L'ALTERNATIVE
A L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE
DANS LE RESPECT DE LA VIE PRIVÉE
POUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
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Dieudonné condamné à 3.000 euros d'amende pour avoir diffamé Arthur !
PARIS (AFP) - 13/6/6 - L'humoriste Dieudonné a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Paris à 3.000 euros d'amende pour avoir diffamé l'animateur de télévision Arthur dont il avait déclaré qu'il finançait l'armée israélienne «qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens».
La 17e chambre du tribunal, présidée par Nicolas Bonnal, a également condamné l'humoriste à payer à Arthur 1.500 euros de dommages-intérêts et 3.000 euros au titre des frais de justice.
Dans une interview au magazine culturel The Source publiée le 29 décembre 2003, Dieudonné avait mis en cause l'animateur de télévision dans des propos repris ultérieurement dans un article du Monde daté du 8 janvier 2004.
Selon l'article, Dieudonné avait déclaré : «Il faut savoir qu'Arthur avec sa société de production finance de manière très active l'armée israélienne (Tsahal, ndlr) qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens.»
Suivant l'analyse qui avait été faite lors de l'audience, le 5 mai, par la procureur de la République, Béatrice Vautherin, le tribunal a considéré que la phrase incriminée devait être raccrochée au contexte du reste de l'interview dans laquelle Dieudonné évoquait l'action d'un lobby juif à la tête des médias qui risquait de lui fermer les portes des plateaux de télévision.
En affirmant ainsi qu'Arthur pouvait être soupçonné de faire "prévaloir ses solidarités confessionnelles sur toute autre considération professionnelle ou artistique, en abusant du pouvoir qui serait celui du lobby (...) entendu au sens de groupe de pression occulte et illégitime", Dieudonné "a porté atteinte à son honneur et à sa considération", a considéré le tribunal.
A propos de Pascal Sevran et Marc-Olivier Fogiel, voir le monde de l'odieux visuel (fichier pdf)
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Le roi est nu ou les médias dévoilés
par Léon Chibolet
Source : Le réseau Voltaire
La presse écrite et audio-visuelle française ne cesse de perdre des lecteurs et téléspectateurs alors que ses moyens financiers continuent de progresser. Pour Léon Chibollet, cela ne s’explique que par la ligne éditoriale unique de cette presse, entièrement dévouée à l’Alliance atlantique [l'Empire US-OTAN], comme ses propriétaires, majoritairement des groupes industriels clients des États.
Quelle mouche a piqué François Bayrou, secrétaire général de de l’UDF, le parti français de centre-droit, pour présenter sans fioriture la situation catastrophique des médias français ? Voilà que, élection présidentielle oblige, il se met à dire tout haut ce que chaque homme politique pense tout bas... et n’ose dire de peur d’être banni des médias : les groupes de presse, de radio-télévision sont contrôlés par des holdings industrielles qui en sont les principaux actionnaires. Or, ces holdings dépendent de marchés publics et veulent donc courtiser les États, influer sur les politiques publiques et sur les élections.
En premier vient le complexe militaro-industriel.
Le groupe Dassault vend aux États les avions Mirage et Rafale. Son patron, le sénateur UMP de l’Essonne Serge Dassault, a racheté plus de 70 titres de presse, dont Le Figaro, pour «diffuser des idées saines» [sic].
Le groupe Lagardère détient une partie du consortium européen EADS, le 2ème constructeur mondial d’aéronautique de défense; simultanément, il est le 3ème éditeur mondial de livres et le 1er éditeur mondial de magazines, il contrôle la principale messagerie française de presse, il possède aussi bien Paris-Match que Marie-Claire, MCM et Europe 1, sans compter près de 20 % du groupe Le Monde.
Puis vient le BTP (Bâtiment et travaux publics). Le groupe Bouygues est le 1er constructeur mondial de routes. Il réalise pour l’État des ouvrages d’art comme le Stade de France ou la grande mosquée de Casablanca. Il possède aussi de nombreuses chaînes de télévision : TF1, LCI, TPS etc. sans compter la branche Bouygues Telecom.
Et la Fininvest, la holding de Silvio Berlusconi qui ne sait comment distinguer ses affaires privées de ses mandats publics, qui a racheté quantité de magazines, de Closer à Science et Vie.
Dans ce palmarès, il faut ensuite citer ceux qui ne peuvent vivre en dehors des lambris dorés.
Le Groupe PPR n’est pas seulement le n° 3 mondial de la vente par correspondance et le le n° 3 du luxe, il est aussi avec la FNAC le leader de la distribution des produits culturels et détient aussi bien Le Point que La Recherche.
LVMH est le numéro 1 mondial du luxe. Il possède aussi La Tribune et Radio Classique.
Le groupe Bollore, qui joue un rôle considérable dans la vie économique des États africains, détient la régie publicitaire Havas comme la chaîne de télévision Direct 8.
Le problème, c’est que malgré tous ces mariages de raison, tout l’argent dépensé, les quotidiens français, les radios et les télés sont en train de décliner à vive allure. Cela est particulièrement sensible pour les journaux et la presse écrite en général. Chaque acteur frappé par ce mal présente les diverses raisons de ce déclin, de cette hémorragie de lecteurs. Ainsi, le quotidien Le Monde y consacre deux pages pleines dans son numéro du 1er septembre 2006, retenant parmi les causes de sa désaffection la concurrence des gratuits et d’Internet.
A aucun moment n’est abordée la ligne éditoriale de ce journal, ligne politique qu’il partage avec tous les autres quotidiens parisiens, tous atlantistes, applaudissant les guerres de l’OTAN en Afghanistan, des États-Unis en Irak, d’Israël au Liban, se taisant sur Gaza, ce vaste camp de concentration à ciel ouvert ? (Il est vrai que leurs engagements changent à la mesure des désastres militaires bien réels mais aussi potentiels qui ont lieu et/ou se préparent sur ces différents champs de bataille). C’est la logique des grands groupes industriels d’utiliser leurs relais de presse pour flatter l’État qui les nourrit, ce qu’ils font avec une servile maladresse.
La rédaction du Monde qui perd tant de lecteurs ne devrait pas oublier qu’un mois auparavant, elle a annoncé à la une de son édition du 26 juillet la prise de Bint Jbeil par l’armée israélienne, et publié en page trois le 27 juillet la photo d’un char victorieux avec sa légende : «des soldats israéliens arborent le drapeau libanais et celui du Hezbollah en revenant de la ville conquise Bint Jbeil, au Liban sud, mardi 25 juillet».
Par contre, les internautes un peu curieux suivaient, en naviguant sur des sites libanais proches du Hezbollah, le déroulement des offensives sur Bint Jbeil (qui ne fut du reste jamais pris) et savaient que les blindés israéliens subissaient une «raclée». Dans un article un peu mieux ficelé, mais daté du 8 septembre, bien après la bataille, ce même journal rappelait que l’armée israélienne avait perdue plus de cinquante chars Merkava. Tout cela sent la propagande spontanée, idéologique et mal faite… pour un journal de « référence », cela fait ridicule ; c’est même honteux.
La présence insistante de ces orientations atlantistes m’a conduit, depuis un an et demi, à ne plus acheter de quotidiens, changement considérable dans mes habitudes après en avoir lu un, voire deux, pendant des années. Je navigue par contre une heure en moyenne par jour en circulant parmi quelques sites et agences de presse afin d’y lire des interventions et des analyses qui présentent des alternatives à l’ambiance délétère dégagée par les médias dominants français. La diversité des points de vue me convient et la richesse des contenus me donne pour la première fois l’impression d’avoir accès à des informations de premier ordre étayées par des reproductions d’articles originaires du monde entier, ou d’agences de presse.
Parmi les sites en langue française (De Defensa, Réseau Voltaire, RIA Novosti, Solidarité et progrès, etc.), on peut trouver des articles remarquables qui par leur qualité, contribuent à l’effondrement des MSM (pour Mainstream medias) grâce à la liberté de ton et l’audace permettant de traiter des sujets restés tabous ailleurs.
Un exemple illustre bien les sources de cette désaffection : il y a un débat mondial portant sur l’interprétation à donner aux événements du 11 septembre 2001 et dont dépend les grands choix de politique internationale. Dès le début, puis pendant des années, ce débat a été mené essentiellement sur Internet et s’est cristallisé autour des livres de Thierry Meyssan, président-fondateur du Réseau Voltaire, (son ouvrage Le Pentagate par exemple). La presse écrite ne peut plus faire l’impasse sur ce débat considérable et de nombreux journaux et magazines essayent d’en parler car selon les derniers sondages, plus de 42 % de la population états-unienne estime que le complot était intérieur.
Mais que penser alors des médias dominants qui ont par exemple traîné Thierry Meyssan dans la boue. Il suffit de se rappeler l’hallali sonné contre lui par Le Monde et ses insolents et prétentieux journalistes, pour prendre la mesure du drame de ce journal discrédité; mais il en est de même pour Libération, Le Point ou Paris-Match…
Alors, une question me harcèle : pourquoi la désignation de presse-poubelle ne s’appliquerait-elle pas aussi à ces journaux ?
Léon Chibolet
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Communiqué Alter Info (Affaire UEJF et AIPJ contre Alter Info)
Vendredi 11 Janvier 2008
Chers ami(e)s, membres, contributeurs, lecteurs et visiteurs, notre agence de presse associative est la cible d'une nouvelle tentative de déstabilisation.
Une assignation en référé pour le lundi 7 janvier 2008 a été demandée par l'UEJF et AIPJ, une plainte a aussi été déposée contre nous auprès de Monsieur le Procureur de Paris.
Afin d'éviter que la justice n'interprète notre communiqué comme une ingérence dans la procédure judiciaire, nous vous informerons des détails et du fond de cette affaire une fois le jugement rendu le lundi 14 janvier 2008.
Ce communiqué à pour objectif de "lever" des fonds pour faire face à ce nous qualifions être "une nouvelle tentative d'intimidation et de déstabilisation".
Après les menaces de morts répétées et les tentatives de corruptions n'ayant pas réussi à nous dévier de notre objectif principal: prosaïquement présenter une autre version de ce que la pensée dominante impose, une lecture alternative de l'information véhiculée par les media marchands, il nous semble possible que la démarche de ces deux associations, s'inscrive dans une même logique ; à défaut de nous faire taire, nous nuire financièrement et psychologiquement afin d'entraver la bonne marche de notre association.
Les taux d'audiences de notre site, irritent, peut-être même effrayent certains groupes.
En ce mois de janvier 2008, Alter Info entre dans sa troisième année avec une fréquentation d'une constante progression et d'environ trois cent milles visites mensuelles, dont 70 % des connexions depuis la France. Il est une chose dont nous pouvons être certains, notre journal en ligne ne laisse pas indifférents. Nous utilisons un logiciel de statistique qui nous permet de connaître l'origine de nos visites, aussi nous constatons que de nombreux ministères nationaux et étrangers, des institutions gouvernementales, organisations financières internationales, des parlements et sénats étrangers, ainsi que les grandes enseignes de la presse écrite et télévisuelle de ce pays et d'autres organismes dont nous ne pouvons citer les noms, visitent régulièrement notre site. Nous sommes conscient que tous ceux qui viennent lire nos pages ne partagent certainement pas notre vision, néanmoins, notre choix éditorial ne doit pas les laisser indifférents non plus.
La liberté de la presse même relative ne doit pas rester qu'une utopie, c'est le dernier rempart contre toutes formes de dérives à condition que l'information reste libre et accessible à tous.
Alter Info a besoin de vous
L'argent étant le nerf de la guerre, c'est financièrement que l'on tente de nous déstabiliser. En effet, même si ceux qui ont abusivement utilisé la justice à des fins personnelles étaient déboutés, il n'en demeure pas moins qu'ils auront réussi à nous affaiblir financièrement.
Les frais d'avocat concernant uniquement cette affaire s'élève jusqu'à présent à près de 6000 € (six milles euros). Cette somme représente plus d'un an de budget de fonctionnement de notre association, et ce sans qu'aucun de nos membres ou contributeurs ne soit rémunéré.
Il est important de savoir que nous ne recevons aucune aide et subvention, nos seules ressources sont les dons et les cotisations.
Afin de permettre une large diffusion des informations souvent occultées par les media ‘'marchands'', nous avons fait le pénible choix de la gratuité de nos services, afin de faciliter l'accès à l'information alternative pour tous.
Quasi quotidiennement des messages de nos visiteurs nous parviennent, et à juste titre, pour critiquer la publicité présente depuis deux mois sur nos pages.
La publicité sur notre site ne couvre à peine le loyer de notre bureau.
Au risque de voire notre contrat publicitaire annulé, il faut tout de même préciser que nous ne sommes pas rémunérés par la visibilité des pubs, mais uniquement par le nombre de cliques effectués par nos visiteurs. Alors que actuellement le montant de la pub atteint à peine la somme de 300 dollars par mois. Avec trois cents milles visites mensuelles, si chaque visiteur (ce qui est une utopie) cliquait une fois sur une bannière publicitaire, cela nous rapporterai plus de dix milles dollars par mois.
Appel à dons
Nous recevons régulièrement des messages de soutiens et d'encouragement, et aussi dans une moindre mesure des messages d'insultes et de critiques acerbes, somme toute normale.
Cependant, c'est le moment de vérité pour nous, mais aussi pour tous ceux qui disent nous soutenir.
Si l'appel aux dons n'est pas à la hauteur de nos besoins, il y a une possibilité que nous cessions la poursuite de notre lutte, soit en réduisant les publications, soit en fermant définitivement notre site.
Ce ne sont pas les moyens utilisés par nos détracteurs qui seront à l'origine d'une éventuelle fermeture de notre site et de notre agence de presse associative, mais la passivité et/ou le laxisme de nos lecteurs les plus assidus et de nos soutiens supposés et de leurs réaction face à nos difficultés financières actuelles.
Que notre site et notre association ferment ne sera sans doute pas un drame en soi, puisque nous pensons avoir semé les graines d'une nouvelle approche de l'information, imposant une capacité de discernement et faisant appel à l'esprit critique de nos lecteurs.
Cependant, que nos amis sites et organismes qui mènent une lutte avec les mêmes motivations que nous et même s'ils ont une approche différente de la nôtre, ne doivent pas douter que les prochains seront eux. La démarche et les motivations de ces deux associations ne consistent pas uniquement à nous museler, mais espèrent nous décourager en voulant instrumentaliser le droit et la justice. A travers notre défaite escomptée, elles visent aussi tous les groupes de résistants contre la pensée dominante.
Chers amis, la balle est dans votre camps, si vous ne réagissez pas à la hauteur de la gravité de la situation, tous ce pourquoi nous, nous battons sera à la merci de nos contradicteurs.
André Gide disait : «Je crois à la vertu des petits peuples. Je crois à la vertu du petit nombre. Le monde sera sauvé par quelques-uns.»
Même si avec trois cents milles visites mensuelles, nous ne sommes pas encore en mesure d'influencer la «masse», ni changer en profondeur quoi que ce soit, nonobstant, notre contribution à la lutte contre les injustices dérange au plus haut point nos détracteurs, ce qui explique cet acharnement aujourd'hui. "Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire." (George Orwell)
Comment nous soutenir ?
Vous pouvez envoyer vos dons par chèque ou mandat à :
Alter Info apa
23, rue d'Illzach
68100 MULHOUSE / France
Tél : (depuis la France) 03 89 60 34 50
(Depuis l'étranger) 00 33 3 89 60 34 50
Un reçu (pour déduction d'impôts) vous sera envoyé sur demande
«Quiconque veut ravir la liberté d'une nation doit commencer par lui retirer le droit de s'exprimer librement.» Nous vivons dans un monde où l'information est devenu une vulgaire marchandise, et à ce titre fait l'objet de spéculations et d'instrumentalisation : rétentions et/ou surabondances de l'information dans le seul but de restreindre la liberté qui passe par l'information.
«Je n'ai aucune raison de croire que celui qui m'enlèverait mes libertés, ne m'enlèverait pas, une fois en son pouvoir, tout le reste.» La probité de l'information est proportionnelle aux libertés consenties aux citoyens. L'information soumise à une quelconque contrainte, politique, économique ou simplement idéologique, se transforme en propagande.
L'information marchande soumise aux impératifs économiques s'est transformée en un instrument de propagande aux services des politiques et des financiers. «La propagande n'est pas conçue pour tromper l'esprit critique, mais simplement pour donner aux lâches d'esprit une excuse pour ne pas penser du tout.»
Ainsi, au lieu de libérer l'individu, l'information marchande l'endoctrine, le fanatise par l'abrutissement, le maintient dans l'ignorance, l'oblige à accepter des choix à rebours de ses propres intérêts, à l'asservir avec son consentement, à l'endormir. Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir, en les maintenant éveillés dans un monde "onirique" [artificiel]; cependant les chaînes d'or ne sont pas moins chaînes que les chaînes de fer et il y a une chose pire encore que l'infamie des chaînes, c'est de ne plus en sentir le poids.
L'information marchande est devenu un système d'ignorance imposée contrairement à l'information probe, affranchie de toute contrainte, qui est un droit fondamental permettant à l'individu de s'émanciper des idéologies, de la tyrannie de la pensée unique, de se libérer de ses chaînes et de sa condition de serf du monde moderne.
«Le monde se divise en trois catégories de gens :
- un très petit nombre qui fait se produire les événements,
- un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s'accomplir,
- et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s'est produit en réalité.»
«Pour que le mal triomphe il ne suffit que d'une seule chose... que les gens de bien ne fassent rien !»
Source : http://www.alterinfo.net
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L'Etat juif veut "sanctionner" la chaîne Al-Jazeera, lui reprochant d'être pro-Hamas !
JERUSALEM - AP - 12/3/8 - L'Etat hébreu a annoncé mercredi qu'il voulait imposer des sanctions contre la chaîne de télévision Al-Jazeera, l'accusant d'avoir une couverture favorable au Hamas dans les événements au Proche-Orient.
Selon Majalli Whbee, vice-ministre des Affaires étrangères d'Israël, le gouvernement va refuser tout visa aux "employés" [journalistes] de cette chaîne basée au Qatar, et les dirigeants israéliens n'accepteront plus de se faire interviewer par Al-Jazeera.
Le ministère israélien des Affaires étrangères va envoyer des lettres de protestation à Al-Jazeera et au gouvernement du Qatar, a-t-il ajouté. Cette chaîne de télévision est en grande partie contrôlée par la famille au pouvoir au Qatar.
Les autorités israéliennes ont été particulièrement ulcérées par la couverture des dernières violences dans la Bande de Gaza, affirmant que "la chaîne montrait rarement les victimes israéliennes et les tirs de roquettes par les Palestiniens" [pour quelles raisons ?!].
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Le sous-préfet de Saintes, Bruno Guigue, limogé pour avoir publié un article anti-israélien
LA ROCHELLE (AFP) - Le sous-préfet de Saintes (Charente-Maritime), Bruno Guigue, a été limogé pour avoir enfreint son devoir de réserve en publiant une tribune anti-israélienne sur un site internet, une affaire "tout à fait exceptionnelle", selon le ministère de l'Intérieur.
"M. Guigue s'est mis lui-même en dehors des conditions d'exercice de sa fonction", a estimé dimanche le préfet de Charente-Maritime, Jacques Reiller, lors d'un point de presse à La Rochelle.
"C'est le principe même du respect du devoir de réserve qui était enfreint. Toute la fonction publique repose sur un devoir de réserve, une obligation de neutralité", a-t-il rappelé. "Même s'il voulait publier un ouvrage sur les vases Ming, il devrait en référer, c'est la seule règle".
Dans une tribune publiée le 13 mars sur le site internet Oumma.com, M. Guigue, dont la qualité de sous-préfet n'était pas mentionnée, avait notamment estimé qu'Israël était le "seul Etat au monde dont les +snipers+ abattent des fillettes à la sortie des écoles". Dans ce texte intitulé "Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l'ONU", il ironisait également sur les "geôles israéliennes où, grâce à la loi religieuse, on s'interrompt de torturer durant le Shabbat".
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, "mise au courant mercredi du contenu de cette tribune", a "immédiatement décidé de mettre fin aux fonctions" de M. Guigue, a annoncé samedi son ministère.
Le devoir de réserve, "c'est le b.a.-ba du métier. Ce n'est pas la tonalité du texte qui justifie la sanction, mais le non-respect du devoir de réserve", "l'une des premières obligations" du corps préfectoral, a expliqué dimanche le ministère, parlant d'une affaire "tout à fait exceptionnelle".
M. Guigue, administrateur civil (autre corps de la fonction publique, ndlr) "détaché dans les fonctions de sous-préfet" depuis l'automne dernier, "est reversé dans son cadre d'origine", a précisé le préfet de Charente-Maritime.
Le décret mettant fin à son détachement doit être signé par le président de la République et le Premier ministre et prochainement publié. D'ici là, l'intéressé n'exerce plus ses fonctions et un sous-préfet intérimaire va être désigné.
Enarque, normalien, M. Guigue, qui n'a pu être joint dimanche, a publié plusieurs ouvrages, dont "Proche-Orient: la guerre des mots", ainsi que des tribunes sur la situation proche-orientale.
Le site Oumma.com se présente comme "le premier site de l'Islam francophone sur internet" avec "plus de 6 millions de visites mensuelles". Il affirme constituer "une initiative indépendante de nature culturelle, civique et informative", visant notamment à "organise(r) le débat d'idées sur l'intégration et la représentation de l'islam en Europe et partout dans le monde francophone".
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVA) a salué la décision de la ministre de l'Intérieur, tout en réclamant "le retrait immédiat de tous les textes" de M. Guigue parus sur le site.
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La pensée unique nous dit que l'on peut critiquer la Chine, la Russie....
mais qu'il faut éviter les USA, et alors, il y a un pays à ne pas "toucher" : Israël !
Le ministère de l'Intérieur a limogé samedi soir le sous-préfet de Saintes, en Charente-Maritime. Bruno Guigue n'exerce plus sa fonction, après avoir publié une tribune "violemment anti-israélienne" sur le site internet Oumma.com, explique le ministère. Dans une tribune publié le 13 mars, Bruno Guigue estime notamment qu'Israël est "le seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles". Il ironise également sur les "geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s'interrompt de torturer pendant Shabbat".
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a "été mise au courant mercredi du contenu de cette tribune et a immédiatement décidé de mettre fin aux fonctions" de Bruno Guigue. Enarque, normalien, l'ex-sous-préfet a publié plusieurs ouvrages, dont Proche-Orient : la guerre des mots, et des tribunes sur la situation proche-orientale.
http://oumma.com/Quand-le-lobby-pro-israelien-se
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Par Bruno Guigue
Jeudi 13 mars 2008
Dans sa rubrique «Point de vue» du 27 février 2008, «Le Monde» a généreusement offert ses colonnes à un texte d'une hystérie verbale et d'une mauvaise foi insondables. Les accusations qu'il profère à l'égard du conseil des droits de l'homme de l'ONU sont si mensongères que même la liste des signataires ne tempère qu'à peine notre stupéfaction : Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel...
On peut facilement compléter la liste tant l'omniprésence des intellectuels organiques du lobby pro-israélien nous est devenue familière.
Le titre sans nuances de cette prose haineuse est déjà tout un programme : «L'ONU contre les droits de l'homme».
Dès les premières lignes, on peut y lire cet appel angoissé : «L'année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme par l'ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d'années, par ses dérives, l'ONU s'est caricaturée». Inévitablement le lecteur non averti s'alarme : l'organisation internationale serait-elle brusquement devenue suicidaire ?
Mais par bonheur la suite nous éclaire aussitôt sur les préoccupations profondes de nos signataires : « A Durban, en Afrique du Sud, s'est tenue en 2001 la conférence mondiale contre le racisme, à l'initiative des Nations-Unies. C'est au nom des droits des peuples que furent scandés des «mort à l'Amérique !» et «mort à Israël !» et c'est au nom du relativisme culturel qu'on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes ».
Quel rapport entre la géopolitique du Moyen-Orient, manifestement en cause dans les appels à combattre les Etats-Unis et Israël, et l'oppression des femmes que viendrait cautionner le «relativisme culturel» ? Probablement aucun. Mais amalgamer les deux sujets présente l'intérêt polémique de suggérer une pernicieuse concurrence entre les victimes : vous qui condamnez Israël et l'Amérique, vous ne dites rien de la souffrance des femmes opprimées dans les pays musulmans. C'est une antienne dont la rhétorique lobbyiste est coutumière : elle permet de détourner le lecteur occidental de la critique de la politique américaine ou israélienne en fixant son attention sur un problème interne des sociétés moyen-orientales.
Ce rapprochement polémique entre les deux sujets, pourtant, est particulièrement cocasse. L'Arabie saoudite, où le port du voile est obligatoire et les femmes interdites de conduite automobile, est l'alliée historique des Etats-Unis dans la région. Le régime obscurantiste des talibans, lui, a vu le jour sous les auspices d'une CIA qui a prêté ses camps d'entraînement sur le sol américain aux combattants du mollah Omar. En revanche, l'Irak et la Syrie baasistes, plus proches de la norme occidentale en matière de condition féminine, n'eurent pas droit aux mêmes égards. Le premier a été pulvérisé sous les bombes US, la seconde est rangée dans la catégorie des « Etats voyous ». Mais peu importe : les partisans de la politique américaine au Moyen-Orient se croient fondés à donner des leçons en matière d'émancipation féminine.
S'agissant de l'ONU, en outre, on ne s'étonnera guère d'un tel ressentiment de la part des porte-parole du néoconservatisme à la française. Car les résolutions du conseil des droits de l'homme, comme hier les déclarations de l'assemblée générale, ont osé mettre en cause la répression israélienne en Palestine occupée. Les 47 Etats élus par leurs pairs au CDH bénéficient de l'égalité de vote. La sensibilité qui s'y exprime reflète donc une opinion majoritaire qui n'a aucune raison de cautionner l'occupation militaire des territoires arabes. Que les thuriféraires d'Israël, cependant, se rassurent : ces résolutions demeurent symboliques à défaut d'être exécutoires. Mais ce n'est pas suffisant. Il leur faut aussi en stigmatiser le principe par un usage grossier de la calomnie.
C'est à quoi s'emploient rageusement les signataires. « Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances qui s'y constituent, les discours qui s'y tiennent, les textes qui s'y négocient et la terminologie utilisée anéantissent la liberté d'expression, légitiment l'oppression des femmes et stigmatisent les démocraties occidentales .. Le CDH est devenu une machine de guerre idéologique à l'encontre de ses principes fondateurs. Ignorée des grands médias, jour après jour, session après session, résolution après résolution, une rhétorique politique est forgée pour légitimer les passages à l'acte et les violences de demain ».
Symptôme d'une psychose paranoïaque ou monument de la démonologie occidentale : on hésite sur le diagnostic. La seule certitude, c'est que ce réquisitoire contre des forfaits inexistants témoigne d'une inventivité hors du commun. Le conseil des droits de l'homme de l'ONU voudrait « anéantir la liberté d'expression » ? On se demande bien pourquoi et comment. Mais nos interrogations demeurent sans réponse. Nos polémistes annoncent « la mise à mort de l'universalité des droits » par l'ONU elle-même, mais cette mort annoncée reste nimbée de mystère. Aucune citation des résolutions du CDH ne vient étayer cette accusation, et les détracteurs de l'ONU condamnent ses idées supposées avec une violence inversement proportionnelle aux preuves de ce qu'ils avancent. Visiblement, ils préfèrent parler à sa place en procédant directement au commentaire de ce qu'elle est censée avoir dit.
En guise de citations, on doit alors se contenter des propos résumés au style indirect, sans guillemets, qu'aurait tenus M. Doudou Diène, rapporteur spécial sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie auprès de l'ONU. L'intellectuel sénégalais aurait ainsi déclaré qu'« énoncer une critique contre le port de la burqa constitue une agression raciste, que la laïcité est ancrée dans une culture esclavagiste et colonialiste, et que la loi française contre le port des signes religieux à l'école participe du racisme antimusulman ». Seul problème : ces citations sont introuvables. Si chacun de ces énoncés soulève évidemment des objections, encore faut-il qu'il ait été formulé. Une polémique grossière sur des citations qui n'en sont pas : le procédé condamne ses auteurs.
Au demeurant, les seules citations que les idéologues publiés par «Le Monde» auraient dû produire à l'appui de leur propre thèse sont celles du CDH lui-même. Mais ils se gardèrent bien de le faire. Livrant leur interprétation tendancieuse en lieu et place de la pensée d'autrui, ils pérorent gravement en prenant leur fantasme pour la réalité : «La confusion est à son comble, affirment-ils, quand est dénoncée comme une attitude raciste toute critique de la religion». Mais d'où vient cette idée ? Qui l'a émise ? Nul ne le sait. N'importe qui, en revanche, peut vérifier ce qu'a énoncé le CDH sur la question religieuse. Il suffit de consulter les compte-rendus officiels des six sessions réunies depuis sa création en juin 2006.
Le 30 mars 2007, le CDH a ainsi adopté une résolution «sur la lutte contre la diffamation des religions». Ce texte nuancé insiste sur «le droit de chacun à la liberté d'expression, qui devrait s'exercer de façon responsable et peut donc être soumis à de restrictions, prescrites par la loi et nécessaires pour le respect des droits ou de la réputation d'autrui, la protection de la sécurité nationale, de la santé ou de la morale publiques, et le respect des religions et des convictions». Sur le plan des principes, ce texte ne diffère guère du droit positif en vigueur dans la plupart des pays, les Etats occidentaux ayant eux aussi entouré l'exercice de la liberté d'expression de certaines limites juridiques. En France, la reconnaissance de la liberté d'expression n'entraîne aucun droit à diffamer son voisin, toute forme d'injure manifestant une discrimination raciale ou religieuse est punie par la loi, et certaines dispositions législatives ont même eu pour effet d'énoncer une vérité officielle sur des faits historiques.
Naturellement, la teneur de cette résolution du CDH n'est pas indifférente au contexte politique lié à la «guerre contre le terrorisme» menée tambour battant par Washington. «Le Conseil se déclare préoccupé par les images stéréotypées négatives des religions et par les manifestations d'intolérance et de discrimination en matière de religion ou de conviction. Il se déclare en outre profondément préoccupé par les tentatives visant à associer l'islam avec le terrorisme, la violence et les violations des droits de l'homme. Il note avec une vive inquiétude l'intensification de la campagne de diffamation des religions, et la désignation des minorités musulmanes selon des caractéristiques ethniques et religieuses depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001».
L'adoption de ce texte s'est heurtée à l'opposition des pays occidentaux, mis en minorité lors du vote final. Aucun d'entre eux n'y a vu, toutefois, le danger mortel pour la civilisation universelle que dénoncent les signataires de notre pamphlet antionusien. Au nom de l'Union européenne, la représentante de l'Allemagne « a fait remarquer que, comme l'a établi le rapport de M. Doudou Diène, la discrimination fondée sur la religion ne concerne pas uniquement l'islam, mais également le judaïsme, le christianisme et des religions et croyances venues d'Asie, ainsi que des personnes sans religion. Elle a également souligné qu'il est problématique de séparer la discrimination fondée sur la religion des autres formes de discrimination. Elle a aussi jugé l'utilisation du concept de diffamation contre-productive, préconisant plutôt un texte axé sur la liberté de religion ou de conviction ».
Que ce débat témoigne d'une différence de sensibilité sur les questions religieuses entre pays membres de l'organisation de la conférence islamique (OCI) et pays occidentaux est une évidence. Cela méritait une réflexion sur la sécularisation relative des sociétés concernées et la référence, explicite dans les pays musulmans, à des valeurs religieuses. Mais cette réflexion n'effleura même pas l'esprit de nos intrépides signataires qui, faute d'avoir lu les textes auxquels ils font vaguement allusion, en dénaturent volontairement la signification. Refusant de discuter rationnellement les arguments de l'autre, on préfère le stigmatiser en imaginant une dramaturgie grossière mettant en scène des personnages réels. Ce théâtre de marionnettes, du coup, tient lieu d'argumentaire.
C'est ainsi que nos signataires s'en prennent violemment à Mme Louise Arbour, haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU. «Elle a participé à une conférence à Téhéran consacrée aux droits de l'homme et à la diversité culturelle, dénoncent-ils. Portant le voile, comme la loi de la république islamique l'exige, la haut-commissaire a été le témoin passif de l'énoncé de principes à venir, ainsi résumés : offense aux valeurs religieuses considérée comme raciste. Bien pire, dès le lendemain de cette visite, vingt et un Iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus en public. C'est en sa présence que le président Ahmadinejad a renouvelé son appel à la destruction d'Israël».
Encore une fois, l'art de l'amalgame intellectuel atteint des sommets. Mêlant tout et son contraire, le texte publié par « Le Monde » mise sur la confuse indignation du lecteur en anesthésiant au passage son jugement critique. Louise Arbour portait le voile à Téhéran, soit. Mais aurait-elle pu, en Israël, organiser une réunion pendant le shabbat ? Les régimes religieux ont des exigences que n'ont pas les autres. On peut le déplorer, mais ils sont chez eux. L'offense à la religion, dans certains pays, est considérée comme une forme de racisme. Faut-il que nous allions les convaincre du contraire, et de quelle manière ? La peine de mort, enfin, est cruellement appliquée en Iran. Mais les aspects odieux du régime de Téhéran ne le résument pas pour autant, et le régime saoudien n'a rien à lui envier. Surtout pas l'amitié des Etats-Unis, où un président texan a été élu sur sa réputation d'exécuteur intraitable des criminels supposés. Sans parler d'Israël, seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles.
Les diatribes iraniennes contre l'Etat hébreu relèvent, elles, d'un affrontement géopolitique dont l'un des principaux paramètres est l'attitude d'Israël lui-même. S'il avait appliqué la peine de mort aux civils palestiniens avec davantage de discernement depuis soixante ans, il n'aurait pas suscité un tel rejet de la part de ses voisins proches ou éloignés. Sous occupation militaire, amputés d'une partie de leur territoire, ou régulièrement bombardés par son aviation, ces derniers ont d'excellentes raisons de le détester. Mais peu importe. Décidés à instruire à charge contre Mme Arbour pour son séjour à Téhéran, nos polémistes incriminent « son silence et sa passivité », qu'elle aurait justifiés par « le respect de la loi iranienne et le souci de ne pas offenser ses hôtes ».
« Charbonnier est maître chez soi, commentent-ils. C'est le docteur Goebbels qui utilisait cet argument d'opportunité, à la tribune de la Société des nations en 1933, pour se soustraire à toute critique d'une institution internationale impuissante ». On croit rêver. Car, analogie pour analogie, frappante est la ressemblance entre le Reich qui s'assied sur la SDN en 1933 et l'Etat hébreu qui bafoue le droit international depuis 1967. Comme son lointain prédécesseur, Israël, lui aussi, se « soustrait à toute critique d'une institution internationale impuissante ». Et s'il le fait, c'est pour mieux conquérir « son espace vital, de la mer au Jourdain », selon la belle formule employée par Effi Eitam, ministre d'Ariel Sharon, en 2002.
« Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour se légitimer. La parole annonce le passage à l'acte », philosophent nos signataires. Ils n'ont pas tort : le 29 février, le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï a brandi la menace d'une « shoah » contre les Palestiniens avant de lancer à Gaza la sanglante opération qui fit 110 victimes palestiniennes en une semaine. Quitte à enfreindre un tabou religieux, l'Etat hébreu, manifestement, a franchi un cap sémantique avant de déchaîner sa puissance militaire : il est passé « de la parole à l'acte ».
Mais le meilleur a été gardé pour la fin. « Les idéologies totalitaires avaient remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non tenues d'avenir radieux ont ouvert grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre 2001, quelques jours après la fin de la conférence de Durban, c'est bien au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l'histoire fut commis ». Lier dans une même trame le 11 septembre 2001 et les résolutions du CDH, il fallait oser. Il est vrai que nous avons affaire à des spécialistes.
«Retour de Dieu en politique», disent-ils. Nos intellectuels savent de quoi ils parlent : Israël n'est-il pas l'Etat confessionnel par excellence ? «Si la revendication d'un coin de terre est légitime, affirmait Theodor Herzl, alors tous les peuples qui croient en la Bible se doivent de reconnaître le droit des juifs».
Bibliquement établie, la légitimité d'un Etat juif en Palestine va de soi : le texte sacré tient lieu de titre de propriété. Pour les sionistes religieux, le retour des juifs en Eretz Israël est inscrit dans le récit de l'Alliance lui-même. Prendre possession de la terre que Dieu a donnée aux juifs fait partie du plan divin, et ce serait le contrarier que de renoncer à cette offrande.
Du coup, aucun compromis n'est possible avec les Arabes. En 1947, le grand rabbin de Palestine martelait le statut théologique du futur Etat juif : «C'est notre forte conviction que personne, ni individu, ni pouvoir institué, n'a le droit d'altérer le statut de la Palestine qui a été établi par droit divin». Chef du parti national-religieux, le général Effi Eitam expliquait à son tour en 2002 : « Nous sommes seuls au monde à entretenir un dialogue avec Dieu en tant que peuple. Un Etat réellement juif aura pour fondement le territoire, de la mer au Jourdain, qui constitue l'espace vital du peuple juif ». Au moins, c'est limpide.
Rien d'étonnant, par conséquent, à ce que le lobby pro-israélien exècre l'ONU : son appétence pour le droit international est inversement proportionnelle à son engouement pour le droit divin. Il est vrai que l'un est infiniment plus favorable au Grand Israël que l'autre. Percuter les résolutions de l'ONU avec la Thora relève de l'exploit intellectuel et du prodige politique : Israël l'a fait.
Pour nos signataires, «c'est au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l'histoire fut commis». Ce n'est pas tout à fait faux, à condition d'inclure dans l'analyse l'Etat hébreu, cet artefact colonial bâti au forceps sur les ruines de la Palestine au nom de la Bible et de la Shoah.
A propos de "terrorisme" [sic], l'Etat d'Israël, qui plus est, peut se targuer d'un palmarès hors compétition. Les odieux attentats du 11 septembre 2001 ont fait dix fois moins de victimes que le siège de Beyrouh par Tsahal en 1982. Ses admirateurs occidentaux doivent certainement s'extasier sur les prouesses d'une armée capable de tuer aussi aisément des enfants avec des missiles. Ils doivent aussi se confondre d'admiration devant les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s'interrompt de torturer durant le shabbat. L'Etat hébreu mérite bien ce concert de louanges que les intellectuels organiques lui décernent à longueur de colonnes. Et quelle outrecuidance, de la part de l'ONU, de vouloir fourrer son nez sale dans les affaires intérieures israéliennes !
A l'instar des pires calomnies, les accusations publiées dans «Le Monde» du 27 février se sont répandues sur la toile. Elles suscitent sur certains blogs des commentaires haineux que l'on ose à peine citer. M. Doudou Diène y est qualifié de «défenseur de la secte du pédophile fou et des adorateurs du caillou». On y lit que «depuis les invasions musulmanes le croissant fertile est devenu le croissant stérile, et la civilisation a émigré en Occident».
Sur l'ONU, un internaute déchaîné résume à sa façon l'article publié par «Le Monde» : «l'ONU, c'est un ramassis de la racaille islamiste et tiers-mondiste». Qu'attend-on pour supprimer l'ONU ? Ce sera encore plus simple. Islamophobie déclarée, haine du monde arabe, stupéfiante arrogance occidentale, tout y est. Opération réussie, mesdames et messieurs les intellectuels organiques.
Bruno Guigue
Diplômé de l'Ecole normale supérieure et de l'ENA
Auteur de "Proche-Orient : la guerre des mots", L'Harmattan, 2003
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GENEVE (AFP) - 28/3/8 - Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a condamné jeudi la diffamation des religions dans une résolution qui mentionne uniquement l'islam et critique les "stéréotypes délibérés visant des religions et des personnes sacrées dans les médias".
La résolution, soumise par le Pakistan au nom de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), a été adoptée par 21 voix pour, 10 contre dont l'Union européenne et 14 abstentions.
Le texte s'inquiète "vivement" que "les déclarations dans lesquelles les religions - notamment l'islam et les musulmans - sont attaquées, ont eu tendance à se multiplier ces dernières années". Il mentionne les "stéréotypes délibérés visant des religions, leurs adeptes et des personnes sacrées dans les médias".
Il "déplore l'utilisation de la presse écrite, des médias audiovisuels et électroniques", afin d'inciter "à des actes de violence, à la xénophobie ou à l'intolérance" et à "la discrimination à l'égard de l'islam ou de toute autre religion".
Le Conseil se dit "vivement préoccupé par l'intensification de la campagne de diffamation des religions et le profilage ethnique et religieux des minorités musulmanes depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001."
En outre, le Conseil se préoccupe des "tentatives ayant pour objet d'assimiler l'islam au terrorisme, à la violence et aux violations des droits de l'homme".
Le représentant de l'UE, l'ambassadeur de Slovénie Andrej Logar, a regretté un texte "unilatéral, qui se focalise seulement sur l'islam".
La publication des caricatures de Mahomet dans la presse danoise en janvier et février 2006 avait provoqué une vague de violences dans le monde musulman. Plusieurs journaux de par le monde avaient repris à leur compte ces images au nom de la liberté d'expression.
En février, dix-sept journaux danois ont publié, en signe de solidarité, une caricature du prophète Mahomet réalisée par un dessinateur visé par un projet d'attentat déjoué.
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Par Frédéric BICHON
LA HAYE (AFP) - 28-3-8 - En dépit des appels des responsables néerlandais, qui craignent une crise internationale comparable à celle des caricatures danoises de Mahomet, et des menaces contre les Pays-Bas, un député d'extrême-droite a mis jeudi soir sur internet un film amalgamant terrorisme et islam.
L'affaire est jugée assez grave à La Haye pour que le Premier ministre Jan Peter Balkenende "regrette" cette diffusion, dans une déclaration solennelle, en néerlandais et en anglais.
Le ministre des Affaires étrangères Maxime Verhagen a indiqué à l'AFP avoir contacté les ambassades "dans les pays concernés", sans entendre parler de réaction. Il devait évoquer la question avec ses homologues européens vendredi.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué à l'agence ANP peu avant minuit que tout était calme dans le royaume.
Comme il l'annonçait depuis novembre, Geert Wilders, 44 ans, fondateur et chef du Parti de la liberté (PVV, 9 députés sur 150), a diffusé un court-métrage de 17 minutes pour montrer ce qu'il appelle le caractère "fasciste" du Coran, livre dont il a demandé l'interdiction et comparé au "Mein Kampf" d'Hitler.
"Fitna" (en arabe : division et discorde au sein de l'islam) est visible sur le site d'échange de vidéos liveleak.com, spécialisé dans les images d'actualité et de guerre, basé à Manchester.
Selon les juristes interrogés par les télévisions néerlandaises, il est remarquablement réalisé pour ne pas enfreindre la loi. M. Balkenende a indiqué que le parquet national enquêtait.
"Fitna" mélange des images violentes de terrorisme (attentat contre le World Trade Center de New York en 2001...), des exécutions dans des pays musulmans non identifiés, des discours violemment anti-juifs de dirigeants iraniens, ou encore des vues de "l'islamisation des Pays-Bas et de l'Europe" (femme voilée sur fond de paysage champêtre) avec des sourates du Coran justifiant généralement les châtiments exemplaires pour les non-musulmans.
Des pendaisons d'homosexuels ou des mutilations génitales féminines ont pour commentaire : "Les Pays-Bas du futur?"
Il se conclut avec un bruit de page déchirée, précisant qu'il s'agit de celle d'un annuaire téléphonique. "Ce n'est pas à moi, mais aux musulmans eux-mêmes, de déchirer les versets malveillants du Coran", peut-on lire en banc-titre. "Arrêtons l'islamisation. Défendons notre liberté".
Geert Wilders a estimé que le film, vu quatre heures après sa diffusion par des millions de personnes, en néerlandais et en anglais, était "convenable et n'enfreint pas la loi", dans un entretien à ANP.
Il estime encore qu'il n'est pas destiné à provoquer le désordre", mais décline toute responsabilité en cas de violences ou de boycott des Pays-Bas.
"Le film amalgame Islam et violence, nous rejetons cette interprétation", a dit M. Balkenende dans sa déclaration télévisée.
"Nous regrettons que M. Wilders ait diffusé ce film", a-t-il poursuivi. "Nous pensons qu'il n'a d'autre but que d'offenser. Mais se sentir offensé ne doit jamais être une excuse pour l'agression ou la menace".
Dès l'annonce de ce projet, en novembre, des pays musulmans comme l'Iran ou l'Egypte se sont indignés, menaçant les Pays-Bas d'un boycott économique.
Et fin février les talibans ont menacé d'attaquer les quelque 1.660 soldats néerlandais déployés en Afghanistan dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) si ce "film insultant" était diffusé.
De nombreuses associations musulmanes néerlandaises ont déjà appelé les fidèles au calme.
Le gouvernement a tenté à plusieurs reprises, en vain, de convaincre M. Wilders de renoncer à son projet, redoutant une crise comparable à celle qu'a provoqué la publication par la presse danoise de caricatures de Mahomet.
Mais les autorités, comme les quelque 1.500 manifestants anti-Wilders samedi à Amsterdam, continuent à défendre la liberté d'expression, sauf violation de la loi.
Selon un sondage de la chaîne de télévision privée RTL jeudi soir sur un échantillon non défini, 65% des personnes ayant vu le film estiment que M. Wilders avait eu raison de le réaliser.
Un tribunal doit statuer vendredi matin sur un référé déposé par une association musulmane néerlandaise contre le court-métrage.
Geert Wilders vit sous protection policière depuis l'assassinat en novembre 2004 du polémiste Theo van Gogh par un islamiste radical, après un film dénonçant l'oppression des femmes par l'islam.
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Par ISM & Co.
Voici, en exclusivité, ces règles que tout le monde doit avoir à l'esprit lorsqu'il regarde le JT le soir, ou quand il lit son journal le matin. Tout deviendra simple.
“Je suis un Musulman,
Tue-moi et dis que c'est un DOMMAGE COLLATÉRAL,
Jette-moi en prison et dis que c'est une MESURE DE SÉCURITÉ,
Exile mes congénères en masse et appelle cela le NOUVEAU MOYEN-ORIENT,
Vole mes ressources, envahis mon pays, impose-moi tes chefs et appelle cela de la DEMOCRATIE”
• Règle numéro 1 : Au Proche-Orient, ce sont toujours les Arabes qui attaquent les premiers, et c'est toujours Israël qui se défend. Cela s'appelle des représailles.
• Règle numéro 2 : Les Arabes, Palestiniens ou Libanais n'ont pas le droit de tuer des civils de l'autre camp. Cela s'appelle du terrorisme.
• Règle numéro 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s'appelle de la légitime défense.
• Règle numéro 4 : Quand Israël tue trop de civils, les puissances occidentales l'appellent à la retenue. Cela s'appelle la réaction de la communauté internationale.
• Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les Libanais n'ont pas le droit de capturer des militaires israéliens, même si leur nombre est très limité et ne dépasse pas trois soldats.
• Règle numéro 6 : Les Israéliens ont le droit d'enlever autant de Palestiniens qu'ils le souhaitent (environ 11.000 prisonniers à ce jour, dont près de 300 enfants). Il n'y a aucune limite et ils n'ont besoin d'apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées. Il suffit juste de dire le mot magique "terroriste".
• Règle numéro 7 : Quand vous dites "Hezbollah", il faut toujours rajouter l'expression "soutenu par la Syrie et l'Iran".
• Règle numéro 8 : Quand vous dites "Hamas", il faut toujours rajouter l'expression "le mouvement extrémiste islamiste".
• Règle numéro 9 : Quand vous dites "Israël", il ne faut surtout pas rajouter après : "soutenu par les États-Unis, la France et l'Europe", car on pourrait croire qu'il s'agit d'un conflit déséquilibré.
• Règle numéro 10 : Ne jamais parler de "Territoires occupés", ni de résolutions de l'ONU, ni de violations du droit international, ni des conventions de Genève. Cela risque de perturber le téléspectateur et l'auditeur de France Info.
• Règle numéro 11 : Les Israéliens parlent mieux le français que les Arabes. C'est ce qui explique qu'on leur donne, ainsi qu'à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 10). Cela s'appelle de la neutralité journalistique.
Mardi 25 Mars 2008
Source : http://www.alterinfo.net
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par Zone-7
Newsoftomorrow - 24/4/8 - ."Les partenaires sociaux devront à tout prix se pencher sur la problématique des charges sociales"; "Afin d’éviter les pièges à l’emploi, seule une réforme drastique permettra de mieux aligner le capital humain sur les besoins d’une société efficace, soucieuse d’une bonne gouvernance"; "Une grève sauvage a encore pris en otage la population ce matin".
Tous les jours, les ondes déversent de manière lancinante de tels propos, tous coulés dans le même moule, cette logorrhée d’une pensée unique, outil de propagande silencieuse et de persuasion clandestine. Pourquoi ces termes foisonnent-ils ? A quelles fins ? Pourquoi tel mot est-il préféré à un autre ? Pourquoi certaines expressions sont-elles dépréciées ?
La langue politiquement correcte, le langage fonctionnel des technocrates, les lieux communs médiatiques et les expressions branchées dans lesquels doivent se mouler nos paroles quotidiennes, tout cela contribue à l’édification d’un vaste discours anonyme qui discipline la pensée de tous, tout en faisant taire la singularité de chacun. Dans toute langue de bois, les circonvolutions ont pour fonction de freiner la prise de conscience des enjeux par l’adoucissement des images, outre qu’elles réduisent la compréhension et minimisent les dangers.
Les néologismes globalisants se naturalisent sans que les citoyens aient eu le temps de pratiquer à leur encontre le doute méthodique et d’identifier le lieu d’où parlent leurs inventeurs et leurs opérateurs. Et, bien souvent, les gens endossent sans le savoir les mots et les représentations associés aux choses et aux forces qu’ils entendent combattre. Or, le langage n’est pas un simple outil qui reflète le réel ou qui le désigne une fois celui-ci constitué, mais il crée également du réel en orientant les comportements et la pensée. Si les mots sont importants, les mots politiques et sociaux le sont encore plus. Leur répétition et leurs occurrences en réseau orientent la pensée et l’action, car substituer un mot à un autre revient toujours à modifier le regard et les interprétations anciennement portés sur le phénomène observé. En travestissant leur sens ordinaire et en colonisant les mentalités, les mots ont un réel pouvoir de création de l’injustice.
Croyant refléter l’opinion des gens ordinaires, les médias contribuent en réalité à construire et à produire cette opinion, ils renforcent ainsi la pression de conformité qui pèse sur eux, réduisant ainsi leur marge de manoeuvre pour tenir des discours plus lucides et plus explicatifs. Le pouvoir symbolique, c’est d’abord le pouvoir d’amener les dominés à prévoir et à décrire les choses comme ceux qui opposent des positions dominantes ont intérêt à ce qu’ils les voient et les décrivent. En d’autres termes : celui qui impose à l’autre son vocabulaire, lui impose ses valeurs, sa dialectique et l’amène sur son terrain à livrer un combat inégal.
Certains concepts se voient ainsi renommés pour rendre la réalité plus conforme à la nouvelle vision du monde. Ainsi le discours dominant relègue la radicalisation à la pathologie sociale, la conflictualité est dévalorisée et les problèmes sociaux sont psychologisés et dépolitisés.
Une autre stratégie de communication vise à détourner le vocabulaire progressiste pour habiller et maquiller la mise en place d’un modèle capitaliste et conservateur. La rhétorique réactionnaire, loin de se présenter comme la figure inversée de la rhétorique progressiste, reprend alors à son compte le lexique de l’adversaire. Ainsi la droite s’est approprié la modernité, la réforme, la solidarité, le réalisme, l’internationalisme, espérant faire passer une opération proprement réactionnaire pour une entreprise progressiste.
Le mot réforme est un mot-valise tantôt vide, tantôt évoquant son contraire, car les réformes menées ne sont pas des réformes mais plutôt une alliance objective pour maintenir l’ordre existant par tous les moyens. En d’autres termes, la réforme est le mode de permanence propre du capitalisme. Son usage permet de couvrir une révolution conservatrice et les dirigeants syndicaux et politiques ne sont pas les derniers à participer à ce marché de dupes.
Un autre exemple de mot plastique est le concept de "développement durable" qui est utilisé dans un sens tellement extensif qu’il ne signifie plus rien, sinon ce que veut lui faire dire le locuteur qui l’emploie et qui devient ainsi une arme sémantique pour évacuer l’écologie : la dissolution de l’idée de protection de l’environnement dans la novlangue du développement durable est une aubaine pour les multinationales. Telle voiture ou tel avion un peu moins polluants sont qualifiés de "durables" et se font caution morale dans la bouche des publicitaires alors même qu’ils ne sont que les chevaux de Troie d’une course effrénée à la croissance matérielle dont il est clair qu’elle n’est pas soutenable à long terme. On induit ainsi un insidieux effet rebond chez le citoyen lequel se voit réduit au rang de consommateur et poussé à la surconsommation (verte).
Selon Philip K. Dick, l’instrument de base de la manipulation de la réalité est la manipulation des mots. Certains termes sont dépréciés ou sont connotés négativement : tout ce qui gravite autour du peuple par exemple, à un point tel que l’on serait tenté de croire que le changement de conjoncture politique et intellectuelle invite à voir dans le peuple le principal problème à résoudre et non plus une cause à défendre. Le recours à l’adjectif populiste permet de stigmatiser toute référence au peuple, un adjectif qui a par ailleurs perdu toute signification à cause de sa sursaturation médiatique.
Outre les mots-plastiques ou les concepts-écrans, citons également les concepts opérationnels qui sont des mots qui empêchent de penser mais qui servent à agir et les énoncés performatifs où les mots font exister la chose : "Ainsi, en acceptant d’utiliser le mot insertion, vous faites exister le mot et vous admettez implicitement qu’il n’y a pas de place pour tout le monde." Dans le même ordre d’idée, le mot et le mouvement "altermondialiste" ne font que conforter l’idée de l’existence de la mondialisation et celle de l’obsolescence des états, et par là le sentiment que les luttes sociales, locales et nationales sont perdues d’avance.
Tous ces outils font partie de l’attirail du discours capitaliste qui vise à justifier et à renforcer les politiques capitalistes. Il n’est pas un simple discours d’accompagnement, une simple musique de fond, c’est une partie intégrante de ces politiques. Il en masque le caractère de politiques de classe.
Pour rappel, la novlangue (newspeak en anglais) est la langue officielle de l’Océania inventée par George Orwell pour son roman 1984. Elle est une simplification lexicale et syntaxique de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique (et même la seule "idée" de critique) de l’Etat, de doute, voire l’émergence d’une réflexion autonome. La novlangue, ce jargon des propriétaires officiels de la parole se compose de généralisations et d’expressions toutes faites et entraîne un appauvrissement sémantique qui lui-même induit un conformisme idéologique.
L’appauvrissement du vocabulaire sert à "restreindre les limites de la pensée. A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer". (3) Deux des principaux modes opératoires de cette novlangue sont l’inversion de sens (la réforme dont nous parlions tout à l’heure) et l’oblitération de sens (on empêche de penser selon certains termes, certains mots sont bannis et à travers eux certains concepts et partant certaines analyses théoriques dont ces concepts sont les instruments).
Le constat étant posé, faut-il s’en offusquer ? Oui et pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parler et donc penser avec les mots de l’adversaire, c’est déjà rendre les armes. Ensuite, restituer leur vraie signification aux mots est donner leur véritable sens aux actes et, en outre, le silence autour d’une idée crée le risque de ne plus avoir un jour d’arguments pour contrer ceux qui s’opposent à cette idée.
L’imaginaire de la lutte sociale a été effacé, or la reconquête idéologique passe par la reconquête des mots et du discours. Car si on ne dispose pas des mots pour penser, il sera impossible de le faire. Dans ce cadre, il faut souligner que nous avons besoin d’outils pour décoloniser notre imaginaire et il n’est pas inutile de rappeler que, historiquement, la montée des mouvements de gauche a été accompagnée d’un important mouvement d’éducation populaire. Ne serait-il pas judicieux de réhabiliter les mots tombés en désuétude, d’en créer de nouveaux et/ou de pervertir ceux de la droite ? Ne faudrait-il pas refuser l’usage des mots et d’expressions tels que "rationalité de marché", "marché", "économie de marché" en leur substituant ceux de "irrationalité capitaliste", "capital" et "économie capitaliste" ?
La conquête idéologique sera lexicale ou ne sera pas.
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Par Roger Ripert
L'Occident est une zone géographique comprenant initialement l'Europe de l'Ouest.
L'extension de la zone ainsi désignée a varié au cours de l'Histoire; à une période donnée, elle peut également varier en fonction du locuteur et du contexte. Au tournant du XXIe siècle, on admet généralement que l'«Occident» regroupe l'Europe, les États-Unis d'Amérique et le Canada.
L'emploi du mot et du concept d'Occident repose le plus souvent sur l'idée sous-jacente d'une civilisation commune à cette zone (sur ce sujet, voir l'article Civilisation occidentale), et sur une opposition sémantique entre l'Occident et, soit le reste du monde, soit une ou plusieurs autres zones géographiques (Occident/Orient, Occident/Bloc communiste, notamment).
Source : Encyclopédie Wikipedia
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Pourquoi les époux Kouchner veulent-ils la tête de Richard Labévière ?
Source : http://www.voltairenet.org/fr
29/8/8 - La direction du pôle audiovisuel public extérieur de la France a signifié son licenciement à Richard Labévière, rédacteur-en-chef à Radio France Internationale (RFI). Cette décision soulève une tempête dans l’audiovisuel public, mais aussi aux Affaires étrangères et à la Défense, tant elle semble motivée par des considérations exclusivement politiques.
Selon la direction, le comportement de M. Labévière aurait soudain brusquement changé. Le rédacteur-en-chef aurait pris des initiatives incontrôlées plaçant sa radio dans l’embarras. Ainsi, il aurait interviewé à Damas le président syrien Bachar El-Assad et aurait diffusé ce long entretien sans en référer à sa hiérarchie.
De leur côté, les avocats de l’intéressé exhibent des correspondances attestant que cette interview avait été approuvée par la direction. Ils notent que le président El-Assad, après avoir été personna non grata en France, était quelques jours plus tard l’invité du président Sarkozy au sommet de la Méditerranée et au défilé du 14-Juillet. L’initiative était donc conforme à l’évolution de la politique étrangère française dont RFI et TV5-Monde doivent se faire l’écho. Ils observent également que cette évolution à été voulue par le président de la République contre l’avis de son ministre, Bernard Kouchner. Or, la directrice de l’information de l’audiovisuel extérieur qui a prononcé le licenciement n’est autre que la propre épouse du ministre, Christine Ockrent.
Vu la précipitation avec laquelle Richard Labévière a été révoqué, malgré le statut très protégé de sa fonction, chacun comprend qu’un enjeu important se cache derrière cette décision.
Dans une période où le président de la République pousse à de multiples réformes de l’audiovisuel public et supervise personnellement la politisation des grands médias détenus par ses amis, l’affaire inquiète les professionnels.
Les journalistes du services public qui avaient dénoncé la nomination népotique de Mme Ockrent-Kouchner, en violation des statuts de l’entreprise publique, craignent que ce licenciement préfigure celui des non-sarkozystes à l’occasion de la fusion de RFI, de France 24, et de la composante française de TV5-Monde.
Mais l’affaire dépasse le cadre des médias.
Les diplomates s’inquiètent aussi du sens de ce licenciement. En effet, l’épouse de Richard Labévière, Anne Gazeau-Secret, n’est autre que l’ancienne directrice de cabinet de Bernard Kouchner (en 1991), devenue directrice générale de la coopération internationale et du développement au ministère des Affaires étrangères. Elle y dirige plus de 7 000 personnes. Or, c’est une des haut fonctionnaires les plus en pointe dans la contestation de la réforme du Quai d’Orsay, initiée par Bernard Kouchner, qui vise à rationaliser les services diplomatiques en les intégrant dans un réseau d’abord européen, puis atlantique.
En outre, Richard Labévière n’est pas uniquement rédacteur-en-chef à RFI. Il est aussi officier de réserve de la marine nationale, expert dans divers cénacles militaires, et rédacteur-en-chef de la revue de l’Institut des hautes études de la défense nationale. Il est l’auteur d’ouvrages documentés, étudiés dans les écoles de guerre, mettant en évidence le financement par les États-Unis et l’Arabie saoudite du prétendu terrorisme «islamique». Il va jusqu’à écrire qu’Al-Qaïda n’existe pas, que c’est une fabrication de la CIA.
Surtout, Richard Labévière est un des rares journalistes à rendre compte du point de vue du courant gaulliste au sein «la Grande muette». Une tendance aujourd’hui mise à écart, comme on l’a vu avec la placardisation de Jean-Claude Cousseran (ancien directeur de la DGSE) ou la démission du général Bruno Cuche (ancien chef d’état-major de l’armée de terre), tous opposés à l’intégration des armées françaises dans l’état-major de l’OTAN..
C’est pourquoi le licenciement de Richard Labévière n’illustre probablement pas uniquement une politisation du service public de l’audiovisuel, mais aussi une politisation des ministères des Affaires étrangères et de la Défense.
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Par Laurent Monserrat
AGORAVOX - 8/4/9 - Le jeudi 12 mars Envoyé spécial, l’émission de reportage de France 2, a diffusé le documentaire «Français en danger, la diplomatie d’urgence» dans lequel Mathieu et Christophe enchainent les missions pour secourir, assister et rapatrier les ressortissants français» confrontés à des «attaques terroristes», des «prises d’otages, coups d’Etat ou catastrophes naturelles».
Autant dire un documentaire qui nous entraine au plus près de l’action du ministère des Affaires Etrangères dirigé par un certain Bernard Kouchner. C’est d’ailleurs ce que rajoute le journaliste pour vanter les mérites du reportage précisant que c’est la première fois que «la cellule de crise du ministère des Affaires Étrangères ouvre ses portes à une équipe de télévision» (1).
La primeur de cette ouverture des cabinets de Monsieur Kouchner à une équipe de presse s’explique assez bien : le directeur général de l’agence qui réalise le reportage n’est autre que Julien Kouchner, le fils du ministre. Le petit Julien n’aura attendu que quelques semaines après sa nomination pour consacrer un reportage à la gloire des équipes qui travaillent sous la tutelle de son papa. Kouchner junior n’a en effet pris ses fonctions qu’à la fin du mois de janvier 2009 (2).
La famille Kouchner constitue plus que jamais une amitié de choix pour Nicolas Sarkozy qui avait ouvert son gouvernement à l’ancien ministre soi-disant de gauche. Avec Christine Ockrent à la tête de la chaîne d’information France 24, et Julien Kouchner à la direction de l’une des plus importantes agences de presse, la communication de Nicolas Sarkozy pourra donc être parfaitement assurée ! Heureusement qu’il n’y a toujours aucun conflit d’intérêt (3), comme l’assurait Christine Ockrent.
Notes
1. Site Internet d’Envoyé spécial et présentation du reportage.
2. “Le fils du ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, est nommé directeur général délégué du groupe de production audiovisuelle CAPA. A 38 ans, il se voit confier par le PDG et fondateur de CAPA, Hervé Chabalier, la mission d’adapter le groupe aux « nouveaux enjeux de l’industrie audiovisuelle » (26/01/09).
3. La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes, s’inquiète de la réorganisation de l’audiovisuel public extérieur et dénonce la nomination de la journaliste Christine Ockrent au poste de directrice générale de la future holding «France Monde» regroupant France 24, RFI et TV5 Monde. «Nous ne mettons pas en doute la compétence de Mme Ockrent, mais il est inouï de confier la direction d’une telle holding à la personne qui partage la vie du ministre des Affaires étrangères, a déclaré le Secrétaire général de la FEJ, Aidan White. Nous y voyons un conflit d’intérêt flagrant et des soupçons d’ingérence politique qui sont nuisibles à la crédibilité du contenu. L’audiovisuel extérieur n’est pas une affaire de famille». (Site Internet du syndicat des journalistes SNJ).
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La nouvelle inquisition : sionisme en France
après le licenciement du journaliste Richard Labévière de Radio France Internationale
Une nouvelle victime des réseaux d'influence sioniste qui tentent imposer leurs lois dans notre République vient de tomber, Richard LABEVIERE et vous n'en avez rien su. Certains voudraient constituer le corps ‘vertueux' des défenseurs de la ‘Liberté d'expression' mais représentent en réalité la nouvelle ‘Pravda' qui décide quelle ‘vérité' EST vérité et qui a droit d'exprimer opinion dans ce pays sans risquer dénonciation infamante, menace ou sanction. Ce réseau d'intrigue ne défend qu'une seule cause qui est celle des intérêts du sionisme le plus radical.
par RICHAUD Jacques
Les journalistes, comme Richard Labévière qui vient d'être licencié de RFI, sont les premières victimes de cette nouvelle inquisition qui frappe aussi d'autres intellectuels dés lors qu'ils critiquent la politique de l'Etat d'Israël ou même seulement apportent des informations qui permettent de mieux comprendre la vraie nature du sionisme.
Malédiction sur ceux-là immédiatement taxés d'antisémitisme comme d'autres furent jadis taxés d'apostasie ou d'hérésie jusqu'à mériter la mise au bûcher après la torture dont la forme moderne est représentée par la mise au ban de l'infamie, les procédures judiciaires abusives et le harcèlement éternel de ceux dont on attend qu'ils fassent leur autocritique ou renoncent à la vie publique pour prix d'une tranquillité qui leur serait sinon refusée avec un acharnement sans limite.
Que ces nouveaux inquisiteurs soient tolérés par les plus hautes autorités du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire peut nous inquiéter sur l'indépendance même de ce pays et sur l'influence qu'il peut subir dans ses choix en politique étrangère. Que ces nouveaux inquisiteurs au service du sionisme ne soient pas tous d'une origine communautaire que d'autres revendiquent ouvertement peut aussi nous inquiéter sur la présence, sur notre propre sol, d'un courant qui outre atlantique forme la frange néoconservatrice-sioniste dont nul ne songe à nier l'existence ni le rôle qu'elle a pu jouer dans les orientations politiques guerrières de l'Empire US !
Il est permis de penser que, au-delà de la solidarité indispensable avec les personnes victimes de cette nouvelle inquisition, nous ne devrions pas ignorer dans quel contexte politique se passent ces actes : Il ne s'agit pas seulement de ‘règlements de compte' qui devraient se résoudre devant la justice en faveur des victimes stigmatisées. Il s'agit d'une stratégie politique globale visant à préparer l'opinion à une adhésion sans limite aux théories du ‘choc des civilisations' et au ralliement avec la frange la plus belliqueuse de cette idéologie qui nous prépare un siècle de sang et de terreur, pas seulement au moyen orient, en réplique à des actes issus de minorités le plus souvent non-étatiques dont la violence insupportable ne peut-être niée, mais il nous est demandé d'accréditer les confusions, les amalgames et les mensonges qui désignent déjà comme ‘terroriste' tous ceux sur la planète qui songent seulement ‘à se défendre' contre nos prétentions dominatrices.
1 / L'AFFAIRE RICHARD LABEVIERE :
Cet écrivain et journaliste de réputation internationale, a été licencié le 12 août 2008 de Radio France Internationale, dans des conditions de brutalité inouïe, qui témoignent des nouvelles méthodes de gestion sous la présidence de Nicolas Sarkozy et du triomphe néo-conservateur de l'équipe atlantiste gravitant dans la sphère directoriale du pôle audiovisuel extérieur français (1)
La raison invoquée pour ce licenciement ? Richard Labévière est accusé de ne pas avoir informé la direction de la radio de l'interview du président syrien Bachar El Assad qu'il avait réalisée à Damas et qui a été diffusée le 9 juillet par TV5 et le 10 juillet par RFI, à la veille de la venue officielle d'El Assad à Paris, sur invitation du président Sarkozy.
En réalité ce prétexte solde définitivement un contentieux plus ancien : Richard Labévière avait déjà été évincé du poste de rédacteur en chef de RFI pour avoir apporté son soutien à Alain Ménargues, lui-même contraint à la démission pour «antisémitisme» sur demande de l'ambassadeur d'Israël en France, Nissim Zvili !
Il fut ensuite responsable de l'émission matinale «propose ?», qui lui a été retirée en 2005, sur demande du même ambassadeur. Il ne lui restait plus que l'émission «géopolitique, le débat», 40 minutes le samedi. Il ne l'a plus…
Il est vrai qu'il avait aussi écrit avec Bruno Jeanmart un livre, «Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je» sans complaisance envers le médiatique BHL. Il est vrai aussi qu'il persistait à dire que Tel Aviv (et non pas Jérusalem) était la capitale d'Israël, parler comme l'ONU devient suspect désormais…
Quatre jours après le licenciement cette information n'est paru que dans la presse étrangère, bizarre non ? La peur régnerait-elle dans les cercles médiatiques ? Il est vrai que Richard Labévière avait "aussi"écrit des articles soutenant la cause palestinienne et un livre avec Pierre Péan «Bethléhem en Palestine» qui lui avait valu des menaces.
2 / UNE AFFAIRE PARMI D'AUTRES…
On se souvient comment en 2003 fut stigmatisé Pascal Boniface directeur de l'IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques) pour avoir osé écrire un essai «Est-il permis de critiquer Israël ?»(2) succédant à une note sur le même sujet rédigée en interne pour le parti socialiste en 2001 (3). Il n'est pas inutile de rappeler que cet épisode déboucha sur son éviction du Parti Socialiste dont la bienveillance entretenue des représentants de la communauté juive se proclamant eux-mêmes soutien inconditionnel d'Israël semblait électoralement stratégique, même si cette allégeance devait trouver plus tard une sanction cinglante…
Pascal Boniface avait eu l'occasion de dire qu'il ne croyait pas à l'existence d'un "lobby juif" mais à celle d'un lobby pro-israelien dépassant la communauté juive (4). En effet nous pouvons le constater au travers de chacune de ces affaires, comme a pu être observée la manière singulière dont la presse fait état des conflits de cette nature, analysée par exemple par Acrimed au sujet de la démission du PS résultant de ce profond désaccord (5).
Dominique Vidal du Monde Diplomatique avait en 2002 déjà explicité "les alliances douteuses des inconditionnels d'Israël… au nom du combat contre l'antisémitisme"(6).
Cette affaire exemplaire car les données du problème y étaient explicites n'a pas été la seule. Chacun se souvient des procédures, menaces et invectives qui ont souillé les personnes comme Edgar Morin (7-8-9 ), Daniel Mermet (10-11) ou Charles Enderlin (12) pour n'évoquer que les plus médiatisés.
Mais il y eut aussi Bruno Guigue (13) et le dernier en date des victimes de cette nouvelle inquisition est le dessinateur Siné (14). Il n'est pas même utile de rappeler que ces mêmes vertueux défenseurs de "vérité" font presque tous corps défensifs autour des islamophobes déclarés comme Robert Redeker (15), démontrant si cela était encore nécessaire que leur combat n'est pas mené au nom des libertés mais au nom du choc des civilisations.
3 / UN CONTEXTE EVIDENT :
Ces événements qui peuvent sembler d'une importance factuelle dérisoire représentent en réalité des faits d'une importance majeure. Ils nous révèlent un glissement de nos perceptions qui nous fait banaliser l'intolérance. La crainte de l'inquisiteur contribue à faire accepter l'inquisition. On peut y voir en effet l'effet de «la peur» qui a saisi nos sociétés depuis le 11 septembre 2001. On peut aussi y voir l'impact d'une sournoise propagande au quotidien qui travaille pour banaliser aussi bien le découpage du monde en un axe du bien et un axe du mal, légitimant toutes les lois sécuritaires et les guerres préventives. Il est dans ce contexte attendu que les intellectuels ne soient au service que d'une seule cause qui sert les intérêts de l'occident; ceux d'entre eux qui tenteraient de garder une pensée «universaliste» sont suspects et discrédités, assimilés au camp déjà désigné ennemi ! Robert Redeker, dans sa sincérité délirante et sa phobie voyait partout une «islamisation des esprits». En réalité ce que ‘son affaire' avait révélé c'est tout le contraire, c'est une ‘islamophobisation massive des esprits'. Ce que révèlent les excès de ceux qui croient défendre la lutte contre l'antisémitisme, c'est une sionisation massive des esprits.
Parce que les mots «tuent» il ne faut banaliser aucun discours excessif. Le tribunal de Nuremberg n'a pas jugé des combattants de terrain qui auraient survécu à leurs crimes, il a jugé les penseurs et les instigateurs de ces crimes qui avaient élaboré une idéologie faisant de l'intolérance un dogme.
Il est fait par certains de nos inquisiteurs permanents et autoproclamés souvent appel à Voltaire, en omettant de dire qu'il n'a jamais préconisé de taire la critique, mais seulement de la fonder sur la raison et non sur la force. Qui peut imaginer qu'un Voltaire aurait signé un soutien inconditionnel à une thèse dont il aurait détesté le contenu, sans engager toute son énergie d'abord pour la combattre ? C'est ce que semblent avoir collectivement oublié nombre de ceux qui croient devoir donner leur bénédiction laïque à des propos islamophobes détestables, ou tolérer que l'exigence d'une communauté puisse dicter sa loi dans nos institutions républicaines comme dans nos médias... Tous ceux la, qui ne perçoivent pas le danger ou acceptent en connaissance de cause les conséquences prévisibles, sont déjà formatés à une pensée de l'intolérance qui pourrait bien mener le XXI me siècle vers la tragédie.
Rares sont ceux qui s'interrogent, comme Mohammed Arkoun (16) dans «Histoire de l'Islam en France» (Albin Michel 2006) sur l'émergence de l'islamisme mais aussi sur la construction médiatique de l'islamophobie. Assurément un ouvrage tel que celui là doit paraître insupportable à tous les annonciateurs du «Choc des civilisations». Il se pourrait que la survie même de notre société dépende de notre capacité à reconquérir une pensée obscurcie, non par l'islam, mais notre peur de voir s'ébranler nos dogmes hégémoniques et nos certitudes intellectuelles.
Plus rares encore sont ceux qui savent la pénétration de l'entreprise sioniste qui prétend infléchir les politiques de l'Occident tout entier dans le sens de ses intérêts ressentis. Ils existent pourtant ces ‘lanceurs d'alerte' ou ‘avertisseurs d'incendie' pour évoquer Walter Benjamin, qui interrogent l'opinion et souvent leur communauté sur les conséquences prévisibles d'une telle déraison : Dans 'Actualité juive' Jean Robin peut s'interroger sur la 'judéomanie' et le rôle des lobbies communautaires, mais cette même interrogation relève de l'antisémitisme en dehors de ces cercles autorisés (17). Pierre Stambul peut alarmer sa communauté sur les périls que représente l'assimilation de l'antisionisme à l'antisémitisme. (18). Tony Judt argumente "Trop de Shoah tue la Shoah" (19). Enzo Traverso, auteur de "Interpréter le fascisme" "Allemagne nazie et Espagne inquisitoriale. Le comparatisme historique de Christiane Stallaert", nous propose : "Messianisme, orientalisme et holocauste. Un bilan historique du sionisme" (20) .Ailleurs l'inquiétude peut s'exprimer plus clairement et Hassan Nafaa écrire ‘ : Sauvegarder les Etats-Unis de l'emprise d'Israël. Le rôle hégémonique d'Israël dans la formulation de la politique étrangère étasunienne est la plus grande menace pour la paix mondiale ' (21) Jonathan Cook peut dénoncer dans une conférence tenue à Haïfa « l'impasse du Sionisme : La séparation ou le nettoyage ethnique ? L'enfermement par Israël de Gaza vise à accomplir les deux » (22). Le groupe religieux YECHOUROUN produit de multiples textes sur la thématique "Judaïsme contre sionisme" (23).
Autant d'auteurs que nos inquisiteurs nationaux doivent classer déjà du côté du diable... La critique de la politique israélienne reste un sujet tabou en France, sauf à prendre des risques d'une convocation pas toujours symbolique devant le grand tribunal inquisitorial de "la" cause au-dessus de toutes les causes, qui prétend même asservir les services de la République à ses exigences.
CONCLUSION :
Nous n'échapperons pas, même au péril de notre confort intellectuel tenté par la simplification de toute pensée et voyant que nombre de ces inquisiteurs se parent de la toge des philosophes à la réouverture du vieux questionnement «Misère de la philosophie » ouvert par Proudhon.
Sauf à consentir au pire qui serait de laisser les ennemis de la pensée diriger le monde, nous n'échapperons pas non plus à l'exigence d'un retour vers une réflexion qui ne soit pas asservie par l'opinion dominante (actuellement politico-médiatique plus qu'académique).
Il est urgent de dire que la pensée peut et doit être véritablement mise au service de la recherche d'une émancipation humaine universelle. Si par aveuglement ou paresse nous en restions là, les listes de pétitionnaires «pour Redeker, ou contre Charles Enderlin, ou contre Siné» pourraient bien désigner déjà ceux qui démissionnent dans ce combat, car ils ont revêtu déjà l'armure des croisés qui prêchent pour nous entraîner vers l'abîme de nouvelles guerres préventives aux conséquences incalculables sur de longues décennies....
L'enjeu n'est pas seulement de défendre des hommes, comme Richard Labévière, dernier blacklisté du nouveau Mac-Carthisme Sarko-sioniste, il est d'empêcher une perversion profonde de la démocratie "embedded" dans une guerre de civilisation qui n'aurait jamais du être la sienne mais que certains cultivent comme une croisade existentielle.
JACQUES RICHAUD
Notes
(1) – Fausto Giudice :Richard Labévière licencié de RFI : nettoyage ethnique à France Monde
http://azls.blogspot.com/
(2) - « Affaire Boniface » : un procès stalinien
http://www.communautarisme.net/-Aff...
(3) – Est-il permis de critiquer Israel ?
http://www.denistouret.net/textes/B...
(4) - Entretien avec Pascal Boniface, directeur de l'IRIS et auteur du livre : « Est-il permis de critiquer Israël ? »
http://oumma.com/Entretien-avec-Pas...
(5) - Les gardiens de la bienséance pro-israélienne
http://www.acrimed.org/article1179.html
(6) - Les alliances douteuses des inconditionnels d'Israël.Au nom du combat contre l'antisémitisme Par Dominique Vidal
http://www.monde-diplomatique.fr/20...
(7) – Condamné pour antisémitisme, Edgar Morin est insulté et menacé par les ligues juives.
http://www.republique-des-lettres.f...
(8) - Pour Edgar Morin, Danièle Sallenave et Sami Naïr, par Union Juive Française pour la Paix.Un jugement absurde et scandaleux Par Jean-Claude Meyer.
http://www.legrandsoir.info/article...
(9) - Edgar Morin, juste d'Israël ? par Esther Benbassa
http://www.monde-diplomatique.fr/20...
(10) - Journalistes contre journaliste ? Daniel Mermet en procès . Accusé d'antisémitisme !
http://www.acrimed.org/article247.html
(11) - Daniel Mermet la « mauvaise cible » des pro-Israéliens par Mona Chollet
http://www.lecourrier.ch/index.php?...
(12) - Les médias français et le Proche-Orient .Acharnement contre Charles Enderlin
http://www.monde-diplomatique.fr/ca...
(13) - Le sous-préfet de Saintes limogé après avoir publié une tribune anti-israélienne sur un site Internet . Paris plus sioniste que Tel-Aviv ? par Jacques Richaud
http://www.legrandsoir.info/spip.ph...
(14) – L'« affaire Siné » Antisémitisme : l'échec d'un chantage
http://www.monde-diplomatique.fr/ca...
(15) - Redeker et les médias : il n'y a jamais eu de fatwa ! Par Jacques Richaud
http://www.michelcollon.info/articl...
(16) – Histoire de l'Islam et des musulmans en France du Moyen-Âge à nos jours Sous la direction de Mohammed Arkoun, Préface de Jacques Le Goff . Editeur : Albin Michel. Recension de Emmanuel PISANI, op
http://biblio.domuni.org/arkoun_his...
(17) – Jean Robin, article dans actualité juive
http://judeomanie.blogspot.com/ http://www.communautarisme.net/Un-f...
(18) – Pierre Stambul : Sionisme et antisémitisme
http://www.aloufok.net/article.php3...
(19) - Tony Judt : Trop de Shoah tue la Shoah
http://www.monde-diplomatique.fr/20...
(20) - Enzo Traverso : Messianisme, orientalisme et Holocauste. Un bilan historique du sionisme
http://www.alencontre.org/livres/Li...
(21) - Hassan Nafaa : Sauvegarder les Etats-Unis de l'emprise d'Israël
http://www.info-palestine.net/artic...
(22) - Jonathan Cook : L'impasse du Sionisme : La séparation ou le nettoyage ethnique ? L'enfermement par Israel de Gaza vise à accomplir les deux
http://www.alterinfo.net/L-impasse-...
Source : http://www.globalresearch.ca/
(23) - Yechouroun : Judaïsme contre sionisme
http://www.bloggen.be/yechouroun/
EN COMPLEMENT
Pétition à signer : http://www.ipetitions.com/petition/...
ALTER INFO - Jeudi 21 Août 2008
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Par David L’Epée
AGORAVOX - 25/9/8 - Jeudi midi. Repas dans un restaurant neuchâtelois avec Dieudonné M’Bala M’Bala, l’humoriste français bien connu, et son équipe. Le menu vaut le détour, mais les plats arrivent au compte-goutte. Le personnel, en effet, refuse d’abord de nous servir : Dieudonné n’est pas le bienvenu ici.
Cette petite grève du service donne, je crois, tout son sens au mot "infréquentable", ce qualificatif qui, depuis quelques années, est régulièrement associé au nom de celui qui n’hésite pas à se présenter comme la branche humoristique d’Al-Qaïda.
Enfin, un jeune serveur, qui préfère en rire que de se draper dans sa vertu offensée, vient à la rescousse de nos estomacs affamés et nous apporte soupe, pâtes et hachis parmentier. La froideur de ses collègues est inversement proportionnelle à celle du chauffeur de taxi qui nous a déposés devant le restaurant. Ils étaient plusieurs "candidats" à sautiller devant leurs taxis, aux portes de la gare, se disputant entre eux pour savoir qui aurait la chance de véhiculer l’humoriste. Une fois en route, une discussion enthousiaste s’est engagée avec le chauffeur, un Sénégalais d’une quarantaine d’années, qui, après avoir gratifié notre visiteur d’un cordial «Bienvenue en Suisse!», l’a assuré de son soutien dans toutes ses "affaires" et lui a certifié qu’ici la parole était beaucoup plus libre qu’en France. Puisse-t-il dire vrai… «Quand je dirai à ma femme et à mon fils qu’aujourd’hui j’ai transporté Dieudonné !...» s’est-il exclamé encore une fois en nous déposant à bon port. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opinion est divisée – et peu nombreux sont les indifférents.
Dieudonné joue ce soir dans la région son nouveau spectacle à l’énoncé programmatique : J’ai fait l’con. Unique date en Suisse jusqu’à cet hiver. Ayant un peu de temps avant la représentation, il a accepté de m’accorder un entretien de table à bâtons rompus. Devant un plat de tortellini, il évoque son village au Cameroun, sa mère qu’il aimerait bien envoyer se reposer en Afrique, et son petit dernier, Judas, qui, du haut de ses trois mois et demi, a déjà fait couler beaucoup d’encre dans la presse. «Je n’avais pas les moyens de me payer une campagne de promotion sur TF1, explique-t-il, alors j’ai laissé entendre aux médias que j’avais fait parrainer mon fils par Jean-Marie Le Pen; ça a suffi pour lancer mon spectacle.» De l’alter-marketing en quelque sorte.
Assis à côté de moi, le fameux Jacky, que les spectateurs fidèles de Dieudonné connaissent bien, mange en silence, comme pour reprendre des forces en vue de ce soir où il apparaîtra sur scène déguisé en juif traditionaliste, chapeau noir et papillotes au vent, imposant à l’artiste sa présence en vertu d’une nouvelle loi sur les quotas de minorités visibles… Je n’en dirai pas plus sur le nouveau spectacle, mais vous aurez compris rien qu’à cette pointe que, non, Dieudonné ne s’est pas assagi. «C’est ma façon à moi d’incarner l’esprit de résistance, explique-t-il, sautant sans crier gare de l’humour pince-sans-rire à la profession de foi. J’ai été élevé avec des écrivains comme Aimé Césaire et je compte bien continuer le combat.» Mais quel combat au juste ? «Le combat contre l’Empire.»
Ce combat-là, Dieudonné le connaît bien, lui qui a beaucoup voyagé à travers le monde à la rencontre des différentes poches de résistance qu’il admire et dont il se permet de faire l’apologie malgré la chape de plomb du politiquement correct. Ses yeux brillent lorsqu’il parle de ses virées en Amérique latine et dans le monde arabe. Venezuela, Palestine, Iran, Liban… D’abord un peu taciturne au début, sa langue se délie et ses souvenirs affluent: sa rencontre avec Hugo Chavez dans un hôtel de Damas – «un vrai homme de scène et un passionné de l’Afrique» – sa discussion avec des représentants de la République islamiste iranienne, ses entretiens avec le Hezbollah au lendemain des frappes israéliennes sur le pays des cèdres… Lorsqu’il parle avec chaleur et fascination de tous ces combattants de l’ombre qui, à travers le monde, luttent au quotidien contre la colonisation et les agressions impérialistes, Dieudonné a un petit quelque chose de Jacques Vergès, autre libre penseur, métis tout comme lui, qui avait lui aussi su faire fi des clivages partisans pour constituer ses réseaux.
En effet, outre le fait de fréquenter à l’étranger des groupements considérés comme terroristes par la machine à penser du système, Dieudonné se fait un point d’honneur, à l’intérieur même de la France, de traîner avec tous les moutons noirs désignés d’office à la vindicte médiatique : Jean-Marie Le Pen, Kemi Seba et ses "damnés de l’impérialisme", le polémiste Alain Soral, l’équipe de La Banlieue s’exprime, Thierry Meyssan et son sulfureux Réseau Voltaire, ou encore – comble de la provocation – des rabbins antisionistes avec qui il a ouvert un dialogue constructif et propre à dérouter la plume inquiète des grands éditorialistes. D’autres, par contre, lui ont refusé son amitié, comme le syndicaliste paysan José Bové, qu’il a soutenu aux élections présidentielles de 2007, ou Siné, le vieux dessinateur anarchiste viré de Charlie Hebdo pour avoir osé rappeler que la fiancée du fils Sarkozy était juive… Dommage, ces trois lascars-là auraient pu s’entendre si la nouvelle chasse aux sorcières n’avait pas obligé certains – survie télévisuelle oblige – à crier haro sur le baudet et à se désolidariser de son combat. Dieudonné est déçu, certes, mais il ne leur en veut pas: il sait ce que c’est que les pressions de l’establishment et il est conscient que la lâcheté est humaine. Seulement, lui a choisi une autre voie, celle de la libre-pensée et, sur cette route-là, mieux vaut marcher seul que mal accompagné. Seul ? Pas tant que ça. Diabolisé dans la jet-set, populaire dans la rue; voilà qui qualifierait bien le succès de Dieudonné, qui ne mâche pas ses mots et qui, suivant la longue tradition de l’humour français, n’épargne personne et ose rire de tous – Chinois, intellectuels, gauchistes, chefs d’Etat africains, colons israéliens, racistes, mollah musulmans, etc. – avec des plaisanteries souvent féroces, mais jamais haineuses.
Notre conversation se poursuit, toujours aussi librement, sur la question du conflit israélo-palestinien et son "exportation" en Occident. Dieudonné rappelle que la paranoïa à l’antisémitisme que l’on subit actuellement, comme tous les autres coups de pression du lobby-qui-n’existe-pas, vise à faire pression sur la France (entre autres) pour la faire entrer de gré ou de force dans le front atlantiste aux côtés d’Israël et des Etats-Unis.
«Les déclarations de Kouchner sur l’Iran ou la gestion catastrophique de la crise géorgienne montrent le tournant que veulent imprimer ces gens-là à la politique extérieure française.» Et l’invitation du président de la République au dîner du Crif (Conseil de représentation des institutions juives de France), est-ce l’accomplissement de cet alignement de l’Etat français sur la ligne atlantiste ?
«Non, répond Dieudonné, ils invitent Sarkozy à leur table, les apparences sont encore sauves. Ce qu’ils voudraient et ce à quoi on va finir par arriver, c’est Sarko en chemise de nuit servant le thé aux officiels du Crif. Histoire de montrer qui est vraiment le maître dans ce pays.»
Heureusement, il y a les autres, les insoumis, plus nombreux chaque jour, et c’est à eux qu’il faut tendre la main, d’où qu’ils viennent, ce que l’artiste s’attelle à faire depuis quelques années. L’alliance des outsiders et de la majorité silencieuse.
Les serveurs, de loin, tendent l’oreille et nous jettent de temps à autre des regards noirs. Qu’importe: le public répondra présent ce soir, une fois de plus, car la parole de Dieudonné, son rire caustique, sa remise à plat des préjugés, sa pratique du doute, rencontrent un écho grandissant chez beaucoup de gens, tous ces gens qui ont compris, souvent à leurs frais, qu’il fallait se méfier des vérités officielles.
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Photo : Siné chez lui à Noisy-le-Sec le 29 octobre (Audrey Cerdan/Rue89)
Pour la justice, Siné n'a pas incité à la haine raciale
Par Paul Terra
Rue89 & lyoncapitale.fr - 24/2/9 - Cet été, dans des chroniques publiées dans Charlie Hebdo, il avait déclenché une vive polémique en abordant la supposée conversion de Jean Sarkozy au judaïsme. Dans une autre chronique, il s'attaquait vivement aux intégristes de toutes les religions.
La Licra l'avait attaqué en justice et s'était portée partie civile lors du procès. Fin janvier, durant les deux jours d'audience, les débats avaient tourné autour de la personnalité de Siné mais sans jamais vraiment s'appesantir sur les propos tenus dans les chroniques en question.
Ce mardi, Siné, qui avait quitté Lyon après une journée de présence à son procès fin janvier, était bien présent. Au terme du procès, le procureur avait demandé la relaxe du dessinateur.
En cette fin du mois de février, c'est donc un Siné plus gaillard et confiant qui s'est présenté devant les juges de la sixième chambre. A mesure que les juges prononçaient leur délibéré, le visage de Me Jakubowicz, l'avocat de la Licra, se crispait.
Les juges ont rendu un jugement de 73 pages et annoncé la relaxe de Siné. La décision a été longuement motivée:
"Maurice Sinet ne fait qu'user de sa liberté d'expression. Ses positions ne constituent pas une incitation à la haine raciale."
Juste avant de rendre le verdict, Fernand Schir, le président de la sixième chambre a rappelé le leitmotiv qui a conduit à la relaxe de Siné:
"La liberté d'expression l'emporte sur le respect des croyances surtout dans le style de la satire, un genre qui se situe dans l'exagération et l'outrance."
Siné, qui n'avait pas été épargné par Charlie Hebdo et Philippe Val lors de l'audience, s'est finalement trouvé un bouclier inattendu: le statut de journal satirique de Charlie Hebdo, dont les juges ont qualifié le lectorat "d'éclairé et d'habitué à la provocation".
Le jugement rendu à Lyon ne devrait pas pour autant clore l'affaire. La partie civile envisage de faire appel de la décision. Pour Me Jakubowicz, l'avocat de la Licra:
"J'ai entendu aujourd'hui des choses qui m'ont fait bondir. Je m'inquiète de certains propos tenus par le juge et qui me paraissent excessifs. Cette affaire mérite d'aller jusqu'en cassation et c'est vraisemblablement ce que nous ferons."
Siné est, lui, reparti de Lyon le pas léger et soulagé:
"Je suis ravi. Je suis vraiment étonné, pas par le résultat mais par l'analyse faite par la justice. On a le droit de se moquer des religions et je le savais. Je vais continuer à mener mon combat contre les intégristes."
Le premier épisode de la bataille judiciaire est clos. Le deuxième s'ouvrira peut-être rapidement et devant une cour d'appel.
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Reuters - 24/2/9 - Le caricaturiste Siné a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Lyon des poursuites pour incitation à la haine raciale engagées par la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).
L'humoriste avait signé en 2008 dans le journal satirique Charlie Hebdo des chroniques ironisant sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy, fils du chef de l'Etat, à l'occasion de son mariage avec une héritière des magasins Darty. Une autre chronique visait des femmes voilées musulmanes et des grenouilles de bénitier.
Pour le tribunal correctionnel de Lyon, le délit n'est pas constitué car "les trois religions étaient logées à la même enseigne" dans les propos de Siné.
"Charlie Hebdo est un journal satirique, personne n'est obligé de le lire. Les lecteurs de Charlie Hebdo sont éclairés et habitués aux provocations et au style satirique, d'où une certaine tolérance", a expliqué Fernand Schirr, le président du tribunal.
Il a ajouté qu'une opinion, "même si elle est choquante, n'est pas forcément une incitation à la haine" et qu'il convient "d'affirmer la primauté de la liberté d'expression sur le sentiment religieux."
"La justice a dit qu'on avait le droit de se moquer de la religion", s'est réjoui Maurice Sinet, alias Siné, qui est âgé de 80 ans, à l'énoncé du jugement.
"Il y aura toujours autant d'intégristes après ce procès, mais ils réfléchiront peut-être à deux fois" avant de s'en prendre aux journalistes, a-t-il ajouté.
Lors de l'audience, le 27 janvier dernier, le caricaturiste avait affirmé qu'il n'avait rien d'un "antisémite."
Il avait expliqué avoir voulu dénoncer "l'arrivisme de Monsieur Sarkozy", accusé implicitement de s'être converti au judaïsme - une rumeur non confirmée par ce dernier - pour pouvoir épouser une héritière de la famille Darty.
Licencié par la direction de Charlie Hebdo à la suite de cette affaire, le caricaturiste a depuis lancé un hebdomadaire concurrent, Siné Hebdo, qui se qualifie de "journal mal élevé."
Catherine Lagrange, édité par Gérard Bon
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''VOUS M’AVIEZ SOUTENU IL Y A PRESQUE 5 ANS, VOICI LA FIN DE L'HISTOIRE...''
ALAIN MÉNARGUES
ALTERINFO - 10/3/9
En décembre 2004, alors Directeur Général Adjoint pour l’information et les antennes de RFI, Alain Ménargues avait été licencié «pour faute grave» à la suite de la publication de son livre «le Mur de Sharon».
Durant la promotion de son ouvrage, Alain Ménargues, avait affirmé «qu’Israël est un état raciste». La phrase avait provoqué une réaction émotionnelle de circonstance chez une poignée de journalistes de RFI. Réaction relayée en externe par des personnes engagées avant d’être reprise par certains syndicats de la radio.
Fait exceptionnel, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères avait qualifié les propos d’Alain Ménargues d’ «inacceptables», à la veille d’un déplacement à Tel-Aviv du ministre de l’époque Michel Barnier.
Le Président de RFI, Antoine Schwarz, dans la foulée, licenciait son N°2 pour «faute grave et sérieuse» avec mise à pied immédiate, au motif qu’Alain Ménargues, par ses déclarations, avait causé des «troubles importants» au sein de l’entreprise et qu’il avait tenté «de déstabiliser» la direction de sa filiale en langue arabe RMC-mo.
La Cour d’Appel de Paris, dans un arrêt rendu le 6 mars dernier, a estimé que les propos d’Alain Ménargues avaient été émis «dans le cadre de sa liberté d’expression d’auteur, insusceptible de tomber sous le coup du pouvoir disciplinaire de l’employeur.»
Quant au «prétendu trouble (..) il s’avère dépourvu de pertinence et doit donc être écarté».
Pour le reste, la Cour a jugé «qu’aucune des fautes invoquées par la société RFI à l’encontre d’Alain Ménargues n’étant établie, (son) licenciement doit être dépourvu de cause réelle et sérieus».
RFI a été condamnée à verser à son ancien N°2 l’intégralité des droits inhérents à son licenciement, aux indemnités qui lui sont dues pour ses 32 ans d’ancienneté dans l’audiovisuel public et à des dommages et intérêts.
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J.-F. T.
GALA.FR - 3/4/9 - Evincé de Radio France, son P.-D.G. Jean-Paul Cluzel doit-il son départ à Stéphane Guillon ? A demi-mot, il semble convenir que les rubriques acides du chroniqueur ont joué. Mais, élégant, Cluzel refuse qu'on résume l’affaire ainsi.
Le P.-D.G. de Radio France Jean-Paul Cluzel, n'était pas sur la même longueur d'ondes que Nicolas Sarkozy. Et, entre les deux hommes, les chroniques brutes -sur France Inter- de Stéphane Guillon ont méchamment brouillé l'écoute.
Sanction : le président de la République vient d'appuyer sur la touche "stop" de la carrière de Jean-Paul Cluzel à Radio France. C'est du moins la conclusion- hâtive ? - que l'on pourrait tirer de la non-reconduction de Cluzel dans ses fonctions. Mais ce dernier ne veut pas qu'on résume son départ aux éventuels seuls crimes de lèse-président de Stéphane Guillon. Alors, quoi d'autres ? Dans une interview, ce matin sur France Inter, Jean-Paul Cluzel s'est expliqué. Un peu.
Ainsi, Jean-Paul Cluzel a assuré que, lors de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy, les deux hommes avaient eu "une discussion sur la notion de respect. On a parlé de mon projet, de mon bilan, des sujets qui fâchent, comme l'humour. On sait bien que, par exemple, la rubrique de Stéphane Guillon sur Dominique Straus Kahn ou sur Martine Aubry ont créé une certaine polémique et donc on a échangé là-dessus." On notera le "par exemple", en ce qui concerne l'humour qui fâche. Car il s'agissait "surtout" des rubriques de Stéphane Guillon. Et peut être pas uniquement celles qui concernaient DSK ou Martine Aubry... Car l'Elysée n'a certainement pas plus goûté les tirades ravageuses de Stéphane Guillon sur Nicolas Sarkozy. Un président que l'humoriste s'était même autorisé à imiter le 1er avril, pour les besoins d'une interview fictive. La "provoc" de trop ? Dans une vraie interview, celle accordée à Télérama où il apprenait en direct qu'il était, soyons clair, viré, Jean-Paul Cluzel exprimait un regret à propos de Stéphane Guillon : "Je l'ai vu trop rarement." Pour lui faire la leçon ? Pas si sûr...
Et dans l'autre entretien, qu'il donnait à Colombe Schneck, ce matin sur France-Inter, Cluzel résumait ironiquement : "Que tout Radio France tourne autour de Stéphane Guillon, je veux bien mais...." Là, Jean-Paul Cluzel évite subtilement l'écueil du "c'est pas ma faute, c'est Guillon", tout en glissant que oui, d'accord, les hommes politiques "ont droit au respect". Avant de finir par rappeler, comme il l'a fait avec Nicolas Sarkozy, que "l'humour, contrairement au journalisme (...), n'a pas de règles. Mon successeur, (Jean-Luc Hees, NDLR) qui est journaliste, trouvera les règles de l'humour, hein ?"
Là encore, l'ombre d'un message à peine crypté : peut-on rire de tout quand on est sur le service public ? Bref, la liberté, consiste à faire tout ce que permet la longueur de la chaîne, comme l'a dit Cavanna. Mais au nom de quoi régler cette longe ? Et selon quels critères ? Les limites du droit ou celles d'une certaine morale ? A moins qu'il ne s'agisse d'un principe de précaution alimentaire. Celui-ci s'appelle la sécurité de son propre emploi.
J.-F.T.
Vendredi 3 avril 2009
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Le choix des invités dresse d’emblée le décor : des personnalités qui, en apparence, peuvent apparaître de sensibilités et donc d’avis divergents, mais dont le choix ne couvre qu’un spectre fort peu étendu de la diversité des opinions répertoriées sur le sujet de la guerre en Afghanistan. Pour Mariani, on est fixés, c’est la voix du gouvernement, sinon celle des américains. Rony Brauman, avec son nom de douceur au chocolat, jouera l’opposant, celui qui remettra (mollement) en question la légitimité de cette guerre, avec une caution humanitaire. Et Jean Pierre Filiu ? C’est la caution universitaire à toute épreuve : Institut d’Etudes Politiques, Institut national des langues et civilisations orientales. Mais également, ce que ne dit pas sa fiche sur le site de France Inter, « délégué de la Fédération internationale des droits de l’homme au Liban en pleine guerre civile », et « conseiller des Affaires étrangères, en Jordanie, en Syrie et en Tunisie, ainsi qu’aux Etats-Unis, membre des cabinets du Ministre de l’Intérieur Pierre Joxe (1990-91), du même ministre à la Défense (1991-93) et du Premier Ministre Lionel Jospin (2000-2002) » (source Wikipédia). Filiu sera donc un second opposant à Mariani, mais entendons-nous bien, un opposant raisonnable, l’opposant d’alternance en quelque sorte. Son cheval de bataille, c’est la version agressive du Djihad promue par Al-Qaïda, qu’il nous faut nécessairement dénoncer et combattre.
Commençons par du lourd : la répartition des interventions et des temps de parole : Thierry Mariani : 16 interventions, 13 minutes et 45 secondes de temps de parole. Jean Pierre Filiu : 4 interventions, 5 minutes et 14 secondes de temps de parole. Rony Brauman : 3 interventions, 4 minutes et 50 secondes de temps de parole. Trois fois plus de temps de parole pour Mariani que pour Brauman, Mariani totalisant un temps très supérieur à celui de ses deux opposants réunis… Mais ne nous inquiétons pas, nos trois compères auront tous une médaille, celle de la plus belle propagande. Ironie mise à part, une question vient immanquablement à l’esprit : pourquoi Filiu et Brauman acceptent-ils de participer à une telle mascarade ?
Une première réponse à cette question est peut-être qu’au-delà de ces chiffres hallucinants il ne faut pas perdre de vue qu’au fond, ces invités représentent, sous diverses variantes, un discours chargé d’annihiler tout sentiment d’indignation chez l’auditeur face à cette guerre à laquelle nous participons. Et les trois intervenants se retrouvent finalement sur la même ligne, à peu de choses près.
Dans un premier temps, l’analyse de ce qui est dit dans cette émission va nous permettre d’étayer cet argument. Elle sera pratiquée un peu à la manière d’un article du Plan B, journal satirique de critique des médias que certains connaissent sans doute, ce qui explique en partie la longueur de mon article (ne vous découragez pas…). Dans un deuxième temps, nous analyserons ce qui n’est pas dit, non pas en terme d’indignation manifeste et manifestée par tel ou tel intervenant, journaliste ou auditeur, mais ce qui n’est pas dit en terme de faits, c’est à dire ce qui est tout simplement dissimulé à l’auditeur, et qui me permets ici de dire j’accuse : j’accuse France Inter de réaliser une émission de débat et de confrontation avec les auditeurs traitant des « objectifs de la guerre en Afghanistan », sans que ne soient prononcés une seule fois les mots « pétrole » ou « gaz naturel »…
1. Ce qui est dit :
L’émission commence par nous saisir avec de l’émotionnel pur sucre : le témoignage d’une mère d’un des soldats tué dans l’embuscade de juillet 2008. Du trémolo, en veux-tu en voilà. L’impact est d’autant plus fort que ce témoignage nous arrive en pleine poire, sans que le journaliste ne l’ait introduit. Mais immédiatement après, comme une suite logique, c’est le marathon Mariani qui commence. On connaît son discours, bien rôdé, que le journaliste Philippe Reltien aide à dérouler par quelques questions bien placées en terme de rythme : on combat en Afghanistan 1) pour la sécurité du territoire national (le 11 septembre, etc…) et 2) pour la démocratie et la libéralisation des mœurs en Afghanistan (il ne nous ressort quand même pas les doigts vernis coupés de son prédécesseur Lellouche… on a presque envie de lui dire merci…). Tout de suite Chénot contre attaque, en commençant sa question par « On comprend bien, mais est-ce qu’il n’y a pas un problème d’objectif(s) de guerre… ». Ce sera la plus violente attaque contre Mariani de toute l’émission.
Après quatre interventions successives de Mariani, Reltien refile brutalement la parole à Brauman, après avoir reformulé la première question d’un auditeur qui passait par là, et qui demande pourquoi on envoie pas plus de soldats, et pourquoi ils sont pas plus sur le terrain. Ben oui, quoi ! Qu’on leur foute enfin une bonne branlée à ces Talibans, qu’on les nique une bonne fois pour toute, et qu’ils nous emmerde plus ! Qu’on venge nos 28 soldats morts au combat, au Napalm s’il le faut ! Brauman est quand même un peu gêné, surtout parce qu’il s’attendait pas à avoir la parole si tôt. Il commence par rassurer Mariani et tous les auditeurs qui pensaient qu’il allait dézinguer son adversaire : « Je ne suis pas du tout convaincu par les explications que donnent M. Mariani (…) mais j’admets tout à fait que … je n’ai pas tous les éléments du problème… » Ouf ! Mais pourquoi on s’inquiétait, c’est vrai qu’à chaque fois qu’on parle de terrorisme, il est sain de s’imposer une confiance aveugle envers nos dirigeants… Mais Brauman ne s’arrête pas là : « Ca voile quelque chose », finit-il par dire, en faisant un chouette jeu de mot, puis « Personne n’est à même de comprendre », comprenez, de comprendre ces fichus objectifs de guerre. Et comprenez aussi, « personne », c’est à dire même pas lui, notre bon Rony, puisque, pas de panique, il ne nous fera aucune révélation à ce sujet. Mais sachant par sa grande pratique de ces émissions de propagande dont il est l’invité récurrent, que cette première intervention sera peut-être pour lui aussi la dernière, notre bon Rony continue, alors que Reltien essaie de le couper : « La France, aux côtés d’autres puissances, est intervenue en octobre 2001 pour des raisons qui sont parfaitement décentes, que tout le monde a fort bien compris, il n’y a eu absolument aucune opposition à cette intervention militaire à l’époque… » OK Rony. Total : 2 minutes 44 secondes de parole d’entrée de jeu. Bon score. Il s’est bien rattrapé. Reltien lui fait tout de même remarquer qu’il n’a pas répondu à la question de l’auditeur, qui était pourtant intéressante. Encore raté, Brauman ! Pas assez servile ! Mais tu feras mieux la prochaine fois… si on te donne encore la parole !
On passe ensuite à des questions d’auditeurs, qui, il faut bien le dire, font remonter le niveau de l’émission (mais pas trop non plus, on sait bien la manière dont les réalisateurs de l’émission choisissent les questions, et cette simple façon de faire devrait suffire à décrédibiliser totalement France Inter qui autorise et encourage ce genre d’information spectacle faussement participative). Un auditeur fait donc part de son étonnement quant à l’émotion suscitée par les soldats tués, qui sont pourtant recrutés pour… tuer et se faire tuer. Mais l’auditeur aurait pu aller encore plus loin dans son questionnement, en se demandant pourquoi les mêmes médias, qui d’un côté s’entêtent à servir la propagande de guerre du gouvernement, et donc à dissimuler les vrais objectifs des combats, sont-ils les premiers à exploiter l’émotion suscitée par la mort de soldats français… Question potentiellement embarrassante, qui met presque le doigt sur le double jeu indécent des médias… c’est sans doute pour ça que Reltien refile subrepticement pour la deuxième fois la question à Brauman… qui s’exécute et répond en substance que la mort de nos soldats est d’autant moins acceptée par les familles que les objectifs de la guerre (qu’il ne nous expliquera pas) ne sont pas expliqués. Vous comprenez ? Mais alors pourquoi Rony et ses amis ne profitent-ils pas des tribunes dont ils disposent, à France Inter et ailleurs, pour nous expliquer (un peu) ces satanés objectifs de guerre, et ainsi alléger la peine des familles ? Peut-être parce que Rony sait au fond de lui que la vérité ne ferait qu’accroître le sentiment d’absurdité ressenti par les familles de soldats tués, et favoriserait une certaine défiance dans l’opinion publique (Cf. Fahrenheit 911 de Mickaël Moore, la séquence sur la mère d’un soldat tué en Irak) ? Mais pourquoi attendre cette prise de conscience de la part de Brauman. Il le dit lui même : « (…) je ne suis pas anti-militariste (…) en tant qu’humanitaire, je connais les horreurs de la guerre (…) elles font partie de la dureté de la vie ».
Vous avez dit « humanitaire » ? En effet, on passerait à côté de l’un des buts principaux de cette émission si l’on ne comprenait pas que la présence de Filiu, et plus encore celle de Brauman, servent en dernier ressort à faire passer la pilule de l’intervention militaire à des fins humanitaires. Et c’est à cela que va s’employer tout de suite M. Reltien à la 22ème minute d’émission : « M. Mariani, on fait de l’humanitaire quand on est dans l’armée française en Afghanistan, on fait du développement, on construit des écoles, heu, on fait de l’instruction, on forme des soldats, on forme de policiers, heu… et on combat… alors, on fait plusieurs choses ? ». Je vous laisse imaginer la réponse de Mariani, les 25 millions d’aides, etc… Heureusement, l’auditeur suivant explique que toutes ces aides se partagent entre d’une part les entreprises étrangères (principalement américaines), et d’autre part des chefs de guerre pas très clairs, parfois proches des Talibans, et des planteurs de pavot, la population se partageant le reste… Cet auditeur, à qui Reltien essaie de couper la parole (comme à tous les auditeurs de cette émission, qui sont quand même en train de faire le boulot des journalistes et des intervenants réunis, mais c’est peut-être ça au final, le concept du téléphone sonne…) cet auditeur, donc, pose la question de la nature de la démocratie que l’on prétend installer là-bas, puisqu’il rappelle que, pour la majorité des afghans, il est tout à fait inenvisageable d’envoyer ses enfants à l’école, surtout si l’on se tient à distance de l’argent de l’opium. Mariani ne se démonte pas. Il en est à sa 9ème intervention, il enchaîne : « La question de l’auditeur est intéressante… ».
Bref, n’en jetez plus. Tout ceci serait très amusant si il n’y avait pas des milliers de morts derrière. Et la question du nombre de morts, c’est encore un auditeur qui va la poser à 5 minutes de la fin (ce qui fera sursauter Reltien : « (…) ça me rappelle qu’on a plusieurs centaines de milliers de morts en Irak, ça » ). Mais avant ça, on aura eu droit à la promo des élections libres et de M. Karzaï « le président (qui) a toutes les chances d’être réélu » (dixit Reltien), et une remarquable sortie de l’expert Filiu qui nous explique que c’est Ben Laden qui a tué Massoud, et que « sans la mort de Massoud, il n’y avait pas de 11 septembre ». Comprenne qui pourra, c’est l’expert qui a parlé.
On en arrive au nombre de morts. L’auditeur demande ingénument à combien s’élève le nombre de morts civils en Afghanistan, puisqu’à la 12ème minute de l’émission, on nous avait dit que 1300 soldats de la coalition étaient morts depuis le début du conflit (« on peut pas encore comparer avec la guerre du Viêt-Nam et ses 55 000 tués américains » avait dit l’incorrigible Reltien, reprenant ainsi un argument des va-t-en-guerre : 1300 tués, c’est que dalle ! on arrête pas une guerre pour si peu !). Hou la la ! Les morts civils, les bébés carbonisés, c’est à Rony l’humanitaire de s’y coller, même si l’auditeur avait bien précisé qu’il posait sa question à Mariani ! Reltien a bien pigé, qui passe à Rony. Rony réceptionne et se met en tête de tester les capacités en calcul mental des auditeurs : « Y a un millier de civils qui sont morts au court des six premiers mois de l’année 2009 (…) et c’est un taux de mortalité qui va croissant, il y en avait moins l’an dernier, et l’an dernier il y en avait plus qu’il y a deux ans encore (…) ». A défaut de savoir si les auditeurs s’y retrouvent, Reltien, lui, s’accroche : « Si c’est six mois, on est pas loin du Viêt-Nam, là ! ». Rony, imperturbable, continue : « …il faut préciser que sur ce millier de mort, environ les deux tiers, 60% sont dus à des actions menées par les Talibans, et donc 40% sont dus à des dommages collatéraux ». La propagande fait elle aussi de gros dégâts collatéraux… Au final, soit vous prenez votre calculette, soit vous laissez tomber. On remarquera quand même que l’impact émotionnel que le nombre total des civils tués par la coalition aurait pu avoir sur les auditeurs aura finalement été annulé par ces pas de danse médiatiques.
C’est fini ? Malheureusement non. Mariani, pour se défendre, explique sur le finish que « dans la région où les anglais font des opérations de reconstruction, tous les civils (il insiste sur le « tous ») qui travaillent à la construction d’un barrage agricole, les civils qui sont des afghans, sont systématiquement assassinés ». La bourde Thierry ! La méga bourde que tu viens de faire là ! Et à 2 minutes 30 de la fin en plus ! Moi, en tant qu’auditeur, je commence à comprendre d’où ils viennent ces 60% de civils tués par les talibans, maintenant. Des civils qu’ont le choix entre collaborer et crever, c’est-y pas beau, ça ? Et qui ne bénéficient sans doute pas de la même protection que les « coalisés », alors qu’ils doivent sûrement se taper le plus sale boulot… Encore heureux que tu parlais des anglais, Thierry… C’est chouette de pouvoir accuser les autres, ça soulage, hein ? La preuve, tu continue : « (…) l’armée française, je le répète, n’a pas eu les mêmes règles de combat que d’autres armées (…) On peut être plutôt fier de ce qu’on fait à ce niveau là. » Reltien saisit la balle au bond : « Pas de carpet bombing comme disent les américains ?… ». Carpette, quel bon mot de la fin.
2. Ce qui n’est pas dit :
J’ai déjà dit plus haut que ce qui m’avait choqué après avoir écouté cette émission, était que pas une fois le mot « pétrole » n’y était prononcé. Elément déclencheur d’indignation. Ainsi sont les humains. J’ai donc été jeter un coup d’œil sur Wikipédia à l’article « Afghanistan » (vachement bon, le tuyau…). En voici quelques extraits :
En ce qui concerne le gaz naturel : « Dans les années 80, les réserves étaient estimées par la Banque mondiale à 140 milliards de m³. Aujourd’hui, les étudespréliminaires montrent que ces évaluations ont été sous-estimées d’au moins 18 fois, les réserves réelles seraient donc plus près de 2 520 milliards de m³ ». Et pour le pétrole : « Les réserves de pétrole seraient 90 fois plus grandes que ce que pensaient les Soviétiques dans les années 80. Aujourd’hui, des compagnies pétrolières comme Unocal, Texaco, BP et Total se sont installés à Kaboul en espérant remporter des appels d’offres du gouvernement. » On continue ? Au chapitre « Narco-économie », on trouve ceci : « Depuis la fin de la guerre d’Afghanistan en 2001 et la mise en place d’un nouveau gouvernement, la culture du pavot, qui était déjà diffuse à l’époque des Talibans, a aujourd’hui atteint des niveaux records estimée pour 2006 à 6 100 tonnes, ce qui dépasse largement la demande mondiale et concurrence durement les autres produits de la toxicomanie. La production par irrigation de légumes ou de fleurs peut s’avérer possible mais est très vulnérable aux sabotages. »
En lisant tout ceci, un nom a attiré mon attention, celui du groupe pétrolier UNOCAL. J’ai cliqué sur le lien dans Wikipédia, et j’ai lu ceci : « En Afghanistan, l’actuel président afghan Hamid Karzaï aurait été un conseiller de Unocal selon des informations du journal Le Monde ». Qu’en est-il ? M. Reltien aurait pu demander des précisions à M. Mariani, non ?
Poussé par ma curiosité, j’ai fait une recherche par simple association de mots-clefs sur Google, et je suis tombé sur un article d’Hocine Malti sur le site d’Algeria-Watch (un observatoire des droits de l’homme en Algérie). Sur le site, Hocine Malti est présenté ainsi : « Spécialiste des questions pétrolières internationales, ingénieur des pétroles, l’un des pionniers qui ont créé la compagnie nationale algérienne des pétroles Sonatrach, dont il a été vice président. Conseiller technique du secrétaire général de l’Organisation des Pays Arabes Exportateurs de Pétrole (OPAEP), il a été nommé par le conseil des ministres de l’organisation, directeur général de l’Arab Petroleum Services Company (APSC), une holding multinationale. Hocine Malti est aujourd’hui consultant pétrolier. »
Le CV vous plaît ? Dans son article, on peut lire : « Depuis la chute du mur de Berlin et le démantèlement de l’Union soviétique, les compagnies pétrolières américaines se sont ruées sur le nouvel Eldorado représenté par les pays d’Asie centrale, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, tous extrêmement riches en pétrole et gaz. (…) ces pays sont entourés par la Russie au nord, la Chine à l’est et l’Iran à l’ouest, autant de pays considérés ennemis par les Américains et par lesquels ces pipelines ne doivent donc pas transiter ; ne restent plus alors que deux possibilités, l’Afghanistan au sud et la Géorgie à l’ouest. (…) C’est (…) durant les années Clinton que la compagnie pétrolière Union Oil Of California (UNOCAL) avait lancé, en association avec les Saoudiens de Delta Oil, la construction d’un gazoduc destiné à évacuer le gaz produit au Turkménistan vers l’océan Indien à travers l’Afghanistan et le Pakistan. C’est ce que l’on a appelé le Cent Gas Project. » Et parlant de l’éclatement du pays sous l’influence de multiples chefs de guerre, M.Malti écrit : « Unocal avait considéré que de toutes ces milices, seuls les Talibans constituaient une force disciplinée et en mesure d’imposer cette discipline à l’ensemble du pays. »
Je rappelle que lorsque les talibans ont pris Kaboul en 1996, Madeleine Albright, secrétaire d’Etat de Clinton, a déclaré que c’était « un pas positif » (source : Wikipédia, article Afghanistan). Toujours dans l’article de M. Malti, on lit : « La coopération entre Unocal et les Talibans s’intensifia jusqu’au mois de décembre 1998, quand l’entreprise annonça avoir renoncé à la réalisation du Cent Gas Project. (…) On comprit aussi plus tard, avec l’arrivée de George W. Bush et des pétroliers texans à la Maison Blanche, que le projet Cent Gas n’était nullement abandonné et qu’il ne s’agissait en réalité que d’un report (…). Condoleezza Rice nommée conseillère à la sécurité avant d’accéder au poste de secrétaire d’Etat avait été membre du conseil d’administration d’Unocal. Hamid Karzai, futur chef de l’Etat afghan, chef d’une grande tribu pachtoun, était chargé, au sein d’Unocal des contacts et négociations avec les Talibans.(…) Notons aussi que c’est la fameuse société Enron, très proche du clan Bush, qui a entrepris les études de faisabilité du projet Cent Gas et que parmi ses actionnaires, on trouvait celui qui a été six années durant ministre de la défense des Etats-Unis, Donald Rumsfeld (…) ». Stop ! n’en jetez plus !
Je ne saurais dire si toutes les informations écrites dans l’article d’Hocine Malti, que je viens de citer largement, sont exactes mais je SAIS que c’est IMPOSSIBLE de réaliser et de proposer une émission ayant pour thème « Les objectifs de la guerre en Afghanistan » sans que les mots « pétrole », « oléoduc », « gaz naturel » ou « gazoduc » ne soient prononcés, surtout lorsqu’il s’agit du service public français. J’accuse, donc, à défaut de pouvoir faire un mauvais jeu de mots en « duc » à propos de ces journalistes (je risque la censure pour insulte, vous comprenez, mais ce n’est pas l’envie d’être un peu méchant qui me manque).
Je ne suis pas un spécialiste de l’Afghanistan, loin de là. Je suis juste un individu fatigué de subir la propagande déversée à flots par les médias… de la subir directement, même si j’essaie de garder une oreille critique (je dis « oreille » car, concernant les médias old school, c’est à dire ceux, à la différence d’internet, qu’on allume sans trop savoir ce qui va nous tomber dessus, j’écoute surtout la radio). Mais aussi de la subir indirectement, puisque la propagande pollue de plus en plus le discours ambiant, et au final, attaque chaque jour un peu plus l’esprit de révolte qui est en chacun de nous.
Je le répète, je ne suis pas spécialiste en géopolitique, aussi, les commentaires qui pourront apporter des précisions seront les bienvenus. Et oui, comme d’habitude, les commentaires vont être le lieu fertile, riche en scoops, où se construit la vérité, tandis que France Inter continue sa basse besogne.
Dans cet article, j’ai humblement mis en avant l’ingénuité avec laquelle j’ai effectué mes recherches sur l’Afghanistan pour que l’on se rende compte à quel point il est facile aujourd’hui de se construire un début d’opinion par soi-même. C’est aussi un message adressé aux médias puissants : attention, vous commencez à devenir ridicule…
Pour conclure, je dirai qu’en ce qui concerne cette émission du Téléphone sonne, les ficelles étaient vraiment grosses comme les câbles du pont de San Francisco. Ce qui veut dire que, si la dissimulation de la propagande par elle-même avait été plus efficace, je ne me serais sans doute pas indigné à ce point, et je n’aurais pas écrit d’article. Pour aller un peu plus loin, je citerai Frédéric Lordon, économiste, chercheur au Cnrs, et proche d’Acrimed, qui a déclaré vendredi 31 juillet, alors invité de l’émission Arrêt sur image de Daniel Schneidermann : « (La possession des médias par des grands groupes économiques) torpille même une critique un peu subtile des médias, qui passerait par des effets de champs, etc.». Autrement dit, on a beau jeu de démasquer la propagande lorsqu’elle est aussi visible. Aussi, il ne faut pas oublier que la critique des médias ne peut se résumer à la mise à jour de la propagande pur sucre. Le pouvoir médiatique aura tôt fait de corriger le tir lorsqu’il se rendra un tant soit peu perméable à la critique qui pleut au dehors. Et alors, moins balourd, il en sera d’autant plus redoutable. Il faudra redoubler de vigilance.
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Par Blandine Grosjean
Rue89 - 8/12/10 - L'avocat de Julian Assange, cofondateur de WikiLeaks, arrêté mardi matin à Londres et en détention jusqu'au 14 décembre avant une possible extradition vers la Suède, a expliqué que son client «n'était pas poursuivi pour viol mais pour “sexe par surprise”». What is «sex by surprise» ? Un sous-viol ?
Me Mark Stephens, spécialiste des médias, précise que c'est une «qualification suédoise punie par une amende de 5 000 couronnes, soit environ 540 euros», qui considèrerait comme un délit le fait de refuser de mettre un préservatif.
Toujours selon le défenseur de l'Australien Assange, cette obscure incrimination n'existerait que sous les latitudes suédoises, en tous cas, «pas aux Etats-Unis, ni en Angleterre, ni même à Ibiza»… ni dans le code pénal suédois, après enquête, sommes-nous au regret d'écrire.
Selon plusieurs sources amicales suédoises, «sex by surprise» serait une traduction d'un mot d'argot suédois «överraskningssex» utilisé pour plaisanter sur le viol, ou pour le nier.
Grâce notamment à un article du site américain Slate qui a popularisé le concept, il se raconte désormais qu'en Suède on peut commettre un crime appelé le «sexe par surprise» qui serait différent du viol. Une sorte de sous-viol en quelque sorte.
Miss A et Miss W n'ont pas apprécié les manières d'Assange
Mardi, devant la cour anglaise, la représentante des autorités suédoises a détaillé les quatre chefs d'accusation qui ont semblé assez sérieux outre-Manche pour refuser la libération sous caution de Julian Assange :
la contrainte sexuelle (« tvang » en suédois) : Assange est accusé par une première femme, « Miss A », d'avoir usé du poids de son corps pour la maintenir couchée d'une certaine manière sexuelle, le 14 août ;
l'agression sexuelle : Assange aurait fait l'amour avec Miss A sans préservatif alors qu'elle avait exprimé le souhait d'en utiliser un. Selon Me Pernilla Dahlrot, avocat suédois du barreau de Paris, cet acte peut être qualifié de viol en Suède; l'agression, encore, pour le «viol de son intégrité sexuelle» le 18 août, soit quatre jours plus tard; relations sexuelles avec Miss W, le 17 août dans sa maison de Stockholm, sans préservatif alors qu'elle était endormie. D'après l'acte d'accusation, la qualification retenue serait le viol.
Bref rappel des faits : en août, Julian Assange est à Stockholm pour participer à un séminaire organisé par le Parti social-démocrate suédois (gauche). En quatre jours, il couche avec au moins deux femmes qui vont faire connaissance par la suite et décider de porter plainte ensemble quand, disent-elles, elles s'aperçoivent qu'il n'a utilisé de capote ni avec l'une, ni avec l'autre.
Le Daily Mail a publié les procès-verbaux d'audition des deux femmes, qui ne contestent pas qu'elles étaient désireuses de coucher avec le cofondateur de WikiLeaks. Seulement, elles n'ont pas apprécié la façon dont ça s'est passé.
«Le consentement, c'est dire vraiment “oui”»
Pour comprendre les subtilités des poursuites suédoises, il faut se reporter au chapitre 6 du code pénal suédois, qui traite des crimes sexuels.
Sections 1, 2 et surtout 7 qui fait référence aux agressions sexuelles (« sexual molestation ») « par séduction, coercition ou mauvaise influence » à l'encontre de mineurs de 15 à 18 ans au cours d'un acte sexuel perpétré dans le cadre d'une production pornographique. (Télécharger le code pénal suédois)
La suite de la section 7 s'appliquerait au « cas Assange », selon le service de presse du parquet de Göteborg :
« L'agression sexuelle est également retenue lorsqu'une personne s'expose elle-même d'une manière offensante ou indécente, par des mots ou par un acte qui attentent à la pudeur. »
Il n'y a pas de liste exhaustive, explique une juriste suédoise qui exerce en France :
« Cela peut concerner une pratique sexuelle non désirée -une fellation, la sodomie- alors que le ou la partenaire n'était d'accord que pour un rapport sexuel “classique” ; des injures pendant l'acte sexuel ; des propositions “dégradantes” ; des pressions pour des “positions humiliantes”, etc. »
Le refus de mettre un préservatif -ou de s'interrompre une fois qu'il s'est déchiré- a sa place dans la section 7 du chapitre 6, mais également dans la section 1 qui traite du viol (ce qui n'est le cas ni en France, ni en Angleterre).
Une révision de la loi -notamment sur la nature du consentement- serait dans les tuyaux et, selon des informations diffusées notamment par AOL News, la procureure Marianne Ny qui s'occupe du « cas Assange » y serait très favorable.
« Le consentement, ce n'est pas ne pas dire “non”, c'est dire vraiment “oui” », résume Me Dahlrot.
En Suède, le droit de dire «non» à n'importe quel moment :
« […] Si le nombre de plaintes a augmenté aussi rapidement [en Suède], c'est aussi une conséquence de “la libération des femmes et de l'affirmation de leur droit à décider de leur sexualité” », expliquait, dans Libération, Christian Diesen, professeur de droit à l'université de Stockholm :
« Aujourd'hui, les femmes en Suède considèrent qu'elles ont le droit de dire “non” à n'importe quel moment d'un rapport et qu'une relation forcée, même sans menace ou violence, est un viol qui doit faire l'objet de poursuites. »
Dans l'esprit des féministes, qui commencent à réagir au dénigrement dont sont victimes les deux plaignantes, l'expression « sexe par surprise » du défenseur de Julian Assange revient à discréditer les poursuites et la loi suédoises.
« Le consentement avec n'est pas le consentement sans »
Miss Rocio's, influente blogueuse californienne, féministe et de gauche, s'est fendue d'une note pour expliquer à ses amis « radicaux » et libertaires ce que « consentement » voulait dire :
« Si une personne donne son consentement pour faire l'amour avec un préservatif, elle ne le donne pas pour faire l'amour sans préservatif.
Vous devez très spécifiquement obtenir le consentement de faire l'amour sans capote. Et si en plein milieu de l'action, elle change d'avis, vous devez tout arrêter, ou alors c'est du viol.
Ce qui me gène le plus dans nombre de papiers sur cette affaire est de lire que Assange est “seulement” poursuivi pour n'avoir pas utilisé de préservatif.
Ce n'est pas le cas : les poursuites concernent le fait de savoir si ces relations sexuelles étaient consenties, et des relations sexuelles sans consentement, c'est du viol. »
L'accusation selon laquelle les deux plaignantes seraient des féministes radicales, cherchant à se venger des hommes, a en tout cas été largement reprise par les médias anglais, rapporte Jezebel.com.
Voila.fr - 9-12-10 - De Lula à Poutine en passant par un haut représentant de l'ONU, les soutiens de nature très variable à Julian Assange, emprisonné à Londres, se sont multipliés jeudi, alors qu'augmentaient les cyber-attaques contre "les adversaires" du site WikiLeaks qu'il a créé.
"Pourquoi a-t-on mis Assange en prison ? C'est ça la démocratie ?", a lancé jeudi le Premier ministre russe, en réponse à la question d'un journaliste sur des télégrammes diplomatiques américains récemment dévoilés par WikiLeaks qui décrivent l'ampleur de la corruption en Russie. "Il faut commencer par balayer devant sa porte. Je renvoie la balle à nos collègues américains", a ajouté M. Poutine.
Au cours de la même conférence de presse le Premier ministre français François Fillon, en déplacement à Moscou, a condamné les révélations de WikiLeaks, qu'il a qualifiées de "vols et recel de vol" [sic] , deux délits "condamnables".
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a au contraire exprimé sa "solidarité à propos de la divulgation des documents, et protesté contre (l'atteinte) à la liberté d'expression". Premier chef d'Etat à déclarer son soutien au fondateur de WikiLeaks, il a appelé ses concitoyens à "poster sur le blog du Planalto" (le site de la présidence) leurs protestations.
La Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Navi Pillay a de son côté craint que les pressions exercées sur les compagnies fournissant des services au site WikiLeaks ne puissent "potentiellement constituer une violation du droit à la liberté d'expression de WikiLeaks".
Des cyber-pirates ont mulitplié les attaques contre les entreprises qui privent WikiLeaks d'accès à des moyens financiers ou s'en prennent à lui: après Visa, Mastercard et PayPal, le site du gouvernement suédois a été mis hors service plusieurs heures, ont rapporté jeudi les médias suédois.
"C'est une guerre informatique, nous voulons que l'internet reste libre et ouvert à tous, comme il l'a toujours été", a déclaré jeudi matin à la BBC un interlocteur se disant membre du groupe de pirates informatiques "Anonymous" sous le nom d'emprunt de "Coldblood".
Anonymous a revendiqué en ligne mercredi l'"Opération Riposte" qui a rendu inaccessible pendant plusieurs heures le site de l'émetteur de cartes de crédit Visa, et a perturbé celui de son concurrent Mastercard.
Jeudi, Anonymous avait annoncé une attaque similaire contre le site d'Amazon à 16H00 GMT, mais plus d'une heure après le moment prévu de l'attaque, le site fonctionnait normalement.
Amazon avait cessé la semaine dernière d'héberger le site de WikiLeaks, lui reprochant d'avoir violé son règlement.
Le site de Sarah Palin, figure des ultra-conservateurs américains, a également été visé. Elle avait déclaré que M. Assange avait du "sang sur les mains".
WikiLeaks a nié jeudi dans un communiqué tout lien avec Anonymous. "Nous ne condamnons ni n'applaudissons ces attaques. Nous pensons qu'elles ne sont que le reflet de l'opinion publique" sur les attaques dont WikiLeaks et son fondateur sont victimes, a indiqué son porte-parole Kristinn Hrafnsson.
Selon "Coldblood", Anonymous "ne suit aucun cadre conventionnel, c'est juste un groupe de gens et quand une idée circule, si ces gens la trouvent bonne, ils la mettent en oeuvre".
Julian Assange s'apprêtait jeudi à passer une troisième nuit en prison, sous mandat d'arrêt européen pour des agressions sexuelles remontant au mois d'août dernier en Suède.
Les partisans d'Assange craignent que la Suède ou la Grande-Bretagne ne finissent par le remettre aux Etats-Unis, où il fait figure d'ennemi public numéro un.
Une procédure d'extradition peut prendre plusieurs mois avant de devenir effective, en raison des multiples recours possibles.
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Par Zineb Dryef
Rue89 - 9/12/10 - L'affaire Siné-Charlie Hebdo arrive à son terme avec la condamnation de l'hebdomadaire pour préjudice moral et financier à l'encontre de Siné.
En juillet 2008, le dessinateur avait été renvoyé après sa chronique sur Jean Sarkozy, jugée "antisémite" par Philippe Val, alors directeur de Charlie Hebdo. Le passage incriminé :
«Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le parquet (encore lui ! ) a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe !
Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit !»
Les extraits du jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance de Paris le 30 novembre dernier et communiqués par la famille de Siné indiquent qu'«il ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Siné sont antisémites… ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant».
Pour avoir annoncé le licenciement de Siné bien avant qu'il ne reçoive sa lettre de rupture et sans période de préavis, la société éditrice de Charlie Hebdo, Les Editions Rotatives, doit verser 40 000 euros de dommages et intérêts à Siné. Le communiqué judiciaire doit être publié sur un bandeau de 15 centimètres en une de l'hebdo.
Siné a été relaxé une première fois en 2009 suite à la plainte de la Licra pour antisémitisme. La sixième chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Lyon a estimé qu'il avait usé de son droit à la satire :
«Maurice Sinet ne fait qu'user de sa liberté d'expression. Ses positions ne constituent pas une incitation à la haine raciale. […]
La liberté d'expression l'emporte sur le respect des croyances surtout dans le style de la satire, un genre qui se situe dans l'exagération et l'outrance»
Aujourd'hui patron de France Inter, Philippe Val avait été à l'époque fortement critiqué par l'équipe de Charlie Hebdo qui jugeait que l'accusation d'antisémitisme lui servait de prétexte pour virer Siné. Depuis son départ en 2009, ses relations avec son ancienne rédaction sont aussi tendues que celles qu'il entretient avec sa nouvelle équipe à France Inter.
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© Collage : La Voix de la Russie
La Voix de la Russie - 10/6/13 - Le scandale du programme de surveillance par le renseignement américain des communications des citoyens des Etats-Unis prend une tournure inattendue. La NSA (Agence de sécurité nationale) a demandé l’ouverture d’une action pénale au motif de fuites et de divulgation d’informations par les médias. La décision définitive n’a pas encore été prise, mais si des poursuites sont engagées, les journalistes du Washington Post américain et du Guardian britannique seraient les premiers visés. Ce serait une nouvelle manifestation de la confrontation entre le pouvoir et les médias aux États-Unis.
Les services spéciaux américains passent à l’offensive. Après plusieurs jours d’atermoiements qui ont suivi le scandale de surveillance des Américains, la NSA a décidé de débusquer les responsables de la divulgation de l’existence de programmes de surveillance des citoyens des États-Unis. Elle a saisi le ministère de la justice et le parquet et exigé l’ouverture d’une action au pénal contre les auteurs des fuites. Les procureurs peuvent, certes, opposer un refus mais c’est peu probable. Le récent scandale a également provoqué le mécontentement du président Obama.
«Je désapprouve ces fuites d’informations parce que ces programmes étaient confidentiels pour plus d’une raison. Je me rends compte que le statut confidentiel de ces programmes les rend suspects aux yeux de beaucoup de gens. Pourtant, c’est un fait que de nos jours de nombreux programmes sont confidentiels. C’est notamment le cas des programmes de lutte contre le "terrorisme" [sic]. Notre objectif consiste à empêcher les personnes malintentionnées de nuire à notre pays. Par conséquent, si la moindre de nos démarches était immédiatement médiatisée, les "terroristes" pourraient s’organiser en conséquence. C’est la raison pour laquelle ces programmes sont confidentiels. Les fuites d’informations qui se produisent mettent en danger "nos programmes anti-terreur" [sic] et le travail de personnes concrètes. C’est très dangereux et cela nous empêche de bien protéger nos citoyens», a déclaré le président...
Le scandale a éclaté la semaine dernière, le Guardian britannique a publié des documents prouvant que les services de renseignement américains surveillaient en temps réel les communications des Américains. Après quoi, le Washington Post a révélé l’existence d’un autre système confidentiel baptisé PRISM. Grâce lui, le renseignement américain peut surveiller le trafic internet des plus grands opérateurs. Les autorités ont dû reconnaître la réalité des deux programmes, mais ont précisé que tout était conforme à la législation. On a également découvert que les congressistes étaient au courant de cette surveillance qu’ils avaient eux-mêmes autorisée. Les mandats appropriés étaient délivrés par un tribunal secret spécial.
Cette histoire a naturellement provoqué une réaction houleuse dans la société et une vague de critiques de la part des militants des droits de l’homme. Les responsables des services de renseignements sont de plus en plus souvent montrés du doigt, notamment dans la question des faux témoignages. En mars dernier, le directeur de l’ensemble des services de renseignements américain James Clapper a pris la parole devant les membres du Congrès avant d’être nommé à ce poste. Le sénateur de l’Oregon, le démocrate Ron Widen, lui a posé une question directe sur la surveillance des Américains.
- Est-ce que la NSA collecte des informations sur les millions ou les centaines de millions d’Américains ?
- Non.
- Donc, elle ne le fait pas ?
- Pas systématiquement mais, probablement, dans le cadre de certaines enquêtes. De toute façon, elle ne le fait pas intentionnellement.
- Si le ministère américain de la justice décide de lancer les poursuites pénales dans le cadre du scandale actuel, les journalistes du Guardian britannique et du Washington Post américain qui ont publié ces données à sensation seront les premiers visés. Mais on peut dire dès aujourd’hui que ce scandale a terni l’image du locataire actuel de la Maison Blanche
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The Guardian - 9/6/13 - The individual responsible for one of the most significant leaks in US political history is Edward Snowden, a 29-year-old former technical assistant for the CIA and current employee of the defence contractor Booz Allen Hamilton. Snowden has been working at the National Security Agency for the last four years as an employee of various outside contractors, including Booz Allen and Dell.
The Guardian, after several days of interviews, is revealing his identity at his request. From the moment he decided to disclose numerous top-secret documents to the public, he was determined not to opt for the protection of anonymity. "I have no intention of hiding who I am because I know I have done nothing wrong," he said.
Snowden will go down in history as one of America's most consequential whistleblowers, alongside Daniel Ellsberg and Bradley Manning. He is responsible for handing over material from one of the world's most secretive organisations – the NSA.
In a note accompanying the first set of documents he provided, he wrote: "I understand that I will be made to suffer for my actions," but "I will be satisfied if the federation of secret law, unequal pardon and irresistible executive powers that rule the world that I love are revealed even for an instant."
Despite his determination to be publicly unveiled, he repeatedly insisted that he wants to avoid the media spotlight. "I don't want public attention because I don't want the story to be about me. I want it to be about what the US government is doing."
He does not fear the consequences of going public, he said, only that doing so will distract attention from the issues raised by his disclosures. "I know the media likes to personalise political debates, and I know the government will demonise me."
Despite these fears, he remained hopeful his outing will not divert attention from the substance of his disclosures. "I really want the focus to be on these documents and the debate which I hope this will trigger among citizens around the globe about what kind of world we want to live in." He added: "My sole motive is to inform the public as to that which is done in their name and that which is done against them."
He has had "a very comfortable life" that included a salary of roughly $200,000, a girlfriend with whom he shared a home in Hawaii, a stable career, and a family he loves. "I'm willing to sacrifice all of that because I can't in good conscience allow the US government to destroy privacy, internet freedom and basic liberties for people around the world with this massive surveillance machine they're secretly building."
'I am not afraid, because this is the choice I've made'
Three weeks ago, Snowden made final preparations that resulted in last week's series of blockbuster news stories. At the NSA office in Hawaii where he was working, he copied the last set of documents he intended to disclose.
He then advised his NSA supervisor that he needed to be away from work for "a couple of weeks" in order to receive treatment for epilepsy, a condition he learned he suffers from after a series of seizures last year.
As he packed his bags, he told his girlfriend that he had to be away for a few weeks, though he said he was vague about the reason. "That is not an uncommon occurrence for someone who has spent the last decade working in the intelligence world."
On May 20, he boarded a flight to Hong Kong, where he has remained ever since. He chose the city because "they have a spirited commitment to free speech and the right of political dissent", and because he believed that it was one of the few places in the world that both could and would resist the dictates of the US government.
In the three weeks since he arrived, he has been ensconced in a hotel room. "I've left the room maybe a total of three times during my entire stay," he said. It is a plush hotel and, what with eating meals in his room too, he has run up big bills.
He is deeply worried about being spied on. He lines the door of his hotel room with pillows to prevent eavesdropping. He puts a large red hood over his head and laptop when entering his passwords to prevent any hidden cameras from detecting them.
Though that may sound like paranoia to some, Snowden has good reason for such fears. He worked in the US intelligence world for almost a decade. He knows that the biggest and most secretive surveillance organisation in America, the NSA, along with the most powerful government on the planet, is looking for him.
Since the disclosures began to emerge, he has watched television and monitored the internet, hearing all the threats and vows of prosecution emanating from Washington.
And he knows only too well the sophisticated technology available to them and how easy it will be for them to find him. The NSA police and other law enforcement officers have twice visited his home in Hawaii and already contacted his girlfriend, though he believes that may have been prompted by his absence from work, and not because of suspicions of any connection to the leaks.
"All my options are bad," he said. The US could begin extradition proceedings against him, a potentially problematic, lengthy and unpredictable course for Washington. Or the Chinese government might whisk him away for questioning, viewing him as a useful source of information. Or he might end up being grabbed and bundled into a plane bound for US territory.
"Yes, I could be rendered by the CIA. I could have people come after me. Or any of the third-party partners. They work closely with a number of other nations. Or they could pay off the Triads. Any of their agents or assets," he said.
"We have got a CIA station just up the road – the consulate here in Hong Kong – and I am sure they are going to be busy for the next week. And that is a concern I will live with for the rest of my life, however long that happens to be."
Having watched the Obama administration prosecute whistleblowers at a historically unprecedented rate, he fully expects the US government to attempt to use all its weight to punish him. "I am not afraid," he said calmly, "because this is the choice I've made."
He predicts the government will launch an investigation and "say I have broken the Espionage Act and helped our enemies, but that can be used against anyone who points out how massive and invasive the system has become".
The only time he became emotional during the many hours of interviews was when he pondered the impact his choices would have on his family, many of whom work for the US government. "The only thing I fear is the harmful effects on my family, who I won't be able to help any more. That's what keeps me up at night," he said, his eyes welling up with tears.
'You can't wait around for someone else to act'
Snowden did not always believe the US government posed a threat to his political values. He was brought up originally in Elizabeth City, North Carolina. His family moved later to Maryland, near the NSA headquarters in Fort Meade.
By his own admission, he was not a stellar student. In order to get the credits necessary to obtain a high school diploma, he attended a community college in Maryland, studying computing, but never completed the coursework. (He later obtained his GED.)
In 2003, he enlisted in the US army and began a training program to join the Special Forces. Invoking the same principles that he now cites to justify his leaks, he said: "I wanted to fight in the Iraq war because I felt like I had an obligation as a human being to help free people from oppression".
He recounted how his beliefs about the war's purpose were quickly dispelled. "Most of the people training us seemed pumped up about killing Arabs, not helping anyone," he said. After he broke both his legs in a training accident, he was discharged.
After that, he got his first job in an NSA facility, working as a security guard for one of the agency's covert facilities at the University of Maryland. From there, he went to the CIA, where he worked on IT security. His understanding of the internet and his talent for computer programming enabled him to rise fairly quickly for someone who lacked even a high school diploma.
By 2007, the CIA stationed him with diplomatic cover in Geneva, Switzerland. His responsibility for maintaining computer network security meant he had clearance to access a wide array of classified documents.
That access, along with the almost three years he spent around CIA officers, led him to begin seriously questioning the rightness of what he saw.
He described as formative an incident in which he claimed CIA operatives were attempting to recruit a Swiss banker to obtain secret banking information. Snowden said they achieved this by purposely getting the banker drunk and encouraging him to drive home in his car. When the banker was arrested for drunk driving, the undercover agent seeking to befriend him offered to help, and a bond was formed that led to successful recruitment.
"Much of what I saw in Geneva really disillusioned me about how my government functions and what its impact is in the world," he says. "I realised that I was part of something that was doing far more harm than good."
He said it was during his CIA stint in Geneva that he thought for the first time about exposing government secrets. But, at the time, he chose not to for two reasons.
First, he said: "Most of the secrets the CIA has are about people, not machines and systems, so I didn't feel comfortable with disclosures that I thought could endanger anyone". Secondly, the election of Barack Obama in 2008 gave him hope that there would be real reforms, rendering disclosures unnecessary.
He left the CIA in 2009 in order to take his first job working for a private contractor that assigned him to a functioning NSA facility, stationed on a military base in Japan. It was then, he said, that he "watched as Obama advanced the very policies that I thought would be reined in", and as a result, "I got hardened."
The primary lesson from this experience was that "you can't wait around for someone else to act. I had been looking for leaders, but I realised that leadership is about being the first to act."
Over the next three years, he learned just how all-consuming the NSA's surveillance activities were, claiming "they are intent on making every conversation and every form of behaviour in the world known to them".
He described how he once viewed the internet as "the most important invention in all of human history". As an adolescent, he spent days at a time "speaking to people with all sorts of views that I would never have encountered on my own".
But he believed that the value of the internet, along with basic privacy, is being rapidly destroyed by ubiquitous surveillance. "I don't see myself as a hero," he said, "because what I'm doing is self-interested: I don't want to live in a world where there's no privacy and therefore no room for intellectual exploration and creativity."
Once he reached the conclusion that the NSA's surveillance net would soon be irrevocable, he said it was just a matter of time before he chose to act. "What they're doing" poses "an existential threat to democracy", he said.
A matter of principle
As strong as those beliefs are, there still remains the question: why did he do it? Giving up his freedom and a privileged lifestyle? "There are more important things than money. If I were motivated by money, I could have sold these documents to any number of countries and gotten very rich."
For him, it is a matter of principle. "The government has granted itself power it is not entitled to. There is no public oversight. The result is people like myself have the latitude to go further than they are allowed to," he said.
His allegiance to internet freedom is reflected in the stickers on his laptop: "I support Online Rights: Electronic Frontier Foundation," reads one. Another hails the online organisation offering anonymity, the Tor Project.
Asked by reporters to establish his authenticity to ensure he is not some fantasist, he laid bare, without hesitation, his personal details, from his social security number to his CIA ID and his expired diplomatic passport. There is no shiftiness. Ask him about anything in his personal life and he will answer.
He is quiet, smart, easy-going and self-effacing. A master on computers, he seemed happiest when talking about the technical side of surveillance, at a level of detail comprehensible probably only to fellow communication specialists. But he showed intense passion when talking about the value of privacy and how he felt it was being steadily eroded by the behaviour of the intelligence services.
His manner was calm and relaxed but he has been understandably twitchy since he went into hiding, waiting for the knock on the hotel door. A fire alarm goes off. "That has not happened before," he said, betraying anxiety wondering if was real, a test or a CIA ploy to get him out onto the street.
Strewn about the side of his bed are his suitcase, a plate with the remains of room-service breakfast, and a copy of Angler, the biography of former vice-president Dick Cheney.
Ever since last week's news stories began to appear in the Guardian, Snowden has vigilantly watched TV and read the internet to see the effects of his choices. He seemed satisfied that the debate he longed to provoke was finally taking place.
He lay, propped up against pillows, watching CNN's Wolf Blitzer ask a discussion panel about government intrusion if they had any idea who the leaker was. From 8,000 miles away, the leaker looked on impassively, not even indulging in a wry smile.
Snowden said that he admires both Ellsberg and Manning, but argues that there is one important distinction between himself and the army private, whose trial coincidentally began the week Snowden's leaks began to make news.
"I carefully evaluated every single document I disclosed to ensure that each was legitimately in the public interest," he said. "There are all sorts of documents that would have made a big impact that I didn't turn over, because harming people isn't my goal. Transparency is."
He purposely chose, he said, to give the documents to journalists whose judgment he trusted about what should be public and what should remain concealed.
As for his future, he is vague. He hoped the publicity the leaks have generated will offer him some protection, making it "harder for them to get dirty".
He views his best hope as the possibility of asylum, with Iceland – with its reputation of a champion of internet freedom – at the top of his list. He knows that may prove a wish unfulfilled.
But after the intense political controversy he has already created with just the first week's haul of stories, "I feel satisfied that this was all worth it. I have no regrets."
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by Jason Ditz
Antiwar.com - 9/6/13 - Director of National Intelligence James Clapper and others have made it clear that they are offended by the notion that the American public now knows about the NSA’s broad surveillance of everyday life, and have promised to see the leaker severely punished for threatening their regime with “reckless disclosures” of their untoward behavior.
The promises of a prosecution, seemingly just for spite’s sake, took another turn today when Guardian identified former CIA contractor Edward Snowden as the leaker, and revealed that he is in Hong Kong.
And since Hong Kong is in China, this sparked immediate speculation that the whole matter is China’s fault, as though the Chinese government was the only one who had some vested interest in making the American public aware of just how little privacy they have.
Former CIA officer Robert Baer said that if Snowden seriously just wanted to let the American public know the truth, he should’ve leaked the data from somewhere that it would be easier to extradite him from, or better still from the US itself.
“We’ll never get him from China. There’s not a chance,” lamented Baer [sic]. Though Hong Kong has an extradition agreement with the US, Snowden cited the city’s long-standing support for free speech as a factor in his being there. He added that he is interested in asylum from any countries that might oppose the US surveillance state.
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Des manifestants opposés aux programmes de surveillance de la NSA réunis à Washington, le 26 octobre 2013
Voila.fr - 26/10/13 - "Stoppez l'espionnage de masse", "Débranchez Big Brother": quelques milliers de manifestants se sont rassemblés samedi à Washington pour exiger une nouvelle loi réformant les programmes de surveillance de la NSA, jugés attentatoires à la vie privée.
Douze ans jour pour jour après l'adoption du Patriot Act, voté dans la foulée du 11-Septembre pour élargir les compétences des services de renseignement dans le domaine de la surveillance des communications, quelque 4.500 personnes selon les organisateurs ont manifesté sous les fenêtres du Capitole, siège du Congrès américain, pour demander la fin de "l'espionnage américain" et des "mensonges".
Arborant des calicots turquoise sur lesquels on pouvait lire "Arrêtez de nous surveiller", les manifestants ont remis au Congrès une pétition signée sur internet par plus de 575.000 personnes et exigeant que les parlementaires "révèlent toute l'étendue des programmes d'espionnage de la NSA", chargée des interceptions des communications.
L'agence de sécurité nationale est sous le feu des critiques depuis cet été à la suite des révélations de son ancien consultant Edward Snowden sur les programmes de surveillance d'internet et des métadonnées téléphoniques de millions d'Américains ainsi que des ressortissants et dirigeants de pays alliés, dont la France et l'Allemagne.
"Ce ne sont pas seulement des Américains qui sont pris dans ce filet. Nous devons résister au nom du reste du monde également", a lancé depuis la tribune Craig Aaron, président de Free Press, l'un des organisateurs. Selon lui, "il ne s'agit pas d'une question de droite ou de gauche, mais de bien et de mal".
"Maintenant nous voulons des actes"
"Pour la première fois (depuis le début de cette polémique, ndlr), nous voyons les gens se rassembler pour défendre leur vie privée", se réjouit Trevor Timm, 28 ans, membre de l'Electronic Frontier Foundation (EFF), l'une des quelque 100 organisations rassemblée dans une coalition hétéroclite créée afin de faire pression sur le Congrès.
Face au scandale, le président Barack Obama a annoncé en août une série de mesures pour assurer plus de transparence dans les programmes de surveillance, notamment la collecte des métadonnées téléphoniques, celui qui choque le plus les Américains.
"Obama a dit beaucoup de choses, maintenant nous voulons voir des actes", prévient le jeune militant vêtu d'un T-Shirt sur lequel on peut lire: "Stop watching us" --"Arrêtez de nous surveiller". A quelques mètres de lui, un autre brandissait une pancarte figurant un ordinateur sur lequel était inscrit "Débranchez Big Brother".
De nouvelles auditions au Congrès sur les programmes de surveillance doivent avoir lieu dans les semaines à venir et plusieurs projets de loi sont en cours d'élaboration pour amender le système.
"Aujourd'hui, aucun appel téléphonique en Amérique n'est passé sans laisser une trace à la NSA. Aujourd'hui, aucune transaction sur internet n'entre ou ne sort d'Amérique sans passer par les mains de la NSA. Nos représentants au Congrès nous disent que ce n'est pas de la surveillance. Ils ont tort", a de son côté déclaré Edward Snowden dans un message adressé aux manifestants --majoritairement âgés d'une vingtaine d'années-- et publié dès jeudi sur internet.
Nombre d'entre eux ont rendu hommage à l'ex-consultant de la NSA, aujourd'hui réfugié en Russie, en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Thank you Edward Snowden".
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Source : http://www.planetenonviolence.org/Israel-Espionne-L-Elysee-Et-Les-Francais_a3219.html
Lundi 28 Octobre 2013
Mireille Delamarre
Les projecteurs des médias sont braqués sur la NSA alors même que selon les révélations« du Monde c’est le Mossad qui est mis en cause dans l’affaire du placement sur écoutes de l’Elysée. La NSA participe à ces opérations fascistes en transmettant les informations récoltées aux services d’espionnage israéliens incluses des millions de données collectées sur les Français. On comprend dés lors comment une si petite entité coloniale juive sioniste – quelques six millions de colons juifs sionistes implantés par la force brutale en Palestine - peut se permettre de donner des ordres à Paris Washington Londres Berlin : par le chantage aux révélations sur la vie privée et autres turpitudes politiques.
Les médias sous influence sioniste ont une fois de plus couvert les véritables auteurs de cette affaire d’écoutes de l’Elysée.
Ce n’est pas la NSA qui a tenté d’intercepter les communications de l’Elysée à l’époque de Sarkozy selon les documents secrets récupérés par Edward Snowden dont certains ont récemment été publiés par le quotidien français Le Monde MAIS LES ISRAELIENS.
Dans une note interne classée top secret de 4 pages de la NSA et dévoilée par Snowden relatant la visite à Washington le 12 Avril en lien direct avec cette tentative de piratage des communications de l’Elysée de deux officiers supérieurs de la DGSE et de l’ANSSI il est spécifiquement stipulé que ce n’est ni la NSA ni aucune autre agence d’espionnage américaine qui était commanditaire et impliquée dans la tentative de placer sur écoute les communications de l’Elysées en Mai 2012 mais pointe en direction des services d’espionnage israéliens.
La visite à Washington du directeur technique de la DGSE, Bernard Barbier, et Patrick Pailloux directeur l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Informations avait pour but de tirer au clair la tentative d’intrusion dans le système de communications de l’Elysée en Mai 2012 entre les deux tours de l’élection présidentielle en France alors que Sarkozy et ses équipes étaient toujours présents dans le saint des saints de la République Française. Les les médias français se sont d’ailleurs empressés d’imputer cette tentative aux Américains.
La NSA a nié les faits et après enquêtes auprès des pays participant à son vaste plan d’espionnage mondial, la Grande Bretagne, Le Canada, l’Australie, la Nouvelle Zélande et d’autres alliés il s’est avéré qu’aucun d’eux n’était responsable de cette tentative d’intrusion.
Cependant la NSA a volontairement omis d’enquêter auprès de ses proches collaborateurs israéliens Le Mossad et l’ISNU (direction technique des services d’espionnage israliens)
C’est ce que l’on peut lire sous la plume de Glenn Greenwald et Jacques Follorou auteurs de l’article paru dans le Monde le 25/102013 « Comment Paris a soupçonné la NSA d’avoir piraté l’Elysée »
« la NSA a « volontairement évité de demander au Mossad ou à l'ISNU (la direction technique des services israéliens) s'ils étaient impliqués » dans cette opération d'espionnage contre la tête du pouvoir français…
Comme le quotidien régional Le Télégramme l'a révélé, des systèmes de sécurité vont détecter la présence de bretelles de dérivation permettant de capter les informations de la présidence et des mécanismes de piratages des ordinateurs des principaux collaborateurs du chef de l'Etat. « L'attaque ne relevait pas de l'acte de sabotage destiné à être rendu public, mais de la volonté de s'installer à demeure sans se faire voir au cœur de la présidence », explique un expert intervenu sur l'incident…
L'auteur de la note livre à ses supérieurs l'état de la connaissance de l'agence pour faire face aux accusations françaises. On peut lire ainsi que le service TAO (Tailored Access Operations), qui gère et conduit les cyber-attaques de la NSA à travers le monde a confirmé qu'il ne s'agissait pas de l'une de ses opérations. Le document précise que « TAO a demandé à la plupart des plus proches partenaires de la NSA au sein du premier et deuxième cercle s'ils étaient impliqués, tous ont démenti leur implication ». Le premier cercle comprend les seize agences de renseignement américain, le deuxième ajoute le Royaume Uni, le Canada, l'Australie et la Nouvelle Zélande et le troisième intègre des pays comme la France ou l'Allemagne.
Pour compléter l'information des chefs de la NSA, la note prend la peine d'ajouter que le Mossad et l'ISNU, également en mesure de mener ce type d'attaque, n'ont, « volontairement », pas été questionnés sur cette affaire. Pour justifier cette retenue, le rédacteur avance, de manière laconique, que « la France n'est pas une cible commune à Israël et aux Etats-Unis ». La NSA ne dit pas que le Mossad a mené l'attaque mais semble, néanmoins, considérer comme nécessaire le besoin de mentionner l'existence d'un doute raisonnable à l'encontre de l'Etat juif…»
Une omission intéressante semble-t-il car les US sont parfaitement au courant de l’espionnage mené par Israël contre la France et ce d’autant plus que la connection NSA/services d’espionnages sionistes est bien connue de ceux qui suivent de prés leurs activités illégales fascistes la NSA étant aussi au courant des activités d’espionnage d’Israël aux USA.
Un article précédent de Greenwald publié dans la presse britannique en Septembre 2011 détaillait comment la NSA partage les données interceptées avec les services d’espionnage israéliens offrant ainsi au Mossad une «porte dérobée» pour entrer de plein pied dans la caverne aux trésors des informations sur la vie privée de millions d’Américains.
S’il est vrai que Greenwald mentionnait des faits ne concernant que les citoyens américains les révélations qui ont suivi et continuent de faire surface sur d’autres collectes de données privées de citoyens allemands français et dernière révélation aujourd’hui d’Espagnols, laissent à penser que le Mossad et C° ont accès aux données de citoyens du monde entier inclus nous autres Français.
Le quotidien britannique The Guardian a publié un document de 5 pages sur un accord entre Washington et Tel Aviv fourni par Snowden et Greenwald faisant référence notamment aux contraintes légales et constitutionnelles concernant les protection des personnes US… et autorisant les Israéliens à avoir accès à des données brutes de « Sigint » des transcriptions non rédigées et non vérifiées de métadonnées internet, de contenus de emails et de communications téléphoniques. » Alors que les Israéliens ont soit disant juré de ne pas « délibérément » cibler des citoyens américains l’accord écarte toute obligation légale de la part des Israéliens de respecter ces exigences.
« Cet accord ne vise pas à créer une obligation légale contraignante et ne doit pas être interprété ni comme un accord international ni comme un instrument légal contraignant suivant le droit international ».
En d’autres termes et connaissant le peut de fiabilité des Israéliens ces derniers sont invités à puiser dans le puits sans fond des informations mondiales collectées par la NSA et d’en faire ce que bon leur semble inclus et surtout en les utilisant pour faire du chantage et faire taire toute critique de l’entité coloniale juive sioniste et imposer son dictat politique surtout en ce qui concerne le Moyen Orient.
Selon cet accord les Israéliens sont autorisés à conserver et consulter des données brutes collectées par la NSA sur les citoyens américains ceci pendant un an à condition d’en informer la NSA. Concernant les communications du gouvernement US les Israéliens sont invités à détruire toute information concernant ces dernières Cette interdiction couvre notamment les communications internes des fonctionnaires US chargés de faire appliquer les lois. Qui est suffisamment naïf aux US pour croire que les Israéliens vont honnêtement respecter ces interdictions ?
Dans son livre publié en 2012 intitulé « The Shadow Factory » le journaliste et écrivain d’investigation James Bamford fournit de nombreux détails des liens de la NSA avec des « sous traitants secrets au passé douteux et peu contrôlés » que celle –ci a utilisé pour « faire bugger tout le réseau de télécommunications des US »
Selon Bamford l’entreprise Verint/Comverse Technologie – directement liée au gouvernement israélien et créée par des anciens officiers du renseignement militaire de l’entité sioniste – « place sur écoutes les lignes téléphoniques à Verizon et en ce qui concerne AT&T des salles d’écoutes utilisent des softwares et hardwares de Narus une entreprise aux mains d’Israéliens…Ce qui est tout spécialement troublant c’est que ces deux entreprises sont étroitement liées à Israël de même qu’aux services d’espionnage de ce pays un pays avec une longue histoire agressive d’espionnage contre les US »
En d’autres termes la technologie d’espionnage utilisée par la NSA provient d’Israël, développée par des entreprises israéliennes liées au gouvernement israélien soit par des financements directs, soit parce que ce dernier siège au conseil d’administration ect…Cela permet aux Israéliens d’insérer une porte d’entrée dérobée leur donnant accès aux systèmes utilisant leur technologie.
Les Israéliens peuvent donc directement puiser dans les données collectées par la NSA et le font sans aucune contrainte depuis de nombreuses années. Cela vaut également pour les entreprises institutions ect qui utilisent en France des technologies informatique «Made in Israël».
En ce qui concerne la tentative de placer sur écoutes les systèmes de communications de l’Elysée ce qui est intéressant c’est que Washington n’a rien dit publiquement concernant ses soupçons de l’implication israélienne dans cette opération au risque de voir se développer un anti américanisme en France.
Non seulement les Américains sont prêts à payer le prix fort en matière de détérioration de leur image et de leurs relations diplomatiques avec leurs alliés européens pour « protéger Israël » mais en plus la NSA reconnait ce parti pris selon des documents découverts par Snowden et Greenwald.
« D’un côté les Israéliens sont des partenaires extraordinairement bons pour le Sigint mais d’un autre côté ils nous ciblent pour connaître nos positions concernant les problèmes au Moyen Orient. Un NIE (National Intelligence Estimate) les placent en troisième position pour leur agressivité en matière d’espionnage contre les US »
Les US ont établi un vaste système d’espionnage mondial des communications, une immense banque de données violant systématiquement la vie privée de millions d’êtres humains dans le monde entier ce qui permet de qualifier le régime américain de fasciste.
Le régime colonial raciste juif sioniste est quant à lui autorisé à regarder par-dessus l’épaule des US à collecter et conserver et manipuler à des fins hégémoniques ces données. On comprend des lors pourquoi la petite entité juive sioniste -outre son puissant réseau d’agents sionistes infiltrés dans les medias, les institutions gouvernementales etc- possède un tel pouvoir sur les dirigeants de nombreux pays incluses les dites grandes puissances dont la France.
Par le chantage aux révélations « croustillantes » sur la vie privée et ou sur les turpitudes politico économiques enfouies dans le puits sans fond des données collectées par la NSA l’entité coloniale juive sioniste s’est octroyée le pouvoir fasciste de vie ou de mort – politique, économique… sur quiconque individu structure ou pays n’obéit pas à sa dictature orwellienne ethnocentrique paranoïaque apocalyptique.
Non contents de tenter de vouloir réduire en esclavage le pays des Droits de l’Homme et ces millions de citoyens Israël utilise le sol français pour ses opérations d’assassinats extra judiciaires comme cela a été le cas pour l’assassinat en 2010 à Dubaï du chef du Hamas Mahmoud al Mabboud le Mossad utilisant comme base pour monter cette opération un hôtel parisien.
Israël n’est pas seulement protégé par son Parrain américain mais aussi par le gouvernement Hollande comme le prouve les propos mensongers tenus par un porte parole de ce dernier :
« Israël est un pays ami un allié un partenaire de la France et ne mène aucune activité hostile pouvant être une menace à sa sécurité »
Quels secrets d’alcove détient ce « partenaire » pour piétiner allègrement les capacités de Hollande à gouverner d’une poigne ferme dans l’indépendance la souveraineté et l’honneur la France ?
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Par Boniface Musavuli
Dieudonné à Nantes, 9/1/14 (AFP)
Agoravox - 10/1/14 - Après l’interdiction du spectacle «Le Mur» de Dieudonné, par une ordonnance du juge des référés du Conseil d’Etat, la France vient peut-être de basculer dans une nouvelle ère en rapport avec les délicates notions de liberté de réunion et d’expression. Sur le strict plan du droit, plus rien ne sera comme avant, et des voix n’ont pas tardé à s’alarmer, au-delà du cas Dieudonné. On a ouvert la porte sur l’inconnu, les pouvoirs publics et les associations risquant d’exploiter cette ordonnance jusqu’aux excès. Ils ont maintenant la possibilité de faire interdire une réunion, «jusqu’à la dernière seconde», s’ils estiment qu’on risque d’y tenir des propos racistes ou antisémites.
En effet, une première décision dans la journée, du tribunal administratif de Nantes [1], tout à fait conforme à une longue tradition, avait autorisé le spectacle en rejetant l’arrêté d’interdiction du préfet pris en application de la «circulaire Valls [2]». Mais le Conseil d’Etat, saisi en référé, a rendu une ordonnance, favorable au gouvernement, interdisant le spectacle de l’humoriste. Les fans de Dieudonné et des anonymes sur les réseaux sociaux se sont alarmés. Devant le Zénith de Nantes on retient l’image d’un public entonnant «la Marseillaise» en signe de protestation ou de résignation face à une époque d’un certain rire qui devrait désormais appartenir au passé. D’autres, les adversaires de Dieudonné, ont exulté.
Une victoire politique par justice interposée
Il faut toutefois reconnaître qu’on est plus en face d’une victoire essentiellement politique, le recours au Conseil d’Etat n’ayant servi que d’arme ultime à un ministre de l’intérieur qui commençait à perdre la face. Le gouvernement s’était mobilisé de façon tellement impressionnante qu’on se serait cru dans une journée électorale. Un impressionnant dispositif médiatique avait été déployé depuis une dizaine de jours et des invités de «gros calibre» défilaient sur les plateaux de la télévision.
Difficile d’imaginer que la justice se prononce de manière sereine dans un environnement aussi tendu. Le Conseil d’Etat a donc suivi la ligne du gouvernement et rejeté les prétentions de l’humoriste. Mais les choses ne sont pas aussi simples sur le plan du droit, et on peut rappeler quelques éléments importants.
Tout d’abord, l’ordonnance du Conseil d’Etat est intervenue moins de trois heures après le jugement du tribunal administratif de Nantes, ce qui fait dire à certains commentateurs qu’à ce rythme, c’est plutôt le ministre de l’intérieur qui risque de générer des «troubles à l’ordre public». La police doit désormais se préparer non seulement à assurer la tenue d’une réunion, mais aussi à empêcher sa tenue, jusqu’à la dernière minute, même lorsque de milliers de gens seraient munis de leurs billets.
Par ailleurs, la rapidité avec laquelle le juge Bernard Stirn a rendu sa décision étonnait plusieurs avocats familiers de la juridiction.
Dieudonné rentre dans l’histoire… du droit français
Plus important, il s’agirait d’un virage historique de la doctrine administrative. En effet, depuis le fameux arrêt Benjamin du 19 mai 1933 [3], le juge administratif a toujours été très exigeant faisant prévaloir le principe de liberté de réunion et d’expression, sur les risques liés au trouble à l’ordre public. Dans le cas de Dieudonné, La décision du Conseil d'Etat constitue également un tournant, les tribunaux administratifs ayant, à une quinzaine de reprises, ces dernières années, invalidé des arrêtés d'interdiction de ses spectacles.
Dieudonné peut toutefois introduire une requête sur le fond de l’affaire. En principe, il a une chance de retourner la situation puisque, à l’état actuel du droit, la liberté est toujours la règle dominante et que pour y porter atteinte, le Conseil d'Etat pose des conditions très rigoureuses.
Mais l’environnement ne lui est pas favorable. Le juge Bernard Stirn, qui a rendu l’ordonnance de référé, est le deuxième personnage le plus important de l’Institution. On voit mal comment les avocats de Dieudonné s’y prendraient pour faire désavouer un homme par l’institution dans laquelle il occupe une position aussi dominante. Ce qui peut amener Dieudonné et ses conseils à porter l’affaire à la Cour européenne des droits de l’homme avec la possibilité de faire condamner la France pour atteinte à la liberté de réunion et d’expression.
La fin d’une époque
En attendant, la France sera entrée en plein dans une autre dimension, il faut bien le reconnaître. La victoire obtenue par les associations étiquetées «juives» fera inévitablement des émules. Demain, un humoriste devra «tourner sept fois sa langue dans la bouche» avant de lancer des vannes sur les Arabes, les Noirs, les Roms,… les Belges.
La «jurisprudence Dieudonné» signifie que désormais, en achetant un billet pour aller au spectacle, il faut s’attendre à la possibilité qu’il soit annulé à la dernière minute. Parce qu’un maire, un préfet, des associations «communautaristes» ont maintenant de quoi se battre jusqu’au bout pour faire interdire les réunions. Et ce, en se basant sur le pressentiment que des propos racistes ou antisémites y seront tenus. L’humour, en France, va devenir fade.
Enfin, «le combat contre Dieudonné» étant annoncé pour se poursuivre jusque sur internet, il faut bien reconnaître que la France est en train de basculer dans une nouvelle ère.
C’est sûrement la fin d’une époque. L’époque du «rire sans conséquence».
Boniface MUSAVULI
Militant des droits de l'homme
[1] http://www.lepoint.fr/societe/dieud...
[2] http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/c...
[3] René Benjamin était un critique virulent de l'enseignement laïc. Quand il annonça son intention de tenir une conférence à Nevers, les instituteurs syndiqués du lieu tentèrent d'organiser une contre-manifestation. Le maire de la ville, soucieux du maintien de l'ordre public, et pour des raisons liées à ses propres convictions politiques, prit deux arrêtés successifs pour interdire la conférence. Le Conseil d’Etat annula les deux arrêtés.
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Réactions
Hollande pleure après Closer et Dieudonné..., par Allain Jules (10/1/14)
Les sept pleurs du président Hollande, après le terrorisme d’Etat contre un noir, sont plutôt rigolotes, ce matin. François Hollande déplore les «atteintes au respect de la vie privée» et «examine des suites judiciaires» contre le magazine Closer. Ce dernier révèle, photo à l’appui, sa relation «adultère» supposée, avec l’actrice Julie Gayet. Nous n’avons pas vu les photos. Dans le même temps, Hollande valide la censure contre l’humoriste Dieudonné, privant 6000 personnes de la liberté d’expression. S’ils veulent interdire Dieudonné à priori, qu’ils interdisent aussi la Poste car, la femme de Jamel Debouzze, Mélissa Theuriau, reçoit des lettres d’insultes via la…Poste.
En dehors de tout cadre légal, l’humoriste Dieudonné a donc été interdit de faire son spectacle «Le Mur», à Nantes. Même les personnes les plus stupides, les plus bêtes, les plus naïves, bref, les nigauds, ont compris…La dérive totalitaire a franchi un nouveau palier hier soir lorsque le Conseil d’Etat a été saisi dans la précipitation. En moins d’une heure, il a pu se réunir et a pu annuler, dans la foulée, une décision de la chambre administrative de Nantes. Justice expresse et surtout violation flagrante du droit. C’est dire que les membres du conseil étaient déjà réunis et attendaient juste l’arrêt de la Chambre administrative nantaise. Elle n’a donc pas pu statuer impartialement, qui plus est, un seul juge, qui n’est même pas sur le terrain et qui voit depuis Paris des risques de troubles à l’ordre public. Une négrophobie d’Etat qui ne dit pas son nom, validée par la couardise de la negresse de service Christiane Taubira.
Quand on sait que le lien vers la procédure dite «jurisprudence Dieudonné», sur le site du Conseil d’Etat était déjà desactivé avant que la décision du Tribunal administratif de Nantes ne soit connue, on peut aisément se dire que le joker de Valls-Hollande était préparé depuis belle lurette. Il y a donc bien quelque chose ou quelqu’un qui a empêché les Français de se renseigner sur la validité de la procédure, et par anticipation. C’est le comble. les soi-disant défenseurs de la liberté sont aux abris. Les fossoyeurs de la démocratie, ces mamamouchis de la liberté d’expression, osent même encore s’exprimer au lieu de raser les murs avec le faux grossier exécuté par le Conseil d’Etat. J’ai vu, hier, sur I-Télé, Alain Finkielkraut, crier sa haine de Dieudonné, avec une hystérie sans précédent face à Plantu. Quand on sait que ce dernier déclarait, après que les Martiniquais aient dit NON à l’agression contre l’humoriste, que «Les Antillais sont des assistés», vous aurez tout compris. Si Dieudonné est raciste, lui, c’est un bon raciste, puisqu’il est encore invité à la télévision et Dieudonné interdit.
Ils auront beau dire ce qu’ils veulent, Dieudonné avait raison, la liberté d’expression, en France, n’est reservée qu’à certains. « Au dessus, c’est le soleil ! », dit souvent l’artiste. Quand on sait que les gamins de l’Essonne, qui ont effectué une quenelle ont été exclus de leur lycée, on se demande où va la France ? Mais, le pire, c’est le mensonge médiatique véhiculé autour de l’humoriste. Après avoir fait sa pub nauséabonde, qui se révélait contre-productive, il ne fallait pas que les gens découvrent le pot aux roses, qui allait montré qu’il ne demande aucunément la mort de Cohen, qui a le droit de faire des listes, d’où cette interdiction qui n’est que de la censure déguisée, du racisme déguisée, sous prétexte de lutter contre le racisme. Foutaise ! Aujourd’hui, les mêmes médias scrutent l’aurevoir de l’humoriste à ses fans de Nantes. « salut nazi » se demandent-ils ? Quel acharnement ! Au lieu de poser les vraies questions, à savoir l’ouverture de la boîte de Pandore par le Conseil d’état, ils veulent encore lyncher un homme qu’ils veulent achever. Face à cette férocité blanche, fait des élites uniquement, Dieudonné gagnera, même s’il ne joue pas son spectacle « Le Mur », à travers la France. Il fait salle comble hors du territoire.
Dans un article intitulé « DICTATURE. La jurisprudence Dieudonné ou l’arbitraire au coeur du pouvoir !!? », nous disions déjà ce qui se préparait et nous avions raison. Le Conseil d’Etat croit certainement pouvoir protéger les libertés mais, fait pire, avec son arrêt liberticide qui va plutôt exposer les juifs. En effet, ils seront vus, si ce n’est déjà fait, comme les seuls qu’il ne faut pas critiquer. Car en effet, n’en déplaise aux esprits chagrins, Dieudonné critique toutes les communautés. Il n’y a que les autistes et ceux qui portent des oeillères pour refuser de voir la vérité vraie, celle dont Dieudonné a toujours montré…Il fallait passer par l’illégalité pour le censurer. Avec une fraude indescriptible contre un homme, parce que noir sans doute, insulté, brocardé ici et là, le Conseil d’Etat retient même l’atteinte à la dignité de la personne humaine du fait du contenu du spectacle. Un spectacle vivant pourtant dont on ne peut présager du contenu. Cherchez l’erreur ! C’est du jamais vu dans le monde et, ceux qui critiquent tout le temps la Russie, accusant Vladimir Poutine d’être un dictateur doivent savoir que la liberté d’expression est plus respectée là-bas qu’en France.
Vive Dieudonné !
Vive la liberté d’expression !
Et vive la vraie République, pas celle des fossoyeurs !
Allain Jules
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CE QUE CACHE LE DISCOURS CONTRE LES «CONSPIRATIONNISTES» L’État contre la République
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L’EFFACEMENT DU RÉEL PAR LA COMMUNICATION MÉDIATIQUE
Chronique mensuelle de Michel Onfray
Le dernier quart de siècle aura été celui de l’effacement du réel. La télévision et la radio y ont beaucoup contribué, l’une en laissant croire que ce qui était montré était le seul réel, l’autre, en affirmant que c’était ce qui se trouve entendu. Or, la télévision montre ce qu’elle choisit et la radio ne fait entendre que ce qu’elle a élu. De sorte que ça n’est pas le réel qu’on nous présente, mais la fiction choisie par le journaliste. Nous vivons dans la fable d’un monde créé par les médias. Le réel n’ayant pas eu lieu, la fiction le remplace. L’un des signes de cet effacement du réel est l’effacement du mot qui dit le réel. Quiconque met le signifiant sous le tapis croit avoir aboli le signifié. Ainsi, il n’y a plus de clochards, mais, d’abord des sans domiciles fixe, avant que ceux-ci ne laissent place aux SDF ; il n’y a plus de nains, mais des personnes de petite taille ; plus de gros, mais des personnes en surcharge pondérale ; plus d’avortement, mais des Interruptions Volontaires de Grossesse, puis des IVG ; plus de contraception, mais un contrôle des naissances ; plus de prolétaires, mais des OS, des OQ, des OP – autrement dit des ouvriers spécialisés, des ouvriers qualifiés, des ouvriers professionnels ; plus de ceinture ou de banlieues, mais des ZUP et des ZEP ; plus d’handicapés, mais des personnes à mobilité réduite , voire des « personnes en situation de handicap »; plus de noirs, mais des blacks ; plus de femmes de ménage, mais des techniciennes de surface ; plus d’allocations, mais des aides, voire des RSA ; plus de juifs, mais des feujs ; plus de maghrébins, mais des beurs ; plus d’émigrés ou d’immigrés, mais des migrants ; plus de vieux, mais des personnes du troisième âge ; plus d’homosexuels, mais des gays ; plus de chômeurs, mais des demandeurs d’emploi ; plus de téléphone, mais des iPhone ou des Smartphones ; plus de droits de l’homme, mais des droits humains ; plus de tiers-monde mais des pays en voie de développement ; plus de prostituées, ni de putes bien sûr, mais des travailleuses du sexe ; plus d’élèves, mais des apprenants ; plus d’instituteurs, mais des professeurs des écoles ; plus de professeurs, mais des enseignants ; plus de ballons, mais des référentiels bondissants ; plus de lectures sur scène, mais des mises en voix ; plus de romanichels, mais des gens du voyage ; plus de sexe, mais du genre ; plus de races, mais des peuples ; plus de mensonges mais des contre-vérités ; sans parler des tsunamis qui ont remplacé les raz-de-marée ou les congères qui prennent la place des tas de neige, voire de la neige à laquelle la vulgate médiatique substitue désormais le stupide manteau neigeux … Voilà comment on ne peut plus parler de marchandisation d’utérus puisqu’il s’agit d’une gestation pour autrui ; ni de crimes de guerre puisque ce sont des dommages collatéraux. De même pourquoi ferait-on encore la révolution puisqu’il n’y a plus ni prolétaires ni femmes de ménage, ni chômeurs ni clochards. Et pourquoi y aurait-il encore une école puisqu’il n’y a plus ni instituteur ni professeur ? Rabelais faisait dire à Pantagruel : « Si les signes vous fâchent, ô quand vous fâcheront les choses signifiées ? ». Les signes étant morts, les choses signifiées le sont aussi. Le désert avance… ©Michel Onfray, 2016 |
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Fermer Sputnik et RT pour contrer la "propagande russe" ?
Sputnik - 28/1/16 - David Kramer, directeur de l'Institut McCain et ex-président de l’ONG "Freedom House" [sic], propose de fermer Sputnik et Russia Today pour faire taire la machine à ré-informer russe. Fermer Sputnik et RT pour contrer la propagande russe ?
Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/caricatures/20160128/1021287856/sputnik-russia-today-propagande.html#ixzz3ydyXBpkC |
«Résolution contre les médias russes» : pour la rédactrice en chef de RT, l’UE trahit ses principes
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Les médias cadenassés
par Kssard
Ces préambules sont enseignés dans les écoles de journalisme mais aujourd'hui la réalité est toute autre. Le quatrième pouvoir est depuis longtemps digéré et asservi par le politique au service du libéralisme. Il est cadenassé à la fois par les grandes agences de presse, par les multinationales ou les banques qui détiennent le capital des médias, plus spécifiquement pour la presse écrite par les subventions publiques. Comme si cela ne suffisait pas, le parlement européen a émis le 23 novembre une résolution contre les médias russe. Le grand public n'a souvent pas connaissance de l'existence des grandes agences de presse. Elles constituent pourtant l'ossature de tout le système médiatique dans le monde atlantiste. La majorité des nouvelles internationales proviennent de quatre agences de presse basées à New York, Paris, Londres et Berlin. Elles donnent le LA à l'ensemble des médias. Qu'il s'agisse de l'élection américaine, de la Russie, de l'Ukraine, de la Syrie ou des institutions européenne, c'est une ligne éditoriale parfaitement calibrée et sans surprise. Autant dire qu'il s'agit d'agences patentées de l'OTAN qui se nourrissent notamment, de la guerre froide, de l'ennemi russe alors que le pacte de Varsovie est pourtant dissous depuis 1991 et qui protègent l'establishment financier Wall Street, la City, la BCE, le quantitative easing, la commission européenne, etc, etc....
Ces agences sont principalement au nombre de quatre • L’agence américaine Associated Press (AP), avec plus de 4 000 employés dans le monde entier, AP appartient aux entreprises de médias des États-Unis et à sa rédaction principale à New York. Les informations de l’AP sont utilisées par environ 12 000 médias et atteignent ainsi chaque jour plus de la moitié de la population mondiale. • L’Agence France Presse (AFP), qui est quasiment publique, a son siège à Paris et emploie également environ 4 000 personnes. Chaque jour, l’AFP expédie plus de 3 000 informations et 2 500 photos à des médias dans le monde entier. • L’agence britannique Reuters à Londres, est une agence privée, et emploie un peu plus de 3 000 personnes. En 2008, Reuters a été acheté par Thomson le patron canadien des médias – une des 25 personnes les plus riches du monde – et a fusionné en Thomson Reuters dont le siège est à New York. • L’agence de presse allemande (DPA) emploie environ 1 000 journalistes dans environ 100 pays. La DPA possède des maisons d’édition de médias allemands et des stations de radiodiffusion. Sa rédaction principale est depuis 2010 dans la Axel-Springer-Hochhaus à Berlin. La DPA collabore étroitement avec l’AP américaine et possède la licence pour la commercialisation des services de l’AP dans l’espace germanophone. Si on regarde de plus près, on constate que les sujets traités par ces quatre agences de presse ainsi que les angles d’attaques sont le plus souvent les mêmes.
Appartenance des grands médias aux entreprises multinationales ou aux banques. Qu''il s'agisse de la presse écrite ou des chaînes de télévision, elles appartiennent maintenant soit aux banques soit aux entreprises multinationales. Dans les années 90, les médias s'interrogeaient sur ce qui pouvait bien pousser les banques ou les grandes entreprises à procéder à ces acquisitions, en invoquant le mécénat, l'image de l'entreprise qui en sortait grandie. A ce sujet, lire l'excellent livre de Laurent Mauduit aux éditions Don Quichotte, 442 pages, 19 euros. Il évoque de manière explicite un certain nombre d'exemples : - Bolloré – Canal+ - Patrick Drahi, le propriétaire de SFR, détient aussi Libération, L’Express, BFM et RMC. - Un trio d’hommes d’affaires qui possède le Monde ainsi que l’ex-Nouvel Observateur : entre Xavier Niel, le patron de l’opérateur Free qui a fait fortune dans le Minitel rose, Mathieu Pigasse, qualifié d’« Alain Minc en plus jeune », et Pierre Bergé « vieil oligarque ombrageux et arrogant » Depuis qu’une poignée d’hommes d’affaires se sont accaparés les principaux médias, on assiste à la multiplication de procédés tels que « censures, autocensures, normalisations éditoriales, information low cost, javellisée ou aseptisée ». Pire encore, tout cela se déroule sous les yeux des pouvoirs publics qui, dans le meilleur des cas, laissent faire voire soutiennent ou participent à cette prise en main. Troisième pathologie du système médiatique touchant la presse écrite, son subventionnement. La Cour de Comptes en 2014 avait dressé un rapport accablant. Ces aides sont de l'ordre de 280 millions d'euros. Sur les période 2009-2011, voici les trois titres les plus grâcement dotés - Le Monde 18 465 277 € - Le Figaro 17 217154 € - Ouest France 15 784 440 € Ces aides qui sont censées garantir la pluralité de la presse amènent naturellement les rédactions à produire des lignes éditoriales censées ne pas déplaire à nos gouvernants pour se donner le maximum de chances de voir la-dite subvention reconduite chaque année par la nouvelle loi de finances. C'est le type même de mesure qui procède de la bonne intention mais qui produit l'effet inverse à celui recherché.
Cerise sur le gâteau : la résolution le 23 novembre du parlement européen contre la presse russe. Cette résolution s'appuie sur le préambule suivant : « La pression en matière de propagande subie par l'UE de la part de la Russie et des groupes terroristes islamistes est grandissante,...... La désinformation cherche à dénaturer la vérité, à inciter à la peur, à provoquer le doute et à diviser l'Union. ….Un plus grand investissement dans les médias en ligne et locaux, le journalisme d'investigation et la maîtrise de l'information sont également des pistes suggérées par les députés. » On croit rêver, « un plus grand investissement dans les médias en ligne, le journalisme d'investigation et la maîtrise de l'information ». Je pense que l'on est ici en présence « du mal absolu », de la quintessence de ce que la ploutocratie européenne est capable de produire. Ceux qui comme moi craignent maintenant d'allumer leur télé ou leur radio du fait de la couverture médiatique malhonnête sur la Russie, l'Ukraine, la Crimée, le Kosovo , la Syrie vont être servis..... Messieurs les journalistes qui évoquez si souvent l'amour de votre métier et votre déontologie vous ne devez pas être très à l'aise en ce moment. En d'autres termes le temps est peu être venu de changer de métiers pour certains. Pour ma part, il y a longtemps que je suis obligé d'aller chercher mon information ailleurs que dans les "médias mainstream" pour lesquels j'ai perdu toute confiance du fait des raisons évoquées dans cet article.
En savoir plus : https://fr.sputniknews.com/international/201612071029057249-medias-invisibles-propagande/ http://www.force-ouvriere.fr/laurent-mauduit-lance-un-avis-de-tempete-sur-la-liberte-de-la https://www.contrepoints.org/2015/01/17/194753-stop-aux-subventions-a-la-presse https://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/FONTENELLE/50945 http://www.europarl.europa.eu/news/fr/news-room/20161118IPR51718/les-propagandes-anti-ue-russe-et-des-groupes-terroristes-islamistes-alarmantes
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