Il ne peut y avoir d'action collective dans ce cas. Il est évident que certains Etats accepteront l'apparition de nouvelles nations, tandis que d'autres la jugeront prématurée".
Il a par ailleurs annoncé la signature prochaine d'accords d'aide économique et militaire avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. Il a expliqué que ces accords, qui décriront les obligations de Moscou envers les deux provinces géorgiennes, serviront de base à des relations "alliées" avec les deux régions. AP
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MANAGUA (AFP) - 3/9/8 - Le président nicaraguayen Daniel Ortega a annoncé qu'il reconnaissait l'indépendance des Républiques séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, dans une initiative inédite sur le plan mondial après la reconnaissance annoncée par Moscou le 26 août.
Le président Ortega, qui a fait cette annonce mardi soir à l'occasion du 29è anniversaire de l'Armée nationale, selon la presse locale, est, après le président russe Dmitri Medvedev le premier chef d'Etat à reconnaître officiellement l'indépendance des deux républiques séparatistes de Géorgie. Il soutient également la position de Moscou en faveur d'une négociation avec l'Europe dans cette crise.
La reconnaissance le 26 août par Moscou de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, qui en avaient fait la demande solennelle une semaine plus tôt, avait été aussitôt condamnée par les "Occidentaux" [sic], qui contestent aussi le maintien de positions russes avancées en territoire géorgien.
Le Nicaragua "reconnaît l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie" décrétée par leurs Parlements respectifs en août, a déclaré mardi soir le président nicaraguayen.
Le président Ortega a également apporté son soutien "à la position du gouvernement russe qui recherche le dialogue avec les pays européens pour mettre un terme à ce conflit".
Il a fustigé les politiques hégémoniques qui tentent d'encercler la Russie et investissent des millions de dollars à travers l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) pour encercler militairement de la Russie.
Le vice-président américain, Dick Cheney, a entamé en Azerbaïdjan une tournée pour rassurer les alliés de Washington dans la région et exprimer le soutien des Etats-Unis à la Géorgie dans la crise qui l'oppose à la Russie.
Mercredi à Bakou, il a exprimé l'"intérêt profond et constant" des Etats-Unis pour la sécurité dans l'ensemble de la région.
Cette tournée intervient alors que les Etats-Unis tentent d'achever le réexamen de leurs relations avec la Russie à la lumière du conflit russo-géorgien, la Maison Blanche n'excluant pas "l'adoption éventuelle de sanctions" [sic].
Mercredi, le Parlement géorgien a levé l'état de guerre instauré le 9 août, mais a proclamé l'état d'urgence dans les régions du pays où des forces russes dites de maintien de la paix se trouvent toujours au-delà des lignes de démarcation avec les régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.
Les dirigeants de l'Union européenne avaient annoncé lundi le gel des négociations en cours sur un partenariat renforcé avec Moscou tant que les troupes russes déployées en Géorgie ne seront pas revenues sur leurs positions antérieures au conflit.
Un conflit militaire avait opposé la Géorgie à la Russie début août, les troupes russes entrant sur le territoire géorgien pour repousser une intervention lancée par l'armée géorgienne dans la nuit du 7 au 8 août en Ossétie du Sud pour en reprendre le contrôle.
La Chine a appelé mardi la Russie et la Géorgie à dialoguer pour résoudre leur conflit et a refusé de prendre partie.
"Nous espérons que les parties concernées résoudront ces questions à travers le dialogue et les consultations", a déclaré à la presse un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jiang Yu.
Cette dernière a refusé de faire porter la responsabilité de la crise à l'une ou l'autre des parties et de dire si Pékin soutenait la reconnaissance par la Russie de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.
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Par Susan Cornwell
WASHINGTON (Reuters) - 3/9/8 - Au moins un milliard de dollars d'aide sera alloué à la Géorgie pour contribuer à la reconstruction après le conflit armé avec la Russie au sujet de l'Ossétie du Sud, annonce la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice [dite Le Corbeau].
"Nous sommes déterminés à aider la Géorgie à subvenir à ses besoins en ces temps difficiles", a-t-elle déclaré à la presse, précisant que cette contribution entrait dans le cadre de l'engagement à long terme de Washington envers Tbilissi.
"Le dispositif ne prévoit aucune assistance militaire" [sic], a souligné Rice. Moscou accuse Washington d'avoir fourni du matériel militaire à la Géorgie sous couvert de missions humanitaires.
"Il n'est pas encore temps d'aborder la question de l'assistance militaire", a insisté Rice, qui a éludé une question sur les raisons pour lesquelles les Etats-Unis ont renoncé à menacer la Russie de représailles pour son offensive en Géorgie.
Il est "grand temps" que les troupes russes se retirent, a-t-elle toutefois estimé.
"Le monde libre" [sic] ne peut autoriser que le sort d'un petit pays soit déterminé par "l'agression d'un voisin plus grand" [sic] , a poursuivi Rice, assurant qu'avec l'aide de Washington, la Géorgie allait "survivre, reconstruire et se développer".
Une première tranche de 570 millions de dollars d'aide sera versée avant la fin 2008 et le reste sera du ressort de la prochaine administration, qui prendra ses fonctions en janvier. Le projet, a déclaré Rice, fait l'objet d'un consensus aux Etats-Unis. On ignore si cette aide doit être validée par le Congrès.
George Bush a par ailleurs invité les agences fédérales à accroître leur aide financière à la Géorgie.
"Notre assistance économique additionnelle aidera le peuple géorgien à récupérer après l'offensive contre leur pays et à poursuivre la construction d'une économie prospère et compétitive", a déclaré le président des Etats-Unis, qui a invité Susan Schwab, représentante du Commerce, à négocier un nouveau traité sur les échanges avec Tbilissi et à élargir les tarifs préférentiels consentis aux importations géorgiennes.
Version française Jean-Philippe Lefief
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MANAGUA (AFP) - 7/9/8 - Le président nicaraguayen Daniel Ortega a officialisé par décret-loi sa décision de reconnaître les républiques séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie comme "nations indépendantes", a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères.
Dans deux textes distincts, le président Ortega décide "au nom de l'Etat du Nicaragua" de la "pleine reconnaissance" des républiques "soeurs" d'Ossétie du sud et d'Abkhazie comme "nouveaux membres de la communauté des nations indépendantes du monde" à qui son pays "souhaite la bienvenue".
Les décrets seront transmis conformément à la loi "pour l'entrée en vigueur de la dite reconnaissance et le plein établissement de relations diplomatiques" avec les deux républiques séparatistes.
Les deux textes, enregistrés jeudi, entreront en vigueur "dès leur publication par un mode de diffusion national, quel qu'il soit et indépendamment de leur publication au Journal officiel", précisent-ils.
Il s'agit là d'une procédure permettant au président de promulguer les textes plus rapidement, explique-t-on à Managua.
Le président Ortega avait annoncé sa décision mardi soir [2 sept. 2008] à l'occasion du 29è anniversaire de l'armée, devenant ainsi, après le président russe Dmitri Medvedev, le premier chef d'Etat à reconnaître officiellement l'indépendance des deux républiques séparatistes de Géorgie.
Il avait également exprimé son soutien à la position de Moscou en faveur d'une négociation avec l'Europe et les Etats-Unis, dans cette crise qui a ravivé la tension entre l'Est et l'Ouest, rappelant les années de la "guerre froide".
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MOSCOU - AP - 8/9/8 - Le président russe Dimitri Medvedev a affirmé lundi que 200 observateurs de l'Union européenne seront déployés en Ossétie du Sud d'ici au 1er octobre, et que la Russie s'engageait à retirer ses forces de Géorgie après le déploiement de ces observateurs.
M. Medvedev a également déclaré, lors d'une conférence de presse commune à Moscou avec son homologue français Nicolas Sarkozy, que des pourparlers internationaux sur la sécurité en Ossétie du Sud commenceraient le 15 octobre à Genève, et il a assuré que la Russie respectait entièrement les termes du cessez-le-feu négocié par le président français au mois d'août.
De son côté, Nicolas Sarkozy a annoncé d'ici un mois le retrait complet des forces militaires russes du territoire géorgien, hors Ossétie et Abkhazie.
Nicolas Sarkozy a aussi annoncé la levée d'ici sept jours de tous les check-points entre Poti (le grand port sur la Mer Noire, où les Russes sont toujours déployés) et Senaki, plus à l'ouest.
M. Medvedev a de son côté lié ce retrait à une lettre d'engagement de non-recours à la force de la part du président géorgien Mikhaïl Saakachvili.
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MOSCOU, 5 septembre 2008 - RIA Novosti. La Géorgie a utilisé des armes ultramodernes de fabrication américaine, tchèque et ukrainienne contre l'Ossétie du Sud, a déclaré le procureur militaire en chef russe Sergueï Fridinski cité vendredi dans un communiqué de son service de presse.
"Mis à part les armes et les munitions de fabrication soviétique, les soldats de la paix ont saisi une grande quantité de matériel et d'armes légères fabriqués aux Etats-Unis, en République tchèque, en Ukraine et dans d'autres pays, y compris ultramodernes sortis de la chaîne cette année", a-t-il indiqué, de retour en provenance d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.
Selon M. Fridinski, ces armes seront minutieusement examinées, recensées et remises aux services du ministère de l'Intérieur qui décidera de leur sort.
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Copyright © 2008 Reuters
Maison entièrement détruite à Tskhinvali
MOSCOU (Reuters) - 9/9/8 - Les autorités de la région séparatiste géorgienne d'Ossétie du Sud annoncent avoir localisé les restes d'un demi-millier des 1.600 civils tués, selon elles, durant les bombardements de l'armée de Tbilissi les 7 et 8 août.
"Selon des informations préliminaires en possession des enquêteurs ayant interrogé les voisins et les parents, plus de 1.600 personnes ont péri en Ossétie du Sud à la suite de l'invasion de l'armée géorgienne", a déclaré à l'agence de presse Interfax le procureur général ossète, Taimouraz Khougaïev.
"A partir de ce chiffre, les enquêteurs ont découvert les circonstances ainsi que le lieu d'inhumation d'un demi-millier d'entre eux".
James Kilner, version française Jean-Loup Fievet
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Nomedia.info - 9/9/8 - Dans la crise du mois d’août dernier qui a vu les forces géorgiennes subir une défaite totale après avoir lancé un assaut meurtrier (entre 800 et 2000 morts selon les sources, en majorité civils) sur le territoire autonome de l’Ossétie du sud, on peut analyser ce conflit comme une continuation de la politique de «containtment» pratiquée par les USA contre la Russie à travers leurs nouveaux alliés de l’ex-Pacte de Varsovie (Ukraine, Géorgie, Pays Baltes, Pologne, Tchéquie etc.).
Il est probable que le Président géorgien Saakachvili avait reçu le feu vert états-uniens avant de tenter de reconquérir ce territoire autonome peuplé d’une majorité d’Ossètes. Celui-ci réclame son rattachement à Moscou, comme l’Abkhazie située plus à l’ouest, depuis l’implosion de l’Union soviétique en 1991.
Malgré une aide logistique importante et la présence de conseillers états-uniens et israéliens sur le terrain durant le conflit, c’est une défaite sans appel qu’ont subies les forces géorgiennes face à la réaction russe extrêmement rapide et d’une efficacité totale. Plusieurs sources proches du Pentagone ont affirmé que Washington était convaincue que les Russes ne seraient pas capables de réagir et se contenteraient probablement de protester contre l’intervention militaire. Le choix de la date de l’attaque n’était pas dû au hasard, car elle a eu lieu le jour de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Pékin, et ce choix était probablement destiné à camoufler l’intervention sous le déluge médiatique des cérémonies d’inauguration olympique.
L’autre leçon que l’on peut retenir de ce conflit, c’est que la stratégie militaire et le matériel de type OTAN employés par l’armée géorgienne dans ce conflit n’ont pas été capables de contenir la réaction russe, qui a totalement démantelé le dispositif adverse en moins de 48 heures, et cela avec une seule force d’intervention, la 76ème division aéroportée.
C’est un coup d’arrêt manifeste que la Russie signifie ainsi aux USA dans leur tentative de prise de contrôle du Caucase. Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine ont clairement signifié aux occidentaux quelles étaient les limites à ne pas dépasser et que cette région, russe depuis le XIXème siècle, n’est pas prête de tomber entièrement sous l’influence occidentale. Cette saine réaction d’un pays indépendant et libre contre les tentatives de domination mondiale de la part des Etats-Unis s’inscrit également dans la droite ligne de ce qui s’est passé au Kossovo au printemps dernier, lorsque ce territoire serbe mais désormais peuplé d’une majorité d’albanophones, a proclamé son indépendance, immédiatement reconnue par les USA et les principaux pays de l’UE. Cette violation manifeste du droit international, ne pouvait que pousser la Russie à pratiquer la même politique du fait accompli dans sa propre sphère d’influence. L’incroyable gaffe du président géorgien lui en a donné l’occasion, qui a été saisie immédiatement au vol par le Kremlin.
Dernière leçon à retenir de cette équipée peu glorieuse, c’est que l’occident, USA compris, n’a pas les moyens de ses ambitions mondiales. L’envoi de quelques navires de l’OTAN dans la mer Noire pour des raisons pseudo humanitaires à l’issue du conflit ne réussit pas à dissimuler le camouflet reçu et l’incapacité d’y répondre autrement que par la désinformation médiatique et la propagande.
Le Parti populiste soutient sans réserve la politique indépendante, mesurée et réaliste de la Russie dans cette affaire, face aux tentatives de subversion et de déstabilisation menées par les Etats-uniens et leurs alliés. La Russie nous montre ainsi la voie d’un pays libre et fier de son passé et qui n’entend pas se laisser dépecer par les tenants du nouvel ordre mondial. Nous ne pouvons que souhaiter pour notre pays qu’il retrouve dans les meilleurs délais possibles la voie de l’indépendance qu’il a abandonnée au profit d’une soumission totale aux intérêts des néo-conservateurs états-uniens.
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Par Olga NEDBAEVA
MOSCOU (AFP) - 3/10/8 - Sept soldats russes et deux civils ont péri à Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud, dans une explosion dénoncée par les autorités locales comme un "attentat" commis par Tbilissi à une semaine du retrait militaire russe des zones adjacentes aux régions séparatistes géorgiennes.
"Sept militaires sont morts, sept ont été blessés. Tous les blessés ont été transportés à bord d'hélicoptères vers des hôpitaux du ministère de la Défense en Russie", a déclaré le commandant des forces russes de maintien de la paix, le général Marat Koulakhmetov cité par l'agence Interfax.
Selon le général, la puissance de l'explosion d'une voiture près de l'état-major des forces russes de maintien de la paix était de 20 kg de TNT.
Les soldats de la paix avaient interpellé vendredi quatre civils dans des voitures contenant des armes à feu et deux grenades. Les véhicules étaient immatriculés en Géorgie, a précisé le général.
Lors d'inspections à l'état-major, l'une des voitures a explosé tuant aussi deux des personnes interpellées, a-t-il ajouté.
Irina Gagloïeva, une porte-parole du gouvernement sud-ossète, interrogée par l'AFP, avait auparavant fait état de six militaires tués.
Le président de l'Ossétie du Sud, une province géorgienne séparatiste, Edouard Kokoïty a aussitôt accusé les services de sécurité géorgiens d'être derrière cette explosion, ce que Tbilissi a démenti.
"L'automobile était bourrée d'explosifs. C'est un attentat préparé par le ministère de la Sécurité nationale de Géorgie, on reconnaît leur style", a déclaré M. Kokoïty à l'agence russe Itar-Tass.
Tbilissi a "absolument" démenti toute implication dans l'incident [sic].
"Je pense qu'il s'agit d'une provocation visant à maintenir les forces russes en Géorgie", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili.
"Ils veulent faire croire que les tensions augmentent, et après dire qu'en conséquence, les Russes ne peuvent pas se retirer" de Géorgie, a ajouté M. Outiachvili.
Une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré à l'agence Ria Novosti que "certaines forces tentaient de déstabiliser la situation et saper les efforts pour rétablir la paix dans la région".
"Il faut prendre des mesures concrètes pour empêcher toute provocation à l'égard de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie", a ajouté cette source.
Les militaires russes doivent se retirer d'ici au 10 octobre des zones adjacentes à l'Ossétie du Sud et à l'autre territoire séparatiste pro-russe d'Abkhazie.
Tbilissi avait lancé début août une offensive militaire contre l'Ossétie du Sud, à laquelle Moscou avait riposté par l'envoi massif de troupes en territoire géorgien.
La Russie a reconnu l'indépendance des régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie le 26 août. Tbilissi accuse la Russie de vouloir annexer ces régions adjacentes à son territoire, sur sa frontière sud.
Le 17 septembre, la Russie a signé des accords de coopération avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, s'engageant à défendre les frontières des républiques indépendantistes et à leur apporter "un soutien militaire".
Le 25 septembre, une voiture piégée a explosé, sans faire de victimes, devant le siège des services secrets à Soukhoumi, principale ville de l'Abkhazie. Les autorités abkhazes avaient alors accusé les services secrets géorgiens d'avoir commis cet "attentat".
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Par Benoît FINCK
MOSCOU (AFP) - 4/10/8 - La Russie a exigé samedi une sécurité renforcée dans les territoires séparatistes géorgiens après la mort de huit soldats russes dans une explosion en Ossétie du Sud qui pourrait avoir des répercussions sur le retrait russe de Géorgie.
Cette explosion, survenue vendredi à l'état-major des forces de maintien de la paix russes à Tskhinvali et qui a fait aussi trois victimes civiles, a été attribuée samedi par le Parquet russe aux services spéciaux géorgiens, ce que Tbilissi a aussitôt démenti.
Au lendemain de cet acte, le président russe, Dmitri Medvedev, a ordonné au ministère de la Défense de renforcer la sécurité pour protéger les soldats russes et les civils dans les deux territoires séparatistes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.
Il faut "prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher des actes criminels contre les forces russes de maintien de la paix et la population civile" en Ossétie du Sud et en Abkazie, a-t-il déclaré, exigeant une "enquête minutieuse", selon un communiqué du Kremlin.
Le Parquet général russe a de son côté annoncé l'ouverture d'une enquête pour terrorisme et mis en cause les autorités géorgiennes.
"Le groupe d'enquêteurs sur place a toutes les raisons de penser que l'explosion à Tskhinvali a été organisée par les services spéciaux géorgiens dans le but de déstabiliser la situation de la république indépendante", a déclaré un représentant du Parquet, Vladimir Markine, cité par les agences Ria Novosti et Interfax.
Tbilissi a assuré que les services spéciaux géorgiens n'auraient pas pu organiser un tel acte et dénoncé une "tactique" russe visant à retarder le retrait des soldats russes de Géorgie, hors territoires séparatistes, qui doit s'achever le 10 octobre.
"Comment aurions-nous pu savoir que les Ossètes allaient prendre cette voiture et l'amener jusqu'à l'état-major" des forces de paix russes, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, Chota Outiachvili.
Le véhicule avait été trouvé abandonné dans la zone adjacente à l'Ossétie du Sud, puis ramené à l'état-major des forces russes de maintien de la paix à Tskhinvali, avant d'exploser.
"Ceci est une tactique pour retarder le retrait" des forces russes installées dans les zones adjacentes à l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, a accusé M. Outiachvili.
Une hypothèse avancée également par le quotidien russe Kommersant qui écrit samedi que l'explosion pourrait servir à justifier le maintien de troupes russes autour de l'Ossétie du Sud.
Aux yeux du ministère russe de la Défense, il s'agit d'un attentat terroriste visant à saper la mise en oeuvre des engagements prévus par le Plan Medvedev-Sarkozy.
Interrogé samedi par l'AFP, le diplomate allemand Hansjörg Haber, chef de la mission d'observation de l'UE en Géorgie, a affirmé qu'il "partait du principe" que les accords de retrait des troupes russes restaient "valables" et qu'ils seraient "respectés".
Le président en exercice de l'UE, le Français Nicolas Sarkozy, et le chef de l'Etat russe, Dmitri Medvedev, sont convenus le 8 septembre d'un calendrier de retrait, d'ici au 10 octobre, des forces russes des zones de Géorgie adjacentes à l'Ossétie du Sud et à l'Abkhazie.
Tbilissi avait lancé début août une offensive militaire contre sa région rebelle d'Ossétie du Sud, à laquelle Moscou avait riposté par l'envoi massif de troupes en territoire géorgien.
La Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie le 26 août, un acte vigoureusement condamné par "l'Occident" [sic] et par Tbilissi, qui accuse la Russie de vouloir annexer ces régions limitrophes de sa frontière sud.
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Euronews - 4/10/8 - Le chef d'état-major des forces russes en Ossétie du Sud figure parmi les victimes de l'attentat commis hier soir dans la capitale Tskhinvali La mort du colonel Ivan Petrik a été confirmée ce matin par un porte-parole de l'armée de terre russe.
La voiture piégée utilisée dans cet attentat qui a fait six autres morts parmi les soldats russes et quatre victimes civiles a explosé alors qu'elle se trouvait sous les fenêtres du bureau du colonel pour une inspection. Les forces russes l'avaient intercepté lors de l'interpellation de plusieurs civils pris en possession d'armes.
Au lendemain de l'attaque, chaque camp rejette la responsabilité sur l'autre. Pour le Parquet russe, les services spéciaux géorgiens ont fomenté l'attentat alors que les autorités géorgiennes nient toute implication.
L'incident intervient alors que la Russie qui entend garantir la sécurité des frontières de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud s'est engagée à retirer ses troupes d'ici vendredi.
Les soldats russes ont d'ailleurs entamé aujourd'hui le démantèlement de leur base de Karaléti, située sur le territoire géorgien. Mais l'attentat d'hier entretient un climat d'insécurité qui pourrait une nouvelle fois repousser leur retrait.
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"C'est une provocation organisée par les services secrets russes en vue de ralentir le retrait des troupes d'occupation des territoires adjacents aux zones du conflit" [sic], a déclaré le ministère géorgien de l'Intérieur dans un communiqué publié sur son site Internet et cité par l'agence News Georgia.
Un tout-terrain piégé a explosé vendredi devant le bâtiment abritant l'état-major des forces russes de maintien de la paix à Tskhinvali, tuant sept militaires, dont le chef d'état-major Ivan Petrik. Le Comité d'enquête auprès du Parquet général russe, qui a ouvert une instruction préliminaire, a mis en cause les services secrets géorgiens.
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RIA Novosti - MOSCOU - 8/10/8 - La Russie a achevé avant terme mercredi soir le retrait de son contingent de la zone tampon adjacente à l'Ossétie du Sud, a annoncé par téléphone le commandant de la Force de paix dans la zone du conflit osséto-géorgien, le général Marat Koulakhmetov.
"La dernière colonne avec personnels et matériels a traversé à 20h30, heure de Moscou (16h30 GMT), la frontière. La colonne était escortée par des représentants de l'OSCE", a-t-il indiqué.
La Russie a réalisé le retrait deux jours avant la date concertée avec l'UE. Aux termes du deuxième accord Medvedev-Sarkozy, la Russie devait lever ses postes de maintien de la paix dans les zones tampon avant le 10 octobre.
Le retrait des postes russes situés dans la périphérie sud de la zone tampon entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud a commencé à 10h00 (06h00 GMT) mercredi. Le même jour, prenant la parole à la World Policy Conference à Evian, en France, le président russe Dmitri Medvedev a assuré que le contingent de paix russe quitterait avant minuit mercredi la zone tampon adjacente à l'Ossétie du Sud et à l'Abkhazie.
Le 8 août, l'armée géorgienne, faisant appel aux blindés et à l'artillerie lourde, a attaqué l'Ossétie du Sud. La Russie a été contrainte d'introduire des renforts pour aider son contingent de paix déployé dans la région. Depuis, des soldats de la paix russes étaient dans les zones tampon adjacentes à l'Ossétie du Sud et à l'Abkhazie, dans le but de prévenir toute répétition de l'agression géorgienne. Le 26 août, la Russie a reconnu l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.
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KARALETI, Géorgie (Reuters) - 8/10/8 - L'armée russe s'est retirée mercredi des zones tampons qu'elle occupait aux abords de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, annonce la Géorgie deux mois après son bref conflit armé avec la Russie.
A 20h30 heure de Moscou (16h30 GMT), la dernière colonne de soldats russes s'est repliée en Ossétie du Sud et le retrait est ainsi achevé, a déclaré à Reuters Igor Konachenkov, collaborateur du commandant des forces terrestres russes. Des troupes russes ont été vues également se retirant du pourtour de l'Abkhazie.
"Nous confirmons que le retrait des prétendues zones tampons est terminé", a annoncé le ministère de l'Intérieur à Tbilissi.
"La Russie semble avoir achevé la majeure partie de son retrait", a dit de son côté Hansjörg Haber, chef de la mission d'observation de l'Union européenne.
Mais le ministre géorgien des Affaires étrangères, Eka Tkeshelashvili, a déclaré qu'il restait aux Russes à se retirer de deux enclaves contestées situées à l'intérieur de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, d'ici au 10 octobre. Tbilissi estime que ces enclaves peuplées de Géorgiens de souche - Akhalgori et la vallée de Kodori - ne faisaient plus depuis des années partie des régions sécessionnistes.
Le président russe Dimitri Medvedev avait déclaré à Evian, dans le cadre de la World Policy Conference, que le retrait de ses troupes s'achèverait d'ici minuit, conformément à l'accord de cessez-le-feu négocié par la présidence française de l'Union européenne.
Un responsable du ministère russe de la Défense cité par l'agence Interfax a déclaré ensuite que les forces de Moscou avaient fermé leurs six points de contrôle dans la zone jouxtant l'Ossétie du Sud.
Les zones tampons avaient été créées près de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, régions qui ont unilatéralement rompu avec la Géorgie après l'envoi de troupes et de chars par la Russie pour repousser une offensive militaire géorgienne contre l'Ossétie du Sud dans la nuit du 7 au 8 août.
La contre-offensive de Moscou, d'une ampleur inattendue, a suscité la réprobation de l'Occident et alimenté les inquiétudes quant à la stabilité du Caucase, région stratégique pour le transport des hydrocarbures vers l'Europe de l'Ouest.
L'armée russe reste déployée en Ossétie du Sud, dont elle a reconnu l'indépendance tout comme celle de l'Abkhazie. Moscou prévoit de laisser 7.600 soldats dans les deux provinces.
MÉCANISME DE SÉCURITÉ
Un journaliste de Reuters a suivi un convoi d'une vingtaine de camions militaires et de véhicules blindés qui a évacué le point de contrôle stratégique de Karaleti et l'a vu franchir la frontière administrative sud-ossète, 20 km plus au nord.
Dans l'ouest de la Géorgie, un autre correspondant de Reuters a constaté le départ vers l'Abkhazie d'une colonne de 50 à 60 véhicules militaires russes de la base militaire d'Ourta.
En annonçant le retrait, Dmitri Medvedev a insisté sur le rôle joué par l'UE pour juguler la crise dans un discours au contenu très critique pour les Etats-Unis, principal allié de la Géorgie.
"Je tiens à souligner le rôle constructif de l'Union européenne dans la mise au point d'une solution pacifique pour surmonter la crise du Caucase", a-t-il dit. "Alors que dans le monde d'autres forces se montraient réticentes ou incapables de le faire, c'est dans l'Union européenne que nous avons trouvé (...) un partenaire responsable et pragmatique."
Lors d'une visite en Macédoine, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré pour sa part : "Je suis satisfait que la Russie semble tenir son engagement de retrait découlant du cessez-le-feu dans le respect de la date limite de vendredi."
La Russie a exprimé l'intention de réclamer, lors de pourparlers prévus le 15 octobre à Genève, un embargo sur les ventes d'armes à Tbilissi ainsi qu'un mécanisme de sécurité autour de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud en vue de prévenir d'éventuelles attaques géorgiennes.
Chota Outiachvili, porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur, a fait savoir que Tbilissi insisterait pour obtenir le départ de la Russie des deux régions. "Nous voulons des négociations sur un retrait russe complet de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud", a-t-il dit [sic].
La police géorgienne doit se déployer dans les zones tampons après le retrait russe afin de combler un vide qui pourrait être exploité par des milices paramilitaires, comme le redoute l'UE.
Avec Matt Robinson à Tbilissi et Liutauras Strimaitis à Zougdidi, version française Jean-Stéphane Brosse et Philippe Bas-Rabérin, Eric Faye
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Moscou, 10/10/8 - RIA Novosti. Il faut empêcher la Géorgie de répéter son agression contre l'Ossétie du Sud, a déclaré le secrétaire d'Etat et vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine lors d'une rencontre, vendredi, avec l'ambassadeur d'Allemagne en Russie, Walter Schmidt."
La partie russe a souligné la nécessité de garantir la sécurité de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie et de prévenir toute récidive de l'agression géorgienne", lit-on dans le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères (MID) consacré à la rencontre.
M. Karassine a informé l'ambassadeur du retrait anticipé des contingents de paix russes des zones de sécurité adjacentes à l'Ossétie du Sud et à l'Abkhazie, conformément aux ententes intervenues le 8 septembre dernier entre les présidents russe et français Dmitri Medvedev et Nicolas Sarkozy.
"Les parties ont également échangé leurs vues sur les discussions de Genève consacrées à la sécurité et à la stabilité en Abkhazie et en Ossétie du Sud, qui débuteront le 15 octobre", indique le communiqué du MID.Moscou insiste sur la participation des représentants abkhazes et sud-ossètes à ces consultations.
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Par Dmitri Soloviov
(version française Grégory Blachier et Mathilde Gardin)
Reuters - 1/6/9 - La province géorgienne d'Ossétie du Sud estime que son indépendance est légitimée par la victoire, aux législatives de dimanche, des alliés de son dirigeant séparatiste.
Toutefois, la Géorgie, soutenue par l'Union européenne, a dénoncé "un scrutin illégal" [sic].
"C'est l'expression de la volonté de notre peuple", a déclaré le leader sud-ossète Edouard Kokoïti, après l'annonce des résultats officiels qui accordent une nette victoire aux trois partis le soutenant.
Le parti Unité, le Parti communiste et le Parti du peuple avaient apporté leur soutien à l'ancien lutteur de 44 ans.
"Notre république et notre indépendance ont prouvé leur maturité par ce nouveau test. Comme vous pouvez le voir, la situation est parfaitement calme et stable dans notre république", a dit Kokoïti.
La province a proclamé son indépendance, reconnue par la Russie, après une brève guerre au mois d'août dernier.
Mais l'Union européenne, qui avait servi de médiatrice pour mettre un terme au conflit, a déclaré "ne reconnaître ni la légalité des 'élections', ni leurs résultats".
"La tenue de ces élections est illégitime et représente un pas en arrière dans la recherche d'un accord de paix durable en Géorgie" [sic] , a affirmé la République tchèque, qui assure actuellement la présidence de l'UE.
"L'UE réaffirme son soutien entier à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Géorgie à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues", a ajouté Prague.
Selon les chiffres officiels, les trois partis fidèles à Kokoïti ont réuni à eux trois plus de 90% des votes. Le taux de participation s'établit autour de 82%.
Le parti socialiste-mère patrie, seule formation à critiquer Kokoïti, a recueilli moins de 7% des voix et ne sera pas représenté au parlement.
Pour l'opposition ossète, ce scrutin visait à confirmer la mainmise sur le pouvoir du chef séparatiste qu'elle accuse de gaspiller l'argent fourni par Moscou pour reconstruire le territoire.
La commission électorale avait recensé plus de 52.000 personnes inscrites sur les listes, bien que l'opposition estime que la moitié des 70.000 habitants de la région l'ont quittée après le conflit de l'été dernier.
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MOSCOU, 1er juin 2009 - RIA Novosti. Les 20 observateurs envoyés par les ONG de la Russie et de la Communauté des États Indépendants (CEI) ont qualifié lundi de "libres et ouvertes" les législatives de dimanche dernier en Ossétie du Sud, dans une déclaration publiée à Tskhinval, la capitale sud-ossète.
"Les élections ont été libres, ouvertes et conformes aux normes électorales internationales, elles constituent un facteur important du développement stable et de la démocratisation de la vie sociale en Ossétie du Sud", ont indiqué les observateurs russes, ukrainiens, biélorusses, kazakhs, moldaves, tadjiks et transnistriens qui avaient inspecté dimanche 19 bureaux de vote.
"Plusieurs infractions aux règles et recommandations" n'ont pas entraîné la violation de la législation ni influé sur la liberté d'expression des électeurs, selon eux. "La législation sud-ossète est conforme aux normes électorales internationales et permet d'organiser des élections libres et démocratiques."
"Les réunions de la Commission électorale centrale d'Ossétie du Sud se sont déroulées en présence de membres des partis politiques, des ONG et des journalistes. Les décisions de la commission ont été publiées par les médias", "les partis ont été placés dans des conditions égales pendant la campagne électorale, ce qui représente un élément important des élections démocratiques. Les chaînes de télévision ont retransmis les débats électoraux ce qui a permis aux électeurs d'étudier les positions politiques des candidats", estiment les observateurs.
Une mission internationale comprenant 11 observateurs d'Allemagne, d'Italie, de Pologne, de République tchèque et de Russie chargés de contrôler la procédure de vote et de décompte des voix n'a pas enregistré d'infractions sérieuses aux élections parlementaires sud-ossètes.
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"L'instruction du dossier pénal a été prorogée jusqu'au 8 février 2010 compte tenu du fait qu'environ 100 expertises médico-légales et autres ne sont pas terminées et que l'examen du dossier par la Cour européenne des droits de l'homme et le Tribunal pénal international prendra beaucoup de temps", a-t-il affirmé.
L'instruction a établi que les troupes géorgiennes ayant attaqué l'Ossétie du Sud comptaient environ 17.000 militaires, dont 2.000 réservistes. Plus de 33.000 Sud-ossètes ont quitté leurs foyers, a souligné M.Markine.
Selon lui, les Georgiens avaient à leur disposition environ 100 chars, 70 véhicules de transport de troupes, 110 pièces d'artillerie et mortiers, 30 systèmes de tir par salves, 210 roquettes anti-aériennes, deux avions de combat Su-25. Les enquêteurs ont également établi que l'armée géorgienne utilisait des systèmes sophistiqués livrés par certains pays étrangers.
"Les preuves réunies, l'ampleur de l'agression et le niveau de sa préparation militaire, politique et médiatique nous autorisent à dire que l'intervention en Ossétie du Sud (...) avait été planifiée et organisée par les dirigeants politiques et militaires supérieurs de la Géorgie", a indiqué le porte-parole du Comité d'enquête.
D'après lui, l'instruction a obtenu des preuves de meurtres prémédités et d'enlèvements de civils, de maraudages, de mauvais traitements infligés aux militaires et aux civils arrêtés, d'utilisation d'armements offensifs lourds et d'obus à fragmentation interdits par les conventions internationales, ainsi que de bombes aériennes de 500 kg contre la population sud-ossète.
Les preuves réunies sont entièrement conformes à la pratique de l'instruction des crimes de guerre et peuvent servir de base documentaire à l'examen des événements en Ossétie du Sud par les juridictions internationales.
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MOSCOU, 7/8/9 - RIA Novosti. Le Comité d'enquête du Parquet de Russie a reconnu la mort de 67 militaires russes durant la guerre en Ossétie du Sud en août 2008, a déclaré vendredi à RIA Novosti le porte-parole du comité Vladimir Markine.
Le chef adjoint de l'Etat-major général des Forces armées russes, le général Anatoli Novovitsyne, avait annoncé mercredi, lors d'une conférence de presse à RIA Novosti, que les pertes parmi les forces russes se chiffraient à 64 militaires.
"A la suite de l'agression géorgienne contre Tskhinvali et d'autres localités sud-ossètes, 655 maisons ont été entièrement rasées et incendiées, en outre, 2.139 habitations et locaux divers abritant essentiellement des autochtones ont été partiellement détruits", a précisé Vladimir Markine.
Selon lui, le Comité d'enquête du Parquet de Russie a terminé la collecte et l'analyse des preuves des crimes commis par les formations armées géorgiennes en Ossétie du Sud en août 2008, le dossier pénal comporte 280 volumes.
L'armée géorgienne est intervenue dans la nuit du 7 au 8 août 2008 en Ossétie du Sud, une des deux républiques sécessionnistes qui revendiquaient leur indépendance par rapport à la Géorgie. Elle a pilonné Tskhinvali, la capitale, à coups de lance-roquettes multiples Grad, détruisant la ville et tuant 1.492 civils, selon les autorités sud-ossètes. La Russie a riposté par une opération militaire de grande envergure visant à imposer la paix à la Géorgie, que certains responsables politiques occidentaux ont qualifiée d'usage disproportionné de la force armée. A cet effet, elle a introduit dans la région 10.000 militaires et des centaines d'unités de matériel de guerre pour appuyer les 600 soldats de la paix qui s'y trouvaient déjà et protéger la population civile de l'Ossétie du Sud, dont une forte proportion possède la citoyenne russe. Après 5 jours de combats acharnés, les troupes russes ont délogé les militaires géorgiens de la région. Le 12 août, le président russe Dmitri Medvedev a annoncé la fin de l'opération et le 18 août Moscou a commencé le retrait de ses troupes vers les positions établies en 1999 par la Commission mixte de contrôle pour le règlement du conflit osséto-géorgien.
A la fin du mois d'août, la Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. En riposte, Tbilissi a rompu les relations diplomatiques avec Moscou et proclamé territoires occupés les deux républiques transcaucasiennes.
Si l'OTAN et certains pays occidents ont à l'époque violemment critiqué la Russie pour avait fait un usage exagéré de la force, quelques mois plus tard, certains politiques européens ont reconnu la responsabilité de la Géorgie dans l'aggravation de la situation dans la région.
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Par Madeleine Leroyer, de notre envoyée spéciale en Ossétie du Sud
Le Figaro.fr - 7/8/9 - Des miliciens et des infirmières militaires ossètes bénissent une croix mémorielle dressée hier près de Tskhinvali, sur les ruines de la première position détruite par les Géorgiens l'année dernière.
En Ossétie du Sud, malgré les discours officiels, la stupeur et la tristesse affleurent vite dans les conversations privées. À l'ombre d'un châtaignier, dans la montagne, une famille mixte partage le vin géorgien et les mets ossètes. Pour oublier les peurs du quotidien.
Bougies à la main, les habitants de Tskhinvali étaient invités à se rassembler cette nuit sur la place centrale pour commémorer le premier anniversaire du déclenchement de la «guerre de Cinq Jours». Les majuscules sont devenues la règle. «Il faut que nous écrivions nous-mêmes l'histoire que l'Occident nous a volée en soutenant Mikhaïl Saakachvili», explique Macha, une institutrice croisée devant son immeuble éventré par un obus géorgien. «Je n'en dors plus. On vit dans la peur. Regardez ce qu'ils ont fait ! Nous sommes un petit peuple pacifique et ils ont voulu nous anéantir !»
Le président sud-ossète, Edouard Kokoïty, n'hésite pas à accuser la Géorgie de «génocide». Une enquête de la justice russe affirme que 162 personnes ont péri, dont une quarantaine de militaires. Et cette semaine, le gouvernement sud-ossète a annoncé avoir mis la main sur des plans géorgiens d'empoisonnement de l'eau potable. Un «musée du génocide» sera inauguré ce matin à deux pas du siège de la présidence. «Ce musée est une partie de mon cœur, de ma vie. Les gens sont venus de tout le pays nous apporter les photos, les effets personnels de leurs proches», affirme Jan Zaseev, le responsable du projet. Pourtant, se souvient Elsa, une des vendeuses du petit marché central, «avant, nous vivions en harmonie avec les Géorgiens, nous travaillions ensemble à l'usine, nos enfants se mariaient ». C'était «l'union fraternelle», renchérit Salmat, un ancien combattant. Que s'est-il passé ? Zia ne se l'explique pas.
«Mes petits-enfants m'ont protégée»
À 70 ans, cette Géorgienne vit seule avec son mari ossète à la sortie d'un ancien village géorgien déserté par ses habitants, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Tskhinvali. « C'est incompréhen sible », murmure-t-elle, en contemplant les maisons géorgiennes mises à sac et brûlées. « Ils ont voulu nous chasser pour piller la maison, mais mes petits-fils, que tout le monde considère comme ossètes, nous ont protégés », explique-t-elle en géorgien, la seule langue qu'elle ait jamais parlée. « Je n'ai pas de passeport, juste un certificat de naissance. Je ne sais pas où est ma patrie. Enfin si, c'est ici. Je ne bougerai pas », confie-t-elle, ses yeux bleus rivés sur le potager qu'elle cultive depuis bientôt cinquante ans.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estime que 20 000 Géorgiens ont fui l'Ossétie du Sud pendant ou immédiatement après le conflit. La plupart de ceux qui restent sont, comme Zia, des personnes âgées isolées.
«Même si les mariages mixtes ont pratiquement cessé après la première guerre, au début des années 1990, près de 70 % des Ossètes ont encore de proches parents géorgiens », explique Marina Tedeti, porte-parole du CICR.
«Je suis ossète. Mon beau-frère est géorgien, et je peux vous dire que je le défendrais s'il arrivait quoi que ce soit», promet Robert, venu retrouver les siens à Artsevi, un village tout proche de la frontière géorgienne, dans le sud-est du territoire séparatiste. Chaque été, la famille se réunit dans la petite église géorgienne du XIIe siècle qui surplombe le village, avant de s'offrir un festin à l'ombre d'un châtaignier. Les mets sont ossètes, le vin est géorgien. Robert lève son verre à la paix et à l'amitié entre les peuples. Les affaires du monde sont volontairement mises à l'écart. C'est le quotidien qui les préoccupe : «Avant, quelques minutes suffisaient pour aller vendre les produits de la ferme en Géorgie. Aujourd'hui, c'est fini. Il nous faut au minimum trois heures par la montagne pour nous rendre à Tskhinvali. C'est absurde, s'insurge Robert. Je me demande bien à qui tout ça est utile. Aux Américains ? Aux Russes ?»
Rares sont pourtant les Ossètes à remettre en cause la position de Moscou. Les Russes sont ici célébrés en sauveurs. «Merci à la Russie», clament à l'envi banderoles et tags. «Il y a un an, c'est grâce aux soldats russes que nous sommes sortis de nos caves. Aujourd'hui, c'est grâce aux gardes-frontières russes que Saakachvili se tient à peu près tranquille. Sans eux, nous serions rayés de la carte», explique Murad, qui supervise le chantier d'un immeuble, dans le «quartier juif» de Tskhinvali, l'un des plus touchés par les bombardements géorgiens.
Six cents projets de reconstruction
La Russie est le maître d'œuvre de la reconstruction. Après la guerre, le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a promis une enveloppe de 270 millions d'euros. Mais le gouvernement sud-ossète, dont les ministres errent, désœuvrés, dans les couloirs du bâtiment de la présidence, a eu bien du mal à monter des dossiers solides. Cet hiver, soupçonnant des détournements de fonds, le généreux voisin a même menacé de couper les vivres. Il a fallu attendre le 15 juillet pour que le ministère russe du Développement régional donne son aval pour près de 600 projets.
L'emprise de Moscou ne s'arrête pas là. Le petit territoire de 4 000 km2, totalement enclavé, vit sous perfusion russe. Le rouble sert de monnaie pour acheter des produits qui viennent… de Russie. « C'est une aberration ! On a tout ce qu'il faut. Des arbres fruitiers à tous les coins de rue, des vaches dans les pâturages de montagne, mais c'est comme si on ne savait plus rien faire », regrette Elsa.
«Depuis la première guerre, la population a développé une forme de dépendance envers l'aide humanitaire, explique Marina Tedeti, du CICR. Il y a une grande inertie. Mais pour en finir avec l'inertie, il faudra vaincre la peur.»
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Reuters - 20/9/9 - L'attaque injustifiée des forces géorgiennes contre la région sécessionniste d'Ossétie du Sud a déclenché la guerre de cinq jours qui a opposé Russes et Géorgiens en août 2008, selon un rapport commandé par l'Union européenne et rendu public mercredi.
Ce rapport, fruit de dix mois d'enquête, rappelle que ce conflit faisait suite à une longue période de provocations et de tensions entre les deux pays.
Il ajoute que les armées russe, géorgienne et sud-ossète ont toutes violé le droit humanitaire international lors de cette guerre et estime que les risques d'une nouvelle confrontation restent sérieux dans la région.
Le document souligne aussi que les deux régions géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie n'avaient pas le droit de faire sécession et que la reconnaissance de leur indépendance par Moscou est illégale.
Il signale enfin que si la riposte russe avait dans un premier temps été légale, elle avait ensuite "dépassé les limites du raisonnable".
Bureau de Moscou, version française Guy Kerivel