Posté par Roger Ripert, le 17/3/2008
2008 : l'année du krach financier
Chitry Mont Sabot (Nièvre, Bourgogne), le 17 mars 2008
4 H 40 - «Cette année sera l'année de la chute du dollar et du krach financier», dis-je. «Il y a déjà eu une alerte l'année passée.»
M'adressant à un petit groupe de personnes, j'évoque au départ la vente par la Russie de son pétrole en roubles, puis je parle de la pieuvre américaine avec ses tentacules, coupés un à un.
En réponse à mon intervention, quelqu'un dit bien aimer le franc suisse. Je pense à la stabilité qu'il symbolise et aux pièces d'or...
Avant
Une autre séquence au sujet d'un petit sac à dos contenant un objet précieux en bois qui m'est destiné. De la forme d'une flûte, il s'agit d'un objet gravé et décoré, d'aspect ancien et sacré. Je pense qu'il appartenait à mon ami Matthieu, peut-être décédé. Je suis fier d'en être le dépositaire.
Contexte et associations
La veille, en lisant les informations sur le site Alter info, mon attention avait été attirée par un article, justement au sujet de la vente par la Russie de son pétrole en roubles (voir ci-dessous). Ce rêve me semble prémonitoire.
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LA RUSSIE A TRANQUILEMENT COMMENCÉ A VENDRE SON PÉTROLE EN ROUBLES
[New York Times - 27 février, 2008 - Trad. Grégoire Seither]
Les Américains n'avaient pas le coeur à la fête quand le prix du baril de pétrole s'est installé au-dessus des 100 dollars la semaine dernière.
Mais il peuvent au moins se réjouir d'une chose : le prix du pétrole est pour l'instant encore calculé en dollars, c'est d'ailleurs pour cela qu'on a remarqué son passage à trois chiffres.
Mais pendant ce temps, la Russie, pays au deuxième rang mondial des exportations de pétrole après l'Arabie Saoudite, a tranquillement mis en place la transition de son négoce de pétrole Russian Ural Blend, principale exportation du pays, depuis le dollar vers le rouble. Cette transition est progressive et les experts dans ce secteur prédisent un changement lent, si changement il devait y avoir.
L'initiative russe a démarré modestement ce mois ci, essentiellement sur le marché domestique.
Néanmoins, la tentative d'éliminer le dollar des ventes de pétrole russe est une autre initiative illustrant l'attitude défiante et ambitieuse du Kremlin, qui utilise déjà sa richesse énergétique pour affirmer son influence en Europe orientale et dans les anciens pays du bloc soviétique.
“Ils ont vraiment l'intention de le faire,” explique Yaroslav Lissovolik, économiste en chef à la branche de Moscou de la Deutsche Bank. “C'est une de leurs premières priorités.”
Le négoce pétrolier se fait presque toujours en dollars. Ainsi, quand le pétrole du Moyen-Orient est vendu en Asie, par exemple, le prix est défini en dollars.
De la même manière, les contrats pétroliers et gaziers russes avec l'Europe occidentale et avec les anciens pays du bloc soviétique sont libellés en dollars. Gazprom, qui détient le monopole de l'exploitation gazière, a ainsi fixé le prix du mètre cube à 0,179 dollars pour 2008. Pour l'instant Gazprom n'a pas indiqué s'ils comptaient changer la monnaie dans laquelle ils définissent leur prix et abandonner le dollar.
Le résultat de cette hégémonie du dollar dans les échanges énergétiques est que les entreprises et pays qui achètent des produits pétroliers sont encouragés à se doter de réserves financières libellées en dollars, afin de pouvoir payer leurs achats. Cette demande entretenue pour le dollar a pour conséquence de soutenir le billet vert et de permettre aux États-Unis de financer sa croissance et son déficit commercial.
La Russie veut mettre fin à cette hégémonie, au moins en ce qui concerne ses clients, afin de donner de l'importance au rouble, une nouvelle source de fierté nationale depuis que la monnaie russe a gagné 30 % vis à vis du dollar suite au boom pétrolier en cours.
Dans son discours de politique économique du mois dernier, Dimitri A. Medvedev, Premier-Ministre adjoint et probable futur président de Russie en remplacement de Vladimir V. Poutine, a déclaré que la Russie devait se saisir des occasion crées par le dollar faible. (…)
D'autres pays exportateurs de pétrole rechignent également devant le fait de devoir commercer avec un dollar faible.
Depuis 2005, l'Iran, quatrième pays exportateur de pétrole, a tenté de créer une bourse aux matières premières utilisant des monnaies autres que le dollar. L'ambassadeur iranien en Russie a déclaré que son pays pourrait peut-être choisir d'utiliser des roubles pour ses échanges, afin de se libérer de “l'esclavage du dollar”.
Mais certains économistes ne croient pas à ce projet, estimant que la nature exotique de ces contrats libellés en roubles ne leur permettra pas de se maintenir sur un marché global libellé en dollars.
Selon Vitaly Y. Yermakov, directeur de recherche pour les gisements russes et de la caspienne au cabinet Cambridge Energy Research Associates, des contrats d'options sur des barils d'Ural Blend ne deviendraient attractif que si le dollar poursuivait sa dépréciation
“Il y a une grande différence entre la volonté de négocier des matières premières en roubles et la capacité de le faire” explique M. Yermakov.
Mais cela n'empêche pas le Kremlin de tenter le coup.
Preuve du sérieux des intentions du gouvernement, une tour de verre et de marbre est entrain d'être construite sur l'île de Vasilievsky, dans le centre historique de Saint-Pétersbourg. Elle accueillera, sur trois étages de la tour, la nouvelle bourse aux matières premières négociées en roubles. Le directeur de la bourse de Saint-Pétersbourg, Viktor V. Nikolayev, explique que son objectif est d'avancer pas à pas afin de se faire une place sur le marché. Le gouvernement n'a pas l'intention de forcer la main à quiconque, même si l'Etat est le principal acteur dans le marché énergétique russe. (…)
M. Nikolayev a déclaré qu'aucun calendrier a été établi concernant le négoce d'autres produits d'exportation également gérés par la bourse de Saint-Pétersbourg, tel que les céréales, le sucre, les engrais minéraux, le ciment ou encore des produits financiers ésotériques comme les quotas d'importations gouvernementaux pour le boeuf et le porc. Mais tous seront libellés en roubles.
“Ici nous sommes en Russie, et ici la monnaie c'est le rouble, ce n'est pas l'euro et pas le dollar” explique M. Nikolayev. “Nous ne voulons pas être soumis aux fluctuations du dollar.“
“Nous allons commercer en roubles, afin de renforcer notre monnaie” a-t-il déclaré.
http://www.nytimes.com/2008/02/27/business/worldbusiness/27place.html?_r=3&ref
Mardi 04 Mars 2008
Source :
http://www.alterinfo.net
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Vous avez dit année du krach financier ?
La Bourse de Paris enregistre sa plus forte chute depuis la création du CAC 40 (-9,04%) !
Par Julien GIRAULT
Yahoo - 6/10/2008 - 18 H 43 - La Bourse de Paris a enregistré lundi l'une des plus fortes baisses de son histoire face à l'aggravation de la crise financière, le CAC 40 tombant de 9,04%, la pire chute depuis sa création il y a 20 ans.
L'indice parisien a perdu 368,77 points pour terminer à 3.711,98 points, dans un volume d'échange important de 7,635 milliards d'euros.
Cette chute du CAC 40 dépasse celle enregistrée après les attentats du 11 septembre 2001 (-7,39%). Il faut remonter au 19 octobre 1987, avant la création de l'indice, pour trouver une baisse plus forte du marché parisien (-9,64%).
Les grandes places boursières européennes ont également sombré: Londres a perdu 7,85% et Francfort 7,07%, tandis que l'indice paneuropéen Eurostoxx 50 se repliait de 7,34 %.
Les inquiétudes sur la santé du secteur bancaire européen ont également pesé sur la Bourse de New York dont la chute en matinée a, à son tour, accéléré le repli à Paris.
Non seulement les investisseurs n'ont pas été rassurés par l'adoption et la promulgation du plan Paulson de sauvetage des banques aux Etats-Unis, mais ils dénombrent avec effroi les nouveaux signes de la propagation de la crise parmi les établissement financiers européens.
"La chute d'aujourd'hui s'inscrit dans la foulée d'un mois de septembre détestable : le plan Paulson s'attaque aux problèmes du secteur financier, mais pas à leur impact sur l'économie réelle", a indiqué à l'AFP un vendeur d'actions parisien.
En Europe, les initiatives gouvernementales n'étaient pas davantage de nature à conforter les investisseurs. Faute d'un accord sur un fonds commun de soutien au secteur bancaire, plusieurs gouvernements ont préféré annoncer en ordre dispersé des garanties "illimitées" pour les dépôts des particuliers.
Ces annonces ne constituent pas "le moyen de ramener la confiance sur les marchés financiers", montrant au contraire "qu'un nouveau palier a été franchi dans la crise", expliquent les analystes de Natixis.
"Les marchés ont perdu toute confiance dans le système financier, et découvrent chaque matin que de nouvelles banques sont touchées", renchérit le vendeur d'actions parisien.
Après la cascade de défaillances annoncées la semaine dernière, les banques et compagnies d'assurances allemandes ont accordé dimanche une garantie de 15 milliards d'euros supplémentaires à Hypo Real Estate (HRE), tandis que la banque italienne UniCredit annonçait un plan anti-crise prévoyant une augmentation de capital de plus de 6 milliards d'euros.
Par ailleurs, la banque franco-belge Dexia, partiellement nationalisée la semaine dernière, a vu son titre dégringoler (-20,29% à 6,81 euros), victime des incertitudes sur son avenir, après l'annonce de la prise de contrôle par BNP Paribas du bancassureur en difficulté Fortis en Belgique et au Luxembourg.
Crédit Agricole a perdu 10,04% à 13,84 euros, Société Générale 11,83% à 60,52 euros, Natixis 16,04% à 2,25 euros et Axa 13,10% à 20,07 euros.
BNP Paribas, qui vient de prendre de contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg, n'a cédé que 5,39% à 67,50 euros.
Les pétrolières et parapétrolières ont souffert du nouveau repli des cours du brut : Total a abandonné 8,91% à 38,85 euros, Vallourec 16,07% à 112,49 euros, Bourbon 12,79% à 25,84 euros et CGG Veritas 15,56% à 16,60 euros.
Dans les hautes technologies, Capgemini a perdu 12,77% à 29,00 euros et Dassault Systèmes 12,26% à 33,14 euros.
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La chute libre des Bourses européennes !
20minutes.fr - 6/10/8 - Les retombées de la crise financière n'en finissent pas d'ébranler l'Europe. Comme tous les lundis depuis la débâcle de Lehman Brothers, les bourses européennes sont en chute libre à la fermeture et Wall Street a ouvert en baisse, suite aux derniers développements du week-end, qu'on peut lire ici, ici ou ici.
18h: les Bourses européennes clôturent en forte baisse
Après la Bourse de Paris à -9,04%, la Bourse d'Amsterdam termine en baisse de 9,14%. La Bourse de Londres clôture, elle, à -7,85%, l'indice vedette Footsie-100 perdant 4.589,19 points. L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort termine à 7,07% à 5.387,01 points, contre 5.797,03 points vendredi à la clôture. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le SP/Mib, finit quant à lui la séance sur une chute de 8,24% à 23.776 points.
17h47: A son tour, le gouvernement portugais annonce qu'il va «garantir» l'épargne des particuliers dans le pays face à la crise financière.
17h37: Le CAC 40 clôture en baisse de 9,04%, pire chute depuis sa création, le 15 juin 1988.
16h40: le gouvernement islandais annonce qu'il va garantir tous les dépôts effectués dans les banques commerciales et d'épargne islandaises ainsi que ceux faits dans leurs filiales.
16h39: Le CAC 40 enregistre une chute historique de 7,79% à 3.762,97 points.
Il s'agit de la plus forte baisse en séance de l'indice phare de la Bourse de Paris depuis le 20 octobre 1987 (-8,7%).
16h30 Nicolas Sarkozy rassure, encore [sic]
Dans une allocation depuis l'Elysée, le président français a répété que «l'Etat prendrait toutes les mesures nécessaires pour protéger les déposants», comme dans d'autres pays européens. Alors que les ministres de l'Economie et des Finances de la zone euro doivent se réunir à Luxembourg ce lundi, Nicolas Sarkozy a assuré que «face à la crise, l'unité de l'Europe est réalisée» et que «chacun d'entre nous prendra toutes mesures nécessaires pour assurer la stabilité du système financier». Le chef de l'Etat a ajouté que cette déclaration était «commune» aux 27 membres de l'UE.
16h24: La Bourse de Paris chute fortement
Le CAC 40 abandonne 7,66%, dans un marché plombé par les inquiétudes sur l'extension de la crise financière en Europe et tiré vers le bas par Wall Street.
16h06: Le Dow Jones tombe sous les 10.000 pts pour la 1ère fois en quatre ans
Ll'indice n'a pas clôturé sous les 10.000 depuis 5 ans). Vers 16h15, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) lâchait 3,11%, soit 320,82 points, à 10.004,56 points. Il était tombé quelques minutes auparavant à 9.983,38 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, perdait 4,01% (78,12 points) à 1.869,27 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait 3,85% (42,32 points), à 1.056,91 points.
14h20: La Fed allonge la monnaie
La Réserve fédérale américaine vient d'annoncer qu'elle allait augmenter sa ligne de refinancement offerte aux banques de 300 milliards de dollars, pour les mois d'octobre et de novembre.
14h15: Nouvelle réunion d'urgence à l'Elysée
Nicolas Sarkozy va convier à 16h30 les dirigeants des principales banques et compagnies d'assurances françaises et le gouverneur de la banque de France.
14h10: Rome parle pour l'UE
Selon des sources proches du gouvernement italien, les responsables européens préparent actuellement une déclaration de soutien aux marchés financiers. Une information à prendre avec la plus grande prudence: il y a quelques minutes, Berlin a formellement démenti les propos de Silvio Berlusconi, qui confiait l'accord de la chancelière Angela Merkel sur la création d'un fonds européen de sauvetage des banques.
«Nous avons dit clairement samedi à Paris que nous considérons que ce n'est pas la bonne voie et nous restons sur cette position. Il n'y a pas de changement», a affirmé le porte-parole du gouvernement. On a frôlé l'incident diplomatique.
14h00: Le CAC 40 dégringole. Il perd 5,50 %, à 3 856,48 points. A Oslo, c'est la bérézina. La Bourse norvégienne est en repli de 8,95% à mi-séance.
11h50 : Moscou dit «stop»
Les échanges ont été interrompus lundi à 11h35 (heure de Paris) sur une des deux bourses de Moscou, le Micex, après une chute de plus de 15% de son indice. L'autre marché moscovite a lui aussi été fermé quelques dizaines de minutes plus tard.
10h: La bourse saoudienne ouvre en très forte baisse
Le marché boursier saoudien, le premier en termes de capitalisation dans le monde arabe, a ouvert lundi en forte baisse après une fermeture d'une semaine, perdant 9,6%, alors que les bourses des autres monarchies pétrolières du Golfe continuaient le recul enregistré dimanche.
9h15: Ce n'est pas la bourse de Shangaï qui va rassurer les marchés
La Bourse de Shanghai a clôturé en baisse de 5,23%, les remous persistants dans le secteur financier aux Etats-Unis ne rassurant pas les investisseurs, après une semaine de fermeture en raison de la célébration de la fête nationale du 1er octobre.
9h06: A Francfort aussi, ça plonge
L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a ouvert lundi en baisse de 3,29% à 5.606,07 points. L'action Hypo Real Estate lâche plus de 50%.
9h04: La Bourse de Paris touche le fond
La Bourse de Paris a ouvert lundi sur une très lourde chute, le CAC 40 plongeant de 4,67% à 3.890,10 points, affolé comme les places asiatiques par les nouveaux développements de la crise financière en Europe. Son plus bas niveau depuis janvier 2005.
9h03: Londres en forte baisse dès l'ouverture
La Bourse de Londres a ouvert en forte baisse lundi, l'indice Footsie-100 des principales valeurs cédant 1,73% par rapport à la clôture de vendredi. Quelques minutes plus tard, on annonçait déjà une baisse de plus de 5% de l'indice-vedette.
8h30: En Allemagne, ça se complique pour Hypo Real Estate
Le ministre des Finances allemand Peer Steinbrück a déclaré qu'il «ne pouvait pas» exclure une augmentation par Berlin de sa garantie pour la banque immobilière Hypo Real Estate, déjà objet d'un vaste plan de sauvetage de l'Etat et des banques.
La rédaction de 20minutes.fr
Krach historique des Bourses !
"C'est la panique, tout devient absurde, les gens vendent même les vaches sacrées" (valeurs refuges), a témoigné le directeur des ventes de la salle des marchés "Global Equities" à Paris, Xavier de Villepion.
Ni les baisses de taux d'intérêt et injections de liquidité des banques centrales, ni les opérations massives de soutien aux banques sur fonds publics et les garanties de dépôts décidées par les gouvernements, ni les appels au calme des grands argentiers internationaux n'ont pour l'instant réussi à endiguer la déroute générale.
Dans le sillage de Wall Street et Tokyo, les Bourses européennes ont clôturé en forte baisse, Londres chutant de 8,85% et Francfort de 7,01%. Paris a perdu 7,73%, achevant la pire semaine de son histoire (-22,16% depuis lundi).
Les grandes Bourses affichent des reculs dignes de la définition informelle du krach — une baisse des cours de plus de 20% en quelques jours — qui justifient les comparaisons avec les crises de 1929 et 1987.
Les autres marchés européens --de Madrid à Amsterdam et de Lisbonne à Athènes-- ont subi des pertes semblables, tandis qu'à Moscou, les autorités ont préféré carrément ne pas ouvrir les deux marchés, le RTS et le Micex.
Alors que la crise financière menace de plonger l'économie dans une récession synonyme de flambée du chômage, le président George Bush a encore tenté de rassurer. Il a invité les acteurs économiques à rejeter l'"incertitude et la peur" tout en martelant que les autorités américaines avaient les moyens de combattre la crise.
Sous pression, les ministres des Finances et banquiers centraux du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) tenteront dans la soirée de trouver des réponses structurelles à la crise lors d'une réunion à l'issue très incertaine.
La Bourse de New York, après avoir déjà plongé de 7,33% jeudi, a encore dégringolé, le Dow Jones abandonnant peu après 16H00 GMT 4% et le Nasdaq 3,5%, pas rassurés par les propos de George Bush.
Cauchemar général en Asie également. En clôture, Tokyo a subi une nouvelle chute historique de 9,62%, Hong Kong a perdu 7,2%, Sydney et Manille 8,3%, Singapour 7,34% et Bangkok 9,61%.
Depuis le début de l'année, les principales bourses américaines, européennes et japonaises ont perdu environ 40% de leur valeur.
Pour tenter au moins d'endiguer les mouvements spéculatifs qui attisent l'instabilité des marchés, l'autorité boursière italienne (Consob) a pris une mesure radicale en interdisant les ventes à découvert sur les actions (spéculation à la baisse) jusqu'à fin octobre. Le Danemark a voté une loi interdisant également ces ventes de façon provisoire.
Mais ces décisions illustrent aussi l'absence de coordination européenne.
Si les Etats-Unis ont adopté le plan Paulson qui prévoit d'accorder jusqu'à 700 milliards de dollars pour racheter les actifs dépréciés des banques et leur permettre d'assainir leur bilan, les Européens n'ont pour l'instant pris aucune disposition commune de ce genre, privilégiant des plans de soutiens nationaux.
Cependant, les autorités allemandes, qui rejetaient jusqu'à présent tout plan de sauvetage global des banques, qu'il soit d'ailleurs national ou européen, ont assoupli leur position vendredi soir, ouvrant la porte à une harmonisation européenne. "Il faut arrêter avec les solutions au cas par cas", a déclaré le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück.
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé à suivre l'exemple du Royaume-Uni dans son plan "révolutionnaire" visant à secourir le système bancaire par le biais de nationalisations partielles.
Le chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero a demandé à Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, de "réunir d'urgence les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Eurogroupe" pour une "action forte et coordonnée" face à la crise financière.
Pendant ce temps, la menace d'une contagion de la crise financière à "l'économie réelle" se précise.
La consommation a reculé au troisième trimestre aux Etats-Unis pour la première fois depuis environ 17 ans, a souligné Alexis Körber de l'institut de conjoncture suisse BAK Basel Economics.
La crise du crédit affecte déjà les secteurs du bâtiment et de l'automobile, qui commencent à détruire des emplois, en Amérique du Nord comme en Europe.
Selon des analystes parisiens, la paralysie du marché interbancaire pourrait aussi provoquer des faillites d'entreprises en chaîne.
Signe d'une inquiétude croissante, les Allemands, confient de plus en plus leurs économies aux caisses d'épargne, malgré une garantie d'Etat pour tous les comptes en banque. Seuls 55% d'entre eux estiment leurs économies en sécurité, selon un sondage.
Autre indicateur des craintes de récession, les cours de l'or noir chutent. Moins de croissance économique signifie moins de demande pour le brut. Le pétrole est passé sous 80 dollars à Londres et à New York, loin de ses records historiques du 11 juillet à plus de 147 dollars.
Les grands argentiers du G7, qui se réunissent vendredi à partir de 18H00 GMT à Washington, auront du mal à parler d'une seule voix, tant les remèdes pour affronter la crise divergent d'un pays à l'autre.
La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a d'ailleurs estimé qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que le G7 débouche sur "une réponse harmonisée" qui serait "la même pour tout le monde".
"On ne peut pas appliquer la même méthode à des situations de marché différentes. Ce qui me paraît très important, c'est qu'on se mette d'accord sur des principes communs", a-t-elle dit.
Outre le G7 financier et un possible G8, Washington accueillera à partir de samedi des réunions du G20, rassemblant les ministres et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents, et les réunions d'automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
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A propos de "pieuvre américaine", cette illustration trouvée sur le Net.
Posté le 31/1/9