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Pourquoi je soutiens la candidature de Benoît HAMON à la Primaire de gauche
par Arnaud Mouillard Agoravox - 27-12-16 - Face aux légitimes déceptions suscitées chez les électeurs de gauche par le quinquennat qui s’achève, il est indispensable de créer une alternative en vue de la prochaine élection présidentielle. Gérard Filoche ayant été malheureusement écarté, j’ai décidé de soutenir la candidature de Benoît Hamon à la primaire citoyenne de la gauche qui aura lieu les 22 et 29 janvier prochains. J’ai écouté et lu les propositions de Benoît Hamon et Arnaud Montebourg. Mon choix s’est porté sur un projet et pas sur un homme. Aujourd’hui, j’ai choisi le projet de Benoît Hamon. Lors de son récent passage à « L’Emission politique » de France 2 le 8 décembre dernier, je l’ai trouvé très intéressant. J’ai vu un homme qui connaît ses dossiers et qui a une vision pour la France avec trois piliers sur lesquels il bâtit sa campagne : le travail, d’abord, que les transformations technologiques amènent à repenser ; l’environnement, ensuite, qu’il est le seul au PS à mettre au cœur de son programme ; la question sociale, enfin, clairement tournée vers la réduction des inégalités. Loin de l’obsession pour les questions identitaires, Benoît Hamon défend une nouvelle étape dans la réduction du temps de travail ; un Revenu Universel d’Existence, pour tous à partir de 18 ans pour «éradiquer la pauvreté» et surtout pour donner un nouveau sens au travail ; l’instauration d’une 6ème République ; la reconnaissancedu vote blanc et un 49.3 citoyen ; il veut imposer un moratoire sur le pacte de stabilité en Europe ; l’abrogation de la loi Travail ; remettre en cause du CICE, interdire les perturbateurs endocriniens ; légaliser le cannabis avec contrôle de l’Etat et pour « tarir l’économie souterraine et les violences » ; mettre en place un 49.3 citoyen ; créer un service public de la petite enfance et de la dépendance… (plus d’informations sur ses propositions ICI ) Au delà de son projet offensif et innovant sur bien des aspects, l’action de Benoît Hamon comme ministre au gouvernement entre 2012 et 2014 aura permis notamment de créer les Loi sur la consommation et sur l’Economie Sociale et Solidaire qui sont très positives. Il est également à mon sens le candidat de cette primaire le plus à-même à rassembler la gauche à l’issue de celle-ci. Il y a des passerelles entre Benoît Hamon et les deux autres principaux candidats de gauche déclaré à la Présidentielle : Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (qui avait soutenu Hamon au Congrés de 2008 du PS). Si Benoît Hamon remporte cette primaire l’idée d’un programme commun entre les trois candidats avec à la clef une candidature unique n’est pas une utopie. Face à une vraie droite de droite avec François Fillon, avec Benoit Hamon se préfigure une vraie gauche de gauche.
Arnaud MOUILLARD - http://arnaudmouillard.fr |
Le «scandale» du revenu universelpar Michel DROUET
Agoravox - 24/1/2017 - Qu’est-ce qui lui a passé par la tête au petit Benoit dont tout le monde parlait jusqu’à présent avec mépris et qui se voit propulsé en tête des primaires de la «belle alliance» ? Relativisons, le danger est tout de même relatif, même s’il gagne les primaires de la gauche, il fera au mieux 4ème ou 5ème au premier tour de la présidentielle. L’enjeu est ailleurs, c’est-à-dire la prise de contrôle du PS afin de le rougir un peu jusqu’à la prochaine alternance, laquelle sera suivie du renoncement habituel pour raison de «pragmatisme». On a vu ce que cela donnait avec Hollande… Le microcosme éructe Depuis le succès (tout à fait relatif) de Benoit Hamon dimanche soir, ses adversaires et le microcosme médiatique et financier éructent et, à défaut d’avoir un analyse construite sur le sujet, se bornent au mieux à parler avec condescendance d’utopie, de l’avènement de la société de la paresse et de la ruine des finances publiques. Manuel Valls, «le candidat du travail» a ouvert le feu contre cette mesure dont il perçoit désormais l’importance et ne propose rien d’autre que d’assurer un «revenu décent» [sic], autrement dit l’assistanat actuel tellement décrié par la droite, pour les exclus du monde du travail et ceux qui sont condamnés aux petits boulots payés à coups de lance pierres. L’utopie Hamon, lui, il serait plutôt dans l’utopie, mais pourquoi pas ? On ne demande pas à nos gouvernants d’être les gestionnaires des désastres du capitalisme, mais de les corriger, voire les combattre. Quant à savoir si une telle mesure serait susceptible de faire ce boulot, il est un peu tôt pour le dire, la mesure n’ayant été déclinée que partiellement par le candidat. Il part de l’idée que la «destruction créatrice» des emplois n’est pas vérifiée et que les nouvelles technologies se traduiront par de plus en plus de chômage dans les années à venir et que par conséquent le plein emploi devient un rêve. Bien sûr, cette analyse est combattue par le système actuel qui clame que les beaux jours reviendront, sauf que les statistiques du chômage disent le contraire et encore, on parle très peu des travailleurs ou auto entrepreneurs précaires qui survivent tout juste et dont la variable d’ajustement s’appelle « Resto du cœur, Secours catholique ou populaire ». 750 euros par mois pour les bénéficiaires des minimas sociaux et pour les jeunes de 18 à 25 ans : voici donc la première proposition du candidat, financée notamment par le redéploiement des aides sociales ainsi que les 45 milliards d’euros, donnés aux entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité, avec le succès que l’on sait en matière de création d’emplois… Evaporés ces 45 Milliards, au mieux auront-ils servis à rétablir la trésorerie de certaines entreprises, par l’augmentation de leurs marges, au pire auront-ils été utilisés à verser de bons dividendes aux actionnaires (l’an passé fut une année à exceptionnelle à cet égard, puisque ce sont 56 Milliards qui ont été distribuées). La théorie dite du « ruissellement » trouve ses limites dans cette goinfrerie financière qui profite aux plus riches qui s’enrichissent encore davantage laissant sur le carreau de plus en plus d’exclus (en France, 21 Milliardaires possèdent autant que les 40 % les plus pauvres de la population française…) La levée de bouclier Les médias dont la majorité sont aux mains de milliardaires donnent le ton : pas de ça chez nous ! Pas la peine de débattre du sujet, sur ce qui le motiverait et sur ses effets au quotidien pour les exclus du marché du travail ou sur le pressurage libéral. Ce qui gêne dans cette mesure pour ses adversaires, c’est l’idée même que le revenu universel serait à même de permettre par exemple à des agriculteurs de pouvoir vivre décemment en subissant moins la loi des industriels du lait ou de la viande ou des vendeurs de pesticide. Ce qui gêne également, c’est la disparition d’une certaine « flexibilité » du marché du travail induit par une moindre demande de la part de jeunes qui pourraient ainsi se consacrer à plein temps à leur études au lieu de cumuler les petits boulots pour payer leur loyer. Ce qui gêne, c’est aussi que les autoentrepreneurs « ubérisés » puissent choisir de ne plus travailler 12 heures par jour pour s’assurer des revenus décents. Bien évidemment, on se garde bien de mesurer l’impact d’une telle mesure sur l’économie (les bénéficiaires sont aussi de consommateurs et ont également des projets) et sur la citoyenneté (les « assistés » ne seraient plus regardés comme des loosers et seraient davantage enclins à participer à la vie de la collectivité et à faire du bénévolat) et sur le coûteux mille-feuille public et privé qui accompagne les personnes en précarité. Ce qui gêne enfin, c’est que le système actuel puisse être réformé : trop d’intérêts en jeu, trop de pouvoirs qui en résultent. Lorsqu’on parle de réforme c’est toujours pour faire un pas en arrière, pour limiter les droits des salariés ou de précaires. On ne touche jamais au vrai scandale de la précarité, des jeunes qui « choisissent » des études courtes (ou pas d’études du tout) parce qu’ils n’auront jamais les moyens d’en faire des longues (on réserve cela aux élites ou à ceux qui peuvent s’endetter). Le progrès ou le recul Soyons clair, je n’ai pas voté aux primaires de gauche ni à celles de droite. J’attends seulement que les choses se décantent avant de savoir si j’irai voter ou non aux présidentielles. Une chose est certaine, j’en ai assez de voter contre et, placé devant une situation à la 2002, je m’abstiendrai. On a coutume de dire que la France importe avec dix ans de retard ce qui se fait de pire aux Etats Unis. Aujourd’hui, Trump, un milliardaire, est au pouvoir. Les américains vont s’apercevoir rapidement que lui et ses secrétaires d’Etat milliardaires n’ont pas été élus pour partager mais pour promouvoir l’idée de la fermeture au monde et la limitation des droits qui ne peut se traduire que par un recul pour les plus pauvres et les minorités. Gardons-nous de ce genre d’aventure, même si parfois l’impression qui prévaut est de mener un combat d’arrière-garde tant le Trumpisme à la française semble avoir le vent en poupe.
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