La famille des Barbier

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I - Des Barbier de Vignes aux Barbier de Vésigneux

(fin du XVème siècle et début du XVIème)

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De Guillaume Barbier de Vignes

à Jacqueline Barbier de Vésigneux

 

par Georges de Soultrait

 

«Les Barbier, d'origine assez modeste, étaient fort riches à la fin du XV ème siècle; nous trouvons, en 1467, Guillaume Barbier de Vignes qui rend hommage au comte de Nevers pour le meix de Brassy (2).

Guillaume eut deux fils : Pierre, avocat, dont nous connaissons seulement le nom, et Lucas, seigneur de Vignes après son père, marié vers 1500 à Guillemette de Cussigny, d'une bonne noblesse du pays, qui paraît lui avoir apporté en dot l'important fief de Vésigneux, situé près de Lormes.

A la suite de cette alliance, Lucas abandonna son nom patronymique [de Vignes] pour prendre celui de [de] Vésigneux [Lucas Barbier de Vésigneux], sous lequel furent connus ses descendants.

Le nouveau seigneur de Vésigneux, qualifié écuyer dans les actes, acheta, de 1502 à 1539, les seigneuries de Razout, de Mallerin, de Boussegré, de Laubépin, de Chaux, de Gouloux, de Ruère, de Villette, de Breuil, de Vieil-Fou, de Cerée, etc.
Il eut deux fils : Sébastien et Aubert. Le premier mourut au milieu du XVIème siècle, sans avoir eu d'enfants de Claude de La Porte.

Le second, sur lequel nous avons peu de documents, paraît n'avoir eu qu'une fille nommée Jacqueline [Barbier de Vésigneux] qui, dernière de son nom, en porta tous les biens à Philibert d'Igny, seigneur de Rizaucourt, son premier mari, puis à Saladin de Montmorillon qu'elle avait épousé en 1526 (3).»

Notes

1. Dossier de Montmorillon, au cabinet des titres de la Bibliothèque nationale.
2. Inventaire des titres de Nevers, col. 467 (réference introuvable dans cette colonne ?!) - Le Morvand, t. II, p. 244.
3. Inventaire des titres de Nevers, col. 467, 367 (réferences introuvables dans ces colonnes) et 696 (voir la colonne 696). Le Morvand, t. II, p. 51, 244, 329, etc., et t. III, p. 483. - Archives du château de Vésigneux et de M. Lory, de Moulins-Engilbert.

in Epigraphie héraldique du département de la Nièvre par Jacques de Sornay (alias Georges de Soultrait), Angers, Impr. Lachère et Dolbeau, 1882, pp. 246-257 (Mediathèque de Nevers, photos RR).

 

A propos de l'Inventaire des titres de Nevers

Il existe deux éditions, l'une en deux volumes et l'autre en un volume :

1. Soultrait, Georges Richard (Comte de; 1822-1888), Inventaire des titres de Nevers de l'abbé de Marolles, Nevers, impr. P. Fay), 1873.- 2 vol. ; 4o. (Médiathèque de Nevers. Voir les extraits (Chartes nivernaises du Comte de Chastellux) : fichier pdf pp.70-79 & pp.98-101).

2.  Marolles, Michel de (1600-1681), Inventaire des titres de Nevers de l'abbé de Marolles, suivi d'extraits des titres de Bourgogne et de Nivernois, d'extraits des inventaires des archives de l'église de Nevers et de l'inventaire des archives des Bordes, publié et annoté par le Cte de Soultrait, Nevers, Impr. de Fay, 1873, 1 vol. (784 ou 1056 colonnes, selon l'exemplaire); 27 cm. Publication de la "Société Nivernaise" (25 novembre 1872).

Deux exemplaires numérisés par la Bnf. Identifiants :

ark:/12148/bpt6k5680084b (1056 colonnes avec Table des matières et des noms, et une carte)
ark:/12148/bpt6k5733203c (784 colonnes. sans Table ni carte)

Apparemment, c'est à cette édition in-quarto (format A4) en un volume, avec des colonnes et non des pages, que fait référence Georges de Soultrait (voir la page 283 du Tome 2 de L'Armorial du Nivernais).

 

A propos du fief de Vignes-le-Bas

(relevant de la seigneurie de Vignes-le-Haut)

 

par Georges de Soultrait

 

«Vignes (sans indication de "Haut" ou de "Bas") appartint à la famille de Vésigneux (XVème siècle). Puis aux Barbier de Vésigneux, puis de Vésigneux (sans le patronyme Barbier).

Il semble que Vésigneux fut apporté en dot, vers 1480, par Guillemette de Cussigny à Lucas Barbier, seigneur de Vignes, qui fait hommage pour Vésigneux en 1482.

Jacqueline de Vésigneux (petite-fille de Lucas) épouse Saladin de Montmorillon (veuf de Charlotte de Chastellux, dame de Bazoches) [en 1526].

Je ne sais à qui passa Vignes ensuite [sic].

En 1696, Louis-Guillaume Barbier, décédé en 1743, sous-lieutenant d'infanterie, puis, grenetier de Vézelay en 1694, achète Vignes-le-Bas et en fait aveu en 1728.

Son père, Louis [Louis-Charles Barbier], était docteur en médecine à Vignes-le-Haut, et son grand-père, Jean [Jehan, né en 1598], marchand à Neuffontaines.

Vignes-le-Bas passa à son fils Jacques, écuyer, seigneur de la Brosse (Empury), de Vignes-le-Bas (aveu en 1768) et de Tressolles (Héry, canton de Brinon), marchand de bois en 1746, contrôleur des guerres en 1774, qui avait épousé Marie Philippe Millin, dame de Tressoles.

Parmi les enfants : Philippe Barbier [Jacques-Philippe Barbier de Tressolles], seigneur de Vignes-le-Bas (dont hommage en 1784), lieutenant d'infanterie en 1774, puis Président en l'Election de Vézelay.

Il y eut d'autres Barbier de cette famille dans le région (outre les deux Vignes) : Moissy-Moulinot (notamment un bailli), Anthien, Echon, St-Martin-du-Puy, etc.

Exemple : la fille de Louis-Guillaume, Marie-Françoise, épouse, par contrat du 5/8/1710 passé à Vigne-L'Hault par devant Guillemain, notaire à Corbigny, Charles-Henry de Paris, chevalier, seigneur de Prélichy, Pazy, Saint-Germain et Vesvres. La pauvre mourut à Prélichy le 6/7/1714 à 21 ans, laissant une fille d'à peine 2 ans et un fils de 4 mois. Très nombreuse descendance de sa fille.

Ci-dessous, armes des familles de Montmorillon et de Vésigneux.»

Extrait du Répertoire archéologique de la Nièvre : rédigé sous les auspices de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts. Georges de Soultrait. Imprimerie nationale, 1875. 220 p.

(document transmis par M. Roger Guilloux, de Vignes-le-Haut, le 3/8/2010)

 

A propos du fief de Vignes-le-Bas

acquis par Louis-Guillaume Barbier

 

par Alexandre Teste

 

«Le fief de Vignes-le-Bas fut définitivement vendu en 1694 et acquis en grande partie par Louis-Guillaume Barbier, officier au grenier à sel de Vézelay. Il en fit le dénombrement le 15 octobre 1728. L'antique demeure des Vignes *, des de Jars, des d'Aringettes, des Voysin, des La Varenne, des Perreau et des Bony était alors en ruines. En effet, le dénombrement indique «les masures d'une ancien château dans lequel il y a les vestiges d'une petite chapelle».

La même formalité fut remplie en 1768 par Jacques Barbier de la Brosse, seigneur de Tressolles, fils de Louis-Guillaume. Il avait hérité du fief conjointement avec sa soeur, Etiennette Barbier, femme de Jean Caillat, procureur du roi à Avallon. Celui-ci vendit la part revenant à sa femme à François Mallet, notaire royal [installé à Neuffontaines, sans doute au bourg du même nom], le 25 septembre 1772, moyennant 9 600 livres de prix principal et 120 livres de pot-de-vin. L'acquéreur paya en outre au comte de Bourbon-Busset (1) 750 livres de quint denier pour les fonds nobles compris au contrat et estimé à 4 000 livres. Dans ces biens étaient compris divers héritages et particulièrement l'ancien château, possédés quelque temps par Charles Barbier, greffier au grenier à sel de Vézelay [Charles Barbier d'Anthien, le frère de Louis-Guillaume Barbier], puis acheté, en 1733 par Louis-Guillaume du même nom.

Jacques-Philippe Barbier de Tressolles, président en l'élection de Vézelay, fils de Jacques, fit encore foi et hommage, le 21 juin 1784, à raison du fief de Vignes, appelé en dernier lieu fief de la Varenne. Ce fut pour la dernière fois. Vendu en détail, cet ancien fief n'existe plus d'aucune façon; son nom même a disparu.»

Source : «Notice sur le fief de Vignes-le-Bas, paroisse de Neuffontaines, et autrefois de Saint-Pierre-Sous-Montsabot» par Alexandre Teste, Lormes, 27 octobre 1887.

in Bulletin de la société nivernaise des lettres, sciences et arts, Troisième série, tome VI - XVIème volume; Librairie de la société, Nevers, 1896, pp. 217-233.

* En introduction de sa notice, Alexandre Test écrit : «Ce fief simple ou arrière-fief porta aussi sucessivement les noms de d'Aringuettes, de Voysin et de la Varenne, empruntés aux différentes famille qui l'ont possédé. Son plus ancien possesseur qui soit connu est Jehan de Vignes, écuyer. En 1344, "le lundi après la dédicace", par acte passé devant Villain, clerc et notaire, Gautier Guynat se reconnut redevable envers lui d'une rente d'un bichet de froment, payable chacun an à la mesure de Monceaux-le-Comte le jour de Sainte-Luce, au chastel de Vignes (Terrier de Vignes-le-Haut, p. 317)».

En droit féodal, un terrier ou livre terrier est un registre où sont consignés l'étendue et les revenus des terres, les limites et les droits d'un ou de plusieurs fiefs appartenant à un seigneur. On parle ensuite de terrier communaux qui sont les documents ayant précédé les cadastres (généralisés à l'époque napoléonienne en France). (Source : Wikipedia). Pour rédiger sa longue notice, Alexandre Test a essentiellement puisé ses sources dans plusieurs terriers : ceux de Vignes-le-Haut, de Razout, de Brugny, et de Nevers. Ces registres sont-ils conservés aux Archives départementales de la Nièvre, à Nevers ?

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II - Des Barbier de Vézelay aux Barbier de Vignes

(fin du XVIème et début du XVIIème)

 

De Mathieu Barbier de Vézelay

à Louis-Charles Barbier de Vignes

 

Source : Lucienne Christol (Geneanet)

Jehan BARBIER (de Vézelay)

marié à Perrette GOBIN (décédée à Neuffontaines) en 1630

Le père de Louis-Charles Barbier, né à Neuffontaines

 

Cliquer pour agrandir la photo

L'acte de baptême de Johanne Barbier, au mois de mai 1598 ?

Photo RR à la mairie de Vézelay, le 19/10/12.

Le Dr Barbier (Louis-Charles Barbier), père de Louis-Guillaume Barbier

 

 

Note RR : les deux premiers registres d'état-civil conservés à la mairie de Neuffontaines vont de 1601 à 1653 et de 1644 à 1670. Les actes, non encore numérisés, sont en grande partie illisibles. Lors de ma consultation du jeudi 2 sept. 2010, je n'ai pu retrouver ni l'acte de naissance de Louis-Charles Barbier (10 juillet 1633) ni son acte de décès (1665) ! Néanmoins, la mention de ces actes figure dans le bulletin Blanc-Cassis n° 81 publié par Le cercle généalogique et historique Nivernais Morvan (CGHNM) (Coût : 7 € + 3 € de frais d'envoi).

A titre d'exemple des actes du XVII ème siècle, l'acte de naissance (baptême) ci-dessous, du mois de mai 1667 (ou 1661 ?), bien difficile à lire, mais clairement et joliment signé par Louise Barbier, dont la belle calligraphie tranche avec celles des autres actes.

Cette Louise Barbier ne figure pas dans la généalogie de Paulette Gost.

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Photo RR du 2-9-10

 

Ainsi que l'indique Georges de Soultrait, il manque un chaînon, sans doute très ancien, entre les deux branches distinctes des Barbier présentées ci-dessus. Comme on le voit, à partir du XVII ème siècle, la branche des Barbier de Vézelay remplace celle, plus ancienne, des Barbier de Vignes, remontant au XV ème siècle.

Dans son ouvrage publié en 1882, Georges de Soultrait (alias Jacques de Sornay) * écrit (p. 248) :

«Nous ne saurions rattacher aux Barbier de Vignes messire Jacques Barbier de La Brosse, écuyer, contrôleur ordinaire [extraordinaire, selon l'acte de décès !] des guerres, seigneur de Tressoles, Vignes-le-Bas et autres lieux, mort à Vignes en 1782, dont l'épitaphe se lit dans le cimetière de Montsabot sur une dalle portant également un écusson ovale d'azur au chevron de... accompagné de trois objets qu'il nous a été impossible de déterminer. Nous ne savons pas de quel pays était ce Barbier de La Brosse ni comment il était devenu possesseur du fief de Vignes, dont nous allons parler.»

* Jacques de Sornay (pseudonyme du comte Georges de Soultrait), Epigraphie héraldique du département de la Nièvre (Angers, 1882, Impr. Lachèse et Dolbeau, in-8, 450 blasons), 368 p., VIII. Tiré à 80 exemplaires. Voir le fichier pdf : Extrait pp. 246-257 et 266-279. Source : Médiathèque de Nevers (cote 2 N 153). Catalogue BnF : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36478340b/PUBLIC (non consultable en ligne).

Note RR

 
Famille BARBIER (1)
 

 

 

LES BARBIER

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Du Morvan Nord-Ouest

Jean Barbier, marchand à Neuffontaines (canton de Tannay), marié avant 1632 à Perrette Gobin, eut : Louis [Louis-Charles Barbier], docteur médecin à Vignes-le-Haut (commune de Neuffontaines), épousa en 1661 Marthe Guillaumet, fille de Jean [Guillaumet], notaire à Corbigny, d'où :

Charles-François [maison d'Echon], avocat, procureur au Parlement de Paris en 1690, mort en 1709, mari de Louise Lepage, hérita de son oncle Guillaumet, Echon (commune d'Anthien), qui passa à sa fille Marie-Louise, femme en 1717 de Germain Guillemain, bailli de Corbigny;

Charles [maison d'Anthien], greffier au grenier de Vézelay, 1695-1706, juge de St-Martin-du-Puy en 1694, mort en 1711, épousa en 1684 Françoise Jourdan, dont : Laurent et Dominique;

Louis-Guillaume [1664-1743 - Maison de Vignes], sous-lieutenant d'infanterie, puis grenetier de Vézelay en 1697, achète Vignes-le-Bas (commune de Neuffontaines) en 1696, dont aveu en 1728, mort en 1743, eut de Jeanne Chardon :

Louis, élu de Vézelay;

Guillaume, marchand à Vignes-le-Haut, grenetier de Vézelay en 1743:

Jacques [1710-1782], seigneur de la Brosse (commune d'Empury), Vignes le-Bas, dont aveu en 1768, et Tressolles (commune d'Héry), marchand de bois ne 1746, contrôleur des guerres en 1774, eut de Maire-Philippe Millin, dame de Tressoles :

a, Philippe, lieutenant d'infanterie en 1774, président en l'élection de Vézelay , seigneur de Vignes-le-Bas, dont hommage en 1784;

b, Jacques [Barbier de Tressoles - 1754-1829], président en l'élection de Vézelay en 1786;

c, Pierre, avocat à Tannay;

Claude-Bonaventure [Maison de Clamecy-Corbelin], élu de Clamecy, 1743-1760, épousa en 1721 Marie-Barbe Faulquier, fille de J.-J., bourgeois à Corvol-l'Orgueilleux, dont :

a, Jean-Bonaventure Barbier de Mont, arpenteur en 1768;

b, Jean-Baptiste Barbier de Chancery, maître de forges à Corbelin en 1772;

c, Anne, femme de Léger-Nic. Faulquier, procureur du roi à Clamecy;

Françoise [Maison de Prélichy], épousa Henri de Paris [le 5/8/1710], écuyer, seigneur de Prélichy, ci-dessus.

in Nobiliaire de Nivernois. Familles de gentilshommes fixées en Nivernois et y étant en possession de la noblesse avant 1560, avec notices nivernaises de leurs alliances. Deuxième volume. Par M. Adolphe de Villenaut avec la collaboration de M. de Flamare
Éditeur : Impr. de G. Vallière (Nevers), 1900, pp. 370-674. Contributeur : Flamare, Henri Adam de (1851-1911). Voir la page 508.
Ouvrage numérisé par Gallica.


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Famille des Barbier, les Maisons, p. 2