L'ALTERNATIVE

ECOLOGIE 2
 

 

L'ALTERNATIVE

 

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UNE POLITIQUE ÉCOLOGIQUE
A L'ÉCHELLE PLANÉTAIRE



DÉCROISSANCE & REJET DE LA SOCIETE INDUSTRIELLE & DE CONSOMMATION

(SOURCE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE)

 


Partie prenante de la "secte pentagoniste", les négationnistes (gangsters) de l'effet de serre
coupables de crimes écologiques contre la Terre

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La désinformation d'ExxonMobil et de la Global Climate Coalition
sur le changement climatique

Source : notre-planete.info (Christophe Magdelaine)


10/1/7 - Un récent rapport de l’Union of Concerned Scientists montre comment ExxonMobil, la première compagnie pétrolière privée du monde a encourager financièrement la désinformation sur le changement climatique.

C'est en s'inspirant des tactiques de désinformation de l'industrie du tabac, que le géant américain ExxonMobil (plus connu sous la marque Esso en France) a distribué près de 16 millions de dollars américains entre 1998 et 2005 à un réseau de 43 organismes pour semer le trouble dans le public que la question du changement climatique, selon le rapport du 3 janvier 2007 de l'Union of Concerned Scientists (un groupe important de scientifiques mobilisés sur les questions environnementales), "Smoke, Mirrors & Hot Air".

Ce travail de fond a été initié plus particulièrement aux Etats-Unis avec la création en 1989 de la Global Climate Coalition (regroupant alors Texaco, General Motors, Ford, British Petroleum...).Cette structure a milité contre le protocole de Kyoto et la réduction des gaz à effet de serre tout en discréditant les conclusions du GIEC en attaquant les faiblesses et les lacunes des prévisions sous couvert "scientifique".

Ainsi, en mai 2006, peu de temps avant la sortie du film d'Al Gore "Une vérité qui dérange", le Competitive Enterprise Institute (CEI), une organisation de lobbying crée par ExxonMobil vantait, dans des spots télévisés, les vertus du dioxyde de carbone, "un gaz inoffensif, indispensable à la croissance des plantes", donc à la vie !
Si l'annonce, sortie de son contexte, n'est pas fausse, elle se garde bien de signaler qu'à forte concentration (ce qui est le cas actuellement), le CO2 déstabilise notre équilibre climatique et compromet la pérennité de nos sociétés...

Selon le rapport de l'Union of Concerned Scientists, les fondations de ExxonMobil ont publié à maintes reprises les conclusions d'un petit groupe de contestaires sur le changement climatique. Par exemple, l'institut George C. Marshall, qui a perçu 630 000 dollars d'ExxonMobil, a récemment fait la promotion du livre de Patrick Michaels, professeur de recherche en sciences environnementales à l'Université de Virgnie et climatologue de l'État de Virginie. Cet auteur, qui conteste le changement climatique, est affilié avec au moins 11 organismes fondés par ExxonMobil.

De la même façon, ExxonMobil a fondé de nombreux groupes moins connus comme l'Annapolis Center for Science-Based Public Policy and Committee for a Constructive Tomorrow qui a notamment promu le travail de Sallie Baliunas, une astrophysicienne affiliée avec au moins 9 organismes fondés par ExxonMobil. Baliunas s'est distinguée par un article de 2003 où elle maintenait que le climat n'avait pas évolué de façon significative. C'était sans compter sur les réactions contradictoires de 13 scientifiques dont les travaux avaient été repris dans l'article et mal interprétés.

Cela n'a pas empêché les groupes soutenus par ExxonMobil de poursuivre la diffusion et la promotion de cet article, dans un esprit de malhonnêteté et tromperie scientifique.

Malheureusement, ces méthodes ont porté leurs fruits puisque les investissements du pétrolier américain ont permis de retarder les prises de décisions au sein du gouvernement américain et de mieux diviser l'opinion publique américaine, dans un contexte ou le "terrorisme" [sic] monopolise la politique étrangère du pays.

Les agissements d'ExxonMobil ont indigné notamment de nombreuses personnalités scientifiques comme en témoigne les déclarations du Dr. James McCarthy, Alexander Agassiz, professeur en biologie océanographique à l'Université d'Havard et qui est impliqué dans les travaux du GIEC : "en tant que scientifique, j'aime à penser que les faits prévalent, et c'est ce qui se passe. Il est honteux qu'ExxonMobil ait cherché à cacher si longtemps des constats quand le futur de notre planète dépend des mesures que nous prenons aujourd'hui et dans les prochaines années."

Aujourd'hui, le camp des "négationnistes", c'est à dire des personnes qui refusent d'admettre la responsabilité des activités humaines dans les dérèglements climatiques, ne cesse de s'amoindrir, y compris dans les plus hautes instances politiques. C'est pourquoi, la Global Climate Coalition a vu ses membres diminuer : "le débat est clos. Quand 98% des scientifiques sont d'accord, il n'y a plus à tergiverser", déclarait en septembre 2006, John Hofmeister, président de Shell. Même ExxonMobil vient d'investir dans une étude européenne sur le stockage du CO2...

Quarante ans après les premières alertes sur cette problématique majeure et globale, maintenant que le consensus est presque atteint sur la réalité du changement climatique, il ne nous reste plus qu'à agir, le plus difficile...

En savoir plus
Lire le rapport Smoke, Mirrors & Hot Air, How ExxonMobil Uses Big Tobacco’s Tactics to Manufacture Uncertainty on Climate Science - Union of Concerned Scientists (en anglais - format PDF)

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Réchauffement climatique : au nom du profit, ils ont sciemment menti !

Ils : la soi-disante "Maison Blanche" [noire, en fait]

Climat : des rapports américains auraient été édulcorés...

WASHINGTON (AP) - 30/1/7 - Le Congrès américain se penchait mardi sur une "affaire troublante" [sic] : deux organisations non gouvernementales affirment avoir découvert la preuve de pressions politiques exercées sur des scientifiques d'organismes publics américains pour les pousser à minimiser la menace du réchauffement climatique.

Les conclusions de l'Union des scientifiques préoccupés (UCS) et du Programme de responsabilité du gouvernement (GAP) devaient être présentées mardi devant une commission de la Chambre des représentants. Les deux ONG ont annoncé lundi qu'elles dévoileraient "de nouvelles preuves d'un étouffement et d'une manipulation de la climatologie".

Le réchauffement, et la politique de l'administration Bush sur la question, suscitent un vif intérêt dans le nouveau Congrès à majorité démocrate au moment où le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) est réuni à Paris pour faire le point sur la menace.

Dans la perspective de l'audition des deux ONG devant la commission de supervision et de réforme du gouvernement, le député démocrate Henry Waxman, son président, a demandé à la Maison Blanche et à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) de remettre une bonne trentaine de documents sur leur politique climatique.

Parmi les personnes appelées à témoigner figure Rick Piltz, ancien responsable du bureau chargé de coordonner les programmes climatiques publics, qui a démissionné de son poste en 2005, clamant que les rapports des scientifiques sur le climat étaient volontairement édulcorés par les autorités.

L'UCS et le GAP affirment avoir découvert des preuves de pressions sur les scientifiques dans sept agences fédérales. M. Waxman s'est dit particulièrement intéressé par des informations concernant le Conseil de la Maison Blanche pour la qualité de l'environnement, la NASA et l'EPA.

Des allégations de pressions politiques se trouvent également au coeur d'une controverse impliquant James Hansen, directeur de l'Institut Goddard pour les études spatiales, l'un des plus éminents experts américains sur le climat. M. Hansen a accusé la NASA de vouloir l'empêcher de s'exprimer en public sur le réchauffement.

Depuis que les démocrates ont repris le contrôle du Congrès, le climat apparaît comme une des priorités des parlementaires. La sénatrice démocrate Barbara Boxer a proposé un texte de loi très audacieux, censé permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% d'ici 2050.

Un autre projet du démocrate Barack Obama et du républicain John McCain, deux sénateurs considérés comme des prétendants sérieux pour la présidentielle de 2008, propose une réduction des émissions des deux tiers dans les mêmes délais. De son côté, le sénateur démocrate Jeff Bingaman soutient un texte qui stopperait la croissance des émissions d'ici 2030 et conduirait ensuite à des réductions.

Les trois projets impliqueraient des limites contraignantes sur les émissions des centrales électriques et des véhicules, et utiliseraient un système d'échange de quotas d'émissions. Le président américain George W. Bush s'oppose lui à toute réduction obligatoire des émissions, estimant que cela nuirait à la croissance économique et que développer de nouvelles technologies coûtera moins cher.

A la Chambre des représentants, la présidente Nancy Pelosi veut créer une nouvelle commission pour mener des auditions et recommander des mesures sur le changement climatique. Une proposition qui témoigne de l'importance nouvelle du dossier pour le Congrès.

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Un autre coupable de désinformation

Parmi les 2 % restants de "négationnistes", le sieur Marcel Leroux,
Dr de laboratoire au CNRS, sans doute au service du lobby de l'industrie agro-alimentaire,
qui s'emploie à semer le doute et la confusion...

"Le réchauffement climatique est un mythe !" [sic]


"Aujourd’hui, il n’est presque plus possible de participer à un colloque consacré à l’agriculture sans que soient évoqués le réchauffement climatique et l’effet de serre. Préoccupation majeure de l’agriculteur, la question du climat suscite un intérêt évident car ses aléas ont des répercussions immédiates sur les résultats des exploitations.
Marcel Leroux, professeur en climatologie à l’université Jean Moulin de Lyon III et directeur depuis 1986 du Laboratoire de Climatologie, Risques, Environnement (CNRS), est l’auteur du premier livre de climatologie en français traduit en anglais, La Dynamique du temps et du climat (éditions Dunod, 1996). Après la parution de The Meteorology and Climate of tropical Africa, aux Editions Springer en 2001, il achève son troisième ouvrage, "Global Warning, myth or reality", qui sera disponible en décembre [2006].
Pour ce climatologue iconoclaste, qui conteste la validité des modèles informatiques actuels, les variations climatiques s’expliquent tout naturellement, lorsque l’on prend en compte ce qu’il appelle les anticyclones mobiles polaires (AMP), vastes lentilles d’air glacial de 1500 mètres d’épaisseur et de 2.000 à 3.000 km de diamètre, générées quotidiennement par les pôles et se déplaçant vers l’équateur."

Début de son article paru dans AGRICULTURE & ENVIRONNEMENT, N° 18 - OCTOBRE 2004

L'ONU trace un portrait peu reluisant de l'environnement mondial

LONDRES (AP) - 22/5/2 - Le monde décrit dans le nouveau rapport de l'ONU sur l'environnement mondial n'a rien de réjouissant. Les catastrophes naturelles y sont de plus en plus fréquentes et les problèmes environnementaux mettent en danger la vie des humains ainsi que celle des plantes et des animaux, selon le document rendu public mercredi par le Programme environnemental des Nations Unies (PNUE).
Ce dernier fait le bilan des trois dernières décennies et tente d'imaginer le futur de l'environnement en vue du prochain Sommet mondial sur le développement durable qui se tiendra à Johannesburg du 26 août au 4 septembre. On y apprend que la biodiversité de la Terre est gravement menacée. En effet, 1.130 espèces d'oiseaux et plus de 4.000 espèces de mammifères pourraient disparaître d'ici 30 ans, même si elle ne sont pas menacées d'extinction pour le moment. Parmi les espèces dont la situation est la plus précaire, figurent le rhinocéros noir d'Afrique, le tigre de Sibérie et le léopard d'Asie, selon l'ONU. Les poissons ne s'en sortent pas mieux que les autres membres du règne animal. A l'échelle mondiale, un tiers des réserves halieutiques sont très basses à cause d'une pêche excessive. Ces animaux sont surtout menacés par la perte de leur habitat, causée par l'industrialisation ainsi que par les activités minières et l'agriculture. Or, plusieurs de ces problèmes risquent d'empirer. Le rapport prédit en effet que les infrastructures de l'industrialisation pourraient couvrir plus de 70 % de la surface du globe d'ici 30 ans. Si leur habitat est dévasté, les plus gros animaux disparaîtront les premiers, affirme le Dr Michael Novacek du Museum américain d'histoire naturelle. "Or, nous ne savons pas combien d'espèces nous pouvons nous permettre de perdre avant que tout l'écosystème s'effondre". Heureusement, le rapport du PNUE ne contient pas que des mauvaises nouvelles. Le document souligne notamment les progrès accomplis depuis les années 70 concernant la qualité de l'air et de l'eau, de même que l'augmentation de la superficie totale des parcs et réserves naturelles. Quant aux émissions de gaz à effet de serre, elles ne connaîtront une diminution spectaculaire que si les gouvernements appliquent les accords internationaux tels que le Protocole de Kyoto signé en 1997. "Nous avons des centaines de déclarations, d'accords, des règles de conduite et de traités destinés à résoudre les problèmes environnementaux et les menaces qu'ils font peser sur la vie sauvage et sur la santé humaine", souligne le directeur du PNUE, Klaus Töpfer. "Il nous faut maintenant trouver le courage politique et le financement nécessaire à l'application de ces idéaux".


La moitié des plantes que porte la Terre sont menacées d'extinction

WASHINGTON (AP) - 1/11/02 - Les activités humaines menacent d'effacer de la surface de la Terre la moitié des espèces végétales, estime une étude publiée vendredi dans le magazine 'Science'. De précédentes études estimaient que seulement 13% de toutes les plantes étaient en danger d'extinction. Mais selon Nigel C. A. Pitman de la Duke University et Peter M. Jorgensen du Jardin botanique du Missouri, à St. Louis, ces premières estimations ne prenaient pas en compte les végétaux menacés par les changements climatiques dans les régions tropicales, où poussent la majorité des espèces végétales.
Les deux chercheurs révèlent dans leur rapport qu'environ 83% des espèces sont par exemple menacées en Equateur, un pays au patrimoine botanique représentatif de celui pays tropicaux. En extrapolant ce chiffre au reste du monde, ils en arrivent à la conclusion, inquiétante, qu'entre 22 et 47% de toutes les espèces végétales pourraient s'éteindre, a expliqué M. Jorgensen. Le flou de ces statistiques s'explique par la difficulté à recenser l'ensemble des plantes que porte la Terre, dont le nombre se situe entre 310.000 et 422.000. La plupart des espèces se trouvent dans la ceinture tropicale et "dans beaucoup de pays tropicaux, notre connaissance des espèces végétales est très lacunaire," a-t-il expliqué.
La nature y est menacée par les exigences démographiques et sociales, les gouvernements de ces pays devant transformer de plus en plus de terres sauvages en terres cultivables pour nourrir leur population croissante. "La forêt naturelle est abattue et brûlée et la terre convertie en pâturages et en champs," a expliqué M. Jorgensen. Les vastes zones cultivées empêchent ensuite la migration naturelle des plantes, poussées à évoluer et à changer de terre d'accueil par le réchauffement climatique. Le réchauffement climatique "n'a peut-être pas encore eu d'effet, mais en aura dans l'avenir," explique le chercheur. "Plus la végétation se fragmente, plus il est difficile pour l'environnement naturel de s'y adapter. Les plantes qui doivent se déplacer pour trouver un endroit plus frais où pousser ne peuvent plus le faire... Parce qu'il y a des fermiers sur leur route".

 

Disparition accélérée de la forêt amazonienne

 

RIO DE JANEIRO (AFP) - 8/4/4 - Grignotée par la culture du soja et les élevages bovins, l'Amazonie brésilienne a perdu 16,3% de sa superficie forestière depuis les années 1970, soit 653.000 km2, correspondant à un territoire grand comme la France et le Portugal mis ensembles. Ces chiffres sont "intolérables", a déclaré la ministre brésilienne de l'Environnement, Marina Silva, en présentant les résultats d'un rapport élaboré à partir d'images satellite. Selon la ministre, les principales causes de la déforestation sont l'élevage et l'agriculture, avec la culture du soja notamment, l'abattage non contrôlé d'arbres et les travaux d'infrastructure, l'ouverture de routes en particulier.
En une année seulement, d'août 2002 à août 2003, 23.750 km2 de forêts -- soit l'équivalent de la Sardaigne -- ont été dévastés, soit 2% de plus que la portion disparue l'année précédente (23.266 km2). Cependant, le ministère de l'Environnement et les organisations écologiques avaient fait des prévisions initiales encore plus pessimistes. "Les déboisements restent élevés mais se stabilisent. Nous ne pouvons pas continuer à perdre 20.000 km2 de forêts par an. Le gouvernement est décidé à changer cette situation et a pris des mesures", s'est réjoui un responsable de Greenpeace, Nilo D'avila, contacté par l'AFP. Ce coordinateur de la campagne de défense de l'Amazonie de Greenpeace s'est dit "optimiste" après l'annonce en mars par le président Luiz Inacio Lula da Silva d'un plan national de contrôle de la déforestation. "Même si le rythme de déboisements a freiné, il est encore élevé et intolérable, c'est pourquoi il faut commencer à le réduire", a remarqué la ministre Silva, une ancienne récolteuse de latex (caoutchouc), originaire de l'Etat de l'Acre, frontalier avec le Pérou.
La police fédérale va installer 26 postes dans les régions où l'on déboise le plus et une coordination sera mise en place entre plusieurs ministères pour augmenter les contrôles. "Dans 25% des déboisements par exemple, la main d'oeuvre employée est issue du travail forcé. Le ministère du travail va pouvoir envoyer des inspecteurs", a ajouté D'Avila rappelant que l'un des gros problèmes est le manque d'effectifs de l'Institut de l'environnement (Ibama) pour surveiller les 4 millions de km2 de forêt amazonienne, soit la moitié du vaste Brésil. Le représentant de Greenpeace a insisté sur la responsabilité des éleveurs, soulignant que "le bifsteck que l'on mange aujourd'hui contribue à la dévastation". Selon M. D'Avila, les dégâts ne sont pas toujours repérables par satellite car il s'agit souvent de petites fermes familiales de deux hectares. Selon lui, plusieurs millions d'hectares déboisés dans les Etats de Maranhao, Tocantins, Para, Mato Grosso et Rondonia sont aujourd'hui abandonnés: "ces terres sont publiques et doivent être récupérées par des politiques adéquates, cela évitera de nouveaux déboisements". La ministre de l'Environnement a indiqué les Etats les plus sévèrement touchés par la déforestation ont été l'an dernier ceux du Mato Grosso (10.416 km2), du Para (7.293 Km2), de Rodonia (3.463 km2) et d'Amazonas (797 km2).
Pour répondre aux critiques de certains secteurs industriels qui se plaignent de ce que la nouvelle politique de protection de l'Amazonie freine le développement économique, Marina Silva a répondu que "le développement ne doit pas entrer en conflit avec la préservation de l'environnement. Il peut se faire en protégeant l'environnement". Elle a souligné que la contribution de l'Etat d'Amazonas au PIB du Brésil était très faible, 6% seulement.

Plus de 23.000 km2 de forêt amazonienne détruits en 2003

RIO DE JANEIRO (AP) - 8/4/4 - La déforestation en Amazonie a atteint un niveau presque record l'année dernière, selon les chiffres annoncés par le gouvernement brésilien, qui a affirmé mercredi avoir réussi à ralentir la destruction du "poumon de la planète". Selon les chiffres du gouvernementaux, 23.750 km2 de forêt tropicale ont été abattus entre août 2002 et août 2003, soit environ deux fois plus que la moyenne annuelle dans les années 1990. Ce taux de destruction est sensiblement supérieur à celui enregistré l'année précédente, mais le gouvernement brésilien estime que ces résultats sont une victoire. "Nous ne voulons pas être trop confiants, mais nous avons réussi à casser le rythme de la progression (de la destruction, ndlr) et c'est très important", a déclaré mercredi la ministre brésilienne de l'Environnement, Marina de Silva. L'année dernière, le gouvernement de Brasilia avait annoncé la destruction de 25.500 km2 de forêt pour la période 2001-2002. Mercredi, ce résultat a été revu à la baisse pour être rabaissé à 23.260 km2. Selon les experts, quelque 20% des quatre millions de km2 de la forêt amazonienne ont déjà été détruits du fait de l'activité humaine. En 1995, 29.000 km2 avaient été abattus, un record. AP



Gangsters de l'effet de serre contre Justice climatique

Par Kenny Bruno, Joshua Karliner et China Brotsky
Traduction. Yves Moy
[email protected] (traducteurs bénévoles)

COURRIEL D'INFORMATION ATTAC (n°383) Vendredi 29/11/02
Les changements climatiques ont des conséquences sur chaque personne et chaque chose.
La sagesse populaire dit que le consommateur moderne est fautif. L'usage excessif de la voiture, les maisons bourrées d'appareils ménagers, le chauffage central, la climatisation et le fait d'oublier d'éteindre les lumières quand on quitte sa maison sont ce qui nous frappe le plus.
Mais la possibilité qu'a le consommateur individuel d'influencer le climat est faible étant donné l'impact des entreprises géantes qui prospectent, extraient, transportent, raffinent et distribuent le pétrole, source principale des émissions de dioxyde de carbone - qui est de loin le premier gaz à effet de serre.

À elles seules, 122 entreprises produisent 80% de toutes les émissions de dioxyde de carbone, et seulement 5 compagnies pétrolières privées mondiales - Exxon Mobil, BP Amoco, Shell, Chevron et Texaco - produisent du pétrole qui contribue pour quelque 10% aux émissions de carbone mondiales.
Pendant que ces 5 compagnies et leurs alliés au Congrès blâment le consommateur américain pour sa consommation massive d'énergie, ou le "monde en voie de développement" qui ne prend pas les mesures adéquates pour freiner le réchauffement de la planète, les émissions des carburants qu'ils produisent dépassent le total de tous les gaz à effet de serre en provenance de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud et de l'Afrique réunies !

En plus de produire le pétrole qui conduit au réchauffement de la planète, ces Gangsters de l'effet de serre contribuent à la dynamique du changement climatique et la perpétuent, de plusieurs autres manières importantes :
- Ils sont raffineurs et marchands de pétrole et de gaz.
- Ils se servent de leur puissance politique pour empêcher la transformation technologique et maintenir leurs affaires en l'état.
- Ils achètent l'opinion publique et scientifique.

Qu'est-ce que la Justice climatique ?


"Justice climatique" signifie, tout d'abord, supprimer les causes du réchauffement de la planète et permettre à la Terre de continuer à nourrir nos vies et celles de tous les êtres vivants. Cela conduit à réduire radicalement les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre. "Justice climatique" signifie s'opposer à la destruction causée par les Gangsters de l'effet de serre à chaque étape de la production et du processus de distribution
- depuis un moratoire sur la nouvelle prospection pétrolière jusqu'à l'arrêt de l'empoisonnement de collectivités par les émissions des raffineries;
depuis des réductions nationales radicales des émissions automobiles jusqu'à la promotion de transports publics efficaces et effectifs.
"Justice climatique" signifie qu'alors que tous les pays devraient participer à la réduction radicale des émissions de gaz à effet de serre, les nations industrialisées, qui historiquement et actuellement sont les plus responsables du réchauffement de la planète, devraient mener cette transformation. Les États-Unis, qui émettent environ 25% des gaz à effet de serre, devraient en particulier être à l'avant-garde de cette transformation.
Enfin, "Justice climatique" signifie rendre les exploitants d'énergie fossile redevables en raison du rôle central qu'ils jouent dans le réchauffement de la planète. Cela signifie lutter contre ces compagnies à chaque niveau - depuis la production et la commercialisation des énergies fossiles elles-mêmes, jusqu'à leur influence politique occulte, leurs prouesses en matière de relations publiques, jusqu'aux "solutions" injustes qu'elles proposent, jusqu'à la mondialisation basée sur les énergies fossiles qu'elles défendent.
"Justice climatique" signifie retirer aux entreprises multinationales la formidable puissance qu'elles exercent sur nos vies et, à leur place, construire la démocratie au niveau local, national et international. La mondialisation sert les intérêts des compagnies pétrolières multinationales d'au moins quatre manières importantes :
- La FUSIONMANIA, qui est en train d'envahir l'industrie, en est une. Cette expansion se produit lorsque les grosses entreprises tentent d'accroître leur compétitivité à l'échelle mondiale.
- Les PROGRAMMES D'AJUSTEMENT STRUCTUREL, imposés par la Banque mondiale et FMI, sont une deuxième aide pour les multinationales pétrolières. Les compagnies pétrolières étatisées ont formé des partenariats avec les compagnies du secteur privé. Le partenariat de Mobil avec PDVSA pour la prospection dans le delta de l'Orénoque au Venezuela en est un exemple.
- Les ACCORDS et institutions de LIBRE ÉCHANGE et d'INVESTISSEMENT, comme l'Accord de Libre Échange de l'Amérique du Nord (ALENA) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sont le troisième volet de la mondialisation qui soutient l'industrie du pétrole. Par exemple, l'ALENA encourage l'industrie du pétrole au détriment de la durabilité écologique de deux façons importantes. Premièrement, il encourage explicitement les gouvernements à subventionner le pétrole et les méga-projets de gaz en exemptant ces subventions du reproche d'"entraves déloyales au commerce". Soit dit en passant, l'ALENA n'accorde pas une telle protection aux aides gouvernementales visant à rendre l'énergie plus efficace, plus respectueuse de l'environnement ou à développer des alternatives énergétiques - laissant l'énergie propre soumise aux caprices des commissions de règlement des litiges de ALENA, secrètes et non démocratiques. Sous le masque du "libre" échange, l'ALENA élimine quasiment aussi la possibilité pour les pays de diriger le développement de leurs ressources énergétiques pour les marchés d'exportation - essentiellement en menaçant de faire du Canada et du Mexique des "colonies de ressources" virtuelles pour les exigences en énergie presque insatiables des États-Unis. Dans le même temps, l'OMC abaisse les barrières aux échanges et aux investissements dans le monde, et encourage l'augmentation de la dépendance croissante des pays envers l'énergie fossile pour le transport, le développement agricole et énergétique. Cela crée des marchés toujours en expansion pour l'industrie pétrolière. Bien sûr, ce n'est pas une coïncidence si les associations et les entreprises de l'industrie d'énergie fossile, incluant le Gangster de l'effet de serre Texaco, dominent le Comité consultatif officiel du commerce du gouvernement américain pour les problèmes énergétiques. Il n'y a pas de groupes des droits de l'homme, du travail ou de l'environnement dans ce comité, et seulement une association des industries de l'énergie renouvelable. En revanche il y a 14 compagnies pétrolières, gazières, électriques et minières et associations d'industries dans ce comité. L'OMC peut aussi servir à étouffer les efforts des pays pour se conformer au traité sur le climat de Kyoto. Par exemple, les États-Unis et l'Union européenne menacent de poursuivre le Japon pour ses nouvelles normes d'efficacité énergétique - règlements qui sont conçus pour abaisser les émissions de dioxyde de carbone - en tant qu'entraves déloyales au commerce. Les subventions gouvernementales pour l'efficacité énergétique, les programmes "verts" d'achats gouvernementaux et le marquage par le gouvernement des produits dont la production contribue au changement climatique courent tous le risque d'être mis à mal par l'OMC.
- De NOUVELLES FRONTIÈRES, incluant les zones écologiquement fragiles, sont ouvertes à la prospection pétrolière par la mondialisation. Comme les accords de libre échange et d'investissement font tomber les barrières économiques internationales, les multinationales se précipitent dans beaucoup de nouvelles régions. Les Gangsters de l'effet de serre sont en train d'amasser de l'argent pour étendre leur emprise aux pays en développement du Sud, aux forêts humides lointaines, aux fonds marins, à l'Arctique interdit, à proprement parler "aux confins de la Terre". La prospection pétrolière est terriblement chère, même avec des records de bas prix pour le pétrole. En 1998, l'industrie a dépensé 88 milliards de dollars dans la prospection. Même Shell et BP reconnaissent, sur le papier, que les énergies renouvelables représentent l'avenir. Cependant, la stratégie à long terme des grands pétroliers est encore dictée par l'incitation à prospecter. Pourquoi ? La raison en est que nous avons trop de pétrole. C'est vrai dans le court terme, comme l'ont montré la surproduction de 1998 et la décision de l'OPEP de réduire la production début 1999. Mais c'est vrai aussi dans le long terme. Les scientifiques du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estiment que pour stabiliser les concentrations de CO2 au niveau actuel, nous aurions besoin de réduire les émissions de carbone d'environ 60%. Il n'y a tout simplement aucun moyen de le faire sans des restrictions massives de la consommation d'énergie fossile et le développement d'énergies alternatives. Les réserves mondiales prouvées de pétrole et de gaz, si elles étaient complètement exploitées, dépasseraient de loin la capacité de la planète à absorber les émissions de carbone. En d'autres termes, il est impossible de brûler sans dommage même les combustibles fossiles que nous avons déjà, sans compter ceux qui ne sont pas encore découverts. Cependant les géants du pétrole continuent leur recherche coûteuse et destructrice de nouveaux champs de pétrole et de gaz, même dans certains des lieux les plus lointains de la planète. La realpolitik du commerce de la pollution On ne peut empêcher le climat de changer sans réduire l'usage de l'énergie fossile. Cependant le gouvernement et l'industrie des États-Unis ont tout fait pour éviter ou différer de faire précisément cela tout en obtenant des crédits pour des réductions d'émissions de carbone. Ces plans sont basés sur le principe de l'échange des droits d'émissions. Au sens le plus large, l'échange prend plusieurs formes, connues sous le nom de Mécanismes flexibles dans le protocole de Kyoto. Elles incluent une Mise en ouvre conjointe et un Mécanisme de développement propre. La Mise en ouvre conjointe permet d'acheter des crédits pour les réductions d'un autre pays plutôt que d'avoir à réduire les émissions à la source. Le Mécanisme de développement propre permet aux pays industrialisés d'éviter des réductions nationales en échange d'une participation dans des projets de pays en développement qui devraient produire des émissions plus faibles. Par exemple, les États-Unis pourraient acheter du "crédit" pour le carbone absorbé par des "puits de carbone" comme les forêts, dans le Sud, ou pour des réductions globales de gaz à effet de serre dans l'ancienne Union Soviétique, où l'effondrement économique est cause de réductions de toute façon. L'expérience de l'échange des droits d'émission de pollution atmosphérique a montré que le commerce de la pollution peut créer l'apparition de réductions fantômes, récompenser les pires pollueurs de l'histoire, promouvoir la fraude et miner l'innovation technologique. Les plans d'échange des droits d'émission ne s'appliquent pas aux effets de pollution locale des usines émettant du carbone, comme les raffineries, et le système d'échange désavantage les pays du Sud quand ils commencent à réduire leurs émissions, puisque les réductions les plus faciles ont déjà été achetées et mises au crédit des pays du Nord.
Les Gangsters de l'effet de serre ne sont pas les seuls à proposer l'échange des droits d'émission comme solution au changement climatique. Il est soutenu par quelques groupes environnementaux comme le Fonds de défense environnemental et le Syndicat des scientifiques responsables. Mais jusqu'à un certain point, ce soutien reflète la realpolitik du changement climatique. Il présuppose que nous ne pouvons pas faire accepter à l'industrie de l'énergie fossile de changer si nous ne pouvons pas rendre cela rentable, et ce postulat est fondé sur la connaissance de la formidable puissance de l'industrie. Les questions de justice et de loyauté deviennent secondaires dans le calcul realpolitik. Les plans de commerce, comme le souligne un éditorialiste, fournissent un "semblant d'action pour le grand public tout en faisant un clin d'oil à l'industrie pour lui dire que le statu quo n'est pas perturbé". Le recours à l'échange des droits d'émission comme solution reflète la fuite en avant désespérée à laquelle le gouvernement des États-Unis pense qu'il faut avoir recours pour éviter et différer la réduction effective de notre dépendance envers les énergies fossiles et de nos émissions de carbone.
Le système d'échange des droits d'émission permet un minimum de lutte contre la puissance des Gangsters de l'effet de serre et de leurs alliés, mais sabote la création de vraies solutions au changement climatique.
La Justice climatique devrait, pour résoudre le problème du réchauffement de la planète, développer des solutions qui renforcent la justice économique et environnementale entre communautés et entre nations. Ce qui est central dans cette approche, c'est le principe de la Transition juste, qui devrait réserver des fonds pour financer la transition auprès des travailleurs et des communautés dépendant de l'industrie d'énergie fossile. Une telle transition devrait encourager l'investissement, la formation des travailleurs et un développement des communautés basé sur la durabilité et la justice. Une transition semblable doit être encouragée au niveau international, en aidant les nations du Sud à désengager leurs économies des énergies fossiles. Par exemple, les technologies qui rendent plus écologique le développement de l'énergie devraient être mises à la disposition des pays les plus pauvres à un coût faible ou nul, plutôt que d'être maintenues en otages par les systèmes de propriété intellectuelle et de brevets imposés par les entreprises. La Justice climatique exige aussi de fournir une aide correcte aux victimes du réchauffement de la planète - notamment aux réfugiés environnementaux qui ont perdu l'accès à leur terre, à leurs maisons, à la nourriture, à la santé et au travail suite au réchauffement de la planète. La prévention du changement climatique pourrait frapper le plus durement les travailleurs des industries voraces en énergie fossile et les communautés voisines si parallèlement il n'y a pas d'effort pour encourager une Transition juste. Aussi, comme nous l'avons vu, certaines des "solutions" proposées telles que le commerce de la pollution, non seulement n'ont pas d'efficacité prouvée, mais encore sont inéquitables, car elles laissent les communautés locales devenir des zones de sacrifice toxiques pour le reste de la planète, tout en permettant aux pays comme les États-Unis de différer les vraies réductions d'émissions. Des solutions qui forcent les pays du Sud à supporter un fardeau injustifié sont tout aussi déloyales. Inversons la dynamique de la mondialisation, basée sur l'énergie fossile, menée par les entreprises Actuellement, la mondialisation menée par les entreprises est en train de créer des opportunités d'investissements et de nouveaux marchés pour l'industrie de l'énergie fossile. Le commerce international et les accords d'investissement comme l'ALENA et l'OMC, ainsi que des institutions multilatérales de prêts comme la Banque mondiale et le FMI ont créé les structures économiques mondiales qui font progresser à la fois les profits de l'entreprise et le réchauffement de la planète.
La Justice climatique demande que l'économie mondiale serve les intérêts des droits de l'homme et de l'environnement, pas ceux de l'entreprise. En tant qu'initiateurs, les standards internationaux du travail de l'OIT, la Déclaration universelle des droits de l'homme et les accords internationaux sur l'environnement sous l'égide de l'ONU comme le protocole de Kyoto doivent supplanter les institutions de la mondialisation telles que l'OMC. La Banque mondiale et autres institutions de prêt devraient inverser leurs politiques, qui subventionnent la mondialisation basée sur l'énergie fossile.
Une vraie Justice climatique exige que le protocole de Kyoto mette spécialement l'accent sur le fond du problème - les 122 entreprises qui produisent 80% de l'énergie fossile finissant en dioxyde de carbone dans l'atmosphère de la Terre.
La Justice climatique impose aussi que la contribution centrale de l'entreprise au réchauffement de la planète soit publiquement identifiée à l'échelle mondiale. Il y a beaucoup de moyens créatifs pour cela. Par exemple, en 1998, des membres du Parlement européen ont proposé que les ouragans soient renommés pour refléter ce rôle de l'entreprise. Ainsi l'ouragan Mitch aurait pu être appelé ouragan Shell, cependant que l'ouragan Floyd aurait pu être appelé à la place ouragan Exxon-Mobil.
Contact pour cet article et un rapport complet : http://www.corpwatch.org

 

Les gangsters de l'effet de serre se concertent...

Pays émergents et membres du G8 discutent à Londres des technologies propres

LONDRES (AFP) - 1/11/5 - Ministres de l'Energie et de l'Environnement du G8 et des grands pays émergents ont examiné à huis clos mardi à Londres les technologies "propres" aptes à faire face à l'envolée des émissions de gaz carbonique liées à la croissance économique.
"Le point principal à l'ordre du jour de cette réunion est l'énergie et comment nous pouvons mieux utiliser la technologie pour effectuer une transition vers une économie moins productrice de gaz carbonique", a déclaré la ministre britannique de l'Environnement, Margaret Beckett, qui présidait la réunion.

"Comment allons-nous rendre plus accessibles, plus tôt, les solutions disponibles ? Pouvons-nous faire plus, à travers la recherche, pour élargir l'éventail des options et rapprocher le moment où elles feront vraiment la différence ? ", a-t-elle dit.

"Comment allons nous augmenter nos investissements dans ce domaine ? Si nous voulons réduire la courbe des émissions, en commençant maintenant, il faut investir de l'argent et faire que cela soit rentable pour les investisseurs privés" [sic] , a-t-elle dit.

Elle a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que les pays réunis mardi se mettent d'accord sur des objectifs chiffrés de réduction des émissions de CO2 et des gaz à effet de serre, sur le modèle du protocole de Kyoto.

"Je crois que c'est hautement improbable. Ne cherchons pas à courir avant de marcher", a-t-elle indiqué devant la presse.

"Je sais que les gens sont impatients de fixer des objectifs et d'écrire des traités, avant même que quiconque n'ait même exploré le terrain vers lequel nous allons dans l'avenir. (...) Aucun d'entre eux n'est à la table de négociation et leur enthousiasme à expliquer et concevoir des formules précises a plus de chances de rebuter les gens plutôt que de les impliquer sérieusement dans la discussion", a-t-elle dit.

Aucune décision n'était attendue de cette réunion informelle, qui avait lieu dans le cadre du groupe du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie) présidé cette année par la Grande-Bretagne.

Annoncée début juillet au sommet du G8 en Ecosse, cette réunion constitue le lancement formel du Dialogue sur le lien énergie-climat proposé aux poids lourds du Sud. La prochaine réunion devrait avoir lieu au Mexique l'an prochain.

La conférence de Londres rassemblait les pays ayant les plus gros besoins en énergie dans les 30-40 ans, principalement des pays du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie) et émergents, comme la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud ou la Corée du Sud.

Des représentants de la Banque mondiale et de l'Agence internationale de l'Energie étaient également présents.

Le boom économique de la Chine et l'Inde risque d'entraîner une envolée incontrôlable des émissions de gaz carbonique dans les décennies à venir.

Le Premier ministre britannique Tony Blair a estimé, dans une tribune à un hebdomadaire dimanche, que le protocole de Kyoto n'était pas suffisant et qu'un accord ne serait efficace qu'en constituant un nouveau front avec les Etats-Unis, qui ne l'ont pas signé, la Chine et l'Inde.

Les organisations de défense de l'Environnement craignaient mardi que la réunion de Londres ne produise que des déclarations creuses, plutôt que des propositions concrètes prometteuses pour la conférence de l'Onu à Montréal qui doit discuter du 28 novembre au 9 décembre de l'"après Kyoto", c'est-à-dire les suites éventuelles à donner au protocole qui arrive à expiration en 2012.

"Il est crucial que les ministres réunis à Londres utilisent leur dialogue comme tremplin pour les négociations de Montréal et travaillent en vue d'objectifs chiffrés clairs avec les financements appropriés. De belles paroles et des engagements confus ne suffisent pas", a déclaré Tony Juniper, directeur des Amis de la Terre.

 

 

Ils réaffirment leur opposition au protocole de Kyoto
pour lutter contre l'effet de serre

Réaffirmons notre opposition à la politique catastrophique
des sieurs Bush (USA), Howard (Australie) et Harper (Canada)

Washington (AP) - mardi 4 juin 2002 - Le président américain George W. Bush a refusé mardi de prendre en compte un rapport de son administration imputant les changements climatiques aux activités humaines et il a réaffirmé son opposition au protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre.
Le rapport remis par l'Agence de protection environnementale (EPA) aux Nations unies souligne que le réchauffement de la planète ces dernières années est essentiellement dû à la combustion de carburants fossiles qui libère du dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre.
Une première de la part de l'administration Bush. "J'ai lu le rapport que la bureaucratie a sorti", a déclaré mardi le président américain avec dédain, ajoutant qu'il restait opposé au protocole de Kyoto négocié en 1997 au Japon, qui obligerait les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Tokyo a ratifié l'accord mardi. Les 15 pays membres de l'Union européenne l'ont officiellement ratifié en bloc vendredi dernier, exhortant Washington à faire de même. L'administration Clinton avait signé le protocole, jamais ratifié par la suite par le Sénat et dénoncé l'année dernière par le président George W. Bush. Jugeant Kyoto trop coûteux pour l'économie américaine, le nouveau président a proposé un plan sur la base du volontariat. "Les changements observés ces dernières décennies sont sans doute dues pour l'essentiel aux activités humaines", note le rapport de l'EPA qui prévoit que "le réchauffement climatique et la hausse du niveau de la mer vont se poursuivre au cours du 21 e siècle". Les mesures proposées dans ce document ne vont toutefois pas au-delà de l'autorégulation de l'industrie.

Canberra (AP) -5 juin 2002 - Alors que les Journées mondiales de l'environnement avaient lieu dans 120 pays mercredi, le Premier ministre australien John Howard a réaffirmé son opposition à la ratification du protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre. Pour le chef du gouvernement australien, la ratification du traité serait nocive pour son pays, qui est le plus grand exportateur de charbon dans le monde. "Ratifier le protocole conduirait à des licenciements et nuirait à notre industrie", a-t-il argué devant le Parlement. "C'est pourquoi le gouvernement australien continuera à s'opposer à cette ratification." Les propos de John Howard interviennent une journée seulement après la décision du Japon, un des partenaires principaux de l'Australie, de ratifier le protocole de Kyoto. Ce dernier vise à la réduction globale des émissions de gaz à effet de serre de 5,2% par rapport à leur niveau de 1990, et ce entre 2008 et 2012. Selon le responsable de la Fondation australienne pour la sauvegarde de l'environnement, Don Henry, le gouvernement devrait suivre ses partenaires et ratifier à son tour le protocole. L'Australie a également indiqué qu'elle agirait en ce sens le jour où les Etats-Unis le ratifieront. "Le plus gros cadeau que le Premier ministre John Howard pourrait faire aux Australiens, notamment à nos enfants, serait de changer de position", a déclaré M. Henry. AP

 

 

 


PLANETECOLOGIE

Les associations et les professionnels de l'environnement n'ont pas, hélas, toujours le temps de se tenir informés, ni de se relier à tout ce qui se passe en matière d'environnement. Parfois même, ils ne savent pas à qui s'adresser ou comment faire pour avancer dans leurs travaux avec efficacité. Les particuliers peuvent avoir la fibre écologique sans avoir pour autant des connaissances précises sur les grands problèmes en matière d'environnement.
Les enseignants de bonne volonté ne savent pas, bien souvent, où trouver du matériel pour se documenter ni à quelles associations se relier pour des expériences de terrain.
Les "écolos" sont de plus en plus souvent la cible de groupes de pression qui ne veulent pas adapter leur passion ,leur façon de vivre ou leur métier aux nouvelles exigences environnementales, allant jusqu'à saccager le bureau de la Ministre !
Pourtant , sortis depuis longtemps de l'isolement et rentrés dans l'entreprise , la politique ou "le champ social" avec l'écologie sociale, les écologistes intelligents parlent plus volontiers de développement durable, lequel intègre Développement économique , Social et Respect de l'environnement . La tâche est vaste et complexe car de nouveaux combats se font jour sans cesse tels que les biotechnologies, l'eau, etc., et de plus en plus de citoyens ne veulent plus laisser les décisions aux seuls spécialistes . Les bouleversements que peuvent désormais entraîner certaines innovations scientifiques ou techniques sont tels que le débat traditionnel entre experts et décideurs n'est plus considéré comme suffisant par les populations concernées, qui souhaitent aussi faire entendre leur voix. Se mettent en place,, pour aller dans ce sens, des initiatives telles que la conférence des citoyens ! Le fossé reste énorme entre les "écolos" dont la vision est proche de celle du fameux discours du chef indien Seattle décrivant de magnifique manière les rapports idéaux entre l'homme, les animaux et la nature vierge de l'Amérique du début du 19ème siècle et les ingénieurs "formatés technologies de la dépollution" qui se prennent pour les vrais "pros" de l'environnement à la fin d'un 20ème siècle qui a vu deux guerres mondiales, l'homme marcher sur la lune , deux bombres atomiques , la mer d'Arral asséchée et le nuage de Tchernobyl se gausser des frontières ...
Ce fossé et cette méconnaissance que les uns ont des autres engendrent trop souvent incompréhension, mépris , double discours et sentiments négatifs de part et d'autre... Là réside une grosse partie du problème, et donc aussi une bonne part de la solution : quand associatifs représentant la société civile, professionnels et institutionnels réussisent à s'entendre derrière les mots et à travailler ensemble, les choses avancent et les miracles se répètent...

 


Le sieur Stephen Harper, bien cravaté à la mode de la S.I.C.

Après le massacre des phoques, l'envoi de troupes en Afghanistan pour soutenir son grand allié anglophone US, le premier ministre du Canada manoeuvre en coulisse pour saboter la lutte contre l'effet de serre...

Pour un "président" [sic] de la conférence de l'Onu sur le changement climatique, qui dit mieux ?!

Roger Ripert

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Des groupes écologistes accusent le Canada de "saboter" Kyoto

MONTREAL (AFP) - 20/5/6 - Plusieurs associations de défense de l'environnement canadiennes ont accusé samedi Ottawa de "saboter" le processus de Kyoto après des révélations de la presse sur les intentions du nouveau gouvernement conservateur canadien d'abandonner Kyoto après 2012.
Ces groupes ont également réclamé que le Canada abandonne immédiatement la présidence de la conférence de l'Onu sur le changement climatique, actuellement réunie à Bonn pour des discussions sur une intensification de la coopération internationale face au réchauffement climatique, aprés la fin en 2012 de la première phase de Kyoto.

"Le gouvernement minoritaire de Stephen Harper sabote activement quinze ans d'efforts internationaux sur les changements climatiques", ont dénoncé dans un communiqué ces associations, parmi lesquels figurent Greenpeace, Equiterre et la fondation Suzuki.

Plusieurs journaux, se fondant sur les instructions confidentielles données à la délégation canadienne à Bonn, affirment que le Canada veut l'abandon du protocole de Kyoto après 2012 et s'opposera à toute volonté de fixer des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre, après cette date.

"Le gouvernement Harper doit immédiatement abandonner la présidence des négociations sur le futur du Protocole de Kyoto. Ce gouvernement n'a aucune crédibilité ni aucun droit à présider aux négociations d'un accord dont il souhaite la mort", a déclaré Steven Guilbeault, directeur de Greenpeace Québec.

"C'est une aberration, c'est un cauchemar", a dit M. Guilbeault, qui se trouve à Bonn, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

"C'est une campagne de sabotage de la part du gouvernement Harper digne de l'administration Bush", a-t-il dit.

"Les instructions du gouvernement Harper à la délégation canadienne sont très claires. On n'est pas d'accord pour qu'il y ait une entente sur la deuxieme phase de Kyoto", a-t-il ajouté accusant Ottawa de chercher à "torpiller la négociation internationale".

Les groupes environnementaux ont également appelé le gouvernement canadien à rendre publiques les instructions données à la délégation canadienne qui, affirment-ils, "violent le Plan d'action de Montréal", adopté lors d'une grande conférence de l'Onu dans la métropole québécoise à la fin de l'an dernier, et qui "balise la voie des négociations".

Le Canada préside la conférence de l'Onu depuis la réunion de Montréal et doit normalement conserver cette présidence jusqu'à la prochaine grande conférence de l'Onu sur le changement climatique, prévue à l'automne à Nairobi.

Le protocole de Kyoto, conclu en décembre 1997 et entré en vigueur en février 2005, impose aux pays industrialisés des réductions des émissions de gaz à effet de serre, dans l'espoir de lutter contre le réchauffement de la planète. Il fixe une réduction globale des gaz à effet de serre, dont surtout le dioxyde de carbone (CO2) produit par la combustion des hydrocarbures et du charbon.

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Gaz à effet de serre : le Canada envisage "de nouveaux engagements"
selon Mme Rona Ambrose si...

Avec des SI, on mettrait Paris en bouteille !
Et, pendant ce temps, le réchauffement de la planète se poursuit bel et bien...

MONTRÉAL (AFP) - 21/5/6 - Canada est "prêt à envisager de nouveaux engagements" [sic] pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, a déclaré dimanche la ministre de l'environnement canadienne, après les révélations de presse selon lesquelles son pays bloquerait le processus de Kyoto après 2012.

"Le Premier ministre Stephen Harper m'a dit que "SI un consensus international émergeait" [sic], ce pour quoi "nous" [c'est qui nous ?] nous battons tous en ce moment, le Canada prendrait de nouveaux engagements", a déclaré la ministre Rona Ambrose, à la chaîne de télévision CTV.

Ces déclarations interviennent au lendemain d'articles publiés par les quotidiens The Globe and Mail et La Presse selon lesquels le nouveau gouvernement conservateur canadien s'opposerait à toute volonté des autres parties au protocole de fixer des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre, après l'échéance, en 2012, de la première phase du processus.

Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, le gouvernement conservateur de Stephen Harper a répété à plusieurs reprises qu'il ne serait pas en mesure de respecter les objectifs en vertu du protocole acceptés par le précédent gouvernement libéral...

Ceux-ci imposent une réduction de 6%, d'ici 2012, des rejets canadiens de gaz à effet de serre, par rapport à leur niveau de 1990, pour lutter contre le réchauffement de la planète. Mais M. Harper a rappelé vendredi que son pays, important producteur pétrolier, se trouve actuellement 35% au-dessus de ces objectifs.

Des négociations se déroulent jusqu'au 25 mai à Bonn, en Allemagne, sur une intensification de la coopération internationale dans le cadre de la conférence de l'Onu sur le changement climatique, actuellement présidée par le Canada.

 

L’air au-dessus de Spitzberg est visiblement pollué


crédit : AWI


Depuis 1991, des scientifiques de l’Institut Alfred-Wegener pour la recherche sur les régions polaires et le milieu marin situé à Bremerhaven en Allemagne, mesurent régulièrement la quantité d'aérosol dans l'atmosphère à Spitzberg. Les dernières données sont inquiétantes...

Spitzberg est la plus grande île de l'archipel du Svalbard, dans l'océan Arctique. Début mai [2006], les chercheurs ont observé la pollution atmosphérique la plus élevée depuis le début des mesures réalisées au niveau de la base franco-allemande AWIPEV. Les instruments de mesure ont affiché, contrairement aux conditions normales, une pollution en aérosols extrêmement élevée, qui n’est normalement atteinte que dans les rues les plus fréquentées des centres villes. La cause pourrait être une situation météorologique particulière au début du mois de mai, résultant de la pénétration de grandes quantités d’air pollué en provenance d’Europe de l’Est dans l’Arctique normalement très sain.

Les mesures à Spitzberg sont réalisées dans le cadre d’études plus générales concernant l’effet des aérosols sur le climat. Les aérosols sont de petites particules de liquide et de poussière dans l'atmosphère. Ils ont deux particularités : d'une part, ils absorbent ou reflètent le soleil, d'autre part ils servent de premier stade de condensation pour la formation des nuages. Ces deux qualités en font des facteurs d'influence importants de l’évolution climatique.

Au cours des dernières années, une concentration d'aérosol accrue a été enregistrée au printemps dans l'Arctique. Ce phénomène désigné par le nom de "Brume Arctique" n’a jamais été aussi important. L’air d’ordinaire clair à Spitzberg est devenu orange-brun foncé. Le groupe de chercheurs allemands, tout comme leurs collègues suédois de l'Institut pour les sciences appliquées de l'environnement (ITM), ont relevé jusqu’à 50 microgrammes d’aérosols dans un m3 d’air à Ny-Ålesund. Dans le même temps, l’Institut norvégien pour la pollution de l’air a constaté une très haute concentration d’ozone à proximité du sol. La valeur la plus haute depuis l’installation de la base de recherche a ainsi été constatée avec plus de 160 microgrammes d’ozone par m3.
A titre de comparaison, au niveau européen, la valeur limite journalière en aérosols à ne pas dépasser pour assurer la protection de la santé humaine est définie pour 2005 à 50 µg/m3 sur la journée ! Concernant l’ozone, le seuil d’information est fixé à 180 µg/m3 en moyenne horaire et le seuil d’alerte à 240 µg/m3.

«La pollution atmosphérique actuelle est 2,5 fois plus élevée qu’au printemps de l’année 2000. Nous nous attendons à un réchauffement significatif en conséquence», avertit Andreas Herber de l’Institut Alfred-Wegener. « Nous ne pourrons savoir si nous assistons à un commencement de tendance qu’avec la poursuite des mesures que nous avons entamées. » Les scientifiques analysent maintenant de façon plus précise l’origine et la composition chimique des aérosols.

D’après
Institut allemand Alfred-Wegener pour la recherche sur les régions polaires et le milieu marin (en allemand et anglais)


 

Les Alpes n'ont jamais eu aussi chaud !

VIENNE (AP) - 5/12/6 - Les Alpes n'ont jamais eu aussi chaud, selon une étude climatique publiée mardi par l'Institut central pour la météorologie et la géodynamique, en Autriche.

"Nous connaissons actuellement la période la plus chaude dans la région alpine depuis 1.300 ans", a déclaré le climatologue Reinhard Boehm, en précisant que les températures actuelles étaient légèrement supérieures à celles de la dernière vague.

De mars 2003 à août 2006, plusieurs instituts européens ont reconstruit l'histoire climatique de la région comprise entre la vallée du Rhône (à l'ouest), Budapest (à l'est), Nuremberg (au nord) et la Toscane (au sud).

Depuis les années 1980, les Alpes connaissent un réchauffement, épisode semblable à d'autres survenus aux Xe et XIIe siècles. Cependant, durant ces phases lointaines, les températures étaient "légèrement inférieures aux températures que nous connaissons depuis 20 ans", a noté le climatologue.

Et "ça va sans aucun doute se réchauffer dans le futur", a prédit Reinhard Boehm.
L'impact de l'homme sur le climat se fait sentir depuis les années 50, explique-t-il en précisant que l'émission d'aérosols (particules en suspension) dans l'atmosphère a d'abord provoqué un rafraîchissement du climat. Depuis les années 80, cependant, la présence croissante de gaz à effets de serre comme le dioxyde de carbone et le méthane l'ont réchauffé, une tendance qui va se poursuivre.

Les températures inhabituellement clémentes cet hiver 2006 suscitent l'inquiétude des responsables des stations de ski autrichiennes, où l'enneigement reste insuffisant. Nombre de ces stations ont dû reporter le début de la saison, qui commence d'ordinaire début novembre. A Hochfilzen, au Tyrol, les organisateurs d'une épreuve de ski internationale ont dû aller chercher de la neige fraîche au Grossglockner, plus haut sommet autrichien. Il a fallu cinq jours et plusieurs camions pour transporter les quelque 8.000 mètres cubes de neige nécessaires pour préparer les pistes.

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L'hiver se fait attendre en Europe...

GENEVE (AP) - 9/12/6 - Des pistes de ski désespérément vertes en Autriche, en France ou en Italie, des arbres qui bourgeonnent en Suisse, des Suédois qui ramassent encore des champignons... L'hiver se fait décidément attendre en Europe. Et le manque de neige inquiète à l'approche de Noël, retardant d'autant l'ouverture de la saison de "l'or blanc" en montagne.

Selon l'organisation météorologique mondiale des Nations unies, les Alpes n'ont aujourd'hui reçu qu'un tiers de la quantité de neige moyenne à cette époque de l'année. La faute aux températures inhabituellement douces qui, de la Norvège à la Méditerranée, sont jusqu'à trois degrés supérieures aux normales saisonnières.

L'Institut météorologique autrichien a annoncé cette semaine que, sous l'effet du réchauffement climatique, les températures dans les Alpes étaient cette année les plus chaudes depuis 1.300 ans.

Au-delà des montagnes, les habitants de nombreuses villes européennes doivent se pincer pour croire qu'ils sont à quinze jours de Noël. A Genève, le châtaignier emblème de la ville, censé "annoncer le printemps", a bourgeonné. A Salzbourg, en Autriche, la journée de vendredi a été le 8 décembre le plus chaud depuis la Seconde Guerre mondiale: le thermomètre y a atteint 19,2 degrés Celsius, selon les météorologues. A Rome, certains touristes se promènent encore en T-shirts.

En Suisse et en Allemagne, le constat des services météo est sans appel : les températures en novembre et début décembre ont été en moyenne supérieures de dix degrés aux normales de saison.

"C'est inhabituel, mais c'est de l'inhabituel qui se reproduit de plus en plus souvent puisque ces trois dernières années nous avons eu un automne anormalement chaud", résume Bernard Saunier, de Météo France.

Si les badauds des grandes villes goûtent cette douceur inespérée, certains font la grise mine.

Les producteurs fruitiers redoutent ainsi l'effet du gel, qui finira bien par arriver, sur les arbres qui ont déjà commencé à bourgeonner. Et les professionnels de la montagne craignent pour leur chiffre d'affaires en regardant des pistes de ski désespérément vertes en Autriche, en Suisse, en France, en Italie et en Allemagne.

Plusieurs épreuves de la Coupe du monde de ski ont déjà été annulées faute de neige, les dernières en date étant la descente et le Super-G féminins prévus les 16 et 17 décembre à Val d'Isère (Savoie).

Les pistes étant plus vertes que blanches, les stations ont dû se résoudre à repousser l'ouverture de leur domaine skiable, certaines jusqu'au 23 décembre, au détriment des bénéfices traditionnellement réalisés à cette période.

Car même les canons à neige ne peuvent venir suppléer Mère nature. Du fait des températures, les sols sont encore trop chauds pour que la neige artificielle tienne. Et, sans neige, les rayons de soleil qui habituellement se reflètent sur le manteau blanc, sont absorbés par le sol et le réchauffe. Illustration de la situation actuelle, la station italienne de Cortina d'Ampezzo n'a pu ouvrir qu'une piste sur les 140km de son domaine.

La situation est grave mais pas désespérée car la saison ne fait que débuter, tempère pourtant Véronique Kanel, de l'Office du tourisme suisse, qui explique que ce n'est traditionnellement qu'à partir des vacances de Noël et après que les taux d'occupation sont les plus élevés.

Lors d'un hiver satisfaisant, comme en 2005-06, novembre compte pour 10% des réservations dans les hôtels pour l'ensemble de la saison, et décembre pour 14%, selon l'Office du tourisme suisse. Les chiffres pour cette année ne sont pas encore disponibles.

Face à la situation, les stations tentent d'attirer les touristes en mettant en avant des activités autres que le ski: le patinage, les bains thermaux ou encore les randonnées. En attendant l'"or blanc". AP

 


La glace de l'Océan Arctique pourrait disparaître en été d'ici à 2040... !

WASHINGTON (AFP) - 12/12/6 - La glace qui recouvre l'Océan Arctique pourrait complètement disparaître durant l'été d'ici à 2040, selon une étude à paraître mardi dans le magazine américain Geophysical Research Letters.
Si les émissions de gaz à effet de serre continuent de se développer au rythme actuel, la banquise qui recouvre l'Océan glacial Arctique pourrait connaître des périodes de stabilité suivies par une brusque fonte des glaces.

Selon des travaux de chercheurs du Centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR), de l'université de Washington et de l'université McGill (Québec), en 2040 seulement une petite portion de la glace pérenne arctique se maintiendrait sur la côte nord du Groenland et du Canada durant les mois d'été.

"Nous avons déjà été témoins de disparition importante de glace dans l'Arctique mais nos travaux suggèrent que la fonte qui se produira dans les prochaines décennies sera plus catastrophique que ce que nous avons connue jusqu'à présent", a indiqué Marika Holland, une scientifique du NCAR qui a conduit les travaux des chercheurs.

Cette fonte brutale devrait avoir un impact profond sur le réchauffement global de la planète, ont mis en garde les scientifiques. La fonte des glaces devrait avoir de graves conséquences sur l'équilibre écologique de la région et pour l'habitat de certaines espèces, comme l'ours polaire qui a besoin d'une banquise pour survivre et chasser ses proies.

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L'Arctique sans banquise d'ici 2040


Euronews - 13/12/6 - Selon une étude des universités de Washington et McGill, la glace qui recouvre l'Océan Arctique pourrait disparaître durant l'été, d'ici 2040

Si les gaz à effet de serre continuent à se développer seule une petite partie de la banquise résistera, au Groenland et au Canada. Pour Bruno Tremblay, assistant professeur à l'université canadienne McGill : "Nous assistons depuis 30 ans à la fonte de 8% de la banquise chaque décennie. Il est donc possible qu'il n'y ait plus de glace dans l'Arctique durant l'été, dans les décennies à venir". La disparition de la banquise aurait un effet désastreux sur l'équilibre écologique de la région. Certaines espèces sont menacées. "Dans l'Arctique, le réchauffement climatique entraîne la fonte des glaces pérennes. Ce qui pourrait provoquer une érosion du littoral. Les effets dans la région : l'habitat des ours polaires, des morses, sera affecté parce qu'ils ont besoin d'une banquise pour pêcher et chasser", souligne Bruno Tremblay. Le réchauffement de la planète pourrait également avoir un impact sur les phénomènes climatiques tels que des tempêtes ou d'importantes précipitations, y compris en haute altitude. La fonte des glaces dans l'Arctique n'est donc pas un problème local, mais global. D'où l'urgence de réduire, notamment, les gaz à effet de serre.

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Plus de glace sur l'océan Arctique en été dès 2040, selon une étude

Université McGill - Service des affaires universitaires (Communiqués)

11/12/6 - Une recherche financée par la NASA révèle que le retrait pourrait être plus spectaculaire qu'on le croyait. Le retrait de la glace récemment amorcé dans l'océan Arctique semble s'accélérer à une vitesse telle que, dès 2040, il pourrait n'y avoir presque plus de glace en été, conclut une récente étude menée par trois chercheurs, dont Bruno Tremblay du Département de sciences atmosphériques et océaniques de l'Université McGill. L'étude a été dirigée par Marika M. Holland, chercheuse auprès du National Center for Atmospheric Research (NCAR) et Cecilia M. Bitz de l'Université de Washington, et paraît dans le numéro du 12 décembre de la revue Geophysical Research Letters.

Dans le contexte de cette étude, qui analyse l'impact des émissions de gaz à effet de serre sur l'océan Arctique, des scénarios réalisés par de puissants ordinateurs montrent que la couche de glace, dont l'épaisseur est calculée chaque année en septembre, pourrait diminuer si abruptement que, d'ici une vingtaine d'années, elle disparaîtrait à un rythme quatre fois plus élevé que tout ce qu'on a pu enregistrer depuis que les données sont consignées. Les modèles informatiques indiquent que, si les gaz à effet de serre continuent de s'accumuler au rythme actuel, la couverture de glace connaîtra des périodes de stabilité relative suivies de retraits abrupts. Une simulation entre autres montre qu'en 2040, il ne resterait plus qu'une mince quantité de glace éternelle le long des côtes septentrionales du Groenland et du Canada durant les mois d'été.

« L'eau en haute mer absorbe les rayons du soleil plus facilement que la glace, explique Bruno Tremblay, et voilà pourquoi plus la glace disparaît, plus le réchauffement s'accentue. » On craint aussi que le changement climatique ne détourne les courants marins pour faire aboutir des courants plus chauds dans l'Arctique.

Les scientifiques, après avoir passé en revue 15 autres modèles climatiques importants, concluent que si on parvenait à réduire les émissions de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre, la perte de glace serait moins grande et la glace de mer fondrait en été à un rythme beaucoup plus lent.

L'étude a été financée par la Fondation nationale des sciences et la NASA.

Bruno Tremblay s'est joint au Département de sciences atmosphériques et océaniques de l'Université McGill en 2006, après avoir passé 10 ans à l'Université Columbia comme chercheur et membre du corps enseignant. Il a reçu plusieurs distinctions, dont le prix de la Société canadienne de météorologie et d'océanographie pour la meilleure thèse de doctorat en sciences atmosphériques et océaniques; le prix d'excellence de l'Académie des Grands Montréalais; une bourse de la National Oceanic and Atmospheric Administration aux Etats-Unis; et le poste de chargé de cours Storke Doherty à l'Université Columbia.

Trouver des images du retrait de la glace de mer sur le site :

www.ucar.edu/news/releases/2006/arcticvisuals.shtml

Pour nous rejoindre

Mark Shainblum
Université McGill
514-398-2189

http://francais.mcgill.ca/

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Avis de dérive d'une gigantesque plaque de glace dans l'Arctique

CALGARY, Alberta (Reuters) - 29/12/6 - Une énorme plaque de glace plus grande que l'île de Manhattan s'est détachée de la calotte glaciaire dans le Grand nord canadien et pourrait semer le chaos si elle dérive vers l'ouest en direction de zones de forages pétroliers off-shore et vers des voies maritimes, l'été prochain, a déclaré vendredi un chercheur.

Le réchauffement planétaire pourrait être à l'origine de la rupture de cette plaque d'inlandsis au niveau de l'île d'Ellesmere, qui s'est produite durant l'été 2005 mais n'a été décelée que récemment par des photos satellites, a expliqué Luke Copland, professeur de géographie à l'université d'Ottawa.

Il s'agit de la plus importante rupture de la calotte glaciaire en près de 30 ans. Ainsi, 66 km2 de glace se sont détachés et dérivent dans l'océan glacial arctique.

"L'Arctique est gelé pour l'hiver et la place est prise dans la banquise à une cinquantaine de kilomètres de la côte", dit Copland.

"Le risque, c'est que l'été prochain, alors que la banquise fondra, cette large île de glace ne fasse son chemin le long de la côte. Il se pourrait qu'elle aille vers l'ouest, en direction de la mer de Beaufort, et dans la mer de Beaufort, il y a beaucoup de sites de forage pétrolier et gazier, des plate-formes off-shore, et un va-et-vient de navires", a-t-il continué.

La rupture de la plaque glaciaire est passée inaperçue lorsqu'elle s'est produite, probablement en raison de l'isolement de l'île d'Ellesmere (au nord-ouest du Groenland), qui n'est qu'à 800 km du pôle Nord.

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Record de chaleur en Autriche pour le Nouvel An !

VIENNE (AP) - 2/1/7 - Les joggeurs couraient le long du Danube en short alors que les promeneurs avaient laissé leur manteau chez eux: la température a atteint les 13,9 degrés Celsius, ce qui correspond au Nouvel An le plus chaud depuis un siècle et demi selon des experts.

L'institut central pour la Météorologie et la Géodynamique a constaté que les températures de dimanche étaient les plus douces jamais enregistrées pour un 1er janvier depuis que les mesures ont débuté en 1852, a précisé le porte-parole Thomas Wostal.

Depuis que les prévisions existent, deux années ont vu des températures aussi clémentes un jour de Nouvel an à savoir en 1929, avec 13,2° C et en 1860, quand le mercure a atteint les 12,8°C dans la capitale autrichienne.

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L'année 2007 pourrait être la plus chaude dans les annales !

LONDRES (Reuters) - 4/1/7 - L'année 2007 est partie pour devenir dans le monde la plus chaude jamais enregistrée par les statistiques en raison du réchauffement de la planète et du phénomène climatique El Nino, a annoncé l'Office météorologique britannique.

Selon le "Met Office", une combinaison de différents facteurs fera probablement monter en 2007 les températures moyennes au-delà du précédent record de 1998, tandis que 2006 devrait être la sixième année la plus chaude qu'ait connue la Terre.

"Ces nouvelles informations constituent un avertissement supplémentaire que le changement climatique a bien lieu à travers le monde", a déclaré Katie Hopkins, scientifique de l'Office.

La planète a connu ses dix années les plus chaudes depuis 1994, si l'on se base sur un siècle et demi de relevés de températures, a indiqué pour sa part l'agence climatique des Nations unies.

L'Office britannique publie ses prévisions météo mondiales chaque janvier en partenariat avec l'Université d'East Anglia. Il s'attend à ce que les températures dépassent cette année de 0,54 degré Celsius la moyenne long terme de 1961-1990, qui est de 14 degrés.

Le "Met Office" a estimé dans un communiqué qu'il y avait 60% de chances que 2007 soit au moins aussi chaude que 1998, année durant laquelle les températures avaient déjà dépassé de 0,52 degré la moyenne à long terme.

La plupart des scientifiques sont d'accords pour dire que le climat va connaître un redoux allant de deux à six degrés ce siècle-ci, principalement à cause des émissions de dioxyde de carbone induites par la combustion de carburants fossiles pour la production d'électricité ou les transports.

Le Met Office a ajouté que le phénomène El Nino, un réchauffement de l'océan pacifique qui perturbe le climat mondial, continuerait de jouer sur les températures à la surface des mers pendant les premiers mois de 2007.


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Hiver doux, climat fou : la faute à El Nino et à l'effet de serre

Par Anne CHAON

PARIS (AFP) - 10/1/7 - Des ours suédois insomniaques, une glace trop fine pour la pêche au Québec, des grues qui s'attardent en Allemagne et des épreuves de ski annulées faute de neige: un vent de folie souffle sur l'hiver, d'une douceur printanière.
Les températures exceptionnelles relevées ces derniers jours sur une large partie de l'hémisphère nord, après un automne anormalement doux lui aussi, sont à la fois la manifestation du phénomène climatique El Nino et le signe du réchauffement planétaire en cours, selon les experts.

Après une année 2006 classée au 4e rang des plus chaudes de l'hémisphère nord par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), les services météorologiques britanniques estiment déjà qu'il y a "60% de probabilité" pour que l'année 2007 batte des records de chaleur, avec une moyenne mondiale de 14,54°C, détrônant de peu l'année 1998.

El Nino, installé sur le Pacifique est depuis la fin de l'été, contribuera encore à affoler le mercure jusqu'à la fin du premier trimestre, selon Jean-Pierre Céron, directeur adjoint de la climatologie à Météo France.

El Nino se produit tous les trois ou sept ans - la dernière fois en 1998 - quand les eaux du centre et de l'est du Pacifique se réchauffent de façon importante, modifiant le cycle des échanges de chaleur et d'humidité entre l'océan et l'atmosphère.

"Quand un bassin aussi important que le Pacifique oriental se réchauffe, ça représente une part non négligeable de la surface terrestre, donc c'est normal que le climat de la planète en soit affecté, souligne M. Céron, justifiant ainsi la douceur actuelle et celle de l'automne.

"Si vous étudiez l'impact d'El Nino sur les 100, 150 dernières années, vous constatez que les températures de l'Europe ont été affectées", note aussi Jürg Luterbacher, climatologue de l'Université de Berne en Suisse, qui a passé au crible le climat du demi-millénaire écoulé.

C'est donc en partie cet enfant terrible de la climatologie qui a privé Montréal de neige à Noël pour la première fois de mémoire d'homme, ou retardé de deux mois l'hibernation des ours bruns en Suède, tandis que les arbres qui bourgeonnent d'ordinaire en mars et avril fleurissent depuis décembre.

El Nino, encore, qui chahute les compétitions de ski en Autriche ou en Italie, ou perturbe les rythmes biologiques des animaux, au risque de menacer au printemps leur cycle de reproduction, s'alarme le directeur du zoo allemand de Schwerin (nord), Mirko Daus.

Mais pas seulement lui. "IL faut aussi compter avec le changement climatique, estiment les experts.

"Sur les 30 dernières années, les températures de l'hiver ont globalement augmenté d'une façon anormale par rapport au passé, sans qu'on puisse l'expliquer par les seuls phénomènes solaires ou volcaniques", nuance M. Luterbacher.

L'actuel épisode de tiédeur hivernale est "cohérent avec les effets attendus des rejets de gaz à effet de serre et accrédite la thèse du réchauffement climatique", estime également Michel Schneider, ingénieur de Météo France. Même s'il ne peut lui être attribué directement compte tenu de la variabilité naturelle du climat".

Ce n'est d'ailleurs pas fini : les trois prochains mois laissent présager un trimestre globalement plus chaud que d'ordinaire sur toute l'Europe occidentale et du nord.

"Dans les années à venir, ces périodes de douceur vont devenir de plus en plus fréquentes et ne seront plus aussi exceptionnelles qu'elles peuvent l'être aujourd'hui", prévient Michel Schneider.


"Le climat doit devenir la priorité du nouveau "patron" [sic] de l'Onu, selon de Boer"

Autrement dit, la lutte contre le réchauffement climatique doit devenir la priorité des Terriens !

RR, posté le 9/1/7

PARIS (AFP) - 8/1/7 - Le plus haut responsable de la lutte contre le changement climatique aux Nations unies, Yvo de Boer, a appelé lundi le nouveau Secrétaire général de l'Onu à se saisir de cette question et à en faire "sa priorité".
"J'espère que le Secrétaire général fera de cette question sa priorité et qu'il convoquera rapidement un sommet de chefs d'Etat et de gouvernement" sur le sujet, a déclaré à Paris le Secrétaire général de la Convention de l'Onu sur le changement climatique (UNFCC).

M. de Boer se rend la semaine prochaine à New York au siège de l'Onu, où il souhaite rencontrer Ban Ki-moon (qui a succédé le 1er janvier à Kofi Annan) pour lui "faire valoir qu'il faut un leadership de haut niveau" sur le changement climatique.

Ce sommet, dont il n'a estimé ni le nombre de participants requis, ni le calendrier, devra permettre de soumettre aux responsables présents "quatre à cinq principes fondamentaux" pour faire avancer les négociations sur la lutte contre le réchauffement planétaire.

Ces principes, qui serviraient de base aux négociations futures sont, selon lui: la nécessité d'une riposte mondiale; la participation des pays en voie de développement, dont la Chine, l'Inde et le Brésil; la reconnaissance de leurs préoccupations premières, à savoir le développement économique et la lutte contre la pauvreté; et le recours aux mécanismes de marché pour aider les économies en développement.

"Le temps presse", a-t-il souligné, en souhaitant que ce sommet puisse se tenir "cette année": "ainsi, nous aurions quelque chose à négocier à Bali", qui accuillera fin novembre la prochaine conférence de l'Onu sur le changement climatique.

Le dernier grand rendez-vous climat, à Nairobi en novembre, n'avait pas permis de définir les suites à donner au Protocole de Kyoto, qui expire fin 2012 et impose aux nations industrialisées qui l'ont ratifié des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

M. de Boer s'est dit convaincu que les Etats-Unis avaient "la volonté de participer de manière constructive" à de telles négociations au titre de la Convention de l'Onu sur le changement climatique, à laquelle ils adhèrent bien qu'ils n'aient pas ratifié le Protocole de Kyoto, "qui reste pour eux un gros mot".

"Il y a actuellement une fenêtre d'opportunité. Car tous les politiques, en ce moment, peuvent se permettre de déclarer qu'ils veulent agir contre le changement climatique", a-t-il jugé.

"Il existe un réel sentiment d'urgence qui sera encore renforcé par la publication du 4è rapport du Giec", a-t-il fait valoir. Le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat, mandaté par l'Onu, doit rendre ses travaux le 1er février à Paris et devrait confirmer l'amplitude et l'accélération du réchauffement dû aux activités humaines, notamment la consommation d'énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).

Yvo de Boer a encore déploré que les négociations internationales n'impliquent encore que les responsables de l'environnement "alors qu'il s'agit bien plus d'une question économique".


Le réchauffement climatique pourrait dépasser les 4,5 degrés !

 

PARIS (AFP) - 30/1/7 - La hausse de température mondiale pourrait dépasser "substantiellement" 4,5 degrés pour une stabilisation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère à 550 parties par million (380 ppm aujourd'hui), selon le document de travail du Groupe intergouvernental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) qu'a pu obtenir l'AFP.


Quelque 500 experts mondiaux du climat sont réunis depuis lundi à huis clos à Paris pour rendre vendredi leur diagnostic sur le réchauffement planétaire.

Le texte ne fixe pas de date pour ce seuil de 550 ppm, mais il sera probablement dépassé en 2100, selon les six scénarios socio-économiques envisagés par le Giec. Tous aboutissent à des concentrations de dioxyde de cabone (CO2) comprises entre 540 et 970 ppm à la fin du siècle.

Dans le projet de résumé, les experts s'accordent pour prévoir que "le réchauffement moyen attendu si les concentrations de CO2 dans l'atmosphère se stabilisaient à 550 parties par million (ppm) serait probablement compris dans une fourchette de 2 à 4,5 degrés par rapport à la période pré-industrielle, avec une meilleure estimation à environ 3 degrés".

En 2001, les experts estimaient qu'à ce niveau de concentration de 550 ppm, la hausse moyenne de la température mondiale serait comprise entre 1,5 et 4,5 degrés.

Le réchauffement aurait très peu de chances (moins de 10%) d'être inférieur à 1,5 degré, mais en revanche, "des valeurs substantiellement supérieures à 4,5 degrés ne peuvent être exclues", indique le document, qui aggrave donc la prévision.

Les climatologues attribuent dans leurs travaux un degré de confiance à chacune de leurs prévisions. La fourchette de 2 à 4,5 degrés a "au moins 66% de chances" d'être atteinte.

Le document de travail, dont l'AFP a pu se procurer une copie, doit être amendé, voté mot à mot et ligne à ligne, avant d'être publié vendredi. Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat ne commente jamais les fuites dont le document peut être l'objet.

 


PLANETE NATURE

 

Respecter la nature, c'est préserver l'avenir de l'homme. L'homme est un animal qui a trahi, l'Histoire est sa sanction ? s'afflige et s'inquiète le philosophe Cioran.

Force est de constater que, peu à peu, nos sociétés se sont désolidarisées du reste du vivant érigeant un rempart odieux entre l'homme et la nature.

La notion d'êtres vivants s'est au fil du temps délitée pour laisser place à des perceptions confuses ou abstraites. Gardons à l'esprit qu'à l'échelle terrestre, l'époque récente a été dramatique pour la biodiversité. Réductions ou privations de territoires, exploitations aveugles des ressources naturelles ajoutées à mille petites agressions toutes plus sophistiquées et efficaces les unes que les autres, ont mis l'univers du vivant au seuil d'une nouvelle grande extinction, la première d'origine anthropique.

Pour éviter de franchir le cap de l'irréversible, il nous revient de prendre conscience sans sélectivité affective de notre solidarité avec le monde du vivant. Il en va de notre avenir comme de celui des générations futures. C'est un enjeu de sécurité nationale.

 

Nicolas Hulot

 


S.O.S. PLANETE

Lorsqu'il n'y aura plus d'oiseaux dans le ciel, de poissons dans nos mers, quand nous ne pourrons plus sortir dehors car les pluies acides seront trop nocives ou que le soleil sera trop brûlant. Ce jour-là, tous voudront que ça change. Malheureusement, il sera trop tard.
Il existe un temps limite, et c'est aujourd'hui-même..

 

 

LE PLUS GRAND TROU JAMAIS ENREGISTRÉ DANS LA COUCHE D'OZONE...

 

Pour plus d'infos, voir (en anglais !) :

OZON ACTION

 

Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique est maintenant trois fois plus grand que les Etats-Unis -la taille la plus grande qu'il ait jamais atteinte-, selon les déclarations faites vendredi par des scientifiques de la NASA.
Un signe que les gaz réduisant la couche d'ozone émis il y a des années ont fait aujourd'hui leurs dégâts puisque le trou dans la couche d'ozone au pôle sud s'étend cette année sur 11 millions de milles carrés (17,6 millions de km2), environ.

Associated Press, Genève, 8 septembre 2000.



La France invitée à "débrancher" cinq minutes jeudi soir, le 1er février 2007

PARIS (Reuters) - 31/1/7 - Des milliers de Français devraient éteindre la lumière pendant cinq minutes jeudi afin d'attirer l'attention sur le réchauffement climatique de la planète.

Cette opération, "5 minutes de répit pour la planète", effectuée à l'appel de 70 associations écologistes françaises, invite citoyens et organismes institutionnels à éteindre "veilles et lumières" entre 19 h 55 et 20 h.

"Nous avons choisi les lumières pour leur symbolique forte. Cela ne va pas changer les choses. Ce n'est qu'un signal visible", a expliqué une porte-parole de l'organisation Alliance pour la planète.

Cette action qui "ne prend pas longtemps et ne coûte rien" vise surtout à montrer aux candidats à l'élection présidentielle que l'environnement est "un enjeu majeur" en France.

Cet appel coïncide avec une série de rapports alarmistes sur le réchauffement climatique, thème débattu cette semaine à Paris par 500 experts des Nations unies avant la tenue vendredi d'une conférence mondiale sur l'environnement.

Le Réseau de transport électrique (RTE) français s'inquiète de l'impact de cette action, qui risque, selon son porte-parole, de provoquer une "fragilisation" du réseau au moment où les Français rallumeront en même temps leurs lumières.

"Il n'y a jamais eu dans le passé d'action similaire" en France, dit-il, avouant la difficulté d'évaluer l'impact et "l'ampleur du mouvement".

Il intervient à une heure de pointe où la consommation atteint traditionnellement un pic. "On va essayer de ne pas mettre le réseau par terre", a souligné le porte-parole.

ON VA ETEINDRE LA TOUR EIFFEL

Mais les mairies teintées d'écologie veulent donner l'exemple comme celle de Paris, qui a donné son feu vert pour que la Tour Eiffel, réputée pour ses illuminations décoratives, soit éteinte. L'éclairage de sécurité restera en fonctionnement.

La consommation d'énergie du plus célèbre monument de la capitale est de sept mégawatts par heure, dont 9% pour les illuminations. Un rassemblement est prévu sous l'édifice qui éteindra ses 336 projecteurs pour l'occasion.

La mairie du IIe arrondissement de la capitale a promis d'éteindre toutes ses lumières en plein conseil municipal. A Toulouse, un appel a été lancé pour un rassemblement place du Capitole avec des bougies. A Marseille, l'éclairage de Notre-Dame-de-la-Garde sera éteint à la demande de la mairie.

Dans les collèges et les lycées, l'information a été relayée par voie d'affiches. "On est très impressionné par l'ampleur qu'à pris le mouvement", s'est félicitée la porte-parole de l'organisation qui insiste sur la nécessité de maintenir l'éclairage public "pour éviter le chaos".

"L'objectif est de donner la parole aux Français sur un sujet qui leur tient à coeur", souligne-t-elle.

Un récent sondage TNS Sofres pour le magazine Pèlerin montre qu'une large majorité de Français sont prêts à agir au quotidien pour lutter contre le réchauffement climatique et sont disposés à diminuer leur consommation d'électricité et d'eau, une proportion de 86% et 84% respectivement des sondés. Leur ardeur varie en fonction des gestes qui leur sont proposés.

L'Agence pour le développement et la maîtrise de l'énergie (Ademe) note que téléviseurs, magnétoscopes, équipement hi-fi, ou encore les petits équipements comme les fers à repasser et les aspirateurs, représentent plus de 20% des consommations d'électricité du secteur résidentiel.


Nicolas Hulot a mis les candidats à la présidentielle "à ses genoux" [au pied du mur] !

Par EuroNews         


En menaçant de se présenter et de ravir des voix précieuses dès le premier tour, l'écologiste français le plus en vue a forcé les politiques à écouter ses propositions et à s'engager sur des promesses concrètes.

Ce matin, 10 candidats sont venus signer son "pacte écologique" sensé faire de la France dès 2007 un pays exemplaire en matière de politique environnementale... Ce sont des actes qu'attendent les environnementalistes du monde entier, qui tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs années.
Au même moment à Paris se tient la conférence du groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat. Les 500 participants rendront leur rapport à l'intention des décideurs vendredi.
D'ores et déjà leurs estimations sur le réchauffement de la planète ont été revues à la hausse. Au cours du siècle, les températures augmenteront de 2 à 4,5 degrés Celsius, plus probablement autour de 3° ce qui dans certaines régions signifierait +10°.
La fonte des glaciers comme le prouvent ces images comparatives entre le début du 20ème siècle et aujourd'hui s'accentuera entraînant entre autres une augmentation du niveau des mers.
A l'autre bout de la terre des régions déjà désertiques comme l'Australie subiront de violentes sécheresses, des incendies fréquents, une chaleur étouffante faisant exploser le nombre de décès qui y sont liés de 80% d'ici 2050 tandis qu'au large, la grande barrière de corail pourrait bel et bien disparaitre.
Des données alarmantes, toujours sans véritable écho politique...

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Engagement public des candidats sur le pacte Hulot, bémol sur le carbone

Par Laurent BARTHELEMY         

PARIS (AFP) - La plupart des têtes d'affiche dans la course à l'Elysée confirmeront mercredi leur soutien au "pacte écologique" de Nicolas Hulot, mais en assortissant cet appui de certains bémols, qui se concentrent sur la taxe sur le carbone que l'animateur propose de créer.
Interpellés par l'animateur, une quinzaine de candidats ont paraphé son pacte et confirmeront publiquement cet engagement, une démarche inédite dans une campagne électorale.

Leurs réponses, consultables sur son site Internet, convergent sur la nécessaire réorientation des aides agricoles, le besoin d'une plus grande participation des citoyens aux décision publiques ou d'un développement de modes de transport alternatifs à la route.
Mais sur la fiscalité, sujet archi-sensible, ils se font prudents, voire réticents.

Ségolène Royal par exemple craint qu'une taxe carbone "qui s'appliquerait à tous les carburants" ne favorise la consommation d'électricité et ne soit "socialement injuste", écrit-elle dans sa réponse.

La candidate socialiste préfère évoquer "une politique énergétique ambitieuse fondée sur les économies d'énergie, l'efficacité énergétique, la promotion des énergies renouvelables", utilisant "l'instrument" de la fiscalité "dissuasive et incitative"... sans plus de détails.

Prudent, Nicolas Sarkozy estime que la taxation du carbone est "une des voies à étudier pour remplacer la fiscalité pesant sur le travail par une fiscalité écologique".

Mais il faut "bien mesurer les impacts économiques et sociaux", avertit le candidat soutenu par l'UMP, qui veut également que toute réforme se fasse à "prélèvement obligatoire constant".

François Bayrou, lui aussi partisan d'un transfert de la fiscalité sociale vers la fiscalité environnementale, prévient qu'il ne pourra s'agir que "d'une option de long terme, avec progressivité, annoncée à l'avance".

Et une telle option fiscale ne peut être prise unilatéralement, mais uniquement "dans un cadre européen", prévient-il.

Marie-George Buffet admet qu'une taxe sur le carbone "peut-être une solution", mais "considère cependant qu'il faut procéder à une mise à plat des taxes existant actuellement, notamment la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), qui peut être l'amorce d'une fiscalité écologique".

Quant à Dominique Voynet, la candidate Verte, elle relève que ses propositions "ne sont pas exactement les mêmes", sans les préciser; mais elles ont "la même finalité", "encourager les comportements vertueux", et "dissuader ceux qui sont irresponsables".

La proposition d'une taxe sur le carbone était déjà au coeur des raisons invoquées par les non-signataires du pacte: Jean-Marie Le Pen (FN) refuse de "prendre à partie les contribuables", Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière) ne veut pas "pénaliser" le travailleur en augmentant le prix de l'essence, et Olivier Besancenot avait regretté un pacte trop timoré face à la "rupture radicale" nécessaire dans l'organisation du système économique.

Autres sources de réserves pour les candidats face aux propositions de Nicolas Hulot, la création d'un poste de vice-Premier ministre chargé du développement durable.

Si Ségolène Royal et François Bayrou ont approuvé peu ou prou cette idée d'un vice-Premier ministre pourvu d'une sorte de droit de regard transversal sur l'activité du gouvernement, Nicolas Sarkozy ou Marie-George Buffet préfèrent un ministre d'Etat, ayant l'écologie sous son autorité.

L'ex-UMP Nicolas Dupont-Aignan, également signataire, préconise de son coté que la responsabilité du développement durable soit confiée directement au Premier ministre.



Conférence de Bali : les Etats-Unis opposés à tout objectif de réduction des gaz à effet de serre !

BALI, Indonésie - AP - 10/12/7 - Déjà hostiles au protocole de Kyoto, les Etats-Unis ont affirmé lundi à la conférence de l'ONU sur le changement climatique, organisée à Bali, qu'une feuille de route pour parvenir un nouvel accord sur les gaz à effet de serre ne devait pas évoquer des objectifs de réduction des émissions pour les pays riches.

Reste que réduire les émissions jusqu'à 40% demeure essentiel pour modérer le réchauffement de la planète, a souligné Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

La conférence de Bali, qui réunit les délégués de quelque 190 pays du 3 au 14 décembre, vise à élaborer une "feuille de route" fixant le cadre des négociations sur un traité destiné à remplacer le protocole de Kyoto, qui expire en 2012.

Un projet du texte mentionne des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), mais de manière non contraignante. Il rappelle en préambule des notions largement admises: les rejets des pays industrialisés doivent être réduits de 25% à 40% d'ici 2020 par rapport à 1990 et il faut que les émissions atteignent leur apogée dans les 10 ou 15 prochaines années pour pouvoir ensuite être réduites de moitié par rapport à 2000 d'ici 2050.

Mais la plupart des délégués et des écologistes craignent que ces chiffres ne soient retirés du texte final, surtout après que les Etats-Unis et plusieurs de leurs alliés eurent exprimé clairement lundi leur opposition à des objectifs contraignants.

Pour Jennifer Morgan, porte-parole du Réseau action climat, qui regroupe plusieurs organisations de défense de l'environnement, l'attitude des gouvernements sur le sujet devrait être riche d'enseignements. "Cela va montrer s'ils sont sérieux ou pas, s'ils soutiennent ou non ces réductions d'émissions", explique-t-elle.

Harlan Watson, le négociateur de la délégation américaine, affirme qu'il existe de "nombreuses incertitudes" sur les chiffres et que les accepter aujourd'hui risque de limiter le champ de futures négociations. Selon lui, ouvrir le texte avec une "réponse prédéterminée" sur l'ampleur des réductions à entreprendre n'est pas "approprié".

Yvo de Boer dit toutefois espérer la présence d'objectifs précis de réduction dans le texte final, évoquant la nécessité "d'envoyer un signal clair".

Les écologistes se disent pour l'instant satisfaits des discussions à Bali mais jugent qu'il est trop tôt pour parler de succès. "On se rapproche peut-être d'une décision, mais nous sommes encore loin d'un accord politique sur des réductions importantes des émissions de carbone", tempère Hans Verolme, du Fonds mondial pour la nature (WWF).

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti lundi que le monde devait se préparer dès maintenant aux conséquences sanitaires du changement climatique, qui devrait provoquer une recrudescence des maladies transmises par l'eau, des crises cardiaques et des décès liés aux vagues de chaleur. "Nous devons nous réveiller", a lancé Alex Hildebrand, expert de la santé environnementale à l'OMS, lors d'un atelier organisé à Bali. "Il faut prendre cette question beaucoup plus au sérieux." AP

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Concert climatique à Bercy, le dimanche 22 nov. 2009

http://www.copenhague-2009.com/

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"Enfumés": comment le lobby pétrolier a infiltré la climatologie

 

Published on Rue89 (http://www.rue89.com)


Created 12/09/2009

 

«Enfumés», le documentaire de Paul Moreira [1] diffusé ce mercredi sur France 4, raconte l'histoire du « Climategate » [2] à l'envers. L'histoire du lobby pétrolier infiltré à la Maison Blanche pour aider Bush à ne pas s'engager contre le réchauffement climatique. Alors que les grands de ce monde ont rendez-vous à Copenhague, Paul Moreira montre «ces gens qui ont fait prendre dix ans de retard à la planète».

On découvre dans ce film qui sont ceux qui répètent que « notre prospérité dépend de nos émissions de CO2 », appellent de leurs voeux « plus de CO2 pour une terre plus verte » [3] et comment ils agissent.

Dommage que le propos du film soit brouillé par son début, des Chinois victimes du réchauffement climatique, et termine sur Claude Allègre ; car l'amalgame ne sert pas la démonstration.

Voici l'essentiel du scénario : Philip Cooney, après quinze ans de bons et loyaux services à l'institut du pétrole américain, a été embauché comme haut fonctionnaire au Conseil de la qualité environnementale, au service de la Maison Blanche, en 2001.

« S'il était scientifique d'accord, mais le problème c'est qu'il est un agent d'influence du lobby pétrolier et le dissimule », explique Moreira. Pour l'administration Bush, il censurait les travaux des scientifiques et ajoutait des doutes là où eux avaient des certitudes sur le réchauffement climatique.

Son petit jeu s'arrête en 2005, lorsque l'un de ses subordonnés lance l'alerte. La nouvelle fait la Une du New York Times [4] et débouche sur une commission d'enquête parlementaire.

« Il aura servi de fusible »

Ce sont les scènes les plus fortes du film. Paul Moreira détaille à Rue89 :

« On a eu beaucoup de chance d'avoir été à Washington en 2007 au moment de l'audition de Cooney devant la commission d'enquête, et d'avoir pu la filmer. Juste après son licenciement, Cooney s'est fait embaucher par Exxon Mobil.

Mais il n'aura servi que de fusible. Pendant son audition, un congressiste a demandé à voir l'échange d'e-mails que l'accusé avait eu avec Dick Cheney. Un avocat a alors invoqué le “privilège de l'exécutif”, l'enquête s'est arrétée là. On ne saura jamais qui l'a installé à ce poste. »

Lors de cette enquête, on voit aussi James Hansen [5], l'éminent climatologue de la Nasa, raconter comment il s'est trouvé flanqué d'un officier de presse qui devait valider toutes ses déclarations et lui ôtait sa liberté de scientifique. Aujourd'hui, le vent a tourné et ce même Hansen fait partie des alarmistes les plus écoutés de l'administration Obama.

Une influence idéologique jusqu'en France ?

Le film se termine sur Claude Allègre, «négationniste du réchauffement climatique», en vogue ces temps-ci (il était l'invité du Grand Journal de Canal + ce mardi soir [6]). Claude Allègre n'est pas l'émanation d'un lobby pétrolier à la française, mais le réalisateur a voulu l'interviewer comme «représentant d'un courant idéologique, qui croit que lutter contre le réchauffement voudrait dire changer notre modèle de développement.»

On y voit le membre de l'Académie des Sciences [7] exhiber une courbe des températures sur les dix dernières années, orientée à la baisse. Quand Paul Moreira le rappelle pour commenter une courbe des températures sur un siècle et où on voit que cette baisse n'est qu'un épiphénomène dans une hausse de long terme, Allègre refuse de reprendre la discussion où il l'avait arrêtée :

« Je pense qu'il s'enferre là-dedans pour une question d'orgueil parce qu'il ne peut pas reculer, et parce que ça lui permet d'exister. »

? Enfumés un documentaire de 50 minutes diffusé ce mercredi à 22h10 sur France 4. Rediffusions samedi 12 décembre à 18h05 et Lundi 14 décembre à 0h35.

Le « Climategate » de la recherche sur le réchauffement ? [2]
Le blog Planète89 [8]
La page sur le film sur le site de France 4 [9]
Le blog de Paul Moreira [10]
URL source: http://www.rue89.com/tele89/2009/12/09/enfumes-comment-le-lobby-petrolier-a-infiltre-la-climatologie-129291
Links :
[1] http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/armes/2113690.html
[2] http://www.rue89.com/2009/11/23/le-climategate-de-la-recherche-sur-le-rechauffement-127022
[3] http://co2isgreen.org/
[4] http://www.nytimes.com/2005/06/08/politics/08climate.html
[5] http://www.giss.nasa.gov/staff/jhansen.html
[6] http://player.canalplus.fr/#/299147
[7] http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Allègre
[8] http://www.rue89.com/planete89
[9] http://www.france4.fr/prog.php?id_prog=13024
[10] http://premiereslignes.blogs.nouvelobs.com/

 

 


CRISE ENVIRONNEMENTALE ET CAPITALISME

M’PEP

 

24/12/9 - Débat croisé entre Corine Lepage et Aurélien Bernier

- Corine Lepage est fondatrice et présidente du parti écologiste Cap 21, députée au Parlement européen, ancienne candidate à l’élection présidentielle, ancienne ministre de l’Environnement du gouvernement Juppé, dirigeante du MoDem.

- Aurélien Bernier est secrétaire national du M’PEP, auteur de Le Climat otage de la finance (Mille et une nuits, 2008).

 

Question posée à Corine Lepage et à Aurélien Bernier : « Le capitalisme peut-il répondre à la crise environnementale ? »

Textes parus dans L’Humanité Dimanche n°189.

Réponse de Corine Lepage

« Oui, mais avec beaucoup de difficultés car il faudrait que le capitalisme se transforme radicalement et que le capitalisme financier que nous vivons aujourd’hui revienne au moins à un stade de capitalisme économique. À mes yeux, il faut établir un marché régulé, respectueux de l’environnement et d’une plus juste répartition.

Cette idée implique donc de rétablir un pont entre la réforme du système financier international et la lutte contre le changement climatique. Je défends ainsi, à Bruxelles, l’idée d’une taxe sur les transactions financières dont l’objectif serait de permettre le financement de l’aide au développement en dehors des engagements déjà pris par les pays industrialisés, les transferts de technologie, l’adaptation aux changements climatiques et également l’adaptation des pays du Nord vers une économie décarbonée.

En ce sens, aussi, je suis favorable à une taxe carbone, sélective. Elle pourrait être appliquée à l’entrée de l’Europe envers les pays gros émetteurs de GES qui ne prennent pas les mesures pour réduire ces émissions, comme la Chine par exemple. En revanche, elle ne doit pas frapper l’Afrique ou, de manière générale, les pays les moins avancés.

Il faut, de toute façon, réduire les émissions de carbone. J’ai ainsi défendu l’idée des quotas d’émission. Jusqu’à présent, ni le carbone ni le méthane n’étaient soumis à un contrôle. Créer un marché des quotas d’émission revient à créer une pénurie artificielle de manière à obliger les agents économiques à réduire leurs émissions. Évidemment, ce marché ne doit pas devenir un instrument de spéculation. Il n’empêche qu’en l’état actuel du monde, et compte tenu de la faiblesse des budgets publics, si l’on veut vraiment avoir de l’argent pour financer les changements qui s’imposent et le développement économique, les marchés d’émission sont une partie de la solution.

La question du financement est, justement, le sujet majeur à Copenhague. Une taxe de 0,1 % sur les transactions financières pourrait nous permettre de financer la lutte contre le changement climatique. Elle permettrait de dégager une centaine de milliards de dollars, probablement ce qu’il faudrait en 2020 pour les pays du Sud. Même si cette bataille est colossale, bien que le taux d’imposition soit faible, je suis décidée à la mener. J’espère, en tout cas, qu’un accord international, un Kyoto 2, et peut-être un protocole additionnel à la convention sur les changements climatiques seront signés à Copenhague.

Ensuite, l’organisation de son application relèvera d’une conjonction de mesures. Car lors du sommet, ce sont les États qui vont s’engager et devront trouver les moyens de les appliquer aux multinationales, notamment en évitant le dumping fiscal, social et environnemental qui, généralement, sont corrélés. À partir du moment où nous aurions eu un engagement des États sur le sort de la planète, dans la mesure où les multinationales ne sont pas hors de la planète, ça voudrait dire qu’elles n’auraient plus de havre dans lequel elles trouveraient le moyen d’échapper au système.

La question est celle de la volonté politique. Il consiste à faire en sorte que les États récupèrent le pouvoir qui était le leur et leur a échappé depuis 25 ou 30 ans pour restaurer un système durable.

Il passe par ‘‘l’évolution soutenable’’. Une évolution déterminée par le fait de savoir si une activité est soutenable ou ne l’est pas. Toutes les activités soutenables doivent croître, celles qui ne le sont pas doivent décroître. Ce qui ne veut pas forcément dire de la désindustrialisation, mais un système de production beaucoup plus circulaire, qui réemploie et réutilise le plus longtemps possible la même matière première ; il implique la dématérialisation, la croissance de la connaissance...

Le capitalisme peut donc répondre aux défis climatiques… mais tout dépend de ce que l’on met derrière le terme ‘‘capitalisme’’. Je ne défends pas un capitalisme financier, mais un capitalisme économique, qui ne soit pas monopolistique et permette le développement du tiers secteur, tout ce qui est coopératif, social et solidaire. Ces secteurs économiques ne sont pas capitalistes au sens commun du terme, bien que l’on puisse y faire du profit, mais il n’est pas utilisé de la même manière. Dans une société coopérative, le profit dégagé est réinvesti au sein de l’entreprise et dans les investissements. Ce qui me choque, ce n’est pas le fait de gagner de l’argent (jusqu’à un certain point), mais l’usage qui en est fait après. Si une entreprise ne gagne pas d’argent, elle disparaît ; et nous savons les conséquences que ça a en matière d’emploi. Ce n’est donc pas le sujet. Le sujet est celui du ‘‘pour quoi faire ?’’ ».

Réponse d’Aurélien Bernier

«Non, pour répondre à cette question, il n’est pas inutile de rappeler que le capitalisme est un système basé sur l’accumulation de richesses, le profit à court terme pour une minorité de la population. La propriété privée des grands moyens de production est le moyen central pour y parvenir, avec son corollaire, le productivisme, qui consiste à faire de l’augmentation de la production un objectif en soi.

Deux problèmes apparaissent immédiatement lorsqu’on aborde les questions environnementales. Produire toujours plus dans un monde où les ressources sont finies est physiquement impossible. Le productivisme est donc forcément condamné. D’autre part, là où l’équilibre de la planète nécessiterait des actions de long terme, la prise en compte des générations à venir, la ‘‘loi’’ capitaliste ne connaît que le court terme. Pour noyer le poisson, on place les espoirs dans une technologie censée répondre à tous les problèmes présents et futurs. Une simple observation des principaux indicateurs environnementaux, qui se dégradent d’année en année, suffit à dissiper ce rideau de fumée.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, le capitalisme est devenu ‘‘néolibéral’’. Il faut comprendre par là qu’il s’est mondialisé et que la finance internationale a pris un poids considérable, soumettant l’économie à la dictature des actionnaires. Les multinationales prospérant sur les externalités, ces dégâts sociaux et environnementaux qu’elles provoquent mais qui sont payés par la collectivité, elles délocalisent dans les pays les moins regardants. On peut donc y polluer aisément, et ajouter au bilan les émissions atmosphériques liées au transport. C’est ainsi que les rejets de gaz à effet de serre ont augmenté d’au moins 25 % ces dix dernières années.

Pourtant, parfois, le capitalisme peut effectivement agir pour l’environnement. Mais à condition que cette action soit économiquement rentable. Nous l’avons vu avec la gestion des déchets, lorsque de grandes firmes ont compris le profit qu’elles pouvaient en tirer. Nous le voyons avec les énergies renouvelables ou les technologies ‘‘vertes’’ sur lesquelles se ruent les grands groupes. Mais c’est bien leur logique de profit qui guide ces choix, et non l’intérêt général. Un euro investi dans l’isolation des bâtiments est infiniment plus efficace d’un point de vue écologique et social qu’un euro investi dans une éolienne. Pourtant, c’est l’éolien qui se développe en priorité, pour la simple raison que les grandes puissances financières ont pris le contrôle de ce marché porteur.

La crise climatique est telle que le capitalisme vert n’est certainement pas une simple mode. Par contre, sa ‘‘verditude’’ fluctuera en fonction de ses seuls intérêts. La crise de 2008-2009 l’a montré : quand l’urgence est au sauvetage des grandes puissances économiques, la protection de l’environnement redevient le cadet des soucis des dirigeants. De même, comment une entreprise peut-elle prévoir des investissements de long terme dans la réduction des pollutions lorsque le prix du ‘‘droit à polluer’’ est établi en Bourse et soumis à spéculation ou que les capitaux se déplacent à une vitesse ahurissante ?

En fait, nous sommes face à un grand numéro d’illusionniste. Les multinationales qui ont largement dégradé la planète tentent de donner une seconde jeunesse au capitalisme en absorbant les activités rentables de la lutte contre le changement climatique. À l’inverse, la protection de la biodiversité, qui ne rapporte rien ou presque, est passée aux oubliettes, ce qui montre bien toutes les limites de leur conversion écologique. Quant aux préoccupations sociales, qui ne devraient jamais être séparées des questions environnementales, nous filons vers la catastrophe.

Le productivisme et le libre-échange, ces deux jambes sur lesquelles marche le système capitaliste, provoquent des désastres. C’est en application de ces principes que l’on rase la forêt amazonienne pour y implanter du soja, exporté ensuite en Europe pour nourrir du bétail hors sol, qui sera éventuellement consommé au final à l’autre bout de la planète. Il faut sortir impérativement de ce schéma. Ceci suppose de relocaliser la production agricole et industrielle pour la mettre sous contrôle démocratique et faire évoluer les modes de production. Pour l’écologie comme pour le social, il faut une planification politique qui intègre le temps long, qui s’organise dans un cadre démocratique, qui garantisse l’intérêt général. Tout ce que le capitalisme est, par nature, totalement incapable de faire. »

Propos recueilli par Fabien Perrier

 

La planète a connu sa décennie la plus chaude depuis les premiers relevés

Voila.fr - 15/1/13 - La planète a connu sa décennie la plus chaude depuis le début des relevés de températures en 1880, signe que le globe continue à se réchauffer sous l'effet des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, ont indiqué mardi des climatologues américains.

A l'exception de 1988, les neuf années les plus chaudes ont été enregistrées depuis 2000 avec 2010 qui détient le record, suivi de près par 2005. Et la température moyenne mondiale a grimpé d'environ 0,8 degré depuis 1880.

"La température d'une année n'est pas en soi significative mais ce qui compte c'est le fait que la dernière décennie a été plus chaude que la précédente et que cette dernière a été plus chaude que celle d'avant", relève Gavin Schmidt, un climatologue de la Nasa.

"La planète se réchauffe et la raison est que nous continuons à émettre de plus en plus de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmopshère", a-t-il ajouté.

L'année 2012 a été la neuvième la plus chaude avec 14,6 degrés Celsius de moyenne, soit 0,6 degré de plus qu'au milieu du 20e siècle, selon les derniers chiffres de l'Institut Goddard pour les études spatiales (GISS) de la Nasa.

Selon des données légèrement différentes publiées parallèlement mardi, l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), classe 2012 au 10e rang pour l'année la plus chaude avec une température moyenne de 14,47 degrés, 0,57 degré au-dessus de la moyenne du 20é siècle (13,9 degrés).

La NOAA souligne aussi que 2012 a marqué la 36e année consécutive avec une température mondiale au-dessus de la moyenne du XXe siècle.

Le CO2 qui piège la chaleur du soleil et affecte dans une large mesure le climat terrestre se produit naturellement mais est aussi émis par la combustion d'énergie fossile qui ne cesse d'augmenter depuis des décennies, précise la Nasa.

En 1880, la concentration de CO2 dans l'atmosphère était environ de 285 parties par million (ppm) en volume. En 1960, elle atteignait 315 ppm, selon les mesures de (NOAA). Aujourd'hui, cette concentration dépasse 390 ppm.

"vagues de chaleur saisonnières extrêmes"

Si 2012 a été une année relativement chaude sur l'ensemble du globe, elle a été la plus torride jamais enregistrée aux Etats-Unis (hors Alaska et Hawaï) depuis 1880, avait annoncé la NOAA la semaine dernière.

"Les températures élevées aux Etats-Unis durant l'été 2012 sont le signe d'une nouvelle tendance de vagues de chaleur saisonnières extrêmes, plus chaudes que durant les étés les plus chauds au milieu du 20e siècle", a relevé James Hansen, directeur du GISS.

Il a aussi rejeté l'affirmation de certains climato-sceptiques selon lesquels il n'y a pas eu quasiment de réchauffement de la planète depuis 16 ans.

"Ils prennent comme référence 1988 quand l'intensité d'El Nino (un courant chaud du Pacifique, ndlr) a été la plus forte du siècle et entraîné un bond de la température du globe", qui ont été ensuite plus basses, a expliqué James Hansen lors d'une conférence de presse téléphonique. Mais a-t-il ajouté "c'est clair que les récentes décennies ont été plus chaudes" et que cette tendance va se poursuivre.

"Nous constatons que les océans se réchauffent ce qui montre que la planète connaît un déséquilibre thermique en absorbant plus d'énergie qu'elle n'en libère", a expliqué le scientifique. "Nous pouvons de ce fait prédire que la prochaine décennie sera plus chaude que la précédente".

Selon un rapport de 240 experts publié vendredi par le gouvernement américains, la montée de la température moyenne pourrait dépasser cinq degrés d'ici 2100 sans une réduction des émissions de CO2 après 2050.

 

 

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